1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 que leur distinction progressive. Ils sont cela, sans nul doute, mais ils sont beaucoup plus : deux voies de l’homme, deux
2 al, tournant le dos au soleil, en lequel il croit sans le voir, décide d’imiter Dieu le Créateur en œuvrant dans Sa création
3 aître de lui qu’il soit, un dieu lui-même ne peut sans le yoga atteindre la libération. » (Yoga-anka.) Pour l’Occidental au
4 rmes11 : « Âme corporisée, ou corps spiritualisé, sans Moi, ou avec un Moi qui n’est qu’un simple centre. L’homme magique, l
5 nt, tout communique en la magie, tout se transmue sans nul obstacle, sans mesure, sans limites, sans distance, dans une iden
6 en la magie, tout se transmue sans nul obstacle, sans mesure, sans limites, sans distance, dans une identité inexprimable,
7 tout se transmue sans nul obstacle, sans mesure, sans limites, sans distance, dans une identité inexprimable, au sein de la
8 mue sans nul obstacle, sans mesure, sans limites, sans distance, dans une identité inexprimable, au sein de laquelle nos con
9 e ou Dieu personnel. Car il n’est pas de personne sans un Dieu qui interpelle. Et l’Orient ne connaît rien de tel. Soit qu’o
10 pend du rang qu’il assigne au libre arbitre. Même sans être philosophe, il s’entend sur ce point aux distinctions les plus f
11 cruauté de l’Oriental est fatidique, et par suite sans mesure, sans péché, sans contradiction ni remords. Elle est divine, e
12 Oriental est fatidique, et par suite sans mesure, sans péché, sans contradiction ni remords. Elle est divine, et nous sommes
13 fatidique, et par suite sans mesure, sans péché, sans contradiction ni remords. Elle est divine, et nous sommes criminels.
14 l y a là de l’arbitraire, mais comment y échapper sans brouiller le dessin de cet ouvrage ? Voici maintenant quelques raison
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
15 de notre unité de culture. Aux USA déjà, en URSS sans hésiter, en Asie au-delà de tous les doutes possibles, les Français e
16 3. L’argument des contrastes séculaires, invoqué sans fatigue contre l’union de l’Europe, n’est qu’une étourderie aux yeux
17 sser prendre dans une problématique artificielle, sans nul rapport avec le drame qui vient. Au vrai, tout cela n’a de sens q
18 ie siècle. On nous rappelle, non sans aigreur ni sans dédain, qu’elles sont la vraie réalité. Que dis-je, on les déclare mê
3 1957, Articles divers (1957-1962). Lettre en réponse à Emmanuel Berl (mai 1957)
19 je prétends rester européen et même bon européen, sans souhaiter, et même sans accepter une Europe qui naîtrait de l’impostu
20 éen et même bon européen, sans souhaiter, et même sans accepter une Europe qui naîtrait de l’imposture et vivrait de la tyra
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
21 l’Occident, d’une Trahison des Clercs, d’un Monde sans âme, de la France contre les robots, de la machine contre l’homme, de
22 alitaires, tout annonçait une catastrophe humaine sans précédent, un asservissement sans recours de l’homme aux puissances a
23 strophe humaine sans précédent, un asservissement sans recours de l’homme aux puissances anonymes, la machine, la police et
24 ifique par excellence, cette dialectique, devenue sans prises sur les faits, en est réduite à restaurer des dogmes à coups d
25 in déterminisme économique semblait nous conduire sans merci vers le triomphe du plan total, ordonnant toute la vie au servi
26 t se défendre seul. Aucun ne peut faire la guerre sans lever la main pour demander la permission — qu’on lui refuse. Aucun n
27 ées par radio. Adieu Nature, flânerie, méditation sans but ! La monotonie mécanique va dominer nos existences disciplinées.
28 mbe, bien sûr. Mais la Bombe n’a jamais rien fait sans l’ordre exprès d’un président, d’un général. Ce n’est pas elle qui es
29 Éloquemment entretenu par Bernanos, un malentendu sans pareil s’attache à ce mot synthétique. Qu’est-ce qu’un robot ? Ce n’e
30 us. Ils sont littéralement incalculables. L’usine sans ouvriers, produisant jour et nuit sous la seule surveillance d’un gro
31 énéralisée dans l’avenir, elle rendra superflu et sans objet le moment dialectique de la révolution donnant le pouvoir aux o
5 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
32 e fiction, devant la création romanesque. C’était sans songer à l’auteur de ce Nicolas de Flue dont nous n’avons pas encor
6 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
33 e turque, en passant par les Balkans, est demeuré sans nul doute moins occidental que ne le sont devenus le Canada, le Chili
34 eurs guides spirituels et politiques. Le décalage sans cesse croissant entre le rythme d’expansion de nos produits et celui
35 des malentendus pathétiques, une menace de chaos sans précédent. Un intellectuel indonésien me dit un jour : « Vous autres
36 tionnaires, mais nous ramenons subrepticement, et sans le savoir, des occupants plus efficaces et plus puissants, car c’est
37 scendant, l’amour de Dieu et du prochain. On voit sans peine que nos produits sont les plus faciles à exporter et les plus r
38 produisit à ce moment, en Europe, une conjonction sans précédent : celle de la science, s’établissant enfin sur les bases au
39 ts et le recours à ces principes ne peuvent aller sans impliquer le système de valeurs dont ils procèdent. User des uns ou i
7 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
40 Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)j L’homme ne vit pas de pain seulement
41 pas de pain seulement, mais ne vit pas longtemps sans pain. Ainsi de l’Europe. Pour unir les 332 millions d’habitants qu’el
42 ée croient aux bienfaits automatiques de l’union, sans avoir toujours calculé son prix. Nos économistes se sont réunis deux
43 qui leur eût peut-être assuré un succès populaire sans lendemain, au détriment de leur véritable utilité. Elles ont déjà ser
44 Rougemont Denis de, « [Préface] Demain l’Europe sans frontières  », Demain l’Europe sans frontières, Paris, Plon, 1958, p.
45 main l’Europe sans frontières  », Demain l’Europe sans frontières, Paris, Plon, 1958, p. I-II.
8 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
46 otre culture millénaire. On ne fera pas l’Europe sans sa culture, car ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cett
47 ope sans sa culture, car ce serait faire l’Europe sans ce qui la définit. Cette culture fonde et manifeste l’unité qui est l
48 tion pour les différentes branches de la culture, sans tenir compte des frontières nationales quand les problèmes posés débo
49 ntaines de titres, parus dans toutes nos langues, sans parler de milliers de brochures. Cet effort est immense. Est-il trop
50 irectement issus de sa culture et que, par suite, sans la vitalité de cette culture, elle se réduirait vite à ce qu’elle est
51 ’URSS21. ⁂ Le Centre européen de la culture Sans attendre que ce problème ait reçu la moindre promesse d’un début de s
52 naires, l’un sur l’avenir économique d’une Europe sans frontières intérieures l’autre sur les conséquences pour la culture,
53 pansion économique ou idéologique, l’Europe reste sans voix pour définir ses intérêts vitaux et affirmer sa vocation dans le
54 mise au défi en tant qu’ensemble culturel, reste sans voix. C’est ici la nécessité de relations culturelles européennes qui
9 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
55 eud va nous étonner. D’une part, il fait appel («  sans rougir », mais vaguement) à l’amour qui relie les hommes ; d’autre pa
56 ient les masses. Mesures à trop longue échéance ? Sans aucun doute. Mais on ne peut prendre son parti de la guerre, pourtant
57 Et l’on peut s’étonner qu’Einstein l’ait adoptée sans la moindre exigence critique, lui qui voyait pourtant et vivait de si
58 en parle au seul homme qui en détienne le secret sans le savoir ! Rêvons là-dessus. Einstein n’a pas cessé de protester co
10 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
59 ouverte par le Pacte de 1815 devait se prolonger, sans progrès appréciable, pendant trente-trois ans. Elle ne fut résolue, t
60 in d’une guerre civile et religieuse)25 contribua sans nul doute à cette célérité d’exécution, mais aussi à la stabilité du
11 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
61 ations fondamentales, et que chacun peut vérifier sans peine, nous font voir que l’Europe se définit d’abord par sa fonction
62 4 % de leur revenu national. L’Europe n’est rien sans le monde : elle doit être mondiale, par une nécessité vitale. 4. C’es
63 4 %, ne l’oublions pas. L’Europe seule périrait, sans discussion possible, si elle en était réduite à vivre sur elle-même.
64 re historique à rester ou à redevenir — désormais sans hégémonie — ce qu’elle fut dès la Renaissance : une fonction mondiale
65 s nécessités individuelles de toutes nos nations, sans exception, et les nécessités collectives de la conjoncture mondiale.
66 amisme incomparable. Qu’un tel régime n’aille pas sans grands risques, toutes nos guerres le démontrent à l’envi. Mais le ri
67 rts n’ont plus de quoi l’intéresser. Le problème, sans cesse reposé par des historiens amateurs, des limites exactes de l’Eu
68 commencé en dépit de leurs calculs réalistes, et sans eux ? Ceux qui opposent aujourd’hui à la Petite Europe, déjà réelle,
69 iétique) n’est au fond qu’une mesure de fortune : sans elle, pourtant, rien ne se fût mis en branle et l’on ne parlerait pas
70 ncore, y parvenaient. Vouloir « réussir les Six » sans vouloir davantage conduirait donc nécessairement à rater les Six et à
71 st un double non-sens ; c’est d’abord méconnaître sans nulle raison avouable l’objectif manifeste de la première, qui est d’
72 pe qui ne serait pas elle-même si elle ne tendait sans cesse à être plus qu’elle-même. Ce qu’il y a de foncièrement européen
73 chances les plus sûres de durer. Ce fait patent, sans précédent, d’une culture devenue planétaire (et sans rivaux sérieux,
74 s précédent, d’une culture devenue planétaire (et sans rivaux sérieux, j’y reviendrai) nous oblige à revoir certaines catégo
75 mauvais. Bien d’autres civilisations ont disparu sans laisser d’héritage actif ; celle de Lascaux, celle des Mayas, celle d
76 nregistre des faits.) Les civilisations antiques, sans lesquelles l’Europe ne serait guère, n’ont pas été retirées du jeu mo
12 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
77 lieu d’entonner le chant séculaire de la victoire sans précédent remportée par les pouvoirs civilisateurs de l’Europe, au li
78 a vitalité d’une civilisation. L’une peut exister sans l’autre. L’une peut être perdue sans que l’autre soit ruinée du même
79 coup. Chacun sait que Gengis Khan eut l’hégémonie sans la civilisation, mais que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation
80 is que l’Europe du Moyen Âge eut une civilisation sans hégémonie. Secundo, il n’est pas du tout certain que les précédents
81  ; c’est le but général, statistique et abstrait, sans relation directe ou immédiate avec le salut de la personne, le bonheu
82 sponsabilité personnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il
83 té (quel que soit le sens qu’on donne au mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement européen, le plus co
84 xporté sa sagesse régulatrice, faite d’équilibres sans cesse remis en question, de tragédies entrecroisées, d’innombrables t
85 s réversible. Mais comment expliquer ce phénomène sans précédent dans toute l’histoire ? Nous avons vu que la civilisation e
86 Nous avons aussi vu qu’elle exporte ses produits sans les valeurs qui contribuèrent à les créer. Elle envoie, dans le monde
87 ous les peuples puisse s’éclipser ou disparaître, sans entraîner le genre humain dans son désastre ? Deuxième raison : la ci
88 donc très variable. Certes, plusieurs ont disparu sans nous laisser d’autre héritage actif que celui de leurs œuvres d’art :
89 es comme elles vont, inquiétude, passion et refus sans quoi la science et la technique, et les inventions qui les créent, au
90 e mettre en grève, de débrayer, et de nous livrer sans défense aux fanatiques du statu quo, par où j’entends les bureaucrate
91 — et la seconde, c’est la recherche spirituelle, sans quoi la science elle-même s’endort, et la technique tourne en routine
13 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
92 e de l’unité. Voies vers l’union Parlant ici sans nulle autorité, ignorant même si c’est en mon seul nom ou peut-être a
93 a patrie n’est pas le monde… Voici qu’ils peuvent sans la trahir aller plus loin, vers le But qu’elle leur désignait. Je ne
14 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
94 avril 1793.) Mais ce libéralisme universel vire sans transition au collectivisme totalitaire. Cloots poursuit en effet dan
95 on pays ; je veux cette espèce d’égoïsme national sans lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici p
96 national sans lequel nous trahirons nos devoirs, sans lequel nous stipulerons ici pour ceux qui ne nous ont pas commis, et
97 r avec méthode, et ne laisser passer aucun moment sans retirer quelque avantage en faveur de la fin poursuivie. Tous les ans
98 de « végéter » précise Hegel, dans le bonheur et sans histoire. Nous assistons au transfert décisif de l’idée de vocation,
99 tique des États, après s’y être opposée, s’empare sans vergogne. Le grand élan libertaire des quarante-huitards échoue dans
100 auté européenne. Elle n’aura pas vécu en vain, ni sans gloire. Ainsi se réaliserait ce passage à l’Europe, cette « transfig
101 ïste, querelleur ; qui ne pourrait rien supporter sans dégainer, serait le plus insupportable des hommes. … Les nations ne s
102 vante : démocratie totale ou despotisme absolu et sans lois, ce dernier n’étant plus exercé par des dynasties, désormais tro
103 i règnent aujourd’hui avec l’aide du patriotisme, sans soupçonner à quel point leur politique de désunion est fatalement une
104 pendant en venir aux excès de l’autarcie affirmée sans scrupules (« Le Droit est ce qui sert le peuple allemand », proclame
15 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
105 ’unité de notre culture s’impose immédiatement et sans hésitation à l’esprit de ceux qui l’observent, que ce soit en amis ou
106 re rigide à la culture. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer dans de périlleuses analyses, j’illustrerai la premièr
107 isation. Et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus déclaré de toute doctrine unique et unifiante,
108 les cas à rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival dans les annales du genre humain. En dépit de ce que je viens d
109  ; c’est un but général, statistique et abstrait, sans relation directe ou immédiate avec le salut de la personne, le bonheu
110 sponsabilité personnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il
111 té (quel que soit le sens qu’on donne au mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement européen, le plus co
112 ù j’entends la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’eût jamais pris conscience de son unité virtuelle, ni des pro
16 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
113 chose que nous devons reconquérir chaque jour et sans relâche, sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Revendiquer
17 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
114 e de sens : le sentiment de l’absurdité d’une vie sans but. Or la culture, c’est justement l’ensemble des activités propreme
18 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
115 ’unité de notre culture s’impose immédiatement et sans hésitation à l’esprit de ceux qui l’observent, que ce soit en amis ou
116 dre rigide à la culture. Pour fixer les idées, et sans vouloir entrer dans de périlleuses analyses, j’illustrerai la premièr
117 sation ; et elles sont entretenues ou renouvelées sans cesse par notre refus déclaré de toute doctrine unique et unifiante,
118 les cas à rendre compte d’un dynamisme unique et sans rival dans les annales du genre humain. 4. En dépit de ce que je vien
119 , fixé par le gouvernement, au nom d’une doctrine sans ampleur ; c’est un but général, statistique et abstrait, sans relatio
120  ; c’est un but général, statistique et abstrait, sans relation directe ou immédiate avec le salut de la personne, le bonheu
121 sponsabilité personnelle, et que l’un n’irait pas sans l’autre. Un homme n’est vraiment libre que dans la seule mesure où il
122 té (quel que soit le sens qu’on donne au mot) est sans nul doute le thème affectif le plus généralement européen, le plus co
123 , elle crée la possibilité d’un genre humain qui, sans elle, n’eût jamais pris conscience de son existence virtuelle, ni des
19 1960, Articles divers (1957-1962). Une fusée à trois étages : bref historique de la Fondation (octobre 1960)
124 . Deux départements spécialisés furent donc créés sans plus attendre : celui de l’éducation et celui des Beaux-Arts. Le prem
20 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
125 artagé la vie d’Iseut. Il reste seul vivant, mais sans amour. Aux yeux du mythe, il est perdant. À ce premier aspect de notr
126 ’elle s’en nourrit et même les invente au besoin. Sans les obstacles accumulés entre les amants légendaires — le principal é
127 acle qui résiste, et n’en trouvent guère. L’Homme sans qualités, de Musil, la Lolita de Nabokov, sont les derniers échos du
128 ichiers de cartes perforées : c’est littéralement sans histoire. Ou bien encore, et ce serait mieux, je crois, il leur reste
129 bord une dualité entre l’individu et le vrai moi, sans laquelle on ne saurait s’aimer soi-même, puisqu’« il faut être deux p
21 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
130 ’en a l’air. Trois raisons l’excusent à mes yeux, sans la justifier pour autant. Et tout d’abord il faut bien constater que
131 de la Suisse. Vingt-cinq États distincts quoique sans frontières visibles ; deux confessions majeures et trente-six sectes,
132 t de dialectes, jalousement préservés, et presque sans mélange ; une douzaine de paysages ou décors types, et l’on va de l’u
22 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
133 pécialisée est le type même du faux problème. Car sans culture occidentale, point de technique, au sens actuel, au sens univ
134 uel, au sens universel du terme ; et à l’inverse, sans technique, point d’avenir pour la culture, au sens occidental du term
135 al du terme. L’une se nourrit de l’autre et l’une sans l’autre serait condamnée à dépérir en peu de temps. Pour établir cett
136 a trouvaille du petit garçon qui avait été ainsi, sans le savoir, l’inventeur de l’automation créatrice de loisir. Dans aucu
137 rent les siècles de notre civilisation, modifient sans nul doute notre pouvoir de rêve, son imagerie et ses orientations, — 
138 a bombe sont faites par l’homme et ne feront rien sans lui. J’écrivais au lendemain d’Hiroshima : La bombe n’est pas dang
139 tres hommes conduits par leur passion de produire sans tenir compte du facteur humain et de la dignité de la personne humain
140 la supprimer, à la limite. L’utopie de « l’usine sans ouvriers » commence à se réaliser en Occident. Et l’on s’aperçoit que
141 ancestrales et de leurs équilibres traditionnels, sans leur expliquer les dangers et les bienfaits de notre apport. Nous leu
142 de notre apport. Nous leur donnerons des drogues sans mode d’emploi, et nos remèdes deviendront des poisons. Il est donc te
143 de nous, une assistance éducatrice et culturelle, sans laquelle tous nos dons, même désintéressés, ne créeront outre-mer que
23 1961, Articles divers (1957-1962). Le Temps de la louange (été 1961)
144 à Genève. Une espèce de rêve impérial d’autorité sans pouvoir apparent passait parfois dans ses propos. (Il eût fait un for
145 e.) Un certain ton de gouaille anarchisante, mais sans trace de vulgarité, et dans l’abord des êtres, un laisser-aller appar
24 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
146 ent, — dont il semble qu’on ait abusé — s’origine sans nul doute chez Calvin et n’a jamais encore égalé son modèle. Calvin n
147 ant que j’avais toujours ce but de vivre en privé sans être connu, Dieu m’a tellement promené et fait tournoyer par divers c
148 t de cet abandon, de cette juste défaite infligée sans relâche à l’individu naturel par ce qui n’est pas lui, mais qui vient
25 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
149 tionnent réciproquement ; 5° enfin, que l’Europe, sans sa culture, ne serait pas l’Europe mais un cap de l’Asie. Doutes su
150 vous direz : votre Europe technicienne marcherait sans nul doute, elle « rendrait » matériellement. Elle serait unifiée mais
151 nds, vous direz : votre Europe harmonieuse serait sans nul doute plus conforme au génie de nos peuples divers, mais voilà si
152 vocation prospective. Il n’y aurait pas d’Europe sans tout ce que la culture a su tirer de nos pauvres conditions physiques
153 uloir faire l’Europe par des procédés techniques, sans tenir compte de cette situation morale, ne serait pas seulement dange
154 lement utopique et vouée dès le départ à un échec sans gloire. Prendre au sérieux nos principes et nos valeurs, c’est une af
155 t de s’occuper dès maintenant d’autre chose. Mais sans l’action éducatrice de toutes nos forces culturelles, décuplées par u
26 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
156 irect le danger d’avoir une idée et de l’exprimer sans précautions — avant d’avoir calculé la dépense. Le 12 juin 1940 Débâc
157 ssent pas spécialement frappés. Cela passera donc sans histoires. Vers la fin de la matinée, téléphone de mon beau-frère, M.
27 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
158 urs au fort de Saint-Maurice, au pain et à l’eau, sans visites ni courrier. Vous avez bien compris ? Vous êtes dès maintenan
159 othard entreprend alors une démarche que je crois sans précédent dans l’histoire des conjurations politiques. Trois de ses m
160 raire le Conseil fédéral résiste, il aura l’appui sans réserve de la Ligue civile et militaire. L’audience est aussitôt dema
28 1962, Articles divers (1957-1962). La conjuration des officiers en juin 1940 : Journal d’un témoin III (26 juin 1962)
161 ndue du côté des partis. Il est incontestable que sans la Ligue, les « communautés de travail », esquissées dans divers cant
162 e bastion de l’Europe libre dont nous avions rêvé sans oser croire qu’en quelques mois il deviendrait une réalité. L’opinion
163 leurs activités qu’il connaissait ou pressentait sans aucun doute : certains d’entre eux dînaient régulièrement à sa table.
164 t une erreur de fait que l’auteur pourra corriger sans peine. Elle empêche d’évaluer correctement la situation psychologique
29 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
165 est a passé de la ruine générale à une prospérité sans précédent : d’une position dépendante des États-Unis à une position c
166 c les colonies et dans la désunion, à la richesse sans le tiers-monde et par l’union. Si l’on relit la presse de l’époque, o
30 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
167 ébarqué de Mars ou de Vénus pourrait reconstituer sans trop d’erreurs les structures essentielles de notre civilisation. Un