1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 tème social tripartite hérité de l’ancêtre aryen. Sur l’arrière-fond commun, les différences s’accusent. Elles ne cesseront
2 ; les rites, les traditions multipliées primaient sur tout essai d’innovation ou de variation individuelles ; l’au-delà éta
3 aux sacrés ; hommes et femmes en prière accroupis sur leur seuil ; au bord des rues et des chemins, ou seuls debout devant
4 ’Arabie, Avicenne et Sohrawardi, nous ont laissés sur ce sujet fondamental6. Le récit d’Avicenne est une initiation à l’Or
5 ueuse » (le non-être). La Ténèbre règne à demeure sur ce pays. « Ceux qui le cultivent viennent d’ailleurs… » (Thème de l’E
6 tant à son sujet d’intuitions directes et vagues ( sur la nature de l’atome, par exemple) qui ne permettent pas de refaire l
7 de la vie, pense l’Oriental, n’est-ce pas régner sur la Maya ? Et chacun sera tenté de tenir pour illusoires les « preuves
8 rs qui traitent de mon sujet s’accordent au moins sur ce point, malgré les divergences de leur vocabulaire, de leur angle d
9 rmeurs pendant la nuit. Et j’ai vu cinq personnes sur une seule bicyclette ! Ces gens ne seront-ils jamais seuls ? L’indivi
10 ues de l’Europe ont pu se voir accuser d’athéisme sur la foi de leurs ultimes conclusions (condamnées et souvent détruites)
11 avoir écarté tout attachement » et s’être engagé sur la voie de la connaissance divine, « il faut demeurer dans l’action,
12 e font pas nos mœurs, en Occident. Ils se fondent sur la négation de nos croyances communes, et de nos institutions. Ils re
13 veur : exempter de la guerre un de ses cinq fils. Sur quoi Xerxès, irrité, fait mettre à mort ce seul fils et couper le cor
14 e arbitre. Même sans être philosophe, il s’entend sur ce point aux distinctions les plus fines, bien que leurs résultats se
15 deux guetteurs vêtus de blanc étaient en faction sur chacune d’elles. Le grand maître voulut faire voir au comte que les s
16 s gardes se jetèrent dans le vide, pour s’écraser sur le sol rocheux. Puis il demanda au comte s’il devait d’un second sign
17 ’irritante question de la « supériorité » de ceci sur cela offre le moins de sens, et de fait perd sa pointe, puisqu’on n’y
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
18 es Européens qui insistent avec le plus d’emphase sur la nature universelle de nos problèmes, et partant de là, dénient tou
19 e, la même foi dominant l’arrière-plan millénaire sur lequel se détache la dignité de l’homme. 4. Quantité de publicistes d
20 asion de discours permettant de surseoir au débat sur l’avenir immédiat de l’Europe, fournit à nos intellectuels l’équivale
21 onc pas née du tout, parce qu’on ne s’accorde pas sur sa date de naissance ? Mais le même raisonnement conduirait à douter
22 aintenant de sauver ce réel, et non pas d’ergoter sur sa définition. En privant le concept Europe de son passé, on ne tend
23 ets et des éditoriaux du temps de guerre. Passons sur ces excès, voyons la thèse elle-même, et le jugement qu’elle implique
24 thèse elle-même, et le jugement qu’elle implique sur la réalité. On a souvent tenté de nier l’existence d’une vraie cultur
25 soi-disant autonomie de leur culture. En vérité, sur ce plan-là, nulle réalité créatrice ne se confond avec les limites ac
26 et souvent fort récentes d’un de nos États. Mais sur les autres plans, qui ne voit du premier coup que les réalités décisi
27 devant grandes puissances refusaient de sacrifier sur l’autel de l’Europe. Que l’idée nationale soit forte encore, il serai
3 1957, Articles divers (1957-1962). Lettre en réponse à Emmanuel Berl (mai 1957)
28 t qu’il y a une Suisse, quoiqu’on puisse disputer sur la date de sa naissance. En effet. Mais on a généralement su où était
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
29 paraissait avoir mis une fois pour toutes le cap sur 1984 et sa fourmilière ; voilà qu’il se détourne horrifié et vire de
30 , entrèrent en dissidence et se mirent à dénoncer sur tous les tons le monde moderne. Pieusement ou rageusement, objectivem
31 erne. À partir de 1919, les influences dominantes sur nos élites créatrices sont celles de Nietzsche, de Rimbaud, de Kierke
32 Curieux pouvoir des pessimistes de l’autre siècle sur les héritiers de leurs ennemis ! La bourgeoisie du xixe fut optimist
33 rtant ce tableau. L’influence de Marx et de Freud sur les classes dirigeantes de l’Occident dépasse de loin la conscience q
34 rompé dans toutes ses prévisions (sauf dans celle sur l’avenir du despotisme russe !) voilà qui n’empêche pas que ces deux
35 xcellence, cette dialectique, devenue sans prises sur les faits, en est réduite à restaurer des dogmes à coups de mensonges
36 t la petite voiture, jettent les foules citadines sur les plages, dans les neiges et dans les forêts. Qu’il y ait là quelqu
37 comme des millions de personnes le croient encore sur la foi de quelques films et de la science-fiction. C’est encore moins
38 , libérant l’ouvrier non seulement de ses efforts sur la matière trop lourde ou dangereuse à manier, mais aussi de la monot
39 moyens de culture, qui seront mis à contribution, sur une échelle brusquement agrandie. C’est, au-delà des questions immens
5 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
40 ée… Il fallait bien rappeler ici qu’une réflexion sur nos valeurs occidentales ne saurait être académique ; elle s’inscrit
41 populaires systématiquement refoulées. Reportées sur un planisphère, ces zones de diffusion pourraient être représentées p
42 présentées par une petite tache d’un rouge sombre sur l’Europe médiane tandis que les Amériques et l’Australie seraient en
43 nos valeurs ? Ils nous obligent à nous interroger sur ce qui va de soi dans nos façons de penser et nos conduites habituées
44 cédent : celle de la science, s’établissant enfin sur les bases autonomes du calcul et de l’expérimentation ; de la philant
45 premiers conciles, à l’occasion des grands débats sur la Trinité, et se lia par la suite indissolublement à la notion de vo
6 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
46 hanges efficaces. Il faudrait réfléchir librement sur les problèmes économiques, et il faudrait y réfléchir en groupe, car
7 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
47 e parler de l’Europe comme d’une unité existante, sur laquelle il devient possible de construire notre union nécessaire. Ce
48 donnée par la fatalité, qui joue toujours perdant sur l’homme, mais par l’esprit, et pour parler plus sobrement, par ces qu
49 ulturelle européenne, convoque deux tables rondes sur l’héritage commun des Européens, crée des bourses, organise des expos
50 oles propose chaque année des sujets de rédaction sur l’Europe aux élèves des écoles de 7 pays, et donne des prix à 80 d’en
51 es de 7 pays, et donne des prix à 80 d’entre eux, sur plus de 300 000 participants. Une Fondation européenne de la culture
52 s, thèses, mémoires et numéros spéciaux de revues sur l’Europe et ses problèmes compte déjà, depuis dix ans, plusieurs cent
53 culture, elle se réduirait vite à ce qu’elle est sur la carte : 4 % des terres du globe (et très pauvres en matières premi
54 ilotes d’éducation européenne prenant appui soit sur le corps enseignant d’une région donnée, soit sur des foyers de cultu
55 sur le corps enseignant d’une région donnée, soit sur des foyers de culture populaire en milieu rural ou urbain. Il leur fo
56 es européens. Une série, de films documentaires sur l’Europe est en cours de réalisation. Enfin, l’information de la pres
57 a déjà organisé deux importants Séminaires, l’un sur l’avenir économique d’une Europe sans frontières intérieures l’autre
58 d’une Europe sans frontières intérieures l’autre sur les conséquences pour la culture, l’éducation et les loisirs de la no
8 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
59 t Freud (avril 1958)l Cela se passait en 1932, sur le seuil de ce quart de siècle qui allait voir l’ascension d’Hitler,
60 e brisée que par l’union de ses victimes, fondant sur l’intérêt et sur le sentiment les lois de leur communauté. Il s’agit
61 l’union de ses victimes, fondant sur l’intérêt et sur le sentiment les lois de leur communauté. Il s’agit donc de transfére
62 ’y reviendrai. Pour le reste, son diagnostic joue sur des images d’Épinal. La « classe régnante » et les marchands de canon
9 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
63 e et même culturelle. On n’insistera jamais assez sur le rôle décisif qu’il devait jouer dans la formation de la Suisse et
64 t pas moins chaotique. « Incapables de s’entendre sur aucune mesure commune, les cantons multipliaient les mesures offensiv
65 mptait pas moins de 400 taxes et droits de péages sur les marchandises passant d’un canton à un autre ou d’une commune à un
66 e prélevait pas moins de treize taxes différentes sur la route du Gothard, avec obligation de décharger chaque fois la marc
67 ns n’était jamais atteinte. (Les députés votaient sur instructions de leur État. La chancellerie fédérale n’était qu’un bur
68 ne connaissaient pas les motifs qui peuvent agir sur les autres… Ces députés obligés quelquefois de résister aux vérités l
69 ut négatif dans deux cas. L’opposition avait joué sur la « réalité prépondérante » du sentiment cantonal, souvent qualifié
70 i le Pacte de 1815. Le Sonderbund pouvait compter sur l’appui de Guizot (protestant pourtant, mais d’abord antilibéral), de
71 on fédérale. Plus qu’une victoire des protestants sur les catholiques, la guerre du Sonderbund venait de marquer le triomph
72 nd venait de marquer le triomphe des fédéralistes sur les nationalistes cantonaux. 3. De la Ligue d’États à l’État fédér
73 te 25 cantons ! Les meilleurs ouvrages d’ensemble sur l’histoire suisse considérée dans son unité datent des débuts du xxe
74 ans Nabholz, Geschichte der Schweiz, Zurich 1937. Sur les origines : Karl Meyer, Ueber die Einwirkung des Gotthardpasses au
75 ans « Revue d’Histoire suisse », n. 1 et 2, 1924. Sur la Constitution de 1848 : F. Fleiner, Schweizer Bundesstaatsrecht, Tu
76 s. 24. W. E. Rappard, dans son ouvrage essentiel sur la Constitution fédérale de 1848, présente ainsi la très curieuse fig
77 enfin dans l’une de ses patries d’adoption.) 25. Sur le total des citoyens ayant le droit de vote, 55 % à peine se dérangè
10 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
78 , Alexandre se trompait, s’il a cru qu’il régnait sur le monde : il n’en connaissait qu’un canton. Mais nous ne sommes pas
79 e des collections, l’enregistrement des folklores sur disques, l’exploration systématique, les fouilles, les enquêtes socio
80 fouilles, les enquêtes sociologiques en 7 volumes sur les indigènes des îles Trobriand, les films et les microfilms accumul
81 ussion possible, si elle en était réduite à vivre sur elle-même. L’Europe seule ne peut plus se payer une politique provinc
82 veraineté nationale » persiste. Elle règne encore sur l’affectivité de la plupart de nos hommes d’État, victimes généraleme
83 si toutefois l’histoire continue. Anticipons donc sur l’histoire et mettons entre parenthèses l’ère des souverainetés natio
84 au contraire, que cette Petite Europe (qui égale sur plus d’un point les grands États-Unis et dépasse bien souvent le « co
85 ter en fait la politique du Kremlin, très alertée sur le « danger » de l’Europe unie, et cela depuis le congrès de La Haye
86 osmos et son idée de l’homme. Ou plutôt ses idées sur l’homme, son destin ou sa vocation, car l’Europe justement, seule enc
87 toire européens, pour être diffusées de nos jours sur toute la terre ? Il s’en faut de beaucoup que leurs rivales asiatique
11 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
88 émerveiller du fait que le génie européen rayonne sur le monde entier, ils préfèrent nous parler de notre éclipse. C’est ce
89 Dès 1791, le philosophe français Volney, méditant sur la mort des civilisations, citait à peu près les mêmes noms pour illu
90 e n’ai vu qu’abandon et que solitude… Qui sait si sur les rivages de la Seine, de la Tamise ou du Zuyderzee… qui sait si un
91 si un voyageur comme moi ne s’assiéra pas un jour sur de muettes ruines, et ne pleurera pas solitaire sur la cendre des peu
92 r de muettes ruines, et ne pleurera pas solitaire sur la cendre des peuples et la mémoire de leur grandeur ? Une trentaine
93 oncer les catastrophes qui ont fondu de nos jours sur l’Europe : de Kierkegaard à Nietzsche et à Dostoïevski, de Tocquevill
94 mes, dénoncés d’avance par Nietzsche, prolifèrent sur les ruines de l’Empire austro-hongrois. Et bientôt cette Europe occup
95 cident, Spengler, Valéry et Toynbee, se fondaient sur le précédent de civilisations antiques aujourd’hui « disparues », et
96 es aujourd’hui « disparues », et particulièrement sur l’exemple le mieux connu des Européens, celui de la chute de Rome, qu
97 d’un certain seuil… Avant de rien pouvoir décider sur ce point, force nous sera donc de rechercher d’abord quelle est l’ori
98 ue, ou des Mayas, fondaient leur unité originelle sur un principe formateur unique, le Sacré. Les civilisations totalitaire
99 , la civilisation européenne s’est trouvée fondée sur une culture de dialogue et de contestation. Elle n’a jamais pu, et su
100 ment exclues, par les cultures unitaires, fondées sur le sacré magico-religieux, ou par les cultures totalitaires, fondées
101 igieux, ou par les cultures totalitaires, fondées sur le sacré politico-social. Je voudrais maintenant définir brièvement c
102 tré Nietzsche d’abord, puis dans ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le chrétien, Dieu est la
103 Dieu et devant la société, donc devant son destin sur la terre comme au ciel. De ce destin, il se croit ou se veut maître,
104 imprévisible. Avant de concentrer leurs énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, ave
105 nos dépens. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la Terre, au hasard de la colonisation, de contacts d’affaires
106 pens de leur propre équilibre humain. Nous sommes sur le seuil périlleux de l’ère mondiale. Moment dramatique et passionnan
107 vons bien que nous ne dominons plus politiquement sur tous les continents, comme avant 1914, mais nous savons aussi que tou
108 e, reproduites dans le monde entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles sont en mesure de résister au temps
109 dans le monde entier, enregistrées sur bandes et sur microsillons, elles sont en mesure de résister au temps beaucoup mieu
110 toire européens, pour être diffusées de nos jours sur toute la Terre ? II s’en faut de beaucoup que leurs rivales asiatique
111 e. Notre éclipse n’est rien que notre aveuglement sur nos propres pouvoirs et notre vocation. Aux yeux du monde, il n’y a q
112 l’essence du nationalisme. Il n’en va pas de même sur d’autres continents. Quant à nous : nos sages nous avaient avertis. L
113 t d’heure après les travailleurs étaient alignés. Sur l’ordre des commandants de compagnie et de brigades, les équipes, dra
12 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
114 douteuse que l’efficacité d’un front commun fondé sur le respect des valeurs transcendantes : car l’alliance de plusieurs a
115 n Russie (on compterait, aux dernières nouvelles, sur 208 millions de Russes, 35 millions d’orthodoxes pratiquants et 3 mil
116 du christianisme et non point par des hypothèses sur son « succès » dans le monde et sur sa condition. Ces motifs sont bie
117 es hypothèses sur son « succès » dans le monde et sur sa condition. Ces motifs sont bien évidents. Le christianisme est la
118 l’Occident, cette formule de la communauté fondée sur l’espérance, non sur la loi du sang, essentiellement ouverte et non p
119 mule de la communauté fondée sur l’espérance, non sur la loi du sang, essentiellement ouverte et non pas exclusive. Mais le
120 r spirituelle : épreuves de force ou marchandages sur des formules disciplinaires, diplomatie secondant l’action du Saint-E
121 différente de l’idée qu’en donneraient les débats sur le dogme entre docteurs de ces mêmes confessions. Et frappé plus enco
122 ssues du calvinisme, tous les dogmes fondamentaux sur Dieu, le Christ, le Saint-Esprit, l’Incarnation et la Résurrection, s
123 selon les temps de protestante ou catholique, et sur lesquelles la dogmatique confessionnelle a peu de prise. Un seul exem
124 Combien d’hommes et de femmes hésitant longuement sur le seuil fascinant d’une église — je pense au cas de Simone Weil — tr
125 rer, de se mettre à genoux, puis ouvrant les yeux sur l’autel, reconnaîtraient qu’ils sont enfin chez eux ! Et je songe à t
126 urs de Réalités connaissent bien par ses articles sur “La fin du pessimisme” en juin 1957 et “La nature profonde de l’Europ
13 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
127 st le vœu de tous les amis de la liberté répandus sur la surface de l’Europe, qui n’attendent plus que cette heureuse diver
128 seul obstacle moral arrête notre marche physique sur un seul point du globe. Les droits de l’homme s’étendent sur la total
129 point du globe. Les droits de l’homme s’étendent sur la totalité des hommes. Une corporation qui se dit souveraine, blesse
130 é générale, absolue, suprême. Or, si je rencontre sur la terre une volonté particulière qui croise l’instinct universel, je
131 i-ci exclusivement… Le gouvernement a mis la main sur le commerce extérieur en vue de restreindre périodiquement ce commerc
132 perpétuelle établie parmi les peuples, aucun État sur terre n’aura le moindre intérêt à ne pas communiquer à un autre ses d
133 ent pour en asservir d’autres et pour s’attribuer sur eux une prépondérance quelconque. De toutes les utopies issues de la
134 ivre. Quelques années plus tard29 Fichte revenait sur l’idée que « les Européens chrétiens forment un seul peuple reconnais
135  »30, il mobilise l’instinct patriotique et opère sur lui la première en date de toutes les nationalisations ; celle des co
136 aïenne succède la fraternité chrétienne. Passons sur des exclamations lyriques comme celle qui ouvre son poème « Germania 
137 es à combattre… Liberté, que ton regard s’abaisse sur nous, Reconnais-nous ! Reconnais ton peuple ! Alors que d’autres n’o
138 encore plus, ô Liberté, Pour que ta grâce daigne sur nous descendre ? Adam Mickiewicz, dans son Livre des Pèlerins polon
139 et la clef de voûte de l’édifice futur ; et celui sur qui elle tombera, elle l’écrasera, et celui qui se heurtera contre el
140 fice politique européen, il ne restera pas pierre sur pierre. « Aujourd’hui, l’Occident meurt de ses doctrines ! » s’écria
141 nne ? À la différence de l’Espagne, qui se replie sur son passé et dans son génie, de la Grande-Bretagne dont les ambitions
142 res étrangères en 1848, tient à rassurer l’Europe sur les intentions de la nouvelle République : celle-ci « ne fera point d
143 s : incendier le monde, mais briller de sa place sur l’horizon des peuples pour les devancer et les guider à la fois… La r
144 t la constitution de la fraternité internationale sur le globe. Michelet, lui aussi, exalte « l’intime harmonie qui doit
145 de l’union européenne, ses déclarations réitérées sur l’avenir européen de sa patrie illustrent mieux que toute autre la gr
146 ôté, invasion ; du côté de la France, expansion. Sur ce thème dialectique inépuisable, voici quelques pages inspirées : L
147 entrales du Continent la vocation d’unir l’Europe sur le modèle fédéraliste : respectueux des diversités, exclusif de toute
148 coup. Elle a besoin, d’abord, d’une base réelle, sur laquelle elle repose et d’où la première impulsion soit donnée… S’il
149 menacés. Pour Renan, la menace porterait plutôt sur « les intérêts de la raison et de la civilisation ». Dans la préface
150 conférence prononcée en Sorbonne le 11 mars 1882 sur le thème : « Qu’est-ce qu’une nation ? » il écrit : Une nation, c’es
151 partis, que les limites d’une nation sont écrites sur la carte et que cette nation a le droit de s’adjuger ce qui est néces
152 étie du grand Jacob Burckhardt, historien bâlois, sur la venue des « terribles simplificateurs » dominant nos nations domes
153 nscendant toutes les frontières. Le dernier mot, sur cette évolution, sera dit par Georges Sorel, quelques années avant la
154 but de ce siècle, Sorel n’a parlé de l’Europe que sur le ton d’un sombre dépit prophétique. Voici quelques extraits de ses
155 groupé et commenté plusieurs centaines de textes sur l’Europe, d’Hésiode à nos jours. 28. Der geschlossene Handelsstaat,
14 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
156 uer jamais une unité de culture, se fonde souvent sur les clichés traditionnels les plus vulgaires (les Allemands sont port
157 Italiens des chanteurs, etc.), mais parfois aussi sur une connaissance trop méticuleuse et pédante de nos diversités, sur u
158 ce trop méticuleuse et pédante de nos diversités, sur une expérience, vécue jusqu’à l’irritation, du tempérament, des coutu
159 té — avec d’autres formules d’unité qui ont régné sur d’autres cultures, ou que certains régimes contemporains tentent d’im
160 le par les noms de quelques civilisations fondées sur le Sacré, comme celles de Sumer, de l’Égypte des Pharaons, de l’Inde
161 genre humain. En dépit de ce que je viens de dire sur la complexité indescriptible de notre civilisation, pensant avoir pay
162 pendant, cet état de polémique permanente portant sur les principes fondamentaux de toute culture, n’a pas produit seulemen
163 clues, par toutes les cultures unitaires, fondées sur le sacré magico-religieux ou le sacré politico-social. Le sens de la
164 tré Nietzsche d’abord, puis dans ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le chrétien, Dieu est la
165 Dieu et devant la société, donc devant son destin sur la terre comme au ciel, destin dont il se croit ou se veut le maître,
166 ette civilisation ? Je n’en crois rien. Il existe sur notre planète trois régions comparables du point de vue de la pressio
167 imprévisible. Avant de concentrer leurs énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, ave
168 pens de leur propre équilibre humain. Nous sommes sur le seuil périlleux de l’ère mondiale. Moment dramatique et passionnan
169 ais proposer quelques observations et suggestions sur ce qui se passe d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la p
170 asse d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la politique que nous sommes bien forcés d’imaginer pour y faire face
171 tte culture. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au hasard de la colonisation, de contacts d’affaires
172 nous sommes comparables à des passagers embarqués sur le même bateau. » Ce bateau ne porte pas aujourd’hui nos seuls destin
15 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
173 nions successivement dans plus de vingt-cinq pays sur les cinq continents — mais voici le point important : ce Congrès n’es
174 e se grouper pour dialoguer et réfléchir ensemble sur les immenses problèmes que pose, à cette génération, le progrès dans
175 , à cette génération, le progrès dans la liberté. Sur ce mot Liberté, je serai très bref bien qu’il soit le mot capital. Ca
176 s devons reconquérir chaque jour et sans relâche, sur nous-mêmes tout d’abord, et pour les autres. Revendiquer la liberté,
177 otre civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les meilleurs prétextes, comme celui de
178 n’y échapperons pas, et il est inutile d’insister sur ce fait, ici, dans ce Berlin où elle nous cerne de toute part. Mais n
16 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
179 otre civilisation occidentale propage aveuglément sur toute la terre, et qui, sous les meilleurs prétextes, comme celui de
180 ps tant de banalités, souvent exactes d’ailleurs, sur la culture et ses définitions, que là aussi vous me permettrez d’être
181 de réflexions entre intellectuels du monde entier sur les problèmes que pose le même progrès technique, éducatif et culture
182 nous est propre : celle des incidences du progrès sur les vraies libertés humaines. On nous demande souvent, de tous côtés 
183 n’y échapperons pas, et il est inutile d’insister sur ce fait, ici, dans ce Berlin où elle nous cerne de toutes parts. Mais
184 ion. Ce n’est point par des statistiques, portant sur les résultats d’un régime ou d’une institution, que se mesure en fin
17 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
185 uer jamais une unité de culture, se fonde souvent sur les clichés traditionnels les plus vulgaires (les Allemands sont port
186 Italiens des chanteurs, etc.), mais parfois aussi sur une connaissance trop méticuleuse ou pédante de nos diversités, sur u
187 ce trop méticuleuse ou pédante de nos diversités, sur une expérience vécue jusqu’à l’irritation, du tempérament, des coutum
188 té — avec d’autres formules d’unité qui ont régné sur d’autres cultures, ou que certains régimes contemporains tentent d’im
189 le par les noms de quelques civilisations fondées sur le Sacré (das Heilige, the Holy), comme celles de Sumer, de l’Égypte
190 re humain. 4. En dépit de ce que je viens de dire sur la complexité indescriptible de notre civilisation, pensant avoir pay
191 pendant, cet état de polémique permanente portant sur les principes fondamentaux de toute culture ou civilisation n’a pas p
192 clues, par toutes les cultures unitaires, fondées sur le sacré religieux ou le sacré politico-social. Le sens de la vérité
193 tré Nietzsche d’abord, puis dans ses commentaires sur Nietzsche, le philosophe Karl Jaspers. Pour le chrétien, Dieu est la
194 Dieu et devant la société, donc devant son destin sur la terre comme au ciel, destin dont il se croit ou se veut le maître,
195 re imprévisible. Avant de concentrer ses énergies sur cette exploration de la matière, les Européens avaient entrepris, ave
196 u détriment de leur propre équilibre. Nous sommes sur le seuil périlleux de l’ère mondiale. Moment dramatique et passionnan
197 ais proposer quelques observations et suggestions sur ce qui se passe d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la p
198 asse d’étrange et de démesuré devant nos yeux, et sur la politique que nous devons imaginer pour y faire face. Nous devons
199 tte culture. C’est un fait que l’Europe a répandu sur toute la terre, au hasard de la colonisation, de contacts d’affaires
200 nous sommes comparables à des passagers embarqués sur le même bateau. » Ce bateau ne porte pas aujourd’hui nos seuls desti
18 1960, Articles divers (1957-1962). Une fusée à trois étages : bref historique de la Fondation (octobre 1960)
201 erneurs, durant cette première période, se basait sur l’idée saine en soi que les fonds viennent à qui sait entreprendre, e
202 éducation et celui des Beaux-Arts. Le premier mit sur pied une série d’expériences-pilotes d’éducation européenne (dont l’e
19 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
203 l’intensité de l’amour, passion de l’âme ouverte sur l’esprit, libérée des corps dont elle vient, et survolant les irritan
204 fins de rendement commercial : comédies à succès sur le thème du triangle, roman pour midinettes et films de série, dont l
205 ar ses refus intransigeants, il prétend se fonder sur l’amour-sentiment, succédané édulcoré, achevant ainsi de déprimer le
206 ransfigurante des amants. Cette mince bande jaune sur la mer, dans le nouveau décor de Bayreuth, cette frileuse aurore jaun
207 me de Zarathoustra, toutes les actions d’un homme sur la terre, ses intentions et ses désirs et ses amours, composent au Ci
208 sonne éternelle. Tout homme est double : individu sur Terre, transitoire — et germe d’un être éternel qui est son vrai moi,
209 ui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti c’est une appari
210 e rejoint que dans un au-delà, et qui aurait été, sur la Terre, le véritable objet du désir de Tristan, sa princesse lointa
211 nc loisible d’y indiquer d’intéressantes théories sur le roman de Tristan et Iseut, en réponse à M. Maurice Delbouille qui
212 visa de compléter ces exposés de deux philologues sur la grande œuvre médiévale en invitant à sa tribune, pour y évoquer Tr
213 que M. Guiette a rappelé que “de ses observations sur les récits et de sa réflexion sur le mythe de l’amour-passion, M. de
214 es observations sur les récits et de sa réflexion sur le mythe de l’amour-passion, M. de Rougemont a tiré des essais très a
215 M. de Rougemont a tiré des essais très attachants sur l’aventure, sur l’homme occidental, sur l’Europe. Ses analyses l’ont
216 a tiré des essais très attachants sur l’aventure, sur l’homme occidental, sur l’Europe. Ses analyses l’ont conduit à retrou
217 ttachants sur l’aventure, sur l’homme occidental, sur l’Europe. Ses analyses l’ont conduit à retrouver le mythe de Tristan
218 ’est en somme, après l’exposé de M. Vinaver fondé sur l’étude des textes la plus rigoureuse et la plus sensible, un autre e
219 osé, comme seul M. de Rougemont pouvait le faire, sur le phénomène qu’illustre le mythe, sur son secret…” M. Carlo Bronne a
220 le faire, sur le phénomène qu’illustre le mythe, sur son secret…” M. Carlo Bronne a ensuite donné lecture du discours écri
20 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
221 naît par sa réputation mondiale, pas une personne sur mille, prise dans la rue, n’aura jamais entendu ce nom. En revanche,
222 traverse le tunnel de Chexbres : la vue se ferme sur un paysage de plateaux nordiques et rhénans, collines où montent les
223 e les hautes parois de sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors cette ivresse des sommets. L’intuition de la grand
224 du xviiie siècle. Mais ce n’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand ; c
225 ver dans nulle autre région d’étendue comparable, sur notre continent. Le lecteur de ce recueil m’aura vu venir : je n’ente
226 s poser que les prolégomènes à toute étude future sur l’œuvre et sur la vie de notre ami Carl J. Burckhardt. ad. Rougemo
227 prolégomènes à toute étude future sur l’œuvre et sur la vie de notre ami Carl J. Burckhardt. ad. Rougemont Denis de, « 
21 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
228 urnaux et par l’élite de la bourgeoisie, chantent sur tous les tons la plainte de l’humanisme opprimé par la technique, et
229 ion utilitaire. C’est du rêve de partir au hasard sur les routes qu’est née l’auto, comme le prouve le récit de cette inven
230 ment l’humanité. En marge de ses travaux immenses sur le calcul différentiel et intégral et la philosophie de la Nature, il
231 esoins utilitaires ou économiques repose en somme sur un anachronisme, et sur une confusion des effets et des causes. Au dé
232 onomiques repose en somme sur un anachronisme, et sur une confusion des effets et des causes. Au début, il y a le rêve, le
233 , avec l’aide de savants économistes, échafaudent sur de telles amusettes le système compliqué de leurs « lois économiques 
234 ement irrésistible. Et si un jour nous découvrons sur Mars des substances nouvelles qui procurent à nos industries ou à nos
235 chine. Et tous nos grands penseurs de se lamenter sur le déclin des valeurs spirituelles, et sur la mise en esclavage de l’
236 menter sur le déclin des valeurs spirituelles, et sur la mise en esclavage de l’homme par les machines, les robots, les cer
237 enir ! C’est comme si tout d’un coup on se jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser les vases de Chine. Si on l
238 notre histoire que les bombes atomiques larguées sur le Japon. C’est l’homme lui-même qui reste responsable, et non pas la
239 . Donc, tout ce que la technique permet de gagner sur le temps de travail mécanique et routinier sera gagné pour la culture
240 êves directeurs. Gardons-nous de scier la branche sur laquelle est assise notre puissance technique ; elle se nomme culture
241 ative ne soit à courte vue ; elle repose en effet sur l’idée que la formation technique exclusive favorise au maximum le pr
242 t de même, Robert Oppenheimer ne cesse d’insister sur la nécessité absolue d’une vaste culture générale et synthétique, eng
22 1961, Articles divers (1957-1962). Le Temps de la louange (été 1961)
243 en bras de chemise, vint s’asseoir à côté de moi sur le tapis. Il arrivait tout droit de la rédaction de Combat et voulait
244 lé le Times au lendemain de sa mort. Reçu premier sur cent à l’agrégation d’allemand, traducteur incomparable de Keyserling
23 1962, Articles divers (1957-1962). Jonas [préface] (1962)
245 lé le Times au lendemain de sa mort. Reçu premier sur cent à l’agrégation d’allemand, traducteur incomparable de Keyserling
24 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
246 qu’il ait eu la moindre « influence » vérifiable sur la littérature française, encore que les vertus de clarté, de mesure,
247 mais aussi contre ses antidotes brutaux. Comparez sur la carte de l’Occident moderne l’aire de l’influence de Calvin et l’a
25 1962, Articles divers (1957-1962). Le règne de Victoria (1962)
248 ort ! » En retrouvant à Buenos Aires le groupe de Sur , honneur du Sud, autour de celle qui l’avait suscité, c’était à la fo
249 rop facilement rationnelles — qu’elle fait régner sur les relations humaines. Un jour le Sud aura sa revanche sur le Nord m
250 lations humaines. Un jour le Sud aura sa revanche sur le Nord masculin, épuisé de logique, d’horaires tyranniques et de sci
26 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
251 rait pas l’Europe mais un cap de l’Asie. Doutes sur l’utilité de la culture Le grand public pense aujourd’hui que fair
252 = Cap de l’Asie x culture intensive Un combat sur deux fronts Que veut dire, dans ces conditions, l’expression coura
253 lorsque ces diversités s’absolutisent, se ferment sur elles-mêmes, et deviennent en fait divisions, le corps européen se dé
254 rtiens, et l’Europe a risqué d’en périr. Insister sur nos seules diversités détruit l’Europe matériellement. Vouloir nous u
255 igide détruit l’Europe spirituellement. Le combat sur deux fronts pour une Europe unie, mais unie dans ses diversités, — vo
256 et première moitié du xxe siècle — en s’appuyant sur la diversité de nos langues. La première tâche sera donc d’illustrer
27 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
257 la crise de mai à août 1940. Il insiste notamment sur la fameuse « ligue des officiers », affaire dont M. Kurz, de son côté
258 le récit de M. Kimche, à jeter quelques lumières sur les circonstances qui firent naître la ligue des officiers, et surtou
259 é, néces­sairement trop personnelles, mais prises sur le vif : c’est ce qui peut faire leur intérêt. La petite histoire res
260 ulé la dépense. Le 12 juin 1940 Débâcle française sur la Seine. Notre projet me travaille. Spoerri insiste, agit. Des conta
261 té immobile un long moment. J’ai écrit deux pages sur la confrontation d’Hitler et de Paris, les ai recopiées et envoyées à
262 ille, la longue façade verdâtre du Palais fédéral sur une falaise. À l’horizon, la barrière sombre du Jura, et au-delà se p
263 paisible, et la ligne précise des crêtes du Jura sur un ciel tourmenté où je guettais des lueurs. Quelques camions ont pas
264 di 18 juin 1940 À sept heures précises au bureau. Sur ma table, une note me priant de passer chez le colonel, chef de la Ve
265 e laisser votre pistolet ? Je dépose mon pistolet sur le bureau. Je me sens tout nu. Faute de soldats baïonnette au canon —
28 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
266 if. Cet accord supprime la réflexion sentimentale sur son propre cas, et sur le sort des nations. Il ne reste que la préocc
267 la réflexion sentimentale sur son propre cas, et sur le sort des nations. Il ne reste que la préoccupation des petites cho
268 e ou philanthropique aux États-Unis.) Frais payés sur la somme que nous a remise le capitaine E., l’un des chefs de la ligu
269 rès nettement « résistants ». Un ou deux indécis. Sur la base de ces informations et de leur analyse détaillée, le directoi
29 1962, Articles divers (1957-1962). La conjuration des officiers en juin 1940 : Journal d’un témoin III (26 juin 1962)
270 e la Ligue du Gothard a produit un choc salutaire sur l’opinion suisse. Elle a rendu confiance à beaucoup de citoyens, elle
271 us dirigeons vers un café, à l’heure du déjeuner, sur une route presque campagnarde, entre deux murs, une voiture militaire
272 de la Ligue dans l’armée viennent d’être arrêtés, sur l’ordre du colonel Labhardt, commandant l’unité d’armée de Sargans. I
273 sé d’aller à New York et d’y faire jouer ma pièce sur Nicolas de Flüe (musique d’Arthur Honegger) à l’occasion de la Worl
274 la Ligue. Puis il y eut l’incident de mon article sur Paris. Je n’étais certes plus persona grata. Pourtant, le 16 juillet,
275 on s’était ressaisie. La Ligue du Gothard, fondée sur l’idée simple d’organiser les volontés de résistance, voyait ainsi so
276 que dans la lutte en cours, provisoirement perdue sur notre continent, l’élément décisif allait venir et ne pouvait venir q
277 concret, les choses se sont passées différemment, sur plusieurs points que je relèverai maintenant. 1. La « ligue des offic
278 emières activités sont correctement définis, sauf sur un point, qui est d’importance : je ne crois pas un instant que les o
279 agi « ouvertement », le Conseil fédéral eût exigé sur l’heure que le Général mît fin à leurs activités qu’il connaissait ou
280 convoqua tous les officiers supérieurs de l’armée sur la prairie du Grütli pour leur exposer son plan de défense à outrance
30 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
281 la défection des intellectuels ; des lamentations sur la dénatalité à une vague angoisse devant l’explosion démographique ;
282 responsables des autres continents. (Cela s’opère sur la base d’un Dialogue des cultures, organisé notamment par une série
283 l. L’augmentation de la population — 630 millions sur la même superficie que les 440 millions que compte l’Europe d’aujourd
284 avions long-courriers atterrissent verticalement sur les rares terrains vagues conservés dans les faubourgs. La population
285 ropisme naturel de se manifester librement : boom sur les rives de la Méditerranée, abandon progressif des villes du Nord q
286 ique formule du château. On construit des maisons sur les îles — artificielles ou naturelles — sur et dans les rochers et l
287 sons sur les îles — artificielles ou naturelles — sur et dans les rochers et les montagnes, loin des lieux du travail, rédu
288 es et de livres, de films et de disques, de cours sur tous les sujets, de voyages, de manifestations sportives, etc. Le règ
289 Ils se distinguent par une insistance simultanée sur la culture générale pour tous (studium generale) et sur les recherche
290 culture générale pour tous (studium generale) et sur les recherches spécialisées poursuivies en séminaires. Les diplômes c
31 1962, Articles divers (1957-1962). La commune, base essentielle de notre civilisation (novembre-décembre 1962)
291 s prises du haut des airs, nous nous posons enfin sur le sol de l’Europe, dans la rumeur humaine d’une place de petite vill
292 ipio, le Rathaus, le Town-Hall) soit ou non bâtie sur la place — et il se trouve qu’elle l’est en général — c’est bien là q
293 n des conseils de la cité se forment tout d’abord sur l’agora, sur le forum de la Rome républicaine, puis sur la place des
294 s de la cité se forment tout d’abord sur l’agora, sur le forum de la Rome républicaine, puis sur la place des communes médi
295 agora, sur le forum de la Rome républicaine, puis sur la place des communes médiévales. Ombre et soleil changent avec les h
296 einde des petits cantons suisses, formant le Ring sur la place principale.) Lire et parler Il n’est pas de démocratie,
297 ocratie, au sens européen du terme, qui ne repose sur la libre discussion, sur le libre jeu des partis, et sur la liberté d
298 du terme, qui ne repose sur la libre discussion, sur le libre jeu des partis, et sur la liberté de l’opposition, majorité
299 libre discussion, sur le libre jeu des partis, et sur la liberté de l’opposition, majorité de possible de demain. Or, les p
300 nets d’études et de l’école. N’oublions donc pas, sur la place, la présence du kiosque à journaux, point d’insertion de la
301 Face à l’hôtel de ville, l’église. Le temple grec sur l’agora, l’autel romain sur le forum, enfin l’église chrétienne ou ec
302 glise. Le temple grec sur l’agora, l’autel romain sur le forum, enfin l’église chrétienne ou ecclesia (qui veut dire assemb