1 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
1 sse supérieure saurait conduire à la synthèse. Je vois le danger. Mais il faut voir aussi que l’union finale des esprits ne
2 re à la synthèse. Je vois le danger. Mais il faut voir aussi que l’union finale des esprits ne sera jamais acquise au prix d
3 d’aspirations mal informées, ni du refus de bien voir l’état présent des choses, encore moins du recours à quelque « Tradit
4 à d’une post-Renaissance importée. En Inde, on ne voit partout que pèlerinages, sanctuaires, lieux et quartiers de ville sac
5 L’Occidental retour d’Orient s’écrie : « Je n’ai vu que des foules, pas une personne ! » Et l’Oriental qui circule dans n
6 ental qui circule dans nos villes songe qu’il n’y voit qu’agitation désordonnée, absence de sens et d’harmonie, et pas un se
7 n bénéficie très largement dans nos esprits. Nous verrons par la suite de ce livre comment l’Occident historique, relevant un d
8 nant le dos au soleil, en lequel il croit sans le voir , décide d’imiter Dieu le Créateur en œuvrant dans Sa création : voie
9 irs couverts de dormeurs pendant la nuit. Et j’ai vu cinq personnes sur une seule bicyclette ! Ces gens ne seront-ils jama
10 . Les plus grands mystiques de l’Europe ont pu se voir accuser d’athéisme sur la foi de leurs ultimes conclusions (condamnée
11 un homme ? Et finalement, ce qu’il importe de voir , ce sont les résultantes majeures des complexes doctrinaux dont on vi
12 sur chacune d’elles. Le grand maître voulut faire voir au comte que les siens lui obéissaient mieux qu’aux princes chrétiens
13 même sentiment que le comte de Champagne : il se verra mené à un point où éclatera en lui le plus sincère, le plus violent d
14 miner que des prises partielles et typiques. On a vu que j’ai choisi mes exemples dans le domaine religieux, de préférence
15 ces options pouvaient être surprises ; car on les voyait là dans leur état naissant. Qu’elles soient causes premières ou effet
2 1957, Articles divers (1957-1962). De l’unité de culture à l’union politique (mai 1957)
16 t les Suisses, les Suédois et les Castillans sont vus comme des Européens : il doit y avoir à cela quelque raison. Tout bie
17 res dont ils décrivaient les côtes16 ». Mais pour voir les vocables Europe et européen entrer dans le vocabulaire courant, i
18 grand pape sous le nom de Pie II, que l’Europe se voit définie, face à l’islam de Mahomet II, comme l’héritière chrétienne d
19 oriaux du temps de guerre. Passons sur ces excès, voyons la thèse elle-même, et le jugement qu’elle implique sur la réalité. O
20 n de nos États. Mais sur les autres plans, qui ne voit du premier coup que les réalités décisives ont cessé d’être nationale
21 lysant les échanges. Quant au plan politique on a vu récemment ce que valaient à l’épreuve les fameuses souverainetés que
22 le reste est mythe…) N’est-il pas temps de faire voir à ces nationalistes qu’une Europe fédérée serait seule en mesure de s
23 enta Germaniae, chronica minora, Vol. II, p. 362. Voir aussi H. F. Mueller, A Chronology of Vulgar Latin, et Marc Bloch, La
3 1957, Articles divers (1957-1962). Lettre en réponse à Emmanuel Berl (mai 1957)
24 personne est née pour avoir la certitude qu’elle vit . Filibusterie à part, je prétends rester européen et même bon europée
25 -elle à les distinguer ou à les confondre ? Je le vois , il y a des hommes si engagés dans les affaires européennes qu’ils ou
4 1957, Articles divers (1957-1962). La fin du pessimisme (juin 1957)
26 s unis aux étudiants. L’intelligentsia de l’Ouest voyait venir Quatre-vingt-quatre. Et soudain, celle de l’Est lui répond Quar
27 nce qui allait les instaurer dans nos esprits, se voient aujourd’hui démentis. L’élargissement de la conscience humaine aux di
28 L’URSS était donc l’avenir, tandis que les USA se voyaient condamnés par le « mouvement de l’histoire ». Telle était la religion
29 ». Telle était la religion des « progressistes ». Voyons les faits. Nul n’ignore que l’ouvrier américain est le plus riche du
30 e, on se contente d’en vérifier les résultats, on voit que le progrès est à l’Ouest, le servage et la loi d’airain à l’Est,
31 apables d’ailleurs de prouver qu’ils le sont — se voyait promise par l’Histoire à des partages ignominieux : l’Est aux Russes,
32 ncelle, on décline, et l’on meurt fatalement — se verront démenties par le nouvel essor d’une Europe reprenant la tête du progr
33 de l’esclavage du téléphone ? Mais a-t-on jamais vu qu’un appareil, prenant l’initiative, appelle son abonné ? C’est touj
34 s entendre, nous isolerait de la Nature ? Mais je vois au contraire que l’express et l’avion, le scooter et la petite voitur
35 yrannie des rythmes mécaniques. Eux seuls se sont vus transformés en « compléments vivants d’un mécanisme mort », selon l’e
5 1957, Articles divers (1957-1962). La fin justifie les moyens (9 juin 1957)
36 parle en effet de décadence de l’Europe. Mais où voit -on cette décadence ? La planète entière est en train de s’occidentali
37 e ne se convertit au mode de vie de l’islam, mais voyez la Chine, voyez l’Inde : ne se mettent-elles pas à l’heure européenne
38 t au mode de vie de l’islam, mais voyez la Chine, voyez l’Inde : ne se mettent-elles pas à l’heure européenne ? L’Europe dévo
6 1957, Articles divers (1957-1962). Le rôle mondial des valeurs occidentales (octobre 1957)
39 blions souvent et les « autres » l’ignorent ; ils voient plus facilement ce qui est beaucoup plus bas, au niveau du contact br
40 arfois inconsciemment, nos valeurs spécifiques se voient assimilées et retrouvent leur pouvoir créateur, mutuellement modérate
41 transcendant, l’amour de Dieu et du prochain. On voit sans peine que nos produits sont les plus faciles à exporter et les p
42 r nos valeurs en même temps que nos créations. On voit que l’alternative est utopique, chacun de ses termes l’étant. Il nous
7 1958, Articles divers (1957-1962). Demain l’Europe sans frontières ?[préface] (1958)
43 sans frontières ?[préface] (1958)j L’homme ne vit pas de pain seulement, mais ne vit pas longtemps sans pain. Ainsi de
44 L’homme ne vit pas de pain seulement, mais ne vit pas longtemps sans pain. Ainsi de l’Europe. Pour unir les 332 million
45 e d’exercer à nouveau sa vocation mondiale. 18. Voir en particulier : Promesses du Marché commun par Raymond Racine, dir
8 1958, Articles divers (1957-1962). Europe et culture (1958)
46 t des traités : personne n’y croit. (On attend de voir …) Et certes il fallait dire : unissons-nous ! Certes, il fallait rati
47 de, tous les Européens se découvriront frères, et verront mieux leur vocation commune. ⁂ Solutions dispersées, besoins commun
48 nube et le Rhône des liens naturels ?…, etc. 20. Voir l’ Annuaire 1957 de l’Association des instituts d’études européennes
9 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
49 32, sur le seuil de ce quart de siècle qui allait voir l’ascension d’Hitler, puis sa ruine entraînant celle de l’Europe enti
50 us pour longtemps — et le pacifisme d’Einstein se voit soumis à l’examen analytique d’un praticien courtois, mais dénué d’il
51 doptée sans la moindre exigence critique, lui qui voyait pourtant et vivait de si près la montée d’Hitler au pouvoir, malgré l
52 ’une force à sa mesure. Il la cherche en vain, ne voit rien… Et c’est à lui que Freud écrit prophétiquement, à lui parmi tou
53 e ironie de ce dialogue de deux génies, dont l’un voit bien l’avenir, mais ignore qu’il en parle au seul homme qui en détien
10 1959, Articles divers (1957-1962).  Une expérience de fédéralisme : la Suisse (1959)
54 indépendance des cantons, en un siècle qui allait voir surgir deux nouvelles grandes puissances unifiées, aux portes mêmes d
55 autres. Presque toutes les erreurs que nous avons vu commettre de nos jours en Europe ont eu leurs précédents sous la Rest
56 u leurs précédents sous la Restauration22. » Nous verrons également que cette époque a connu toutes les raisons que l’on invoqu
57 es journaux privés des membres de la Commission). Voir aussi : Fritz Fleiner, Entstehung und Wandlung moderner Staatstheorie
11 1959, Articles divers (1957-1962). La nature profonde de l’Europe (juin 1959)
58 et que chacun peut vérifier sans peine, nous font voir que l’Europe se définit d’abord par sa fonction mondiale et non par s
59 t venu. Ou presque tout », dit Valéry. Mais je ne vois rien, ou presque rien, à part le jazz, qui soit venu à l’Europe de so
60 e le respect sacré des foules. Résumons cela ; je vois l’Asie sous-développée courir après l’exemple de la Chine, qui croit
61 éductiblement, tend à devenir un organisme, on ne voit pas quelle autre partie de ce grand corps peut prétendre à pareille f
62 roduits de son école du soir industrielle. L’URSS vit en autarcie, grâce à des conditions qui rappellent l’esclavage à l’in
63 us se payer une politique provincialiste. Elle se voit condamnée par l’histoire à reprendre son rôle d’animatrice des échang
64 ant pas les moyens. L’Europe dans son ensemble se voit donc appelée par la conjoncture historique à rester ou à redevenir —
65 e primaires et secondaires, s’imaginent qu’on les voit différents, comme ils se voient eux-mêmes en restant nez à nez. Les A
66 imaginent qu’on les voit différents, comme ils se voient eux-mêmes en restant nez à nez. Les Américains les confondent ; et qu
67 tés nationales, irréductibles mais fictives. Nous voyons converger vers l’union de l’Europe les nécessités individuelles de to
68 nez, le corps humain. Prenez, la vie. Tout ce qui vit , tout ce qui crée, vit et crée en dépit de cette tendance vers l’unif
69 renez, la vie. Tout ce qui vit, tout ce qui crée, vit et crée en dépit de cette tendance vers l’uniformité dont les victoir
70 ssité de commencer par la Petite ! — ont-ils bien vu le problème dans son cadre mondial, ou défendent-ils plutôt quelque n
71 voulaient grande ou la voulaient du tout. Chacun voit , au contraire, que cette Petite Europe (qui égale sur plus d’un point
72 à rater les Six et à agir contre l’Europe, qui se verrait rapetissée et non pas renforcée. En revanche, vouloir ou escompter l’
73 ions », ou même « langues », selon les textes) se verront réunis en une famille, ils sauront bien, c’est dans leur sang, que l’
74 es par la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit dans la nôtre, sont-elles mortes ? Leurs conquêtes n’ont-elles pas ét
75 es et baptisées, au cours d’un processus qu’on ne voit aucune raison de nommer décadence plutôt que renaissance. Observons q
12 1960, Articles divers (1957-1962). Éclipse ou disparition d’une civilisation ? (1960)
76 civilisation ? (1960)o I Le xxe siècle a vu la civilisation européenne étendre à la Terre entière ses bienfaits,
77 rmes de vie. Mais en même temps, le xxe siècle a vu se multiplier les prophètes de la décadence européenne : et ces proph
78 ux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le mon
79 urent le théâtre de tant de splendeur, et je n’ai vu qu’abandon et que solitude… Qui sait si sur les rivages de la Seine,
80 conquêtes coloniales et ses protectorats. Elle ne voit pas encore, mais elle pressent déjà la perte de sa longue royauté mon
81 n Europe. En revanche, il est évident qu’elles se voient réprimées, débilitées, sinon radicalement exclues, par les cultures u
82 tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
83 nité où les Européens, ayant créé « le monde » se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils
84 sans précédent dans toute l’histoire ? Nous avons vu que la civilisation européenne, née de la confluence des sources les
85 duire tous les peuples du monde. Nous avons aussi vu qu’elle exporte ses produits sans les valeurs qui contribuèrent à les
86 eptable et imitable qu’aucune autre. Mais il faut voir enfin que cette civilisation n’a pu devenir universelle qu’en vertu d
87 es par la grecque et la romaine, dont l’essentiel vit dans la nôtre, sont-elles vraiment mortes ? Leurs conquêtes n’ont-ell
88 tant d’écoles antiques de sagesse et de mystiques voient leurs livres sacrés publiés de nos jours et retrouvent partout des fi
89 e dans la longévité de notre civilisation : on ne voit pas de candidats sérieux à la relève d’une civilisation devenue mondi
90 laborées par l’Europe moderne. Résumons cela : je vois l’Asie du Sud, sous-développée, courir après l’exemple de la Chine, q
91 us avaient avertis. Le mal est venu, nous l’avons vu , et nous l’avons vaincu, en peu de temps, au prix de millions de mort
92 dirigèrent d’un pas martial aux champs. Ici on ne voit plus de petits groupes de deux ou trois paysans qui fument tout en ch
13 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
93 s les diverses confessions ? Je suis frappé de la voir si différente de l’idée qu’en donneraient les débats sur le dogme ent
14 1960, Articles divers (1957-1962). Le nationalisme et l’Europe (mars 1960)
94 s mesures d’urgence, prises par l’État, qu’on ait vu rapportée une fois la paix revenue. Ainsi, le mécanisme de l’État-nat
95 caractère, mais c’est son esprit national. » (On voit donc que nation et Patrie diffèrent pour lui comme esprit et nature.)
96 ions nationales au service de l’idée fédéraliste, voit l’inverse se réaliser. Jamais les idéaux n’ont été mieux démentis par
97 dont les ambitions se déploient outre-mer et qui voit d’un bon œil les puissances du Continent se multiplier, « s’équilibre
98 les hommes un peu profonds et d’esprit large qu’a vus ce siècle ont tendu vers ce but unique du travail secret de leur âme 
99 nage. Quand on parle des États-Unis d’Europe, je vois tout de suite la guerre qui surgit. Les peuples de l’Europe ne peuven
15 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (juin 1960)
100 oin le paradoxe (jusqu’au point où nous allons le voir se renverser). Ne serait-ce pas, précisément, la multiplicité de nos
101 re ou qui tentent de se former de nos jours, nous voyons se dégager deux formules bien distinctes. Dans certaines cultures, su
102 crois, de ces brèves indications, pour faire bien voir que la formule de l’unité traditionnelle, et la formule de l’unificat
103 de tensions défiant toute description définitive voyons maintenant se dégager une résultante unique, incontestable : le dynam
104 n Europe. En revanche, il est évident qu’elles se voient réprimées, débilitées, sinon radicalement exclues, par toutes les cul
105 tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
106 l’on en croit Toynbee, des défis auxquels elle se voit soumise ? S’il s’agit de défis extérieurs, je réponds non. Car les in
107 ragique qui définit l’originalité de l’Europe, se voient soudain universalisées, et dans les apparences tout au moins, adoptée
108 ité où les Européens, ayant créé « le monde », se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils
109 soit devenue réellement universelle. Mais on n’en voit pas d’autre qui soit en mesure d’y prétendre mieux qu’elle, ou qui so
16 1960, Articles divers (1957-1962). Allocution de Denis de Rougemont, président du Congrès pour la liberté de la culture, à la séance de clôture de la rencontre de Berlin (extraits) (juin-juillet 1960)
110 f bien qu’il soit le mot capital. Car la liberté, voyez -vous, ce n’est pas quelque chose dont nous devons parler, mais quelqu
111 iberté d’esprit,— et nous l’avons fait. Mais nous voyons bien, aujourd’hui, que les menaces contre les libertés ne viennent pa
17 1960, Articles divers (1957-1962). La liberté et le sens de la vie (8 juillet 1960)
112 et le sens de la vie (8 juillet 1960)v w Nous voyons bien, aujourd’hui, que les menaces contre les libertés ne viennent pa
113 ts définissant la conception de la culture que je vois pratiquée par ce Congrès. La culture c’est transmettre et situer
18 1960, Articles divers (1957-1962). Originalité de la culture européenne comparée aux autres cultures (août 1960)
114 oin le paradoxe, jusqu’au point où nous allons le voir se renverser. Ne serait-ce pas, précisément, la multiplicité de nos d
115 alousement revendiquée et cultivée, que l’on peut voir le signe et la démonstration de l’originalité de notre culture. Mais
116 re ou qui tentent de se former de nos jours, nous voyons se dégager deux formules bien distinctes. Dans certaines cultures, su
117 crois, de ces brèves indications, pour faire bien voir que la formule de l’unité, originelle, à base de traditions sacrées,
118 e tensions, défiant toute description définitive, voyons maintenant se dégager une résultante unique, incontestable : le dynam
119 n Europe. En revanche, il est évident qu’elles se voient réprimées, débilitées, sinon radicalement exclues, par toutes les cul
120 tous les hommes de notre continent, et l’on peut voir en lui le plus proche équivalent de l’invocation au sacré, dans notre
121 ue qui définit l’originalité même de l’Europe, se voient soudain universalisées, et dans les apparences tout au moins, adoptée
122 « le monde » (au sens que je viens d’indiquer) se voient menacés d’être dépossédés de leurs pouvoirs par ce monde même qu’ils
123 soit devenue réellement universelle. Mais on n’en voit pas d’autre qui soit en mesure d’y prétendre mieux qu’elle, ou qui so
19 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
124 c’est le fameux coup de foudre romantique — a cru voir en lui la lueur, toujours fuyante mais en fuite vers la hauteur, où e
125 s opposés à la passion. Or on sait que la passion vit d’obstacles, naturels ou sacrés, coutumiers ou légaux ; qu’elle s’en
126 e amour d’un être, à l’Amour même ? Si la passion vit de séparations, il est bien clair que la séparation la plus irrémédia
20 1961, Articles divers (1957-1962). Nos meilleurs esprits (1961)
127 ase incriminée, la plupart de nos compatriotes ne voient pas malice, persuadés qu’ils sont que l’horlogerie suisse donne l’heu
128 près invisible. Comment veut-on qu’un étranger le voit  ? S’il vient chez nous et cite l’un des Suisses qu’il connaît par sa
129 its compartiments surmontés de sommets éclatants. Voyons cela d’un peu plus près. Compartiments est le mot-clé de la Suisse. V
130 r, l’Alémanique Ammann, autant de Suisses qui ont vu grand, mais pas chez eux. Lucien Febvre, admirable historien de la cu
131 on — ou l’Europe. Voilà qui est bien dit et bien vu , mais le Français ne fait-il pas trop belle la part des Suisses dans
132 es publiques, théologiens et pédagogues, nous les voyons tous assumer des devoirs sociaux ou civiques, éducatifs ou spirituels
133 notre continent. Le lecteur de ce recueil m’aura vu venir : je n’entendais poser que les prolégomènes à toute étude futur
21 1961, Articles divers (1957-1962). Culture et technique (juillet 1961)
134 omme par la machine. Au moment même où l’Occident voit sa technique et ses valeurs techniques adoptées par le monde entier,
135 tionnaires. Leur erreur commune consiste à ne pas voir à quel point la technique résulte de la culture occidentale et s’en n
136 lture : nos lectures, les tableaux que nous avons vus , les images du divin que nous livrent les siècles de notre civilisati
137 ment vivant d’un mécanisme mort ». Mais déjà nous voyons s’approcher la fin de cette ère primitive, inhumaine et cruelle, de l
138 mille heures par an aux États-Unis. Ce chiffre se verra fatalement augmenté à mesure que se développera l’automation. Imagino
139 visse l’homme et tue la vraie culture ; mais nous voyons que les progrès techniques les plus récents nous ramènent au contrair
140 indépendantes et au surplus rivales. Nous avons vu que leurs sources créatrices sont communes, qu’elles jaillissent du m
141 upplément d’âme » pour notre société technique se voit doté, grâce aux paperbacks, d’un supplément posthume de 200 000 lecte
142 it en détail ses méthodes, et il conclut : « Vous voyez , notre activité réelle, c’est un mélange de poésie et de cuisine. Les
22 1962, Articles divers (1957-1962). Calvin (1962)
143 er verbi divini. Les manuels ont beau dire, je ne vois pas qu’il ait eu la moindre « influence » vérifiable sur la littératu
144 , ce grand mal-entendu. J’écarte Nietzsche. Je ne vois plus que Marx, et encore. Un empire international se réclame de son œ
23 1962, Articles divers (1957-1962). Le règne de Victoria (1962)
145 que définit la seule Société des esprits. Et j’ai vu qu’elle était Argentine avant tout, dans ses grandes dimensions vital
24 1962, Articles divers (1957-1962). La culture et l’union de l’Europe (avril 1962)
146 serait impensable (et au surplus n’aurait jamais vu le jour) s’il ne s’inscrivait pas dans une longue tradition culturell
147 r se suffire. Tel étant le problème véritable, on voit qu’il est bien moins économique que politique, et en fin de compte, c
148 principes en termes d’activités culturelles. Nous voyons que le programme commun des instituts, mouvements et associations de
149 l’endroit de la culture et de son « utilité ». On verra qu’elles s’opposent diamétralement. Si les croyances populaires ont r
25 1962, Articles divers (1957-1962). Journal d’un témoin (23-24 juin 1962)
150 de cette période angoissée, telle que j’ai pu la voir de près, à Berne. Il s’agit de notes tirées de mon journal privé, néc
151 rs. Compris. Telle était l’atmosphère, et je n’ai vu ce jour-là, comme les jours suivants à la troupe, où je suis retourné
152 ecopiées et envoyées à la Gazette de Lausanne . «  Voyez si les prescriptions de la censure vous permettent de publier cela. »
153 c’est… très grave ! Terminé. — Terminé. Bon. Nous verrons cela demain matin. Arriver à sept heures tapantes au bureau, surtout.
154 ucun n’était Français. La population, sortie pour voir , avait l’air en fête. Raisons de croire que le coup nazi, raté cette
26 1962, Articles divers (1957-1962). La Ligue du Gothard : premier mouvement de résistance : Journal d’un témoin II (25 juin 1962)
155 à la fois, comme l’événement quand il arrive. Je vois ce pré et je sais qu’il peut y apparaître dans un instant des hommes
156 grande industrie boude la Ligue : elle attend de voir comment les choses tournent. Le Conseil fédéral paraît hésitant. Selo
27 1962, Articles divers (1957-1962). La conjuration des officiers en juin 1940 : Journal d’un témoin III (26 juin 1962)
157 », esquissées dans divers cantons, n’auraient pas vu si tôt le jour. Nous savons qu’en réunissant des efforts jusqu’ici di
158 à faire aussi des conférences. Je proposai, pour voir , les quatre sujets suivants : 1) les causes spirituelles du drame eur
159 ée simple d’organiser les volontés de résistance, voyait ainsi son premier objectif atteint. Elle s’orientait vers un programm
160 mobilisait les deux tiers de ses effectifs. Je me voyais rendu à mes travaux d’écrivain, mais pratiquement condamné à ne plus
161 n qu’elles « s’imbriquaient étroitement », on l’a vu par mes notes. Mais Kimche commet une curieuse erreur en confondant l
162 Kimche de se poser la question suivante : peut-on voir une « simple » coïncidence dans le fait que la Ligue civile et milita
163 tes impressionnés par l’ampleur des succès nazis ( voir La Tribune de Genève des 23 et 25 juin). Rappelons, pour la compréhe
28 1962, Articles divers (1957-1962). Dans vingt ans une Europe neuve (novembre 1962)
164 eront les dix-huit ans qui nous séparent de 1980, voyons d’abord quels changements ont apportés les dix-huit ans qui nous sépa
165 petit essai ; et pour que certains, aujourd’hui, voient un peu mieux vers quoi nous devons choisir d’aller. aq. Rougemont