1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 Le fédéralisme suisse ( 1963 )a La Suisse ne saurait se targuer d’avoir donné à l’Europe et au m
2 e coutumes, mais de régime politique, pendant des siècles . C’est ce système, ou pour mieux dire, cette pratique séculaire de l’
3 avement la question du fédéralisme, et on souleva mille fureurs contre les girondins. » Thiers, Histoire de la révolution, ch
4 ndins. » Thiers, Histoire de la révolution, chap.  I . Pour un Français, la cause est entendue : fédéraliste égale sauvage
5 ’oppose à rien. Le fédéralisme s’oppose en fait à deux tendances très puissantes dans le monde occidental moderne : le centr
6 erait-il alors une sorte de moyen terme entre ces deux extrêmes ? Point du tout ! La santé n’est pas un moyen terme entre la
7 e et l’anarchie. Il est sur un autre plan que ces deux erreurs, qui n’en sont peut-être qu’une seule. Il représente la seule
8 attitude rigoureusement contraire à celle que les deux autres ont en commun ! On aurait bien tort, en effet, de s’imaginer q
9 cellules locales jalousement closes, manifestent deux tendances incompatibles de l’esprit. Car en réalité, ceux qui n’admet
10 e d’une œuvre au sein de laquelle s’opèrent alors mille échanges d’une infinie complexité. Voilà ce que j’appelle une harmoni
11 la réalité fédéraliste. On nous répète depuis un siècle que les Suisses, selon la langue qu’ils parlent, se rattachent à l’un
12 s parlent, se rattachent à l’une ou à l’autre des trois grandes cultures nationales voisines. Pour que cela soit vrai, il fau
13 e tous les Européens qui ont pensé et créé depuis 28 siècles, indépendamment des nations qui divisent aujourd’hui l’Europe
14 ous les Européens qui ont pensé et créé depuis 28 siècles , indépendamment des nations qui divisent aujourd’hui l’Europe, et don
15 d’hui l’Europe, et dont la plupart n’ont même pas cent ans d’existence : il faut bien admettre que la culture s’était consti
16 lle naît et se constitue entre les xiie et xive siècles dans un certain nombre de cités du Nord et du Centre de la péninsule
17 e, traversent avec une glorieuse indifférence des dizaines de nos frontières nationales actuelles. Elles relient des cités, des
18 ette croyance si rarement mise en doute depuis un siècle environ, en l’existence de « cultures nationales » ? C’est avant tout
19 fut imposée que par un décret de François Ier, en 1543. On parle encore dans la France d’aujourd’hui sept ou huit langues dif
20 parle encore dans la France d’aujourd’hui sept ou huit langues différentes : l’allemand, le flamand, le breton, le basque, l
21 — hier — l’arabe. Et l’on parle le français dans quatre autres nations. De même, l’allemand ne saurait définir une « culture
22 maternelle de populations qui vivent dans sept ou huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux ré
23 peut donc dire la culture européenne à chacun des 24 États-nations qui ont découpé et longtemps déchiré le corps de notre
24 pe », comme les villes libres au Moyen Âge et nos trois cantons primitifs furent déclarés « immédiats à l’Empire », Reichs un
25 de l’image convenue que l’École nous donne depuis cent ans de la « culture française », bien que nous parlions à peu près la
26 ions à peu près la même langue, je trouve ceci : la culture, dans nos cantons, n’est pas liée à l’État et n’a jamais é
27 t n’a jamais été un moyen de puissance de l’État. la culture vit chez nous dans de petits compartiments naturels ou his
28 al, comme ce fut le cas des provinces françaises. nous sommes de vieilles républiques — même Neuchâtel, en dépit de ses
29 s — fondées sur une large autonomie des communes. le protestantisme est majoritaire en Suisse romande ; il a déterminé
30 mpérament particulier, mais cela revient au même. nous ne sommes pas seulement voisins du monde germanique : nous somme
31 supérieure à celle d’une tranche quelconque d’un million et demi d’habitants, prise au hasard dans l’une des grandes nations v
32 aboutissent périodiquement à faire tuer quelques millions d’hommes au nom de principes réputés immortels, mais que les générati
33 tique ou de tempérament ? Certains citeront alors C. F. Ramuz, à titre d’argument massue contre ma thèse. Est-il besoin de
34 ’apprendre : il donne le nombre de prix Nobel par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1960. Voici un extrait du tableau1 :
35 prix Nobel par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1960. Voici un extrait du tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royau
36 obel par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1960. Voici un extrait du tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0
37 901 à 1960. Voici un extrait du tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41
38 . Voici un extrait du tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autric
39 ci un extrait du tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche
40 u tableau1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,
41 au1 : 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40
42 1. Suisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,
43 uisse 2,62 7. Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15
44 Royaume-Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,1
45 -Uni 0,67 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13
46 2. Danemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne
47 nemark 1,43 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,7
48 3 8. États-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie
49 ats-Unis 0,41 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et U
50 1 3. Autriche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À
51 triche 1,19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la ques
52 19 9. France 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la question de sav
53 nce 0,40 4. Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la question de savoir ce
54 Pays-Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la question de savoir ce que les Suisses
55 -Bas 1,15 5. Suède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la question de savoir ce que les Suisses peu
56 ède 1,13 6. Allemagne 0,71 19. Russie et URSS 0,03 À la question de savoir ce que les Suisses peuvent apporter de mei
57 de génies du premier ordre, tels que Rousseau ou C. G. Jung, Léonard Euler ou Ferdinand de Saussure, mais beaucoup d’exce
58 les virus nationalistes que la culture du dernier siècle et notre crise totalitaire ont propagés. L’apport suisse, aujourd’hui
59 ut ses recettes pratiques, — celles de la paix. 1. Léo Moulin, La Nationalité des prix Nobel de sciences de 1901 à 1960,
60 lin, La Nationalité des prix Nobel de sciences de 1901 à 1960, Cahiers internationaux de sociologie, Paris, 1961. a. Rouge
61 Nationalité des prix Nobel de sciences de 1901 à 1960, Cahiers internationaux de sociologie, Paris, 1961. a. Rougemont Den
62 960, Cahiers internationaux de sociologie, Paris, 1961. a. Rougemont Denis de, « Le fédéralisme suisse », La Suisse face à
63 n petit pays, Berne, Nouvelle Société helvétique, 1963, p. 66-75.
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
64 jets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours ( 1963 )j k Au seuil des activités d’enseignement que cet Institut commenc
65 r de notre Institut, comme d’ailleurs des quelque vingt-cinq autres instituts d’études européennes qui sont à l’œuvre, depuis plus
66 lle est dans sa réalité physique, qui est à peine 4  % des terres émergées de la planète. Cette question européenne consti
67 tendance générale qui se dessine dans les années 1945 à 1950 va donc aux grandes unités politiques, de 200 à 600 millions d
68 ce générale qui se dessine dans les années 1945 à 1950 va donc aux grandes unités politiques, de 200 à 600 millions d’hommes
69 à 1950 va donc aux grandes unités politiques, de 200 à 600 millions d’hommes. Dans un tel monde, quel peut être l’avenir d
70 0 va donc aux grandes unités politiques, de 200 à 600 millions d’hommes. Dans un tel monde, quel peut être l’avenir des Éta
71 donc aux grandes unités politiques, de 200 à 600 millions d’hommes. Dans un tel monde, quel peut être l’avenir des États de l’E
72 ts et moyens désormais — c’est-à-dire comptant de 3 à 50 millions d’habitants ? Aucun ne paraît en mesure de se relever d
73 t moyens désormais — c’est-à-dire comptant de 3 à 50 millions d’habitants ? Aucun ne paraît en mesure de se relever de ses
74 oyens désormais — c’est-à-dire comptant de 3 à 50 millions d’habitants ? Aucun ne paraît en mesure de se relever de ses ruines s
75 Maurice Allais déclare au congrès de La Haye, en 1948, qu’une Europe unie serait en mesure de doubler sa production et son n
76 ent comme on sait au domaine économique, CECA dès 1953, Marché commun et Euratom dès 1959. Les États, les services ministérie
77 ique, CECA dès 1953, Marché commun et Euratom dès 1959. Les États, les services ministériels et les parlements ne se croient
78 en question de nos jours. Je n’en vois guère que trois , qui se distinguent nettement par le rôle qu’y joueraient nos États.
79 l de Gaulle lui-même (conférence de presse de mai 1962 ), elle ne désigne en réalité qu’une Europe des États. Dans une telle
80 quate aux nouveaux besoins d’union apparus depuis 1945, et qui ont posé, précisément, la question européenne. Elle supposerai
81 de cet ordre. La déclaration des chefs d’État des Six , faite à Bonn le 18 juillet 1961, parle, il est vrai, de « donner for
82 aration des chefs d’État des Six, faite à Bonn le 18 juillet 1961, parle, il est vrai, de « donner forme à la volonté d’un
83 chefs d’État des Six, faite à Bonn le 18 juillet 1961, parle, il est vrai, de « donner forme à la volonté d’union politique
84 cela dépendra de la prédominance finale d’un des trois types de solutions que je viens de caractériser très brièvement. Mais
85 ion des Communautés économiques, serait celle des trois solutions qui aurait le moins de chances dans cette compétition. ⁂ Le
86 os champs d’intérêts particuliers, avons tous les trois été amenés par nos précédents travaux à étudier certains aspects du p
87 terme. Ainsi, le dictionnaire de Littré, dans sa 1re édition qui date de 1863 : Fédéralisme, s.m. Néologisme. Système, d
88 nnaire de Littré, dans sa 1re édition qui date de 1863  : Fédéralisme, s.m. Néologisme. Système, doctrine du gouvernement f
89 Grégoire récidive, et je cite : Fédéralisme. En 1792 et 1793, on accusa les girondins de vouloir substituer à l’unité nati
90 récidive, et je cite : Fédéralisme. En 1792 et 1793, on accusa les girondins de vouloir substituer à l’unité nationale le
91 nçais, qui passe pour cartésien. Ce sont pourtant deux juristes britanniques, Sir Ivor Jennings et C. M. Young, qui définiss
92 deux juristes britanniques, Sir Ivor Jennings et C. M. Young, qui définissent ainsi la structure fédérale : « Une forme d
93 tiquement impraticable (practically impracticable) 11  ». Quant aux partisans du fédéralisme comme méthode ou attitude, et d
94 quelques titres doivent être cités d’emblée. Les 85 articles écrits par Jay, Hamilton et Madison pour défendre la Constit
95 re la Constitution fédérale américaine rédigée en 1787, composent l’énorme volume intitulé The Federalist (dont une traductio
96 deralist (dont une traduction française a paru en 1957 ). En France, c’est l’œuvre posthume de Proudhon, Du Principe fédérati
97 thume de Proudhon, Du Principe fédératif, qui, en 1863 (l’année même où Littré publie l’article que je viens de citer) inaug
98 conservateur subversif malgré lui, qui publie en 1879 Der Föderalismus. Puis des savants français entreprennent une série d
99 mises au point systéma­tiques : Le Fur publie en 1896 son ouvrage intitulé État fédératif et Confédération d’États (distinc
100 s Scelle, dans son Précis du droit des gens, tome I , paru en 1932, généralise la méthode fédéraliste et l’étend à toutes
101 ans son Précis du droit des gens, tome I, paru en 1932, généralise la méthode fédéraliste et l’étend à toutes les structures
102 u non étatiques ; l’équipe de l’Ordre nouveau, de 1932 à 1939, avec Arnaud Dandieu, Robert Aron, Alexandre Marc et moi-même,
103 tatiques ; l’équipe de l’Ordre nouveau, de 1932 à 1939, avec Arnaud Dandieu, Robert Aron, Alexandre Marc et moi-même, puis He
104 Plusieurs des membres de ce groupe, dispersé dès 1939, se retrouvent pour déclencher, après la Seconde Guerre mondiale, le m
105 le mouvement qui aboutit au congrès de Montreux ( 1947 ) suivi par le Congrès de l’Europe, à La Haye, en 1948, d’où sont issu
106 ) suivi par le Congrès de l’Europe, à La Haye, en 1948, d’où sont issues les premières réalisations européennes, le Conseil d
107 e Conseil de l’Europe notamment. Citons enfin les deux tomes d’Études sur le fédéralisme, composés par une trentaine de prof
108 eux, avant celui de Coudenhove-Kalergi, publié en 1923, n’a entraîné d’action politique concrète, et moins encore de résultat
109 ’un traité de Dante (le De Monarchia, qui date de 1308 ) et d’un plan confédéral de Pierre Dubois (le De Recuperatione Terre
110 is (le De Recuperatione Terre Sancte, qui date de 1306 ), nous permettront d’analyser les deux grandes origines antinomiques
111 ui date de 1306), nous permettront d’analyser les deux grandes origines antinomiques de la question européenne, l’empire et
112 e l’empire et de la papauté. Et je relève que ces deux ouvrages sont pratiquement contemporains de la naissance de notre con
113 projets et de ceux qui les suivront au cours des siècles jusqu’à nous, est certes significatif, et j’en examinerai les causes.
114 s de l’abbé de Saint-Pierre, encore que Proudhon, cent ans plus tard, revendique également cette paternité. À cet égard, no
115 la pratique du fédéralisme a précédé de plusieurs siècles sa théorie (ceci peut être vérifié le plus exactement dans l’histoire
116 ne adressé par Briand à la Société des Nations en 1930, la galerie des auteurs de plans que nous allons parcourir n’est pas s
117 nscris donc sur son seuil : nostra res agitur ! 10. Jean Maze, L’Anti-Système, Fayard, Paris 1960. Voir aussi mes « Orien
118  ! 10. Jean Maze, L’Anti-Système, Fayard, Paris 1960. Voir aussi mes « Orientations vers une Europe fédérale », Fururibles,
119 ations vers une Europe fédérale », Fururibles, n°  56, Paris, 1963. 11. Cité dans Le Fédéralisme contemporain, par H. Brugm
120 une Europe fédérale », Fururibles, n° 56, Paris, 1963. 11. Cité dans Le Fédéralisme contemporain, par H. Brugmans et Pierre
121 rope fédérale », Fururibles, n° 56, Paris, 1963. 11. Cité dans Le Fédéralisme contemporain, par H. Brugmans et Pierre Ducl
122 r H. Brugmans et Pierre Duclos, Sijthoff, Leyden, 1963. 12. Comme l’ont montré en premier lieu des historiens suisses tels q
123 ugmans et Pierre Duclos, Sijthoff, Leyden, 1963. 12. Comme l’ont montré en premier lieu des historiens suisses tels que Ka
124 en Âge à nos jours », Bastions de Genève, Genève, 1963, p. 61-72. k. L’auteur est présenté par cette note : « Denis de Rouge
125 nté par cette note : « Denis de Rougemont : né en 1906 à Neuchâtel. Études de lettres et de philosophie. Éditeur à Paris dès
126 de lettres et de philosophie. Éditeur à Paris dès 1931. Lecteur à l’Université de Francfort 1935-1936. Cours à l’École libre
127 ris dès 1931. Lecteur à l’Université de Francfort 1935-1936. Cours à l’École libre des hautes études de New York de 1941 à 1946. F
128 à l’École libre des hautes études de New York de 1941 à 1946. Fonde en 1948 le Centre européen de la culture à Genève, qu’i
129 ole libre des hautes études de New York de 1941 à 1946. Fonde en 1948 le Centre européen de la culture à Genève, qu’il dirige
130 autes études de New York de 1941 à 1946. Fonde en 1948 le Centre européen de la culture à Genève, qu’il dirige encore aujour
131 re à Genève, qu’il dirige encore aujourd’hui. Dès 1951, président du comité exécutif du Congrès pour la liberté de la culture
132 Congrès pour la liberté de la culture. Auteur de 24 ouvrages qui ont été traduits en 12 langues. »
133 re. Auteur de 24 ouvrages qui ont été traduits en 12 langues. »
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
134 Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963 )b Les Suisses sont tard venus dans le développement de la culture
135 té ou système de valeurs spécifique ? C’est à ces deux questions que je vais tenter de répondre. ⁂ La Suisse n’existe que de
136 Érasme et Holbein, Zurich avec Zwingli, sont les trois premiers foyers de rayonnement européen des ligues. Aussitôt prolifèr
137 érales qui allaient marquer tout le xixe siècle. Cinquante ans plus tard, c’est à Bâle que s’allume un nouveau foyer : Bachofen
138 parède, Bovet et Jean Piaget, et l’école du grand C. G. Jung : les fondements de la pédagogie et de la psychologie occiden
139 nation comme les autres, n’ayant été pendant des siècles qu’un agglomérat de foyers sans capitale, et moins en relations les u
140 n Carl Spitteler ne suffisent pas à compenser des siècles de médiocrité dans nos productions versifiées. La peinture avait pris
141 rtains égards les récits d’un réalisme stylisé de C. F. Ramuz, se distinguent des romans français, anglais ou russes des m
142 ’énorme dôme de Saint-Pierre comme Maderno et les deux Fontana, c’est aux États-Unis qu’il ira construire les plus grands po
143 nitaires — comme Euler inventant la turbine entre deux traités en latin sur le calcul infinitésimal —, nous les voyons tous
144 e et justifie l’existence de sept universités, de deux écoles polytechniques, et de plusieurs dizaines d’instituts spécialis
145 s, de deux écoles polytechniques, et de plusieurs dizaines d’instituts spécialisés de niveau universitaire, pour une population
146 s de niveau universitaire, pour une population de 5 millions. Chaque gros village possède son chœur, et souvent sa fanfar
147 de niveau universitaire, pour une population de 5 millions . Chaque gros village possède son chœur, et souvent sa fanfare ; chaqu
148 arts ou de la nature. Les plus grandes cités — de 150 à 500 000 habitants — entretiennent chacune un ou deux orchestres, un
149 u de la nature. Les plus grandes cités — de 150 à 500  000 habitants — entretiennent chacune un ou deux orchestres, un opéra
150 la nature. Les plus grandes cités — de 150 à 500  000 habitants — entretiennent chacune un ou deux orchestres, un opéra, un
151 à 500 000 habitants — entretiennent chacune un ou deux orchestres, un opéra, un festival, plusieurs théâtres. Les collection
152 n technique, mais dont la science pure bénéficie. Deux de ces bureaux sont dirigés par des prix Nobel. Soulignons, à ce prop
153 bel. Soulignons, à ce propos, que la Suisse, avec 11 prix Nobel pour les sciences, se place au premier rang mondial, et de
154 ès loin, relativement à sa population (Hollande : 9 prix Nobel pour une population double ; France : 17 prix Nobel pour u
155 prix Nobel pour une population double ; France : 17 prix Nobel pour une population neuf fois plus grande). ⁂ À l’heure de
156 uble ; France : 17 prix Nobel pour une population neuf fois plus grande). ⁂ À l’heure de l’Europe unie, la Suisse semble don
157 uctures très concrètement fédéralistes depuis des siècles . Il s’ensuit que la menace d’uniformisation et d’oblitération des tra
158 Et le doublement prévu de la population, dans les trente ans qui viennent, sur un très petit territoire, agira totalement dans
159 Associations internationales, Bruxelles, janvier 1963, p. 22-25.
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
160 Le fédéralisme et notre temps (mars 1963 )c Comme toutes les choses vivantes, organiques et intéressantes, l
161 ’oppose à rien. Le fédéralisme s’oppose en fait à deux tendances très puissantes dans le monde occidental moderne : le centr
162 erait-il alors une sorte de moyen terme entre ces deux extrêmes ? Point du tout ! La santé n’est pas un moyen terme entre la
163 e et l’anarchie. Il est sur un autre plan que ces deux erreurs, qui n’en sont peut-être qu’une seule. Oui, le fédéralisme re
164 attitude rigoureusement contraire à celle que les deux autres ont en commun ! On aurait bien tort, en effet, de s’imaginer q
165 s cellules locales jalousement closes manifestent deux tendances incompatibles de l’esprit. Car en réalité, ceux qui n’admet
166 globale d’une œuvre au sein de laquelle s’opèrent mille échanges d’une infinie complexité. Voilà ce que j’appelle une harmoni
167 -il, une assez bonne définition de la culture ! II Avec ces quelques précisions de doctrine — qui paraîtraient bien t
168 e « culture nationale ». On nous répète depuis un siècle que les Suisses, selon la langue qu’ils parlent, se rattachent à l’un
169 s parlent, se rattachent à l’une ou à l’autre des trois grandes cultures nationales voisines. Pour que cela soit vrai, il fau
170 e tous les Européens qui ont pensé et créé depuis 28 siècles, indépendamment des nations qui divisent aujourd’hui l’Europe
171 ous les Européens qui ont pensé et créé depuis 28 siècles , indépendamment des nations qui divisent aujourd’hui l’Europe, et don
172 d’hui l’Europe, et dont la plupart n’ont même pas cent ans d’existence : il faut bien admettre que la culture s’était consti
173 e, traversent avec une glorieuse indifférence des dizaines de nos frontières nationales actuelles. Elles relient des cités, des
174 ette croyance si rarement mise en doute depuis un siècle environ, en l’existence de « cultures nationales » ? C’est avant tout
175 fut imposée que par un décret de François Ier, en 1543. On parle encore dans la France d’aujourd’hui sept ou huit langues dif
176 parle encore dans la France d’aujourd’hui sept ou huit langues différentes : l’allemand, le flamand, le breton, le basque, l
177 talien et l’arabe. Et l’on parle le français dans quatre autres nations. De même, l’allemand ne saurait définir une « culture
178 maternelle de populations qui vivent dans sept ou huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux ré
179 eut donc dire la culture européenne à chacune des vingt-quatre nations qui ont découpé leur État dans le corps de ce continent. I
180 coupé leur État dans le corps de ce continent. III Or il se trouve que les Suisses sont, ou devraient être, préservés
181 pe », comme les villes libres au Moyen Âge et nos trois cantons primitifs furent déclarés « immédiats à l’Empire », Reichs un
182 ge convenue que l’État français nous donne depuis cent ans de la « culture française », bien que nous parlions à peu près la
183 lions à peu près la même langue, je trouve ceci : la culture, dans nos cantons, n’est pas liée à l’État et n’a jamais é
184 n’a jamais été un moyen de puissance de l’État ; la culture vit chez nous dans de petits compartiments naturels ou his
185 l, comme ce fut le cas des provinces françaises ; nous sommes de vieilles républiques — même Neuchâtel, en dépit de ses
186 — fondées sur une large autonomie des communes ; le protestantisme est dominant en Suisse romande ; il détermine en gr
187 pérament particulier, mais cela revient au même ; nous ne sommes pas seulement voisins du monde germanique : nous somme
188 onsable de certaines limitations de son œuvre. IV À la question de savoir ce que les Suisses romands peuvent apporte
189 les virus nationalistes que la culture du dernier siècle et notre crise totalitaire ont propagés. L’apport spécifique de la Su
190 s de l’entreprise très opportune qui nous réunit. Deux erreurs de méthode menacent toute tentative de réveil culturel en Sui
191 ons du premier ordre. Et cela, je crois, pour les deux raisons suivantes : premièrement, la passion créatrice un peu folle d
192 rs de l’Alliance culturelle romande, Genève, mars 1963, p. 15-19.
5 1963, Articles divers (1963-1969). À propos de la culture européenne (avril 1963)
193 À propos de la culture européenne (avril 1963 )d e J’ai lu avec un étonnement croissant le petit article de M. Ch
194 e quelconque des publications du CEC (l’un de nos 52 bulletins , ou à Vingt-huit siècles d’Europe , ou le Dialogue des
195 cations du CEC (l’un de nos 52 bulletins , ou à Vingt-huit siècles d’Europe , ou le Dialogue des cultures ou Les Chances de l
196 CEC (l’un de nos 52 bulletins , ou à Vingt-huit siècles d’Europe , ou le Dialogue des cultures ou Les Chances de l’Europe
197 européenne », L’Europe en formation, Nice, avril 1963, p. 20. e. Introduit par la note suivante : « À la suite de l’article
6 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
198 Orientations vers une Europe fédérale ( 10 mai 1963)f I. La puissance ou la liberté ? L’union de l’Europ
199 Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963 )f I. La puissance ou la liberté ? L’union de l’Europe ne pour
200 ions vers une Europe fédérale (10 mai 1963)f I . La puissance ou la liberté ? L’union de l’Europe ne pourra se fai
201 mentales les mieux partagées en Europe, il en est deux qui me paraissent les plus propres à motiver chez l’homme soucieux de
202 e l’anarcho-syndicalisme. Ni l’une ni l’autre des deux tendances n’a jamais été isolée à l’état pur et portée dans la réalit
203 ous. L’Européen normal vit quelque part entre les deux extrémités, et ainsi tient de toutes les deux. Mais on remarque, chez
204 les deux extrémités, et ainsi tient de toutes les deux . Mais on remarque, chez les initiateurs des mouvements de pensée et d
205 ’élaboration des plans d’avenir européen, je vois deux types intermédiaires, entre ceux que l’on vient de caractériser : je
206 s qui prédéterminent visiblement les opinions des deux autres types. Mais peut-être s’agit-il d’un double refoulement. Chez
207 qui suivent sur l’avenir d’une Europe unie. ⁂ II . L’attitude fédéraliste L’attitude fédéraliste est celle qui condu
208 projet d’une Europe fédérale est antérieur à ces deux stades récents de notre aventure intellectuelle, et il en demeure ind
209 éenne des fédéralistes, qui se tint à Montreux en 1947, j’avais tenté de situer à grands traits cette idée de l’homo europaeu
210 me et solidaire. Il vit dans la tension entre ces deux pôles : le particulier et le général ; entre ces deux responsabilités
211 pôles : le particulier et le général ; entre ces deux responsabilités : sa vocation et la cité ; entre ces deux amours : ce
212 ponsabilités : sa vocation et la cité ; entre ces deux amours : celui qu’il se doit à lui-même et celui qu’il doit à son pro
213 permanent, c’est la personne. Voilà donc définis trois types humains, qui favorisent trois types différents de régimes polit
214 donc définis trois types humains, qui favorisent trois types différents de régimes politiques, et sont en retour favorisés p
215 erté. Car la personne, c’est l’homme réel, et les deux autres ne sont que des déviations morbides, des démissions de l’human
216 ive. Le fédéralisme est sur un autre plan que ces deux erreurs complémentaires. Chacun sait que l’individualisme outré fait
217 dualisme outré fait le lit du collectivisme : ces deux extrêmes, eux, sont dans le même plan, se conditionnent et s’appellen
218 que ; et enfin les vertus sont les mêmes dans les deux cas : liberté et responsabilité composées, quand l’équilibre vivant e
219 s de la dernière crise grave, la guerre civile de 1847 opposant catholiques et protestants (le Sonderbund ou « Alliance sépa
220 ’hégémonie conquise, a résulté la Constitution de 1848, base de notre État fédératif moderne. C’est pourquoi la Suisse ne ver
221 ent dans le mode d’élection du Conseil des États ( deux députés par canton), mais surtout, et d’une manière beaucoup plus eff
222 e d’une œuvre au sein de laquelle s’opèrent alors mille échanges d’une infinie complexité. Le totalitaire, lui, trouve plus s
223 ceux dont Jacob Burckhardt annonçait la venue dès 1880, dans une lettre prophétique, ceux qu’il appelait les « terribles simp
224 pas les mêmes frontières, et qui se recoupent de cent manières différentes. Il est clair que des lois ou des institutions c
225 ne parenté culturelle qui s’affirme. Ici, ce sont deux églises de confessions voisines qui s’ouvrent l’une à l’autre, et là
226 ments nationaux (Congrès de l’Europe à La Haye en 1948, et ses suites) et qui, par le détour de l’opinion publique et de grou
227 pas dirigés par une assemblée de gouverneurs des cinquante États, ni la Suisse par les délégués des vingt-deux cantons. Ce serai
228 inquante États, ni la Suisse par les délégués des vingt-deux cantons. Ce serait impraticable. Ces deux fédérations sont gouvernées
229 s vingt-deux cantons. Ce serait impraticable. Ces deux fédérations sont gouvernées, au-dessus de leurs États, et en dehors d
230 prise des croisades, ni les Turcs devant Vienne à deux reprises, ni les Soviets nous pressant à l’Est et nous minant à l’int
231 é qu’à notre division, et presque à notre ruine à deux reprises. En revanche, les treize États américains en 1783, et les vi
232 e à notre ruine à deux reprises. En revanche, les treize États américains en 1783, et les vingt-deux cantons suisses en 1848,
233 ises. En revanche, les treize États américains en 1783, et les vingt-deux cantons suisses en 1848, ont compris qu’isolés ils
234 nche, les treize États américains en 1783, et les vingt-deux cantons suisses en 1848, ont compris qu’isolés ils tombaient, mais qu
235 ins en 1783, et les vingt-deux cantons suisses en 1848, ont compris qu’isolés ils tombaient, mais qu’unis ils pouvaient à la
236 mais d’assumer aussi leurs tâches mondiales. ⁂ III . Dialectique du fédéralisme Comme toutes les grandes idées, l’idée
237 ou des plans statiques qu’il faudrait réaliser en quatre ou cinq ans, par la réduction impitoyable des réalités vivantes et gê
238 ns statiques qu’il faudrait réaliser en quatre ou cinq ans, par la réduction impitoyable des réalités vivantes et gênantes.
239 es mots fédération et fédéralisme sont compris de deux manières très différentes par les Suisses alémaniques et par les Suis
240 ans l’équilibre continuellement rajusté entre les deux nécessités, dans la composition perpétuelle de ces deux forces de sen
241 écessités, dans la composition perpétuelle de ces deux forces de sens contraire, en vue de leur renforcement mutuel. Ce dern
242 ur le plan européen, nous allons voir se dessiner deux tendances toutes semblables à celles que je viens de signaler pour la
243 e, en somme. Et il faudra sans cesse rappeler aux deux partis que le fédéralisme véritable n’est ni dans l’une ni dans l’aut
244 doit rester pleinement autonome pour bien vivre. Deux cas extrêmes illustreront ce point : celui des transports, et celui d
245 t-ce point là ce que l’homme européen, depuis des siècles , appelle sa liberté ? Subordonner sans trêve les mécanismes utiles à
246 doue des pouvoirs de sujets qu’elle abdique… ⁂ IV . Passage des buts aux moyens Quels sont alors les buts que l’homme
247 es routines et recettes « réalistes » héritées du siècle dernier (jeux des réflexes partisans et nationalistes, usage des slog
248 en nous plaçant en imagination dans la période de 1975-1980. ⁂ V. Vue générale d’une Europe fédérée Buts Le préambule d
249 en imagination dans la période de 1975-1980. ⁂ V. Vue générale d’une Europe fédérée Buts Le préambule de l’Acte
250 traduisent-ils, aux yeux de l’Européen vivant en 1980  ? Tout d’abord, par un sentiment de grand espace ouvert. Euphorie po
251 haque guichet, sans rien déclarer à personne. Des milliards d’heures de vie active ou de loisirs sont ainsi gagnées chaque année,
252 loisirs sont ainsi gagnées chaque année, par des millions d’Européens en déplacement professionnel ou en vacances. Ils sont che
253 prix et en francs européens. Ce marché commun de 400 millions de producteurs et de consommateurs est de loin le plus riche
254 x et en francs européens. Ce marché commun de 400 millions de producteurs et de consommateurs est de loin le plus riche et le pl
255 ope a donc cessé de se sentir écrasée entre les «  deux grands » : elle est plus « grande » que chacun d’eux, et presque auta
256 nde » que chacun d’eux, et presque autant que les deux additionnés. Mais cette grande liberté cosmopolite n’est pas payée au
257 oix de l’Europe (comme le demandait Churchill dès 1948 au Congrès de l’Europe à La Haye6). Le fait que leur fédération ait d
258 s difficiles, à l’intérieur de la fédération vers 1980. Elle ne saurait s’expliquer qu’en fonction des problèmes qui se posai
259 ation telle qu’elle se présentait aux environs de 1963, lorsqu’on se mit à envisager les divers modes possibles d’une union p
260 es qu’entraînerait une fédération. Parenthèse 1963 a) Rapports entre les souverainetés nationales et la fédération
261 théorique. Or, on ne saurait attendre une nuit du 4 août des États : ce ne sont pas des personnes libres et responsables,
262 matière : La Constitution fédérale de la Suisse ( 1848 ) semble avoir résolu la quadrature du cercle. Loin d’exiger des canto
263 i les textes : Article premier. — Les peuples des vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forme
264 ns leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas
265 ne sont pas délégués au pouvoir fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souverain
266 ouveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Ratif
267 llimitée ? L’affaire de Suez a permis d’en juger. Deux grands États de l’Europe avaient tenté de faire valoir les droits fon
268 mme on l’entend et quand on le veut. En fait, ces deux États se sont vus brutalement mis en demeure par deux autres puissanc
269 États se sont vus brutalement mis en demeure par deux autres puissances de cesser les hostilités, qu’ils venaient d’engager
270 e pressentent ou s’en inquiètent, aux environs de 1963  : c’est qu’il est plus nouveau que celui des souverainetés, et qu’il
271 régime qui est en train de s’instaurer entre les Six (effacement des frontières économiques), certains dynamismes nouveaux
272 mme c’est le cas entre les cantons suisses depuis 1848 — d’autant mieux se manifesteront les réalités régionales. La notion
273 États centralisés de l’Europe, hérités du dernier siècle ont poursuivi le dessein systématique d’effacer leurs diversités, tan
274 maintenant la description de l’Europe fédérée de 1980. On y assiste à des regroupements qui ne tiennent plus compte des fron
275 es « grandes recherches » : le CERN à Genève, dès 1959, « l’Opération Perdrix blanche » dans le cercle arctique (recherches s
276 ns le cercle arctique (recherches spatiales), dès 1963, en ont été les deux premières illustrations. D’autre part, les problè
277 (recherches spatiales), dès 1963, en ont été les deux premières illustrations. D’autre part, les problèmes fondamentaux sou
278 és d’ailleurs, pour la plupart, aux xixe et xxe siècles ) en fédération des régions réelles. e) Autorités fédérales Lég
279 ales ne peuvent être rendues qu’avec l’accord des deux chambres. En cas de différend irréductible, un référendum populaire e
280 es affaires fédérales. Ses membres sont élus pour trois ans par l’Assemblée européenne et sont rééligibles. On ne peut choisi
281 d’un très long processus historique englobant des siècles d’histoire commune et toutes les diversités que l’on sait, le Distric
282 a d’ailleurs plus d’assez vaste, dans l’Europe de 1980. Le District fédéral doit être situé au centre du Continent ; il doit
283 le droit de vote lors de l’élection du président) 9 préviennent toute ingérence particulière des affaires suisses dans le
284 qu’il a perdu ses anciennes justifications. VI . Chances de réalisation Voici une liste, non exhaustive, des facte
285 sens d’une solution fédéraliste de nos problèmes. 1. Le fédéralisme est une forme de pensée politique spécifiquement europ
286 à la prise au sérieux des solutions fédéralistes. 2. Le régime fédéraliste est au moins théoriquement adopté par les const
287 itiques, espèce en régression rapide, d’ailleurs. 3. Les catholiques qui prennent au sérieux les déclarations réitérées du
288 les cléricalismes unitaires, voire totalitaires. 4. L’application des découvertes récentes et imminentes de la physique e
289 que ce soit — en faveur d’un régime fédéraliste. 5. La résistance des esprits « de droite », des nationalismes attardés,
290 istes par nécessité, sinon par choix délibéré des deux partis. 6. À « gauche », les traditions proudhoniennes et anarcho-syn
291 essité, sinon par choix délibéré des deux partis. 6. À « gauche », les traditions proudhoniennes et anarcho-syndicalistes
292 es pointe vers des solutions de type fédéraliste. 7. Le régime des souverainetés nationales absolues est manifestement dép
293 d’une union de l’Europe sont admises par plus de 80  % des Européens, quoique d’une manière vague et généralement passive,
294 ettes proposés à la critique ou à l’enthousiasme. 8. L’existence du Marché commun est un facteur irréversible dans l’évolu
295 opique de ce que peut être l’Europe fédérée. ⁂ VII . La vraie « relance » de l’Europe Pour tracer cette esquisse d’une
296 ale, nous n’avons eu qu’à nous laisser guider par deux séries de déductions inévitables, et qui sont au surplus convergentes
297 sité d’une union économique amorcée par celle des Six  ; pression du tiers-monde, qui exige l’aide de l’Europe et n’en oppos
298 e partenaire, moins neutre que central, entre les deux partis extrêmes de l’Occident, armés de la Bombe. À ces motifs d’unio
299 Elle peut être la plus efficace, à long terme. 2. Extrait de « L’attitude fédéraliste », discours prononcé au congrès d
300 de l’Union européenne des fédéralistes, Montreux 1947. Publié dans L’Europe en jeu . (Éditions de la Baconnière, Neuchâtel,
301 e en jeu . (Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1948 ). 3. Dépassement du principe de non-contradiction ; principe de comp
302 . (Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1948). 3. Dépassement du principe de non-contradiction ; principe de complément
303 ée à la stratégie, à l’économie, à la politique. 4. Cette organisation uniforme et centralisée pouvant d’ailleurs relever
304 ppartient encore au secteur privé ou semi-privé. 5. J’emprunte cette formulation au chapitre de Dictature de la liberté
305 au chapitre de Dictature de la liberté (Paris, 1935 ) dans lequel Robert Aron résume les recherches d’Arnaud Dandieu sur l
306 évolution nécessaire par Aron et Dandieu (Paris, 1933 ) et la collection de la revue L’Ordre nouveau (publiée de 1932 à 19
307 lection de la revue L’Ordre nouveau (publiée de 1932 à 1937) qui s’inspirait de ces idées. 6. « The task before us, at th
308 de la revue L’Ordre nouveau (publiée de 1932 à 1937 ) qui s’inspirait de ces idées. 6. « The task before us, at this cong
309 ée de 1932 à 1937) qui s’inspirait de ces idées. 6. « The task before us, at this congress, is… to raise the voice of Eur
310 ited home… » (Cf., mon Europe en jeu , p. 126). 7. Une seule exception notable en Suisse : le Jura bernois, de langue fr
311 e Berne. Un mouvement séparatiste s’y manifeste. 8. Cas de la Catalogne, de la Wallonie, des Flandres, du Tyrol, de la Si
312 ol, de la Silésie, de la Macédoine, par exemple. 9. Jusqu’au 3 avril 1961, date à laquelle un amendement à la Constitutio
313 lésie, de la Macédoine, par exemple. 9. Jusqu’au 3 avril 1961, date à laquelle un amendement à la Constitution a autoris
314 e la Macédoine, par exemple. 9. Jusqu’au 3 avril 1961, date à laquelle un amendement à la Constitution a autorisé les citoye
315 pe fédérale », Bulletin SEDEIS-Futuribles, Paris, 10 mai 1963, p. 5-34.
316 rale », Bulletin SEDEIS-Futuribles, Paris, 10 mai 1963, p. 5-34.
7 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
317 fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? ( 25 octobre 1963)g h Jamais on ne s’est autant marié en France (90 % d
318 l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963 )g h Jamais on ne s’est autant marié en France (90 % des hommes et
319 g h Jamais on ne s’est autant marié en France ( 90  % des hommes et 91,5 % des femmes) et jamais on n’a autant divorcé (1
320 s’est autant marié en France (90 % des hommes et 91,5  % des femmes) et jamais on n’a autant divorcé (10 % des couples) : le
321 ,5 % des femmes) et jamais on n’a autant divorcé ( 10  % des couples) : le mariage se porte donc beaucoup… mais se porte plu
322 ment. Seulement il serait faux d’y voir un mal du siècle , du nôtre. Sans la crise du mariage, que seraient toutes nos littérat
323 théâtre, le roman, la poésie en vivent depuis des siècles , l’entretiennent en chantant le droit divin de la passion, en subtili
324 Le nombre des divorces a quand même doublé depuis cinquante ans ? C’est que cette crise a des causes nombreuses et complexes. Les
325 lors dans l’adultère. Cette passion tant espérée, neuf fois sur dix c’est donc l’adultère. Cet amour-passion est sans doute
326 ultère. Cette passion tant espérée, neuf fois sur dix c’est donc l’adultère. Cet amour-passion est sans doute aussi vieux q
327 e date et des origines bien précises. Pendant des siècles , les relations entre les sexes sont restées du domaine de la nature o
328 e et le mariage était alors très brutal : c’était deux domaines, ou deux lopins de terre qu’on mettait ensemble. C’est au xi
329 ait alors très brutal : c’était deux domaines, ou deux lopins de terre qu’on mettait ensemble. C’est au xiie siècle qu’est
330 étant né d’une hérésie et d’une rhétorique toutes deux orientales, pourquoi cette forme d’amour est-elle totalement inconnue
331 t de ce mythe et de la morale chrétienne, donc de deux traditions religieuses, c’est-à-dire une décision que nous prenons pr
332 être considéré comme une œuvre qu’on construit à deux et dont on tâche de faire une œuvre d’art. Cette fidélité-là, ce n’es
333 t d’Iseut, et la passion, c’est l’angoisse d’être deux . L’amour dans le mariage c’est alors la fin de l’angoisse, c’est l’ac
334 ltère ? la passion ? le couple ?… », Elle, Paris, 25 octobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « To
335 passion ? le couple ?… », Elle, Paris, 25 octobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « Tous les couples
336 ple ?… », Elle, Paris, 25 octobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « Tous les couples ont des histoi
337 … », Elle, Paris, 25 octobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « Tous les couples ont des histoires,
338 ougemont dans L’Amour et l’Occident (Collection 10 /18), un livre passionnant qui étudie et qui explique pourquoi les hom
339 emont dans L’Amour et l’Occident (Collection 10/ 18 ), un livre passionnant qui étudie et qui explique pourquoi les hommes
8 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
340 nous parle des centres culturels internationaux ( 16 novembre 1963)i À la suite de la remarquable conférence qu’il a fa
341 des centres culturels internationaux (16 novembre 1963 )i À la suite de la remarquable conférence qu’il a faite jeudi soir
342 uable conférence qu’il a faite jeudi soir au Club 44, M. Denis de Rougemont a bien voulu nous accorder un entretien au cour
343 entres ? Nous nous sommes réunis à Genève, il y a trois ans pour discuter de ce problème dans le cadre du Centre européen de
344 capitale du Nigéria, et l’on projette d’en créer deux autres, l’un à Dakar, pour les populations francophones, l’autre à Be
345 eloppement culturel. Aux États-Unis, par exemple, 360 millions de ces petits livres ont été vendus en 1960, ce qui représen
346 pement culturel. Aux États-Unis, par exemple, 360 millions de ces petits livres ont été vendus en 1960, ce qui représente une mo
347 0 millions de ces petits livres ont été vendus en 1960, ce qui représente une moyenne d’un million par jour ! L’entretien a p
348 endus en 1960, ce qui représente une moyenne d’un million par jour ! L’entretien a pris fin. Denis de Rougemont s’apprête à déd
349 internationaux », L’Impartial, La Chaux-de-Fonds, 16 novembre 1963, p. 7.
350 ux », L’Impartial, La Chaux-de-Fonds, 16 novembre 1963, p. 7.
9 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
351 L’idée européenne en Suisse ( 1964 )l Avant le Pacte secret de 1291, la bataille de Morgarten et le Pa
352 nne en Suisse (1964)l Avant le Pacte secret de 1291, la bataille de Morgarten et le Pacte public de Brunnen en 1315, il n’
353 lle de Morgarten et le Pacte public de Brunnen en 1315, il n’y avait pas de Suisse, ni sur les cartes, ni dans les chartes. L
354 entier — de même que la Confédération recevra en 1815 la garantie de son indépendance et même de sa neutralité « dans les i
355 signe ses fameux exposés critiques (l’Extrait de 1761 et le Jugement, posthume) du projet de paix perpétuelle de l’abbé de
356 sa Considération sur le gouvernement de Pologne ( 1772 ), moins connue mais d’un intérêt considérable pour le lecteur d’aujou
357 ns sa Vue générale de l’histoire du genre humain ( 1797 ) annonce comme Rousseau que « tous les États de l’Europe courent à le
358 e européen préfigure le régime qui triomphera, en 1848, à l’échelle suisse : « La variété, c’est de l’organisation : l’unifor
359 diversité. C’est en Suisse que Mazzini publie en 1836 le manifeste et les journaux de la « Jeune Europe », et que le généra
360 , auquel Hugo envoie un message enflammé (Genève, 1864 ). Proudhon s’est peut-être souvenu de son passage à Neuchâtel (où il
361 son Organisation d’une société d’États européens ( 1879 ). Auteur du Code civil de son canton natal, Zurich, Bluntschli connaî
362 idéal de l’avenir se réalise un jour, écrit-il en 1875, la nationalité suisse devra s’incorporer à la communauté de la Grande
363 siècle, c’est encore en Suisse, dans les années 1930, que le premier mouvement de militants fédéralistes européens voit le
364 ndemain de la guerre. À Hertenstein, en septembre 1946, des militants issus de la Résistance de plusieurs pays, réunis avec l
365 une vingtaine de mouvements nationaux, et plus de 100 000 membres, tient son premier congrès à Montreux, en septembre 1947.
366 vingtaine de mouvements nationaux, et plus de 100 000 membres, tient son premier congrès à Montreux, en septembre 1947. Cet
367 ient son premier congrès à Montreux, en septembre 1947. Cette date peut être considérée comme le point de départ de l’action
368 e l’Europe, qui se tient à La Haye au mois de mai 1948. De La Haye naît le Mouvement européen, qui propose et obtient en neuf
369 le Mouvement européen, qui propose et obtient en neuf mois la création du Conseil de l’Europe. L’impulsion est donnée, l’op
370 té de défense, puis réussite du Marché commun des Six et réplique des Sept de l’AELE, essor de l’économie européenne, discu
371 réussite du Marché commun des Six et réplique des Sept de l’AELE, essor de l’économie européenne, discussion généralisée sur
372 ence qui se tient à Lausanne, au mois de décembre 1949. De la conférence de Lausanne et de l’action du Centre à Genève, jusqu
373 La première « chaire européenne » a été créée en 1957 par l’Université de Lausanne et un centre de recherches lui a été adj
374 vi en ouvrant un Institut d’études européennes en 1963. Une nouvelle conférence européenne de la culture, sur le thème « L’Eu
375 et le monde » doit se tenir à Bâle (fin septembre 1964 ) sous le haut patronage du Conseil fédéral. Ainsi l’idée européenne s
376 oisit de parler de l’Europe, et que la même année 1946, les premières Rencontres internationales de Genève prennent pour thèm
377 la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux environs de 1960, il faut reconnaître que nos autorités et notre presse ont été dans l’
378 me souviens d’un débat devant le micro en février 1953, au cours duquel un de nos plus célèbres professeurs de sciences polit
379 n-acier », comme on appelait à l’époque la CECA : qu’il n’était pas réalisable, 2° qu’il serait néfaste pour la Suisse,
380 époque la CECA : 1° qu’il n’était pas réalisable, qu’il serait néfaste pour la Suisse, à cause de ses incidences sur no
381 impossible, ce sera néfaste pour la Suisse » ? ⁂ Quatre groupes d’arguments sont invoqués par les partisans de l’abstention.
382 règle la politique étrangère de la Confédération » 15. Adhérer à l’union européenne serait contraire à cette neutralité. La
383 n sentiment européen », ainsi que le déclarait le 3 mai 1962 M. Homberger, délégué du Vorort de l’Union suisse pour l’ind
384 iment européen », ainsi que le déclarait le 3 mai 1962 M. Homberger, délégué du Vorort de l’Union suisse pour l’industrie et
385 F. Wahlen, président de la Confédération, février 1961 ). « La situation internationale actuelle, économique, politique et mi
386 nous en plaindre. À quoi l’on pourrait ajouter : que s’il est vrai que notre neutralité a permis les interventions de
387 fortement les chances de leur retour à l’avenir ; que la neutralité suisse, en s’absolutisant jusqu’à devenir tabou — t
388 ’est plus celle que les Puissances garantirent en 1815. Si elle en vient un jour à s’opposer aux intérêts de l’Europe entière
389 onnistes) qu’elle commerce le plus, mais avec les Six . Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, par exemple, nos impo
390 les Six. Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, par exemple, nos importations proviennent pour 65,3 % des Six, pour 1
391 3, par exemple, nos importations proviennent pour 65,3  % des Six, pour 13,4 % des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De no
392 ple, nos importations proviennent pour 65,3 % des Six , pour 13,4 % des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportat
393 mportations proviennent pour 65,3 % des Six, pour 13,4  % des Sept, pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportations, deux
394 proviennent pour 65,3 % des Six, pour 13,4 % des Sept , pour 21,3 % du reste du monde. De nos exportations, deux tiers vont
395 t pour 65,3 % des Six, pour 13,4 % des Sept, pour 21,3  % du reste du monde. De nos exportations, deux tiers vont à l’Europe.
396 ur 21,3 % du reste du monde. De nos exportations, deux tiers vont à l’Europe. Il est vrai que notre balance commerciale rest
397 e commerciale reste déficitaire avec l’Europe (de 447 millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions) avec l’ou
398 mmerciale reste déficitaire avec l’Europe (de 447 millions ), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions) avec l’outre-mer.
399 47 millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne s
400 millions), tandis qu’elle est bénéficiaire (de 51 millions ) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne suffisent
401 re à l’expansion de notre économie a dû passer de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien sig
402 à l’expansion de notre économie a dû passer de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien signifi
403 notre économie a dû passer de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien signifier, dans une telle
404 a dû passer de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien signifier, dans une telle conjoncture,
405 passer de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien signifier, dans une telle conjoncture, les
406 de 90 000 personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que peuvent bien signifier, dans une telle conjoncture, les rêveries
407 tiques nationales ». L’union de la Suisse, depuis 1848, n’a pas effacé nos caractéristiques cantonales. Et il est pour le moi
408 lais tout à l’heure qu’il y a aujourd’hui plus de 800 000 travailleurs étrangers en Suisse : Italiens, Espagnols, Grecs et
409 tout à l’heure qu’il y a aujourd’hui plus de 800 000 travailleurs étrangers en Suisse : Italiens, Espagnols, Grecs et Turc
410 Italiens, Espagnols, Grecs et Turcs. (Cela ferait 7 millions en France, 8 en Allemagne.) Mais ce n’est pas le Marché comm
411 aliens, Espagnols, Grecs et Turcs. (Cela ferait 7 millions en France, 8 en Allemagne.) Mais ce n’est pas le Marché commun qui le
412 recs et Turcs. (Cela ferait 7 millions en France, 8 en Allemagne.) Mais ce n’est pas le Marché commun qui les amène. C’es
413 ionale » n’en est plus une depuis longtemps. Vers 1900 déjà, les Suisses vivant de l’agriculture ne représentaient plus qu’u
414 ient plus qu’un tiers de la population totale. En 1963, c’est 10,5 %. On peut le déplorer, non le nier. On peut redouter que
415 ’un tiers de la population totale. En 1963, c’est 10,5  %. On peut le déplorer, non le nier. On peut redouter que le contact
416 Plateau, de Genève à Romanshorn, avant la fin du siècle , quand la population aura doublé. Mais que la Suisse entre ou non dan
417 Marignan, ou du xviiie siècle, ni même celle de 1848 qu’il s’agit de sauver aujourd’hui, mais bien la Suisse réelle de la
418 oujours milité — il faut bien reconnaître que des deux côtés, une sorte de gêne empêche d’aller en toute franchise au bout d
419 ître peu réaliste, voire peu suisse. Mais je sens deux autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réclament très h
420 un œil sur la neutralité étendue à l’Europe. Aux deux solutions en présence, à l’échelle du continent : sacrifier les patri
421 ier mot. Mais encore faut-il qu’elle le dise ! 13. Il s’agit de l’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire. 14.
422 ’Acte additionnel aux Constitutions de l’Empire. 14. Die Schweizerische Nationalität. 15. Edgar Bonjour, Histoire de la
423 l’Empire. 14. Die Schweizerische Nationalität. 15. Edgar Bonjour, Histoire de la neutralité suisse, 1946, p. 9 : L’auteu
424 Edgar Bonjour, Histoire de la neutralité suisse, 1946, p. 9 : L’auteur n’hésite pas à parler « d’introversion politique » (p
425 ralité suisse s’est définie comme état d’esprit. 16. « Indépendance de la Suisse et neutralité », conférence au congrès de
426 l’Union européenne des fédéralistes de Suisse, le 25 novembre 1962. M. Miéville précise : « Quant à la neutralité, son rôl
427 péenne des fédéralistes de Suisse, le 25 novembre 1962. M. Miéville précise : « Quant à la neutralité, son rôle a été nul dan
428 alité « charismatique » de notre Confédération ? 17. Résolution de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 18
429 . Résolution de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 18. Cf. Paul Guggenheim, Organisations économiques su
430 de l’Union européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 18. Cf. Paul Guggenheim, Organisations économiques supranationales,
431 nion européenne suisse, Baden, 25 novembre 1962. 18. Cf. Paul Guggenheim, Organisations économiques supranationales, indép
432 de la Suisse, Bâle, Société suisse des juristes, 1963. l. Rougemont Denis de, « L’idée européenne en Suisse », Aspects du
433 r helvétique, Berne, Nouvelle Société helvétique, 1964, p. 176-187.
10 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
434 Les arts dans la vie en Suisse ( 1964 )n La plus belle œuvre d’art des Suisses est d’avoir fédéré libreme
435 rt des Suisses est d’avoir fédéré librement leurs vingt-deux États souverains, si jaloux de leurs différences — et vraiment il n’e
436 e leurs différences — et vraiment il n’en est pas deux qui se ressemblent : l’un catholique et l’autre protestant ; l’un qui
437 ien, ou le romanche, ou le ladin. Si bien que ces trois entités : le canton, la langue et la tradition religieuse, très diver
438 ent combinées, forment en fait, tout bien compté, cinquante-deux types culturels bien distincts ! Et chacun veut rester ce qu’il est,
439 ienne et Berlin, et l’autre d’abord à Paris. Tous deux fort attachés à leurs institutions, tous deux bien contents d’être su
440 ous deux fort attachés à leurs institutions, tous deux bien contents d’être suisses, ils ne se rencontreront sans doute jama
441 cle : Ferdinand de Saussure pour la linguistique, C. G. Jung pour la psychologie, Karl Barth pour la théologie, et pour l’
442 pourrait mesurer dans n’importe quelle tranche de cinq à six millions d’habitants d’un très grand pays. Or, dans le domaine
443 t mesurer dans n’importe quelle tranche de cinq à six millions d’habitants d’un très grand pays. Or, dans le domaine de la
444 surer dans n’importe quelle tranche de cinq à six millions d’habitants d’un très grand pays. Or, dans le domaine de la culture,
445 grandeur. On compte en Suisse une université pour 750  000 habitants, contre une pour deux à trois millions dans les autres
446 deur. On compte en Suisse une université pour 750  000 habitants, contre une pour deux à trois millions dans les autres pays
447 niversité pour 750 000 habitants, contre une pour deux à trois millions dans les autres pays d’Europe. Faut-il mettre ces ch
448 té pour 750 000 habitants, contre une pour deux à trois millions dans les autres pays d’Europe. Faut-il mettre ces chiffres e
449 r 750 000 habitants, contre une pour deux à trois millions dans les autres pays d’Europe. Faut-il mettre ces chiffres en relatio
450 roportion des prix décernés pour les sciences par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1961 — et qui atteint le maximum de
451 es sciences par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1961 — et qui atteint le maximum de 2,62 pour la Suisse, l’indice d
452 nces par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1961 — et qui atteint le maximum de 2,62 pour la Suisse, l’indice du Danem
453 ys, de 1901 à 1961 — et qui atteint le maximum de 2,62 pour la Suisse, l’indice du Danemark, deuxième sur la liste, étant de
454 dice du Danemark, deuxième sur la liste, étant de 1,43, celui des États-Unis de 0,4, et celui de la Russie puis de l’URSS de
455 la liste, étant de 1,43, celui des États-Unis de 0,4, et celui de la Russie puis de l’URSS de 0,03 ? Il semble donc que les
456 s de 0,4, et celui de la Russie puis de l’URSS de 0,03  ? Il semble donc que les petits pays bénéficient de grands avantages
457 ns la vie, Lausanne, Nouvelle Société helvétique, 1964, p. 1-2.
11 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
458 De la marche / De l’échec ( 1964 )o p De la marche J’étais alors revenu en Suisse, où je subiss
459 en sortant de cette classe écourtée, annonçait : 04.00  : diane. 05.00 : départ pour la première marche d’entraînement, 50 ki
460 cette classe écourtée, annonçait : 04.00 : diane. 05.00  : départ pour la première marche d’entraînement, 50 kilomètres. Tenue
461  : départ pour la première marche d’entraînement, 50 kilomètres. Tenue de campagne. Paquetage complet. La deuxième marche
462 gne. Paquetage complet. La deuxième marche fut de 70 kilomètres, une semaine plus tard. Et ce n’était qu’une préparation p
463 ne préparation pour la « grande course » finale : 150 kilomètres par-dessus les Préalpes et les Alpes, en trente-trois heur
464 lomètres par-dessus les Préalpes et les Alpes, en trente-trois heures. Pour la plupart des officiers et des élèves de l’école, la pe
465 s que devait illustrer l’entreprise. Au départ, à cinq heures du matin, dans la cour froide de la caserne de Fribourg, nous
466 urg, nous savions que la première étape serait de 25 kilomètres, et devait nous porter d’un bond jusqu’au lac Noir. De là,
467 ime, la réponse n’en était pas moins sincère. Ces cinq heures de marche sur route nous laissaient aussi frais qu’une promena
468 découvris ceci : Quand on part pour une marche de deux heures, la fatigue vient au bout d’une heure. Quand on part pour une
469 out d’une heure. Quand on part pour une marche de cinq heures, on se met à traîner les pieds après la troisième heure, et le
470 si le corps s’est disposé à fournir un effort de trente-trois heures, les cinq premières n’étant qu’une mise en train, ne fatiguent
471 é à fournir un effort de trente-trois heures, les cinq premières n’étant qu’une mise en train, ne fatiguent pas. L’organisme
472 vec laquelle nous venions de couvrir une étape de 25 kilomètres. Mais à son tour, cet entraînement n’avait été reçu et sur
473 our cet effort nouveau. Nous marchions depuis une dizaine d’heures, mais la fatigue a la propriété de s’évaporer dans la joie d
474 ’une cime conquise. Il y eut une halte horaire de dix minutes, dans le vent violent des sommets. Déjà la route parcourue s’
475 ’il nous fallait d’abord aller rejoindre, environ mille mètres plus bas, pour la remonter ensuite jusqu’à son origine, se dre
476 us découvrîmes dans la distance un troupeau d’une centaine de chamois. Leur chef en tête bien détaché du gros, ils se déplaçaien
477 e rectifier la tenue, de reformer une colonne par quatre , puis de se mettre au pas de manœuvre à l’entrée de la rue principale
478 guide a dit qu’il neige au-dessus de deux-mille. Cinq ou six d’entre nous allèrent s’annoncer au colonel, qui buvait du caf
479 dit qu’il neige au-dessus de deux-mille. Cinq ou six d’entre nous allèrent s’annoncer au colonel, qui buvait du café au re
480 Bestand und Versuch, Zurich, Stuttgart, Artemis, 1964, p. 611-617. p. Avec la précision suivante : « Extrait de l’introduct
12 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
481 Le sentier perdu ( 1964 )m Je voyais d’elle, chez des amis, de fascinants portraits d’enfan
482 à commence l’angoisse. Mais tout d’un coup, voici deux ou trois ans je crois, on dirait une plongée sous-marine et l’humanit
483 ce l’angoisse. Mais tout d’un coup, voici deux ou trois ans je crois, on dirait une plongée sous-marine et l’humanité dispara
484 nis de, « Le sentier perdu », Nora Auric : dès le 24 avril 1964, Genève, Galerie Iolas, 1964, p. 3.
485  Le sentier perdu », Nora Auric : dès le 24 avril 1964, Genève, Galerie Iolas, 1964, p. 3.
486 ic : dès le 24 avril 1964, Genève, Galerie Iolas, 1964, p. 3.
13 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
487 La technique, facteur de paix ( 6 mars 1965)q r Je ne suis pas un technicien, ni au sens étroit du t
488 La technique, facteur de paix (6 mars 1965 )q r Je ne suis pas un technicien, ni au sens étroit du terme, suje
489 si elle est ondulatoire ou corpusculaire, ou les deux à la fois, mais je sais que j’aime bien y voir clair pendant la nuit.
490 s que j’aime bien y voir clair pendant la nuit. I Comme la très grande majorité des hommes de notre siècle, sur tous
491 Comme la très grande majorité des hommes de notre siècle , sur tous les continents, la technique me passionne et m’amuse, j’en
492 ntinue qui va des grands conciles des ive et ve siècles , comme ceux de Nicée et de Chalcédoine, jusqu’à la bombe atomique. Vo
493 iciel, au service des fins propres de l’homme. II Mais ici se pose une deuxième question : les étapes de la techniqu
494 aterialschlacht de Verdun. La fin de la guerre de 14-18 voit intervenir un élément nouveau, fourni par la technique : le mote
495 i a bénéficié des commandes militaires. Entre les deux guerres mondiales, Paul Valéry notait cette remarque désabusée : la s
496 r de la menace atomique qu’aux États-Unis, il y a trois ans, à une époque où toute la presse parlait de la construction d’abr
497 nomique et industrielle, qu’un conflit armé entre deux de nos nations paraît devenu impraticable. Le charbon et l’acier, l’é
498 part que la menace atomique tient en respect les deux empires occidentaux de l’Est et de l’Ouest, malgré les conflits idéol
499 ors de question que l’Occident puisse nourrir les milliards d’affamés qui se multiplient sans frein dans le tiers-monde. Les phil
500 onde, et cette demande aura au moins doublé d’ici vingt ans. À supposer même que notre science découvre les moyens de créer d
501 r et de l’eau, et qu’elle réussisse à nourrir des dizaines de milliards d’humains, ceux-ci seront obligés de manger debout — sel
502 u, et qu’elle réussisse à nourrir des dizaines de milliards d’humains, ceux-ci seront obligés de manger debout — selon les prévis
503 nstrument. C’est l’explosion des nationalismes en 1914 qui a déclenché la Première Guerre mondiale, et non pas la mitrailleu
504 crivait une mère angoissée à son fils aviateur en 1915. ) Mais de cette Première Guerre mondiale sont issus très rapidement le
505 les principes et les brevets étaient déposés dès 1939 par l’équipe Joliot-Curie, mais restaient ignorés par les gouvernemen
506 mi et Oppenheimer qui a mis fin à cette guerre le 5 août 1945, à Hiroshima. Voilà donc la technique exonérée historiqueme
507 ppenheimer qui a mis fin à cette guerre le 5 août 1945, à Hiroshima. Voilà donc la technique exonérée historiquement, et de l
508 et aujourd’hui les freine ou même les bloque. III Ceci dit, reconnaissons que la guerre bloquée, ce n’est pas encore
509 pas traiter, le temps me manque, mais évoquer par trois exemples. Sur la question de savoir si la technique favorise ou non l
510 te-ciel, un coin de l’East River canalisée, entre deux ponts, et quelques mouettes sur un îlot rocheux. Coupés du contact qu
511 que de l’adolescence. Le jeune Ford le réalise en 1893, quelques années après que l’Allemand Otto eut inventé le moteur à exp
512 osion interne. On n’ignore pas d’ailleurs que des dizaines d’ingénieurs — en France surtout — avaient construit des prototypes v
513 m’endors, c’est pour toujours… Cet exemple, entre mille , nous fait voir l’ambiguïté, l’ambivalence fondamentale non seulement
514 in technique de la Suisse romande, Lausanne, mars 1965, p. 1-18. r. Accompagné de cette note : « Conférence présentée devant
515 nne, lors du congrès mondial de ce groupement, le 18 septembre, en l’aula de l’EPUL. »
14 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
516 sse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965 )s Robustes, bien glacées, aux couleurs franches et gaies, les cart
517 uleurs franches et gaies, les cartes postales par millions déferlent de la Suisse sur le monde, répandant une image très sincère
518 a France… Cette Suisse des Alpes et des lacs, des quatre langues, des horlogers, des pédagogues et des jodleurs est un cliché
519  est l’un des plus industrialisés de la planète : 10  % de paysans seulement. Orson Welles prétend que les Suisses n’ont ri
520 de cette galaxie de génies qui va de Paracelse à C.  G. Jung, en passant par Euler, les Bernouilli, Rousseau, Burckhardt,
521 e et vit paisiblement disait Victor Hugo, il y a cent ans. Mais il a dit aussi, une autre fois : La Suisse, dans l’histoir
522 heur n’existe encore que dans l’espoir. Entre les deux , où est la vraie Suisse ? Deux sondages d’opinion, dans plusieurs pay
523 ’espoir. Entre les deux, où est la vraie Suisse ? Deux sondages d’opinion, dans plusieurs pays de l’Europe et aux États-Unis
524 heureux, — plutôt heureux, — pas très heureux ? » 42  % répondent très heureux, 51 % plutôt heureux, et 6 % pas très heureu
525 pas très heureux ? » 42 % répondent très heureux, 51  % plutôt heureux, et 6 % pas très heureux, ce qui ne laisse guère de
526 % répondent très heureux, 51 % plutôt heureux, et 6  % pas très heureux, ce qui ne laisse guère de place qu’à 1 % de révol
527 rès heureux, ce qui ne laisse guère de place qu’à 1  % de révoltés ou de désespérés. Ce phénomène mérite la plus grande at
528 mencé par une alliance conclue entre les chefs de trois « communes » ou « coopératives forestières » (les Waldstätten) en vue
529 l était en beau latin — s’agrégèrent au cours des siècles quantité de petites communautés formées de cités libres ou épiscopale
530 guerrière des « ligues suisses ». Elle aboutit en 1815 à une espèce de confédération insuffisante. Privée de tout pouvoir su
531 voir supra-cantonal, elle ne sut pas empêcher, en 1847, une guerre civile opposant les cantons catholiques aux protestants. L
532 édérale fut rédigée, votée, et mise en vigueur en neuf mois, sans aucune mesure transitoire. Vingt-deux États « souverains »
533 eur en neuf mois, sans aucune mesure transitoire. Vingt-deux États « souverains » et qui le demeurent aux termes de la constitutio
534 on précisément pour sauver ses diversités. Et ses vingt-deux petits États n’ont délégué à un pouvoir central une certaine part de
535 jours ainsi, et les Suisses ont connu pendant des siècles de furieuses guerres civiles dites de religion, et autres manifestati
536 r de l’instauration d’une fédération véritable en 1848, les frontières des États sont devenues invisibles, et dès lors les co
537 n peut choisir ses allégeances et faire partie de dix communautés diverses, dont les aires géographiques ne se recouvrent p
538 t, si le problème européen est d’accorder quelque vingt-deux pays parlant des langues différentes, professant des credos religieux
539 credos religieux et politiques tenus pendant des siècles pour incompatibles, très inégalement industrialisés, pauvres ou riche
540 tout à fait semblables par leur variété même aux vingt-deux petits États suisses, je ne vois et ne puis imaginer une autre soluti
541 ne l’était la Suisse quand elle s’est fédérée. En 1848, il fallait deux ou trois jours à un député de Genève ou des Grisons p
542 sse quand elle s’est fédérée. En 1848, il fallait deux ou trois jours à un député de Genève ou des Grisons pour se rendre à
543 d elle s’est fédérée. En 1848, il fallait deux ou trois jours à un député de Genève ou des Grisons pour se rendre à la Diète
544 obtenir des instructions de son gouvernement. En 1965, un député de Stockholm ou d’Athènes est à quelques heures de Bruxelle
545 rmité. Pensez-y, quand vous traversez ce pays aux vingt-deux souverainetés bien unies, regardez-le d’un œil européen et prospectif
546 du bonheur », Revue des voyages, Genève, automne 1965, p. 57-59.
15 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
547 Un libéral engagé ( 1966 )t Palais du Trocadéro (vers 1934 ?). — Face à une salle en plein
548 éral engagé (1966)t Palais du Trocadéro (vers 1934  ?). — Face à une salle en plein tumulte où les Croix-de-Feu se bagarr
549 rt de Traz, qui m’avait amené sur la scène où une centaine de « personnalités » avaient pris place sur de petites chaises dorées
550 r-devers moi, fort calviniste.) ⁂ New York, mars 1947. — Soirée « intellectuelle » chez Ruth Nanda Anshen. Je trouve Madaria
551 net n’a pas tardé à démissionner pour se reformer deux jours plus tard avec les mêmes sauf lui : il a compris. — Sur quoi, u
552 u’il faut faire pour son union. ⁂ À Royaumont, le 4 avril 1948, au terme d’une des dernières réunions consacrées à la pré
553 t faire pour son union. ⁂ À Royaumont, le 4 avril 1948, au terme d’une des dernières réunions consacrées à la préparation du
554 de l’Europe (qui allait se tenir à La Haye dès le 8 mai), comme on cherchait à qui offrir la présidence de la section cul
555 omplexe synthèse instantanée des souvenirs de mes deux rencontres avec l’auteur d’Anglais, français, Espagnols et aussi de l
556 phrase finale au congrès de la culture (Lausanne, 1949 ) fait le lendemain l’affiche des journaux : « Oui, Messieurs, si l’Eu
557 ent pas. Écoutez donc notre ami Lindsay : il dit “ I feel » et non “I think”. Si les Anglais pensent, c’est autrement que
558 donc notre ami Lindsay : il dit “I feel » et non “ I think”. Si les Anglais pensent, c’est autrement que nous, c’est avec
559 ophie politique et sociale. Et j’ai aimé qu’après vingt ans ce meeting de la salle Pleyel fasse écho à mes souvenirs de celui
560 micorum Salvador de Madariaga, Bruges, De Tempel, 1966, p. 63-67.
16 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
561 Au-delà des nations ( 1967 )u La fin du douanier est aussi la fin de la fraude. Quelle que so
562 it au même compte. Lorsqu’il ouvrit à Vienne en 1927 le premier congrès du mouvement paneuropéen, le comte Coudenhove-Kale
563 torique, et il inaugurait la stratégie qui serait vingt ans plus tard celle de Jean Monnet. En septembre 1930, la France prés
564 ans plus tard celle de Jean Monnet. En septembre 1930, la France présente à la SDN un Memorandum sur l’organisation d’un rég
565 nhove, qui a lancé le projet dans son discours du 5 septembre de l’année précédente, et c’est le plus proche collaborateu
566 Haye, Rome, Westminster, Lausanne, Bruxelles, de 1947 à 1950, proclamant la nécessité d’une union que les uns veulent série
567 Rome, Westminster, Lausanne, Bruxelles, de 1947 à 1950, proclamant la nécessité d’une union que les uns veulent sérieuse, don
568 vocables, entre États jalousement souverains. Dès 1951, avec le traité instituant la CECA, s’ouvre l’ère des réalisations. En
569 int d’union douanière (même pas économique) entre six pays seulement sur les vingt-cinq qui composent l’Europe. Cette « Eur
570 pas économique) entre six pays seulement sur les vingt-cinq qui composent l’Europe. Cette « Europe » partiellement sectorielle (t
571 ent sectorielle (tarifaire) sera « faite » dès le 1er juillet de l’an prochain. Ce sera le moment pour l’opinion publique d
572 lement politique, n’est pas encore abordé par les Six , et n’est même pas posé par les autres. En l’absence — à peine croyab
573 e pourquoi l’Europe n’est pas encore unie, depuis vingt ans que nos gouvernements proclament cette union nécessaire et même u
574 que, absolue et totale en soi-même. L’union, pour deux États-nations, n’est jamais qu’une mesure de fortune, voire qu’un exp
575 ne et de la France proposée par Churchill en juin 1940 ) autrement dit : ce n’est jamais qu’une concession douloureuse à la n
576 ivique que la nation telle que nous l’a léguée le siècle dernier : la région. Il n’est rien dont les sociologues d’aujourd’hui
577 ’en effet il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf , que nous voyons lentement prendre forme au seuil de ce dernier tiers
578 endre forme au seuil de ce dernier tiers de notre siècle , comme un visage dont les traits se composent et s’illuminent peu à p
579 r dynamique d’un pays d’une population minimum de 2 millions et maximum de 6 millions. Ce qui donnerait, par exemple, hui
580 dynamique d’un pays d’une population minimum de 2 millions et maximum de 6 millions. Ce qui donnerait, par exemple, huit à neuf
581 ne population minimum de 2 millions et maximum de 6 millions. Ce qui donnerait, par exemple, huit à neuf régions pour la
582 population minimum de 2 millions et maximum de 6 millions . Ce qui donnerait, par exemple, huit à neuf régions pour la France, u
583 mum de 6 millions. Ce qui donnerait, par exemple, huit à neuf régions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou tro
584 6 millions. Ce qui donnerait, par exemple, huit à neuf régions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour
585 exemple, huit à neuf régions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’
586 égions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale.
587 our la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour essa
588 ne pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour essayer de faire sentir le co
589 ’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour essayer de faire sentir le concret du
590 es usines atomiques françaises. Parmi les quelque soixante personnalités participantes : professeurs et industriels, présidents
591 et les richesses minières. Ainsi l’on coupait en deux le bassin de la Ruhr-Moselle qui est d’un seul tenant quant au sous-s
592 ns les préoccupations des sociologues et chez les Six , qui dès 1961 réunissaient à Bruxelles un important groupe de travail
593 upations des sociologues et chez les Six, qui dès 1961 réunissaient à Bruxelles un important groupe de travail sur ce problè
594 ntitule tranquillement La Révolution régionaliste 19 et il figure dans une collection de livres de poche : c’est dire que
595 omes, ce sera la tâche au moins d’une génération, vingt à trente ans, en admettant que tout se passe bien plus vite de nos jo
596 sera la tâche au moins d’une génération, vingt à trente ans, en admettant que tout se passe bien plus vite de nos jours qu’à
597 e. Et l’on sait que la polis devint en moins d’un siècle l’unité de base de toute vie sociale et publique en Grèce. Elle donna
598 c ses autorités collégiales — s’opposa durant des siècles à la monarchie autoritaire et belliqueuse — créant ainsi la première
599 et descendent vers leur crépuscule. Dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan pouvait s’écrier dans un discours célèbre, à la
600 écessaires d’union. Pourtant l’Europe se fait par mille réseaux d’ententes et de fusions industrielles, d’associations cultur
601 peut nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre européen, est une unité géographique beaucoup
602 ard d’une génération sur les réalités du temps. 19. Robert Lafont, La Révolution régionaliste, collection « Idées », Pari
603 onaliste, collection « Idées », Paris, Gallimard, 1967. 20. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. u. Rougemont Denis
604 e, collection « Idées », Paris, Gallimard, 1967. 20. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. u. Rougemont Denis de,
605 1967. 20. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. u. Rougemont Denis de, « Au-delà des nations », Janus, Paris, 1967,
606 Denis de, « Au-delà des nations », Janus, Paris, 1967, p. 81-89.
17 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
607 ropéen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967 )v Les dictatures totalitaires modernes comme les théocraties antiq
608 nstruction publique est apparue vers le milieu du siècle passé, rendant possible la lecture des affiches et des journaux, donc
609 attend son « petit livre rouge » à distribuer aux dizaines de millions d’écoliers de nos pays ? Oui, mais ce sera le livre des q
610  petit livre rouge » à distribuer aux dizaines de millions d’écoliers de nos pays ? Oui, mais ce sera le livre des questions rée
611 e création personnelle. Je n’y trouve en tout que deux points d’interrogation sur 340 pages ; encore sont-ils de pure rhétor
612 rouve en tout que deux points d’interrogation sur 340 pages ; encore sont-ils de pure rhétorique et destinés à supprimer pl
613 au nom des idéaux qu’elle seule leur enseigna. 21. Cf. Enquête sur l’état de l’instruction civique en Europe, Bulletin d
614 urope, Bulletin du Centre européen de la culture, 1964 (épuisé), et Civisme et éducation européenne, collection « L’Éducatio
615 européenne, collection « L’Éducation en Europe » II . 2. 22. Artemis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de c
616 opéenne, collection « L’Éducation en Europe » II. 2. 22. Artemis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette
617 nne, collection « L’Éducation en Europe » II. 2. 22. Artemis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revu
618 on en Europe » II. 2. 22. Artemis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous fa
619 II. 2. 22. Artemis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous faisons est au
620 mis Verlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous faisons est au service du peu
621 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous faisons est au service du peuple, de quel défaut n
622 e rouge” », Éducation et Culture, Strasbourg, été 1967, p. 10-12.
18 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
623 L’Exode des cerveaux [débat] ( 1968 )x M. de Rougemont : Je voudrais apporter une légère correction à c
624 egarder quelle était la composition du groupe des 14 Suisses — de passeport ou de naissance — qui ont reçu le prix Nobel,
625 de naissance — qui ont reçu le prix Nobel, depuis 1901, date où il fut créé. Il y a 6 chercheurs nés Suisses et qui le sont r
626 x Nobel, depuis 1901, date où il fut créé. Il y a 6 chercheurs nés Suisses et qui le sont restés, et 5 non Suisses de nai
627 chercheurs nés Suisses et qui le sont restés, et 5 non Suisses de naissance, mais naturalisés et qui ont reçu le prix un
628 voyé à l’étranger, où ils ont reçu le prix Nobel, deux chercheurs, peut-être trois, qui étaient nés suisses. Je ne suis pas
629 nt reçu le prix Nobel, deux chercheurs, peut-être trois , qui étaient nés suisses. Je ne suis pas tout à fait sûr de Charles É
630 s comme français, peut-être l’est-il devenu ? Les deux autres sont Félix Bloch et Daniel Bovet, l’un devenu américain et l’a
631 maîtres d’alors — ce devait être dans les années 1250 à 1260, je ne me rappelle plus exactement — s’appelaient Thomas d’Aqu
632 s d’alors — ce devait être dans les années 1250 à 1260, je ne me rappelle plus exactement — s’appelaient Thomas d’Aquin, qui
633 portation de cerveaux, mais sur la masse, sur les dizaines de milliers, les centaines de milliers de Suisses qui ont été dans le
634 cerveaux, mais sur la masse, sur les dizaines de milliers , les centaines de milliers de Suisses qui ont été dans les armées étr
635 s sur la masse, sur les dizaines de milliers, les centaines de milliers de Suisses qui ont été dans les armées étrangères, il y e
636 e, sur les dizaines de milliers, les centaines de milliers de Suisses qui ont été dans les armées étrangères, il y eut des centa
637 ont été dans les armées étrangères, il y eut des centaines de généraux qui avaient un peu de cervelle, quelquefois ; et il y ava
638 chef de la flotte de guerre américaine, entre les deux guerres, était l’amiral Eberlé, qui venait tout droit de Suisse allem
639 et bien d’un « exode des cerveaux ». Je reviens à deux des exemples que je vous ai cités tout à l’heure. Celui de Blaise Cen
640 Sigriswil. Si Blaise Cendrars n’était pas parti à 17 ans pour le vaste monde, qu’est-ce qui se serait passé ? Croyez-vous
641 ilomètre, et le Golden Gate à San Francisco qui a 2750 mètres de long : qu’eût-il fait, ce malheureux, s’il était resté en S
642 is les crédits n’ont pas encore été votés, depuis quarante ans. Et puis, il y a un cas particulier, qui a déjà été évoqué tout à
643 Conférence européenne de la culture à Lausanne en 1949, nous avons proposé la création d’un grand laboratoire européen de rec
644 télévision et la radio aient l’héroïsme, pendant deux ou trois ans, d’aller à contre-courant. Je crois que ce serait payant
645 ion et la radio aient l’héroïsme, pendant deux ou trois ans, d’aller à contre-courant. Je crois que ce serait payant assez vi
646 es les parties sont en interaction. On peut citer mille cas. Toutes les créations culturelles d’aujourd’hui sont nées au carr
647 exode des cerveaux », Bastions de Genève, Genève, 1968, p. 13-20, 26.
648 ux », Bastions de Genève, Genève, 1968, p. 13-20, 26.
19 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
649 De l’État-nation aux régions fédérées ( 1968 )w Il y a vingt-et-un ans, dans cette même Université, avec une poi
650 tions sont redevenues le phénomène fondamental du siècle . L’évolution a joué et joue incontestablement dans le sens de la nati
651 atiquement, — que cette « réalité fondamentale du siècle  » que serait la nation, est précisément celle qui fait obstacle à cet
652 e l’internationale, comme Marx l’avait dit, ni le siècle des fédérations, comme Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle de
653 tions, comme Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle des nations, est-ce qu’on s’en félicite, ou bien est-ce qu’on dit cel
654 é, la preuve incontestable en est fournie par les deux guerres mondiales, résultant du nationalisme et de l’État totalitaire
655 restera vain, à l’Empire condamné et bafoué. Les cinq siècles suivants verront se renforcer et se sacraliser de plus en plu
656 era vain, à l’Empire condamné et bafoué. Les cinq siècles suivants verront se renforcer et se sacraliser de plus en plus l’idée
657 rité le problème de tous les États du monde, sauf trois , c’est-à-dire d’environ cent-trente petits États confrontés aux trois
658 d’environ cent-trente petits États confrontés aux trois seuls vrais grands. Ils sont trop petits « à l’échelle des moyens tec
659 e aujourd’hui, de la Chine demain », écrivait dès 1954 Jean Monnet. (Lettre de démission de la CECA.) Ils sont trop petits p
660 quement annulée par les barrages antimissiles des deux grands. Ils sont trop petits dans le domaine économique pour répondre
661 s protège. C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848 nos vingt-cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais comm
662 . C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848 nos vingt-cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais comme je le rappela
663 et exposé, nos États-nations européens en plus de vingt ans n’ont pas fait un seul pas effectif en direction de leur fédérati
664 mais le choc. Bakounine l’avait déjà dit, il y a cent ans exactement, lorsqu’au congrès de la première Internationale à Gen
665 ongrès de la première Internationale à Genève, en 1867, il avait dénoncé l’impossibilité de constituer les États-Unis d’Europ
666 tion majeure : Développons en commun ce qui est neuf . Laissons de côté les héritages du passé dont l’unification prendrait
667 s lignes, j’écrivais de mon côté : L’union, pour deux États-nations, n’est jamais qu’une mesure de fortune, voire un expédi
668 ne et de la France proposée par Churchill en juin 1940 ), autrement dit : ce n’est jamais qu’une concession douloureuse à la
669 ivique que la nation telle que nous l’a léguée le siècle dernier : — la région.31 Il n’est rien dont les jeunes sociologues
670 en effet, il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf , que nous voyons lentement prendre forme au seuil de ce dernier tiers
671 endre forme au seuil de ce dernier tiers de notre siècle , comme un visage dont les traits se composent et s’illuminent peu à p
672 namique d’un pays d’une population minimum d’un à deux millions et maximum de six millions. Ce qui donnerait, par exemple, n
673 ue d’un pays d’une population minimum d’un à deux millions et maximum de six millions. Ce qui donnerait, par exemple, neuf régio
674 lation minimum d’un à deux millions et maximum de six millions. Ce qui donnerait, par exemple, neuf régions pour la France,
675 on minimum d’un à deux millions et maximum de six millions . Ce qui donnerait, par exemple, neuf régions pour la France, une diza
676 m de six millions. Ce qui donnerait, par exemple, neuf régions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour
677 it, par exemple, neuf régions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’
678 égions pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale.
679 our la France, une dizaine pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour tent
680 ne pour l’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour tenter de faire sentir le con
681 ’Italie, deux ou trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour tenter de faire sentir le concret du
682 es usines atomiques françaises. Parmi les quelque soixante personnalités participantes : professeurs et industriels, présidents
683 et les richesses minières. Ainsi l’on coupait en deux le bassin de la Ruhr-Moselle qui est d’un seul tenant quant au sous-s
684 s les préoccupations des sociologues, et chez les Six , qui dès 1961 réunissaient à Bruxelles un important colloque sur ce p
685 pations des sociologues, et chez les Six, qui dès 1961 réunissaient à Bruxelles un important colloque sur ce problème32, mai
686 rte déjà une quarantaine de volumes, et une bonne centaine d’études substantielles dues à des professeurs de sociologie, à des p
687 rement impensables pour un esprit français il y a dix ou vingt ans encore. Je viens de recevoir le manifeste d’un nouveau m
688 impensables pour un esprit français il y a dix ou vingt ans encore. Je viens de recevoir le manifeste d’un nouveau mouvement
689 gion ne l’impressionnent pas. À quoi je répondrai deux choses : 1° De Gaulle lui-même ne peut tenir en main… que son État. O
690 essionnent pas. À quoi je répondrai deux choses : De Gaulle lui-même ne peut tenir en main… que son État. Or la souvera
691 n l’a bien vu lors de la Première Guerre de Suez… Derrière l’agitation régionaliste naissante, il y a bien autre chose
692 ruxelles sur les économies régionales, et que ses six États-nations membres y aient pris part. C’est l’arriération, le sous
693 ec ses cités satellites la métropole de près d’un million d’habitants d’une région s’étendant sur la France et la Belgique, et
694 ’ici, celui de la Regio Basiliensis rayonnant sur trois pays. Imaginez maintenant que dans ces métropoles, peu à peu, se for
695 peut nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le cadre européen, est une unité géographique beaucoup
696 omes, ce sera la tâche au moins d’une génération, vingt à trente ans, en admettant que tout se passe bien plus vite de nos jo
697 sera la tâche au moins d’une génération, vingt à trente ans, en admettant que tout se passe bien plus vite de nos jours qu’à
698 e. Et l’on sait que la polis devint en moins d’un siècle l’unité de base de toute vie sociale et publique en Grèce. Elle donna
699 rticipation civique intense — s’opposa durant des siècles à la monarchie autoritaire et belliqueuse — créant ainsi la première
700 à réfuter cette croyance. Bien sûr, dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan s’était écrié dans un discours célèbre à la Sor
701 lesquelles ont vécu tous nos ancêtres depuis des siècles , et que nous ont inculquées tous les classiques de la philosophie pol
702 ltant du souvenir de tant de guerres récentes, de cent ans de propagande des nationalismes, et de cette religion civique don
703 es cultivés, celle qui a donc été dominée pendant douze à quinze millénaires par les notions de terre sacrée, de bornes sacré
704 vés, celle qui a donc été dominée pendant douze à quinze millénaires par les notions de terre sacrée, de bornes sacrées, d’att
705 lle qui a donc été dominée pendant douze à quinze millénaires par les notions de terre sacrée, de bornes sacrées, d’attachement au
706 ma réussite tient à ce que j’ai fondé ma vie sur deux principes : Méfiance ! Méfiance ! » Politique bien typique de la pays
707 perte de son identité et de sa vocation, car ces deux choses existent à un autre niveau, du moins je l’espère. Belle raison
708 y a de périmé en doctrine dans la Constitution de 1848. Voilà sans doute ce que les Suisses peuvent donner de meilleur à l’Eu
709 e monde, mais mieux que cela : un exemple vécu. 25. Gazette littéraire , Lausanne, 28 octobre 1967. 26. Propos cité pa
710 mple vécu. 25. Gazette littéraire , Lausanne, 28 octobre 1967. 26. Propos cité par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express,
711 25. Gazette littéraire , Lausanne, 28 octobre 1967. 26. Propos cité par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5
712 Gazette littéraire , Lausanne, 28 octobre 1967. 26. Propos cité par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5 novem
713 ropos cité par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5 novembre 1967. 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 196
714 ervan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5 novembre 1967. 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi améri
715 chreiber, L’Express, 30 octobre-5 novembre 1967. 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi américain,
716 bre-5 novembre 1967. 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi américain, par J.-J. Servan-Schreiber
717 re 1967. 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi américain, par J.-J. Servan-Schreiber, Paris, 1967.
718 . 27. Cf. éditorial du Monde, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi américain, par J.-J. Servan-Schreiber, Paris, 1967. 29.
719 éfi américain, par J.-J. Servan-Schreiber, Paris, 1967. 29. « Quand il s’agit de nations comme celles de la vieille Europe [
720 ricain, par J.-J. Servan-Schreiber, Paris, 1967. 29. « Quand il s’agit de nations comme celles de la vieille Europe […] qu
721 arut le jour même où je prononçai ma conférence. 30. Cf. Remarques de M. Louis Armand, en annexe au Défi américain. 31. C
722 de M. Louis Armand, en annexe au Défi américain. 31. Cf. Janus, n° 15, septembre 1967, p. 84. 32. Ses travaux remplissen
723 en annexe au Défi américain. 31. Cf. Janus, n°  15, septembre 1967, p. 84. 32. Ses travaux remplissent deux forts volume
724 Défi américain. 31. Cf. Janus, n° 15, septembre 1967, p. 84. 32. Ses travaux remplissent deux forts volumes : Documents de
725 . 31. Cf. Janus, n° 15, septembre 1967, p. 84. 32. Ses travaux remplissent deux forts volumes : Documents de la conféren
726 ptembre 1967, p. 84. 32. Ses travaux remplissent deux forts volumes : Documents de la conférence sur les économies régional
727 nférence sur les économies régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961. 33. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 nove
728 les économies régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961. 33. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur
729 nomies régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961. 33. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur la mé
730 1. 33. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur la métropole du Nord, à l’occasion de l’ouverture
731 la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur la métropole du Nord, à l’occasion de l’ouverture de l’autoroute
732 asion de l’ouverture de l’autoroute Paris-Lille. 34. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. 35. Commission de la CEE
733 Lille. 34. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. 35. Commission de la CEE, Documents de la Conférence sur les économi
734 34. « Qu’est-ce qu’une nation ? », Paris, 1882. 35. Commission de la CEE, Documents de la Conférence sur les économies ré
735 nférence sur les économies régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961, Volume II, p. 68. 36. Cf. Remarques de M. Louis Arman
736 les économies régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961, Volume II, p. 68. 36. Cf. Remarques de M. Louis Armand, en annexe au
737 régionales, Bruxelles, 6-8 décembre 1961, Volume II , p. 68. 36. Cf. Remarques de M. Louis Armand, en annexe au Défi amér
738 Bruxelles, 6-8 décembre 1961, Volume II, p. 68. 36. Cf. Remarques de M. Louis Armand, en annexe au Défi américain. w. R
739 us Wirtschaft und Politik, Stuttgart, E. Rentsch, 1968, p. 107-129.
20 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
740 Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)y 1. Il y a vin
741 ngt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968 )y 1. Il y a vingt ans, se tenait à La Haye le « Congrès de l’Europ
742 rès La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)y 1. Il y a vingt ans, se tenait à La Haye le « Congrès de l’Europe ». Que
743 e : où en est l’Europe ? (mai 1968)y 1. Il y a vingt ans, se tenait à La Haye le « Congrès de l’Europe ». Quel est le souv
744 pas nécessairement où nous voulions aller. Depuis trois mois nous avions travaillé, chacun dans son secteur et très souvent e
745 ême, où les séances du Comité de coordination des six mouvements participants se prolongeaient jusque fort avant dans la nu
746 se prolongeaient jusque fort avant dans la nuit ( 4 h 30 du matin le 6 mai, par exemple). Quand Churchill se rassit après
747 prolongeaient jusque fort avant dans la nuit (4 h 30 du matin le 6 mai, par exemple). Quand Churchill se rassit après son
748 usque fort avant dans la nuit (4 h 30 du matin le 6 mai, par exemple). Quand Churchill se rassit après son discours inaug
749 té d’organisation du congrès. Celui-ci décida, le 8 avril, que « le texte appelé jusqu’ici préambule constituerait un Me
750 aux efforts de Joseph Retinger, qui m’écrivait le 29 mars : Je suis d’avis que cette déclaration doit fournir le point de
751 nt européen. […] Nous devons tenter de réunir des millions de signatures d’Européens, et de créer de la sorte un puissant mouvem
752 chaque signataire, pour faire marcher la campagne) 37. Discuté pendant deux mois, mis au point une dernière fois à la veill
753 ur faire marcher la campagne)37. Discuté pendant deux mois, mis au point une dernière fois à la veille même du congrès, le
754 ait ensuite dans toute l’Europe pour récolter les millions de signatures prévues par Retinger et devenir l’instrument d’une puis
755 ument d’une puissante campagne européenne. Or, le 11 mai, en fin d’après-midi, tandis que se terminait dans la Ridderzaal
756 oquèrent l’unanimité nécessaire et firent état de trente délégués, sans doute anglais, dont ils affirmaient savoir qu’ils s’op
757 ministres, qui en ont fait l’usage que l’on sait. 2. Ne vous semble-t-il pas paradoxal qu’en mai 1948, alors que n’existai
758 t. 2. Ne vous semble-t-il pas paradoxal qu’en mai 1948, alors que n’existaient encore ni le Conseil de l’Europe, ni surtout,
759 ussir l’Europe du peuple européen, il eût fallu : 1 ) lancer une campagne populaire de très grande envergure (or on vient
760 mment les « unionistes » la tuèrent dans l’œuf) ; 2 ) fonder la fédération sur d’autres éléments constitutifs que les État
761 adaptée aux temps nouveaux — celle des régions…). 3. Certains « européens » (mais non les fédéralistes) ont nourri l’espoi
762 rogressé d’un centimètre depuis que Churchill (en 1946 à Zurich) parlait de son urgence dramatique. La preuve est faite de l
763 prétextes.) Trop petits et trop grands à la fois 39 — trop petits pour assurer seuls leur défense, leur prospérité économ
764 spect inconditionnel des obstacles à toute union. 4. Le Mouvement européen — créé lui aussi au lendemain du congrès de La
765 les furent son action et son influence en près de vingt années d’existence ? Comment voyez-vous son avenir ? Comment voir l’a
766 intérêts nationaux, considérés comme intangibles. 5. Par rapport à vos espérances de mai 1948, comment jugez-vous la situa
767 tangibles. 5. Par rapport à vos espérances de mai 1948, comment jugez-vous la situation européenne actuelle ? Si l’on entend
768 ce sera tenir enfin les engagements de La Haye. 37. Il est remarquable que Retinger, qui ne passait pas pour fédéraliste,
769 uropéen » comme dira plus tard Altiero Spinelli. 38. J’en ai récupéré plus tard deux exemplaires que je conserve dans les
770 Altiero Spinelli. 38. J’en ai récupéré plus tard deux exemplaires que je conserve dans les archives du Centre européen de l
771 s les archives du Centre européen de la culture. 39. J’employais cette formule dans mes cours à Genève et Zurich au début
772 ule dans mes cours à Genève et Zurich au début de 1967, c’est-à-dire au moment où devaient l’écrire de leur côté Jean Buchman
773 ui la publie dans L’Europe en formation d’octobre 1967, et Robert Lafont, qui l’utilise dans Révolution régionaliste parue ou
774 ans Révolution régionaliste parue ou printemps de 1967. Je ne serais pas étonné que d’autres fédéralistes l’aient inventée po
775 ciences synchroniques. y. Rougemont Denis de, «  Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? », L’Europe en formation, Ni
776 st l’Europe ? », L’Europe en formation, Nice, mai 1968, p. 14-16.
21 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
777 De l’Aar à l’Europe ( 1969 )ah I Les plus anciennes pensées philosophiques de notre tradi
778 De l’Aar à l’Europe (1969)ah I Les plus anciennes pensées philosophiques de notre tradition occid
779 le, résiste, brûle ou s’évapore, c’est-à-dire des quatre éléments de la nature primordiale, saisie par notre esprit et l’infor
780 pas dans les mêmes fleuves… On ne peut se baigner deux fois dans le même fleuve. II Il est permis de lire bien des ch
781 eut se baigner deux fois dans le même fleuve. II Il est permis de lire bien des choses dans ces phrases. Elles décr
782 n trajet presque immuable, qu’il faudra plusieurs millénaires pour déplacer de quelques champs… Deux prodigieux spectacles ont fix
783 rs millénaires pour déplacer de quelques champs… Deux prodigieux spectacles ont fixé son regard (écrit Nietzsche parlant d’
784 qui règle ce mouvement. Et s’illustrent ici les deux sens et la profonde ambiguïté du mot durée : il désigne à la fois « c
785 ition, et de révolution dans l’ordre créateur. III Rien de plus spécifique de l’Europe — depuis l’aurore des temps, b
786 steppes, jardin du monde, fille des fleuves ! IV Rien de plus fluvial que la Suisse. Si l’Europe est la terre des p
787 s continents, la Suisse est la terre des sources. Cinq bassins fluviaux s’originent au massif du Gothard, château d’eau de l
788 ns relâche à l’océan du Nord, où va le Rhin, et à trois mers du sud, où vont le Rhône, l’Inn danubienne et les deux moindres
789 du sud, où vont le Rhône, l’Inn danubienne et les deux moindres fleuves adriatiques, Adige et Pô, par le Tessin. Ces bassins
790 ique de la Suisse nous quittent après avoir formé deux grandes nappes de tous les bleus du monde, le Bodan, le Léman, vastes
791 e dans le Rhin, vers l’Atlantique. Elle relie les deux pôles du drame originel de notre histoire, le Gothard des premières c
792 vières qui coulent en Suisse d’un bout à l’autre ( 280 kilomètres, c’est la longueur exacte du Méandre !), mais elle draine
793 lus petits la rejoignant isolés ou par paires. V Ainsi de sa source, à quelques kilomètres de celle du Rhône, jusqu
794 aud à l’Argovie, contrées assujetties pendant des siècles . Berne si bien nommée « la République de l’Aar » parce qu’elle a mont
795 ts à découvrir et les futurs marchés mondiaux. VI Et maintenant, comme l’Aar nous l’enseigne avec force, qui rassemb
796 e l’Aar nous l’enseigne avec force, qui rassemble vingt lacs et vingt rivières en un courant puissant qu’elle jette au large
797 ’enseigne avec force, qui rassemble vingt lacs et vingt rivières en un courant puissant qu’elle jette au large Rhin, rassembl
798 nées, comme en naissent les fleuves coulant vers quatre mers. Et parce qu’enfin la rivière Aar est la plus suisse de toutes,
799 ît illustrative d’une authenticité européenne. VII Car l’Europe, ce n’est pas un produit synthétique, ni une substanc
800 té européenne que la Suisse : autour de son cœur, quatre langues et autant d’accents que de vallées, mais aussi l’origine de q
801 d’accents que de vallées, mais aussi l’origine de quatre grands systèmes de ramifications des eaux, des routes, autant de voie
802 ’imagination vers les plaines du continent et les quatre points cardinaux. Et rien en Suisse n’est suisse avec plus de robuste
803 à l’Europe », L’Aar, Genève, Éditions générales, 1969, p. 93-97.
22 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
804 À la fontaine Castalie ( 1969 )ag juillet 1962. Ce n’est pas pour aller quelque part mais pour êt
805 À la fontaine Castalie (1969)ag juillet 1962. Ce n’est pas pour aller quelque part mais pour être-en-voyage, absolu
806 Flamboyante à droite. Tout en haut, dans le bleu, deux milans planent. Soudain l’un n’est plus là. Puis ils sont trois qui v
807 lanent. Soudain l’un n’est plus là. Puis ils sont trois qui virent, s’évanouissent dans la lumière et reparaissent, tombent s
808 source qui sourd des entrailles de la Terre, par mille veines de la pierre, et suinte de la nuit des Temps. Jamais plus près
809 e lent progrès de la réminiscence. Le mot crime… Deux crimes obscurément sont liés à l’attrait de ces lieux. Là sur la gau
810 l’attrait de ces lieux. Là sur la gauche, à une centaine de pas, dans la gorge où conduit ce très lourd escalier, dévalant des
811 ruines, vers la palestre, la tholos, et le temple deux fois frappé par des roches tombées du Parnasse : dans la lumière préc
812 mi les oliviers géants, incultes, les chèvres, et trois touristes silencieux… Tout paraît naturel mais à tel point que parfoi
813 de pierre sèche, ces sentiers de troupeaux entre deux pâturages bosselés — ils me rappellent parfois les hauts plateaux du
814 bien fraîche de vin rouge du pays. Bonheur pur. 46. Xénophane de Colophon, vie siècle av. J.-C. ag. Rougemont Denis de
815 eur pur. 46. Xénophane de Colophon, vie siècle av. J.-C. ag. Rougemont Denis de, « À la fontaine Castalie », Écriture, Lausa
816 , « À la fontaine Castalie », Écriture, Lausanne, 1969, p. 7-12.
23 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
817 Pour une définition nouvelle du fédéralisme ( 1969 )z aa En 1863 paraissait le dernier grand ouvrage de Proudhon, Du P
818 finition nouvelle du fédéralisme (1969)z aa En 1863 paraissait le dernier grand ouvrage de Proudhon, Du Principe fédérati
819 ions, ou l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans. » Dans quelle voie sommes-nous engagés après un siècle ? Celle d
820 . » Dans quelle voie sommes-nous engagés après un siècle  ? Celle des fédérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’une
821 rticularismes nationaux ? Je répondrai : dans les deux à la fois, et cela n’est pas contradictoire. Un phénomène très généra
822 infranationales, solidarités et autonomies : ces deux mouvements contraires se prononcent en même temps, résultent en parti
823 esque toute l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine de nations nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamism
824 ersification locale ne mette en crise permanente. 855 votes en quelques années à la Chambre italienne sur le règlement du s
825 i divisent notre humanité, je ne compte guère que deux douzaines d’États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la populati
826 douzaines d’États fédératifs, mais ils regroupent 40  % de la population du globe, et il est frappant de constater qu’on tr
827 ux les plus grands États et les plus modernes des cinq continents — ainsi les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les t
828 les États-Unis, le Mexique et le Brésil pour les trois Amériques, le Nigéria en Afrique, l’Allemagne pour l’Europe de l’Oues
829 ion n’est pas tellement mieux satisfaite dans ces trois États officiellement fédératifs que dans les nations unitaires : en U
830 des cantons suisses ! Il est certain que dans ces trois cas, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit d’incriminer que s
831 éfinition est assurément moins éclairante que les deux citations qui l’illustrent : 1) « Le fédéralisme était une des formes
832 airante que les deux citations qui l’illustrent : 1 ) « Le fédéralisme était une des formes politiques les plus communes e
833 auvages. Chateaubriand, Amérique, Gouvernement. » 2 ) « Pendant la Révolution, projet attribué aux girondins de rompre l’u
834 la République… Il est vrai que mon Littré date de 1865  : « fédéralisme » y est encore qualifié de « néologisme ». C’était de
835 y est encore qualifié de « néologisme ». C’était deux ans après le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études e
836 ans après le livre de Proudhon. Depuis lors, les centaines d’études et de gros volumes parus sur le sujet auraient dû suffire, s
837 mblables pataquès conceptuels. Je vous en citerai trois exemples. Il y a quelques années, je suggérai au comité directeur d’u
838 union de l’Europe est l’entreprise capitale de ce siècle et s’il est vraisemblable que cette union sera fédérale ou ne sera pa
839 politiques au sens étroit du mot. ⁂ Tout d’abord, trois définitions. Je propose d’appeler problème fédéraliste une situation
840 éraliste une situation dans laquelle s’affrontent deux réalités humaines antinomiques, mais également valables et vitales, d
841 te solution qui prend pour règle de respecter les deux termes antinomiques en conflit tout en les composant de telle manière
842 t de déterminer l’optimum en lequel se concilient deux maxima contradictoires, — comme l’offre et la demande dans un prix).
843 dent, dès l’aube grecque, cherche à maintenir les deux termes non pas en équilibre neutre, mais bien en tension créatrice, e
844 ntends, après avoir valu pour la Grèce des grands siècles avec sa dialectique de l’individu et de la cité, conciliée dans la no
845 conciles. À Nicée, puis à Chalcédoine, plusieurs centaines d’évêques et de docteurs se mettent d’accord pour définir en grec la
846 s-Christ, vrai Dieu et vrai homme… fils unique en deux natures, sans confusion [ni] séparation. L’union n’a pas supprimé la
847 xienne — de même le modèle de la co-existence des deux natures « sans confusion ni séparation » et de l’union qui « loin de
848 e humaine, notion déduite des dogmes relatifs aux trois Personnes divines, et surtout à la deuxième, va nous servir de module
849 tie de l’autre — l’autonomie. Quelques exemples : Le problème des universités résulte d’un couple d’exigences contradic
850 autre : la spécialisation et la culture générale. Les problèmes actuels de l’habitat et de l’urbanisme résultent de la
851 ecueillement et de communication avec les autres. Au niveau de la vie civique et politique, tout le problème revient à
852 ipation à un plus grand ensemble, en association. Enfin, le problème général de l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa
853 xécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteurs suivants : possibilités de participation (civique, intellect
854 e géométrique de la France en carrés réguliers de dix-huit lieues de côté, comme le proposait Sieyès sous prétexte de simplifier
855 ures architecturales : des unités d’habitation de 5000 à 25 000 habitants, dotées non seulement d’espaces verts, mais de rue
856 chitecturales : des unités d’habitation de 5000 à 25  000 habitants, dotées non seulement d’espaces verts, mais de rues rés
857 tecturales : des unités d’habitation de 5000 à 25  000 habitants, dotées non seulement d’espaces verts, mais de rues réservé
858 ique de l’explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions d’un escalier, il devient impraticable. De même, le dé
859 me module, de petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient les dimensions d
860 e, de petits groupes ou unités de base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’étaient les dimensions d’un studi
861 on préconisée lors du fameux colloque de Caen, en 1966. L’université fut une commune libre au Moyen Âge. Toute vie civique, d
862 de se former sous nos yeux, en Europe, plus d’une centaine de régions à métropole destinées à devenir, à plus ou moins long term
863 ive. Il a plus d’avenir que de passé.   [Suivent deux brèves interventions de MM. Léon Noël et Jean Fourastié, demandant d’
864 ter. Si les dimensions sont celles d’un peuple de 50 millions, qu’est-ce qu’il se produit ? On vote, de temps en temps, su
865 . Si les dimensions sont celles d’un peuple de 50 millions , qu’est-ce qu’il se produit ? On vote, de temps en temps, sur de gran
866 tour de Bâle, la Regio Basiliensis, qui chevauche trois pays : Bâle et son hinterland en Suisse, le Haut-Rhin et Mulhouse en
867 tiré de l’expérience suisse. Il s’est agi, il y a cinq ou six ans, de décider de la priorité pour la construction des autoro
868 l’expérience suisse. Il s’est agi, il y a cinq ou six ans, de décider de la priorité pour la construction des autoroutes. L
869 ruine la vie d’une petite ville en la coupant en deux , par exemple. La question s’est posée de la priorité à établir dans l
870 établir dans le tracé de ces routes : il y avait 48 paramètres, dont il fallait tenir compte : l’intensité du trafic, le
871 e de procédés techniques comme les ordinateurs. 40. H. Brugmans et P. Duclos, Le Fédéralisme contemporain, Paris, 1963,
872 et P. Duclos, Le Fédéralisme contemporain, Paris, 1963, p. 151. z. Rougemont Denis de, « Pour une définition nouvelle du fé
873 litiques et comptes rendus de ses séances, Paris, 1969, p. 141-153. aa. Discours prononcé lors de la séance du 10 mars 1969.
874 -153. aa. Discours prononcé lors de la séance du 10 mars 1969. ab. Pierre Duclos écrivait en 1962 dans son excellent ouv
875 a. Discours prononcé lors de la séance du 10 mars 1969. ab. Pierre Duclos écrivait en 1962 dans son excellent ouvrage en col
876 e du 10 mars 1969. ab. Pierre Duclos écrivait en 1962 dans son excellent ouvrage en collaboration avec Henri Brugmans, Le F
24 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
877 ionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969 )ac ad La lecture des Nourritures terrestres à 16 ans m’a fait joue
878 )ac ad La lecture des Nourritures terrestres à 16 ans m’a fait jouer du violon comme jamais, mais ce n’était pas assez,
879 ps-là, je me serais sans doute évanoui d’émotion. Dix ans plus tard, le voici qui entre dans le petit bureau de la NRF  ;
880 ’autant plus exemplaire que les contestataires de 1968 ont la faiblesse insigne d’en faire fi. Mais il n’a pas créé l’image
881 faire fi. Mais il n’a pas créé l’image d’un ordre neuf — seule valable contestation, à mes yeux, du désordre établi. ac.
882 es terrestres… », Revue neuchâteloise, Neuchâtel, 1969, p. 9-10. ad. Réponse au questionnaire suivant sur l’influence d’Andr
883 ionnaire suivant sur l’influence d’André Gide : «  1. a) Dans quelle mesure l’œuvre et la pensée de Gide vous ont-elles inf
884 sa pensée qui vous paraissent les plus actuels ? 2. Gide fut de son temps un grand contestateur ; vous semble-t-il garder
25 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
885 souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] ( 1969 )af La lecture après plus d’un siècle d’Un Souvenir de Solférino a
886 [préface] (1969)af La lecture après plus d’un siècle d’Un Souvenir de Solférino a quelque chose de bien déconcertant pour
887 à grand renfort de beaux noms de la noblesse des trois pays aux prises, et d’épithètes strictement conventionnelles : les of
888 x n’a d’égale que « le sang-froid admirable » des deux empereurs, et l’énergie de leurs troupes est bien sûr « indomptable »
889 mps qu’on ne l’a pas vue. Dulce bellum inexpertis 41, fameux titre d’Érasme, pourrait convenir ici. Mais alors, au-delà de
890 vergent des colonnes interminables de blessés des trois armées. On les entasse par milliers dans les églises, le cloître et l
891 s de blessés des trois armées. On les entasse par milliers dans les églises, le cloître et la caserne, les maisons et les places
892 reste enclavé dans les muscles de l’aisselle. Des centaines agonisent en silence, ou hurlent. La figure noire de mouches qui s’a
893 cours, bientôt suivi par un petit groupe formé de deux touristes anglais de passage, d’un vieil officier de marine, d’un abb
894 iglione, il se décide à rassembler ses souvenirs, trois ans plus tard, et il se borne à suggérer, dans une note, que si ces p
895 ieuse. On ne saurait être, enfin, plus efficace : quatre ans après Solférino, un an après la parution hors commerce du Souveni
896 rrières du champ de bataille le plus meurtrier du siècle depuis Waterloo : il n’a qu’une seule idée en tête, qui est d’approch
897 iennent l’empereur. Notre jeune bourgeois suisse, 31 ans, se résignera donc à l’attendre à Castiglione. On sait la suite,
898 ur prix d’une gloire presque toujours secrète. En 1864, la Première Convention de Genève est signée par douze États qui, à le
899 , la Première Convention de Genève est signée par douze États qui, à leur tour, fondent des sociétés nationales de secours en
900 ciétés nationales de secours en cas de guerre. En 1867, après trois ans de succès de sa vocation, Dunant subit une faillite t
901 nales de secours en cas de guerre. En 1867, après trois ans de succès de sa vocation, Dunant subit une faillite totale sur le
902 sa démission. Et commence pour lui une période de vingt ans de réprobation sociale, d’exil, d’obscurité et de famine. Un jour
903 s sont trouées, il teint à l’encre ses talons. En 1887, une espèce de vagabond sans bagage échoue dans un village du canton d
904 n. Il y vivra obscurément dans la misère, pendant huit ans, jusqu’au jour où un jeune journaliste, Georg Baumberger, découvr
905  ! » Il va le voir à l’hôpital de Heiden, chambre 12, réussit à le faire parler, et publie sur lui un article qui, bientôt
906 Allemagne organise une souscription en sa faveur. Mille médecins russes réunis en congrès lui décernent le prix de Moscou, « 
907 r prix Nobel de la paix qui vient le couronner en 190142. Chargé d’honneurs dans sa retraite morose, comme il l’avait été d’opp
908 avenir prochain du monde, le reclus de la chambre 12 du petit hôpital de Heiden meurt enfin le 30 octobre 1910 — tout près
909 mbre 12 du petit hôpital de Heiden meurt enfin le 30 octobre 1910 — tout près de la vraie fin de ce xixe siècle qui a com
910 petit hôpital de Heiden meurt enfin le 30 octobre 1910 — tout près de la vraie fin de ce xixe siècle qui a commencé au soir
911 a Charité sur les champs de bataille, qui date de 1864, marque la transition entre l’attitude initiale d’Un Souvenir et final
912 étape décisive dans cette évolution : le texte de 1872 sur la question des francs-tireurs : Héros ou bandits ? Un code de l
913 ur de la première Convention de Genève, signée en 1864  ! Encore que Dunant n’en tire d’autres conclusions que la nécessité d
914 des relations entre la Croix-Rouge et la guerre. Vingt ans plus tard, dans sa retraite, loin de l’action que d’autres poursu
915 re dans l’ère moderne, qu’il écrit vers la fin du siècle dernier. Il est difficile aujourd’hui de ne pas voir les liens nécess
916 iberté d’esprit pour distinguer, aux alentours de 1900, que les facteurs principaux de la guerre qui se préparait étaient les
917 e plus puissant des potentats… » Elle a changé en trois générations l’esprit de bien des peuples. « Si, en s’unissant, elle s
918 le et respectable moralité ». (Il a fallu plus de soixante ans pour que l’Europe commence à le soupçonner…)45 Enfin la science
919 e ans pour que l’Europe commence à le soupçonner…) 45 Enfin la science et la technique nationalisées : Le « caporalisme s
920 aît, ils courent vers le réveil tragique de l’été 1914, aboutissement normal, sinon fatal, de tout le système stato-nationali
921 u contre le désastre où devaient s’abîmer tant de millions de jeunes hommes, tant de richesses et la puissance européenne, et le
922 fait en outre plus de bien qu’aucun homme de son siècle ou du nôtre. 41. « La guerre est agréable pour ceux qui ne l’ont pa
923 bien qu’aucun homme de son siècle ou du nôtre. 41. « La guerre est agréable pour ceux qui ne l’ont pas faite » ou mieux 
924 eux : « Pour les civils, la guerre est belle ! » 42. Sur la biographie de Dunant, consultez l’excellente notice de Pierre
925 prix Nobel de la paix (Fratelli Fabri Editori). 43. BPU Ms fr. 4556. 44. Fragment intitulé L’armée est une école, dit-on
926 la paix (Fratelli Fabri Editori). 43. BPU Ms fr. 4556. 44. Fragment intitulé L’armée est une école, dit-on ! 45. Dunant av
927 (Fratelli Fabri Editori). 43. BPU Ms fr. 4556. 44. Fragment intitulé L’armée est une école, dit-on ! 45. Dunant avait p
928 ragment intitulé L’armée est une école, dit-on ! 45. Dunant avait publié, en 1859, un volume intitulé la Régence de Tunis
929 une école, dit-on ! 45. Dunant avait publié, en 1859, un volume intitulé la Régence de Tunis dans lequel il témoigne d’un r
930 n souvenir de Solférino, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1969, p. VII-XXII.
26 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
931 Toujours disponible ( 1969 )ae Comme il m’arrive pour la plupart de ceux avec qui j’ai longtem
932 dais la Ligue du Gothard avec Theo Spoerri en mai 1940, et Hans Oprecht fondait l’automne suivant un mouvement rival (à ce qu
933 moderne du cabinet de travail étiré sur plusieurs centaines de kilomètres — mais aussi dans diverses capitales d’Europe ou autres
934 la suivante : « Développons en commun ce qui est neuf  ». Laissons de côté les héritages du passé dont l’unification prendra
935 . Bien avant d’avoir lu ces lignes, qui datent de 1968, nous avions adopté cette règle d’or, dès les débuts de l’activité du
936 ssociation européenne, qui groupe aujourd’hui les trente-deux plus grands festivals européens). Dans l’édition, la création et l’es
937 uté européenne des guildes et clubs du livre, dès 1951. Elle devait grouper au cours des années suivantes jusqu’à neuf guilde
938 ait grouper au cours des années suivantes jusqu’à neuf guildes totalisant plusieurs centaines de milliers de lecteurs, en se
939 ivantes jusqu’à neuf guildes totalisant plusieurs centaines de milliers de lecteurs, en sept pays. Elle créa un Prix européen des
940 ’à neuf guildes totalisant plusieurs centaines de milliers de lecteurs, en sept pays. Elle créa un Prix européen destiné à lance
941 terwegs zur sozialen Demokratie : Festschrift zum 75. Geburtstag von Hans Oprecht, Zurich, Europa Verlag, 1969, p. 237-239.
942 burtstag von Hans Oprecht, Zurich, Europa Verlag, 1969, p. 237-239.
27 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
943 faut donner aux gens le goût des belles choses » ( 15 février 1969)ai aj Vous avez écrit : « N’habitez pas les villes »
944 aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969 )ai aj Vous avez écrit : « N’habitez pas les villes » et peut-être
945 e deux-mille logements seront construits dans les cinq années à venir ? Il est heureux qu’une enquête telle que la vôtre le
946 ns le goût des belles choses », Le Progrès, Lyon, 15 février 1969, p. 5. aj. Propos recueillis par Roger Anselme et intro
947 des belles choses », Le Progrès, Lyon, 15 février 1969, p. 5. aj. Propos recueillis par Roger Anselme et introduits par le c
948 grand écrivain Denis de Rougemont. Depuis plus de vingt ans, il a choisi de vivre dans la “Maison des Bois“, demeure simple e
28 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
949 ésistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969 )ak I. Les objections courantes Depuis 1963, date du premier e
950 ntales à l’Europe des régions (avril 1969)ak I . Les objections courantes Depuis 1963, date du premier essai quelq
951 969)ak I. Les objections courantes Depuis 1963, date du premier essai quelque peu développé dans lequel — revenant d’
952 enant d’ailleurs aux positions de l’Ordre nouveau trente ans plus tôt — je préconisais une organisation fédérale de l’Europe b
953 ais d’un ensemble de réflexes conditionnés par un siècle et demi d’éducation stato-nationaliste gratuite et obligatoire : unif
954 sacralisation des bornes-frontières. Distinguons quatre groupes parmi les « difficultés » que l’on oppose au concept de régio
955 ncipés et économiquement arriérés. (Z. Brzezinski) 48 (Principes d’une réponse : Les hypothèses prospectives, formées par
956 jà pas assez difficile de faire l’Europe avec les Six , et d’ajouter les Sept aux Six ! Vous risquez de tout saboter en comp
957 de faire l’Europe avec les Six, et d’ajouter les Sept aux Six ! Vous risquez de tout saboter en compliquant le problème ave
958 l’Europe avec les Six, et d’ajouter les Sept aux Six  ! Vous risquez de tout saboter en compliquant le problème avec votre
959 ope, la Suisse, a été conçu, formé et accouché en neuf mois exactement, du 17 février au 16 novembre 1848, et il est entré e
960 çu, formé et accouché en neuf mois exactement, du 17 février au 16 novembre 1848, et il est entré en vigueur à cette derni
961 ccouché en neuf mois exactement, du 17 février au 16 novembre 1848, et il est entré en vigueur à cette dernière date sans
962 euf mois exactement, du 17 février au 16 novembre 1848, et il est entré en vigueur à cette dernière date sans la moindre mesu
963 sition. (Suppression instantanée des péages entre vingt-cinq États et installation d’un cordon douanier commun, par exemple.) Il n
964 à peu près égales ? La région de Paris, avec ses 9 ou 10 millions d’habitants, est plus petite que le Limousin, qui n’a
965 u près égales ? La région de Paris, avec ses 9 ou 10 millions d’habitants, est plus petite que le Limousin, qui n’a que 0,
966 rès égales ? La région de Paris, avec ses 9 ou 10 millions d’habitants, est plus petite que le Limousin, qui n’a que 0,7 million
967 nts, est plus petite que le Limousin, qui n’a que 0,7 million d’habitants. Ça ne se tient pas ! La Bretagne n’est pas une e
968 est plus petite que le Limousin, qui n’a que 0,7 million d’habitants. Ça ne se tient pas ! La Bretagne n’est pas une entité éc
969 e d’arguments que l’on va tenter d’analyser.) II . Que la région ne doit pas être conçue comme un État-notion en réduct
970 gions, proviennent du « modèle » que l’École (aux trois degrés) a imposé depuis un siècle au moins. L’homme d’aujourd’hui, fo
971 que l’École (aux trois degrés) a imposé depuis un siècle au moins. L’homme d’aujourd’hui, formé par les manuels, croit, sans l
972 r du Xe millénaire avant notre ère). Au cours des siècles de l’histoire moderne, ce sont les guerres qui ont servi de prétexte
973 ent restaurée par la simple division d’un pays en vingt et une régions, par exemple, plutôt qu’en quatre-vingt-onze départeme
974 n vingt et une régions, par exemple, plutôt qu’en quatre-vingt-onze départements. La région en tant qu’État-nation réduit — c’est-à-dire
975 civiques. Elle ne serait à aucun titre un modèle neuf de relations humaines et de structure du pouvoir. Elle ne représenter
976 aisse froids, en tant que fédéralistes intégraux. II n’en reste pas moins probable qu’elle va constituer le premier stade,
977 dont, je le répète, nul de nous n’est indemne. III . De la pluralité des allégeances Comment échapper aux réflexes uni
978 échapper aux réflexes unitaires conditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse
979 s unitaires conditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à
980 ous les garde-à-vous et saluts au drapeau, et par deux guerres mondiales des plus réussies (trente-huit-millions de morts en
981 s plus réussies (trente-huit-millions de morts en deux séances, l’une de quatre ans, la seconde de cinq), sans compter la pa
982 -huit-millions de morts en deux séances, l’une de quatre ans, la seconde de cinq), sans compter la paresse naturelle de notre
983 deux séances, l’une de quatre ans, la seconde de cinq ), sans compter la paresse naturelle de notre esprit, qui cherche en t
984 tion ou de recyclage qui va nous prendre au moins douze ans, si nous commençons tout de suite. Il nous faut apprendre à pense
985 niversité, par exemple), il nous faut apprendre : à déterminer les éléments de base ou modules praticables en ce domain
986 rches) et les moyens requis pour les constituer ; à chercher le niveau de décision correspondant aux dimensions de la t
987 al, régional, national, continental ou mondial) ; à admettre une pluralité d’appartenance ou d’allégeances, conforme à
988 is : la francophonie européenne, c’est-à-dire les deux tiers de la France actuelle, la Wallonie, le Val d’Aoste et la Suisse
989 et qui le seront, demain, par l’État régional. IV . Vers une formule fédéraliste de l’État Dans une page essentielle
990 n cabinet : Ce n’est pas seulement entre sept ou huit élus […] que doit être partagé le gouvernement d’un pays, c’est entre
991 e fédérations (Europe). Il faut aller plus loin. Les pouvoirs politiques peuvent très bien adopter la structure proudh
992 ues, ni des institutions sociales et culturelles. Les modules ou unités de base politiques et leurs structures ne sont
993 acile de visualiser l’appartenance d’un élément à deux ensembles (dans mon cas : « Suisse » et « francophonie »), mais si l’
994 isse » et « francophonie »), mais si l’on passe à trois ou quatre ensembles, c’est difficile ; au-delà, irréalisable. Et pour
995 « francophonie »), mais si l’on passe à trois ou quatre ensembles, c’est difficile ; au-delà, irréalisable. Et pourtant facil
996 le plus simple. La Regio basiliensis s’étend sur trois pays : Bâle et son hinterland en Suisse, le Haut-Rhin en France, et L
997 ontinuer à se rattacher politiquement à l’une des trois nations dont la Regio est le carrefour ou l’intersection50. La résist
998 ont le saint patron fut « le Petit Caporal ».) V. Un programme d’études Le champ d’études régionaliste, que ces quel
999 te italienne, ou de la peau de vache ibérique… 47. « Orientations vers une Europe fédérale », Bulletin SEDEIS-Futuribles
1000 Europe fédérale », Bulletin SEDEIS-Futuribles, n°  853, 10 mai 1963, p. 5-34. Voir aussi : « Vers le fédéralisme », n° 34, 19
1001 e fédérale », Bulletin SEDEIS-Futuribles, n° 853, 10 mai 1963, p. 5-34. Voir aussi : « Vers le fédéralisme », n° 34, 1934
1002 ale », Bulletin SEDEIS-Futuribles, n° 853, 10 mai 1963, p. 5-34. Voir aussi : « Vers le fédéralisme », n° 34, 1934 et « Préci
1003 p. 5-34. Voir aussi : « Vers le fédéralisme », n°  34, 1934 et « Précis Ordre nouveau », n° 34, 1936, de la revue L’Ordre n
1004 -34. Voir aussi : « Vers le fédéralisme », n° 34, 1934 et « Précis Ordre nouveau », n° 34, 1936, de la revue L’Ordre nouvea
1005 me », n° 34, 1934 et « Précis Ordre nouveau », n°  34, 1936, de la revue L’Ordre nouveau  ; et mon Journal d’une époque ,
1006 , n° 34, 1934 et « Précis Ordre nouveau », n° 34, 1936, de la revue L’Ordre nouveau  ; et mon Journal d’une époque , 1968,
1007 L’Ordre nouveau  ; et mon Journal d’une époque , 1968, p. 107, note 1. 48. Mais quand Malraux dit que la nation est le phén
1008 et mon Journal d’une époque , 1968, p. 107, note 1. 48. Mais quand Malraux dit que la nation est le phénomène dominant d
1009 on Journal d’une époque , 1968, p. 107, note 1. 48. Mais quand Malraux dit que la nation est le phénomène dominant du xxe
1010 doute qu’il pense à autre chose qu’à la France… 49. P.-J. Proudhon, Du principe fédératif, Paris, 1863, p. 82. 50. Louis
1011 49. P.-J. Proudhon, Du principe fédératif, Paris, 1863, p. 82. 50. Louis Armand propose le terme de « régions carrefours ».
1012 dhon, Du principe fédératif, Paris, 1863, p. 82. 50. Louis Armand propose le terme de « régions carrefours ». 51. Il est
1013 mand propose le terme de « régions carrefours ». 51. Il est certain que le Marché commun ne cessera d’être menacé par les
1014 des régions », L’Europe en formation, Nice, avril 1969, p. 3-6.
29 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
1015 Le mariage est à réinventer ( 14 avril 1969)al am Le remariage, ce n’est pas seulement « le triomph
1016 Le mariage est à réinventer (14 avril 1969 )al am Le remariage, ce n’est pas seulement « le triomphe de l’espé
1017 elui de la maturité sur la jeunesse (voir Elle n°  1215 ) : les hommes se marient en moyenne à 25 ans la première fois et à 41
1018 lle n° 1215) : les hommes se marient en moyenne à 25 ans la première fois et à 41 ans la deuxième, les femmes à 22 ans et
1019 marient en moyenne à 25 ans la première fois et à 41 ans la deuxième, les femmes à 22 ans et à 38 ans. À 41 ans et à 38 an
1020 emière fois et à 41 ans la deuxième, les femmes à 22 ans et à 38 ans. À 41 ans et à 38 ans, on a généralement quelques sou
1021 et à 41 ans la deuxième, les femmes à 22 ans et à 38 ans. À 41 ans et à 38 ans, on a généralement quelques souvenirs, quel
1022 s la deuxième, les femmes à 22 ans et à 38 ans. À 41 ans et à 38 ans, on a généralement quelques souvenirs, quelques cheve
1023 e, les femmes à 22 ans et à 38 ans. À 41 ans et à 38 ans, on a généralement quelques souvenirs, quelques cheveux blancs et
1024 premier lit : ça pose des problèmes (voir Elle n°  1216 ) mais on ne fait pas pour autant un remariage de « raison », de conso
1025 ur physique tels qu’on ne les soupçonnait guère à 20 ans, tels qu’on espère les connaître longtemps. Amours, délices et ma
1026 du premier coup. Mais faut-il vraiment se marier deux fois ? Denis de Rougemont a accepté de faire pour vous le tour de ce
1027 xpliqué l’amour et le couple, il est aussi depuis seize ans le (deuxième) mari de Nanik et il forme avec sa (seconde) femme l
1028 re des foyers détruits par le divorce équivaut en 1968 au nombre des foyers détruits il y a cinquante ans par la mort de l’u
1029 vaut en 1968 au nombre des foyers détruits il y a cinquante ans par la mort de l’un des conjoints. Il y a la mobilité actuelle su
1030 oissante et on admet avoir d’autres aspirations à 40 ans qu’à 20 ans. D’où la multiplication des déséquilibres dans un cou
1031 on admet avoir d’autres aspirations à 40 ans qu’à 20 ans. D’où la multiplication des déséquilibres dans un couple — le cas
1032 du mariage et la cellulite sont même devenues les deux mamelles de la presse féminine mais curieusement on n’en arrive jamai
1033 respondre à la réalité des êtres et de leur vie à deux  ! On tombe amoureux d’une image sans le savoir. Et l’on se trouve mar
1034 iments, plus on s’entête et plus on se dépêche. À 20 ans, il est classique de se marier en claquant la porte. Mais la caus
1035 plement les circonstances réelles. L’ennemi n°  1 du mariage, c’est la passion Mais où est le roi Marc entre le garç
1036 . Il n’y a plus d’obstacle objectif : si l’un des deux est marié, il n’a qu’à divorcer et tout s’arrange. Aussi n’est-ce pas
1037 t né avec « Tristan et Iseut » et que, depuis des siècles , nous vivons sous l’emprise de ce mythe dégénéré en romans, opéras, p
1038 invention récente. Or la crise du mariage n’a pas six siècles. Quel rapport y a-t-il entre l’un et l’autre ? C’est qu’autre
1039 ntion récente. Or la crise du mariage n’a pas six siècles . Quel rapport y a-t-il entre l’un et l’autre ? C’est qu’autrefois on
1040 l’expérience n’a pas été comprise, on se remarie trois fois, quatre fois, cinq fois, ce sont les cas désespérés. Mais le cas
1041 e n’a pas été comprise, on se remarie trois fois, quatre fois, cinq fois, ce sont les cas désespérés. Mais le cas intéressant,
1042 comprise, on se remarie trois fois, quatre fois, cinq fois, ce sont les cas désespérés. Mais le cas intéressant, et heureus
1043 spéciales à un deuxième mariage ? Oui, il y en a deux , qui tiennent, elles aussi, à ses motivations. La peur de la solitude
1044 i qui précède dans les revues la sortie du numéro 1, le premier numéro officiel. Ce type d’expérience se répand de plus en
1045 e promenade d’une heure, on traîne la patte après trois quarts d’heure. Quand nous pensions que nous aurions 20 à 30 km à cou
1046 rts d’heure. Quand nous pensions que nous aurions 20 à 30 km à couvrir, nous commencions à être fatigués au bout de 10 à 1
1047 ’heure. Quand nous pensions que nous aurions 20 à 30 km à couvrir, nous commencions à être fatigués au bout de 10 à 12 kil
1048 vrir, nous commencions à être fatigués au bout de 10 à 12 kilomètres. Mais quand nous avons su que cette fois-ci c’était s
1049 nous commencions à être fatigués au bout de 10 à 12 kilomètres. Mais quand nous avons su que cette fois-ci c’était sérieu
1050 rieux, que nous partions pour la marche finale de 140 km, nous n’avons ressenti aucune fatigue pendant les 20 premiers kilo
1051 nous n’avons ressenti aucune fatigue pendant les 20 premiers kilomètres. Le corps s’était disposé pour le long effort, la
1052 ’avez pas fait lors du premier coup une marche de 140 km ? C’est pourquoi le mariage-maquette peut être considéré comme une
1053 à qui ne laissait pas prévoir autre chose que les quatre ou cinq échecs qui ont suivi. Donc le mariage-maquette donne une idée
1054 aissait pas prévoir autre chose que les quatre ou cinq échecs qui ont suivi. Donc le mariage-maquette donne une idée de ce q
1055 être intensément désespéré à cause de lui pendant huit jours, la crise du mariage sera résolue en principe et la majorité de
1056 mariage c’est une œuvre d’art, une construction à deux et comme toute création il a ses difficultés. Il faut sans cesse comp
1057 ur en chacun de nous. Je sais bien que depuis des siècles , la fidélité nous est présentée comme une sorte de devoir sinistre, u
1058 tien] Le mariage est à réinventer », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par
1059 mariage est à réinventer », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berth
1060 réinventer », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et intro
1061 nventer », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et introduit
1062 ter », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et introduits pa
1063 », Elle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et introduits par le
1064 lle, Paris, 14 avril 1969, p. 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et introduits par le chapea
1065 l’ont lu sont mieux armés pour réussir leur vie à deux —, vous explique comment les problèmes du deuxième mariage éclairent
30 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
1066 la contestation, les hippies et… le fédéralisme ( 27 septembre 1969)an ao Denis de Rougemont, aux yeux du grand public,
1067 ion, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969 )an ao Denis de Rougemont, aux yeux du grand public, c’est l’auteur
1068 r depuis la fin de la guerre, c’est-à-dire depuis 1946. On s’étonnera alors moins d’apprendre qu’après avoir reçu, en 1963, l
1069 a alors moins d’apprendre qu’après avoir reçu, en 1963, le Grand Prix littéraire de Monaco, qui couronnait de façon éclatante
1070 nous rappelle utilement cette autre thèse chère à M de Rougemont : celle du fédéralisme. Il l’a non seulement défendue pa
1071 la culture, qu’il a fondé et qu’il dirige depuis 1949. Si à ses nombreux titres on ajoutait celui qu’il s’apprête à recevoir
1072 autour desquels se meut la pensée et l’action de M de Rougemont. Le personnalisme « Mais qui est donc M Denis de Ro
1073 gemont. Le personnalisme « Mais qui est donc M Denis de Rougemont ? », se demandait-on au lendemain de l’attribution
1074 rit sur le fédéralisme. Il n’y a jamais eu en moi deux activités distinctes, mais au contraire osmose complète entre mon act
1075 onomie locale et de l’union, ceci au bénéfice des deux , naturellement. Je me réfère toujours, poursuit-il, aux définitions d
1076 concile de Chalcédoine dit, en substance, que les deux natures, l’homme et Dieu, dans le Christ sont simultanément présentes
1077 dans le fédéralisme. Aussi chaque fois qu’il y a deux réalités contraires, mais qui sont bonnes l’une et l’autre, il ne fau
1078 ’empresser de s’en sortir en supprimant l’une des deux , ou en les mélangeant, ou encore en les subordonnant l’une à l’autre.
1079 à l’autre. Il faut, au contraire, œuvrer avec ces deux réalités. C’est là, nous fait-il remarquer, le fondement de ce que j’
1080 ance satisfaite des injustices établies ». Et là, deux dates cruciales marquent la biographie de M. de Rougemont. La premièr
1081 hie de M. de Rougemont. La première nous ramène à 1932. Denis de Rougemont a, alors, 26 ans. Il habite Paris. C’est là qu’il
1082 nous ramène à 1932. Denis de Rougemont a, alors, 26 ans. Il habite Paris. C’est là qu’il participera à la naissance de tr
1083 ris. C’est là qu’il participera à la naissance de trois revues : L’Ordre nouveau , au côté d’Arnaud Dandieu et Robert Aron,
1084 philosophes et des théologiens protestants. Mais, 1932 marque aussi la naissance du personnalisme à laquelle il devait parti
1085 mouvement personnaliste. Ce que nous appelions en 1932 la révolution personnaliste et communautaire, c’était quelque chose q
1086 la définition de la révolution que nous avions en 1932. Il s’agissait alors de substituer un nouvel ordre à ce que nous appel
1087 redevient possible. Mais jusqu’où cela ira-t-il ? M de Rougemont ne nous cache pas son pessimisme. Il ne pense pas que ce
1088 inir et à en propager l’idée de par le monde. Car 1946 marque cet autre tournant capital dans la vie de M de Rougemont. Aprè
1089 marque cet autre tournant capital dans la vie de M de Rougemont. Après six ans d’exil en Amérique, il retourne en Europe
1090 nant capital dans la vie de M de Rougemont. Après six ans d’exil en Amérique, il retourne en Europe, une Europe en paix cer
1091 patauger, pouvons-nous lire dans son Journal des deux mondes , parce que nos voisins se font la guerre, et s’ils la font, c
1092 re chose. Il consiste précisément à maintenir ces deux éléments en apparence contradictoires : l’union et l’autonomie ; l’un
1093 de la commune, par la recréation de communauté de 5 à 20 mille habitants qu’on appelle, en urbanisme moderne, des unités
1094 a commune, par la recréation de communauté de 5 à 20 mille habitants qu’on appelle, en urbanisme moderne, des unités d’hab
1095 ommune, par la recréation de communauté de 5 à 20 mille habitants qu’on appelle, en urbanisme moderne, des unités d’habitatio
1096 ue cette idée fédéraliste du monde soit utopique, M de Rougemont serait le premier à l’admettre. Mais « contre les risque
1097  ? » C’est la leçon en tout cas que nous rappelle M de Rougemont tout au long d’une œuvre qu’on découvre avec ravissement
1098 ippies et… le fédéralisme », Le Devoir, Montréal, 27 septembre 1969, p. 11. ao. Propos recueillis par Jean-Pierre Tadros.
1099 fédéralisme », Le Devoir, Montréal, 27 septembre 1969, p. 11. ao. Propos recueillis par Jean-Pierre Tadros.
31 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
1100 La révolution des meilleurs ( 4 octobre 1969)ap aq Comment faire une communauté humaine ? Ser
1101 La révolution des meilleurs (4 octobre 1969 )ap aq Comment faire une communauté humaine ? Serait-ce vous i
1102 esponsable dans la mesure où il est libre […] Les deux choses sont absolument liées. C’est une formule, d’ailleurs, que Sart
1103 ement, n’est-ce pas, que j’ai lancée en France en 1933, et qui forme les deux premiers chapitres de mon premier livre, publié
1104 e j’ai lancée en France en 1933, et qui forme les deux premiers chapitres de mon premier livre, publié à Paris en 1934… Est-
1105 chapitres de mon premier livre, publié à Paris en 1934 … Est-ce que le mot et la chose « engagement » ont encore aujourd’hui
1106 t presque fatal, parce que c’est un mot qui joint deux réalités contradictoires : la réalité des autonomies locales, personn
1107 garantir ces autonomies. Si vous voulez : il y a deux manières de concevoir la vie politique et la vie publique. Une vise à
1108 vous présidez, à Genève ? J’ai créé ce Centre en 1949-1950 comme la contrepartie, sur le plan de l’unification européenne, des e
1109 ne réunion des directeurs d’agences nucléaires de six pays, qui a donné lieu à la création du CERN — le Centre européen de
1110 érotique personnaliste, et qui m’a défié, il y a deux ans, de prouver que mon idée du mariage et de l’amour me conduit au f
1111 leurs, et ne dure que par les moyens. Il faut les deux , mais il ne faut pas donner tout l’avantage aux moyens : ça serait do
1112 révolution des meilleurs », La Presse, Montréal, 4 octobre 1969, p. 31. aq. Propos recueillis par Jean-Paul Brousseau e
1113 n des meilleurs », La Presse, Montréal, 4 octobre 1969, p. 31. aq. Propos recueillis par Jean-Paul Brousseau et introduits p
1114 te : « Parce qu’il est né à Neuchâtel (Suisse) en 1906, Denis de Rougemont a maintenant passé la soixantaine, c’est-à-dire qu
1115 tenant passé la soixantaine, c’est-à-dire qu’il a deux fois l’âge où l’on commence à être suspect pour les jeunes. Et pourta
1116 dre approfondir la conclusion de sa conférence du 25 septembre à l’Université McGill, on sent que la place qu’il accorde,