1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 e Portugal manuélin, ou le grand-duché de Weimar. C’est que l’ensemble suisse n’a jamais été défini par autre chose que par u
2 s, mais de régime politique, pendant des siècles. C’est ce système, ou pour mieux dire, cette pratique séculaire de l’union d
3 aliste égale sauvage, ou traître. Pour un Suisse, c’est Littré qui perd la face. Essayons d’expliquer ce qui peut l’être, en
4 me aussi leur santé, qui est celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains ca
5 , le seul « régime de coexistence » digne du nom. C’est aussi, et c’est même avant tout, une méthode de composition des valeu
6 me de coexistence » digne du nom. C’est aussi, et c’est même avant tout, une méthode de composition des valeurs diversifiées,
7 germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Bayreuth. C’est alors auprès des maîtres allemands que les premiers compositeurs de M
8 nce, la « nation » d’un musicien ou d’un peintre, c’est simplement l’école locale dans laquelle il s’est formé. D’où vient al
9 iron, en l’existence de « cultures nationales » ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient. Quand on dit que le
10 ur à la culture, je réponds donc sans hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
11 , et donc aussi à Genève, des études européennes, c’est parce que la question de l’union de l’Europe se trouve posée à cette
12 ur des Russes et de la charité des Américains » ? C’est à ce moment que naît, ou renaît en Europe le vieux rêve d’union du Co
13 , même restreinte à quelques pays pour commencer, c’est virtuellement modifier les conditions politiques de toute l’Europe. L
14 u’elle y débouche en pleine clarté. Au contraire, c’est à ce niveau que la discussion générale du problème dans la presse, le
15 ormation de l’opinion, mais peut-être surtout, et c’est plus grave, l’absence d’une vision claire et convaincante des solutio
16 ar un système d’alliances entre États souverains. C’est , de fait, la solution préconisée par les tenants de « l’Europe des pa
17 ation et de celle des alliances entre souverains, c’est la solution fédéraliste. Dans une Europe fédérée, les États ne seraie
18 fonctionnement dans les domaines les plus divers. C’est ainsi que M. Henri Schwamm, en économiste qui suit de très près l’évo
19 urs contemporains qui s’en déclarent les adeptes, c’est une attitude de pensée et une méthode de conduite, plus qu’une doctri
20 traduction française a paru en 1957). En France, c’est l’œuvre posthume de Proudhon, Du Principe fédératif, qui, en 1863 (l’
21 xie jacobine et l’étatisme triomphant. En Prusse, c’est Constantin Franz, conservateur subversif malgré lui, qui publie en 18
22 notre question après la Seconde Guerre mondiale — c’est le Fédéralisme contemporain, par Henri Brugmans et Pierre Duclos — le
23 aux réalisations que l’on sait dans notre temps. C’est donc une sorte de généalogie des grands desseins européens que nous a
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
24 quart de l’ère chrétienne : au xvie siècle. Mais c’est alors un « carré suisse » — cette formation guerrière qui dominait su
25 tant qu’entité ou système de valeurs spécifique ? C’est à ces deux questions que je vais tenter de répondre. ⁂ La Suisse n’ex
26 it leur petite patrie locale, s’ils la dépassent, c’est pour rejoindre immédiatement les grands courants continentaux ; parfo
27 rs fournit à la Suisse ses meilleures chances, et c’est elle qui, dans le cas de la Suisse — compartimentée à l’extrême, mais
28 er tout le xixe siècle. Cinquante ans plus tard, c’est à Bâle que s’allume un nouveau foyer : Bachofen inaugure par son Matr
29 e faculté — nourrira son génie bouleversant. Puis c’est le tour de Genève, une fois de plus, et de Zurich tôt après, d’où ray
30 ssage du Gothard, « Un pour tous, tous pour un », c’est moins un idéal qu’une vitale obligation de solidarité pratique. Quand
31 te en Suisse. Mais s’il a le goût de la grandeur, c’est à Rome qu’il ira terminer l’énorme dôme de Saint-Pierre comme Maderno
32 e Saint-Pierre comme Maderno et les deux Fontana, c’est aux États-Unis qu’il ira construire les plus grands ponts du monde co
33 s grands ponts du monde comme l’ingénieur Ammann, c’est en France ou en Inde qu’il trouvera des commandes pour bâtir une égli
34 âtir une église de Ronchamps ou une capitale — et c’est le cas de Le Corbusier, père de l’architecture moderne, puritain révo
35 ci primordial de l’efficacité transformatrice. Et c’est en cela qu’ils sont typiquement suisses. ⁂ Cependant, une série de gr
36 qu’il est important de savoir sur l’armée suisse, c’est que chacun de ses soldats garde son fusil et son équipement militaire
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
37 es, aime aussi leur santé et celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains ca
38 ique, le seul régime de coexistence digne du nom. C’est aussi, et c’est même avant tout, une méthode de composition des valeu
39 gime de coexistence digne du nom. C’est aussi, et c’est même avant tout, une méthode de composition des valeurs diversifiées,
40 germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Bayreuth. C’est alors auprès des maîtres allemands que les premiers compositeurs de M
41 nce, la « nation » d’un musicien ou d’un peintre, c’est simplement l’école locale dans laquelle il s’est formé. D’où vient al
42 iron, en l’existence de « cultures nationales » ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient. Quand on dit que le
43 ur à la culture, je réponds donc sans hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience
44 autarcique, inutile d’insister sur ce point. Mais c’est une autre erreur, inverse de la première, qui ne cessera de vous tent
45 en passant, qu’une parodie du vrai fédéralisme — c’est tout cela qui mérite aujourd’hui d’inquiéter les amis de la culture,
46 ujourd’hui d’inquiéter les amis de la culture, et c’est aussi tout cela qui menace dans ses sources notre vitalité fédéralist
47 s qui mettrait en danger nos « raisons d’être » ! C’est bien plutôt le fait de ne plus s’intéresser qu’au niveau de notre vie
5 1963, Articles divers (1963-1969). À propos de la culture européenne (avril 1963)
48 s noms. On nous les donne à la deuxième colonne : c’est le Centre européen de la culture et ses publications qui sont « l’exe
49 re auteur — non sans une évidente Schadenfreude — c’est indéniable. Il y a eu de tout en Europe, de la sottise aussi, autant
6 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
50 fer, en esprit tout au moins. Si nous sommes ici, c’est que nous savons que l’homme est un être doublement responsable : vis-
51 ension, le débat créateur, le dialogue permanent, c’est la personne. Voilà donc définis trois types humains, qui favorisent
52 e soldat politique sans liberté. Car la personne, c’est l’homme réel, et les deux autres ne sont que des déviations morbides,
53 an, se conditionnent et s’appellent l’un l’autre. C’est avec la poussière des individus civiquement irresponsables que les di
54 entions et créations en perpétuel renouvellement. C’est assez dire que le fédéralisme n’est pas une doctrine fixe, ni vraimen
55 toujours « mal compassées » comme dit Descartes. C’est un art de composer, quand il s’agit d’élaborer une constitution et de
56 on de 1848, base de notre État fédératif moderne. C’est pourquoi la Suisse ne verra jamais sans méfiance certains « grands »
57 rique à partir d’un centre ou d’un axe ; fédérer, c’est tout simplement arranger ensemble, composer ces réalités concrètes et
58 es, linguistiques, les traditions politiques ; et c’est les arranger selon leurs caractères particuliers, qu’il s’agit à la f
59 litarisme, lui aussi, supprime ce problème : mais c’est en supprimant les minorités qui le posaient. Il y a totalitarisme (au
60 stème quantitatif ; il y a fédéralisme partout où c’est la qualité qui prime. Par exemple : le totalitaire voit une injustice
61 ne minorité ait les mêmes droits qu’une majorité. C’est qu’à ses yeux la minorité ne représente qu’un chiffre, et le plus pet
62 à « tolérer » le cœur. Tout ce qu’on lui demande, c’est d’être un vrai poumon, d’être aussi poumon que possible, et, dans cet
63 rudences — est la condition même de nos libertés. C’est grâce à elle que nos fonctionnaires sont rappelés au concret, et que
64 tout ce qui dépasse. Mais ce qu’on écrase ainsi, c’est la vitalité d’un peuple. Une politique fédéraliste soucieuse de se mo
65 eu partout, et de toutes sortes de manières. Ici, c’est une entente économique, là c’est une parenté culturelle qui s’affirme
66 e manières. Ici, c’est une entente économique, là c’est une parenté culturelle qui s’affirme. Ici, ce sont deux églises de co
67 ucoup plus unie, en réalité, qu’elle ne le croit. C’est sur le plan de l’action gouvernementale que les oppositions et les ri
68 ’un match les capitaines des équipes en présence. C’est pourtant bien ce qu’avait tenté de faire la SDN, qui en est morte, et
69 imple à définir en quelques mots, en une formule. C’est qu’elle est d’un type organique plutôt que rationnel, et dialectique
70 totale autonomie en matière d’enseignement (comme c’est le cas aux États-Unis et en Suisse). Les éléments fondamentaux de cul
71 hysiques et psychiques, personnelles et sociales, c’est leur esprit d’abord qui en est le vrai responsable. Le mécanisme quel
72 qui la traduise. En bonne méthode personnaliste, c’est d’une vision des Buts qu’il faut partir : car elle seule permettra d’
73 faut-il exiger des États qu’ils y renoncent ? Si c’est une condition sine qua non, y a-t-il une chance quelconque qu’on l’ob
74 entent ou s’en inquiètent, aux environs de 1963 : c’est qu’il est plus nouveau que celui des souverainetés, et qu’il est même
75 es limites administratives et d’état civil, comme c’est le cas entre les cantons suisses depuis 1848 — d’autant mieux se mani
76 es » prouvant leur droit à une autonomie de fait. C’est ici que l’exemple de la Suisse cesse de nous servir de modèle, du moi
77 rées ni avec d’autres États membres ni au-dehors, c’est la fédération qui assure la représentation diplomatique de l’Europe e
78 permis le rapprochement des peuples de l’Europe.) C’est pourquoi la fédération européenne a solennellement proclamé qu’elle r
79 et devoirs ne sont pas délégués à la fédération. C’est en matière d’éducation et de culture, notamment, que les États conser
80 guère plus de consistance que les ténèbres — mais c’est que les partisans officiels de l’union paraissent encore bien peu har
81 e saurait vouloir une fin qu’il distingue mal. Et c’est pourquoi, dans le domaine qui nous occupe, la prévision est une actio
82 r qu’on le rejoigne. Dans ce sens, voir l’avenir, c’est aussi le créer. J’ai tenté d’éclairer notre avenir fédéral, avec un p
7 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
83 vorces a quand même doublé depuis cinquante ans ? C’est que cette crise a des causes nombreuses et complexes. Les unes sont l
84 dent, il y a une cause essentielle et séculaire : c’est que tous les adolescents sont élevés dans l’idée du mariage (normal,
85 ion sont-ils incompatibles ? Parce que le mariage c’est la coexistence pacifique, la proximité quotidienne, l’accoutumance, e
86 re. Cette passion tant espérée, neuf fois sur dix c’est donc l’adultère. Cet amour-passion est sans doute aussi vieux que le
87 , ou deux lopins de terre qu’on mettait ensemble. C’est au xiie siècle qu’est né l’amour moderne : c’est la « cortezia », l’
88 C’est au xiie siècle qu’est né l’amour moderne : c’est la « cortezia », l’amour courtois chanté par les troubadours. Ce sont
89 pressions, la forme de l’amour courtois. Le fond, c’est une hérésie chrétienne d’origine orientale, l’hérésie cathare, qui l’
90 pourquoi n’a-t-elle fait fortune qu’en Occident ? C’est que la passion ne s’approfondit et ne dégage ses énergies qu’à la mes
91 à la mesure des résistances qu’elle rencontre. Et c’est l’Europe catholique et nordique qui devait offrir les résistances les
92 arabe et latine. Dans la poésie des troubadours, c’est l’éloge de la chasteté, les lois d’amour strictement codifiées, la re
93 naturel de s’exalter, de devenir une passion. Et c’est le roman de Tristan et Iseut qui restera le prototype éternel de l’am
94 e préférence pour le malheur, l’amour impossible, c’est le mythe européen de l’adultère. Qu’est-ce qu’un mythe ? Un mythe c’e
95 n de l’adultère. Qu’est-ce qu’un mythe ? Un mythe c’est une histoire simple et frappante résumant un nombre infini de situati
96 du fouillis des apparences quotidiennes. Tristan, c’est un « type » de relations de l’homme et de la femme dans un groupe his
97 uste le roman de Tristan et la crise du mariage ? C’est que finalement notre crise du mariage n’est rien de moins que le conf
98 es et familiales, perdant du terrain chaque jour, c’est donc sur les débris d’un mythe qu’est édifié notre moderne mariage d’
99 un contre lequel il se brisera presque toujours : c’est la durée. Et notre culte de la beauté-standard imposé par le cinéma e
100 encore aimer Iseut une fois épousée ? Car Iseut, c’est toujours l’étrangère, c’est la femme dont on est séparé : on la perd
101 épousée ? Car Iseut, c’est toujours l’étrangère, c’est la femme dont on est séparé : on la perd en la possédant. Alors comme
102 mari (ou une femme) pour toute la vie, finalement c’est parier. Et il serait beaucoup plus conforme à l’essence du mariage d’
103 plus une espèce de conservatisme, de conformisme, c’est un parti pris. Cette fidélité-décision représentera pour beaucoup un
104 ut-on en attendre ? Son but n’est pas le bonheur, c’est la volonté de faire une œuvre. Dans la plus humble, la plus déshérité
105 ui serait une preuve d’indigence et non d’amour). C’est vouloir le bien de l’autre et agir pour ce bien. L’amour de Tristan e
106 en. L’amour de Tristan et d’Iseut, et la passion, c’est l’angoisse d’être deux. L’amour dans le mariage c’est alors la fin de
107 t l’angoisse d’être deux. L’amour dans le mariage c’est alors la fin de l’angoisse, c’est l’acceptation de l’autre : une vie
108 dans le mariage c’est alors la fin de l’angoisse, c’est l’acceptation de l’autre : une vie qui m’est alliée pour toute la vie
109 alité » ! En résumé, la grande menace du mariage, c’est la passion. Que le mythe de Tristan, origine de tous nos malheurs, so
110 ue la passion est l’ennemie jurée du mariage mais c’est elle aussi qui le défie, l’anime, l’oblige à redevenir un choix vital
111 x vital et non pas une routine subie : la passion c’est le secret du mariage vivant. Mon but n’est pas de condamner la passio
8 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
112 essor remarquable de l’édition dite « de poche ». C’est un excellent moyen de développement culturel. Aux États-Unis, par exe
9 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
113 gagent de la tutelle des grands dynastes voisins, c’est à cause de leur position particulière de grand-garde du col du Gothar
114 articulière de grand-garde du col du Gothard ; et c’est l’empereur qui leur accorde ces franchises, dans les intérêts de l’Em
115 e, de cette première Europe dont elles sont nées, c’est parce que l’Empire lui-même se dénature, se dissout en États souverai
116 urope ne seront rétablies que par cette union-là. C’est comme « citoyen de Genève » que Rousseau signe ses fameux exposés cri
117 on… et subordination au corps de la république ». C’est une Europe intégralement fédéraliste qu’il préconise, et son module (
118 prit d’hégémonie et de centralisme national, mais c’est lui qui rédige, pendant les Cent-Jours, le projet de fédération europ
119 hera, en 1848, à l’échelle suisse : « La variété, c’est de l’organisation : l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’e
120 variété, c’est de l’organisation : l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’est la vie : l’uniformité, c’est la mort.
121 n : l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’est la vie : l’uniformité, c’est la mort. » Au même moment, la Sainte-All
122 canisme. La variété, c’est la vie : l’uniformité, c’est la mort. » Au même moment, la Sainte-Alliance des rois donne une base
123 aliste, européenne, de l’union dans la diversité. C’est en Suisse que Mazzini publie en 1836 le manifeste et les journaux de
124 haut degré un caractère très international », et c’est ce type d’union pluraliste, antiunitaire, authentiquement fédéraliste
125 pe à venir puissent tenir compte. Au xxe siècle, c’est encore en Suisse, dans les années 1930, que le premier mouvement de m
126 stes européens voit le jour : l’Europa-Union ; et c’est lui qui convoque la première rencontre internationale au lendemain de
127 épart de l’action politique européenne. En effet, c’est au cours du congrès de Montreux que germe l’idée de réunir des états
128 choix dans toute anthologie de l’idée européenne. C’est en Suisse que le fondateur du mouvement paneuropéen, le comte Coudenh
129 Coudenhove-Kalergi, établit son quartier général. C’est en Suisse que Churchill choisit de parler de l’Europe, et que la même
130 vement, du grand projet européen. Mais tout cela, c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’Europe », et ce sont quel
131 tie « dans les intérêts de l’Europe entière ». Or c’est l’union qui est aujourd’hui dans l’intérêt de tous les peuples de l’E
132 ope d’une part, et l’URSS ou la Chine de l’autre, c’est d’abord opérer un coup d’État contre notre statut présent de neutrali
133 tat contre notre statut présent de neutralité, et c’est absurde : car la Suisse fait partie de l’Europe, qu’elle le veuille o
134 se fera-t-elle ? Voilà qui dépend de nous aussi. C’est à nous de faire valoir dans les conseils qui élaborent l’Europe futur
135 endre en conserver les bénéfices pour nous seuls, c’est le plus sûr moyen de les perdre. Il n’est pas vrai, d’ailleurs, que l
136 Mais ce n’est pas le Marché commun qui les amène. C’est l’expansion de l’industrie suisse, aux destinées de laquelle le délég
137 lus qu’un tiers de la population totale. En 1963, c’est 10,5 %. On peut le déplorer, non le nier. On peut redouter que le con
138 auvegarder des « caractéristiques » déjà perdues, c’est probablement refuser au nom d’un mythe passéiste le seul moyen de sau
139 iste le seul moyen de sauver la Suisse réelle. Ou c’est courir à l’aventure certaine, au nom d’une prudence aveugle, et sous
140 tés s’ils proposent de renoncer à la neutralité : c’est devenu, dans la Suisse moderne, un crime de lèse-majesté. Personne n’
141 -majesté. Personne n’ose donc crier trop fort, et c’est peut-être mieux ainsi. Mais notre peuple comprend mal ce qui est en j
142 tralité, il tient à l’essence même de notre État. C’est notre création majeure. Il nous oblige. Et en son nom, nous nous devo
143 se trouve être la sienne, mais surtout parce que c’est la meilleure pour l’Europe. Or, si la Suisse ne la propose pas, qui l
144 rve » devant tout ce que d’autres proposent, mais c’est un plan d’union qui nous convienne et auquel nous puissions adhérer «
145 iscuter. Je rappelais au début de cet article que c’est pour une mission spéciale, la garde du Gothard dans les intérêts de l
10 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
146 péenne, pas de relais national pour leur culture. C’est ce qu’a très bien vu Lucien Febvre, excellent historien français cont
147 domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. » C’est ainsi que les Suisses ont donné à l’Europe plusieurs des plus grands
11 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
148 nt encore pour répondre, il scanda : « L’énergie, c’est quelque chose qui dort en chacun de vous et qu’il s’agit de réveiller
149 t présenté de manière à frapper nos imaginations. C’est pourquoi le colonel de P. nous laissait faire de sa « Grande course »
150 onstante se préparent pour une course de fond et, c’est ce qui définit, biologiquement et moralement, l’état de jeunesse. Res
151 temps devant eux des buts grands et lointains. Et c’est pourquoi le créateur vieillit moins que l’homme de la routine. Mais v
152 pour l’avenir — marquent un temps d’hésitation : c’est qu’on n’exige plus autant d’elles, et c’est vieillir. Il faudrait au
153 ion : c’est qu’on n’exige plus autant d’elles, et c’est vieillir. Il faudrait au contraire, à ce point, oser voir plus grand
154 paraît au novice plus facile que la montée, mais c’est aussi l’épreuve la plus dure pour le corps, constamment tenté de se l
12 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
155 ormer hardiment, illuminer el finalement sauver : c’est cela que la Nature attend de l’homme, une action qui la maîtrise et l
156 es, ou l’inverse, ce que l’on observe à coup sûr, c’est un parallélisme ou une interaction constante entre le progrès de nos
157 gtaine d’années. L’immense utilité de la bombe H, c’est en somme qu’elle n’est pas utilisable. Elle se trouve interdire de la
158 i permet à la paix de durer tant bien que mal, et c’est ce que l’on a baptisé l’équilibre de la terreur. La prodigieuse réuss
159 éologiques et démystifie les passions politiques. C’est donc bien à la technique, en dernière analyse, que nous devons ce blo
160 s, les matières fissiles une fois mis en commun — c’est en bon train de se faire — avec quoi se battrait-on, au bout de quelq
161 le reste du monde ? Ici, le tableau change à vue. C’est la technique née en Europe, dans le contexte spirituel et culturel qu
162 rds plus développées, en tout cas plus prospères. C’est la technique qui a fait voir l’Occident aux peuples de l’Afrique, du
163 ons, qui utilisent la technique comme instrument. C’est l’explosion des nationalismes en 1914 qui a déclenché la Première Gue
164 é la Deuxième Guerre mondiale, mais au contraire, c’est sa réalisation par Fermi et Oppenheimer qui a mis fin à cette guerre
165 le sans elle, mais si elle bénéficie des guerres, c’est elle aussi qui leur met fin, et aujourd’hui les freine ou même les bl
166 e sorte de bonheur objectif ? (horribile dictu !) C’est la dernière question que je voudrais non pas traiter, le temps me man
167 tie pour le prolétariat des villes industrielles. C’est de moins en moins vrai dans une époque où Paris, grâce aux trains, à
168 e de « besoins » qui auraient existé avant elles, c’est plutôt l’histoire de nos rêves. L’hypothèse si longtemps admise sur l
169 ériels que personne n’éprouvait avant elles, mais c’est généralement l’inverse qui s’est produit. Personne n’avait besoin d’a
170 encore — à part quelques rêveurs un peu bizarres. C’est du rêve de voler qu’est né l’avion, et du rêve de partir au hasard su
171 ue l’homme est devenu l’esclave de sa voiture, et c’est vrai dans ce sens que l’homme moyen croit qu’il ne pourrait plus se p
172 e cet objet, mais le fautif n’est pas la voiture, c’est la publicité, la mode, la vie sociale — c’est donc l’homme et non pas
173 re, c’est la publicité, la mode, la vie sociale — c’est donc l’homme et non pas la technique. Je voudrais observer au surplus
174 r les autoroutes. Si je veux être libre de rêver, c’est justement un train que je vais prendre. Dans mon wagon, je lis, je do
175 laxon me réveille brutalement, et si je m’endors, c’est pour toujours… Cet exemple, entre mille, nous fait voir l’ambiguïté,
176 venus les nôtres. Ainsi, qu’on le veuille ou non, c’est la technique elle-même qui nous oblige à reconsidérer d’une manière t
13 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
177 ne voit pas sur les cartes postales. On croit que c’est le pays le plus évident du monde, où tout est concerté, bien net et b
178 ’ont rien inventé à part la pendule à coucou mais c’est chez eux que l’on trouve la plus forte densité de prix Nobel des scie
179 e dernier mot. Passer du premier vers au second, c’est passer du cliché à l’utopie, et de la patrie d’un Guillaume Tell qui
180 icables ailleurs ? Le premier secret des Suisses, c’est la coopération. Non par idéalisme ou par philanthropie, mais par inté
181 ourg, qui essayaient d’en prendre le contrôle. Et c’est pourquoi le grand empereur Frédéric II conféra aux communes du Gothar
182 stre la formule de « l’union dans la diversité ». C’est mieux que cela : elle a fait son union précisément pour sauver ses di
183 style et de se gouverner à sa façon. Cela suffit, c’est l’essentiel, le reste est idéologie. Avec tout cela, je crois avoir p
14 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
184 és comme des fléchettes, et s’amusait beaucoup. «  C’est l’ambassadeur d’Espagne à Paris », me dit Robert de Traz, qui m’avait
185 insi faire le Bien ! — Non Madame, faire le bien, c’est l’affaire du Bon Dieu. Et de lui seul ! Tout ce que l’on peut demande
186 seul ! Tout ce que l’on peut demander d’un homme, c’est qu’il fasse le moins de mal possible. » (Ce que je trouvai, par-dever
187 res, qu’on élève des barrières infranchissables ! C’est le point de vue qu’il a voulu défendre quand il était ministre de l’É
188 a grande vertu eût été la fécondité. — Oh ! cela, c’est de vous, chère amie. Tout ce que j’ai dit, c’est que si Dieu était co
189 c’est de vous, chère amie. Tout ce que j’ai dit, c’est que si Dieu était conçu comme féminin, nous refuserions tous le pouvo
190 feel » et non “I think”. Si les Anglais pensent, c’est autrement que nous, c’est avec leur corps, avec leurs muscles, avec l
191 Si les Anglais pensent, c’est autrement que nous, c’est avec leur corps, avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, ma
192 vec leur cerveau. Et s’ils ont une tête, eh bien, c’est pour porter un chapeau ! » Bien peu d’hommes ont donné à la cause de
193 l’ai entendu, à Bombay, prétendre que l’Espagne, c’est l’Inde de l’Europe, ou que l’Inde est l’Espagne de l’Asie. C’était à
194 du monde entier occupent la scène derrière nous. C’est la séance de clôture du « Festival du xxe siècle » organisé par le C
195 rappelle qu’une révolution violente, après tout, c’est une maladie du corps social. Il fallait du courage pour lui dire : « 
15 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
196 nisation d’un régime d’union fédérale européenne. C’est Aristide Briand convaincu par Coudenhove, qui a lancé le projet dans
197 discours du 5 septembre de l’année précédente, et c’est le plus proche collaborateur du président du Conseil, Alexis Léger, q
198 veut dire le mot nation, au sens total et absolu. C’est dans la Résistance que se constitueront les nombreux groupes de fédér
199 sations. En dépit de succès économiques certains, c’est aussi l’ère de la rapide dégradation de l’idéal fédéraliste qui avait
200 était la seule sérieuse pour leurs grands-pères. C’est tout ce qu’on peut prévoir selon nos analystes, professeurs et commen
201 , je propose une explication tellement simple que c’est elle qui va choquer. Je suis parvenu à la conviction que les hommes d
202 rd’hui s’occupent avec plus de passion en Europe. C’est qu’en effet il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que nous vo
203 r le cadastre, l’état civil et la gendarmerie. Et c’est sur ces régions, Messieurs, que nous bâtirons l’Europe, non sur les c
204 eillèrent un écho pour moi, des plus inattendus : c’est qu’elles venaient à la rencontre non seulement des souhaits des organ
205 l figure dans une collection de livres de poche : c’est dire que l’éditeur estime qu’il peut répondre à la curiosité d’un gra
206 r, ou d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pendant plusieurs générations par
207 s nations sont « encore » les seules réalités. Et c’est vrai, elles existent « encore » — mais si mal ! Trop petites pour ass
16 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
208 omprise par la très grande majorité des citoyens. C’est pourquoi l’instruction publique est apparue vers le milieu du siècle
209 inorité qui ne voudra pas forcer mais convaincre. C’est dire qu’on ne fera pas l’Europe sans faire des Européens. Mais ceux-c
210 titutions politiques prévues par la constitution. C’est à peine si l’on parle de leur fonctionnement. Mais surtout, on ne dit
211 ée comme la plus ennuyeuse de toutes. En un sens, c’est heureux, car si elle passionnait, les choses étant ce qu’elles sont,
212 eule propagande absolument honnête pour l’union : c’est aussi la plus efficace. Les réalités à enseigner Liste abrégée
213 n prochaine. Dire que tout dépend de l’éducation, c’est dire que tout dépend des éducateurs et de leur formation. L’avenir de
214 capables à leur tour d’agir sur leurs collègues. C’est l’objectif précis et immédiat de la Campagne d’éducation civique euro
17 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
215 eure — aux chercheurs non purement scientifiques. C’est en tant que tel que je suis désireux d’élargir ce débat. Au risque de
216 même prix !) Quand je vous dis que les échanges, c’est la santé de la culture, je pense aussi aux universités. La plus célèb
217 sités. La plus célèbre des anciennes universités, c’est la Sorbonne. Eh bien, je me rappelle le professeur Étienne Gilson nou
218 es. Ensuite, par un exode de cerveaux irlandais : c’est Colomban et Gall qui ont apporté le christianisme en Suisse. Ensuite,
219 urs, il lui faut un synchrocyclotron et tout. Ça, c’est le point de vue nationaliste. Le point de vue que je viens de vous pr
220 e. Le point de vue que je viens de vous proposer, c’est celui que j’appelle fédéraliste, qui consiste à répartir les tâches d
221 nt professeur d’université, on ne va pas dire que c’est un exode de cerveau, puisque le village n’a pas les dimensions nécess
222 t allé à Paris qui en a fait un grand écrivain et c’est seulement quand nous avons su qu’il y avait un grand écrivain qui s’a
223 i a déjà été évoqué tout à l’heure par M. Renold. C’est celui du CERN. Un chercheur suisse va travailler au CERN : nous ne po
224 d’Europe : elle est de dimensions continentales. C’est pourquoi, lors de la Conférence européenne de la culture à Lausanne e
225 rand laboratoire européen de recherche nucléaire. C’est un message du Prince Louis de Broglie qui a formulé cette idée, que n
226 un peu plus cher que ce que le concurrent offre. C’est un moyen d’essayer de pallier les effets sans toucher les causes. Si
227 s atomiques à cause de la proximité du CERN — ça, c’est presque un accident — et les recherches psychologiques. Il y a là de
228 donner la recette. Créer un climat intellectuel, c’est aussi difficile à faire et à définir qu’une œuvre d’art, parce que c’
229 ions selon la quantité des réponses. Je crois que c’est faux. Il faudrait que la télévision et la radio aient l’héroïsme, pen
230 ar Cohn-Bendit, ni même par Sartre. Contestation, c’est un terme qui est lié à l’Université depuis sa création, au xiie sièc
231 ns ce soir, en parlant d’œuvre d’art. Simplement, c’est une manière de simplifier les choses. Vous avez peut-être aussi un pe
232 votre sens, en disant que, pour vous, le climat, c’est « un financement + une organisation ». Je répète : le financement, c’
233 + une organisation ». Je répète : le financement, c’est un préalable, on ne fait rien sans ça. L’organisation aussi. Mais cro
234 . L’organisation aussi. Mais croire qu’un climat, c’est un financement + une organisation, ça c’est croire ce que croient les
235 imat, c’est un financement + une organisation, ça c’est croire ce que croient les Américains. Eh bien, j’estime que l’Europe
236 e doit d’apporter quelque chose de plus. Ce plus, c’est ce que j’appelle « œuvre d’art », faute de pouvoir traiter cet immens
237 pas porté vers la création de génies individuels. C’est un effort beaucoup plus collectif, par team, c’est un effort qui est
238 ’est un effort beaucoup plus collectif, par team, c’est un effort qui est porté sur la préparation du terrain. D’ailleurs, no
239 ne, si vous voulez, mais je persiste à penser que c’est cela que nous devons au monde, et notamment aux Américains qui nous l
240 aux Américains qui nous le demandent. La culture, c’est un tout, c’est un ensemble dont toutes les parties sont en interactio
241 qui nous le demandent. La culture, c’est un tout, c’est un ensemble dont toutes les parties sont en interaction. On peut cite
18 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
242 pe qu’appelait Winston Churchill n’est pas faite, c’est parce que les nations qu’exalte le ministre d’État du général de Gaul
243 ter, d’affirmer qu’on ne peut rien y changer, que c’est là-dessus qu’il faut bâtir, et d’appeler ça du réalisme. Le cancer et
244 placée à temps. La grande force de l’État-nation, c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l’école
245 possible, et que d’ailleurs l’État, ou la nation, c’est l’aboutissement final, logique, normal et inévitable du Progrès. Pour
246 — et par ailleurs massivement meurtrière — quand c’est un parti qui s’en empare au nom du peuple, comme ce fut le cas des ja
247 al et l’étatisation de la nation révolutionnaire, c’est cela qui va créer dans la première décennie du xixe siècle le modèle
248 n somme que l’État-nation de modèle napoléonien ? C’est le résultat d’une volonté abstraite, peut-être folle, qui entend fair
249 nie. Modèle monstrueux, si l’on y réfléchit, mais c’est précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’État-nation est deve
250 lement de ses intérêts mais de ceux des autres27. C’est donc une partie qui se veut aussi grande que le tout. L’État-nation m
251 ce propos une constatation des plus paradoxales : c’est que, si tous les États-nations unitaires ont été et sont des empires
252 la série dans laquelle s’inscrit ma conférence), c’est en vérité le problème de tous les États du monde, sauf trois, c’est-à
253 e encore de vraies communautés humaines, et cela, c’est la plus grave maladie qui puisse miner un corps politique. Telle étan
254 solue au profit d’une fédération qui les protège. C’est ce second parti qu’ont adopté en 1848 nos vingt-cinq petits États sui
255 es retient de s’unir. Et nous voyons mieux ce que c’est , maintenant que nous avons défini l’ambition profonde et constitutive
256 arcie, qui est son ambition proprement impériale. C’est donc par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise qu
257 ions. Renoncer à résoudre le problème de l’union, c’est faire, en somme, ce que l’on fait actuellement, c’est-à-dire laisser
258 es du problème de l’union pour le rendre soluble, c’est d’abord accepter de remettre en question radicalement le sacro-saint
259 avec la notion sacro-sainte de souveraineté ; et c’est ensuite trouver les éléments nouveaux qui rendraient l’union praticab
260 logues s’occupent avec plus de passion en Europe. C’est qu’en effet, il s’agit là d’un phénomène complexe et neuf, que nous v
261 r le cadastre, l’état civil et la gendarmerie. Et c’est sur ces régions, Messieurs, que nous bâtirons l’Europe, non sur les c
262 veillèrent un écho pour moi des plus inattendus : c’est qu’elles venaient à la rencontre non seulement des souhaits des organ
263 ses six États-nations membres y aient pris part. C’est l’arriération, le sous-développement de nombreuses régions de la Fran
264 r, ou d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pendant plusieurs générations par
265 origines agricoles : status, State, Staat, État, c’est stabilité, statisme, fermes assises, délimitation par des cadres inva
266 ises, délimitation par des cadres invariables, et c’est aussi un symbole de durée. La région au contraire se définit par des
267 pendance” a perdu son sens simpliste d’autrefois. C’est maintenant une question d’échanges, de “flux” diraient les scientifiq
268 e les régions nous amèneront à mettre en lumière, c’est celle de la pluralité des allégeances soit d’une personne, soit d’un
269 que nous disions : Travaillons dans ce sens, car c’est celui de nos traditions fédéralistes. Les régions de demain seront le
270 le du continent. Car ce fédéralisme date un peu : c’est un fédéralisme d’États plus que de fonction, de défense plus que de c
19 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
271 s’être volatilisé au secrétariat de la presse38. C’est à ce moment précis que les maîtres du congrès retirèrent la parole au
272 ien le reconnaître, dans l’indifférence générale, c’est l’opinion prudente, rassurante, et par là même inefficace, des politi
20 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
273 es courants venus d’ailleurs et allant ailleurs : c’est la circulation continuelle qui crée le visage d’un pays. Europe sans
274 nt en Suisse d’un bout à l’autre (280 kilomètres, c’est la longueur exacte du Méandre !), mais elle draine tous les lacs enti
275 uite et le cours plus large et plein d’un fleuve, c’est le moment de la conquête tournée principalement vers l’ouest. Berne e
276 e comme sur la carte : libérée par la Révolution, c’est elle qui va donner naissance à plusieurs des mentors de la Suisse nou
277 ophique, ni une nation, et encore moins une race. C’est l’accord des tons purs de nos diversités. Ce qui est européen n’est
21 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
278 re aventure. Qu’on le veuille et le sache ou non, c’est un itinéraire spirituel que le hasard propose et dont les mythes disp
279 tal où il tuera le Père. À la fontaine Castalie, c’est le combat fondamental qui s’est livré. Le drame originel s’accomplit,
22 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
280 La victime de ce double mouvement contradictoire, c’est en effet l’État-nation, tel qu’il est né de la Révolution et du Premi
281 t à dévaloriser les frontières… À tous les coups, c’est donc l’État-nation qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions
282 l dont un parti unique s’est emparé ; au Nigéria, c’est au contraire une des régions fédérées qui s’érige en État unitaire ;
283 édérées qui s’érige en État unitaire ; en Suisse, c’est le régime fédératif lui-même qui se voit invoqué (non sans paradoxe d
284 suisses ! Il est certain que dans ces trois cas, c’est moins le fédéralisme qu’on est en droit d’incriminer que sa trahison
285 ombrageuse des autonomies locales ou régionales. C’est ainsi qu’un illustre homme d’État belge, et grand Européen, écrivait
286 ns bipolaires dont le « modèle » nous est connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs de la philosophie occidentale dan
287 ilibre neutre, mais bien en tension créatrice, et c’est le succès de cet effort, toujours renouvelé et toujours menacé, qui d
288 e, va nous servir de module. La personne humaine, c’est l’homme considéré dans sa double réalité d’individu distinct et de ci
289 ets plus l’électricité. Pour moi, le fédéralisme, c’est l’autonomie des régions plus les ordinateurs, c’est-à-dire le respect
290 in seul, sort et se mêle à la foule anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence de communication avec ceux qu
291 cité grecque, est communale d’abord, municipale. C’est au niveau de la vie civique ou politique — c’est le même mot, selon l
292 C’est au niveau de la vie civique ou politique — c’est le même mot, selon l’étymologie — que nous allons enfin retrouver le
293 cipation civiques, intellectuelles et affectives. C’est dans ce double dynamisme créateur d’unions plus vastes à proportion d
294 ormation des esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète que sont en train de se former sous n
295 dans la cité, des relations publiques en général. C’est ce qu’avait bien vu le regretté Pierre Duclos, lorsqu’il relevait que
296 uite, de revenir sur la formule « le fédéralisme, c’est l’autonomie plus les ordinateurs ».] Je voudrais d’abord répondre à l
297 certaines raisons, n’ont pas voulu dire leur nom. C’est le cas de la Suisse, qui présente toutes les notes de la fédération a
298 et dirai que, s’il y a un sens civique en Suisse, c’est dû précisément au système fédéraliste, c’est-à-dire aux dimensions de
299 assez de civisme quelque part, le premier remède c’est d’appliquer ce critère des dimensions — communales ou régionales — de
300 s’imagine une région comme un petit État-nation. C’est autre chose. On peut très bien concevoir des régions comme celle qui
23 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
301 d, dans un coin : « Il refuse de dîner avec nous, c’est singulier, mais vous l’intimidez. » C’est qu’il ne m’était plus un di
302 c nous, c’est singulier, mais vous l’intimidez. » C’est qu’il ne m’était plus un dieu, et que j’étais jeune. Il s’efforçait t
303 « actuel » selon les courriéristes littéraires.) C’est son style et son personnage qui m’ont touché. La plupart des « actuel
24 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
304 recomposer pour l’impression au Journal officiel. C’est qu’il pensait — et disait à ses proches — qu’il ne doit rien rester d
305 éralement aux clichés obligés du récit militaire, c’est avec le plus grand naturel, semble-t-il. Mais on peut se demander dan
306 ués, il se range sans réserve à leurs catégories. C’est le style qu’elles attendent, et après tout c’est bien ainsi qu’il fau
307 C’est le style qu’elles attendent, et après tout c’est bien ainsi qu’il faut parler de la guerre telle qu’on l’exalte aussi
308 en que mal, organiser un service volontaire, mais c’est bien difficile au milieu d’un pareil désordre, qui se complique d’une
309 e, qui se complique d’une espèce de panique… » Or c’est lui seul (mais rien ne l’indique dans le texte) qui a pris l’initiati
310 té souffrante ». Le pape lui écrit de sa main. Et c’est enfin le premier prix Nobel de la paix qui vient le couronner en 1901
311 on intention déclarée à toutes fins d’efficacité, c’est encore une manière d’admettre, avec les bien-pensants de tous les tem
312 horreurs sont fatales et voulues par les dieux ; c’est encore admettre la guerre. (Que serait une guerre sans « horreurs » ?
313 ontre la guerre et le militarisme qui la prépare, c’est dans ses inédits qu’il faut le chercher, dans ces textes écrits pour
314 ui qui voit la fin sans imaginer ses moyens. Mais c’est aussi celui qui fait erreur sur l’adéquation des moyens qu’il préconi
315 pouvons exercer les pouvoirs de l’esprit humain. C’est Dunant, dans les notes sur les causes de la guerre dans l’ère moderne
316 ns valides en feraient partie. » La Presse : « … c’est elle qui fait l’opinion publique… le plus puissant des potentats… » E
317 texte dérisoire, celui de châtier leur insolence… C’est sans remords que les pays qu’on appelle chrétiens commettent ces crim
318 civilisation qu’on apporte aux peuples asservis : c’est l’opium, le rhum, et les armes, « ce qui ruine et ce qui détruit, au
25 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
319 , quoiqu’également résistant. Ce qui est certain, c’est que les premiers efforts d’union de l’Europe, au lendemain de la guer
26 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
320 particulier à Ferney-Voltaire. Ce qui me frappe, c’est l’extrême laideur de tout ce que l’on construit, une laideur irrévers
321 es maisons sont belles, sans être plus luxueuses. C’est une fête de voir ça. Denis de Rougemont illustre ses propos de quelqu
322 li village avec une place, une église, des cafés… C’est ce qui a été fait à Meyrin et Meyrin est vivant à cause de cette plac
323 it que les gens puissent discuter des projets car c’est leur vie qui va être modifiée. Il faut rendre les gens attentifs à l’
324 uquer les gens, les rendre sensibles à la beauté. C’est un immense problème d’éducation qui doit se traiter au niveau des éco
325 blez bien pessimiste ? Il existe un grand espoir, c’est la régionalisation, si elle se réalise véritablement. On arrivera, su
326 aines ? Il faudra « s’équilibrer dans le chaos ». C’est ma conclusion du Journal d’une époque . ai. Rougemont Denis de,
27 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
327 s. Cela prendra des décennies. Ce qui est urgent, c’est le prix du lait et le taux d’accroissement de la productivité industr
328 Il n’y a qu’une transition du projet au succès : c’est l’acte créateur, ou révolution, procédant d’une vision claire et d’un
329 es ne coïncident presque jamais. (Chose étrange, c’est ce dernier groupe d’objections ou difficultés qui est la cause princi
330 n aborde le problème de leur structure politique. C’est donc ce dernier groupe d’arguments que l’on va tenter d’analyser.)
331 t servi de prétexte à ces concentrations forcées, c’est leur préparation, leur conduite et leurs suites qui ont notamment acc
332 ve échéance, des grands États-nations européens. ( C’est un peu ce que l’on voit se dessiner — encore un terme visuel ! — avec
333 la rassurante unité, ou au moins à l’uniformité ? C’est un problème d’éducation ou de recyclage qui va nous prendre au moins
334 que doit être partagé le gouvernement d’un pays, c’est entre les provinces et les communes : faute de quoi la vie politique
335 , mais si l’on passe à trois ou quatre ensembles, c’est difficile ; au-delà, irréalisable. Et pourtant facile à comprendre, d
28 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
336 « le triomphe de l’espérance sur l’expérience », c’est aussi celui de la maturité sur la jeunesse (voir Elle n° 1215) : les
337 nd mariage, ce n’est pas la session de repêchage, c’est la saison des amours vraies, solides, bien bâties. On a passé l’âge d
338 ès loin : pour beaucoup de femmes, le second mari c’est aussi l’amant légitime, l’homme qui fait découvrir les délices et les
339 ie (pas d’orgues pour les divorcés), le remariage c’est souvent l’heureux mariage qu’on n’a pas su réussir du premier coup. M
340 me l’un de ces couples dont on dit simplement : «  C’est un vrai couple. » Le remariage est non seulement un problème d’actua
341 n problème d’actualité mais un problème d’avenir. C’est une conséquence du divorce plus fréquent mais aussi du progrès médica
342 e le premier ? Ce qu’on peut dire avec certitude, c’est qu’il a beaucoup plus de chances de l’être : il y a des écueils inhér
343 dirigent à notre insu, à notre corps défendant et c’est en quoi ils sont gênants, voire dangereux. Les motivations du premier
344 e que le seul moyen de réussir ce qu’ils ont raté c’est de prendre le contre-pied de leurs conseils. Ce qui conduit souvent à
345 cause d’échec la plus fréquente et la plus grave c’est la confusion entre l’amour véritable et la passion, puis entre la pas
346 la passion et le mariage. L’erreur fondamentale, c’est de vouloir « épouser Iseut ». Car la passion n’est pas comme on l’ima
347 rconstances réelles. L’ennemi n° 1 du mariage, c’est la passion Mais où est le roi Marc entre le garçon et la fille qui
348 eront peut-être incompatibles avec les miens mais c’est plus fort que moi, il arrivera ce qu’il arrivera, ce n’est pas ma fau
349 l arrivera, ce n’est pas ma faute. » La fatalité, c’est l’alibi. Et il est nécessaire d’en avoir un, de pouvoir accuser le so
350 es. Quel rapport y a-t-il entre l’un et l’autre ? C’est qu’autrefois on se mariait pour des raisons : fortune, terres, agréme
351 gence récente, ou plutôt une aberration récente : c’est vouloir fonder une institution faite pour la durée sur un état passag
352 exception, qu’on réussira où les autres ont raté. C’est le défi sentimental, le défi téméraire et dérisoire du passionné. Tou
353 cas intéressant, et heureusement le plus courant, c’est un premier mariage raté suivi d’une réflexion lucide sur les causes d
354 vas voir comme je vais être heureuse sans toi. » C’est une réaction infantile. Et des difficultés particulières une fois qu’
355 cultés particulières une fois qu’on est remarié ? C’est ici qu’il s’agit de distinguer ce qui tient aux « acteurs » et ce qui
356 où il n’y aurait que de l’amour. Le vrai amour c’est le contraire de la passion Il faut donc « quelque chose de plus »
357 communs ne réussiraient qu’un mariage de raison ? C’est l’intuition du véritable moi de l’autre. C’est l’acceptation de cet ê
358  ? C’est l’intuition du véritable moi de l’autre. C’est l’acceptation de cet être tel qu’il est, limité et réel mais secrètem
359 sonnalisation par excellence : ce qu’il a su voir c’est l’irremplaçable, l’unique, ce que chaque être peut devenir s’il y est
360 e que chaque être peut devenir s’il y est appelé. C’est son mystère, qui n’a rien de littéraire, de romantique, le mystère de
361 e répand de plus en plus dans le milieu étudiant. C’est très supérieur aux fiançailles traditionnelles qui fortifiaient par d
362 fait lors du premier coup une marche de 140 km ? C’est pourquoi le mariage-maquette peut être considéré comme une marche d’e
363 éritière qui répétait avec enthousiasme : « Comme c’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » Voilà qui ne laiss
364 t beaucoup mieux leur apprendre que la vraie vie, c’est la vie quotidienne et qu’elle n’a rien de terne et d’ennuyeux (si les
365 le plus courant en est atteint : « passionnant » c’est bien mieux qu’intéressant. Il ne s’agit d’ailleurs pas de condamner l
366 noncer ni à la durée ni à la fidélité. Un mariage c’est une œuvre d’art, une construction à deux et comme toute création il a
367 -ce que ça vaut vraiment la peine ?), la paresse ( c’est bon, je vais tout plaquer !), le désordre, l’envie d’entreprendre plu
368 que l’on se consacre à l’autre avec continuité ! C’est le contraire du « coup de foudre » aveuglant, de la passion « fatale 
369 te et de l’amour subi, irresponsable. La fidélité c’est bien autre chose que de se borner à ne pas tromper sa femme : c’est u
370 hose que de se borner à ne pas tromper sa femme : c’est une œuvre d’art exigeante et qui tente le meilleur en chacun de nous.
371 équilibre, de la passion, dans l’esprit des gens, c’est l’ennui. En somme, lorsqu’un homme pourra dire à une femme : « Je sui
29 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
372 Denis de Rougemont, aux yeux du grand public, c’est l’auteur d’un livre « unique », d’une thèse retentissante, L’Amour e
373 Personne du drame [sic] et Les Mythes de l’amour. C’est donc l’illustre théoricien de l’amour-passion qu’un public nombreux e
374 de. Ce que je voudrais bien marquer, nous dit-il, c’est que pour moi il n’y a aucune séparation entre L’Amour et l’Occident
375 iversité des thèmes, il y a continuité de pensée. C’est ce que nous explique M. de Rougemont. Mon ami Jacques de Bourbon-Buss
376 aut, au contraire, œuvrer avec ces deux réalités. C’est là, nous fait-il remarquer, le fondement de ce que j’appellerai ma ph
377 s de Rougemont a, alors, 26 ans. Il habite Paris. C’est là qu’il participera à la naissance de trois revues : L’Ordre nouvea
378 ouvert aux idées, à la fois libre et responsable. C’est l’individu distingué de la masse par sa vocation, laquelle le remet e
379 parti ou qu’on accepte la discipline de ce parti. C’est réaliser ce que l’on croit le plus intimement, que ce soit d’un point
380 emont n’hésite pas à répondre par l’affirmative : C’est , en effet, nous dit-il une contestation personnaliste qui s’ignore. D
381 erra bien, moi j’ai déjà vu ce qui va se passer : c’est la police qui arrive. Je ne suis donc pas du tout d’accord avec Sartr
382 é et refuse de dire ce qu’il y mettra à la place. C’est de la démagogie facile et extrêmement dangereuse. Car, finalement cel
383 r M. de Rougemont la seule contestation efficace, c’est celle qui est faite précisément au nom d’autre chose. Je n’ai pas du
384 ns le désordre établi. La contestation véritable, c’est celle qui conteste le désordre établi au nom d’un ordre plus réel. Ce
385 a réaction des jeunes est fondamentalement saine. C’est une réaction contre le monde de la technique, contre la discipline qu
386 op loin, même s’il y a trop de drogues à l’appui. C’est une réaction vitale de leur part contre ce monde qui est en train de
387 nos voisins se font la guerre, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progressivement, au lieu de s’un
388 tèmes centralisateurs et du nationalisme étatisé. C’est la guerre la plus antisuisse de l’histoire. Maintenant, la preuve est
389 t le danger commun. Personnalisme et fédéralisme, c’est un tout. Cette théorie fédéraliste nous amène, on l’aura remarqué, lo
390 ité où l’homme peut participer à la vie publique, c’est quelque chose de beaucoup plus petit. En d’autres termes, il s’agirai
391 Proudhon, « ne rien laisser dans l’indivision ». C’est là, me diriez-vous, vision de la plus pure utopie qu’affectionnent to
392 sme ne représentent-ils pas la ruine du monde ? » C’est la leçon en tout cas que nous rappelle M de Rougemont tout au long d’
30 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
393 homme. C’est-à-dire un ordre qui ne reposait — et c’est encore bien plus visible aujourd’hui qu’alors — que sur les nécessité
394 e, n’est-ce pas : la grande crise du xxe siècle, c’est la dissolution du sens de la communauté humaine. Alors, c’est dans ce
395 solution du sens de la communauté humaine. Alors, c’est dans ce sens que, je pense, il nous faut retrouver les formules d’une
396 ment normal et logique — inévitable. La personne, c’est l’individu à la fois libre et responsable. Libre dans la mesure où il
397 libre […] Les deux choses sont absolument liées. C’est une formule, d’ailleurs, que Sartre m’a prise sachant très bien, me d
398 tement que c’était dans tous mes premiers livres. C’est la formule de l’engagement, n’est-ce pas, que j’ai lancée en France e
399 e le mot fédéralisme est toujours mal compris. Et c’est presque fatal, parce que c’est un mot qui joint deux réalités contrad
400 rs mal compris. Et c’est presque fatal, parce que c’est un mot qui joint deux réalités contradictoires : la réalité des auton
401 e frontière, ce qui est démentiel, n’est-ce pas ? C’est une absurdité totale, qu’on a voulu nous faire avaler pendant tout le
402 vous dirais qu’au fond, ma passion fondamentale, c’est de trouver un sens à la vie. Trouver un sens, c’est aussi trouver un
403 est de trouver un sens à la vie. Trouver un sens, c’est aussi trouver un principe de cohérence entre les différentes activité
404 e. J’ai dit : rien n’est plus facile. Le mariage, c’est le banc d’essai du fédéralisme. Qu’est-ce que le fédéralisme ? C’est
405 ai du fédéralisme. Qu’est-ce que le fédéralisme ? C’est faire coexister ensemble des natures différentes — l’autonomie et l’u
406 ne aidant l’autre à exister. Eh bien, le mariage, c’est exactement la même chose entre un homme et une femme. […] Vous avez d
407 dire ? — la dégradation de l’énergie. L’entropie c’est la loi, le deuxième principe de la thermodynamique qui dit que tout e
408 analogie. Il est certain que pour moi, le diable, c’est une espèce de symbole de tout ce qui tend à détendre les énergies hum
409 dant pas de critiquer quand il en sent le besoin. C’est là-dessus que je devais d’abord l’interroger — dans le Metro Bar de l