1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 ance à nos jours, ait été globalement inférieur à celui de toute autre région de dimensions à peu près analogues. (Le contrai
2 rsités régionales, aime aussi leur santé, qui est celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et m
3 ente la seule attitude rigoureusement contraire à celle que les deux autres ont en commun ! On aurait bien tort, en effet, de
4 dances incompatibles de l’esprit. Car en réalité, ceux qui n’admettent aucune diversité politique ou culturelle dans une nat
5 une nation manifestent le même état d’esprit que ceux qui n’admettent rien d’autre que leur manière de vivre locale, défini
6 mplexes ; de même que sans une vision d’ensemble, celle de l’artiste, hors de l’unité du tableau, il n’y aurait pas de contra
7 es couleurs, ce qui aboutit à une espèce de brun, celui des chemises brunes par exemple, de sinistre mémoire. Et voilà toute
8 rai, pour illustrer ce point, d’un seul exemple : celui de la musique, élément important et typiquement européen de notre cul
9 ds de se faire homme à sa manière, et non point à celle de l’État. D’où la densité culturelle de ce petit coin de pays, — édu
10 t techniques. Densité sans nul doute supérieure à celle d’une tranche quelconque d’un million et demi d’habitants, prise au h
11 iversement, il satisfait trop facilement, dit-on, ceux qui choisissent de s’installer dans les petites. Mais la plupart des
12 s que les générations suivantes récusent… Quant à ceux qui assument leurs plus grandes dimensions, il faut admettre qu’un ré
13 philosophie, et surtout ses recettes pratiques, —  celles de la paix. 1. Léo Moulin, La Nationalité des prix Nobel de science
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
14 ire, mais en fait dans le même sens final qui est celui d’une Europe autonome rendue forte par son union, de Gaulle lui-même.
15 ctuels ne joueraient plus qu’un rôle comparable à celui des dépar­tements dans une République une et indivisible, ce qui amèn
16 ar là même, elle présente un attrait certain pour ceux qui souhaiteraient laisser les choses autant que possible en l’état o
17 lles sont. Mais est-il sûr que cet état soit bien celui que l’on croit ? Pour répondre à cette question, il conviendrait d’ex
18 olution concevable, essentiellement différente de celle de l’unification et de celle des alliances entre souverains, c’est la
19 lement différente de celle de l’unification et de celle des alliances entre souverains, c’est la solution fédéraliste. Dans u
20 s ils joueraient un rôle plus ou moins analogue à celui des cantons suisses, dont l’autonomie se voit assurée par la force mê
21 s de décision des Communautés économiques, serait celle des trois solutions qui aurait le moins de chances dans cette compéti
22 ou l’autre les partisans de l’Europe des États et ceux des États-Unis d’Europe, ceux qui insistent avant tout sur l’autonomi
23 Europe des États et ceux des États-Unis d’Europe, ceux qui insistent avant tout sur l’autonomie de leur pays, et ceux qui in
24 stent avant tout sur l’autonomie de leur pays, et ceux qui insistent avant tout sur l’unité du continent. Raisons particuliè
25 de leurs contemporains. Aucun d’entre eux, avant celui de Coudenhove-Kalergi, publié en 1923, n’a entraîné d’action politiqu
26 p à dire. L’échec historique de ces projets et de ceux qui les suivront au cours des siècles jusqu’à nous, est certes signif
27 ècle, apparaissent avec les plans du xviie , dont celui du moine parisien Émeric Crucé, qui propose une série de « grands tra
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
28 ctuelle Confédération est sans doute supérieure à celle de toute autre région prise au hasard dans les pays voisins, et qui s
29 n seulement par leur rayonnement (comme le furent celle d’un Racine, d’un Newton, d’un Kant, d’un Novalis, d’un Kierkegaard,
30 dans les œuvres de Picasso, le ghetto russe dans celles de Chagall, ou les Flandres mystiques dans celles de Maeterlinck. Si
31 celles de Chagall, ou les Flandres mystiques dans celles de Maeterlinck. Si l’on veut distinguer les éléments sinon d’une « cu
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
32 s diversités régionales, aime aussi leur santé et celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et m
33 ente la seule attitude rigoureusement contraire à celle que les deux autres ont en commun ! On aurait bien tort, en effet, de
34 dances incompatibles de l’esprit. Car en réalité, ceux qui n’admettent aucune diversité politique ou culturelle dans la nati
35 la nation, manifestent le même état d’esprit que ceux qui n’admettent rien d’autre que leur manière de vivre locale, défini
36 mplexes ; de même que sans une vision d’ensemble, celle de l’artiste, hors de l’unité du tableau, il n’y aurait pas de contra
37 es couleurs, ce qui aboutit à une espèce de brun, celui des chemises brunes par exemple, de sinistre mémoire. Et voilà toute
38 rai, pour illustrer ce point, d’un seul exemple : celui de la musique, élément important et typiquement européen de notre cul
39 e de la première, qui ne cessera de vous tenter : celle de l’organisation rationnelle d’activités qui par essence, ne le sont
5 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
40 s mains. En chemin vers l’autre limite ou utopie, celle d’un pluralisme intégral, nous trouvons le régime féodal mais aussi l
41 uropéen, je vois deux types intermédiaires, entre ceux que l’on vient de caractériser : je les nommerai symboliquement celui
42 de caractériser : je les nommerai symboliquement celui du manager et celui du professeur. Ils ont en commun une volonté décl
43 e les nommerai symboliquement celui du manager et celui du professeur. Ils ont en commun une volonté déclarée d’objectivité (
44 ée de liberté se trouvant obscurément assimilée à celle d’atteinte aux droits acquis, fussent-ils les souverainetés tradition
45 ttitude fédéraliste L’attitude fédéraliste est celle qui conduit à imaginer (pour mieux la vouloir) une Europe qui serait
46 sa vocation et la cité ; entre ces deux amours : celui qu’il se doit à lui-même et celui qu’il doit à son prochain — indisso
47 s deux amours : celui qu’il se doit à lui-même et celui qu’il doit à son prochain — indissolubles. Cet homme qui vit dans la
48 l’eau et qui se lave n’est pas à mi-chemin entre celui qui meurt de soif et celui qui se noie. Et, de même, le fédéralisme n
49 pas à mi-chemin entre celui qui meurt de soif et celui qui se noie. Et, de même, le fédéralisme ne naîtra jamais d’un habile
50 r composition dans la personne sont homologues de ceux qui trouvent leur composition dans le fédéralisme : ici l’individu et
51 ue l’on peut dégager après coup. On retiendra ici ceux qui paraissent les plus faciles à transposer dans l’actualité immédia
52 ntinentale ou mondiale. L’échec de Napoléon, puis celui d’Hitler, dans leurs tentatives pour faire l’unité de l’Europe, sont
53 mplexes ; de même que sans une vision d’ensemble ( celle de l’artiste) et hors de l’unité du tableau, il n’y aurait pas de con
54 es couleurs, ce qui aboutit à une espèce de brun, celui des chemises brunes par exemple, de sinistre mémoire. Et voilà toute
55 résente une fonction propre, irremplaçable, comme celle d’un organe dans un corps. Or, la vie normale du corps dépend de la v
56 du régime fédéraliste. Et ses pires ennemis sont ceux dont Jacob Burckhardt annonçait la venue dès 1880, dans une lettre pr
57 t la venue dès 1880, dans une lettre prophétique, ceux qu’il appelait les « terribles simplificateurs ». Lorsque les étrange
58 s plusieurs de ses dimensions la personne même de ceux qui s’y rattachent. Certes, il est plus facile de décréter sur table
59 dans une situation comparable à bien des égards à celle des cantons suisses au lendemain de la guerre du Sonderbund, et notam
60 centralisation. En Suisse romande, au contraire, ceux qui se proclament « fédéralistes » sont en réalité les défenseurs jal
61 ir se dessiner deux tendances toutes semblables à celles que je viens de signaler pour la Suisse. Nous aurons des fédéralistes
62 vivre. Deux cas extrêmes illustreront ce point : celui des transports, et celui de l’éducation. Il est facile de voir que ch
63 illustreront ce point : celui des transports, et celui de l’éducation. Il est facile de voir que chacun des membres d’une fé
64 perts), mais je la tiens pour moins difficile que celles qu’on demande, par exemple, aux constructeurs d’une fusée balistique
65 urs le fait d’une minorité, n’empêchent nullement ceux qui préfèrent la sécurité maternelle et la protection d’une partie li
66 , leurs propres lois et coutumes, pour autant que celles -ci ne conservent ou n’introduisent rien au contraire à la Constitutio
67 s et les organes. Le problème le plus épineux est celui de la souveraineté : faut-il exiger des États qu’ils y renoncent ? Si
68 il n’est pas de constitution plus fédéraliste que celle de la Suisse, et pourtant elle garantit la souveraineté de ses membre
69 st certes en partie ; pas davantage toutefois que celle de nos États contemporains. Au surplus, dans la mesure où elle subsis
70 doctrine classique attribue aux « souverains » : celui de déclarer la guerre et celui de conclure la paix comme on l’entend
71 x « souverains » : celui de déclarer la guerre et celui de conclure la paix comme on l’entend et quand on le veut. En fait, c
72 virons de 1963 : c’est qu’il est plus nouveau que celui des souverainetés, et qu’il est même sans précédent dans l’ère modern
73 , modèleront une Europe réelle bien différente de celle de nos cartes politiques actuelles, avec leurs taches de couleurs str
74 ins transposable tel quel du régime des cantons à celui des États. Car les cantons correspondent à peu près à des régions à l
75 uer l’importance des anciens États et d’augmenter celle des foyers locaux. La renaissance des communes s’affirme. Le citoyen,
76 ut, et s’en déduisent sans autres difficultés que celles qui naissent d’une volonté fédéraliste de respecter autant que possib
77 rée est elle-même neutre, la question se ramène à celle des alliances qu’elle peut être amenée à conclure avec d’autres États
78 aires de la compétence de l’Assemblée sont toutes celles qui relèvent expressément de la fédération : législation fédérale, ga
79 ibilités de développement aussi différenciées que celles qui existent en Europe, ne saurait être gouverné que par un Collège o
80 préside une Commission des droits de la personne, celui de l’Intérieur une Commission des régions et des États, etc. Les proj
81 e suisse. Des dispositions spéciales (analogues à celles en vigueur à Washington, D.C. : on sait que les citoyens du district
82 se montrer favorables aux solutions fédéralistes. Celles -ci sont d’ailleurs homologues des solutions œcuméniques au plan confe
83 lturelles municipales et provinciales, et de tous ceux qui disent redouter « l’américanisation » de l’Europe ou sa « bolchev
84 te : nécessité d’une union économique amorcée par celle des Six ; pression du tiers-monde, qui exige l’aide de l’Europe et n’
85 ns l’ombre ; il leur arrive d’accuser de sabotage ceux qui demandent : « Quelle Europe voulez-vous ? Qu’on nous la montre ! 
86 s. Éclairer le But est donc la première tâche de ceux qui veulent se mettre en marche. Inventer des chemins vers le But est
6 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
87 ir non pas de toutes relations érotiques, mais de celles qui sont procréatrices et qui auraient pour effet de faire tomber une
88 z prévoir votre future évolution, et encore moins celle de votre époux, et encore moins celle de votre couple. On arrive alor
89 ncore moins celle de votre époux, et encore moins celle de votre couple. On arrive alors à cette conclusion : choisir un mari
7 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
90 nde. Quelques-uns sont déjà constitués, notamment celui de Hammamet en Tunisie, pour le Maghreb arabe. Un autre se trouve à M
91 t est de grouper les centres existants, ainsi que ceux à créer par la suite, en une fédération ayant pour siège Genève. Nous
8 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
92 vocat d’une confédération de nos pays inspirée de celle du « corps germanique », ou Saint-Empire, des états généraux de Holla
93 au congrès de Montreux, du congrès de Montreux à celui de La Haye, puis à Strasbourg, d’où l’on débouche sur l’ensemble comp
94 aussi l’imagination et la faculté de prévision de ceux qui faisaient notre opinion. L’union de l’Europe s’avérait bel et bie
95 réussi jusqu’ici sans subordonner son économie à celle d’un groupe de nations européennes. Elle tient à garder libres ses éc
96 de la Croix-Rouge lors des conflits européens et celles de la diplomatie suisse lors de la guerre d’Algérie, l’existence d’un
97 ’absolutisant jusqu’à devenir tabou — traître est celui qui ose la discuter — a changé de nature et de finalité. Isolée de l’
98 de l’Histoire, en quelque sorte, elle n’est plus celle que les Puissances garantirent en 1815. Si elle en vient un jour à s’
99 andes villes, soit définitivement interrompu pour ceux de la Mégalopolis qui menace de couvrir le Plateau, de Genève à Roman
100 arten, de Marignan, ou du xviiie siècle, ni même celle de 1848 qu’il s’agit de sauver aujourd’hui, mais bien la Suisse réell
101 ens deux autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réclament très haut de nos traditions savent bien que chacun s
102 n jeu. Je ne suis d’accord, pour ma part, ni avec ceux qui refusent l’Europe au nom de notre neutralité, ni avec ceux (beauc
103 sent l’Europe au nom de notre neutralité, ni avec ceux (beaucoup plus rares d’ailleurs) qui voudraient que la Suisse renonce
104 possible de dissocier durablement notre salut de celui de l’ensemble européen. Mais quand j’aurais tort sur ce point, un aut
105 mportant du problème resterait posé hic et nunc : celui de notre responsabilité européenne et même mondiale en tant que Suiss
106 fiques, je dis bien, dans l’esprit qui est devenu celui de la Suisse moderne, laquelle ne saurait croire à la seule force com
107 s gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent des positions nouvelles. Ce que l’Europe et le monde atten
9 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
108 cer et n’aurait pas duré longtemps ne sont pas de celles qui excitent au plus haut point l’esprit de risque et d’aventure créa
109 ture d’une densité probablement très supérieure à celle qu’on pourrait mesurer dans n’importe quelle tranche de cinq à six mi
110 u Danemark, deuxième sur la liste, étant de 1,43, celui des États-Unis de 0,4, et celui de la Russie puis de l’URSS de 0,03 ?
111 e, étant de 1,43, celui des États-Unis de 0,4, et celui de la Russie puis de l’URSS de 0,03 ? Il semble donc que les petits p
10 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
112 ormulation scolaire, interrompant d’un geste bref ceux qui s’annonçaient encore pour répondre, il scanda : « L’énergie, c’es
113 ses motifs ? Il concevait l’armée en général, et celle d’un pays neutre plus qu’une autre, comme l’instrument d’éducation de
114 ainsi des forces ordinairement insoupçonnées par celui qui se bornait à de courtes visées. Elles étaient là, ces forces, à p
115 t, l’état de jeunesse. Resteront longtemps jeunes ceux qui gardent longtemps devant eux des buts grands et lointains. Et c’e
116 n somme la durée même de l’Histoire. Et malheur à celui qui n’est pas prêt à tirer son bien de ce mal ! Malheur à celui qui e
117 t pas prêt à tirer son bien de ce mal ! Malheur à celui qui exigerait de réussir pour persévérer, après n’avoir entrepris qu’
11 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
118 es grands conciles des ive et ve siècles, comme ceux de Nicée et de Chalcédoine, jusqu’à la bombe atomique. Voilà qui peut
119 pe : nous sommes trop près les uns des autres, et celui qui en lancerait une risquerait d’en recevoir dans l’heure suivante l
120 bles… Voilà le drame, et la menace plus grave que celle de la bombe H. Ainsi le contact avec l’Occident non seulement persuad
121 tre qu’à la faveur d’un équilibre qui ne soit pas celui de la terreur, mais des diverses facultés humaines développées dans l
122 réduire, à condition de concerter ses plans avec ceux des éducateurs et des élites culturelles du tiers-monde autant que de
123 ose en fin de compte sur une illusion enfantine : celle qui consiste à battre la table à laquelle on s’est heurté. La techniq
124 tilitaire ! L’histoire des grandes inventions, de celle du feu à celle de la fusée spatiale, n’est pas l’histoire de « besoin
125 istoire des grandes inventions, de celle du feu à celle de la fusée spatiale, n’est pas l’histoire de « besoins » qui auraien
12 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
126 si, le vrai secret de la Suisse n’est pas du tout celui des banques mais celui du fédéralisme, celui d’une solidarité garante
127 a Suisse n’est pas du tout celui des banques mais celui du fédéralisme, celui d’une solidarité garante des autonomies. Autre
128 tout celui des banques mais celui du fédéralisme, celui d’une solidarité garante des autonomies. Autre secret, lié au premier
129 communes leur garantissent un droit fondamental : celui de vivre chacun selon son style et de se gouverner à sa façon. Cela s
130 r plus qu’à moitié répondu à la seconde question, celle de savoir si les recettes du bonheur suisse sont applicables à l’éche
131 Belgique ou l’Irlande, le rapport est analogue à celui qui existe entre les cantons de Zurich et de Zoug ou de Glaris. Et je
132 e qu’il s’agisse du corps d’un petit enfant ou de celui d’un colosse. Notez d’ailleurs que l’Europe actuelle est pratiquement
13 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
133 de la salle Pleyel fasse écho à mes souvenirs de celui du Trocadéro, mais dans un registre plus grave : le combatif ambassad
14 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
134 urait la stratégie qui serait vingt ans plus tard celle de Jean Monnet. En septembre 1930, la France présente à la SDN un Mem
135 te la politique d’hégémonie de leur pays (ou bien celle d’équilibre des « Puissances ») qui était la seule sérieuse pour leur
15 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
136 se, ne compte pas au regard des problèmes réels — ceux qu’il ne s’agit pas de réciter par cœur mais de comprendre intimement
137 jouer dans les écoles normales. En attendant que celles -ci prennent conscience de leurs responsabilités européennes, et pour
138 ouffe le cri de la justice, plus sûrement que par ceux qui attaquent notre culture démocratique au nom des idéaux qu’elle se
16 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
139 point de vue que je viens de vous proposer, c’est celui que j’appelle fédéraliste, qui consiste à répartir les tâches d’après
140 des exemples que je vous ai cités tout à l’heure. Celui de Blaise Cendrars d’abord. Blaise Cendrars est né à La Chaux-de-Fond
141 jà été évoqué tout à l’heure par M. Renold. C’est celui du CERN. Un chercheur suisse va travailler au CERN : nous ne pouvons
142 ion à certains problèmes assez difficiles — comme ceux dont nous parlons ce soir, par exemple. Elles pourraient peut-être fa
17 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
143 aujourd’hui des déclarations inquiétantes, comme celle d’André Malraux le mois dernier à un journal suisse : Les nations so
144 du siècle » que serait la nation, est précisément celle qui fait obstacle à cette « seule chose véritablement importante de n
145 nd on nous affirme que le xxe siècle ne sera pas celui du triomphe de l’internationale, comme Marx l’avait dit, ni le siècle
146 l’existence d’un problème chaque année plus aigu, celui du sous-développement de certaines régions de nos plus grands pays, c
147 ejet de toutes les instances universelles, — sauf celle que l’on peut contrôler — sera vite suivi par les rois d’Angleterre e
148 la formule du xive siècle. Ce spectacle, qui est celui de la naissance des nations, remplit d’effroi les sages de l’époque.
149 t seul juge non seulement de ses intérêts mais de ceux des autres27. C’est donc une partie qui se veut aussi grande que le t
150 été et sont des empires manqués, à commencer par celui de Napoléon, les seuls empires réussis de notre temps se trouvent êtr
151 écutifs, législatifs et judiciaires comparables à ceux qui existent, par exemple, pour les États-Unis d’Amérique. Les États
152 ntre bien d’autres : nous avons, tout près d’ici, celui de la Regio Basiliensis rayonnant sur trois pays. Imaginez maintenan
153 s de la région, puis d’expériences concertées, et celles -ci connaîtront forcément des échecs. Organiser, structurer, animer de
154 par la révolution la plus difficile à accomplir, celle des catégories de pensée dans lesquelles ont vécu tous nos ancêtres d
155 emière approximation, les limites correspondent à celles des aires d’influence de son ou de ses agglomérations principales. Si
156 tement de nous faire sortir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fixation des tribus nomades sur des territoi
157 des tribus nomades sur des territoires cultivés, celle qui a donc été dominée pendant douze à quinze millénaires par les not
158 part, que l’on substitue au terme d’indépendance celui d’autonomie, qui a l’avantage de rappeler le gouvernement des cités p
159 régions nous amèneront à mettre en lumière, c’est celle de la pluralité des allégeances soit d’une personne, soit d’un groupe
160 ous disions : Travaillons dans ce sens, car c’est celui de nos traditions fédéralistes. Les régions de demain seront les peti
161 ns je l’espère. Belle raison d’être nationale que celle qui dépendrait des seuls douaniers et qui serait à la merci d’un acco
162 is, 1967. 29. « Quand il s’agit de nations comme celles de la vieille Europe […] qui pourrait admettre de bonne foi, à moins
18 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
163 élaboré la doctrine adaptée aux temps nouveaux — celle des régions…). 3. Certains « européens » (mais non les fédéralistes)
19 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
164 es philosophiques de notre tradition occidentale, celles d’Héraclite l’Obscur, qui florit à Éphèse au vie siècle avant notre
165 éraclite a déduit du fleuve ces sentences : Pour ceux qui entrent dans les mêmes fleuves, autres et toujours autres sont le
166 permanent, flot sans fin dans une forme arrêtée, celle des rives qu’il a formées, événement toujours fuyant et qui fascine,
167 ment suisses, du lac de Joux à l’ouest, à travers ceux de Neuchâtel, Morat et Bienne, au lac de Wallenstadt à l’est, à trave
168 V Ainsi de sa source, à quelques kilomètres de celle du Rhône, jusqu’à son confluent avec le Rhin, l’Aar draine tous nos l
169 sade du Roy de France, le souvenir de Besenval et celui de Casanova, Soleure qu’un pasteur indigné décrit comme « un centaure
20 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
170 Ciel a vaincu, imposant la loi du soleil, qui est celle du Père, à ce lieu dont le nom reste l’Ombre. Mais ici même, près de
171 euglant Désir, il va prendre la route de Thèbes — celle que rejoint à droite ce bref sentier — vers le carrefour fatal où il
21 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
172 quelle voie sommes-nous engagés après un siècle ? Celle des fédérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’une renaissa
173 des fédérations et de l’harmonie des peuples, ou celle d’une renaissance des particularismes nationaux ? Je répondrai : dans
174 culturelle et surtout civique de leurs régions : celles -ci se sentent exploitées par l’État, ses bureaux ou sa capitale et le
175 aient toutefois d’en payer le prix, lequel serait celui d’une autarcie presque totale ou d’une sorte d’isolation paranoïaque.
176 e pour l’Europe de l’Ouest et la Yougoslavie pour celle de l’Est et au-delà l’URSS, l’Inde et l’Australie. Voilà qui réfute l
177 olaires dont le « modèle » nous est connu : c’est celui qu’ont élaboré les fondateurs de la philosophie occidentale dans le d
178 l’œcuménisme n’est-il pas le même en sa forme que ceux que nous venons d’évoquer, puisqu’il consiste à concilier des confess
179 solitude, née de l’absence de communication avec ceux que l’on côtoie comme s’ils n’étaient pas là. La solution consisterai
180 conflit permanent. Il y faut une méthode vivante, celle que j’ai dite : sans cesse évaluer à nouveau les dimensions des tâche
181 itoyen peut se manifester. Si les dimensions sont celles d’un peuple de 50 millions, qu’est-ce qu’il se produit ? On vote, de
182 se. On peut très bien concevoir des régions comme celle qui est en train de s’organiser autour de Bâle, la Regio Basiliensis,
22 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
183 ue, la pensée la plus authentique d’Henry Dunant, celle qu’il ne pouvait pas encore avouer, ni peut-être s’avouer à lui-même,
184 t aux compensations fictives d’utopies qui, comme celle de la paix perpétuelle, supposent toujours la fin de l’Histoire, du m
185 es termes d’utopie et de réalisme. L’utopiste est celui qui voit la fin sans imaginer ses moyens. Mais c’est aussi celui qui
186 la fin sans imaginer ses moyens. Mais c’est aussi celui qui fait erreur sur l’adéquation des moyens qu’il préconise aux fins
187 oyens qu’il préconise aux fins qu’il allègue, tel celui qui répète (se croyant réaliste) : si vis pacem para bellum, alors qu
188 re à les préparer. Mais il y a plus. Réaliste est celui qui, non content d’avoir dénoncé le mal qui est dans le monde, s’en p
189 la guerre qui se préparait étaient les mêmes que ceux qui, justement, achevaient de former l’État-nation : l’École étatisée
190 c une sorte d’étonnement reconnaissant, qu’il est celui que j’utilisais depuis quelques années pour mes cours : L’École : « 
191 t, « toujours en alléguant un prétexte dérisoire, celui de châtier leur insolence… C’est sans remords que les pays qu’on appe
192 humain se soit plus appliqué à perfectionner que celle dont le but est le meurtre en grand de nos semblables ». Car désormai
193 ou du nôtre. 41. « La guerre est agréable pour ceux qui ne l’ont pas faite » ou mieux : « Pour les civils, la guerre est
23 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
194 (1969)ae Comme il m’arrive pour la plupart de ceux avec qui j’ai longtemps collaboré et dans des circonstances très dive
195 s’en remettre à l’expérience et à l’initiative de celui des membres de son comité qui avait le mieux démontré le mouvement en
196 rands succès commerciaux et même littéraires, par ceux des grands éditeurs d’Europe qui, dès le début, s’étaient montrés les
24 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
197 le terme de difficulté est souvent plus exact que celui d’objection. Dans la plupart des cas, la résistance ne provient pas d
198 rétiques, mais l’État a le devoir de sévir contre ceux qui contestent l’un de ses dogmes (objecteurs de conscience, par exem
199 ’a démontré qu’entre les ambitions de Napoléon et celles d’un dictateur du xxe siècle il y ait d’autres différences que celle
200 du xxe siècle il y ait d’autres différences que celles dues aux moyens techniques de mise au pas d’une nation. Et de Napoléo
201 vision » : grande maxime, qui conteste un monde : celui de la République une et indivisible des jacobins, de l’Empire napoléo
25 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
202 he de l’espérance sur l’expérience », c’est aussi celui de la maturité sur la jeunesse (voir Elle n° 1215) : les hommes se ma
203 el, je me vois réduit à ma propre expérience et à celle des couples remariés que je connais. La première fois, on épouse se
204 un type de conjoint qui est (sans qu’on le sache) celui de la mère, ou du père. Ou au contraire, inhibition devant une femme
205 ye avec un beau mépris les objections des autres, celles des parents, en premier lieu ; leur couple est-il si bien réussi ? On
206 nce un « mariage-maquette », un numéro zéro comme celui qui précède dans les revues la sortie du numéro 1, le premier numéro
207 qui négligeaient toutes les difficultés réelles, celles qui naissent de la cohabitation. Là, on vit, on travaille, on organis
208 nt — ce livre est un chef-d’œuvre de lucidité et ceux qui l’ont lu sont mieux armés pour réussir leur vie à deux —, vous ex
26 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
209 lement cette autre thèse chère à M de Rougemont : celle du fédéralisme. Il l’a non seulement défendue par ses écrits, mais ég
210 depuis 1949. Si à ses nombreux titres on ajoutait celui qu’il s’apprête à recevoir aux États-Unis, après son séjour au Canada
211 ème de l’homme et de la femme dans le mariage, et celui des autonomies locales et de l’union dans une fédération, où il s’agi
212 e. Dans ces motivations, on retrouve plusieurs de celles qui furent à la base du mouvement personnaliste. Ce que nous appelion
213 xtérieure n’était visiblement pas aussi grave que celle qui prévaut aujourd’hui. Ce qui nous avait alors alerté et réveillé c
214 e Rougemont la seule contestation efficace, c’est celle qui est faite précisément au nom d’autre chose. Je n’ai pas du tout v
215 désordre établi. La contestation véritable, c’est celle qui conteste le désordre établi au nom d’un ordre plus réel. Ce qui p
216 Il reste, néanmoins, que des rassemblements comme celui qui a eu lieu récemment à Bethel, près de New York, sont la démonstra