1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 es siècles. C’est ce système, ou pour mieux dire, cette pratique séculaire de l’union dans les diversités jalousement préserv
2 face. Essayons d’expliquer ce qui peut l’être, en cette affaire où le sens concret du bien public a beaucoup plus à voir que
3 le dans laquelle il s’est formé. D’où vient alors cette illusion d’optique dont je parlais, cette croyance si rarement mise e
4 t alors cette illusion d’optique dont je parlais, cette croyance si rarement mise en doute depuis un siècle environ, en l’exi
5 aix. On voit mal ce qu’ils gagneraient à échanger cette paix — que l’on jalouse un peu tout en la couvrant de sarcasmes — con
6 là le véritable sens de son fédéralisme étroit). Cette erreur l’a peut-être soutenu, en tant qu’artiste, comme il arrive ; e
7 e. Mais la littérature n’est plus, de nos jours, cette espèce de critère privilégié du niveau de culture d’un peuple, qu’ell
8 evêt une importance particulière dans le monde de cette deuxième moitié du xxe siècle. Il symbolise et préfigure l’apport de
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
9 ier de mon cours, de consacrer quelques moments à cette introduction plus générale. S’il paraît opportun d’entreprendre aujou
10 question de l’union de l’Europe se trouve posée à cette génération, et parce qu’elle met en jeu bien autre chose que des inté
11 st à peine 4 % des terres émergées de la planète. Cette question européenne constituant l’objet central de notre enseignement
12 ons administratives moins inégales par l’étendue. Cette solution unitaire, jacobine ou napoléonienne, n’est en fait et comme
13 Dans les discussions sur la question européenne, cette utopie joue un rôle non négligeable, fût-ce au seul titre de repousso
14 einement souverains — dans la mesure toutefois où cette souveraineté ne serait pas limitée, en fait, et même en droit, par le
15 ait, et même en droit, par leurs alliances mêmes. Cette solution pose un certain nombre de problèmes qui pourraient et devrai
16 têtes de chapitre. On peut se demander d’abord si cette solution apparemment de statu quo, répond d’une manière adéquate aux
17 soit bien celui que l’on croit ? Pour répondre à cette question, il conviendrait d’examiner, après Léon Duguit, Preuss, Lapr
18 Il faudrait voir, d’une part, dans quelle mesure cette notion est compatible avec le droit, et d’autre part, si elle corresp
19 autre ce passage de l’économique au politique. Ni cette déclaration, ni le traité lui-même, ne fournissent d’indications sur
20 ois solutions qui aurait le moins de chances dans cette compétition. ⁂ Les raisons qui nous ont fait retenir la solution fédé
21 épubliques distinctes, comme les cantons suisses… Cette calomnie propagée par les montagnards excita le peuple de Paris contr
22 te de l’Europe ; quitte à déduire, finalement, de cette enquête, quelques critères permanents, voire même, si possible, quelq
23 roudhon, cent ans plus tard, revendique également cette paternité. À cet égard, nous aurons l’occasion d’illustrer fréquemme
24 ve, 1963, p. 61-72. k. L’auteur est présenté par cette note : « Denis de Rougemont : né en 1906 à Neuchâtel. Études de lettr
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
25 e siècle. Mais c’est alors un « carré suisse » — cette formation guerrière qui dominait sur les champs de bataille de l’époq
26 sophe Paracelse, et l’architecte Fontana. Mais de cette époque à nos jours, la densité de création intellectuelle et artistiq
27 xcepte, bien entendu, Londres et Paris.) Pourquoi cette densité si remarquable ? Et dans quelle mesure peut-on dire que cet a
28 , quand nous sortons de notre commune originelle. Cette situation particulière est très conforme au génie de la culture occid
29 caractères communs et spécifiquement suisses dans cette succession chronologique très serrée de puissants émetteurs d’énergie
30 les sciences et la technique. Comment interpréter cette courbe mouvementée ? Certes, tous les pays européens n’ont pas leur M
31 le, et qu’elle s’est conformée par anticipation à cette règle devenue évidente à partir du xixe siècle : point de grand art
32 est pas du projet d’union européenne que provient cette menace de nivellement, mais plutôt d’un certain matérialisme philisti
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
33 le dans laquelle il s’est formé. D’où vient alors cette illusion d’optique dont je parlais, cette croyance si rarement mise e
34 t alors cette illusion d’optique dont je parlais, cette croyance si rarement mise en doute depuis un siècle environ, en l’exi
35 e véritable sens de son fédéralisme mal compris). Cette erreur l’a peut-être soutenu, comme il arrive, mais n’en fut pas moin
36 evêt une importance particulière dans le monde de cette deuxième moitié du xxe siècle. Il symbolise et préfigure l’apport de
37 congrès ayant pour premier objectif de surmonter cette tendance défensive, faussement traditionnelle et autarcique, inutile
38 de l’époque. Il est trop clair qu’à l’absence de cette passion créatrice et de ce sens du mécénat, nul comité de coordinatio
5 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
39 bles avec les libertés de la personne… Bornons là cette esquisse caractérologique des faiseurs d’utopies et de plans, et de l
40 ui serait unie par des liens proprement fédéraux. Cette Europe fédérale ne serait donc : — ni totalement unifiée autour d’un
41 nties par un pacte perpétuel, librement consenti. Cette ambition évoque la quadrature du cercle aux yeux de la logique ration
42 duite des sciences physiques, et biologiques dans cette seconde moitié du xxe siècle. Mais en fait, le projet d’une Europe f
43 en 1947, j’avais tenté de situer à grands traits cette idée de l’homo europaeus dans la conjoncture politique d’où allait na
44 ylla de la centralisation totalitaire. Cet art et cette méthode ne vont pas sans principes, sans techniques éprouvées, sans s
45 oumon, d’être aussi poumon que possible, et, dans cette mesure même, il aidera le cœur à être un bon cœur. Cinquième princip
46 extrême complication des institutions suisses, de cette espèce de mouvement d’horlogerie fine que composent nos rouages commu
47 rsement engrenés, il convient de leur montrer que cette complexité — cause de tant de lenteurs et d’excessives prudences — es
48 vement qui caractérise la pensée fédéraliste, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on voudra, qu
49 ise la pensée fédéraliste, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on voudra, qui est le battement
50 aliste, sur cette interaction, cette dialectique, cette bipolarité, comme on voudra, qui est le battement même du cœur de tou
51 ut point de le préciser ici et de le souligner —, cette coexistence, ce dialogue, cette tension ne doivent pas être imaginés
52 e le souligner —, cette coexistence, ce dialogue, cette tension ne doivent pas être imaginés sous la forme négative d’une tol
53 vitalité culturelle de chacun de ses membres : or cette vitalité ne supporterait pas l’uniformisation des régimes d’éducation
54 , le collectif au personnel, tel est le secret de cette méthode, de cette « fonction dichotomique », par définition progressi
55 personnel, tel est le secret de cette méthode, de cette « fonction dichotomique », par définition progressiste, libératrice,
56 ruites mais qu’elle accuse ensuite de l’asservir, cette mauvaise foi trahissant à vrai dire un manque de foi ; soit de s’imag
57 et presque autant que les deux additionnés. Mais cette grande liberté cosmopolite n’est pas payée au prix d’un déracinement
58 assez étroits, par-delà les frontières étatiques. Cette situation mouvante, absolument nouvelle, fait l’objet des discussions
59 e, exigent que les États renoncent expressément à cette souveraineté théorique. Or, on ne saurait attendre une nuit du 4 août
60 ces extérieures qui ont la souveraineté atomique. Cette situation aussi dangereuse qu’humiliante indique clairement ce qu’il
61 recherches et de l’enseignement (voir plus loin) cette politique est représentée dans le monde par des Relations culturelles
62 munautés économiques européennes. La rencontre de cette vieille tradition, rénovée au xixe siècle, des besoins de l’économie
63 riminelle. Sans préjuger des chances de succès de cette réaction de défense de la personne, on peut tenir pour certain qu’ell
64 . La vraie « relance » de l’Europe Pour tracer cette esquisse d’une union fédérale, nous n’avons eu qu’à nous laisser guid
65 et qui dira, au terme de l’étude : voilà le But. Cette « relance européenne » dans les esprits paraît la seule immédiatement
66 à la stratégie, à l’économie, à la politique. 4. Cette organisation uniforme et centralisée pouvant d’ailleurs relever de l’
67 re au secteur privé ou semi-privé. 5. J’emprunte cette formulation au chapitre de Dictature de la liberté (Paris, 1935) da
6 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
68 uand même doublé depuis cinquante ans ? C’est que cette crise a des causes nombreuses et complexes. Les unes sont liées au pr
69 mour-passion qui se dénoue alors dans l’adultère. Cette passion tant espérée, neuf fois sur dix c’est donc l’adultère. Cet am
70 ue le mariage ? Absolument pas ! L’amour-passion, cette conception de l’amour qui nous est si familière que nous nous figuron
71 ne orientale, l’hérésie cathare, qui l’a fourni ; cette hérésie qui s’installe solidement dans les cours et les châteaux du M
72 d’une rhétorique toutes deux orientales, pourquoi cette forme d’amour est-elle totalement inconnue dans les pays orientaux, p
73 ntre un jour son Iseut ? Admettons ! Il rencontre cette femme, il reconnaît son Iseut. Elle est mariée, naturellement. Qu’ell
74 re moins celle de votre couple. On arrive alors à cette conclusion : choisir un mari (ou une femme) pour toute la vie, finale
75 servatisme, de conformisme, c’est un parti pris. Cette fidélité-décision représentera pour beaucoup une contrainte exorbitan
76 à deux et dont on tâche de faire une œuvre d’art. Cette fidélité-là, ce n’est pas seulement de ne pas tromper (ce qui serait
77 n autant que le sien parce confondu avec le sien. Cette fidélité résistera-t-elle à la passion, si elle la rencontre ? Un hom
78 tobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « Tous les couples ont des histoires, même les couples heureux
7 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
79 dans le cadre du Centre européen de la culture. À cette réunion, il a été décidé de former de tels centres, un peu partout da
8 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
80 uisses se détachent peu à peu du Saint-Empire, de cette première Europe dont elles sont nées, c’est parce que l’Empire lui-mê
81 libertés de l’Europe ne seront rétablies que par cette union-là. C’est comme « citoyen de Genève » que Rousseau signe ses fa
82 ncorporer à la communauté de la Grande Europe. De cette façon, elle n’aura pas vécu en vain ni sans gloire14. » Pratiquement
83 on premier congrès à Montreux, en septembre 1947. Cette date peut être considérée comme le point de départ de l’action politi
84 fédéral » a été prononcé à Zurich un an plus tôt. Cette idée aussitôt adoptée par les leaders de l’UEF conduit à la convocati
85 . Adhérer à l’union européenne serait contraire à cette neutralité. La Suisse recevrait des ordres d’un pouvoir extérieur, et
86 thropiques pourraient être opposées sincèrement à cette thèse de simple bon sens. Arguments constitutionnels. — Le prof. Pau
87 ages, des yodleurs et de gras pâturages. En fait, cette « caractéristique nationale » n’en est plus une depuis longtemps. Ver
88 ire peu suisse. Mais je sens deux autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réclament très haut de nos traditions
89 nt européen, nous avons réussi beaucoup mieux que cette fameuse neutralité, — nécessité subie, à l’origine et dont nous fîmes
90 tries et l’union. Et cela non seulement parce que cette solution se trouve être la sienne, mais surtout parce que c’est la me
91 est que trop connue. Pourquoi parler toujours de cette neutralité, vertu qui ennuie et pratique négative, quand nous avons à
92 llement opportune à l’échelle mondiale ? Pourquoi cette timidité ? L’histoire n’est pas faite par des gens qui défendent leur
9 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
93 matérielles et du mode de vie traditionnel. Mais cette réussite exemplaire suppose d’inévitables sacrifices. Elle exclut, pa
94 climat passionné de polémiques et d’engouements, cette turbulence intellectuelle indispensable à l’essor d’une carrière pres
95 a prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors, cette ivresse des sommets. L’intuition de la grandeur. Et plus d’obstacle d
96 ne pourront affronter les grandes compétitions de cette fin du xxe siècle que dans la mesure où elles sauront grouper leurs
97 on à l’uniformité imposée par une mode étrangère. Cette condition de la culture en Suisse, cette nécessité de s’unir précisém
98 rangère. Cette condition de la culture en Suisse, cette nécessité de s’unir précisément parce qu’on entend rester soi-même, o
10 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
99 autres vont demander à une retraite conventuelle. Cette circonstance peut expliquer pourquoi certains des incidents de la vie
100 lle, et par là même impopulaire, du commandant de cette école était faite pour favoriser mes dispositions du moment. Le colon
101 ine entré dans notre salle de cours, il nous posa cette question simple : Qu’est-ce que l’énergie ? Et après nous avoir laiss
102 r pour le lendemain, que nous lûmes en sortant de cette classe écourtée, annonçait : 04.00 : diane. 05.00 : départ pour la pr
103 hie, j’ai toutes raisons de croire qu’en imposant cette épreuve « inutile » à notre école, il poursuivait un but précis. Il v
104 je pense que la plupart auraient flanché pendant cette étape nocturne. De fait, nous approchions du village de la Lenk, sign
105 l’obstacle lui-même, si grand soit-il. À la Lenk, cette nuit-là, j’eus un accès de fièvre qui me tint éveillé jusqu’au matin.
106 le quai de la gare — je ne sais si j’eusse évité cette débâcle nerveuse que les Américains, qui en ont fait une catégorie co
11 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
107 et certains noirs assez féroces, à la Braque. Et cette curieuse bipartition de mainte toile par un éclair irrégulier. Rien d
12 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
108 e vérité, voire de véracité contrôlée et mesurée. Cette synthèse, qui est l’œuvre du Moyen Âge, dès le xiiie siècle, produit
109 t deviennent continentales, voire mondiales. Dans cette évolution, on peut se demander si l’élargissement de la guerre a vrai
110 re les deux guerres mondiales, Paul Valéry notait cette remarque désabusée : la science a su donner aux hommes des moyens de
111 nte les retombées mortelles. J’entendais débattre cette question, l’autre jour, aux Rencontres de Genève, et je songeais que
112 nique occidentale fait bien plus que leur révéler cette misère relative : dans une mesure sans cesse croissante, elle la crée
113 sixième de la demande actuelle du tiers-monde, et cette demande aura au moins doublé d’ici vingt ans. À supposer même que not
114 e angoissée à son fils aviateur en 1915.) Mais de cette Première Guerre mondiale sont issus très rapidement le bulldozer et l
115 lisation par Fermi et Oppenheimer qui a mis fin à cette guerre le 5 août 1945, à Hiroshima. Voilà donc la technique exonérée
116 mieux protégée que nous n’avons su le faire dans cette génération. Enfin, il y a la grande question de savoir si la techniqu
117 s machines ou si elles nous servent, et surtout — cette question résumant toutes les autres — si l’humanité saura maîtriser l
118 préfixe « auto » évoque la liberté de l’individu, cette invention n’était certes pas la mieux adaptée à ses fins, ni la mieux
119 lle ne mérite en vérité ni cet excès d’honneur ni cette indignité. Elle n’est que le moyen de nos passions et de nos rêves, l
120 , Lausanne, mars 1965, p. 1-18. r. Accompagné de cette note : « Conférence présentée devant les membres de l’Association ami
13 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
121 verrait qu’il est bien aussi grand que la France… Cette Suisse des Alpes et des lacs, des quatre langues, des horlogers, des
122 de prix Nobel des sciences, pour ne rien dire de cette galaxie de génies qui va de Paracelse à C. G. Jung, en passant par Eu
123 leur manière, sans dépendre des comtes voisins. À cette première alliance — un traité en due forme qui ne fut certes pas rédi
124 ommun. Mais ils savent bien qu’ils font partie de cette même Suisse dont les institutions communes leur garantissent un droit
125 les cantons ? Eh bien, je n’ai pas ce courage, ou cette témérité. Je n’essaie pas d’égaler le médiocre à l’auguste. Je ne com
126 acun exerce une fonction unique, incomparable. Or cette fonction reste la même qu’il s’agisse du corps d’un petit enfant ou d
127 . Oui, la Suisse est la seule maquette vivante de cette Europe fédérée dont rêvent tous les amis de la paix et tous les ennem
14 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
128 qu’il défie notre logique. » Je retiens aussi de cette soirée une théorie pseudo-arithmétique sur l’impossibilité du bonheur
129 e vanter d’avoir ‟fait” une superbe pneumonie ? » Cette boutade va loin, elle symbolise toute une philosophie politique et so
15 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
130 lement sur les vingt-cinq qui composent l’Europe. Cette « Europe » partiellement sectorielle (tarifaire) sera « faite » dès l
131 depuis vingt ans que nos gouvernements proclament cette union nécessaire et même urgente. À ce mystère, ou plutôt ce scandale
132 CA, puis le Marché commun ont permis de surmonter cette absurdité manifeste, et plusieurs autres. Dans l’Europe fédérée de de
133 e et publique en Grèce. Elle donna même son nom à cette forme d’activité : la politique ! De même que la polis — avec ses aut
134 e révélera immédiatement possible. Il se peut que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers de l’Europe unie
135 ndemain de la Deuxième Guerre mondiale. Du moins, cette fédération de régions « immédiates à l’Europe » — comme les communes
16 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
136 a démocratie — par une majorité de la population. Cette majorité sera suscitée et conduite par une minorité qui ne voudra pas
137 it de leur autonomie, précisément : sans l’union, cette autonomie s’évanouissait dans l’une ou l’autre des nations voisines.)
138 erlag, Zurich 1966, p. 152. 23. Voir numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous faisons est au service du peuple, de q
17 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
139 à savoir qu’il était le seul chercheur autour de cette table. Je me considère moi aussi comme un chercheur et je le serai ju
140 us de l’étranger. On pourrait allonger facilement cette liste. Du côté exportation, qu’avons-nous fait en Suisse ? Il y a d’a
141 . M. Nordmann : Il y a tout de même un moment où cette exportation, dont vous venez de citer de longs exemples, de positive
142 ent négative, c’est-à-dire qu’il y a un moment où cette exportation devient ce que nous avons appelé l’exode des cerveaux. M.
143 écessaires à l’université. Mais prenez maintenant cette université qui est bien à la taille du canton (l’activité et la commu
144 message du Prince Louis de Broglie qui a formulé cette idée, que nous avons fait aboutir ensuite, via l’Unesco, de manière à
145 s, comme l’édition par exemple, pour contribuer à cette création intellectuelle. À condition que l’Université ne soit pas uni
146 es mots très brefs à ce qui m’a été dit autour de cette table. Tout d’abord, M. Renold. Je crois que nous sommes presque enti
147 un exode qui est une perte, qui est défavorable. Cette méthode peut être discutée ; il s’agit surtout de l’appliquer, mais j
18 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
148 fédérées (1968)w Il y a vingt-et-un ans, dans cette même Université, avec une poignante éloquence, Winston Churchill appe
149 t que ceci s’oppose à cela, dramatiquement, — que cette « réalité fondamentale du siècle » que serait la nation, est précisém
150 nation, est précisément celle qui fait obstacle à cette « seule chose véritablement importante de notre temps » ? Qui ne voit
151 e, normal et inévitable du Progrès. Pour dissiper cette illusion, il faudrait enseigner dans nos écoles un minimum d’histoire
152 la première nation, la France, peut être datée de cette déclaration des légistes du Philippe de Bel : « Le Roy de France est
153 ion, accepter l’idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée, en faire autant avec la notion sacro-sainte de souve
154 tre. La CECA, puis la CEE ont permis de surmonter cette absurdité manifeste, et plusieurs autres. Dans l’Europe de demain, li
155 e, laquelle sera fédéraliste ou ne sera pas. Dans cette Europe unie la représentation du peuple français sera assurée par l’É
156 e révélera immédiatement possible. Il se peut que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers de l’Europe unie
157 ndemain de la Deuxième Guerre mondiale. Du moins, cette fédération de régions « immédiates à l’Europe » — comme les communes
158 e et publique en Grèce. Elle donna même son nom à cette forme d’activité : la politique ! De même que la polis — avec ses aut
159 ûr, un coup d’œil sur l’histoire suffit à réfuter cette croyance. Bien sûr, dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan s’étai
160 tout le monde n’a pas lu Renan, de nos jours… Et cette succession qu’il annonce, ce remplacement des États-nations par la fé
161 e cent ans de propagande des nationalismes, et de cette religion civique dont je vous disais qu’elle s’était substituée à la
162 r là. Vous le sentirez tout de suite en entendant cette définition de la région que j’emprunte aux travaux du colloque de Bru
163 administratif. Préférons, dans le monde régional, cette liberté modeste mais bien réelle, aux ivresses de l’indépendance abso
164 s sûr que cela servirait nos intérêts ». Assez de cette politique fondée en fait sur la morale à courte vue qu’illustre l’ane
165 les avantages des grandes dimensions procurés par cette fédération dont les États-nations se révèlent incapables. Acceptons d
19 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
166 e souvenir le plus marquant que vous conservez de cette grande manifestation européenne ? Alternances d’euphorie et de frust
167 , qui m’écrivait le 29 mars : Je suis d’avis que cette déclaration doit fournir le point de départ de notre action commune a
168 résenté à la séance finale, parce qu’il contenait cette petite phrase : « Nous voulons une défense commune », que le congrès
169 s de rejoindre le but que l’on veut atteindre. Et cette espérance-là, je l’éprouve aujourd’hui plus vive que jamais ; s’il es
170 pour fédéraliste, ait été le premier à préconiser cette tactique d’appel direct au « peuple européen » comme dira plus tard A
171 u Centre européen de la culture. 39. J’employais cette formule dans mes cours à Genève et Zurich au début de 1967, c’est-à-d
20 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
172 euves, qui sont un phénomène tellement typique de cette « péninsule occidentale de l’Asie », ainsi que l’on nommait l’Europe
173 n Suisse n’est suisse avec plus de robustesse que cette rivière germano-celte romanisée qui porte le nom même du cours d’eau
21 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
174 dhon, Du Principe fédératif, où l’on pouvait lire cette phrase devenue célèbre : « Le xxe siècle ouvrira l’ère des fédératio
175 e, secrètement obsédée par un rêve d’autarcie, et cette mise en question, voire en accusation, de la formule stato-nationale
176 e. Système, doctrine du gouvernement fédératif. » Cette définition est assurément moins éclairante que les deux citations qui
177 pitale de ce siècle et s’il est vraisemblable que cette union sera fédérale ou ne sera pas, on sent tous les dangers qu’entra
178 gment célèbre d’Héraclite. L’art et la science de cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires mais éga
179 L’art et la science de cette mise en tension, de cette composition de réalités contraires mais également valables, voilà je
180 ginal et spécifique de la pensée occidentale ; or cette définition vaut également et intégralement pour le fédéralisme, du mo
181 Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette vocation même dont l’exercice le relie à la communauté, cet homme se
182 yens. Enfin, troisième étape, une fois déterminée cette dimension et l’unité correspondante (communale, régionale, nationale,
183 étence où seront prises les décisions relatives à cette tâche. Il peut y avoir d’ailleurs plusieurs niveaux de décisions, hié
184 nombre des combinaisons auxquelles peut conduire cette méthode a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires de tradition u
185 rôles administratifs, Mirabeau répondait déjà par cette grande phrase : « Le but de la société n’est pas que l’administration
186 s esprits et de l’exercice du civisme, c’est dans cette dialectique concrète que sont en train de se former sous nos yeux, en
187 ce qu’on appelle région. Je ne m’étendrai pas sur cette question complexe, mais je crois que la plupart des craintes que l’on
188 e, le pays de Bade jusqu’à Fribourg en Allemagne. Cette regio est une unité essentiellement économique. Si une région se cons
22 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
189 bien déconcertant pour nos habitudes critiques : cette phraséologie d’époque prête à sourire, mais elle a fait pleurer, elle
190 nous émeut encore, et surtout elle a fait agir ; cette approche soigneusement conventionnelle du phénomène de la guerre deva
191 l’en croire, de hauts exemples de bravoure ou de cette grandeur d’âme qui fait la gloire des armes et justifie la guerre aux
192 ue l’on porte derrière moi, et je presse l’eau de cette éponge dans l’ouverture informe qui remplace sa bouche. Cet acte de
193 épétaient-elles avec émotion ». Le spectacle « de cette formidable et auguste tragédie » laisse à Dunant le sentiment de sa g
194 suite, mais dans son livre, il se borne à écrire cette seule phrase qui est sans doute l’une des plus saugrenues de l’histoi
195 stoire : Simple touriste, entièrement étranger à cette grande lutte, j’eus le rare privilège par un concours de circonstance
196 e barbarie possible ». Autre étape décisive dans cette évolution : le texte de 1872 sur la question des francs-tireurs : Hér
197 ulé Un christianisme blasphématoire : La guerre, cette science du désordre, qui provient de l’anarchie d’en haut, ne tue pas
198 ne et ce qui détruit, au moral comme au physique… Cette civilisation, en fondant sur ces peuples, leur enlève souvent plus qu
199 chnique nationalisées : Le « caporalisme stupide, cette variété très inférieure dans l’espèce césarienne » va vous broyer, « 
200 les « indigènes » et pour la civilisation arabe. Cette attitude n’a pas été étrangère aux difficultés, insolites elles aussi
23 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
201 e Hans Oprecht a été l’un des premiers à utiliser cette forme moderne du cabinet de travail étiré sur plusieurs centaines de
202 es lignes, qui datent de 1968, nous avions adopté cette règle d’or, dès les débuts de l’activité du Centre européen de la cul
203 uropéen de la culture, nous voici bien heureux de cette occasion d’avouer tout ce que nous devons à l’un des Suisses les plus
24 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
204 a transformation que subit notre région ? J’adore cette maison, ce village… mais toutes les belles régions de France sont dil
205 été fait à Meyrin et Meyrin est vivant à cause de cette place où les gens se voient, se rencontrent. En France, aucun plan d’
206 s d’une mutation aussi profonde ? Nous avons posé cette troublante question au grand écrivain Denis de Rougemont. Depuis plus
25 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
207 titudes, blocages mentaux, qu’éprouve un homme de cette seconde moitié du xxe siècle à concevoir une Europe des régions, pro
208 toire sur lequel cet État se déclare souverain. — Cette superposition forcée de réalités radicalement hétérogènes constitue l
209 on de la prospérité de ses citoyens. Aujourd’hui, cette même réduction correspond à la seconde nature de l’homme alphabétisé,
210 contraire, poser un nouvel ordre. Voilà pourquoi cette région nous laisse froids, en tant que fédéralistes intégraux. II n’e
211 e « régionalisation » de la France et de l’Italie cette année même.) Certaines raisons psychologiques s’ajoutent d’ailleurs a
212 aut qualitatif et révolutionnaire, pour favoriser cette évolution, ou plutôt cette dévolution du centralisme de la capitale a
213 nnaire, pour favoriser cette évolution, ou plutôt cette dévolution du centralisme de la capitale au centralisme des métropole
214 e toute la science constitutionnelle », je trouve cette proposition : Organiser en chaque État fédéré le gouvernement d’aprè
215 monde ne saurait empêcher les citoyens, habitant cette région économique, de continuer à se rattacher politiquement à l’une
216 sistance qu’opposent certains esprits à concevoir cette liberté (ou variété) d’appartenance démontre une déficience ou un ret
217 rechercher si les pouvoirs distincts, au terme de cette analyse, appellent ou non la coordination, sous quelles formes et dan
26 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
218 filles surtout. Spécifique de la jeunesse, aussi, cette façon de balayer l’expérience des autres, ce refus de tenir compte de
219 douloureusement : ce n’est plus la première fois. Cette deuxième fois n’a davantage de chances de réussir que s’il n’y a pas
220 effet de révélation produit par l’œuvre de Freud, cette impression « qu’il expliquait tout », vient de ce que pour la premièr
221 ants ; il n’y aura donc pas de victimes. Appelons cette expérience un « mariage-maquette », un numéro zéro comme celui qui pr
222 mposait des marches d’entraînement et j’ai fait à cette occasion une découverte qui a joué un rôle important dans ma vie : si
27 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
223 dre jeudi soir à l’Université McGill. Le sujet de cette conférence, qui était placée sous les auspices du Département de fran
224 Bonn en février prochain, nous rappelle utilement cette autre thèse chère à M de Rougemont : celle du fédéralisme. Il l’a non
225 toujours d’actualité. Nous avons donc profité de cette première visite de M. de Rougemont à Montréal pour essayer de cerner
226 action politique et mes livres. Au-delà, donc, de cette diversité des thèmes, il y a continuité de pensée. C’est ce que nous
227 personnaliste et qu’il exigeait que je lui montre cette cohérence entre mon érotique du mariage, du couple et mes théories fé
228 nces, ne fait que les renforcer et les confirmer. Cette définition théologique, on la retrouve naturellement aussi bien dans
229 lentement élaborée, en réaction surtout contre «  cette ignorance satisfaite des injustices établies ». Et là, deux dates cru
230 ne voyions pas du tout lesquelles à ce moment-là. Cette crise existentielle dont nous avions été les témoins stupéfaits lorsq
231 r pas seulement sexuel, mais également spirituel. Cette communauté nouvelle dont tout le monde aspire, mais que personne n’os
232 ope en paix certes, mais qu’il faut reconstruire. Cette guerre qui vient de se terminer, M. de Rougemont a pu en mesurer tout
233 rogressivement, au lieu de s’unifier brutalement. Cette guerre marque la faillite retentissante des systèmes centralisateurs
234 mun. Personnalisme et fédéralisme, c’est un tout. Cette théorie fédéraliste nous amène, on l’aura remarqué, loin du fédéralis
235 nent tout particulièrement les intellectuels. Que cette idée fédéraliste du monde soit utopique, M de Rougemont serait le pre
28 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
236 praticables, et nous sommes obligés de nous poser cette question pour la première fois dans l’évolution humaine : Comment fai
237 s tout de même à combattre avec pas mal de succès cette idée folle des manuels de notre jeunesse — des manuels scolaires, n’e
238 nérale de l’idée et de la chose religion, comment cette vue-là se tient-elle aujourd’hui ? Moi, je ne suis pas du tout d’acco