1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 tions et de tensions. On peut même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence de tous les autres système
2 la force, car il a pour passion maîtresse de les faire vivre ensemble, telles qu’elles sont. Mais parce qu’il accepte les co
3 et ne s’oppose à rien. Le fédéralisme s’oppose en fait à deux tendances très puissantes dans le monde occidental moderne : l
4 isation politique du monde moderne proviennent du fait que l’on oublie ces évidences. Je n’en donnerai qu’un seul exemple :
5 de « cultures nationales » ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient. Quand on dit que les Suisses romands s
6 t nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux réalités linguistiques pour les amener à coïncider appro
7 usion des « cultures nationales », fût-ce du seul fait de la composition linguistique si variée de leur État. Nous sommes en
8 it être plus libre de se choisir, j’entends de se faire homme à sa manière, et non point à celle de l’État. D’où la densité c
9 n’est pas un éloge de la petitesse en soi que je fais ici, ni des petites dimensions matérielles ou morales, mais au contra
10 d’idéologies, et qui aboutissent périodiquement à faire tuer quelques millions d’hommes au nom de principes réputés immortels
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
11 re présente, aux circonstances de notre temps. Ce fait détermine le caractère particulier de notre Institut, comme d’ailleur
12 s et par rapport à ces notions de l’homme qui ont fait que l’Europe, malgré tout, représente autre chose et un peu plus que
13 autonome. Que deviennent, dans ces conditions de fait , leur souveraineté et même leur indépendance, au sens classique de ce
14 n, plus tard et contre eux à l’en croire, mais en fait dans le même sens final qui est celui d’une Europe autonome rendue fo
15 ion unitaire, jacobine ou napoléonienne, n’est en fait et comme telle défendue par personne, et n’offre pas un champ d’étude
16 ème d’alliances entre États souverains. C’est, de fait , la solution préconisée par les tenants de « l’Europe des patries »,
17 s où cette souveraineté ne serait pas limitée, en fait , et même en droit, par leurs alliances mêmes. Cette solution pose un
18 n nombre de problèmes qui pourraient et devraient faire l’objet de recherches, dont je suggère seulement quelques têtes de ch
19 que les États puissent réellement exercer, comme faire la guerre ou la paix à leur guise, assurer seuls leur défense, leur p
20 otion d’indépendance n’a pas déjà cédé le pas, en fait plus encore qu’en droit, à la notion d’interdépendance. Mais l’objet
21 t ordre. La déclaration des chefs d’État des Six, faite à Bonn le 18 juillet 1961, parle, il est vrai, de « donner forme à la
22 ans cette compétition. ⁂ Les raisons qui nous ont fait retenir la solution fédéraliste comme thème central de nos études, au
23 . Elle paraît aussi la plus propre à rallier ou à faire converger un jour ou l’autre les partisans de l’Europe des États et c
24 . Car le fédéralisme n’est pas une doctrine toute faite , un dogme auquel il s’agirait de plier les réalités, mais une méthode
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
25 nt de la culture occidentale ; ils n’y entrent en fait et d’une manière distincte qu’au troisième quart de l’ère chrétienne 
26 es, de hallebardes, d’épées et d’arquebuses — qui fait son entrée résolue sur la grande scène européenne : ses capitaines so
27 culture occidentale, car celle-ci a toujours été faite par des foyers locaux, et non par des nations ; par des écoles fermée
28 en qui vraiment compte dans l’entre-deux, cela ne fait pas une tradition musicale ; et les épopées symboliques démesurées d’
29 és, délicieux ou extravagants, et leurs succès se font à Paris, Londres et Berlin. Un tableau de Paul Klee, une sculpture d’
30 uelque chose, tout se passe comme s’il avait à se faire pardonner son ambition ou son génie individuel en démontrant qu’il fa
31 ition ou son génie individuel en démontrant qu’il fait une œuvre utile au bien commun ; ou bien, il lui faudra courir son av
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
32 tions et de tensions. On peut même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence de tous les autres système
33 la force, car il a pour passion maîtresse de les faire vivre ensemble, telles qu’elles sont. Mais parce qu’il accepte les co
34 et ne s’oppose à rien. Le fédéralisme s’oppose en fait à deux tendances très puissantes dans le monde occidental moderne : l
35 isation politique du monde moderne proviennent du fait que l’on oublie ces évidences. Je n’en donnerai qu’un seul exemple :
36 de « cultures nationales » ? C’est avant tout le fait de la langue qui l’entretient. Quand on dit que les Suisses romands s
37 t nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux réalités linguistiques pour les amener à coïncider appro
38 e l’illusion des « cultures nationales », du seul fait de la composition linguistique si variée de leur État. Nous sommes en
39 rincipaux caractères spécifiques, que devons-nous faire maintenant pour rester fidèles à nous-mêmes, j’entends : pour illustr
40 nécessaire. N’oublions pas que les cités qui ont fait la Renaissance en Italie, en Flandres ou en Bourgogne, étaient alors
41 ne pourra jamais remédier. Les comités ne peuvent faire , au mieux, que des choses raisonnables, mais la culture est faite par
42 que des choses raisonnables, mais la culture est faite par des passions individuelles et par de petits groupes qui ne craign
43 ur notre Suisse fédéraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer nos douanes qui mettrait en danger nos « raisons d’être 
44 ger nos « raisons d’être » ! C’est bien plutôt le fait de ne plus s’intéresser qu’au niveau de notre vie matérielle, de trai
45 traiter la culture en mendiante, de refuser de la faire participer à une prospérité économique sans précédent. Nos raisons d’
5 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
46 la liberté ? L’union de l’Europe ne pourra se faire qu’en vertu d’une volonté, mais il n’est pas de volonté sans but, san
47 des cadres à imposer, l’autre des forces vives à faire jouer ; l’un se soucie d’abord de la stabilité, l’autre plutôt de la
48 a stabilité, l’autre plutôt de la fluidité ; l’un fait confiance aux règlements et aux décrets, l’autre aux règles d’action
49 dans cette seconde moitié du xxe siècle. Mais en fait , le projet d’une Europe fédérale est antérieur à ces deux stades réce
50 uelle nous sommes d’accord, tacitement, puisqu’en fait nous voici réunis pour parler du fédéralisme ? Nous ne serions pas ic
51 mentaires. Chacun sait que l’individualisme outré fait le lit du collectivisme : ces deux extrêmes, eux, sont dans le même p
52 dus civiquement irresponsables que les dictateurs font leur ciment. Et nous avons pu voir, pendant la dernière guerre, que l
53 e rencontrent les dictateurs sont au contraire le fait de groupes de citoyens responsables, c’est-à-dire des personnes fédér
54 sans secrets du métier, mais il serait vain d’en faire un traité théorique. Plutôt que d’essayer de les déduire dans l’abstr
55 , puis celui d’Hitler, dans leurs tentatives pour faire l’unité de l’Europe, sont des avertissements utiles. Ils nous confirm
56 alitaire voit une injustice ou une erreur dans le fait qu’une minorité ait les mêmes droits qu’une majorité. C’est qu’à ses
57 résence. C’est pourtant bien ce qu’avait tenté de faire la SDN, qui en est morte, et ce qu’a tenté à nouveau l’ONU, que cela
58 Européens — les colonies —, elles sont restées le fait des États en concurrence nationaliste : elles n’ont contribué qu’à no
59 ous aurons des fédéralistes qui ne penseront qu’à faire l’union et à la renforcer, et nous aurons des fédéralistes préoccupés
60 éens pour les libérer du travail qui pouvait être fait par elle ; et s’ils ne savent mettre à profit les libertés ainsi conq
61 l’Europe est tellement plus variée qu’elle est en fait , si on la traverse, infiniment plus riche en expériences à vivre, en
62 roduits partout, sans taxes, et acheter ce qui se fait partout, au même prix et en francs européens. Ce marché commun de 400
63 astes à l’esprit d’aventure, qui sera toujours le fait d’une minorité, n’empêchent nullement ceux qui préfèrent la sécurité
64 monde et dans le monde, nos peuples peuvent enfin faire entendre la Voix de l’Europe (comme le demandait Churchill dès 1948 a
65 l dès 1948 au Congrès de l’Europe à La Haye6). Le fait que leur fédération ait désormais, en tant que telle, une politique é
66 s. Cette situation mouvante, absolument nouvelle, fait l’objet des discussions politiques, juridiques, économiques et cultur
67 ope. Ouvrons donc en ce point une parenthèse, et, faisant retour en arrière, examinons la situation telle qu’elle se présentait
68 ersonnes libres et responsables, et il est tout à fait inconcevable qu’ils puissent agir sous le coup d’un enthousiasme coll
69 r un geste qu’aucun grand État n’est en mesure de faire , il est sans doute dangereux de s’épuiser à combattre des souverainet
70 ir à un précédent historique qui me paraît tout à fait indiqué en la matière : La Constitution fédérale de la Suisse (1848)
71 n a le tempérament pragmatique ou doctrinaire. Un fait demeure : il n’est pas de constitution plus fédéraliste que celle de
72 près. Les cantons suisses n’ont plus le droit de faire la guerre, ni d’entretenir leur propre armée, ni de conclure des trai
73 r. Deux grands États de l’Europe avaient tenté de faire valoir les droits fondamentaux que la doctrine classique attribue aux
74 la paix comme on l’entend et quand on le veut. En fait , ces deux États se sont vus brutalement mis en demeure par deux autre
75 miliante indique clairement ce qu’il nous reste à faire  : — une Constitution fédérale, afin que l’Europe recouvre, au temps d
76 mpires, l’indépendance de décision qui échappe en fait à ses nations. b) Libération des dynamismes régionaux Un secon
77 tropoles » prouvant leur droit à une autonomie de fait . C’est ici que l’exemple de la Suisse cesse de nous servir de modèle,
78 écialistes du droit fédéral : ces derniers devant faire preuve, plus encore que les autres, d’imagination créatrice. Une juri
79 être entraînée dans une guerre qu’un tiers parti ferait à l’allié, comme s’il la faisait à l’un de ses membres. Une dispositi
80 qu’un tiers parti ferait à l’allié, comme s’il la faisait à l’un de ses membres. Une disposition de ce genre présente le double
81 s et des autonomies régionales, mesures propres à faire respecter la Constitution fédérale, révision de celle-ci, garantie de
82 me est une méthode d’organisation politique qui a fait ses preuves notamment en Suisse et aux États-Unis et qui est pratiqué
83 sible et nécessaire. Si l’Europe n’est pas encore faite , ce n’est pas que ces obstacles soient bien forts — ils n’ont guère p
6 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
84 e, que seraient toutes nos littératures ? Elle ne fait pas simplement la fortune du cinéma, le théâtre, le roman, la poésie
85 situations comiques ou cyniques. Et tout cela ne fait que trahir le tourment innombrable et obsédant de l’amour hors-la-loi
86 ous nous figurons qu’elle a toujours existé a, en fait , une date et des origines bien précises. Pendant des siècles, les rel
87 sont procréatrices et qui auraient pour effet de faire tomber une âme de plus dans un corps vil. La chasteté absolue étant t
88 nnue dans les pays orientaux, pourquoi n’a-t-elle fait fortune qu’en Occident ? C’est que la passion ne s’approfondit et ne
89 Son but n’est pas le bonheur, c’est la volonté de faire une œuvre. Dans la plus humble, la plus déshéritée des vies, la prome
90 , la promesse de fidélité introduit une chance de faire œuvre, le couple devant être considéré comme une œuvre qu’on construi
91 œuvre qu’on construit à deux et dont on tâche de faire une œuvre d’art. Cette fidélité-là, ce n’est pas seulement de ne pas
92 rales essentielles bien que contradictoires. Ceci fait , à chacun de choisir et de prendre ses risques ! Condamner la passion
93 passion, son ennemie intime. Or, si la passion a fait son apparition en Europe bien avant le café et la pomme de terre — au
7 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
94 À la suite de la remarquable conférence qu’il a faite jeudi soir au Club 44, M. Denis de Rougemont a bien voulu nous accord
8 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
95 d les nations s’absolutisent et que leurs guerres font rage sur tout le continent, des voix suisses vont s’élever au nom de
96 aujourd’hui. Comme dans le Contrat social, il s’y fait l’avocat d’une confédération de nos pays inspirée de celle du « corps
97 ques Suisses entreprenants qui l’ont permis. Qu’a fait , pendant ce même temps, la Suisse légale ? Et que pensaient les Suiss
98 de nos vieilles coutumes ! Temps perdu ! Ça ne se fera jamais ! » Je me souviens d’un débat devant le micro en février 1953,
99 magination et la faculté de prévision de ceux qui faisaient notre opinion. L’union de l’Europe s’avérait bel et bien réalisable,
100 vernants pour rejoindre l’histoire en train de se faire , semblait prématurée aux yeux de nos sages et de nos experts, quoique
101 la seconde objection que je citais : « Si cela se fait , par impossible, ce sera néfaste pour la Suisse » ? ⁂ Quatre groupes
102 des ordres d’un pouvoir extérieur, et c’en serait fait du « rôle particulier » qu’elle se réserve d’invoquer plus souvent en
103 éviser les termes, comme d’ailleurs la Suisse l’a fait maintes fois, depuis qu’au xvie siècle ses circonstances politiques
104 ctuelle, économique, politique et militaire a, en fait , complètement transformé le sens, la portée et la réalité de notre ne
105 fication de l’Europe unie. Sinon, l’Europe qui se fera sans elle, risque bien de se faire contre elle, — c’est-à-dire contre
106 l’Europe qui se fera sans elle, risque bien de se faire contre elle, — c’est-à-dire contre son essence fédéraliste ; mais nou
107 la vocation traditionnelle de la Suisse. Mais se fera-t -elle ? Voilà qui dépend de nous aussi. C’est à nous de faire valoir d
108 ? Voilà qui dépend de nous aussi. C’est à nous de faire valoir dans les conseils qui élaborent l’Europe future les avantages
109 isse : Italiens, Espagnols, Grecs et Turcs. (Cela ferait 7 millions en France, 8 en Allemagne.) Mais ce n’est pas le Marché co
110 de laquelle le délégué du Vorort n’est pas tout à fait étranger. Si M. Homberger croit vraiment que le mélange des peuples e
111 s fromages, des yodleurs et de gras pâturages. En fait , cette « caractéristique nationale » n’en est plus une depuis longtem
112 lité, — nécessité subie, à l’origine et dont nous fîmes peu à peu vertu à partir du xixe siècle ; nous avons réussi notre fé
113 urope. Or, si la Suisse ne la propose pas, qui le fera  ? Notre fédéralisme est peu connu, ou très mal connu hors de Suisse ;
114  ? Pourquoi cette timidité ? L’histoire n’est pas faite par des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui crée
115 nthropisme en fin de compte intéressé dont elle a fait la « ligne Maginot » de sa défense. Et cela, non seulement parce que
9 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
116 eligieuse, très diversement combinées, forment en fait , tout bien compté, cinquante-deux types culturels bien distincts ! Et
117 ces qu’ils se lisent mutuellement. L’un voudra se faire connaître à Zurich, puis à Munich, Vienne et Berlin, et l’autre d’abo
118 rands lieux communs mainteneurs d’une communauté, font la force principale d’un régime fédéral mais la faiblesse des mouveme
119 rs inconvénients ; chacun dans son coin veut tout faire et ne dispose ni des moyens ni d’un public suffisant. Nos facultés de
10 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
120 e impopulaire, du commandant de cette école était faite pour favoriser mes dispositions du moment. Le colonel de P. cachait s
121 Le colonel de P. cachait sous des manies, qui le faisaient passer pour un original, une véritable originalité d’allure et d’âme.
122 nent d’irritation et de protestations : « Il nous fera tous crever avec ses manies », disait-on à mi-voix quand passait le c
123 ns. C’est pourquoi le colonel de P. nous laissait faire de sa « Grande course » un mythe, avec tout ce que le mythe comporte
124 auraient flanché pendant cette étape nocturne. De fait , nous approchions du village de la Lenk, signalé par quelques lumière
125 s du sommet de l’ascension graduelle vers l’Être, fait l’expérience du Néant… Dans tous les ordres et à tous les degrés, la
126 c’était mon tour de commander la classe et je dus faire l’appel à sept heures du matin, au garde à vous, sur le quai de la ga
127 e débâcle nerveuse que les Américains, qui en ont fait une catégorie courante, nomment un break-down. Si la première étape d
11 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
128 nement et l’angoisse, en fin de compte, pouvaient faire sans nous. Le monde que peint Nora Auric a ceci de particulier qu’on
12 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
129 ce que j’en sais, mais plutôt de ce que j’en puis faire comme usager moyen et homme qui réfléchit sur cet usage dans notre ci
130 énéral. Première question : Comment s’explique le fait patent que la technique moderne — mettons depuis le xviie siècle — a
131 est-à-dire avec des explosions de passions tout à fait naturelles et païennes, plutôt qu’avec les développements de la vie s
132 pements de la vie spirituelle en Occident ? Et de fait , que ce soit la technique occidentale qui ait favorisé les guerres, o
133 uvelles inventées par les techniciens n’ont guère fait que s’ajouter aux anciennes, curieusement appelées « conventionnelles
134 mobilisée au service des États, a dû se borner en fait à chercher des ripostes à l’emploi de ces armes, et non pas les moyen
135 ique qu’il semble bien qu’on ait décidé de ne pas faire . On a donc atteint une limite, une sorte de point mort de la guerre,
136 une fois mis en commun — c’est en bon train de se faire — avec quoi se battrait-on, au bout de quelques semaines ? Avec des b
137 ces armes d’une puissance folle nous laissent en fait à la merci d’une saute de vent. Mais si l’on peut admettre que la tec
138 tout cas plus prospères. C’est la technique qui a fait voir l’Occident aux peuples de l’Afrique, du monde arabe, de l’Inde e
139 e bien attirant. Mais aujourd’hui, le cinéma leur fait voir de leurs yeux et comme à bout portant nos villes, nos mœurs, le
140 raient acheter ces beaux objets (ou plutôt se les faire donner) et en user mais sans payer leurs frais d’investissement humai
141 core moins le goût. Mais la technique occidentale fait bien plus que leur révéler cette misère relative : dans une mesure sa
142 ombe les regroupe et se met à leur tête. Que peut faire l’Occident, pour éviter ce désastre qui serait bien pire que tout ce
143 ésastre qui serait bien pire que tout ce que nous faisait redouter la guerre froide au temps de Staline ? Il semble hors de que
144 de guerre. Elle fournit aux armées des moyens de faire la guerre, mais ce n’est pas elle qui cause les guerres, ce sont au c
145 roduction de série, conditionnant un bonheur tout fait et uniforme, une sorte de bonheur objectif ? (horribile dictu !) C’es
146 oitié sur les plages pendant l’été. Et je mets en fait que la jeunesse qui ne parle, dit-on, que de marques d’autos, connaît
147 une nature mieux protégée que nous n’avons su le faire dans cette génération. Enfin, il y a la grande question de savoir si
148 est pour toujours… Cet exemple, entre mille, nous fait voir l’ambiguïté, l’ambivalence fondamentale non seulement des motifs
149 i nous oblige à reconsidérer d’une manière tout à fait concrète la question des vraies fins de notre vie et de la vraie natu
13 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
150 ans la diversité ». C’est mieux que cela : elle a fait son union précisément pour sauver ses diversités. Et ses vingt-deux p
151 e perdue, car les empires voisins eussent eu vite fait de les gober l’un après l’autre. Ainsi, le vrai secret de la Suisse n
152 r, devises de ces nationalismes qui ont risqué de faire de l’Europe au xx e siècle un fouillis d’autarcies barbelées et de ca
153 pauvres ou riches, petits ou grands, bref, tout à fait semblables par leur variété même aux vingt-deux petits États suisses,
14 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
154 du représentant de l’Espagne à Paris. — Eh bien, fit -il, je trouve qu’un ambassadeur, ça doit savoir engueuler le monde !
155 rbe ! Ah ! que ce doit être beau de pouvoir ainsi faire le Bien ! — Non Madame, faire le bien, c’est l’affaire du Bon Dieu. E
156 au de pouvoir ainsi faire le Bien ! — Non Madame, faire le bien, c’est l’affaire du Bon Dieu. Et de lui seul ! Tout ce que l’
157 ce que l’on peut demander d’un homme, c’est qu’il fasse le moins de mal possible. » (Ce que je trouvai, par-devers moi, fort
158 ibe contre les écoles publiques obligatoires, qui font perdre tout son génie au petit vendeur d’oranges du port de Valencia.
159 ntendant général des écoles de l’État de New York fait observer que Madariaga « is running against the times ». — « Oh yes !
160 es ». — « Oh yes ! and the Herald Tribune too ! » fait -il, sérieux. « Je suppose que vous n’entendez tout de même pas défend
161  » Notre hôtesse : — « Dr de Madariaga, vous avez fait un jour une théorie si intéressante sur la féminité de Dieu. Si Dieu
162 s avons aussi parlé de l’Europe, de ce qu’il faut faire pour son union. ⁂ À Royaumont, le 4 avril 1948, au terme d’une des de
163 culière et qui leur méritait un traitement tout à fait exceptionnel, il ne fallait ni un doctrinaire ni un journaliste, ni u
164 ui eût un peu le sens du paradoxe… Je me bornai à faire état de ses titres d’ancien ministre et de professeur à Oxford, et l’
165 r présider congrès et comités en chaîne. Ce qu’il fit , avec autant de soins formels et de fermeté dans l’approche des puiss
166 finale au congrès de la culture (Lausanne, 1949) fait le lendemain l’affiche des journaux : « Oui, Messieurs, si l’Europe d
167 leur œuvre personnelle, et de ceux-là, nul ne l’a fait avec un désintéressement aussi total que notre premier président du C
168 Madariaga est l’un des présidents d’honneur. Il a fait ce jour-là l’un de ses plus beaux discours, sur le thème de la libert
169 ourage pour lui dire : « Vous vous vantez d’avoir fait une glorieuse Révolution, mais aurait-on l’idée de se vanter d’avoir
170 tion, mais aurait-on l’idée de se vanter d’avoir ‟ fait ” une superbe pneumonie ? » Cette boutade va loin, elle symbolise tout
171 qu’après vingt ans ce meeting de la salle Pleyel fasse écho à mes souvenirs de celui du Trocadéro, mais dans un registre plu
15 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
172 fraude. Quelle que soit la monnaie, l’achat sera fait au même compte. Lorsqu’il ouvrit à Vienne en 1927 le premier congrè
173 oposition d’union. La montée de Hitler au pouvoir fait oublier leurs prises de position pour la plupart négatives et le nati
174 ance et la période des congrès. Un petit signe le fera voir : la grande presse a pris l’habitude d’appeler « Europe » le Pla
175 pe » partiellement sectorielle (tarifaire) sera «  faite  » dès le 1er juillet de l’an prochain. Ce sera le moment pour l’opini
176 on se le demande) entre États-nations souverains, feront l’objet de « relances » périodiques par des chefs de gouvernements dé
177 que de la société que le xixe siècle a laissé se faire au petit bonheur, la société stato-nationaliste et industrielle. Sur
178 vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour essayer de faire sentir le concret du problème tel que je l’ai découvert, voici un exe
179 vent sembler logiquement contradictoires. Mais en fait , je les vois complémentaires. Car au fur et à mesure que se dévaloris
180 ale elle-même dont, après tout, l’impérialisme ne fait que révéler en les exagérant la vraie nature et les vraies ambitions.
181 , par un simple coup d’œil sur l’Histoire, lequel fait voir premièrement que les nations sont de formation récente, deuxième
182 mesures nécessaires d’union. Pourtant l’Europe se fait par mille réseaux d’ententes et de fusions industrielles, d’associati
183 itales anciennes, la révolution régionaliste sera faite et du même coup, la fédération de l’Europe se révélera immédiatement
184 la nation. Qu’une telle déclaration ait pu être faite en France, et cela précisément devant le corps des fonctionnaires ins
16 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
185 spontanée, ni fatale L’union de l’Europe ne se fera pas toute seule par un processus mécanique, ou parce qu’elle se trouv
186 a pas forcer mais convaincre. C’est dire qu’on ne fera pas l’Europe sans faire des Européens. Mais ceux-ci, qui les fera, si
187 incre. C’est dire qu’on ne fera pas l’Europe sans faire des Européens. Mais ceux-ci, qui les fera, sinon l’éducation ? Or il
188 e sans faire des Européens. Mais ceux-ci, qui les fera , sinon l’éducation ? Or il faut bien avouer que jusqu’ici, l’éducatio
189 où elle façonne les caractères et les esprits, ne fait pas des Européens. Quand elle fait quelque chose au niveau du civisme
190 es esprits, ne fait pas des Européens. Quand elle fait quelque chose au niveau du civisme, elle ne fait en tout cas pas cela
191 fait quelque chose au niveau du civisme, elle ne fait en tout cas pas cela, et l’on peut être heureux si elle ne fait pas l
192 as pas cela, et l’on peut être heureux si elle ne fait pas le contraire. L’éducation du citoyen qui se pratique dans les éco
193 t alors nul besoin d’insister sur la nécessité de faire l’Europe — à l’étude des réalités déterminantes de la vie de nos pays
194 cle. Quand on a vu de quoi la vie de l’Europe est faite , on voit aussi sans discussion possible, sans adjurations pathétiques
195 communauté et les facteurs de différenciation qui font de l’Europe dans l’histoire une unité caractérisée par sa diversité :
196 r de substituer l’une à l’autre : car l’Europe se fera au-delà des nations mais pas contre elles, ni sans elles. (La Suisse
197 pas contre elles, ni sans elles. (La Suisse s’est faite au-delà de ses cantons, mais pour sauver ce qu’on pouvait de leur aut
198 mpagne (ou quelque chose d’équivalent) n’aura pas fait sentir ses effets dans l’enseignement secondaire de nos pays, les bas
199 mes politiques et des économistes. Car avant de «  faire l’Europe », il faut « faire de l’Europe ». Et cela se passera d’abord
200 istes. Car avant de « faire l’Europe », il faut «  faire de l’Europe ». Et cela se passera d’abord dans les esprits : sans « r
201 les yeux, n’est qu’un recueil de réponses toutes faites , unifor­mément optimistes et propres à stériliser toute tentative de
202 jamais : « Right or wrong, our Europe ! » mais il fera voir que l’Europe serait détruite par ce qui tue l’esprit critique, d
203 numéro 3 de cette revue. 24. « Tout ce que nous faisons est au service du peuple, de quel défaut ne pourrions-nous donc nous
17 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
204 au PNB, produit national brut. Je voudrais qu’on fasse aussi une petite place — comme l’a demandé M. Lalive tout à l’heure —
205 s, qui étaient nés suisses. Je ne suis pas tout à fait sûr de Charles Édouard Guillaume, mentionné dans beaucoup de dictionn
206 eaux en Suisse ? Comment notre culture s’est-elle faite  ? D’abord par la conquête romaine, qui nous a apporté une civilisatio
207 forme de Calvin qui a apporté la Réforme et qui a fait Genève. À peu près en même temps, il y eut Érasme, Hollandais exilé à
208 , il y eut Érasme, Hollandais exilé à Bâle, qui a fait l’humanisme et qui a fait Bâle. Beaucoup plus près de nous, on peut c
209 ais exilé à Bâle, qui a fait l’humanisme et qui a fait Bâle. Beaucoup plus près de nous, on peut citer Nietzsche, qui a été
210 t cette liste. Du côté exportation, qu’avons-nous fait en Suisse ? Il y a d’abord eu le service étranger. Ce n’était pas exa
211 me des amiraux. Je ne vous dis pas cela pour vous faire rire : la célèbre plaisanterie sur les amiraux suisses, c’était vrai.
212 les grands architectes de la Renaissance qui ont fait la Rome baroque étaient tessinois. Les Borromini, Maderno, Fontana, o
213 comme Chevrolet par exemple, qui, ne pouvant pas faire de voitures en Suisse, a été les faire en Amérique avec le succès que
214 ouvant pas faire de voitures en Suisse, a été les faire en Amérique avec le succès que vous savez. L’ingénieur Ammann a été f
215 e succès que vous savez. L’ingénieur Ammann a été faire des ponts, aux États-Unis, qui sont les plus grands du monde. Et on p
216 , qu’elle soit grande ou petite, et que tout soit fait dans ses limites. Il lui faut une industrie automobile, une industrie
217 acheter tout le corps professoral, comme cela se faisait en Italie pendant le Moyen Âge où une ville achetait toute l’universi
218 nts ensemble — à tel point que, à Bologne, on dût faire des lois terribles contre les « voleurs d’universités » : ils étaient
219 r. Mais il est parti dans le vaste monde qui en a fait Blaise Cendrars, puis il est allé à Paris qui en a fait un grand écri
220 laise Cendrars, puis il est allé à Paris qui en a fait un grand écrivain et c’est seulement quand nous avons su qu’il y avai
221 était suisse ! De même l’ingénieur Ammann, qui a fait ces immenses ponts, le Washington Bridge à New York, qui a plus d’un
222 n Francisco qui a 2750 mètres de long : qu’eût-il fait , ce malheureux, s’il était resté en Suisse ? Il n’aurait pas trouvé a
223 Broglie qui a formulé cette idée, que nous avons fait aboutir ensuite, via l’Unesco, de manière à pouvoir retenir en Europe
224 elle ou telle activité. M. Nordmann : J’aimerais faire remarquer que, entre ce qui a été dit sur une politique d’option, et
225 e Rougemont : Votre question revient à savoir que faire pour empêcher cet échange à sens unique que l’on appelle exode par ra
226 e certaine conjoncture. Il y a un premier choix à faire  : je suis personnellement contre toute mesure négative, contre tout b
227 -dire comment créer des pôles d’attraction ? On y fait allusion déjà. Il s’agit de concentrer les ressources intellectuelles
228 r un climat intellectuel, c’est aussi difficile à faire et à définir qu’une œuvre d’art, parce que c’en est une ! Une œuvre d
229 ce que c’en est une ! Une œuvre d’art, il faut la faire , comme dit l’autre, ce n’est pas le tout de la décrire. Tout ce que j
230 . La presse, la radio et la télévision pourraient faire énormément dans ce sens. Elles font déjà beaucoup ; elles ont fait ce
231 n pourraient faire énormément dans ce sens. Elles font déjà beaucoup ; elles ont fait ces dernières années un effort considé
232 ans ce sens. Elles font déjà beaucoup ; elles ont fait ces dernières années un effort considérable pour intéresser l’ensembl
233 ce soir, par exemple. Elles pourraient peut-être faire encore plus en faisant davantage confiance à la partie la plus éveill
234 . Elles pourraient peut-être faire encore plus en faisant davantage confiance à la partie la plus éveillée, la plus curieuse du
235 . D’abord aux États-Unis à Berkeley, ensuite ça a fait une traînée dans toute l’Europe, de Varsovie à Madrid, de Berlin à Be
236 archie de ses options. Une contestation qui ne se fasse pas — ce sera mon dernier mot — en dehors de l’Université et contre e
237 e une quantité de sujets importants comme nous le faisons ce soir, en parlant d’œuvre d’art. Simplement, c’est une manière de s
238 épète : le financement, c’est un préalable, on ne fait rien sans ça. L’organisation aussi. Mais croire qu’un climat, c’est u
239 rtain sens de la vie, une certaine saveur, ce qui fait que, moi, je suis rentré en Europe, par exemple. Ce n’est pas du tout
18 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
240 t suffire à la créer… Au lieu d’une Europe qui se fait , nous entendons aujourd’hui des déclarations inquiétantes, comme cell
241 terrogé par des jeunes gens à la radio, répond : Faire l’Europe est la seule chose véritablement importante de notre temps.2
242 » que serait la nation, est précisément celle qui fait obstacle à cette « seule chose véritablement importante de notre temp
243 l’Europe qu’appelait Winston Churchill n’est pas faite , c’est parce que les nations qu’exalte le ministre d’État du général
244 ne consiste pas non plus à les nier, mais bien à faire en sorte qu’elles cessent d’être réelles. Que les nations soient enco
245 donc l’Empire de haut en bas (faute d’avoir pu se faire élire empereur !), fait gifler le pape, puis confisque la papauté ell
246 bas (faute d’avoir pu se faire élire empereur !), fait gifler le pape, puis confisque la papauté elle-même, l’installe sous
247 ignon, et puis réalise aux dépens des Juifs qu’il fait dépouiller et des chevaliers du Temple qu’il fait exécuter, une merve
248 fait dépouiller et des chevaliers du Temple qu’il fait exécuter, une merveilleuse opération sur l’or ! (si l’on veut bien me
249 ne volonté abstraite, peut-être folle, qui entend faire coïncider à tout prix dans les mêmes limites imposées du territoire h
250 réfléchit, mais c’est précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’État-nation est devenu sacré, intangible dans nos es
251 e à mort leurs hérétiques, ce que ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’État-nation centralisé et unifié s’arroge
252 ont fatalement satellisés un à un ; — ou bien ils font ce qu’il faut pour pouvoir résister, c’est-à-dire qu’ils décident de
253 -nations européens en plus de vingt ans n’ont pas fait un seul pas effectif en direction de leur fédération politique. Force
254 Renoncer à résoudre le problème de l’union, c’est faire , en somme, ce que l’on fait actuellement, c’est-à-dire laisser nos Ét
255 me de l’union, c’est faire, en somme, ce que l’on fait actuellement, c’est-à-dire laisser nos États continuer à prétendre à
256 ce de moins en moins croyable, et qui se borne en fait à la liberté (souvent illusoire) de choisir les dépendances les plus
257 noncer éventuellement à cette formule périmée, en faire autant avec la notion sacro-sainte de souveraineté ; et c’est ensuite
258 que de la société que le xixe siècle a laissé se faire au petit bonheur, la société stato-nationaliste et industrielle. Sur
259 à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pour tenter de faire sentir le concret du problème tel que je l’ai découvert, voici un exe
260 vent sembler logiquement contradictoires. Mais en fait , je les vois complémentaires. Car au fur et à mesure que se dévaloris
261 res nécessaires à l’union. Mais elle ne peut rien faire de plus. On l’a bien vu lors de la Première Guerre de Suez… 2° Derriè
262 cquièrent de la force : lorsqu’ils auront pris en fait (sinon en droit) plus d’importance économique et culturelle que les c
263 capitales anciennes, la révolution régionale sera faite , et du même coup la fédération de l’Europe se révélera immédiatement
264 la nation. Qu’une telle déclaration ait pu être faite en France, et cela précisément devant le corps des fonctionnaires ins
265 t des États-nations par la fédération, cela ne se fera point par le jeu spontané du fameux « mouvement de l’Histoire ». Il f
266 si l’évolution moderne venait subitement de nous faire sortir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fixation
267 ne région. Au lieu que l’État-nation voulait tout faire coïncider dans le même cadre : culture, ethnie, religion, existence é
268 os intérêts ». Assez de cette politique fondée en fait sur la morale à courte vue qu’illustre l’anecdote du patriarche vaudo
269 rs voulu défendre, et à raison. Tout ce qui s’est fait de grand dans notre monde, s’est fait par les petits ; de sublime, pa
270 e qui s’est fait de grand dans notre monde, s’est fait par les petits ; de sublime, par les infimes ; et de divin par un béb
271 car les régions, à la différence des États, sont faites pour s’unir et pour coopérer, comme l’ont fait nos cantons, quand ils
272 faites pour s’unir et pour coopérer, comme l’ont fait nos cantons, quand ils ont vu que l’union fédérale était la condition
273 région naturelle, croit-on vraiment que cela lui ferait perdre son caractère de cité suisse plus que ne le font sa population
274 erdre son caractère de cité suisse plus que ne le font sa population étrangère et les institutions internationales qu’elle e
275 citoyens une sorte d’habitus fédéraliste, qui les fait dépasser en pratique ce qu’il y a de périmé en doctrine dans la Const
276 sses peuvent donner de meilleur à l’Europe qui se fait  : non pas seulement une grande idée qui est capable d’ouvrir les voie
19 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
277 ambule constituerait un Message aux Européens à faire approuver par acclamations » et formerait la conclusion du congrès. C
278 et immédiats du congrès et de notre mouvement. Le fait de recueillir des signatures doit maintenir nos idées constamment act
279 quelques sous donnés par chaque signataire, pour faire marcher la campagne)37. Discuté pendant deux mois, mis au point une
280 hurchill Jr invoquèrent l’unanimité nécessaire et firent état de trente délégués, sans doute anglais, dont ils affirmaient sav
281 en train de m’interviewer lorsque Sandys m’avait fait appeler, et qui avait assisté au début de l’incident, revint me dire
282 ge , mais en omettant la petite phrase. Ainsi fut fait une demi-heure plus tard. L’acclamation fut unanime, mais la campagne
283 opéen, pour la donner à des ministres, qui en ont fait l’usage que l’on sait. 2. Ne vous semble-t-il pas paradoxal qu’en mai
284 re compter sur les gouvernements nationaux pour «  faire l’Europe » ? L’union politique de l’Europe n’a pas progressé d’un cen
285 parlait de son urgence dramatique. La preuve est faite de la foncière hostilité des États-nations à toute forme d’union réel
286 n réelle à la vie civique, — les États-nations ne feront rien pour nous unir. Ils ne le veulent pas, ils ne le pourraient pas.
287 lus son présent ? Son impuissance avérée tient au fait qu’il a opté, dès le lendemain de La Haye, pour les notables contre l
288 elque chose qui ne peut manquer de se produire du fait des autres, ou de la providence, ou du « mouvement de l’Histoire », a
20 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
289 s arguments sur les fleuves et la Suisse pour les faire déboucher sur l’espace et le temps du continent de notre destin. L’Eu
290 romano-germanique, et généralement gibeline, qui fait du massif du Gothard le lieu le plus européen du continent. Et nos li
291 isée qui porte le nom même du cours d’eau en soi, fait du redoublement de la première — insistance sur l’origine et sur la f
21 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
292 totale ou d’une sorte d’isolation paranoïaque. En fait , les États-Unis, quoique de loin les plus forts, dépendent autant de
293 déralistes » ! Pareils malentendus, s’ils sont le fait d’Européens professionnels ou de gardiens jaloux des traditions helvè
294 ra pas, on sent tous les dangers qu’entraînent en fait les malentendus que j’ai dits et par suite l’importance pratique de t
295 encontrent dans une seule personne… » Abstraction faite de la foi que l’on accorde ou non à la substance de ces énoncés, je r
296 pense aux théories de de Broglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules, mais aussi de vraies ondes…). ⁂ Notre modèle de
297 timales de l’aire d’exécution requise, et elle le fait en fonction des trois facteurs suivants : possibilités de participati
298 e fédéralisme tel que j’ai tenté de le définir ne fait que commencer. Il n’est pas matière historique, mais prospective. Il
299 ns qui voient que l’on ne peut pas continuer sans faire quelque chose dans le sens d’une fédération, mais qui n’osent pas all
300 construction des autoroutes. Le plan général est fait à Berne, mais chaque tracé doit être discuté avec les cantons, qui so
22 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
301 a lecture des Nourritures terrestres à 16 ans m’a fait jouer du violon comme jamais, mais ce n’était pas assez, je suis sort
302 re : tant pis pour nous. Mais non : « le temps ne fait rien à l’affaire », l’actualité pas davantage, et son absence n’ôte o
303 ceci que Gide se persuadait que l’avenir seul lui ferait « gagner son procès en appel ». Or peu furent moins méconnus de leur
304 testataires de 1968 ont la faiblesse insigne d’en faire fi. Mais il n’a pas créé l’image d’un ordre neuf — seule valable cont
23 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
305 hraséologie d’époque prête à sourire, mais elle a fait pleurer, elle nous émeut encore, et surtout elle a fait agir ; cette
306 leurer, elle nous émeut encore, et surtout elle a fait agir ; cette approche soigneusement conventionnelle du phénomène de l
307 ien rester d’un bon discours, sauf la loi qu’il a fait voter. Quelle que soit la valeur littéraire que nous accordons aujour
308 s troupes est bien sûr « indomptable ». Tout cela fait une « mémorable journée » où de « vaillantes colonnes » prennent et r
309 emples de bravoure ou de cette grandeur d’âme qui fait la gloire des armes et justifie la guerre aux yeux de beaucoup. Faut-
310 n va lire dans le reste du livre, comme pour nous faire comprendre sans le dire : voilà la guerre telle qu’on la conte et qu’
311 Peu à peu, les femmes du lieu « voyant que je ne fais aucune distinction de nationalité, suivent mon exemple en témoignant
312 gérer, dans une note, que si ces pages pouvaient faire naître, ou développer et presser la question des secours à donner aux
313 l’étude de ce sujet si important devaient, en le faisant avancer de quelques pas, améliorer un état de choses où de nouveaux p
314 uer des sociétés de secours dont le but serait de faire donner des soins aux blessés, en temps de guerre, par des volontaires
315 sider le premier Comité. Reste que rien n’eût été fait sans le Souvenir, ni sans l’impulsion créatrice de son auteur. ⁂ Le p
316 r à l’hôpital de Heiden, chambre 12, réussit à le faire parler, et publie sur lui un article qui, bientôt reproduit partout,
317  : « Ah ! la guerre n’est pas morte ! Tout ce qui fait la gloire de votre prétendue civilisation sera employé à son service…
318 ment que « si elle est inévitable, elle doit être faite avec le moins de barbarie possible ». Autre étape décisive dans cett
319 utres plus habiles que nous, prennent la plume et fassent mieux, nous entassons ici tant bien que mal, toutes sortes d’armes co
320 mes contre la guerre et le militarisme, afin d’en faire un petit arsenal où l’on pourra puiser pour construire une œuvre dign
321 s imaginer ses moyens. Mais c’est aussi celui qui fait erreur sur l’adéquation des moyens qu’il préconise aux fins qu’il all
322 eraient partie. » La Presse : « … c’est elle qui fait l’opinion publique… le plus puissant des potentats… » Elle a changé e
323 , grâce à la science, des moyens si prodigieux de faire le mal qu’il ne pourra être sauvé de lui-même, au milieu d’épouvantab
324 sion juste d’un vieillard en colère, et qui avait fait en outre plus de bien qu’aucun homme de son siècle ou du nôtre. 41.
325 La guerre est agréable pour ceux qui ne l’ont pas faite  » ou mieux : « Pour les civils, la guerre est belle ! » 42. Sur la b
326 x difficultés, insolites elles aussi, que lui ont faites les administrations métropolitaines en partie responsables de sa fail
24 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
327 r champ de ses activités, le CEC ne pouvait mieux faire que de s’en remettre à l’expérience et à l’initiative de celui des me
25 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
328 urgent de construire des logements ? On aurait pu faire , plus loin, dans ces immenses champs, un joli village avec une place,
329 place, une église, des cafés… C’est ce qui a été fait à Meyrin et Meyrin est vivant à cause de cette place où les gens se v
330 r car on n’a pas pensé que l’on détruisait ce qui faisait l’attrait du pays. On a l’impression que le seul souci qu’on ait soit
331 n secret jaloux. Une telle transformation devrait faire l’objet d’un débat public. La vraie démocratie, ce serait que les gen
332 che. Une telle discussion ne risque-t-elle pas de faire obstacle à tous les projets ? Je ne suis pas partisan d’une stagnatio
26 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
333 objections les plus fréquentes à l’entreprise qui fait l’objet de la présente publication. Je note d’abord que le terme de d
334 Comme s’il n’était déjà pas assez difficile de faire l’Europe avec les Six, et d’ajouter les Sept aux Six ! Vous risquez d
335 nse : a) N’est-il pas justement trop difficile de faire l’Europe politique sur la base des États-nations ? Pour quelles raiso
336 ons ? Pour quelles raisons ne l’a-t-on pas encore faite  ? b) Le seul projet de fédération qui ait réussi en Europe, la Suiss
337 ute histoire d’un peuple digne de ce nom. Ayant «  fait son unité » (comme on fait sa puberté), il devient une « nation immor
338 gne de ce nom. Ayant « fait son unité » (comme on fait sa puberté), il devient une « nation immortelle » et l’État qui agit
339 re que ce qu’il voit. L’expression « Faut-il vous faire un dessin ? » évoque le modèle même de toute explication propre à con
340 finissant des régions spécifiques. « Faut-il vous faire un dessin ? » Ce ne serait pas facile. Essayez de figurer, par exempl
27 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
341 pose des problèmes (voir Elle n° 1216) mais on ne fait pas pour autant un remariage de « raison », de consolation. Le second
342 nd mari c’est aussi l’amant légitime, l’homme qui fait découvrir les délices et les délires de l’amour physique tels qu’on n
343 arier deux fois ? Denis de Rougemont a accepté de faire pour vous le tour de ce problème de notre époque qui a été aussi son
344 épouse ses complexes. Or, contrairement à ce que fait croire le langage courant, avec des phrases comme « Je suis pleine de
345 h bien, elle a aussi son image de l’homme qui lui fait faire les mêmes erreurs. « Je suis tombée amoureuse de lui avant même
346 n, elle a aussi son image de l’homme qui lui fait faire les mêmes erreurs. « Je suis tombée amoureuse de lui avant même qu’il
347 s autres, ce refus de tenir compte des données de fait  : goûts, situation, milieu social. On balaye avec un beau mépris les
348 on récente : c’est vouloir fonder une institution faite pour la durée sur un état passager, sur une crise affective. La passi
349 on est donc moins poussé à braver leur opinion, à faire un mariage « d’attitude ». On est plus conscient et on ne se joue plu
350 est bon de vouloir en tirer une leçon, de vouloir faire mieux la deuxième fois, autant il est mauvais de vouloir se venger de
351 té de la situation elle tient en une phrase ou un fait évident et qui sera ressenti plus ou moins douloureusement : ce n’est
352 remière fois j’ai souffert, cette fois-ci je vais faire au contraire un mariage de tout repos », est un autre piège. Notre me
353 obstacles artificiels — défense de cohabiter, de faire l’amour, de partir ensemble en vacances — l’idée de passion. Et qui n
354 — pour le rejoindre — que le but proche. Quand je faisais mon service militaire on nous imposait des marches d’entraînement et
355 nous imposait des marches d’entraînement et j’ai fait à cette occasion une découverte qui a joué un rôle important dans ma
356 aleur du « oui » solennel Mais vous n’avez pas fait lors du premier coup une marche de 140 km ? C’est pourquoi le mariage
357 réalistes, du désir de ressentir une passion, qui fait croire que « ça y est », avec la réalité. Quand les gens cesseront de
358 affiné et « compliqué » les sentiments, donc ont fait faire d’énormes progrès à la conscience collective. Mais ne prenez pa
359 né et « compliqué » les sentiments, donc ont fait faire d’énormes progrès à la conscience collective. Mais ne prenez pas le v
360 eaux à la fois, de tout saccager lorsque ce qu’il fait paraît trop éloigné de ce qu’il voudrait faire. De même le mariage ex
361 ’il fait paraît trop éloigné de ce qu’il voudrait faire . De même le mariage exige que l’on se consacre à l’autre avec continu
28 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
362 ses origines dans la poésie cathare, et qui nous faisait ensuite descendre les différents cercles de la passion, connaîtra plu
363 s, leur union, loin d’évacuer les différences, ne fait que les renforcer et les confirmer. Cette définition théologique, on
364 re, œuvrer avec ces deux réalités. C’est là, nous fait -il remarquer, le fondement de ce que j’appellerai ma philosophie. Une
365 aru dans la revue Esprit et qui constitue, nous fait remarquer M. de Rougemont, « la seule définition de la personne qui a
366 ons pour l’imprimerie de la main même de Mounier, fit l’objet de discussions approfondies auxquelles prirent part, entre au
367 l’individu. Mais cet engagement, tient-il à nous faire remarquer, n’implique pas qu’on s’inscrive dans un parti ou qu’on acc
368 il y a eu la montée de la guerre. On voulait nous faire croire qu’il y avait de grandes causes à défendre et nous ne voyions
369 t extrêmement dangereuse. Car, finalement cela ne fait que servir le fascisme. Pour M. de Rougemont la seule contestation ef
370 seule contestation efficace, c’est celle qui est faite précisément au nom d’autre chose. Je n’ai pas du tout varié en ce qui
371 ournal des deux mondes , parce que nos voisins se font la guerre, et s’ils la font, c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédér
372 ce que nos voisins se font la guerre, et s’ils la font , c’est parce qu’ils n’ont pas su se fédérer progressivement, au lieu
373 tisuisse de l’histoire. Maintenant, la preuve est faite , attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule c
374 On arriverait ainsi à construire une Europe unie, faite de régions, mais qui seraient découpées différemment suivant qu’il s’
29 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
375 des meilleurs (4 octobre 1969)ap aq Comment faire une communauté humaine ? Serait-ce vous insulter ou simplifier par
376 première fois dans l’évolution humaine : Comment faire une communauté ? Est-ce dans ce sens-là que vous êtes passé — ou peut
377  ? C’est une absurdité totale, qu’on a voulu nous faire avaler pendant tout le xixe siècle, et dans nos manuels encore, comm
378 un certain nombre de gens qui ont envie qu’on le fasse , nous les réunissons. Ceci avec un tout petit staff, à Genève, auquel
379 près renversé cela, en montrant, comme Toynbee le faisait de son côté, qu’il n’y a pas d’histoire de la culture concevable, int
380 fédéralisme. Qu’est-ce que le fédéralisme ? C’est faire coexister ensemble des natures différentes — l’autonomie et l’union —
381 des institutions religieuses — ce qui est tout à fait autre chose, n’est-ce pas ? Les cadres étatiques de la religion sont
382 ieu et diable, sur l’opposition Bien et Mal. Vous faites notamment une sortie contre la psychanalyse. Est-ce que… Non, pas du