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ec une glorieuse indifférence des dizaines de nos
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nationales actuelles. Elles relient des cités, des foyers de création
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les amener à coïncider approximativement avec les
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d’une de nos nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait
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de réalités ou d’entités qui n’ont pas les mêmes
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, qui ne se couvrent que très partiellement, et qui permettent un gran
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nguistiques ou politiques dépassant largement les
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de ce que l’on nommait les ligues suisses. Les plus grands esprits et
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par des styles qui ne connaissaient ni péages ni
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politiques ; et par des traditions communes à tous nos peuples, la gr
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ec une glorieuse indifférence des dizaines de nos
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nationales actuelles. Elles relient des cités, des foyers de création
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les amener à coïncider approximativement avec les
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d’une de nos nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait
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linguistiques, religieux, qui n’ont pas les mêmes
frontières
, et qui se recoupent de cent manières différentes. Il est clair que d
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upes et des individus. Étant bien entendu que les
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entre le secteur centralisé et le secteur libre doivent être constamm
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is de l’extérieur, d’éviter que soit reportée aux
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de l’union la somme des tendances autarciques-impérialistes dont une
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leur projet d’existence n’est plus borné par les
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rigides de leur nation, moyenne ou petite, mais s’ouvre aux dimension
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fois nouent des liens assez étroits, par-delà les
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étatiques. Cette situation mouvante, absolument nouvelle, fait l’obje
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rain de s’instaurer entre les Six (effacement des
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économiques), certains dynamismes nouveaux se trouveront libérés. D’a
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nouveaux se trouveront libérés. D’autant plus les
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nationales seront dévalorisées — réduites à d’invisibles limites admi
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es au surplus, coupées de gré ou de force par une
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« nationale », se sont trouvées amalgamées à des États de traditions
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des regroupements qui ne tiennent plus compte des
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nationales et modifient profondément le régime des États naguère cent
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vinces ou régions, et qui chevauchent souvent les
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« nationales » dessinées au xviiie et au xixe siècle. Les régions d
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u gênante de rappeler que le premier passage à la
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franco-allemande d’un train de charbon libre de droits de douane étai
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tauration d’une fédération véritable en 1848, les
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des États sont devenues invisibles, et dès lors les communautés réell
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dernière n’étant d’ailleurs plus définie par une
frontière
marquée sur le terrain par des bornes et sur les cartes par des point
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s. Car au fur et à mesure que se dévalorisent les
frontières
de nos États-nations, les régions vont se mettre à vivre et respirer
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-nations les maintenaient dans le cadre rigide de
frontières
identiquement imposées aux réalités les plus hétérogènes, comme par e
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qui les auront formées, par-dessus les anciennes
frontières
nationales désormais réduites au rôle mineur et invisible à l’œil nu
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l’État, par-dessus, par-dessous et à travers les
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nationales, chaque jour un peu moins efficaces. Peu à peu, trop lente
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posées du territoire hérité ou conquis, déclarées
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naturelles, les réalités les plus hétérogènes, langues parlées dans l
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tant d’ailleurs plus définie primairement par une
frontière
marquée sur le terrain à l’aide de bornes ou de réseaux de barbelés e
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s. Car au fur et à mesure que se dévalorisent les
frontières
de nos États-nations, les régions vont se mettre à vivre et respirer
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-nations les maintenaient dans le cadre rigide de
frontières
identiquement imposées aux réalités les plus hétérogènes, comme par e
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ns l’Europe de demain, libérée de la tyrannie des
frontières
d’état civil imposées aux réalités économiques, les régions vont très
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qui les auront formées, par-dessus les anciennes
frontières
nationales désormais réduites au rôle mineur et invisible à l’œil nu
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bilité révolutionnaire de régions chevauchant des
frontières
, d’unités socioéconomiques plurinationales. Prenez la région lilloise
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Marché commun de demain, tout change : effacée la
frontière
qui depuis cent-cinquante ans coupait la région de son aire d’expansi
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d de pôles, de polarisations ; là où l’on parlait
frontières
, on parle d’ajustements variables définis par des aires d’influence ;
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arifaire ! Si Genève, par exemple, supprimait ses
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avec la Savoie et l’Ain, s’intégrait au complexe nommé Rhône-Alpes, q
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breux bassins largement définis non point par des
frontières
mais bien par des courants venus d’ailleurs et allant ailleurs : c’es
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nelles et industrielles tendant à dévaloriser les
frontières
… À tous les coups, c’est donc l’État-nation qui perd. Il ne correspon
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ire laquelle veut, à tout prix, imposer les mêmes
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à des réalités qui n’ont rien en commun, totalement hétérogènes, comm
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angue qu’on parlait d’un côté ou de l’autre d’une
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tracée à la surface. Ce genre d’absurdité se révèle intenable et nous
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-vous découper vos régions ? Quelles seront leurs
frontières
exactes ? Faut-il qu’elles aient des superficies ou des populations à
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les, spirituelles ou affectives, qui n’ont pas de
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communes, et souvent pas de frontières du tout. Si l’on exigeait que
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ont pas de frontières communes, et souvent pas de
frontières
du tout. Si l’on exigeait que tout cela soit unifié et uniformisé dan
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vant un modèle pyramidal, mais sans s’arrêter aux
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du Québec ou même au niveau de la fédération canadienne. Il faut alle
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uveraineté nationale groupant à l’intérieur d’une
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unique imposée à toutes espèces de réalités humaines — que ce soit de
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ce que vous voulez — on met tout ça dans une même
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, ce qui est démentiel, n’est-ce pas ? C’est une absurdité totale, qu’