1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 oles d’art, de littérature ou de pensée, marquant leur temps ou propageant un style doté du nom de sa terre natale. Il n’y e
2 , s’il aime les diversités régionales, aime aussi leur santé, qui est celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union
3 i est celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains cas bien définis, la mis
4 de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains cas bien définis, la mise en commun
5 s certains cas bien définis, la mise en commun de leurs ressources. Voulant donc le contraire de l’uniformité imposée par un
6 ’esprit que ceux qui n’admettent rien d’autre que leur manière de vivre locale, définie par la majorité locale, traitent tou
7 refusent de coopérer, de se lier par traités avec leurs voisins, de s’ouvrir aux échanges. Ce nationalisme local, ce chauvini
8 lle exige à la fois l’une et l’autre, en dépit de leur caractère logiquement antinomique et pratiquement antagoniste. L’atti
9 is et en même temps la vivacité des contrastes et leur harmonisation. Prenons l’exemple d’une œuvre picturale : il n’y aurai
10 e tubes de couleurs pures, bien mis en ordre dans leur boîte. Pour que la qualité particulière d’un rouge se manifeste et ch
11 e chose qui lie toutes ces œuvres variées, et qui leur offre une commune mesure ; sans quoi, nous ne saurions parler d’une c
12 eurs de Moscou et de Saint-Pétersbourg apprennent leur métier. Au début du xxe siècle, plusieurs Russes, tels que Stravinsk
13 eurs Russes, tels que Stravinsky, influenceront à leur tour la musique occidentale, en imposant leurs œuvres à Paris… L’évol
14 t à leur tour la musique occidentale, en imposant leurs œuvres à Paris… L’évolution de la peinture suit à peu de choses près
15 fait de la composition linguistique si variée de leur État. Nous sommes en mesure de savoir mieux que les autres que la vie
16 ens trouvent-ils dans les structures fédérales de leur pays une protection plus efficace de leur vie culturelle et civique,
17 ales de leur pays une protection plus efficace de leur vie culturelle et civique, comme de leur paix. On voit mal ce qu’ils
18 icace de leur vie culturelle et civique, comme de leur paix. On voit mal ce qu’ils gagneraient à échanger cette paix — que l
19 ons suivantes récusent… Quant à ceux qui assument leurs plus grandes dimensions, il faut admettre qu’un régime fédéraliste et
20 t admettre qu’un régime fédéraliste et pluraliste leur ouvre de belles perspectives : qu’ils y entrent et qu’ils les explore
21 s’y sentiront vite chez eux, sans avoir à renier leur clocher. Définition de la liberté fédéraliste. Nos meilleurs auteurs
22 tement européen » que l’on reconnaît le plus vite leur commun caractère de Suisses romands, si profondes qu’aient été leurs
23 ère de Suisses romands, si profondes qu’aient été leurs différences de doctrine, d’esthétique ou de tempérament ? Certains ci
24 e, je réponds donc sans hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralis
25 hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralisme vécu. Nous avons pro
26 out leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralisme vécu. Nous avons produit peu de génies du p
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
27 nent. Très près de l’actualité, en raison même de leur objet, qui se compose, se définit et se modifie sous nos yeux, ces in
28 un, et aussi d’être envisagés dans l’ensemble de leurs interconnections et par rapport à ces notions de l’homme qui ont fait
29 ome. Que deviennent, dans ces conditions de fait, leur souveraineté et même leur indépendance, au sens classique de ces expr
30 ces conditions de fait, leur souveraineté et même leur indépendance, au sens classique de ces expressions ? Aucun de nos pay
31 tes et le Mouvement européen. Les économistes, de leur côté, supputent et calculent l’avenir immédiat. Le professeur Maurice
32 des congrès et des associations de militants qui leur ont préparé la voie dans les esprits. Puis des hommes politiques se p
33 ’abord, ils ne sont pas suivis par la majorité de leurs collègues. Mais ce sont, notons-le, les plus illustres de l’époque :
34 erait pas limitée, en fait, et même en droit, par leurs alliances mêmes. Cette solution pose un certain nombre de problèmes q
35 ement exercer, comme faire la guerre ou la paix à leur guise, assurer seuls leur défense, leur prospérité, leurs libertés co
36 la guerre ou la paix à leur guise, assurer seuls leur défense, leur prospérité, leurs libertés collectives ou individuelles
37 la paix à leur guise, assurer seuls leur défense, leur prospérité, leurs libertés collectives ou individuelles. Il faudrait
38 ise, assurer seuls leur défense, leur prospérité, leurs libertés collectives ou individuelles. Il faudrait examiner objective
39 l’autonomie se voit assurée par la force même de leur union. La fédération garantirait leur souveraineté — dans les domaine
40 rce même de leur union. La fédération garantirait leur souveraineté — dans les domaines où elle peut et doit rester entière
41 ceux qui insistent avant tout sur l’autonomie de leur pays, et ceux qui insistent avant tout sur l’unité du continent. Rais
42 régimes qui s’en inspirent, nous constatons qu’il leur faut des livres entiers pour l’exposer ou, mieux, pour en décrire et
43 s plans sont restés peu connus, voire inconnus de leurs contemporains. Aucun d’entre eux, avant celui de Coudenhove-Kalergi,
44 plans et projets constituent autant de prises sur leur époque, autant de documents paléontologiques sur les conceptions et c
45 ues sur les conceptions et croyances régnantes en leur temps, soit qu’ils les reflètent fidèlement — et ce sera une occasion
46 ressément à « ce qui allait de soi » du vivant de leurs auteurs, et dont ils annoncent la modification ou anticipent le dépas
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
47 s nos gloires sont européennes, non seulement par leur rayonnement (comme le furent celle d’un Racine, d’un Newton, d’un Kan
48 ovalis, d’un Kierkegaard, qui n’ont vécu que dans leur seule nation, et d’elle seule ont nourri leur carrière) mais par leur
49 ans leur seule nation, et d’elle seule ont nourri leur carrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances
50 t d’elle seule ont nourri leur carrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances spirituelles, par les l
51 t nourri leur carrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances spirituelles, par les lieux où ils agiren
52 rrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances spirituelles, par les lieux où ils agirent de leur vivant
53 ces spirituelles, par les lieux où ils agirent de leur vivant, et par les influences subies ou exercées. Pays de gens moyen
54 èbvre. Mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton, alors pas de milieu, ils atteignent à l’universel… Et plus d’
55 rivilèges culturels des Suisses : quelle que soit leur petite patrie locale, s’ils la dépassent, c’est pour rejoindre immédi
56 déterminer. Les premiers cantons suisses reçurent leurs libertés non des suzerains de la région, mais, par-dessus leur tête,
57 non des suzerains de la région, mais, par-dessus leur tête, du seul empereur. Leur liberté, c’était ce qu’on nommait alors
58 on, mais, par-dessus leur tête, du seul empereur. Leur liberté, c’était ce qu’on nommait alors « l’immédiateté à l’Empire »
59 entée ? Certes, tous les pays européens n’ont pas leur Mozart, leur Rembrandt, leur Baudelaire ou leur Descartes. Mais force
60 s, tous les pays européens n’ont pas leur Mozart, leur Rembrandt, leur Baudelaire ou leur Descartes. Mais force est bien de
61 européens n’ont pas leur Mozart, leur Rembrandt, leur Baudelaire ou leur Descartes. Mais force est bien de reconnaître que
62 s leur Mozart, leur Rembrandt, leur Baudelaire ou leur Descartes. Mais force est bien de reconnaître que la Suisse n’a rien
63 its maîtres isolés, délicieux ou extravagants, et leurs succès se font à Paris, Londres et Berlin. Un tableau de Paul Klee, u
64 , au sens le plus noble, et penseurs engagés dans leur communauté, plutôt que créateurs d’art ou de grands systèmes. Médecin
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
65 , s’il aime les diversités régionales, aime aussi leur santé et celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur
66 té et celle de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains cas bien définis, la mis
67 de l’ensemble. C’est pourquoi il veut leur union, leur entraide, et même, dans certains cas bien définis, la mise en commun
68 s certains cas bien définis, la mise en commun de leurs ressources. Voulant donc le contraire de l’uniformité imposée par un
69 ’esprit que ceux qui n’admettent rien d’autre que leur manière de vivre locale, définie par la majorité locale, traitent tou
70 refusent de coopérer, de se lier par traités avec leurs voisins, de s’ouvrir aux échanges. Ce nationalisme local relève de la
71 lle exige à la fois l’une et l’autre, en dépit de leur caractère logiquement antinomique et pratiquement antagoniste. L’atti
72 is et en même temps la vivacité des contrastes et leur harmonisation. Prenez l’exemple d’une œuvre picturale : il n’y aurait
73 e tubes de couleurs pures, bien mis en ordre dans leur boîte. Pour que la qualité particulière d’un rouge se manifeste et ch
74 ue chose qui lie toutes ces œuvres variées et qui leur offre une commune mesure ; sans quoi, nous ne saurions parler d’une c
75 eurs de Moscou et de Saint-Pétersbourg apprennent leur métier. Au début du xxe siècle, plusieurs Russes, tels que Stravinsk
76 eurs Russes, tels que Stravinsky, influenceront à leur tour la musique occidentale, en imposant leurs œuvres à Paris… L’évol
77 t à leur tour la musique occidentale, en imposant leurs œuvres à Paris… L’évolution de la peinture suit à peu de choses près
78 chacune des vingt-quatre nations qui ont découpé leur État dans le corps de ce continent. III Or il se trouve que les
79 fait de la composition linguistique si variée de leur État. Nous sommes en mesure de savoir mieux que les autres que la vie
80 tement européen » que l’on reconnaît le plus vite leur commun caractère de Suisses romands, si profondes qu’aient été leurs
81 ère de Suisses romands, si profondes qu’aient été leurs différences de doctrine, d’esthétique ou de tempérament ? Certains ci
82 e, je réponds donc sans hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralis
83 hésiter que c’est surtout leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralisme vécu. Nous n’avons p
84 out leur sens fédéraliste, leur sentiment direct, leur expérience du fédéralisme vécu. Nous n’avons pas produit de génies du
85 omités sont par définition prudents et économes : leur rôle est normalement de rationaliser les activités dont ils s’occupen
5 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
86 dispositions dominantes qui déterminent nettement leur type. Pour étayer ses arguments, l’unitaire recourt de préférence aux
87 logique des faiseurs d’utopies et de plans, et de leurs critiques : elle reste à écrire, on le voit. Il m’importait seulement
88 iviquement irresponsables que les dictateurs font leur ciment. Et nous avons pu voir, pendant la dernière guerre, que les ré
89 précis que les éléments antagonistes qui trouvent leur composition dans la personne sont homologues de ceux qui trouvent leu
90 la personne sont homologues de ceux qui trouvent leur composition dans le fédéralisme : ici l’individu et la collectivité,
91 ofit d’ensemble plus vaste, c’est-à-dire déposent leur surplus de moyens techniques et de richesses dans une caisse commune,
92 urich, ou un groupe de cantons coalisés au nom de leurs intérêts particuliers, ou de leur idéologie, a cru pouvoir imposer sa
93 isés au nom de leurs intérêts particuliers, ou de leur idéologie, a cru pouvoir imposer sa primauté, les autres se sont ligu
94 eu rien de plus pressé que de rendre aux vaincus leur pleine égalité de droits. Et de cet acte de renoncement à l’hégémonie
95 e. L’échec de Napoléon, puis celui d’Hitler, dans leurs tentatives pour faire l’unité de l’Europe, sont des avertissements ut
96 aditions politiques ; et c’est les arranger selon leurs caractères particuliers, qu’il s’agit à la fois de respecter, et d’ar
97 t le même nombre de représentants quelle que soit leur population. Mais le jeu des minorités raciales et religieuses qui com
98 jouer un rôle sans proportion avec le chiffre de leurs habitants ou de leurs kilomètres carrés. Quatrième principe. La fédé
99 oportion avec le chiffre de leurs habitants ou de leurs kilomètres carrés. Quatrième principe. La fédération n’a pas pour bu
100 un seul bloc, mais, au contraire, de sauvegarder leurs qualités propres. La richesse de l’Europe et l’essence même de sa cul
101 is et en même temps la vivacité des contrastes et leur harmonisation. Prenons l’exemple d’une œuvre picturale : il n’y aurai
102 e tubes de couleurs pures, bien mis en ordre dans leur boîte. Pour que la qualité particulière d’un rouge se manifeste et ch
103 r dans un rôle analogue, elles comprendraient que leur harmonie est une nécessité vitale, et non pas une concession qu’on le
104 nécessité vitale, et non pas une concession qu’on leur demande, ou une diminution de leur valeur propre. Elles comprendraien
105 ncession qu’on leur demande, ou une diminution de leur valeur propre. Elles comprendraient aussi que dans une fédération ell
106 fédéraux, si diversement engrenés, il convient de leur montrer que cette complexité — cause de tant de lenteurs et d’excessi
107 ou plusieurs de ces groupes, tendraient à réduire leur variété, et mutileraient ainsi dans plusieurs de ses dimensions la pe
108 à la règle, dans un bureau, et de forcer ensuite leur exécution en écrasant tout ce qui résiste, ou simplement tout ce qui
109 ements puissent jamais réaliser une union viable. Leurs dirigeants ne sont pas qualifiés pour arbitrer le jeu des nations. Ch
110 s gouvernants chargés de défendre les intérêts de leur nation contre le reste du monde, mais peut être l’œuvre de groupes et
111 es deux fédérations sont gouvernées, au-dessus de leurs États, et en dehors d’eux, par un exécutif et un législatif issus des
112 ient, mais qu’unis ils pouvaient à la fois sauver leurs libertés locales et agir comme une seule nation au niveau des réalité
113 comme une seule nation au niveau des réalités de leur époque. Ni les paniques générales, ni les délires de conquête n’ont j
114 et notamment devant le double défi de sauvegarder leurs libertés civiques et leurs coutumes nationales, mais d’assumer aussi
115 le défi de sauvegarder leurs libertés civiques et leurs coutumes nationales, mais d’assumer aussi leurs tâches mondiales. ⁂
116 t leurs coutumes nationales, mais d’assumer aussi leurs tâches mondiales. ⁂ III. Dialectique du fédéralisme Comme toute
117 u’il s’agit de composer en sauvegardant à la fois leur individualité et leurs relations créatrices. On ne saurait trop insis
118 r en sauvegardant à la fois leur individualité et leurs relations créatrices. On ne saurait trop insister sur ce double mouve
119 siste ni dans la seule union des cantons, ni dans leur seule autonomie. Il consiste dans l’équilibre continuellement rajusté
120 e de ces deux forces de sens contraire, en vue de leur renforcement mutuel. Ce dernier point est parfaitement exprimé par la
121 ni dans l’autre de ces tendances, mais bien dans leur coexistence acceptée, dans leur dialogue, dans leur tension féconde.
122 s, mais bien dans leur coexistence acceptée, dans leur dialogue, dans leur tension féconde. Toutefois — et il m’importe au p
123 ur coexistence acceptée, dans leur dialogue, dans leur tension féconde. Toutefois — et il m’importe au plus haut point de le
124 coordonnant les efforts et veillant au surplus à leur financement fédéral.) Ceci posé, il va sans dire que dans certains d
125 omaines de la vie publique, au fur et à mesure de leur évolution, d’une part ce qu’il devient avantageux pour chacun de conf
126 es et psychiques, personnelles et sociales, c’est leur esprit d’abord qui en est le vrai responsable. Le mécanisme quel qu’i
127 s, mais dont la bonne exécution ouvre à chacun de leurs citoyens des moyens de mieux vivre sa vie propre, et de plus libremen
128 l’Europe entière, pour exercer de mieux en mieux leur vocation particulière, à leur degré de réalité et d’action, soit dans
129 r de mieux en mieux leur vocation particulière, à leur degré de réalité et d’action, soit dans la vie privée (qui relève de
130 être sérieux. Philosophie des buts et science de leurs moyens doivent déterminer conjointement toute vision digne du nom de
131 ue insécurité pour les autres. (Mais on y veille, leur commune les protège.) Moins grande que les États-Unis, la Russie sovi
132 hontes du passé de chaque pays européen comme les leurs , et l’avenir de l’ensemble européen comme leur avenir. Leur horizon,
133 s leurs, et l’avenir de l’ensemble européen comme leur avenir. Leur horizon, leur projet d’existence n’est plus borné par le
134 ’avenir de l’ensemble européen comme leur avenir. Leur horizon, leur projet d’existence n’est plus borné par les frontières
135 nsemble européen comme leur avenir. Leur horizon, leur projet d’existence n’est plus borné par les frontières rigides de leu
136 ce n’est plus borné par les frontières rigides de leur nation, moyenne ou petite, mais s’ouvre aux dimensions continentales,
137 , ils produisent un passeport européen, délivré à leur lieu d’origine. Chacun peut s’établir où il le veut, sur tout le terr
138 ssociées ou États, sont responsables vis-à-vis de leurs citoyens de maintenir et développer leur autonomie, leur physionomie
139 -vis de leurs citoyens de maintenir et développer leur autonomie, leur physionomie particulière, leurs propres lois et coutu
140 toyens de maintenir et développer leur autonomie, leur physionomie particulière, leurs propres lois et coutumes, pour autant
141 er leur autonomie, leur physionomie particulière, leurs propres lois et coutumes, pour autant que celles-ci ne conservent ou
142 8 au Congrès de l’Europe à La Haye6). Le fait que leur fédération ait désormais, en tant que telle, une politique étrangère
143 participent tous également au droit de déterminer leur destin, sur ce plan aussi. (Et l’on verra que ce droit joue en faveur
144 jorité des États et des Européens responsables de leur État. La fédération européenne a solennellement déclaré qu’elle renon
145 s d’organisation (ou « mécaniques ») outrepassant leurs capacités, d’autre part de manifester la vocation générale des Europé
146 ale, nonobstant la mise en commun de plusieurs de leurs fonctions principales. Elle se trouve être, de la sorte, au moins aus
147 sont en pleine évolution vers des groupements de leurs régions, qui parfois nouent des liens assez étroits, par-delà les fro
148 D’une part nos grands États prennent prétexte de leur souveraineté théorique pour refuser les plans d’union concrète. D’aut
149 cle. Loin d’exiger des cantons une renonciation à leur souveraineté, elle la garantit expressément, en même temps qu’elle en
150 isse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération suisse. Article 3. — Les cantons sont souve
151 icle 3. — Les cantons sont souverains en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par la Constitution fédérale, et comme
152 rticle 5. — La Confédération garantit aux cantons leur territoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3,
153 eraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple… (etc.) Ratifiés pa
154 plus le droit de faire la guerre, ni d’entretenir leur propre armée, ni de conclure des traités séparés ; ces attributs de l
155 t d’attaquer ses voisins ou de prendre parti dans leurs querelles. Mais qu’en est-il de ces voisins et de leur souveraineté i
156 querelles. Mais qu’en est-il de ces voisins et de leur souveraineté illimitée ? L’affaire de Suez a permis d’en juger. Deux
157 l’être tant que l’Europe entière ne le sera pas. Leur souveraineté relative, pour autant qu’elle subsiste, n’est en rien ga
158 ’est en rien garantie (ni d’ailleurs menacée) par leurs voisins et frères, mais seulement par l’une des puissances extérieure
159 de celle de nos cartes politiques actuelles, avec leurs taches de couleurs strictement emboîtées quoique très arbitrairement
160 animées), qu’il y aura de « métropoles » prouvant leur droit à une autonomie de fait. C’est ici que l’exemple de la Suisse c
161 e ont poursuivi le dessein systématique d’effacer leurs diversités, tant provinciales que régionales ; dont certaines au surp
162 u de « métropoles », qui ne sont plus définis par leur contour, mais par leur force de rayonnement. La mobilité des industr
163 i ne sont plus définis par leur contour, mais par leur force de rayonnement. La mobilité des industries nouvelles, et leur
164 nement. La mobilité des industries nouvelles, et leur indépendance par rapport au sous-sol, provoquent la naissance de comp
165 tats nationalistes en compétition brutale, et que leur liquidation a seule permis le rapprochement des peuples de l’Europe.)
166 adhérant à la fédération, se trouve ainsi résolu, leur neutralité n’ayant plus lieu de s’affirmer ni à l’intérieur, ni à l’e
167 législatifs, exécutifs et judiciaires prévus par leur constitution, dans la mesure où ces droits et devoirs ne sont pas dél
168 rict européen. Les autorités de la fédération ont leur siège dans ses villes principales, Zurich, Bâle, Genève. Elles sont p
169 t, ils discutent, ils piétinent dans l’ombre ; il leur arrive d’accuser de sabotage ceux qui demandent : « Quelle Europe vou
170 n’est possible dans l’état actuel des choses. Et leur déni traduit exactement l’incertitude des hommes d’État qui les emplo
6 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
171 écessaire aux aspirations de l’âme médiévale, qui leur ont permis de s’exprimer et de s’avouer au grand jour. Pour la premiè
172 poètes arabes de l’école de Cordoue, il emprunta leur rhétorique amoureuse, leurs expressions, la forme de l’amour courtois
173 e Cordoue, il emprunta leur rhétorique amoureuse, leurs expressions, la forme de l’amour courtois. Le fond, c’est une hérésie
174 albigeoise) où justement les troubadours chantent leurs poèmes (cause ou conséquence ?) considère que l’âme, partie de l’homm
175 ssence du mariage d’enseigner aux jeunes gens que leur choix — même garanti d’apparences très raisonnables, relève toujours
176 ont tant de difficultés, actuellement, à réussir leur vie conjugale. En effet, tout le mal vient d’un monstrueux contresens
7 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
177 oivent les lettres d’immédiateté qui garantissent leurs « libertés » et les dégagent de la tutelle des grands dynastes voisin
178 lle des grands dynastes voisins, c’est à cause de leur position particulière de grand-garde du col du Gothard ; et c’est l’e
179 garde du col du Gothard ; et c’est l’empereur qui leur accorde ces franchises, dans les intérêts de l’Empire entier — de mêm
180 rsque plus tard les nations s’absolutisent et que leurs guerres font rage sur tout le continent, des voix suisses vont s’élev
181 usseau que « tous les États de l’Europe courent à leur ruine » faute d’un principe d’union, et que si leurs divisions persis
182 ur ruine » faute d’un principe d’union, et que si leurs divisions persistent, l’avenir appartiendra « soit à la Russie soit à
183 et elle diminuerait très fortement les chances de leur retour à l’avenir ; 2° que la neutralité suisse, en s’absolutisant ju
184 stoire n’est pas faite par des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent des positions nouvelles. Ce q
185 de l’Empire entier, que les Waldstätten ont reçu leurs franchises de l’empereur. N’y avait-il pas là un premier germe de la
8 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
186 re d’art des Suisses est d’avoir fédéré librement leurs vingt-deux États souverains, si jaloux de leurs différences — et vrai
187 t leurs vingt-deux États souverains, si jaloux de leurs différences — et vraiment il n’en est pas deux qui se ressemblent : l
188 ’autre d’abord à Paris. Tous deux fort attachés à leurs institutions, tous deux bien contents d’être suisses, ils ne se renco
189 endront parler l’un de l’autre qu’à l’occasion de leurs éventuels succès… à l’étranger ! D’autre part, les vertus civiques sa
190 littérature. Mosaïque de compartiments jaloux de leur personnalité, la Suisse se verrait condamnée à ne produire que des œu
191 ffire à soi-même. Mais fédérés politiquement pour leur bonheur et leur sécurité, les citoyens de chacun de nos cantons garde
192 . Mais fédérés politiquement pour leur bonheur et leur sécurité, les citoyens de chacun de nos cantons gardent le privilège
193 nde unité européenne, pas de relais national pour leur culture. C’est ce qu’a très bien vu Lucien Febvre, excellent historie
194 sse. « Mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton — alors, pas de milieu, ils atteignent à l’universel. Au fond
195 cules… Mais les trop petites dimensions ont aussi leurs inconvénients ; chacun dans son coin veut tout faire et ne dispose ni
196 iècle que dans la mesure où elles sauront grouper leurs authentiques forces locales pour mieux participer aux grands courants
197 , cherchant l’union de ses peuples au bénéfice de leurs fécondes diversités. n. Rougemont Denis de, « Les arts dans la vie
9 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
198 tout chargés d’un sens qui dépassait de beaucoup leur portée immédiate et l’intention du règlement. J’accueillais toute épr
199 n, se sont mises en état d’alerte. Elles ont pris leur régime d’exception. La connaissance anticipée du but leur a permis de
200 ime d’exception. La connaissance anticipée du but leur a permis de mesurer l’effort, de le doser, et de réveiller la quantit
201 a distance un troupeau d’une centaine de chamois. Leur chef en tête bien détaché du gros, ils se déplaçaient par à-coups, au
202 mmédiat ou visible. Les buts des hommes sont dans leur tête, ou dans leur cœur. Quand les ombres montant de la vallée croisè
203 Les buts des hommes sont dans leur tête, ou dans leur cœur. Quand les ombres montant de la vallée croisèrent lentement notr
10 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
204 à cause du sentiment de libération que procurent leurs déserts à ravir, comme si l’étonnement et l’angoisse, en fin de compt
11 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
205 recherches plutôt que d’autres, recherches qui à leur tour devaient conduire à certaines découvertes plutôt qu’à d’autres,
206 r de petits corps de troupe qui ne dépendent pour leurs fournitures de guerre que des forgerons et des menuisiers. Cet artisa
207 des armes conventionnelles, mais elles ont rendu leur emploi pratiquement impossible à grande échelle, depuis près d’une vi
208 relation les divers continents et qui a révélé à leurs peuples l’existence d’autres civilisations, à certains égards plus dé
209 ien de bien attirant. Mais aujourd’hui, le cinéma leur fait voir de leurs yeux et comme à bout portant nos villes, nos mœurs
210 nt. Mais aujourd’hui, le cinéma leur fait voir de leurs yeux et comme à bout portant nos villes, nos mœurs, le cadre de nos v
211 lque peu idéalisé. Désormais la comparaison entre leur sort précaire et notre sort prospère s’impose à eux et suscite leur e
212 et notre sort prospère s’impose à eux et suscite leur envie, leur jalousie. Ils prennent conscience d’une misère relative,
213 rt prospère s’impose à eux et suscite leur envie, leur jalousie. Ils prennent conscience d’une misère relative, qui autrefoi
214 t conscience d’une misère relative, qui autrefois leur paraissait normale ou en tout cas inévitable, dans l’ignorance où ils
215 t se les faire donner) et en user mais sans payer leurs frais d’investissement humains et culturels : le travail de nos masse
216 culturels : le travail de nos masses ouvrières et leurs sacrifices, le sens de l’exactitude rigoureuse, de la véracité, et d’
217 Mais la technique occidentale fait bien plus que leur révéler cette misère relative : dans une mesure sans cesse croissante
218 ans cesse croissante, elle la crée. Il a suffi de leur communiquer les rudiments de notre hygiène pour provoquer chez eux un
219 x, et qui dépasse de très loin l’accroissement de leurs ressources dans le même temps : or ces dernières étaient déjà beaucou
220 de nation ayant la bombe les regroupe et se met à leur tête. Que peut faire l’Occident, pour éviter ce désastre qui serait b
221 elle bénéficie des guerres, c’est elle aussi qui leur met fin, et aujourd’hui les freine ou même les bloque. III Ceci
12 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
222 orestières » (les Waldstätten) en vue de garantir leurs privilèges. Les gens d’Uri, de Schwyz et d’Unterwald possédaient en f
223 impériale, qui signifiait le droit de se régir à leur manière, sans dépendre des comtes voisins. À cette première alliance
224 aires étrangères, la défense, afin de sauvegarder leurs existences distinctes. On dit souvent que la Suisse illustre la formu
225 délégué à un pouvoir central une certaine part de leur indépendance que pour mieux assurer la part qu’ils en gardaient. Autr
226 e toutes sortes de manières, sans pourtant perdre leur identité ni se confondre, et sans qu’aucun d’entre eux éprouve le bes
227 les communautés réelles ne sont plus définies par leurs cordons douaniers, mais par le libre choix et le degré d’attachement
228 le libre choix et le degré d’attachement réel de leurs membres. On n’est plus obligatoirement protestant parce qu’on est né
229 ches et les Bâlois s’aiment d’amour tendre. On ne leur demande même pas de se connaître ! Un jodleur d’Appenzell avec son di
230 cette même Suisse dont les institutions communes leur garantissent un droit fondamental : celui de vivre chacun selon son s
231 etits ou grands, bref, tout à fait semblables par leur variété même aux vingt-deux petits États suisses, je ne vois et ne pu
13 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
232 vingtaine de peuples n’ayant guère en commun que leur conviction d’occuper chacun une position absolument particulière et q
233 hacun une position absolument particulière et qui leur méritait un traitement tout à fait exceptionnel, il ne fallait ni un
234 ais pensent, c’est autrement que nous, c’est avec leur corps, avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais
235 t autrement que nous, c’est avec leur corps, avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais avec leur cerveau.
236 , c’est avec leur corps, avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais avec leur cerveau. Et s’ils ont une tê
237 leur corps, avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais avec leur cerveau. Et s’ils ont une tête, eh bien,
238 s, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais avec leur cerveau. Et s’ils ont une tête, eh bien, c’est pour porter un chapeau
239 qui du même coup devait manquer à ce qu’on nomme leur œuvre personnelle, et de ceux-là, nul ne l’a fait avec un désintéress
14 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
240 nion. La montée de Hitler au pouvoir fait oublier leurs prises de position pour la plupart négatives et le nationalisme plus
241 uivre coûte que coûte la politique d’hégémonie de leur pays (ou bien celle d’équilibre des « Puissances ») qui était la seul
242 « Puissances ») qui était la seule sérieuse pour leurs grands-pères. C’est tout ce qu’on peut prévoir selon nos analystes, p
243 de majorité des politologues et des économistes à leur suite ont pris le problème à l’envers : soucieux de s’appuyer sur le
244 e seront jamais prêtes à s’unir ! Il appartient à leur être même d’État, à leur définition même de nations souveraines de re
245 s’unir ! Il appartient à leur être même d’État, à leur définition même de nations souveraines de refuser l’union, de se voul
246 possible. Elles seront amenées à se grouper selon leurs affinités, selon leur voisinage, selon les réalités nouvelles qui les
247 amenées à se grouper selon leurs affinités, selon leur voisinage, selon les réalités nouvelles qui les auront formées, par-d
248 urs du colloque, qui connaissaient les besoins de leur région, mais de tout un mouvement de pensée politique, déjà beaucoup
249 rope par la seule force militaire et policière de leur nation ou de leur parti. Leurs échecs désastreux, catastrophiques, ne
250 force militaire et policière de leur nation ou de leur parti. Leurs échecs désastreux, catastrophiques, ne doivent pas nous
251 ire et policière de leur nation ou de leur parti. Leurs échecs désastreux, catastrophiques, ne doivent pas nous apprendre seu
252 s hommes d’aujourd’hui de le voir, ou d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pe
253 e, deuxièmement qu’elles ont dépassé le sommet de leur évolution, et descendent vers leur crépuscule. Dès la fin du siècle d
254 é le sommet de leur évolution, et descendent vers leur crépuscule. Dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan pouvait s’écri
255 — mais si mal ! Trop petites pour assurer seules leur défense, trop grandes pour animer toutes les parties de leur territoi
256 e, trop grandes pour animer toutes les parties de leur territoire, trop sclérosées pour s’adapter aux structures dynamiques
257 s dynamiques de la société scientifico-technique, leur souveraineté est devenue tout illusoire dès qu’elle n’est plus pureme
258 urement négative — en bien ou en mal. Ainsi, elle leur permet de procéder au désarmement tarifaire, ou au contraire, elle le
259 r au désarmement tarifaire, ou au contraire, elle leur sert de prétexte à refuser encore, ici ou là, les mesures nécessaires
260 elles, professionnelles et régionales, qui nouent leurs liens concrets en dépit des nations. Presque tout ce qui coopère, se
261 aient « immédiates à l’Empire » et tiraient de là leurs libertés — sera-t-elle fondée sur des réalités en plein essor, non su
262 lles carcasses historiques et des mythes vidés de leur pouvoir. Un des meilleurs sociologues français d’aujourd’hui, spécial
15 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
263 s ou précolombiennes, par exemple, n’attendent de leurs sujets qu’une obéissance aveugle. Mais la démocratie exige pour fonct
264 r la constitution. C’est à peine si l’on parle de leur fonctionnement. Mais surtout, on ne dit rien des problèmes vivants et
265 lés. Ces problèmes se révèlent au contraire dans leurs vraies dimensions et leur urgence — et alors nul besoin d’insister su
266 lent au contraire dans leurs vraies dimensions et leur urgence — et alors nul besoin d’insister sur la nécessité de faire l’
267 ses cantons, mais pour sauver ce qu’on pouvait de leur autonomie, précisément : sans l’union, cette autonomie s’évanouissait
268 , c’est dire que tout dépend des éducateurs et de leur formation. L’avenir de l’Europe unie va se jouer dans les écoles norm
269 En attendant que celles-ci prennent conscience de leurs responsabilités européennes, et pour les y pousser, il importe d’agir
270 pes forcément restreints d’éducateurs, capables à leur tour d’agir sur leurs collègues. C’est l’objectif précis et immédiat
271 nts d’éducateurs, capables à leur tour d’agir sur leurs collègues. C’est l’objectif précis et immédiat de la Campagne d’éduca
272 ture démocratique au nom des idéaux qu’elle seule leur enseigna. 21. Cf. Enquête sur l’état de l’instruction civique en E
16 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
273 rs scientifiques. Il me semble au contraire qu’on leur accorde un respect presque exclusif. Pourquoi ? Parce qu’ils sont trè
274 liste, qui consiste à répartir les tâches d’après leur nature et d’après les grandeurs, les dimensions, les moyens des commu
275 plaindre d’un exode de ses fils qui vont exercer leur activité ailleurs. Prenez un village suisse quelconque ; si un de ses
17 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
276 lle s’y opposent encore irréductiblement, de tout leur être de nations « souveraines » ? Quand on nous affirme que le xxe s
277 rtie de l’engorgement déjà presque intolérable de leurs capitales. Tous ces symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’
278 que les nations sont immortelles (en tout cas la leur  !), que rien d’autre n’est donc possible, et que d’ailleurs l’État, o
279 la nation, l’État, et l’État-nation qui est né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après la préhistoire qui n
280 préhistoire qui ne connaissait que les tribus et leurs clans, l’histoire commence avec les grands empires réunissant et fixa
281 uquel les maîtres de l’État peuvent mettre à mort leurs hérétiques, ce que ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’É
282 ces États-nations unitaires tels qu’ils sont dans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs prétentions. Nous verr
283 ions unitaires tels qu’ils sont dans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs prétentions. Nous verrons aussitôt
284 ans leur être et leur agir concret, non plus dans leurs prétentions. Nous verrons aussitôt que tous, sans exception, sont à l
285 ondiale. Ils sont trop grands si l’on en juge par leur incapacité d’animer leurs régions, et d’offrir à leurs citoyens une p
286 ands si l’on en juge par leur incapacité d’animer leurs régions, et d’offrir à leurs citoyens une participation réelle à la v
287 incapacité d’animer leurs régions, et d’offrir à leurs citoyens une participation réelle à la vie politique. Le problème du
288 s pour pouvoir assurer le développement de toutes leurs régions et communes, — trop grands pour que leurs citoyens puissent y
289 leurs régions et communes, — trop grands pour que leurs citoyens puissent y exercer normalement leurs devoirs civiques, et pa
290 que leurs citoyens puissent y exercer normalement leurs devoirs civiques, et participer effectivement à la vie de la cité ; d
291 t, l’existence des empires de l’Est et de l’Ouest leur pose un dilemme aussi simple qu’inexorable : — ou bien ils se content
292 orable : — ou bien ils se contentent de proclamer leur volonté farouche d’indépendance et leur souveraineté absolue, dont il
293 proclamer leur volonté farouche d’indépendance et leur souveraineté absolue, dont ils refusent de rien déléguer à une autori
294 résister tous ensemble, et alors ils renoncent à leur souveraineté absolue au profit d’une fédération qui les protège. C’es
295 1848 nos vingt-cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais comme je le rappelais au début de cet exposé, nos Éta
296 ont pas fait un seul pas effectif en direction de leur fédération politique. Force m’est donc de penser qu’il y a quelque ch
297 e penser qu’il y a quelque chose d’essentiel dans leur nature même, quelque chose de constitutif qui les retient de s’unir.
298 e que les États-nations sont impropres à l’union. Leurs relations normales sont de rivalité non de coopération. Leur mode de
299 ons normales sont de rivalité non de coopération. Leur mode de contact normal n’est pas l’échange, mais le choc. Bakounine l
300 possible. Elles seront amenées à se grouper selon leurs affinités, selon leur voisinage, selon les réalités nouvelles qui les
301 amenées à se grouper selon leurs affinités, selon leur voisinage, selon les réalités nouvelles qui les auront formées, par-d
302 urs du colloque, qui connaissaient les besoins de leur région, mais de tout un mouvement de pensée politique, déjà beaucoup
303 es États régionaux français délégueront partie de leur souveraineté à l’État fédéral français. La lutte pour notre indépenda
304 andon. Ainsi, elle permet aux États de procéder à leur désarmement tarifaire, de renoncer aux droits de douane, ou au contra
305 noncer aux droits de douane, ou au contraire elle leur sert de prétextes à refuser, ici ou là, les mesures nécessaires à l’u
306 aient « immédiates à l’Empire » et tiraient de là leurs libertés — sera-t-elle fondée sur des réalités en plein essor, non su
307 lles carcasses historiques et des mythes vidés de leur pouvoir. Un des meilleurs sociologues français d’aujourd’hui, spécial
308 s hommes d’aujourd’hui de le voir, ou d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué dans les esprits pe
309 de ses agglomérations principales. Si on exagère leur taille, les régions tendent ou bien à se confondre avec les unités na
310 ondre avec les unités nationales ou bien à perdre leur signification comme unités fonctionnelles. Si on les prend trop petit
311 raire se définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables, par la densité des échanges et des transports,
312 l réunit ses fils autour de son lit de mort et il leur dit : « Le secret de ma réussite tient à ce que j’ai fondé ma vie sur
313 ont vu que l’union fédérale était la condition de leur survie individuelle. Les régions combinent ainsi les avantages du pet
314 treprise. Si, au pire, certaines de nos villes et leur hinterland en venaient à nouer des liens économiques et sociaux avec
315 ste — s’ils y tiennent vraiment — et de maintenir leur association. Nous sommes le seul pays européen qui n’ait jamais été t
18 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
316 ons à toute forme d’union réelle (fédérale) et de leur radicale incapacité non seulement à la vouloir mais à l’accepter. Cra
317 nds à la fois 39 — trop petits pour assurer seuls leur défense, leur prospérité économique, et pour jouer un rôle à l’échell
318 39 — trop petits pour assurer seuls leur défense, leur prospérité économique, et pour jouer un rôle à l’échelle mondiale ; t
319 e ; trop grands pour animer toutes les parties de leur territoire, et surtout pour ménager à chaque individu la possibilité
320 nous employer à ménager, favoriser, puis imposer leur existence. Bâtir sur autre chose que sur les cadres durs mais en trai
321 7, c’est-à-dire au moment où devaient l’écrire de leur côté Jean Buchmann, qui la publie dans L’Europe en formation d’octobr
322 é que d’autres fédéralistes l’aient inventée pour leur part à la même époque ; la diachronie impose parfois des prises de co
19 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
323 des grands arbres enserrant la terre lourde et à leurs branches divergeant librement dans le ciel. Ils embrassent les peuple
324 rassent les peuples et ils les organisent, eux et leurs paysages, en très nombreux bassins largement définis non point par de
325 les voici disposés tout au long de son cours dans leur ordre chronologique ! Le Hasli doit peut-être, comme Schwyz, à quelqu
326 quand la rivière une première fois s’émancipe de Leurs Excellences, voilà Soleure et sa noblesse aux noms français, son amba
327 igneurs de la production industrielle fondent ici leur empire efficace, aux lieux d’où les Habsbourg jadis prirent leur élan
328 icace, aux lieux d’où les Habsbourg jadis prirent leur élan vers d’autres continents à découvrir et les futurs marchés mondi
20 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
329 t dorées sur un ciel mat griffé de pins légers. À leur pied, dans l’obscure fraîcheur, voici « les eaux saintes et sobres »
330 e descendre Dans un cœur qui s’émeut et connaît leur présence…) ⁂ Nous avons déjeuné sur une terrasse d’auberge accrochée
21 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
331 le Conseil de l’Europe et le Marché commun, puis leurs contreparties plus ou moins réussies dans l’empire communiste (Comeco
332 oins ouverte contre le contrat étatique (inégal à leurs yeux) que jadis ou naguère leur imposa l’élément formateur ou hégémon
333 atique (inégal à leurs yeux) que jadis ou naguère leur imposa l’élément formateur ou hégémonique de chacun de nos États unit
334 c des micronationalismes locaux, qui revendiquent leur autonomie au nom de leur langue, de leurs coutumes, ou des nécessités
335 locaux, qui revendiquent leur autonomie au nom de leur langue, de leurs coutumes, ou des nécessités économiques nouvelles, e
336 ndiquent leur autonomie au nom de leur langue, de leurs coutumes, ou des nécessités économiques nouvelles, et qui enfièvrent
337 vie économique, culturelle et surtout civique de leurs régions : celles-ci se sentent exploitées par l’État, ses bureaux ou
338 s composant de telle manière que la résultante de leur tension soit positive (on dirait, dans le langage de la théorie des j
339 non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs formes et structures posent un certain type de relations, posent donc
340 par Kepler dans ses spéculations sur le cercle et leurs applications à l’astronomie, ou par Hegel dans sa dialectique ternair
341 de supprimer la différence des natures sauvegarde leurs propriétés »ab sera repris par tous les penseurs occidentaux respectu
342 ommes, ses semblables. Ces groupes devront être à leur tour à la fois autonomes et solidaires : pour eux aussi, l’un n’ira p
343 ans les techniques les plus avancées, le moyen de leur composition. En tant que méthode générale d’aménagement des relations
344 qui, pour certaines raisons, n’ont pas voulu dire leur nom. C’est le cas de la Suisse, qui présente toutes les notes de la f
22 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
345 rocès en appel ». Or peu furent moins méconnus de leur vivant, plus influents, mieux célébrés — et mieux oubliés tôt après…
23 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
346 d admirable » des deux empereurs, et l’énergie de leurs troupes est bien sûr « indomptable ». Tout cela fait une « mémorable
347 aux mâles vertus des officiers bien nés ? Louant leurs frères, leurs fils, ou leurs maris « glorieusement » blessés ou tués,
348 tus des officiers bien nés ? Louant leurs frères, leurs fils, ou leurs maris « glorieusement » blessés ou tués, il se range s
349 rs bien nés ? Louant leurs frères, leurs fils, ou leurs maris « glorieusement » blessés ou tués, il se range sans réserve à l
350 ent » blessés ou tués, il se range sans réserve à leurs catégories. C’est le style qu’elles attendent, et après tout c’est bi
351 nt. La figure noire de mouches qui s’attachent à leurs plaies, ceux-ci portent de tous côtés des regards éperdus qui n’obtie
352 ongés par ces vers, qu’ils croient voir sortir de leur corps, et qui proviennent des myriades de mouches dont l’air est infe
353 ui écrit pour les mourants des lettres d’adieux à leurs familles. Peu à peu, les femmes du lieu « voyant que je ne fais aucun
354 à tous ces hommes d’origines si diverses, et qui leur sont tous également étrangers. Tutti fratelli, répétaient-elles avec
355 ntion de Genève est signée par douze États qui, à leur tour, fondent des sociétés nationales de secours en cas de guerre. En
356 raînés la plupart des peuples civilisés, oubliant leur brillante mais trompeuse civilisation pour retourner à la barbarie —
357 bénir des bataillons partant pour la tuerie après leur avoir enseigné dans leur enfance ce commandement péremptoire : — Tu n
358 ant pour la tuerie après leur avoir enseigné dans leur enfance ce commandement péremptoire : — Tu ne tueras point ! Nos na
359 Les révolutions sont venues, mais le lendemain de leur avènement, au lieu de supprimer les armées permanentes, elles ont déc
360 alléguant un prétexte dérisoire, celui de châtier leur insolence… C’est sans remords que les pays qu’on appelle chrétiens co
361 … Cette civilisation, en fondant sur ces peuples, leur enlève souvent plus que des coutumes barbares, elle les dépouille de
362 que des coutumes barbares, elle les dépouille de leur vieille et respectable moralité ». (Il a fallu plus de soixante ans p
24 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
363 ormule des festivals et les dangers qu’entraînait leur multiplication en concurrence (résultante : notre association europée
364 d’abord, puis entre eux et les éditeurs. Quant à leurs relations avec le vrai public, les chiffres que je viens de citer per
25 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
365 les gens puissent discuter des projets car c’est leur vie qui va être modifiée. Il faut rendre les gens attentifs à l’impor
26 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
366 allez-vous découper vos régions ? Quelles seront leurs frontières exactes ? Faut-il qu’elles aient des superficies ou des po
367 ’Europe fédérale, dès qu’on aborde le problème de leur structure politique. C’est donc ce dernier groupe d’arguments que l’o
368 i de prétexte à ces concentrations forcées, c’est leur préparation, leur conduite et leurs suites qui ont notamment accrédit
369 s concentrations forcées, c’est leur préparation, leur conduite et leurs suites qui ont notamment accrédité l’idée que l’éco
370 forcées, c’est leur préparation, leur conduite et leurs suites qui ont notamment accrédité l’idée que l’économie est au servi
371 des tâches entreprises et des cadres sociaux qui leur offrent appui. Qu’on me permette un exemple personnel, pour aller vit
372 s. 2° Les modules ou unités de base politiques et leurs structures ne sont pas, en principe, superposables aux modules ou uni
373 unités de base économiques (ou culturelles) et à leurs structures propres : les uns et les autres se chevauchent, se recoupe
374 ’agirait ici de la réunion de régions libérées de leur État-nation, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des
375 x-ci n’auront pas renoncé au « totalitarisme » de leurs pouvoirs et ne se seront pas dessaisis, en tant qu’entités politiques
27 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
376 ts lors du premier et du second mariage. Analyser leur évolution, les réactions des enfants, etc. Il faut aussi savoir disti
377 nces de correspondre à la réalité des êtres et de leur vie à deux ! On tombe amoureux d’une image sans le savoir. Et l’on se
378 des autres, celles des parents, en premier lieu ; leur couple est-il si bien réussi ? On pense que le seul moyen de réussir
379 u’ils ont raté c’est de prendre le contre-pied de leurs conseils. Ce qui conduit souvent à un mariage « d’attitude » : on veu
380 ts, entourage — on est donc moins poussé à braver leur opinion, à faire un mariage « d’attitude ». On est plus conscient et
381 au « mariage-maquette » ? Ils ont tort. L’Église leur donne l’exemple en exigeant avant l’entrée en religion plusieurs anné
382 évitable de divorcer ? Il vaudrait beaucoup mieux leur apprendre que la vraie vie, c’est la vie quotidienne et qu’elle n’a r
383 t ceux qui l’ont lu sont mieux armés pour réussir leur vie à deux —, vous explique comment les problèmes du deuxième mariage
28 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
384 subordination de l’une à l’autre, et que de plus, leur union, loin d’évacuer les différences, ne fait que les renforcer et l
385 Je pense en particulier aux hippies. Je trouve leur réaction absolument normale et saine, même s’ils vont parfois trop lo
386 e drogues à l’appui. C’est une réaction vitale de leur part contre ce monde qui est en train de ruiner les bases mêmes de la
387 e association de républiques autonomes, libres de leur gestion intérieure et responsables les unes des autres devant le dang