1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 rès analogues. (Le contraire me paraît probable.) Mais cet apport ne fut jamais typique et spécifique d’une unité bien évide
2 eulement de langue, de confession et de coutumes, mais de régime politique, pendant des siècles. C’est ce système, ou pour m
3 peut même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence de tous les autres systèmes politiques ou philosop
4 e les faire vivre ensemble, telles qu’elles sont. Mais parce qu’il accepte les contradictions, les oppositions, les tensions
5 contraire de l’uniformité imposée par un centre, mais aussi le contraire des particularismes clos, le fédéralisme représent
6 ortions, d’ouverture d’esprit et d’amour du réel. Mais l’attitude fédéraliste ne se borne pas à reconnaître d’une part la né
7 nfédération, sinon elle trahira sa raison d’être. Mais le fédéralisme n’est pas seulement un mode d’organisation politique,
8 se », on ne pense guère qu’à la langue française. Mais celle-ci n’est pas une propriété de la nation française actuelle, à l
9 vec les frontières d’une de nos nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait à elle seule définir une culture :
10 e nos cités ne dépend pas de réalités nationales, mais se rattache directement à l’ensemble culturel européen : elle est « i
11 n n’ait résulté de notre tempérament particulier, mais cela revient au même. 5° nous ne sommes pas seulement voisins du mond
12 ni des petites dimensions matérielles ou morales, mais au contraire de la pluralité des dimensions et de la variété des allé
13 qui choisissent de s’installer dans les petites. Mais la plupart des hommes veulent, et méritent sans doute, la sécurité av
14 . Ce phénomène n’est pas particulier à la Suisse, mais peut-être les Suisses moyens trouvent-ils dans les structures fédéral
15 s d’hommes au nom de principes réputés immortels, mais que les générations suivantes récusent… Quant à ceux qui assument leu
16 ce grand artiste s’est formé à l’école de Paris, mais aussi à l’école de Cézanne, puis des romanciers russes, enfin de Goet
17 sponsable de certaines limitations de son œuvre. Mais la littérature n’est plus, de nos jours, cette espèce de critère priv
18 G. Jung, Léonard Euler ou Ferdinand de Saussure, mais beaucoup d’excellents ou même de grands esprits qui avaient ce sens,
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
19 assé qu’il suffirait de décrire et d’interpréter, mais à un avenir auquel nous sommes tous vitalement intéressés, et qu’il s
20 la recherche de quelque union encore mal définie, mais qui a déjà force de mythe, en Afrique noire et dans le monde arabe. L
21 nt pas suivis par la majorité de leurs collègues. Mais ce sont, notons-le, les plus illustres de l’époque : Churchill, De Ga
22 ak, enfin, plus tard et contre eux à l’en croire, mais en fait dans le même sens final qui est celui d’une Europe autonome r
23 oient pas encore en mesure « d’aller plus loin ». Mais dans notre civilisation moderne, une transformation économique de que
24 inion, elle débouche enfin sur le plan politique. Mais il serait excessif de dire qu’elle y débouche en pleine clarté. Au co
25 u l’inévitable manque d’information de l’opinion, mais peut-être surtout, et c’est plus grave, l’absence d’une vision claire
26 oses autant que possible en l’état où elles sont. Mais est-il sûr que cet état soit bien celui que l’on croit ? Pour répondr
27 ncore qu’en droit, à la notion d’interdépendance. Mais l’objet de pareilles études risquerait d’être par trop transitoire, t
28 intenus dans une fiction de souveraineté absolue, mais ils joueraient un rôle plus ou moins analogue à celui des cantons sui
29 s qui ont institué les Communautés européennes », mais elle ne suggère pas les voies et moyens qui pourraient permettre d’op
30 ons que je viens de caractériser très brièvement. Mais rien ne nous autorise à juger que le fédéralisme, déjà pratiqué quasi
31 os peuples, besoins qui semblent contradictoires, mais qui sont là, incontestablement. Elle paraît aussi la plus propre à ra
32 mentaires, qui n’épuisent pas le sujet, bien sûr, mais qui permettent tout au moins de l’approcher de manières variées, avec
33 dogme auquel il s’agirait de plier les réalités, mais une méthode générale d’aménagement des choses humaines, méthode d’all
34 Problème préfédéraliste, à parler rigoureusement, mais préalable nécessaire, et d’ailleurs d’intérêt suffisant en soi. M. Du
35 tâche qui dépasse évidemment nos forces actuelles mais qu’il semble urgent d’entreprendre là où on le peut, dans l’esprit du
36 our introduire le sujet particulier de mon cours, mais je souhaite qu’ils aient permis déjà d’en pressentir les intentions.
37 et Confédération d’États (distinction classique, mais que les dictionnaires déjà cités et contemporains continuent d’ignore
38 ces obstacles sont en train de céder aujourd’hui. Mais il n’est pas moins important de rechercher dans ces plans avortés les
39 les jacobins, tandis qu’elle se réalisait enfin, mais hors d’Europe, dans la Constitution américaine. Nous montrerons aussi
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
40 ième quart de l’ère chrétienne : au xvie siècle. Mais c’est alors un « carré suisse » — cette formation guerrière qui domin
41 in-philosophe Paracelse, et l’architecte Fontana. Mais de cette époque à nos jours, la densité de création intellectuelle et
42 (qui n’est parfois qu’une ville, Bâle ou Genève) mais ils ne trouvent à se réaliser qu’au sein d’une entité beaucoup plus v
43 nation, et d’elle seule ont nourri leur carrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances spirituelles,
44 Pays de gens moyens, oui, disait Lucien Fèbvre. Mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton, alors pas de milie
45 nt leurs libertés non des suzerains de la région, mais , par-dessus leur tête, du seul empereur. Leur liberté, c’était ce qu’
46 le cas de la Suisse — compartimentée à l’extrême, mais liée par tout un réseau d’échanges spirituels avec ses grands voisins
47 ndres. Jean de Müller, « historien des Suisses », mais également auteur de la célèbre Vue générale du genre humain, entre au
48 ement les limites de la confession protestante. ⁂ Mais s’il reste vrai que la Suisse n’est pas une nation comme les autres,
49 eur Rembrandt, leur Baudelaire ou leur Descartes. Mais force est bien de reconnaître que la Suisse n’a rien de comparable à
50 Arthur Honegger et un Frank Martin de nos jours, mais rien qui vraiment compte dans l’entre-deux, cela ne fait pas une trad
51 inture avait pris un beau départ au xvie siècle, mais l’école turbulente de Conrad Witz, de Nicolas Manuel, de Hans Friess
52 Stendhal. Ces traits sont protestants, peut-être. Mais le goût de la mesure, de l’intériorité, du réalisme et de la psycholo
53 fonctionnel et très sobre, s’il reste en Suisse. Mais s’il a le goût de la grandeur, c’est à Rome qu’il ira terminer l’énor
54 éologiens et pédagogues, savants du premier rang, mais qui restent soucieux d’applications industrielles ou humanitaires — c
55 utonomie dans son sein non seulement des cantons, mais des communes et des multiples groupes professionnels favorise une imp
56 cherches orientées vers l’amélioration technique, mais dont la science pure bénéficie. Deux de ces bureaux sont dirigés par
57 opéenne que provient cette menace de nivellement, mais plutôt d’un certain matérialisme philistin favorisé par les succès de
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
58 peut même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence de tous les autres systèmes politiques ou philosop
59 e les faire vivre ensemble, telles qu’elles sont. Mais parce qu’il accepte les contradictions, les oppositions, les tensions
60 contraire de l’uniformité imposée par un centre, mais aussi le contraire des particularismes clos, le fédéralisme représent
61 ortions, d’ouverture d’esprit et d’amour du réel. Mais l’attitude fédéraliste ne se borne pas à reconnaître d’une part la né
62 nfédération, sinon elle trahira sa raison d’être. Mais le fédéralisme n’est pas seulement un mode d’organisation politique,
63 éoriques et bien abstraites à un public français, mais je parle après tout à des citoyens suisses, qui n’auront éprouvé aucu
64 se », on ne pense guère qu’à la langue française. Mais celle-ci n’est pas une propriété de la nation française actuelle, à l
65 vec les frontières d’une de nos nations modernes. Mais il y a plus. La langue ne saurait à elle seule définir une culture :
66 pend pas de réalités nationales, donc politiques, mais se rattache directement à l’ensemble culturel européen : elle est « i
67 n n’ait résulté de notre tempérament particulier, mais cela revient au même ; 5° nous ne sommes pas seulement voisins du mon
68 ce grand artiste s’est formé à l’école de Paris, mais aussi à l’école de Cézanne, puis des romanciers russes, enfin de Goet
69 te erreur l’a peut-être soutenu, comme il arrive, mais n’en fut pas moins responsable de certaines limitations de son œuvre.
70 duit de génies du premier ordre, à part Rousseau, mais beaucoup d’excellents ou même de grands esprits qui avaient ce sens,
71 as, il pousse à préférer des solutions médiocres, mais « bien de chez nous », aux avantages que pourrait procurer une coopér
72 e et autarcique, inutile d’insister sur ce point. Mais c’est une autre erreur, inverse de la première, qui ne cessera de vou
73 ches nucléaires, pour ne prendre que cet exemple. Mais qu’on ne dise pas qu’elles sont trop petites pour que s’y développent
74 ent faire, au mieux, que des choses raisonnables, mais la culture est faite par des passions individuelles et par de petits
75 ur les rendre plus économiques ou plus rentables. Mais la culture vivante vit d’imprudence, et prospère dans le gaspillage d
76 mun représenterait pour notre Suisse fédéraliste. Mais ce n’est pas le fait de supprimer nos douanes qui mettrait en danger
5 1963, Articles divers (1963-1969). À propos de la culture européenne (avril 1963)
77 Europe à l’anticommunisme, même pas philosophique mais « géographique ». N’ayant jamais connu d’« Européens » à ce point ill
78 r d’une manière qui pourrait prêter à discussion, mais à les falsifier radicalement. Qu’il y ait une tradition « européenne 
6 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
79 ope ne pourra se faire qu’en vertu d’une volonté, mais il n’est pas de volonté sans but, sans quelque utopie directrice, ima
80 ent jamais atteintes dans l’histoire de l’Europe. Mais en chemin vers la première, nous trouvons le règne de Louis XIV, la d
81 uralisme intégral, nous trouvons le régime féodal mais aussi les corporations et les communes, le fédéralisme helvétique mai
82 ations et les communes, le fédéralisme helvétique mais aussi l’idée primitive des soviets (conçue par Lénine lorsqu’il était
83 ux extrémités, et ainsi tient de toutes les deux. Mais on remarque, chez les initiateurs des mouvements de pensée et d’actio
84 tre aux règles d’action commune et aux méthodes. Mais la volonté ou l’initiative d’un seul n’aurait aucune chance de succès
85 t visiblement les opinions des deux autres types. Mais peut-être s’agit-il d’un double refoulement. Chez le manager, la volo
86 d’une vingtaine d’États absolument souverains, — mais dotée d’un pouvoir supérieur aux nations, fortement établi au bénéfic
87 ogiques dans cette seconde moitié du xxe siècle. Mais en fait, le projet d’une Europe fédérale est antérieur à ces deux sta
88 Car, dans ce cas, nous serions restés chez nous. Mais nous ne serions pas ici non plus si nous pensions avec Hitler et les
89 ux. À l’homme considéré comme pur individu, libre mais non engagé, correspond un régime démocratique tendant vers l’anarchie
90 nsidéré comme soldat politique, totalement engagé mais non libre, correspond le régime totalitaire. Enfin, à l’homme considé
91 que encore, pour compléter ce schéma trop rapide, mais qui me paraît indispensable, il ne faut pas penser que la personne so
92 ans techniques éprouvées, sans secrets du métier, mais il serait vain d’en faire un traité théorique. Plutôt que d’essayer d
93 ace ne sont principes fédérateurs, même négatifs. Mais qu’un État ou une coalition, disposant de l’hégémonie, décident expre
94 lignes, clairs et satisfaisants pour la logique, mais par là même infidèles au réel, vexants pour les minorités, destructeu
95 totalitarisme, lui aussi, supprime ce problème : mais c’est en supprimant les minorités qui le posaient. Il y a totalitaris
96 de représentants quelle que soit leur population. Mais le jeu des minorités raciales et religieuses qui composent l’ensemble
97 n du Conseil des États (deux députés par canton), mais surtout, et d’une manière beaucoup plus efficace, dans les coutumes d
98 et de fondre toutes les nations en un seul bloc, mais , au contraire, de sauvegarder leurs qualités propres. La richesse de
99 ne fédération elles n’auraient pas à se mélanger, mais au contraire à fonctionner de concert, chacune selon sa vocation. Ce
100 ative et qui naît le plus souvent du scepticisme, mais plutôt de participation, vertu positive et qui naît d’une juste ambit
101 e qui résiste, ou simplement tout ce qui dépasse. Mais ce qu’on écrase ainsi, c’est la vitalité d’un peuple. Une politique f
102 intérêts de leur nation contre le reste du monde, mais peut être l’œuvre de groupes et de personnes qui ont pris l’initiativ
103 e menace extérieure, ni à des fins impérialistes, mais au contraire : pour l’avantage et la survivance de chacune des commun
104 ses en 1848, ont compris qu’isolés ils tombaient, mais qu’unis ils pouvaient à la fois sauver leurs libertés locales et agir
105 s libertés civiques et leurs coutumes nationales, mais d’assumer aussi leurs tâches mondiales. ⁂ III. Dialectique du fédé
106 les grandes idées, l’idée fédéraliste est simple, mais non pas simple à définir en quelques mots, en une formule. C’est qu’e
107 tiques et géométriques du rationalisme vulgaire ; mais correspond assez bien aux formes de pensée introduites par la science
108 t ni dans l’une ni dans l’autre de ces tendances, mais bien dans leur coexistence acceptée, dans leur dialogue, dans leur te
109 conduirait en pratique qu’à une union trop faible mais bientôt accusée d’oppression par ses membres, et à des droits trop li
110 ion par ses membres, et à des droits trop limités mais taxés d’abusifs par le centre. La saine méthode fédéraliste consiste
111 ple) aux compétences bien définies et distinctes. Mais ceci ne change rien au principe de la méthode indiquée ci-dessus, et
112 argissant ainsi ses compétences administratives — mais libérant du même coup les énergies individuelles ou locales pour de n
113 érées de tâches devenues trop lourdes pour elles, mais dont la bonne exécution ouvre à chacun de leurs citoyens des moyens d
114 e s’engager selon ses goûts, ses idées ou sa foi, mais aussi de se dégager de ses « fatalités » natives… N’est-ce point là c
115 routines, aux machines qu’elle s’est construites mais qu’elle accuse ensuite de l’asservir, cette mauvaise foi trahissant à
116 ne devant sa liberté et devant sa responsabilité. Mais la personne démissionnaire accuse les mécanismes, ces objets, et les
117 alternés aux passions populaires et aux experts), mais je la tiens pour moins difficile que celles qu’on demande, par exempl
118 d’une union de l’Europe n’étant pas ici discutée mais admise, il faut chercher à voir maintenant quelles formes d’organisat
119 u sentiment de vague insécurité pour les autres. ( Mais on y veille, leur commune les protège.) Moins grande que les États-Un
120 tières rigides de leur nation, moyenne ou petite, mais s’ouvre aux dimensions continentales, et donc mondiales. S’ils veulen
121 ’eux, et presque autant que les deux additionnés. Mais cette grande liberté cosmopolite n’est pas payée au prix d’un déracin
122 ans l’ancien régime, quoiqu’expressément limitée. Mais ces États souverains sont en pleine évolution vers des groupements de
123 s, par un grand nombre de résolutions impératives mais dont personne ne semble tenir compte, exigent que les États renoncent
124 d des monstres froids », comme l’a dit Nietzsche. Mais s’il est vain de fonder l’espoir d’une construction européenne sur un
125 voisins ou de prendre parti dans leurs querelles. Mais qu’en est-il de ces voisins et de leur souveraineté illimitée ? L’aff
126 n’est donc vraiment souverain au sens classique ; mais il y a plus : aucun n’est autonome et ne pourra plus l’être tant que
127 d’ailleurs menacée) par leurs voisins et frères, mais seulement par l’une des puissances extérieures qui ont la souverainet
128 les », qui ne sont plus définis par leur contour, mais par leur force de rayonnement. La mobilité des industries nouvelles,
129 États-nations rigides, à l’intérieur de l’Europe, mais aussi à la rendre incapable d’exercer une politique agressive. Un tel
130 it de sa Constitution ainsi étendu à l’alliance ; mais elle peut être entraînée dans une guerre qu’un tiers parti ferait à l
131 n d’une même civilisation technique née en Europe mais rapidement adoptée par tous les pays du monde, ont montré la nécessit
132 veulent que son centre ne soit pas une capitale, mais un District fédéral. La fédération n’étant pas une création sur table
133 dération n’étant pas une création sur table rase, mais l’aboutissement d’un très long processus historique englobant des siè
134 oit être facile à défendre, en temps de troubles, mais d’accès facile en temps de paix ; il ne peut être qu’un petit pays, c
135 santes et beaucoup plus maniables que la bombe H, mais aussi à des procédés de manipulation du psychisme collectif et de con
136 s favorables que jamais à une action fédéraliste. Mais il faut, pour les réaliser, un élément catalyseur : une vision non ut
137 nts, certains calculs d’intérêts à courts termes, mais surtout l’ignorance ou mieux : la non-vision du But possible et néces
138 ’ont guère plus de consistance que les ténèbres — mais c’est que les partisans officiels de l’union paraissent encore bien p
139 vers le But est la seconde tâche, indispensable, mais que la claire vision du But rend seule possible. On ne trace pas un c
140 les emploient. Qui veut la fin veut les moyens, mais personne ne saurait vouloir une fin qu’il distingue mal. Et c’est pou
141 confession catholique et historiquement autonome, mais rattaché à la masse protestante et alémanique du canton de Berne. Un
7 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
142 des couples) : le mariage se porte donc beaucoup… mais se porte plutôt mal. Y a-t-il vraiment une crise du mariage ? Naturel
143 t l’exemple en abdiquant ou en épousant des stars Mais à côté de ces causes-là, causes aggravantes mais secondaires liées à
144 Mais à côté de ces causes-là, causes aggravantes mais secondaires liées à une évolution irréversible de l’Occident, il y a
145 Dame. Pour la première fois, l’amour malheureux ( mais réciproque) est exalté et aussi la chasteté incompatible avec le mari
146 s’abstenir non pas de toutes relations érotiques, mais de celles qui sont procréatrices et qui auraient pour effet de faire
147 ’épanouissement de ce Tristan qu’il porte en soi. Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage : l’amant comblé va-t-il
148 lement — la coquetterie est alors un peu simple — mais on en vient à désirer que l’être aimé soit infidèle pour qu’on puisse
149 ssayer de le fonder sur une obsession qu’on subit mais sur une décision qu’on assume. Être amoureux est un état, aimer, un a
150 r, un acte. On subit un état. On décide un acte. Mais alors, on peut « décider » d’aimer et d’épouser n’importe qui ? Non,
151 vocations, caractères, tempéraments compatibles. Mais vous aurez beau mettre toutes les chances de votre côté, jamais vous
152 à une « fatalité » — l’alibi de la culpabilité — mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité » ! En
153 rai que la passion est l’ennemie jurée du mariage mais c’est elle aussi qui le défie, l’anime, l’oblige à redevenir un choix
154 ivant. Mon but n’est pas de condamner la passion, mais de définir certaines options morales essentielles bien que contradict
155 mentale, comme le mariage, et non pas une erreur, mais ce serait aussi vouloir supprimer l’un des pôles de notre tension cré
8 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
156 nds problèmes, dans le domaine social, notamment. Mais nous n’en sommes qu’au premier pas, hésitant. Mon attitude est franch
9 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
157 r le gouvernement de Pologne (1772), moins connue mais d’un intérêt considérable pour le lecteur d’aujourd’hui. Comme dans l
158 tous les citoyens se connaissent mutuellement », mais qu’unissent les liens d’une « commune législation… et subordination a
159 l’esprit d’hégémonie et de centralisme national, mais c’est lui qui rédige, pendant les Cent-Jours, le projet de fédération
160 son grand livre posthume, Du Principe fédératif ; mais il est bien certain qu’un de ses contemporains, J. C. Bluntschli, cél
161 u, Benjamin Constant, Jean de Müller, déjà cités, mais aussi Jakob Burckhardt et son petit-neveu Carl J. Burckhardt, Robert
162 xe, en plein mouvement, du grand projet européen. Mais tout cela, c’est la Suisse idéale, réputée « microcosme de l’Europe »
163 yser non seulement toute initiative de la Suisse, mais aussi l’imagination et la faculté de prévision de ceux qui faisaient
164 et bien réalisable, puisqu’elle devenait réalité, mais elle nous prenait par surprise, et chaque démarche de nos gouvernants
165 , — c’est-à-dire contre son essence fédéraliste ; mais nous aurons perdu le droit de nous en plaindre. À quoi l’on pourrait
166 des prétextes tirés de la « démocratie directe », mais uniquement par des motifs politiques, qu’elle reste libre d’avancer18
167 r les abstentionnistes) qu’elle commerce le plus, mais avec les Six. Les chiffres globaux sont connus. En mai 1963, par exem
168 t bénéficiaire (de 51 millions) avec l’outre-mer. Mais il faut avouer que ces chiffres ne suffisent pas à justifier notre re
169 ivisible » serait une catastrophe pour la Suisse. Mais personne ne la préconise, en réalité. Il est clair, en revanche, qu’u
170 ait avec la vocation traditionnelle de la Suisse. Mais se fera-t-elle ? Voilà qui dépend de nous aussi. C’est à nous de fair
171 ela ferait 7 millions en France, 8 en Allemagne.) Mais ce n’est pas le Marché commun qui les amène. C’est l’expansion de l’i
172 le droit d’en conclure au refus du Marché commun, mais il a le devoir de freiner l’expansion de l’industrie suisse, cause di
173 e directe du « mal » en question, si c’en est un. Mais il y a plus. Les traits typiques de ce pays ont changé avec les époqu
174 a fin du siècle, quand la population aura doublé. Mais que la Suisse entre ou non dans le Marché commun n’y changera rien. (
175 celle de 1848 qu’il s’agit de sauver aujourd’hui, mais bien la Suisse réelle de la seconde moitié du xxe siècle. Refuser de
176 erait de paraître peu réaliste, voire peu suisse. Mais je sens deux autres motifs à cette espèce d’embarras. Ceux qui se réc
177 crier trop fort, et c’est peut-être mieux ainsi. Mais notre peuple comprend mal ce qui est en jeu. Je ne suis d’accord, pou
178 ndispensable dans la neutralité d’une fédération. Mais il n’y a aucune chance qu’on nous offre cela, si nous fédéralistes ne
179 ment notre salut de celui de l’ensemble européen. Mais quand j’aurais tort sur ce point, un autre aspect non moins important
180 arce que cette solution se trouve être la sienne, mais surtout parce que c’est la meilleure pour l’Europe. Or, si la Suisse
181 s faite par des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent des positions nouvelles. Ce que l’Europe et
182  réserve » devant tout ce que d’autres proposent, mais c’est un plan d’union qui nous convienne et auquel nous puissions adh
183 que l’attaque est toujours la meilleure défense, mais parce que nous avons quelque chose à donner. Je veux le croire avec V
184 La Suisse dans l’histoire aura le dernier mot. Mais encore faut-il qu’elle le dise ! 13. Il s’agit de l’Acte additionne
10 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
185 n distincts ! Et chacun veut rester ce qu’il est, mais ils n’en vivent pas moins en harmonie, égaux en droit dans l’inégalit
186 urces matérielles et du mode de vie traditionnel. Mais cette réussite exemplaire suppose d’inévitables sacrifices. Elle excl
187 uté, font la force principale d’un régime fédéral mais la faiblesse des mouvements novateurs en art et en littérature. Mosaï
188 es petits États prétendait se suffire à soi-même. Mais fédérés politiquement pour leur bonheur et leur sécurité, les citoyen
189 ays de gens moyens, oui », dit-il de la Suisse. «  Mais quand ils réussissent à se dégager de leur canton — alors, pas de mil
190 de Viège — entre les hautes parois de sa prison. Mais s’il monte sur la montagne… Alors, cette ivresse des sommets. L’intui
191 théologie, et pour l’architecture, Le Corbusier. Mais les arts et les lettres, dans tout cela ? Eh bien, ils peuvent se pré
192 pas à définir un style ni une école particulière, mais il suppose un climat de culture d’une densité probablement très supér
193 , et la Suisse est une grappe de pays minuscules… Mais les trop petites dimensions ont aussi leurs inconvénients ; chacun da
11 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
194 le originalité d’allure et d’âme. Il parlait peu, mais l’élégance précise de ses sentences intimidait, cependant que la cour
195 projet que ses motifs ne fussent point divulgués, mais en même temps qu’il nous fût présenté de manière à frapper nos imagin
196 la troisième heure, et les dernières sont dures. Mais si le corps s’est disposé à fournir un effort de trente-trois heures,
197 Elles étaient là, ces forces, à portée de la main mais endormies, laissant vaquer aux petits travaux courants les petites én
198 us venions de couvrir une étape de 25 kilomètres. Mais à son tour, cet entraînement n’avait été reçu et surmonté qu’en vue d
199 réateur vieillit moins que l’homme de la routine. Mais vers la quarantaine poindra l’angoisse de n’avoir plus un temps illim
200 Et aussitôt, les forces en réserve — à l’arrière, mais pour l’avenir — marquent un temps d’hésitation : c’est qu’on n’exige
201 a pente était fort raide, et l’avance très lente, mais l’attrait du sommet qu’on distinguait derrière des épaulements sans c
202 veau. Nous marchions depuis une dizaine d’heures, mais la fatigue a la propriété de s’évaporer dans la joie d’une cime conqu
203 cente paraît au novice plus facile que la montée, mais c’est aussi l’épreuve la plus dure pour le corps, constamment tenté d
204 er, n’est encore qu’une moitié de l’art de vivre. Mais apprendre à ne pas réussir jusqu’au bout, à s’arrêter ou à subir l’ar
12 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
205 s fini de s’étonner que déjà commence l’angoisse. Mais tout d’un coup, voici deux ou trois ans je crois, on dirait une plong
206 u’on reconnaît sans l’avoir jamais vu nulle part, mais qui ressemble absolument. L’informel a rejoint le style du rêve. Au-d
13 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
207 à ne point vous parler de la technique elle-même mais seulement de son rôle dans notre société, et non pas de ce que j’en s
208 ns notre société, et non pas de ce que j’en sais, mais plutôt de ce que j’en puis faire comme usager moyen et homme qui réfl
209 ulatoire ou corpusculaire, ou les deux à la fois, mais je sais que j’aime bien y voir clair pendant la nuit. I Comme la
210 el problème précis que se posent les techniciens, mais sur le phénomène technique en général. Première question : Comment s’
211 u’à la bombe atomique. Voilà qui peut surprendre, mais qui est en somme très simple : la religion prépondérante de l’Europe
212 nfini, ou qui ne finira qu’avec la fin des temps. Mais la croyance en un Dieu créateur et régulateur du cosmos le rend cepen
213 prits surnaturels, comme dans la magie africaine, mais aux corps et à la matière et à toute la Nature naturée — Nature à laq
214 ure à laquelle il ne s’agit plus de se conformer, mais qu’il faut au contraire transformer hardiment, illuminer el finalemen
215 matière qui ne se veut pas seulement spéculative, mais transformatrice du réel. Ajoutez-y le goût du travail, vertu ou vice
216 au service des fins propres de l’homme. II Mais ici se pose une deuxième question : les étapes de la technique ainsi
217 par la technique : le moteur (auto, char, avion). Mais le point final de la Deuxième Guerre mondiale, qui fut une guerre mot
218 nce a su donner aux hommes des moyens de s’armer, mais non pas de désarmer. Et il est vrai que les armes nouvelles inventées
219 ralenti la production des armes conventionnelles, mais elles ont rendu leur emploi pratiquement impossible à grande échelle,
220 laissent en fait à la merci d’une saute de vent. Mais si l’on peut admettre que la technique a réussi à pacifier l’Europe e
221 de soldats, qui n’avaient rien de bien attirant. Mais aujourd’hui, le cinéma leur fait voir de leurs yeux et comme à bout p
222 es. Ils voient cela, et ils exigent nos machines, mais ils ne voient pas, hélas, ce qui les a rendues possibles. Ils croient
223 objets (ou plutôt se les faire donner) et en user mais sans payer leurs frais d’investissement humains et culturels : le tra
224 s n’ont guère la notion, et encore moins le goût. Mais la technique occidentale fait bien plus que leur révéler cette misère
225 n seulement persuade le tiers-monde de sa misère, mais l’aggrave et augmente le déséquilibre entre eux et nous. Tout le mond
226 s demain, car ils sont encore faibles et démunis, mais après-demain, si une grande nation ayant la bombe les regroupe et se
227 fournit aux armées des moyens de faire la guerre, mais ce n’est pas elle qui cause les guerres, ce sont au contraire les pas
228 une mère angoissée à son fils aviateur en 1915.) Mais de cette Première Guerre mondiale sont issus très rapidement le bulld
229 aient déposés dès 1939 par l’équipe Joliot-Curie, mais restaient ignorés par les gouvernements, qui a déclenché la Deuxième
230 nts, qui a déclenché la Deuxième Guerre mondiale, mais au contraire, c’est sa réalisation par Fermi et Oppenheimer qui a mis
231 x, la technique n’est pas un facteur indifférent, mais bien ambivalent : pas de guerre possible sans elle, mais si elle béné
232 en ambivalent : pas de guerre possible sans elle, mais si elle bénéficie des guerres, c’est elle aussi qui leur met fin, et
233 un équilibre qui ne soit pas celui de la terreur, mais des diverses facultés humaines développées dans la liberté et une cer
234 je voudrais non pas traiter, le temps me manque, mais évoquer par trois exemples. Sur la question de savoir si la technique
235 les plus reculées non pas à inventer des gadgets, mais à transformer la Nature pour la mettre au service de l’homme et de se
236 re presse et chez les publicistes à grand tirage, mais chez les écrivains et philosophes les plus sérieux. Bernanos a écrit
237 s matériels que personne n’éprouvait avant elles, mais c’est généralement l’inverse qui s’est produit. Personne n’avait beso
238 loi rigide des « voies ferrées » et ses horaires, mais pût aller à l’aventure : phantasme typique de l’adolescence. Le jeune
239 it qu’il ne pourrait plus se passer de cet objet, mais le fautif n’est pas la voiture, c’est la publicité, la mode, la vie s
240 des motifs et des buts de l’invention technique, mais de ses effets sur l’homme et sur la société. Tout ce que j’avais à vo
241 et utilitaires, destinés à nous faciliter la vie, mais voilà que tout d’un coup, par une inexplicable malice des choses, don
242 e des choses, soit de la liberté de notre action. Mais surtout, par ses progrès mêmes, par les moyens de puissance toujours
243 aisse moins métaphysique en soi que la technique. Mais en même temps, il n’en est pas qui nous contraigne davantage, et avec
244 dramatique, dans le cas de la Bombe par exemple ( mais aussi des techniques chimiques et biologiques) à nous interroger sur
14 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
245 jamais été, car tout le monde sait qu’il est beau mais sérieux, très cossu mais égalitaire, petit mais tellement élevé et de
246 onde sait qu’il est beau mais sérieux, très cossu mais égalitaire, petit mais tellement élevé et de sol si richement plissé
247 u mais sérieux, très cossu mais égalitaire, petit mais tellement élevé et de sol si richement plissé que si l’on pouvait le
248 ers, des pédagogues et des jodleurs est un cliché mais juste et bien tiré. Il ne retient que certaines apparences, mais qui
249 ien tiré. Il ne retient que certaines apparences, mais qui suffisent à remplir les hôtels. Pourtant la Suisse est autre chos
250 moins uniformes. La Suisse n’a rien de tout cela, mais elle a le régime le plus stable de l’Europe. Ce pays le plus pauvre e
251 ses n’ont rien inventé à part la pendule à coucou mais c’est chez eux que l’on trouve la plus forte densité de prix Nobel de
252 i chaque Suisse bénéficiait du secret des banques mais sentait les vertus agricoles… Le Suisse trait sa vache et vit paisib
253 aisiblement disait Victor Hugo, il y a cent ans. Mais il a dit aussi, une autre fois : La Suisse, dans l’histoire, aura le
254 eu près unanime à s’estimer et à se dire heureux. Mais de quoi se compose son bonheur ? Et ses recettes, si l’on peut les do
255 pération. Non par idéalisme ou par philanthropie, mais par intérêt bien compris. Et cela se voit dès l’origine. Loin d’être
256 de la Suisse n’est pas du tout celui des banques mais celui du fédéralisme, celui d’une solidarité garante des autonomies.
257 s d’impérialismes soit politiques soit culturels. Mais à partir de l’instauration d’une fédération véritable en 1848, les fr
258 e sont plus définies par leurs cordons douaniers, mais par le libre choix et le degré d’attachement réel de leurs membres. O
259 cas : Français de langue, Européen par la culture mais du canton de Neuchâtel par la naissance et la tradition familiale, fi
260 uées, tantôt juxtaposées, tantôt s’interpénétrant mais sans se confondre, n’allez pas croire qu’elles soient unies par je ne
261 uraient guère à se dire et pas de langage commun. Mais ils savent bien qu’ils font partie de cette même Suisse dont les inst
15 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
262 voir qu’ont pris les femmes dans notre société. —  Mais si Dieu était féminin… — Mais Dieu est féminin, il n’y a pas de quest
263 ns notre société. — Mais si Dieu était féminin… — Mais Dieu est féminin, il n’y a pas de question ! — Comment le savez-vous 
264 urnaliste, ni un spéculatif, ni un manager, etc., mais très exactement un diplomate doublé d’un militant, un historien mais
265 t un diplomate doublé d’un militant, un historien mais qui ait été mêlé à la vie politique, un idéaliste non exempt de cynis
266 e, un patriote antinationaliste, partout chez lui mais toujours exilé, bref quelqu’un qui eût un peu le sens du paradoxe… Je
267 oit périr, que ce soit au moins une injustice ! » Mais les grandes heures captées par la radio et plus tard la TV compteront
268 ndispensables, et qu’il ne suffit pas de présider mais qu’il faut surtout animer, sinon l’action la mieux conçue va somnoler
269 pos de je ne sais plus quoi, Gilson ayant dit : — Mais que vont en penser nos amis anglais ?, Madariaga réplique : « Penser 
270 avec leurs muscles, avec leurs bras, leurs mains, mais jamais avec leur cerveau. Et s’ils ont une tête, eh bien, c’est pour
271 ier président du Centre européen de la culture. ⁂ Mais avant d’être Européen, et après, et pendant, et pour toujours, Don Sa
272 je peux discuter avec mon plus grand adversaire, mais je ne peux pas discuter avec un gramophone ! » Quelques années plus t
273 ous vantez d’avoir fait une glorieuse Révolution, mais aurait-on l’idée de se vanter d’avoir ‟fait” une superbe pneumonie ? 
274 fasse écho à mes souvenirs de celui du Trocadéro, mais dans un registre plus grave : le combatif ambassadeur et l’orateur ha
275 pièglerie polémique ne se laissaient pas oublier, mais ce qui désormais donnait autorité à la pensée de Madariaga, ce n’étai
16 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
276 ort précise non seulement du Conseil de l’Europe, mais de la CECA et du Marché commun. (Le terme même de « Marché commun » f
277 à un politicien et encore moins à un économiste, mais à un grand poète, Saint-John Perse — qui sera prix Nobel — pseudonyme
278 nion que les uns veulent sérieuse, donc fédérale, mais que les autres entendent bien limiter à des accords opportunistes, do
279 plus grande et plus complexe que la cité antique, mais plus dense, mieux structurée et offrant un meilleur milieu de partici
280 et sur les cartes par des pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnement de ce qu’on appelle une « mé
281 ion, peuvent sembler logiquement contradictoires. Mais en fait, je les vois complémentaires. Car au fur et à mesure que se d
282 ue, qui connaissaient les besoins de leur région, mais de tout un mouvement de pensée politique, déjà beaucoup plus large et
283 s un important groupe de travail sur ce problème, mais encore dans les milieux dirigeants du pays le plus centralisé du cont
284 ou impérialisme quand il s’agit d’unir l’Europe, mais plus encore à nous méfier de la formule nationale elle-même dont, apr
285 ons, qui seront les éléments de l’Europe à venir, mais déjà nous touchons au crépuscule de la période des États-nations. Ce
286 lités. Et c’est vrai, elles existent « encore » — mais si mal ! Trop petites pour assurer seules leur défense, trop grandes
287 efficaces. Peu à peu, trop lentement sans doute, mais sûrement, irrésistiblement, les vieux cadres stato-nationaux se viden
17 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
288 endent de leurs sujets qu’une obéissance aveugle. Mais la démocratie exige pour fonctionner d’être prise en charge et compri
289 onduite par une minorité qui ne voudra pas forcer mais convaincre. C’est dire qu’on ne fera pas l’Europe sans faire des Euro
290 on ne fera pas l’Europe sans faire des Européens. Mais ceux-ci, qui les fera, sinon l’éducation ? Or il faut bien avouer que
291 est à peine si l’on parle de leur fonctionnement. Mais surtout, on ne dit rien des problèmes vivants et réels qui se posent
292 ls — ceux qu’il ne s’agit pas de réciter par cœur mais de comprendre intimement. Il faut cesser de croire qu’éducation civi
293 opagande, qu’il faut unir l’Europe pour la sauver mais aussi pour servir le Monde. La connaissance des réalités contemporain
294 ’autre : car l’Europe se fera au-delà des nations mais pas contre elles, ni sans elles. (La Suisse s’est faite au-delà de se
295 s. (La Suisse s’est faite au-delà de ses cantons, mais pour sauver ce qu’on pouvait de leur autonomie, précisément : sans l’
296 l’enseignement déjà pléthorique du second degré, mais bien de sensibiliser l’esprit des jeunes aux réalités et aux problème
297 angues et de littérature prévue par le programme. Mais pour qu’il saisisse ces occasions et en tire le meilleur parti, il fa
298 izaines de millions d’écoliers de nos pays ? Oui, mais ce sera le livre des questions réelles éveillant le sens critique et
299 ne dira jamais : « Right or wrong, our Europe ! » mais il fera voir que l’Europe serait détruite par ce qui tue l’esprit cri
18 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
300 ui le sont restés, et 5 non Suisses de naissance, mais naturalisés et qui ont reçu le prix une fois devenus suisses et après
301 était pas exactement une exportation de cerveaux, mais sur la masse, sur les dizaines de milliers, les centaines de milliers
302 ’a pas les dimensions nécessaires à l’université. Mais prenez maintenant cette université qui est bien à la taille du canton
303 bord. Blaise Cendrars est né à La Chaux-de-Fonds, mais il était originaire d’un petit village de l’Oberland bernois qui s’ap
304 su ; il aurait continué à s’appeler Fritz Sauser. Mais il est parti dans le vaste monde qui en a fait Blaise Cendrars, puis
305 e construire un pont enjambant la rade de Genève, mais les crédits n’ont pas encore été votés, depuis quarante ans. Et puis,
306 peut dire à un pays comme la Suisse par exemple, mais aussi à un pays comme la France : si vous voulez garder, en partie to
307 ez parlé de l’exode dont une part est un échange, mais aussi une part est dommageable. La question est celle-ci : quelles me
308 r l’exode quand il n’a pas le caractère d’échange mais qu’il sanctionne un manque d’organisation ou de structure qui incite
309 ’une manière restrictive, négative ou coercitive, mais uniquement en développant des pôles et des climats intellectuels qui
310 ls aillent ailleurs plutôt que de crever de faim. Mais ce préalable étant acquis, comment renverser le flux, c’est-à-dire co
311 pas seulement pour des musiciens ou des artistes, mais aussi pour les chercheurs scientifiques dont parlait M. Mach tout à l
312 ssez vite. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus, mais je ne vais pas allonger trop. Je voudrais dire encore un mot sur le r
313 ansformer de fond en comble du jour au lendemain, mais il ne faut pas qu’elle soit uniquement cela : quelques écoles de form
314 l’Université redevienne le lieu de contestation. Mais attention : contestation n’est pas un mot inventé par Cohn-Bendit, ni
315 dont on parle depuis des années, aboutisse vite, mais surtout je souhaite qu’on ne s’en tienne pas là. Car l’Université, à
316 r mot — en dehors de l’Université et contre elle, mais dans les cours — je ne dis pas dans tous les cours, il faut préserver
317 réserver l’élément de formation professionnelle — mais dans certains cours. Il faudrait qu’il soit admis que la substance mê
318 e, on ne fait rien sans ça. L’organisation aussi. Mais croire qu’un climat, c’est un financement + une organisation, ça c’es
319 être discutée ; il s’agit surtout de l’appliquer, mais je refuse absolument de prendre une position, par principe optimiste
320 nt. Dans ce domaine, je ne conteste rien du tout. Mais je vous signale le danger, qui serait un danger un peu américain, qu’
321 t marcher pendant quelque temps, quelques années, mais à la longue ce n’est pas payant, même pour la recherche scientifique.
322 nception profondément européenne, si vous voulez, mais je persiste à penser que c’est cela que nous devons au monde, et nota
19 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
323 hose véritablement importante de notre temps.26 Mais qui ne voit que ceci s’oppose à cela, dramatiquement, — que cette « r
324 le des fédérations, comme Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle des nations, est-ce qu’on s’en félicite, ou bien est-c
325 nt aussi des réalités importantes de notre temps, mais je ne pense pas que le réalisme consiste à le proclamer avec fierté.
326 c fierté. Il ne consiste pas non plus à les nier, mais bien à faire en sorte qu’elles cessent d’être réelles. Que les nation
327 e « l’évolution joue dans le sens de la nation », mais bien plutôt que nous atteignons le stade de crise finale d’une forme
328 n qui a dominé et animé l’Europe du xixe siècle, mais qui ne pourrait que tuer l’Europe du xxe siècle si elle n’est pas su
329 e l’incarne, s’il n’est pas un génie ou un saint, mais qui devient proprement révoltante — et par ailleurs massivement meurt
330 tifs, civils et militaires, fiscaux et policiers, mais aussi ecclésiastiques, scolaires, universitaires, et plus tard économ
331 e ethnie. Modèle monstrueux, si l’on y réfléchit, mais c’est précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’État-nation es
332 nomie, et seul juge non seulement de ses intérêts mais de ceux des autres27. C’est donc une partie qui se veut aussi grande
333 i américain » — cela n’a plus à être démontré28 — mais aussi pour répondre au défi du tiers-monde, c’est-à-dire de tous ces
334 ister à la satellisation politique ou économique. Mais en même temps, les États-nations unitaires sont tous trop grands, tro
335 se fédéraliser à l’intérieur. Facile à formuler, mais presque impossible à appliquer par nos États-nations, dirait-on. En e
336 cinq petits États suisses et bien leur en a pris. Mais comme je le rappelais au début de cet exposé, nos États-nations europ
337 Leur mode de contact normal n’est pas l’échange, mais le choc. Bakounine l’avait déjà dit, il y a cent ans exactement, lors
338 de choisir les dépendances les plus profitables. Mais changer les données mêmes du problème de l’union pour le rendre solub
339 plus grande et plus complexe que la cnté antique, mais plus dense, mieux structurée et offrant un meilleur milieu de partici
340 belés et sur les cartes en pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnement de ce qu’on appelle une « mé
341 ion, peuvent sembler logiquement contradictoires. Mais en fait, je les vois complémentaires. Car au fur et à mesure que se d
342 ue, qui connaissaient les besoins de leur région, mais de tout un mouvement de pensée politique, déjà beaucoup plus large et
343 ruxelles un important colloque sur ce problème32, mais encore dans les milieux dirigeants du pays le plus centralisé du cont
344 politologues, à des économistes, à des juristes, mais aussi à des responsables du Plan, à des hommes politiques comme Mendè
345 ent régional n’est pas particulier à la Bretagne. Mais la crise y est si aiguë, la conscience de la crise si vive et l’oppre
346 cela est intéressant, me disent certains augures, mais n’allez pas y attacher trop d’importance. L’État français ne sera pas
347 er, ici ou là, les mesures nécessaires à l’union. Mais elle ne peut rien faire de plus. On l’a bien vu lors de la Première G
348 coing un cul-de-sac dans un coin de l’Hexagone33. Mais dans l’optique du Marché commun de demain, tout change : effacée la f
349 qu’éléments de base de l’Europe fédérale à venir, mais en revanche nous touchons déjà au crépuscule de la période des États-
350 ogme de l’immortalité non seulement de ma nation, mais de la forme nationale en général. Bien sûr, un coup d’œil sur l’histo
351 ion européenne, probablement, les remplacera.34 Mais tout le monde n’a pas lu Renan, de nos jours… Et cette succession qu’
352 chargées d’histoire assimilée par l’inconscient, mais encore chargées d’une extrême affectivité, irritabilité, résultant du
353 tend à se confondre avec la simple unité locale. Mais entre ces limites supérieure et inférieure la possibilité peut existe
354 litique se définit non plus en termes de limites, mais en termes de rayonnement, non plus par son indépendance mais par la n
355 mes de rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations d’interdépendance. D’a
356 ns, dans le monde régional, cette liberté modeste mais bien réelle, aux ivresses de l’indépendance absolue mais illusoire do
357 en réelle, aux ivresses de l’indépendance absolue mais illusoire dont se vantaient les États-nations. Enfin, il est une gran
358 ples, associations et clubs lointains ou proches. Mais ceci, qui est très nouveau et presque révolutionnaire pour les citoye
359 x adaptée à notre société industrielle et mobile. Mais le fédéralisme est aussi un esprit, une forme de pensée et de sentime
360 de l’avenir politique pour l’Europe et le monde, mais mieux que cela : un exemple vécu. 25. Gazette littéraire , Lausan
20 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
361 s un mécanisme a été mis en marche et nous porte, mais pas nécessairement où nous voulions aller. Depuis trois mois nous avi
362 , toute la salle se leva pour une longue ovation, mais je me revois sur une photo prise à ce moment, entre Retinger et Dautr
363 différend : on décida que je lirais le Message , mais en omettant la petite phrase. Ainsi fut fait une demi-heure plus tard
364 demi-heure plus tard. L’acclamation fut unanime, mais la campagne populaire du même coup se trouvait annulée : plus moyen d
365 les États-nations inutilisables et irréformables ( mais nous n’avions pas encore élaboré la doctrine adaptée aux temps nouvea
366 — celle des régions…). 3. Certains « européens » ( mais non les fédéralistes) ont nourri l’espoir que le Conseil de l’Europe
367 ur radicale incapacité non seulement à la vouloir mais à l’accepter. Cramponnés aux mythes de la souveraineté absolue et de
368 issement, de circulation de la main-d’œuvre, etc. Mais ils ne peuvent rien de plus. (Il se cachent aujourd’hui derrière les
369 imum de la chute réelle des barrières douanières… Mais on ne bâtira pas l’union sur le respect inconditionnel des obstacles
370 ? Si l’on entend par espérance l’attente fervente mais plus ou moins passive de quelque chose qui ne peut manquer de se prod
371 oire », alors oui, nous en sommes pour nos frais. Mais j’appelle espérance l’intuition qu’il existe des moyens de rejoindre
372 e peut bâtir sur de l’ancien (les États-nations), mais seulement sur des réalités neuves, eh bien, nous les avons enfin, ces
373 ce. Bâtir sur autre chose que sur les cadres durs mais en train de se vider des États-nations, cela signifie dorénavant et c
21 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
374 sciences exactes, et encore moins de l’économie, mais de la contemplation de ce qui coule, résiste, brûle ou s’évapore, c’e
375 vilisantes. Ils inondent plus qu’ils n’irriguent. Mais les fleuves et rivières de l’Europe sont pareils aux artères ou aux n
376 ns largement définis non point par des frontières mais bien par des courants venus d’ailleurs et allant ailleurs : c’est la
377 Les grands fleuves nous bordent et nous quittent. Mais il est une rivière qui d’un large mouvement du sud à l’ouest, puis à
378 lomètres, c’est la longueur exacte du Méandre !), mais elle draine tous les lacs entièrement suisses, du lac de Joux à l’oue
379 Aar draine tous nos lacs dans l’espace intérieur, mais aussi, dans le temps, tous les moments les plus typiquement suisses d
380 gné décrit comme « un centaure franco-allemand », mais qui nous laisse une image classique des régimes patriciens du xviiie
381 de nos pays, indifférent au lieu et sans accent ; mais bien, et au contraire, ce qui est différent, s’affirme singulier et m
382 ion incomparable. Il n’y a pas d’accent européen, mais l’Europe est partout où une langue est parlée, écrite et chantée libr
383 diffère. Ouvert et fermé à la fois. Fidèle à soi mais dans le mouvement — comme un fleuve. Aucun pays ne m’apparaît alors d
384 uatre langues et autant d’accents que de vallées, mais aussi l’origine de quatre grands systèmes de ramifications des eaux,
385 r gothique et qu’on retrouve dans toute l’Europe, mais ici tirant après soi un r qui roule comme les pierres charriées par l
22 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
386 uillet 1962. Ce n’est pas pour aller quelque part mais pour être-en-voyage, absolument, que parfois je quitte mon lieu. Un c
387 ive de mon dialogue avec la nature et l’histoire. Mais voyager en Grèce est une autre aventure. Qu’on le veuille et le sache
388 mensions s’éprouve comme l’approche d’un vertige, mais au bord de l’espace intérieur. Très loin maintenant, beaucoup plus ba
389 ensemble du site et d’en prendre quelques photos. Mais il y a peu de recul, peu d’espace libre entre les chênes denses, le g
390 ce est pourtant ce que l’on voudrait « prendre », mais aucun objectif ne pourra l’enregistrer, il y faudrait un œil de l’âme
391 se ici s’est passé et peut-être se passe encore — mais toujours vient d’être accompli. Il en reste un silence énorme, ces pi
392 lle du Père, à ce lieu dont le nom reste l’Ombre. Mais ici même, près de la fontaine, où je suis, où l’oracle était, Œdipe s
393 t trois touristes silencieux… Tout paraît naturel mais à tel point que parfois une arrière-pensée se meut dans l’ombre : est
394 lin : Il s’est tu, sol de Delphes, ton Dieu !… Mais là-haut la lumière encore aujourd’hui parle aux hommes et laisse
23 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
395 ménique des Églises et Vatican II. Simultanément, mais en sens inverse, un phénomène tout aussi général d’affirmation des di
396 et écossais. Agitation basque et catalane sourde, mais profonde. Plasticages à Saint-Brieuc, dans le Tyrol du Sud, à Louvain
397 Tyrol du Sud, à Louvain et dans le Jura bernois. Mais en même temps, multiplication des jumelages européens entre communes
398 mpte guère que deux douzaines d’États fédératifs, mais ils regroupent 40 % de la population du globe, et il est frappant de
399 à qui réfute le cliché du fédéralisme « désuet ». Mais l’étiquette fédérale couvre des marchandises de qualités au moins div
400 ral. Il ne s’agit pas d’un défaut du fédéralisme, mais d’un défaut de fédéralisme ! Et l’on est en droit de penser que l’app
401 , j’entends immunisé contre le virus totalitaire. Mais si le fédéralisme apparaît bien comme le remède spécifique au stato-n
402 tionales nous amènent à utiliser quotidiennement. Mais pas du tout : le malheur congénital du fédéralisme reste d’être un co
403 lleurs ? Le fédéralisme n’étant ni ceci, ni cela, mais la coexistence en tension de ceci et de cela, il semble que le danger
404 s’affrontent deux réalités humaines antinomiques, mais également valables et vitales, de telle sorte que la solution ne puis
405 rmes, ni dans la subordination de l’un à l’autre, mais seulement dans une création qui englobe, satisfasse et transcende les
406 rence, de tout fondre dans l’Un sans distinction. Mais l’Occident, dès l’aube grecque, cherche à maintenir les deux termes n
407 enir les deux termes non pas en équilibre neutre, mais bien en tension créatrice, et c’est le succès de cet effort, toujours
408 sion, de cette composition de réalités contraires mais également valables, voilà je crois ce qui définit l’apport original e
409 de la cité, conciliée dans la notion de citoyen. Mais le moment crucial de toute l’évolution spécifiquement occidentale ver
410 union n’a pas supprimé la différence des natures, mais plutôt elle a sauvegardé les propriétés de chaque nature, qui se renc
411 litiques comme Rousseau, Tocqueville et Proudhon, mais aussi aux écoles récentes de physiciens et de logiciens pour lesquels
412 oglie sur la lumière, faite de vrais corpuscules, mais aussi de vraies ondes…). ⁂ Notre modèle de pensée fédéraliste ainsi p
413 toyen engagé dans la société. Pourvu de libertés, mais de responsabilités, solitaire et solidaire (selon le mot de Victor Hu
414 é de satisfaire les exigences également valables, mais également frustrées dans les grands ensembles, de solitude et de soci
415 blème revient à concilier les besoins contraires, mais vitaux d’autonomie locale et de grands espaces communs, de participat
416 vertige aux fonctionnaires de tradition unitaire. Mais les ordinateurs vont prendre la relève. Lénine disait que la révoluti
417 ciété n’est pas que l’administration soit facile, mais qu’elle soit juste et éclairée. » Nous allons voir, enfin, que nos cr
418 e enfin seul, sort et se mêle à la foule anonyme… Mais c’est une mauvaise solitude, née de l’absence de communication avec c
419 habitants, dotées non seulement d’espaces verts, mais de rues réservées aux seuls piétons et d’une place remplissant la fon
420 rentable qu’il est plus étroitement spécialisé ; mais la révolte actuelle des étudiants, sorte de tourbillon dans l’égareme
421 ons plus vastes à proportion de tâches nouvelles, mais aussi de communautés plus petites correspondant aux exigences de l’ha
422 ique bonne pour les sauvages dont parlait Littré. Mais loin aussi des définitions étroitement légales et constitutionnelles
423 t que commencer. Il n’est pas matière historique, mais prospective. Il a plus d’avenir que de passé.   [Suivent deux brèves
424 aire quelque chose dans le sens d’une fédération, mais qui n’osent pas aller jusqu’au bout. Vous avez dit que le sens civiqu
425 portée de la voix d’un homme criant sur l’agora, mais il faut garder cet exemple dans l’esprit, si l’on veut donner un cont
426 Je ne m’étendrai pas sur cette question complexe, mais je crois que la plupart des craintes que l’on a, en parlant de région
427 des autoroutes. Le plan général est fait à Berne, mais chaque tracé doit être discuté avec les cantons, qui sont maîtres d’œ
24 1969, Articles divers (1963-1969). « La lecture des Nourritures terrestres… » [réponse à un questionnaire sur l’influence d’André Gide] (printemps 1969)
428 s à 16 ans m’a fait jouer du violon comme jamais, mais ce n’était pas assez, je suis sorti, sur mon vélo j’ai foncé vers le
429 « Il refuse de dîner avec nous, c’est singulier, mais vous l’intimidez. » C’est qu’il ne m’était plus un dieu, et que j’éta
430 ts. Je serais tenté de dire : tant pis pour nous. Mais non : « le temps ne fait rien à l’affaire », l’actualité pas davantag
431 vrai, cela change tout : Marcuse, ni lu ni connu mais « actuel » selon les courriéristes littéraires.) C’est son style et s
432 part des « actuels » écrivent mal, ou sont plats. Mais la question de son « actualité » reste intéressante en ceci que Gide
433 s de 1968 ont la faiblesse insigne d’en faire fi. Mais il n’a pas créé l’image d’un ordre neuf — seule valable contestation,
25 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
434 es : cette phraséologie d’époque prête à sourire, mais elle a fait pleurer, elle nous émeut encore, et surtout elle a fait a
435 e, c’est avec le plus grand naturel, semble-t-il. Mais on peut se demander dans quel dessein il consacre à peu près un tiers
436 41, fameux titre d’Érasme, pourrait convenir ici. Mais alors, au-delà de la captatio, n’y a-t-il une secrète et profonde iro
437 eure en heure. Il n’y a presque plus d’adjectifs. Mais seul ce changement de ton trahit l’entrée sur la scène réelle du narr
438 oshima au ralenti. Cent-mille victimes, là aussi, mais non d’un cataclysme instantané : d’un coup de crosse sur le crâne, d’
439 nt bien que mal, organiser un service volontaire, mais c’est bien difficile au milieu d’un pareil désordre, qui se complique
440 que d’une espèce de panique… » Or c’est lui seul ( mais rien ne l’indique dans le texte) qui a pris l’initiative de secourir
441 e « de quelques pas » et non pas de révolutionner mais simplement « d’améliorer l’état de choses », d’ailleurs révoltant, qu
442 me des Moulins de Mons Djemila », qu’il a fondée. Mais d’autres soucis, ce jour-là, retiennent l’empereur. Notre jeune bourg
443 onc à l’attendre à Castiglione. On sait la suite, mais dans son livre, il se borne à écrire cette seule phrase qui est sans
444 t Fabrice à Waterloo dans la Chartreuse de Parme, mais plutôt un parfait gentleman de Toepffer gardant, quoi qu’il arrive d’
445 entôt plus que tout, apportant souvent la misère, mais peu importe, pour prix d’une gloire presque toujours secrète. En 1864
446 Le Comité de la Croix-Rouge accepte avec raideur mais non sans soulagement sa démission. Et commence pour lui une période d
447 rt des peuples civilisés, oubliant leur brillante mais trompeuse civilisation pour retourner à la barbarie — la barbarie sci
448 la violence des images réalistes de Castiglione, mais sans nul commentaire même implicite). Dunant se limite, par une tacti
449 été remporté par la fondation de la Croix-Rouge. Mais vouloir « diminuer les horreurs de la guerre » qui est son intention
450 ecture du Souvenir, j’avais achoppé sur ce point. Mais la mise au jour des cahiers de Heiden, dont une quinzaine d’extraits
451 but » auquel Dunant veut se limiter est réitérée, mais déjà la possibilité que la guerre ne soit ni légitime ni fatale est n
452 but.43 Il ne s’agit plus d’améliorer la peste, mais de dénoncer le mal, d’en dire la vraie nature, puis d’en déceler les
453 dit : Heureux les pacifiques, aimez vos ennemis, mais les nations prétendues chrétiennes « organisent l’homicide, froidemen
454 narchie d’en haut, ne tue pas seulement le corps, mais trop souvent aussi elle tue l’âme. Elle abaisse, elle corrompt, elle
455 de principes et ressemble beaucoup au banditisme, mais en grand.44 Il faut donc condamner et supprimer la guerre, ou cesse
456 t celui qui voit la fin sans imaginer ses moyens. Mais c’est aussi celui qui fait erreur sur l’adéquation des moyens qu’il p
457 oppement technique qu’on consacre à les préparer. Mais il y a plus. Réaliste est celui qui, non content d’avoir dénoncé le m
458 ique qui unissent la guerre et les États-nations. Mais il fallait beaucoup de lucidité et beaucoup de liberté d’esprit pour
459 dû aux seigneurs. « Les révolutions sont venues, mais le lendemain de leur avènement, au lieu de supprimer les armées perma
460 orce pêle-mêle avec les défenseurs de la justice. Mais cet enfer n’aura pas prévalu contre la vision juste d’un vieillard en
26 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
461 el en chômage . Aux débuts de la guerre à Berne ? Mais je fondais la Ligue du Gothard avec Theo Spoerri en mai 1940, et Hans
462 ail étiré sur plusieurs centaines de kilomètres — mais aussi dans diverses capitales d’Europe ou autres villes de congrès, e
463 l’essor des guildes du livre, alors considérées — mais nous pensions le contraire — comme un danger pour les libraires, les
464 t pas pour nous le président du Parti socialiste, mais avant tout le directeur de la Büchergilde Gutenberg, laquelle avait d
465 vent à l’initiateur de la Büchergilde Gutenberg ! Mais nous, au Centre européen de la culture, nous voici bien heureux de ce
27 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
466 notre région ? J’adore cette maison, ce village… mais toutes les belles régions de France sont dilapidées. Le problème n’es
467 u, dans ces pays, créer une atmosphère, un style. Mais n’était-il pas urgent de construire des logements ? On aurait pu fair
468 ucation qui doit se traiter au niveau des écoles. Mais des usines nouvelles se créent. Où les construire ? Il faut les édifi
469 s plus petites, plus homogènes, à créer un style. Mais n’y aurait-il pas un grand bouleversement, dans tous les domaines ? I
28 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
470 d’un refus motivé de nos positions régionalistes, mais d’un ensemble de réflexes conditionnés par un siècle et demi d’éducat
471 s ou moins citoyens ou sujets, selon les régimes, mais toujours contribuables. L’Église n’a plus le droit de brûler ses héré
472 glise n’a plus le droit de brûler ses hérétiques, mais l’État a le devoir de sévir contre ceux qui contestent l’un de ses do
473 ndu le terme, qui ne signifie pas « tout casser » mais , au contraire, poser un nouvel ordre. Voilà pourquoi cette région nou
474 e, non pas certes de l’ordre nouveau fédéraliste, mais de la dissociation inévitable, à plus ou moins brève échéance, des gr
475 ffise d’évoquer la sécurité suisse et ses motifs. Mais le fédéralisme va plus loin, et conçoit d’autres types et modèles. Es
476 omande, constitue donc mon allégeance culturelle. Mais je suis aussi protestant, ce qui représente une allégeance mondiale (
477 l’assassin, au gangster et au fou ! Voyez Hitler. Mais personne ne m’a démontré qu’entre les ambitions de Napoléon et celles
478 de déléguer les pouvoirs de l’autorité centrale. Mais très exactement de séparer, de diviser, de partager. Seulement, Proud
479 (dans mon cas : « Suisse » et « francophonie »), mais si l’on passe à trois ou quatre ensembles, c’est difficile ; au-delà,
480 réunion de régions libérées de leur État-nation, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des liens du type nat
481 nt superposables, presque impossibles à dessiner… Mais après tout chacun de nous sait très bien à quelles sociétés il cotise
482 Journal d’une époque , 1968, p. 107, note 1. 48. Mais quand Malraux dit que la nation est le phénomène dominant du xxe siè
29 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
483 r lit : ça pose des problèmes (voir Elle n° 1216) mais on ne fait pas pour autant un remariage de « raison », de consolation
484 en bâties. On a passé l’âge de Roméo et Juliette, mais on espère bien arriver à Philémon et Baucis. On en est encore très lo
485 mariage qu’on n’a pas su réussir du premier coup. Mais faut-il vraiment se marier deux fois ? Denis de Rougemont a accepté d
486 mariage est non seulement un problème d’actualité mais un problème d’avenir. C’est une conséquence du divorce plus fréquent
487 r. C’est une conséquence du divorce plus fréquent mais aussi du progrès médical. Ce qu’on nomme « l’espérance de vie » ayant
488 d’autrefois. Mobilité non seulement géographique mais sociale et professionnelle qui donne aux gens l’occasion de vivre plu
489 devenues les deux mamelles de la presse féminine mais curieusement on n’en arrive jamais au remariage. Pourquoi ? L’une des
490 est classique de se marier en claquant la porte. Mais la cause d’échec la plus fréquente et la plus grave c’est la confusio
491 pas comme on l’imagine volontiers un super-amour mais une certaine forme d’amour qui veut l’obstacle et qui l’invente au be
492 L’ennemi n° 1 du mariage, c’est la passion Mais où est le roi Marc entre le garçon et la fille qui se marient « avec
493 -ce pas la morale sociale qui détruit la passion, mais le manque d’obstacles, la quotidienneté, la banalité. Ne peut-on pas
494 ûts seront peut-être incompatibles avec les miens mais c’est plus fort que moi, il arrivera ce qu’il arrivera, ce n’est pas
495 atre fois, cinq fois, ce sont les cas désespérés. Mais le cas intéressant, et heureusement le plus courant, c’est un premier
496 on en dise, est toujours ressenti comme un échec. Mais autant il est bon de vouloir en tirer une leçon, de vouloir faire mie
497 ue des « convenances » a plus de chances de durer mais guère plus de chances de bonheur qu’un mariage où il n’y aurait que d
498 ptation de cet être tel qu’il est, limité et réel mais secrètement en marche vers lui-même que l’on choisit, non pas comme p
499 exte à s’exalter ou comme objet de contemplation, mais comme une existence incomparable et autonome à laquelle on voudrait p
500 xe ! Aujourd’hui on parle du sexe — d’abondance — mais , en ce qui concerne l’amour, beaucoup de gens continuent à croire que
501 ns à prendre conscience du sérieux, de la beauté, mais aussi de la difficulté du mariage et je pense que « l’essai » peut ai
502 amourettes et liaisons nouées sans idée de durée. Mais il y a quand même des différences énormes avec un vrai mariage : il m
503 crois pas à la valeur magique du « oui » solennel mais bien à la valeur psychologique de protection qu’il y a dans la décisi
504 ns à être fatigués au bout de 10 à 12 kilomètres. Mais quand nous avons su que cette fois-ci c’était sérieux, que nous parti
505 angeait tout. La valeur du « oui » solennel Mais vous n’avez pas fait lors du premier coup une marche de 140 km ? C’es
506 -maquette donne une idée de ce qu’est le mariage, mais ne peut guère, faute de pacte, remplacer le premier mariage. Faut-il
507 e la passion n’est jamais une raison de se marier mais au contraire une raison de ne pas se marier, et qu’être heureux longt
508 e en principe et la majorité des divorces évités. Mais l’emprise du mythe est tellement forte que notre vocabulaire le plus
509 ire d’énormes progrès à la conscience collective. Mais ne prenez pas le virus comme base de la santé, ne fondez pas le maria
510 p de foudre » aveuglant, de la passion « fatale » mais changeante et de l’amour subi, irresponsable. La fidélité c’est bien
30 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
511 effet de « L’invention de l’amour en Occident » ? Mais l’œuvre de M. de Rougemont ne se réduit pas à un seul titre : elle ne
512 me. Il l’a non seulement défendue par ses écrits, mais également par son action en tant que directeur du Centre européen de
513 action de M de Rougemont. Le personnalisme «  Mais qui est donc M Denis de Rougemont ? », se demandait-on au lendemain d
514 n’y a jamais eu en moi deux activités distinctes, mais au contraire osmose complète entre mon action politique et mes livres
515 complètes chacune d’entre elles, sans séparation mais sans confusion et sans subordination de l’une à l’autre, et que de pl
516 i chaque fois qu’il y a deux réalités contraires, mais qui sont bonnes l’une et l’autre, il ne faut pas s’empresser de s’en
517 , des philosophes et des théologiens protestants. Mais , 1932 marque aussi la naissance du personnalisme à laquelle il devait
518 sur lui-même, ni la minuscule partie d’une masse, mais un homme ouvert aux idées, à la fois libre et responsable. C’est l’in
519 ommunauté qui postule l’engagement de l’individu. Mais cet engagement, tient-il à nous faire remarquer, n’implique pas qu’on
520 étaient formulées, rappelons-le, avant la guerre. Mais justement la contestation étudiante qui sévit aujourd’hui de Paris à
521 unes contestataires, une conception inacceptable. Mais je suis malheureusement certain qu’ils se trompent. Et cela il le reg
522 est absolument pas la dialectique de la personne, mais uniquement les questions de rendement industriel, ou de rentabilité.
523 tent cela, sans les analyser toujours exactement, mais ils le sentent et y réagissent instinctivement en anarchistes. Les
524 ne communauté véritable, tout redevient possible. Mais jusqu’où cela ira-t-il ? M de Rougemont ne nous cache pas son pessimi
525 qui soit l’amour : un amour pas seulement sexuel, mais également spirituel. Cette communauté nouvelle dont tout le monde asp
526 te communauté nouvelle dont tout le monde aspire, mais que personne n’ose construire, M. de Rougemont s’est employé à la déf
527 il retourne en Europe, une Europe en paix certes, mais qu’il faut reconstruire. Cette guerre qui vient de se terminer, M. de
528 Canada pour étudier le système fédéral canadien, mais avant de lui demander ses impressions sur le fédéralisme canadien, il
529 ir unique et dictatorial ni une Europe des États, mais une association de républiques autonomes, libres de leur gestion inté
530 les regroupera alors suivant un modèle pyramidal, mais sans s’arrêter aux frontières du Québec ou même au niveau de la fédér
531 anadienne. Il faut aller jusqu’au niveau mondial. Mais revenons à l’Europe. Là-bas, il est bien certain qu’on n’arrivera jam
532 i à construire une Europe unie, faite de régions, mais qui seraient découpées différemment suivant qu’il s’agirait de région
533 iques, culturelles. Cela paraît certes compliqué, mais le problème se résoudrait facilement si on les administrait séparémen
534 e, M de Rougemont serait le premier à l’admettre. Mais « contre les risques qui se lèvent, l’esprit de risque est la seule a
31 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
535 ment ou la violence ou verser du sang et tout ça, mais comme la substitution d’un ordre nouveau à ce que nous appelions le «
536 ant très bien, me disant qu’il la prenait de moi, mais que tous les journalistes après la guerre lui ont attribuée, en oubli
537 ous avez étudié le fédéralisme canadien ? Un peu. Mais je suis devenu, presque, le théoricien, en Europe, du fédéralisme — j
538 ine crise — je n’irai pas jusqu’à dire débandade, mais on n’en est pas loin. […] Comme je le disais d’ailleurs dans un livre
539 gieuse — gnostique, hérétique tant qu’on voudra — mais religieuse. Je vois ça sortir ces jours-ci ! Il ne faut pas donner
540 et ne dure que par les moyens. Il faut les deux, mais il ne faut pas donner tout l’avantage aux moyens : ça serait donner l