1
é la mère de grandes écoles d’art, de littérature
ou
de pensée, marquant leur temps ou propageant un style doté du nom de
2
de littérature ou de pensée, marquant leur temps
ou
propageant un style doté du nom de sa terre natale. Il n’y eut jamais
3
ens où l’on a pu parler d’une peinture vénitienne
ou
hollandaise ; ni de musique suisse, comme on parle d’une musique flam
4
que suisse, comme on parle d’une musique flamande
ou
allemande ; ni de poésie, ou de dramaturgie, ou de roman suisses, com
5
une musique flamande ou allemande ; ni de poésie,
ou
de dramaturgie, ou de roman suisses, comme il y eut un lyrisme langue
6
e ou allemande ; ni de poésie, ou de dramaturgie,
ou
de roman suisses, comme il y eut un lyrisme languedocien, un théâtre
7
th, la France de Louis XIV, le Portugal manuélin,
ou
le grand-duché de Weimar. C’est que l’ensemble suisse n’a jamais été
8
politique, pendant des siècles. C’est ce système,
ou
pour mieux dire, cette pratique séculaire de l’union dans les diversi
9
ique restée longtemps sans nom et sans doctrine —
ou
du moins, sans doctrine trop clairement formulée. Ce n’est guère qu’a
10
ire « communauté du Serment » (Eidgenossenschaft)
ou
« lien » (Bund). Pour les seconds, fédéralisme signifie surtout volon
11
n d’étonnant si une telle pratique est mal connue
ou
mal comprise à l’extérieur, et notamment chez nos voisins français, é
12
a cause est entendue : fédéraliste égale sauvage,
ou
traître. Pour un Suisse, c’est Littré qui perd la face. Essayons d’ex
13
différence de tous les autres systèmes politiques
ou
philosophiques, il ne cherche pas à les résoudre, à les neutraliser o
14
ne cherche pas à les résoudre, à les neutraliser
ou
à les effacer par les moyens de la logique ou de la force, car il a p
15
ser ou à les effacer par les moyens de la logique
ou
de la force, car il a pour passion maîtresse de les faire vivre ensem
16
édéralisme soit une espèce d’éclectisme universel
ou
d’opportunisme lâche, qui tolère tout et ne s’oppose à rien. Le fédér
17
osée par un centre, qu’il s’agisse d’une capitale
ou
d’un parti, d’un pouvoir clérical ou politique. Il est donc le contra
18
une capitale ou d’un parti, d’un pouvoir clérical
ou
politique. Il est donc le contraire absolu de tout régime totalitaire
19
’esprit de clocher, les particularismes régionaux
ou
locaux qui prétendraient vivre en autarcie, refermés sur eux-mêmes, h
20
, ceux qui n’admettent aucune diversité politique
ou
culturelle dans une nation manifestent le même état d’esprit que ceux
21
r directement, nous qui n’avons pas eu la chance,
ou
le malheur, d’avoir une soi-disant « culture nationale », intermédiai
22
n la langue qu’ils parlent, se rattachent à l’une
ou
à l’autre des trois grandes cultures nationales voisines. Pour que ce
23
ndant la Renaissance, la « nation » d’un musicien
ou
d’un peintre, c’est simplement l’école locale dans laquelle il s’est
24
On parle encore dans la France d’aujourd’hui sept
ou
huit langues différentes : l’allemand, le flamand, le breton, le basq
25
ue maternelle de populations qui vivent dans sept
ou
huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence a
26
s, la technique et l’architecture, sont largement
ou
même totalement indépendants des langues modernes, et ne sont, de tou
27
ontinent. ⁂ Or il se trouve que les Suisses sont,
ou
devraient être, préservés mieux que les autres de l’illusion des « cu
28
qui se pose est de savoir comment certaines cités
ou
certaines régions parviennent alors à se différencier, à s’individual
29
ands, par exemple, se différencient des Français,
ou
en tout cas de l’image convenue que l’École nous donne depuis cent an
30
t chez nous dans de petits compartiments naturels
ou
historiques, qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un pouvoir
31
age que beaucoup d’entre nous n’en ont conscience
ou
ne voudraient l’admettre. D’où résulte qu’un Suisse romand — et tout
32
ion ; par son allégeance religieuse, à la Réforme
ou
à l’Église catholique, qui sont mondiales ; par sa langue, au domaine
33
antique, médiévale et moderne. Autant de réalités
ou
d’entités qui n’ont pas les mêmes frontières, qui ne se couvrent que
34
e fais ici, ni des petites dimensions matérielles
ou
morales, mais au contraire de la pluralité des dimensions et de la va
35
riété des allégeances possibles, les unes locales
ou
régionales, et les autres universelles, — telles que le fédéralisme l
36
ose pas de problèmes pour le savant, l’architecte
ou
le musicien) ont été nos meilleurs Européens : Rousseau, Constant, Mm
37
tant que française, sans s’arrêter à ces barrages
ou
à ces faux relais de paresse que représentent ailleurs les cultures s
38
t été leurs différences de doctrine, d’esthétique
ou
de tempérament ? Certains citeront alors C. F. Ramuz, à titre d’argum
39
peu de génies du premier ordre, tels que Rousseau
ou
C. G. Jung, Léonard Euler ou Ferdinand de Saussure, mais beaucoup d’e
40
e, tels que Rousseau ou C. G. Jung, Léonard Euler
ou
Ferdinand de Saussure, mais beaucoup d’excellents ou même de grands e
41
Ferdinand de Saussure, mais beaucoup d’excellents
ou
même de grands esprits qui avaient ce sens, trop rare chez nos voisin
42
S’il paraît opportun d’entreprendre aujourd’hui,
ou
plutôt de poursuivre et d’élargir partout où cela se peut, et donc au
43
iés, comme les États-Unis, la Russie et la Chine,
ou
comme l’Inde et l’Insulinde, tandis que d’autres groupes de nations r
44
ondial, tels que l’aide aux pays sous-développés,
ou
l’intervention effective en cas de crise internationale, ou en cas d’
45
vention effective en cas de crise internationale,
ou
en cas d’agression contre un pays isolé ? Que peut encore signifier l
46
té des Américains » ? C’est à ce moment que naît,
ou
renaît en Europe le vieux rêve d’union du Continent. Et cela commence
47
communauté, de supranationalité et de super-État,
ou
encore d’États-Unis d’Europe, comme si ces termes étaient, à toutes f
48
non seulement l’ignorance courante des problèmes
ou
l’inévitable manque d’information de l’opinion, mais peut-être surtou
49
principaux de solutions théoriquement imaginables
ou
pratiquement en question de nos jours. Je n’en vois guère que trois,
50
par l’étendue. Cette solution unitaire, jacobine
ou
napoléonienne, n’est en fait et comme telle défendue par personne, et
51
tout cas un retrait, éventuellement impraticable
ou
très onéreux, sur les réalités économiques déjà créées ou modifiées p
52
onéreux, sur les réalités économiques déjà créées
ou
modifiées par le Marché commun. D’autre part, elle se fonde sur une c
53
s États, considérés comme seule réalité tangible,
ou
par là même, elle présente un attrait certain pour ceux qui souhaiter
54
uissent réellement exercer, comme faire la guerre
ou
la paix à leur guise, assurer seuls leur défense, leur prospérité, le
55
ense, leur prospérité, leurs libertés collectives
ou
individuelles. Il faudrait examiner objectivement si, et dans quelle
56
actualité mouvante, susceptible de déboucher plus
ou
moins rapidement sur une problématique plus vaste et plus permanente,
57
Europe fédérée, les États ne seraient pas effacés
ou
dissouts, ils ne seraient pas non plus maintenus dans une fiction de
58
raineté absolue, mais ils joueraient un rôle plus
ou
moins analogue à celui des cantons suisses, dont l’autonomie se voit
59
moyens qui pourraient permettre d’opérer un jour
ou
l’autre ce passage de l’économique au politique. Ni cette déclaration
60
ntégration économique pourrait être la préfigure,
ou
l’amorce. Ce régime serait-il interétatique, super étatique, ou extra
61
e régime serait-il interétatique, super étatique,
ou
extraétatique, pour reprendre les distinctions proposées par Georges
62
ement. Elle paraît aussi la plus propre à rallier
ou
à faire converger un jour ou l’autre les partisans de l’Europe des Ét
63
lus propre à rallier ou à faire converger un jour
ou
l’autre les partisans de l’Europe des États et ceux des États-Unis d’
64
t je suis, pays que l’on a souvent appelé, à tort
ou
à raison, une préfigure de l’Europe unie. Enfin, raisons immédiates e
65
ntrée en action des premières institutions supra-
ou
plurinationales fonctionnant en Europe, la CECA, le Marché commun, l’
66
ontrera dans quelle mesure ces structures tendent
ou
non à se rapprocher des formes fédéralistes. Il rejoindra de la sorte
67
et une méthode de conduite, plus qu’une doctrine
ou
une notion juridique ; une expérience multiforme et non pas une const
68
Quant aux partisans du fédéralisme comme méthode
ou
attitude, et des régimes qui s’en inspirent, nous constatons qu’il le
69
qu’il leur faut des livres entiers pour l’exposer
ou
, mieux, pour en décrire et communiquer l’habitus. Parmi les ouvrages
70
tes les structures intersociales, qu’elles soient
ou
non étatiques ; l’équipe de l’Ordre nouveau, de 1932 à 1939, avec Arn
71
] est autre chose qu’une simple recette juridique
ou
politique : il est un des grands types d’aménagement du rapport polit
72
, au même titre que le libéralisme, le socialisme
ou
la démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés. Ainsi donc, entre
73
u de partir d’une définition pseudo-scientifique,
ou
secrètement partisane, ou entachée d’abstraction, il était plus honnê
74
on pseudo-scientifique, ou secrètement partisane,
ou
entachée d’abstraction, il était plus honnête et enseignant d’aller r
75
rs auteurs, et dont ils annoncent la modification
ou
anticipent le dépassement. Ainsi, la considération d’un traité de Dan
76
es de base, tels que : unité, union, unification,
ou
encore nation, souveraineté nationale (au xviie siècle) et, plus tar
77
au début du plus grand poète du Moyen Âge, Dante,
ou
du roi hussite Podiebrad, et ensuite du ministre déchu qu’était le du
78
suite du ministre déchu qu’était le duc de Sully,
ou
du créateur d’un grand État qu’était William Penn, puis d’un économis
79
uis d’un économiste visionnaire comme Saint-Simon
ou
d’un solide juriste suisse comme Bluntschli, et finalement d’un autre
80
e une contribution de la Suisse en tant qu’entité
ou
système de valeurs spécifique ? C’est à ces deux questions que je vai
81
cle, elle n’était guère qu’une confédération plus
ou
moins lâche de petits États souverains, très variés par la forme poli
82
nds ensembles culturels, religieux, linguistiques
ou
politiques dépassant largement les frontières de ce que l’on nommait
83
n déterminé (qui n’est parfois qu’une ville, Bâle
ou
Genève) mais ils ne trouvent à se réaliser qu’au sein d’une entité be
84
une entité beaucoup plus vaste, impériale, papale
ou
réformée, germanique, italienne ou française — à une échelle européen
85
ériale, papale ou réformée, germanique, italienne
ou
française — à une échelle européenne. Toutes nos gloires sont europée
86
rent de leur vivant, et par les influences subies
ou
exercées. Pays de gens moyens, oui, disait Lucien Fèbvre. Mais quand
87
e s’appelle Jean-Jacques. Il s’appelle Burckhardt
ou
, dans un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. Ainsi,
88
, dans un autre domaine, Karl Barth. Son canton —
ou
l’Europe. Ainsi, le stade national est sauté. J’oserai dire que je v
89
hysique, vivent aux cours de Russie et de Prusse,
ou
professent à Groningue et à Londres. Jean de Müller, « historien des
90
de nos gloires ayant atteint le niveau européen,
ou
même mondial, dessinerait un profil caractéristique par ses dépressio
91
pas leur Mozart, leur Rembrandt, leur Baudelaire
ou
leur Descartes. Mais force est bien de reconnaître que la Suisse n’a
92
ande de la Renaissance, à la peinture hollandaise
ou
vénitienne du xviiie siècle, et qu’elle s’est conformée par anticipa
93
klin restent des petits maîtres isolés, délicieux
ou
extravagants, et leurs succès se font à Paris, Londres et Berlin. Un
94
Picasso, le ghetto russe dans celles de Chagall,
ou
les Flandres mystiques dans celles de Maeterlinck. Si l’on veut disti
95
amuz, se distinguent des romans français, anglais
ou
russes des mêmes époques par la gravité du propos, le dédain pour l’i
96
du propos, le dédain pour l’invention romanesque
ou
les situations exceptionnelles, et l’intérêt presque exclusif porté a
97
ture, toujours présente, mélancolique, maternelle
ou
menaçante, y tient la place de l’inquiétude métaphysique chez un Dost
98
tude métaphysique chez un Dostoïevski et un Kafka
ou
de l’arrière-plan de compétition sociale chez un Balzac et un Stendha
99
omme s’il avait à se faire pardonner son ambition
ou
son génie individuel en démontrant qu’il fait une œuvre utile au bien
100
u monde comme l’ingénieur Ammann, c’est en France
ou
en Inde qu’il trouvera des commandes pour bâtir une église de Roncham
101
des commandes pour bâtir une église de Ronchamps
ou
une capitale — et c’est le cas de Le Corbusier, père de l’architectur
102
dans leur communauté, plutôt que créateurs d’art
ou
de grands systèmes. Médecins praticiens, guérisseurs d’âme, réformate
103
ciens, guérisseurs d’âme, réformateurs politiques
ou
religieux, négociateurs de grande affaires publiques, théologiens et
104
qui restent soucieux d’applications industrielles
ou
humanitaires — comme Euler inventant la turbine entre deux traités en
105
nous les voyons tous assumer des devoirs sociaux
ou
civiques, éducatifs ou spirituels, avec un souci primordial de l’effi
106
ssumer des devoirs sociaux ou civiques, éducatifs
ou
spirituels, avec un souci primordial de l’efficacité transformatrice.
107
et ses associations d’éducation, d’amis des arts
ou
de la nature. Les plus grandes cités — de 150 à 500 000 habitants — e
108
50 à 500 000 habitants — entretiennent chacune un
ou
deux orchestres, un opéra, un festival, plusieurs théâtres. Les colle
109
différence de tous les autres systèmes politiques
ou
philosophiques, il ne cherche pas à les résoudre, à les neutraliser o
110
ne cherche pas à les résoudre, à les neutraliser
ou
à les effacer par les moyens de la logique ou de la force, car il a p
111
ser ou à les effacer par les moyens de la logique
ou
de la force, car il a pour passion maîtresse de les faire vivre ensem
112
déralisme soit une espèce d’éclectisme universel,
ou
d’opportunisme lâche qui tolère tout et ne s’oppose à rien. Le fédéra
113
at, d’un parti, d’un pouvoir clérical, politique,
ou
économique. Il est donc le contraire absolu de tout régime totalitair
114
’esprit de clocher, les particularismes régionaux
ou
locaux qui prétendraient vivre en autarcie, refermés sur eux-mêmes, h
115
, ceux qui n’admettent aucune diversité politique
ou
culturelle dans la nation, manifestent le même état d’esprit que ceux
116
r directement, nous qui n’avons pas eu la chance,
ou
le malheur, d’avoir une soi-disant culture nationale, intermédiaire e
117
n la langue qu’ils parlent, se rattachent à l’une
ou
à l’autre des trois grandes cultures nationales voisines. Pour que ce
118
ndant la Renaissance, la « nation » d’un musicien
ou
d’un peintre, c’est simplement l’école locale dans laquelle il s’est
119
On parle encore dans la France d’aujourd’hui sept
ou
huit langues différentes : l’allemand, le flamand, le breton, le basq
120
ue maternelle de populations qui vivent dans sept
ou
huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence a
121
s, la technique et l’architecture, sont largement
ou
même totalement indépendants des langues modernes, et ne sont, de tou
122
. III Or il se trouve que les Suisses sont,
ou
devraient être, préservés mieux que les autres de l’illusion des « cu
123
qui se pose est de savoir comment certaines cités
ou
certaines régions parviennent à se différencier, à s’individualiser s
124
es Suisses romands se différencient des Français,
ou
en tout cas de l’image convenue que l’État français nous donne depuis
125
t chez nous dans de petits compartiments naturels
ou
historiques, qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un pouvoir
126
age que beaucoup d’entre nous n’en ont conscience
ou
ne voudraient l’admettre. Tels étant nos principaux caractères spécif
127
ture est d’abord création, avant d’être héritage,
ou
enseignement. Si nous voulons rester nous-mêmes, continuons en toute
128
ose pas de problèmes pour le savant, l’architecte
ou
le musicien) ont été nos meilleurs Européens : Rousseau, Constant, Mm
129
tant que française, sans s’arrêter à ces barrages
ou
à ces faux relais de paresse que représentent ailleurs les cultures s
130
t été leurs différences de doctrine, d’esthétique
ou
de tempérament ? Certains citeront alors Ramuz, à titre d’argument ma
131
rdre, à part Rousseau, mais beaucoup d’excellents
ou
même de grands esprits qui avaient ce sens, trop rare chez nos voisin
132
ne coopération sans réserve avec d’autres cantons
ou
pays. Votre congrès ayant pour premier objectif de surmonter cette te
133
ui ont fait la Renaissance en Italie, en Flandres
ou
en Bourgogne, étaient alors plus petites que nos villes romandes actu
134
qui ne craignent pas de passer pour extravagants
ou
excessifs. Les comités sont par définition prudents et économes : leu
135
ils s’occupent, pour les rendre plus économiques
ou
plus rentables. Mais la culture vivante vit d’imprudence, et prospère
136
publications du CEC (l’un de nos 52 bulletins ,
ou
à Vingt-huit siècles d’Europe , ou le Dialogue des cultures ou Le
137
bulletins , ou à Vingt-huit siècles d’Europe ,
ou
le Dialogue des cultures ou Les Chances de l’Europe , etc.), ils p
138
siècles d’Europe , ou le Dialogue des cultures
ou
Les Chances de l’Europe , etc.), ils partageront notre stupeur. M. C
139
tif », à déplorer que nous éliminions le judaïsme
ou
le christianisme, quand nous ne cessons d’écrire qu’avec Rome et Athè
140
rope fédérale (10 mai 1963)f I. La puissance
ou
la liberté ? L’union de l’Europe ne pourra se faire qu’en vertu d’
141
ortée de nos mains. En chemin vers l’autre limite
ou
utopie, celle d’un pluralisme intégral, nous trouvons le régime féoda
142
et les brèves flambées du communisme anabaptiste
ou
de l’anarcho-syndicalisme. Ni l’une ni l’autre des deux tendances n’a
143
l’état pur et portée dans la réalité à son comble
ou
à sa perfection (nulle société ne saurait y survivre) et elles coexis
144
’action commune et aux méthodes. Mais la volonté
ou
l’initiative d’un seul n’aurait aucune chance de succès si elle ne re
145
mun une volonté déclarée d’objectivité (technique
ou
scientifique), et une méfiance affichée à l’endroit des motifs passio
146
et nos logiques ne seraient pas ce qu’elles sont,
ou
n’auraient pas eu lieu. Lors du premier congrès de l’Union européenne
147
voir un certain type d’humanité, qu’on le veuille
ou
non, qu’on le sache ou non. Quelle est donc la définition de l’homme
148
humanité, qu’on le veuille ou non, qu’on le sache
ou
non. Quelle est donc la définition de l’homme sur laquelle nous pouvo
149
’homme sur laquelle nous pouvons tomber d’accord,
ou
pour mieux dire, sur laquelle nous sommes d’accord, tacitement, puisq
150
ut pas penser que la personne soit un moyen terme
ou
un juste milieu entre l’individu sans responsabilité et le soldat pol
151
le et la vaste unité centralisée ; les déviations
ou
maladies se répondent également terme à terme : égoïsme individuel ou
152
dent également terme à terme : égoïsme individuel
ou
abdication conformiste, au plan personnel, anarchie ou mise au pas ty
153
dication conformiste, au plan personnel, anarchie
ou
mise au pas tyrannique au plan politique ; et enfin les vertus sont l
154
constamment obéi à certains principes directeurs
ou
réflexes quasi instinctifs, que l’on peut dégager après coup. On reti
155
œuvre d’un tout-puissant « fédérateur » (potentat
ou
État), n’est confirmée par rien dans notre histoire, et tout la réfut
156
ire, et tout la réfute en pratique. Si un despote
ou
un État impérialiste détient la force nécessaire, il ne fédère pas, i
157
cipes fédérateurs, même négatifs. Mais qu’un État
ou
une coalition, disposant de l’hégémonie, décident expressément d’y re
158
mérite donc le titre de fédérateur que le groupe,
ou
l’État, ou la communauté d’États, ou le parti politique, qui agit com
159
le titre de fédérateur que le groupe, ou l’État,
ou
la communauté d’États, ou le parti politique, qui agit comme catalyse
160
e le groupe, ou l’État, ou la communauté d’États,
ou
le parti politique, qui agit comme catalyseur de volontés libres, com
161
seur de volontés libres, comme maître de sagesse,
ou
comme inventeur, proposant une vision qui se trouve correspondre à la
162
émonie. Chaque fois qu’un des cantons plus riche
ou
plus peuplé que les autres, comme Zurich, ou un groupe de cantons coa
163
iche ou plus peuplé que les autres, comme Zurich,
ou
un groupe de cantons coalisés au nom de leurs intérêts particuliers,
164
s coalisés au nom de leurs intérêts particuliers,
ou
de leur idéologie, a cru pouvoir imposer sa primauté, les autres se s
165
pposant catholiques et protestants (le Sonderbund
ou
« Alliance séparée » des catholiques, assez analogue à la « Sécession
166
rroger l’initiative d’une fédération continentale
ou
mondiale. L’échec de Napoléon, puis celui d’Hitler, dans leurs tentat
167
renoncement à tout esprit de système idéologique
ou
technocratique. Ce que je viens de dire au sujet de l’impérialisme ou
168
e que je viens de dire au sujet de l’impérialisme
ou
de l’hégémonie d’une nation vaut également pour l’impérialisme d’une
169
d’après un plan géométrique à partir d’un centre
ou
d’un axe ; fédérer, c’est tout simplement arranger ensemble, composer
170
. Par exemple : le totalitaire voit une injustice
ou
une erreur dans le fait qu’une minorité ait les mêmes droits qu’une m
171
ans proportion avec le chiffre de leurs habitants
ou
de leurs kilomètres carrés. Quatrième principe. La fédération n’a pa
172
le, et non pas une concession qu’on leur demande,
ou
une diminution de leur valeur propre. Elles comprendraient aussi que
173
dis bien l’amour, et non pas le respect théorique
ou
la tolérance complaisante. L’amour des complexités culturelles, psych
174
t manières différentes. Il est clair que des lois
ou
des institutions conçues dans un esprit unitaire, jacobin, ou totalit
175
tutions conçues dans un esprit unitaire, jacobin,
ou
totalitaire, brimeraient nécessairement un ou plusieurs de ces groupe
176
in, ou totalitaire, brimeraient nécessairement un
ou
plusieurs de ces groupes, tendraient à réduire leur variété, et mutil
177
e leur exécution en écrasant tout ce qui résiste,
ou
simplement tout ce qui dépasse. Mais ce qu’on écrase ainsi, c’est la
178
et des groupes, et non point à partir d’un centre
ou
par le moyen des gouvernements. Nous voyons la fédération européenne
179
ivalités éclatent, et là seulement elles semblent
ou
deviennent irréductibles. Il paraît difficile d’espérer que les gouv
180
on publique et de groupes de pression économiques
ou
idéologiques, amèneront quelques parlements à soutenir des projets fé
181
nationaux. On ne voit guère d’autre voie possible
ou
praticable. Les USA ne sont pas dirigés par une assemblée de gouverne
182
utopie bien cohérente qu’il s’agirait d’imposer,
ou
des plans statiques qu’il faudrait réaliser en quatre ou cinq ans, pa
183
plans statiques qu’il faudrait réaliser en quatre
ou
cinq ans, par la réduction impitoyable des réalités vivantes et gênan
184
est parfaitement exprimé par la devise paradoxale
ou
« dialectique » dans sa forme : « Un pour tous, tous pour un ». En ef
185
t tout de sauvegarder les droits de chaque nation
ou
région contre les empiètements du pouvoir central. Une nouvelle gauch
186
s dans lesquels s’exercent les autonomies locales
ou
régionales. D’autre part il n’est pas moins évident que l’ensemble fé
187
s certains domaines publics, il apparaîtra normal
ou
nécessaire soit de déléguer aux membres de la fédération l’administra
188
èle de services fédéraux et de services nationaux
ou
régionaux (police, tribunaux, par exemple) aux compétences bien défin
189
nsable de laisser à la libre initiative des États
ou
régions, des groupes et des individus. Étant bien entendu que les fro
190
ante : lorsque les libres créations individuelles
ou
locales deviennent des phénomènes d’ampleur publique, il est normal q
191
libérant du même coup les énergies individuelles
ou
locales pour de nouvelles créations ou conquêtes. En dernière analyse
192
ividuelles ou locales pour de nouvelles créations
ou
conquêtes. En dernière analyse, nous pouvons définir le fédéralisme c
193
isée, permet soit de se lancer vers des aventures
ou
des explorations nouvelles, soit d’accroître les possibilités de libé
194
utant de dangers en soi pour les libertés locales
ou
personnelles. Ces mécanismes ont pour fonction normale de décharger l
195
s ; possibilités de déplacement, donc de contacts
ou
d’éloignement à volonté, et par suite d’élargissement de la conscienc
196
té accrue de s’engager selon ses goûts, ses idées
ou
sa foi, mais aussi de se dégager de ses « fatalités » natives… N’est-
197
et de ses mécanismes, l’anarchie individualiste (
ou
impérialisme local) de groupes qui se veulent souverains, comme si le
198
l’Europe a-t-elle besoin pour atteindre ces buts,
ou
pour s’en rapprocher ? Buts. Autonomie (liberté et responsabilité)
199
e de la métaphysique), soit dans la vie du groupe
ou
de la cité (qui relève de l’éthique), soit dans les relations interco
200
exemple, aux constructeurs d’une fusée balistique
ou
d’un vaisseau astronautique. Et l’on ne voit pas comment « l’art du p
201
Euphorie pour les uns — les meilleurs ; nostalgie
ou
sentiment de vague insécurité pour les autres. (Mais on y veille, leu
202
s grande que les États-Unis, la Russie soviétique
ou
la Chine, l’Europe est tellement plus variée qu’elle est en fait, si
203
Finlande à la Sicile, tout s’ouvre aux ambitions
ou
aux rêves d’un jeune homme. Les citoyens de tous les pays membres de
204
à personne. Des milliards d’heures de vie active
ou
de loisirs sont ainsi gagnées chaque année, par des millions d’Europé
205
millions d’Européens en déplacement professionnel
ou
en vacances. Ils sont chez eux partout, du Cap Nord à Stamboul, comme
206
ar les frontières rigides de leur nation, moyenne
ou
petite, mais s’ouvre aux dimensions continentales, et donc mondiales.
207
S’ils veulent sortir de l’Europe, vers l’Afrique
ou
l’Asie, les Amériques ou la Russie, ils produisent un passeport europ
208
l’Europe, vers l’Afrique ou l’Asie, les Amériques
ou
la Russie, ils produisent un passeport européen, délivré à leur lieu
209
découlent des plans d’aménagement locaux, urbains
ou
agricoles, harmonisés dans le cadre fédéral. On cherchera à éviter le
210
pays d’origine, d’une communauté définie où il a (
ou
prend) ses racines ; et il peut y exercer ses droits civiques. Le dro
211
l s’agit d’emplois publics municipaux, régionaux,
ou
nationaux. Le droit fondamental à une patrie locale entraîne que les
212
ue les communautés constituées, régions associées
ou
États, sont responsables vis-à-vis de leurs citoyens de maintenir et
213
coutumes, pour autant que celles-ci ne conservent
ou
n’introduisent rien au contraire à la Constitution fédérale et à la C
214
association sont expressément garanties ; l’État,
ou
la majorité dans une région, ne peuvent en aucun cas en priver les mi
215
nos grands États, les entraînant dans une guerre
ou
une ruine générales : ils participent tous également au droit de déte
216
ropéen, qui dépend du pouvoir fédéral. Moyens,
ou
institutions Les institutions européennes ont pour raison d’être e
217
État-nation unifié, ni un système d’alliances bi-
ou
multilatérales. En effet, la première solution porterait atteinte au
218
art, d’être déchargées des tâches d’organisation (
ou
« mécaniques ») outrepassant leurs capacités, d’autre part de manifes
219
patoire, selon qu’on a le tempérament pragmatique
ou
doctrinaire. Un fait demeure : il n’est pas de constitution plus fédé
220
souverainetés soi-disant « absolues » des grands
ou
petits États de l’Europe désunie. Voyons cela d’un peu plus près. Les
221
e plus, a renoncé au droit d’attaquer ses voisins
ou
de prendre parti dans leurs querelles. Mais qu’en est-il de ces voisi
222
r à l’Europe une fois fédérée. Peu le pressentent
ou
s’en inquiètent, aux environs de 1963 : c’est qu’il est plus nouveau
223
l’on verra des États unitaires, comme la France,
ou
l’Espagne, ou la Belgique, se différencier et se réorganiser en autan
224
s États unitaires, comme la France, ou l’Espagne,
ou
la Belgique, se différencier et se réorganiser en autant de régions n
225
et se réorganiser en autant de régions nouvelles (
ou
réanimées), qu’il y aura de « métropoles » prouvant leur droit à une
226
nales ; dont certaines au surplus, coupées de gré
ou
de force par une frontière « nationale », se sont trouvées amalgamées
227
en train de devenir une constellation de foyers,
ou
de « métropoles », qui ne sont plus définis par leur contour, mais pa
228
uvrent pas nécessairement les anciennes provinces
ou
régions, et qui chevauchent souvent les frontières « nationales » des
229
t au xixe siècle. Les régions de climat salubre,
ou
amène, se voient à juste titre privilégiées. L’Europe noire du charbo
230
e, au profit des régions méridionales, fluviales,
ou
même alpestres. Ces phénomènes d’une ampleur croissante ne vont pas s
231
es industrielles et commerciales des associations
ou
unions régionales. Elle s’efforce d’harmoniser la vitalité des nouvea
232
ndicats de production, en coopératives techniques
ou
de distribution et de consommation, les communes redeviennent les cel
233
n action qu’en cas d’attaque contre la fédération
ou
l’un de ses membres, ou en cas de coup de force séparatiste de l’un d
234
aque contre la fédération ou l’un de ses membres,
ou
en cas de coup de force séparatiste de l’un des membres. La réduction
235
ensembles culturels et spirituels plus restreints
ou
plus vastes que la communauté politique (État ou région) où il est né
236
ou plus vastes que la communauté politique (État
ou
région) où il est né ; et enfin le libre jeu dans la fédération d’inn
237
e peut être amenée à conclure avec d’autres États
ou
fédérations. Si elle accepte de lier son sort à un État ou à un group
238
tions. Si elle accepte de lier son sort à un État
ou
à un groupe d’États qui s’interdit comme elle tout recours à la guerr
239
membres, chaque fois que les problèmes à traiter
ou
les conflits à résoudre dépassent les capacités nationales, concernen
240
ventuellement au référendum) qui peut les rejeter
ou
les modifier, sans que le Conseil fédéral ou le ministre intéressé so
241
eter ou les modifier, sans que le Conseil fédéral
ou
le ministre intéressé soient pour autant renversés. Judiciaires : Un
242
nt pour autant renversés. Judiciaires : Une Cour
ou
Tribunal fédéral administre la justice en matière fédérale, et connaî
243
des droits de la personne garantis par une Charte
ou
Statut de la personne, annexée à la Constitution ; des cas de trahiso
244
, annexée à la Constitution ; des cas de trahison
ou
de révolte concernant la fédération, et d’autres causes qui lui sont
245
titutions d’un nombre croissant d’États nouveaux,
ou
réorganisés de fond en comble au xxe siècle ; ce qui incline à pense
246
ent physiologique de certaines classes favorisées
ou
fabriquées par un parti (armes et procédés dont seul un Pouvoir forte
247
disent redouter « l’américanisation » de l’Europe
ou
sa « bolchevisation », contraindra les partisans d’une Europe unitair
248
e vague et généralement passive, faute de modèles
ou
de maquettes proposés à la critique ou à l’enthousiasme. 8. L’existen
249
de modèles ou de maquettes proposés à la critique
ou
à l’enthousiasme. 8. L’existence du Marché commun est un facteur irré
250
ique, — alliance d’États souverains, — fédération
ou
confédération. Ces problèmes deviennent chaque année plus concrets, s
251
s, soit qu’ils réveillent des passions partisanes
ou
nationales. « Fédérer les Européens » cesse pour beaucoup d’être une
252
otifs d’union, spirituels d’une part, historiques
ou
conjoncturels de l’autre, s’opposent encore des préjugés nationaliste
253
ntérêts à courts termes, mais surtout l’ignorance
ou
mieux : la non-vision du But possible et nécessaire. Si l’Europe n’es
254
isée pouvant d’ailleurs relever de l’État fédéral
ou
d’entreprises mixtes ou même privées. Les chemins de fer sont fédérau
255
relever de l’État fédéral ou d’entreprises mixtes
ou
même privées. Les chemins de fer sont fédéraux en Suisse, privés aux
256
se. L’aviation appartient encore au secteur privé
ou
semi-privé. 5. J’emprunte cette formulation au chapitre de Dictatur
257
tant le droit divin de la passion, en subtilisant
ou
en ironisant sur le fameux « trio » dont ils tirent un répertoire iné
258
un répertoire inépuisable de situations comiques
ou
cyniques. Et tout cela ne fait que trahir le tourment innombrable et
259
sociale : les rois donnent l’exemple en abdiquant
ou
en épousant des stars Mais à côté de ces causes-là, causes aggravante
260
re les sexes sont restées du domaine de la nature
ou
de la moralité sociale ou religieuse. Toute espèce de romantisme ou d
261
du domaine de la nature ou de la moralité sociale
ou
religieuse. Toute espèce de romantisme ou de ferveur en était exclue
262
sociale ou religieuse. Toute espèce de romantisme
ou
de ferveur en était exclue et le mariage était alors très brutal : c’
263
était alors très brutal : c’était deux domaines,
ou
deux lopins de terre qu’on mettait ensemble. C’est au xiie siècle qu
264
ment les troubadours chantent leurs poèmes (cause
ou
conséquence ?) considère que l’âme, partie de l’homme créée par Dieu,
265
ire du mariage et à louer des formes d’amour plus
ou
moins platoniques ! Les troubadours les imitèrent. L’amour courtois é
266
ante résumant un nombre infini de situations plus
ou
moins analogues, permettant de saisir d’un coup d’œil certains types
267
ent un sujet de délicates analyses psychologiques
ou
de plaisanteries vaudevillesques. La morale bourgeoise et ses contrai
268
désirer sa femme qu’en l’imaginant sa maîtresse (
ou
dans les bras d’un autre). Cet amour-passion de Tristan et Iseut qui
269
dénouait dans la mort, se dénouera alors un jour
ou
l’autre dans l’infidélité. Alors, il n’y a pas de solution ? Si. Il
270
rrive alors à cette conclusion : choisir un mari (
ou
une femme) pour toute la vie, finalement c’est parier. Et il serait b
271
ont ils s’engagent à assumer les suites heureuses
ou
non. La fidélité, alors, n’est plus une espèce de conservatisme, de c
272
r une synthèse de la culture propre à chaque pays
ou
continent. Notre civilisation technique est de plus en plus orientée
273
s pays inspirée de celle du « corps germanique »,
ou
Saint-Empire, des états généraux de Hollande, et de la « Ligue helvét
274
s vœux ne serait nullement unifiée par un despote
ou
par une idéologie, elle devrait être en somme une Europe des cités (o
275
elle devrait être en somme une Europe des cités (
ou
des communes), formée de très petits États « où tous les citoyens se
276
le Laboratoire européen de recherches nucléaires
ou
CERN, la Fondation européenne de la culture, et une série d’initiativ
277
s l’autre les objections du scepticisme invétéré (
ou
faut-il dire traditionnel ?) qui tendait à paralyser non seulement to
278
action philanthropique par exemple (Croix-Rouge)
ou
diplomatique (représentations des intérêts d’autres pays en conflit,
279
ans de l’entrée de la Suisse dans une Europe unie
ou
fédérée. Arguments politiques. — La neutralité suisse a été garantie
280
s de conflit entre l’Europe d’une part, et l’URSS
ou
la Chine de l’autre, c’est d’abord opérer un coup d’État contre notre
281
uisse fait partie de l’Europe, qu’elle le veuille
ou
non, et rester neutre entre l’Europe et ses ennemis, ce serait vouloi
282
population aura doublé. Mais que la Suisse entre
ou
non dans le Marché commun n’y changera rien. (À moins que notre isole
283
ce n’est pas la Suisse de Morgarten, de Marignan,
ou
du xviiie siècle, ni même celle de 1848 qu’il s’agit de sauver aujou
284
sséiste le seul moyen de sauver la Suisse réelle.
Ou
c’est courir à l’aventure certaine, au nom d’une prudence aveugle, et
285
ne se laisse pas entraîner par une verve logique
ou
polémique qui risquerait de paraître peu réaliste, voire peu suisse.
286
e du continent : sacrifier les patries à l’union,
ou
sacrifier l’union aux égoïsmes qu’on déguise en patriotismes, la Suis
287
s, qui le fera ? Notre fédéralisme est peu connu,
ou
très mal connu hors de Suisse ; notre neutralité n’y est que trop con
288
emand, là le français, ailleurs encore l’italien,
ou
le romanche, ou le ladin. Si bien que ces trois entités : le canton,
289
nçais, ailleurs encore l’italien, ou le romanche,
ou
le ladin. Si bien que ces trois entités : le canton, la langue et la
290
dispensable à l’essor d’une carrière prestigieuse
ou
d’une école qui impose un style. Le sens du compromis, la réserve pru
291
t condamnée à ne produire que des œuvres moyennes
ou
d’intérêt purement local et folklorique si chacun de ses petits États
292
en plus vastes que la Suisse : culture germanique
ou
culture latine, tradition réformée ou romaine, ouvrant des horizons c
293
germanique ou culture latine, tradition réformée
ou
romaine, ouvrant des horizons continentaux. Entre le petit compartime
294
ppelle Germaine de Staël. Il s’appelle Burckhardt
ou
, dans un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. » C’est
295
, dans un autre domaine, Karl Barth. Son canton —
ou
l’Europe. » C’est ainsi que les Suisses ont donné à l’Europe plusieur
296
r précisément parce qu’on entend rester soi-même,
ou
le devenir de mieux en mieux, voilà ce qui me paraît digne de retenir
297
s jeune n’eût pas manqué d’être taxée d’insolence
ou
d’humeur subversive. Je l’admirais autant que je détestais l’ambiance
298
pétait qu’une troupe moderne se déplace en camion
ou
en train et que ces marches ne servaient à rien… Pour ma part, j’obse
299
courroie du paquetage, le pli d’un sous-vêtement
ou
d’une chaussette, un clou de soulier perçant un peu la semelle — déta
300
r plus un temps illimité pour rejoindre ses rêves
ou
sa vision. Beaucoup choisissent alors de se réduire à des objectifs a
301
un grand cirque d’éboulis rutilants. À notre vue,
ou
peut-être à nos cris, on eût dit qu’une vague électrique parcourait l
302
avance opiniâtre et rectiligne, sans but immédiat
ou
visible. Les buts des hommes sont dans leur tête, ou dans leur cœur.
303
visible. Les buts des hommes sont dans leur tête,
ou
dans leur cœur. Quand les ombres montant de la vallée croisèrent lent
304
e a dit qu’il neige au-dessus de deux-mille. Cinq
ou
six d’entre nous allèrent s’annoncer au colonel, qui buvait du café a
305
privées d’issue, me consumaient. Moins entraîné,
ou
soudain délivré de la discipline qui m’attendait avec le jour, — c’ét
306
ù l’élan s’est déjà ramassé. Apprendre à réussir,
ou
à marcher, n’est encore qu’une moitié de l’art de vivre. Mais apprend
307
endre à ne pas réussir jusqu’au bout, à s’arrêter
ou
à subir l’arrêt, voilà l’autre moitié, non moins féconde. Car dans le
308
mence l’angoisse. Mais tout d’un coup, voici deux
ou
trois ans je crois, on dirait une plongée sous-marine et l’humanité d
309
rticulier qu’on ne sait s’il est vu de sous l’eau
ou
d’un nuage : ce seraient à peu près les mêmes rapports de lumières di
310
édérale, ni au sens noble d’un ingénieur diplômé,
ou
d’un savant de l’électronique ou de la science subnucléonique. Une pr
311
génieur diplômé, ou d’un savant de l’électronique
ou
de la science subnucléonique. Une prudence élémentaire m’incitera don
312
de la lumière : j’ignore si elle est ondulatoire
ou
corpusculaire, ou les deux à la fois, mais je sais que j’aime bien y
313
’ignore si elle est ondulatoire ou corpusculaire,
ou
les deux à la fois, mais je sais que j’aime bien y voir clair pendant
314
et possibilités comme je peux jouer avec des mots
ou
des concepts, et en tirer quelques effets nouveaux ou justes. Faute d
315
es concepts, et en tirer quelques effets nouveaux
ou
justes. Faute de quoi, je me vois réduit à poser quelques grandes que
316
ns des plus naïves, et qui ne portent pas sur tel
ou
tel problème précis que se posent les techniciens, mais sur le phénom
317
Chine des mandarins et des paysans, n’avaient pu
ou
voulu produire de machines, de turbines ou même de canons, jusqu’à ce
318
ent pu ou voulu produire de machines, de turbines
ou
même de canons, jusqu’à ces toutes dernières décennies, et n’y auraie
319
sément. Programme grandiose, pratiquement infini,
ou
qui ne finira qu’avec la fin des temps. Mais la croyance en un Dieu c
320
sprit seul, absolu et impersonnel, comme en Inde,
ou
aux esprits surnaturels, comme dans la magie africaine, mais aux corp
321
rice du réel. Ajoutez-y le goût du travail, vertu
ou
vice des populations nordiques, d’ailleurs approuvé par les ordres mo
322
chnique occidentale qui ait favorisé les guerres,
ou
l’inverse, ce que l’on observe à coup sûr, c’est un parallélisme ou u
323
ue l’on observe à coup sûr, c’est un parallélisme
ou
une interaction constante entre le progrès de nos techniques et l’agg
324
re a vraiment résulté du progrès de la technique,
ou
si ce n’est pas plutôt la technique qui a bénéficié des commandes mil
325
ces armes, et non pas les moyens de les éliminer
ou
de les rendre inutiles. Pourtant, il semble bien que l’excès même de
326
utilisable. Elle se trouve interdire de la sorte,
ou
limiter rigoureusement, l’emploi des armes moins puissantes, simpleme
327
ncore plus violent que les passions nationalistes
ou
idéologiques, et qui neutralise ou refoule ces passions — la peur, co
328
nationalistes ou idéologiques, et qui neutralise
ou
refoule ces passions — la peur, commencement de la sagesse des nation
329
te plus forte que toute autre passion, conviction
ou
ambition, et qui de la sorte dévalorise les enjeux idéologiques et dé
330
e relative, qui autrefois leur paraissait normale
ou
en tout cas inévitable, dans l’ignorance où ils étaient de la simple
331
ient de la simple possibilité d’une vie meilleure
ou
différente, plus affranchie des dures nécessités et limitations natur
332
oient qu’ils pourraient acheter ces beaux objets (
ou
plutôt se les faire donner) et en user mais sans payer leurs frais d’
333
ière Guerre mondiale, et non pas la mitrailleuse,
ou
ces avions biplans qui volaient tout juste assez vite pour ne pas tom
334
aussi qui leur met fin, et aujourd’hui les freine
ou
même les bloque. III Ceci dit, reconnaissons que la guerre bloq
335
contribuer à établir et enrichir cet équilibre ?
Ou
au contraire, comme on a tendance à le croire dans nos élites humanis
336
ur la question de savoir si la technique favorise
ou
non l’équilibre entre les différentes cultures qui se partagent aujou
337
ur la question de savoir si la technique favorise
ou
tend à détruire l’équilibre entre l’homme et la Nature, ma réponse es
338
ion de savoir si la technique enchaîne l’individu
ou
le libère, si nous sommes en réalité les esclaves de nos machines ou
339
us sommes en réalité les esclaves de nos machines
ou
si elles nous servent, et surtout — cette question résumant toutes le
340
si l’humanité saura maîtriser la bombe atomique,
ou
si un jour, prochain peut-être, à la suite d’une erreur fatale commis
341
la suite d’une erreur fatale commise au Pentagone
ou
au Kremlin, voire à l’Élysée, la bombe nous anéantira… Ces questions
342
uand il se laisse aller à ses instincts abâtardis
ou
quand il se laisse dominer par ses propres mécanismes psychologiques.
343
hèse si longtemps admise sur l’origine utilitaire
ou
économique de la technique, aux premiers âges de l’homme, est aujourd
344
abandonnée au profit d’explications par la magie
ou
les rites religieux. D’une manière générale, et plus près de nous, le
345
s variés d’automobiles avant Ford. Son invention,
ou
sa réinvention indépendante n’en demeure pas moins exemplaire, par se
346
r ses motifs réels, d’ordre psychologique, autant
ou
plus que par ses succès ultérieurs. Aujourd’hui, l’on entend les bell
347
n instrument qui ne saurait être, en soi, mauvais
ou
bon. Tantôt révérée comme instance et compétence suprêmes, quand on i
348
appelleraient en réalité des décisions politiques
ou
morales, tantôt mise en accusation parce qu’elle aurait produit le da
349
n parce qu’elle aurait produit le danger atomique
ou
voudrait nous réduire à l’état de robots, elle ne mérite en vérité ni
350
pour la défense militaire, l’économie, l’hygiène
ou
le simple confort, il n’est peut-être pas d’activité humaine qui para
351
sont devenus les nôtres. Ainsi, qu’on le veuille
ou
non, c’est la technique elle-même qui nous oblige à reconsidérer d’un
352
nastie unifiante, mœurs et conditions de vie plus
ou
moins uniformes. La Suisse n’a rien de tout cela, mais elle a le régi
353
h, sans oublier Le Corbusier, Paul Klee, Honegger
ou
Giacometti. Quelle région de superficie et de population égales peut
354
ce continent ? Il n’empêche qu’à Paris, à Londres
ou
à Berlin, on se moque un peu des Suisses et on les jalouse un peu, co
355
qui ne laisse guère de place qu’à 1 % de révoltés
ou
de désespérés. Ce phénomène mérite la plus grande attention. Voici, a
356
Suisses, c’est la coopération. Non par idéalisme
ou
par philanthropie, mais par intérêt bien compris. Et cela se voit dès
357
nce conclue entre les chefs de trois « communes »
ou
« coopératives forestières » (les Waldstätten) en vue de garantir leu
358
té de petites communautés formées de cités libres
ou
épiscopales et des campagnes qu’elles avaient soumises, entre les Alp
359
aux voisins son mode de vie, sa langue, son credo
ou
son parti. Il n’en fut pas toujours ainsi, et les Suisses ont connu p
360
atoirement protestant parce qu’on est né à Genève
ou
dans le canton de Berne, ni catholique parce que lucernois ou fribour
361
anton de Berne, ni catholique parce que lucernois
ou
fribourgeois. On peut choisir ses allégeances et faire partie de dix
362
régime suisse : toutes ces communautés de nature
ou
librement instituées, tantôt juxtaposées, tantôt s’interpénétrant mai
363
a jamais exigé que les Thurgoviens et les Vaudois
ou
les Grisons romanches et les Bâlois s’aiment d’amour tendre. On ne le
364
atibles, très inégalement industrialisés, pauvres
ou
riches, petits ou grands, bref, tout à fait semblables par leur varié
365
alement industrialisés, pauvres ou riches, petits
ou
grands, bref, tout à fait semblables par leur variété même aux vingt-
366
mables cantons ? Eh bien, je n’ai pas ce courage,
ou
cette témérité. Je n’essaie pas d’égaler le médiocre à l’auguste. Je
367
ate qu’entre la France par exemple et la Belgique
ou
l’Irlande, le rapport est analogue à celui qui existe entre les canto
368
qui existe entre les cantons de Zurich et de Zoug
ou
de Glaris. Et je me dis qu’un système qui peut harmoniser les relatio
369
la même qu’il s’agisse du corps d’un petit enfant
ou
de celui d’un colosse. Notez d’ailleurs que l’Europe actuelle est pra
370
uand elle s’est fédérée. En 1848, il fallait deux
ou
trois jours à un député de Genève ou des Grisons pour se rendre à la
371
fallait deux ou trois jours à un député de Genève
ou
des Grisons pour se rendre à la Diète fédérale de Berne, et autant po
372
son gouvernement. En 1965, un député de Stockholm
ou
d’Athènes est à quelques heures de Bruxelles ou de Strasbourg, et à p
373
m ou d’Athènes est à quelques heures de Bruxelles
ou
de Strasbourg, et à portée de voix de ses ministres. Oui, la Suisse e
374
du type Pyrrhus et Cinéas sur l’inutilité finale
ou
la finale gratuité de toute action humaine. Nous avons aussi parlé de
375
ye, qui est l’origine de tout — comme chacun sait
ou
va le savoir — on prépare plusieurs thèses sur ce sujet — fut l’occas
376
pour notre ami de voler au temps qui se dérobait (
ou
si l’on veut : de dérober au vol du temps) quelques pages qui ne viei
377
rétendre que l’Espagne, c’est l’Inde de l’Europe,
ou
que l’Inde est l’Espagne de l’Asie. C’était à se demander si l’on pou
378
der si l’on pouvait encore distinguer un Maharati
ou
un Gujerati d’un Ibérique. Dans le même discours, il montre les diffi
379
pour la plupart négatives et le nationalisme plus
ou
moins avoué qui les inspire : les nazis vont apprendre au monde ce qu
380
publique de découvrir que le problème de l’union
ou
de la fédération, qui est essentiellement politique, n’est pas encore
381
e union nécessaire et même urgente. À ce mystère,
ou
plutôt ce scandale, je propose une explication tellement simple que c
382
le xixe siècle et achevés le totalitarisme (plus
ou
moins déclaré selon les pays) au xxe siècle ; ils ont voulu partir d
383
i les nationalités de la Double-Monarchie d’antan
ou
de l’URSS d’aujourd’hui, ni les « States » de l’Amérique du Nord. Ce
384
s, techniques et bancaires autant que matérielles
ou
naturelles, la densité des réseaux de communications et de transports
385
une « métropole », c’est-à-dire une grande ville
ou
un complexe de villes moyennes forment le cœur, le foyer dynamique d’
386
s pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux
ou
trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pou
387
’abord de créer dans votre nation une région plus
ou
moins autonome. L’effort général en vue de l’union et votre tentative
388
u’on appelait naguère des « Puissances ») se rêve
ou
s’est rêvé un jour Empire. Certains le sont parfois devenus pour le d
389
seule force militaire et policière de leur nation
ou
de leur parti. Leurs échecs désastreux, catastrophiques, ne doivent p
390
lement à nous méfier de toute espèce d’hégémonie,
ou
impérialisme quand il s’agit d’unir l’Europe, mais plus encore à nous
391
e la plupart des hommes d’aujourd’hui de le voir,
ou
d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué d
392
ès qu’elle n’est plus purement négative — en bien
ou
en mal. Ainsi, elle leur permet de procéder au désarmement tarifaire,
393
leur permet de procéder au désarmement tarifaire,
ou
au contraire, elle leur sert de prétexte à refuser encore, ici ou là,
394
elle leur sert de prétexte à refuser encore, ici
ou
là, les mesures nécessaires d’union. Pourtant l’Europe se fait par mi
395
s nations. Presque tout ce qui coopère, se fédère
ou
s’unit en Europe, qu’il s’agisse de savants, de festivals de musique,
396
rmes, de syndicats, de sports, coopère, se fédère
ou
s’unit en dehors des initiatives de l’État, par-dessus, par-dessous e
397
force. Lorsque ces centres régionaux de décision,
ou
métropoles, auront pris en réalité plus d’importance économique et cu
398
dernes comme les théocraties antiques égyptiennes
ou
précolombiennes, par exemple, n’attendent de leurs sujets qu’une obéi
399
fera pas toute seule par un processus mécanique,
ou
parce qu’elle se trouverait coïncider avec « le sens de l’Histoire »
400
ulement du seul domaine économique, dans un tiers
ou
un quart de nos pays. Dans l’un des derniers ouvrages consacrés à la
401
éviter qu’aux yeux des jeunes Allemands, Italiens
ou
Français l’intégration de l’Europe apparaisse comme une matière scola
402
istoire une unité caractérisée par sa diversité :
Ou
encore : — connaître nos problèmes communs, l’un des plus réels étant
403
le, de la région, de la nation, de l’Europe unie,
ou
de communautés électives (non natives) universelles par définition ou
404
ectives (non natives) universelles par définition
ou
ambition ; d) Fonction de l’Europe dans le monde décolonisé, et condi
405
enne à travers les âges, antérieurs, postérieurs,
ou
supérieurs à nos diversités nationales. Il convient d’écarter résolum
406
’union, cette autonomie s’évanouissait dans l’une
ou
l’autre des nations voisines.) Sensibiliser l’esprit des jeunes
407
me je le crois : aussi longtemps que la Campagne (
ou
quelque chose d’équivalent) n’aura pas fait sentir ses effets dans l’
408
ns les institutions politico-sociales n’aboutira,
ou
ne prendra vraiment le départ. Est-ce dire que l’Europe attend son «
409
propres à stériliser toute tentative de réflexion
ou
de création personnelle. Je n’y trouve en tout que deux points d’inte
410
mposition du groupe des 14 Suisses — de passeport
ou
de naissance — qui ont reçu le prix Nobel, depuis 1901, date où il fu
411
ursuivis en Suisse. Parmi eux, Einstein et Pauli,
ou
en littérature, Hermann Hesse. En revanche, la Suisse a envoyé à l’ét
412
é même — devient un exode qu’il faudrait déplorer
ou
arrêter si on le peut. Je crois qu’il faut considérer là-dedans les d
413
je veux tout pour ma nation, qu’elle soit grande
ou
petite, et que tout soit fait dans ses limites. Il lui faut une indus
414
le achetait toute l’université d’une autre ville,
ou
toute une faculté, ou un studium — professeurs et étudiants ensemble
415
iversité d’une autre ville, ou toute une faculté,
ou
un studium — professeurs et étudiants ensemble — à tel point que, à B
416
prototype. Quant aux Suisses qui vont à l’Unesco
ou
dans d’autres organismes de l’ONU, on ne peut pas dire non plus qu’il
417
e communautés qui doivent prendre en charge telle
ou
telle activité. M. Nordmann : J’aimerais faire remarquer que, entre
418
ge mais qu’il sanctionne un manque d’organisation
ou
de structure qui incite les chercheurs à aller ailleurs ? M. de Rouge
419
barrages, pas d’une manière restrictive, négative
ou
coercitive, mais uniquement en développant des pôles et des climats i
420
il ne s’agit pas non plus de questions d’emploi,
ou
pas uniquement. Il s’agit de créer un climat intellectuel. Je ne vais
421
mat attirant, et pas seulement pour des musiciens
ou
des artistes, mais aussi pour les chercheurs scientifiques dont parla
422
eure. Je peux très bien imaginer qu’un physicien,
ou
un médecin, ou un dentiste, soit retenu à Genève, même s’il y est moi
423
rès bien imaginer qu’un physicien, ou un médecin,
ou
un dentiste, soit retenu à Genève, même s’il y est moins payé qu’aill
424
es rapides relatives à l’intérêt que les gens ont
ou
n’ont pas pour certaines émissions, et l’on transforme la qualité de
425
vision et la radio aient l’héroïsme, pendant deux
ou
trois ans, d’aller à contre-courant. Je crois que ce serait payant as
426
é est mieux placée que n’importe quel autre corps
ou
profession ou ensemble de professions, comme l’édition par exemple, p
427
acée que n’importe quel autre corps ou profession
ou
ensemble de professions, comme l’édition par exemple, pour contribuer
428
ntre elles. Il faudrait que l’Université devienne
ou
redevienne le lieu vivant de création intellectuelle et de débats sur
429
était pas toujours des sujets purement techniques
ou
de grammaire. La grande lutte qui a opposé Siger de Brabant et saint
430
de prendre une position, par principe optimiste —
ou
pessimiste d’ailleurs. Je crois que vous avez parfaitement raison dan
431
re n’est donc possible, et que d’ailleurs l’État,
ou
la nation, c’est l’aboutissement final, logique, normal et inévitable
432
uand un prince l’incarne, s’il n’est pas un génie
ou
un saint, mais qui devient proprement révoltante — et par ailleurs ma
433
s les mêmes limites imposées du territoire hérité
ou
conquis, déclarées frontières naturelles, les réalités les plus hétér
434
se défendre seuls, même avec l’aide d’une petite
ou
moyenne force de frappe, pratiquement annulée par les barrages antimi
435
urtout pour résister à la satellisation politique
ou
économique. Mais en même temps, les États-nations unitaires sont tous
436
r définition et par structure, non par méchanceté
ou
bêtise que les États-nations sont impropres à l’union. Leurs relation
437
i les nationalités de la Double-Monarchie d’antan
ou
de l’URSS d’aujourd’hui, ni les « States » de l’Amérique du Nord. Ce
438
ontière marquée sur le terrain à l’aide de bornes
ou
de réseaux de barbelés et sur les cartes en pointillés méticuleux, ma
439
ce qu’on appelle une « métropole », grande ville
ou
complexe de villes moyennes formant le cœur, le foyer dynamique d’un
440
s pour la France, une dizaine pour l’Italie, deux
ou
trois pour la Hollande, quinze à vingt pour l’Allemagne fédérale. Pou
441
’abord de créer dans votre nation une région plus
ou
moins autonome. L’effort d’union et votre effort, qu’on soupçonnera d
442
nt impensables pour un esprit français il y a dix
ou
vingt ans encore. Je viens de recevoir le manifeste d’un nouveau mouv
443
cadre de l’Europe unie, laquelle sera fédéraliste
ou
ne sera pas. Dans cette Europe unie la représentation du peuple franç
444
t pas toute négative, ne consiste pas à dire non,
ou
à consentir un abandon. Ainsi, elle permet aux États de procéder à le
445
ment tarifaire, de renoncer aux droits de douane,
ou
au contraire elle leur sert de prétextes à refuser, ici ou là, les me
446
traire elle leur sert de prétextes à refuser, ici
ou
là, les mesures nécessaires à l’union. Mais elle ne peut rien faire d
447
de nombreuses régions de la France, de l’Italie,
ou
même de l’Allemagne qui a obligé les gouvernements de ces pays à étud
448
e la plupart des hommes d’aujourd’hui de le voir,
ou
d’en croire leurs yeux quand ils le voient, c’est le dogme inculqué d
449
rrespondent à celles des aires d’influence de son
ou
de ses agglomérations principales. Si on exagère leur taille, les rég
450
par exemple de l’autonomie de vol d’un appareil,
ou
de l’autonomie de décision d’un échelon administratif. Préférons, dan
451
allégeances soit d’une personne, soit d’un groupe
ou
d’une région. Au lieu que l’État-nation voulait tout faire coïncider
452
iciles multiples, associations et clubs lointains
ou
proches. Mais ceci, qui est très nouveau et presque révolutionnaire p
453
aux projets de quelques non conformistes libéraux
ou
socialistes, et à l’action de quelques militants fédéralistes, fortem
454
entend par espérance l’attente fervente mais plus
ou
moins passive de quelque chose qui ne peut manquer de se produire du
455
e peut manquer de se produire du fait des autres,
ou
de la providence, ou du « mouvement de l’Histoire », alors oui, nous
456
produire du fait des autres, ou de la providence,
ou
du « mouvement de l’Histoire », alors oui, nous en sommes pour nos fr
457
es, eh bien, nous les avons enfin, ces réalités !
Ou
plutôt nous les voyons naître et nous allons nous employer à ménager,
458
qui l’utilise dans Révolution régionaliste parue
ou
printemps de 1967. Je ne serais pas étonné que d’autres fédéralistes
459
la contemplation de ce qui coule, résiste, brûle
ou
s’évapore, c’est-à-dire des quatre éléments de la nature primordiale,
460
sprit et l’informant. Méditation sereine, lyrique
ou
ombrageuse, sur le flot et le rythme éternel de toutes choses, ou par
461
ur le flot et le rythme éternel de toutes choses,
ou
participation sensuelle aux paysages : par le regard ou par le bain,
462
ticipation sensuelle aux paysages : par le regard
ou
par le bain, Héraclite a déduit du fleuve ces sentences : Pour ceux
463
er devient, dans l’esprit d’Héraclite, succession
ou
présence en conflit des contraires : naissance de la dialectique. Ce
464
et rivières de l’Europe sont pareils aux artères
ou
aux nerfs dans un corps, aux racines des grands arbres enserrant la t
465
lwil et d’autres plus petits la rejoignant isolés
ou
par paires. V Ainsi de sa source, à quelques kilomètres de cell
466
impérialiste, étendant ses pouvoirs par la force
ou
l’astuce de l’Oberland, où le Hasli résiste, jusqu’au Jura, où l’Ajoi
467
que des régimes patriciens du xviiie . L’Argovie,
ou
« pays de l’Aar », vient ensuite, en aval dans l’histoire comme sur l
468
: à cause de cela, mieux que toute autre — Rhône
ou
Rhin, Danube ou Adige —, elle me paraît illustrative d’une authentici
469
la, mieux que toute autre — Rhône ou Rhin, Danube
ou
Adige —, elle me paraît illustrative d’une authenticité européenne.
470
une autre aventure. Qu’on le veuille et le sache
ou
non, c’est un itinéraire spirituel que le hasard propose et dont les
471
: « Le xxe siècle ouvrira l’ère des fédérations,
ou
l’humanité recommencera un purgatoire de mille ans. » Dans quelle voi
472
lle des fédérations et de l’harmonie des peuples,
ou
celle d’une renaissance des particularismes nationaux ? Je répondrai
473
t le Marché commun, puis leurs contreparties plus
ou
moins réussies dans l’empire communiste (Comecon), dans le monde arab
474
sse de nations en instance de divorce avec l’OTAN
ou
avec le Pacte de Varsovie, ou de nations au sens ancien du mot, régio
475
divorce avec l’OTAN ou avec le Pacte de Varsovie,
ou
de nations au sens ancien du mot, régions ou ethnies en révolte plus
476
vie, ou de nations au sens ancien du mot, régions
ou
ethnies en révolte plus ou moins ouverte contre le contrat étatique (
477
ancien du mot, régions ou ethnies en révolte plus
ou
moins ouverte contre le contrat étatique (inégal à leurs yeux) que ja
478
contrat étatique (inégal à leurs yeux) que jadis
ou
naguère leur imposa l’élément formateur ou hégémonique de chacun de n
479
jadis ou naguère leur imposa l’élément formateur
ou
hégémonique de chacun de nos États unitaires. Renaissance donc des mi
480
tonomie au nom de leur langue, de leurs coutumes,
ou
des nécessités économiques nouvelles, et qui enfièvrent tour à tour l
481
enfièvrent tour à tour la Bretagne, les Flandres
ou
le Pays basque. Convergences et diversification, exigence simultanée
482
administratif et policier — l’État. Un État plus
ou
moins nationalisé ou une nation étatisée, modèle : la France, bientôt
483
icier — l’État. Un État plus ou moins nationalisé
ou
une nation étatisée, modèle : la France, bientôt imitée par presque t
484
-ci se sentent exploitées par l’État, ses bureaux
ou
sa capitale et les accusent de colonialisme. Il est certain que la pr
485
lequel serait celui d’une autarcie presque totale
ou
d’une sorte d’isolation paranoïaque. En fait, les États-Unis, quoique
486
tant de l’opinion mondiale que celle-ci du dollar
ou
de la télévision. Une interdépendance universelle dans tous les ordre
487
ns l’aménagement de ses réseaux de relations plus
ou
moins contraignantes. Au surplus, je ne vois guère d’État-nation de t
488
lgique. En France, floraison de projets officiels
ou
révolutionnaires tendant à régionaliser l’Hexagone. Succès spectacula
489
cipation civique, apanage des petites communautés
ou
cités libres, comme Rousseau l’avait si bien vu ; ni aux conditions d
490
t par exemple de l’empire soviétique, du Nigéria,
ou
de la Confédération suisse. Car la double exigence antinomique de la
491
roit d’incriminer que sa trahison pure et simple,
ou
son usage mal compris, ou son blocage délibéré aux limites d’un État
492
rahison pure et simple, ou son usage mal compris,
ou
son blocage délibéré aux limites d’un État fédéral. Il ne s’agit pas
493
un concept dialectique, ambigu, et qui autorise —
ou
incite en tout cas — aux plus invraisemblables pataquès conceptuels.
494
et à la défense ombrageuse des autonomies locales
ou
régionales. C’est ainsi qu’un illustre homme d’État belge, et grand E
495
us, s’ils sont le fait d’Européens professionnels
ou
de gardiens jaloux des traditions helvètes, que sera-ce ailleurs ? Le
496
l est vraisemblable que cette union sera fédérale
ou
ne sera pas, on sent tous les dangers qu’entraînent en fait les malen
497
itique, et quel type d’homme elle entend préparer
ou
éduquer, constatons qu’elle traduit une forme de pensée, une structur
498
de l’antinomie fondamentale de l’Un et du Divers,
ou
encore de la permanence et du changement. Parallèlement se constituai
499
de l’homme comme individu distinct et de la cité
ou
auto-nomie (littéralement auto-réglage) comme cellule de base des lig
500
isolés, qu’il s’agisse de réalités métaphysiques
ou
physiques, esthétiques ou politiques. « Ce qui s’oppose coopère et de
501
réalités métaphysiques ou physiques, esthétiques
ou
politiques. « Ce qui s’oppose coopère et de la lutte des contraires p
502
e… » Abstraction faite de la foi que l’on accorde
ou
non à la substance de ces énoncés, je retiens que leurs formes et str
503
r le cercle et leurs applications à l’astronomie,
ou
par Hegel dans sa dialectique ternaire et ses applications au devenir
504
, aux esprits dialectiques, à Pascal, Kierkegaard
ou
Nietzsche, et aux doctrinaires politiques comme Rousseau, Tocqueville
505
que d’abord elle considère la nature d’une tâche
ou
d’une fonction particulière dont on aura reconnu la nécessité ou l’ag
506
on particulière dont on aura reconnu la nécessité
ou
l’agrément. Deuxième étape : elle évalue les dimensions optimales de
507
te (communale, régionale, nationale, continentale
ou
mondiale, selon les cas), il ne reste qu’à désigner le niveau de comp
508
nes régions, tous les hommes de quelques régions,
ou
d’une seule. Je conviendrai que le nombre des combinaisons auxquelles
509
ensembles conçus pour rapporter, non pour servir
ou
plaire, ont produit une situation de crise dont l’acuité se mesure no
510
et d’une place remplissant la fonction de l’agora
ou
du forum dans la cité antique, place délimitée par tous les bâtiments
511
sant à souhaiter, comme module, de petits groupes
ou
unités de base de douze à quinze étudiants autour d’un enseignant (c’
512
rd, municipale. C’est au niveau de la vie civique
ou
politique — c’est le même mot, selon l’étymologie — que nous allons e
513
es affaires étrangères et la politique économique
ou
certaines recherches scientifiques) sans léser les droits essentiels
514
’est pas le vote d’une constitution, de type plus
ou
moins fédéral, qui peut résoudre une fois pour toutes ce conflit perm
515
les petites unités de base de manière à maintenir
ou
renforcer les possibilités de participation civiques, intellectuelles
516
e régions à métropole destinées à devenir, à plus
ou
moins long terme, les unités de base de la future fédération continen
517
perçoit alors que le fédéralisme politique (intra
ou
interétatique), seul pris en considération par les auteurs classiques
518
e est autre chose qu’une simple recette juridique
ou
politique : il est un des grands types d’aménagement du rapport polit
519
, au même titre que le libéralisme, le socialisme
ou
la démocratie, d’alimenter la pensée des sociétés et de dicter aux ho
520
d’abord répondre à la question sur confédération
ou
fédération. Je crois que toute l’histoire prouve que les confédératio
521
temps en temps, sur de grandes options générales,
ou
sur un homme ou sur un député ; cela n’est pas réellement l’activité
522
sur de grandes options générales, ou sur un homme
ou
sur un député ; cela n’est pas réellement l’activité du civisme, c’es
523
’appliquer ce critère des dimensions — communales
ou
régionales — de l’unité de base de participation. Quant à savoir si l
524
lles, économiques, du sous-sol et de l’état civil
ou
de la langue qu’on parle, et qui aboutit par exemple à la division de
525
us-sol, d’après la langue qu’on parlait d’un côté
ou
de l’autre d’une frontière tracée à la surface. Ce genre d’absurdité
526
de l’expérience suisse. Il s’est agi, il y a cinq
ou
six ans, de décider de la priorité pour la construction des autoroute
527
, l’actualité pas davantage, et son absence n’ôte
ou
n’ajoute rien à la valeur d’une œuvre pour qui sait la comprendre. (P
528
touché. La plupart des « actuels » écrivent mal,
ou
sont plats. Mais la question de son « actualité » reste intéressante
529
ques », « héroïques », « brillants », « braves »,
ou
au moins « courageux » ; aux « offensives vigoureuses » succèdent les
530
l faut l’en croire, de hauts exemples de bravoure
ou
de cette grandeur d’âme qui fait la gloire des armes et justifie la g
531
ciers bien nés ? Louant leurs frères, leurs fils,
ou
leurs maris « glorieusement » blessés ou tués, il se range sans réser
532
rs fils, ou leurs maris « glorieusement » blessés
ou
tués, il se range sans réserve à leurs catégories. C’est le style qu’
533
e l’aisselle. Des centaines agonisent en silence,
ou
hurlent. La figure noire de mouches qui s’attachent à leurs plaies,
534
e note, que si ces pages pouvaient faire naître,
ou
développer et presser la question des secours à donner aux militaires
535
thode et d’organisation dont l’appui fut décisif,
ou
sans le général Dufour, qui accepta de présider le premier Comité. Re
536
e 1872 sur la question des francs-tireurs : Héros
ou
bandits ? Un code de la guerre serait une chose odieuse à l’époque d
537
Il faut donc condamner et supprimer la guerre,
ou
cesser de parler de la chrétienté. Nous voilà loin des clichés d’Un S
538
s engins de destruction ». Les ministres cyniques
ou
prudents qui croyaient diriger le « concert des nations » et contrôle
539
hètes du même temps, Jakob Burckhardt, Nietzsche,
ou
Georges Sorel, n’a rien pu contre le désastre où devaient s’abîmer ta
540
n outre plus de bien qu’aucun homme de son siècle
ou
du nôtre. 41. « La guerre est agréable pour ceux qui ne l’ont pas f
541
e est agréable pour ceux qui ne l’ont pas faite »
ou
mieux : « Pour les civils, la guerre est belle ! » 42. Sur la biogra
542
res — mais aussi dans diverses capitales d’Europe
ou
autres villes de congrès, et surtout dans les groupes de travail orga
543
t en effet, soit qu’il s’agît de sciences, d’arts
ou
d’éditions, vers les formes les plus neuves et les problèmes les plus
544
t toujours disponible pour une aventure éducative
ou
culturelle, ouvert à toute l’Europe et parfait citoyen. ae. Rougem
545
lus important que de savoir si l’on est de droite
ou
de gauche. Une telle discussion ne risque-t-elle pas de faire obstacl
546
rojets fondés sur lui. Objections mythologiques
ou
prospectives Vous allez contre le mouvement de l’Histoire, selon
547
e siècle, exigent des ensembles plus centralisés
ou
intégrés. L’État-nation demeurera longtemps encore le principal foyer
548
prospectives, formées par extrapolation du passé
ou
du présent, sont toutes à la merci d’une équation nouvelle, d’une act
549
tion du projet au succès : c’est l’acte créateur,
ou
révolution, procédant d’une vision claire et d’une volonté sincère de
550
exactes ? Faut-il qu’elles aient des superficies
ou
des populations à peu près égales ? La région de Paris, avec ses 9 ou
551
peu près égales ? La région de Paris, avec ses 9
ou
10 millions d’habitants, est plus petite que le Limousin, qui n’a que
552
ose étrange, c’est ce dernier groupe d’objections
ou
difficultés qui est la cause principale de l’ajournement des solution
553
ions régionalistes, c’est-à-dire de l’incertitude
ou
insécurité intellectuelle qui caractérise la plupart des projets d’Eu
554
pose de la vie et de la mort de ses membres, plus
ou
moins citoyens ou sujets, selon les régimes, mais toujours contribuab
555
de la mort de ses membres, plus ou moins citoyens
ou
sujets, selon les régimes, mais toujours contribuables. L’Église n’a
556
liste, mais de la dissociation inévitable, à plus
ou
moins brève échéance, des grands États-nations européens. (C’est un p
557
révolutionnaire, pour favoriser cette évolution,
ou
plutôt cette dévolution du centralisme de la capitale au centralisme
558
tué la force principale d’un chef, roi, dictateur
ou
État républicain. Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de nos jours, pa
559
et avant tout la réduction à la rassurante unité,
ou
au moins à l’uniformité ? C’est un problème d’éducation ou de recycla
560
ns à l’uniformité ? C’est un problème d’éducation
ou
de recyclage qui va nous prendre au moins douze ans, si nous commenço
561
apprendre : 1° à déterminer les éléments de base
ou
modules praticables en ce domaine (unité d’habitation, commune, régio
562
niveau municipal, régional, national, continental
ou
mondial) ; 3° à admettre une pluralité d’appartenance ou d’allégeance
563
ial) ; 3° à admettre une pluralité d’appartenance
ou
d’allégeances, conforme à la pluralité des activités humaines, aux di
564
mondiale (ce serait pareil si j’étais communiste,
ou
catholique, évidemment). Et je fais partie d’un très grand nombre de
565
, professionnelles, intellectuelles, spirituelles
ou
affectives, qui n’ont pas de frontières communes, et souvent pas de f
566
ce qui peut être défini, distribuer entre organes
ou
fonctionnaires différents tout ce qui aura été séparé et défini ; ne
567
d’un cabinet : Ce n’est pas seulement entre sept
ou
huit élus […] que doit être partagé le gouvernement d’un pays, c’est
568
ager. Seulement, Proudhon s’en tient à un partage
ou
répartition du pouvoir entre les échelons géographiques : commune, pr
569
titutions sociales et culturelles. 2° Les modules
ou
unités de base politiques et leurs structures ne sont pas, en princip
570
sont pas, en principe, superposables aux modules
ou
unités de base économiques (ou culturelles) et à leurs structures pro
571
sables aux modules ou unités de base économiques (
ou
culturelles) et à leurs structures propres : les uns et les autres se
572
et « francophonie »), mais si l’on passe à trois
ou
quatre ensembles, c’est difficile ; au-delà, irréalisable. Et pourtan
573
des trois nations dont la Regio est le carrefour
ou
l’intersection50. La résistance qu’opposent certains esprits à concev
574
osent certains esprits à concevoir cette liberté (
ou
variété) d’appartenance démontre une déficience ou un retard d’éducat
575
u variété) d’appartenance démontre une déficience
ou
un retard d’éducation démocratique. (« Ce qui n’est pas prescrit à to
576
s distincts, au terme de cette analyse, appellent
ou
non la coordination, sous quelles formes et dans quels domaines bien
577
omique, doit-il entretenir des visées politiques,
ou
laisser cela à des organes diversifiés fédérant des régions politique
578
anes diversifiés fédérant des régions politiques,
ou
ethniques, ou culturelles d’aires différentes ?51 Savoir quelles rel
579
és fédérant des régions politiques, ou ethniques,
ou
culturelles d’aires différentes ?51 Savoir quelles relations existen
580
fférentes ?51 Savoir quelles relations existent,
ou
sont souhaitables, entre l’économie et l’Université, ou entre les for
581
t souhaitables, entre l’économie et l’Université,
ou
entre les formules de participation civique et l’urbanisme : il serai
582
sifs, bien entendu, de liens économiques, sociaux
ou
culturels noués ailleurs. d) Voilà qui nous donnera, sans aucun dout
583
ançais, de l’île anglaise, de la botte italienne,
ou
de la peau de vache ibérique… 47. « Orientations vers une Europe f
584
ue de la femme qui n’a pas su « suivre » son mari
ou
l’inverse. Il y a enfin la remise en question quotidienne du mariage
585
ttérature romanesque sur le second mariage et peu
ou
point de témoignages publiés (enquêtes sociologiques, enquêtes psycho
586
des phrases comme « Je suis pleine de complexes »
ou
« Il me donne un complexe d’infériorité », les complexes sont des ens
587
t qui est (sans qu’on le sache) celui de la mère,
ou
du père. Ou au contraire, inhibition devant une femme aimée, parce qu
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ans qu’on le sache) celui de la mère, ou du père.
Ou
au contraire, inhibition devant une femme aimée, parce que l’inconsci
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onjoints, souvent accompagnée du désir (conscient
ou
non) de se libérer de sa famille, cas plus fréquent qu’on ne pense ch
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sépare : la morale, la société, le père, le mari
ou
simplement les circonstances réelles. L’ennemi n° 1 du mariage, c’
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ciales, familiales. La passion, on la rencontrait
ou
en tout cas on la cherchait ailleurs. Vouloir fonder le mariage sur l
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mariage sur la passion est une exigence récente,
ou
plutôt une aberration récente : c’est vouloir fonder une institution
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fficulté de la situation elle tient en une phrase
ou
un fait évident et qui sera ressenti plus ou moins douloureusement :
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rase ou un fait évident et qui sera ressenti plus
ou
moins douloureusement : ce n’est plus la première fois. Cette deuxièm
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s’il n’y a pas nostalgie de la passion chez l’un
ou
chez l’autre. Se dire : « La première fois j’ai souffert, cette fois-
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l’on choisit, non pas comme prétexte à s’exalter
ou
comme objet de contemplation, mais comme une existence incomparable e
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souvent l’image de la mère sans qu’il s’en doute,
ou
alors une certaine beauté qui est l’idéal standard de sa génération.
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ne pas le refouler comme un acte dont on a honte
ou
peur. Je suis pour le « mariage-maquette » Ceci appelle donc un
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atigue et de lassitude sera infiniment plus élevé
ou
plus éloigné dans la « longue marche » qu’est le vrai mariage. Pour a
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e laissait pas prévoir autre chose que les quatre
ou
cinq échecs qui ont suivi. Donc le mariage-maquette donne une idée de
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premier mariage ? La confrontation de la passion
ou
plutôt, soyons réalistes, du désir de ressentir une passion, qui fait
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etterie morale et encore moins une « convenance »
ou
un « agent de répression », elle est la base indispensable d’une créa
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nt et les ouvrages que je suis en train d’écrire
ou
que j’ai déjà écrit sur le fédéralisme. Il n’y a jamais eu en moi deu
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sser de s’en sortir en supprimant l’une des deux,
ou
en les mélangeant, ou encore en les subordonnant l’une à l’autre. Il
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supprimant l’une des deux, ou en les mélangeant,
ou
encore en les subordonnant l’une à l’autre. Il faut, au contraire, œu
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er, n’implique pas qu’on s’inscrive dans un parti
ou
qu’on accepte la discipline de ce parti. C’est réaliser ce que l’on c
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ue ce soit d’un point de vue religieux, politique
ou
philosophique. La contestation On ne peut manquer d’être frappé
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uniquement les questions de rendement industriel,
ou
de rentabilité. Les jeunes sentent cela, sans les analyser toujours e
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dal, mais sans s’arrêter aux frontières du Québec
ou
même au niveau de la fédération canadienne. Il faut aller jusqu’au ni
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vous faudra séparer tout ce qui peut être séparé,
ou
comme disait Proudhon, « ne rien laisser dans l’indivision ». C’est l
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e communauté humaine ? Serait-ce vous insulter
ou
simplifier par trop que de dire que vous vous placez résolument du cô
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volution pas du tout comme le grand chambardement
ou
la violence ou verser du sang et tout ça, mais comme la substitution
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tout comme le grand chambardement ou la violence
ou
verser du sang et tout ça, mais comme la substitution d’un ordre nouv
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té ? Est-ce dans ce sens-là que vous êtes passé —
ou
peut-on dire que vous êtes passé — du personnalisme au fédéralisme ?
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vie publique. Une vise à la puissance collective
ou
d’un homme, l’autre vise à la liberté et à la libération maximales de
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est religieuse en ceci que vous dites que l’amour
ou
les modes d’expression de l’amour sont basés sur des choix essentiell
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herche d’un humanisme socialiste de type marxiste
ou
chrétien. À l’entendre approfondir la conclusion de sa conférence du
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choses actuelles n’est pas qu’un clin d’œil poli
ou
cajoleur à la jeunesse. Qu’il ne se gêne cependant pas de critiquer q