1 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme suisse (1963)
1 C’est que l’ensemble suisse n’a jamais été défini par autre chose que par un système d’alliances, embrassant de multiples u
2 suisse n’a jamais été défini par autre chose que par un système d’alliances, embrassant de multiples unités locales — vall
3 e était-elle entendue de manière assez différente par les Alémaniques et les Romands. Pour les premiers, fédération veut di
4 des formes politiques les plus communes employées par les sauvages. » Chateaubriand, Amérique, Gouvernement. Pendant la rév
5 les résoudre, à les neutraliser ou à les effacer par les moyens de la logique ou de la force, car il a pour passion maître
6 risme refermé sur lui-même. Le fédéralisme refuse par principe et par définition l’uniformité imposée par un centre, qu’il
7 r principe et par définition l’uniformité imposée par un centre, qu’il s’agisse d’une capitale ou d’un parti, d’un pouvoir
8 Voulant donc le contraire de l’uniformité imposée par un centre, mais aussi le contraire des particularismes clos, le fédér
9 d’autre que leur manière de vivre locale, définie par la majorité locale, traitent tout le reste d’étranger, donc d’impur,
10 r, et par suite, refusent de coopérer, de se lier par traités avec leurs voisins, de s’ouvrir aux échanges. Ce nationalisme
11 la Suisse et l’Europe, représentée pour l’instant par le Marché commun. D’une part, on affirme une souveraineté globale, qu
12 à l’ensemble de laquelle elle ne fut imposée que par un décret de François Ier, en 1543. On parle encore dans la France d’
13 huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux réalités linguistiques pour les amener à coïncider
14 riques, qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un pouvoir central, comme ce fut le cas des provinces françaises. 3°
15 que la Suisse et les autres beaucoup plus vastes. Par ses allégeances civiques, économiques et sociales, il se rattache à s
16 à sa commune, à son canton, à la Confédération ; par son allégeance religieuse, à la Réforme ou à l’Église catholique, qui
17 me ou à l’Église catholique, qui sont mondiales ; par sa langue, au domaine français, et par sa culture, aux sources variée
18 ondiales ; par sa langue, au domaine français, et par sa culture, aux sources variées de l’Europe antique, médiévale et mod
19 us l’apprendre : il donne le nombre de prix Nobel par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1960. Voici un extrait du ta
20 ’apport de l’Europe au tiers-monde, tout enfiévré par les virus nationalistes que la culture du dernier siècle et notre cri
2 1963, Articles divers (1963-1969). Aspects fédéralistes dans les plans et projets d’union européenne du Moyen Âge à nos jours (1963)
21 n du Continent. Et cela commence, comme toujours, par des manifestes d’intellectuels, des écrits de visionnaires, des group
22 sont pas nombreux d’abord, ils ne sont pas suivis par la majorité de leurs collègues. Mais ce sont, notons-le, les plus ill
23 qui est celui d’une Europe autonome rendue forte par son union, de Gaulle lui-même. Les premières réalisations se limitent
24 , inéluctablement, à tous nos pays, ne fût-ce que par la seule existence du Marché commun. Telle est donc la question europ
25 onc la question européenne. Formulée tout d’abord par des intellectuels et des utopistes mal écoutés et peu suivis, ayant r
26 ois guère que trois, qui se distinguent nettement par le rôle qu’y joueraient nos États. On peut concevoir idéalement une E
27 n circonscriptions administratives moins inégales par l’étendue. Cette solution unitaire, jacobine ou napoléonienne, n’est
28 oléonienne, n’est en fait et comme telle défendue par personne, et n’offre pas un champ d’études utiles, car chacun voit qu
29 concevoir une Europe qui ne serait organisée que par un système d’alliances entre États souverains. C’est, de fait, la sol
30 ouverains. C’est, de fait, la solution préconisée par les tenants de « l’Europe des patries », belle expression hélas impro
31 ne serait pas limitée, en fait, et même en droit, par leurs alliances mêmes. Cette solution pose un certain nombre de probl
32 les réalités économiques déjà créées ou modifiées par le Marché commun. D’autre part, elle se fonde sur une certaine idée d
33 tituée pendant la période absolutiste, et reprise par le xixe siècle des nationalismes. Il faudrait voir, d’une part, dans
34 ais l’objet de pareilles études risquerait d’être par trop transitoire, trop lié à une actualité mouvante, susceptible de d
35 cantons suisses, dont l’autonomie se voit assurée par la force même de leur union. La fédération garantirait leur souverain
36 de l’intégration déjà réalisée au plan économique par le Marché commun ? Voilà qui paraît difficile. En effet, le traité de
37 atique, pour reprendre les distinctions proposées par Georges Scelle ? On ne sait. Et cela dépendra de la prédominance fina
38 êts particuliers, avons tous les trois été amenés par nos précédents travaux à étudier certains aspects du problème fédéral
39 ique qui ne se comprend et ne s’explique bien que par son fonctionnement dans les domaines les plus divers. C’est ainsi que
40 ordera le problème de la manière la plus concrète par une comparaison des marchés avant et après l’entrée en action des pre
41 entions. Il pourrait sembler logique de commencer par définir le fédéralisme avant d’en étudier les exemples, soit dans l’e
42 des formes politiques les plus communes employées par les sauvages. » Chateaubriand, Amérique, Gouvernement. Pendant la rév
43 omme les cantons suisses… Cette calomnie propagée par les montagnards excita le peuple de Paris contre les girondins… Les
44 ivent être cités d’emblée. Les 85 articles écrits par Jay, Hamilton et Madison pour défendre la Constitution fédérale améri
45 t qui aboutit au congrès de Montreux (1947) suivi par le Congrès de l’Europe, à La Haye, en 1948, d’où sont issues les prem
46 deux tomes d’Études sur le fédéralisme, composés par une trentaine de professeurs américains sous la direction de Robert B
47 rre mondiale — c’est le Fédéralisme contemporain, par Henri Brugmans et Pierre Duclos — le second de ces auteurs écrit ceci
48 étés. Ainsi donc, entre le fédéralisme considéré par l’esprit jacobin comme trahison de l’unité nationale sacro-sainte, le
49 ’association d’États, et le fédéralisme considéré par la nouvelle école que décrit Pierre Duclos comme un des grands styles
50 ration, et, plus tard, fédéralisme, terme inventé par Rousseau, prétend-il, à l’occasion de sa critique des utopies de l’ab
51 n’a été connu qu’au moment où la chose était niée par un puissant parti, les jacobins, tandis qu’elle se réalisait enfin, m
52 n d’un régime d’union fédérale européenne adressé par Briand à la Société des Nations en 1930, la galerie des auteurs de pl
53 1963. 11. Cité dans Le Fédéralisme contemporain, par H. Brugmans et Pierre Duclos, Sijthoff, Leyden, 1963. 12. Comme l’on
54 Genève, 1963, p. 61-72. k. L’auteur est présenté par cette note : « Denis de Rougemont : né en 1906 à Neuchâtel. Études de
3 1963, Articles divers (1963-1969). Apport à la civilisation occidentale (janvier 1963)
55 ays voisins, et qui serait comparable à la Suisse par l’étendue et la population. (On excepte, bien entendu, Londres et Par
56 ins lâche de petits États souverains, très variés par la forme politique, l’économie, la confession, la langue. Elle dépend
57 outes nos gloires sont européennes, non seulement par leur rayonnement (comme le furent celle d’un Racine, d’un Newton, d’u
58 n, et d’elle seule ont nourri leur carrière) mais par leur biographie, leurs horizons, leurs allégeances spirituelles, par
59 , leurs horizons, leurs allégeances spirituelles, par les lieux où ils agirent de leur vivant, et par les influences subies
60 , par les lieux où ils agirent de leur vivant, et par les influences subies ou exercées. Pays de gens moyens, oui, disait
61 re occidentale, car celle-ci a toujours été faite par des foyers locaux, et non par des nations ; par des écoles fermées pu
62 toujours été faite par des foyers locaux, et non par des nations ; par des écoles fermées puis internationales ; par des s
63 e par des foyers locaux, et non par des nations ; par des écoles fermées puis internationales ; par des styles qui ne conna
64 s ; par des écoles fermées puis internationales ; par des styles qui ne connaissaient ni péages ni frontières politiques ;
65 aissaient ni péages ni frontières politiques ; et par des traditions communes à tous nos peuples, la grecque, la romaine, l
66 la Suisse — compartimentée à l’extrême, mais liée par tout un réseau d’échanges spirituels avec ses grands voisins — consti
67 que s’allume un nouveau foyer : Bachofen inaugure par son Matriarcat une conception sociologique de l’ethnographie, Jacob B
68 sociologique de l’ethnographie, Jacob Burckhardt par ses ouvrages sur la Renaissance et ses Weltgeschichtliche Betrachtung
69 me mondial, dessinerait un profil caractéristique par ses dépressions autant que par ses sommets. Dépressions : la musique,
70 il caractéristique par ses dépressions autant que par ses sommets. Dépressions : la musique, la poésie et la métaphysique.
71 nne du xviiie siècle, et qu’elle s’est conformée par anticipation à cette règle devenue évidente à partir du xixe siècle 
72 ans français, anglais ou russes des mêmes époques par la gravité du propos, le dédain pour l’invention romanesque ou les si
73 moyenne expriment surtout les conditions dictées par les dimensions restreintes du pays et des communautés diverses qui s’
74 pure bénéficie. Deux de ces bureaux sont dirigés par des prix Nobel. Soulignons, à ce propos, que la Suisse, avec 11 prix
75 utôt d’un certain matérialisme philistin favorisé par les succès de la technique. Et le doublement prévu de la population,
4 1963, Articles divers (1963-1969). Le fédéralisme et notre temps (mars 1963)
76 les résoudre, à les neutraliser ou à les effacer par les moyens de la logique ou de la force, car il a pour passion maître
77 risme refermé sur lui-même. Le fédéralisme refuse par principe et par définition l’uniformité imposée par un centre, qu’il
78 r principe et par définition l’uniformité imposée par un centre, qu’il s’agisse d’une capitale, d’un État, d’un parti, d’un
79 Voulant donc le contraire de l’uniformité imposée par un centre, mais aussi le contraire des particularismes clos, le fédér
80 d’autre que leur manière de vivre locale, définie par la majorité locale, traitent tout le reste d’étranger, donc d’impur,
81 r, et par suite, refusent de coopérer, de se lier par traités avec leurs voisins, de s’ouvrir aux échanges. Ce nationalisme
82 la Suisse et l’Europe, représentée pour l’instant par le Marché commun. D’une part, on affirme une souveraineté globale, qu
83 à l’ensemble de laquelle elle ne fut imposée que par un décret de François Ier, en 1543. On parle encore dans la France d’
84 huit nations différentes. Il faut donc commencer par faire violence aux réalités linguistiques pour les amener à coïncider
85 riques, qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un pouvoir central, comme ce fut le cas des provinces françaises ; 3°
86 ’apport de l’Europe au tiers-monde, tout enfiévré par les virus nationalistes que la culture du dernier siècle et notre cri
87 es choses raisonnables, mais la culture est faite par des passions individuelles et par de petits groupes qui ne craignent
88 lture est faite par des passions individuelles et par de petits groupes qui ne craignent pas de passer pour extravagants ou
5 1963, Articles divers (1963-1969). À propos de la culture européenne (avril 1963)
89 formation, Nice, avril 1963, p. 20. e. Introduit par la note suivante : « À la suite de l’article : “Y a-t-il une culture
6 1963, Articles divers (1963-1969). Orientations vers une Europe fédérale (10 mai 1963)
90 ut, sans quelque utopie directrice, imaginée, vue par l’esprit, et comme saisie d’avance par sa passion maîtresse. Or, parm
91 ginée, vue par l’esprit, et comme saisie d’avance par sa passion maîtresse. Or, parmi les passions fondamentales les mieux
92 e mais aussi l’idée primitive des soviets (conçue par Lénine lorsqu’il était en Suisse), l’anarchisme à la Bakounine et les
93 straite, en termes d’organisation sans défaut, et par le souci d’éliminer l’imprévu, l’improvisation, l’excès de « jeu » da
94 pour mieux la vouloir) une Europe qui serait unie par des liens proprement fédéraux. Cette Europe fédérale ne serait donc :
95 unifiée autour d’un centre, — ni simplement liée par l’alliance temporaire d’une vingtaine d’États absolument souverains,
96 omies régionales, elles-mêmes fortement garanties par un pacte perpétuel, librement consenti. Cette ambition évoque la quad
97 n’est qu’un soldat politique, totalement absorbé par le service de la communauté. Car alors nous serions de l’autre côté d
98 e régimes politiques, et sont en retour favorisés par eux. À l’homme considéré comme pur individu, libre mais non engagé, c
99 t à toute idée d’hégémonie organisatrice, exercée par l’une des nations composantes. La croyance populaire — et d’ailleurs
100 s. La croyance populaire — et d’ailleurs partagée par certains hommes d’États européens — selon laquelle une fédération ne
101  fédérateur » (potentat ou État), n’est confirmée par rien dans notre histoire, et tout la réfute en pratique. Si un despot
102 tre à l’envi ce processus de création fédéraliste par négation de toute hégémonie. Chaque fois qu’un des cantons plus rich
103 ée qu’on ne peut pas atteindre une fin fédérative par des moyens impérialistes. Ceux-ci ne peuvent conduire qu’à l’unificat
104 ode d’élection du Conseil des États (deux députés par canton), mais surtout, et d’une manière beaucoup plus efficace, dans
105 fédéralisme repose sur l’amour de la complexité, par contraste avec le simplisme brutal qui caractérise l’esprit totalitai
106 consistent simplement à supprimer les diversités, par incapacité de les composer en un tout organique et vivant. Sixième p
107 ipe. Une fédération se forme de proche en proche, par le moyen des personnes et des groupes, et non point à partir d’un cen
108 des groupes, et non point à partir d’un centre ou par le moyen des gouvernements. Nous voyons la fédération européenne se c
109 ’Europe à La Haye en 1948, et ses suites) et qui, par le détour de l’opinion publique et de groupes de pression économiques
110 ssible ou praticable. Les USA ne sont pas dirigés par une assemblée de gouverneurs des cinquante États, ni la Suisse par le
111 de gouverneurs des cinquante États, ni la Suisse par les délégués des vingt-deux cantons. Ce serait impraticable. Ces deux
112 es, au-dessus de leurs États, et en dehors d’eux, par un exécutif et un législatif issus des peuples et des groupes de tout
113 ous pressant à l’Est et nous minant à l’intérieur par les partis qu’ils commandaient chez nous, n’ont réussi à provoquer la
114 s politiques, économiques et culturelles ménagées par l’union virtuelle, ont réussi à provoquer la formation d’institutions
115 spond assez bien aux formes de pensée introduites par la science relativiste.3 La pensée fédéraliste ne projette pas devan
116 es qu’il faudrait réaliser en quatre ou cinq ans, par la réduction impitoyable des réalités vivantes et gênantes. Elle cher
117 me sont compris de deux manières très différentes par les Suisses alémaniques et par les Suisses romands. En allemand, conf
118 s très différentes par les Suisses alémaniques et par les Suisses romands. En allemand, confédération se dit Bund, qui sign
119 mutuel. Ce dernier point est parfaitement exprimé par la devise paradoxale ou « dialectique » dans sa forme : « Un pour tou
120 ralisation des différences, d’un compromis conclu par gain de paix, quelque part à mi-chemin entre les buts visés, qui sont
121 ion trop faible mais bientôt accusée d’oppression par ses membres, et à des droits trop limités mais taxés d’abusifs par le
122 et à des droits trop limités mais taxés d’abusifs par le centre. La saine méthode fédéraliste consiste à distinguer dans to
123 l’organisation croissante des activités inventées par la personne et assimilées par la communauté. À chaque conquête nouve
124 activités inventées par la personne et assimilées par la communauté. À chaque conquête nouvelle effectuée, correspond une
125  ! Car il est clair que la machine a été inventée par les Européens pour les libérer du travail qui pouvait être fait par e
126 pour les libérer du travail qui pouvait être fait par elle ; et s’ils ne savent mettre à profit les libertés ainsi conquise
127 e, dans l’ère d’universelle interaction inaugurée par la technique occidentale. La nécessité d’une union de l’Europe n’étan
128 eux de l’Européen vivant en 1980 ? Tout d’abord, par un sentiment de grand espace ouvert. Euphorie pour les uns — les meil
129 ve ou de loisirs sont ainsi gagnées chaque année, par des millions d’Européens en déplacement professionnel ou en vacances.
130 horizon, leur projet d’existence n’est plus borné par les frontières rigides de leur nation, moyenne ou petite, mais s’ouvr
131 tranglement, dans les régions les plus favorisées par une mode, un climat, une production facile.) Chacun peut vendre ses p
132 iviques. Le droit à une patrie locale est garanti par la Constitution fédérale, et surveillé par la Cour fédérale de justic
133 aranti par la Constitution fédérale, et surveillé par la Cour fédérale de justice, dépositaire du Statut de la Personne. Po
134 membre qui s’établit sur le territoire administré par un autre État membre y bénéficie de tous les droits civiques et socia
135 itique de l’ensemble européen s’exprime désormais par des décisions fédérales, qui traduisent la conscience et la volonté d
136 l’Est). La souveraineté des membres est garantie par la Constitution fédérale, nonobstant la mise en commun de plusieurs d
137 crète. D’autre part, les mouvements fédéralistes, par un grand nombre de résolutions impératives mais dont personne ne semb
138 vingt-deux cantons souverains de la Suisse, unis par la présente alliance… forment dans leur ensemble la Confédération sui
139 s en tant que leur souveraineté n’est pas limitée par la Constitution fédérale, et comme tels, ils exercent tous les droits
140 rritoire, la souveraineté dans les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté et les droits du peuple…
141 liberté et les droits du peuple… (etc.) Ratifiés par la majorité du peuple et des cantons, ces articles ont résolu le prob
142 elle subsiste, elle se voit garantie et défendue par une constitution, par une armée, et par la volonté unanime des peuple
143 e voit garantie et défendue par une constitution, par une armée, et par la volonté unanime des peuples et des États confédé
144 défendue par une constitution, par une armée, et par la volonté unanime des peuples et des États confédérés. Ce qui est bi
145 deux États se sont vus brutalement mis en demeure par deux autres puissances de cesser les hostilités, qu’ils venaient d’en
146 e, n’est en rien garantie (ni d’ailleurs menacée) par leurs voisins et frères, mais seulement par l’une des puissances exté
147 acée) par leurs voisins et frères, mais seulement par l’une des puissances extérieures qui ont la souveraineté atomique. Ce
148 certaines au surplus, coupées de gré ou de force par une frontière « nationale », se sont trouvées amalgamées à des États
149 s, ou de « métropoles », qui ne sont plus définis par leur contour, mais par leur force de rayonnement. La mobilité des in
150 , qui ne sont plus définis par leur contour, mais par leur force de rayonnement. La mobilité des industries nouvelles, et
151 ’Europe entière, pour toutes les matières prévues par la Constitution fédérale. Plusieurs États conservent cependant, à l’
152 voyages, etc.) La défense de l’Europe est assurée par des forces armées aux ordres du pouvoir fédéral, qui ne peuvent entre
153 e les anciens empires coloniaux avaient été créés par les États nationalistes en compétition brutale, et que leur liquidati
154 e les plans d’aménagement du territoire entrepris par les États membres. Elle légifère sur les transports, les postes, les
155 tributions fédérales sont définies, à l’intérieur par l’ampleur des investissements requis, à l’extérieur par la nécessité
156 ampleur des investissements requis, à l’extérieur par la nécessité de représenter l’ensemble européen. À la politique des g
157 D’autre part, les problèmes fondamentaux soulevés par le contact des traditions différentes de l’Occident, de l’Afrique, de
158 n technique née en Europe mais rapidement adoptée par tous les pays du monde, ont montré la nécessité d’une politique commu
159 ans le domaine de la culture. Débattue et décidée par le Conseil des recherches et de l’enseignement (voir plus loin) cette
160 in) cette politique est représentée dans le monde par des Relations culturelles européennes, agissant concurremment avec le
161 les libertés personnelles et publiques reconnues par la Constitution fédérale. d) Attributions des États membres D’u
162 oirs législatifs, exécutifs et judiciaires prévus par leur constitution, dans la mesure où ces droits et devoirs ne sont pa
163 existent en Europe, ne saurait être gouverné que par un Collège où s’équilibrent les diversités en évolution permanente. L
164 s fédérales. Ses membres sont élus pour trois ans par l’Assemblée européenne et sont rééligibles. On ne peut choisir plus d
165 n membre dans le même pays. Son président est élu par l’Assemblée. Il porte le titre de président de la fédération d’Europe
166 ts, etc. Les projets des lois et arrêtés élaborés par ces commissions ministérielles, sont présentés par le Conseil fédéral
167 ar ces commissions ministérielles, sont présentés par le Conseil fédéral et soumis au vote de l’Assemblée (éventuellement a
168 pour violation des droits de la personne garantis par une Charte ou Statut de la personne, annexée à la Constitution ; des
169 ération, et d’autres causes qui lui sont soumises par accord des parties, quand le litige atteint le degré d’importance dét
170 le litige atteint le degré d’importance déterminé par la législation fédérale. f) Siège des autorités fédérales Les m
171 sons qui veulent que la fédération soit gouvernée par un Collège, et non par un seul homme, veulent que son centre ne soit
172 fédération soit gouvernée par un Collège, et non par un seul homme, veulent que son centre ne soit pas une capitale, mais
173 inent. Ces conditions idéales se trouvent réunies par la Suisse, d’ailleurs gardienne traditionnelle des valeurs et réalité
174 ouvelle vision scientifique et des moyens fournis par les techniques d’avant-garde, crée une conjoncture favorable à la pri
175 ime fédéraliste est au moins théoriquement adopté par les constitutions d’un nombre croissant d’États nouveaux, ou réorgani
176 que de certaines classes favorisées ou fabriquées par un parti (armes et procédés dont seul un Pouvoir fortement centralisé
177 er et à distribuer le pouvoir, afin de l’empêcher par tout un jeu de contrôles et de dispositifs de sécurité, de prendre un
178 praticables, qui se trouveront être fédéralistes par nécessité, sinon par choix délibéré des deux partis. 6. À « gauche »,
179 trouveront être fédéralistes par nécessité, sinon par choix délibéré des deux partis. 6. À « gauche », les traditions proud
180 es promesses d’une union de l’Europe sont admises par plus de 80 % des Européens, quoique d’une manière vague et généraleme
181 édérale, nous n’avons eu qu’à nous laisser guider par deux séries de déductions inévitables, et qui sont au surplus converg
182 ésente : nécessité d’une union économique amorcée par celle des Six ; pression du tiers-monde, qui exige l’aide de l’Europe
183 rit humain. Voir aussi La Révolution nécessaire par Aron et Dandieu (Paris, 1933) et la collection de la revue L’Ordre n
7 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
184  : c’est la « cortezia », l’amour courtois chanté par les troubadours. Ce sont eux qui ont apporté le langage nécessaire au
185 e ?) considère que l’âme, partie de l’homme créée par Dieu, est emprisonnée dans le corps, partie de l’homme créée par le d
186 mprisonnée dans le corps, partie de l’homme créée par le diable. D’où la nécessité de s’abstenir non pas de toutes relation
187 seuls dans la forêt, ils dorment pourtant séparés par une épée. Enfin, malgré son amour toujours aussi fort pour Iseut aux
188 auses de séparations sont aussi souvent inventées par Tristan qu’imposées par l’extérieur. Ce roman de Tristan dont le succ
189 t aussi souvent inventées par Tristan qu’imposées par l’extérieur. Ce roman de Tristan dont le succès prodigieux révèle not
190 lois sont encore les nôtres. Profanées et reniées par nos codes officiels, elles sont devenues d’autant plus contraignantes
191 le mythe dégradé, profané, ne se traduit plus que par l’envahissement du roman d’amour, du film sentimental et de la pièce
192 urée. Et notre culte de la beauté-standard imposé par le cinéma et la publicité n’arrange pas les choses. Périodiquement un
193 5 octobre 1963, p. 84-85, 151, 155. h. Introduit par cette note : « Tous les couples ont des histoires, même les couples h
8 1963, Articles divers (1963-1969). Une interview de Denis de Rougemont : l’écrivain nous parle des centres culturels internationaux (16 novembre 1963)
194 tre se trouve à Madras, au sud de l’Inde, présidé par le Maharajah de Mysore. Un Centre vient de se créer à Lagos, capitale
195 per les centres existants, ainsi que ceux à créer par la suite, en une fédération ayant pour siège Genève. Nous encourageon
196 1960, ce qui représente une moyenne d’un million par jour ! L’entretien a pris fin. Denis de Rougemont s’apprête à dédicac
197 s de ses livres, parmi lesquels un ouvrage publié par une édition « de poche » précisément. Nous vous laissons le soin de l
9 1964, Articles divers (1963-1969). L’idée européenne en Suisse (1964)
198 du xive au xvie siècle, dans le Saint-Empire et par lui. En effet, si les Waldstätten reçoivent les lettres d’immédiateté
199 les libertés de l’Europe ne seront rétablies que par cette union-là. C’est comme « citoyen de Genève » que Rousseau signe
200 l appelle de ses vœux ne serait nullement unifiée par un despote ou par une idéologie, elle devrait être en somme une Europ
201 œux ne serait nullement unifiée par un despote ou par une idéologie, elle devrait être en somme une Europe des cités (ou de
202 où elle ouvre des perspectives européennes, soit par son action personnelle à Coppet, où les meilleurs esprits de nos dive
203 s de nos diverses nations se lient d’amitié, soit par des livres comme De l’Allemagne, qui rétablissent la circulation inte
204 e général Garibaldi préside un Congrès de la paix par l’unité européenne, auquel Hugo envoie un message enflammé (Genève, 1
205 sans gloire14. » Pratiquement ignoré de nos jours par les fédéralistes européens, le projet très précis du juriste zurichoi
206 urich un an plus tôt. Cette idée aussitôt adoptée par les leaders de l’UEF conduit à la convocation du Congrès de l’Europe,
207 remière « chaire européenne » a été créée en 1957 par l’Université de Lausanne et un centre de recherches lui a été adjoint
208 squ’elle devenait réalité, mais elle nous prenait par surprise, et chaque démarche de nos gouvernants pour rejoindre l’hist
209 otre entrée à l’OECE fut accueillie avec méfiance par la presse moyenne de la Suisse allemande : elle relevait en effet des
210 onde objection que je citais : « Si cela se fait, par impossible, ce sera néfaste pour la Suisse » ? ⁂ Quatre groupes d’arg
211 se » ? ⁂ Quatre groupes d’arguments sont invoqués par les partisans de l’abstention. Arguments politiques. — La neutralité
212 les caractéristiques nationales et les remplacer par un sentiment européen », ainsi que le déclarait le 3 mai 1962 M. Homb
213 Marché commun, elle ne saurait justifier ce refus par des motifs juridiques et des prétextes tirés de la « démocratie direc
214 rés de la « démocratie directe », mais uniquement par des motifs politiques, qu’elle reste libre d’avancer18. Et ceci nous
215 nt pas avec le reste du monde (sans cesse invoqué par les abstentionnistes) qu’elle commerce le plus, mais avec les Six. Le
216 e ce pays ont changé avec les époques, et surtout par l’effet de la technique, laquelle n’a pas été créée que l’on sache pa
217 hnique, laquelle n’a pas été créée que l’on sache par le mouvement d’union européenne. De nos jours encore, à l’étranger, l
218 d des choses. Elle s’explique peut-être en partie par nos coutumes fédéralistes de tolérance calculée et d’empirisme, qui s
219 pointe à fond et qu’on ne se laisse pas entraîner par une verve logique ou polémique qui risquerait de paraître peu réalist
220 rquoi cette timidité ? L’histoire n’est pas faite par des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent d
221 r des gens qui défendent leur position, mais bien par ceux qui créent des positions nouvelles. Ce que l’Europe et le monde
10 1964, Articles divers (1963-1969). Les arts dans la vie en Suisse (1964)
222 la proportion des prix décernés pour les sciences par million d’habitants d’un pays, de 1901 à 1961 — et qui atteint le max
223 t de clocher, ni l’abandon à l’uniformité imposée par une mode étrangère. Cette condition de la culture en Suisse, cette né
11 1964, Articles divers (1963-1969). De la marche / De l’échec (1964)
224 sie dont il ne se départissait jamais accentuait, par contraste avec le ton bourru qu’on tient pour énergique dans les case
225 ument d’éducation de certaines énergies déprimées par l’époque, et pourtant nécessaires à l’homme complet. Quoi qu’il en so
226 nous faudrait franchir les Alpes pendant la nuit, par un col escarpé dans les rochers ; l’aube se lèverait sur le Valais, e
227 gage ainsi des forces ordinairement insoupçonnées par celui qui se bornait à de courtes visées. Elles étaient là, ces force
228 chaque détail des parois orangées qui s’élevaient par degrés autour de nous, modelait largement les croupes des alpages, et
229 en tête bien détaché du gros, ils se déplaçaient par à-coups, au pied d’une paroi de rochers couronnant un grand cirque d’
230 omme une houle, puis se mit tout entier à courir, par grands bonds et zigzags nerveux entre les blocs ; soudain s’arrêta po
231 ux. Notre colonne, cependant, elle aussi précédée par son chef veillant au rythme égal de la marche, poursuivait à travers
232 ée douce — et la marche plus silencieuse, rythmée par le sourd cliquetis des gamelles et des casques fixés aux ceinturons,
233 l’espace obscur, et qui n’était plus mesurée que par l’alourdissement des membres. Un vent froid descendait des Alpes, une
234 , nous approchions du village de la Lenk, signalé par quelques lumières. L’ordre vint de rectifier la tenue, de reformer un
235 nt de rectifier la tenue, de reformer une colonne par quatre, puis de se mettre au pas de manœuvre à l’entrée de la rue pri
236 lit. Après la collation d’étape posée devant nous par des servantes ensommeillées — il devait être plus de minuit — on nous
237 qu’au matin. Les énergies alertées dans mon corps par l’appel du but assigné, soudain privées d’issue, me consumaient. Moin
12 1964, Articles divers (1963-1969). Le sentier perdu (1964)
238 féminin, sans aucun doute possible. Ne fût-ce que par ces roses un peu gris que je me rappelle, qui s’exagèrent sans doute
239 ue. Et cette curieuse bipartition de mainte toile par un éclair irrégulier. Rien de gratuit, tout est lisible et composé, c
13 1965, Articles divers (1963-1969). La technique, facteur de paix (6 mars 1965)
240 cle — ait été la création de l’Europe seule — et, par la suite, de ses filiales américaine et russe — alors que ni l’Afriqu
241 mme le dira Kepler, bien plus, d’être transformés par l’homme spirituel et sauvés, ainsi que l’avait déjà dit saint Paul, d
242 ce des populations nordiques, d’ailleurs approuvé par les ordres monastiques : laborare est orare ; et enfin, la nécessité
243 survivre dans un petit coin du monde peu favorisé par les dons gratuits de la Nature, — j’entends notre péninsule occidenta
244 14-18 voit intervenir un élément nouveau, fourni par la technique : le moteur (auto, char, avion). Mais le point final de
245 mondiale, qui fut une guerre motorisée, est posé par la bombe d’Hiroshima, début d’une ère de fantastique accélération des
246 Et il est vrai que les armes nouvelles inventées par les techniciens n’ont guère fait que s’ajouter aux anciennes, curieus
247 l’excès même de la puissance des armes inventées par nos sciences ait tout d’un coup bloqué ce processus d’interaction con
248 ience sans fournir les moyens de nous en délivrer par une action concrète, réalisable. Tous nos surplus alimentaires et les
249 é la famine, beaucoup plus de technique assimilée par un effort éducatif et culturel peut seule permettre de la surmonter.
250 principes et les brevets étaient déposés dès 1939 par l’équipe Joliot-Curie, mais restaient ignorés par les gouvernements,
251 par l’équipe Joliot-Curie, mais restaient ignorés par les gouvernements, qui a déclenché la Deuxième Guerre mondiale, mais
252 mondiale, mais au contraire, c’est sa réalisation par Fermi et Oppenheimer qui a mis fin à cette guerre le 5 août 1945, à H
253 non pas traiter, le temps me manque, mais évoquer par trois exemples. Sur la question de savoir si la technique favorise ou
254 t, après cent-mille ans de progrès lents, marqués par la maîtrise du feu, l’invention de la roue, et la métallurgie, a subi
255 lexité, où la Nature n’était plus représentée que par des pans de ciel abstrait entre les parois des gratte-ciel, un coin d
256 instincts abâtardis ou quand il se laisse dominer par ses propres mécanismes psychologiques. La technique n’est pas davanta
257 t aujourd’hui abandonnée au profit d’explications par la magie ou les rites religieux. D’une manière générale, et plus près
258 le, bricoleur sans culture ni génie, était obsédé par l’idée de construire une « locomotive routière », comme il l’appelait
259 n indépendante n’en demeure pas moins exemplaire, par ses motifs réels, d’ordre psychologique, autant ou plus que par ses s
260 réels, d’ordre psychologique, autant ou plus que par ses succès ultérieurs. Aujourd’hui, l’on entend les belles âmes soupi
261 faciliter la vie, mais voilà que tout d’un coup, par une inexplicable malice des choses, dont nous ne serions pas du tout
262 soit de la liberté de notre action. Mais surtout, par ses progrès mêmes, par les moyens de puissance toujours plus formidab
263 otre action. Mais surtout, par ses progrès mêmes, par les moyens de puissance toujours plus formidables et, en même temps,
14 1965, Articles divers (1963-1969). La Suisse, maquette pour une Europe du bonheur (automne 1965)
264 x couleurs franches et gaies, les cartes postales par millions déferlent de la Suisse sur le monde, répandant une image trè
265 sincère du pays où l’art du tourisme fut inventé par les Anglais. Un pays que tout le monde croit connaître même sans y av
266 nies qui va de Paracelse à C. G. Jung, en passant par Euler, les Bernouilli, Rousseau, Burckhardt, F. de Saussure et Karl B
267 jamais que dans le mythe à une Europe fédérée qui par malheur n’existe encore que dans l’espoir. Entre les deux, où est la
268 ier secret des Suisses, c’est la coopération. Non par idéalisme ou par philanthropie, mais par intérêt bien compris. Et cel
269 isses, c’est la coopération. Non par idéalisme ou par philanthropie, mais par intérêt bien compris. Et cela se voit dès l’o
270 ion. Non par idéalisme ou par philanthropie, mais par intérêt bien compris. Et cela se voit dès l’origine. Loin d’être née
271 ontre un despote autrichien, la Suisse a commencé par une alliance conclue entre les chefs de trois « communes » ou « coopé
272 ranchise et collectivement les vallées traversées par la route du Gothard, que l’on venait d’ouvrir au xiii e siècle. C’éta
273 traité en due forme qui ne fut certes pas rédigé par des pâtres, puisqu’il était en beau latin — s’agrégèrent au cours des
274 ors les communautés réelles ne sont plus définies par leurs cordons douaniers, mais par le libre choix et le degré d’attach
275 t plus définies par leurs cordons douaniers, mais par le libre choix et le degré d’attachement réel de leurs membres. On n’
276 le. Prenez mon cas : Français de langue, Européen par la culture mais du canton de Neuchâtel par la naissance et la traditi
277 ropéen par la culture mais du canton de Neuchâtel par la naissance et la tradition familiale, fils de la Réforme qui est un
278 occidental au sens le plus large du terme, Suisse par le passeport et les obligations militaires, habitant au surplus près
279 nfondre, n’allez pas croire qu’elles soient unies par je ne sais quelle ferveur sentimentale — oh ! non. Personne n’a jamai
280 s, petits ou grands, bref, tout à fait semblables par leur variété même aux vingt-deux petits États suisses, je ne vois et
15 1966, Articles divers (1963-1969). Un libéral engagé (1966)
281 ctuels (écrivains, artistes et savants) à militer par un peu plus qu’une signature au bas d’un manifeste, Don Salvador se v
282 une injustice ! » Mais les grandes heures captées par la radio et plus tard la TV compteront moins, finalement, aux yeux du
283 e clôture du « Festival du xxe siècle » organisé par le Congrès pour la liberté de la culture, dont Salvador de Madariaga
284 l en a maîtrisé les périls et surmonté l’amertume par la création et l’action, il nous donne aujourd’hui le rare et haut ex
16 1967, Articles divers (1963-1969). Au-delà des nations (1967)
285 érale européenne. C’est Aristide Briand convaincu par Coudenhove, qui a lancé le projet dans son discours du 5 septembre de
286 ssentiellement politique, n’est pas encore abordé par les Six, et n’est même pas posé par les autres. En l’absence — à pein
287 encore abordé par les Six, et n’est même pas posé par les autres. En l’absence — à peine croyable — de tout projet de fédér
288 rains, feront l’objet de « relances » périodiques par des chefs de gouvernements décidés à poursuivre coûte que coûte la po
289 on de la Grande-Bretagne et de la France proposée par Churchill en juin 1940) autrement dit : ce n’est jamais qu’une conces
290 ni structure d’anarchie arbitrairement quadrillée par l’administration et la police, se détachent maintenant les régions, r
291 effacées, encore moins les départements découpés par Napoléon, ni les « Länder » allemands, trop grands, ni les cantons su
292 e, cette dernière n’étant d’ailleurs plus définie par une frontière marquée sur le terrain par des bornes et sur les cartes
293 définie par une frontière marquée sur le terrain par des bornes et sur les cartes par des pointillés méticuleux, mais au c
294 e sur le terrain par des bornes et sur les cartes par des pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnem
295 par des pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnement de ce qu’on appelle une « métropole », c’est-
296 de Jacob Burckhardt, ont tenté d’unifier l’Europe par la seule force militaire et policière de leur nation ou de leur parti
297 ué dans les esprits pendant plusieurs générations par les soins de l’école, de la presse, de l’armée, et de l’éloquence pol
298 ionale en général. Croyance réfutée, il est vrai, par un simple coup d’œil sur l’Histoire, lequel fait voir premièrement qu
299 es nécessaires d’union. Pourtant l’Europe se fait par mille réseaux d’ententes et de fusions industrielles, d’associations
300 ment devant le corps des fonctionnaires institués par Napoléon pour effacer jusqu’au souvenir des autonomies régionales, vo
17 1967, Articles divers (1963-1969). Le civisme européen : notes pour un « Petit Livre rouge » (été 1967)
301 ur fonctionner d’être prise en charge et comprise par la très grande majorité des citoyens. C’est pourquoi l’instruction pu
302 tie ne mérite son nom que dans la mesure où, soit par l’enseignement, soit par la famille, soit par d’autres moyens sociaux
303 dans la mesure où, soit par l’enseignement, soit par la famille, soit par d’autres moyens sociaux, partis, presse, mass mé
304 oit par l’enseignement, soit par la famille, soit par d’autres moyens sociaux, partis, presse, mass médias, elle réussit à
305 L’union de l’Europe ne se fera pas toute seule par un processus mécanique, ou parce qu’elle se trouverait coïncider avec
306 isie et voulue — exactement comme la démocratie — par une majorité de la population. Cette majorité sera suscitée et condui
307 ulation. Cette majorité sera suscitée et conduite par une minorité qui ne voudra pas forcer mais convaincre. C’est dire qu’
308 rne à décrire les institutions politiques prévues par la constitution. C’est à peine si l’on parle de leur fonctionnement.
309 lèmes réels — ceux qu’il ne s’agit pas de réciter par cœur mais de comprendre intimement. Il faut cesser de croire qu’éduc
310 e l’Europe dans l’histoire une unité caractérisée par sa diversité : Ou encore : — connaître nos problèmes communs, l’un de
311 t d’économie, de langues et de littérature prévue par le programme. Mais pour qu’il saisisse ces occasions et en tire le me
312  » mais il fera voir que l’Europe serait détruite par ce qui tue l’esprit critique, déprime le goût de la liberté, étouffe
313 , étouffe le cri de la justice, plus sûrement que par ceux qui attaquent notre culture démocratique au nom des idéaux qu’el
18 1968, Articles divers (1963-1969). L’Exode des cerveaux [débat] (1968)
314 devenu américain et l’autre italien. Vous voyez par ce petit exemple qu’une certaine balance des échanges intellectuels p
315 Comment notre culture s’est-elle faite ? D’abord par la conquête romaine, qui nous a apporté une civilisation dont nous n’
316 vilisation dont nous n’avions pas la moindre idée par nous-mêmes. Ensuite, par un exode de cerveaux irlandais : c’est Colom
317 ions pas la moindre idée par nous-mêmes. Ensuite, par un exode de cerveaux irlandais : c’est Colomban et Gall qui ont appor
318 le type de communauté qui lui correspond le mieux par ses moyens et par ses dimensions ? Voilà à peu près la formule d’anal
319 uté qui lui correspond le mieux par ses moyens et par ses dimensions ? Voilà à peu près la formule d’analyse que je propose
320 particulier, qui a déjà été évoqué tout à l’heure par M. Renold. C’est celui du CERN. Un chercheur suisse va travailler au
321 réparation de vos chercheurs atomiques, favorisez par tous les moyens la création d’une fédération européenne qui permettra
322 on à l’endroit d’où les gens s’en vont. Donc, pas par des barrages, pas d’une manière restrictive, négative ou coercitive,
323 attention : contestation n’est pas un mot inventé par Cohn-Bendit, ni même par Sartre. Contestation, c’est un terme qui est
324 n’est pas un mot inventé par Cohn-Bendit, ni même par Sartre. Contestation, c’est un terme qui est lié à l’Université depui
325 rbonne par exemple, c’était la méthode introduite par Abélard qui s’appelait le « sic et non », le oui et le non. La discus
326 emple. Ce n’est pas du tout que j’aie été racheté par l’État de Genève (n’est-ce pas M. Lalive ?) je n’ai pas été rapatrié.
327 viduels. C’est un effort beaucoup plus collectif, par team, c’est un effort qui est porté sur la préparation du terrain. D’
328 ais je refuse absolument de prendre une position, par principe optimiste — ou pessimiste d’ailleurs. Je crois que vous avez
19 1968, Articles divers (1963-1969). De l’État-nation aux régions fédérées (1968)
329 André Malraux quelques jours plus tard, interrogé par des jeunes gens à la radio, répond : Faire l’Europe est la seule cho
330 e société, la preuve incontestable en est fournie par les deux guerres mondiales, résultant du nationalisme et de l’État to
331 ltant du nationalisme et de l’État totalitaire, —  par le besoin d’union au-delà des nations, partout ressenti et déclaré, e
332 donné naissance au Marché commun notamment, enfin par l’existence d’un problème chaque année plus aigu, celui du sous-dével
333 hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l’école et croient savoir l’histoire s’imaginent qu’il y a toujours e
334 f celle que l’on peut contrôler — sera vite suivi par les rois d’Angleterre et d’Espagne, puis par les princes de l’Italie,
335 uivi par les rois d’Angleterre et d’Espagne, puis par les princes de l’Italie, de l’Europe de l’Est et du Nord, qui dès lor
336 xxe siècle. La confiscation de l’idéal national par l’appareil étatique, qui est l’œuvre de Napoléon, la nationalisation
337 es régir à partir d’un centre unique de décision, par le moyen de bureaux où se concentrent tous les pouvoirs administratif
338 ont été et sont des empires manqués, à commencer par celui de Napoléon, les seuls empires réussis de notre temps se trouve
339 le mondiale. Ils sont trop grands si l’on en juge par leur incapacité d’animer leurs régions, et d’offrir à leurs citoyens
340 ou moyenne force de frappe, pratiquement annulée par les barrages antimissiles des deux grands. Ils sont trop petits dans
341 nconsidérément multipliés sur tous les continents par le retrait des puissances naguère coloniales. Enfin, ils sont trop pe
342 e à formuler, mais presque impossible à appliquer par nos États-nations, dirait-on. En effet, l’existence des empires de l’
343 roprement impériale. C’est donc par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise que les États-nations sont im
344 . C’est donc par définition et par structure, non par méchanceté ou bêtise que les États-nations sont impropres à l’union.
345 on de la Grande-Bretagne et de la France proposée par Churchill en juin 1940), autrement dit : ce n’est jamais qu’une conce
346 i structure, d’anarchie arbitrairement quadrillée par l’administration et la police, se détachent maintenant les régions, r
347 effacées, encore moins les départements découpés par Napoléon, ni les « Länder » allemands, trop grands, ni les cantons su
348 ière n’étant d’ailleurs plus définie primairement par une frontière marquée sur le terrain à l’aide de bornes ou de réseaux
349 artes en pointillés méticuleux, mais au contraire par la force de rayonnement de ce qu’on appelle une « métropole », grande
350 la représentation du peuple français sera assurée par l’État fédéral français. Parmi les plus graves méfaits des bureaucrat
351 équences de l’exploitation abusive de la province par le centralisme parisien, on compte le sous-développement de plus en p
352 plusieurs auteurs, de l’exploitation des régions par l’État central. On s’est intéressé très spécialement aux régions péri
353 ent aux régions périphériques, les plus négligées par la capitale, et cela a conduit à envisager la possibilité révolutionn
354 ment devant le corps des fonctionnaires institués par Napoléon pour effacer jusqu’au souvenir des autonomies régionales, vo
355 ué dans les esprits pendant plusieurs générations par les soins de l’école, de la presse, et de l’éloquence politique, le d
356 qu’il annonce, ce remplacement des États-nations par la fédération, cela ne se fera point par le jeu spontané du fameux « 
357 -nations par la fédération, cela ne se fera point par le jeu spontané du fameux « mouvement de l’Histoire ». Il faudra que
358 remplacement s’opèrent dans les esprits d’abord, par la révolution la plus difficile à accomplir, celle des catégories de
359 inct, non seulement chargées d’histoire assimilée par l’inconscient, mais encore chargées d’une extrême affectivité, irrita
360 ntières, on parle d’ajustements variables définis par des aires d’influence ; là où l’on insistait sur la taille des domain
361 tir de l’ère néolithique, celle qui a été marquée par la fixation des tribus nomades sur des territoires cultivés, celle qu
362 nc été dominée pendant douze à quinze millénaires par les notions de terre sacrée, de bornes sacrées, d’attachement au sol,
363 ée, de bornes sacrées, d’attachement au sol, bref par les réalités et les valeurs de la paysannerie, — qui brusquement font
364 stabilité, statisme, fermes assises, délimitation par des cadres invariables, et c’est aussi un symbole de durée. La région
365 mbole de durée. La région au contraire se définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables, par la dens
366 contraire se définit par des dynamismes combinés, par leurs résultantes variables, par la densité des échanges et des trans
367 mismes combinés, par leurs résultantes variables, par la densité des échanges et des transports, toutes choses mobiles, ind
368 limites, mais en termes de rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations
369 e rayonnement, non plus par son indépendance mais par la nature et la structure de ses relations d’interdépendance. D’aille
370 l’avantage de rappeler le gouvernement des cités par elles-mêmes, et aussi, par sa sobriété, de ne pas réveiller les illus
371 gouvernement des cités par elles-mêmes, et aussi, par sa sobriété, de ne pas réveiller les illusions de l’absolutisme, les
372 un et l’efficacité de son action seront garanties par la possibilité de se rattacher et de donner son allégeance à des ense
373 donner son allégeance à des ensembles différents par la nature et par les dimensions, cité locale, idéologie nationale, cu
374 eance à des ensembles différents par la nature et par les dimensions, cité locale, idéologie nationale, culture continental
375 r en Suisse… Et à ce propos, je voudrais terminer par quelques remarques sur le rôle spécifique de la Suisse dans la révolu
376 s’est fait de grand dans notre monde, s’est fait par les petits ; de sublime, par les infimes ; et de divin par un bébé qu
377 re monde, s’est fait par les petits ; de sublime, par les infimes ; et de divin par un bébé qu’on ne savait trop comment dé
378 etits ; de sublime, par les infimes ; et de divin par un bébé qu’on ne savait trop comment déclarer… Les régions de demain
379 et les avantages des grandes dimensions procurés par cette fédération dont les États-nations se révèlent incapables. Accep
380 ire , Lausanne, 28 octobre 1967. 26. Propos cité par J.-J. Servan-Schreiber, L’Express, 30 octobre-5 novembre 1967. 27. C
381 de, 30 novembre 1967. 28. Cf. Le Défi américain, par J.-J. Servan-Schreiber, Paris, 1967. 29. « Quand il s’agit de nation
382 8 décembre 1961. 33. Voir la double page publiée par Le Monde, 30 novembre 1967, sur la métropole du Nord, à l’occasion de
20 1968, Articles divers (1963-1969). Vingt ans après La Haye : où en est l’Europe ? (mai 1968)
383 rait un Message aux Européens à faire approuver par acclamations » et formerait la conclusion du congrès. Ce succès était
384 actives dans les masses. Chaque meeting organisé par un de nos groupes affiliés devra se terminer par une collecte de sign
385 par un de nos groupes affiliés devra se terminer par une collecte de signatures (et peut-être de quelques sous donnés par
386 signatures (et peut-être de quelques sous donnés par chaque signataire, pour faire marcher la campagne)37. Discuté pendan
387 pour récolter les millions de signatures prévues par Retinger et devenir l’instrument d’une puissante campagne européenne.
388 ce de clôture du congrès, je fus appelé d’urgence par Duncan Sandys, que je trouvai flanqué de son beau-frère Randolph Chur
389 on Message à cause de la phrase sur la défense. Par chance, un journaliste, qui était en train de m’interviewer lorsque S
390 jourd’hui ? Nous imaginions une Europe constituée par les « forces vives » de tous nos peuples, c’est-à-dire par le peuple
391  forces vives » de tous nos peuples, c’est-à-dire par le peuple européen. Nous sous-estimions la force de persistance (iner
392 Et il faut redouter que les Communautés, bridées par les nations qui les composent, loin d’amorcer un processus quelconque
393 la situation européenne actuelle ? Si l’on entend par espérance l’attente fervente mais plus ou moins passive de quelque ch
21 1969, Articles divers (1963-1969). De l’Aar à l’Europe (1969)
394 quatre éléments de la nature primordiale, saisie par notre esprit et l’informant. Méditation sereine, lyrique ou ombrageus
395 choses, ou participation sensuelle aux paysages : par le regard ou par le bain, Héraclite a déduit du fleuve ces sentences 
396 ipation sensuelle aux paysages : par le regard ou par le bain, Héraclite a déduit du fleuve ces sentences : Pour ceux qui
397 Même et l’Autre vus ensemble, génialement assumés par la pensée des visionnaires de l’Ionie. Enfin les sentences d’Héraclit
398 de l’Europe, telle qu’on l’a quelquefois définie par ses vertus paradoxales d’innovation au sein de la tradition, et de ré
399 l’Afrique, les Amériques, sont fendues, blessées par des fleuves trop larges et trop longs pour l’usage de l’homme. Ils di
400 très nombreux bassins largement définis non point par des frontières mais bien par des courants venus d’ailleurs et allant
401 nt définis non point par des frontières mais bien par des courants venus d’ailleurs et allant ailleurs : c’est la circulati
402 au massif du Gothard, château d’eau de l’Europe. Par eux la terre des Suisses est liée sans relâche à l’océan du Nord, où
403 s deux moindres fleuves adriatiques, Adige et Pô, par le Tessin. Ces bassins prolongent la Suisse dans toute l’Europe germa
404 l et d’autres plus petits la rejoignant isolés ou par paires. V Ainsi de sa source, à quelques kilomètres de celle du
405 été carrément impérialiste, étendant ses pouvoirs par la force ou l’astuce de l’Oberland, où le Hasli résiste, jusqu’au Jur
406 aval dans l’histoire comme sur la carte : libérée par la Révolution, c’est elle qui va donner naissance à plusieurs des men
407 ne langue est parlée, écrite et chantée librement par une communauté d’hommes libres. Rien n’est authentiquement européen q
408 ès soi un r qui roule comme les pierres charriées par les torrents alpestres. Ainsi l’Aar est européenne. ah. Rougemont
22 1969, Articles divers (1963-1969). À la fontaine Castalie (1969)
409 plus bas, sur la mare scintillante du petit port, par instants j’ai cru voir le bateau, comme un trait. Passons le village,
410 d de la fente étroite et haute, doucement modelée par la source qui sourd des entrailles de la Terre, par mille veines de l
411 r la source qui sourd des entrailles de la Terre, par mille veines de la pierre, et suinte de la nuit des Temps. Jamais plu
412 nventé.) Des jeunes filles en cortège, conduites par un pope noir, sont venues se désaltérer au grand bassin. Le prêtre a
413 alestre, la tholos, et le temple deux fois frappé par des roches tombées du Parnasse : dans la lumière précise des hauteurs
23 1969, Articles divers (1963-1969). Pour une définition nouvelle du fédéralisme (1969)
414 entends le dépassement de l’État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’une part vers des fédérations continentales
415 ssement de l’État-nation à la fois par en haut et par en bas, d’une part vers des fédérations continentales et d’autre part
416 t de la confiscation d’une mystique — la nation — par un appareil administratif et policier — l’État. Un État plus ou moins
417 tion étatisée, modèle : la France, bientôt imitée par presque toute l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine de natio
418 e par presque toute l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine de nations nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par
419 nations nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’État-nation européen nous
420 e leurs régions : celles-ci se sentent exploitées par l’État, ses bureaux ou sa capitale et les accusent de colonialisme. I
421 terme, ne saurait être soutenue à la rigueur que par la Chine, l’URSS et surtout les USA, s’ils acceptaient toutefois d’en
422 centralisatrice et unitaire, secrètement obsédée par un rêve d’autarcie, et cette mise en question, voire en accusation, d
423 ccusation, de la formule stato-nationale élaborée par le xixe siècle, nous renvoient l’un comme l’autre à des formules de
424 ités religieuses et politiques qui sont opprimées par l’État central dont un parti unique s’est emparé ; au Nigéria, c’est
425 d’ailleurs), pour refuser de se laisser entraîner par des mouvements de convergence européenne et mondiale, même s’ils dise
426 des formes politiques les plus communes employées par les sauvages. Chateaubriand, Amérique, Gouvernement. » 2) « Pendant l
427 sauvages et qui semble n’avoir été préconisé que par des traîtres à la République… Il est vrai que mon Littré date de 1865
428 omité si l’on adoptait ma proposition. Je compris par la suite que ce haut fonctionnaire tenait le fédéralisme pour un syst
429 ’il est. À l’inverse, le fédéralisme est assimilé par beaucoup à une attitude de suspicion envers tout pouvoir central et à
430 ue le modèle trinitaire des conciles sera utilisé par Kepler dans ses spéculations sur le cercle et leurs applications à l’
431 e cercle et leurs applications à l’astronomie, ou par Hegel dans sa dialectique ternaire et ses applications au devenir his
432 tures sauvegarde leurs propriétés »ab sera repris par tous les penseurs occidentaux respectueux du réel et des conditions d
433 tion de l’homme analogue au modèle bipolaire posé par le concile de Chalcédoine. La personne humaine, notion déduite des do
434 et solidaire (selon le mot de Victor Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette vocation même dont l’exercice
435 tor Hugo repris par Camus), distingué du troupeau par cette vocation même dont l’exercice le relie à la communauté, cet hom
436 nce, quels seront les principes de méthode dictés par le souci fédéraliste de respect des diversités, des conditions contra
437 de ses infinies complexités enfin rendu possible par la technique moderne. Ce débat n’est pas d’aujourd’hui. Aux projets d
438 contrôles administratifs, Mirabeau répondait déjà par cette grande phrase : « Le but de la société n’est pas que l’administ
439 uation de crise dont l’acuité se mesure notamment par le chiffre élevé des suicides. L’homme des ensembles à bon marché, tr
440 ou du forum dans la cité antique, place délimitée par tous les bâtiments symboliques de la vie communautaire, églises, mair
441 écanique de l’explosion des effectifs. Multipliez par dix les dimensions d’un escalier, il devient impraticable. De même, l
442 de l’enseignement. Remède fédéraliste : commencer par réévaluer les dimensions d’une université digne du nom, ménageant des
443 tra ou interétatique), seul pris en considération par les auteurs classiques, n’était en réalité qu’un cas particulier d’un
444 andis que si vous avez de petites unités, données par la constitution, non seulement par les traditions, cela provoque le c
445 nités, données par la constitution, non seulement par les traditions, cela provoque le civisme en donnant la possibilité d’
446 ne vieille fédération. Les ordinateurs ont trouvé par quoi il fallait commencer. Le fédéralisme, c’est-à-dire le respect po
24 1969, Articles divers (1963-1969). Un souvenir de Solférino de Henry Dunant [préface] (1969)
447 élèbre avec la Tour et le cimetière de Solférino, par l’horrible tuerie dont ces localités furent les glorieux témoins et l
448 ables de blessés des trois armées. On les entasse par milliers dans les églises, le cloître et la caserne, les maisons et l
449 ers du visage. Un général a eu l’épaule fracassée par un boulet qui reste enclavé dans les muscles de l’aisselle. Des centa
450  ; plusieurs frémissent à la pensée d’être rongés par ces vers, qu’ils croient voir sortir de leur corps, et qui proviennen
451 blessés et d’organiser ces secours, bientôt suivi par un petit groupe formé de deux touristes anglais de passage, d’un viei
452 s fibres les plus sensibles de notre être. Hanté par les visions de l’enfer de Castiglione, il se décide à rassembler ses
453 donner des soins aux blessés, en temps de guerre, par des volontaires zélés, dévoués, et bien qualifiés pour une pareille œ
454 pereur et d’obtenir de lui la permission (refusée par les ministères) d’acheter des terres en Algérie pour la « Société ano
455 ger à cette grande lutte, j’eus le rare privilège par un concours de circonstances particulières, de pouvoir assister aux s
456 uccès d’une affaire, la richesse… On le manque, «  par la faute des circonstances », dit-on, et l’on est pris par quelque ch
457 ute des circonstances », dit-on, et l’on est pris par quelque chose qu’on ne cherchait pas, qui passionne bientôt plus que
458 1864, la Première Convention de Genève est signée par douze États qui, à leur tour, fondent des sociétés nationales de seco
459 ver au bout de son discours, il est trop affaibli par la faim. Quand ses chaussettes sont trouées, il teint à l’encre ses t
460 nante, portant sur la grande œuvre un jour fondée par lui un regard dénué de complaisance, lucide et sans espoir quant à l’
461 n’est dit non plus contre la guerre en soi (sinon par la violence des images réalistes de Castiglione, mais sans nul commen
462 ul commentaire même implicite). Dunant se limite, par une tactique que je ne saurais croire toute inconsciente, à « attirer
463 de la guerre, un succès indéniable a été remporté par la fondation de la Croix-Rouge. Mais vouloir « diminuer les horreurs
464 s temps, que ces horreurs sont fatales et voulues par les dieux ; c’est encore admettre la guerre. (Que serait une guerre s
465 où nous vivons, parce qu’il semblerait légitimer par trop un état de choses regardé aujourd’hui comme abominable. Déclara
466 ion universelle et obligatoire, la Presse nourrie par les agences d’État, le développement scientifico-technique mis au ser
467 ui-même, au milieu d’épouvantables désastres, que par une intervention divine ». (On sent que Dunant juge cette dernière fo
468 système stato-nationaliste lentement mis au point par le xixe siècle. Certes, Dunant, pas plus que tant d’autres prophètes
25 1969, Articles divers (1963-1969). Toujours disponible (1969)
469 et surtout dans les groupes de travail organisés par notre Centre européen de la culture. Selon Louis Armand, la règle d’o
470 ez grands succès commerciaux et même littéraires, par ceux des grands éditeurs d’Europe qui, dès le début, s’étaient montré
471 de les mesurer avec une certaine précision, pays par pays. Si bien que l’on peut affirmer que les guildes ont au moins tri
472 u moins triplé le nombre des Européens contaminés par le goût de la lecture et victimes de son accoutumance. La plupart de
26 1969, Articles divers (1963-1969). « Il faut donner aux gens le goût des belles choses » (15 février 1969)
473 on, 15 février 1969, p. 5. aj. Propos recueillis par Roger Anselme et introduits par le chapeau suivant : « Cinq-cent-soix
474 Propos recueillis par Roger Anselme et introduits par le chapeau suivant : « Cinq-cent-soixante-quinze logements en constru
27 1969, Articles divers (1963-1969). Les résistances mentales à l’Europe des régions (avril 1969)
475 stes, mais d’un ensemble de réflexes conditionnés par un siècle et demi d’éducation stato-nationaliste gratuite et obligato
476 gatoire : uniformisation et mise au pas des corps par la discipline militaire, des esprits par les manuels scolaires, des c
477 es corps par la discipline militaire, des esprits par les manuels scolaires, des curiosités par la presse à grand tirage et
478 esprits par les manuels scolaires, des curiosités par la presse à grand tirage et ses agences officieuses, des émotions par
479 d tirage et ses agences officieuses, des émotions par l’éloquence patriotique, enfin du sentiment religieux par le culte du
480 oquence patriotique, enfin du sentiment religieux par le culte du Soldat inconnu et la sacralisation des bornes-frontières.
481 ne réponse : Les hypothèses prospectives, formées par extrapolation du passé ou du présent, sont toutes à la merci d’une éq
482 ère de réalisation.) Résistances conditionnées par l’éducation stato-nationaliste Les nations sont immortelles (Fran
483 s d’une réfutation.) Résistances conditionnées par nos habitudes visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays)
484 des visuelles et les atlas scolaires (une couleur par pays) Comment allez-vous découper vos régions ? Quelles seront le
485 un siècle au moins. L’homme d’aujourd’hui, formé par les manuels, croit, sans la moindre discussion, une série de proposit
486 mes vivant à l’intérieur d’un territoire délimité par les hasards des guerres et les calculs des arpenteurs. — Tout ce qui
487 econde nature de l’homme alphabétisé, caractérisé par l’hypertrophie de la fonction visuelle et par l’identification du « v
488 isé par l’hypertrophie de la fonction visuelle et par l’identification du « voir » et du « comprendre » qui s’en suit. L’ho
489 e la « Galaxie Gutenberg » si génialement décrite par McLuhan ne peut vraiment comprendre que ce qu’il voit. L’expression «
490 mini-État centralisé, et d’une mini-nation régie par des bureaux concentrés dans une métropole régionale au lieu de l’être
491 civisme — ne serait pas nécessairement restaurée par la simple division d’un pays en vingt et une régions, par exemple, pl
492 nt qu’État-nation réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant dans tous les domaines clés : le poli
493 Or ce pouvoir paraît mieux assuré, de nos jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour une série d
494 ux assuré, de nos jours, par les petits États que par les ex-puissances — et cela pour une série de raisons (pas seulement
495 ment échapper aux réflexes unitaires conditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la p
496 nditionnés par cent ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et sal
497 ans d’école aux trois degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et saluts au drapeau, et p
498 degrés, par tous les atlas, par toute la presse, par tous les garde-à-vous et saluts au drapeau, et par deux guerres mondi
499 ar tous les garde-à-vous et saluts au drapeau, et par deux guerres mondiales des plus réussies (trente-huit-millions de mor
500 ns tout de suite. Il nous faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un problème donné (urbanisme, pa
501 nous faut apprendre à penser par problèmes et non par nations. Devant un problème donné (urbanisme, participation civique,
502 graphiques d’un territoire délimité au mètre près par les hasards de l’histoire, je crierais à la dictature totalitaire, c’
503 aujourd’hui concentrés en un seul lieu, accaparés par l’État national et qui le seront, demain, par l’État régional. IV.
504 rés par l’État national et qui le seront, demain, par l’État régional. IV. Vers une formule fédéraliste de l’État Dan
505 ecoupent différemment, sont parfois englobés l’un par l’autre. Il se peut que les régions politiques soient définies demain
506 ré, inutile de le dire. a) Il faudrait commencer par opérer les dissociations nécessaires des pouvoirs de nature étatique.
507 ain que le Marché commun ne cessera d’être menacé par les États-nations tant que ceux-ci n’auront pas renoncé au « totalita
28 1969, Articles divers (1963-1969). Le mariage est à réinventer (14 avril 1969)
508 Il y a la facilité de plus en plus grande offerte par la législation — dans tous les pays — aux gens qui veulent divorcer :
509 veulent divorcer : le nombre des foyers détruits par le divorce équivaut en 1968 au nombre des foyers détruits il y a cinq
510 u nombre des foyers détruits il y a cinquante ans par la mort de l’un des conjoints. Il y a la mobilité actuelle succédant
511 , est un autre piège. Notre mentalité, influencée par l’héritage littéraire occidental, surestime la passion et sous-estime
512 ls du xixe siècle. L’effet de révélation produit par l’œuvre de Freud, cette impression « qu’il expliquait tout », vient d
513 plicable » paraît plus forte qu’un amour justifié par de bonnes raisons. Or il faudrait toujours pouvoir analyser les motiv
514 aux fiançailles traditionnelles qui fortifiaient par des obstacles artificiels — défense de cohabiter, de faire l’amour, d
515 s et il manque tout le côté social — être reconnu par les autres comme un vrai couple, ce qui est un ciment — et surtout l’
516 29, 32, 34, 37, 39, 43-44. am. Propos recueillis par Claude Berthod et introduits par le chapeau suivant : « Denis de Roug
517 ropos recueillis par Claude Berthod et introduits par le chapeau suivant : « Denis de Rougemont, l’écrivain philosophe, l’a
29 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
518 lle du fédéralisme. Il l’a non seulement défendue par ses écrits, mais également par son action en tant que directeur du Ce
519 seulement défendue par ses écrits, mais également par son action en tant que directeur du Centre européen de la culture, qu
520 sponsable. C’est l’individu distingué de la masse par sa vocation, laquelle le remet en relation avec autrui, parce que la
521 appelle la personne, puisque celle-ci est définie par son acte. Ainsi se trouve fondée une certaine notion de la communauté
522 contestation On ne peut manquer d’être frappé par la vigueur, par la modernité surtout de ses prises de position qui ét
523 On ne peut manquer d’être frappé par la vigueur, par la modernité surtout de ses prises de position qui étaient formulées,
524 naliste ? M. de Rougemont n’hésite pas à répondre par l’affirmative : C’est, en effet, nous dit-il une contestation personn
525 discipline absolument sournoise qui se manifeste par la publicité, par la mode, par les feuilles d’impôt. Nous sommes pris
526 ment sournoise qui se manifeste par la publicité, par la mode, par les feuilles d’impôt. Nous sommes pris, de plus en plus,
527 e qui se manifeste par la publicité, par la mode, par les feuilles d’impôt. Nous sommes pris, de plus en plus, par des rése
528 illes d’impôt. Nous sommes pris, de plus en plus, par des réseaux de règles dont le fondement n’est absolument pas la diale
529 stoire. Maintenant, la preuve est faite, attestée par le sang, que la solution suisse et fédérale est seule capable de fond
530 de créer des autonomies au niveau de la commune, par la recréation de communauté de 5 à 20 mille habitants qu’on appelle,
531 27 septembre 1969, p. 11. ao. Propos recueillis par Jean-Pierre Tadros.
30 1969, Articles divers (1963-1969). La révolution des meilleurs (4 octobre 1969)
532 umaine ? Serait-ce vous insulter ou simplifier par trop que de dire que vous vous placez résolument du côté de la révolu
533 us êtes passé — du personnalisme au fédéralisme ? Par un cheminement absolument normal et logique — inévitable. La personne
534 fforts économiques qui étaient faits à Luxembourg par Jean Monnet, et des efforts politiques qui étaient faits par le Conse
535 nnet, et des efforts politiques qui étaient faits par le Conseil de l’Europe à Strasbourg. Il nous semblait à tous, d’aille
536 , évidemment, n’ont jamais d’argent. Enfin, j’ai, par des tours de force, réussi à créer ce Centre et à le maintenir. Qui d
537 -ce que… Non, pas du tout. Je suis très intéressé par la psychanalyse et il y a très longtemps que je m’en occupe et que je
538 à la précédente. Alors contre ça, il faut lutter par ce qu’on appelle en science la néguentropie. Et par la récréation de
539 r ce qu’on appelle en science la néguentropie. Et par la récréation de foyers d’inégalité de création, de dynamisme. Quel r
540 anité, n’est-ce pas ? L’humanité ne progresse que par les meilleurs, et ne dure que par les moyens. Il faut les deux, mais
541 e progresse que par les meilleurs, et ne dure que par les moyens. Il faut les deux, mais il ne faut pas donner tout l’avant
542 al, 4 octobre 1969, p. 31. aq. Propos recueillis par Jean-Paul Brousseau et introduits par la note suivante : « Parce qu’i
543 recueillis par Jean-Paul Brousseau et introduits par la note suivante : « Parce qu’il est né à Neuchâtel (Suisse) en 1906,