1
eut jamais de peinture suisse, au sens où l’on a
pu
parler d’une peinture vénitienne ou hollandaise ; ni de musique suiss
2
tré qui perd la face. Essayons d’expliquer ce qui
peut
l’être, en cette affaire où le sens concret du bien public a beaucoup
3
contradictions, d’oppositions et de tensions. On
peut
même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence d
4
qu’il s’agisse d’une capitale ou d’un parti, d’un
pouvoir
clérical ou politique. Il est donc le contraire absolu de tout régime
5
nt elle tire ses nourritures élémentaires ? Ce ne
peut
être que l’Europe entière. L’Europe est la seule et véritable unité c
6
ulturelle, organique et complète, à laquelle nous
pouvons
nous rattacher directement, nous qui n’avons pas eu la chance, ou le
7
dres nationaux. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? »
peut
donc dire la culture européenne à chacun des 24 États-nations qui ont
8
qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un
pouvoir
central, comme ce fut le cas des provinces françaises. 3° nous sommes
9
et de les composer. Et il est vrai que ce régime
peut
conduire moralement à la médiocrité dorée, politiquement au neutralis
10
rang la Suisse y tient-elle ? « L’indice Nobel »
peut
nous l’apprendre : il donne le nombre de prix Nobel par million d’hab
11
,03 À la question de savoir ce que les Suisses
peuvent
apporter de meilleur à la culture, je réponds donc sans hésiter que c
12
tôt de poursuivre et d’élargir partout où cela se
peut
, et donc aussi à Genève, des études européennes, c’est parce que la q
13
à 600 millions d’hommes. Dans un tel monde, quel
peut
être l’avenir des États de l’Europe, petits et moyens désormais — c’e
14
sure, non plus, de parler au nom de l’Europe. Qui
pourrait
assumer, dans ces conditions, les fonctions et les devoirs qui vont b
15
ou en cas d’agression contre un pays isolé ? Que
peut
encore signifier l’expression Europe, sinon un ensemble de pays qui v
16
ttement par le rôle qu’y joueraient nos États. On
peut
concevoir idéalement une Europe unitaire, unifiée sur le modèle élarg
17
disons même d’épouvantail. À l’autre extrême, on
peut
concevoir une Europe qui ne serait organisée que par un système d’all
18
solution pose un certain nombre de problèmes qui
pourraient
et devraient faire l’objet de recherches, dont je suggère seulement q
19
suggère seulement quelques têtes de chapitre. On
peut
se demander d’abord si cette solution apparemment de statu quo, répon
20
bles, à des droits et à des devoirs que les États
puissent
réellement exercer, comme faire la guerre ou la paix à leur guise, as
21
ait leur souveraineté — dans les domaines où elle
peut
et doit rester entière — tout en l’exerçant collectivement dans d’aut
22
ans d’autres domaines où, de toute façon, elle ne
peut
plus guère s’exercer individuellement. Convient-il de considérer comm
23
mais elle ne suggère pas les voies et moyens qui
pourraient
permettre d’opérer un jour ou l’autre ce passage de l’économique au p
24
de régime politique dont l’intégration économique
pourrait
être la préfigure, ou l’amorce. Ce régime serait-il interétatique, su
25
is qu’il semble urgent d’entreprendre là où on le
peut
, dans l’esprit du proverbe chinois qui dit : « Mieux vaut allumer une
26
nt permis déjà d’en pressentir les intentions. Il
pourrait
sembler logique de commencer par définir le fédéralisme avant d’en ét
27
n’est précisément pas un système logique que l’on
puisse
déduire dans l’abstrait à partir d’une définition simple et de quelqu
28
dération indifféremment, sans qu’aucun contenu ne
puisse
être saisi au passage ; certains d’entre eux ridiculisent carrément l
29
e a précédé de plusieurs siècles sa théorie (ceci
peut
être vérifié le plus exactement dans l’histoire suisse). Le mot n’a é
30
te densité si remarquable ? Et dans quelle mesure
peut
-on dire que cet apport des Suisses à la culture représente une contri
31
es autres qu’avec les grands ensembles européens,
peut
-on déceler des caractères communs et spécifiquement suisses dans cett
32
contradictions, d’oppositions et de tensions. On
peut
même dire qu’il est fait de contradictions, mais qu’à la différence d
33
gisse d’une capitale, d’un État, d’un parti, d’un
pouvoir
clérical, politique, ou économique. Il est donc le contraire absolu d
34
nt elle tire ses nourritures élémentaires ? Ce ne
peut
être que l’Europe entière. L’Europe est la seule et véritable unité c
35
ulturelle, organique et complète, à laquelle nous
pouvons
nous rattacher directement, nous qui n’avons pas eu la chance, ou le
36
dres nationaux. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? »
peut
donc dire la culture européenne à chacune des vingt-quatre nations qu
37
qui n’ont jamais été unifiés, uniformisés par un
pouvoir
central, comme ce fut le cas des provinces françaises ; 3° nous somme
38
la question de savoir ce que les Suisses romands
peuvent
apporter de meilleur à la culture, je réponds donc sans hésiter que c
39
es, mais « bien de chez nous », aux avantages que
pourrait
procurer une coopération sans réserve avec d’autres cantons ou pays.
40
ce sens du mécénat, nul comité de coordination ne
pourra
jamais remédier. Les comités ne peuvent faire, au mieux, que des chos
41
ination ne pourra jamais remédier. Les comités ne
peuvent
faire, au mieux, que des choses raisonnables, mais la culture est fai
42
s, et non pas à les interpréter d’une manière qui
pourrait
prêter à discussion, mais à les falsifier radicalement. Qu’il y ait u
43
issance ou la liberté ? L’union de l’Europe ne
pourra
se faire qu’en vertu d’une volonté, mais il n’est pas de volonté sans
44
Ein Volk, ein Reich, ein Führer », « Mon Parti au
pouvoir
et les autres en prison ». En proclamant que « le coup électrique de
45
rté. Et de même, l’initiative d’un animateur sans
pouvoir
contraignant n’est féconde que dans la mesure où elle éveille et libè
46
d’États absolument souverains, — mais dotée d’un
pouvoir
supérieur aux nations, fortement établi au bénéfice des autonomies ré
47
t donc la définition de l’homme sur laquelle nous
pouvons
tomber d’accord, ou pour mieux dire, sur laquelle nous sommes d’accor
48
ndividualistes nous rappelons donc que l’homme ne
peut
se réaliser intégralement sans se trouver engagé du même coup dans le
49
ue les dictateurs font leur ciment. Et nous avons
pu
voir, pendant la dernière guerre, que les résistances que rencontrent
50
re vivant est atteint. Cet équilibre dynamique ne
pouvant
d’ailleurs être maintenu qu’au prix d’une vigilance toujours alertée,
51
irecteurs ou réflexes quasi instinctifs, que l’on
peut
dégager après coup. On retiendra ici ceux qui paraissent les plus fac
52
européennes. Premier principe. Une fédération ne
peut
naître qu’au prix du renoncement formel et vigilant à toute idée d’hé
53
tats européens — selon laquelle une fédération ne
peut
être que l’œuvre d’un tout-puissant « fédérateur » (potentat ou État)
54
ntérêts particuliers, ou de leur idéologie, a cru
pouvoir
imposer sa primauté, les autres se sont ligués contre lui, l’ont obli
55
utiles. Ils nous confirment dans l’idée qu’on ne
peut
pas atteindre une fin fédérative par des moyens impérialistes. Ceux-c
56
dérative par des moyens impérialistes. Ceux-ci ne
peuvent
conduire qu’à l’unification forcée, caricature de l’union véritable.
57
véritable. Deuxième principe. Le fédéralisme ne
peut
naître que du renoncement à tout esprit de système idéologique ou tec
58
également pour l’impérialisme d’une idéologie. On
pourrait
définir l’attitude fédéraliste comme un refus constant et instinctif
59
Pour le fédéraliste, il va de soi qu’une minorité
puisse
compter pour autant, voire pour plus qu’une majorité dans certains ca
60
ux elle représente une qualité irremplaçable. (On
pourrait
aussi dire une fonction.) Aux États-Unis, le Sénat garantit l’individ
61
rraient soumis aux mêmes lois et coutumes, qui ne
pourrait
satisfaire aucun de ces groupes ; et qui les brimerait tous. L’attitu
62
paraît difficile d’espérer que les gouvernements
puissent
jamais réaliser une union viable. Leurs dirigeants ne sont pas qualif
63
êts de leur nation contre le reste du monde, mais
peut
être l’œuvre de groupes et de personnes qui ont pris l’initiative de
64
ne des communautés constituantes et pour qu’elles
puissent
exercer ensemble des fonctions qui dépassent les forces de chacune d’
65
compris qu’isolés ils tombaient, mais qu’unis ils
pouvaient
à la fois sauver leurs libertés locales et agir comme une seule natio
66
haque nation ou région contre les empiètements du
pouvoir
central. Une nouvelle gauche et une nouvelle droite, en somme. Et il
67
ration locale d’activités relevant en principe du
pouvoir
fédéral (régime fiscal, entretien des routes, par exemple) soit d’adm
68
u’il devient avantageux pour chacun de confier au
pouvoir
fédéral ; d’autre part, ce qu’il reste indispensable de laisser à la
69
hénomènes d’ampleur publique, il est normal qu’un
pouvoir
central prenne la charge de les organiser, rationaliser et simplifier
70
créations ou conquêtes. En dernière analyse, nous
pouvons
définir le fédéralisme comme l’application à la chose publique d’une
71
par les Européens pour les libérer du travail qui
pouvait
être fait par elle ; et s’ils ne savent mettre à profit les libertés
72
ccuse les mécanismes, ces objets, et les doue des
pouvoirs
de sujets qu’elle abdique… ⁂ IV. Passage des buts aux moyens Qu
73
Quels sont alors les buts que l’homme européen
peut
et doit projeter au plan de la politique et de l’organisation du cont
74
taires) de l’autonomie et de l’union. Sa solution
peut
apparaître d’une complexité sans espoir aux praticiens de la vie poli
75
Et l’on ne voit pas comment « l’art du possible »
pourrait
encore servir d’excuse à la paresse d’esprit d’une classe politicienn
76
r elle seule permettra d’éclairer les chemins qui
peuvent
y conduire. Nous allons essayer de la décrire à grands traits, en nou
77
t européen, délivré à leur lieu d’origine. Chacun
peut
s’établir où il le veut, sur tout le territoire de la fédération, soi
78
e mode, un climat, une production facile.) Chacun
peut
vendre ses produits partout, sans taxes, et acheter ce qui se fait pa
79
té définie où il a (ou prend) ses racines ; et il
peut
y exercer ses droits civiques. Le droit à une patrie locale est garan
80
ties ; l’État, ou la majorité dans une région, ne
peuvent
en aucun cas en priver les minorités.) D’autre part, face au reste du
81
e au reste du monde et dans le monde, nos peuples
peuvent
enfin faire entendre la Voix de l’Europe (comme le demandait Churchil
82
les plans de l’état-major européen, qui dépend du
pouvoir
fédéral. Moyens, ou institutions Les institutions européennes o
83
er une formule d’équilibre en mouvement entre les
pouvoirs
fédéraux et les États, entre le corps et les organes. Le problème le
84
sables, et il est tout à fait inconcevable qu’ils
puissent
agir sous le coup d’un enthousiasme collectif. « L’État est le plus f
85
inetés en grande partie inexistantes, et qu’on ne
pourrait
que renforcer temporairement en les obligeant à se défendre au nom sa
86
épendance d’un pays. Pour sortir de l’impasse, on
pourrait
recourir à un précédent historique qui me paraît tout à fait indiqué
87
ps qu’elle en délègue partiellement l’exercice au
pouvoir
fédéral. Voici les textes : Article premier. — Les peuples des vingt-
88
rcent tous les droits qui ne sont pas délégués au
pouvoir
fédéral. Article 5. — La Confédération garantit aux cantons leur ter
89
satisfaction générale depuis cent-quinze ans. On
peut
les qualifier soit d’habile compromis, soit d’échappatoire, selon qu’
90
, et sans l’appui de l’une aucun pays d’Europe ne
peut
se défendre contre l’autre. Aucun pays d’Europe n’est donc vraiment s
91
e ; mais il y a plus : aucun n’est autonome et ne
pourra
plus l’être tant que l’Europe entière ne le sera pas. Leur souveraine
92
ns précédent dans l’ère moderne. Voici comment on
peut
l’imaginer. En admettant que l’union fédérale étende à l’ensemble du
93
on La structure fédérale et la répartition des
pouvoirs
entre la fédération et ses membres sont l’expression directe des prin
94
tuations spéciales et locales. Les compétences du
pouvoir
fédéral s’exercent donc d’abord dans le domaine de la politique étran
95
étrangère, et de la défense. Aucun État membre ne
pouvant
plus conclure d’alliances séparées ni avec d’autres États membres ni
96
e est assurée par des forces armées aux ordres du
pouvoir
fédéral, qui ne peuvent entrer en action qu’en cas d’attaque contre l
97
rces armées aux ordres du pouvoir fédéral, qui ne
peuvent
entrer en action qu’en cas d’attaque contre la fédération ou l’un de
98
question se ramène à celle des alliances qu’elle
peut
être amenée à conclure avec d’autres États ou fédérations. Si elle ac
99
onstitution ainsi étendu à l’alliance ; mais elle
peut
être entraînée dans une guerre qu’un tiers parti ferait à l’allié, co
100
. Dans le domaine économique, les attributions du
pouvoir
fédéral sont déterminées en fonction de la méthode dichotomique défin
101
e. « Voix de l’Europe » à la RTV, etc.) Enfin, le
pouvoir
fédéral garantit l’ordre intérieur, les constitutions des États membr
102
d’une approbation fédérale, régions et métropoles
peuvent
se donner des structures et des pouvoirs autonomes, et elles peuvent
103
étropoles peuvent se donner des structures et des
pouvoirs
autonomes, et elles peuvent aussi s’associer avec d’autres entités co
104
es structures et des pouvoirs autonomes, et elles
peuvent
aussi s’associer avec d’autres entités comparables relevant d’un État
105
s implique une dualité correspondante au sein des
pouvoirs
législatifs. L’Assemblée fédérale se compose donc d’une Chambre des d
106
f et de la Cour de justice. Les lois fédérales ne
peuvent
être rendues qu’avec l’accord des deux chambres. En cas de différend
107
l’Assemblée européenne et sont rééligibles. On ne
peut
choisir plus d’un membre dans le même pays. Son président est élu par
108
de l’Assemblée (éventuellement au référendum) qui
peut
les rejeter ou les modifier, sans que le Conseil fédéral ou le minist
109
les, mais d’accès facile en temps de paix ; il ne
peut
être qu’un petit pays, cependant très diversifié et si possible de tr
110
gie chrétienne et dans la philosophie grecque, et
peut
se réclamer du thomisme puis du calvinisme, plus tard du socialisme p
111
ui ont gardé vivante la tradition calvinienne, ne
peuvent
, en bonne doctrine, que se montrer favorables aux solutions fédéralis
112
rès puissant. Quant aux libéraux agnostiques, ils
peuvent
trouver dans un régime fédéraliste la garantie à des droits qu’ils on
113
uées par un parti (armes et procédés dont seul un
Pouvoir
fortement centralisé et très riche serait en mesure d’user et d’abuse
114
d’une tendance à déconcentrer et à distribuer le
pouvoir
, afin de l’empêcher par tout un jeu de contrôles et de dispositifs de
115
s de cette réaction de défense de la personne, on
peut
tenir pour certain qu’elle jouera, elle aussi — si peu que ce soit —
116
nt catalyseur : une vision non utopique de ce que
peut
être l’Europe fédérée. ⁂ VII. La vraie « relance » de l’Europe
117
ts paraît la seule immédiatement réalisable. Elle
peut
être la plus efficace, à long terme. 2. Extrait de « L’attitude fé
118
e. 4. Cette organisation uniforme et centralisée
pouvant
d’ailleurs relever de l’État fédéral ou d’entreprises mixtes ou même
119
ppose, qui les invente au besoin : Tristan aurait
pu
garder Iseut aux cheveux d’or qu’il est allé conquérir pour son roi :
120
autant plus contraignantes qu’elles n’ont plus de
pouvoir
que sur nos rêves. Quel rapport a donc au juste le roman de Tristan e
121
l’épouse, si elle ne ressemble pas à la star. Ne
peut
-on quand même supposer que l’homme parvienne à se fixer sur un type,
122
désirer que l’être aimé soit infidèle pour qu’on
puisse
de nouveau le poursuivre et « ressentir » l’amour en soi… Et voici le
123
en soi… Et voici le rêve sournois du mari qui ne
peut
plus désirer sa femme qu’en l’imaginant sa maîtresse (ou dans les bra
124
subit un état. On décide un acte. Mais alors, on
peut
« décider » d’aimer et d’épouser n’importe qui ? Non, il existe certa
125
toutes les chances de votre côté, jamais vous ne
pourrez
prévoir votre future évolution, et encore moins celle de votre époux,
126
era pour beaucoup une contrainte exorbitante. Que
peut
-on en attendre ? Son but n’est pas le bonheur, c’est la volonté de fa
127
à la passion, si elle la rencontre ? Un homme ne
peut
à la fois croire au mariage — à la volonté — et à la passion — à la f
128
écondes dont les constituants de l’Europe à venir
puissent
tenir compte. Au xxe siècle, c’est encore en Suisse, dans les années
129
congrès à Montreux, en septembre 1947. Cette date
peut
être considérée comme le point de départ de l’action politique europé
130
e neutralité. La Suisse recevrait des ordres d’un
pouvoir
extérieur, et c’en serait fait du « rôle particulier » qu’elle se rés
131
t à l’union européenne au plan politique. Elle ne
pourrait
qu’y perdre son prestige international. Arguments constitutionnels.
132
la Suisse adhérait à une union supranationale, le
pouvoir
fédéral serait amené à promulguer des décisions qui sont actuellement
133
s perdu le droit de nous en plaindre. À quoi l’on
pourrait
ajouter : 1° que s’il est vrai que notre neutralité a permis les inte
134
oit guère quelles considérations philanthropiques
pourraient
être opposées sincèrement à cette thèse de simple bon sens. Argument
135
personnes en 1950 a plus de 800 000 en 1963. Que
peuvent
bien signifier, dans une telle conjoncture, les rêveries des experts
136
er aux pieds et une résolution farouche, que nous
pourrons
faire face à une Europe unie, — j’entends unie sans nous et malgré no
137
e la population totale. En 1963, c’est 10,5 %. On
peut
le déplorer, non le nier. On peut redouter que le contact vivant avec
138
’est 10,5 %. On peut le déplorer, non le nier. On
peut
redouter que le contact vivant avec les traditions de l’ancienne Suis
139
égoïsmes qu’on déguise en patriotismes, la Suisse
peut
et doit opposer la solution fédéraliste, qui maintient les patries et
140
un plan d’union qui nous convienne et auquel nous
puissions
adhérer « sans réserve et de plein droit ». Devant l’évolution inéluc
141
nul dans la création de la Confédération. » Cela
pourrait
se discuter. Je rappelais au début de cet article que c’est pour une
142
lesquelles une solide fédération n’aurait jamais
pu
s’agencer et n’aurait pas duré longtemps ne sont pas de celles qui ex
143
rts et les lettres, dans tout cela ? Eh bien, ils
peuvent
se prévaloir en Suisse d’un Arthur Honegger pour la musique, d’un Spi
144
ensité probablement très supérieure à celle qu’on
pourrait
mesurer dans n’importe quelle tranche de cinq à six millions d’habita
145
mme nos écoles d’art et nos radio-télévisions, ne
pourront
affronter les grandes compétitions de cette fin du xxe siècle que da
146
r à une retraite conventuelle. Cette circonstance
peut
expliquer pourquoi certains des incidents de la vie militaire, qui n’
147
il devait bien sentir chez ses subordonnés. Quels
pouvaient
être ses motifs ? Il concevait l’armée en général, et celle d’un pays
148
dépassât de beaucoup le maximum que nous pensions
pouvoir
tirer de nous. Il était de la nature d’un tel projet que ses motifs n
149
e point, oser voir plus grand et plus loin ; d’où
peut
naître une seconde jeunesse dont on se sentira maître et dispensateur
150
si l’étonnement et l’angoisse, en fin de compte,
pouvaient
faire sans nous. Le monde que peint Nora Auric a ceci de particulier
151
’amuse, j’en voudrais tout savoir, et je voudrais
pouvoir
jouer de ses procédés et possibilités comme je peux jouer avec des mo
152
ir jouer de ses procédés et possibilités comme je
peux
jouer avec des mots ou des concepts, et en tirer quelques effets nouv
153
la Chine des mandarins et des paysans, n’avaient
pu
ou voulu produire de machines, de turbines ou même de canons, jusqu’à
154
Chalcédoine, jusqu’à la bombe atomique. Voilà qui
peut
surprendre, mais qui est en somme très simple : la religion prépondér
155
le progrès de nos techniques et l’aggravation du
pouvoir
destructeur des guerres. Le couteau de silex puis le glaive sont les
156
ntales, voire mondiales. Dans cette évolution, on
peut
se demander si l’élargissement de la guerre a vraiment résulté du pro
157
tous, malheur de personne en particulier. Je n’ai
pu
observer la peur de la menace atomique qu’aux États-Unis, il y a troi
158
fait à la merci d’une saute de vent. Mais si l’on
peut
admettre que la technique a réussi à pacifier l’Europe en désarmant e
159
e qui les a rendues possibles. Ils croient qu’ils
pourraient
acheter ces beaux objets (ou plutôt se les faire donner) et en user m
160
s. Tout le monde sent bien qu’un tel déséquilibre
peut
devenir un jour facteur de guerres planétaires ; non pas demain, car
161
la bombe les regroupe et se met à leur tête. Que
peut
faire l’Occident, pour éviter ce désastre qui serait bien pire que to
162
aline ? Il semble hors de question que l’Occident
puisse
nourrir les milliards d’affamés qui se multiplient sans frein dans le
163
— selon les prévisions de nos démographes. On ne
peut
pas agrandir la terre. Il faut donc que notre technique, qui a créé s
164
ique assimilée par un effort éducatif et culturel
peut
seule permettre de la surmonter. (Ce sont là d’énormes problèmes, qu’
165
e, ce n’est pas encore la vraie paix. Celle-ci ne
peut
naître qu’à la faveur d’un équilibre qui ne soit pas celui de la terr
166
fin, entre les cultures différentes. La technique
peut
-elle contribuer à établir et enrichir cet équilibre ? Ou au contraire
167
ué des disparités intolérables, d’autre part elle
pourrait
les réduire, à condition de concerter ses plans avec ceux des éducate
168
chaîne et ouvriers esclaves de la machine ; elle
peut
et doit signifier dès demain usines de verre entourées d’arbres, auto
169
pas une puissance indépendante de l’homme et qui
pourrait
se tourner subitement contre lui. La technique n’est pas matérialiste
170
La technique n’est pas matérialiste, seul l’homme
peut
l’être, quand il se laisse aller à ses instincts abâtardis ou quand i
171
igide des « voies ferrées » et ses horaires, mais
pût
aller à l’aventure : phantasme typique de l’adolescence. Le jeune For
172
rai dans ce sens que l’homme moyen croit qu’il ne
pourrait
plus se passer de cet objet, mais le fautif n’est pas la voiture, c’e
173
ir. À mon volant, rien de pareil : tout ce que je
peux
lire, ce sont des chiffres, des ordres de police routière ; si je man
174
ques) à nous interroger sur le meilleur usage des
pouvoirs
inouïs qui sont devenus les nôtres. Ainsi, qu’on le veuille ou non, c
175
t élevé et de sol si richement plissé que si l’on
pouvait
le repasser et l’aplanir, on verrait qu’il est bien aussi grand que l
176
tout de même — il faut en croire ses yeux — ce ne
peut
être qu’en vertu de certains secrets d’usage plusieurs fois séculaire
177
elle région de superficie et de population égales
peut
dire mieux, sur ce continent ? Il n’empêche qu’à Paris, à Londres ou
178
se compose son bonheur ? Et ses recettes, si l’on
peut
les donner, seraient-elles applicables ailleurs ? Le premier secret d
179
èce de confédération insuffisante. Privée de tout
pouvoir
supra-cantonal, elle ne sut pas empêcher, en 1847, une guerre civile
180
Et ses vingt-deux petits États n’ont délégué à un
pouvoir
central une certaine part de leur indépendance que pour mieux assurer
181
atholique parce que lucernois ou fribourgeois. On
peut
choisir ses allégeances et faire partie de dix communautés diverses,
182
Zoug ou de Glaris. Et je me dis qu’un système qui
peut
harmoniser les relations entre des cantons inégaux à tant d’égards, p
183
ations entre des cantons inégaux à tant d’égards,
pourrait
rendre les mêmes services dans le cas de nations dont l’inégalité rel
184
verrez que tout y correspond à quelque chose qui
pourrait
très bien être l’avenir commun de nos nations. Et quand vous en serez
185
avez été superbe ! Ah ! que ce doit être beau de
pouvoir
ainsi faire le Bien ! — Non Madame, faire le bien, c’est l’affaire du
186
re du Bon Dieu. Et de lui seul ! Tout ce que l’on
peut
demander d’un homme, c’est qu’il fasse le moins de mal possible. » (C
187
éservé à ceux-là seuls qui prouveraient qu’ils ne
peuvent
pas vivre sans elle. Pour les autres, qu’on élève des barrières infra
188
ait conçu comme féminin, nous refuserions tous le
pouvoir
qu’ont pris les femmes dans notre société. — Mais si Dieu était fémin
189
étais le rapporteur, je suggérai Madariaga. Il se
peut
que dans mon esprit se soit opéré à ce moment-là une complexe synthès
190
’Espagne de l’Asie. C’était à se demander si l’on
pouvait
encore distinguer un Maharati ou un Gujerati d’un Ibérique. Dans le m
191
, toujours prêt à discuter avec n’importe qui, je
peux
discuter avec mon plus grand adversaire, mais je ne peux pas discuter
192
scuter avec mon plus grand adversaire, mais je ne
peux
pas discuter avec un gramophone ! » Quelques années plus tard, nous v
193
la dernière guerre, accédaient aux honneurs et au
pouvoir
après une longue carrière d’opposant exilé, un sort inverse est échu
194
vec rigueur. Démontrer qu’en plein xxe siècle on
peut
être vraiment engagé et vraiment libéral à la fois, n’est-ce pas là s
195
r une proposition d’union. La montée de Hitler au
pouvoir
fait oublier leurs prises de position pour la plupart négatives et le
196
euse pour leurs grands-pères. C’est tout ce qu’on
peut
prévoir selon nos analystes, professeurs et commentateurs qui tiennen
197
t, j’improvisai donc sur le thème que voici : Il
peut
sembler curieux, Messieurs, qu’à l’âge des intégrations continentales
198
aliste, qu’on soupçonnera de vouloir la division,
peuvent
sembler logiquement contradictoires. Mais en fait, je les vois complé
199
de poche : c’est dire que l’éditeur estime qu’il
peut
répondre à la curiosité d’un grand public. Certes, on n’en est encore
200
scule. Dès la fin du siècle dernier, Ernest Renan
pouvait
s’écrier dans un discours célèbre, à la Sorbonne20 : Les nations ne
201
’Europe se révélera immédiatement possible. Il se
peut
que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers de l’E
202
carcasses historiques et des mythes vidés de leur
pouvoir
. Un des meilleurs sociologues français d’aujourd’hui, spécialiste de
203
annuelle des préfets de la République : L’Europe
peut
nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le c
204
même que la nation. Qu’une telle déclaration ait
pu
être faite en France, et cela précisément devant le corps des fonctio
205
lus avancée que nous n’osions l’espérer et que ne
peuvent
encore l’imaginer les politiciens qui se croient réalistes — parce qu
206
mps. Ni spontanée, ni fatale, ni imposée, elle ne
peut
être que choisie et voulue — exactement comme la démocratie — par une
207
visme, elle ne fait en tout cas pas cela, et l’on
peut
être heureux si elle ne fait pas le contraire. L’éducation du citoyen
208
qu’elle est aujourd’hui désunie et telle qu’elle
pourrait
être unie demain, n’apparaissent pas souvent dans les discours des mi
209
au-delà de ses cantons, mais pour sauver ce qu’on
pouvait
de leur autonomie, précisément : sans l’union, cette autonomie s’évan
210
uropéenne, et cela, à la faveur d’exemples qui ne
peuvent
manquer de se présenter dans chaque leçon d’histoire, de géographie e
211
formes spécifiques que celle-ci devra prendre, et
pourra
prendre. Il fourmillera de points d’interrogation ! Il ne dira jamais
212
isons est au service du peuple, de quel défaut ne
pourrions
-nous donc nous débarrasser ? » « Si la masse du peuple se lève tout e
213
pour enlever avec nous ces montagnes, comment ne
pourrions
-nous pas les aplanir ? » v. Rougemont Denis de, « Le civisme europé
214
ous donnerai tout de suite un exemple de ce qu’on
peut
entendre par là. J’ai eu la curiosité de regarder quelle était la com
215
u’une certaine balance des échanges intellectuels
peut
nous être parfaitement favorable. (D’ailleurs, si elle ne l’était pas
216
t qui a fait Bâle. Beaucoup plus près de nous, on
peut
citer Nietzsche, qui a été professeur à Bâle lui aussi et qui a beauc
217
et qui a beaucoup vécu en Suisse, en Engadine. On
peut
citer Stravinsky, qui a créé en Suisse la meilleure œuvre musicale «
218
sicale « de chez nous », L’Histoire du soldat. On
peut
citer les prix Nobel que je vous disais tout à l’heure, qui sont venu
219
tout à l’heure, qui sont venus de l’étranger. On
pourrait
allonger facilement cette liste. Du côté exportation, qu’avons-nous f
220
z des hommes comme Chevrolet par exemple, qui, ne
pouvant
pas faire de voitures en Suisse, a été les faire en Amérique avec le
221
ts-Unis, qui sont les plus grands du monde. Et on
pourrait
multiplier ces exemples : en théologie nous avons exporté Karl Barth
222
exode qu’il faudrait déplorer ou arrêter si on le
peut
. Je crois qu’il faut considérer là-dedans les dimensions des activité
223
tés en jeu, et les dimensions des communautés qui
peuvent
les prendre en charge. Étant donné la nature, les conditions et les f
224
s, les dimensions, les moyens des communautés qui
peuvent
s’en occuper. Autrement dit, du point de vue fédéraliste, on se deman
225
Nos dimensions ne sont pas suffisantes. On aurait
pu
lui offrir, me direz-vous, de construire un pont enjambant la rade de
226
chercheur suisse va travailler au CERN : nous ne
pouvons
pas parler d’exode dans ce cas-là. Pourquoi ? Parce que la recherche
227
fait aboutir ensuite, via l’Unesco, de manière à
pouvoir
retenir en Europe un certain nombre de savants qu’il était important
228
s voyez de quoi je veux parler… De sorte que l’on
peut
dire à un pays comme la Suisse par exemple, mais aussi à un pays comm
229
nesco ou dans d’autres organismes de l’ONU, on ne
peut
pas dire non plus qu’il s’agit là d’une perte, d’un exode. Simplement
230
ntifiques dont parlait M. Mach tout à l’heure. Je
peux
très bien imaginer qu’un physicien, ou un médecin, ou un dentiste, so
231
bon quatuor qui joue de la musique moderne, cela
pourra
peut-être le retenir ici. La presse, la radio et la télévision pourra
232
retenir ici. La presse, la radio et la télévision
pourraient
faire énormément dans ce sens. Elles font déjà beaucoup ; elles ont f
233
eux dont nous parlons ce soir, par exemple. Elles
pourraient
peut-être faire encore plus en faisant davantage confiance à la parti
234
c’est ce que j’appelle « œuvre d’art », faute de
pouvoir
traiter cet immense sujet sur lequel il faudrait revenir une autre an
235
ur la préparation du terrain. D’ailleurs, nous ne
pouvons
pas dire en Suisse que nous soyons complètement indemnes de toute inf
236
e béat. Je ne vois pas du tout à quel moment j’ai
pu
tomber dans ce penchant vicieux. J’ai proposé une méthode d’analyse d
237
est une perte, qui est défavorable. Cette méthode
peut
être discutée ; il s’agit surtout de l’appliquer, mais je refuse abso
238
scientifique de tout l’ensemble d’une culture. Ça
peut
marcher pendant quelque temps, quelques années, mais à la longue ce n
239
e dont toutes les parties sont en interaction. On
peut
citer mille cas. Toutes les créations culturelles d’aujourd’hui sont
240
debout. Sans corps constitué, sans tête, comment
pourrait
-elle donc répondre à l’appel pathétique du célèbre homme d’État ? Un
241
pathétique du célèbre homme d’État ? Un appel ne
pouvait
suffire à la créer… Au lieu d’une Europe qui se fait, nous entendons
242
chose est de s’en féliciter, d’affirmer qu’on ne
peut
rien y changer, que c’est là-dessus qu’il faut bâtir, et d’appeler ça
243
né et animé l’Europe du xixe siècle, mais qui ne
pourrait
que tuer l’Europe du xxe siècle si elle n’est pas surmontée et rempl
244
ue la naissance de la première nation, la France,
peut
être datée de cette déclaration des légistes du Philippe de Bel : « L
245
raite donc l’Empire de haut en bas (faute d’avoir
pu
se faire élire empereur !), fait gifler le pape, puis confisque la pa
246
les instances universelles, — sauf celle que l’on
peut
contrôler — sera vite suivi par les rois d’Angleterre et d’Espagne, p
247
ar le moyen de bureaux où se concentrent tous les
pouvoirs
administratifs, civils et militaires, fiscaux et policiers, mais auss
248
le dans nos esprits, qui résistent à l’idée qu’il
pourrait
n’être après tout qu’une forme transitoire, comme tant d’autres. On e
249
s’ordonne, et au nom duquel les maîtres de l’État
peuvent
mettre à mort leurs hérétiques, ce que ne peuvent plus faire les Égli
250
peuvent mettre à mort leurs hérétiques, ce que ne
peuvent
plus faire les Églises, Dieu merci. L’État-nation centralisé et unifi
251
tion centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les
pouvoirs
des grands empires traditionnels jusqu’au Saint-Empire médiéval, bien
252
unitaires sont tous trop grands, trop grands pour
pouvoir
assurer le développement de toutes leurs régions et communes, — trop
253
t communes, — trop grands pour que leurs citoyens
puissent
y exercer normalement leurs devoirs civiques, et participer effective
254
umaines, et cela, c’est la plus grave maladie qui
puisse
miner un corps politique. Telle étant la crise présente de l’État-nat
255
s un à un ; — ou bien ils font ce qu’il faut pour
pouvoir
résister, c’est-à-dire qu’ils décident de résister tous ensemble, et
256
, j’improvisais donc sur le thème que voici : Il
peut
sembler curieux, Messieurs, qu’à l’âge de l’union des nations et des
257
effort, qu’on soupçonnera de vouloir la division,
peuvent
sembler logiquement contradictoires. Mais en fait, je les vois complé
258
naux français. Ces États régionaux disposeront de
pouvoirs
exécutifs, législatifs et judiciaires comparables à ceux qui existent
259
is. La lutte pour notre indépendance nationale ne
peut
être menée que dans le cadre de l’Europe unie, laquelle sera fédérali
260
répondrai deux choses : 1° De Gaulle lui-même ne
peut
tenir en main… que son État. Or la souveraineté de l’État est devenue
261
, les mesures nécessaires à l’union. Mais elle ne
peut
rien faire de plus. On l’a bien vu lors de la Première Guerre de Suez
262
’Europe se révélera immédiatement possible. Il se
peut
que cette évolution exige bien plus de temps que les pionniers de l’E
263
carcasses historiques et des mythes vidés de leur
pouvoir
. Un des meilleurs sociologues français d’aujourd’hui, spécialiste de
264
ant tous les préfets de la République : L’Europe
peut
nous tomber sur la tête un beau matin… vers 1985. La région dans le c
265
même que la nation. Qu’une telle déclaration ait
pu
être faite en France, et cela précisément devant le corps des fonctio
266
s limites supérieure et inférieure la possibilité
peut
exister de plusieurs solutions intermédiaires entre lesquelles le cho
267
olutions intermédiaires entre lesquelles le choix
peut
dépendre de considérations contingentes et même comporter une part de
268
e, qui est d’ordre politique et culturel, rien ne
pourrait
empêcher les Suisses de toutes les régions de continuer à se rattache
269
tion de 1848. Voilà sans doute ce que les Suisses
peuvent
donner de meilleur à l’Europe qui se fait : non pas seulement une gra
270
nations comme celles de la vieille Europe […] qui
pourrait
admettre de bonne foi, à moins d’être un imbécile, qu’une seule d’ent
271
lles consentira jamais à remettre une part de ses
pouvoirs
à une autorité supranationale ? », écrivait François Mauriac, dans le
272
Ils m’apprirent que le Message aux Européens ne
pourrait
être présenté à la séance finale, parce qu’il contenait cette petite
273
nées, pensez-vous aujourd’hui que les Communautés
peuvent
constituer l’amorce d’une fédération européenne ? Estimez-vous que l’
274
une fédération européenne ? Estimez-vous que l’on
puisse
encore compter sur les gouvernements nationaux pour « faire l’Europe
275
’autarcie), nos États-nations n’ont plus d’autres
pouvoirs
réels, à l’échelle de l’Europe et du monde, que négatifs. Ils peuvent
276
chelle de l’Europe et du monde, que négatifs. Ils
peuvent
encore soit refuser les mesures d’union qui s’imposent, soit abaisser
277
circulation de la main-d’œuvre, etc. Mais ils ne
peuvent
rien de plus. (Il se cachent aujourd’hui derrière les refus gaulliens
278
pour nous unir. Ils ne le veulent pas, ils ne le
pourraient
pas. Et il faut redouter que les Communautés, bridées par les nations
279
s sur pied dans le domaine culturel, par exemple,
peut
être attribué d’une manière très précise aux projets de quelques non
280
ais plus ou moins passive de quelque chose qui ne
peut
manquer de se produire du fait des autres, ou de la providence, ou du
281
hui plus vive que jamais ; s’il est vrai qu’on ne
peut
bâtir sur de l’ancien (les États-nations), mais seulement sur des réa
282
nous ne sommes pas dans les mêmes fleuves… On ne
peut
se baigner deux fois dans le même fleuve. II Il est permis de
283
thard, écrivait le chevalier de Boufflers, « l’on
peut
cracher dans l’Océan et dans la Méditerranée ». Et les ports réponden
284
qui ait été carrément impérialiste, étendant ses
pouvoirs
par la force ou l’astuce de l’Oberland, où le Hasli résiste, jusqu’au
285
lique de l’Aar » parce qu’elle a montré les mêmes
pouvoirs
souverains de rassemblement, Berne est une expression de l’Aar. Et pu
286
l’on voudrait « prendre », mais aucun objectif ne
pourra
l’enregistrer, il y faudrait un œil de l’âme, œil intérieur : on est
287
vrage de Proudhon, Du Principe fédératif, où l’on
pouvait
lire cette phrase devenue célèbre : « Le xxe siècle ouvrira l’ère de
288
ement de rentabilité et de sécurité auxquelles ne
peuvent
répondre que de grands espaces économiques constitués à la mesure des
289
n au seuil d’une ère potentiellement fédéraliste.
Peut
-on dire plus ? Sur les quelque cent-trente nations souveraines qui di
290
beaucoup à une attitude de suspicion envers tout
pouvoir
central et à la défense ombrageuse des autonomies locales ou régional
291
ncore, en Suisse même, il y a quelques années, on
put
entendre le recteur d’une de nos universités cantonales condamner le
292
les et vitales, de telle sorte que la solution ne
puisse
être cherchée ni dans la réduction de l’un des termes, ni dans la sub
293
prises les décisions relatives à cette tâche. Il
peut
y avoir d’ailleurs plusieurs niveaux de décisions, hiérarchisés. Sépa
294
s niveaux de décisions, hiérarchisés. Séparer les
pouvoirs
, les disperser, les répartir selon le bon sens, voilà le programme pr
295
topie totalitaire. De plus, les aires d’opération
peuvent
et doivent différer selon les tâches, j’entends selon qu’elles intére
296
iendrai que le nombre des combinaisons auxquelles
peut
conduire cette méthode a de quoi donner le vertige aux fonctionnaires
297
de tels aménagements. Les dimensions, d’ailleurs,
peuvent
être numériques aussi bien qu’architecturales : prenez les conflits a
298
ssurer la cohésion d’un ensemble assez vaste pour
pouvoir
se charger de tâches communes (telles que la défense, les affaires ét
299
constitution, de type plus ou moins fédéral, qui
peut
résoudre une fois pour toutes ce conflit permanent. Il y faut une mét
300
âches à entreprendre, répartir en conséquence les
pouvoirs
de décision, opérer les concentrations de forces proportionnées à la
301
opportunisme pour des gens qui voient que l’on ne
peut
pas continuer sans faire quelque chose dans le sens d’une fédération,
302
ut. Vous avez dit que le sens civique, en Suisse,
pouvait
seul permettre le fédéralisme. Je retournerai la proposition et dirai
303
dimensions des unités dans lesquelles un citoyen
peut
se manifester. Si les dimensions sont celles d’un peuple de 50 millio
304
comme un petit État-nation. C’est autre chose. On
peut
très bien concevoir des régions comme celle qui est en train de s’org
305
Pas du tout, ni avec une région linguistique. On
peut
très bien continuer à y parler, comme en Suisse, plusieurs langues, b
306
tive. Sur la question précise des ordinateurs, je
peux
vous citer un exemple tiré de l’expérience suisse. Il s’est agi, il y
307
ui sont maîtres d’œuvre, et avec les communes qui
peuvent
refuser qu’on ruine la vie d’une petite ville en la coupant en deux,
308
e contemporain : « Le fédéralisme est présence au
pouvoir
global des éléments particuliers — demeurant distincts et reconnaissa
309
trouve dans ces pages pas même une inflexion qui
puisse
trahir le moindre doute de l’auteur quant à la valeur des armées et d
310
avec le plus grand naturel, semble-t-il. Mais on
peut
se demander dans quel dessein il consacre à peu près un tiers de son
311
ulce bellum inexpertis 41, fameux titre d’Érasme,
pourrait
convenir ici. Mais alors, au-delà de la captatio, n’y a-t-il une secr
312
borne à suggérer, dans une note, que si ces pages
pouvaient
faire naître, ou développer et presser la question des secours à don
313
ilitaires blessés en temps de guerre… et si elles
pouvaient
attirer l’attention des personnes douées d’humanité et de philanthrop
314
ouge est fondée à Genève. Et certes, il n’eût pas
pu
la fonder seul, sans Gustave Moynier notamment, homme de méthode et d
315
ar un concours de circonstances particulières, de
pouvoir
assister aux scènes émouvantes que je me suis décidé à retracer. Ce
316
erchait un empereur et il trouve une idée, aurait
pu
dire Victor Hugo. Je vois ici la situation classique qui définit une
317
ur, on lui a demandé de parler à Plymouth : il ne
peut
arriver au bout de son discours, il est trop affaibli par la faim. Qu
318
tention » sur un sujet précis, à partir duquel on
pourrait
« avancer de quelques pas » : l’organisation des secours aux blessés
319
a plus authentique d’Henry Dunant, celle qu’il ne
pouvait
pas encore avouer, ni peut-être s’avouer à lui-même, alors qu’il écri
320
aitant chacune une question particulière », on ne
peut
manquer de sentir ici qu’un doute profond s’est éveillé en lui quant
321
tarisme, afin d’en faire un petit arsenal où l’on
pourra
puiser pour construire une œuvre digne du but.43 Il ne s’agit plus
322
cipes qui sont dans l’homme, et sur lesquels nous
pouvons
exercer les pouvoirs de l’esprit humain. C’est Dunant, dans les notes
323
l’homme, et sur lesquels nous pouvons exercer les
pouvoirs
de l’esprit humain. C’est Dunant, dans les notes sur les causes de la
324
des moyens si prodigieux de faire le mal qu’il ne
pourra
être sauvé de lui-même, au milieu d’épouvantables désastres, que par
325
Burckhardt, Nietzsche, ou Georges Sorel, n’a rien
pu
contre le désastre où devaient s’abîmer tant de millions de jeunes ho
326
Dans ce dernier champ de ses activités, le CEC ne
pouvait
mieux faire que de s’en remettre à l’expérience et à l’initiative de
327
rtaine précision, pays par pays. Si bien que l’on
peut
affirmer que les guildes ont au moins triplé le nombre des Européens
328
as urgent de construire des logements ? On aurait
pu
faire, plus loin, dans ces immenses champs, un joli village avec une
329
d’ensemble n’existe, on pare au plus pressé. J’ai
pu
le constater à propos d’un petit village du Midi où je possède une ma
330
blic. La vraie démocratie, ce serait que les gens
puissent
discuter des projets car c’est leur vie qui va être modifiée. Il faut
331
et loger le personnel dans des cités nouvelles où
puisse
naître un esprit de communauté, et non pas dans des casernes accroché
332
isible du pays de Gex que bientôt peut-être on ne
pourra
plus contempler. »
333
ujourd’hui encore impondérable, d’une volonté qui
peut
surgir demain, posant un but nouveau et créant ses moyens. Si l’on ne
334
compliquant le problème avec votre utopie ! On ne
peut
passer sans transition des nations souveraines aux régions fédérées.
335
Gutenberg » si génialement décrite par McLuhan ne
peut
vraiment comprendre que ce qu’il voit. L’expression « Faut-il vous fa
336
tat-nation réduit — c’est-à-dire gouvernée par un
pouvoir
unique et s’exerçant dans tous les domaines clés : le politique, l’éc
337
èle neuf de relations humaines et de structure du
pouvoir
. Elle ne représenterait aucune révolution, au sens où j’ai toujours e
338
u centralisme des métropoles de développement. Le
pouvoir
de sécuriser une population a de tout temps constitué la force princi
339
n chef, roi, dictateur ou État républicain. Or ce
pouvoir
paraît mieux assuré, de nos jours, par les petits États que par les e
340
la dissociation et la répartition fédéraliste des
pouvoirs
aujourd’hui concentrés en un seul lieu, accaparés par l’État national
341
on des organes ; — je veux dire : séparer dans le
pouvoir
tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui peut être défini, d
342
e veux dire : séparer dans le pouvoir tout ce qui
peut
être séparé, définir tout ce qui peut être défini, distribuer entre o
343
tout ce qui peut être séparé, définir tout ce qui
peut
être défini, distribuer entre organes ou fonctionnaires différents to
344
il estime puéril de restreindre la séparation des
pouvoirs
aux membres d’un cabinet : Ce n’est pas seulement entre sept ou huit
345
ncentrer (est-ce différent ?), ni de déléguer les
pouvoirs
de l’autorité centrale. Mais très exactement de séparer, de diviser,
346
roudhon s’en tient à un partage ou répartition du
pouvoir
entre les échelons géographiques : commune, province (région), fédéra
347
ations (Europe). Il faut aller plus loin. 1° Les
pouvoirs
politiques peuvent très bien adopter la structure proudhonienne, sans
348
faut aller plus loin. 1° Les pouvoirs politiques
peuvent
très bien adopter la structure proudhonienne, sans que soit pour auta
349
nt, sont parfois englobés l’un par l’autre. Il se
peut
que les régions politiques soient définies demain comme les intersect
350
ncer par opérer les dissociations nécessaires des
pouvoirs
de nature étatique. b) Puis rechercher si les pouvoirs distincts, au
351
rs de nature étatique. b) Puis rechercher si les
pouvoirs
distincts, au terme de cette analyse, appellent ou non la coordinatio
352
éfinis. Le Marché commun, par exemple, qui est un
pouvoir
économique, doit-il entretenir des visées politiques, ou laisser cela
353
’auront pas renoncé au « totalitarisme » de leurs
pouvoirs
et ne se seront pas dessaisis, en tant qu’entités politiques, des « d
354
chacun sait désormais qu’il y a problème et qu’on
peut
en parler, qu’il faut même en parler librement et sérieusement. La cr
355
iologiques, enquêtes psychologiques). Il faudrait
pouvoir
comparer les âges et les motivations des conjoints lors du premier et
356
riage soit plus heureux que le premier ? Ce qu’on
peut
dire avec certitude, c’est qu’il a beaucoup plus de chances de l’être
357
ue d’obstacles, la quotidienneté, la banalité. Ne
peut
-on pas imaginer une passion qui ne serait pas fatale, qui pourrait fl
358
maginer une passion qui ne serait pas fatale, qui
pourrait
flamber au grand jour et même au jour le jour ? Non, la passion impli
359
t l’alibi. Et il est nécessaire d’en avoir un, de
pouvoir
accuser le sort, puisque la passion sera forcément malheureuse. Le
360
t les caractères, qui ne changent jamais (« on ne
peut
pas changer de place les raies du zèbre », dit un proverbe oriental)
361
r de la solitude, la peur de rester « en carafe »
peut
pousser à un remariage précipité. Et aussi le désir de prendre une re
362
Il faut donc « quelque chose de plus » et ça ne
peut
être la passion. Quel est ce « quelque chose » sans lequel les caract
363
est l’irremplaçable, l’unique, ce que chaque être
peut
devenir s’il y est appelé. C’est son mystère, qui n’a rien de littéra
364
ié par de bonnes raisons. Or il faudrait toujours
pouvoir
analyser les motivations de son mariage. De même et plus encore pour
365
i ». Qu’en pensez-vous ? Je suis pour tout ce qui
peut
aider les gens à prendre conscience du sérieux, de la beauté, mais au
366
difficulté du mariage et je pense que « l’essai »
peut
aider. Bien sûr, l’expérience est limitée : on sait que ça pourrait n
367
en sûr, l’expérience est limitée : on sait que ça
pourrait
ne pas durer et l’on décide qu’on n’aura pas d’enfants ; il n’y aura
368
he de 140 km ? C’est pourquoi le mariage-maquette
peut
être considéré comme une marche d’entraînement. Le seuil de fatigue e
369
e donne une idée de ce qu’est le mariage, mais ne
peut
guère, faute de pacte, remplacer le premier mariage. Faut-il donc éle
370
ous qu’il doit être « modernisé » ? Le mariage ne
peut
renoncer ni à la durée ni à la fidélité. Un mariage c’est une œuvre d
371
es gens, c’est l’ennui. En somme, lorsqu’un homme
pourra
dire à une femme : « Je suis sage de toi », le mariage sera sauvé ! Q
372
lat général de Suisse, répondait d’ailleurs on ne
peut
mieux aux vœux de l’assistance. Ne s’agissait-il pas en effet de « L’
373
t assez mal connu, Politique de la personne . On
peut
y lire, en effet, un article qui avait déjà paru dans la revue Espri
374
, entre autres, Berdiaev et Gabriel Marcel. On ne
pouvait
donc espérer de meilleur interlocuteur pour nous définir la « personn
375
que ou philosophique. La contestation On ne
peut
manquer d’être frappé par la vigueur, par la modernité surtout de ses
376
légère correction : Je dois dire que j’ai souvent
pu
déceler dans la contestation qui s’est développée à Paris, à Berlin,
377
uerre qui vient de se terminer, M. de Rougemont a
pu
en mesurer toute l’absurdité puisque, de par sa nationalité, il était
378
té, il était neutre. Nous sommes ici à patauger,
pouvons
-nous lire dans son Journal des deux mondes , parce que nos voisins s
379
souhaite ni une agglomération d’États soumis à un
pouvoir
unique et dictatorial ni une Europe des États, mais une association d
380
et trop grand parce que la vraie cité où l’homme
peut
participer à la vie publique, c’est quelque chose de beaucoup plus pe
381
de Rougemont, il vous faudra séparer tout ce qui
peut
être séparé, ou comme disait Proudhon, « ne rien laisser dans l’indiv
382
? Est-ce dans ce sens-là que vous êtes passé — ou
peut
-on dire que vous êtes passé — du personnalisme au fédéralisme ? Par u
383
esponsabilité personnelle, à ce que j’appelais le
pouvoir
de « décréation » du diable. Je suis en train de préparer une cinquiè
384
talitaire. Contre ça, il faut des révoltes qui ne
peuvent
être que personnelles, individuelles, qui recréent des petits foyers