1 1970, Articles divers (1970-1973). Deux en un, ou le fédéralisme (mars 1970)
1 transformer la France en une fédération de petits États . Aux jacobins on agita gravement la question du fédéralisme, et on so
2 déralisme interne comme visant à la division de l’ État souverain, mais chose curieuse, cela ne l’empêche nullement de condam
3 ble au gré du Prince et des seuls intérêts de son État qui demeure inacceptable aux vrais croyants de la religion nationalis
4 uver sous la plume du gouverneur républicain d’un État typiquement capitaliste des phrases que l’on croirait tirées du Princ
5 éral en vue non de substituer aux gouvernements d’ État mais de les aider à résoudre leurs problèmes de la façon qui convient
2 1970, Articles divers (1970-1973). Ce que la Suisse peut apporter à l’Europe (19 mars 1970)
6 même temps. Il faut penser à l’égalité des petits États avec des grands. Il faut penser à une quantité de choses qui répugnen
3 1970, Articles divers (1970-1973). « S’unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)
7 e sont pas d’une originalité débordante. Unir les États européens en un corps politique assez puissant pour sauvegarder et ga
4 1970, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture européenne ? (juin 1970)
8 me, en réponse à ce défi de l’anarchie, invente l’ État et les institutions centralisées : Rome poussera l’ordre et la stabil
5 1970, Articles divers (1970-1973). « L’Europe ? Une révolution culturelle ! » (15 octobre 1970)
9 r la notion proudhonienne de la distribution de l’ État . D’autre, part, les mouvements personnalistes des années 1930 mettaie
10 lisme n’est pas possible dans une seule nation. L’ État national constitue donc l’obstacle principal. Je pense que le problèm
6 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix I : Niveau de vie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)
11 Vous avez un mouvement de convergence au-delà des États  : les organisations mondiales, les organisations continentales y obéi
7 1970, Articles divers (1970-1973). Denis de Rougemont, propos recueillis par E. Liard (décembre 1970)
12 e base les régions, qui sont plus petites que les États , et le continent, qui est beaucoup plus grand, on aura une vision plu
8 1970, Articles divers (1970-1973). Message aux régionalistes (16 mars 1973)
13 EUROPE et qu’on ne la fera jamais sur la base des États centralisés. — et parce qu’il faut REFAIRE DE VRAIES COMMUNAUTÉS, si
14 région ne sera pas l’œuvre des technocrates de l’ État central, mais des habitants de la région eux-mêmes. ay. Rougemont
9 1971, Articles divers (1970-1973). L’Europe est d’abord une unité de culture (1971)
15 contre toute union fédérale, je veux parler de l’ État national de type xixe siècle, jacobin et napoléonien, copié par plus
16 èves et de maîtres eux-mêmes trop crédules, que l’ État national centralisé et absolument souverain, c’est l’aboutissement né
17 , alors qu’en vérité, pour la plupart, en tant qu’ État , et en moyenne, elles n’ont même pas un siècle d’âge. Seules la Franc
18 France, l’Angleterre et l’Espagne comptent, comme État , cinq ou six siècles. Encore peut-on disputer là-dessus : le général
19 ne « grandeur ». Mais si l’on peut admettre que l’ État français existe réellement depuis Philippe Le Bel, il est absolument
20 Bel, il est absolument certain que l’Italie comme État n’a que 110 ans, l’Allemagne 100 tout juste, la Norvège 66, la Tchéco
21 ormation, récente, nous venons de la voir, de nos États . Le mot nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge, dans une vill
22 nfermer pour si peu dans les frontières d’un même État . D’ailleurs, il n’est pas vrai que nos stato-nations modernes corresp
23 rd, au cœur des Alpes. Non, les frontières de nos États n’ont jamais été « naturelles ». Elles sont accidentelles et arbitrai
10 1971, Articles divers (1970-1973). L’héritage culturel de l’Europe (1971)
24 , l’Église, les Rois et l’Université, plus tard l’ État qui entend totaliser ces trois puissances de mise en ordre, mais auss
25 germanique ou celtique, se retrouve dans tous nos États et montre bien ce qu’il faut penser de leur soi-disant « originalité
26 puissances affectives désormais manipulées par l’ État et les prétendues « nécessités matérielles » d’une part, et les abstr
27 e sauraient exister ni crédit ni institutions, ni États ni fédérations (héritage de la cité grecque, de l’Ecclesia chrétienne
11 1971, Articles divers (1970-1973). 6 et 7 février, vote sur le suffrage féminin : supprimer un anachronisme et une injustice (4 février 1971)
28 alité civique, elle le doit à une sorte de coup d’ État venu d’en haut : par simple décision gouvernementale ou par l’élabora
12 1971, Articles divers (1970-1973). Arnaud Dandieu, la révolution et les régions (mars 1971)
29 de toutes les tendances locales, opprimées par un État despotique. Entre ces deux mouvements, il y a une corrélation nécessa
30 éances (de 1789) à réclamer le rétablissement des États provinciaux », et il rappelait que si la République une et indivisibl
13 1971, Articles divers (1970-1973). L’Amour et l’Europe : L’Express va plus loin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)
31 n Suisse : « Un tel a été un grand serviteur de l’ État . » Pourquoi servir l’État ? C’est lui qui est un service. Le souverai
32 un grand serviteur de l’État. » Pourquoi servir l’ État  ? C’est lui qui est un service. Le souverain gouverne ; le Conseil fé
33 i vous vient des rois de France. Eh bien, non : l’ État n’est qu’un appareil, au mieux utile ! » Tandis que l’État-nation ? L
34 ttre en question la forme une et indivisible de l’ État français. Je connais un Breton qui a fait un livre sur l’Europe régio
14 1971, Articles divers (1970-1973). Fédération ou confédération ? (juillet-août 1971)
35 é, la Confédération est « l’union entre plusieurs États qui, tout en gardant une certaine autonomie, s’associent pour former
36 rtaine autonomie, s’associent pour former un seul État à l’égard des puissances étrangères » et il donne comme exemples « la
37 al comme ce « qui a rapport à une confédération d’ États  », ainsi, par exemple, « la Suisse et les États-Unis sont des gouvern
38 e fédération, qui suit, comme « union politique d’ États  », est défectueuse puisqu’elle ne mentionne que l’union et ne dit rie
39 miner librement sa compétence… La confédération d’ États , au contraire, constitue non un État mais une association d’États ; l
40 édération d’États, au contraire, constitue non un État mais une association d’États ; la souveraineté y réside non dans le p
41 ire, constitue non un État mais une association d’ États  ; la souveraineté y réside non dans le pouvoir central, mais dans les
42 réside non dans le pouvoir central, mais dans les États confédérés. » Il apparaît alors que confédération, loin de renforcer
43 ion, l’affaiblit, et que « fédérer ensemble » des États , c’est beaucoup moins que les fédérer tout court. On aime à répéter
44 onstitution de 1848, qui transformait une ligue d’ États dénuée de tout pouvoir central en une solide fédération. Enfin, l’on
45 du passage probable de la future confédération d’ États à un État fédéral européen. Car, d’une part, la Suisse demeure juridi
46 probable de la future confédération d’États à un État fédéral européen. Car, d’une part, la Suisse demeure juridiquement un
47 la Suisse demeure juridiquement une association d’ États , alors qu’il s’agit aujourd’hui d’associer bien plutôt des groupement
48 onstitués en régions organiques ; d’autre part, l’ État fédéral suisse limite à ses frontières politiques le processus de féd
15 1972, Articles divers (1970-1973). Europe divisée ou Europe fédérée ? (1972)
49 ou pour un candidat au conseil municipal. Dans un État totalitaire (réalisation presque parfaite du modèle napoléonien), la
50 lui substituer un programme défini par d’autres : État , Parti, Dictateur, Grande Machine… L’instruction impérative, au sens
51 rte peu de savoir si l’agent dominant est alors l’ État national, le Parti qui l’utilise (« marxiste » ou « fasciste »), une
52 », invoqué par les détenteurs des mécanismes de l’ État centralisé, permet d’interdire arbitrairement la diffusion de toute i
53 dénommait « nombre du peuple » et « étendue de l’ État  ». De l’une et l’autre dimension dépend directement la participation 
54 pend directement la participation : au très petit État correspond le maximum de liberté civique, mais « plus l’État s’agrand
55 pond le maximum de liberté civique, mais « plus l’ État s’agrandit, plus la liberté diminue », tandis que « le gouvernement d
56 le gouvernement démocratique convient aux petits États  », à ceux où « le peuple est facile à rassembler » (Contrat social, I
57 e gouvernement peut y être démocratique ; plus un État est populeux et étendu, et plus le pouvoir doit être concentré. (À la
58 r resserrer vos limites. » 2. Répartition de l’ État Ce principe admis, on s’aperçoit que l’existence du petit État ou
59 ipe admis, on s’aperçoit que l’existence du petit État ou communauté de participation maximale, et son bon fonctionnement, i
60 st-à-dire : la dissolution progressive des grands États par décentralisation de l’administration, effacement des frontières,
61 ue — dimensions des communautés, répartition de l’ État , formules communautaires pluralistes, choix (plus ou moins ambigus) e
62 ommunauté (« nombre du peuple » et « étendue de l’ État  ») ou les conditions architectoniques ne s’y prêteraient pas. Mais d’
16 1972, Articles divers (1970-1973). Forteresse au centre de l’Europe : la Suisse (1972)
63 Suisse. Or, il y a vingt-cinq Suisses, vingt-cinq États souverains (selon notre Constitution) et quoi de commun ? Essayons de
17 1972, Articles divers (1970-1973). Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles (mars 1972)
64 une véritable mutation de l’enseignement. Car nos États sont gouvernés aujourd’hui par les manuels qui ont formé nos chefs d’
65 liste en alignant les esprits pour le compte de l’ État — cependant que l’Armée alignait les corps et que la Presse alignait
66 plus de petits nationalistes, sujets passifs d’un État sans visage, et rouages d’une société mécanisée, mais bien des citoye
67 our ce qu’on veut, et trop souvent, pour ce que l’ État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour la nation seulem
68 rofessionnelle et personnelle. Ce ne sont pas nos États qui feront l’Europe, n’ont-ils pas prouvé depuis des siècles qu’ils é
69 ). Quelle force au monde pourra mouvoir l’École d’ État , et disons le mot, la révolutionner ? Le salut peut nous venir du dan
18 1972, Articles divers (1970-1973). Autopsie d’un cas : Denis de Rougemont (15 mars 1972)
70 ent — c’est avec la poussière des individus que l’ État fait son ciment — le couple personne/communauté, en insistant très fo
71 raliste si elle est seule, si elle est entourée d’ États unitaires. Elle sera forcée de se présenter à eux comme un État unita
72 . Elle sera forcée de se présenter à eux comme un État unitaire et de se centraliser de plus en plus à cause de l’accroissem
73 he absolument impossible que se sont assignée les États . Selon vous, l’Europe actuelle n’est qu’une juxtaposition d’États ? M
74 s, l’Europe actuelle n’est qu’une juxtaposition d’ États  ? Moi, j’appelle cela l’amicale des misanthropes. Ou bien, il y a une
75 faire. Mais j’ai pensé qu’il valait mieux que les États pratiquent cet hommage que le vice rend à la vertu, qui est cette hyp
76 métralement opposée à celle de l’unification d’un État pour créer une puissance. En fin de compte, la force créée par l’unio
77 certains cas, les croyances politiques dès que l’ État est quelque peu totalitaire, bref toutes choses qui sont hétérogènes.
78 tière. C’est ce qu’ont voulu tous les créateurs d’ États totalitaires, à commencer par Napoléon qui voulait imposer ces mêmes
79 ns-nous la puissance collective, la puissance des États ou voulons-nous la liberté des personnes ? Suivant le choix que chacu
19 1972, Articles divers (1970-1973). Je rentrais de l’espace… (27-28 mai 1972)
80 Suisse. Or, il y a vingt-cinq Suisses, vingt-cinq États souverains (selon notre Constitution) et quoi de commun ? Essayons de
20 1973, Articles divers (1970-1973). De Genève à l’Europe par les régions (mars 1973)
81 s dans des sens très différents ? Car si tous les États européens sont amenés à reconnaître l’existence d’un problème régiona
82  dépasser le dogme de la souveraineté absolue des États  ». Les fédéralistes européens voient dans le culte de l’État-nation n
83 ogues et les politologues se mettent à dénoncer l’ État national centralisé, souverain et bardé de frontières, comme une form
84 l à l’échelle planétaire. Aucun de nos vingt-huit États européens ne peut plus assurer seul sa défense militaire et sa prospé
85 semble national) dont elles rendent responsable l’ État centralisateur. Les unes exigent une aide spéciale, d’autres l’autono
86 e ni économique. Sur toutes les frontières de nos États , les exemples abondent : Basques et Catalans réunis par les Pyrénées
87 aineté » (d’ailleurs de plus en plus fictive) des États . Or tous les problèmes concrets qui se posent dans cette région appe
88 l’imagination de la plupart des « serviteurs de l’ État  ». Mais cela aussi pose un nouveau problème : les délais nécessaires,
21 1973, Articles divers (1970-1973). L’Europe, c’est d’abord une culture (juillet-août 1973)
89 isation idéologique, militaire et policière par l’ État russe — voir les pays de l’Est européen —, d’autre part à la colonisa
90 soit divisées par les frontières de deux ou trois États , comme les Basques et les Catalans, soit dispersées, comme les Juifs,
91 sur l’obstacle majeur à toute union fédérale : l’ État national de type jacobin et napoléonien, copié par plus de cent-vingt
92 èves et de maîtres eux-mêmes trop crédules, que l’ État national, « Un et indivisible » selon la formule jacobine, centralisé
93 , alors qu’en vérité, pour la plupart, en tant qu’ État , et en moyenne, elles n’ont même pas un siècle d’âge. Seules la Franc
94 France, l’Angleterre et l’Espagne comptent, comme État , deux à cinq siècles au plus, selon les options politiques des histor
95 es historiens20. Mais si l’on peut admettre que l’ État français existe réellement depuis Philippe le Bel — « empereur en son
96 » —, il est absolument certain que l’Italie comme État n’a que 112 ans, l’Allemagne 102, la Norvège 70, la Tchécoslovaquie,
97 la formation, récente on vient de le voir, de nos États . Le mot nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge, dans une vill
98 nfermer pour autant dans les frontières d’un même État . D’ailleurs, il n’est pas vrai que nos stato-nations modernes corresp
99 rd, au cœur des Alpes. Non, les frontières de nos États n’ont jamais été « naturelles ». Elles sont accidentelles et arbitrai
100 à toute union. Je l’ai dit souvent : l’Europe des États , rêvée par de Gaulle, ce serait une amicale des misanthropes, chose q
101 utes les réalités hétéroclites sur lesquelles nos États essaient encore de régner. Définies par les réalités et non plus par
102 on plus aux mythes de la souveraineté absolue des États , impliquerait de toute évidence un statut de la personne et du citoye
22 1973, Articles divers (1970-1973). « La famille est devenue un choix » (23 septembre 1973)
103 tres en Suisse. C’est une lignée de conseillers d’ État , le dernier, Frédéric, fut professeur et écrivain. Ses livres de géog
23 1973, Articles divers (1970-1973). Sur la taille des régions (octobre 1973)
104 urces naturelles) tacitement pris en charge par l’ État , se verraient partagés avec les contribuables. Soyons sérieux : jamai
105  prestige national » dont les grandes firmes et l’ État central seraient seuls à se partager les avantages éventuels. La prét
106 nde honnêtement quels sont les avantages du grand État sur la petite communauté, on n’en trouve qu’un : le grand État peut f
107 etite communauté, on n’en trouve qu’un : le grand État peut faire de grandes guerres. Pour tout le reste : qualité de la vie
108 urité, créativité, densité culturelle, les petits États figurent régulièrement en tête de liste, et les grands en queue. Faut
109  ? Du Luxembourg et de la France, lequel des deux États a-t-il la taille ? Je vais vous le dire : c’est le plus petit. En tan
110 is vous le dire : c’est le plus petit. En tant qu’ État souverain, un et indivisible, la France est trop grande, et il n’en v
111 se fédérer. Pour défendre leurs libertés contre l’ État . Juin 1973. 22. Tous les pays du monde ne peuvent pas exporter plus
24 1973, Articles divers (1970-1973). Une possibilité européenne : la région genevoise (novembre 1973)
112 mbouteillées. L’angoisse devant les mass médias d’ État , où tout ce qui n’est pas publicité tonitruée pour des produits, des
113 ées de l’École, qui ont substitué les mythes de l’ État régalien et de la nation indivisible, aux réalités concrètes, locales
114 e ni économique. Sur toutes les frontières de nos États , les exemples abondent : Basques et Catalans réunis par les Pyrénées
115 aineté » (d’ailleurs de plus en plus fictive) des États . Or, tous les problèmes concrets qui se posent dans cette région appe
25 1973, Articles divers (1970-1973). Face à la crise de notre continent, l’utopie de Denis de Rougemont : l’Europe des régions (1er-2 décembre 1973)
116 ue, ces réalités s’avéreront plus solides que les États actuels, qui, peu à peu, tomberont en désuétude. La région ? Pouvez-v
117 iberté plutôt que de la puissance collective d’un État , la sauvegarde des équilibres entre l’homme et la nature plutôt que d
118 xixe siècle ; la moyenne d’âge de nos vingt-six États européens est de quatre-vingts ans ! Quant au rythme de changement de