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orrespond qu’à des permissions extérieures. Voyez
Tristan
et Iseut. Quand ils ont supprimé l’obstacle qui empêchait et exaltait
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té. La passion est toujours possible. Le mythe de
Tristan
et Iseut est assez rusé pour se reproduire, quelles que soient les ci
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dours. Finalement, j’ai découvert que le mythe de
Tristan
et Iseut est l’ennemi intime du mariage et du couple. C’est un mythe
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s’ils n’ont jamais lu une ligne de l’histoire de
Tristan
. La passion amoureuse qui nous paraît si naturelle est en réalité exc
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poésie des troubadours, Héloïse et Abélard, puis
Tristan
et Iseut, prototype éternel de l’amour-passion : et c’est de là que v
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eut-on imaginer Iseut devenant Mme Tristan ! Mais
Tristan
et Iseut n’ont-ils pas été merveilleusement heureux ? Ils ont été mer
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ous dire pourquoi, car tout est parti du mythe de
Tristan
. La Rochefoucauld a fort bien compris que l’amour est essentiellement
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couple. L’une qui veut le dépasser par en haut —
Tristan
— l’autre par en bas — Don Juan. Nous versons continuellement dans l’
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ersons continuellement dans l’un ou dans l’autre.
Tristan
est l’homme d’un seul amour fatal. Don Juan, héros d’un siècle cyniqu
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xviiie , incapable de passion, est l’antithèse de
Tristan
, son double négatif, l’homme des rencontres sans lendemain, infidèle
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és, de Robert Musil. J’ai retrouvé l’archétype de
Tristan
à travers ces trois livres ; les trois en sont des reviviscences prob
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nces probablement inconscientes. Dans le mythe de
Tristan
, l’obstacle est l’époux d’Iseut, le roi Marc. Dans Lolita, c’est l’âg
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us, quel serait le couple idéal ? Je voudrais que
Tristan
découvre Iseut, qu’Iseut découvre Tristan, et qu’ils sachent leurs no
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ais que Tristan découvre Iseut, qu’Iseut découvre
Tristan
, et qu’ils sachent leurs noms. Je voudrais qu’ils cessent de dire com
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l’opéra de Wagner : « Non, plus d’Isolde, plus de
Tristan
. » Le masochiste intégral ne vaut rien pour aimer. Tristan n’aime pas
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» Le masochiste intégral ne vaut rien pour aimer.
Tristan
n’aime pas réellement Isolde. Il ne la voit pas. Il projette. Ce qu’i
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mariage dans l’amour. La passion représentée par
Tristan
, qui est le grand mythe de la passion originelle en Occident. Et d’au
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et animent les Européens sur le plan de l’amour :
Tristan
, d’un côté ; Don Juan, de l’autre. Tous deux adversaires du mariage.
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an, de l’autre. Tous deux adversaires du mariage.
Tristan
, parce qu’il dépasse le mariage vers un au-delà où il n’a plus besoin
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La Merveilleuse histoire de
Tristan
et Iseut [préface] (1973)as at Gaston Paris, Joseph Bédier, Ernest
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xxe siècle les textes originaux de la légende de
Tristan
et son contexte culturel et historique, ont fait bien plus qu’une œuv
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lle ne paraît à première vue : avec la légende de
Tristan
, c’est l’étymologie de nos passions que ces savants ont retrouvée. Se
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ela donne à peu près ceci : « Les restitutions de
Tristan
servent à faire entendre la force du mythe, par la liaison qui se tro
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, en effet, les textes primitifs de la légende de
Tristan
, qui remontent aux xiie et xiiie siècles, expriment bien autre chos
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r excellence de l’âme. Or, c’est dans le mythe de
Tristan
qu’il a trouvé son expression la plus totale, délicieuse et tragique
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ans sa pleine stature et ses profonds pouvoirs. ⁂
Tristan
, c’est tout d’abord le mythe de l’amour plus fort que la vie, plus fo
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nue dans sa réalité terrestre. Ce que le mythe de
Tristan
élève ainsi devant nos yeux, ce qu’il illustre en sa simplicité majes
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isé par l’Église. C’est le mariage. Constater que
Tristan
est tout d’abord le mythe de l’amour plus fort que la vie, c’est reco
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tre aussi que la vraie victime du mythe n’est pas
Tristan
, n’est pas Iseut, et n’est pas non plus leur passion, qui triomphe au
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amais qu’une version renouvelée de l’archétype de
Tristan
et Iseut. Ils cherchent donc partout l’obstacle qui résiste, et n’en
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reste le mythe de Don Juan, ce cliché négatif de
Tristan
: la surprise opposée à la fidélité, l’excitation rapide au lieu de l
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e, celui-là justement dont triomphe la passion de
Tristan
et d’Iseut : et c’est la mort. ⁂ J’ai laissé jusqu’ici dans l’ombre c
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’ange, et femme, figure la conclusion du mythe de
Tristan
: ce qui se passe trois jours après la mort d’amour. Iseut n’évoque-t
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été, sur la Terre, le véritable objet du désir de
Tristan
, sa princesse lointaine et son « amour de loin » comme parlait le tro
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oubadour Jaufré Rudel ? L’apparent narcissisme de
Tristan
trouverait ici son interprétation spirituelle. Toute filiation histor
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n’éclate malgré lui que dans l’épisode bref, tel
Tristan
fou ; Mary plus pittoresque et foisonnant, au détail descriptif savou
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Bédier et Mary, comme Wagner, sont des auteurs de
Tristan
, à peu près au même titre que Béroul ou Thomas, Gottfried, Eilhart, C
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la mort comme nul moderne adaptateur ne l’a osé.
Tristan
surpris par le roi Marc implore son pardon pour la Reine mais dit de
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ne mais dit de lui-même : « Ah ! Mort, viens voir
Tristan
et finis ses douleurs ! » Il en reste chez Bédier : « Que m’importe d
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doute mieux. Dans le même Roman en prose, lorsque
Tristan
meurt : « Douce amie, je ne vous verrai plus. Adieu, je m’en vais et
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[Préface] André Mary, La Merveilleuse histoire de
Tristan
et Iseut », La Merveilleuse histoire de Tristan et Iseut, trad. Mary
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Tristan et Iseut », La Merveilleuse histoire de
Tristan
et Iseut, trad. Mary André, Gallimard, Gallimard, 1973, p. 8-25. at.