1
e remarque, non pas du tout en contradiction avec
ce
que vient de vous dire M. Armand, mais plutôt complémentaire à propos
2
nt pour moi le comble de l’élégance en technique,
ce
petit truc tout simple… Donc des appareils formés d’éléments extrêmem
3
veut faire passer ne passe que dans la mesure où
ce
système de mots et de phrases oriente l’esprit du lecteur de la maniè
4
’infinité des directions possibles. Alors, qu’est-
ce
qui produit cet effet d’orientation, d’organisation de l’information
5
qualification ? C’est quelquefois le style ; dans
ce
cas, c’est le style qui est le message même du livre, qui fonctionne
6
nts dans un ouvrage philosophique, ou quelquefois
ce
sont simplement des situations dans un ouvrage romanesque. Mais toujo
7
ion qui nous transforme nous-mêmes, nous digérons
ce
qu’il y a dans le livre et je dirai qu’en revanche et en retour le li
8
s que nous sommes « absorbés » dans un livre, est-
ce
que c’est lui qui nous absorbe ou nous qui l’absorbons ? C’est une qu
9
ion qu’on peut se poser, et cela me fait penser à
ce
passage très fameux de l’Apocalypse où l’auteur entend une voix du ci
10
ui lui dit : « Va au-devant de cet ange et prends
ce
petit livre ouvert qu’il a dans les mains, et quand tu l’auras pris,
11
ur transformatrice qui existe dans un livre, dans
ce
petit appareil qu’est le livre dont on ne sait jamais si c’est lui qu
12
ous lire une page de Nietzsche que j’ai retrouvée
ce
matin même, sur « la lente lecture ». Je voudrais qu’on affiche cette
13
par écrire lentement. Ne rien écrire d’autre que
ce
qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui se hâte ! [voilà pour l’
14
vec des doigts et des yeux délicats. Ami patient,
ce
livre ne souhaite pour lui que des lecteurs parfaits. Apprenez à bien
15
à un certain nombre de questions posées. Eh bien,
ce
ne sont pas les sujets qui manquent, ce qui est difficile, c’est le t
16
Eh bien, ce ne sont pas les sujets qui manquent,
ce
qui est difficile, c’est le temps de lente lecture pour bien se pénét
17
et le livre. On me fait remarquer que le livre a
ce
gros avantage sur la télévision que : « les moyens de communication d
18
eint d’hommes ou d’intérêts. Le dissentiment dans
ce
qu’il y a de plus scandaleux, et non pas seulement de pittoresque et
19
les programmes. Et alors, on se disait : « Qu’est-
ce
qu’il faut faire ? Est-ce qu’il faut créer un poste européen de télév
20
on se disait : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-
ce
qu’il faut créer un poste européen de télévision ? » Ça sera très dif
21
sser cela. C’est la cassette. C’est un palliatif.
Ce
n’est pas suffisant, mais c’est l’équivalent du livre par rapport à l
22
langue internationale ? L’espéranto, par exemple,
ce
qu’on a essayé de faire jusqu’ici mais sans grand succès ? » Alors là
23
ette question parce qu’elle me permet de préciser
ce
que j’appellerais « information » tout à l’heure. Quelqu’un me dit :
24
ureau, le contremaître, aient assez de temps. Est-
ce
que, face au rythme de la vie actuelle auquel nous sommes tous soumis
25
moments de lente lecture ? » Première remarque :
ce
ne sont pas les gens qui ont le plus de temps qui lisent le mieux, ni
26
ail. C’est dommage, il faudrait arriver à réduire
ce
temps de travail ; c’est au fond tout l’effort de la technique actuel
27
ur et à mesure [que] l’automation se développera.
Ce
n’est pas à mon voisin, que j’irai apprendre ce genre de choses. Je p
28
. Ce n’est pas à mon voisin, que j’irai apprendre
ce
genre de choses. Je pense que nous allons maintenant vers un état de
29
ent, l’aiguille va passer du travail au loisir et
ce
sera pour le loisir, sérieux de la vie, qu’on travaillera un petit pe
30
e, qu’on travaillera un petit peu, pour s’assurer
ce
qu’il faut, pour avoir le temps de lire lentement. Quelqu’un demandai
31
erver « qu’on lit énormément de revues en France,
ce
qui pourrait compenser les chiffres un peu pessimistes des statistiqu
32
Conseil de l’Europe : je compris par la suite que
ce
haut fonctionnaire tenait le fédéralisme pour un système d’unificatio
33
r qu’un grand homme d’État belge ait pu écrire en
ce
temps-là (il a changé d’avis depuis) : Ce n’est pas dans le fédéralis
34
rire en ce temps-là (il a changé d’avis depuis) :
Ce
n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pas en se repliant sur elle-m
35
’avis depuis) : Ce n’est pas dans le fédéralisme,
ce
n’est pas en se repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son s
36
des européistes on ne peut plus engagés. Que sera-
ce
ailleurs, dans la grande presse, dans la grande masse des citoyens do
37
échange d’une opposition commune au fédéralisme,
ce
qu’il a traduit en ces termes : « La Grande-Bretagne et la France son
38
dividuelle en tant que nation. » Je m’assure que
ce
qu’a dit Maurice Schumann n’était nullement censé « traduire » un ref
39
air que l’erreur est le fait du journaliste, mais
ce
qui frappe, c’est qu’elle ait pu passer inaperçue dans un quotidien q
40
et le judiciaire, mais « à différents niveaux » (
ce
qui introduit le thème des communes et des régions autonomes), enfin,
41
réatrices. L’attitude intellectuelle que traduit
ce
vocabulaire souple et précis doit-elle rester à jamais étrangère aux
42
Ce
que la Suisse peut apporter à l’Europe (19 mars 1970)c d On assist
43
en Suisse — que c’est la seule voie sérieuse. Que
ce
qu’il y a de sérieux quand on parle de l’Europe, c’est uniquement l’é
44
x, a voulu se borner à l’économie, c’est-à-dire à
ce
qui pouvait servir les intérêts réputés sérieux, surtout sur les bord
45
n’y a pas de cultures nationales, contrairement à
ce
que l’on nous a appris à l’école. Il n’y a qu’une grande culture euro
46
est commune aux Suisses et à tous les voisins de
ce
pays, on peut édifier une union. Je dis bien : une « union » et non p
47
te les diversités qui tout de même subsistent sur
ce
fond d’unité. Denis de Rougemont, à votre point de vue, un écrivain a
48
euse dans les temples, de la peinture religieuse.
Ce
n’est qu’en Europe que l’on a utilisé tous ces procédés tels que le s
49
orter dans l’union de l’Europe. Elle a à apporter
ce
qu’elle est, ce qu’elle est devenue au cours des siècles, c’est-à-dir
50
on de l’Europe. Elle a à apporter ce qu’elle est,
ce
qu’elle est devenue au cours des siècles, c’est-à-dire la formule féd
51
» Pensez-vous que la Suisse comprenne exactement
ce
qu’est le fédéralisme ? Le fédéralisme est l’une des choses les plus
52
tit pays, qui n’a qu’une petite armée, encore que
ce
soit la plus forte d’Europe !)… que ce n’est pas une grande puissance
53
encore que ce soit la plus forte d’Europe !)… que
ce
n’est pas une grande puissance comme les États-Unis ou la Russie… » J
54
ue c’est là une attitude tout à fait erronée, car
ce
qui fait le poids, l’autorité d’un pays dans le monde, ce qui donne d
55
ait le poids, l’autorité d’un pays dans le monde,
ce
qui donne du poids à ses interventions dans le domaine de la politiqu
56
la politique étrangère, de la politique générale,
ce
sont les initiatives, les exemples qu’il peut donner, les initiatives
57
auraient eu contre eux l’opinion du monde entier.
Ce
n’est donc pas du tout la force, comme on le répète toujours, qui dir
58
ortirait de toute son histoire, elle sortirait de
ce
que nous sommes, nous Suisses, dont nous avons à prendre toujours mie
59
, les Suisses, prenions conscience plus claire de
ce
qu’est notre fédéralisme, des richesses de cette formule chez nous. I
60
de Rougemont, le citoyen suisse, qui appartient à
ce
peuple heureux que vous décrivez, ne semble pas très prêt à assumer l
61
isqu’il manque d’initiative ? Qu’en sait-on ? Est-
ce
qu’on a jamais demandé aux Suisses ce qu’ils pensaient de l’Europe et
62
it-on ? Est-ce qu’on a jamais demandé aux Suisses
ce
qu’ils pensaient de l’Europe et d’une intégration de l’Europe, d’une
63
se moyen, l’homme de la rue, quand on lui demande
ce
qu’il pense de l’Europe, répète naturellement ce qu’il a entendu dire
64
ce qu’il pense de l’Europe, répète naturellement
ce
qu’il a entendu dire à la radio, à la télévision, ce qu’il lit dans l
65
qu’il a entendu dire à la radio, à la télévision,
ce
qu’il lit dans la presse, ce qu’il entend dans les discours de ses ho
66
io, à la télévision, ce qu’il lit dans la presse,
ce
qu’il entend dans les discours de ses hommes d’État, de ses députés.
67
aires et même de maîtres primaires qui ont adopté
ce
point de vue, qui se mettent à enseigner l’histoire, la géographie, l
68
il fédéral qui me paraît tout à fait disposé dans
ce
sens, à en juger par les récentes déclarations des hommes qui sont ch
69
angères. c. Rougemont Denis de, « [Entretien]
Ce
que la Suisse peut apporter à l’Europe », Construire, Lausanne, 19 ma
70
é. Quelle signification attachez-vous au fait que
ce
soit à vous, écrivain et directeur du Centre européen de la culture,
71
et marées et sans toujours beaucoup d’appuis. Or
ce
prix est un appui formel. Vous êtes donc particulièrement satisfait ?
72
ravaux réalisés en marge de son métier propre. Et
ce
sont mes livres sur l’Europe et mon activité au Centre européen de la
73
é au Centre européen de la culture qui m’ont valu
ce
prix, attribué jusqu’ici à des hommes politiques seulement : Jean Mon
74
La passion en 1970, est-
ce
possible ? (mai 1970)i « La passion, écrit Denis de Rougemont, est
75
fiançailles, me semble un bon moyen de faciliter
ce
passage et d’éviter les trop mauvais mariages. Pourquoi les seconds m
76
t Denis de, « [Entretien] La passion en 1970, est-
ce
possible ? », Marie Claire, Paris, mai 1970, p. 21.
77
t le culte prolongé d’un mythe, il faut choisir !
Ce
choix doit s’opérer dans une certaine finalité ; quelle finalité trou
78
que commerciales. Il va falloir maintenant savoir
ce
que nous voulons au juste : un niveau de vie quantitatif ou un certai
79
egré un caractère très international et que c’est
ce
type d’union pluraliste qui peut seul assurer la paix de l’Europe ! I
80
Qu’est-
ce
que la culture européenne ? (juin 1970)j Dans le précieux recueil
81
illeurs « cultivés » ou non, conscients ou non de
ce
qu’ils doivent, en fait, à la culture. Unité non pas homogène, et qui
82
’uniformisation, de nivellement et d’exclusion de
ce
qui diffère, mais qui au contraire englobe, et compose largement, dan
83
cipes, molestés, réveillés, mis en mouvement, fût-
ce
contre nous, pour le meilleur et pour le pire. Héraclite donne la f
84
enir pour la formule même de l’unité européenne :
Ce
qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus b
85
des contraires procède la plus belle harmonie. De
ce
temps jusqu’au nôtre, tout concourt à nourrir ce paradoxe qui paraît
86
ce temps jusqu’au nôtre, tout concourt à nourrir
ce
paradoxe qui paraît bien être la loi constitutive de notre histoire e
87
ont pas d’appeler la tyrannie. Rome, en réponse à
ce
défi de l’anarchie, invente l’État et les institutions centralisées :
88
usqu’à l’irrémédiable et dangereux Ennui, jusqu’à
ce
vide de l’âme inoccupée qui appelle les tempêtes et les révolutions.
89
istes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Mais
ce
n’est pas tout. Avec les trois sources classiques d’Athènes, de Rome
90
ensée servir. j. Rougemont Denis de, « Qu’est‑
ce
que la culture européenne ? », 30 Jours d’Europe, Paris, juin 1970, p
91
révolution culturelle ! » (15 octobre 1970)k l
Ce
qui me frappe, Denis de Rougemont, en lisant votre Lettre ouverte au
92
ipé cette illusion et je pense, d’autre part, que
ce
qui peut entraîner l’économique, ce n’est pas la politique. Celle-ci
93
tre part, que ce qui peut entraîner l’économique,
ce
n’est pas la politique. Celle-ci peut même le freiner, comme l’a démo
94
ls, comme si la nation avait été créée par Dieu ;
ce
serait par volonté divine que les rois de France ont unifié l’hexagon
95
créer un état d’esprit européen chez les maîtres,
ce
qui permettra d’espérer un changement sérieux en une génération. La J
96
ment lors de Mai 68 ? Exactement, puisque c’est à
ce
moment-là qu’est sorti un manifeste dont on n’a pas assez parlé, bien
97
qui était alors le plus gauchiste des syndicats.
Ce
manifeste demandait une fédération européenne fondée sur les réglons
98
rein et sans mesure humaine ; nous affirmions que
ce
productivisme traduisait une mentalité commune au capitalisme bourgeo
99
ues permettant la participation, mettre en commun
ce
qui marche mieux si on l’intègre. Le principe de la dimension a été c
100
ent appliqué au CEC ; nous n’avons centralisé que
ce
qui fonctionnait mieux en étant centralisé. Notre but était, toujours
101
oses neuves, sinon l’on perd trop de temps. C’est
ce
que nous avons fait au CEC, où les premières nécessités ressenties on
102
avec le respect des forêts, comme je l’ai écrit,
ce
qui va dans le même sens que le respect de l’autre. L’Europe devrait
103
c’est la raison pour laquelle nous devons sauver
ce
qui nous reste de nature et de cellule civique, la commune tout parti
104
onisé de manière assez différente. Je veux éviter
ce
parallèle que l’on fait trop facilement entre l’Amérique et la Russie
105
ilement entre l’Amérique et la Russie soviétique.
Ce
sont deux menaces virtuelles pour les nations de l’Europe désunie mai
106
ons de l’Europe désunie mais pas de même nature.
Ce
que j’appelle la colonisation possible par les États-Unis — si nous n
107
? C’est déjà un fait pour les pays de l’Est. Pour
ce
qui est de l’Ouest, la colonisation américaine devient chaque année p
108
les Américains auront beau jeu d’intervenir dans
ce
contexte sans aucune contrepartie. Vous voyez une quantité immense d’
109
là un danger extrêmement grave. Par exemple, dans
ce
village où j’habite depuis vingt-trois ans : quand j’y suis arrivé, i
110
otidiennes entre les gens se trouve changé. C’est
ce
bouleversement des équilibres vivants qui est extrêmement grave ; et
111
équilibres vivants qui est extrêmement grave ; et
ce
sera toujours pire, car aucun de nos pays ne peut se défendre. Il n
112
e » risquent d’être l’Europe des États-Unis ? Est-
ce
qu’une Europe unie ne faciliterait pas, au contraire, la pénétration
113
que les Américains avaient presque tout fait dans
ce
domaine des recherches nucléaires. On pouvait se dire : « Ce n’est pa
114
des recherches nucléaires. On pouvait se dire : «
Ce
n’est pas la peine de partir, ils ont pratiquement un siècle d’avance
115
e d’avance sur nous. » Mais nous n’avons pas tenu
ce
raisonnement. Nous nous sommes dit que les Américains avaient réussi
116
enverser la vapeur. De grands choix à faire
Ce
serait donc le moment de « renverser la vapeur » et nous serions aujo
117
sir librement son avenir. Pourquoi serions-nous à
ce
moment privilégiés ? À cause du développement des sciences et des tec
118
grande question : que voulons-nous en fait ? Est-
ce
plus de voitures ? Ou voulons-nous sauver la nature qui nous entoure
119
eau de vie, mesuré purement quantitativement. Est-
ce
que nous voulons, comme les Américains, augmenter simplement le produ
120
st l’attachement à un certain mode de vie. Qu’est-
ce
qu’un mode de vie ? C’est l’ensemble des rythmes de la vie, c’est l’e
121
c’est très heureux, car cela constitue un frein à
ce
développement, à l’infini, du niveau de vie. Je pense que maintenant
122
pays européens, pour une partie de la population,
ce
dilemme entre niveau de vie et mode de vie ne se pose même pas. Pour
123
les moyens de les faire marcher à l’électricité.
Ce
serait là un développement technique supérieur à celui des États-Unis
124
certains buts généraux que l’on donnera à la vie.
Ce
serait une révolution complète. Deux mouvements antagonistes Ne
125
n prend, par exemple, le problème des transports,
ce
serait un progrès considérable de remplacer, dans les villes, la voit
126
isation sociale et politique ? Oui, profondément.
Ce
que j’essaie de montrer depuis un certain temps, c’est que nous somme
127
ière, ont su accorder leurs actes à leurs écrits.
Ce
Neuchâtelois qui, dès 1930, contribuait au lancement de plusieurs rev
128
soulève pas questions, réticences ou scepticisme.
Ce
sont là des obstacles dont Denis de Rougemont a trop l’habitude pour
129
e germe d’une agence fédérale pour l’économie car
ce
n’est pas encore une autorité de politique économique et cela ne couv
130
former la Suisse en district fédéral de l’Europe.
Ce
qui résoudrait beaucoup de questions, et notamment celle de la neutra
131
lle qu’a l’Europe pour adhérer à la Suisse ? » De
ce
point de vue, la Suisse ne perdrait rien en entrant dans une construc
132
rien en entrant dans une construction européenne.
Ce
serait le triomphe de son Idée, au sens platonicien du terme. Pouvez-
133
s préciser comment vous concevez les modalités de
ce
que vous appelez l’adhésion de l’Europe à l’Idée suisse ? Quand je pa
134
n’est d’ailleurs pas toujours appliqué en Suisse.
Ce
fédéralisme va de la commune aux entreprises jusqu’à l’Europe puis au
135
. Par exemple, sans ordinateurs, je défie qui que
ce
soit de maîtriser les mécanismes d’une fédération continentale ou alo
136
écanismes d’une fédération continentale ou alors,
ce
serait une tyrannie effroyable, car on devrait édicter des règles san
137
urope reproduit le Conseil fédéral suisse. Qu’est-
ce
que le Conseil fédéral ? Ce sont sept agences différentes qui font ch
138
édéral suisse. Qu’est-ce que le Conseil fédéral ?
Ce
sont sept agences différentes qui font chacune leur travail, et dont
139
atellite, des États-Unis ou de l’URSS, esquissait
ce
problème crucial devant lequel se trouvent aujourd’hui confrontés les
140
tre comment la Suisse peut et doit s’insérer dans
ce
processus d’édification d’une Europe fédérale. De telles réflexions n
141
cune de ces régions à sa capitale nationale. Et à
ce
moment-là, il suffira d’installer des agences fédérales européennes s
142
activités du Centre se sont toujours portées sur
ce
qu’il y avait de plus neuf dans chaque domaine. Nous avons réuni les
143
lacer à côté de Robert Schuman et de Jean Monnet.
Ce
sont L’Un et le Divers et Le Cheminement des esprits . Le premier
144
scours qui illustrent cette parole d’Héraclite : “
Ce
qui s’oppose coopère et de la lutte des contraires procède la plus be
145
inement des esprits. » Les textes recueillis dans
ce
livre sont très variés de forme, allant du « discours solennel » deva
146
reux de vivre, de travailler ou de ne rien faire,
ce
qui est sans doute le meilleur test d’un environnement de qualité. Pl
147
e, comme on le répète, « de taille européenne » —
ce
qui ne veut strictement rien dire hors du jargon de la guerre commerc
148
léphone par un ami qui est à la radio suisse. Est-
ce
la guerre, qu’on attend d’une heure à l’autre ? C’est Munich, c’est l
149
C’est Munich, c’est la paix (pense-t-on vraiment
ce
jour-là…) et l’avenir d’un coup qui se rouvre, mais aussi les problèm
150
être, avec et pour cet homme selon mon cœur… Mais
ce
n’était pas pour tout de suite ! Je venais d’écrire coup sur coup, en
151
ent rentrer en Suisse plus tôt que prévu. C’est à
ce
moment que l’on m’offrit d’écrire une pièce pour l’Exposition nationa
152
e cet ermite du xve siècle était bien pâle. Mais
ce
soir-là, je reprends le livre et je découvre un personnage fascinant.
153
lence ! Revenir au théâtre grec, avec son chœur ?
Ce
serait la solution formelle ; encore faudrait-il l’adapter à la struc
154
les sur un air quelconque, comme “Frère Jacques”.
Ce
qui a été une fois chanté peut être remis en musique. » À chaque visi
155
isite dans son grand atelier, il me joue au piano
ce
qu’il a fait. Il joue mal, je ne distingue pas grand-chose, une fin d
156
la première fois à une répétition des chœurs — et
ce
sera la dernière : la guerre est pour demain — je me sens littéraleme
157
le sentiment, non seulement mon texte, mais tout
ce
que j’ai pensé, arrière-pensé en l’écrivant et renoncé à y mettre fau
158
r, dans la rue, en conduisant ma Bugatti. Jusqu’à
ce
que la mélodie sorte des paroles. » Je le crois, c’est évident, mais
159
n et de la polyphonie du xvie siècle calviniste,
ce
serait assez pour définir le style d’un musicien confessionnel et du
160
le d’un musicien confessionnel et du genre pieux,
ce
qu’Honegger n’est à aucun degré. Je ne crois même pas qu’il se soit j
161
dit croyant, encore moins incroyant, d’ailleurs.
Ce
n’est pas avec des traces « d’éducation chrétienne » et des formes vi
162
r, doit être qualifié d’essentiellement chrétien,
ce
n’est pas à cause des sujets, ni des paroles et situations mises en m
163
ent de l’être dans le monde, à savoir Dieu »3. En
ce
point, tout s’éclaire et s’enchaîne. L’anecdote dont je parlais prend
164
r qui ne se renonce que dans le choix du sens. Or
ce
sens tout d’abord jalonné par les signes, doit être décidé par la per
165
selon Littré, c’est « faire du chemin, surtout en
ce
sens que le chemin est long et qu’on le parcourt lentement ». Ainsi c
166
uait le texte « pour mon information, pensant que
ce
sujet était peut-être de nature à m’intéresser ». Je reconnus au prem
167
bord une unité de culture (1971)x y Je pars de
ce
qui me paraît une évidence majeure : il nous faut faire l’Europe afin
168
l’Italie ou la Grande-Bretagne sont immortelles,
ce
qui suggère qu’elles auraient existé de toute éternité, alors qu’en v
169
, me direz-vous, le mot « nation » désignait, dès
ce
temps, ceux qui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était pas qu
170
commune origine indo-européenne, mais encore tout
ce
que leur histoire y ajouta au cours des âges, notions philosophiques
171
à rien, ne protège contre rien, n’arrête rien de
ce
qu’il faudrait arrêter — la tempête, les épidémies, la pollution de l
172
ialisme, le libéralisme et le marxisme, bref tout
ce
qui compte dans la vie de la culture et qui a marqué les élites intel
173
mistes de leur propre nation ; et ainsi de suite.
Ce
ne sont pas nos appartenances nationales qui nous diversifient vraime
174
rse, et vous ne risquerez pas un instant de créer
ce
fameux volapük que dénonçait de Gaulle, non sans démagogie un peu fac
175
ion et renouvellent les données communes. Or dans
ce
jeu entre les grands courants et les foyers locaux, entre l’unité et
176
u l’illusion d’une « culture nationale » — ne fût-
ce
qu’en raison de son appartenance à trois domaines linguistiques major
177
situation de la culture à l’échelle du continent.
Ce
qui s’est fait en Suisse au point de vue de la culture — et qui est s
178
et qui est supérieur, proportionnellement, à tout
ce
qui s’est fait dans n’importe quelle tranche de six millions d’hommes
179
t je ne crois pas que nous y ayons perdu quoi que
ce
soit de vraiment précieux. Ces vérités sont assez dures à entendre po
180
s États-nations souverains. Je l’ai souvent dit :
ce
serait une amicale des misanthropes — chose qu’on peut écrire, non fa
181
solutions : la balkanisation et l’helvétisation.
Ce
diagnostic est, si possible, encore plus vrai aujourd’hui et il nous
182
ps, et d’exiger enfin qu’on la prenne au sérieux.
Ce
sera « dans les intérêts de l’Europe entière », pour reprendre une fo
183
evant le parti libéral genevois. » Accompagnée de
ce
résumé, également traduit en allemand, anglais, italien et néerlandai
184
nnaîtrai vraiment qu’en découvrant à l’expérience
ce
qu’il me dicte ou m’interdit, mais aussi ce qu’il m’incite ou m’autor
185
ience ce qu’il me dicte ou m’interdit, mais aussi
ce
qu’il m’incite ou m’autorise à modifier d’une manière inédite — qui s
186
verbiale, et enfin ou d’abord les langues et tout
ce
qu’elles conditionnent — modes de sentir, de juger, de penser —, à qu
187
simultanés, et les interactions de ces systèmes…
Ce
donné historique toujours vivant en nous, ce passé jamais accompli, n
188
mes… Ce donné historique toujours vivant en nous,
ce
passé jamais accompli, nul n’en peut prendre les mesures : il s’agran
189
grandit sans fin au regard du chercheur, comme si
ce
regard même causait son expansion, sa profondeur et ses complexités i
190
infime. Il n’est pour nous, au sens concret, que
ce
que nous sommes capables d’en utiliser pour nos fins propres. Tout hé
191
des hérésies. Nous ne deviendrons nous-mêmes qu’à
ce
prix, qui est d’assumer les risques de notre différence personnelle ;
192
ultivé. Si je dis au contraire que la culture est
ce
que l’homme ajoute à la nature, on voit qu’elle représente en fait to
193
a nature, on voit qu’elle représente en fait tout
ce
que nous sommes capables de penser et presque tout ce que nous voyons
194
ue nous sommes capables de penser et presque tout
ce
que nous voyons sur notre petit coin de la planète, entre le sol et l
195
ibles sur un point, par quelque chance imméritée,
ce
sera pour mieux exclure la troisième —, il faut que nous prenions l’h
196
uropéen. Tout cela est culturel ou je ne sais pas
ce
que c’est. Et tout cela vit en chacun de nous, sous forme de conflits
197
bienfaits du chauvinisme : il ne cesse de trahir
ce
qu’il prétend sauver. Quant à la diversité des langues, si on la resp
198
e, se retrouve dans tous nos États et montre bien
ce
qu’il faut penser de leur soi-disant « originalité culturelle ». Ains
199
un autre, indépendamment de leurs buts allégués.
Ce
besoin et ce goût stimulent sans aucun doute, provoquent l’émulation,
200
dépendamment de leurs buts allégués. Ce besoin et
ce
goût stimulent sans aucun doute, provoquent l’émulation, l’ardeur au
201
r leur opposition. Cette limitation du jugement,
ce
blocage du sens critique et l’agressivité stérile qui en résulte n’on
202
-dire du « sens de l’Histoire », fiction commode.
Ce
faisant, il se coupe de la mémoire humaine, de l’approche familière d
203
upé de l’Histoire autant que de la nature, a tout
ce
qu’il faut pour devenir aliéné. Quant aux éléments libérateurs de l’
204
mme le fait un programme génétique, si elles sont
ce
qui permet seul de le dépasser. Tout cela n’existe guère comme vertus
205
mettre à chaque Européen de dépasser un jour, fût-
ce
d’une manière infime — mais décisive, puisque sa personne même se déf
206
chevalier devant son seigneur. Il s’est produit à
ce
moment-là une extraordinaire évolution dans les mœurs et ce culte de
207
là une extraordinaire évolution dans les mœurs et
ce
culte de la femme coïncide avec le culte de la Vierge dans l’Église c
208
ent pas. Elle devenait la maîtresse, le seigneur.
Ce
qui s’est passé au xiie siècle, c’est que les femmes sont devenues d
209
pée est le signe de la liberté pour les Germains.
Ce
qui fait que les hommes qui vont à la Landsgemeinde ont encore un sab
210
être le domaine des guerrières, de l’homme armé,
ce
qui est un anachronisme complet dans la société actuelle, où même la
211
entre dans la société actuelle, je défie qui que
ce
soit de m’expliquer en quoi les hommes seraient privilégiés par rappo
212
leur activité. En quoi seraient-ils supérieurs ?
Ce
mythe germanique serait donc à la base du refus des Suisses d’accorde
213
coutumes germaniques. Justement la survivance de
ce
paysan, homme libre dont la liberté est démontrée parce qu’il a son é
214
suite cette liaison qui vient très directement de
ce
fond germanique, médiéval. Lorsque vous dites que les femmes « ont ét
215
-vous pas leur rôle ? En tous les cas, ça choque…
Ce
que nous avons de culture, nous le devons à nos mères plus qu’à nos p
216
de des enfants. Psychanalyser le Suisse Est-
ce
propre à la culture européenne ? D’autres civilisations n’ont pas acc
217
peu près l’égale de l’homme, moralement parlant.
Ce
qui n’est absolument pas le cas en Asie, ce qui n’est pas le cas dans
218
lant. Ce qui n’est absolument pas le cas en Asie,
ce
qui n’est pas le cas dans les civilisations où il y a beaucoup de fem
219
s voir, que nous imaginons voir, c’est à cause de
ce
vieux fond inconscient qui ressort et qui influe nos décisions à notr
220
ne, les citoyens suisses donneront-ils aux femmes
ce
qu’ils considèrent eux-mêmes comme un droit inaliénable ? Il serait h
221
dire vrai, la seule originalité de la votation de
ce
week-end réside dans le fait que c’est “le peuple”, en l’occurrence l
222
ement, la lenteur mise par les hommes à supprimer
ce
qui apparaît, aujourd’hui, comme une injustice. Mais il y a d’autres
223
de Rougemont, pouvait analyser les motivations de
ce
refus, aujourd’hui anachronique ? »
224
l’avait vu profondément Arnaud Dandieu, qui, sur
ce
point, a été vraiment un prophète, il faut garder les yeux fixés à la
225
-dire de la tradition régionaliste française dans
ce
qu’elle a de plus authentique. Là pouvait être le remède « au mal cen
226
la France, contre cette démission du spirituel et
ce
refus de l’universel qu’est le stato-nationalisme centraliste, trahis
227
es. Et pour ma part, je ne cesse de mieux mesurer
ce
que j’ai dû et dois encore aux trop brèves années de notre collaborat
228
e collaboration politique et philosophique6. 4.
Ce
texte a paru dans l’excellente revue qu’était Fédération, n° 78, juil
229
’usage très particulier du terme individualisme à
ce
stade de la pensée de Dandieu (cf. supra « individualisme agressif »
230
s la première citation) : il s’agit en réalité de
ce
que nous conviendrons un peu plus tard, tant à Esprit qu’à L’Ordre
231
munauté européenne a été la première à réunir sur
ce
problème, dès 1960, des groupes d’études dont les travaux devaient pr
232
éographie par l’histoire. Tout est à refaire dans
ce
domaine, sur la base des entités régionales, seules réelles, et de le
233
ités sont souvent définies, géographiquement, par
ce
qui était censé diviser les nations, elles prennent pour axe ce qui l
234
ensé diviser les nations, elles prennent pour axe
ce
qui les scindait ou bornait : un fleuve (la région rhénane) ou une ch
235
i des régions. Toute instruction civique digne de
ce
nom commencera donc par définir les conditions concrètes d’exercice d
236
r, pour moi, le couple est la première cellule de
ce
que j’appelle le fédéralisme, c’est-à-dire l’union dans la diversité.
237
trouve la racine de mondes politiques différents.
Ce
n’est que peu à peu, d’ailleurs, que s’est révélé à moi le principe d
238
aires. Vous connaissez la formule d’Héraclite : «
Ce
qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus b
239
les, mais différentes ou même antinomiques. N’est-
ce
pas le cas du couple ? Un jour, on m’a demandé dans un débat à la rad
240
couples ? » Voilà dévoilée l’équation de base de
ce
que j’ai écrit aussi bien dans L’Amour et l’Occident sur le couple
241
e terme d’adultère. Et cette catastrophe vient de
ce
qu’on a voulu fonder le mariage sur le sentiment amoureux. Serait-ce
242
nder le mariage sur le sentiment amoureux. Serait-
ce
une base désastreuse pour le mariage ? Je le disais en 1938, je n’ai
243
tre chose : je dis qu’il est l’ennemi du mariage.
Ce
n’est pas par hasard que le jugement de la comtesse Marie de Champagn
244
sacrée même. Tout le monde connaît le Kamasutra,
ce
cours d’initiation sexuelle totalement dépourvu de sentiments. C’est
245
r, la distance et le goût de l’obstacle, sur tout
ce
qui fait mieux sentir et ressentir l’amour, l’« amour de loin » que c
246
droit, quarante jours sur elle, sans la toucher.
Ce
n’est qu’après cette épreuve que peut s’opérer l’union sexuelle, qui
247
oit d’ailleurs pas aboutir à la procréation. Mais
ce
n’est qu’une technique ? Ainsi que l’a confirmé le maître du zen, Suz
248
iie siècle n’a même pas de nom dans leur langue.
Ce
qui se rapproche le plus de notre verbe aimer en chinois désigne la r
249
ncontres sans lendemain, infidèle par définition.
Ce
qui manque dans les deux cas, c’est la communion des deux personnes,
250
se créent ensemble, en devenant l’une par l’autre
ce
qu’elles sont. Ce que je veux défendre, c’est donc, en fin de compte,
251
, en devenant l’une par l’autre ce qu’elles sont.
Ce
que je veux défendre, c’est donc, en fin de compte, un certain état d
252
ur-passion et une éthique. En 1969, j’ai fait sur
ce
sujet une conférence à l’université d’Indiana, et, l’été dernier, un
253
pte que nous des aspects pratiques du mariage, de
ce
qui permet une amitié durable entre deux êtres différents, les conven
254
un monde d’ennui, parfaitement plat et programmé.
Ce
qui nous menace aujourd’hui, ce n’est plus un excès d’anarchie et de
255
lat et programmé. Ce qui nous menace aujourd’hui,
ce
n’est plus un excès d’anarchie et de tyrannie brutale, c’est au contr
256
s d’un certain monde spirituel. Si vous avilissez
ce
monde-là, l’amour-passion n’a plus de sens. Vous tombez dans la paria
257
possibilité même de toutes les formes d’amour. En
ce
sens, la révolution sexuelle ne veut rien dire. Quel est l’ordre neuf
258
té. Quant aux pseudo-tabous qui règnent sur nous,
ce
sont ceux de la bourgeoisie de l’ère victorienne, ou du clergé avec s
259
masturbation, qui rend les jeunes gens fous, etc.
Ce
docteur, qui était, hélas ! suisse, a connu un succès mondial. Il a s
260
le Dr Tissot s’appelle révolution sexuelle, alors
ce
n’est qu’un progrès normal vers le bon sens. En somme, vous trouvez q
261
ous de la morale bourgeoise ne tiennent plus. Est-
ce
que cela signifie que la sexualité est plus vigoureuse, ou l’amour pl
262
mais cet effort d’imaginer, de créer l’autre dans
ce
qu’il a de meilleur et de plus personnel n’aboutira complètement. Il
263
éellement Isolde. Il ne la voit pas. Il projette.
Ce
qu’il aime, c’est l’amour, être en état d’amour. Toutes les femmes qu
264
es quand on les perd. Je n’étais pas le seul dans
ce
cas à New York. Quand j’ai rencontré Einstein, à Princeton, il m’a di
265
deuxième fois » et me demandait si j’étais libre
ce
soir… En Amérique, on l’accusait de communisme, parce qu’il pensait q
266
en quelques-uns d’entre nous l’idée de combattre
ce
nationalisme fauteur de guerres ; et pas seulement Hitler, mais ce qu
267
auteur de guerres ; et pas seulement Hitler, mais
ce
qui l’avait permis, donc l’idée de « faire l’Europe ». Là-bas, nous n
268
’écrivais : « C’est ici l’impuissance tragique de
ce
victorieux : tout ce qu’il veut saisir se change à son approche en fe
269
ci l’impuissance tragique de ce victorieux : tout
ce
qu’il veut saisir se change à son approche en fer tordu, en pierraill
270
mettez en danger la sécurité de la Suisse, me dit
ce
colonel, mais j’ai aimé votre article. » Plus tard, le Conseil fédéra
271
une place ni grande ni petite à l’Europe : je dis
ce
qu’elle est parmi les vingt-deux ou vingt-trois civilisations qu’énum
272
otale de tous à un ordre monolithique. Vous aimez
ce
que notre civilisation a de pluraliste ? C’est le gage de notre liber
273
leur ai-je dit, vous n’y croyez plus. Mais qu’est-
ce
qui existe à la place, selon vous ? Prenez le monde par vos antipodes
274
l’Europe. Où trouvez-vous des valeurs neuves dans
ce
périple ? Le marxisme ? Allons donc ! Il est le produit spécifique de
275
pe au xixe siècle. » Pourquoi, selon vous, n’est-
ce
pas encore fait, la fédération européenne ? D’abord, parce qu’on est
276
toutes les anciennes colonies se sont jetées sur
ce
modèle et l’ont imité. Cette structure est la clef des maux du monde
277
journaux : « Le souverain s’est prononcé hier. »
Ce
n’est pas une manière de parler, c’est la réalité. On ne dit pas, en
278
leurs. L’État-nation prétend faire coïncider dans
ce
qu’il nomme ses « frontières naturelles » des réalités absolument hét
279
ne ligne de barbelés électrifiés. Pour accréditer
ce
modèle délirant, on a truqué nos manuels d’histoire et de géographie.
280
ion régionaliste et fédéraliste ? Au contraire de
ce
que pensent les ministres, on ne fera pas l’Europe sans casser des œu
281
l faut faire de l’Europe avant de faire l’Europe.
Ce
tissu se révélera d’ici à vingt ans, ou avant, plus solide et plus vi
282
t-nation. Et quand les ordinateurs mesureront que
ce
sont les régions qui jouent un rôle créateur et actif, l’Europe sera
283
tif, l’Europe sera pratiquement faite. Mais n’est-
ce
pas mettre la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monnet ne vous trait
284
-il pas d’utopiste ? Jean Monnet a très bien fait
ce
qu’il a fait avec l’appui de Robert Schuman, et qui a abouti à la cré
285
et qui a abouti à la création de la CECA et à la
CE
. Mais il y a ce que j’appelle l’illusion Monnet : croire que l’économ
286
à la création de la CECA et à la CE. Mais il y a
ce
que j’appelle l’illusion Monnet : croire que l’économique entraînera
287
e. Nous sommes contraints de voir aujourd’hui que
ce
n’est pas ainsi que les choses se passent. Et que ce n’est pas Karl M
288
n’est pas ainsi que les choses se passent. Et que
ce
n’est pas Karl Marx qui a raison sur ce point, mais Mao Zedong, qui a
289
t. Et que ce n’est pas Karl Marx qui a raison sur
ce
point, mais Mao Zedong, qui a baptisé lui-même une phase décisive de
290
olution qui part des superstructures. Eh bien, en
ce
sens-là, je suis maoïste ! Je crois que la révolution part des grande
291
ais que le produit. Vous restez donc optimiste en
ce
qui concerne l’Europe ? Les statistiques sur l’idée européenne me per
292
Mais il reste toujours la part du diable. Qui est-
ce
, le diable ? Le diable, c’est l’agent dépersonnalisant du monde, la f
293
misation totalitaire. Dès que vous cédez quoi que
ce
soit sur la personne, tout est perdu : l’homme, le couple, la cité, l
294
e ; pour moi, c’est cela, l’Enfer. Pour combattre
ce
que vous appelez l’Enfer, croyez-vous à la révolution ? Oui, si elle
295
iolence et la terreur pour aligner la réalité sur
ce
que quelques idéologues ont eu l’idée d’en faire. Pas une seule de no
296
Pas une seule de nos révolutions n’a réussi. Dans
ce
sens, on ne peut pas être trop fier de l’Europe. Comment voyez-vous l
297
tion purement religieuse. Alors le diable, qu’est-
ce
que cela peut représenter au juste en 1971 pour un non-croyant ? Fréd
298
avoir une théorie sur le diable ? Au xx e siècle,
ce
qui nous menace le plus, c’est que nous ne tenons plus compte de lui
299
mal. Pour quelqu’un qui n’est pas croyant, qu’est-
ce
que cela représente, le diable ? Croyant ou non, tout homme a une fac
300
e porte à épouser une cause. Donc il croit savoir
ce
qu’est le mal et par conséquent le bien. Qu’on ne raconte pas d’histo
301
nce à être manipulé par lui. Pouvez-vous préciser
ce
qu’est pour vous le diable ? C’est quand il n’y a personne. Qui peut-
302
quoi aurais-tu peur ? Je ne suis pas là… » C’est
ce
que fait Satan ? Singeant Dieu, mais à rebours, il nous dit : « Je su
303
je dirais que le diable, c’est l’entropie. Qu’est-
ce
que l’entropie ? C’est la dégradation de l’énergie. C’est une loi du
304
ion ? De moindre différence, d’égalisation. C’est
ce
qui conduit le physicien américain Eddington a prédire « la mort tièd
305
s, le diable introduit le concept de dé-création,
ce
que le philosophe allemand Heidegger appelle la « néantisation ». Le
306
là le mal de notre siècle, le contraire absolu de
ce
que j’ai appelé le « personnalisme », qui consiste à assumer sa vocat
307
là l’enfer ! La Géhenne de l’Évangile, savez-vous
ce
que c’était ? « Gé-hinnon », un vallon près de Jérusalem, où l’on jet
308
us risques. S’ils sont rejetés au bout du compte,
ce
n’est pas par un tribunal, mais par eux-mêmes ! Et si l’on se trompe
309
: ils ont tort. Le diable, selon vous, fait tout
ce
qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? Je disais que Satan nous fa
310
notre identité, notre responsabilité personnelle,
ce
que nous sommes seuls à pouvoir faire au monde. Le diable compte sur
311
am, dans la Genèse. Quand Dieu lui dit : « Qu’est-
ce
que tu as fait ? », il proteste : « Je n’y étais pas, c’est elle qui
312
u la pomme ; moi, je n’ai rien vu, je ne sais pas
ce
qui s’est passé ; j’étais derrière les buissons, au milieu des arbres
313
exécuté leur crime avec bonne conscience. Qu’est-
ce
qui est pire ? Dans les deux cas, les barbus et les folles, ou les so
314
ces notions de crédibilité et de respectabilité,
ce
qui est vraiment atteindre une société en plein cœur. Peut-on rencont
315
is ». Il définit ensuite l’adjectif fédéral comme
ce
« qui a rapport à une confédération d’États », ainsi, par exemple, «
316
uantes n’aurait pas lieu d’être appelée fédérale.
Ce
serait simplement une union. Donc, point de différence aux yeux de Li
317
édéralisme », et à lui seul — l’une affirmant que
ce
régime était en Amérique, selon Chateaubriand, « une des formes polit
318
fédération et de confédération se distinguent en
ce
que la première seule de ces deux formes possède la souveraineté, man
319
nentaux et les grands centres de recherches. Dans
ce
système seulement, la fausse alternative « confédération ou fédératio
320
ons demandé de témoigner, ici, de sa pensée. Dans
ce
texteai, Louis Pauwels ose écrire, à propos de la pollution et des ge
321
ix Nobel de l’escroquerie. » Quand on lui demande
ce
qu’il pense du commandant Cousteau, fondateur d’un Institut d’études
322
lorsqu’il se fait le champion de la lutte contre
ce
qu’il appelle la sinistrose, c’est-à-dire l’attirance morbide, qu’il
323
et jubilant dans les illusions de hier, et voilà
ce
bon M. Pauwels qui vient leur dire, dans son titre même, qu’ils ont b
324
todéterminer dans la mesure où l’on agit en elle.
Ce
sont les formes actives de la participation que nous aurons à considé
325
e la recherche, etc.) et que social est à la fois
ce
qui concerne la foule (dont l’idée est présente dans polis par poly,
326
ée est présente dans polis par poly, beaucoup) et
ce
qui fait de la foule une société : le principe qui associe les hommes
327
ls et personnels — transcendent toute communauté,
ce
n’est pourtant qu’au sein de la communauté, dans le complexe des rela
328
’agissait pour lui de survivre, donc de continuer
ce
qui avait réussi à quelques-uns de ses ancêtres. Lorsque apparut la c
329
st de savoir si nous sommes préparés à répondre à
ce
défi sans précédent. Je vais avouer d’abord mes raisons d’en douter.
330
ctive les plus fameux de ces dernières années que
ce
livre est « le premier qui fasse passer la prédiction de l’ère des de
331
avants ». On nous dit aussi (mais je m’assure que
ce
ne sont pas les auteurs qui ont écrit cela) que « depuis 1960, la spé
332
rchent à prévoir objectivement, donc passivement,
ce
qui se fera dans tel avenir… sans eux ! J’entends sans nulle action d
333
n pas un sens scientifique de prévision inerte de
ce
qui « se passera », en vertu d’on ne sait quels dynamismes anonymes,
334
es aspects antinomiques « sont complémentaires en
ce
sens qu’il est nécessaire de faire intervenir ces deux aspects pour l
335
révisions si souvent publiées depuis le milieu de
ce
siècle quant aux effets de « l’explosion démographique » au xxie siè
336
prévision « exacte » par son propre effet, n’est-
ce
pas en fin de compte un cas particulier d’une dialectique de l’inform
337
se Il semble que plusieurs « futurologues » de
ce
temps accordent une valeur axiomatique à la thèse hégélienne : tout c
338
e valeur axiomatique à la thèse hégélienne : tout
ce
qui est réel est rationnel. Et qu’ils dénomment, à cause de cela, « c
339
qu’il n’y paraît à première vue. Car si je savais
ce
qui m’attend « là-bas » en l’an 2000, je refuserais sans doute d’avan
340
tôt chez les hippies. Mais je me tromperais : car
ce
« là-bas » ne m’attend pas tel que je suis. Imaginer l’avenir est fau
341
infini des images projetées et de leur feed-back.
Ce
genre d’opération où l’imagination va et vient sans relâche du tout a
342
tout aux parties en interaction créatrice évoque
ce
qui se passe dans la tête d’un dramaturge, ou plus précisément d’un p
343
yens de transport, et, d’une façon générale, tout
ce
qui dépend de la taille de l’homme dans le calcul des plans d’aliment
344
sparaître sans que disparaisse en même temps tout
ce
qui pourrait donner un sens aux modifications de l’existence ou à cet
345
e même de l’anti-communauté. Tenter de satisfaire
ce
double emploi permanent de l’homme occidental doit être considéré com
346
sage de la Maison-Blanche du 8 février 1965. Mais
ce
droit est en fait constamment menacé ou lésé par un autre invariant h
347
continent. Mais c’est ici le lieu de signaler que
ce
pluralisme même différencie l’ensemble européen des ensembles plus un
348
ires que le niveau de décision est plus éloigné —
ce
qu’il est au maximum dans les régimes stato-nationaux centralisés, do
349
mation professionnelle et finalement information,
ce
qui revient à dire éducation. Il importe peu de savoir si l’agent dom
350
iale : la fédération européenne peut y prétendre.
Ce
second terme de notre alternative linéaire conduit à une nouvelle bif
351
rer vos limites. » 2. Répartition de l’État
Ce
principe admis, on s’aperçoit que l’existence du petit État ou commun
352
uement permettre un maximum de participation. Est-
ce
à dire que le système décrit représente un modèle satisfaisant d’harm
353
mps, terminé par une fin automatique ou convenue,
ce
qui n’est pas le cas dans la cité envisagée : ses éléments ne sont pa
354
problèmes à débattre et à trancher par un vote.
Ce
type d’assemblée est devenu impraticable et impensable (sauf dans de
355
e est ma commune » peut dire l’homme de la fin de
ce
siècle. Pour Teilhard de Chardin et pour Marshall McLuhan, chaque hom
356
e seront donc ni superposables ni juxtaposables ;
ce
qui entraînera une pluralité de « capitales », « métropoles », « chef
357
ions, que l’État-nation prétendait interdire, ou,
ce
qui revient au même, unifier. Les unités nouvelles de participation s
358
part des hommes s’imaginent avoir « participé » à
ce
qu’ils n’ont fait que voir, et se vantent de s’être « engagés » quand
359
e L’un des paradoxes de l’ère actuelle tient à
ce
que nos possibilités de déplacement s’accroissent en même temps que l
360
e mesures qui feront peut-être un jour comprendre
ce
qui se passe de différent entre deux hommes qui se serrent la main «
361
’envisager possible aux environs de l’an 2000 (si
ce
sont les seconds termes de notre série d’alternatives qui se réalisen
362
e la conscience de soi. Des politiques concernant
ce
« domaine réservé » de chaque citoyen doivent être discutées et faire
363
es se ramènent à celle-ci, et qu’en fin de compte
ce
que nous appelons aujourd’hui l’écologie, art et science des équilibr
364
nverse pas la vapeur d’ici à dix ans : c’est tout
ce
que nous accordent certains écologistes américains. Si c’est au bénéf
365
enir, il me reste à définir, pour le revendiquer,
ce
droit suprême de la personne qui est le droit à l’inadaptation. S’il
366
e l’objection civique et politique : les hippies.
Ce
ne sont là que deux exemples pris au passé récent mais il est clair q
367
gne d’une ouverture de l’homme au transcendant, à
ce
qui peut englober, nier et réorganiser dans le temps de l’éclair créa
368
poisonne par le moyen des produits transformés de
ce
pillage. Et l’idée se fait jour en lui que ce n’est plus aux seuls «
369
de ce pillage. Et l’idée se fait jour en lui que
ce
n’est plus aux seuls « besoins de l’économie » qu’il s’agit désormais
370
airs qui l’entourent. Par un juste retour, n’est-
ce
point aux scientifiques, aux techniciens, aux urbanistes qu’il incomb
371
r et de trouver d’urgence les moyens de restaurer
ce
qui fut compromis par le génie civil et militaire, les moyens de prév
372
fallut exactement vingt siècles pour qu’on relie
ce
problème à l’art de l’ingénieur et aux calculs de l’astronome, ou plu
373
pe et l’humanité, entre celle-ci et la nature. Or
ce
changement de motivations finales, ce passage du niveau de vie quanti
374
nature. Or ce changement de motivations finales,
ce
passage du niveau de vie quantitatif au mode de vie qualitatif, il ne
375
ient ou une épreuve de résistance du matériel : à
ce
prix, l’imagination deviendra créatrice de libertés réelles. Loin de
376
s s’éclairent, touchés par le soleil rasant. Ah !
ce
ne peut être que l’Europe ! Ces champs morcelés et striés dans tous l
377
e largement irriguée et de très dense habitation,
ce
n’est pas l’Europe des confins dénudés et brûlés, rocailleux ou glaci
378
visible, comme des décors translucides. Mais tout
ce
qui est proche sur nos rives brille d’un vif éclat humide, repeint à
379
e la ville unique, sa présence partout imminente.
Ce
qui ne trompe pas, à l’observer du ciel, c’est la structure des agglo
380
de Nidwald, commandant les approches du Gothard.
Ce
col ouvert au commencement du xiiie siècle traversait les deux chaîn
381
s rurales qui formaient la grand-garde du col. Et
ce
sont les greffiers des villes lombardes, traversant le col à dos de m
382
atin. La vocation de la Suisse est de revaloriser
ce
qui est petit contre le gigantisme, sauvant ainsi son âme et ses pays
383
s jamais vraiment venu, n’avez jamais existé dans
ce
lieu. Tout ce qui touche à un centre et tout ce qui respire dans la g
384
ent venu, n’avez jamais existé dans ce lieu. Tout
ce
qui touche à un centre et tout ce qui respire dans la grâce de son ra
385
s ce lieu. Tout ce qui touche à un centre et tout
ce
qui respire dans la grâce de son rayonnement, revêt une importance ra
386
t passionnelle. Il est difficile d’en parler, fût-
ce
à sa louange éperdue, sans provoquer l’éclat soudain, parfois vocifér
387
s villes a retrouvé le contact avec la nature, et
ce
contact pour lui vital s’est révélé mortel pour la nature. C’est l’hi
388
in de solitude. Mais la plupart n’osant aimer que
ce
qui par d’autres est aimé, ils détruisent à coup sûr les amours qu’il
389
truisent à coup sûr les amours qu’ils partagent.
Ce
paysage sublime est un pays réel, peuplé de vignerons et d’artisans,
390
se posent en des termes semblables. Ainsi, qu’est-
ce
que sauver Venise ? Non pas offrir des étages de palais sur le Grand
391
sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut,
ce
sera par la grâce de quelques fous associant leur foi poétique aux ca
392
u présent : restaurer l’économie du continent. Et
ce
fut la période des organisations intergouvernementales : plan Marshal
393
ante du béton, il faudrait des millions d’années.
Ce
que nous faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — ma
394
de de l’URSS.) J’ai mis deux de mes étudiants sur
ce
problème. Ils ont trouvé que la grande majorité des manuels d’histoir
395
ui la vivront, conscients de leurs devoirs envers
ce
grand ensemble générateur de libertés que constitue leur civilisation
396
ment constituée… Le moyen pratique pour sortir de
ce
cercle vicieux ne serait-il pas de s’appuyer sur quelque chose qui ex
397
éen : l’École ? Or l’École fait des citoyens pour
ce
qu’on veut, et trop souvent, pour ce que l’État lui demande. Longtemp
398
itoyens pour ce qu’on veut, et trop souvent, pour
ce
que l’État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour la na
399
civique européenne parmi leurs collègues, et par
ce
procédé de démultiplication, atteindraient en peu d’années une propor
400
ègues et leurs élèves avec une efficacité totale,
ce
serait encore dérisoirement insuffisant pour passer le seuil des rési
401
opéenne, civique, professionnelle et personnelle.
Ce
ne sont pas nos États qui feront l’Europe, n’ont-ils pas prouvé depui
402
s qu’ils étaient là pour l’empêcher de se faire ?
Ce
ne sont pas les grandes bureaucraties de Bruxelles, de Strasbourg, de
403
compétence dans leurs domaines. C’est l’École et
ce
sont les enseignants dialoguant avec leurs élèves. Si l’on a compris
404
n admettra l’urgence de la Campagne, et l’on fera
ce
qu’il faut pour qu’elle soit efficace. Pédagogie écologique, ou de
405
our et l’Occident au début des années 1939, mais
ce
n’était pas tombé du ciel. Je m’occupais de questions politiques depu
406
e. Quelle était votre définition de la personne ?
Ce
que nous appelions personne, c’est l’homme à la fois libre et respons
407
ne, c’est l’homme à la fois libre et responsable.
Ce
n’était pas l’individu isolé. Ce n’était pas le soldat politique qu’o
408
et responsable. Ce n’était pas l’individu isolé.
Ce
n’était pas le soldat politique qu’on nous montrait dans les pays tot
409
une traduction immédiate sur le plan politique de
ce
personnalisme en fédéralisme. C’est-à-dire une union librement consen
410
tales pour former une fédération mondiale. Enfin,
ce
qui nous importait, c’était la création de régions, dans lesquelles l
411
parti. Il s’agissait d’assumer sa responsabilité,
ce
qui est exactement le contraire. Ensuite, par toutes sortes de raison
412
otre doctrine personnaliste en termes politiques,
ce
qui donnait le fédéralisme. Alors que vous êtes Suisse, le fédéralism
413
d’un pays neutre, j’ai pu faire la guerre, ne fût-
ce
que sur les ondes, en écrivant des textes d’émissions. Je suis donc r
414
t bien évident que cette définition de l’homme et
ce
terme d’engagement, vous les retrouvez à chaque page d’ Esprit et de
415
de résoudre ces problèmes de plus en plus grands.
Ce
qui peut être fait par la commune, doit l’être par la commune. Seules
416
a Haye, en 1948, sous la présidence de Churchill.
Ce
fut un très grand congrès qui, au fond, a tout créé. C’est le grand d
417
ré que le Conseil de l’Europe n’était pas du tout
ce
que nous voulions, n’était pas du tout la représentation des « forces
418
e en restant sur le plan des États-nations. C’est
ce
que j’attaque maintenant à boulets rouges. Comment voulez-vous réussi
419
ion, ne feront jamais d’amicale. C’est exactement
ce
qui se passe avec les États-nations. Ils veulent garder leur souverai
420
néral de Gaulle. Et alors, on ne voit pas du tout
ce
que ces pays veulent faire ensemble. Sinon, en cas de crise, conseill
421
des bénéfices aux dépens de leurs voisins. Voilà
ce
qu’on a vu dans la crise monétaire récente et ce qu’on verra chaque f
422
ce qu’on a vu dans la crise monétaire récente et
ce
qu’on verra chaque fois qu’il y a une crise économique. Ça, c’est la
423
trine du mariage et celle du fédéralisme ? Qu’est-
ce
que le mariage ? C’est la coexistence de deux êtres qui, je l’ai dit,
424
des unions pour sauvegarder les autonomies. Voilà
ce
que j’ai découvert dans l’histoire de la Suisse. Pourquoi ce pays s’e
425
découvert dans l’histoire de la Suisse. Pourquoi
ce
pays s’est-il fait ? La Suisse ne s’est pas faite pour créer une unio
426
rement que pour des questions d’état civil. N’est-
ce
pas une utopie ? L’utopie, ce n’est pas de vouloir définir les région
427
d’état civil. N’est-ce pas une utopie ? L’utopie,
ce
n’est pas de vouloir définir les régions d’après les fonctions et de
428
plusieurs régions selon les fonctions, car c’est
ce
que nous faisons tous dans notre vie actuelle ; nous relevons tous d’
429
d’un tas de réalités différentes. L’utopie, c’est
ce
qu’a fait Napoléon : l’État-nation. C’est de la démence, de la folie.
430
modèle est folie pure. Que c’est une complication
ce
que je veux faire. Alors, voici mon exemple personnel. Je suis né à N
431
ernait avec des familles du lieu, dont la mienne.
Ce
canton, différent des autres, est entré dans la Confédération. Donc,
432
rien n’est plus simple. Au fond, nous vivons dans
ce
que j’appelle la pluralité des allégeances. L’utopie, c’est vouloir q
433
ces soient limitées par une même frontière. C’est
ce
qu’ont voulu tous les créateurs d’États totalitaires, à commencer par
434
e c’est de la rêverie absurde de vouloir dépasser
ce
stade. Or, l’État-nation nous empêche de faire l’Europe. Et il nous f
435
s confusion, sans séparation, sans subordination.
Ce
sont les mêmes termes que j’ai utilisés pour définir le couple et déf
436
ant. Cela doit tenir à quelque chose, justement à
ce
sens de la personne définie par une vocation unique. Chaque homme a s
437
et doit créer son chemin vers Dieu, vers l’unité.
Ce
chemin, chacun doit l’inventer tous les jours. D’autre part, je suis
438
ommunauté par l’exercice de cette vocation. C’est
ce
que j’ai de plus fondamentalement protestant. À part cela, je suis po
439
lé d’écologie et vous donnez une conférence17 sur
ce
thème à Bruxelles. Pourquoi cet intérêt vis-à-vis de l’écologie ? Dan
440
cernés et résolus d’après le génie du lieu. Mais
ce
n’est pas possible avec le système de découpage des États-nations, co
441
on de poche dans quelques semaines. 16. Titre de
ce
drame : Nicolas de Flue . 17. Organisée à l’initiative d’Entreprise
442
s s’éclairent, touchés par le soleil rasant, ah !
ce
ne peut être que l’Europe ! Ces champs morcelés et striés dans tous l
443
e largement irriguée et de très dense habitation,
ce
n’est pas l’Europe des confins dénudés et brûlés, rocailleux ou glaci
444
visible, comme des décors translucides. Mais tout
ce
qui est proche sur nos rives brille d’un vif éclat humide, repeint à
445
qu’une seule ville. Il ne parlait que du Plateau,
ce
« Pays des Collines », comme disent les Suisses alémaniques, qui va d
446
e la ville unique, sa présence partout imminente.
Ce
qui ne trompe pas, à l’observer du ciel, c’est la structure des agglo
447
ines. La vocation de la Suisse est de revaloriser
ce
qui est petit contre le gigantisme, sauvant ainsi son âme et ses pays
448
Qu’est-
ce
que la culture ? : quatre thèses et une hypothèse (juin 1972)ar
449
tre thèses et une hypothèse (juin 1972)ar 1.
Ce
qu’elle n’est pas La culture ne consiste pas à lire des romans, à
450
s’abstenir, et de s’inscrire dans un parti. 2.
Ce
qu’elle est en tous cas La culture est l’ensemble des valeurs (ta
451
ociaux, et, pour quelques-uns, la lecture). 3.
Ce
qu’il se peut qu’elle soit « La culture est ce qui reste quand on
452
Ce qu’il se peut qu’elle soit « La culture est
ce
qui reste quand on a tout oublié », disait Édouard Herriot, homme pol
453
vement à la personne constituée — je ne dis pas à
ce
qui la constitue, qui est l’appel de sa fin, sa vocation. 4. Il n’
454
fectif et moral de l’Européen en tant que tel : «
Ce
qui s’oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus b
455
’inciter à l’initiative. Mais il résulte aussi de
ce
grand paradoxe qu’une contestation qui refuse de discuter avec la tra
456
est le sens. ar. Rougemont Denis de, « Qu’est-
ce
que la culture ? Quatre thèses et une hypothèse », Cahiers de l’Allia
457
s grands mythes de l’âme occidentale. Mais qu’est-
ce
qu’un mythe, et qu’est-ce que l’âme. Tout auteur qui se permet ces gr
458
ccidentale. Mais qu’est-ce qu’un mythe, et qu’est-
ce
que l’âme. Tout auteur qui se permet ces grands mots doit au public u
459
oprement humaine, qui est l’âme. Je ne prends pas
ce
mot dans le sens noble et vague que lui donnent un peu trop facilemen
460
totale, délicieuse et tragique à la fois. C’est à
ce
mythe qu’il doit, depuis le xiie siècle, et dans nos sociétés occide
461
éatrice à peine connue dans sa réalité terrestre.
Ce
que le mythe de Tristan élève ainsi devant nos yeux, ce qu’il illustr
462
le mythe de Tristan élève ainsi devant nos yeux,
ce
qu’il illustre en sa simplicité majestueuse, c’est l’intensité de l’a
463
que freiner l’élan de l’âme vers l’Ange désiré. «
Ce
n’est pas amour, qui tourne à réalité », s’écrie un troubadour tardif
464
porain de nos légendes tristaniennes. Mais qu’est-
ce
alors, quel est le faux amour qui « tourne » ainsi ? Ce n’est pas le
465
rs, quel est le faux amour qui « tourne » ainsi ?
Ce
n’est pas le désir comblé, au sens sexuel de l’expression, car cet ac
466
ans amour. Aux yeux du mythe, il est perdant. ⁂ À
ce
premier aspect de notre légende : l’amour-passion triomphant du maria
467
usions morales les plus banales et complaisantes.
Ce
serait aller de l’apparition d’un mythe sacré, voilant de poésie ses
468
t littéralement sans histoire. Ou bien encore, et
ce
serait mieux, je crois, il leur reste le mythe de Don Juan, ce cliché
469
ux, je crois, il leur reste le mythe de Don Juan,
ce
cliché négatif de Tristan : la surprise opposée à la fidélité, l’exci
470
rt ». Certes, c’est vrai pour leur existence dans
ce
monde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la par
471
femme, figure la conclusion du mythe de Tristan :
ce
qui se passe trois jours après la mort d’amour. Iseut n’évoque-t-elle
472
ituelle. Toute filiation historique mise à part —
ce
serait le sujet d’autres études — je me demande souvent si l’angélolo
473
, comme dit la sagesse populaire. Aimer vraiment,
ce
serait aimer l’ange en soi-même et dans l’autre, identiquement ; ce s
474
ange en soi-même et dans l’autre, identiquement ;
ce
serait deviner l’ange, en soi-même et dans l’autre, l’aider à naître,
475
r à notre amour, provoquant la passion créatrice,
ce
ne serait plus la mort, ce serait dès ici-bas, l’altérité même du pro
476
la passion créatrice, ce ne serait plus la mort,
ce
serait dès ici-bas, l’altérité même du prochain. Que l’Autre soit un
477
atrice de la passion. En restituant à notre temps
ce
modèle de l’amour-passion, dans sa grandeur première et drue, les phi
478
lus de justesse dans le style de nos émotions. Et
ce
n’est pas seulement de la littérature qu’ils ont bien mérité, mais de
479
ent « anglo-normand » comme son modèle principal.
Ce
qui nous vaut une langue riche et fort habilement ravalée sans pédant
480
’importe de mourir ! » — chez Mary, rien du tout,
ce
qui vaut sans doute mieux. Dans le même Roman en prose, lorsque Trist
481
lle. Exemples de b) L’amour-passion. J’ai étudié
ce
phénomène, si spécifiquement européen par sa genèse, dans L’Amour et
482
ès, l’aboutissement suprême de l’Histoire. Qu’est-
ce
que l’État-nation ? C’est la mainmise d’un appareil étatique — réalit
483
souvenirs collectifs et les espoirs individuels —
ce
carcan militaire, idéologique et douanier, qui a moins d’un siècle d’
484
l faut ouvrir le cadre stato-national et dépasser
ce
modèle périmé. Motifs ethniques, motifs économiques Mais le pro
485
itorialement. Il y faudrait un vrai miracle, mais
ce
miracle ne s’est jamais produit. Et il aurait encore moins de chance
486
la création des régions que je viens de définir,
ce
n’est pas plus Genève qui bénéficiera que le pays de Gex, la Savoie,
487
let 1973, p. 21. bd. Douze articles publiés dans
ce
même journal du 20 juin au 1er juillet sur les problèmes et les struc
488
unie : la liberté, non la puissance Je pars de
ce
qui me paraît une évidence majeure : il nous faut « faire l’Europe »
489
emagne, l’Italie ou la Hollande sont immortelles,
ce
qui suggère qu’elles auraient existé de toute éternité, alors qu’en v
490
Mais, dira-t-on, le mot « nation » désignait, dès
ce
temps, ceux qui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était pas qu
491
tionnaire, André Siegfried pense au contraire que
ce
sont « les prophètes d’Israël » qui ont « déposé dans notre esprit ce
492
eudisme, le libéralisme et le marxisme, bref tout
ce
qui compte dans la vie de la culture et qui a marqué les élites intel
493
mistes de leur propre nation ; et ainsi de suite.
Ce
ne sont pas nos appartenances nationales qui nous diversifient vraime
494
se, et nous ne risquerons pas un instant de créer
ce
fameux volapük que dénonçait de Gaulle, non sans démagogie un peu fac
495
ion et renouvellent les données communes. Or dans
ce
jeu entre les grands courants et les foyers locaux, entre l’unité et
496
ouvent : l’Europe des États, rêvée par de Gaulle,
ce
serait une amicale des misanthropes, chose que l’on peut énoncer mais
497
l’illustrer : je suis Neuchâtelois de naissance,
ce
qui veut dire que la communauté et le territoire de l’ancienne princi
498
, je relève du protestantisme, ensemble mondial. (
Ce
serait pareil si j’étais catholique, ou juif, ou communiste.) Enfin,
499
ra à un seul territoire, je crierais au fou, — et
ce
fou serait Napoléon, Hitler, ou n’importe lequel de nos États-nations
500
a voie personnelle inventée par chaque vocation :
ce
que l’institution ecclésiastique, tout comme l’État-nation, nomme hér
501
qui l’ont conduit à de surprenantes découvertes.
Ce
fils de pasteur compte parmi lointains ascendants Gilles et Charlotte
502
tais Français et je suis complètement Suisse. Est-
ce
que l’idée de l’unité de l’Europe vous vient de vos ancêtres ? Ce n’e
503
l’unité de l’Europe vous vient de vos ancêtres ?
Ce
n’est pas une idée suisse. Le Suisse est cosmopolite. L’idée est au c
504
, libéral avec de l’amitié pour les socialistes —
ce
qui faisait scandale. J’ai été très influencé par lui jusqu’à l’âge d
505
famille est devenue un choix, pas une nécessité.
Ce
que je trouve assez bien. Il y avait une homogénéité dans les famille
506
lle ne mourra pas ? Non, elle se transformera. En
ce
qui vous concerne ? À partir de ma génération, on faisait autre chose
507
coup l’emploient, l’air entendu, mais nul ne sait
ce
qu’elle signifie. Les régions, nous dit-on, doivent être de « taille
508
Fiat, Péchiney peuvent être « compétitifs » avec
ce
qui se fait à Détroit, à Essen ou à Bâle, mais si une de ces firmes s
509
une de ces firmes s’installait dans Rhône-Alpes,
ce
serait en vertu de ses seuls intérêts, non pas de ceux de la région,
510
raisonne qu’en termes de pouvoir et de prestige.
Ce
n’est pas un souci d’homme réel, de femme réelle, c’est trop loin de
511
est trop loin de la vie quotidienne. En revanche,
ce
qui peut rassembler et dresser citoyens et citoyennes d’une région, c
512
à l’échelon national (c’est-à-dire à Paris), mais
ce
qui intéresserait les habitants de la région serait de pouvoir se pro
513
pouvoir central entende l’imposer à sa manière).
Ce
ne sont là que signes avant-coureurs d’un phénomène beaucoup plus amp
514
L’angoisse devant les mass médias d’État, où tout
ce
qui n’est pas publicité tonitruée pour des produits, des modes ou des
515
tent ni les tempêtes, ni la pollution, ni rien de
ce
qu’il faudrait arrêter, mais seulement ce qu’il faudrait laisser pass
516
rien de ce qu’il faudrait arrêter, mais seulement
ce
qu’il faudrait laisser passer : personnes, marchandises, œuvres d’art
517
itorialement. Il y faudrait un vrai miracle, mais
ce
miracle ne s’est jamais produit, et il aurait encore moins de chance
518
la création des régions que je viens de définir,
ce
n’est pas plus Genève qui bénéficiera que le pays de Gex, la Savoie,
519
ut de course Faire l’Europe, pour vous, qu’est-
ce
que c’est, concrètement ? Au sens littéral, c’est créer de la substan
520
a région lémano-alpine. Nous avons distingué dans
ce
cadre à géométrie variable différentes régions, dont les aires géogra
521
écision sur les problèmes fondamentaux de sa vie.
Ce
que les États-nations ne font pas. La participation, l’autogestion ci
522
ne correspondent plus à grand-chose aujourd’hui.
Ce
que je souhaite, personnellement, c’est la renaissance d’assemblées p
523
rigine d’une vraie vie politique européenne. Mais
ce
qui est important, c’est qu’il existe au-dessus des régions et à leur
524
les différentes fonctions particulières. C’est à
ce
niveau qu’il faudrait un Conseil élu par le peuple européen et compos
525
régions avaient leur mot à dire à propos de tout
ce
qui se passe sur leur territoire, par exemple à propos des implantati
526
quotidienne. » Je suis convaincu qu’en partant de
ce
que l’enfant peut connaître le mieux, des curiosités les plus vite év
527
ropéens » sans faire la moindre propagande. N’est-
ce
pas limiter volontairement l’horizon de l’enfant ? Je dis qu’il faut
528
n des lacs, la destruction des sites, des forêts,
ce
sont des choses immédiatement perceptibles. Les enfants sont parfaite