1
La place du livre
dans
l’information de l’homme moderne (1970)a Mesdames et Messieurs, à
2
ession d’une émotion mais un moyen mnémotechnique
dans
certains cas. Ceci dit, j’aurai une seule remarque, non pas du tout e
3
n que l’on peut avoir par un livre : je le prends
dans
son sens étymologique qui est très proche de formation. Il y a des li
4
e une espèce d’appareil très simple, aussi simple
dans
ses éléments constitutifs que les transistors qui sont pour moi le co
5
fique que l’auteur veut faire passer ne passe que
dans
la mesure où ce système de mots et de phrases oriente l’esprit du lec
6
l’esprit du lecteur de la manière la plus précise
dans
une seule bonne direction sur les mille, sur les millions, sur l’infi
7
t de qualification ? C’est quelquefois le style ;
dans
ce cas, c’est le style qui est le message même du livre, qui fonction
8
nt. Quelquefois, c’est l’agencement des arguments
dans
un ouvrage philosophique, ou quelquefois ce sont simplement des situa
9
ou quelquefois ce sont simplement des situations
dans
un ouvrage romanesque. Mais toujours un livre digne du nom de livre,
10
age, plus ou moins bien imprimé ensuite ou stocké
dans
la mémoire individuelle, dans cette banque d’informations qu’est la m
11
é ensuite ou stocké dans la mémoire individuelle,
dans
cette banque d’informations qu’est la mémoire individuelle. Donc il s
12
transforme nous-mêmes, nous digérons ce qu’il y a
dans
le livre et je dirai qu’en revanche et en retour le livre nous digère
13
e. Quand nous disons que nous sommes « absorbés »
dans
un livre, est-ce que c’est lui qui nous absorbe ou nous qui l’absorbo
14
cet ange et prends ce petit livre ouvert qu’il a
dans
les mains, et quand tu l’auras pris, mange-le, dévore-le ; il te sera
15
indique bien la valeur transformatrice qui existe
dans
un livre, dans ce petit appareil qu’est le livre dont on ne sait jama
16
valeur transformatrice qui existe dans un livre,
dans
ce petit appareil qu’est le livre dont on ne sait jamais si c’est lui
17
e lecture ». Je voudrais qu’on affiche cette page
dans
toutes les librairies et je voudrais l’opposer à une annonce publicit
18
e qu’on voit paraître de plus en plus fréquemment
dans
les journaux et qui dit : « apprenez à lire vite ». Le président Kenn
19
on veut sauver la spécificité du livre, doit être
dans
le sens de ces quelques lignes de Nietzsche que je vais vous lire. C’
20
lignes de Nietzsche que je vais vous lire. C’est
dans
la préface de son recueil Aurore. « Philologue », dit-il, et en disan
21
restreint d’hommes ou d’intérêts. Le dissentiment
dans
ce qu’il y a de plus scandaleux, et non pas seulement de pittoresque
22
entiellement, me semble-t-il, à la télévision, ou
dans
un sens moins grave à la radio, à quoi il faut opposer non pas seulem
23
pour introduire un angle de vision plus européen
dans
les programmes. Et alors, on se disait : « Qu’est-ce qu’il faut faire
24
qui sont comme l’équivalent du microsillon. C’est
dans
cette toute petite boîte, et chacun peut passer cela. C’est la casset
25
’actualité immédiate, vous ne l’avez pas non plus
dans
le livre. Il faut toujours au moins un mois pour sortir un livre sur
26
ns courantes, que vous pourrez aussi bien trouver
dans
un dictionnaire ou un répertoire, pourquoi ne pas les diffuser en esp
27
as dissocier de l’information objective qu’il y a
dans
le livre ; c’est quelque chose que vous ne pouvez jamais espérer d’un
28
le plus. Je connais des gens qui sont tout à fait
dans
le style employé de bureau, femme de ménage, contremaître, qui sont d
29
ort de la technique actuelle qui va là absolument
dans
le sens du livre, c’est-à-dire qu’il diminue les temps de travail et
30
bre de livres, qu’on relira pendant toute sa vie,
dans
lesquels on découvrira toujours plus de choses. Je crois qu’on va ver
31
ont Denis de, « [Interventions] La place du livre
dans
l’information de l’homme moderne », Premier festival international du
32
ent l’unité. Pascal Il faut faire l’Europe, mais
dans
le respect des différences nationales, régionales et locales. Cela ve
33
ion à la fois désirable et praticable que l’union
dans
la diversité, c’est-à-dire le fédéralisme. Mais sitôt le mot prononcé
34
sur soi, voire séparatisme, aux dépens de l’union
dans
l’intérêt commun. Un malentendu tragique et ridicule Tel est le
35
mps-là (il a changé d’avis depuis) : Ce n’est pas
dans
le fédéralisme, ce n’est pas en se repliant sur elle-même que la Wall
36
es on ne peut plus engagés. Que sera-ce ailleurs,
dans
la grande presse, dans la grande masse des citoyens dont il n’est pas
37
gés. Que sera-ce ailleurs, dans la grande presse,
dans
la grande masse des citoyens dont il n’est pas exclu qu’avant longtem
38
stion européenne. Je prendrai mon dernier exemple
dans
cette dépêche de Londres publiée par un quotidien genevois le 30 janv
39
qui frappe, c’est qu’elle ait pu passer inaperçue
dans
un quotidien qui s’appelle précisément La Suisse. Un système bon p
40
La Suisse. Un système bon pour les sauvages
Dans
l’espoir de sortir de tant de confusions, le francophone recourt à so
41
comme visant cette fois-ci à l’intégration totale
dans
un super-État européen. Cette deuxième « idée » du fédéralisme, inver
42
nement fédéral fort, c’est-à-dire central, lit-on
dans
le Oxford Dictionnary, en référence expresse à l’histoire américaine.
43
fondamental du fédéralisme : s’unir non seulement
dans
la diversité mais pour que les diversités demeurent vivaces, et non s
44
es diversités demeurent vivaces, et non seulement
dans
le respect des autonomies mais pour les sauvegarder, car, faute d’uni
45
s et un pacte. Sur un compromis : si le consensus
dans
tous les domaines n’est pas désirable ou ne peut être atteint, on le
46
mes. Voilà qui devrait rassurer ceux qui voyaient
dans
la fédération européenne l’imposition d’un volapük universel. Mais à
47
ensemble et de penser ensemble ces deux termes :
dans
tous les domaines et à tous les niveaux de la vie publique comme de l
48
erait fou d’espérer que l’Europe se fasse un jour
dans
l’histoire si elle ne se fait pas d’abord dans les esprits, et voilà
49
ur dans l’histoire si elle ne se fait pas d’abord
dans
les esprits, et voilà qui implique un langage, et qu’on ne laisse pas
50
qui explique pourquoi la Suisse n’est entrée que
dans
l’AELE et a refusé jusqu’ici d’entrer dans la CEE. Parce que l’AELE n
51
ée que dans l’AELE et a refusé jusqu’ici d’entrer
dans
la CEE. Parce que l’AELE n’a que des buts économiques, n’a jamais vou
52
isse puisse adhérer de tout cœur, c’est une union
dans
la diversité. C’est-à-dire une union qui, comme celle des vingt-deux
53
des concerts. Eh bien ! tout cela n’existait pas
dans
les autres cultures, où l’on n’écrivait que de la littérature religie
54
des écrits religieux, de la sculpture religieuse
dans
les temples, de la peinture religieuse. Ce n’est qu’en Europe que l’o
55
rtistes de l’Europe… … que l’on pourrait englober
dans
une forme de culture occidentale. Mais dans ces hypothèses d’intégrat
56
lober dans une forme de culture occidentale. Mais
dans
ces hypothèses d’intégration sous toutes ses formes, quelles qu’elles
57
ponse est simple. La Suisse a beaucoup à apporter
dans
l’union de l’Europe. Elle a à apporter ce qu’elle est, ce qu’elle est
58
e, car ce qui fait le poids, l’autorité d’un pays
dans
le monde, ce qui donne du poids à ses interventions dans le domaine d
59
monde, ce qui donne du poids à ses interventions
dans
le domaine de la politique étrangère, de la politique générale, ce so
60
de penser que fédéralisme signifie repli sur soi
dans
chaque canton, alors que c’est collaboration entre les cantons. Pour
61
je sache. Alors que voulez-vous qu’il se passe ?
Dans
ces conditions, le Suisse moyen, l’homme de la rue, quand on lui dema
62
du dire à la radio, à la télévision, ce qu’il lit
dans
la presse, ce qu’il entend dans les discours de ses hommes d’État, de
63
ion, ce qu’il lit dans la presse, ce qu’il entend
dans
les discours de ses hommes d’État, de ses députés. Eh bien ! il faut
64
ons surtout sur la réserve, restons bien modestes
dans
notre petit coin, ne nous rendons pas ridicules en proposant de grand
65
l’histoire, la géographie, l’instruction civique,
dans
un esprit européen. Voilà qui va former de nouvelles générations, les
66
lesquelles seront complètement d’accord d’entrer
dans
une Europe unie. Elles trouveront même bien curieux que l’on ne l’ait
67
Conseil fédéral qui me paraît tout à fait disposé
dans
ce sens, à en juger par les récentes déclarations des hommes qui sont
68
vant : « L’année 1969 a-t-elle marqué un tournant
dans
la politique suisse à l’égard de l’Europe ? Cette question, nous somm
69
éraux à l’étranger et, aussi, visites importantes
dans
notre pays. Il n’y a qu’à songer à celle de M. Jean Rey, il y a quelq
70
e de M. Jean Rey, il y a quelques mois seulement,
dans
la capitale fédérale. Mais nous devons poser une seconde question : l
71
onde question : la Suisse peut-elle jouer un rôle
dans
la formation de l’Europe ? Pour y répondre, il fallait faire appel à
72
ppel à un écrivain d’expression française traduit
dans
le monde entier, à un citoyen suisse, à un pionnier de l’Europe unie.
73
nnier de l’Europe unie. Ces qualités sont réunies
dans
la même personnalité. Je veux parler de Denis de Rougemont, qui m’a f
74
ew par téléphone que vous avez bien voulu publier
dans
votre numéro du 24 mars, permettez-moi une remarque dont je serais ob
75
; si on aime ailleurs, on divorce. Et la passion,
dans
nos mariages modernes, qui ne sont en principe que des mariages de pa
76
er l’idéale harmonie psychologique, indispensable
dans
un couple, les gens se posent des questions dont ils ne trouvent pas
77
arc, mari d’Iseut), quand ils se retrouvent seuls
dans
la forêt, ils inventent un autre obstacle pour préserver leur passion
78
n mythe, il faut choisir ! Ce choix doit s’opérer
dans
une certaine finalité ; quelle finalité trouvez-vous à l’Europe ? Jus
79
n’y a que des divisions tout arbitraires opérées
dans
l’ensemble vivant de la culture européenne. On parle souvent d’une po
80
doit pas être une activité séparée : c’est la vie
dans
la cité, « l’art d’aménager les relations humaines », et en Europe l’
81
ondiale, elle ne se justifierait plus en tout cas
dans
une Europe unie. Mais je verrais tout à fait une Suisse-district fédé
82
pend de nous aussi : c’est à nous de faire valoir
dans
les Conseils qui élaborent l’Europe future les avantages de la formul
83
st-ce que la culture européenne ? (juin 1970)j
Dans
le précieux recueil des textes Pour l’Europe, publié par Robert Schum
84
s qui au contraire englobe, et compose largement,
dans
une communauté de plus en plus complexe au cours des siècles, des val
85
anente. Dès l’aube de la philosophie occidentale,
dans
l’une de ces cités d’Ionie où prit naissance la dialectique de notre
86
ensée : l’antinomie de l’Un et du divers, l’unité
dans
la diversité, et la coexistence féconde des contraires. La Grèce inve
87
tralisées : Rome poussera l’ordre et la stabilité
dans
l’uniformité universelle jusqu’à l’irrémédiable et dangereux Ennui, j
88
la contradiction au cœur de l’Être, et la traduit
dans
l’énoncé de ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte en Dieu l
89
nt : entre leurs triomphes alternés, elles durent
dans
l’ombre de l’Histoire, dans la tradition, dans les livres, et dans l’
90
lternés, elles durent dans l’ombre de l’Histoire,
dans
la tradition, dans les livres, et dans l’inconscient collectif. Elles
91
nt dans l’ombre de l’Histoire, dans la tradition,
dans
les livres, et dans l’inconscient collectif. Elles agissent toutes, s
92
’Histoire, dans la tradition, dans les livres, et
dans
l’inconscient collectif. Elles agissent toutes, sans exception, dans
93
collectif. Elles agissent toutes, sans exception,
dans
la vie des hommes d’aujourd’hui. Un seul exemple : le dogme de la Tri
94
énine avec les conséquences que l’on sait, jusque
dans
l’existence quotidienne de 700 millions de Chinois qui se croyaient c
95
hènes, de Rome et de Jérusalem, viennent confluer
dans
le haut Moyen Âge la source germanique et la source celtique, la prem
96
versifiée, je répondrai que la solution se trouve
dans
les termes mêmes du problème ainsi formulé : car l’unité différenciée
97
renciée se traduit tout naturellement par l’union
dans
la diversité, et cette forme d’union porte un nom bien connu dans l’h
98
é, et cette forme d’union porte un nom bien connu
dans
l’histoire des régimes politiques, c’est, de toute évidence : fédéral
99
ponse imaginable au défi que l’Histoire nous pose
dans
les termes les plus précis et sans échappatoire possible désormais :
100
l’idée, à la culture un rôle déterminant, premier
dans
le devenir social. L’Europe est, en effet, avant tout pour moi une ré
101
ire du marxisme. L’homme d’aujourd’hui est aliéné
dans
le matériel, le quantitatif, qui tend à le déposséder de lui-même. Je
102
es conceptions n’ont plus de sens. Tout se passe,
dans
ces manuels, comme si la nation avait été créée par Dieu ; ce serait
103
étude intelligible est une culture, c’est-à-dire,
dans
notre cas, l’Europe. Nous avons donc fait un gros effort sur l’éducat
104
ait un gros effort sur l’éducation, en réunissant
dans
le comité de la Campagne d’éducation civique européenne, un certain n
105
n organisant des stages (5 par année en moyenne),
dans
des pays différents. Ces stages, qui réunissent une cinquantaine de p
106
avoir comment introduire le point de vue européen
dans
l’enseignement, de créer de futurs citoyens de l’Europe. Actuellement
107
est pas, du reste, d’introduire une heure de plus
dans
des programmes déjà surchargés, mais de montrer que tout est européen
108
ctive nationaliste. Les leçons types sont données
dans
les écoles et les stages doivent élaborer des modèles applicables par
109
sacrés aussi à l’étude des stéréotypes nationaux,
dans
les manuels ou dans l’esprit des gens. On a pu observer, par exemple,
110
de des stéréotypes nationaux, dans les manuels ou
dans
l’esprit des gens. On a pu observer, par exemple, que les clichés des
111
fait son chemin. Des enquêtes récentes, réalisées
dans
les pays du Marché commun et en Angleterre, ont montré que le 65 % de
112
n de l’Europe ? Le fédéralisme n’est pas possible
dans
une seule nation. L’État national constitue donc l’obstacle principal
113
espect des forêts, comme je l’ai écrit, ce qui va
dans
le même sens que le respect de l’autre. L’Europe devrait redevenir un
114
é. Il faut dépasser la fausse solitude de l’homme
dans
la rue et la fausse solitude de l’homme dans l’habitat. Après avoir r
115
omme dans la rue et la fausse solitude de l’homme
dans
l’habitat. Après avoir rencontré un esprit aussi éminent, il est asse
116
de vie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)m n
Dans
votre dernier ouvrage, reprenant l’une des constantes de toute votre
117
on à redouter du côté soviétique est déjà un fait
dans
les pays de l’est de l’Europe, qui sont réellement colonisés… Et il n
118
s vous rappelez que les derniers qui ont été tués
dans
le poste de Radio Budapest appelaient l’Europe à leur secours. C’étai
119
éens, les Américains auront beau jeu d’intervenir
dans
ce contexte sans aucune contrepartie. Vous voyez une quantité immense
120
y a là un danger extrêmement grave. Par exemple,
dans
ce village où j’habite depuis vingt-trois ans : quand j’y suis arrivé
121
uvrière européenne, de l’artisanat qui vit encore
dans
beaucoup de nos pays, qui se perdra si nous nous américanisons, dans
122
s pays, qui se perdra si nous nous américanisons,
dans
le mauvais sens du terme. Prenez les grandes découvertes des temps mo
123
de la France, qui a un retard presque scandaleux
dans
le domaine de la technique. Cela tient au fait qu’elle s’est toujours
124
u’elle s’est toujours défendue contre l’étranger.
Dans
cet état d’esprit, nous jouons perdants. Mais est-il trop tard pour r
125
puisque les Américains avaient presque tout fait
dans
ce domaine des recherches nucléaires. On pouvait se dire : « Ce n’est
126
r ont permis de mettre la bombe atomique au point
dans
le plus grand secret. C’était une question d’organisation, rien de pl
127
Nous avons les cerveaux, nous avons, par exemple,
dans
un pays comme la Suisse, l’industrie mécanique de précision ; nous av
128
ée des chemins, parce que — pour la première fois
dans
l’histoire — l’homme serait en situation de choisir librement son ave
129
ational brut de chacun de nos pays ou de l’Europe
dans
son ensemble, au prix de la destruction de la nature ? C’est l’idée m
130
ssine une réaction assez forte que l’on peut voir
dans
la jeunesse américaine pour le développement d’un niveau de vie où to
131
réaction saine. Mais justement, il se trouve que
dans
tous les pays européens, pour une partie de la population, ce dilemme
132
le problème se résume encore à celui de la survie
dans
la rareté. Attention ! Je ne suis pas du tout pour que l’on freine le
133
eur à celui des États-Unis et qui changerait tout
dans
le monde. Mais on y viendra s’il y a une masse d’Européens telle qu’e
134
, ce serait un progrès considérable de remplacer,
dans
les villes, la voiture par des moyens de transport qui ne fassent pas
135
t que nous sommes en présence de deux mouvements,
dans
le monde, qui ont l’air antagonistes : un mouvement de convergence et
136
ction européenne. Il jouera ainsi un rôle notable
dans
les congrès de La Haye, de Rome et de Lausanne et fonde, dès 1949, à
137
ons, au cours d’un entretien qu’il nous a accordé
dans
sa maison de Ferney-Voltaire. »
138
rallier à l’idée suisse (22 novembre 1970)o p
Dans
cette optique d’une Europe fédérale, comment appréciez-vous une entre
139
édérales seront indépendantes les unes des autres
dans
une très large mesure, pourront avoir leur siège n’importe où en Euro
140
ces fédérales européennes, en Suisse par exemple.
Dans
mon livre La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux , j’avais lanc
141
ée à être au cœur de l’Europe et elle doit l’être
dans
ses entreprises communes. On dit que cela signifierait la fin de la n
142
int de vue, la Suisse ne perdrait rien en entrant
dans
une construction européenne. Ce serait le triomphe de son Idée, au se
143
vie qui soit conforme aux traditions européennes.
Dans
la suite de l’entretien que nous publions aujourd’hui, Denis de Rouge
144
t montre comment la Suisse peut et doit s’insérer
dans
ce processus d’édification d’une Europe fédérale. De telles réflexion
145
me anniversaire du Centre européen de la culture.
Dans
ma Lettre ouverte aux Européens , je donne un programme, pour les vi
146
e européenne. C’est donc un livre plus politique.
Dans
Le Cheminement des esprits , je me suis surtout attaché aux recherch
147
nd, on aura une vision plus conforme aux réalités
dans
tous ces domaines. Toutes les activités auxquelles les chapitres du
148
e, toutes s’établissent à travers les frontières.
Dans
tous ces cas, on passe de la région à l’ensemble européen. Dans les r
149
cas, on passe de la région à l’ensemble européen.
Dans
les régions, dans les centres locaux se sont créées toutes les écoles
150
a région à l’ensemble européen. Dans les régions,
dans
les centres locaux se sont créées toutes les écoles qui ont fait la c
151
écoles qui ont fait la culture en Europe et c’est
dans
l’ensemble de l’Europe que se sont établis les grands courants de l’a
152
seront prises, puis établir le niveau de décision
dans
la communauté qui est assez grande pour la tâche considérée. La tâche
153
capitales tomberont en désuétude. Cela se passera
dans
vingt à vingt-cinq ans. Mais cette évolution est marquée dans les fai
154
vingt-cinq ans. Mais cette évolution est marquée
dans
les faits. Les États-nations sont des créations contre nature. Voyez
155
oujours portées sur ce qu’il y avait de plus neuf
dans
chaque domaine. Nous avons réuni les directeurs de centres nucléaires
156
sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin
dans
les esprits ces dernières années ? Oui, elles ont progressé, surtout
157
ote : « Les Éditions de la Baconnière ont publié,
dans
le courant du mois d’octobre, deux ouvrages de Denis de Rougemont, un
158
cheminement des esprits. » Les textes recueillis
dans
ce livre sont très variés de forme, allant du « discours solennel » d
159
e revue de militants. Chacun marque une péripétie
dans
la Quête de l’union de nos peuples et de leurs élites responsables. C
160
rmonter les obstacles à l’union, qui sont d’abord
dans
les esprits. Puis d’orienter espoirs et volontés vers une communauté
161
Nicolas de Flue (1971)v La part du hasard
Dans
le monde de l’esprit et de ses œuvres, il n’est pas de chance immérit
162
e je marque d’abord la part des hasards apparents
dans
la création du Nicolas de Flue qui me valut le bonheur de travaille
163
, au bord de l’hérésie, exerçant, de son ermitage
dans
les Alpes, un empire étendu et profond sur l’esprit de ses compatriot
164
rophètes et des psalmistes. Nul autre ne possède,
dans
notre tradition, cette violente simplicité qui peut s’adapter à la fo
165
monte au boulevard de Clichy avec quelques pages
dans
ma poche. (J’ai écrit le chœur des Compagnons de la Follevie sur les
166
combien il y a de cuivres durs et de cuivres mous
dans
la fanfare de La Chaux-de-Fonds. (Je n’en sais rien.) Il me prête un
167
nté peut être remis en musique. » À chaque visite
dans
son grand atelier, il me joue au piano ce qu’il a fait. Il joue mal,
168
u soutenu par le chœur au sublime de la précision
dans
le sentiment, non seulement mon texte, mais tout ce que j’ai pensé, a
169
ar un lyrisme aérien, alpestre, cristallin, comme
dans
le chœur fugué : « Étoile du matin ». La part du cœur Plus tard
170
aroles, et puis je me les répète continuellement,
dans
mon atelier, dans la rue, en conduisant ma Bugatti. Jusqu’à ce que la
171
me les répète continuellement, dans mon atelier,
dans
la rue, en conduisant ma Bugatti. Jusqu’à ce que la mélodie sorte des
172
traduire d’une manière authentique et fidèle que
dans
l’œuvre commune, non sous une forme discursive. Cette espèce d’harmon
173
t ne pas admettre après coup qu’elle ait gouverné
dans
le fait plusieurs séries de « hasards objectifs », comme dit Breton,
174
st le folklore religieux. Si le style d’Honegger,
dans
la plupart des œuvres « à sujet religieux » que je viens d’énumérer,
175
a conscience), ou encore « le fondement de l’être
dans
le monde, à savoir Dieu »3. En ce point, tout s’éclaire et s’enchaîne
176
devient liberté de choisir qui ne se renonce que
dans
le choix du sens. Or ce sens tout d’abord jalonné par les signes, doi
177
tre décidé par la personne, et ne peut l’être que
dans
l’acte de foi, par quoi je n’entends pas du tout l’adhésion à quelque
178
3. Ernest Ansermet, Les Fondements de la musique
dans
la conscience humaine, tome I, p. 200, 188, 178. v. Rougemont Denis
179
n le parcourt lentement ». Ainsi chemine Lancelot
dans
la forêt normande, d’épreuves du courage en aventures de l’âme. Les t
180
e revue de militants. Chacun marque une péripétie
dans
la Quête de l’union de nos peuples et de leurs élites responsables. C
181
rmonter les obstacles à l’union, qui sont d’abord
dans
les esprits. Puis d’orienter espoirs et volontés vers une communauté
182
un « Brevet européen du sportif ». Faire l’Europe
dans
les sports aussi — tous plus ou moins atteints de chauvinisme vocifér
183
mmes ont essayé de la faire : Napoléon et Hitler.
Dans
les deux cas, l’expérience séculaire ou millénaire qu’ils prétendaien
184
cobin et napoléonien, copié par plus de cent pays
dans
le monde entier, l’État-nation à souveraineté théoriquement illimitée
185
neté, et qu’ils sont immortels. Or, tout est faux
dans
cet enseignement, et dans les croyances qui en résultent. Je voudrais
186
tels. Or, tout est faux dans cet enseignement, et
dans
les croyances qui en résultent. Je voudrais vous le montrer rapidemen
187
t nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge,
dans
une ville universitaire, les colonies d’étudiants venus d’une même ré
188
nne, c’était un peu comme nos pavillons nationaux
dans
une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’université même, on ne
189
n’était pas question de les enfermer pour si peu
dans
les frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est pas vrai que nos
190
quer entre eux qu’au moyen d’idéogrammes dessinés
dans
la paume de leur main, les Européens retrouvent sans peine dans toute
191
de leur main, les Européens retrouvent sans peine
dans
toutes leurs langues non seulement toutes les formes et tous les mots
192
litaires romaines, notions théologiques diffusées
dans
tous nos pays par l’église du Moyen Âge, notions scientifiques et tec
193
par l’usage ecclésiastique, se retrouve aisément
dans
toutes nos langues : évêque, vescovo, obispo, bispe, biskop, bishop,
194
îtres. Cette notion a son origine sous Louis XIV,
dans
les guerres contre l’Espagne et les Allemagnes au-delà du Rhin ; elle
195
e par la Révolution française, et elle a triomphé
dans
l’enseignement de la géographie au xixe , là encore contre toute évid
196
béralisme et le marxisme, bref tout ce qui compte
dans
la vie de la culture et qui a marqué les élites intellectuelles de to
197
Prenez l’exemple de la musique : rien de national
dans
son évolution. Elle naît avec le chant grégorien — premier langage mu
198
tre-Dame de Paris, puis plus tard en Champagne et
dans
le Nord et à Florence simultanément — laudi et madrigaux —, enfin à l
199
i et madrigaux —, enfin à la cour de Bourgogne et
dans
les Flandres. Entre les cités flamandes et les cités italiennes, le l
200
ent au xve siècle. Une nouvelle école s’épanouit
dans
les Flandres avec Ockeghem et Josquin des Prés. Elle rayonne en Bourg
201
rifier. Chacun de nos pays a un nord et un midi,
dans
chacun vous trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de g
202
uralité des écoles de pensée et des styles de vie
dans
chaque nation. Supprimez les frontières nationales, vous n’appauvrire
203
tes villes comme Tubingue, Iéna, Weimar ou Dresde
dans
l’Allemagne romantique des Hegel, des Schelling, des Hölderlin et des
204
lité inégalée de notre culture européenne, il est
dans
cette interaction perpétuelle des grands courants continentaux, qui é
205
question et renouvellent les données communes. Or
dans
ce jeu entre les grands courants et les foyers locaux, entre l’unité
206
nance à trois domaines linguistiques majoritaires
dans
les pays voisins. La situation de la culture en Suisse reflète exacte
207
ur, proportionnellement, à tout ce qui s’est fait
dans
n’importe quelle tranche de six millions d’hommes découpée dans n’imp
208
quelle tranche de six millions d’hommes découpée
dans
n’importe lequel des pays qui nous entourent —, tout s’est fait dans
209
el des pays qui nous entourent —, tout s’est fait
dans
nos petites métropoles cantonales, dans ces foyers qui l’un après l’a
210
’est fait dans nos petites métropoles cantonales,
dans
ces foyers qui l’un après l’autre se sont allumés puis éteints, le Sa
211
banalités. Toutefois, nous devons prendre garde,
dans
le débat qui bat son plein à propos de notre entrée dans le Marché co
212
débat qui bat son plein à propos de notre entrée
dans
le Marché commun, de nous laisser entraîner sur un terrain qui n’est
213
entraîner sur un terrain qui n’est pas le nôtre,
dans
des termes qui sont étrangers à notre tradition fédéraliste et à notr
214
xiger enfin qu’on la prenne au sérieux. Ce sera «
dans
les intérêts de l’Europe entière », pour reprendre une formule célèbr
215
mporte une part d’hérédité inéluctable, mais que,
dans
la part libre, nos choix nécessairement vont constituer des hérésies.
216
e à sa suite, et l’École à sa tête) croit encore,
dans
l’ensemble « naïvement », que la culture consiste à lire ou écrire de
217
l’Occident se révèle pluraliste jusqu’au vertige.
Dans
ses sources géohistoriques, dans ses conceptions religieuses, dans se
218
usqu’au vertige. Dans ses sources géohistoriques,
dans
ses conceptions religieuses, dans ses options fondamentales, dans ses
219
géohistoriques, dans ses conceptions religieuses,
dans
ses options fondamentales, dans ses méthodes comme dans ses fins, not
220
ions religieuses, dans ses options fondamentales,
dans
ses méthodes comme dans ses fins, notre culture assume toutes les ant
221
es options fondamentales, dans ses méthodes comme
dans
ses fins, notre culture assume toutes les antinomies. On dirait même
222
ou Goethe, quelques chevaliers ou quelques moines
dans
l’honneur allié avec l’humilité, la vocation unique et le service com
223
on unique et le service commun. La plupart vivent
dans
le débat perpétuel, les conciliations temporaires, les synthèses hasa
224
ous sommes, représentons une figure irremplaçable
dans
le ballet des milliards de possibles sans relâche rythmé et rompu par
225
, Picasso peuvent très bien se détester, ils sont
dans
le droit fil de l’héritage européen ; Hitler et Staline en travers.
226
des œuvres qui firent leur temps, littéralement.
Dans
chacun de nos chromosomes, il y a l’histoire entière des hommes du pa
227
es hommes du passé, plus une nouvelle virtualité.
Dans
chacun de nos codes civiques ou juridiques, il y a la féodalité, les
228
re eux, il y a l’Égypte et Sumer. Chacun de nous,
dans
chacun de ses jugements moraux, civiques, sociaux ou juridiques, parl
229
toujours les origines, mais qui le meut. Enfermés
dans
nos États-nations depuis un siècle et demi, grâce à Napoléon puis à n
230
a poésie ». Et il en voit la raison, précisément,
dans
la variété des sources européennes qui ont fait l’anglais : la base g
231
r propre langue, la poésie dépérit nécessairement
dans
chaque pays. » Voilà pour les bienfaits du chauvinisme : il ne cesse
232
iens et le basque, parlés par des peuples entiers
dans
l’Hexagone, les différences sont aussi grandes qu’entre l’espagnol et
233
des vraies « nations », qui ne peut se faire que
dans
le cadre européen. Car des vraies « nations » ou régions ne seront vr
234
seront vraiment elles-mêmes que toutes ensemble,
dans
leurs interrelations. Aucune ne sera jamais une « culture nationale »
235
grec, latin, germanique ou celtique, se retrouve
dans
tous nos États et montre bien ce qu’il faut penser de leur soi-disant
236
iciaires au génie pur, qui est d’être malgré tout
dans
le tout. Chaque homme d’Europe est une dramatis persona qui crée son
237
a qui crée son rôle avec plus ou moins de bonheur
dans
la communauté la plus follement complexe de toute l’histoire de l’hum
238
de limitations héritées par tout Européen moyen,
dans
la mesure exacte où il reste tributaire de son programme génétique. 1
239
, l’ardeur au jeu pour une élite de joueurs. Mais
dans
la masse des spectateurs passifs, la partisanerie cloisonne et appauv
240
continents et surtout à la droite et à la gauche
dans
le jeu politique de nos pays, ces deux partis qui n’arrivent plus à s
241
sté (avant notre influence) en Inde, en Chine, ou
dans
les grands empires de l’Afrique noire et des Aztèques. 2. L’Européen
242
ienne, en l’occurrence) est à la fois trop englué
dans
la matière (d’où son impuissance spirituelle, manque de distance, de
243
t dont on sait maintenant qu’elles ont leur siège
dans
les masses profondes du cerveau (thalamus, hypothalamus). Ces deux li
244
plus concevoir « Dieu » et la vie spirituelle que
dans
les cadres institutionnels des Églises. Si bien que l’anticlérical de
245
roche familière des symboles, que nous découvrons
dans
nos rêves, et que transmet la sagesse des nations par les proverbes.
246
a n’existe guère comme vertus, ou s’est vu décrié
dans
les cultures antiques de l’Inde, de la Chine, du Mali, des Incas, ou
247
riale. Tout cela est mal vu de nouveau en URSS et
dans
la Chine de Mao. Mais c’est bien à tout cela que l’Europe a dû ses po
248
ais décisive, puisque sa personne même se définit
dans
cette marge de liberté — le programme hérité de ses ancêtres et de vi
249
onisme et une injustice (4 février 1971)z aa «
Dans
notre société européenne, depuis le xiie siècle, les femmes ont été
250
commencé la poésie des troubadours qui consistait
dans
l’adoration de la femme. Elle était considérée par le poète-troubadou
251
oduit à ce moment-là une extraordinaire évolution
dans
les mœurs et ce culte de la femme coïncide avec le culte de la Vierge
252
e de la femme coïncide avec le culte de la Vierge
dans
l’Église catholique. Ceci coïncide aussi avec la création de la poési
253
oduits au xiie siècle dont j’ai longuement parlé
dans
mon livre L’Amour et l’Occident . Et maintenant, c’est une chose adm
254
e chose admise : le rôle civilisateur de la femme
dans
les pays d’Europe. Mais la femme n’avait-elle pas plutôt un rôle d’in
255
e dire que le rôle de la femme a été considérable
dans
tout le développement de la culture, surtout en France, en Angleterre
256
ont encore un sabre à la main — avec un parapluie
dans
l’autre, parce qu’il pleut toujours ! Il y a donc, chez les Suisses a
257
romande, cette idée que la femme n’a pas sa place
dans
les affaires publiques qui doivent être le domaine des guerrières, de
258
l’homme armé, ce qui est un anachronisme complet
dans
la société actuelle, où même la guerre n’est plus faite par les gens
259
germaniques de l’homme guerrier et si l’on entre
dans
la société actuelle, je défie qui que ce soit de m’expliquer en quoi
260
ommes seraient privilégiés par rapport aux femmes
dans
leur activité. En quoi seraient-ils supérieurs ? Ce mythe germanique
261
t des Suisses, très fortement. Et vous savez que,
dans
l’inconscient, agissent toujours des choses très anciennes dont on n’
262
’était la force physique qui comptait, alors que,
dans
notre société actuelle, il est impossible qu’on vous démontre en quoi
263
ument pas le cas en Asie, ce qui n’est pas le cas
dans
les civilisations où il y a beaucoup de femmes pour un homme. Chez no
264
originalité de la votation de ce week-end réside
dans
le fait que c’est “le peuple”, en l’occurrence les hommes, qui se pro
265
les séparons pour la commodité de l’exposé : mais
dans
le cœur du peuple révolutionnaire, ils sont unis d’un lien indissolub
266
est-à-dire de la tradition régionaliste française
dans
ce qu’elle a de plus authentique. Là pouvait être le remède « au mal
267
iste et l’unité révolutionnaire », Dandieu voyait
dans
la réaction stalinienne le type même de « l’intervention paralysante
268
e de « l’intervention paralysante du nationalisme
dans
l’élan révolutionnaire ». Et il concluait : Fidèles à la véritable t
269
nt de la terminologie (opérées d’un commun accord
dans
notre groupe dès 1933), ces textes ne peuvent manquer de frapper par
270
omiste) la personne n’existant, au sens fort, que
dans
la tension entre ces deux pôles. Ces textes réfutent ensuite l’object
271
ent le mouvement vers l’autonomie régionale était
dans
le droit fil de la véritable vocation française et de son mouvement l
272
ibératrice, donc du rôle spécifique de la France.
Dans
l’histoire du concept de région, clé de la révolution fédéraliste eur
273
politique et philosophique6. 4. Ce texte a paru
dans
l’excellente revue qu’était Fédération, n° 78, juillet 1931. 5. On n
274
de Dandieu (cf. supra « individualisme agressif »
dans
la première citation) : il s’agit en réalité de ce que nous conviendr
275
qu’à L’Ordre nouveau , d’appeler personnalisme.
Dans
le lexique unifié de ces groupes, la personne s’opposera à l’individu
276
f de la décomposition sociale, grain de poussière
dans
une masse ou collectivité inorganique. 6. Cf. le texte que nous avio
277
l Marcel : « L’Acte comme point de départ », paru
dans
les Recherches philosophiques de 1933 [en réalité écrit en 1933 mais
278
ions prend sans cesse plus d’ampleur et d’urgence
dans
la vie politique française, notamment. Quoi qu’il en soit, et hors de
279
la géographie par l’histoire. Tout est à refaire
dans
ce domaine, sur la base des entités régionales, seules réelles, et de
280
enaissance, que celui de la génétique des régions
dans
l’ensemble socioculturel de l’Europe tel qu’il s’est composé pendant
281
ur, n’étant possible et praticable en général que
dans
le cadre communal et régional, l’avenir de la démocratie se confond a
282
d’unités régionales en interdépendances globales.
Dans
tous ces domaines, l’articulation de la recherche fondamentale et des
283
me, vous me demandez si mon système est sérieux ?
Dans
ma Lettre ouverte aux Européens j’ai écrit que l’Europe, c’est 480
284
ion de notre survie, c’est de nous unir très vite
dans
une fédération. Or, pour moi, le couple est la première cellule de ce
285
ue j’appelle le fédéralisme, c’est-à-dire l’union
dans
la diversité. Comment espérer bâtir une communauté libre si nous comm
286
mençons par rater le couple ? Car c’est un fait :
dans
l’amour, dans nos manières d’aimer, je trouve la racine de mondes pol
287
ter le couple ? Car c’est un fait : dans l’amour,
dans
nos manières d’aimer, je trouve la racine de mondes politiques différ
288
vie siècle avant J.-C. On trouve cette intuition
dans
toute la culture européenne, des conciles de Nicée et de Chalcédoine
289
a coexistence des contraires est donc le couple ?
Dans
mon action en faveur d’une fédération européenne, j’ai défini le fédé
290
ce pas le cas du couple ? Un jour, on m’a demandé
dans
un débat à la radio : « Ne craignez-vous pas que les Européens ne soi
291
’équation de base de ce que j’ai écrit aussi bien
dans
L’Amour et l’Occident sur le couple humain — création mutuelle de d
292
uple humain — création mutuelle de deux personnes
dans
le respect de l’autre — que sur le fédéralisme : l’union dans la dive
293
ect de l’autre — que sur le fédéralisme : l’union
dans
la diversité et pour la diversité, en faveur de la diversité, et non
294
. La moitié du malheur humain, en Occident, tient
dans
le terme d’adultère. Et cette catastrophe vient de ce qu’on a voulu f
295
en 1938, je n’ai pas changé d’avis. Nous entrons
dans
le mariage généralement par erreur, parce que nous sommes amoureux. E
296
tout divorce. L’amour-passion n’est pas possible
dans
le mariage ? Non. Je dis autre chose : je dis qu’il est l’ennemi du m
297
the un peu dépassé… Il est absolument fondamental
dans
la vie de tous les Européens, même s’ils n’ont jamais lu une ligne de
298
paraît si naturelle est en réalité exceptionnelle
dans
le monde, car c’est une invention de l’Europe. L’Asie l’ignore en tou
299
r ses étudiants qu’il parle souvent de mes thèses
dans
ses cours. Quand l’historien Charles Seignobos écrivit déjà, en 1920,
300
nous le sentiment de la passion, n’a pris de sens
dans
le Languedoc du xiie siècle qu’avec la poésie des troubadours, Héloï
301
de voler en éclats, non pas à cause de la passion
dans
sa beauté insoutenable, mais de ses dégradations. Peut-on imaginer Is
302
s fondamentaux, bien que je sois pris, moi aussi,
dans
le drame qui les oppose. Aujourd’hui, je distingue l’amour dans le ma
303
qui les oppose. Aujourd’hui, je distingue l’amour
dans
le mariage — amour actif — de l’amour-passion — donc passif — qui ten
304
dait libre ? Celui-là charge les gens de chaînes.
Dans
le mariage, on peut aimer l’autre en tant qu’autre, tandis que, dans
305
peut aimer l’autre en tant qu’autre, tandis que,
dans
la passion, on tend vers l’impossible fusion, qui, finalement, ne peu
306
ue de la culture européenne. Et que se passe-t-il
dans
les autres civilisations ? Je n’ai rien trouvé de tel en Orient, en I
307
our-passion, en effet, suppose une croyance innée
dans
la valeur unique, irremplaçable de l’être aimé. Or les religions de l
308
ed du lit de la femme qu’il aime, quarante jours,
dans
son lit, sur le côté gauche, quarante jours sur le côté droit, quaran
309
endons depuis le xiie siècle n’a même pas de nom
dans
leur langue. Ce qui se rapproche le plus de notre verbe aimer en chin
310
r en bas — Don Juan. Nous versons continuellement
dans
l’un ou dans l’autre. Tristan est l’homme d’un seul amour fatal. Don
311
n Juan. Nous versons continuellement dans l’un ou
dans
l’autre. Tristan est l’homme d’un seul amour fatal. Don Juan, héros d
312
lendemain, infidèle par définition. Ce qui manque
dans
les deux cas, c’est la communion des deux personnes, qui se révèlent
313
deux personnes, qui se révèlent l’une à l’autre,
dans
leur différence, se créent ensemble, en devenant l’une par l’autre ce
314
es, d’idées, d’éducation. Tout cela sans retomber
dans
les mariages arrangés de la bourgeoisie du xixe siècle. Et le mariag
315
e part, l’amour tout entier risque de disparaître
dans
le monde hygiénique et froidement rationnel qu’est en train de créer
316
là, l’amour-passion n’a plus de sens. Vous tombez
dans
la pariade animale. Konrad Lorenz parle même d’un affadissement possi
317
ssion, cette forme d’amour qui refuse l’immédiat.
Dans
un livre, Les Mythes de l’amour , j’ai analysé trois succès mondiaux
318
ont des reviviscences probablement inconscientes.
Dans
le mythe de Tristan, l’obstacle est l’époux d’Iseut, le roi Marc. Dan
319
tan, l’obstacle est l’époux d’Iseut, le roi Marc.
Dans
Lolita, c’est l’âge (12 ans) de la jeune nymphette. Dans le livre de
320
lita, c’est l’âge (12 ans) de la jeune nymphette.
Dans
le livre de Musil, c’est l’inceste entre le frère et la sœur. Et dans
321
il, c’est l’inceste entre le frère et la sœur. Et
dans
Le Docteur Jivago, c’est la Russie, telle que Pasternak l’aimait et t
322
de l’aimer, symbolisée par une femme, bien réelle
dans
sa vie, comme cela a été confirmé plus tard. Si l’obstacle est nécess
323
acles pour vivre, elle en trouvera toujours, même
dans
l’amour-action, parce que jamais cet effort d’imaginer, de créer l’au
324
ue jamais cet effort d’imaginer, de créer l’autre
dans
ce qu’il a de meilleur et de plus personnel n’aboutira complètement.
325
rs noms. Je voudrais qu’ils cessent de dire comme
dans
l’opéra de Wagner : « Non, plus d’Isolde, plus de Tristan. » Le masoc
326
e l’époque. On a dit que la contestation, surtout
dans
les pays de l’Est, où elle est encore clandestine, mais d’autant plus
327
fait revivre les problèmes que nous avions posés
dans
les années 1930. C’est vrai, une partie de la jeunesse se pose aujour
328
cette époque, toute une génération s’est exprimée
dans
le personnalisme : à l’individualisme et au collectivisme, nous oppos
329
choses quand on les perd. Je n’étais pas le seul
dans
ce cas à New York. Quand j’ai rencontré Einstein, à Princeton, il m’a
330
Européens, notamment ceux que Hitler a chassés. »
Dans
quelles circonstances avez-vous rencontré Einstein ? Je venais d’écri
331
urope et la vitalité de sa culture n’existent que
dans
l’esprit des intellectuels européens, et pas ailleurs. Car l’Europe,
332
n de l’Europe. Où trouvez-vous des valeurs neuves
dans
ce périple ? Le marxisme ? Allons donc ! Il est le produit spécifique
333
souverain, en Suisse, c’est le peuple. Vous lisez
dans
nos journaux : « Le souverain s’est prononcé hier. » Ce n’est pas une
334
contraire, le fédéralisme est une méthode d’union
dans
la diversité ? Le fédéralisme est radicalement contraire à la méthode
335
s couleurs. L’État-nation prétend faire coïncider
dans
ce qu’il nomme ses « frontières naturelles » des réalités absolument
336
ire. Pas une seule de nos révolutions n’a réussi.
Dans
ce sens, on ne peut pas être trop fier de l’Europe. Comment voyez-vou
337
s l’avenir ? Je crois au progrès. Je l’ai décrit,
dans
L’Aventure occidentale de l’homme , en tant qu’accroissement des ris
338
era d’ailleurs, et de l’Europe — sa grande idée —
dans
l’émission que lui consacrent les services de la recherche de l’ORTF,
339
es services de la recherche de l’ORTF, le 18 mai,
dans
la série « Un certain regard ». Au xx e siècle, quel sens peut avoir
340
plus, c’est que nous ne tenons plus compte de lui
dans
nos calculs. Nous parlons — enfin ! — tous de la pollution de la natu
341
pas ». Le diable, c’est celui qui nous dit, comme
dans
L’Odyssée Ulysse au cyclope aveuglé à l’entrée de la caverne : « Mon
342
l’énergie. C’est une loi du cosmos qui veut que,
dans
un système clos, l’énergie se dégrade continuellement et passe d’un é
343
able tente à chaque instant de ruiner la création
dans
son principe créateur, de ruiner la personne humaine, et de tout rédu
344
on vers le bas, une tendance au tiède, qui finira
dans
le froid glacial. De nos jours, les forces anonymes et qui rendent to
345
échaînées à travers le monde nous invitent à fuir
dans
la masse, à démissionner de notre personne, à renoncer à notre vocati
346
onnes gens s’imaginent que le diable se manifeste
dans
les choses les plus visiblement scandaleuses : ils ont tort. Le diabl
347
et qui nous fait fuir derrière les buissons — ou
dans
la foule — quand Dieu cherche un coupable… Comment cela ? Voyez Adam
348
cherche un coupable… Comment cela ? Voyez Adam,
dans
la Genèse. Quand Dieu lui dit : « Qu’est-ce que tu as fait ? », il pr
349
la passion amoureuse vulgarisée, dont j’ai parlé
dans
L’Amour et l’Occident . La passion, qui devient une drogue, qui nous
350
Américains, dont la faiblesse me paraissait être
dans
leur incapacité à croire au mal pur, donc au diable. Jacques Maritain
351
sans sortir de mon atelier, puis j’ai voulu aller
dans
un restaurant du quartier. Il était tard, les patrons étaient seuls,
352
récents qui ont provoqué une indignation générale
dans
le monde : celui de Sharon Tate, en Californie, et celui de Song My o
353
ornie, et celui de Song My ou My Lai, au Vietnam.
Dans
l’esprit du bon bourgeois, du philistin, lequel est le plus diaboliqu
354
e avec bonne conscience. Qu’est-ce qui est pire ?
Dans
les deux cas, les barbus et les folles, ou les soldats ont dit : « No
355
mat y est plus manifeste, la manière de se cacher
dans
les buissons plus évidente. Remontez jusqu’au Pentagone, vous ne trou
356
r le diable et vous expliquer avec lui, prenez-le
dans
le fauteuil où vous êtes assis ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater
357
t déclarer le problème inexistant, s’il n’y avait
dans
le même Littré ces deux précisions mémorables ajoutées à l’article «
358
C’est à quoi Louis Le Fur s’appliqua, vers 1900,
dans
une thèse qui précise en mille pages la distinction, désormais classi
359
ssociation d’États ; la souveraineté y réside non
dans
le pouvoir central, mais dans les États confédérés. » Il apparaît alo
360
aineté y réside non dans le pouvoir central, mais
dans
les États confédérés. » Il apparaît alors que confédération, loin de
361
édération si rapide des cantons suisses. La voici
dans
son astucieuse simplicité. Loin d’exiger que les cantons renoncent à
362
it aux cantons leur territoire, leur souveraineté
dans
les limites fixées par l’article 3, leurs constitutions, la liberté e
363
continentaux et les grands centres de recherches.
Dans
ce système seulement, la fausse alternative « confédération ou fédéra
364
ui avons demandé de témoigner, ici, de sa pensée.
Dans
ce texteai, Louis Pauwels ose écrire, à propos de la pollution et des
365
ontre la pollution des océans, M. Pauwels répond,
dans
de nombreuses interviews, qu’il ne s’agit là que d’une opération publ
366
Europe à la préservation de la nature, a provoqué
dans
le grand public européen deux réactions contradictoires : tout d’abor
367
coup plus générale qu’on osait l’espérer, surtout
dans
la jeunesse. Et puis, une sorte de rumeur, de ricanements irrités ou
368
réfugier avec un soulagement profond et jubilant
dans
les illusions de hier, et voilà ce bon M. Pauwels qui vient leur dire
369
, et voilà ce bon M. Pauwels qui vient leur dire,
dans
son titre même, qu’ils ont bien raison de le faire ! Ah ! l’habile ho
370
c’est « tenir sa partie », jouer son rôle, entrer
dans
un gouvernement, dans la gestion d’une entreprise. Au sens le plus pa
371
e », jouer son rôle, entrer dans un gouvernement,
dans
la gestion d’une entreprise. Au sens le plus passif, c’est « faire pa
372
plus passif, c’est « faire partie », être inclus
dans
une classe ou un tout quelconque. La participation désigne toujours l
373
a participation désigne toujours le fait d’être «
dans
le coup », d’être engagé ou concerné, avec une faculté plus ou moins
374
c’est aussi se réaliser (manifester sa personne)
dans
et par la communauté, c’est donc s’autodéterminer dans la mesure où l
375
et par la communauté, c’est donc s’autodéterminer
dans
la mesure où l’on agit en elle. Ce sont les formes actives de la part
376
même nature d’activité de l’homme : son activité
dans
la société, c’est-à-dire dans la cité. Polis en grec donne politique,
377
omme : son activité dans la société, c’est-à-dire
dans
la cité. Polis en grec donne politique, civitas en latin donne civiqu
378
vique, donc point de différence à l’origine. Mais
dans
le vocabulaire de notre siècle, il apparaît que civisme est lié surto
379
hose publique et à une attitude de responsabilité
dans
la cité ; que politique évoque finalité, c’est-à-dire détermination d
380
e qui concerne la foule (dont l’idée est présente
dans
polis par poly, beaucoup) et ce qui fait de la foule une société : le
381
une société : le principe qui associe les hommes
dans
la cité — nécessité, idéal, ou religion au sens de religare, relier.
382
, idéal, ou religion au sens de religare, relier.
Dans
la cité, le civisme sera donc l’ensemble des faits de participation a
383
le choix des priorités, des options prospectives
dans
tous les domaines de la vie publique : urbanisme et transports, hygiè
384
é, ce n’est pourtant qu’au sein de la communauté,
dans
le complexe des relations humaines, qu’on peut suivre à la trace les
385
isive qu’elle n’avait peut-être jamais pu revêtir
dans
toute l’histoire. C’est au xxe siècle, en effet, que, pour la premiè
386
xxe siècle, en effet, que, pour la première fois
dans
son évolution, l’homme se voit contraint de choisir librement l’aveni
387
le destin que la nature lui imposait ont abouti,
dans
notre siècle, à une prise de conscience toute nouvelle du mouvement g
388
ce ou art de l’aménagement des relations humaines
dans
la cité, au service des finalités soit de la cité elle-même, pour les
389
r objectivement, donc passivement, ce qui se fera
dans
tel avenir… sans eux ! J’entends sans nulle action dont ils se fassen
390
tique (normative) La science se veut objective
dans
la prévision, la politique se veut normative. L’une se déclare indiff
391
éférence ou parti pris ne pourraient que la gêner
dans
la recherche et la prévision des cheminements possibles vers l’avenir
392
le faut) certains chemins, et en fermer d’autres.
Dans
la devise « gouverner, c’est prévoir », le mot prévoir a un sens acti
393
es anonymes, impersonnels, voire non humains. Or,
dans
nos études du futur (et surtout s’agissant de participation, qui relè
394
tique, révolution) (Thèses sur Feuerbach, n° XI).
Dans
la mesure où le savant se veut observateur passif, il est mauvais cit
395
ut observateur passif, il est mauvais citoyen, et
dans
la mesure où en tant que citoyen il refuse certains « faits », veut c
396
pel à l’action ». Car la prévision même se trouve
dans
bien des cas modifier par anticipation le phénomène futur qu’elle ava
397
tualités irrationnelles qu’ils détectent en germe
dans
le présent puis projettent sur le grand écran de l’avenir. Ils ne nie
398
possibilité que certains cauchemars se réalisent
dans
l’Histoire — il y a toujours des accidents. Mais le seul fait qu’ils
399
les moyens d’améliorer la circulation des fiacres
dans
les capitales de 1950, ou le futurologue de 1950 cherchant à empêcher
400
embouteillages de véhicules à moteur à explosion
dans
les mégalopolis de l’an 2000, ne sont pas plus « débrayés » de l’évol
401
s sociologues des années 1919 à 1939 ont oblitéré
dans
les démocraties de l’Ouest toute compréhension en profondeur des mouv
402
terme, et la nécessité d’une catastrophe inscrite
dans
la structure dynamique du phénomène, comme j’ai tenté de le montrer d
403
ique du phénomène, comme j’ai tenté de le montrer
dans
L’Amour et l’Occident 9. Le positivisme bourgeois ou marxiste récus
404
mprévu ; toutes nos grandes ou petites inventions
dans
tous les ordres sont nées de rêves, et l’examen des rêves comme des t
405
je suis. Imaginer l’avenir est faux et dangereux
dans
la mesure même où c’est « matériellement exact » : car nous nous y vo
406
s en interaction créatrice évoque ce qui se passe
dans
la tête d’un dramaturge, ou plus précisément d’un poète écrivant : ca
407
le situe, — mais chaque mot, en même temps, crée
dans
l’ensemble en voie d’actualisation par l’écriture des surprises qui l
408
es, d’ici là, aux États-Unis, en URSS, en Europe,
dans
le tiers-monde. Les situations de départ en 1970 sont différentes, co
409
ion concomitante d’autres besoins. On se limitera
dans
ces pages à l’Europe de l’Ouest, c’est-à-dire au seul ensemble des na
410
d son sens et sa valeur que pour autant qu’il y a
dans
le domaine où on l’opère deux classes de phénomènes d’importance poin
411
alories et le cube d’air nécessaires par individu
dans
les climats occidentaux, les dimensions des chambres et de l’unité in
412
imensions des chambres et de l’unité individuelle
dans
les moyens de transport, et, d’une façon générale, tout ce qui dépend
413
érale, tout ce qui dépend de la taille de l’homme
dans
le calcul des plans d’alimentation ou d’urbanisme et dans le cadre de
414
calcul des plans d’alimentation ou d’urbanisme et
dans
le cadre des relations sociales et interpersonnelles exigeant la prox
415
et solidaire. C’est un besoin doublement frustré
dans
les villes de la société industrielle, où l’homme cherche en vain le
416
a promiscuité à domicile et de la solitude morale
dans
la foule des rues embouteillées, image même de l’anti-communauté. Ten
417
tant changé10. » D’où l’idée du « droit de vivre
dans
un environnement décent », formulée par le message de la Maison-Blanc
418
infligeons à nos voisins par agressions directes
dans
les villes : bruits, fumées, odeurs, bousculades ou encombrements de
419
la cause est souvent l’absence de courtoisie ; et
dans
les campagnes, en contribuant à l’enlaidissement irrémédiable de l’en
420
variants quand on considère une communauté donnée
dans
le temps, il y a cependant de grandes différences d’une communauté à
421
ns l’espace européen. Le brassage des populations
dans
les régions centrales du continent permet de vérifier par l’expérienc
422
ique et politique me paraissent être la dimension
dans
l’habitat ou le cadre urbain, le niveau de décision dans la structure
423
habitat ou le cadre urbain, le niveau de décision
dans
la structure étatique, enfin le degré de l’information des citoyens.
424
e l’information des citoyens. 1. Les dimensions
dans
l’habitat ou le cadre urbain De la polis grecque à la mégalopolis
425
nverse des possibilités de participation civique.
Dans
les rues de la polis et sur sa place centrale ou agora se formait l’o
426
gravé, le phénomène de dissociation qu’on observa
dans
les cités hellénistiques : les dimensions territoriales et démographi
427
um, auquel l’époque absolutiste a déjà substitué,
dans
nos capitales, des espaces géométriques socialement stériles, voués a
428
ions quotidiennes de rencontres, s’il se disperse
dans
les pavillons et les villas d’une banlieue dénuée de structures, s’il
429
oute participation. 2. Les niveaux de décision
dans
la structure étatique Dans un régime politique pluraliste, fédéral
430
niveaux de décision dans la structure étatique
Dans
un régime politique pluraliste, fédéraliste, les niveaux de décision
431
plus nombreuses, plus directes et mieux garanties
dans
chaque domaine d’activité que le niveau de décision est plus proche d
432
cision est plus éloigné — ce qu’il est au maximum
dans
les régimes stato-nationaux centralisés, dont le modèle fut l’œuvre d
433
spirant des principes jacobins. La centralisation
dans
un seul lieu, ou capitale, de tous les ordres de pouvoir (législatif,
434
eaux de décision à un seul, au sommet ministériel
dans
la capitale, rendent minimales ou nulles les possibilités de particip
435
onnels, ou pour un candidat au conseil municipal.
Dans
un État totalitaire (réalisation presque parfaite du modèle napoléoni
436
s efficace et universelle. À mesure qu’on s’élève
dans
l’échelle des niveaux de décision correspondant à l’envergure de tâch
437
traire, à le conditionner, voire à le programmer.
Dans
le premier cas, elle rendra le citoyen mieux capable de situer un pro
438
ra le citoyen mieux capable de situer un problème
dans
l’ensemble de la société où il vit, de sa culture, de ses valeurs com
439
e public sur lequel il est appelé à se prononcer.
Dans
le second cas, l’information, loin de chercher à stimuler la liberté
440
d l’identité européenne. I. L’Europe divisée
Dans
le premier terme de notre alternative, l’Europe, autour de l’an 2000,
441
e veulent indépendants, et restent tout-puissants
dans
leurs frontières, superiorem in terris non recognoscentes, selon la f
442
et au moins concurrentielle avec les Super-Grands
dans
l’ordre de l’économie, de la technique et de la culture consommerait
443
nde Machine, ordinateur universel et omniscient ;
dans
tous ces cas, l’agent est en mesure de « sonder les reins et les cœur
444
domasochiste domine ainsi les relations sociales,
dans
l’Europe de l’Ouest au profit de l’économie américaine, et dans celle
445
de l’Ouest au profit de l’économie américaine, et
dans
celle de l’est au profit des maîtres et manipulateurs de l’idéologie
446
n’en devra pas moins rester présente en filigrane
dans
toute image plus réaliste (plus probable) que nous tenterons de compo
447
ique, semi-planifiée et totalement catastrophique
dans
les années 1970 et 1980), les équivalents modernes de la polis, du vi
448
« invivables » et coûteux à détruire, construits
dans
l’anarchie et sur la seule notion de rapport financier, par les soins
449
nancier, par les soins de la génération actuelle,
dans
les années 1970 et 1980. b) L’établissement de liens interrégionaux
450
un jeu parfait n’est possible que s’il est limité
dans
le temps, terminé par une fin automatique ou convenue, ce qui n’est p
451
automatique ou convenue, ce qui n’est pas le cas
dans
la cité envisagée : ses éléments ne sont pas des pions solides en nom
452
t points, dont nous avons indiqué les coordonnées
dans
le monde grec de la polis, en essayant d’imaginer leurs homologues po
453
en essayant d’imaginer leurs homologues possibles
dans
le monde de l’an 2000 et les difficultés qui doivent résulter des cha
454
on L’information, directe, visible et tangible
dans
la polis est fournie désormais au plus grand nombre par une école amé
455
que par la radio-télévision. Une minorité formée
dans
les écoles supérieures — initiés techniques —, ou dans leurs marges e
456
les écoles supérieures — initiés techniques —, ou
dans
leurs marges et contre leurs orthodoxies — initiés philosophiques —,
457
s révolutionnaires » et les « idées subversives »
dans
les seules élites dirigeantes mais non plus possédantes, les « masses
458
(ex-prolétariat ouvrier et bourgeoisie confondus
dans
un vaste néo-tertiaire ou quaternaire) devenant la base solide du con
459
ster valablement les évidences majoritaires, donc
dans
un dé-conditionnement.) 2. La discussion publique La discussion
460
mblée est devenu impraticable et impensable (sauf
dans
de très petits cantons suisses) avec l’avènement des grandes villes d
461
elles voix peuvent pratiquement se faire entendre
dans
cette communauté globalisée. En effet, par analogie à la Loi de J.-J.
462
un jour ?) qui ne manqueront pas de se multiplier
dans
les prochaines décennies, viendra probablement ramener les dimensions
463
. La différence principale ne consistera donc pas
dans
les dimensions physiques de la cité nouvelle, mais dans le fait que l
464
es dimensions physiques de la cité nouvelle, mais
dans
le fait que les assemblées civiques pourront se tenir, sans que les c
465
nce et définie comme un carrefour d’ondes. (Déjà,
dans
les années 1970, la formule du conseil d’administration « réuni » de
466
ndsgemeinde suisse ou de l’assemblée des citoyens
dans
la cathédrale de Genève (Rousseau), modèles des conditions optimales
467
timales de la participation civique et politique,
dans
la mesure où celle-ci dépend des dimensions de la communauté. Il est
468
une participation plus fréquente, plus longue, et
dans
des conditions psychologiques plus sereines, là même où les dimension
469
et place des formules de centralisation statique
dans
un cadre territorial accidentel et plus ou moins arbitraire mais immu
470
petites à la campagne (étouffantes), trop grandes
dans
les régions urbaines (vide social), elles ne coïncident plus que par
471
icipation la plus immédiatement active se produit
dans
l’association, le club, la section de parti ; dans l’atelier ou la ce
472
ans l’association, le club, la section de parti ;
dans
l’atelier ou la cellule syndicale ; dans la faculté ou le département
473
parti ; dans l’atelier ou la cellule syndicale ;
dans
la faculté ou le département ; puis dans la commune, dans l’entrepris
474
dicale ; dans la faculté ou le département ; puis
dans
la commune, dans l’entreprise, dans l’université. Au niveau de la rég
475
faculté ou le département ; puis dans la commune,
dans
l’entreprise, dans l’université. Au niveau de la région déjà, la co-a
476
tement ; puis dans la commune, dans l’entreprise,
dans
l’université. Au niveau de la région déjà, la co-action des forces po
477
toutes les chances de se réaliser beaucoup mieux
dans
la République européenne, grâce à l’action d’aristocraties culturelle
478
tres conseils de la cité le procédé du multiplex.
Dans
tous ces cas, inutile de se déplacer si l’on peut être utilement prés
479
« présents » à 5000 kilomètres en vidéophone que
dans
l’échange si difficilement combiné de coups de téléphone, de lettres
480
l faut se contenter aujourd’hui, le plus souvent,
dans
la vie des affaires et les échanges personnels ? Il est possible — et
481
sence « en chair et en os » de milliers d’hommes,
dans
un cadre restreint, dégage des forces qu’on pourrait enregistrer, mai
482
rrait enregistrer, mais qu’on ne retrouverait pas
dans
la rencontre des images sonores et visuelles émises par ces mêmes hom
483
Il est possible qu’il y ait un reste irréductible
dans
toute analyse des comportements mesurables et chiffrables de l’homme.
484
ncore aucune idée et qui intervient — peut-être —
dans
les relations interpersonnelles ou intersexuelles, ou interraciales.
485
u’une cité ou un groupe tiennent pour politiques.
Dans
un État-nation centralisé d’aujourd’hui, la participation libre et ac
486
ion infime l’exercice d’un pouvoir exécutif. Mais
dans
aucune des décisions ou options de politique étrangère, économique, f
487
de règle pour le plus grand nombre. En revanche,
dans
une société telle qu’on peut l’envisager possible aux environs de l’a
488
s partis d’autre part. Les objectifs politiques,
dans
une société dont les structures favorisent la participation à tous le
489
ibles à la biosphère sera nécessairement tranchée
dans
les deux décennies à venir. Si c’est au bénéfice de la croissance éco
490
participation authentique, c’est-à-dire libre et,
dans
cette mesure même, responsable. Il en est par exemple ainsi de l’obje
491
dant, à ce qui peut englober, nier et réorganiser
dans
le temps de l’éclair créateur tout l’adapté du monde social et scient
492
fin de la conscription universelle et obligatoire
dans
le cadre stato-national tombé en désuétude. Mais l’objecteur social,
493
gène à Abélard, de Rousseau à Nietzsche. Il vivra
dans
la frange effervescente de notre société occidentale, avec les object
494
L’ingénieur
dans
la cité (1971-1972)w La question « Que faire de ma vie ? » définit
495
était à la fois le moins éloigné de leurs goûts (
dans
la mesure où ils avaient la chance de les connaître) et le plus près
496
blent. Il peut maintenant concevoir sa profession
dans
le cadre et les perspectives combien plus vastes et significatives de
497
type d’homme de technique et de science réintégré
dans
la communauté, relié à l’ensemble social par le souci des fins derniè
498
des fins dernières de la cité, et de la personne
dans
la communauté. Que la technologie renoue de la sorte avec l’aventure
499
nt, il faut que des générations nouvelles entrent
dans
la carrière de l’ingénieur, de l’urbaniste et de l’écologiste avec po
500
les assume, et du même coup il se verra réintégré
dans
la vie de la cité, de la communauté, et dans le grand dialogue dramat
501
égré dans la vie de la cité, de la communauté, et
dans
le grand dialogue dramatique de la nature et de la culture qui domine
502
e siècle. w. Rougemont Denis de, « L’ingénieur
dans
la cité », Brochure d’information, Lausanne, École polytechnique fédé
503
éclatante, seule vivante, bleue, verte et blanche
dans
le noir éternel, et je l’avais aimée comme une femme qui vient, comme
504
it, la nuée, la nuit, le néant. On nous transpose
dans
d’autres dimensions. Nous volons maintenant en orbite à la poursuite
505
nuages ? Un pays oblique apparaît, sombre encore
dans
le jour qui naît. Des clochers et des tours s’éclairent, touchés par
506
être que l’Europe ! Ces champs morcelés et striés
dans
tous les sens, et ces forêts irrégulières en tapisserie, ces villages
507
s couleurs, du vert d’abord. Souvenirs de réveils
dans
un palace à Vevey, Montreux ou Clarens, devant le lac et ses envols d
508
en clos et entrepôts, garages, silos. Ou parfois,
dans
le creux d’un val boisé, vous devinerez dissimulée sous les ramures u
509
ent libertaire des communes ayant pris le pouvoir
dans
certaines villes, le centre de la vie politique et sociale descend du
510
de la vie politique et sociale descend du château
dans
la plaine, du burg où le seigneur tenait sa cour au bourg (ou borgho)
511
commune, ou communauté d’hommes libres, a repris
dans
tous nos pays européens le rôle de l’agora des anciens Grecs et du fo
512
oit que cette dernière trouve ses ennemis mortels
dans
deux facteurs des plus déterminants de la société industrielle : l’ac
513
de nulle part et prochains de personne. Car c’est
dans
la rue, sur la Place que se formait l’opinion publique, quand les hom
514
de pays au monde que le gigantisme humain menace
dans
ses fondements plus que la Suisse. Car la Suisse tire sa raison d’êtr
515
centre du monde se situe réellement quelque part
dans
les airs au-dessus du Léman, à mi-hauteur du grand vignoble de Lavaux
516
n’êtes jamais vraiment venu, n’avez jamais existé
dans
ce lieu. Tout ce qui touche à un centre et tout ce qui respire dans l
517
ce qui touche à un centre et tout ce qui respire
dans
la grâce de son rayonnement, revêt une importance rapidement fabuleus
518
? Les maxima contradictoires, toujours à l’œuvre
dans
toute chose humaine, sont ici comme ailleurs la qualité de la vie et
519
ent ceux qui pensent court et bas et nous jettent
dans
la pollution au nom de la rentabilité, mais ceux qui font passer avan
520
Le sort de l’an 2000 se joue
dans
nos écoles (mars 1972)an Les trois urgences Lorsque se réunit
521
les mesures que nous prendrons dès aujourd’hui et
dans
les dix ou quinze années qui viennent. Le sort de l’an 2000 se jou
522
ntaines de milliers d’hectares que nous bétonnons
dans
le monde entier (supermarchés, parkings, autoroutes, aéroports), dess
523
ects décisifs de l’an 2000, et cela non seulement
dans
le monde physique — villes et routes, habitat environnement — mais da
524
— villes et routes, habitat environnement — mais
dans
le monde moral, dont le physique matérialise les structures et les va
525
les jeunes Européens soient élevés dès maintenant
dans
un climat mental, psychologique et affectif qui prépare cette union,
526
Depuis cent ans… L’École devenue obligatoire
dans
la plupart de nos pays, vers les années 1880, prépare des nationalist
527
sent à toute espèce d’union sérieuse, qui s’opère
dans
la réalité et non dans les discours ministériels. Il faut que l’École
528
nion sérieuse, qui s’opère dans la réalité et non
dans
les discours ministériels. Il faut que l’École cesse d’enseigner que
529
commence pas aujourd’hui et si l’on n’achève pas
dans
les années qui viennent, une véritable mutation de l’enseignement. Ca
530
formé nos chefs d’État. L’un d’entre eux répétait
dans
ses discours — répercutés par ses ministres et les députés de son par
531
raltar à l’Oural ». L’an 2000 se joue aujourd’hui
dans
les leçons de nos écoles secondaires. Si l’École a fait le mal nation
532
e, à leur région, à notre Europe, et à l’Humanité
dans
son ensemble ? Dès le printemps de 1961, nous arrêtions les grandes l
533
te déjà bel et bien et qui joue un rôle important
dans
la formation de chaque Européen : l’École ? Or l’École fait des citoy
534
gés des heures sur l’Europe, mais en introduisant
dans
les leçons d’histoire, de géographie, d’économie, de langues, d’art e
535
de l’intégration de la personne. Nul ne peut dire
dans
quelle mesure exacte les enseignants de nos pays ont été réellement t
536
pagne, c’est-à-dire ont orienté leur enseignement
dans
le sens d’un civisme européen. Mais on peut citer quelques chiffres :
537
ter quelques chiffres : — 33 stages de formation,
dans
15 pays, ont réuni jusqu’ici environ 1500 enseignants du Secondaire e
538
s, destinés à faire entrer l’éducation européenne
dans
les programmes et les manuels : — après le stage de Bruxelles, en 196
539
rogramme national d’éducation civique est élaboré
dans
une optique européenne ; — après le séminaire de Bruges, en 1968, sur
540
u favorisent de plus en plus l’optique européenne
dans
l’enseignement de l’histoire et de la géographie. Tout cela représent
541
chement mesurés, comme on sait qu’il est de règle
dans
notre société « européenne » par antiphrase — en réalité nationale-ma
542
lles y contribuent avec une indéniable compétence
dans
leurs domaines. C’est l’École et ce sont les enseignants dialoguant a
543
ommateurs disciplinés et des nationalistes bornés
dans
leurs frontières (où même les fleuves s’arrêtaient pile, sur les cart
544
ougemont Denis de, « Le sort de l’an 2000 se joue
dans
nos écoles », Civisme européen, Genève, mars 1972, p. 1-4.
545
était pas le soldat politique qu’on nous montrait
dans
les pays totalitaires. Nous étions contre l’atomisation de la société
546
elle de la personne, des personnes se manifestant
dans
des communautés. Nous opposions au dilemme individu isolé et irrespon
547
le monde est réuni comme des grains de poussière
dans
le ciment — c’est avec la poussière des individus que l’État fait son
548
de régions ? Absolument. Nous parlions de régions
dans
un sens opposé à celui des régionalistes réactionnaires ou nationalis
549
nous, la région était un des degrés de communauté
dans
lequel la personne peut s’enraciner mais qui ne doit pas être fermé.
550
i nous importait, c’était la création de régions,
dans
lesquelles la personne puisse s’insérer, trouver ses racines et parti
551
it en premier, de Mounier ou de moi. En tout cas,
dans
un premier livre publié à Paris, en 1934, intitulé : Politique de la
552
agement des écrivains. Mais pas à l’embrigadement
dans
un parti. Il s’agissait d’assumer sa responsabilité, ce qui est exact
553
oup à l’opposition entre la passion et le mariage
dans
l’amour. La passion représentée par Tristan, qui est le grand mythe d
554
plus besoin de la société et du monde. Il a tout
dans
une femme, il se sépare du monde et il meurt, joyeusement. Puis, en d
555
, pas seulement sexuelle, mais aussi sentimentale
dans
les rapports quotidiens, comme étant l’union de ces deux choses contr
556
qui doivent vivre ensemble, qui doivent unir cela
dans
une création permanente et quotidienne. Et chacun des deux devient pe
557
quotidienne. Et chacun des deux devient personne
dans
la mesure où il agit librement, en pleine responsabilité vis-à-vis de
558
maintenant d’appliquer ces théories, de s’engager
dans
la cause du fédéralisme européen. Le mot engagement était alors fort
559
s à parler d’engagement parce qu’il avait lu cela
dans
Esprit et dans mes livres. Vous connaissiez Jean-Paul Sartre ? Il e
560
gement parce qu’il avait lu cela dans Esprit et
dans
mes livres. Vous connaissiez Jean-Paul Sartre ? Il est venu me voir à
561
rk en 1944 ou 1945, premier journaliste français.
Dans
ses conférences, il répétait tout le temps que l’homme est à la fois
562
ent, il est impossible de réaliser le fédéralisme
dans
un seul pays. La Suisse ne peut pas rester un régime réellement fédér
563
aire partager vos idées à propos du fédéralisme ?
Dans
quelles circonstances ? Dès mon arrivée dans cette maison de Ferney,
564
me ? Dans quelles circonstances ? Dès mon arrivée
dans
cette maison de Ferney, en 1947, j’ai eu la visite d’amis de l’époque
565
aux dépens de leurs voisins. Voilà ce qu’on a vu
dans
la crise monétaire récente et ce qu’on verra chaque fois qu’il y a un
566
arder les autonomies. Voilà ce que j’ai découvert
dans
l’histoire de la Suisse. Pourquoi ce pays s’est-il fait ? La Suisse n
567
le Marché commun, à condition que celui-ci reste
dans
ses compétences qui sont essentiellement économiques. À côté de cela,
568
’au milieu du Valais et qu’elle descend assez bas
dans
la vallée du Rhône, à certains égards jusqu’à Marseille. Il y a égale
569
les fonctions, car c’est ce que nous faisons tous
dans
notre vie actuelle ; nous relevons tous d’un tas de réalités différen
570
le sous-sol, l’économie, l’histoire, la religion
dans
certains cas, les croyances politiques dès que l’État est quelque peu
571
ienne. Ce canton, différent des autres, est entré
dans
la Confédération. Donc, un citoyen de cette ancienne principauté est
572
onc, rien n’est plus simple. Au fond, nous vivons
dans
ce que j’appelle la pluralité des allégeances. L’utopie, c’est vouloi
573
est très ancienne. On la retrouve chez Héraclite,
dans
la théologie des premiers conciles et notamment dans la définition de
574
s la théologie des premiers conciles et notamment
dans
la définition de la personne du Christ où l’on constate ces deux réal
575
e. Le sentiment religieux joue un très grand rôle
dans
vos activités ? Ma formation protestante m’a permis de mieux formuler
576
me un certain sens civique qui est très développé
dans
les pays calvinistes. J’ai fait cette observation bien avant 1939 : i
577
Mais vous n’avez jamais eu de régime totalitaire
dans
un pays protestant. C’est assez frappant. Cela doit tenir à quelque c
578
initivement les confessions que j’estime valables
dans
la mesure où il y a des tempéraments religieux différents. Il y a don
579
s. Pourquoi cet intérêt vis-à-vis de l’écologie ?
Dans
cette conférence, j’explique une chose qui me tient fort à cœur depui
580
avaient l’œil ouvert, depuis trois ou quatre ans
dans
l’opinion publique, on sait qu’il n’en est rien. Et que nous touchons
581
ibrement nos finalités. Et pour la première fois,
dans
l’histoire de l’humanité, nous en avons les moyens. Mais nous avons a
582
es problèmes écologiques actuels ? Oui. Parce que
dans
une fédération formée de régions, il y aurait des régions écologiques
583
core délimitent les régions, à partir d’un bureau
dans
la capitale, sans aucune consultation locale. 15. Cet ouvrage sera
584
. Cet ouvrage sera réédité en collection de poche
dans
quelques semaines. 16. Titre de ce drame : Nicolas de Flue . 17. O
585
elles. Il calme le chien et accueille le visiteur
dans
cette maison où il vit depuis 1947 et qui fut autrefois celle du gard
586
éclatante, seule vivante, bleue, verte et blanche
dans
le noir éternel, et je l’avais aimée comme une femme qui vient, comme
587
it, la nuée, la nuit, le néant. On nous transpose
dans
d’autres dimensions. Nous volons maintenant en orbite à la poursuite
588
nuages ? Un pays oblique apparaît, sombre encore
dans
le jour qui naît. Des clochers et des tours s’éclairent, touchés par
589
être que l’Europe ! Ces champs morcelés et striés
dans
tous les sens, et ces forêts irrégulières en tapisserie, ces villages
590
s couleurs, du vert d’abord. Souvenirs de réveils
dans
un palace à Vevey, Montreux ou Clarens, devant le lac et ses envols d
591
en clos et entrepôts, garages, silos. Ou parfois,
dans
le creux d’un val boisé, vous devinerez dissimulée sous les ramures u
592
ent libertaire des communes ayant pris le pouvoir
dans
certaines villes, le centre de la vie politique et sociale descend du
593
de la vie politique et sociale descend du château
dans
la plaine, du burg où le seigneur tenait sa cour au bourg (ou « borgh
594
commune, ou communauté d’hommes libres, a repris
dans
tous nos pays européens le rôle de l’« agora » des anciens Grecs et d
595
oit que cette dernière trouve ses ennemis mortels
dans
deux facteurs des plus déterminants de la société industrielle : l’ac
596
de nulle part et prochains de personne. Car c’est
dans
la rue, sur la place que se formait l’opinion publique, quand les hom
597
de pays au monde que le gigantisme humain menace
dans
ses fondements plus que la Suisse. Car la Suisse tire sa raison d’êtr
598
instamment priés de s’abstenir, et de s’inscrire
dans
un parti. 2. Ce qu’elle est en tous cas La culture est l’ensem
599
agnétiques, banques de données, jargons et codes)
dans
lesquels l’individu naît, grandit, s’intègre au long des jours, qui f
600
(il est plus ou moins dirigé, conseillé, orienté
dans
ses choix par sa famille, son milieu ou sa classe, l’enseignement et
601
des arts, des lettres, sont locales ou régionales
dans
leur genèse, continentales dans leur évolution. Elles n’ont tout de m
602
les ou régionales dans leur genèse, continentales
dans
leur évolution. Elles n’ont tout de même pas pu tenir compte par anti
603
rd au hasard des batailles et des traités conclus
dans
la confusion générale. Inutile d’insister sur le fait que ces frontiè
604
soixante millions de morts. Et il faut restituer
dans
leur autonomie les cités et régions créatrices de culture, sans plus
605
ts dérivés. De plus, elles donnent de la justesse
dans
le choix de l’expression. Il me plaît de traduire cette belle défin
606
Il me plaît de traduire cette belle définition
dans
les termes de notre sujet, et cela donne à peu près ceci : « Les rest
607
la légende primitive et ses expressions dérivées
dans
nos littératures et dans nos vies. De plus, elles donnent de la juste
608
ses expressions dérivées dans nos littératures et
dans
nos vies. De plus, elles donnent de la justesse dans le style de nos
609
s nos vies. De plus, elles donnent de la justesse
dans
le style de nos émotions. » À mon sens, en effet, les textes primitif
610
t humaine, qui est l’âme. Je ne prends pas ce mot
dans
le sens noble et vague que lui donnent un peu trop facilement les poè
611
trop facilement les poètes du siècle dernier, ni
dans
le sens goethéen de « belle âme », encore moins dans le sens religieu
612
s le sens goethéen de « belle âme », encore moins
dans
le sens religieux de l’éloquence classique de la chaire, quand elle p
613
is et véritablement traditionnel, qui se retrouve
dans
certains dérivés comme animé, animation, ou même animosité. Le jeu «
614
passion relève par excellence de l’âme. Or, c’est
dans
le mythe de Tristan qu’il a trouvé son expression la plus totale, dél
615
à ce mythe qu’il doit, depuis le xiie siècle, et
dans
nos sociétés occidentales, son pouvoir à jamais contagieux. Cela posé
616
tagieux. Cela posé, considérons le mythe lui-même
dans
sa pleine stature et ses profonds pouvoirs. ⁂ Tristan, c’est tout d’a
617
en, et des tempéraments qui s’accordèrent un jour
dans
l’instant du premier regard, mais que le temps modifie fatalement, cr
618
d’un amour qui méprise l’épreuve de l’engagement
dans
les rapports sociaux, et même de l’engagement dans un rapport concret
619
ans les rapports sociaux, et même de l’engagement
dans
un rapport concret avec un Autre toujours insuffisant, jamais digne d
620
ivant l’image aimée d’une Béatrice à peine connue
dans
sa réalité terrestre. Ce que le mythe de Tristan élève ainsi devant n
621
C’est l’amour de l’Amour, plus que de l’être aimé
dans
sa réalité toujours irréductible à l’image idéale que la passion s’en
622
s fut aussi transfigurante. L’histoire du mythe,
dans
nos mœurs et coutumes, ne serait-elle que l’histoire d’une longue pro
623
e que c’est l’âme elle-même, la fonction émotive,
dans
l’homme contemporain, qui s’épuise et qui s’atrophie, entre le corps
624
tation rapide au lieu de l’intensité, la noirceur
dans
le style des roués au lieu de la candeur monumentale, les jeux d’espr
625
Iseut : et c’est la mort. ⁂ J’ai laissé jusqu’ici
dans
l’ombre cet aspect, trop souvent, trop facilement cité, du « beau con
626
clair que la séparation la plus irrémédiable est
dans
la mort, et toutes nos sciences, ici, se récusent et se taisent. Or c
627
r c’est ici que la passion mythique va se dresser
dans
sa pleine stature. En buvant le breuvage magique, les amants légendai
628
amants légendaires sont entrés, nous disent-ils,
dans
les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour de leur vi
629
ur mort ». Certes, c’est vrai pour leur existence
dans
ce monde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la
630
mortelle que lui seul pourra deviner, ou susciter
dans
l’autre ; la part de l’Ange. Pétrarque, en proie au mythe, ose parler
631
e des amants. Cette mince bande jaune sur la mer,
dans
le nouveau décor de Bayreuth, cette frileuse aurore jaune au bas du c
632
avec son moi céleste à l’entrée du pont Chinvat.
Dans
un paysage nimbé de la Lumière-de-Gloire restituant toutes choses et
633
Gloire restituant toutes choses et tous les êtres
dans
leur pureté paradisiaque, « dans un décor de montagnes flamboyant aux
634
t tous les êtres dans leur pureté paradisiaque, «
dans
un décor de montagnes flamboyant aux aurores, d’eaux célestes où croi
635
point cette forme de lumière qu’on ne rejoint que
dans
un au-delà, et qui aurait été, sur la Terre, le véritable objet du dé
636
r vraiment, ce serait aimer l’ange en soi-même et
dans
l’autre, identiquement ; ce serait deviner l’ange, en soi-même et dan
637
uement ; ce serait deviner l’ange, en soi-même et
dans
l’autre, l’aider à naître, et le rejoindre enfin dans le monde lumine
638
l’autre, l’aider à naître, et le rejoindre enfin
dans
le monde lumineux de la nostalgie. Mais alors l’obstacle dernier à no
639
tuant à notre temps ce modèle de l’amour-passion,
dans
sa grandeur première et drue, les philologues nous ont mis au défi d’
640
nt mis au défi d’apporter un peu plus de justesse
dans
le style de nos émotions. Et ce n’est pas seulement de la littérature
641
t André Mary en 1941, ont osé récrire la légende,
dans
leur propre version inspirée des anciennes. Continuateurs et non pas
642
ds, danois et même norvégiens, et les ont recréés
dans
des styles différents : Bédier classique, Mary baroque ; Bédier ramas
643
ue au lyrisme contenu qui n’éclate malgré lui que
dans
l’épisode bref, tel Tristan fou ; Mary plus pittoresque et foisonnant
644
Il doit être évident que ces restitutions sont
dans
la tradition de tous les textes que nous tenons pour les « originaux
645
Mary, rien du tout, ce qui vaut sans doute mieux.
Dans
le même Roman en prose, lorsque Tristan meurt : « Douce amie, je ne v
646
eux, quasi sacré, revient d’une manière obsédante
dans
les quelques pages de la préface de Gaston Paris. as. Rougemont Den
647
alités s’évanouissaient, devenaient inexprimables
dans
la prolifération des jargons spécialisés. Le simple besoin de compren
648
de Claude Lévi-Strauss, l’ethnographe découvrant
dans
la linguistique de F. de Saussure l’explication qui lui manquait de l
649
nomène, si spécifiquement européen par sa genèse,
dans
L’Amour et l’Occident . J’ai très vite pressenti que la forme d’amou
650
e est un phénomène qui n’existe, au sens fort, ni
dans
les réalités économiques seules, ni dans la politologie seule, ni dan
651
fort, ni dans les réalités économiques seules, ni
dans
la politologie seule, ni dans l’histoire seule, ni dans la culture, l
652
nomiques seules, ni dans la politologie seule, ni
dans
l’histoire seule, ni dans la culture, la démographie, la théologie, l
653
a politologie seule, ni dans l’histoire seule, ni
dans
la culture, la démographie, la théologie, la psychologie des peuples,
654
disciplines ne serait capable de saisir l’Europe
dans
son être historique et virtuel, dans son évolution. L’Europe n’appara
655
sir l’Europe dans son être historique et virtuel,
dans
son évolution. L’Europe n’apparaît qu’à leur carrefour, elle est défi
656
entre ces événements qui tantôt font grand bruit
dans
les journaux, tantôt passent à peu près inaperçus du grand public, qu
657
à première vue, sinon le terme de « région » pris
dans
des sens très différents ? Car si tous les États européens sont amené
658
au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, joue
dans
le même sens : je veux parler de la crise de l’État-nation centralisé
659
ctive et « mystique », que l’on enferme désormais
dans
des frontières d’autant plus rigides qu’elles sont plus arbitraires,
660
n accusation par les mouvements de la Résistance,
dans
tous nos pays, qui proclament, vers la fin de la dernière guerre, la
661
ue des États ». Les fédéralistes européens voient
dans
le culte de l’État-nation non seulement la cause de nos guerres, mais
662
recherche (comme le CERN) et une action concertée
dans
le domaine économique (CECA, Marché commun) indiquent la voie. D’autr
663
loin de se contredire, se commandent mutuellement
dans
le monde d’aujourd’hui, à la fois planétaire et local, c’est-à-dire à
664
s les phénomènes similaires actuellement étouffés
dans
les pays de l’Est européen. Presque partout, ces ethnies brimées décl
665
. Et il aurait encore moins de chance de survenir
dans
le cas de régions définies en termes d’écologie ou d’échanges de serv
666
ts. Or tous les problèmes concrets qui se posent
dans
cette région appellent des solutions transfrontalières. Et chaque pro
667
rentrent le soir en France. Cette région s’étend
dans
un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de la ville. Il y a,
668
nos patois, oubliés certes mais sans doute actifs
dans
notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc pas de créer autour de
669
s de Gex, la Savoie, la Romandie tout entière et,
dans
une mesure qui reste à déterminer, l’Isère, le Val d’Aoste et la Fran
670
régions Quant aux perspectives du régionalisme
dans
notre avenir prochain, j’imagine quelques solutions qu’il va s’agir d
671
er les nouvelles générations dès l’école primaire
dans
l’optique régionaliste, européenne, voire mondiale, et non plus uniqu
672
, ses racines sont coupées et ses sources taries.
Dans
cet article conclusif, il est question de fédéralisme première et deu
673
tinentale, de la fédération. Discuter tout cela «
dans
la rue » ou « sur la place publique », à la bonne heure ! Mais encore
674
est déjà prévue, définie, et à mon sens résolue,
dans
la pensée du grand fédéraliste franc-comtois. bc. Rougemont Denis
675
juillet 1973, p. 21. bd. Douze articles publiés
dans
ce même journal du 20 juin au 1er juillet sur les problèmes et les st
676
mes ont essayé de la faire : Napoléon et Hitler ;
dans
les deux cas, l’expérience séculaire ou millénaire qu’ils prétendaien
677
et napoléonien, copié par plus de cent-vingt pays
dans
le monde entier, l’État-nation à souveraineté théoriquement illimitée
678
ineté, et qu’ils sont immortels. Or tout est faux
dans
cet enseignement, et dans les croyances qui en résultent. Tout d’abo
679
rtels. Or tout est faux dans cet enseignement, et
dans
les croyances qui en résultent. Tout d’abord : il n’y a pas de cultu
680
t nation, natio en latin, désignait au Moyen Âge,
dans
une ville universitaire, les colonies d’étudiants venus d’une même ré
681
ane, c’était un peu comme nos pavillons nationaux
dans
une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’Université même, on ne
682
n’était pas question de les enfermer pour autant
dans
les frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est pas vrai que nos
683
îtres. Cette notion a son origine sous Louis XIV,
dans
les guerres contre l’Espagne et contre les Allemagnes au-delà du Rhin
684
e par la Révolution française, et elle a triomphé
dans
l’enseignement de la géographie au xixe siècle, là encore contre tou
685
e du catholicisme sous l’égide de saint Augustin.
Dans
son Génie du christianisme, Chateaubriand montre que le secret de la
686
secret de la grande littérature européenne réside
dans
la synthèse de la tradition grecque — les tragiques — et de la tradit
687
s. Enfin, si les jacobins de 1791 croient trouver
dans
la Rome antique les prototypes de l’esprit révolutionnaire, André Sie
688
sont « les prophètes d’Israël » qui ont « déposé
dans
notre esprit cette soif révolutionnaire de la justice qui distingue s
689
béralisme et le marxisme, bref tout ce qui compte
dans
la vie de la culture et qui a marqué les élites intellectuelles de to
690
érifier. Chacun de nos pays a un nord et un midi,
dans
chacun l’on trouvera des croyants et des incroyants, des hommes de ga
691
des styles de vie qu’on retrouve à divers degrés
dans
toutes nos nations. Supprimons les frontières nationales, nous n’appa
692
tes villes comme Tubingue, Iéna, Weimar ou Dresde
dans
l’Allemagne romantique des Hegel, des Schelling, des Hölderlin et des
693
lité inégalée de notre culture européenne, il est
dans
cette interaction perpétuelle des grands courants continentaux, qui é
694
question et renouvellent les données communes. Or
dans
ce jeu entre les grands courants et les foyers locaux, entre l’unité
695
t pas des mini-États-nations, prétendant enfermer
dans
les mêmes frontières toutes les réalités hétéroclites sur lesquelles
696
c’est aussi condition de la liberté des personnes
dans
la communauté politique. Fédéralisme et Œcuménisme La pluralité
697
implique la reconnaissance d’une grande diversité
dans
les approches, mais plus encore dans l’appropriation des personnes à
698
de diversité dans les approches, mais plus encore
dans
l’appropriation des personnes à la Vérité unique, dont nul n’est maît
699
que l’Église nouvelle naîtra de groupes assemblés
dans
ces « chambres hautes » dont parlent les Actes (qui risquent d’être p
700
a Évoquant sa lignée, Denis de Rougemont écrit
dans
Suite neuchâteloise : « Cela fait, au début et à la fin, pas mal de r
701
ille compte parmi les plus anciennes de Besançon.
Dans
les archives du Doubs on retrouve trace d’une femme de cette famille
702
rivain. Ses livres de géographie étaient utilisés
dans
les écoles. Il y eut aussi un graphologue. Il le fut auprès du Tribun
703
rois pas. Disons que j’ai eu un milieu favorable.
Dans
la famille de ma mère, il y avait des artistes. Ma mère faisait des p
704
teur de Suite neuchâteloise, note : « Il trouvait
dans
son héritage des vertus de prudence, d’ordre et d’autorité, un goût m
705
deux tempéraments fort différents. Vous qui vivez
dans
l’avenir, que pensez-vous de celui de la famille ? La famille est dev
706
je trouve assez bien. Il y avait une homogénéité
dans
les familles d’autrefois, à cause de leur implantation géographique.
707
est enseignante et moi je suis membre du conseil
dans
la même université. Nous nous retrouvons chacun de l’autre côté de la
708
ou à Bâle, mais si une de ces firmes s’installait
dans
Rhône-Alpes, ce serait en vertu de ses seuls intérêts, non pas de ceu
709
is les habitants d’une région ne se rassembleront
dans
l’intention de devenir « compétitifs ». Qu’en auraient-ils de plus ?
710
i ont perdu prise sur leur vie, et n’ont plus foi
dans
les mythes nationaux — tout nous pousse aujourd’hui à chercher des fo
711
de demain. ⁂ Il se trouve que le sens commun joue
dans
le même sens que notre angoisse sociale pour recommander cette formul
712
égion et l’absurdité des frontières qui tranchent
dans
le vif de ses tissus, il faut parfois le regard neuf, sinon naïf, d’u
713
s quatre Grands, Georges Bidault recevait Molotov
dans
la villa qu’occupait la délégation française, à Versoix. De la terras
714
a le Soviétique, les poissons, comment savent-ils
dans
quel pays ils sont ? S’il n’y avait que les poissons ! Les vents, les
715
, et il aurait encore moins de chance de survenir
dans
le cas de régions définies en termes d’écologies ou d’échanges de ser
716
ts. Or, tous les problèmes concrets qui se posent
dans
cette région appellent des solutions transfrontalières. Et chaque pro
717
rentrent le soir en France. Cette région s’étend
dans
un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de la ville. Il y a,
718
nc-comtois, oubliés certes mais sans doute actifs
dans
notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc pas de créer autour de
719
s de Gex, la Savoie, la Romandie tout entière, et
dans
une mesure qui reste à déterminer, l’Isère, le Val d’Aoste et la Fran
720
urent à réconcilier les grands noms de la culture
dans
nos régions : Jean Calvin et François de Sales, Rousseau et Voltaire,
721
r d’eux, on parlait le même dialecte, qui parlait
dans
leur inconscient. Avant que Genève ne fût annexée à la France, en 179
722
e, l’« Utopie » qui l’anime — le mot est de lui —
dans
son projet de remodelage de la société occidentale. Cette utopie, c’e
723
tion, le chaos monétaire, la pollution, la famine
dans
le tiers-monde, l’urbanisation sauvage, les problèmes de défense. Fau
724
cats de communes. Je me garde bien de la découper
dans
le terrain. On nous a trop appris, à l’école, à dessiner des pays com
725
de la région lémano-alpine. Nous avons distingué
dans
ce cadre à géométrie variable différentes régions, dont les aires géo
726
Genève, Lausanne et Fribourg. On distingue aussi
dans
cette aire la plus large une région industrielle où se font quatre-vi
727
ropéenne. L’essentiel est de redonner au citoyen,
dans
la région et grâce à elle, un pouvoir de décision sur les problèmes f
728
re, est en crise ?… Il est en crise à juste titre
dans
les pays où il est devenu l’affaire des seuls partis, car ceux-ci ne
729
ons comme une entrave à l’engagement des citoyens
dans
leurs communautés naturelles régionales. Et les grands pouvoirs écono
730
rs que nos frontières politiques ont été établies
dans
la plupart de nos pays au xixe siècle ou au début du xixe siècle ;
731
t. Disons, pour résumer beaucoup ma position, que
dans
un monde qui serait structuré par régions, mais dans le cadre d’une p
732
s un monde qui serait structuré par régions, mais
dans
le cadre d’une politique commune à l’échelle continentale, la questio
733
et les traces encore visibles qu’elle a laissées
dans
nos vies, on arriverait à de meilleurs résultats « européens » sans f