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a pas d’autres. Mais il reste toujours la part du
diable
. Qui est-ce, le diable ? Le diable, c’est l’agent dépersonnalisant du
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reste toujours la part du diable. Qui est-ce, le
diable
? Le diable, c’est l’agent dépersonnalisant du monde, la fin des pers
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urs la part du diable. Qui est-ce, le diable ? Le
diable
, c’est l’agent dépersonnalisant du monde, la fin des personnes, l’uni
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[Entretien] Le
diable
existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le diable avec
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vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le
diable
avec des cornes et un pied de bouc, c’est une idée du Moyen Âge. Le d
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un pied de bouc, c’est une idée du Moyen Âge. Le
diable
, le Malin, personnification du Mal, c’est une notion purement religie
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l, c’est une notion purement religieuse. Alors le
diable
, qu’est-ce que cela peut représenter au juste en 1971 pour un non-cro
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our et l’Occident est aussi celui de La Part du
diable
. Il en parlera d’ailleurs, et de l’Europe — sa grande idée — dans l’
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e siècle, quel sens peut avoir une théorie sur le
diable
? Au xx e siècle, ce qui nous menace le plus, c’est que nous ne tenon
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spirituelles. Et quand on ne tient plus compte du
diable
, on risque de ne plus discerner le mal. Pour quelqu’un qui n’est pas
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st pas croyant, qu’est-ce que cela représente, le
diable
? Croyant ou non, tout homme a une faculté d’indignation qui le porte
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mple. Mais quand on ignore tout simplement que le
diable
existe, quand on nie qu’il existe, c’est alors qu’on commence à être
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lui. Pouvez-vous préciser ce qu’est pour vous le
diable
? C’est quand il n’y a personne. Qui peut-on convaincre avec une tell
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peut-on convaincre avec une telle définition ? Le
diable
vous convainc très facilement de ne pas croire à son action, qui est
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z la formule de Baudelaire : « Le premier tour du
diable
est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Le diable, c’est celui
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est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Le
diable
, c’est celui qui nous dit, comme dans L’Odyssée Ulysse au cyclope ave
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t être, au xx e siècle, une définition moderne du
diable
, tel que vous le concevez ? Pour m’exprimer en des termes empruntés à
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empruntés à la physique moderne, je dirais que le
diable
, c’est l’entropie. Qu’est-ce que l’entropie ? C’est la dégradation de
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mort tiède de l’univers ». En d’autres termes, le
diable
introduit le concept de dé-création, ce que le philosophe allemand He
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llemand Heidegger appelle la « néantisation ». Le
diable
tente à chaque instant de ruiner la création dans son principe créate
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inférieur d’énergie. Non, Hitler n’était pas le
diable
C’est donc cela, pour vous, « la part du diable » ? C’est d’abord
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iable C’est donc cela, pour vous, « la part du
diable
» ? C’est d’abord cela. Une espèce d’indifférenciation vers le bas, u
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qui a accepté le risque personnel lutte contre le
diable
uniformisateur. Quels sont les différents tours du diable ? L’un cons
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niformisateur. Quels sont les différents tours du
diable
? L’un consiste, pendant la dernière guerre, à nous faire croire qu’i
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que nous étions tous prêts à y croire. Hitler, le
diable
? Il y avait vraisemblance, mais aussi une paille ; si Hitler était l
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lance, mais aussi une paille ; si Hitler était le
diable
, il eût suffi de le tuer, et le mal eût disparu. Mais le diable est b
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suffi de le tuer, et le mal eût disparu. Mais le
diable
est bien plus malin. Quand Hitler était devant nous, nous étions en g
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ns en garde, nous nous battions contre lui, et le
diable
travaillait derrière nous et en nous. Les bonnes gens s’imaginent que
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us et en nous. Les bonnes gens s’imaginent que le
diable
se manifeste dans les choses les plus visiblement scandaleuses : ils
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plus visiblement scandaleuses : ils ont tort. Le
diable
, selon vous, fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? J
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ue nous sommes seuls à pouvoir faire au monde. Le
diable
compte sur la lâcheté qui est en chacun de nous, et qui nous fait fui
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ns, au milieu des arbres du jardin. » L’action du
diable
consiste à nous priver de notre responsabilité personnelle. C’est le
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Comment avez-vous écrit votre ouvrage, La Part du
diable
? À New York, en 1942, à la suite d’une conversation sur les Américai
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dans leur incapacité à croire au mal pur, donc au
diable
. Jacques Maritain m’avait dit : « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livr
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t : « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livre sur le
diable
? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre sur le diable, tout le mond
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? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre sur le
diable
, tout le monde va me croire diabolique… » J’ai pourtant commencé l’ou
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l’on s’est écrié en me voyant entrer : « Voilà le
diable
! ». J’ai déguerpi, sans demander mon reste. Cinq semaines plus tard,
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voilà que je découvre que 666… est le chiffre du
diable
, qui refuse d’arriver à 7, le nombre de la Création… La tentation
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its récents où l’on peut reconnaître « la part du
diable
» ? Prenez les deux massacres récents qui ont provoqué une indignatio
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n des meurtriers, en effet, criait : « Je suis le
diable
ici pour faire l’œuvre du diable ! ». Il portait les cheveux longs, i
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t : « Je suis le diable ici pour faire l’œuvre du
diable
! ». Il portait les cheveux longs, il était barbu. Les filles étaient
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une société en plein cœur. Peut-on rencontrer le
diable
? J’ai écrit un jour : « Si vous voulez sérieusement trouver le diabl
43
n jour : « Si vous voulez sérieusement trouver le
diable
et vous expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où vous êtes a
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! » af. Rougemont Denis de, « [Entretien] Le
diable
existe, vous pouvez le rencontrer », Elle, Paris, 17 mai 1971, p. 35,
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réalités régionales. … sans se faire l’avocat du
diable
, on peut penser que… Notez que je ne me fais pas l’avocat des société
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tés multinationales ! … sans se faire l’avocat du
diable
, on peut penser néanmoins que le souci d’adaptation des sociétés mult