1 1971, Articles divers (1970-1973). L’Amour et l’Europe : L’Express va plus loin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)
1 a pas d’autres. Mais il reste toujours la part du diable . Qui est-ce, le diable ? Le diable, c’est l’agent dépersonnalisant du
2 reste toujours la part du diable. Qui est-ce, le diable  ? Le diable, c’est l’agent dépersonnalisant du monde, la fin des pers
3 urs la part du diable. Qui est-ce, le diable ? Le diable , c’est l’agent dépersonnalisant du monde, la fin des personnes, l’uni
2 1971, Articles divers (1970-1973). [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)
4 [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le diable avec
5 vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le diable avec des cornes et un pied de bouc, c’est une idée du Moyen Âge. Le d
6 un pied de bouc, c’est une idée du Moyen Âge. Le diable , le Malin, personnification du Mal, c’est une notion purement religie
7 l, c’est une notion purement religieuse. Alors le diable , qu’est-ce que cela peut représenter au juste en 1971 pour un non-cro
8 our et l’Occident est aussi celui de La Part du diable . Il en parlera d’ailleurs, et de l’Europe — sa grande idée — dans l’
9 e siècle, quel sens peut avoir une théorie sur le diable  ? Au xx e siècle, ce qui nous menace le plus, c’est que nous ne tenon
10 spirituelles. Et quand on ne tient plus compte du diable , on risque de ne plus discerner le mal. Pour quelqu’un qui n’est pas
11 st pas croyant, qu’est-ce que cela représente, le diable  ? Croyant ou non, tout homme a une faculté d’indignation qui le porte
12 mple. Mais quand on ignore tout simplement que le diable existe, quand on nie qu’il existe, c’est alors qu’on commence à être
13 lui. Pouvez-vous préciser ce qu’est pour vous le diable  ? C’est quand il n’y a personne. Qui peut-on convaincre avec une tell
14 peut-on convaincre avec une telle définition ? Le diable vous convainc très facilement de ne pas croire à son action, qui est
15 z la formule de Baudelaire : « Le premier tour du diable est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Le diable, c’est celui
16 est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Le diable , c’est celui qui nous dit, comme dans L’Odyssée Ulysse au cyclope ave
17 t être, au xx e siècle, une définition moderne du diable , tel que vous le concevez ? Pour m’exprimer en des termes empruntés à
18 empruntés à la physique moderne, je dirais que le diable , c’est l’entropie. Qu’est-ce que l’entropie ? C’est la dégradation de
19 mort tiède de l’univers ». En d’autres termes, le diable introduit le concept de dé-création, ce que le philosophe allemand He
20 llemand Heidegger appelle la « néantisation ». Le diable tente à chaque instant de ruiner la création dans son principe créate
21 inférieur d’énergie. Non, Hitler n’était pas le diable C’est donc cela, pour vous, « la part du diable » ? C’est d’abord
22 iable C’est donc cela, pour vous, « la part du diable  » ? C’est d’abord cela. Une espèce d’indifférenciation vers le bas, u
23 qui a accepté le risque personnel lutte contre le diable uniformisateur. Quels sont les différents tours du diable ? L’un cons
24 niformisateur. Quels sont les différents tours du diable  ? L’un consiste, pendant la dernière guerre, à nous faire croire qu’i
25 que nous étions tous prêts à y croire. Hitler, le diable  ? Il y avait vraisemblance, mais aussi une paille ; si Hitler était l
26 lance, mais aussi une paille ; si Hitler était le diable , il eût suffi de le tuer, et le mal eût disparu. Mais le diable est b
27 suffi de le tuer, et le mal eût disparu. Mais le diable est bien plus malin. Quand Hitler était devant nous, nous étions en g
28 ns en garde, nous nous battions contre lui, et le diable travaillait derrière nous et en nous. Les bonnes gens s’imaginent que
29 us et en nous. Les bonnes gens s’imaginent que le diable se manifeste dans les choses les plus visiblement scandaleuses : ils
30 plus visiblement scandaleuses : ils ont tort. Le diable , selon vous, fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? J
31 ue nous sommes seuls à pouvoir faire au monde. Le diable compte sur la lâcheté qui est en chacun de nous, et qui nous fait fui
32 ns, au milieu des arbres du jardin. » L’action du diable consiste à nous priver de notre responsabilité personnelle. C’est le
33 Comment avez-vous écrit votre ouvrage, La Part du diable  ? À New York, en 1942, à la suite d’une conversation sur les Américai
34 dans leur incapacité à croire au mal pur, donc au diable . Jacques Maritain m’avait dit : « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livr
35 t : « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livre sur le diable  ? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre sur le diable, tout le mond
36  ? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre sur le diable , tout le monde va me croire diabolique… » J’ai pourtant commencé l’ou
37 l’on s’est écrié en me voyant entrer : « Voilà le diable  ! ». J’ai déguerpi, sans demander mon reste. Cinq semaines plus tard,
38 voilà que je découvre que 666… est le chiffre du diable , qui refuse d’arriver à 7, le nombre de la Création… La tentation
39 its récents où l’on peut reconnaître « la part du diable  » ? Prenez les deux massacres récents qui ont provoqué une indignatio
40 n des meurtriers, en effet, criait : « Je suis le diable ici pour faire l’œuvre du diable ! ». Il portait les cheveux longs, i
41 t : « Je suis le diable ici pour faire l’œuvre du diable  ! ». Il portait les cheveux longs, il était barbu. Les filles étaient
42 une société en plein cœur. Peut-on rencontrer le diable  ? J’ai écrit un jour : « Si vous voulez sérieusement trouver le diabl
43 n jour : « Si vous voulez sérieusement trouver le diable et vous expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où vous êtes a
44  ! » af. Rougemont Denis de, « [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer », Elle, Paris, 17 mai 1971, p. 35,
3 1973, Articles divers (1970-1973). Face à la crise de notre continent, l’utopie de Denis de Rougemont : l’Europe des régions (1er-2 décembre 1973)
45 réalités régionales. … sans se faire l’avocat du diable , on peut penser que… Notez que je ne me fais pas l’avocat des société
46 tés multinationales ! … sans se faire l’avocat du diable , on peut penser néanmoins que le souci d’adaptation des sociétés mult