1
is Armand, sauf sur un seul point, c’est quand il
dit
que les mathématiques ne se prêtent pas à la liturgie, ne se prêtent
2
s un moyen mnémotechnique dans certains cas. Ceci
dit
, j’aurai une seule remarque, non pas du tout en contradiction avec ce
3
u tout en contradiction avec ce que vient de vous
dire
M. Armand, mais plutôt complémentaire à propos du mot « information »
4
. Il y a des livres de pure information, comme on
dit
, d’information courante, qui sont les dictionnaires, les encyclopédie
5
s, de noms, de dates, des « data banks » comme on
dit
aujourd’hui. Je ne sais pas la traduction française. Banques d’inform
6
s, nous digérons ce qu’il y a dans le livre et je
dirai
qu’en revanche et en retour le livre nous digère d’une certaine maniè
7
re nous digère d’une certaine manière. Quand nous
disons
que nous sommes « absorbés » dans un livre, est-ce que c’est lui qui
8
lypse où l’auteur entend une voix du ciel qui lui
dit
: « Va au-devant de cet ange et prends ce petit livre ouvert qu’il a
9
e et après cela tu pourras prophétiser. » Moi, je
dirais
: « après ça, tu pourras simplement agir ou méditer ». Nous ne sommes
10
plus en plus fréquemment dans les journaux et qui
dit
: « apprenez à lire vite ». Le président Kennedy lisait très, très vi
11
la préface de son recueil Aurore. « Philologue »,
dit
-il, et en disant cela il veut dire, et il faut traduire ça ainsi : am
12
son recueil Aurore. « Philologue », dit-il, et en
disant
cela il veut dire, et il faut traduire ça ainsi : amateur de lettres,
13
e lecture pour bien se pénétrer des questions. Je
disais
que les sujets ne manquent pas, mais le temps de les lire lentement m
14
personnelle. Vous pouvez choisir, Louis Armand le
disait
tout à l’heure, suivant votre humeur, quand vous voulez, le livre est
15
votre faim du moment. Alors, je pense que loin de
dire
que le livre doit être supplanté par la télévision, il nous faut le d
16
lus européen dans les programmes. Et alors, on se
disait
: « Qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce qu’il faut créer un poste eur
17
rais « information » tout à l’heure. Quelqu’un me
dit
: « C’est très joli, lente lecture, mais encore faudrait-il que l’ouv
18
oisir, après la très rapide lecture de tri, comme
dirait
M. le Lionnais, on mette de côté un certain nombre de livres, qu’on r
19
les chiffres un peu pessimistes des statistiques
disant
qu’on lit trop peu ». On ne peut pas vraiment opposer les deux choses
20
mps, M. Le Lionnais a encore beaucoup de choses à
dire
sans doute. a. Rougemont Denis de, « [Interventions] La place du l
21
s d’une « union plus étroite de nos pays », comme
disaient
les traités de naguère. (Plus étroite que quelle autre, antérieure, o
22
bvention fédérale à sa haute école, parce qu’ici,
disait
-il, nous sommes fédéralistes ! Je n’ai cité que des européistes on ne
23
le en tant que nation. » Je m’assure que ce qu’a
dit
Maurice Schumann n’était nullement censé « traduire » un refus de la
24
t la plus répandue en Amérique. Si les Vaudois se
disent
fédéralistes contre Berne, les Québécois que j’ai visités l’automne d
25
ne voulons pas être « américanisés », comme on le
dit
tous les jours, c’est qu’il y a d’autres choses qui sont non moins sé
26
que la CEE à mon sens. L’intégration de l’Europe…
disons
, d’un mot moins savant, l’union de l’Europe doit s’opérer sur tous le
27
voisins de ce pays, on peut édifier une union. Je
dis
bien : une « union » et non pas une unification. Car la seule union q
28
ne intégration de l’Europe, d’une intégration, je
dis
bien, selon la formule fédérale, la seule qui puisse être acceptable
29
l’Europe, répète naturellement ce qu’il a entendu
dire
à la radio, à la télévision, ce qu’il lit dans la presse, ce qu’il en
30
il faut que cela change, lentement. On lui a trop
dit
pendant trop longtemps : « Restons surtout sur la réserve, restons bi
31
titude émue, comme on pourrait croire que je l’ai
dit
(si l’on ne me connaissait pas du tout) mais simplement que je lui su
32
ble ? Je ne condamne ni la passion ni le mariage,
dit
Denis de Rougemont, je dis seulement qu’il y a un conflit, si toutefo
33
passion ni le mariage, dit Denis de Rougemont, je
dis
seulement qu’il y a un conflit, si toutefois on parle de passion, qui
34
plutôt complémentaires. Je suis contre l’égalité,
dit
-il, c’est la source de toutes les tyrannies. Enfin, troisième raison
35
reud, le sexe n’est plus passé sous silence. Cela
dit
, nous n’avons rien inventé et l’explosion sexuelle s’est surtout prod
36
rmettre une participation civique réelle. Je vous
dirai
donc qu’entre l’union de l’Europe et les États-nations sacralisés, en
37
igences. Mais tout a changé avec l’avion. On peut
dire
que pratiquement l’Europe d’aujourd’hui est plus petite que ne l’étai
38
ies)… Bluntschi, auteur d’un code civil cantonal,
disait
lui-même au siècle passé que la nationalité suisse possède au plus ha
39
culture, à une telle situation ? Nous nous sommes
dit
: les institutions économiques européennes ne fonctionneront que si l
40
rd pour renverser le courant ? On pouvait déjà le
dire
en 1949, quand nous avons lancé l’idée du CERN, puisque les Américain
41
domaine des recherches nucléaires. On pouvait se
dire
: « Ce n’est pas la peine de partir, ils ont pratiquement un siècle d
42
’avons pas tenu ce raisonnement. Nous nous sommes
dit
que les Américains avaient réussi à mettre en œuvre des découvertes t
43
question d’organisation, rien de plus. Nous avons
dit
: « Il n’est pas du tout trop tard. Nous avons les cerveaux, nous avo
44
lle doit l’être dans ses entreprises communes. On
dit
que cela signifierait la fin de la neutralité. Je pense au contraire
45
ncé le premier mouvement européen Vienne en 1923,
disait
récemment : « On parle toujours des difficultés qu’a la Suisse pour a
46
ortent sur l’éducation, le civisme, qui, comme le
dit
un de mes titres, commence au respect des forêts, c’est-à-dire englob
47
le européenne » — ce qui ne veut strictement rien
dire
hors du jargon de la guerre commerciale — mais on attend d’elle, au c
48
, si haut que fût à mes yeux Stravinski, et je me
disais
qu’un jour je ferais quelque chose, un opéra peut-être, avec et pour
49
ait tout. Sur quoi, le coup de téléphone que j’ai
dit
, toute la vie qui se reprend à vivre, les délais à courir, le sujet à
50
résultat : la paix sauvée, « comme par miracle »,
disent
les témoins… Et soudain un contact s’établit, le passé se charge de l
51
e ? — Eh bien ! nous mettrons un soupir ». Il m’a
dit
: « Quand vous écrivez les paroles d’un chœur, chantez-les sur un air
52
and-chose, une fin de choral pourtant, dont il me
dit
en riant : « Vous voyez, ça finit comme à l’église — catholique ou pr
53
secret de cette divination spirituelle, et il m’a
dit
modestement : « J’apprends par cœur les paroles, et puis je me les ré
54
, puis à jouer — la partie de création proprement
dite
nous prit deux mois — voilà qui ne pouvait signifier qu’un accord plu
55
plusieurs séries de « hasards objectifs », comme
dit
Breton, et tiré bon parti de leur convergence avec l’événement histor
56
intime du lyrisme biblique — « notre Antiquité »,
dit
Ramuz —, du choral luthérien et de la polyphonie du xvie siècle calv
57
degré. Je ne crois même pas qu’il se soit jamais
dit
croyant, encore moins incroyant, d’ailleurs. Ce n’est pas avec des tr
58
réalité de l’opération en nous de quelque chose,
disons
l’Esprit, qui n’est pas vérifiable autrement que par ses créations ou
59
us faut faire l’Europe afin de rester nous-mêmes,
disons
, pour aller vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée en vingt
60
antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais, me
direz
-vous, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parlent une
61
sur nos atlas les cicatrices. Elles sont encore,
disait
un historien français, le résultat des « viols répétés de la géograph
62
vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le
disent
trop souvent d’éloquents ministres à Bruxelles ou à Strasbourg, que c
63
frontières ou à cheval sur les frontières. C’est
dire
que là encore, le stade stato-national paraît condamné à s’effacer pr
64
ope des États-nations souverains. Je l’ai souvent
dit
: ce serait une amicale des misanthropes — chose qu’on peut écrire, n
65
es de valeurs selon nos problèmes présents. C’est
dire
que mis en face de l’héritage total, nous sentons qu’il comporte une
66
prend plus — et voilà quelqu’un de cultivé. Si je
dis
au contraire que la culture est ce que l’homme ajoute à la nature, on
67
s, notre culture assume toutes les antinomies. On
dirait
même qu’elle les nourrit et les accuse. C’est qu’elle y a vu, ou pres
68
me et Jérusalem, toujours citées, mais dont on ne
dira
jamais assez combien les valeurs qu’elles transportent sont étrangère
69
ertu, comme l’a fait voir T. S. Eliot. L’anglais,
dit
-il, « offre le plus de richesses à qui veut écrire de la poésie ». Et
70
s de l’Europe. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? »,
dit
notre « mère l’Europe » — comme l’appelait déjà une chronique en lati
71
re, des régions ou nations… À la limite, osons le
dire
: l’héritage culturel de l’Europe oblige tous ses bénéficiaires au gé
72
ir de rien du tout. Après cela, il est inutile de
dire
que le rôle de la femme a été considérable dans tout le développement
73
us avez une quantité de gens, en Suisse, qui vous
disent
: c’est très bien les femmes, qu’elles aient le droit de vote, mais a
74
ent de ce fond germanique, médiéval. Lorsque vous
dites
que les femmes « ont été l’agent principal de civilisation », n’exagé
75
point de vue public entre hommes et femmes. Je ne
dis
pas du tout qu’il n’y a pas de différence entre masculin et féminin.
76
a pas de différence entre masculin et féminin. Je
dis
que sur le plan de la vie publique il n’y en a pas. Je n’en vois pas.
77
à cette question soit un “oui franc et massif”. À
dire
vrai, la seule originalité de la votation de ce week-end réside dans
78
fédéralisme. C’est votre équation de base ? Oui.
Disons
qu’il s’agit d’une intuition fondamentale qu’il est très difficile d’
79
t-ce une base désastreuse pour le mariage ? Je le
disais
en 1938, je n’ai pas changé d’avis. Nous entrons dans le mariage géné
80
sion n’est pas possible dans le mariage ? Non. Je
dis
autre chose : je dis qu’il est l’ennemi du mariage. Ce n’est pas par
81
le dans le mariage ? Non. Je dis autre chose : je
dis
qu’il est l’ennemi du mariage. Ce n’est pas par hasard que le jugemen
82
siècle, cela passa pour une boutade. Allons donc,
disait
-on, l’amour est aussi vieux que le genre humain, et que faisaient don
83
tres, à réduire l’autre à la loi d’un seul. Qui a
dit
que l’amour rendait libre ? Celui-là charge les gens de chaînes. Dans
84
gens peuvent difficilement admettre. Je peux vous
dire
pourquoi, car tout est parti du mythe de Tristan. La Rochefoucauld a
85
té dernier, un professeur de cette université m’a
dit
: « Cela a été la dernière fois que les contestataires et les gens de
86
. En ce sens, la révolution sexuelle ne veut rien
dire
. Quel est l’ordre neuf que l’on peut déduire de la copulation ? Sur u
87
sachent leurs noms. Je voudrais qu’ils cessent de
dire
comme dans l’opéra de Wagner : « Non, plus d’Isolde, plus de Tristan.
88
dominait la politique française de l’époque. On a
dit
que la contestation, surtout dans les pays de l’Est, où elle est enco
89
uand j’ai rencontré Einstein, à Princeton, il m’a
dit
: « Vous n’avez pas idée de la transformation intellectuelle de l’Amé
90
! Nous avons parlé de l’union de l’Europe. Il m’a
dit
: « Vous êtes bien optimiste. Cela prendra un temps fou. En tout cas,
91
Une Europe d’États-nations visant à la puissance,
disait
-il, n’aurait fait qu’un troisième larron armé jusqu’aux dents. Eh bie
92
ous mettez en danger la sécurité de la Suisse, me
dit
ce colonel, mais j’ai aimé votre article. » Plus tard, le Conseil féd
93
andis que 320 millions sont assez bien colonisés,
disons
pour simplifier, par le dollar. Aucun de nos pays, tous trop petits,
94
nne une place ni grande ni petite à l’Europe : je
dis
ce qu’elle est parmi les vingt-deux ou vingt-trois civilisations qu’é
95
nu à l’Europe, et tout en est venu, ou presque »,
disait
Valéry. C’est vrai : toutes les sciences modernes, les techniques, la
96
des valeurs occidentales : « Je sais, leur ai-je
dit
, vous n’y croyez plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon vo
97
C’est une administration qui se réfère, comme le
disait
tout récemment notre ministre des Affaires étrangères, à quelques gra
98
as une manière de parler, c’est la réalité. On ne
dit
pas, en Suisse : « Un tel a été un grand serviteur de l’État. » Pourq
99
ercepteurs, gendarmes, je finis toujours par leur
dire
: « Monsieur, je ne suis pas votre sujet, mais un libre citoyen. C’es
100
qui est à double tranchant. Ou bien, je vous l’ai
dit
, nous irons vers l’ennui collectif. Mais il me semble improbable que
101
e raconte pas d’histoires ! Aujourd’hui, beaucoup
disent
: « On en a assez de la morale ! », mais c’est pour vous en imposer a
102
l n’existe pas ». Le diable, c’est celui qui nous
dit
, comme dans L’Odyssée Ulysse au cyclope aveuglé à l’entrée de la cave
103
it Satan ? Singeant Dieu, mais à rebours, il nous
dit
: « Je suis celui qui n’est pas ! ». Il est la force dépersonnalisant
104
en des termes empruntés à la physique moderne, je
dirais
que le diable, c’est l’entropie. Qu’est-ce que l’entropie ? C’est la
105
t ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? Je
disais
que Satan nous fait croire, premièrement, qu’il n’existe pas, deuxièm
106
cela ? Voyez Adam, dans la Genèse. Quand Dieu lui
dit
: « Qu’est-ce que tu as fait ? », il proteste : « Je n’y étais pas, c
107
mal pur, donc au diable. Jacques Maritain m’avait
dit
: « Pourquoi n’écrivez-vous pas un livre sur le diable ? ». J’ai répo
108
de l’armée américaine. Eux aussi étaient drogués,
dit
-on, et ils ont exécuté leur crime avec bonne conscience. Qu’est-ce qu
109
cas, les barbus et les folles, ou les soldats ont
dit
: « Nous n’avons fait qu’obéir ! » Les uns, à leur maître ou gourou,
110
aître ou gourou, les autres à leurs officiers. Je
dis
que c’est le second cas qui est vraiment diabolique, parce que l’anon
111
n-fédérer » ou « associer ensemble » ne peut rien
dire
de plus dès lors qu’on ne saurait s’associer avec soi seul, ni se féd
112
tueuse puisqu’elle ne mentionne que l’union et ne
dit
rien de l’autonomie. Or, une union qui ne respecterait pas l’autonomi
113
« Européens trop pressés ». Il aurait fallu, nous
dit
-on, six-cents ans pour mûrir la fédération suisse, et vous, vous prét
114
partie de leurs souverainetés réaffirmées ! On me
dira
que c’est un tour de passe-passe. Je réponds qu’il a bien réussi. Et
115
ispositions et intentions des hommes d’État. Ceci
dit
, les fédéralistes européens ne sauraient se contenter du modèle suiss
116
e hier, et voilà ce bon M. Pauwels qui vient leur
dire
, dans son titre même, qu’ils ont bien raison de le faire ! Ah ! l’hab
117
e l’ère des devins à celle des savants ». On nous
dit
aussi (mais je m’assure que ce ne sont pas les auteurs qui ont écrit
118
par leurs conseils. Voilà l’avenir, semblent-ils
dire
, tel qu’il peut se faire sans les interventions (imprévisibles) de l’
119
an 2000 ne sont pas ceux qui le vivront « Vous
dites
: Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais », osait écrire Victor Hugo. Vo
120
r quelques groupes de connexions, et, comme on le
dit
à l’armée, de « voir si les liaisons jouent ». Posons d’entrée de jeu
121
ments d’union — au stade des États-nations qui se
disent
souverains, se veulent indépendants, et restent tout-puissants dans l
122
nelle et finalement information, ce qui revient à
dire
éducation. Il importe peu de savoir si l’agent dominant est alors l’É
123
t permettre un maximum de participation. Est-ce à
dire
que le système décrit représente un modèle satisfaisant d’harmonisati
124
oser un certain type d’équilibre ou de stabilité.
Disons
qu’il est méthode d’invention permanente et non pas utopie à joindre
125
rticipation inévitable, obligatoire et pour ainsi
dire
sans « reste » d’anarchie. On sent bien que cela serait en contradict
126
entendre, alors « le monde est ma commune » peut
dire
l’homme de la fin de ce siècle. Pour Teilhard de Chardin et pour Mars
127
étude. La disparition progressive des frontières
dites
politiques et de l’appareil tentaculaire de l’État-nation libère le p
128
non plus d’hommes d’action », comme l’a fort bien
dit
A. Clarke. J’ai rappelé divers sens du verbe participer, et que certa
129
même civique, celui qui maintiendra le pouvoir de
dire
non aux décrets de la Société, il faut absolument le tolérer car c’es
130
culer est aussi l’auteur des Pensées. On l’a bien
dit
(en Amérique) : la tour d’ivoire peut être, et a parfois été, le bâti
131
« Le Suisse trait sa vache et vit paisiblement »,
disait
Hugo), mais pas du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des rég
132
erme de l’intégration de la personne. Nul ne peut
dire
dans quelle mesure exacte les enseignants de nos pays ont été réellem
133
ique, ou de l’utilité des catastrophes On nous
dit
que les esprits ne sont pas mûrs pour l’union des Européens. Quand le
134
force au monde pourra mouvoir l’École d’État, et
disons
le mot, la révolutionner ? Le salut peut nous venir du danger qui men
135
êtes le père ? On ne sait pas exactement qui l’a
dit
en premier, de Mounier ou de moi. En tout cas, dans un premier livre
136
Je suis donc rentré des États-Unis en 1947, en me
disant
; je suis l’auteur de la doctrine de l’engagement, je suis fédéralist
137
l’homme doit s’engager. Alors, un jour, je lui ai
dit
: « J’espère que vous savez où vous avez pris cela. » Il m’a répondu
138
: « Je le sais très bien. » Mais il ne l’a jamais
dit
à personne d’autre… Mais il est bien évident que cette définition de
139
vais jamais très bien comprise. Alors, je me suis
dit
que maintenant il fallait faire l’Europe. Qu’on ne pouvait unifier l’
140
lancer l’idée de l’Europe. Nous avons, si je puis
dire
, été « refaits ». Parce que loin de faire une fédération, les gouvern
141
r leur souveraineté et leur indépendance comme le
disait
toujours le général de Gaulle. Et alors, on ne voit pas du tout ce qu
142
? C’est la coexistence de deux êtres qui, je l’ai
dit
, ont chacun leurs lois, parfois antinomiques, et qui doivent vivre en
143
tant complètement supérieur à l’autre. Je préfère
dire
que l’homme est supérieur à la femme et la femme supérieure à l’homme
144
e et la femme supérieure à l’homme. Plutôt que de
dire
qu’ils sont égaux parce que l’égalité évoque quelque chose qui anéant
145
oses qui sont hétérogènes. Très souvent, les gens
disent
que mon modèle est folie pure. Que c’est une complication ce que je v
146
et Dieu pour tous et on ne croyait pas en Dieu en
disant
cela. Aujourd’hui, depuis une dizaine d’années pour ceux qui avaient
147
« Le Suisse trait sa vache et vit paisiblement »,
disait
Hugo), mais pas du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des rég
148
t que du Plateau, ce « Pays des Collines », comme
disent
les Suisses alémaniques, qui va du Léman au Bodan, et qui représente
149
alpestres et les sombres forêts du Jura. Mais que
dirait
-il aujourd’hui, où sa constatation, très abusive alors, est en bon tr
150
ulture est ce qui reste quand on a tout oublié »,
disait
Édouard Herriot, homme politique bien oublié, mais qui reste, précisé
151
e voit ainsi restitué par le code, par le médium,
dirait
McLuhan. À la notion classique d’une mémoire catalogique, consciente,
152
progressivement à la personne constituée — je ne
dis
pas à ce qui la constitue, qui est l’appel de sa fin, sa vocation.
153
ns nationales. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? »,
dit
l’Europe aux nations. Elles n’ont en propre que leurs vanités, leurs
154
partir de dix heures du soir ».) « Il vous a été
dit
… mais moi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie pas le passé
155
u soir ».) « Il vous a été dit… mais moi je vous
dis
… » Cette phrase évangélique ne nie pas le passé. Elle s’y réfère, l’e
156
is qui est bien plutôt celle du « cœur » comme on
dit
, celle de l’âme. L’âme est en propre le domaine des émotions et des p
157
les sociologues, la passion doit mourir. Je vous
dis
que je n’en crois rien. Car s’il est vrai que la passion se nourrit d
158
magique, les amants légendaires sont entrés, nous
disent
-ils, dans les voies d’une destinée « qui jamais ne leur fauldra jour
159
une femme d’une beauté resplendissante et qui lui
dit
: — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité son m
160
e, puisqu’« il faut être deux pour aimer », comme
dit
la sagesse populaire. Aimer vraiment, ce serait aimer l’ange en soi-m
161
s moyens d’expression. ⁂ Et cependant, tout étant
dit
à la louange des modernes complices-victimes-auteurs-recréateurs du M
162
le roi Marc implore son pardon pour la Reine mais
dit
de lui-même : « Ah ! Mort, viens voir Tristan et finis ses douleurs !
163
en va. » André Mary, d’après Thomas : « Puis il a
dit
trois fois : Amie Iseut ! À la quatrième, il a rendu l’esprit. » (Béd
164
e la forêt de Morois. Selon Bédier, l’ermite leur
dit
: « Amis ! comme amour vous traque de misère en misère ! » Et selon A
165
quelle rigueur le péché vous malmène ! » Béroul a
dit
seulement ceci : Amour par force vous démène ! (Amors par force vo
166
é et d’universalité (cette « version à l’unité »,
disait
Claudel), et par suite de ruiner nos possibilités de communication, d
167
uel. Un modèle périmé L’État-nation, qui se
dit
souverain absolu, est manifestement trop petit pour jouer un rôle rée
168
modèle xixe siècle. À mesure que les frontières
dites
« historiques » ou « naturelles » selon les cas (le Rhin divise les p
169
Recréer la place publique (1er juillet 1973)bc
Dire
que j’approuve les idées de ces douze articlesbd serait faible : je m
170
la deuxième. Ramuz était pour la première. Il me
disait
un jour au Central, à Lausanne : « Entre nous, nous sommes fédéralist
171
ntre nous, nous sommes fédéralistes, je veux bien
dire
séparatistes » (parlant de Berne). Non, le fédéralisme n’est pas l’au
172
aut « faire l’Europe » afin de rester nous-mêmes,
disons
, pour aller vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée en vingt
173
ien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais,
dira-t
-on, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parlent une m
174
sur nos atlas les cicatrices. Elles sont encore,
disait
le professeur français Jacques Ancel, « le résultat des viols répétés
175
vantées, et à juste titre ? Est-il vrai, comme le
disent
trop souvent d’éloquents ministres à Bruxelles ou à Strasbourg, que c
176
cellence et par définition à toute union. Je l’ai
dit
souvent : l’Europe des États, rêvée par de Gaulle, ce serait une amic
177
rique ni pratique. Si maintenant un fou venait me
dire
: toutes tes allégeances doivent désormais relever d’un seul pouvoir
178
nt poète. L’hérédité des dons ? Je n’y crois pas.
Disons
que j’ai eu un milieu favorable. Dans la famille de ma mère, il y ava
179
pastels. L’hérédité des dons, cela n’existe pas.
Disons
qu’il y a des dispositions complémentaires chez le père et chez la mè
180
ul ne sait ce qu’elle signifie. Les régions, nous
dit
-on, doivent être de « taille européenne ». Quelle est cette taille ?
181
le ? Qui en décide ? Au nom de quoi ? Que veut-on
dire
? On me répond qu’il s’agit de « découper » des régions qui soient as
182
ves » avec quoi ? — Avec les Länder allemands, me
dit
-on. Encore faudrait-il savoir lesquels : la Bavière, 71 000 km2 et 12
183
des deux États a-t-il la taille ? Je vais vous le
dire
: c’est le plus petit. En tant qu’État souverain, un et indivisible,
184
vaguement inquiet. — Elle passe au milieu du lac,
dit
Bidault. — Mais alors, s’exclama le Soviétique, les poissons, comment
185
uvres d’art. « Cicatrices de l’Histoire » — comme
disait
en une autre occasion le même Bidault — ; résultats « des viols répét
186
régions. Depuis vingt-cinq ans que tout le monde
dit
qu’il faut faire l’Europe, on n’a pas avancé d’un millimètre, hormis
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désuétude. La région ? Pouvez-vous préciser ? Je
dirai
que c’est une structure de participation civique à base de syndicats
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rofit à celui d’une région, et certaines le font.
Disons
, pour résumer beaucoup ma position, que dans un monde qui serait stru
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ent différents. Si les régions avaient leur mot à
dire
à propos de tout ce qui se passe sur leur territoire, par exemple à p
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r les affluents de l’Amazone, alors qu’on ne vous
disait
rien, par exemple, sur les liens étroits, historiques, économiques, s
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limiter volontairement l’horizon de l’enfant ? Je
dis
qu’il faut partir des réalités immédiates — pour aller plus loin ! L’