1
dit, j’aurai une seule remarque, non pas du tout
en
contradiction avec ce que vient de vous dire M. Armand, mais plutôt c
2
mot « information ». Je prends le mot information
en
pensant au livre et au caractère spécifique de l’information que l’on
3
sistors qui sont pour moi le comble de l’élégance
en
technique, ce petit truc tout simple… Donc des appareils formés d’élé
4
dont le pouvoir spécifique d’information consiste
en
ceci que, quand vous lisez un livre, vous avez en quelque sorte l’esp
5
comme matériel. Cet appareil, nous le traversons
en
lisant un livre, nous faisons une expérience de transformation qui no
6
de son recueil Aurore. « Philologue », dit-il, et
en
disant cela il veut dire, et il faut traduire ça ainsi : amateur de l
7
la hâte indécente qui s’échauffe et qui veut vite
en
finir de toutes choses, même d’un livre fût-il ancien ou nouveau. Il
8
oyens de communication de masse — écrit-on — sont
en
fait de plus en plus centralisés, contrôlés, par un nombre de plus en
9
qu’un m’a fait observer qu’on pouvait peut-être s’
en
tirer pour le moment en diffusant de petits films que l’on peut faire
10
qu’on pouvait peut-être s’en tirer pour le moment
en
diffusant de petits films que l’on peut faire passer sur la télévisio
11
d succès ? » Alors là, je crois pouvoir reprendre
en
réponse la distinction que je faisais tout à l’heure entre deux sens
12
re ou un répertoire, pourquoi ne pas les diffuser
en
espéranto, à supposer qu’il y ait beaucoup de gens qui le sachent. Ce
13
faisait observer « qu’on lit énormément de revues
en
France, ce qui pourrait compenser les chiffres un peu pessimistes des
14
e vous savez très bien que les revues sont faites
en
bonne partie de chapitres de livres publiés d’avance ou de critiques
15
Deux
en
un, ou le fédéralisme (mars 1970)b L’unité et la multitude. Duo a
16
e non seulement des nationalistes et des jacobins
en
colère, mais de beaucoup des partisans sincères d’une « union plus ét
17
quer qu’un grand homme d’État belge ait pu écrire
en
ce temps-là (il a changé d’avis depuis) : Ce n’est pas dans le fédéra
18
: Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pas
en
se repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son salut ? En Sui
19
ur elle-même que la Wallonie trouvera son salut ?
En
Suisse même, le fédéralisme prend des sens à peu près opposés selon q
20
des sens à peu près opposés selon qu’il s’exprime
en
allemand ou en français. Et l’on a pu entendre le recteur d’une de no
21
près opposés selon qu’il s’exprime en allemand ou
en
français. Et l’on a pu entendre le recteur d’une de nos universités c
22
chumann a proposé un marché à la Grande-Bretagne,
en
qui il trouvera certainement preneur : soutien à la candidature brita
23
nt preneur : soutien à la candidature britannique
en
échange d’une opposition commune au fédéralisme, ce qu’il a traduit e
24
sition commune au fédéralisme, ce qu’il a traduit
en
ces termes : « La Grande-Bretagne et la France sont toutes deux égale
25
pre l’unité nationale et de transformer la France
en
une fédération de petits États. Aux jacobins on agita gravement la qu
26
éralisme est un système bon pour les sauvages, et
en
France il mérite l’échafaud, qui est le sort des traîtres à la Républ
27
mière mais non moins fausse, est la plus répandue
en
Amérique. Si les Vaudois se disent fédéralistes contre Berne, les Qué
28
-dire central, lit-on dans le Oxford Dictionnary,
en
référence expresse à l’histoire américaine. Toutefois, et cela change
29
iques responsables de ces pays. Comme on pourra s’
en
assurer en lisant les ouvrages de Pierre Elliott Trudeau, Premier min
30
nsables de ces pays. Comme on pourra s’en assurer
en
lisant les ouvrages de Pierre Elliott Trudeau, Premier ministre du Ca
31
acte ou quasi-traité : on ne peut unilatéralement
en
modifier les termes. Voilà qui devrait rassurer ceux qui voyaient dan
32
ur le rôle d’impulsion réservé au pouvoir fédéral
en
vue non de substituer aux gouvernements d’État mais de les aider à ré
33
age que j’ai citées et se révèlent nécessairement
en
elles. « Simples questions de mots », si l’on veut. Pourtant, il sera
34
d’Alexandre Marc. b. Rougemont Denis de, « Deux
en
un, ou le fédéralisme », 30 jours d’Europe, Paris, mars 1970, p. 22-2
35
Eh bien ! beaucoup de gens se figurent — surtout
en
Suisse — que c’est la seule voie sérieuse. Que ce qu’il y a de sérieu
36
re appel aux Américains, à les laisser travailler
en
Europe et à nous « américaniser » au maximum. Si nous répugnons à le
37
aire, scientifique, politique et culturelle. Car,
en
fait, si nos peuples ont une possibilité d’union, c’est parce qu’il y
38
arabes, un petit peu slaves. Nous avons tout cela
en
commun. Tous les procédés de nos beaux-arts, tous les procédés de nos
39
utilisent. Par exemple — prenons les choses très
en
gros — en Europe, on fait depuis des siècles des tableaux de chevalet
40
. Par exemple — prenons les choses très en gros —
en
Europe, on fait depuis des siècles des tableaux de chevalet, des roma
41
crivait que de la littérature religieuse, sacrée.
En
Inde, par exemple, il n’y a pas de romans qui racontent des petites h
42
s temples, de la peinture religieuse. Ce n’est qu’
en
Europe que l’on a utilisé tous ces procédés tels que le sonnet, le ta
43
lle s’est créée sous la forme d’une confédération
en
1848. Et depuis lors, elle essaie d’approfondir cette formule, celle-
44
ue et de liberté, et qu’ils l’illustrent fort mal
en
faisant la guerre du Vietnam. Voilà pourquoi je pense qu’un petit pay
45
hez nous. Il faut que nous l’appliquions de mieux
en
mieux, que nous cessions de penser que fédéralisme signifie repli sur
46
Ils n’ont pu défendre leurs petites autonomies qu’
en
se groupant. Eh bien ! il faudrait appliquer cette formule maintenant
47
on de l’Europe puisqu’il manque d’initiative ? Qu’
en
sait-on ? Est-ce qu’on a jamais demandé aux Suisses ce qu’ils pensaie
48
s notre petit coin, ne nous rendons pas ridicules
en
proposant de grandes choses… » Il faut que cela cesse ; et c’est une
49
qui me paraît tout à fait disposé dans ce sens, à
en
juger par les récentes déclarations des hommes qui sont chargés notam
50
l’égard de l’Europe ? Cette question, nous sommes
en
droit de la poser et nous pouvons partiellement y répondre. 1969, en
51
ision de la Fondation Freiherr von Stein puisque,
en
juillet dernier déjà, elle avait annoncé que le prix 1970 me serait d
52
s d’Europe , Les Chances de l’Europe , L’Europe
en
jeu et La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux . Doté d’une som
53
le recteur de l’Université de Bonn. Il a été créé
en
1966 par la Fondation FVS, à Hambourg, et est destiné à récompenser l
54
leurs travaux ou leurs recherches, se distinguent
en
contribuant à la réalisation de l’unité européenne. La remise du prix
55
à vos lecteurs. « L’acte de reconnaissance » mis
en
valeur par votre titre ne saurait signifier que la Fondation FVS de H
56
uropéen de la culture. Il y a là une nuance, vous
en
conviendrez ! g. Rougemont Denis de, « Après l’attribution du prix
57
La passion
en
1970, est-ce possible ? (mai 1970)i « La passion, écrit Denis de R
58
passion, dans nos mariages modernes, qui ne sont
en
principe que des mariages de passion, comment s’accommode-t-elle de l
59
tre chose que l’amour. En effet, si l’on se marie
en
état de passion, c’est-à-dire en état de fièvre, c’est exactement com
60
si l’on se marie en état de passion, c’est-à-dire
en
état de fièvre, c’est exactement comme si l’on voulait prendre une dé
61
, quand l’esprit et ses facultés sont embrumés et
en
état de transe. La décision risque de n’être pas excellente. La passi
62
e part, est une projection narcissique : on aime,
en
l’autre, la projection de soi-même, alors que le mariage tue l’aspect
63
i. Rougemont Denis de, « [Entretien] La passion
en
1970, est-ce possible ? », Marie Claire, Paris, mai 1970, p. 21.
64
t le mythe de l’« État-nation », tel que Napoléon
en
a posé le modèle, intégralement centralisé en vue de la guerre. C’est
65
tuelles, il faut poser un nouvel ordre, se mettre
en
commun pour certaines choses et pas pour d’autres, trouver une unité
66
pas pour d’autres, trouver une unité diversifiée,
en
un mot. Par quelles structures pensez-vous qu’il soit possible de l’é
67
uer la méthode du fédéralisme. Une Europe divisée
en
régions aux frontières fonctionnelles, tenant compte de cette plurali
68
tenant compte de cette pluralité des allégeances
en
se fractionnant en un certain nombre d’« agences » (culturelles, écon
69
ette pluralité des allégeances en se fractionnant
en
un certain nombre d’« agences » (culturelles, économiques, etc.) à la
70
, « l’art d’aménager les relations humaines », et
en
Europe l’art d’équilibrer tous les contraires, toutes les tensions, é
71
originalité débordante. Unir les États européens
en
un corps politique assez puissant pour sauvegarder et garantir l’auto
72
éenne ait trouvé son climat autant que son modèle
en
Suisse. L’anthologie de l’idée européenne réserve d’ailleurs une plac
73
nde Guerre mondiale, elle ne se justifierait plus
en
tout cas dans une Europe unie. Mais je verrais tout à fait une Suisse
74
de l’Europe a généralement passé pour chimérique
en
Suisse. Et jusqu’à présent, à chaque étape de cette lente unification
75
histoire en train de se faire ! On craint souvent
en
Suisse que la politique d’unification européenne vise à mêler les peu
76
» ou non, conscients ou non de ce qu’ils doivent,
en
fait, à la culture. Unité non pas homogène, et qui ne résulte pas d’u
77
au nom de nos principes, molestés, réveillés, mis
en
mouvement, fût-ce contre nous, pour le meilleur et pour le pire. Hé
78
ui ne manqueront pas d’appeler la tyrannie. Rome,
en
réponse à ce défi de l’anarchie, invente l’État et les institutions c
79
e ses dogmes fondamentaux : la Trinité transporte
en
Dieu lui-même le paradoxe de l’Un et du divers, tandis que l’incarnat
80
amour tel qu’on le parle et qu’on croit le sentir
en
Occident ; l’apport slave au xixe siècle ; l’art africain et le jazz
81
cain au xxe siècle ? Tout cela dure, agit et vit
en
nous de mille manières. Tout cela se combine en figures et en structu
82
t en nous de mille manières. Tout cela se combine
en
figures et en structures variées à l’infini, mais dont la plus fréque
83
ille manières. Tout cela se combine en figures et
en
structures variées à l’infini, mais dont la plus fréquente, de très l
84
remettre en question ces déterminations, et nous
en
fournit les moyens. Enfin, tout cela dénote l’Europe comme patrie de
85
1970)k l Ce qui me frappe, Denis de Rougemont,
en
lisant votre Lettre ouverte aux Européens , c’est qu’à l’inverse du
86
it un travail sur les manuels d’histoire utilisés
en
France et en Allemagne entre 1900 et 1914. Ils ont relevé les mêmes e
87
sur les manuels d’histoire utilisés en France et
en
Allemagne entre 1900 et 1914. Ils ont relevé les mêmes erreurs, les m
88
s avons donc fait un gros effort sur l’éducation,
en
réunissant dans le comité de la Campagne d’éducation civique européen
89
eignants. Nous avons pu démultiplier notre effort
en
organisant des stages (5 par année en moyenne), dans des pays différe
90
otre effort en organisant des stages (5 par année
en
moyenne), dans des pays différents. Ces stages, qui réunissent une ci
91
ce qui permettra d’espérer un changement sérieux
en
une génération. La Journée de l’Europe, avec les rédactions qui sont
92
ntes, réalisées dans les pays du Marché commun et
en
Angleterre, ont montré que le 65 % des gens est pour une fédération e
93
nts personnalistes des années 1930 mettaient déjà
en
question le productivisme sans frein et sans mesure humaine ; nous af
94
dres civiques permettant la participation, mettre
en
commun ce qui marche mieux si on l’intègre. Le principe de la dimensi
95
n’avons centralisé que ce qui fonctionnait mieux
en
étant centralisé. Notre but était, toujours, de servir les parties co
96
avec 7 ou 8 grandes organisations et se trouvait
en
relation quotidienne avec 150 personnes. Nous ne voulons pas coiffer
97
mais, selon le principe fédéraliste, nous sommes
en
commun avec elles. Un autre principe me paraît important : il faut fé
98
rité… L’Europe des esprits n’est pas encore, il s’
en
faut même de beaucoup, devenue l’Europe réelle. Mais, au-delà des uni
99
Quand, par exemple, les Hongrois se sont soulevés
en
1956, on a vu que leur appel, leur espoir, c’était l’Europe. Vous vou
100
vé, il y avait 1800 habitants ; aujourd’hui, il y
en
a 5500, qui ont été amenés depuis cinq ou six ans par l’IOS, affaire
101
int de vue démographique, certes … Oui, mais il y
en
a bien d’autres, tout aussi importants : par exemple, la qualité de l
102
découvertes des temps modernes ; tout a été fait
en
Europe, presque rien aux États-Unis. Ces derniers ont sur nous une se
103
ur renverser le courant ? On pouvait déjà le dire
en
1949, quand nous avons lancé l’idée du CERN, puisque les Américains a
104
la première fois dans l’histoire — l’homme serait
en
situation de choisir librement son avenir. Pourquoi serions-nous à ce
105
nous pose une grande question : que voulons-nous
en
fait ? Est-ce plus de voitures ? Ou voulons-nous sauver la nature qui
106
jamais avant notre génération l’homme n’avait été
en
mesure de porter des coups pareils à la terre elle-même. Maintenant,
107
tantes que l’accumulation des objets ou un compte
en
banque. Pour les Européens, cela me paraît une très bonne direction d
108
type de civilisation capitaliste qui se développe
en
Europe, qu’elle soit fédéraliste ou qu’elle en reste au stade des Éta
109
pe en Europe, qu’elle soit fédéraliste ou qu’elle
en
reste au stade des États-nations. Bien sûr, si l’on prend, par exempl
110
ndateurs du mouvement personnaliste, qui naissait
en
réaction aussi bien contre le fascisme que contre le communisme total
111
position des États-nations sur le continent. Tout
en
poursuivant une œuvre qui le fait figurer parmi les noms les plus pre
112
1949, à Genève, le Centre européen de la culture.
En
publiant ces dernières semaines un essai intitulé Lettre ouverte aux
113
rale européenne de l’économie ; il faudra qu’il y
en
ait d’autres qui s’occupent des transports, des recherches scientifiq
114
ge mesure, pourront avoir leur siège n’importe où
en
Europe. Le Marché commun est implanté à Bruxelles. Mais je vois très
115
très bien d’autres agences fédérales européennes,
en
Suisse par exemple. Dans mon livre La Suisse ou l’histoire d’un peup
116
x , j’avais lancé l’idée de transformer la Suisse
en
district fédéral de l’Europe. Ce qui résoudrait beaucoup de questions
117
sur les cantons qui sont venus plus tard. Il y a
en
Suisse un esprit communal auquel on doit revenir parce que c’est la v
118
qui a lancé le premier mouvement européen Vienne
en
1923, disait récemment : « On parle toujours des difficultés qu’a la
119
» De ce point de vue, la Suisse ne perdrait rien
en
entrant dans une construction européenne. Ce serait le triomphe de so
120
lisme, qui n’est d’ailleurs pas toujours appliqué
en
Suisse. Ce fédéralisme va de la commune aux entreprises jusqu’à l’Eur
121
a jamais été appliquée systématiquement, pas même
en
Suisse. C’est une expérience qui n’est possible qu’aujourd’hui, grâce
122
le monde. Tandis qu’avec les ordinateurs, on est
en
mesure de respecter les diversités. Aujourd’hui, vous savez ces carca
123
ns, parce que nous avons des petites communautés.
En
fait, mon modèle de gouvernement de l’Europe reproduit le Conseil féd
124
rénée et suicidaire au niveau de vie ou se mettre
en
quête d’un mode de vie qui soit conforme aux traditions européennes.
125
après un ouvrage publié chez Albin Michel ? C’est
en
partie une coïncidence, en partie à l’occasion du vingtième anniversa
126
z Albin Michel ? C’est en partie une coïncidence,
en
partie à l’occasion du vingtième anniversaire du Centre européen de l
127
créées toutes les écoles qui ont fait la culture
en
Europe et c’est dans l’ensemble de l’Europe que se sont établis les g
128
ège de ces différentes agences pourrait s’établir
en
Suisse, notre pays devenant un district fédéral. Quels seront les cri
129
s régions, les liens avec les capitales tomberont
en
désuétude. Cela se passera dans vingt à vingt-cinq ans. Mais cette év
130
réations contre nature. Voyez comme ils ont coupé
en
quatre une entité telle que le bassin Ruhr-Moselle. De quelle manière
131
s pour tous et tous sont heureux de se rencontrer
en
terrain neutre. Estimez-vous que vos idées sur la fédération de l’Eur
132
nières années ? Oui, elles ont progressé, surtout
en
France, qui est le pays le plus éloigné de comprendre le fédéralisme.
133
itants plus encore que pour les touristes, unique
en
son genre et heureuse de l’être, et d’autant plus curieuse d’échanges
134
? Devenez responsables. N’attendez pas qu’on vous
en
donne la permission et les moyens. PRENEZ vos responsabilités, invent
135
tout de suite ! Je venais d’écrire coup sur coup,
en
moins de neuf mois, L’Amour et l’Occident , le Journal d’Allemagne
136
te année. Les menaces de guerre me firent rentrer
en
Suisse plus tôt que prévu. C’est à ce moment que l’on m’offrit d’écri
137
je n’avais pas de sujet et je défiais quiconque d’
en
trouver un, en Suisse, qui fût de taille à occuper l’énorme scène don
138
de sujet et je défiais quiconque d’en trouver un,
en
Suisse, qui fût de taille à occuper l’énorme scène dont j’avais vu le
139
e demandai quelques jours « pour réfléchir » et n’
en
fis rien, certain qu’avant le terme fixé, la catastrophe réglerait to
140
nte une biographie nouvelle de Nicolas de Flue. J’
en
avais parcouru distraitement quelques pages. L’image scolaire que je
141
sent. Au matin j’ai tout le plan de la pièce et j’
en
ai vu le paradoxe essentiel : peupler et animer une scène immense aut
142
t s’adapter à la fois à la déclamation d’un chœur
en
marche et au dialogue du drame civique et spirituel. Tout cela crée l
143
orte rien qu’une commande peu munificente. Je lui
en
résume les données, j’esquisse la structure de la pièce, suggérée par
144
donc oui, et l’on se met au travail dès novembre.
En
janvier, tout sera terminé. J’écris d’abord le deuxième acte, et le l
145
les marches de son escalier, un jour qu’il était
en
retard.) Nos entretiens sont strictement techniques. Il me demande co
146
mous dans la fanfare de La Chaux-de-Fonds. (Je n’
en
sais rien.) Il me prête un recueil de chorals luthériens, pour que j’
147
rête un recueil de chorals luthériens, pour que j’
en
étudie la prosodie précise. Il veut savoir la fonction, la durée et p
148
es”. Ce qui a été une fois chanté peut être remis
en
musique. » À chaque visite dans son grand atelier, il me joue au pian
149
chose, une fin de choral pourtant, dont il me dit
en
riant : « Vous voyez, ça finit comme à l’église — catholique ou prote
150
texte, mais tout ce que j’ai pensé, arrière-pensé
en
l’écrivant et renoncé à y mettre faute de mots… Et surtout, l’arrière
151
e) de ma « Légende dramatique » est révélé tantôt
en
majesté, — toute la prière « Mon Dieu, ton serviteur » — tantôt par u
152
e continuellement, dans mon atelier, dans la rue,
en
conduisant ma Bugatti. Jusqu’à ce que la mélodie sorte des paroles. »
153
de collaboration, et, cela fait, chacun s’absorbe
en
son travail, selon les lois de son langage particulier. Or, l’aisance
154
t historique, pour aboutir à notre oratorio, puis
en
1945 à son exécution au Vatican, lors des fêtes de la canonisation (c
155
se des sujets, ni des paroles et situations mises
en
musique, ni même des croyances de l’homme, quelles qu’elles fussent.
156
au « cœur » de l’homme. Sa musique est chrétienne
en
cela qu’elle signifie, par son affectivité même, « l’adéquation physi
157
dement de l’être dans le monde, à savoir Dieu »3.
En
ce point, tout s’éclaire et s’enchaîne. L’anecdote dont je parlais pr
158
n à quelque credo, mais la réalité de l’opération
en
nous de quelque chose, disons l’Esprit, qui n’est pas vérifiable autr
159
alonné l’évolution de cette entreprise si féconde
en
initiatives d’union des hommes au-delà des nations. Le titre est empr
160
r, selon Littré, c’est « faire du chemin, surtout
en
ce sens que le chemin est long et qu’on le parcourt lentement ». Ains
161
lot dans la forêt normande, d’épreuves du courage
en
aventures de l’âme. Les textes ici recueillis sont très variés de for
162
as dessus, bras dessous nous chantions à tue-tête
en
nous balançant tantôt à gauche tantôt à droite. Mon bras droit tenait
163
belle idée, que j’accepte d’enthousiasme. C’était
en
1954. Après deux ans d’études, de réunions au Centre, de démarches au
164
dernier d’un « Brevet européen du sportif ». On m’
en
communiquait le texte « pour mon information, pensant que ce sujet ét
165
vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée
en
vingt-cinq nations, chacune trop petite pour se défendre seule, et ch
166
augurer n’a duré que dix à douze ans. (La Suisse,
en
regard, approche du viie siècle de sa continuité historique, continu
167
aineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais
en
fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. C’est ici q
168
urtout secondaire — mais l’université n’était pas
en
reste vers 1914 —, l’école apprend depuis un siècle aux jeunes França
169
u’en vérité, pour la plupart, en tant qu’État, et
en
moyenne, elles n’ont même pas un siècle d’âge. Seules la France, l’An
170
dans cet enseignement, et dans les croyances qui
en
résultent. Je voudrais vous le montrer rapidement, et vous montrer au
171
ns de la voir, de nos États. Le mot nation, natio
en
latin, désignait au Moyen Âge, dans une ville universitaire, les colo
172
plus. Mais à l’université même, on ne parlait qu’
en
latin, et l’on ignorait tout des appartenances « nationales » au sens
173
’édit de Villers-Cotterêts donné par François 1er
en
1539. Si la France entendait revendiquer la Wallonie, la Suisse roman
174
inno-ougrien) sont étroitement parentes, alors qu’
en
Chine on parle quatorze langues radicalement étrangères les unes aux
175
adicalement étrangères les unes aux autres, et qu’
en
Inde, le Pandit Nehru ne pouvait se faire comprendre qu’en anglais de
176
le Pandit Nehru ne pouvait se faire comprendre qu’
en
anglais de l’immense majorité de ses concitoyens quand il les appelai
177
scovo, obispo, bispe, biskop, bishop, Bischof… Il
en
va de même des termes militaires comme « canon », et de tous les term
178
ire », comme on le voit si bien autour de Genève,
en
suivant cette frontière qui ne rime à rien, qui ne sert à rien, ne pr
179
e, qui ne peut plus avoir d’effets que négatifs !
En
nous présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes pâles,
180
us présentant l’Europe comme un puzzle de nations
en
teintes pâles, et la culture de l’Europe comme une addition de préten
181
premier langage musical européen — au vie siècle
en
Italie ; s’enrichit aux couvents de Jumiège, puis de Saint-Gall avec
182
de Limoges, à Notre-Dame de Paris, puis plus tard
en
Champagne et dans le Nord et à Florence simultanément — laudi et madr
183
s avec Ockeghem et Josquin des Prés. Elle rayonne
en
Bourgogne, en France et redescend vers l’Italie qu’elle enrichit de s
184
m et Josquin des Prés. Elle rayonne en Bourgogne,
en
France et redescend vers l’Italie qu’elle enrichit de ses nombreuses
185
Lasso à Naples, puis Roland de Lassus à Paris et
en
Bavière. Plus tard, les Allemands comme Heinrich Schütz viennent s’in
186
influenceront à leur tour la musique occidentale,
en
imposant leurs œuvres à Paris… L’évolution de la peinture suit à peu
187
: c’est l’unité de notre culture commune. Mais qu’
en
est-il de ses diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai
188
s progressistes et des conservateurs. Or, je mets
en
fait que dans la plupart des cas, les hommes de gauche de pays différ
189
mez les frontières nationales, vous n’appauvrirez
en
rien l’Europe une et diverse, et vous ne risquerez pas un instant de
190
ile. Seconde observation : la création culturelle
en
Europe est d’autant plus riche et intense qu’elle est moins centralis
191
Napoléon faisait de la France un désert culturel
en
mobilisant à Paris tous les esprits distingués qu’il n’avait pas bann
192
dans les pays voisins. La situation de la culture
en
Suisse reflète exactement en microcosme la situation de la culture à
193
uation de la culture en Suisse reflète exactement
en
microcosme la situation de la culture à l’échelle du continent. Ce qu
194
lture à l’échelle du continent. Ce qui s’est fait
en
Suisse au point de vue de la culture — et qui est supérieur, proporti
195
ouverture à tous les grands courants européens —
en
sautant le stade national : voilà l’Europe de la culture, voilà, iden
196
ntiquement, la Suisse. Si maintenant je transpose
en
termes politiques mon équation culturelle : Europe de la culture = c
197
te de faciliter un peu le passage des frontières,
en
maintiennent et renforcent le principe. Nous ne croyons pas à une Eur
198
sais bien que les Suisses sont timides et qu’ils
en
font même une vertu, sous le nom de modestie. Qu’ils fassent donc un
199
oser sa propre solution fédéraliste, de l’exposer
en
temps et hors de temps, et d’exiger enfin qu’on la prenne au sérieux.
200
is. » Accompagnée de ce résumé, également traduit
en
allemand, anglais, italien et néerlandais : « À l’union fédérale des
201
avance le limite. Je ne le connaîtrai vraiment qu’
en
découvrant à l’expérience ce qu’il me dicte ou m’interdit, mais aussi
202
ent antinomiques, leurs combinaisons innombrables
en
systèmes toujours plus complexes, successifs ou simultanés, et les in
203
ces systèmes… Ce donné historique toujours vivant
en
nous, ce passé jamais accompli, nul n’en peut prendre les mesures : i
204
s vivant en nous, ce passé jamais accompli, nul n’
en
peut prendre les mesures : il s’agrandit sans fin au regard du cherch
205
u sens concret, que ce que nous sommes capables d’
en
utiliser pour nos fins propres. Tout héritage culturel est en partie
206
pour nos fins propres. Tout héritage culturel est
en
partie offert mais en partie subi. Devant l’immensité de l’offre euro
207
Tout héritage culturel est en partie offert mais
en
partie subi. Devant l’immensité de l’offre européenne et ses complexi
208
ifférence personnelle ; et par là même, non point
en
revêtant un uniforme (matériel ou moral), nous deviendrons de vrais E
209
s, et se tenir au courant de l’évolution des arts
en
avouant volontiers qu’on ne comprend plus — et voilà quelqu’un de cul
210
me ajoute à la nature, on voit qu’elle représente
en
fait tout ce que nous sommes capables de penser et presque tout ce qu
211
il faut que nous prenions l’habitude de combiner
en
contrepoint la source celte, la germanique, la scandinave, et leurs c
212
qui entend totaliser ces trois puissances de mise
en
ordre, mais aussi les cyniques et libertins d’une part, et de l’autre
213
ou je ne sais pas ce que c’est. Et tout cela vit
en
chacun de nous, sous forme de conflits, de défis passionnants, de cri
214
stalgies et plaisirs alternés. Les meilleurs sont
en
quête de leur vrai nom ; la masse est fuite devant la personne respon
215
it fil de l’héritage européen ; Hitler et Staline
en
travers. Les deux mémoires Mais ces grands noms nous trompent.
216
. Quantité de chances culturelles et de handicaps
en
résultent. Nul besoin d’avoir lu Homère, Platon, Virgile et saint Tho
217
romain, Dracon, Solon, qui ont inventé la liberté
en
déclarant que c’est l’individu et non le clan qui est responsable en
218
est l’individu et non le clan qui est responsable
en
justice ; et à travers eux, derrière eux, il y a l’Égypte et Sumer. C
219
richesses à qui veut écrire de la poésie ». Et il
en
voit la raison, précisément, dans la variété des sources européennes
220
intégrante de l’héritage commun. Ceci noté, il n’
en
est que plus frappant de constater qu’un même mot originel, grec, lat
221
iginalité culturelle ». Ainsi le mot dubron : eau
en
celtique, dour en breton armoricain, donne leur nom au Douro espagnol
222
le ». Ainsi le mot dubron : eau en celtique, dour
en
breton armoricain, donne leur nom au Douro espagnol, à la Drance et à
223
rançaises, aux deux Doire italiennes, à Dordrecht
en
Hollande, et à vingt autres fleuves et rivières de l’Europe. « Qu’as-
224
l’Europe » — comme l’appelait déjà une chronique
en
latin rédigée au début du xie siècle — aux nations qui se croient su
225
nnées génétiques le prédisposent ou le commandent
en
partie, et ses libres choix, d’autre part, font nécessairement tort à
226
nerie cloisonne et appauvrit. Elle existe partout
en
Europe, des Bleus et des Verts de Byzance aux « sportifs » des cinq c
227
age du sens critique et l’agressivité stérile qui
en
résulte n’ont jamais existé (avant notre influence) en Inde, en Chine
228
sulte n’ont jamais existé (avant notre influence)
en
Inde, en Chine, ou dans les grands empires de l’Afrique noire et des
229
nt jamais existé (avant notre influence) en Inde,
en
Chine, ou dans les grands empires de l’Afrique noire et des Aztèques.
230
des sources grecque, romaine et judéo-chrétienne,
en
l’occurrence) est à la fois trop englué dans la matière (d’où son imp
231
animique si on le compare à l’Africain noir). Il
en
résulte une étonnante absence de grandes qualités sociales et personn
232
ombinées — nationalisme et disjonction de l’homme
en
matière et intellect abstrait — ont causé les grandes guerres mondial
233
tes ou les Noirs, loin de là. Mais ils ont causé,
en
fait, les grands massacres de l’Histoire : 1914-1918 au nom du nation
234
ilitaire ne peuvent que subir sans comprendre. Il
en
résulte une inégalité fondamentale entre l’élite scientifique et la m
235
ses. Si bien que l’anticlérical devient athée (ou
en
tout cas antichrétien) et ainsi se mutile en esprit pour se venger d’
236
(ou en tout cas antichrétien) et ainsi se mutile
en
esprit pour se venger d’une trahison, si longtemps arrogante, de l’es
237
a Rome impériale. Tout cela est mal vu de nouveau
en
URSS et dans la Chine de Mao. Mais c’est bien à tout cela que l’Europ
238
la création de la poésie, de la vraie littérature
en
Europe, et il y a donc un lien tout à fait évident entre la culture,
239
dans tout le développement de la culture, surtout
en
France, en Angleterre, en Espagne, moins en Allemagne. Mythes germa
240
e développement de la culture, surtout en France,
en
Angleterre, en Espagne, moins en Allemagne. Mythes germaniques V
241
de la culture, surtout en France, en Angleterre,
en
Espagne, moins en Allemagne. Mythes germaniques Votre analyse es
242
rtout en France, en Angleterre, en Espagne, moins
en
Allemagne. Mythes germaniques Votre analyse est-elle valable éga
243
alyse est-elle valable également pour la Suisse ?
En
Suisse, nous sommes un peu tributaires de la civilisation germanique,
244
allemands notamment, et nous sommes très mélangés
en
Suisse romande, cette idée que la femme n’a pas sa place dans les aff
245
actuelle, je défie qui que ce soit de m’expliquer
en
quoi les hommes seraient privilégiés par rapport aux femmes dans leur
246
légiés par rapport aux femmes dans leur activité.
En
quoi seraient-ils supérieurs ? Ce mythe germanique serait donc à la b
247
é actuelle, il est impossible qu’on vous démontre
en
quoi la force physique privilégie quelqu’un. Égalité, donc service
248
liquent cette inégalité des sexes ? Oui, parce qu’
en
Suisse — prenez cet exemple des Landsgemeinde — vous avez des surviva
249
Comme les nobles au Moyen Âge, les hommes libres
en
Suisse, c’était la même chose, ils étaient exactement sur le même pla
250
éfini par l’arme. Vous avez une quantité de gens,
en
Suisse, qui vous disent : c’est très bien les femmes, qu’elles aient
251
e civilisation », n’exagérez-vous pas leur rôle ?
En
tous les cas, ça choque… Ce que nous avons de culture, nous le devons
252
la morale, c’est par les femmes que cela se fait
en
Europe. C’est très important et on l’oublie toujours. D’ailleurs, je
253
our l’uniforme, plus que les hommes souvent. Il n’
en
reste pas moins, que bien ou mal, c’est par les femmes que se fait la
254
ement parlant. Ce qui n’est absolument pas le cas
en
Asie, ce qui n’est pas le cas dans les civilisations où il y a beauco
255
Je dis que sur le plan de la vie publique il n’y
en
a pas. Je n’en vois pas. Les seules que nous croyons voir, que nous i
256
le plan de la vie publique il n’y en a pas. Je n’
en
vois pas. Les seules que nous croyons voir, que nous imaginons voir,
257
a. Entretien introduit par le chapeau suivant : «
En
1798, un diktat du gouvernement français imposait le droit de vote au
258
ek-end réside dans le fait que c’est “le peuple”,
en
l’occurrence les hommes, qui se prononcera. Partout ailleurs, où la f
259
. De la conclusion d’une conférence qu’il donnait
en
1931 sur l’idée de nation, je recopie ces lignes4 : Plaçons-nous sur
260
alisme et l’universalisme », la commune de Paris,
en
1871 : … le communisme de la Commune ne saurait être compris que si
261
minorités nationales et réaffirment de la sorte,
en
théorie, « la corrélation entre la décentralisation régionaliste et l
262
et la révolution impossible. Deux ans plus tard,
en
mai 1933, le premier numéro de L’Ordre nouveau était introduit par
263
s pages anonymes où l’on retrouve la même pensée,
en
référence plus précise encore à la « mission ou démission de la Franc
264
ique présente de la région, très particulièrement
en
France. Ils soulignent d’abord la co-action et l’unité de structure d
265
cherches philosophiques de 1933 [en réalité écrit
en
1933 mais paru en 1936-1937]. ac. Rougemont Denis de, « Arnaud Dand
266
iques de 1933 [en réalité écrit en 1933 mais paru
en
1936-1937]. ac. Rougemont Denis de, « Arnaud Dandieu, la révolution
267
Dandieu, la révolution et les régions », L’Europe
en
Formation, Nice, mars 1971, p. 11-12.
268
la vie politique française, notamment. Quoi qu’il
en
soit, et hors de toute politique au sens étroit du terme, il est un f
269
est un fait que je crois indispensable de mettre
en
relief ; c’est que les études régionales paraissent propres à renouve
270
ncrètes d’un grand nombre d’activités culturelles
en
Europe, et tout d’abord l’enseignement des principales disciplines tr
271
te l’histoire de l’Europe étant à refaire de fond
en
comble, après un siècle et demi de falsifications obligatoires par le
272
et de leur possible optimisation. Elle ne connaît
en
fait ni frontières nationales, ni circonscriptions électorales ou fis
273
et conforme à nos idéaux ? Et ceci doit remettre
en
cause les fameuses « nécessités » de l’Économie, science et pratique
274
ification continentale à base d’unités régionales
en
interdépendances globales. Dans tous ces domaines, l’articulation de
275
, j’ai défini le fédéralisme comme la coexistence
en
tension de réalités également valables, mais différentes ou même anti
276
s-Unis, par exemple. La moitié du malheur humain,
en
Occident, tient dans le terme d’adultère. Et cette catastrophe vient
277
e base désastreuse pour le mariage ? Je le disais
en
1938, je n’ai pas changé d’avis. Nous entrons dans le mariage général
278
r erreur, parce que nous sommes amoureux. Et nous
en
tirons cette conséquence illogique qu’il faut se marier. Eh bien, non
279
c’est une invention de l’Europe. L’Asie l’ignore
en
toute sérénité, l’Amérique la déprime et la Russie a tenté de la supp
280
ous influencé ? J’ai rencontré McLuhan à Toronto,
en
1969. Je sais par ses étudiants qu’il parle souvent de mes thèses dan
281
Quand l’historien Charles Seignobos écrivit déjà,
en
1920, que l’amour était une invention du xiie siècle, cela passa pou
282
ne devoir vivre. Le mariage est en train de voler
en
éclats, non pas à cause de la passion dans sa beauté insoutenable, ma
283
tel que nous le concevons a inspiré tous les arts
en
Europe, mais il ne vaut rien pour cette œuvre d’art qu’est le couple.
284
autres civilisations ? Je n’ai rien trouvé de tel
en
Orient, en Inde, en Chine, où n’existe aucune littérature d’amour-pas
285
lisations ? Je n’ai rien trouvé de tel en Orient,
en
Inde, en Chine, où n’existe aucune littérature d’amour-passion. Si l’
286
? Je n’ai rien trouvé de tel en Orient, en Inde,
en
Chine, où n’existe aucune littérature d’amour-passion. Si l’on except
287
des résistances qu’elle rencontre. On ne retrouve
en
Orient que la technique érotique des épreuves, signalée par Mircea El
288
de romantisme ou d’idéalisation quasi mystique s’
en
trouve exclue. L’amour tel que nous l’entendons depuis le xiie siècl
289
Ce qui se rapproche le plus de notre verbe aimer
en
chinois désigne la relation entre la mère et le fils. L’amour, l’érot
290
ils. L’amour, l’érotisme et la sexualité ont créé
en
Europe une problématique à peu près unique au monde : ils ne peuvent
291
’autre, dans leur différence, se créent ensemble,
en
devenant l’une par l’autre ce qu’elles sont. Ce que je veux défendre,
292
entre l’érotisme, l’amour-passion et une éthique.
En
1969, j’ai fait sur ce sujet une conférence à l’université d’Indiana,
293
es gens de l’establishment ont applaudi quelqu’un
en
commun. » Aujourd’hui, selon vous, quel est l’avenir de l’amour ? D’u
294
r s’il y a aujourd’hui une crise du mariage, il y
en
a une aussi de l’amour-passion. Parce que l’amour-passion, lui non pl
295
la possibilité même de toutes les formes d’amour.
En
ce sens, la révolution sexuelle ne veut rien dire. Quel est l’ordre n
296
de Tristan à travers ces trois livres ; les trois
en
sont des reviviscences probablement inconscientes. Dans le mythe de T
297
saire à l’amour-passion, l’amour-action peut-il s’
en
passer ? Si la passion a besoin d’obstacles pour vivre, elle en trouv
298
la passion a besoin d’obstacles pour vivre, elle
en
trouvera toujours, même dans l’amour-action, parce que jamais cet eff
299
. Il projette. Ce qu’il aime, c’est l’amour, être
en
état d’amour. Toutes les femmes qu’on aime d’amour-passion, toutes le
300
ption, l’esclavage, non l’union de deux libertés.
En
politique, on appelle cela du totalitarisme. Depuis quand combattez-v
301
t. Mon opposition au nazisme me valut d’ailleurs,
en
1940, d’être envoyé en Amérique… où j’allais découvrir l’Europe. Comm
302
zisme me valut d’ailleurs, en 1940, d’être envoyé
en
Amérique… où j’allais découvrir l’Europe. Comment cela ? On prend con
303
l’Amérique sous l’impact des Européens immigrés.
En
1922, quand je suis allé aux États-Unis pour une tournée de conférenc
304
gement inouï qui s’est produit depuis lors est dû
en
bonne partie à l’afflux des Européens, notamment ceux que Hitler a ch
305
fois » et me demandait si j’étais libre ce soir…
En
Amérique, on l’accusait de communisme, parce qu’il pensait qu’il fall
306
s êtes bien optimiste. Cela prendra un temps fou.
En
tout cas, cela ne se fera pas avec un nationaliste comme Churchill :
307
sième larron armé jusqu’aux dents. Eh bien, c’est
en
Amérique qu’a germé en quelques-uns d’entre nous l’idée de combattre
308
’aux dents. Eh bien, c’est en Amérique qu’a germé
en
quelques-uns d’entre nous l’idée de combattre ce nationalisme fauteur
309
urs » de mes textes. Mais pourquoi êtes-vous allé
en
Amérique pendant la guerre ? À cause d’un article envoyé à la Gazett
310
out ce qu’il veut saisir se change à son approche
en
fer tordu, en pierraille lépreuse. » Un coup de téléphone du chef des
311
eut saisir se change à son approche en fer tordu,
en
pierraille lépreuse. » Un coup de téléphone du chef des services de r
312
icle par l’ambassadeur d’Allemagne. « Vous mettez
en
danger la sécurité de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’ai aimé vo
313
Conseil fédéral jugea plus prudent de m’expédier
en
mission aux États-Unis, où les circonstances m’ont contraint à demeur
314
re les deux Grands », c’est une plaisanterie, car
en
additionnant 237 millions de Soviétiques et 203 millions d’Américains
315
base de l’unité culturelle, qui s’est formée tout
en
fondant l’Europe, depuis deux ou trois millénaires, et qui caractéris
316
mère Toynbee. « Tout est venu à l’Europe, et tout
en
est venu, ou presque », disait Valéry. C’est vrai : toutes les scienc
317
sont ajoutées des influences arabes, slaves, et j’
en
passe. Tout cela l’a distinguée des autres grandes civilisations, fon
318
r des chefs militaires, qui ne remettaient jamais
en
cause le système des valeurs régnantes. En 1961, aux États-Unis, les
319
jamais en cause le système des valeurs régnantes.
En
1961, aux États-Unis, les étudiants progressistes de l’Université de
320
abord, parce qu’on est parti sur le mauvais pied,
en
essayant de fonder l’union sur le principal ennemi de toute union : l
321
avez écrit : « Il faut transformer les frontières
en
écumoires en attendant qu’elles disparaissent complètement. » Oui, l’
322
« Il faut transformer les frontières en écumoires
en
attendant qu’elles disparaissent complètement. » Oui, l’ennemi, c’est
323
es dictatures communistes et fascistes ont toutes
en
commun la religion de l’État-nation centralisé. Il n’y a que des diff
324
t de notre action fédéraliste, nous sommes entrés
en
opposition avec Churchill, qui, lui, voulait des « États-Unis » d’Eur
325
le politique idéal ? Vous savez, la vie politique
en
Suisse est très loin de la vie politique en France : elle est parfait
326
tique en Suisse est très loin de la vie politique
en
France : elle est parfaitement ennuyeuse. Et c’est très bien comme ça
327
é, fédéralisme, démocratie directe. Le souverain,
en
Suisse, c’est le peuple. Vous lisez dans nos journaux : « Le souverai
328
nière de parler, c’est la réalité. On ne dit pas,
en
Suisse : « Un tel a été un grand serviteur de l’État. » Pourquoi serv
329
de Napoléon : le règne majestueux sur des sujets.
En
France, quand j’ai des démêlés, comme tout le monde, avec des fonctio
330
Europe régionaliste… Eh bien, il a dû se réfugier
en
Irlande ! Pour vous, au contraire, le fédéralisme est une méthode d’u
331
f des États-nations. Les régions se constitueront
en
nouant entre elles, par-dessus les frontières politiques, des relatio
332
révolution qui part des superstructures. Eh bien,
en
ce sens-là, je suis maoïste ! Je crois que la révolution part des gra
333
ondamentales de notre esprit. Et que l’économie n’
en
sera jamais que le produit. Vous restez donc optimiste en ce qui conc
334
jamais que le produit. Vous restez donc optimiste
en
ce qui concerne l’Europe ? Les statistiques sur l’idée européenne me
335
eurt tous les jours plus d’anti-Européens qu’il n’
en
naît. » Je suis certain que nous irons vers des solutions fédéraliste
336
ions fédéralistes, régionalistes, parce qu’il n’y
en
a pas d’autres. Mais il reste toujours la part du diable. Qui est-ce,
337
té sur ce que quelques idéologues ont eu l’idée d’
en
faire. Pas une seule de nos révolutions n’a réussi. Dans ce sens, on
338
me semble improbable que cet ennui ne recrée pas
en
profondeur la soif de quelque chose qui soit au-delà de l’ordre et qu
339
par le chapeau suivant : « Denis de Rougemont, né
en
Suisse il y a soixante-cinq ans, jouit d’une notoriété internationale
340
amour. Parce qu’il est l’un de ceux qui ont créé,
en
1932, avec Emmanuel Mounier ( Esprit ), le mouvement personnaliste. P
341
ble, qu’est-ce que cela peut représenter au juste
en
1971 pour un non-croyant ? Frédéric de Towarnicki a posé la question
342
ident est aussi celui de La Part du diable . Il
en
parlera d’ailleurs, et de l’Europe — sa grande idée — dans l’émission
343
d’histoires ! Aujourd’hui, beaucoup disent : « On
en
a assez de la morale ! », mais c’est pour vous en imposer aussitôt un
344
en a assez de la morale ! », mais c’est pour vous
en
imposer aussitôt une autre, danoise, maoïste, marxiste ou hippie. Là,
345
iable, tel que vous le concevez ? Pour m’exprimer
en
des termes empruntés à la physique moderne, je dirais que le diable,
346
forces anonymes et qui rendent tout anonyme sont
en
expansion. La plupart des forces déchaînées à travers le monde nous i
347
alin. Quand Hitler était devant nous, nous étions
en
garde, nous nous battions contre lui, et le diable travaillait derriè
348
re lui, et le diable travaillait derrière nous et
en
nous. Les bonnes gens s’imaginent que le diable se manifeste dans les
349
au monde. Le diable compte sur la lâcheté qui est
en
chacun de nous, et qui nous fait fuir derrière les buissons — ou dans
350
it votre ouvrage, La Part du diable ? À New York,
en
1942, à la suite d’une conversation sur les Américains, dont la faibl
351
tant commencé l’ouvrage après un an de mon séjour
en
Amérique. La Suisse m’y avait envoyé en mission à la suite d’un artic
352
on séjour en Amérique. La Suisse m’y avait envoyé
en
mission à la suite d’un article que j’avais publié sur l’entrée de Hi
353
litaire. J’ai écrit les cinquante premières pages
en
vingt-quatre heures, sans sortir de mon atelier, puis j’ai voulu alle
354
d, les patrons étaient seuls, et l’on s’est écrié
en
me voyant entrer : « Voilà le diable ! ». J’ai déguerpi, sans demande
355
on générale dans le monde : celui de Sharon Tate,
en
Californie, et celui de Song My ou My Lai, au Vietnam. Dans l’esprit
356
sis ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est
en
vous qu’il existe : personne d’autre ne peut vous “dépersonnaliser” q
357
llabe insignifiante et qu’il n’y avait pas lieu d’
en
disputer. Il est bien vrai qu’aucune raison logique ou sémantique ne
358
ion est « l’union entre plusieurs États qui, tout
en
gardant une certaine autonomie, s’associent pour former un seul État
359
t des gouvernements fédéraux ». D’où l’on conclut
en
bonne logique qu’une seule et même réalité correspondant aux deux mot
360
érence aux yeux de Littré, et nous pourrions nous
en
tenir là, et déclarer le problème inexistant, s’il n’y avait dans le
361
à lui seul — l’une affirmant que ce régime était
en
Amérique, selon Chateaubriand, « une des formes politiques les plus c
362
mployées par les sauvages », l’autre rappelant qu’
en
France, le fédéralisme fut le « projet attribué aux girondins de romp
363
rançais lettré conclut que Louis XIV et Napoléon,
en
centralisant l’Hexagone, l’ont sauvé de la sauvagerie (qui règne enco
364
e, l’ont sauvé de la sauvagerie (qui règne encore
en
Suisse, sans doute) et que les fédéralistes, en France, sont des traî
365
e en Suisse, sans doute) et que les fédéralistes,
en
France, sont des traîtres. Le mot se trouve ainsi « taboué » pour tou
366
ut le problème. Telle étant la situation de fait,
en
France, il fallait bien lui donner un statut de droit. C’est à quoi L
367
s’appliqua, vers 1900, dans une thèse qui précise
en
mille pages la distinction, désormais classique, entre nos deux terme
368
de fédération et de confédération se distinguent
en
ce que la première seule de ces deux formes possède la souveraineté,
369
e, et vous, vous prétendez faire la grande Europe
en
dix ans ? La vérité historique, c’est qu’il a fallu cinq à six siècle
370
une ligue d’États dénuée de tout pouvoir central
en
une solide fédération. Enfin, l’on peut tirer de l’expérience suisse
371
locales est celle qui naît précisément de la mise
en
commun d’une partie de leurs souverainetés réaffirmées ! On me dira q
372
économiques, écologiques et culturels constitués
en
régions organiques ; d’autre part, l’État fédéral suisse limite à ses
373
propos de la pollution et des gens savants qui s’
en
occupent : « Je donne aux inventeurs de cette psychose le prix Nobel
374
tend son livre à ceux qui tombent du quarantième
en
leur criant : « Jusqu’ici tout va bien, continuez ! » ah. Rougemo
375
heureux et qui ont bien raison de l’être, publié
en
1971 chez Albin Michel.
376
d’ensemble où l’on est pris, et son propre destin
en
elle. D’où l’on voit que participer activement, c’est aussi se réalis
377
donc s’autodéterminer dans la mesure où l’on agit
en
elle. Ce sont les formes actives de la participation que nous aurons
378
dans la société, c’est-à-dire dans la cité. Polis
en
grec donne politique, civitas en latin donne civique, donc point de d
379
s la cité. Polis en grec donne politique, civitas
en
latin donne civique, donc point de différence à l’origine. Mais dans
380
ient de la définir, la politique prend désormais,
en
ce dernier tiers du xxe siècle, une importance décisive qu’elle n’av
381
raint du seul fait que, pour la première fois, il
en
a la possibilité — la liberté. Depuis les origines, l’homme n’avait p
382
n effet le premier moyen de commander à la nature
en
se conformant à ses lois. Mais à mesure que cet impérialisme humain s
383
épasser lui-même, mais il ignore vers quoi. Déjà,
en
Occident, il est au terme de l’ère qu’on a nommée néolithique, celle
384
s force à choisir notre avenir et par là nous met
en
demeure de formuler une politique de l’humanité, science ou art de l’
385
, soit de la personne, pour les autres. Ainsi mis
en
demeure de choisir nos options de base et nos orientations globales,
386
uite une vision des communautés qui la traduisent
en
structures religieuses, éthiques, juridiques, économiques et architec
387
s précédent. Je vais avouer d’abord mes raisons d’
en
douter. I. Le savant et le citoyen Je lis sur la couverture d’un
388
savants (d’ailleurs honnêtes et scrupuleux) sont
en
fait des devins, car, attentifs à ne pas « prophétiser », ils cherche
389
(par la force s’il le faut) certains chemins, et
en
fermer d’autres. Dans la devise « gouverner, c’est prévoir », le mot
390
s deux « variables conjuguées » seraient donc ici
en
relations d’incertitude. En revanche, et à l’inverse, on pourrait aus
391
e les aspects antinomiques « sont complémentaires
en
ce sens qu’il est nécessaire de faire intervenir ces deux aspects pou
392
ique » au xxie siècle (« 2 500 000 hommes au km2
en
l’an 2400 » selon le rapport Nixon paru fin 1969), exercent d’ores et
393
, les virtualités irrationnelles qu’ils détectent
en
germe dans le présent puis projettent sur le grand écran de l’avenir.
394
ns les démocraties de l’Ouest toute compréhension
en
profondeur des mouvements totalitaires (surtout de l’hitlérisme) et t
395
avenir à déchiffrer, qu’aucune de nos sciences n’
en
pourrait chiffrer. 4. Ceux qui prévoient l’an 2000 ne sont pas ceu
396
vue. Car si je savais ce qui m’attend « là-bas »
en
l’an 2000, je refuserais sans doute d’avancer, j’irais plutôt chez le
397
« matériellement exact » : car nous nous y voyons
en
imagination tels que nous sommes aujourd’hui et c’est en tant que tel
398
avance vers lui, va modifier l’action des hommes
en
qui elle s’opérera, autant qu’elle les modifiera eux-mêmes, opérants
399
nières de pressentir l’avenir ne le modifiait pas
en
cours de route, ou si nous pouvions évaluer ces modifications ; — bre
400
valuer ces modifications ; — bref, si nous étions
en
mesure de prévoir à la fois l’avenir, nous-mêmes en lui, ses modifica
401
mesure de prévoir à la fois l’avenir, nous-mêmes
en
lui, ses modifications et nos modifications en variables conjuguées ;
402
es en lui, ses modifications et nos modifications
en
variables conjuguées ; ou encore : les influences récurrentes à l’inf
403
tion va et vient sans relâche du tout aux parties
en
interaction créatrice évoque ce qui se passe dans la tête d’un dramat
404
s chaque mot, en même temps, crée dans l’ensemble
en
voie d’actualisation par l’écriture des surprises qui le modifient, e
405
e seront pas les mêmes, d’ici là, aux États-Unis,
en
URSS, en Europe, dans le tiers-monde. Les situations de départ en 197
406
pas les mêmes, d’ici là, aux États-Unis, en URSS,
en
Europe, dans le tiers-monde. Les situations de départ en 1970 sont di
407
pe, dans le tiers-monde. Les situations de départ
en
1970 sont différentes, comme le seront sur les divers continents les
408
st celui de l’agrément du cadre : « Que l’on vive
en
1768 ou en 1968, une pièce agréable, une vue reposante, une promenade
409
l’agrément du cadre : « Que l’on vive en 1768 ou
en
1968, une pièce agréable, une vue reposante, une promenade plaisante,
410
ison-Blanche du 8 février 1965. Mais ce droit est
en
fait constamment menacé ou lésé par un autre invariant humain, l’égoï
411
l’absence de courtoisie ; et dans les campagnes,
en
contribuant à l’enlaidissement irrémédiable de l’environnement : pavi
412
i que cet égoïsme, cet incivisme (souvent déguisé
en
individualisme libertaire) et le besoin inverse et complémentaire du
413
uant à la participation civique et politique doit
en
tenir compte dès le départ. III. Les variables La prévision s’
414
années 1970, les dimensions de la cité ont varié
en
raison inverse des possibilités de participation civique. Dans les ru
415
d’un homme criant sur l’agora. Jusqu’à nos jours,
en
toutes provinces européennes, de Grenade à Riga, d’Édimbourg à Istanb
416
ote) multipliées par dix, vingt ou cent, excluent
en
fait la possibilité de l’agora ou du forum, auquel l’époque absolutis
417
l’après-midi —, si la conduite de la cité devient
en
conséquence l’affaire de spécialistes pratiquement anonymes, et que d
418
ensés diriger et orienter, mais qu’ils se bornent
en
fait à « couvrir » ou à révoquer après coup — alors il n’y a plus de
419
orme, ou par ses modes de diffusion, elle servira
en
fait à éduquer et stimuler le jugement libre ou, au contraire, à le c
420
à ses risques et périls : « Le Roi est nu. » Il n’
en
va plus de même lorsque l’information s’adresse à l’inconscient (hidd
421
un individu ou uniformise celui d’une classe pour
en
faire une caste. Le jeu des alternatives Nos termes de base a
422
ar les légistes de Philippe le Bel, vers 1300. Qu’
en
est-il alors de la fameuse prophétie de Proudhon : « Le xxe siècle o
423
e né avant 1900. La persistance des États-nations
en
2000 impliquerait la mort de l’Europe comme entité. L’échec définitif
424
it la double satellisation, par l’URSS à l’Est et
en
Méditerranée, par les USA à l’Ouest et au Nord. La participation civi
425
el et omniscient ; dans tous ces cas, l’agent est
en
mesure de « sonder les reins et les cœurs », d’enregistrer non seulem
426
. On arrive assez vite à un clivage de la société
en
deux classes : celle qui reçoit l’information en temps utile, et qui
427
en deux classes : celle qui reçoit l’information
en
temps utile, et qui en joue à son profit ; et celle qui reçoit des «
428
e qui reçoit l’information en temps utile, et qui
en
joue à son profit ; et celle qui reçoit des « instructions » sous for
429
« historiques » (fixées depuis moins d’un siècle
en
moyenne) ; de même, si aucune révolte populaire n’arrive à ébranler l
430
issante régionalisation, d’autre part de perdre —
en
voulant rester seul — le plus clair de son « indépendance » : il ne p
431
tarisation civique, persistante ou potentielle, n’
en
devra pas moins rester présente en filigrane dans toute image plus ré
432
équate. Un schéma de la coaction de nos facteurs
en
vue d’une participation civique et politique optimale s’articulerait
433
tion civique et politique optimale s’articulerait
en
quatre phases ou degrés de relations d’implications. 1. Dimensions
434
i […] le nombre des magistrats suprêmes doit être
en
raison inverse de celui des citoyens, il s’ensuit qu’en général le go
435
ssembler » (Contrat social, III, 1 à 3). Rousseau
en
vient ainsi à formuler une loi de la participation qu’illustrent les
436
’abord d’organiser (et non pas de « délimiter »),
en
tout cas pas plus — et peut-être pas autrement — qu’on ne le fait pou
437
e ou communes de dimensions assez petites pour qu’
en
leur sein la participation civique soit aussi directe et aussi fréque
438
le à la vie communale, pour ceux des citoyens qui
en
ont envie, et des contacts quotidiens, désordonnés, livrés au hasard,
439
ne vie civique rénovée semble pouvoir être résolu
en
théorie dès les années 1980. Mais la société de l’an 2000 n’en sera p
440
s les années 1980. Mais la société de l’an 2000 n’
en
sera pas moins compromise par la survivance encombrante de quartiers
441
reste » d’anarchie. On sent bien que cela serait
en
contradiction réelle avec la liberté, qui est le ressort du jeu en mê
442
agée : ses éléments ne sont pas des pions solides
en
nombre déterminé mais des flux, des couples de forces, des antinomies
443
s des flux, des couples de forces, des antinomies
en
tension, dont la vie même se manifeste par la recréation perpétuelle
444
rsonnels) comme fin de la cité —, nous découvrons
en
chacune d’elles des motifs intrinsèques de conflits renouvelés, de ré
445
é les coordonnées dans le monde grec de la polis,
en
essayant d’imaginer leurs homologues possibles dans le monde de l’an
446
rmisme civique et de la sécurité socioéconomique,
en
défense contre l’aventurisme des élites, mais aussi contre leur sages
447
lites. Le passage de la masse aux élites consiste
en
l’acte de contester valablement les évidences majoritaires, donc dans
448
cussion publique La discussion publique était,
en
Grèce antique, l’affaire de l’ensemble des citoyens (environ le dixiè
449
des émetteurs-récepteurs individuels (son, vision
en
relief, toucher peut-être un jour ?) qui ne manqueront pas de se mult
450
résentation et de l’assemblée, les exigeant même,
en
lieu et place des formules de centralisation statique dans un cadre t
451
compétences pour intéresser le citoyen, et elles
en
gardent trop pour le peu d’informations dont disposent leurs maires.
452
cé à deux reprises par l’histoire du xxe siècle,
en
1914 et en 1939. Il y a peu de chances que leur évidente inadaptation
453
eprises par l’histoire du xxe siècle, en 1914 et
en
1939. Il y a peu de chances que leur évidente inadaptation aux dynami
454
s, au terme duquel ils seront pratiquement tombés
en
désuétude. La disparition progressive des frontières dites politique
455
manche, qui se contentent d’assister aux matches.
En
2000, il y aura beaucoup plus de possibilités d’agir sur la cité (mêm
456
différence entre participants actifs et passifs n’
en
sera que plus marquée, sinon plus sensible : car la plupart des homme
457
de s’être « engagés » quand ils n’ont qu’assisté
en
faisant un peu de bruit. Nous retrouvons ici l’idée des deux classes
458
vre assez exactement la distinction que je posais
en
débutant entre futurologues scientifiques et prophètes. L’angoisse du
459
out à l’heure des conseils d’administration tenus
en
vidéophonie, et de la possibilité d’étendre à bien d’autres conseils
460
Serons-nous moins « présents » à 5000 kilomètres
en
vidéophone que dans l’échange si difficilement combiné de coups de té
461
is, sans rien pouvoir prouver — que la présence «
en
chair et en os » de milliers d’hommes, dans un cadre restreint, dégag
462
n pouvoir prouver — que la présence « en chair et
en
os » de milliers d’hommes, dans un cadre restreint, dégage des forces
463
férent entre deux hommes qui se serrent la main «
en
chair et en os » et deux images des mêmes hommes qui se tendent à dis
464
deux hommes qui se serrent la main « en chair et
en
os » et deux images des mêmes hommes qui se tendent à distance des ma
465
on d’une image ou d’un son, à quelque distance qu’
en
soit la source, implique toujours un contact proprement physique. La
466
stance et celui qui s’établit entre deux hommes «
en
chair et en os », c’est que le premier est sélectif, le second pouvan
467
lui qui s’établit entre deux hommes « en chair et
en
os », c’est que le premier est sélectif, le second pouvant être « glo
468
ne. L’identité et l’autonomie de la personne sont
en
butte à des menaces de tous ordres : pharmacopée, conditionnement psy
469
inévitabilité pratique, donc de leur négativité.
En
conclusion ouverte sur l’avenir, il me reste à définir, pour le reven
470
n obligatoire est la négation même du civisme, il
en
découle que la reconnaissance du droit à l’objection sociale, civique
471
libre et, dans cette mesure même, responsable. Il
en
est par exemple ainsi de l’objection au dogme du travail : voir Le Dr
472
et obligatoire dans le cadre stato-national tombé
en
désuétude. Mais l’objecteur social, politique, économique, ou même ci
473
Louis de Broglie, « Les représentations concrètes
en
micro-physique », Logique et connaissance scientifique, Encyclopédie
474
« Europe divisée ou Europe fédérée ? », L’Europe
en
l’an 2000, Fayard, 1972, p. 169-199.
475
pour dominer la nature et l’exploiter au maximum
en
vue d’une prospérité matérielle toujours croissante. Aujourd’hui, il
476
transformés de ce pillage. Et l’idée se fait jour
en
lui que ce n’est plus aux seuls « besoins de l’économie » qu’il s’agi
477
physiques qu’annoncent nos prospectives unanimes
en
sauvant du même coup la nature ? N’y a-t-il pas là une vocation propr
478
solé » (comme un fil électrique) qui fait son job
en
toute conscience professionnelle mais ne veut pas chercher à comprend
479
est aussi l’auteur des Pensées. On l’a bien dit (
en
Amérique) : la tour d’ivoire peut être, et a parfois été, le bâtiment
480
rtout la traduction d’une découverte scientifique
en
pollution universelle. On ne peut plus s’en remettre au Temps pour ad
481
fique en pollution universelle. On ne peut plus s’
en
remettre au Temps pour adapter, roder, domestiquer l’invention née d’
482
de géométrie et ses méthodes, l’esprit de finesse
en
fera son plus cher ennemi, et finalement son allié le plus sûr. L’urb
483
dans d’autres dimensions. Nous volons maintenant
en
orbite à la poursuite d’une aube de la Terre. Où allons-nous descendr
484
és dans tous les sens, et ces forêts irrégulières
en
tapisserie, ces villages et ces bourgs bien ramassés, ces villes bien
485
l’ère industrielle. Or, traversez cette Suisse-là
en
chemin de fer, et vous ne verrez plus guère que maisons et fabriques,
486
remiers Suisses confédérés à rédiger leurs pactes
en
beau latin. La vocation de la Suisse est de revaloriser ce qui est pe
487
nt fabuleuse, et passionnelle. Il est difficile d’
en
parler, fût-ce à sa louange éperdue, sans provoquer l’éclat soudain,
488
aimé. Or, ses habitants l’aiment aussi, mais ils
en
usent, c’est-à-dire le transforment chaque jour par les retouches ins
489
imons, faudrait-il qu’ils renoncent à le vivre, à
en
vivre ? Sauver Lavaux, oui, mais vivant non pas figé. Et vivant, c’es
490
roblèmes de la survie d’un lieu sublime se posent
en
des termes semblables. Ainsi, qu’est-ce que sauver Venise ? Non pas o
491
grès de La Haye, sous la présidence de Churchill,
en
mai 1948, il paraissait urgent de faire l’Europe pour empêcher le ret
492
ndustrielle équilibrée, voilà qui sera déterminé,
en
bonne partie, d’une manière largement irréversible, par les mesures q
493
qu’on sait que pour reconstituer l’humus détruit
en
quelques heures par les traxs ou recouvert par la marée montante du b
494
de nations) qui forment la France actuelle13 : à
en
croire les manuels d’histoire français, les rois de France ne les ont
495
que et spirituelle. Il n’y aura pas d’Europe unie
en
l’an 2000 si l’on ne commence pas aujourd’hui et si l’on n’achève pas
496
à l’Oural ». Et sa politique étrangère se fondait
en
partie sur cette définition. Comment expliquer une erreur de « grande
497
de collines et petit fleuve affluent de la Volga,
en
tous points comparables à la Ruhr, est le cœur du bassin de l’industr
498
econdaires. Si l’École a fait le mal nationaliste
en
alignant les esprits pour le compte de l’État — cependant que l’Armée
499
gramme aussi simple qu’ambitieux : faire l’Europe
en
formant aujourd’hui les Européens de demain. Nous expliquions ainsi n
500
ion. Mais comment devenir citoyen d’un pays qui n’
en
est pas un, puisqu’il n’a pas encore de politique commune et d’organe
501
l’École, et avec l’aide des enseignants, non pas
en
ajoutant à des programmes déjà trop chargés des heures sur l’Europe,
502
s déjà trop chargés des heures sur l’Europe, mais
en
introduisant dans les leçons d’histoire, de géographie, d’économie, d
503
par ce procédé de démultiplication, atteindraient
en
peu d’années une proportion très importante des élèves de tous nos pa
504
25 numéros de la revue Civisme européen ont paru
en
français, prenant la suite de 6 bulletins du Centre européen de la cu
505
s et les manuels : — après le stage de Bruxelles,
en
1963, des sessions nationales de formation pour enseignants sont orga
506
nistère belge de l’Éducation et de la Culture ; —
en
Irlande, à la suite du stage de Malahide, en 1965, un programme natio
507
; — en Irlande, à la suite du stage de Malahide,
en
1965, un programme national d’éducation civique est élaboré dans une
508
ique européenne ; — après le séminaire de Bruges,
en
1968, sur les stéréotypes nationaux, un centre de recherches est créé
509
dans l’état actuel des choses, l’École seule est
en
mesure de leur donner ? Jusqu’ici, elle était censée, officiellement,
510
s), et alors on se rue aux catastrophes calculées
en
détail par les ordinateurs ; — ou veut-on l’équilibre vivant entre l’
511
française bien sûr. 14. L’auteur de cet article
en
a rédigé deux pour sa part. an. Rougemont Denis de, « Le sort de l’
512
fait son ciment — le couple personne/communauté,
en
insistant très fort sur la différence entre l’individu et la personne
513
médiate sur le plan politique de ce personnalisme
en
fédéralisme. C’est-à-dire une union librement consentie de petits gro
514
tte base de fédéralisme et de personnalisme, nous
en
sommes venus, les uns à faire des études plus spécialement économique
515
s le père ? On ne sait pas exactement qui l’a dit
en
premier, de Mounier ou de moi. En tout cas, dans un premier livre pub
516
ent qui l’a dit en premier, de Mounier ou de moi.
En
tout cas, dans un premier livre publié à Paris, en 1934, intitulé :
517
n tout cas, dans un premier livre publié à Paris,
en
1934, intitulé : Politique de la personne et qui réunissait des tex
518
, qui est le grand mythe de la passion originelle
en
Occident. Et d’autre part, le mariage. J’ai étudié cette question par
519
ontraires, à mi-chemin entre ces deux mythes mais
en
en faisant une synthèse positive : l’engagement d’un homme et d’une f
520
raires, à mi-chemin entre ces deux mythes mais en
en
faisant une synthèse positive : l’engagement d’un homme et d’une femm
521
jours cette union des antinomies ou les maintenir
en
tension. Alors, j’ai poussé plus loin. Quand j’ai été rappelé en Suis
522
rs, j’ai poussé plus loin. Quand j’ai été rappelé
en
Suisse par la mobilisation — j’étais officier, chargé des relations e
523
ser une fois de plus notre doctrine personnaliste
en
termes politiques, ce qui donnait le fédéralisme. Alors que vous êtes
524
uisse avait réalisé le fédéralisme. Bien qu’élevé
en
Suisse, effectivement, je ne m’étais jamais intéressé à la vie politi
525
u à Paris depuis l’âge de 25 ans. J’ai été ramené
en
Suisse par la mobilisation, en 1939 ; j’avais 33 ans. Puis, j’ai été
526
s. J’ai été ramené en Suisse par la mobilisation,
en
1939 ; j’avais 33 ans. Puis, j’ai été envoyé aux États-Unis pour y fa
527
xposition nationale de 1939 et qui avait été mise
en
musique par Arthur Honegger. Nous en avions tiré un oratorio16. La gu
528
ait été mise en musique par Arthur Honegger. Nous
en
avions tiré un oratorio16. La guerre m’a surpris là-bas et j’y suis r
529
esté six ans. Je ne suis rentré définitivement qu’
en
1947. Aux États-Unis, j’ai découvert l’Europe. Il fallait donc s’éloi
530
nts et qui ne se seraient peut-être jamais connus
en
France ou en Allemagne ou en Italie ou en Angleterre. Étant là, réfug
531
se seraient peut-être jamais connus en France ou
en
Allemagne ou en Italie ou en Angleterre. Étant là, réfugiés, ils se t
532
t-être jamais connus en France ou en Allemagne ou
en
Italie ou en Angleterre. Étant là, réfugiés, ils se trouvaient mis en
533
connus en France ou en Allemagne ou en Italie ou
en
Angleterre. Étant là, réfugiés, ils se trouvaient mis en relation les
534
eterre. Étant là, réfugiés, ils se trouvaient mis
en
relation les uns avec les autres. C’est ainsi que je suis devenu ami
535
pu faire la guerre, ne fût-ce que sur les ondes,
en
écrivant des textes d’émissions. Je suis donc rentré des États-Unis e
536
s d’émissions. Je suis donc rentré des États-Unis
en
1947, en me disant ; je suis l’auteur de la doctrine de l’engagement,
537
ions. Je suis donc rentré des États-Unis en 1947,
en
me disant ; je suis l’auteur de la doctrine de l’engagement, je suis
538
Jean-Paul Sartre ? Il est venu me voir à New York
en
1944 ou 1945, premier journaliste français. Dans ses conférences, il
539
dre nouveau . Dix ans plus tôt. Vous rentrez donc
en
Suisse. Que se passe-t-il ? Pendant la guerre, je m’étais aperçu que
540
l’Europe d’une manière fédéraliste, c’est-à-dire
en
appliquant notre doctrine, en partant des communes, des entreprises,
541
reprises, des régions. C’est-à-dire de la base et
en
remontant de plus en plus, à mesure que les tâches envisagées devenai
542
région doivent être assumées par une fédération.
En
fait, vous vouliez exporter le système suisse ? Et l’étendre à toutes
543
es ? Dès mon arrivée dans cette maison de Ferney,
en
1947, j’ai eu la visite d’amis de l’époque d’ Esprit et de L’Ordre
544
l’Europe. Et nous nous sommes réunis, à La Haye,
en
1948, sous la présidence de Churchill. Ce fut un très grand congrès q
545
nts se sont entendus pour faire le moins possible
en
restant sur le plan des États-nations. C’est ce que j’attaque mainten
546
lets rouges. Comment voulez-vous réussir l’Europe
en
la fondant sur l’obstacle par excellence à toute union qu’est l’État-
547
ut ce que ces pays veulent faire ensemble. Sinon,
en
cas de crise, conseiller aux voisins d’appliquer des mesures raisonna
548
oilà le système que je voudrais étendre de proche
en
proche à toute l’Europe, en suivant la loi des dimensions des tâches.
549
ais étendre de proche en proche à toute l’Europe,
en
suivant la loi des dimensions des tâches. Comment peut-on définir une
550
des problèmes qui sont extrêmement divers. Il y a
en
Europe une quantité de régions qui sont définies par des problèmes. I
551
tre placée n’importe où et donner des directives.
En
économie, vous avez déjà un exemple existant d’une de ces agences féd
552
niversités entre Neuchâtel, Saint-Étienne, Aoste (
en
Italie), Besançon, en passant par Grenoble, Genève, Lausanne, Fribour
553
mple personnel. Je suis né à Neuchâtel qui, jusqu’
en
1848, a été une principauté dont le prince était le roi de Prusse mai
554
: accepter la coexistence de termes antinomiques,
en
les laissant subsister chacun à sa manière et même devenant lui-même
555
a manière et même devenant lui-même par leur mise
en
relation et en tension. Cette même forme de pensée est très ancienne.
556
me devenant lui-même par leur mise en relation et
en
tension. Cette même forme de pensée est très ancienne. On la retrouve
557
nte m’a permis de mieux formuler le personnalisme
en
ajoutant le terme de vocation qui a été fortement souligné par Luther
558
n pour soi et Dieu pour tous et on ne croyait pas
en
Dieu en disant cela. Aujourd’hui, depuis une dizaine d’années pour ce
559
oi et Dieu pour tous et on ne croyait pas en Dieu
en
disant cela. Aujourd’hui, depuis une dizaine d’années pour ceux qui a
560
atre ans dans l’opinion publique, on sait qu’il n’
en
est rien. Et que nous touchons partout des limites. Les ressources na
561
oblige à choisir nos finalités. Voilà pourquoi j’
en
viens à cette formule paradoxale : contraints de choisir librement no
562
remière fois, dans l’histoire de l’humanité, nous
en
avons les moyens. Mais nous avons aussi les moyens de tout tuer. Et n
563
ommes d’ailleurs en train de le faire. Donc, nous
en
sommes à cette charnière. Voulons-nous la puissance collective, la pu
564
nsultation locale. 15. Cet ouvrage sera réédité
en
collection de poche dans quelques semaines. 16. Titre de ce drame :
565
t introduits par le chapeau suivant : « À Ferney,
en
territoire français, à quelques kilomètres seulement de l’aéroport de
566
ation, auteur d’une trentaine d’ouvrages traduits
en
seize langues dont L’Amour et l’Occident et la récente Lettre ouve
567
Rougemont est aussi un grand voyageur : il a vécu
en
Allemagne, en France, aux États-Unis pendant plusieurs années. Il est
568
aussi un grand voyageur : il a vécu en Allemagne,
en
France, aux États-Unis pendant plusieurs années. Il est actuellement
569
en de la culture, à Genève, institut qu’il a créé
en
1950. Mais, Denis de Rougemont est avant tout, à sa manière, un Europ
570
dans d’autres dimensions. Nous volons maintenant
en
orbite à la poursuite d’une aube de la Terre. Où allons-nous descendr
571
és dans tous les sens, et ces forêts irrégulières
en
tapisserie, ces villages et ces bourgs bien ramassés, ces villes bien
572
s. Étrange anachronisme de la photographie : si j’
en
crois mes yeux, vu de l’air une Suisse verte et paysanne survit à l’è
573
’hui, où sa constatation, très abusive alors, est
en
bon train de devenir vraie : sur le même territoire six fois plus d’h
574
plus de constructions. Traversez cette Suisse-là
en
chemin de fer, et vous ne verrez plus guère que maisons et fabriques,
575
ile à toute espèce de grandeur. Les Suisses qui s’
en
offusquent vont ailleurs, et ils y font de grandes choses. Carlo Made
576
r, natif de La Chaux-de-Fonds, qui n’a guère fait
en
Suisse que la maison de sa mère, ira bâtir des capitales en Inde et s
577
que la maison de sa mère, ira bâtir des capitales
en
Inde et sera l’inspirateur de Brasilia. Voyez grand, transformez le m
578
d’étudiants, de touristes culturels et d’experts
en
informatique. Elle ne se reconnaît pas au port des cheveux longs par
579
eut très bien disparaître, être « oublié » : il n’
en
sera pas moins retrouvé, « remémoré » par la réactivation de la struc
580
e d’une infinie complexité et totalement présente
en
synchronie virtuelle à chaque instant, encore que son actualisation q
581
s vingt-deux autres États-nations de l’Europe ont
en
moyenne 25 ans d’âge. Or, la culture européenne, qui remonte à Sumer,
582
s reçu ? », dit l’Europe aux nations. Elles n’ont
en
propre que leurs vanités, leurs chauvinismes, partout pareils et qui
583
nismes, partout pareils et qui ne les distinguent
en
rien. Il n’y a pas plus de « musique française » que de « mathématiqu
584
la permanente critique — étymologiquement : mise
en
crise — des réalités antinomiques dont nous vivons selon le mode euro
585
es collectives et la Foi personnelle à la Loi. Il
en
résulte une valorisation par les élites culturelles de l’originalité
586
qui refuse de discuter avec la tradition s’annule
en
supprimant tous les critères qui permettraient de mesurer ou de valor
587
ne résout pas le complexe d’Œdipe dont certains,
en
Mai 68, revendiquaient l’abolition ! (Rappelant ainsi — hélas sans ri
588
n’est souvent qu’angoisse refoulée. Elle l’abolit
en
création. Tel est le sens. ar. Rougemont Denis de, « Qu’est-ce qu
589
dier, Ernest Vinaver, et à leur suite André Mary,
en
restituant pour les lecteurs du xxe siècle les textes originaux de l
590
n, celle de l’âme. Je voudrais résumer leur œuvre
en
une seule expression moins pédante qu’elle ne paraît à première vue :
591
histoire, généralement très simple et invariable
en
sa donnée — bien qu’offrant des virtualités presque infinies d’adapta
592
male, car celle-là échappe au discours, s’exprime
en
sensations, et peut être traduite à la rigueur en formules de biochim
593
en sensations, et peut être traduite à la rigueur
en
formules de biochimie. De quoi s’agit-il donc ici ? Entre le corps et
594
« cœur » comme on dit, celle de l’âme. L’âme est
en
propre le domaine des émotions et des passions. L’émotion est la preu
595
le fameux coup de foudre romantique — a cru voir
en
lui la lueur, toujours fuyante mais en fuite vers la hauteur où elle
596
a cru voir en lui la lueur, toujours fuyante mais
en
fuite vers la hauteur où elle entraîne l’amant ravi. On aura reconnu
597
an élève ainsi devant nos yeux, ce qu’il illustre
en
sa simplicité majestueuse, c’est l’intensité de l’amour, passion de l
598
rs irréductible à l’image idéale que la passion s’
en
fait. Cette image, étant idéale, doit rester à jamais fuyante, inacce
599
llustrer la lente dégradation du mythe, grandiose
en
sa simplicité première, jusqu’au niveau de confusions morales les plu
600
urels ou sacrés, coutumiers ou légaux ; qu’elle s’
en
nourrit et même les invente au besoin. Sans les obstacles accumulés e
601
ant le divorce et permettant que la reine convole
en
justes noces avec le chevalier. Et l’on recule épouvanté devant l’idé
602
ame Tristan ! C’est pourtant bien à cela que nous
en
sommes aujourd’hui, dès lors que le mariage n’est plus un lien sacré,
603
. La passion se fait rare de nos jours, s’il faut
en
croire nos romanciers. Ils savent bien que le roman véritable n’est j
604
erchent donc partout l’obstacle qui résiste, et n’
en
trouvent guère. L’Homme sans qualités, de Musil, la Lolita de Nabokov
605
ues, la passion doit mourir. Je vous dis que je n’
en
crois rien. Car s’il est vrai que la passion se nourrit d’obstacles c
606
ont cédé à nos sciences, ou c’est tout comme. Qu’
en
est-il du dernier barrage que notre condition d’êtres finis oppose à
607
on mythique va se dresser dans sa pleine stature.
En
buvant le breuvage magique, les amants légendaires sont entrés, nous
608
ie au mythe, ose parler d’un plaisir que l’usage
en
moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort
609
cette « rencontre aurorale » avec le moi céleste
en
forme d’ange, et femme, figure la conclusion du mythe de Tristan : ce
610
tradition chrétienne de l’amour du prochain ne s’
en
trouverait-elle pas éclairée, à son tour ? ⁂ Aimer le prochain « comm
611
populaire. Aimer vraiment, ce serait aimer l’ange
en
soi-même et dans l’autre, identiquement ; ce serait deviner l’ange, e
612
’autre, identiquement ; ce serait deviner l’ange,
en
soi-même et dans l’autre, l’aider à naître, et le rejoindre enfin dan
613
pur, une grande image ordonnatrice de la passion.
En
restituant à notre temps ce modèle de l’amour-passion, dans sa grande
614
mparer les versions modernes du mythe ? Il existe
en
français d’aujourd’hui plusieurs traductions, qui se donnent pour fid
615
ied de Strasbourg, d’Eilhart d’Oberg, et du Roman
en
prose. Seuls, Joseph Bédier en 1908 et André Mary en 1941, ont osé ré
616
Oberg, et du Roman en prose. Seuls, Joseph Bédier
en
1908 et André Mary en 1941, ont osé récrire la légende, dans leur pro
617
prose. Seuls, Joseph Bédier en 1908 et André Mary
en
1941, ont osé récrire la légende, dans leur propre version inspirée d
618
ons pour les « originaux » de la légende, et qui,
en
fait, n’étaient eux-mêmes que des versions renouvelées, souvent criti
619
Eilhart, Chrétien de Troyes, ou l’auteur du Roman
en
prose. Le Mythe en eux tous a dicté, inventé ses moyens d’expression.
620
e Troyes, ou l’auteur du Roman en prose. Le Mythe
en
eux tous a dicté, inventé ses moyens d’expression. ⁂ Et cependant, to
621
de la légende, les situations et les symboles qui
en
constituent la matière traduisible : on peut tout traduire d’un poème
622
choc révélateur), après André Mary (pour ceux qui
en
veulent davantage), après Wagner (le plus profond, le plus insupporta
623
ous y ferez des découvertes fulgurantes. Le Roman
en
prose parle de la mort comme nul moderne adaptateur ne l’a osé. Trist
624
, viens voir Tristan et finis ses douleurs ! » Il
en
reste chez Bédier : « Que m’importe de mourir ! » — chez Mary, rien d
625
ce qui vaut sans doute mieux. Dans le même Roman
en
prose, lorsque Tristan meurt : « Douce amie, je ne vous verrai plus.
626
« Douce amie, je ne vous verrai plus. Adieu, je m’
en
vais et vous salue. Et le cœur lui crève, et son âme s’en va. » André
627
et vous salue. Et le cœur lui crève, et son âme s’
en
va. » André Mary, d’après Thomas : « Puis il a dit trois fois : Amie
628
dit : « Amis ! comme amour vous traque de misère
en
misère ! » Et selon André Mary : « Jeunesse déchassée par l’honneur e
629
n qui était en train de stériliser les recherches
en
les soumettant à leur rentabilité (économique, militaire ou idéologiq
630
ire ou idéologique), de scléroser l’enseignement,
en
le faisant servir à la vanité académique, de ruiner les notions mêmes
631
t, la conviction que la réalité n’est pas divisée
en
compartiments correspondant aux facultés. Mais aussi, deux ou trois c
632
universitaire d’études européennes n’est-il pas,
en
vertu même de son titre, condamné à la spécialisation ? En vertu même
633
même de son titre, condamné à la spécialisation ?
En
vertu même de l’objet de ses études, qui est l’Europe, il me paraît c
634
de ses disciplines, vers un même but. Nous sommes
en
convergence, pas encore en symbiose, mais elle est potentielle. Quell
635
même but. Nous sommes en convergence, pas encore
en
symbiose, mais elle est potentielle. Quelles sont vos chances de l’ac
636
Les universités qui luttent contre le gigantisme
en
se scindant selon leurs spécialités — voir les treize qui sont issues
637
les treize qui sont issues de la Sorbonne — vont
en
sens inverse de l’interdisciplinarité nécessaire, si justement revend
638
e par les régions (mars 1973)aw ax Plasticages
en
Bretagne, sous-développement du Mezzogiorno, création d’une Direction
639
Wallons et Flamands, rejet du référendum de 1969
en
France, élection des parlements régionaux en Italie, dramatique procè
640
1969 en France, élection des parlements régionaux
en
Italie, dramatique procès de Burgos : entre ces événements qui tantôt
641
pective. La confusion semble totale et cependant,
en
observant les choses de haut, par grands ensembles, on s’aperçoit qu’
642
e loi commande l’apparition du phénomène régional
en
cette seconde moitié du xxe siècle : à la croissance si rapide de no
643
ères et les manuels de notre enfance, se voit mis
en
accusation par les mouvements de la Résistance, dans tous nos pays, q
644
ogique et douanier, qui a moins d’un siècle d’âge
en
moyenne, n’est plus capable d’assurer la prospérité des régions et pr
645
s seulement spéculatif et prospectif. Il est posé
en
vrac, en termes concrets, mal comparables, voire contradictoires d’un
646
nt spéculatif et prospectif. Il est posé en vrac,
en
termes concrets, mal comparables, voire contradictoires d’un pays à l
647
ux, les ethniques et les économiques — d’ailleurs
en
interaction fréquente. I. Il y a les problèmes linguistiques du Sud-T
648
évoltes ethniques qui couvent et parfois éclatent
en
Bretagne ou en Flandre ; les poussées autonomistes au pays de Galles,
649
es qui couvent et parfois éclatent en Bretagne ou
en
Flandre ; les poussées autonomistes au pays de Galles, au Pays basque
650
s autonomistes au pays de Galles, au Pays basque,
en
Catalogne ; et tous les phénomènes similaires actuellement étouffés d
651
re fameux qui fut à l’origine du néo-régionalisme
en
France : Paris et le désert français. On voit tout de suite que les r
652
ennent chaque matin à Genève, et rentrent le soir
en
France. Cette région s’étend dans un rayon d’une quarantaine de kilom
653
duit par cette note : « M. Denis de Rougemont, né
en
1906 à Neuchâtel, dirige le Centre européen de la culture et l’Instit
654
s européens et leur solution. Son œuvre, traduite
en
plusieurs langues, lui a valu diverses distinctions nationales. »
655
rer, lisons Proudhon, que l’on trouve aujourd’hui
en
livre de poche. L’affaire Lip est déjà prévue, définie, et à mon sens
656
vite : ni moujiks ni yankees. Une Europe divisée
en
vingt-huit nations chacune trop petite pour se défendre seule, et cha
657
uré qu’une douzaine d’années. La Suisse fédérale,
en
regard, approche du viie siècle de sa continuité historique, continu
658
tions qui ont des problèmes régionaux (laquelle n’
en
a pas ?), pour les ethnies qui se trouvent soit divisées par les fron
659
aineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais
en
fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. Mais c’est i
660
e de l’absolutisme, donnée d’abord par Jean Bodin
en
1561, représente l’aboutissement nécessaire, inévitable et naturel de
661
urtout secondaire — mais l’Université n’était pas
en
reste vers 1914 —, l’École apprend depuis un siècle aux jeunes França
662
u’en vérité, pour la plupart, en tant qu’État, et
en
moyenne, elles n’ont même pas un siècle d’âge. Seules la France, l’An
663
te réellement depuis Philippe le Bel — « empereur
en
son royaume » —, il est absolument certain que l’Italie comme État n’
664
dans cet enseignement, et dans les croyances qui
en
résultent. Tout d’abord : il n’y a pas de cultures nationales, si l’
665
nt de le voir, de nos États. Le mot nation, natio
en
latin, désignait au Moyen Âge, dans une ville universitaire, les colo
666
plus. Mais à l’Université même, on ne parlait qu’
en
latin, et l’on ignorait tout des appartenances « nationales » au sens
667
’édit de Villers-Cotterêts donné par François Ier
en
1539. Si la France entendait revendiquer la Wallonie, la Suisse roman
668
’histoire ». Unité de la culture européenne
En
nous présentant l’Europe comme un puzzle de nations en teintes pâles,
669
us présentant l’Europe comme un puzzle de nations
en
teintes pâles, et la culture de l’Europe comme une addition de préten
670
: c’est l’unité de notre culture commune. Mais qu’
en
est-il de ses diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-il vrai
671
protestants » et des « catholiques ». Or je mets
en
fait que dans la plupart des cas, les hommes de gauche (ou de droite)
672
ns les frontières nationales, nous n’appauvrirons
en
rien l’Europe une et diverse, et nous ne risquerons pas un instant de
673
ile. Seconde observation : la création culturelle
en
Europe est d’autant plus riche et intense qu’elle est moins centralis
674
Napoléon faisait de la France un désert culturel,
en
mobilisant à Paris tous les esprits distingués qu’il n’avait pas bann
675
’Europe des régions Si maintenant je transpose
en
termes politiques mon équation culturelle, soit : Europe de la cult
676
xte de faciliter un peu le passage des frontières
en
maintiennent et renforcent le principe. Je ne crois pas à une Europe
677
syndicat intercommunal qui se constituera, de cas
en
cas, en vue d’exercer en commun telle ou telle fonction. Pluralité
678
intercommunal qui se constituera, de cas en cas,
en
vue d’exercer en commun telle ou telle fonction. Pluralité des all
679
i se constituera, de cas en cas, en vue d’exercer
en
commun telle ou telle fonction. Pluralité des allégeances Une t
680
ire de l’ancienne principauté indépendante (jusqu’
en
1848, date de l’adhésion à la Suisse) sont ma patrie. En tant que cit
681
s que les valeurs bibliques ont fécondé l’Europe.
En
attendant la grande explosion culturelle des Juifs en Occident dès le
682
ttendant la grande explosion culturelle des Juifs
en
Occident dès le milieu du xixe siècle : Marx, Freud, Einstein et dix
683
orday. Cela ne vous fait pas peur ? J’ai toujours
en
tête une recommandation d’un de mes oncles : « Plus l’ancêtre dont on
684
e de Rougemont qui a épousé le comte de Neuchâtel
en
1360. On trouve également un abbé de Rougemont, à Neuchâtel, en 1372.
685
ouve également un abbé de Rougemont, à Neuchâtel,
en
1372. Quand la ville était principauté prussienne, Frédéric II, princ
686
? Cela distingue ma famille de beaucoup d’autres
en
Suisse. C’est une lignée de conseillers d’État, le dernier, Frédéric,
687
que, je me sens complètement Suisse. Vous habitez
en
France. J’ai besoin d’être à cheval sur une frontière. Je sens les ch
688
ubadours — c’est sans doute pourquoi les châteaux
en
ruines me touchent tant, mais je suis tourné vers l’avenir. Avez-vous
689
ris des leçons j’ai compris qu’il ne saurait plus
en
être question. Vous savez, quand la passion est devenue un devoir… j’
690
nvoyée à une revue à Genève qui l’a publiée. Je n’
en
étais pas plus fier pour ça : je me voulais poète et seulement poète.
691
la dialectique légaliste, qui l’eussent conduit,
en
d’autres temps, vers une carrière d’homme politique… Le ministère pas
692
astoral le conduisit vers de plus humbles tâches,
en
Dieu plus grandes, et vers la liberté d’esprit. » Qu’avez-vous hérité
693
amille ne mourra pas ? Non, elle se transformera.
En
ce qui vous concerne ? À partir de ma génération, on faisait autre ch
694
aille européenne ». Quelle est cette taille ? Qui
en
décide ? Au nom de quoi ? Que veut-on dire ? On me répond qu’il s’agi
695
e « coûts externes » (forêts détruites, pollution
en
tous genres, épuisement des ressources naturelles) tacitement pris en
696
sement des ressources naturelles) tacitement pris
en
charge par l’État, se verraient partagés avec les contribuables. Soyo
697
t dans l’intention de devenir « compétitifs ». Qu’
en
auraient-ils de plus ? Ça n’a pas de sens pour eux. C’est une idée de
698
citoyennes d’une région, c’est l’idée de prendre
en
main leurs destinées, c’est la volonté de recouvrer leur autonomie, e
699
ages du grand État sur la petite communauté, on n’
en
trouve qu’un : le grand État peut faire de grandes guerres. Pour tout
700
lturelle, les petits États figurent régulièrement
en
tête de liste, et les grands en queue. Faut-il rappeler que les créat
701
ent régulièrement en tête de liste, et les grands
en
queue. Faut-il rappeler que les créations les plus mémorables de la c
702
problèmes qui les concernent. Et puis, finissons-
en
avec ces questions de taille. Il nous faut des régions de toutes gran
703
t indivisible, la France est trop grande, et il n’
en
va pas autrement de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, de la Républiqu
704
nds ensembles » politiques, l’Allemagne se divise
en
Länder, l’Italie en régions à parlements élus, la Grande-Bretagne pro
705
tiques, l’Allemagne se divise en Länder, l’Italie
en
régions à parlements élus, la Grande-Bretagne procède à une « dévolut
706
la sociologie, de l’économie et de la prospective
en
viennent aux mêmes conclusions : tout appelle aujourd’hui les petites
707
neuf, sinon naïf, d’un étranger qui simplement «
en
croit ses yeux ». Pendant la conférence des quatre Grands, Georges Bi
708
x. De la terrasse, il lui fit admirer le paysage,
en
précisant que là-bas, de l’autre côté du lac, c’était la France. — Ma
709
’art. « Cicatrices de l’Histoire » — comme disait
en
une autre occasion le même Bidault — ; résultats « des viols répétés
710
ennent chaque matin à Genève, et rentrent le soir
en
France. Cette région s’étend dans un rayon d’une quarantaine de kilom
711
tilité, de jalousie, ou de simples bisbilles, ont
en
fait disparu de nos jours : les races sont mêlées, l’évolution histor
712
es sont mêlées, l’évolution historique oubliée (n’
en
restent que les marmites de l’Escalade), la majorité confessionnelle
713
ent. Avant que Genève ne fût annexée à la France,
en
1798, Charles Pictet de Rochemont, le futur négociateur de la Républi
714
congrès de Vienne, avait publié quatre opuscules
en
dialecte savoyard. ⁂ C’est l’École, à ses trois degrés, qui nous a co
715
ent, nous savons tous maintenant que l’Europe est
en
crise. Il nous reste à voir que c’est une crise de civilisation. » Av
716
s avancé d’un millimètre, hormis quelques progrès
en
matière économique. Sur le plan politique, c’est plutôt le recul. Les
717
devons viser à la dépasser à la fois par en haut,
en
créant une fédération à l’échelle continentale, et par en bas en orga
718
édération à l’échelle continentale, et par en bas
en
organisant les régions. Les deux opérations ne peuvent être que simul
719
que les États actuels, qui, peu à peu, tomberont
en
désuétude. La région ? Pouvez-vous préciser ? Je dirai que c’est une
720
es activités régionales à l’échelle de l’Europe ?
En
créant au niveau continental des agences fédérales correspondant aux
721
tte réorganisation du continent ne remet-elle pas
en
cause le parlementarisme, lequel, il faut bien le reconnaître, est en
722
tarisme, lequel, il faut bien le reconnaître, est
en
crise ?… Il est en crise à juste titre dans les pays où il est devenu
723
faut bien le reconnaître, est en crise ?… Il est
en
crise à juste titre dans les pays où il est devenu l’affaire des seul
724
u communal, au niveau des groupements de communes
en
régions, puis au niveau continental. Cela peut se faire sans délai. L
725
délai. Les régions qui s’élaborent un peu partout
en
Europe peuvent très bien désigner des délégués qui se réunissent en c
726
très bien désigner des délégués qui se réunissent
en
congrès annuel : voilà l’origine d’une vraie vie politique européenne
727
à l’échelle continentale, la question se poserait
en
termes complètement différents. Si les régions avaient leur mot à dir
728
pose d’éveiller la conscience civique des enfants
en
attirant leur attention d’abord sur les réalités de leur région, de l