1 1970, Articles divers (1970-1973). La place du livre dans l’information de l’homme moderne (1970)
1 le sorte que le sens spécifique que l’auteur veut faire passer ne passe que dans la mesure où ce système de mots et de phrase
2 s recueils de références ou répertoires, c’est de faire passer un message unique et qui est global, qui tient à tout le livre
3 peut y avoir un nombre considérable de moyens de faire passer une même information objective non qualifiée, non organisée, d
4 ation objective un nombre, un nom, un procédé, un fait , un accident. Le livre c’est donc de l’information formatrice. C’est
5 reil, nous le traversons en lisant un livre, nous faisons une expérience de transformation qui nous transforme nous-mêmes, nous
6 ’est une question qu’on peut se poser, et cela me fait penser à ce passage très fameux de l’Apocalypse où l’auteur entend un
7 la télévision ou de bons dictionnaires pourraient faire plus vite ? Peut-être… Si vous me donnez une minute, je voudrais vous
8 x rapports entre l’audiovisuel et le livre. On me fait remarquer que le livre a ce gros avantage sur la télévision que : « l
9 ns de communication de masse — écrit-on — sont en fait de plus en plus centralisés, contrôlés, par un nombre de plus en plus
10 t agent collectivisant qu’est la télévision. On a fait remarquer que la télévision recrée le tribalisme, les sentiments de t
11 bre de programmes, vous n’avez aucun choix. C’est fait pour un certain ensemble, une certaine tribu, une partie même de la n
12 i ont le pouvoir et les fonds nécessaires pour le faire . À cet égard, je voudrais ajouter un petit renseignement. Ça touche a
13 . Et alors, on se disait : « Qu’est-ce qu’il faut faire  ? Est-ce qu’il faut créer un poste européen de télévision ? » Ça sera
14 t de certains gouvernements. Alors, quelqu’un m’a fait observer qu’on pouvait peut-être s’en tirer pour le moment en diffusa
15 moment en diffusant de petits films que l’on peut faire passer sur la télévision, sur son poste personnel, des petits films q
16  ? L’espéranto, par exemple, ce qu’on a essayé de faire jusqu’ici mais sans grand succès ? » Alors là, je crois pouvoir repre
17 ouvoir reprendre en réponse la distinction que je faisais tout à l’heure entre deux sens du mot « information ». S’il s’agit d’
18 ait partie du message du livre. L’espéranto ne le fera jamais. La langue française, si on est de langue française, ça vous a
19 sent le plus. Je connais des gens qui sont tout à fait dans le style employé de bureau, femme de ménage, contremaître, qui s
20 l ne fallait pas opposer le livre à la revue » et faisait observer « qu’on lit énormément de revues en France, ce qui pourrait
21 arce que vous savez très bien que les revues sont faites en bonne partie de chapitres de livres publiés d’avance ou de critiqu
2 1970, Articles divers (1970-1973). Deux en un, ou le fédéralisme (mars 1970)
22 es in unum. Erreur à exclure l’un des deux, comme font les papistes qui excluent la multitude, et les huguenots qui excluent
23 s huguenots qui excluent l’unité. Pascal Il faut faire l’Europe, mais dans le respect des différences nationales, régionales
24 n au contraire ! Il est clair que l’erreur est le fait du journaliste, mais ce qui frappe, c’est qu’elle ait pu passer inape
25 Pourtant, il serait fou d’espérer que l’Europe se fasse un jour dans l’histoire si elle ne se fait pas d’abord dans les espri
26 pe se fasse un jour dans l’histoire si elle ne se fait pas d’abord dans les esprits, et voilà qui implique un langage, et qu
27 e laisse pas impunies ses erreurs. Car si l’on ne fait pas attention aux mots, c’est que l’on n’a pas bien vu la chose, et c
3 1970, Articles divers (1970-1973). Ce que la Suisse peut apporter à l’Europe (19 mars 1970)
28 ues qui se posaient, nous aurions tout avantage à faire appel aux Américains, à les laisser travailler en Europe et à nous « 
29 américaniser » au maximum. Si nous répugnons à le faire , si nous pensons que le problème européen dépasse celui d’une simple
30 de vie… Et c’est à cause de cela que nous devons faire l’Europe par d’autres voies que l’économie. On peut donc prévoir d’au
31 e, scientifique, politique et culturelle. Car, en fait , si nos peuples ont une possibilité d’union, c’est parce qu’il y a, à
32 — prenons les choses très en gros — en Europe, on fait depuis des siècles des tableaux de chevalet, des romans, des pièces d
33 e. C’est sur cette formule-là que la Suisse s’est faite peu à peu, qu’elle s’est créée sous la forme d’une confédération en 1
34 ste importance… (entendant par là — je pense — le fait que c’est un petit pays, qui n’a qu’une petite armée, encore que ce s
35 ssie… » J’estime que c’est là une attitude tout à fait erronée, car ce qui fait le poids, l’autorité d’un pays dans le monde
36 t là une attitude tout à fait erronée, car ce qui fait le poids, l’autorité d’un pays dans le monde, ce qui donne du poids à
37 et de liberté, et qu’ils l’illustrent fort mal en faisant la guerre du Vietnam. Voilà pourquoi je pense qu’un petit pays comme
38 rellement, avant que la Suisse soit capable de le faire , de le proposer sur un plan international, il faut que nous autres, l
39 e acceptable aux yeux des Suisses ? On n’a jamais fait cette enquête, que je sache. Alors que voulez-vous qu’il se passe ? D
40 nt même bien curieux que l’on ne l’ait pas encore fait . Elles nous reprocheront — à la génération des aînés — d’avoir gardé
41 plaire, qui n’est exemplaire pour personne et qui fait que nous sommes restés à la traîne loin derrière les autres. Alors qu
42 initiative sur le plan européen. Et pour cela, je fais confiance au Conseil fédéral qui me paraît tout à fait disposé dans c
43 confiance au Conseil fédéral qui me paraît tout à fait disposé dans ce sens, à en juger par les récentes déclarations des ho
44 rmation de l’Europe ? Pour y répondre, il fallait faire appel à un écrivain d’expression française traduit dans le monde enti
45 té. Je veux parler de Denis de Rougemont, qui m’a fait part de ses impressions sur cette grave question, et je vous livre l’
4 1970, Articles divers (1970-1973). « Un acte de reconnaissance » [à propos du prix Robert Schuman] (24 mars 1970)
46 it décerné. Quelle signification attachez-vous au fait que ce soit à vous, écrivain et directeur du Centre européen de la cu
47 e reconnaissance. Reconnaissance d’un long effort fait souvent, depuis près de vingt-cinq ans, aux dépens de mon œuvre litté
48 e que cette distinction est un prix politique qui fait suite, après un prix théologique, à une série de prix littéraires. En
5 1970, Articles divers (1970-1973). Après l’attribution du prix Schuman à M. D. de Rougemont (30 mars 1970)
49 rmettez-moi une remarque dont je serais obligé de faire part à vos lecteurs. « L’acte de reconnaissance » mis en valeur par v
6 1970, Articles divers (1970-1973). La passion en 1970, est-ce possible ? (mai 1970)
50 iages-maquettes. Pour moi, le mariage, si on veut faire une comparaison politique, est le type même d’un rapport fédéral : l’
7 1970, Articles divers (1970-1973). « S’unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)
51 us êtes l’auteur d’une phrase fameuse : « Il faut faire des Européens avant de faire l’Europe » ; comment y parvenir ? Le vér
52 fameuse : « Il faut faire des Européens avant de faire l’Europe » ; comment y parvenir ? Le véritable centre de gravité de m
53 ontières absolument factices, des réalités tout à fait hétérogènes. Rien de plus hostile à toute espèce d’union tant soit pe
54  ? Il faut d’autre part épargner à l’Europe de se faire purement et simplement absorber par d’autres économies. Cela ne revie
55 l y a précisément une crise universelle ! Il faut faire maintenant quelque chose pour établir un ordre universel nouveau. Le
56 ation, et tirant parti de toutes ces cellules qui font la complexité de l’Europe. On parle souvent d’helvétisation de l’Euro
57 attachée à la conception de l’État-nation. Tout à fait justifiée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle ne se justifierait
58 cas dans une Europe unie. Mais je verrais tout à fait une Suisse-district fédéral, siège de toutes les « agences » de l’Eur
59 cette lente unification, notre gouvernement a dû faire des pieds et des mains pour rattraper l’histoire en train de se faire
60 es mains pour rattraper l’histoire en train de se faire  ! On craint souvent en Suisse que la politique d’unification européen
61 on traditionnelle de la Suisse. Savoir si elle se fera dépend de nous aussi : c’est à nous de faire valoir dans les Conseils
62 le se fera dépend de nous aussi : c’est à nous de faire valoir dans les Conseils qui élaborent l’Europe future les avantages
8 1970, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture européenne ? (juin 1970)
63 u non, conscients ou non de ce qu’ils doivent, en fait , à la culture. Unité non pas homogène, et qui ne résulte pas d’un pro
64 es une à une si nous refusons l’union qui, seule, ferait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait être acquise au p
9 1970, Articles divers (1970-1973). « L’Europe ? Une révolution culturelle ! » (15 octobre 1970)
65 oulez, je suis maoïste ! La révolution ne peut se faire que par les superstructures, car l’infrastructure est le résultat de
66 rieux que les nations. Deux de mes étudiants, ont fait un travail sur les manuels d’histoire utilisés en France et en Allema
67 à-dire, dans notre cas, l’Europe. Nous avons donc fait un gros effort sur l’éducation, en réunissant dans le comité de la Ca
68 Journée de l’Europe, avec les rédactions qui sont faites par les élèves à cette occasion, montre qu’il y a progrès, que l’idée
69 rogrès, que l’idée européenne est admise, qu’elle fait son chemin. Des enquêtes récentes, réalisées dans les pays du Marché
70 l’on perd trop de temps. C’est ce que nous avons fait au CEC, où les premières nécessités ressenties ont été de créer un la
10 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix I : Niveau de vie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)
71 différente. Je veux éviter ce parallèle que l’on fait trop facilement entre l’Amérique et la Russie soviétique. Ce sont deu
72 nisation possible par les États-Unis — si nous ne faisons pas les États-Unis d’Europe — c’est une colonisation essentiellement
73 isation à redouter du côté soviétique est déjà un fait dans les pays de l’est de l’Europe, qui sont réellement colonisés… Et
74 pose en termes d’urgence cruciale ? C’est déjà un fait pour les pays de l’Est. Pour ce qui est de l’Ouest, la colonisation a
75 de la vie des gens : tous les petits magasins ont fait faillite les uns après les autres ; ils ont dû se mettre ensemble pou
76 s les autres ; ils ont dû se mettre ensemble pour faire un supermarché ; tout l’équilibre des relations quotidiennes entre le
77 notre originalité européenne. Nous ne pouvons le faire désunis ; mais si nous nous mettons tous ensemble, nous aurons des mo
78 andes découvertes des temps modernes ; tout a été fait en Europe, presque rien aux États-Unis. Ces derniers ont sur nous une
79 ux dans le domaine de la technique. Cela tient au fait qu’elle s’est toujours défendue contre l’étranger. Dans cet état d’es
80 CERN, puisque les Américains avaient presque tout fait dans ce domaine des recherches nucléaires. On pouvait se dire : « Ce
81 t réussi à mettre en œuvre des découvertes toutes faites par les Européens ; ils avaient eu comme supériorité les capitaux, la
82 éussi à renverser la vapeur. De grands choix à faire Ce serait donc le moment de « renverser la vapeur » et nous serion
83 a eu une sorte de mouvement de bascule qui s’est fait et nous arrivons à un point où la production dépasse largement le min
84 us pose une grande question : que voulons-nous en fait  ? Est-ce plus de voitures ? Ou voulons-nous sauver la nature qui nous
85 ne pourrions pas vivre ? Il y a de grands choix à faire et cela pour la première fois, car jamais avant notre génération l’ho
86 os compartimentages nationaux ne permettent de le faire . Il nous faut dépasser les Américains, mais il nous faut aussi des te
87 ar exemple, il est absolument faux de continuer à faire des automobiles qui marchent à l’essence, alors que l’on a les moyens
88 t à l’essence, alors que l’on a les moyens de les faire marcher à l’électricité. Ce serait là un développement technique supé
89 es, la voiture par des moyens de transport qui ne fassent pas de bruit, qui ne dégagent pas de gaz. Quant à savoir si cela touc
90 e continent. Tout en poursuivant une œuvre qui le fait figurer parmi les noms les plus prestigieux de l’intelligentsia occid
11 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix II : Se rallier à l’idée suisse (22 novembre 1970)
91 Suisses poussent encore plus loin qu’ils ne l’ont fait jusqu’ici leur sens du fédéralisme : il faut qu’ils comprennent que c
92 Il faut qu’ils vivent, encore mieux qu’ils ne le font , l’esprit de leur fédéralisme qui est très ancien. Il ne faut jamais
93 arcans que sont les frontières que l’on essaie de faire coïncider tant bien que mal avec un tas de réalités complètement hété
94 s voyez qu’on n’y a jamais eu cette idée folle de faire coïncider l’économie et la langue, et nous avons toujours pensé qu’il
95 parce que nous avons des petites communautés. En fait , mon modèle de gouvernement de l’Europe reproduit le Conseil fédéral
96 il fédéral ? Ce sont sept agences différentes qui font chacune leur travail, et dont les chefs réunis forment l’exécutif, le
97 stait plus aujourd’hui d’autre choix que celui de faire l’Europe ou alors d’accepter de devenir une sorte de satellite, des É
12 1970, Articles divers (1970-1973). Denis de Rougemont, propos recueillis par E. Liard (décembre 1970)
98 s locaux se sont créées toutes les écoles qui ont fait la culture en Europe et c’est dans l’ensemble de l’Europe que se sont
99 formeront malgré les États-nations, qui ont tout fait pour les empêcher de vivre (voir la France) et qui maintenant sont co
100 t de liens qu’on s’apercevra que l’Europe « s’est faite  ». Les liens entre les régions seront devenus plus solides que les li
101 s que vos idées sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin dans les esprits ces dernières années ? Oui, elles ont prog
102 se de Robert Schuman : “L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions européennes ; le
13 1970, Articles divers (1970-1973). Message aux régionalistes (16 mars 1973)
103 e pour deux raisons majeures : — parce qu’il faut FAIRE L’EUROPE et qu’on ne la fera jamais sur la base des États centralisés
104 — parce qu’il faut FAIRE L’EUROPE et qu’on ne la fera jamais sur la base des États centralisés. — et parce qu’il faut REFAI
105 ion actuelle. La région seule nous permettra de « faire l’Europe », sur la base de ses réalités, et nous offrira seule les st
106 ent heureux de vivre, de travailler ou de ne rien faire , ce qui est sans doute le meilleur test d’un environnement de qualité
14 1971, Articles divers (1970-1973). Souvenir d’Honegger et de Nicolas de Flue (1971)
107 es yeux Stravinski, et je me disais qu’un jour je ferais quelque chose, un opéra peut-être, avec et pour cet homme selon mon c
108 assez pour cette année. Les menaces de guerre me firent rentrer en Suisse plus tôt que prévu. C’est à ce moment que l’on m’of
109 emandai quelques jours « pour réfléchir » et n’en fis rien, certain qu’avant le terme fixé, la catastrophe réglerait tout.
110 Le jour même, une vieille dame américaine m’avait fait remettre sans raison apparente une biographie nouvelle de Nicolas de
111 se du Choral I, il manque une syllabe. — Ah ? Que faire  ? — Eh bien ! nous mettrons un soupir ». Il m’a dit : « Quand vous éc
112 son grand atelier, il me joue au piano ce qu’il a fait . Il joue mal, je ne distingue pas grand-chose, une fin de choral pour
113 ettre au point un code de collaboration, et, cela fait , chacun s’absorbe en son travail, selon les lois de son langage parti
114 admettre après coup qu’elle ait gouverné dans le fait plusieurs séries de « hasards objectifs », comme dit Breton, et tiré
115 estants ! La part de Dieu Il serait vain de faire appel à des éléments contingents pour expliquer le phénomène. Tous le
116 ’on a jamais créé un style : avec tout cela on ne fait que du folklore, et le pire est le folklore religieux. Si le style d’
15 1971, Articles divers (1970-1973). Le cheminement des esprits (1971)
117 le Comité du Centre : « L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement, ni principalement par des institutions européennes ; l
118 des esprits. » Or cheminer, selon Littré, c’est «  faire du chemin, surtout en ce sens que le chemin est long et qu’on le parc
16 1971, Articles divers (1970-1973). Quand Paul Martin voulait faire courir l’Europe (1971)
119 Quand Paul Martin voulait faire courir l’Europe (1971)u Ma première rencontre avec Paul Martin s’e
120 uropéenne » et un « Brevet européen du sportif ». Faire l’Europe dans les sports aussi — tous plus ou moins atteints de chauv
121 Rougemont Denis de, « Quand Paul Martin voulait faire courir l’Europe », Hommage à Paul Martin, s. l., 1971, p. 41.
17 1971, Articles divers (1970-1973). L’Europe est d’abord une unité de culture (1971)
122 qui me paraît une évidence majeure : il nous faut faire l’Europe afin de rester nous-mêmes, disons, pour aller vite : ni mouj
123 les Américains. Mais l’Europe ne pourra jamais se faire que selon la formule fédéraliste, respectueuse des diversités et des
124 fiée et uniformisée, deux hommes ont essayé de la faire  : Napoléon et Hitler. Dans les deux cas, l’expérience séculaire ou mi
125 té historique, continuité que l’on peut très bien faire remonter au pacte secret de 1273, que le Pacte du 1er août 1291 ne fe
126 secret de 1273, que le Pacte du 1er août 1291 ne fera guère que copier.) Or il se trouve que cette formule fédéraliste, seu
127 eté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. C’est ici que no
128 lture — l’école, la presse, les livres — qui nous fait croire depuis plusieurs générations de bons élèves et de maîtres eux-
129 naissance de l’histoire de France : tantôt il la fait remonter à Brennus, chef gaulois probablement mythique, qui est du iv
130 t ainsi qu’à la Sorbonne, vers 1267 — comme me le faisait observer un jour Étienne Gilson —, pas un seul des grands professeurs
131 res, et qu’en Inde, le Pandit Nehru ne pouvait se faire comprendre qu’en anglais de l’immense majorité de ses concitoyens qua
132 ue de loin, l’unité culturelle de l’Europe est un fait que personne ne conteste — à part nos bons nationalistes. Enfin, il
133 rogressistes et des conservateurs. Or, je mets en fait que dans la plupart des cas, les hommes de gauche de pays différents
134 erlin et des Humboldt, au moment même où Napoléon faisait de la France un désert culturel en mobilisant à Paris tous les esprit
135 la culture à l’échelle du continent. Ce qui s’est fait en Suisse au point de vue de la culture — et qui est supérieur, propo
136 périeur, proportionnellement, à tout ce qui s’est fait dans n’importe quelle tranche de six millions d’hommes découpée dans
137 lequel des pays qui nous entourent —, tout s’est fait dans nos petites métropoles cantonales, dans ces foyers qui l’un aprè
138 e des misanthropes — chose qu’on peut écrire, non faire , car ou bien on a une vraie amicale, mais alors il n’y a pas de misan
139 nous voulons sera fédérale — ou alors elle ne se fera pas sérieusement. Voilà, je pense, la perspective qui s’ouvre à nous.
140 is bien que les Suisses sont timides et qu’ils en font même une vertu, sous le nom de modestie. Qu’ils fassent donc un effor
141 t même une vertu, sous le nom de modestie. Qu’ils fassent donc un effort, un courageux effort contre leur modestie ! Helvétiser
142 e leur modestie ! Helvétiser l’Europe, cela ne se fera pas tout seul. C’est maintenant ou jamais que la Suisse doit prendre
143 lle bloque tout ! L’école, aux trois degrés, nous fait croire que l’État-nation est le dernier mot de l’évolution, qu’il cor
144 tières naturelles” : tout cela est faux, comme le fait voir l’auteur par des exemples indiscutables. Notre culture est la cr
18 1971, Articles divers (1970-1973). L’héritage culturel de l’Europe (1971)
145 ils peuvent tirer de libres créations ou ne rien faire , mais pose aussi des limitations précises à leur action, qu’ils ne pe
146 ajoute à la nature, on voit qu’elle représente en fait tout ce que nous sommes capables de penser et presque tout ce que nou
147 aysages. (Presque tout le paysage européen est un fait de culture au sens que je viens de noter.) Et non seulement le phénom
148 les origines remontent toujours à des œuvres qui firent leur temps, littéralement. Dans chacun de nos chromosomes, il y a l’h
149 d’une langue n’est nullement sa vertu, comme l’a fait voir T. S. Eliot. L’anglais, dit-il, « offre le plus de richesses à q
150 , dans la variété des sources européennes qui ont fait l’anglais : la base germanique, les apports scandinave puis franco-no
151 nt décidée des vraies « nations », qui ne peut se faire que dans le cadre européen. Car des vraies « nations » ou régions ne
152 En revanche, tout héritier est hérétique, du seul fait qu’il ne peut embrasser la totalité de l’héritage. Ses données généti
153 ent en partie, et ses libres choix, d’autre part, font nécessairement tort à l’Europe idéale et théoriquement orthodoxe, qui
154 ou les Noirs, loin de là. Mais ils ont causé, en fait , les grands massacres de l’Histoire : 1914-1918 au nom du nationalism
155 ntage. Le scientifique gouverne ; c’est lui qui a fait la Bombe, qui connaît les mathématiques et qui parle des ordinateurs.
156 re du « sens de l’Histoire », fiction commode. Ce faisant , il se coupe de la mémoire humaine, de l’approche familière des symbo
157 es vertus ne contraignent pas l’individu comme le fait un programme génétique, si elles sont ce qui permet seul de le dépass
19 1971, Articles divers (1970-1973). 6 et 7 février, vote sur le suffrage féminin : supprimer un anachronisme et une injustice (4 février 1971)
158 térature en Europe, et il y a donc un lien tout à fait évident entre la culture, la civilisation, le raffinement des mœurs e
159 le signe de la liberté pour les Germains. Ce qui fait que les hommes qui vont à la Landsgemeinde ont encore un sabre à la m
160 la société actuelle, où même la guerre n’est plus faite par les gens qui portent un sabre. Si l’on sort des mythes germanique
161 elles aient le droit de vote, mais alors qu’elles fassent aussi du service militaire. Vous avez tout de suite cette liaison qui
162 s, de la morale, c’est par les femmes que cela se fait en Europe. C’est très important et on l’oublie toujours. D’ailleurs,
163 ins, que bien ou mal, c’est par les femmes que se fait la culture profonde des enfants. Psychanalyser le Suisse Est-ce
164 lité de la votation de ce week-end réside dans le fait que c’est “le peuple”, en l’occurrence les hommes, qui se prononcera.
165 accordait sans autre le droit de vote. Le mode de faire suisse explique, partiellement, la lenteur mise par les hommes à supp
20 1971, Articles divers (1970-1973). Arnaud Dandieu, la révolution et les régions (mars 1971)
166 ue niait précisément l’esprit de la Révolution, a fait perdre à celle-ci « son ressort essentiel, son caractère universel »,
21 1971, Articles divers (1970-1973). Les régions et la civilisation (mars 1971)
167 oute politique au sens étroit du terme, il est un fait que je crois indispensable de mettre en relief ; c’est que les études
168 r à décrire les institutions de la Capitale, elle fera voir les problèmes concrets de la vie publique et les moyens d’y part
169 de leur possible optimisation. Elle ne connaît en fait ni frontières nationales, ni circonscriptions électorales ou fiscales
170 urs va subir un bouleversement recréateur du seul fait de l’oblitération des paramètres nationaux, remplacés par une planifi
22 1971, Articles divers (1970-1973). L’Amour et l’Europe : L’Express va plus loin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)
171 il 1971)ad ae Votre essai L’Amour l’Occident a fait de vous, depuis 1938, un « philosophe de l’amour », et vous êtes, d’a
172 ous commençons par rater le couple ? Car c’est un fait  : dans l’amour, dans nos manières d’aimer, je trouve la racine de mon
173 iale qui ne peut que gêner le rendement. C’est un fait  : l’Asie bouddhiste, brahmanique n’a jamais connu notre amour et elle
174 amour est aussi vieux que le genre humain, et que faisaient donc les hommes et les femmes avant le xiie siècle ! Ainsi parle le
175 s, mais il est réfuté par les faits. Car c’est un fait que le mot amour, qui désigne pour nous le sentiment de la passion, n
176 mour inexprimé. Il y a des désirs, des instincts, faire l’amour, faire des enfants, il y a le plaisir, l’orgasme… Tout cela p
177 Il y a des désirs, des instincts, faire l’amour, faire des enfants, il y a le plaisir, l’orgasme… Tout cela peut très bien s
178 istance et le goût de l’obstacle, sur tout ce qui fait mieux sentir et ressentir l’amour, l’« amour de loin » que chante le
179 me, l’amour-passion et une éthique. En 1969, j’ai fait sur ce sujet une conférence à l’université d’Indiana, et, l’été derni
180 culturel, non procréateur, de l’instinct sexuel. Faites sauter tous les interdits, les règles, les conventions, la culture, e
181 es païennes, hérétiques, gnostiques, qui nous ont fait croire que le « péché originel » n’est autre que la sexualité. Quant
182 encore clandestine, mais d’autant plus sincère, a fait revivre les problèmes que nous avions posés dans les années 1930. C’e
183 communauté que je lançai alors un mot qui allait faire fortune un peu plus tard : engagement. Mon opposition au nazisme me v
184 it qu’il fallait tendre la main aux Russes et les faire entrer à l’ONU. Et puis il portait les cheveux longs ! Nous avons par
185 ela prendra un temps fou. En tout cas, cela ne se fera pas avec un nationaliste comme Churchill : il est dangereux. » Une Eu
186 ations visant à la puissance, disait-il, n’aurait fait qu’un troisième larron armé jusqu’aux dents. Eh bien, c’est en Amériq
187 ler, mais ce qui l’avait permis, donc l’idée de «  faire l’Europe ». Là-bas, nous nous retrouvions toujours entre Européens, c
188 l’armée suisse m’apprit qu’une démarche avait été faite le matin même de la parution de l’article par l’ambassadeur d’Allemag
189 ération européenne. Mais l’Europe est loin d’être faite . Ne craignez-vous pas d’avoir perdu votre temps ? Je suis probablemen
190 des lois de l’action. Je crois que nous pourrons faire l’Europe d’ici à vingt ans sur la base des régions, au-delà des natio
191 épendance. Mais alors sur quelle base voulez-vous faire l’Europe ? Parmi tous ceux qui bâtissaient l’Europe, économistes du M
192 valeurs et celle des hommes. On vous reproche de faire de l’européocentrisme ? Je ne donne une place ni grande ni petite à l
193 oviétique, dont le slogan est depuis 1925 : ‟Nous ferons mieux que l’Amérique.” Or l’Amérique est une invention de l’Europe. O
194 ècle. » Pourquoi, selon vous, n’est-ce pas encore fait , la fédération européenne ? D’abord, parce qu’on est parti sur le mau
195 ait rien de tout cela ? N’importe quel ordinateur ferait mieux, et avec moins de bavardage. Vous êtes suisse, fils d’un pasteu
196 le de l’État français. Je connais un Breton qui a fait un livre sur l’Europe régionaliste… Eh bien, il a dû se réfugier en I
197 itaires de toutes couleurs. L’État-nation prétend faire coïncider dans ce qu’il nomme ses « frontières naturelles » des réali
198 et que le Rhône unit donne la mesure. Vous voulez faire une révolution régionaliste et fédéraliste ? Au contraire de ce que p
199 contraire de ce que pensent les ministres, on ne fera pas l’Europe sans casser des œufs. Il nous faut entreprendre délibéré
200 i formeront peu à peu un tissu européen : il faut faire de l’Europe avant de faire l’Europe. Ce tissu se révélera d’ici à vin
201 ssu européen : il faut faire de l’Europe avant de faire l’Europe. Ce tissu se révélera d’ici à vingt ans, ou avant, plus soli
202 ôle créateur et actif, l’Europe sera pratiquement faite . Mais n’est-ce pas mettre la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monne
203 erait-il pas d’utopiste ? Jean Monnet a très bien fait ce qu’il a fait avec l’appui de Robert Schuman, et qui a abouti à la
204 topiste ? Jean Monnet a très bien fait ce qu’il a fait avec l’appui de Robert Schuman, et qui a abouti à la création de la C
205 sur ce que quelques idéologues ont eu l’idée d’en faire . Pas une seule de nos révolutions n’a réussi. Dans ce sens, on ne peu
23 1971, Articles divers (1970-1973). [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)
206 ion, qui est spirituelle. C’est son incognito qui fait sa force. Vous connaissez la formule de Baudelaire : « Le premier tou
207 delaire : « Le premier tour du diable est de nous faire croire qu’il n’existe pas ». Le diable, c’est celui qui nous dit, com
208 urais-tu peur ? Je ne suis pas là… » C’est ce que fait Satan ? Singeant Dieu, mais à rebours, il nous dit : « Je suis celui
209 la force dépersonnalisante de l’univers. Il nous fait croire qu’il n’y a personne, et pourquoi ? Parce que alors il n’y a p
210 L’un consiste, pendant la dernière guerre, à nous faire croire qu’il était seulement Adolf Hitler, par exemple. Déguisement g
211 andaleuses : ils ont tort. Le diable, selon vous, fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? Je disais que Satan
212 u’on ne le détecte pas ? Je disais que Satan nous fait croire, premièrement, qu’il n’existe pas, deuxièmement, qu’il est seu
213 é personnelle, ce que nous sommes seuls à pouvoir faire au monde. Le diable compte sur la lâcheté qui est en chacun de nous,
214 la lâcheté qui est en chacun de nous, et qui nous fait fuir derrière les buissons — ou dans la foule — quand Dieu cherche un
215 enèse. Quand Dieu lui dit : « Qu’est-ce que tu as fait  ? », il proteste : « Je n’y étais pas, c’est elle qui a tout fait, c’
216 teste : « Je n’y étais pas, c’est elle qui a tout fait , c’est elle qui m’a tendu la pomme ; moi, je n’ai rien vu, je ne sais
217 , en effet, criait : « Je suis le diable ici pour faire l’œuvre du diable ! ». Il portait les cheveux longs, il était barbu.
218 ou cinq autres personnes sans défense. Et ils ont fait cela sans raison. D’un autre côté, à Song My, on a massacré probablem
219 s, femmes, enfants, vieillards, bébés. Et qui l’a fait  ? Des jeunes gens aux cheveux courts — « crew cut » — c’est la coupe
220 s folles, ou les soldats ont dit : « Nous n’avons fait qu’obéir ! » Les uns, à leur maître ou gourou, les autres à leurs off
221 ouverez vraiment plus personne ! Les gens qui ont fait le massacre de Song My se cachent derrière leur supérieur militaire,
24 1971, Articles divers (1970-1973). Fédération ou confédération ? (juillet-août 1971)
222 ose tout le problème. Telle étant la situation de fait , en France, il fallait bien lui donner un statut de droit. C’est à qu
223 rir la fédération suisse, et vous, vous prétendez faire la grande Europe en dix ans ? La vérité historique, c’est qu’il a fal
224 ats-nations de formule napoléonienne ; or ceux-ci feront toujours échouer la confédération à l’extérieur, par les mêmes préten
25 1971, Articles divers (1970-1973). Un marchand d’eau sucrée (19 décembre 1971)
225 citaire On pourrait rétorquer que lorsqu’il se fait le champion de la lutte contre ce qu’il appelle la sinistrose, c’est-
226 ’agit que d’une opération publicitaire destinée à faire vendre la dextrose de M. Pauwels — dextrose étant synonyme, je le rap
227 dans son titre même, qu’ils ont bien raison de le faire  ! Ah ! l’habile homme ! De la fenêtre du vingtième étage d’un gratte-
26 1972, Articles divers (1970-1973). Europe divisée ou Europe fédérée ? (1972)
228 quelconque. La participation désigne toujours le fait d’être « dans le coup », d’être engagé ou concerné, avec une faculté
229 présente dans polis par poly, beaucoup) et ce qui fait de la foule une société : le principe qui associe les hommes dans la
230 enir de l’humanité. Et il y est contraint du seul fait que, pour la première fois, il en a la possibilité — la liberté. Depu
231 ois. Mais à mesure que cet impérialisme humain se fait moins respectueux des dieux, tourne plus aisément les impératifs natu
232 ernières années que ce livre est « le premier qui fasse passer la prédiction de l’ère des devins à celle des savants ». On no
233 vants (d’ailleurs honnêtes et scrupuleux) sont en fait des devins, car, attentifs à ne pas « prophétiser », ils cherchent à
234 révoir objectivement, donc passivement, ce qui se fera dans tel avenir… sans eux ! J’entends sans nulle action dont ils se f
235 ans eux ! J’entends sans nulle action dont ils se fassent les avocats, qu’ils se proposent d’entreprendre eux-mêmes ou de favor
236 là l’avenir, semblent-ils dire, tel qu’il peut se faire sans les interventions (imprévisibles) de l’homme créateur, inventeur
237 omplémentaires en ce sens qu’il est nécessaire de faire intervenir ces deux aspects pour l’interprétation de l’ensemble des p
238 ire — il y a toujours des accidents. Mais le seul fait qu’ils nomment cauchemars certains complexes de phénomènes et pas d’a
239 des techniques à la miniaturisation : on ne peut faire une chambre, une auto ou une cabine de transport plus petites qu’un h
240 n-Blanche du 8 février 1965. Mais ce droit est en fait constamment menacé ou lésé par un autre invariant humain, l’égoïsme,
241 ies. Mais des observations analogues peuvent être faites à l’échelle européenne, quant aux comportements civiques des Français
242 ) multipliées par dix, vingt ou cent, excluent en fait la possibilité de l’agora ou du forum, auquel l’époque absolutiste a
243 és diriger et orienter, mais qu’ils se bornent en fait à « couvrir » ou à révoquer après coup — alors il n’y a plus de parti
244 e, ou par ses modes de diffusion, elle servira en fait à éduquer et stimuler le jugement libre ou, au contraire, à le condit
245 le ton de l’instruction impérative afin de mieux faire régresser le jugement adulte, l’autre habituant les masses à s’amuser
246 individu ou uniformise celui d’une classe pour en faire une caste. Le jeu des alternatives Nos termes de base ainsi d
247 erait le résultat nécessaire de l’incapacité de «  faire l’Europe » à cette date ! En effet, « l’intérêt supérieur de la natio
248 ut son territoire : les régions seules peuvent le faire . L’État-nation était trop petit pour jouer un rôle à l’échelle mondia
249 s plus — et peut-être pas autrement — qu’on ne le fait pour des écosystèmes ; b) l’autonomie de régions restreintes, c’est-
250 dynamismes civiques, qu’il n’y aurait plus qu’à «  faire jouer » aux différents niveaux communautaires ? Voilà qui ne me paraî
251 est le meilleur que je puisse imaginer — mais du fait même qu’il aura pour fonction de conjuguer des dynamismes, et non pas
252 lle nourrit les tensions constitutives d’une cité faite pour les personnes, non pour la rentabilité à moyen terme d’investiss
253 ette évolution peut avoir pour effets civiques de faire passer les « ferments révolutionnaires » et les « idées subversives »
254 bale. Si la commune est l’aire où ma voix peut se faire entendre, alors « le monde est ma commune » peut dire l’homme de la f
255 t, de savoir quelles voix peuvent pratiquement se faire entendre dans cette communauté globalisée. En effet, par analogie à l
256 l, qui est le chef de l’État, peut aujourd’hui se faire entendre de tous. Cependant, la portée moyenne des émetteurs-récepteu
257 sions physiques de la cité nouvelle, mais dans le fait que les assemblées civiques pourront se tenir, sans que les citoyens
258 e encore insoupçonnée résultent à l’expérience du fait de la rencontre d’hommes séparés les uns des autres par 3000 ou 300 o
259 p grands et trop petits, leur procès n’est plus à faire  : le verdict a été prononcé à deux reprises par l’histoire du xxe si
260 s’imaginent avoir « participé » à ce qu’ils n’ont fait que voir, et se vantent de s’être « engagés » quand ils n’ont qu’assi
261 s’être « engagés » quand ils n’ont qu’assisté en faisant un peu de bruit. Nous retrouvons ici l’idée des deux classes — les ac
262 s qu’il reste encore à imaginer et de mesures qui feront peut-être un jour comprendre ce qui se passe de différent entre deux
263 ale », il paraît probable que des discordances se feront sentir. Quelque chose se perd sans nul doute — s’il y a gain d’effica
264 spose d’aucun moyen d’intervenir activement ni de faire valoir son opinion. Même au niveau de la commune, la passivité, la no
265 ctures et dimensions dépendent des idées qu’on se fait de l’homme pour qui maisons et villes sont bâties, ou au contraire qu
266 rvé » de chaque citoyen doivent être discutées et faire l’objet de choix mûris en connaissance de cause. C’est complexe, mais
267 on peut compter que les « vitalement intéressés » feront l’effort d’information nécessaire. — Options relatives à l’antinomie
268 été politique. Celui qui ne révère plus rien, que fera-t -il pour son prochain ? Sans respect pour les forêts, point de civisme
27 1972, Articles divers (1970-1973). L’ingénieur dans la cité (1971-1972)
269 ur dans la cité (1971-1972)w La question « Que faire de ma vie ? » définit l’anxiété du jeune homme d’aujourd’hui lorsqu’i
270 ne plus de suivre les traces de son père, mais on fera de préférence n’importe quoi d’autre. Or prendre le contre-pied de la
271 produits transformés de ce pillage. Et l’idée se fait jour en lui que ce n’est plus aux seuls « besoins de l’économie » qu’
272 écialiste « isolé » (comme un fil électrique) qui fait son job en toute conscience professionnelle mais ne veut pas chercher
273 avec autant de soins et de précision qu’on ne le fit jamais pour un prix de revient ou une épreuve de résistance du matéri
274 géométrie et ses méthodes, l’esprit de finesse en fera son plus cher ennemi, et finalement son allié le plus sûr. L’urbanist
28 1972, Articles divers (1970-1973). Au centre du monde, Lavaux (1972)
275 er l’éclat soudain, parfois vociférant (la TV l’a fait voir), de la haine la plus injuste — ou l’adhésion d’une ferveur déco
276 d’épuration. Les chemins de fer et l’autoroute y font déjà leurs longues blessures. Tout cela — nul n’y peut rien — aux dép
277 rée, la terre bâtie, d’utilité publique, que vont faire les hommes et les femmes et les enfants qui habitent ici ? « Lavaux a
278 r. Inaliénable, oui, inaltérable, non. Ensuite, «  faire son salut » suppose la foi, mais chacun sait que la foi sans les œuvr
279 e le sauverez pas sans héroïsme.   Si Lavaux doit faire son salut, ce sera par la grâce de quelques fous associant leur foi p
280 pollution au nom de la rentabilité, mais ceux qui font passer avant le profit d’argent — cette chose abstraite — les désirs
29 1972, Articles divers (1970-1973). Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles (mars 1972)
281 e Churchill, en mai 1948, il paraissait urgent de faire l’Europe pour empêcher le retour des folies d’hier : deux guerres mon
282 , à laquelle nous assistons, d’une urgence tout à fait différente, définie cette fois-ci en termes d’avenir : savoir si l’an
283 n, il faudrait des millions d’années. Ce que nous faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — mais aussi peut fav
284 lement — mais aussi peut favoriser, si c’est bien fait — des aspects décisifs de l’an 2000, et cela non seulement dans le mo
285 ; alors que le climat de l’École depuis cent ans, fait précisément le contraire. Depuis cent ans… L’École devenue obli
286 ociété humaine. Et du même coup, elle tend à nous faire croire que cet État-nation a toujours existé, telles une Idée platoni
287 00 soit gérée par les Européens, c’est-à-dire ait fait son union, il faut que l’École cesse d’enseigner que les seules réali
288 es leçons de nos écoles secondaires. Si l’École a fait le mal nationaliste en alignant les esprits pour le compte de l’État
289 lignes d’un programme aussi simple qu’ambitieux : faire l’Europe en formant aujourd’hui les Européens de demain. Nous expliqu
290 rmation de chaque Européen : l’École ? Or l’École fait des citoyens pour ce qu’on veut, et trop souvent, pour ce que l’État
291 pour ce que l’État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour la nation seulement. Nous avons payé cela par les d
292 cela par les deux guerres mondiales. Pourquoi ne ferait -elle pas dorénavant, des citoyens pour une Europe unie, équilibrée, e
293 iter quelques résultats de nos stages, destinés à faire entrer l’éducation européenne dans les programmes et les manuels : —
294 elle et personnelle. Ce ne sont pas nos États qui feront l’Europe, n’ont-ils pas prouvé depuis des siècles qu’ils étaient là p
295 s siècles qu’ils étaient là pour l’empêcher de se faire  ? Ce ne sont pas les grandes bureaucraties de Bruxelles, de Strasbour
296 es de Bruxelles, de Strasbourg, de Luxembourg qui feront l’Europe — s’il est vrai qu’elles y contribuent avec une indéniable c
297 pe, on admettra l’urgence de la Campagne, et l’on fera ce qu’il faut pour qu’elle soit efficace. Pédagogie écologique, ou
298 urds et les plus myopes à secouer leur torpeur, à faire des choix, à décider une politique de l’homme : — veut-on la Puissanc
30 1972, Articles divers (1970-1973). Autopsie d’un cas : Denis de Rougemont (15 mars 1972)
299 c’est avec la poussière des individus que l’État fait son ciment — le couple personne/communauté, en insistant très fort su
300 e l’individu et la personne. Sur cette base, nous faisions une traduction immédiate sur le plan politique de ce personnalisme en
301 de personnalisme, nous en sommes venus, les uns à faire des études plus spécialement économiques, d’autres sociologiques. Moi
302 ment économiques, d’autres sociologiques. Moi, je faisais des études qui étaient plus portées vers une sociologie de la culture
303 res, à mi-chemin entre ces deux mythes mais en en faisant une synthèse positive : l’engagement d’un homme et d’une femme qui on
304 ans. Puis, j’ai été envoyé aux États-Unis pour y faire des conférences sur le fédéralisme et sur la Suisse. Mais aussi pour
305 e fédéralisme et sur la Suisse. Mais aussi pour y faire jouer une pièce que j’avais écrite pour l’Exposition nationale de 193
306 ner pour la retrouver ? Oui. Beaucoup de gens ont fait cette expérience. Presque tous les Européens qui vivaient à New York
307 bien que ressortissant d’un pays neutre, j’ai pu faire la guerre, ne fût-ce que sur les ondes, en écrivant des textes d’émis
308 . Alors, je me suis dit que maintenant il fallait faire l’Europe. Qu’on ne pouvait unifier l’Europe sur le modèle hitlérien o
309 ien ou napoléonien, qu’on ne pouvait pas non plus faire l’Europe avec l’État-nation. Il fallait donc unir l’Europe d’une mani
310 roblèmes de plus en plus grands. Ce qui peut être fait par la commune, doit l’être par la commune. Seules les tâches qui son
311 gion doivent être assumées par une fédération. En fait , vous vouliez exporter le système suisse ? Et l’étendre à toutes les
312 e l’évolution moderne. Vous vous êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme ? Dans quelles circonstanc
313 nous autres, fédéralistes, nous pensions pouvoir faire un bout de chemin avec des gens comme Churchill et utiliser son énorm
314 je puis dire, été « refaits ». Parce que loin de faire une fédération, les gouvernements se sont entendus pour faire le moin
315 dération, les gouvernements se sont entendus pour faire le moins possible en restant sur le plan des États-nations. C’est ce
316 s restent des misanthropes et, par définition, ne feront jamais d’amicale. C’est exactement ce qui se passe avec les États-nat
317 s, on ne voit pas du tout ce que ces pays veulent faire ensemble. Sinon, en cas de crise, conseiller aux voisins d’appliquer
318 appliquer eux-mêmes et profiter de la crise pour faire des bénéfices aux dépens de leurs voisins. Voilà ce qu’on a vu dans l
319 Je n’ai jamais cru que cette Europe-là pouvait se faire . Mais j’ai pensé qu’il valait mieux que les États pratiquent cet homm
320 est cette hypocrisie de l’union, plutôt que de se faire la guerre. Quel est le lien entre votre doctrine du mariage et celle
321 e toute fédération. Toute fédération est l’art de faire vivre ensemble des êtres apparemment antinomiques ; c’est l’art d’all
322 ’histoire de la Suisse. Pourquoi ce pays s’est-il fait  ? La Suisse ne s’est pas faite pour créer une union plus forte que le
323 oi ce pays s’est-il fait ? La Suisse ne s’est pas faite pour créer une union plus forte que les voisins. Elle s’est fait uniq
324 une union plus forte que les voisins. Elle s’est fait uniquement pour maintenir les autonomies des parties constituantes :
325 égions selon les fonctions, car c’est ce que nous faisons tous dans notre vie actuelle ; nous relevons tous d’un tas de réalité
326 de réalités différentes. L’utopie, c’est ce qu’a fait Napoléon : l’État-nation. C’est de la démence, de la folie. Pendant t
327 e pure. Que c’est une complication ce que je veux faire . Alors, voici mon exemple personnel. Je suis né à Neuchâtel qui, jusq
328 e l’ensemble francophone qui a des limites tout à fait différentes du canton et de la Suisse puisqu’il englobe un tiers de l
329 ies de la France, la moitié de la Suisse, etc. Je fais également partie d’un certain nombre de sociétés. Je paie des impôts
330 voir mobiliser rapidement un peuple. Pour pouvoir faire la guerre, qui est la raison fondamentale, génétique des États-nation
331 asser ce stade. Or, l’État-nation nous empêche de faire l’Europe. Et il nous faut faire l’Europe ; sinon, nous serons colonis
332 n nous empêche de faire l’Europe. Et il nous faut faire l’Europe ; sinon, nous serons colonisés un peu plus que nous ne le so
333 . Voilà au nom de quelle pensée nous arriverons à faire l’Europe. Le sentiment religieux joue un très grand rôle dans vos act
334 st très développé dans les pays calvinistes. J’ai fait cette observation bien avant 1939 : il y a des régimes totalitaires q
335 ut tuer. Et nous sommes d’ailleurs en train de le faire . Donc, nous en sommes à cette charnière. Voulons-nous la puissance co
336 des personnes ? Suivant le choix que chacun doit faire librement, tout le reste change. Si nous choisissons la liberté, l’ép
337 upage des États-nations, complètement arbitraire, fait au hasard des traités et des campagnes. Et au hasard de l’ignorance t
338 t au hasard de l’ignorance totale de ceux qui ont fait les traités. Et qui aujourd’hui encore délimitent les régions, à part
339 re aux autonomies de rester autonomes et toujours faire correspondre les dimensions des tâches à réaliser aux dimensions de l
31 1972, Articles divers (1970-1973). Je rentrais de l’espace… (27-28 mai 1972)
340 isses qui s’en offusquent vont ailleurs, et ils y font de grandes choses. Carlo Maderno, Borromini et les frères Fontana, to
341 busier, natif de La Chaux-de-Fonds, qui n’a guère fait en Suisse que la maison de sa mère, ira bâtir des capitales en Inde e
32 1972, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture ? : quatre thèses et une hypothèse (juin 1972)
342 uis vingt ans, même à Paris. La culture n’est pas faite par les « gens cultivés ». Elle n’est pas leur propriété, elle ne dép
343 la confusion générale. Inutile d’insister sur le fait que ces frontières ont peu de rapports avec la sagesse politique, auc
33 1973, Articles divers (1970-1973). La Merveilleuse histoire de Tristan et Iseut [préface] (1973)
344 istan et son contexte culturel et historique, ont fait bien plus qu’une œuvre scientifique et « sérieuse » aux yeux de leurs
345 rouvée. Selon Littré : Les étymologies servent à faire entendre la force des mots et à les retenir par la liaison qui se tro
346 ès ceci : « Les restitutions de Tristan servent à faire entendre la force du mythe, par la liaison qui se trouve entre la lég
347 ic une justification de l’usage personnel qu’il a fait . Un mythe, c’est une histoire, généralement très simple et invariable
348 irréductible à l’image idéale que la passion s’en fait . Cette image, étant idéale, doit rester à jamais fuyante, inaccessibl
349 siècle jusqu’à nos jours, comme j’ai tenté de le faire jadis, serait hélas illustrer la lente dégradation du mythe, grandios
350 e temps que ses propres fondements. La passion se fait rare de nos jours, s’il faut en croire nos romanciers. Ils savent bie
351 i les derniers tabous viennent à céder, c’en sera fait de la passion. Que deviendront nos romanciers ? Il leur reste le réal
352 he, ose parler d’un plaisir que l’usage en moi a fait si fort qu’il me donne l’audace de négocier avec la mort. Et Wagne
353 un jour abandonner, mais tient à l’être même, au fait de la personne. Nulle technique et nulle science de l’homme ne peut n
354 pour les « originaux » de la légende, et qui, en fait , n’étaient eux-mêmes que des versions renouvelées, souvent critiques
355 vant de tous), allez voir les originaux et vous y ferez des découvertes fulgurantes. Le Roman en prose parle de la mort comme
34 1973, Articles divers (1970-1973). Université et universalité (janvier 1973)
356 idéologique), de scléroser l’enseignement, en le faisant servir à la vanité académique, de ruiner les notions mêmes d’Universi
35 1973, Articles divers (1970-1973). De Genève à l’Europe par les régions (mars 1973)
357 rocès de Burgos : entre ces événements qui tantôt font grand bruit dans les journaux, tantôt passent à peu près inaperçus du
358 ation nécessaire Cette loi structurelle tout à fait générale me paraît gouverner, comme à leur insu, les entreprises régi
359 out bloquer) amènent à constater que si l’on veut faire l’Europe il faut ouvrir le cadre stato-national et dépasser ce modèle
360 ssements d’enseignement supérieur, densité tout à fait exceptionnelle, entre lesquels des liens spéciaux pourraient et devra
361 s n’avons pas à prévoir notre histoire, mais à la faire . aw. Rougemont Denis de, « De Genève à l’Europe par les régions »
36 1973, Articles divers (1970-1973). L’Europe, c’est d’abord une culture (juillet-août 1973)
362 i me paraît une évidence majeure : il nous faut «  faire l’Europe » afin de rester nous-mêmes, disons, pour aller vite : ni mo
363 helle mondiale. Elle ne peut que subir l’histoire faite par les autres, les guerres des autres, les compromis des autres. Mai
364 mis des autres. Mais l’Europe ne pourra jamais se faire que selon la formule fédéraliste, respectueuse des diversités et des
365 vue de la puissance, deux hommes ont essayé de la faire  : Napoléon et Hitler ; dans les deux cas, l’expérience séculaire ou m
366 a continuité historique, continuité que l’on peut faire remonter au pacte secret de 1273, unissant trois « communes forestièr
367 eté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. Mais c’est ici au
368 lture — l’École, la presse, les livres — qui nous fait croire depuis plusieurs générations de bons élèves et de maîtres eux-
369 ales, si l’on entend par « nations », comme on le fait couramment, les États-nations modernes de l’Europe. La culture europé
370 t ainsi qu’à la Sorbonne, vers 1260 — comme me le faisait observer un jour Étienne Gilson —, pas un seul des grands professeurs
371 sont à la fois antinomiques et apparentées par le fait même de leur séculaire « Auseinandersetzung ». Trois exemples : la Ré
372 otestants » et des « catholiques ». Or je mets en fait que dans la plupart des cas, les hommes de gauche (ou de droite) de p
373 erlin et des Humboldt, au moment même où Napoléon faisait de la France un désert culturel, en mobilisant à Paris tous les espri
374 thropes, chose que l’on peut énoncer mais non pas faire  ; car ou bien l’on fait une vraie amicale, mais alors on cesse d’être
375 eut énoncer mais non pas faire ; car ou bien l’on fait une vraie amicale, mais alors on cesse d’être misanthrope, ou bien l’
376 manières, sans presque jamais coïncider, comme le font les fonctions qui les définiront ; et leur base territoriale sera tou
37 1973, Articles divers (1970-1973). « La famille est devenue un choix » (23 septembre 1973)
377 Rougemont écrit dans Suite neuchâteloise : « Cela fait , au début et à la fin, pas mal de robes et de rabats » et entre-temps
378 istoire, si on ne connaît pas le passé. Il a donc fait des recherches généalogiques qui l’ont conduit à de surprenantes déco
379 cendants Gilles et Charlotte Corday. Cela ne vous fait pas peur ? J’ai toujours en tête une recommandation d’un de mes oncle
380 ille de ma mère, il y avait des artistes. Ma mère faisait des pastels. L’hérédité des dons, cela n’existe pas. Disons qu’il y a
381 al avec de l’amitié pour les socialistes — ce qui faisait scandale. J’ai été très influencé par lui jusqu’à l’âge de 18 ans. De
382 qui vous concerne ? À partir de ma génération, on faisait autre chose que son père. Vos enfants ? Mon fils est psychologue, ma
38 1973, Articles divers (1970-1973). Sur la taille des régions (octobre 1973)
383 , 747 km2 et moins de 2 millions d’habitants ? De fait , les Savoyards se moquent bien que la région à laquelle on les a ratt
384 hiney peuvent être « compétitifs » avec ce qui se fait à Détroit, à Essen ou à Bâle, mais si une de ces firmes s’installait
385 unauté, on n’en trouve qu’un : le grand État peut faire de grandes guerres. Pour tout le reste : qualité de la vie, niveau de
386 ne peuvent pas exporter plus qu’ils n’importent, faites le calcul. 23. G. Bidault. be. Rougemont Denis de, « Sur la taille
39 1973, Articles divers (1970-1973). Une possibilité européenne : la région genevoise (novembre 1973)
387 tion française, à Versoix. De la terrasse, il lui fit admirer le paysage, en précisant que là-bas, de l’autre côté du lac,
388 douaniers, lesquels, pour la plupart, aimeraient faire autre chose que de poser huit à neuf-cents fois par jour les mêmes qu
389 ssements d’enseignement supérieur, densité tout à fait exceptionnelle, entre lesquels des liens spéciaux pourraient s’instit
390 ité, de jalousie, ou de simples bisbilles, ont en fait disparu de nos jours : les races sont mêlées, l’évolution historique
391 ous étions différents au point de ne pouvoir rien faire ensemble. C’est par l’École, aux trois degrés, qu’il faut refaire l’é
40 1973, Articles divers (1970-1973). Face à la crise de notre continent, l’utopie de Denis de Rougemont : l’Europe des régions (1er-2 décembre 1973)
392 s vingt-cinq ans que tout le monde dit qu’il faut faire l’Europe, on n’a pas avancé d’un millimètre, hormis quelques progrès
393 formule de l’État-nation est à bout de course Faire l’Europe, pour vous, qu’est-ce que c’est, concrètement ? Au sens litt
394 aire la plus large une région industrielle où se font quatre-vingts pour cent de l’horlogerie européenne. L’essentiel est d
395 ndamentaux de sa vie. Ce que les États-nations ne font pas. La participation, l’autogestion civique exige de petites communa
396 régions, puis au niveau continental. Cela peut se faire sans délai. Les régions qui s’élaborent un peu partout en Europe peuv
397 er à s’adapter aux réalités régionales. … sans se faire l’avocat du diable, on peut penser que… Notez que je ne me fais pas l
398 du diable, on peut penser que… Notez que je ne me fais pas l’avocat des sociétés multinationales ! … sans se faire l’avocat
399 l’avocat des sociétés multinationales ! … sans se faire l’avocat du diable, on peut penser néanmoins que le souci d’adaptatio
400 leur profit à celui d’une région, et certaines le font . Disons, pour résumer beaucoup ma position, que dans un monde qui ser
401 erait à de meilleurs résultats « européens » sans faire la moindre propagande. N’est-ce pas limiter volontairement l’horizon