1
pas du tout en contradiction avec ce que vient de
vous
dire M. Armand, mais plutôt complémentaire à propos du mot « informat
2
cifique d’information consiste en ceci que, quand
vous
lisez un livre, vous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vo
3
consiste en ceci que, quand vous lisez un livre,
vous
avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vous orga
4
ous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela
vous
oriente, vous organise, et qualifie un certain nombre de signes et de
5
elque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente,
vous
organise, et qualifie un certain nombre de signes et de signification
6
s pas tous destinés à devenir des prophètes. Mais
vous
voyez qu’il y a cette espèce d’interaction qui indique bien la valeur
7
naires pourraient faire plus vite ? Peut-être… Si
vous
me donnez une minute, je voudrais vous lire une page de Nietzsche que
8
t-être… Si vous me donnez une minute, je voudrais
vous
lire une page de Nietzsche que j’ai retrouvée ce matin même, sur « la
9
s de ces quelques lignes de Nietzsche que je vais
vous
lire. C’est dans la préface de son recueil Aurore. « Philologue », di
10
’homme qui se hâte ! [voilà pour l’annonce que je
vous
citais]. Car la philologie est cet art vénérable qui, de ses admirate
11
er les fiches, les unes après les autres, et puis
vous
demander le temps de les digérer. J’essaierai de grouper plusieurs d
12
général. La télévision, c’est quelque chose qu’on
vous
impose ; il y a un très petit nombre de programmes, vous n’avez aucun
13
pose ; il y a un très petit nombre de programmes,
vous
n’avez aucun choix. C’est fait pour un certain ensemble, une certaine
14
artie même de la nation, si la nation est grande.
Vous
n’avez aucun moyen de répliquer. Vous pouvez protester quelquefois —
15
est grande. Vous n’avez aucun moyen de répliquer.
Vous
pouvez protester quelquefois — moi ça m’arrive souvent devant mon pos
16
ue la situation est complètement différente quand
vous
êtes devant votre bibliothèque personnelle. Vous pouvez choisir, Loui
17
st complètement différente quand vous êtes devant
votre
bibliothèque personnelle. Vous pouvez choisir, Louis Armand le disait
18
vous êtes devant votre bibliothèque personnelle.
Vous
pouvez choisir, Louis Armand le disait tout à l’heure, suivant votre
19
r, Louis Armand le disait tout à l’heure, suivant
votre
humeur, quand vous voulez, le livre est toujours disponible et prêt à
20
isait tout à l’heure, suivant votre humeur, quand
vous
voulez, le livre est toujours disponible et prêt à correspondre à vot
21
est toujours disponible et prêt à correspondre à
votre
humeur, à votre curiosité, à votre faim du moment. Alors, je pense qu
22
sponible et prêt à correspondre à votre humeur, à
votre
curiosité, à votre faim du moment. Alors, je pense que loin de dire q
23
correspondre à votre humeur, à votre curiosité, à
votre
faim du moment. Alors, je pense que loin de dire que le livre doit êt
24
outer un petit renseignement. Ça touche au livre,
vous
allez voir. Je cherchais les moyens, avec un groupe de gens, de contr
25
’équivalent du livre par rapport à la télévision.
Vous
pouvez choisir votre cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate
26
par rapport à la télévision. Vous pouvez choisir
votre
cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas
27
télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ;
vous
n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le
28
cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate,
vous
ne l’avez pas non plus dans le livre. Il faut toujours au moins un mo
29
tion ». S’il s’agit d’informations courantes, que
vous
pourrez aussi bien trouver dans un dictionnaire ou un répertoire, pou
30
détachée, le petit élément d’information. Mais si
vous
voulez de l’information au sens de formation, sur lequel j’ai insisté
31
ngue française, si on est de langue française, ça
vous
apporte plus que de l’information objective. Ça vous apporte une orie
32
s apporte plus que de l’information objective. Ça
vous
apporte une orientation de la sensibilité et du sentiment d’une maniè
33
la sensibilité et du sentiment d’une manière que
vous
ne pouvez pas dissocier de l’information objective qu’il y a dans le
34
qu’il y a dans le livre ; c’est quelque chose que
vous
ne pouvez jamais espérer d’une langue synthétique comme l’espéranto.
35
ut pas vraiment opposer les deux choses parce que
vous
savez très bien que les revues sont faites en bonne partie de chapitr
36
es préoccupations sont d’ordre économique. Pensez-
vous
, Denis de Rougemont, que c’est là la meilleure voie pour une intégrat
37
ux, surtout sur les bords du lac de Zurich, comme
vous
le savez. Vous me demandez si c’est la meilleure voie ? Je vous répon
38
les bords du lac de Zurich, comme vous le savez.
Vous
me demandez si c’est la meilleure voie ? Je vous répondrai évidemment
39
Vous me demandez si c’est la meilleure voie ? Je
vous
répondrai évidemment non, car s’il n’y avait que les questions économ
40
rope. Elles se dessinent au sein de la CEE, comme
vous
venez de l’expliquer… Une unité commune Il faut beaucoup plus mê
41
istent sur ce fond d’unité. Denis de Rougemont, à
votre
point de vue, un écrivain allemand ou suisse alémanique est très proc
42
vir de modèle à l’Europe. On rejoint la pensée de
votre
livre : La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux, où vous écrivez
43
: La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux, où
vous
écrivez : « L’Europe fédérée reste la seule solution praticable. » Pe
44
érée reste la seule solution praticable. » Pensez-
vous
que la Suisse comprenne exactement ce qu’est le fédéralisme ? Le fédé
45
des tâches nouvelles qui se posent aux hommes. À
vous
entendre, Denis de Rougemont, le citoyen suisse, qui appartient à ce
46
en suisse, qui appartient à ce peuple heureux que
vous
décrivez, ne semble pas très prêt à assumer les responsabilités nouve
47
ait cette enquête, que je sache. Alors que voulez-
vous
qu’il se passe ? Dans ces conditions, le Suisse moyen, l’homme de la
48
e ses impressions sur cette grave question, et je
vous
livre l’entretien intégral que j’ai eu avec lui. »
49
me serait décerné. Quelle signification attachez-
vous
au fait que ce soit à vous, écrivain et directeur du Centre européen
50
signification attachez-vous au fait que ce soit à
vous
, écrivain et directeur du Centre européen de la culture, que sera att
51
eaucoup d’appuis. Or ce prix est un appui formel.
Vous
êtes donc particulièrement satisfait ? Enchanté ! D’abord parce que c
52
Au sujet de la brève interview par téléphone que
vous
avez bien voulu publier dans votre numéro du 24 mars, permettez-moi u
53
r téléphone que vous avez bien voulu publier dans
votre
numéro du 24 mars, permettez-moi une remarque dont je serais obligé d
54
ne remarque dont je serais obligé de faire part à
vos
lecteurs. « L’acte de reconnaissance » mis en valeur par votre titre
55
s. « L’acte de reconnaissance » mis en valeur par
votre
titre ne saurait signifier que la Fondation FVS de Hambourg m’aurait
56
tre européen de la culture. Il y a là une nuance,
vous
en conviendrez ! g. Rougemont Denis de, « Après l’attribution du p
57
s humaines. Supprimez des obstacles extérieurs et
vous
créez des obstacles intérieurs. Si on supprime des gênes extérieures,
58
erver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)h
Vous
êtes l’auteur d’une phrase fameuse : « Il faut faire des Européens av
59
ur permettre une participation civique réelle. Je
vous
dirai donc qu’entre l’union de l’Europe et les États-nations sacralis
60
s une certaine finalité ; quelle finalité trouvez-
vous
à l’Europe ? Jusqu’à nous, voyez-vous, il fallait se battre pour surv
61
ité trouvez-vous à l’Europe ? Jusqu’à nous, voyez-
vous
, il fallait se battre pour survivre. Aujourd’hui que le nécessaire es
62
rsifiée, en un mot. Par quelles structures pensez-
vous
qu’il soit possible de l’établir ? J’admets qu’il y a une pluralité d
63
de surprises, mais un peu désordonné… Ne craignez-
vous
pas l’utopie ? Comment sera-t-il possible de changer le système actue
64
arle souvent d’helvétisation de l’Europe : pensez-
vous
que le modèle suisse soit le meilleur et qu’il soit viable à l’échell
65
t, Robert de Traz et Gonzague de Reynold, pour ne
vous
citer qu’eux. Mais que pensez-vous de la réserve mise par la Suisse à
66
ynold, pour ne vous citer qu’eux. Mais que pensez-
vous
de la réserve mise par la Suisse à l’idée de l’intégration européenne
67
e toutes les « agences » de l’Europe unie dont je
vous
parlais tout à l’heure. Il est vrai que le projet d’union de l’Europe
68
Ce qui me frappe, Denis de Rougemont, en lisant
votre
Lettre ouverte aux Européens , c’est qu’à l’inverse du marxisme, vou
69
aux Européens , c’est qu’à l’inverse du marxisme,
vous
attribuez à l’idée, à la culture un rôle déterminant, premier dans le
70
avant tout pour moi une révolution culturelle. Si
vous
voulez, je suis maoïste ! La révolution ne peut se faire que par les
71
ne conquête par la force et la ruse… Comment avez-
vous
réagi, au Centre européen de la culture, à une telle situation ? Nous
72
isme bourgeois et au stalinisme. Comment concevez-
vous
, concrètement, la « révolution européenne » ? Il faut créer des cadre
73
n que possible, sans tenir compte des frontières.
Vous
avez souvent affirmé qu’il fallait construire l’Europe sur les région
74
lus petites, de recréer des communautés centrées.
Votre
fédéralisme dérive directement du personnalisme. Quels sont, à votre
75
érive directement du personnalisme. Quels sont, à
votre
avis, les obstacles à la réalisation de l’Europe ? Le fédéralisme n’e
76
ie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)m n Dans
votre
dernier ouvrage, reprenant l’une des constantes de toute votre œuvre,
77
ouvrage, reprenant l’une des constantes de toute
votre
œuvre, vous lancez un véritable cri d’alarme : selon vous, l’heure n’
78
renant l’une des constantes de toute votre œuvre,
vous
lancez un véritable cri d’alarme : selon vous, l’heure n’est plus de
79
re, vous lancez un véritable cri d’alarme : selon
vous
, l’heure n’est plus de savoir si on veut rester Français, Suisse ou I
80
vu que leur appel, leur espoir, c’était l’Europe.
Vous
vous rappelez que les derniers qui ont été tués dans le poste de Radi
81
e leur appel, leur espoir, c’était l’Europe. Vous
vous
rappelez que les derniers qui ont été tués dans le poste de Radio Bud
82
là. Il n’y avait personne pour leur répondre. Et
vous
pensez que, actuellement, l’alternative : assujettissement ou Europe
83
rvenir dans ce contexte sans aucune contrepartie.
Vous
voyez une quantité immense d’entreprises européennes qui sont contrôl
84
endre. Il n’est pas trop tard Mais ne pensez-
vous
pas qu’il est déjà trop tard et que les « États-Unis d’Europe » risqu
85
d’organisation des pays ? Le type de société que
vous
évoquez prend ses distances par rapport à la notion du profit en tant
86
ent de convergence et un mouvement de divergence.
Vous
avez un mouvement de convergence au-delà des États : les organisation
87
optique d’une Europe fédérale, comment appréciez-
vous
une entreprise comme celle du Marché commun et les efforts d’intégrat
88
, et notamment celle de la neutralité. Parce que
vous
pensez que la Suisse ne pourrait pas rester l’écart d’un tel mouvemen
89
de son Idée, au sens platonicien du terme. Pouvez-
vous
préciser comment vous concevez les modalités de ce que vous appelez l
90
latonicien du terme. Pouvez-vous préciser comment
vous
concevez les modalités de ce que vous appelez l’adhésion de l’Europe
91
ser comment vous concevez les modalités de ce que
vous
appelez l’adhésion de l’Europe à l’Idée suisse ? Quand je parle de l’
92
mesure de respecter les diversités. Aujourd’hui,
vous
savez ces carcans que sont les frontières que l’on essaie de faire co
93
outit à des monstruosités et des guerres. Mais si
vous
reprenez l’exemple de la Suisse, vous voyez qu’on n’y a jamais eu cet
94
es. Mais si vous reprenez l’exemple de la Suisse,
vous
voyez qu’on n’y a jamais eu cette idée folle de faire coïncider l’éco
95
avec les frontières nationales. Comment envisagez-
vous
la création des régions ? La décision viendra-t-elle des États-nation
96
ureux de se rencontrer en terrain neutre. Estimez-
vous
que vos idées sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin dans l
97
se rencontrer en terrain neutre. Estimez-vous que
vos
idées sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin dans les espri
98
de l’être, et d’autant plus curieuse d’échanges.
Vous
voulez être libres ? Devenez responsables. N’attendez pas qu’on vous
99
bres ? Devenez responsables. N’attendez pas qu’on
vous
en donne la permission et les moyens. PRENEZ vos responsabilités, inv
100
vous en donne la permission et les moyens. PRENEZ
vos
responsabilités, inventez les moyens de les exercer ! La région ne se
101
! nous mettrons un soupir ». Il m’a dit : « Quand
vous
écrivez les paroles d’un chœur, chantez-les sur un air quelconque, co
102
n de choral pourtant, dont il me dit en riant : «
Vous
voyez, ça finit comme à l’église — catholique ou protestante peu impo
103
nde 50, la jeune Islande 27, et Malte 10. L’école
vous
a raconté que chacun de nos États-nations correspond à une langue, à
104
aphique, défini par des frontières naturelles. Et
vous
l’avez cru ! Vous croyez donc que chacun de nos États-nations a sa la
105
r des frontières naturelles. Et vous l’avez cru !
Vous
croyez donc que chacun de nos États-nations a sa langue et que ses fr
106
que ses frontières coïncident avec son extension.
Vous
croyez que les Européens sont trop différents les uns des autres pour
107
dans les croyances qui en résultent. Je voudrais
vous
le montrer rapidement, et vous montrer aussi les conclusions politiqu
108
ltent. Je voudrais vous le montrer rapidement, et
vous
montrer aussi les conclusions politiques qui ne manqueront pas de rés
109
ieure à l’idée même d’État-nation. Mais, me direz-
vous
, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parlent une même
110
pourquoi ! (Mais non, surtout ne le demandez pas,
vous
passeriez pour un mauvais Français !) De même, les Pyrénées séparent
111
uses diversités » sont celles de nos nations ? Je
vous
propose là-dessus deux observations faciles à vérifier. Chacun de no
112
cun de nos pays a un nord et un midi, dans chacun
vous
trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de gauche et des
113
aque nation. Supprimez les frontières nationales,
vous
n’appauvrirez en rien l’Europe une et diverse, et vous ne risquerez p
114
n’appauvrirez en rien l’Europe une et diverse, et
vous
ne risquerez pas un instant de créer ce fameux volapük que dénonçait
115
les foyers locaux, entre l’unité et la diversité,
vous
remarquerez que l’échelon national ne joue aucun rôle, est simplement
116
agne, moins en Allemagne. Mythes germaniques
Votre
analyse est-elle valable également pour la Suisse ? En Suisse, nous s
117
rme l’inconscient des Suisses, très fortement. Et
vous
savez que, dans l’inconscient, agissent toujours des choses très anci
118
s notre société actuelle, il est impossible qu’on
vous
démontre en quoi la force physique privilégie quelqu’un. Égalité,
119
n Suisse — prenez cet exemple des Landsgemeinde —
vous
avez des survivances qui nous sont proches, qui sont encore mêlées à
120
classe. Et l’homme libre était défini par l’arme.
Vous
avez une quantité de gens, en Suisse, qui vous disent : c’est très bi
121
e. Vous avez une quantité de gens, en Suisse, qui
vous
disent : c’est très bien les femmes, qu’elles aient le droit de vote,
122
lors qu’elles fassent aussi du service militaire.
Vous
avez tout de suite cette liaison qui vient très directement de ce fon
123
ectement de ce fond germanique, médiéval. Lorsque
vous
dites que les femmes « ont été l’agent principal de civilisation », n
124
é l’agent principal de civilisation », n’exagérez-
vous
pas leur rôle ? En tous les cas, ça choque… Ce que nous avons de cult
125
oin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)ad ae
Votre
essai L’Amour l’Occident a fait de vous, depuis 1938, un « philosophe
126
ad ae Votre essai L’Amour l’Occident a fait de
vous
, depuis 1938, un « philosophe de l’amour », et vous êtes, d’autre par
127
us, depuis 1938, un « philosophe de l’amour », et
vous
êtes, d’autre part, depuis vingt ans, le directeur fondateur du Centr
128
point commun entre ces deux activités ? En somme,
vous
me demandez si mon système est sérieux ? Dans ma Lettre ouverte aux
129
e le couple, la personne et le fédéralisme. C’est
votre
équation de base ? Oui. Disons qu’il s’agit d’une intuition fondament
130
s tant de livres : la coexistence des contraires.
Vous
connaissez la formule d’Héraclite : « Ce qui s’oppose coopère, et de
131
t de Chalcédoine jusqu’à Hegel et Proudhon. Selon
vous
, le meilleur exemple qui puisse être donné de la coexistence des cont
132
demandé dans un débat à la radio : « Ne craignez-
vous
pas que les Européens ne soient trop différents les uns des autres po
133
s pouvoir s’unir ? » J’ai répondu : « Ne craignez-
vous
pas que les hommes et les femmes ne soient trop différents pour pouvo
134
problème de l’amour, du mariage et de leur drame
vous
a-t-il passionné depuis trente ans ? Cherchez bien et je suis sûr que
135
uis trente ans ? Cherchez bien et je suis sûr que
vous
trouverez. Regardez autour de vous : le mariage occidental est un dés
136
e suis sûr que vous trouverez. Regardez autour de
vous
: le mariage occidental est un désastre ; deux mariages sur trois abo
137
ention de l’amour romanesque au Moyen Âge. L’avez-
vous
influencé ? J’ai rencontré McLuhan à Toronto, en 1969. Je sais par se
138
des gens peuvent difficilement admettre. Je peux
vous
dire pourquoi, car tout est parti du mythe de Tristan. La Rochefoucau
139
lleurs. Mais c’est le prix de notre liberté. Mais
vous
, que souhaitez-vous ? Quand je pense à l’amour « programmé », calculé
140
e prix de notre liberté. Mais vous, que souhaitez-
vous
? Quand je pense à l’amour « programmé », calculé, je suis évidemment
141
pas sans les autres. Comment ont été accueillies
vos
thèses de L’Amour et l’Occident ? Très mal, au début, par les « spéci
142
pplaudi quelqu’un en commun. » Aujourd’hui, selon
vous
, quel est l’avenir de l’amour ? D’une part, il me semble que les jeun
143
xister en dehors d’un certain monde spirituel. Si
vous
avilissez ce monde-là, l’amour-passion n’a plus de sens. Vous tombez
144
ez ce monde-là, l’amour-passion n’a plus de sens.
Vous
tombez dans la pariade animale. Konrad Lorenz parle même d’un affadis
145
dits, les règles, les conventions, la culture, et
vous
détruisez la possibilité même de toutes les formes d’amour. En ce sen
146
vivre sans feux verts et sans feux rouges. Savez-
vous
quel est l’auteur le plus néfaste de la littérature occidentale ? Le
147
qu’un progrès normal vers le bon sens. En somme,
vous
trouvez qu’on s’agite beaucoup, mais qu’il n’y a guère de révolution
148
in même de l’amour-action. En fin de compte, pour
vous
, quel serait le couple idéal ? Je voudrais que Tristan découvre Iseut
149
des femmes rêvées, les produits d’une projection.
Vous
n’aimez pas telle femme réelle, vous aimez votre projection sur une f
150
projection. Vous n’aimez pas telle femme réelle,
vous
aimez votre projection sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bie
151
. Vous n’aimez pas telle femme réelle, vous aimez
votre
projection sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bien. Vous voye
152
sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bien.
Vous
voyez à quel point la passion est l’ennemie intime du mariage ; elle
153
lle cela du totalitarisme. Depuis quand combattez-
vous
le totalitarisme ? Dès 1932, j’ai contribué avec mes amis Emmanuel Mo
154
i rencontré Einstein, à Princeton, il m’a dit : «
Vous
n’avez pas idée de la transformation intellectuelle de l’Amérique sou
155
tler a chassés. » Dans quelles circonstances avez-
vous
rencontré Einstein ? Je venais d’écrire les Lettres sur la bombe ato
156
ntends : « Ici, Einstein. » C’est un peu comme si
vous
entendiez : « Ici, Newton. » C’est une farce ou c’est un esprit… Eins
157
vons parlé de l’union de l’Europe. Il m’a dit : «
Vous
êtes bien optimiste. Cela prendra un temps fou. En tout cas, cela ne
158
es « parleurs » de mes textes. Mais pourquoi êtes-
vous
allé en Amérique pendant la guerre ? À cause d’un article envoyé à la
159
ion de l’article par l’ambassadeur d’Allemagne. «
Vous
mettez en danger la sécurité de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’
160
é de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’ai aimé
votre
article. » Plus tard, le Conseil fédéral jugea plus prudent de m’expé
161
t contraint à demeurer six ans. Depuis vingt ans,
vous
consacrez une grande partie de votre vie à la cause d’une fédération
162
is vingt ans, vous consacrez une grande partie de
votre
vie à la cause d’une fédération européenne. Mais l’Europe est loin d’
163
Mais l’Europe est loin d’être faite. Ne craignez-
vous
pas d’avoir perdu votre temps ? Je suis probablement l’écrivain qui a
164
d’être faite. Ne craignez-vous pas d’avoir perdu
votre
temps ? Je suis probablement l’écrivain qui a présidé le plus grand n
165
ays de l’Est, c’est 480 millions d’hommes. Alors,
vous
comprenez, « l’Europe écrasée entre les deux Grands », c’est une plai
166
d’indépendance. Mais alors sur quelle base voulez-
vous
faire l’Europe ? Parmi tous ceux qui bâtissaient l’Europe, économiste
167
cherché celle des valeurs et celle des hommes. On
vous
reproche de faire de l’européocentrisme ? Je ne donne une place ni gr
168
rdination totale de tous à un ordre monolithique.
Vous
aimez ce que notre civilisation a de pluraliste ? C’est le gage de no
169
valeurs occidentales : « Je sais, leur ai-je dit,
vous
n’y croyez plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon vous ? P
170
plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon
vous
? Prenez le monde par vos antipodes : l’Asie du Sud-Est n’a qu’une id
171
iste à la place, selon vous ? Prenez le monde par
vos
antipodes : l’Asie du Sud-Est n’a qu’une idée, c’est d’imiter la Chin
172
mérique est une invention de l’Europe. Où trouvez-
vous
des valeurs neuves dans ce périple ? Le marxisme ? Allons donc ! Il e
173
ns de l’Europe au xixe siècle. » Pourquoi, selon
vous
, n’est-ce pas encore fait, la fédération européenne ? D’abord, parce
174
obstacle sur lequel nous butons depuis vingt ans.
Vous
avez écrit : « Il faut transformer les frontières en écumoires en att
175
pas par une espèce de complot des gouvernements.
Vous
ne croyez pas à l’homme politique ? C’est probablement une fonction à
176
inateur ferait mieux, et avec moins de bavardage.
Vous
êtes suisse, fils d’un pasteur protestant. Merci pour la précision. C
177
e : le pape Alexandre VI. La Suisse est-elle pour
vous
un modèle politique idéal ? Vous savez, la vie politique en Suisse es
178
se est-elle pour vous un modèle politique idéal ?
Vous
savez, la vie politique en Suisse est très loin de la vie politique e
179
irecte. Le souverain, en Suisse, c’est le peuple.
Vous
lisez dans nos journaux : « Le souverain s’est prononcé hier. » Ce n’
180
ujours par leur dire : « Monsieur, je ne suis pas
votre
sujet, mais un libre citoyen. C’est le fonctionnaire qui est au servi
181
ui est au service des citoyens, et non l’inverse.
Vous
semblez parfois le croire à cause de cette idée de la ‟majesté de l’É
182
cause de cette idée de la ‟majesté de l’État” qui
vous
vient des rois de France. Eh bien, non : l’État n’est qu’un appareil,
183
aucune Église, Dieu merci ! Refus de servir et on
vous
emprisonne, intelligence avec l’ennemi et on vous colle au mur ! Vous
184
vous emprisonne, intelligence avec l’ennemi et on
vous
colle au mur ! Vous savez qu’il y a un article de la Constitution qui
185
elligence avec l’ennemi et on vous colle au mur !
Vous
savez qu’il y a un article de la Constitution qui interdit de mettre
186
e… Eh bien, il a dû se réfugier en Irlande ! Pour
vous
, au contraire, le fédéralisme est une méthode d’union dans la diversi
187
Rhin sépare et que le Rhône unit donne la mesure.
Vous
voulez faire une révolution régionaliste et fédéraliste ? Au contrair
188
e la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monnet ne
vous
traiterait-il pas d’utopiste ? Jean Monnet a très bien fait ce qu’il
189
t que l’économie n’en sera jamais que le produit.
Vous
restez donc optimiste en ce qui concerne l’Europe ? Les statistiques
190
personnes, l’uniformisation totalitaire. Dès que
vous
cédez quoi que ce soit sur la personne, tout est perdu : l’homme, le
191
rdu : l’homme, le couple, la cité, la société, et
vous
avez le totalitarisme. Quand l’homme ne sert plus à rien, n’a plus de
192
r moi, c’est cela, l’Enfer. Pour combattre ce que
vous
appelez l’Enfer, croyez-vous à la révolution ? Oui, si elle apporte l
193
our combattre ce que vous appelez l’Enfer, croyez-
vous
à la révolution ? Oui, si elle apporte la liberté, si elle consiste à
194
eut pas être trop fier de l’Europe. Comment voyez-
vous
l’avenir ? Je crois au progrès. Je l’ai décrit, dans L’Aventure occi
195
science, qui est à double tranchant. Ou bien, je
vous
l’ai dit, nous irons vers l’ennui collectif. Mais il me semble improb
196
[Entretien] Le diable existe,
vous
pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le diable avec des cornes et
197
« On en a assez de la morale ! », mais c’est pour
vous
en imposer aussitôt une autre, danoise, maoïste, marxiste ou hippie.
198
rs qu’on commence à être manipulé par lui. Pouvez-
vous
préciser ce qu’est pour vous le diable ? C’est quand il n’y a personn
199
pulé par lui. Pouvez-vous préciser ce qu’est pour
vous
le diable ? C’est quand il n’y a personne. Qui peut-on convaincre ave
200
convaincre avec une telle définition ? Le diable
vous
convainc très facilement de ne pas croire à son action, qui est spiri
201
irituelle. C’est son incognito qui fait sa force.
Vous
connaissez la formule de Baudelaire : « Le premier tour du diable est
202
siècle, une définition moderne du diable, tel que
vous
le concevez ? Pour m’exprimer en des termes empruntés à la physique m
203
er n’était pas le diable C’est donc cela, pour
vous
, « la part du diable » ? C’est d’abord cela. Une espèce d’indifférenc
204
’est là l’enfer ! La Géhenne de l’Évangile, savez-
vous
ce que c’était ? « Gé-hinnon », un vallon près de Jérusalem, où l’on
205
ent scandaleuses : ils ont tort. Le diable, selon
vous
, fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? Je disais que
206
chaîne, et nous rend irresponsables. Comment avez-
vous
écrit votre ouvrage, La Part du diable ? À New York, en 1942, à la su
207
nous rend irresponsables. Comment avez-vous écrit
votre
ouvrage, La Part du diable ? À New York, en 1942, à la suite d’une co
208
cques Maritain m’avait dit : « Pourquoi n’écrivez-
vous
pas un livre sur le diable ? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre
209
La tentation diabolique de l’obéissance Pouvez-
vous
donner un exemple de faits récents où l’on peut reconnaître « la part
210
ssons plus évidente. Remontez jusqu’au Pentagone,
vous
ne trouverez vraiment plus personne ! Les gens qui ont fait le massac
211
rencontrer le diable ? J’ai écrit un jour : « Si
vous
voulez sérieusement trouver le diable et vous expliquer avec lui, pre
212
Si vous voulez sérieusement trouver le diable et
vous
expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où vous êtes assis ! L
213
expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où
vous
êtes assis ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est en vous qu’i
214
enez-le dans le fauteuil où vous êtes assis ! Là,
vous
êtes sûr de ne pas le rater. C’est en vous qu’il existe : personne d’
215
! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est en
vous
qu’il existe : personne d’autre ne peut vous “dépersonnaliser” que vo
216
t en vous qu’il existe : personne d’autre ne peut
vous
“dépersonnaliser” que vous-même ! » af. Rougemont Denis de, « [En
217
ugemont Denis de, « [Entretien] Le diable existe,
vous
pouvez le rencontrer », Elle, Paris, 17 mai 1971, p. 35, 37 et 39.
218
six-cents ans pour mûrir la fédération suisse, et
vous
, vous prétendez faire la grande Europe en dix ans ? La vérité histori
219
nts ans pour mûrir la fédération suisse, et vous,
vous
prétendez faire la grande Europe en dix ans ? La vérité historique, c
220
plus significatif que le livre lui-même. Comment
vous
l’expliquez-vous ? L’année 1970, consacrée par le Conseil de l’Europe
221
f que le livre lui-même. Comment vous l’expliquez-
vous
? L’année 1970, consacrée par le Conseil de l’Europe à la préservatio
222
nt l’an 2000 ne sont pas ceux qui le vivront «
Vous
dites : Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais », osait écrire Victor Hu
223
conseil de Rousseau aux patriotes polonais : « Si
vous
voulez réformer votre gouvernement, commencez par resserrer vos limit
224
ux patriotes polonais : « Si vous voulez réformer
votre
gouvernement, commencez par resserrer vos limites. » 2. Répartitio
225
ormer votre gouvernement, commencez par resserrer
vos
limites. » 2. Répartition de l’État Ce principe admis, on s’ape
226
r, traversez cette Suisse-là en chemin de fer, et
vous
ne verrez plus guère que maisons et fabriques, jardins bien clos et e
227
silos. Ou parfois, dans le creux d’un val boisé,
vous
devinerez dissimulée sous les ramures une longue usine blanche et vit
228
alpestres des Grisons, du Tessin et du Valais, et
vous
découvrirez que leur plan s’est développé soit à partir d’un château
229
exiger ni d’ailleurs endurer la moindre preuve :
vous
la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraime
230
vous la vivez « comme on respire », ou c’est que
vous
n’êtes jamais vraiment venu, n’avez jamais existé dans ce lieu. Tout
231
ur de vivre sur le niveau de vie. Gens de Lavaux,
vous
habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sa
232
, vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais
vous
ne le sauverez pas sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut, c
233
es autres numéros jusqu’à la guerre. Quelle était
votre
définition de la personne ? Ce que nous appelions personne, c’est l’h
234
d’entreprises se liant par régions ou provinces.
Vous
étiez, à cette époque, les premiers à parler de fédéralisme et de rég
235
vre sur l’engagement de l’écrivain. Un terme dont
vous
êtes le père ? On ne sait pas exactement qui l’a dit en premier, de M
236
C’est une partie de la notion de la personne. Si
vous
voulez, c’est simplement une application de mes doctrines de la perso
237
itiques, ce qui donnait le fédéralisme. Alors que
vous
êtes Suisse, le fédéralisme de votre pays semble être une découverte
238
me. Alors que vous êtes Suisse, le fédéralisme de
votre
pays semble être une découverte ? J’y pensais depuis longtemps mais j
239
s intéressé à la vie politique du pays. Parce que
vous
avez beaucoup vécu à l’étranger ? J’ai vécu à Paris depuis l’âge de 2
240
l avait lu cela dans Esprit et dans mes livres.
Vous
connaissiez Jean-Paul Sartre ? Il est venu me voir à New York en 1944
241
r. Alors, un jour, je lui ai dit : « J’espère que
vous
savez où vous avez pris cela. » Il m’a répondu : « Je le sais très bi
242
our, je lui ai dit : « J’espère que vous savez où
vous
avez pris cela. » Il m’a répondu : « Je le sais très bien. » Mais il
243
e définition de l’homme et ce terme d’engagement,
vous
les retrouvez à chaque page d’ Esprit et de L’Ordre nouveau . Dix a
244
sprit et de L’Ordre nouveau . Dix ans plus tôt.
Vous
rentrez donc en Suisse. Que se passe-t-il ? Pendant la guerre, je m’é
245
oivent être assumées par une fédération. En fait,
vous
vouliez exporter le système suisse ? Et l’étendre à toutes les région
246
des tâches qui résultent de l’évolution moderne.
Vous
vous êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme
247
âches qui résultent de l’évolution moderne. Vous
vous
êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme ? Da
248
oderne. Vous vous êtes battu pour faire partager
vos
idées à propos du fédéralisme ? Dans quelles circonstances ? Dès mon
249
taque maintenant à boulets rouges. Comment voulez-
vous
réussir l’Europe en la fondant sur l’obstacle par excellence à toute
250
impossible que se sont assignée les États. Selon
vous
, l’Europe actuelle n’est qu’une juxtaposition d’États ? Moi, j’appell
251
c’est la morale qui domine l’Europe des nations.
Vous
êtes déçu ? Non. Je ne suis pas déçu. Je n’y ai jamais cru. Je n’ai j
252
que de se faire la guerre. Quel est le lien entre
votre
doctrine du mariage et celle du fédéralisme ? Qu’est-ce que le mariag
253
importe où et donner des directives. En économie,
vous
avez déjà un exemple existant d’une de ces agences fédérales européen
254
ntifiques et de l’université. Prenons un exemple.
Vous
avez, autour de Genève, une région de 25 km de rayon. C’est une régio
255
de rayon. C’est une région de main-d’œuvre. Puis
vous
avez une région écologique qui est beaucoup plus vaste puisqu’elle va
256
risquons d’être colonisés par la politique russe.
Vous
comparez la région au couple. Or, on constate l’échec de plus en plus
257
sentiment religieux joue un très grand rôle dans
vos
activités ? Ma formation protestante m’a permis de mieux formuler le
258
atholiques : Italie. Espagne et même l’Allemagne.
Vous
avez naturellement le totalitarisme qui correspond à l’orthodoxie rus
259
ond à l’orthodoxie russe, grecque, roumaine. Mais
vous
n’avez jamais eu de régime totalitaire dans un pays protestant. C’est
260
voir une seule croyance imposée à tout le monde.
Vous
avez parlé d’écologie et vous donnez une conférence17 sur ce thème à
261
ée à tout le monde. Vous avez parlé d’écologie et
vous
donnez une conférence17 sur ce thème à Bruxelles. Pourquoi cet intérê
262
tous nos ministres travaillent sur cette idiotie.
Vous
ne semblez guère apprécier les hommes politiques ? Je les trouve fune
263
s. Traversez cette Suisse-là en chemin de fer, et
vous
ne verrez plus guère que maisons et fabriques, jardins bien clos et e
264
silos. Ou parfois, dans le creux d’un val boisé,
vous
devinerez dissimulée sous les ramures une longue usine blanche et vit
265
alpestres des Grisons, du Tessin et du Valais, et
vous
découvrirez que leur plan s’est développé soit à partir d’un château
266
de Brasilia. Voyez grand, transformez le monde à
votre
idée et, si vous tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez
267
z grand, transformez le monde à votre idée et, si
vous
tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez pas au trésor, a
268
sformez le monde à votre idée et, si vous tenez à
votre
démesure, exportez-la, mais ne touchez pas au trésor, au mystère de l
269
as au trésor, au mystère de la « pax helvetica »,
votre
contribution à l’aventure humaine. aq. Rougemont Denis de, « Je re
270
upérisme à partir de dix heures du soir ».) « Il
vous
a été dit… mais moi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie pa
271
res du soir ».) « Il vous a été dit… mais moi je
vous
dis… » Cette phrase évangélique ne nie pas le passé. Elle s’y réfère,
272
Selon les sociologues, la passion doit mourir. Je
vous
dis que je n’en crois rien. Car s’il est vrai que la passion se nourr
273
us achevant de tous), allez voir les originaux et
vous
y ferez des découvertes fulgurantes. Le Roman en prose parle de la mo
274
rose, lorsque Tristan meurt : « Douce amie, je ne
vous
verrai plus. Adieu, je m’en vais et vous salue. Et le cœur lui crève,
275
e, je ne vous verrai plus. Adieu, je m’en vais et
vous
salue. Et le cœur lui crève, et son âme s’en va. » André Mary, d’aprè
276
Bédier, l’ermite leur dit : « Amis ! comme amour
vous
traque de misère en misère ! » Et selon André Mary : « Jeunesse décha
277
et reboutée de Dieu, avec quelle rigueur le péché
vous
malmène ! » Béroul a dit seulement ceci : Amour par force vous démèn
278
» Béroul a dit seulement ceci : Amour par force
vous
démène ! (Amors par force vos demeiné) — un seul vers qui nous jet
279
Amour par force vous démène ! (Amors par force
vos
demeiné) — un seul vers qui nous jette au cœur du Mythe et qui demeu
280
ructures communes ou des analogies structurelles.
Vous
pratiquez donc l’interdisciplinarité, à l’IUEE ? L’interdisciplinarit
281
symbiose, mais elle est potentielle. Quelles sont
vos
chances de l’actualiser ? Notre taille, Dieu merci minuscule ! Elle s
282
ns ascendants Gilles et Charlotte Corday. Cela ne
vous
fait pas peur ? J’ai toujours en tête une recommandation d’un de mes
283
s on a de chances de tenir de lui. » Quand débute
votre
famille ? Si l’on consulte Les Familles bourgeoises de Neuchâtel, on
284
s le quatorzième du nom. Point de militaires chez
vous
. Pourquoi ? Cela distingue ma famille de beaucoup d’autres en Suisse.
285
ter le capitaine. Sur les trente-deux ancêtres de
votre
père à la cinquième génération, vous comptez quatorze Neuchâtelois, u
286
ancêtres de votre père à la cinquième génération,
vous
comptez quatorze Neuchâtelois, un Hollandais, deux Allemands et quinz
287
un Hollandais, deux Allemands et quinze Français.
Vous
sentez-vous seulement Suisse ? Au point de vue de ma communauté polit
288
s, deux Allemands et quinze Français. Vous sentez-
vous
seulement Suisse ? Au point de vue de ma communauté politique, je me
289
unauté politique, je me sens complètement Suisse.
Vous
habitez en France. J’ai besoin d’être à cheval sur une frontière. Je
290
Suisse. Est-ce que l’idée de l’unité de l’Europe
vous
vient de vos ancêtres ? Ce n’est pas une idée suisse. Le Suisse est c
291
e que l’idée de l’unité de l’Europe vous vient de
vos
ancêtres ? Ce n’est pas une idée suisse. Le Suisse est cosmopolite. L
292
es Suisses étaient destinés à être des Européens.
Votre
vie intellectuelle commence à Paris ? Oui, j’y ai publié mes premiers
293
’influence des professions héréditaires » ? C’est
vous
qui l’écrivez. Vous n’avez jamais songé à être pasteur ? Il est intér
294
ssions héréditaires » ? C’est vous qui l’écrivez.
Vous
n’avez jamais songé à être pasteur ? Il est intéressant de savoir d’o
295
ent tant, mais je suis tourné vers l’avenir. Avez-
vous
songé à l’Église ? Quand je suis parti pour Vienne, j’étais très loin
296
i compris qu’il ne saurait plus en être question.
Vous
savez, quand la passion est devenue un devoir… j’ai compris que j’éta
297
s grandes, et vers la liberté d’esprit. » Qu’avez-
vous
hérité de lui ? Le sens de l’engagement et celui de la justice. Il ét
298
rès influencé par lui jusqu’à l’âge de 18 ans. De
votre
mère ? À 97 ans, elle est comme un fil. Je lui ressemble physiquement
299
e et ma mère : deux tempéraments fort différents.
Vous
qui vivez dans l’avenir, que pensez-vous de celui de la famille ? La
300
férents. Vous qui vivez dans l’avenir, que pensez-
vous
de celui de la famille ? La famille est devenue un choix, pas une néc
301
mourra pas ? Non, elle se transformera. En ce qui
vous
concerne ? À partir de ma génération, on faisait autre chose que son
302
génération, on faisait autre chose que son père.
Vos
enfants ? Mon fils est psychologue, ma fille assistante du maître de
303
lequel des deux États a-t-il la taille ? Je vais
vous
le dire : c’est le plus petit. En tant qu’État souverain, un et indiv
304
tion est à bout de course Faire l’Europe, pour
vous
, qu’est-ce que c’est, concrètement ? Au sens littéral, c’est créer de
305
à peu, tomberont en désuétude. La région ? Pouvez-
vous
préciser ? Je dirai que c’est une structure de participation civique
306
matériel. Et les sociétés multinationales ?
Vous
dénoncez l’existence des États-nations comme une entrave à l’engageme
307
z, c’est un peu loin ! Devant les enseignants,
vous
avez reproché à l’école traditionnelle d’enseigner l’histoire et la g
308
la géographie à partir du seul cadre national, et
vous
avez suggéré que l’on parte plutôt de l’environnement immédiat des él
309
te plutôt de l’environnement immédiat des élèves.
Vous
vous souvenez qu’on vous apprenait à énumérer les affluents de l’Amaz
310
utôt de l’environnement immédiat des élèves. Vous
vous
souvenez qu’on vous apprenait à énumérer les affluents de l’Amazone,
311
ent immédiat des élèves. Vous vous souvenez qu’on
vous
apprenait à énumérer les affluents de l’Amazone, alors qu’on ne vous
312
umérer les affluents de l’Amazone, alors qu’on ne
vous
disait rien, par exemple, sur les liens étroits, historiques, économi
313
oriques, économiques, sociaux et culturels, entre
votre
pays de Neuchâtel et la Franche-Comté voisine. Alors, que proposez-vo
314
et la Franche-Comté voisine. Alors, que proposez-
vous
? Je propose d’éveiller la conscience civique des enfants en attirant