1 1970, Articles divers (1970-1973). La place du livre dans l’information de l’homme moderne (1970)
1 pas du tout en contradiction avec ce que vient de vous dire M. Armand, mais plutôt complémentaire à propos du mot « informat
2 cifique d’information consiste en ceci que, quand vous lisez un livre, vous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vo
3 consiste en ceci que, quand vous lisez un livre, vous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vous orga
4 ous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vous organise, et qualifie un certain nombre de signes et de
5 elque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vous organise, et qualifie un certain nombre de signes et de signification
6 s pas tous destinés à devenir des prophètes. Mais vous voyez qu’il y a cette espèce d’interaction qui indique bien la valeur
7 naires pourraient faire plus vite ? Peut-être… Si vous me donnez une minute, je voudrais vous lire une page de Nietzsche que
8 t-être… Si vous me donnez une minute, je voudrais vous lire une page de Nietzsche que j’ai retrouvée ce matin même, sur « la
9 s de ces quelques lignes de Nietzsche que je vais vous lire. C’est dans la préface de son recueil Aurore. « Philologue », di
10 ’homme qui se hâte ! [voilà pour l’annonce que je vous citais]. Car la philologie est cet art vénérable qui, de ses admirate
11 er les fiches, les unes après les autres, et puis vous demander le temps de les digérer. J’essaierai de grouper plusieurs d
12 général. La télévision, c’est quelque chose qu’on vous impose ; il y a un très petit nombre de programmes, vous n’avez aucun
13 pose ; il y a un très petit nombre de programmes, vous n’avez aucun choix. C’est fait pour un certain ensemble, une certaine
14 artie même de la nation, si la nation est grande. Vous n’avez aucun moyen de répliquer. Vous pouvez protester quelquefois —
15 est grande. Vous n’avez aucun moyen de répliquer. Vous pouvez protester quelquefois — moi ça m’arrive souvent devant mon pos
16 ue la situation est complètement différente quand vous êtes devant votre bibliothèque personnelle. Vous pouvez choisir, Loui
17 st complètement différente quand vous êtes devant votre bibliothèque personnelle. Vous pouvez choisir, Louis Armand le disait
18 vous êtes devant votre bibliothèque personnelle. Vous pouvez choisir, Louis Armand le disait tout à l’heure, suivant votre
19 r, Louis Armand le disait tout à l’heure, suivant votre humeur, quand vous voulez, le livre est toujours disponible et prêt à
20 isait tout à l’heure, suivant votre humeur, quand vous voulez, le livre est toujours disponible et prêt à correspondre à vot
21 est toujours disponible et prêt à correspondre à votre humeur, à votre curiosité, à votre faim du moment. Alors, je pense qu
22 sponible et prêt à correspondre à votre humeur, à votre curiosité, à votre faim du moment. Alors, je pense que loin de dire q
23 correspondre à votre humeur, à votre curiosité, à votre faim du moment. Alors, je pense que loin de dire que le livre doit êt
24 outer un petit renseignement. Ça touche au livre, vous allez voir. Je cherchais les moyens, avec un groupe de gens, de contr
25 ’équivalent du livre par rapport à la télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate
26 par rapport à la télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas
27 télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le
28 cassette ; vous n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le livre. Il faut toujours au moins un mo
29 tion ». S’il s’agit d’informations courantes, que vous pourrez aussi bien trouver dans un dictionnaire ou un répertoire, pou
30 détachée, le petit élément d’information. Mais si vous voulez de l’information au sens de formation, sur lequel j’ai insisté
31 ngue française, si on est de langue française, ça vous apporte plus que de l’information objective. Ça vous apporte une orie
32 s apporte plus que de l’information objective. Ça vous apporte une orientation de la sensibilité et du sentiment d’une maniè
33 la sensibilité et du sentiment d’une manière que vous ne pouvez pas dissocier de l’information objective qu’il y a dans le
34 qu’il y a dans le livre ; c’est quelque chose que vous ne pouvez jamais espérer d’une langue synthétique comme l’espéranto.
35 ut pas vraiment opposer les deux choses parce que vous savez très bien que les revues sont faites en bonne partie de chapitr
2 1970, Articles divers (1970-1973). Ce que la Suisse peut apporter à l’Europe (19 mars 1970)
36 es préoccupations sont d’ordre économique. Pensez- vous , Denis de Rougemont, que c’est là la meilleure voie pour une intégrat
37 ux, surtout sur les bords du lac de Zurich, comme vous le savez. Vous me demandez si c’est la meilleure voie ? Je vous répon
38 les bords du lac de Zurich, comme vous le savez. Vous me demandez si c’est la meilleure voie ? Je vous répondrai évidemment
39 Vous me demandez si c’est la meilleure voie ? Je vous répondrai évidemment non, car s’il n’y avait que les questions économ
40 rope. Elles se dessinent au sein de la CEE, comme vous venez de l’expliquer… Une unité commune Il faut beaucoup plus mê
41 istent sur ce fond d’unité. Denis de Rougemont, à votre point de vue, un écrivain allemand ou suisse alémanique est très proc
42 vir de modèle à l’Europe. On rejoint la pensée de votre livre : La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux, où vous écrivez 
43 : La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux, où vous écrivez : « L’Europe fédérée reste la seule solution praticable. » Pe
44 érée reste la seule solution praticable. » Pensez- vous que la Suisse comprenne exactement ce qu’est le fédéralisme ? Le fédé
45 des tâches nouvelles qui se posent aux hommes. À vous entendre, Denis de Rougemont, le citoyen suisse, qui appartient à ce
46 en suisse, qui appartient à ce peuple heureux que vous décrivez, ne semble pas très prêt à assumer les responsabilités nouve
47 ait cette enquête, que je sache. Alors que voulez- vous qu’il se passe ? Dans ces conditions, le Suisse moyen, l’homme de la
48 e ses impressions sur cette grave question, et je vous livre l’entretien intégral que j’ai eu avec lui. »
3 1970, Articles divers (1970-1973). « Un acte de reconnaissance » [à propos du prix Robert Schuman] (24 mars 1970)
49 me serait décerné. Quelle signification attachez- vous au fait que ce soit à vous, écrivain et directeur du Centre européen
50 signification attachez-vous au fait que ce soit à vous , écrivain et directeur du Centre européen de la culture, que sera att
51 eaucoup d’appuis. Or ce prix est un appui formel. Vous êtes donc particulièrement satisfait ? Enchanté ! D’abord parce que c
4 1970, Articles divers (1970-1973). Après l’attribution du prix Schuman à M. D. de Rougemont (30 mars 1970)
52 Au sujet de la brève interview par téléphone que vous avez bien voulu publier dans votre numéro du 24 mars, permettez-moi u
53 r téléphone que vous avez bien voulu publier dans votre numéro du 24 mars, permettez-moi une remarque dont je serais obligé d
54 ne remarque dont je serais obligé de faire part à vos lecteurs. « L’acte de reconnaissance » mis en valeur par votre titre
55 s. « L’acte de reconnaissance » mis en valeur par votre titre ne saurait signifier que la Fondation FVS de Hambourg m’aurait
56 tre européen de la culture. Il y a là une nuance, vous en conviendrez ! g. Rougemont Denis de, « Après l’attribution du p
5 1970, Articles divers (1970-1973). La passion en 1970, est-ce possible ? (mai 1970)
57 s humaines. Supprimez des obstacles extérieurs et vous créez des obstacles intérieurs. Si on supprime des gênes extérieures,
6 1970, Articles divers (1970-1973). « S’unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)
58 erver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)h Vous êtes l’auteur d’une phrase fameuse : « Il faut faire des Européens av
59 ur permettre une participation civique réelle. Je vous dirai donc qu’entre l’union de l’Europe et les États-nations sacralis
60 s une certaine finalité ; quelle finalité trouvez- vous à l’Europe ? Jusqu’à nous, voyez-vous, il fallait se battre pour surv
61 ité trouvez-vous à l’Europe ? Jusqu’à nous, voyez- vous , il fallait se battre pour survivre. Aujourd’hui que le nécessaire es
62 rsifiée, en un mot. Par quelles structures pensez- vous qu’il soit possible de l’établir ? J’admets qu’il y a une pluralité d
63 de surprises, mais un peu désordonné… Ne craignez- vous pas l’utopie ? Comment sera-t-il possible de changer le système actue
64 arle souvent d’helvétisation de l’Europe : pensez- vous que le modèle suisse soit le meilleur et qu’il soit viable à l’échell
65 t, Robert de Traz et Gonzague de Reynold, pour ne vous citer qu’eux. Mais que pensez-vous de la réserve mise par la Suisse à
66 ynold, pour ne vous citer qu’eux. Mais que pensez- vous de la réserve mise par la Suisse à l’idée de l’intégration européenne
67 e toutes les « agences » de l’Europe unie dont je vous parlais tout à l’heure. Il est vrai que le projet d’union de l’Europe
7 1970, Articles divers (1970-1973). « L’Europe ? Une révolution culturelle ! » (15 octobre 1970)
68 Ce qui me frappe, Denis de Rougemont, en lisant votre Lettre ouverte aux Européens , c’est qu’à l’inverse du marxisme, vou
69 aux Européens , c’est qu’à l’inverse du marxisme, vous attribuez à l’idée, à la culture un rôle déterminant, premier dans le
70 avant tout pour moi une révolution culturelle. Si vous voulez, je suis maoïste ! La révolution ne peut se faire que par les
71 ne conquête par la force et la ruse… Comment avez- vous réagi, au Centre européen de la culture, à une telle situation ? Nous
72 isme bourgeois et au stalinisme. Comment concevez- vous , concrètement, la « révolution européenne » ? Il faut créer des cadre
73 n que possible, sans tenir compte des frontières. Vous avez souvent affirmé qu’il fallait construire l’Europe sur les région
74 lus petites, de recréer des communautés centrées. Votre fédéralisme dérive directement du personnalisme. Quels sont, à votre
75 érive directement du personnalisme. Quels sont, à votre avis, les obstacles à la réalisation de l’Europe ? Le fédéralisme n’e
8 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix I : Niveau de vie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)
76 ie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)m n Dans votre dernier ouvrage, reprenant l’une des constantes de toute votre œuvre,
77 ouvrage, reprenant l’une des constantes de toute votre œuvre, vous lancez un véritable cri d’alarme : selon vous, l’heure n’
78 renant l’une des constantes de toute votre œuvre, vous lancez un véritable cri d’alarme : selon vous, l’heure n’est plus de
79 re, vous lancez un véritable cri d’alarme : selon vous , l’heure n’est plus de savoir si on veut rester Français, Suisse ou I
80 vu que leur appel, leur espoir, c’était l’Europe. Vous vous rappelez que les derniers qui ont été tués dans le poste de Radi
81 e leur appel, leur espoir, c’était l’Europe. Vous vous rappelez que les derniers qui ont été tués dans le poste de Radio Bud
82 là. Il n’y avait personne pour leur répondre. Et vous pensez que, actuellement, l’alternative : assujettissement ou Europe
83 rvenir dans ce contexte sans aucune contrepartie. Vous voyez une quantité immense d’entreprises européennes qui sont contrôl
84 endre. Il n’est pas trop tard Mais ne pensez- vous pas qu’il est déjà trop tard et que les « États-Unis d’Europe » risqu
85 d’organisation des pays ? Le type de société que vous évoquez prend ses distances par rapport à la notion du profit en tant
86 ent de convergence et un mouvement de divergence. Vous avez un mouvement de convergence au-delà des États : les organisation
9 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix II : Se rallier à l’idée suisse (22 novembre 1970)
87 optique d’une Europe fédérale, comment appréciez- vous une entreprise comme celle du Marché commun et les efforts d’intégrat
88 , et notamment celle de la neutralité. Parce que vous pensez que la Suisse ne pourrait pas rester l’écart d’un tel mouvemen
89 de son Idée, au sens platonicien du terme. Pouvez- vous préciser comment vous concevez les modalités de ce que vous appelez l
90 latonicien du terme. Pouvez-vous préciser comment vous concevez les modalités de ce que vous appelez l’adhésion de l’Europe
91 ser comment vous concevez les modalités de ce que vous appelez l’adhésion de l’Europe à l’Idée suisse ? Quand je parle de l’
92 mesure de respecter les diversités. Aujourd’hui, vous savez ces carcans que sont les frontières que l’on essaie de faire co
93 outit à des monstruosités et des guerres. Mais si vous reprenez l’exemple de la Suisse, vous voyez qu’on n’y a jamais eu cet
94 es. Mais si vous reprenez l’exemple de la Suisse, vous voyez qu’on n’y a jamais eu cette idée folle de faire coïncider l’éco
10 1970, Articles divers (1970-1973). Denis de Rougemont, propos recueillis par E. Liard (décembre 1970)
95 avec les frontières nationales. Comment envisagez- vous la création des régions ? La décision viendra-t-elle des États-nation
96 ureux de se rencontrer en terrain neutre. Estimez- vous que vos idées sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin dans l
97 se rencontrer en terrain neutre. Estimez-vous que vos idées sur la fédération de l’Europe ont fait du chemin dans les espri
11 1970, Articles divers (1970-1973). Message aux régionalistes (16 mars 1973)
98 de l’être, et d’autant plus curieuse d’échanges. Vous voulez être libres ? Devenez responsables. N’attendez pas qu’on vous
99 bres ? Devenez responsables. N’attendez pas qu’on vous en donne la permission et les moyens. PRENEZ vos responsabilités, inv
100 vous en donne la permission et les moyens. PRENEZ vos responsabilités, inventez les moyens de les exercer ! La région ne se
12 1971, Articles divers (1970-1973). Souvenir d’Honegger et de Nicolas de Flue (1971)
101 ! nous mettrons un soupir ». Il m’a dit : « Quand vous écrivez les paroles d’un chœur, chantez-les sur un air quelconque, co
102 n de choral pourtant, dont il me dit en riant : «  Vous voyez, ça finit comme à l’église — catholique ou protestante peu impo
13 1971, Articles divers (1970-1973). L’Europe est d’abord une unité de culture (1971)
103 nde 50, la jeune Islande 27, et Malte 10. L’école vous a raconté que chacun de nos États-nations correspond à une langue, à
104 aphique, défini par des frontières naturelles. Et vous l’avez cru ! Vous croyez donc que chacun de nos États-nations a sa la
105 r des frontières naturelles. Et vous l’avez cru ! Vous croyez donc que chacun de nos États-nations a sa langue et que ses fr
106 que ses frontières coïncident avec son extension. Vous croyez que les Européens sont trop différents les uns des autres pour
107 dans les croyances qui en résultent. Je voudrais vous le montrer rapidement, et vous montrer aussi les conclusions politiqu
108 ltent. Je voudrais vous le montrer rapidement, et vous montrer aussi les conclusions politiques qui ne manqueront pas de rés
109 ieure à l’idée même d’État-nation. Mais, me direz- vous , le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parlent une même
110 pourquoi ! (Mais non, surtout ne le demandez pas, vous passeriez pour un mauvais Français !) De même, les Pyrénées séparent
111 uses diversités » sont celles de nos nations ? Je vous propose là-dessus deux observations faciles à vérifier. Chacun de no
112 cun de nos pays a un nord et un midi, dans chacun vous trouverez des croyants et des incroyants, des hommes de gauche et des
113 aque nation. Supprimez les frontières nationales, vous n’appauvrirez en rien l’Europe une et diverse, et vous ne risquerez p
114 n’appauvrirez en rien l’Europe une et diverse, et vous ne risquerez pas un instant de créer ce fameux volapük que dénonçait
115 les foyers locaux, entre l’unité et la diversité, vous remarquerez que l’échelon national ne joue aucun rôle, est simplement
14 1971, Articles divers (1970-1973). 6 et 7 février, vote sur le suffrage féminin : supprimer un anachronisme et une injustice (4 février 1971)
116 agne, moins en Allemagne. Mythes germaniques Votre analyse est-elle valable également pour la Suisse ? En Suisse, nous s
117 rme l’inconscient des Suisses, très fortement. Et vous savez que, dans l’inconscient, agissent toujours des choses très anci
118 s notre société actuelle, il est impossible qu’on vous démontre en quoi la force physique privilégie quelqu’un. Égalité,
119 n Suisse — prenez cet exemple des Landsgemeinde — vous avez des survivances qui nous sont proches, qui sont encore mêlées à
120 classe. Et l’homme libre était défini par l’arme. Vous avez une quantité de gens, en Suisse, qui vous disent : c’est très bi
121 e. Vous avez une quantité de gens, en Suisse, qui vous disent : c’est très bien les femmes, qu’elles aient le droit de vote,
122 lors qu’elles fassent aussi du service militaire. Vous avez tout de suite cette liaison qui vient très directement de ce fon
123 ectement de ce fond germanique, médiéval. Lorsque vous dites que les femmes « ont été l’agent principal de civilisation », n
124 é l’agent principal de civilisation », n’exagérez- vous pas leur rôle ? En tous les cas, ça choque… Ce que nous avons de cult
15 1971, Articles divers (1970-1973). L’Amour et l’Europe : L’Express va plus loin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)
125 oin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)ad ae Votre essai L’Amour l’Occident a fait de vous, depuis 1938, un « philosophe
126 ad ae Votre essai L’Amour l’Occident a fait de vous , depuis 1938, un « philosophe de l’amour », et vous êtes, d’autre par
127 us, depuis 1938, un « philosophe de l’amour », et vous êtes, d’autre part, depuis vingt ans, le directeur fondateur du Centr
128 point commun entre ces deux activités ? En somme, vous me demandez si mon système est sérieux ? Dans ma Lettre ouverte aux
129 e le couple, la personne et le fédéralisme. C’est votre équation de base ? Oui. Disons qu’il s’agit d’une intuition fondament
130 s tant de livres : la coexistence des contraires. Vous connaissez la formule d’Héraclite : « Ce qui s’oppose coopère, et de
131 t de Chalcédoine jusqu’à Hegel et Proudhon. Selon vous , le meilleur exemple qui puisse être donné de la coexistence des cont
132 demandé dans un débat à la radio : « Ne craignez- vous pas que les Européens ne soient trop différents les uns des autres po
133 s pouvoir s’unir ? » J’ai répondu : « Ne craignez- vous pas que les hommes et les femmes ne soient trop différents pour pouvo
134 problème de l’amour, du mariage et de leur drame vous a-t-il passionné depuis trente ans ? Cherchez bien et je suis sûr que
135 uis trente ans ? Cherchez bien et je suis sûr que vous trouverez. Regardez autour de vous : le mariage occidental est un dés
136 e suis sûr que vous trouverez. Regardez autour de vous  : le mariage occidental est un désastre ; deux mariages sur trois abo
137 ention de l’amour romanesque au Moyen Âge. L’avez- vous influencé ? J’ai rencontré McLuhan à Toronto, en 1969. Je sais par se
138 des gens peuvent difficilement admettre. Je peux vous dire pourquoi, car tout est parti du mythe de Tristan. La Rochefoucau
139 lleurs. Mais c’est le prix de notre liberté. Mais vous , que souhaitez-vous ? Quand je pense à l’amour « programmé », calculé
140 e prix de notre liberté. Mais vous, que souhaitez- vous  ? Quand je pense à l’amour « programmé », calculé, je suis évidemment
141 pas sans les autres. Comment ont été accueillies vos thèses de L’Amour et l’Occident ? Très mal, au début, par les « spéci
142 pplaudi quelqu’un en commun. » Aujourd’hui, selon vous , quel est l’avenir de l’amour ? D’une part, il me semble que les jeun
143 xister en dehors d’un certain monde spirituel. Si vous avilissez ce monde-là, l’amour-passion n’a plus de sens. Vous tombez
144 ez ce monde-là, l’amour-passion n’a plus de sens. Vous tombez dans la pariade animale. Konrad Lorenz parle même d’un affadis
145 dits, les règles, les conventions, la culture, et vous détruisez la possibilité même de toutes les formes d’amour. En ce sen
146 vivre sans feux verts et sans feux rouges. Savez- vous quel est l’auteur le plus néfaste de la littérature occidentale ? Le
147 qu’un progrès normal vers le bon sens. En somme, vous trouvez qu’on s’agite beaucoup, mais qu’il n’y a guère de révolution 
148 in même de l’amour-action. En fin de compte, pour vous , quel serait le couple idéal ? Je voudrais que Tristan découvre Iseut
149 des femmes rêvées, les produits d’une projection. Vous n’aimez pas telle femme réelle, vous aimez votre projection sur une f
150 projection. Vous n’aimez pas telle femme réelle, vous aimez votre projection sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bie
151 . Vous n’aimez pas telle femme réelle, vous aimez votre projection sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bien. Vous voye
152 sur une femme, qui la reçoit plus ou moins bien. Vous voyez à quel point la passion est l’ennemie intime du mariage ; elle
153 lle cela du totalitarisme. Depuis quand combattez- vous le totalitarisme ? Dès 1932, j’ai contribué avec mes amis Emmanuel Mo
154 i rencontré Einstein, à Princeton, il m’a dit : «  Vous n’avez pas idée de la transformation intellectuelle de l’Amérique sou
155 tler a chassés. » Dans quelles circonstances avez- vous rencontré Einstein ? Je venais d’écrire les Lettres sur la bombe ato
156 ntends : « Ici, Einstein. » C’est un peu comme si vous entendiez : « Ici, Newton. » C’est une farce ou c’est un esprit… Eins
157 vons parlé de l’union de l’Europe. Il m’a dit : «  Vous êtes bien optimiste. Cela prendra un temps fou. En tout cas, cela ne
158 es « parleurs » de mes textes. Mais pourquoi êtes- vous allé en Amérique pendant la guerre ? À cause d’un article envoyé à la
159 ion de l’article par l’ambassadeur d’Allemagne. «  Vous mettez en danger la sécurité de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’
160 é de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’ai aimé votre article. » Plus tard, le Conseil fédéral jugea plus prudent de m’expé
161 t contraint à demeurer six ans. Depuis vingt ans, vous consacrez une grande partie de votre vie à la cause d’une fédération
162 is vingt ans, vous consacrez une grande partie de votre vie à la cause d’une fédération européenne. Mais l’Europe est loin d’
163 Mais l’Europe est loin d’être faite. Ne craignez- vous pas d’avoir perdu votre temps ? Je suis probablement l’écrivain qui a
164 d’être faite. Ne craignez-vous pas d’avoir perdu votre temps ? Je suis probablement l’écrivain qui a présidé le plus grand n
165 ays de l’Est, c’est 480 millions d’hommes. Alors, vous comprenez, « l’Europe écrasée entre les deux Grands », c’est une plai
166 d’indépendance. Mais alors sur quelle base voulez- vous faire l’Europe ? Parmi tous ceux qui bâtissaient l’Europe, économiste
167 cherché celle des valeurs et celle des hommes. On vous reproche de faire de l’européocentrisme ? Je ne donne une place ni gr
168 rdination totale de tous à un ordre monolithique. Vous aimez ce que notre civilisation a de pluraliste ? C’est le gage de no
169 valeurs occidentales : « Je sais, leur ai-je dit, vous n’y croyez plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon vous ? P
170 plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon vous  ? Prenez le monde par vos antipodes : l’Asie du Sud-Est n’a qu’une id
171 iste à la place, selon vous ? Prenez le monde par vos antipodes : l’Asie du Sud-Est n’a qu’une idée, c’est d’imiter la Chin
172 mérique est une invention de l’Europe. Où trouvez- vous des valeurs neuves dans ce périple ? Le marxisme ? Allons donc ! Il e
173 ns de l’Europe au xixe siècle. » Pourquoi, selon vous , n’est-ce pas encore fait, la fédération européenne ? D’abord, parce
174 obstacle sur lequel nous butons depuis vingt ans. Vous avez écrit : « Il faut transformer les frontières en écumoires en att
175 pas par une espèce de complot des gouvernements. Vous ne croyez pas à l’homme politique ? C’est probablement une fonction à
176 inateur ferait mieux, et avec moins de bavardage. Vous êtes suisse, fils d’un pasteur protestant. Merci pour la précision. C
177 e : le pape Alexandre VI. La Suisse est-elle pour vous un modèle politique idéal ? Vous savez, la vie politique en Suisse es
178 se est-elle pour vous un modèle politique idéal ? Vous savez, la vie politique en Suisse est très loin de la vie politique e
179 irecte. Le souverain, en Suisse, c’est le peuple. Vous lisez dans nos journaux : « Le souverain s’est prononcé hier. » Ce n’
180 ujours par leur dire : « Monsieur, je ne suis pas votre sujet, mais un libre citoyen. C’est le fonctionnaire qui est au servi
181 ui est au service des citoyens, et non l’inverse. Vous semblez parfois le croire à cause de cette idée de la ‟majesté de l’É
182 cause de cette idée de la ‟majesté de l’État” qui vous vient des rois de France. Eh bien, non : l’État n’est qu’un appareil,
183 aucune Église, Dieu merci ! Refus de servir et on vous emprisonne, intelligence avec l’ennemi et on vous colle au mur ! Vous
184 vous emprisonne, intelligence avec l’ennemi et on vous colle au mur ! Vous savez qu’il y a un article de la Constitution qui
185 elligence avec l’ennemi et on vous colle au mur ! Vous savez qu’il y a un article de la Constitution qui interdit de mettre
186 e… Eh bien, il a dû se réfugier en Irlande ! Pour vous , au contraire, le fédéralisme est une méthode d’union dans la diversi
187 Rhin sépare et que le Rhône unit donne la mesure. Vous voulez faire une révolution régionaliste et fédéraliste ? Au contrair
188 e la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monnet ne vous traiterait-il pas d’utopiste ? Jean Monnet a très bien fait ce qu’il
189 t que l’économie n’en sera jamais que le produit. Vous restez donc optimiste en ce qui concerne l’Europe ? Les statistiques
190 personnes, l’uniformisation totalitaire. Dès que vous cédez quoi que ce soit sur la personne, tout est perdu : l’homme, le
191 rdu : l’homme, le couple, la cité, la société, et vous avez le totalitarisme. Quand l’homme ne sert plus à rien, n’a plus de
192 r moi, c’est cela, l’Enfer. Pour combattre ce que vous appelez l’Enfer, croyez-vous à la révolution ? Oui, si elle apporte l
193 our combattre ce que vous appelez l’Enfer, croyez- vous à la révolution ? Oui, si elle apporte la liberté, si elle consiste à
194 eut pas être trop fier de l’Europe. Comment voyez- vous l’avenir ? Je crois au progrès. Je l’ai décrit, dans L’Aventure occi
195 science, qui est à double tranchant. Ou bien, je vous l’ai dit, nous irons vers l’ennui collectif. Mais il me semble improb
16 1971, Articles divers (1970-1973). [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)
196 [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)af Le diable avec des cornes et
197 « On en a assez de la morale ! », mais c’est pour vous en imposer aussitôt une autre, danoise, maoïste, marxiste ou hippie.
198 rs qu’on commence à être manipulé par lui. Pouvez- vous préciser ce qu’est pour vous le diable ? C’est quand il n’y a personn
199 pulé par lui. Pouvez-vous préciser ce qu’est pour vous le diable ? C’est quand il n’y a personne. Qui peut-on convaincre ave
200 convaincre avec une telle définition ? Le diable vous convainc très facilement de ne pas croire à son action, qui est spiri
201 irituelle. C’est son incognito qui fait sa force. Vous connaissez la formule de Baudelaire : « Le premier tour du diable est
202 siècle, une définition moderne du diable, tel que vous le concevez ? Pour m’exprimer en des termes empruntés à la physique m
203 er n’était pas le diable C’est donc cela, pour vous , « la part du diable » ? C’est d’abord cela. Une espèce d’indifférenc
204 ’est là l’enfer ! La Géhenne de l’Évangile, savez- vous ce que c’était ? « Gé-hinnon », un vallon près de Jérusalem, où l’on
205 ent scandaleuses : ils ont tort. Le diable, selon vous , fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte pas ? Je disais que
206 chaîne, et nous rend irresponsables. Comment avez- vous écrit votre ouvrage, La Part du diable ? À New York, en 1942, à la su
207 nous rend irresponsables. Comment avez-vous écrit votre ouvrage, La Part du diable ? À New York, en 1942, à la suite d’une co
208 cques Maritain m’avait dit : « Pourquoi n’écrivez- vous pas un livre sur le diable ? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre
209 La tentation diabolique de l’obéissance Pouvez- vous donner un exemple de faits récents où l’on peut reconnaître « la part
210 ssons plus évidente. Remontez jusqu’au Pentagone, vous ne trouverez vraiment plus personne ! Les gens qui ont fait le massac
211 rencontrer le diable ? J’ai écrit un jour : « Si vous voulez sérieusement trouver le diable et vous expliquer avec lui, pre
212  Si vous voulez sérieusement trouver le diable et vous expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où vous êtes assis ! L
213 expliquer avec lui, prenez-le dans le fauteuil où vous êtes assis ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est en vous qu’i
214 enez-le dans le fauteuil où vous êtes assis ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est en vous qu’il existe : personne d’
215  ! Là, vous êtes sûr de ne pas le rater. C’est en vous qu’il existe : personne d’autre ne peut vous “dépersonnaliser” que vo
216 t en vous qu’il existe : personne d’autre ne peut vous “dépersonnaliser” que vous-même ! » af. Rougemont Denis de, « [En
217 ugemont Denis de, « [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer », Elle, Paris, 17 mai 1971, p. 35, 37 et 39.
17 1971, Articles divers (1970-1973). Fédération ou confédération ? (juillet-août 1971)
218 six-cents ans pour mûrir la fédération suisse, et vous , vous prétendez faire la grande Europe en dix ans ? La vérité histori
219 nts ans pour mûrir la fédération suisse, et vous, vous prétendez faire la grande Europe en dix ans ? La vérité historique, c
18 1971, Articles divers (1970-1973). Un marchand d’eau sucrée (19 décembre 1971)
220 plus significatif que le livre lui-même. Comment vous l’expliquez-vous ? L’année 1970, consacrée par le Conseil de l’Europe
221 f que le livre lui-même. Comment vous l’expliquez- vous  ? L’année 1970, consacrée par le Conseil de l’Europe à la préservatio
19 1972, Articles divers (1970-1973). Europe divisée ou Europe fédérée ? (1972)
222 nt l’an 2000 ne sont pas ceux qui le vivront «  Vous dites : Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais », osait écrire Victor Hu
223 conseil de Rousseau aux patriotes polonais : « Si vous voulez réformer votre gouvernement, commencez par resserrer vos limit
224 ux patriotes polonais : « Si vous voulez réformer votre gouvernement, commencez par resserrer vos limites. » 2. Répartitio
225 ormer votre gouvernement, commencez par resserrer vos limites. » 2. Répartition de l’État Ce principe admis, on s’ape
20 1972, Articles divers (1970-1973). Forteresse au centre de l’Europe : la Suisse (1972)
226 r, traversez cette Suisse-là en chemin de fer, et vous ne verrez plus guère que maisons et fabriques, jardins bien clos et e
227 silos. Ou parfois, dans le creux d’un val boisé, vous devinerez dissimulée sous les ramures une longue usine blanche et vit
228 alpestres des Grisons, du Tessin et du Valais, et vous découvrirez que leur plan s’est développé soit à partir d’un château
21 1972, Articles divers (1970-1973). Au centre du monde, Lavaux (1972)
229 exiger ni d’ailleurs endurer la moindre preuve : vous la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraime
230 vous la vivez « comme on respire », ou c’est que vous n’êtes jamais vraiment venu, n’avez jamais existé dans ce lieu. Tout
231 ur de vivre sur le niveau de vie. Gens de Lavaux, vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sa
232 , vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sans héroïsme.   Si Lavaux doit faire son salut, c
22 1972, Articles divers (1970-1973). Autopsie d’un cas : Denis de Rougemont (15 mars 1972)
233 es autres numéros jusqu’à la guerre. Quelle était votre définition de la personne ? Ce que nous appelions personne, c’est l’h
234 d’entreprises se liant par régions ou provinces. Vous étiez, à cette époque, les premiers à parler de fédéralisme et de rég
235 vre sur l’engagement de l’écrivain. Un terme dont vous êtes le père ? On ne sait pas exactement qui l’a dit en premier, de M
236 C’est une partie de la notion de la personne. Si vous voulez, c’est simplement une application de mes doctrines de la perso
237 itiques, ce qui donnait le fédéralisme. Alors que vous êtes Suisse, le fédéralisme de votre pays semble être une découverte 
238 me. Alors que vous êtes Suisse, le fédéralisme de votre pays semble être une découverte ? J’y pensais depuis longtemps mais j
239 s intéressé à la vie politique du pays. Parce que vous avez beaucoup vécu à l’étranger ? J’ai vécu à Paris depuis l’âge de 2
240 l avait lu cela dans Esprit et dans mes livres. Vous connaissiez Jean-Paul Sartre ? Il est venu me voir à New York en 1944
241 r. Alors, un jour, je lui ai dit : « J’espère que vous savez où vous avez pris cela. » Il m’a répondu : « Je le sais très bi
242 our, je lui ai dit : « J’espère que vous savez où vous avez pris cela. » Il m’a répondu : « Je le sais très bien. » Mais il
243 e définition de l’homme et ce terme d’engagement, vous les retrouvez à chaque page d’ Esprit et de L’Ordre nouveau . Dix a
244 sprit et de L’Ordre nouveau . Dix ans plus tôt. Vous rentrez donc en Suisse. Que se passe-t-il ? Pendant la guerre, je m’é
245 oivent être assumées par une fédération. En fait, vous vouliez exporter le système suisse ? Et l’étendre à toutes les région
246 des tâches qui résultent de l’évolution moderne. Vous vous êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme
247 âches qui résultent de l’évolution moderne. Vous vous êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme ? Da
248 oderne. Vous vous êtes battu pour faire partager vos idées à propos du fédéralisme ? Dans quelles circonstances ? Dès mon
249 taque maintenant à boulets rouges. Comment voulez- vous réussir l’Europe en la fondant sur l’obstacle par excellence à toute
250 impossible que se sont assignée les États. Selon vous , l’Europe actuelle n’est qu’une juxtaposition d’États ? Moi, j’appell
251 c’est la morale qui domine l’Europe des nations. Vous êtes déçu ? Non. Je ne suis pas déçu. Je n’y ai jamais cru. Je n’ai j
252 que de se faire la guerre. Quel est le lien entre votre doctrine du mariage et celle du fédéralisme ? Qu’est-ce que le mariag
253 importe où et donner des directives. En économie, vous avez déjà un exemple existant d’une de ces agences fédérales européen
254 ntifiques et de l’université. Prenons un exemple. Vous avez, autour de Genève, une région de 25 km de rayon. C’est une régio
255 de rayon. C’est une région de main-d’œuvre. Puis vous avez une région écologique qui est beaucoup plus vaste puisqu’elle va
256 risquons d’être colonisés par la politique russe. Vous comparez la région au couple. Or, on constate l’échec de plus en plus
257 sentiment religieux joue un très grand rôle dans vos activités ? Ma formation protestante m’a permis de mieux formuler le
258 atholiques : Italie. Espagne et même l’Allemagne. Vous avez naturellement le totalitarisme qui correspond à l’orthodoxie rus
259 ond à l’orthodoxie russe, grecque, roumaine. Mais vous n’avez jamais eu de régime totalitaire dans un pays protestant. C’est
260 voir une seule croyance imposée à tout le monde. Vous avez parlé d’écologie et vous donnez une conférence17 sur ce thème à
261 ée à tout le monde. Vous avez parlé d’écologie et vous donnez une conférence17 sur ce thème à Bruxelles. Pourquoi cet intérê
262 tous nos ministres travaillent sur cette idiotie. Vous ne semblez guère apprécier les hommes politiques ? Je les trouve fune
23 1972, Articles divers (1970-1973). Je rentrais de l’espace… (27-28 mai 1972)
263 s. Traversez cette Suisse-là en chemin de fer, et vous ne verrez plus guère que maisons et fabriques, jardins bien clos et e
264 silos. Ou parfois, dans le creux d’un val boisé, vous devinerez dissimulée sous les ramures une longue usine blanche et vit
265 alpestres des Grisons, du Tessin et du Valais, et vous découvrirez que leur plan s’est développé soit à partir d’un château
266 de Brasilia. Voyez grand, transformez le monde à votre idée et, si vous tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez
267 z grand, transformez le monde à votre idée et, si vous tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez pas au trésor, a
268 sformez le monde à votre idée et, si vous tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez pas au trésor, au mystère de l
269 as au trésor, au mystère de la « pax helvetica », votre contribution à l’aventure humaine. aq. Rougemont Denis de, « Je re
24 1972, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture ? : quatre thèses et une hypothèse (juin 1972)
270 upérisme à partir de dix heures du soir ».) « Il vous a été dit… mais moi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie pa
271 res du soir ».) « Il vous a été dit… mais moi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie pas le passé. Elle s’y réfère,
25 1973, Articles divers (1970-1973). La Merveilleuse histoire de Tristan et Iseut [préface] (1973)
272 Selon les sociologues, la passion doit mourir. Je vous dis que je n’en crois rien. Car s’il est vrai que la passion se nourr
273 us achevant de tous), allez voir les originaux et vous y ferez des découvertes fulgurantes. Le Roman en prose parle de la mo
274 rose, lorsque Tristan meurt : « Douce amie, je ne vous verrai plus. Adieu, je m’en vais et vous salue. Et le cœur lui crève,
275 e, je ne vous verrai plus. Adieu, je m’en vais et vous salue. Et le cœur lui crève, et son âme s’en va. » André Mary, d’aprè
276 Bédier, l’ermite leur dit : « Amis ! comme amour vous traque de misère en misère ! » Et selon André Mary : « Jeunesse décha
277 et reboutée de Dieu, avec quelle rigueur le péché vous malmène ! » Béroul a dit seulement ceci : Amour par force vous démèn
278  » Béroul a dit seulement ceci : Amour par force vous démène ! (Amors par force vos demeiné) — un seul vers qui nous jet
279 Amour par force vous démène ! (Amors par force vos demeiné) — un seul vers qui nous jette au cœur du Mythe et qui demeu
26 1973, Articles divers (1970-1973). Université et universalité (janvier 1973)
280 ructures communes ou des analogies structurelles. Vous pratiquez donc l’interdisciplinarité, à l’IUEE ? L’interdisciplinarit
281 symbiose, mais elle est potentielle. Quelles sont vos chances de l’actualiser ? Notre taille, Dieu merci minuscule ! Elle s
27 1973, Articles divers (1970-1973). « La famille est devenue un choix » (23 septembre 1973)
282 ns ascendants Gilles et Charlotte Corday. Cela ne vous fait pas peur ? J’ai toujours en tête une recommandation d’un de mes
283 s on a de chances de tenir de lui. » Quand débute votre famille ? Si l’on consulte Les Familles bourgeoises de Neuchâtel, on
284 s le quatorzième du nom. Point de militaires chez vous . Pourquoi ? Cela distingue ma famille de beaucoup d’autres en Suisse.
285 ter le capitaine. Sur les trente-deux ancêtres de votre père à la cinquième génération, vous comptez quatorze Neuchâtelois, u
286 ancêtres de votre père à la cinquième génération, vous comptez quatorze Neuchâtelois, un Hollandais, deux Allemands et quinz
287 un Hollandais, deux Allemands et quinze Français. Vous sentez-vous seulement Suisse ? Au point de vue de ma communauté polit
288 s, deux Allemands et quinze Français. Vous sentez- vous seulement Suisse ? Au point de vue de ma communauté politique, je me
289 unauté politique, je me sens complètement Suisse. Vous habitez en France. J’ai besoin d’être à cheval sur une frontière. Je
290 Suisse. Est-ce que l’idée de l’unité de l’Europe vous vient de vos ancêtres ? Ce n’est pas une idée suisse. Le Suisse est c
291 e que l’idée de l’unité de l’Europe vous vient de vos ancêtres ? Ce n’est pas une idée suisse. Le Suisse est cosmopolite. L
292 es Suisses étaient destinés à être des Européens. Votre vie intellectuelle commence à Paris ? Oui, j’y ai publié mes premiers
293 ’influence des professions héréditaires » ? C’est vous qui l’écrivez. Vous n’avez jamais songé à être pasteur ? Il est intér
294 ssions héréditaires » ? C’est vous qui l’écrivez. Vous n’avez jamais songé à être pasteur ? Il est intéressant de savoir d’o
295 ent tant, mais je suis tourné vers l’avenir. Avez- vous songé à l’Église ? Quand je suis parti pour Vienne, j’étais très loin
296 i compris qu’il ne saurait plus en être question. Vous savez, quand la passion est devenue un devoir… j’ai compris que j’éta
297 s grandes, et vers la liberté d’esprit. » Qu’avez- vous hérité de lui ? Le sens de l’engagement et celui de la justice. Il ét
298 rès influencé par lui jusqu’à l’âge de 18 ans. De votre mère ? À 97 ans, elle est comme un fil. Je lui ressemble physiquement
299 e et ma mère : deux tempéraments fort différents. Vous qui vivez dans l’avenir, que pensez-vous de celui de la famille ? La
300 férents. Vous qui vivez dans l’avenir, que pensez- vous de celui de la famille ? La famille est devenue un choix, pas une néc
301 mourra pas ? Non, elle se transformera. En ce qui vous concerne ? À partir de ma génération, on faisait autre chose que son
302 génération, on faisait autre chose que son père. Vos enfants ? Mon fils est psychologue, ma fille assistante du maître de
28 1973, Articles divers (1970-1973). Sur la taille des régions (octobre 1973)
303 lequel des deux États a-t-il la taille ? Je vais vous le dire : c’est le plus petit. En tant qu’État souverain, un et indiv
29 1973, Articles divers (1970-1973). Face à la crise de notre continent, l’utopie de Denis de Rougemont : l’Europe des régions (1er-2 décembre 1973)
304 tion est à bout de course Faire l’Europe, pour vous , qu’est-ce que c’est, concrètement ? Au sens littéral, c’est créer de
305 à peu, tomberont en désuétude. La région ? Pouvez- vous préciser ? Je dirai que c’est une structure de participation civique
306 matériel. Et les sociétés multinationales ? Vous dénoncez l’existence des États-nations comme une entrave à l’engageme
307 z, c’est un peu loin ! Devant les enseignants, vous avez reproché à l’école traditionnelle d’enseigner l’histoire et la g
308 la géographie à partir du seul cadre national, et vous avez suggéré que l’on parte plutôt de l’environnement immédiat des él
309 te plutôt de l’environnement immédiat des élèves. Vous vous souvenez qu’on vous apprenait à énumérer les affluents de l’Amaz
310 utôt de l’environnement immédiat des élèves. Vous vous souvenez qu’on vous apprenait à énumérer les affluents de l’Amazone,
311 ent immédiat des élèves. Vous vous souvenez qu’on vous apprenait à énumérer les affluents de l’Amazone, alors qu’on ne vous
312 umérer les affluents de l’Amazone, alors qu’on ne vous disait rien, par exemple, sur les liens étroits, historiques, économi
313 oriques, économiques, sociaux et culturels, entre votre pays de Neuchâtel et la Franche-Comté voisine. Alors, que proposez-vo
314 et la Franche-Comté voisine. Alors, que proposez- vous  ? Je propose d’éveiller la conscience civique des enfants en attirant