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ion ». Je prends le mot information en pensant au
livre
et au caractère spécifique de l’information que l’on peut avoir par u
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fique de l’information que l’on peut avoir par un
livre
: je le prends dans son sens étymologique qui est très proche de form
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ique qui est très proche de formation. Il y a des
livres
de pure information, comme on dit, d’information courante, qui sont l
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uction française. Banques d’informations. Mais le
livre
, au sens noble du mot, au sens de la Renaissance, le livre d’humanist
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sens noble du mot, au sens de la Renaissance, le
livre
d’humaniste, le livre de philosophe, le livre d’essayiste, de romanci
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sens de la Renaissance, le livre d’humaniste, le
livre
de philosophe, le livre d’essayiste, de romancier, le livre de poète,
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le livre d’humaniste, le livre de philosophe, le
livre
d’essayiste, de romancier, le livre de poète, je le vois par contrast
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hilosophe, le livre d’essayiste, de romancier, le
livre
de poète, je le vois par contraste avec les moyens audiovisuels comme
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rmation consiste en ceci que, quand vous lisez un
livre
, vous avez en quelque sorte l’esprit polarisé. Cela vous oriente, vou
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ombre de signes et de significations. Je vois le
livre
donc comme un appareil formé de mots et de phrases, disposés de telle
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ce cas, c’est le style qui est le message même du
livre
, qui fonctionne donc comme orientateur, comme polarisateur de l’espri
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ions dans un ouvrage romanesque. Mais toujours un
livre
digne du nom de livre, est un appareil qui fonctionne de cette manièr
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omanesque. Mais toujours un livre digne du nom de
livre
, est un appareil qui fonctionne de cette manière-là, opère, transmet
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le. Donc il semble que la fonction essentielle du
livre
, si on laisse de côté les encyclopédies, les dictionnaires, et les au
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age unique et qui est global, qui tient à tout le
livre
, qui tient à sa composition, à sa structure, à son style, à ses rythm
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à l’enchaînement des arguments. Il n’y a pas deux
livres
pareils, alors qu’il peut y avoir un nombre considérable de moyens de
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bre, un nom, un procédé, un fait, un accident. Le
livre
c’est donc de l’information formatrice. C’est un organisme formateur
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el. Cet appareil, nous le traversons en lisant un
livre
, nous faisons une expérience de transformation qui nous transforme no
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me nous-mêmes, nous digérons ce qu’il y a dans le
livre
et je dirai qu’en revanche et en retour le livre nous digère d’une ce
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livre et je dirai qu’en revanche et en retour le
livre
nous digère d’une certaine manière. Quand nous disons que nous sommes
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nous disons que nous sommes « absorbés » dans un
livre
, est-ce que c’est lui qui nous absorbe ou nous qui l’absorbons ? C’es
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t : « Va au-devant de cet ange et prends ce petit
livre
ouvert qu’il a dans les mains, et quand tu l’auras pris, mange-le, dé
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bien la valeur transformatrice qui existe dans un
livre
, dans ce petit appareil qu’est le livre dont on ne sait jamais si c’e
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e dans un livre, dans ce petit appareil qu’est le
livre
dont on ne sait jamais si c’est lui qui nous avale, ou nous lui. Voil
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nous lui. Voilà, me semble-t-il, le bon usage du
livre
. Et je voulais y insister pour que l’on ne croie pas, puisqu’on parle
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croie pas, puisqu’on parle d’information, que le
livre
est une manière surannée d’informer les gens. La radio, la télévision
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ors je crois que toute la propagande en faveur du
livre
, aujourd’hui, si l’on veut sauver la spécificité du livre, doit être
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ujourd’hui, si l’on veut sauver la spécificité du
livre
, doit être dans le sens de ces quelques lignes de Nietzsche que je va
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us nécessaire que jamais, justement par là que le
livre
charme et séduit le plus au milieu d’un âge du travail, je veux dire
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ui veut vite en finir de toutes choses, même d’un
livre
fût-il ancien ou nouveau. Il enseigne à bien lire, c’est-à-dire lente
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des doigts et des yeux délicats. Ami patient, ce
livre
ne souhaite pour lui que des lecteurs parfaits. Apprenez à bien me li
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diovisuel, aux rapports entre l’audiovisuel et le
livre
. On me fait remarquer que le livre a ce gros avantage sur la télévisi
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iovisuel et le livre. On me fait remarquer que le
livre
a ce gros avantage sur la télévision que : « les moyens de communicat
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d’une très modeste mise de fonds pour publier un
livre
? » Cette critique-là s’adresse essentiellement, me semble-t-il, à la
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adio, à quoi il faut opposer non pas seulement le
livre
, mais le disque. La bande enregistrée, la bande magnétique qui joue à
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agnétique qui joue à peu près le même rôle que le
livre
, c’est-à-dire qui peut être comme le livre un agent d’individualisme,
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que le livre, c’est-à-dire qui peut être comme le
livre
un agent d’individualisme, d’individualisation en face de cet agent c
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io qui va beaucoup plus loin, et contrairement au
livre
et à l’imprimé qui, eux, n’ont pas de limite en général. La télévisio
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eure, suivant votre humeur, quand vous voulez, le
livre
est toujours disponible et prêt à correspondre à votre humeur, à votr
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u moment. Alors, je pense que loin de dire que le
livre
doit être supplanté par la télévision, il nous faut le développer tan
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rais ajouter un petit renseignement. Ça touche au
livre
, vous allez voir. Je cherchais les moyens, avec un groupe de gens, de
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e n’est pas suffisant, mais c’est l’équivalent du
livre
par rapport à la télévision. Vous pouvez choisir votre cassette ; vou
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té immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le
livre
. Il faut toujours au moins un mois pour sortir un livre sur l’actuali
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Il faut toujours au moins un mois pour sortir un
livre
sur l’actualité. Quelqu’un me demande « si par exemple, la bande enre
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xemple, la bande enregistrée pourrait succéder au
livre
», moi je ne le pense pas. Il y a des gens pour lesquels l’ouïe est l
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ilités différentes. Quelqu’un me demande « si le
livre
étant tributaire de la langue, il n’y aurait pas lieu de développer l
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essentielle. La langue fait partie du message du
livre
. L’espéranto ne le fera jamais. La langue française, si on est de lan
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cier de l’information objective qu’il y a dans le
livre
; c’est quelque chose que vous ne pouvez jamais espérer d’une langue
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que actuelle qui va là absolument dans le sens du
livre
, c’est-à-dire qu’il diminue les temps de travail et augmente les temp
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e Lionnais, on mette de côté un certain nombre de
livres
, qu’on relira pendant toute sa vie, dans lesquels on découvrira toujo
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and d’ailleurs — « s’il ne fallait pas opposer le
livre
à la revue » et faisait observer « qu’on lit énormément de revues en
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evues sont faites en bonne partie de chapitres de
livres
publiés d’avance ou de critiques de livres. Enfin, la revue, ça tourn
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res de livres publiés d’avance ou de critiques de
livres
. Enfin, la revue, ça tourne autour du livre, c’est une antichambre du
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s de livres. Enfin, la revue, ça tourne autour du
livre
, c’est une antichambre du livre ou c’est le lieu où l’on parle du liv
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tourne autour du livre, c’est une antichambre du
livre
ou c’est le lieu où l’on parle du livre d’une manière un peu plus pro
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hambre du livre ou c’est le lieu où l’on parle du
livre
d’une manière un peu plus prolongée. Je ne voudrais pas prendre plus
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Rougemont Denis de, « [Interventions] La place du
livre
dans l’information de l’homme moderne », Premier festival internation
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omme moderne », Premier festival international du
livre
de Nice : colloques 1969, Nice, Festival international du livre, 1970