1 1970, Articles divers (1970-1973). La place du livre dans l’information de l’homme moderne (1970)
1 ie n’est pas seulement l’expression d’une émotion mais un moyen mnémotechnique dans certains cas. Ceci dit, j’aurai une seul
2 diction avec ce que vient de vous dire M. Armand, mais plutôt complémentaire à propos du mot « information ». Je prends le m
3 la traduction française. Banques d’informations. Mais le livre, au sens noble du mot, au sens de la Renaissance, le livre d
4 risateur de l’esprit et pas seulement de l’esprit mais aussi de la sensibilité et du sentiment. Quelquefois, c’est l’agencem
5 lement des situations dans un ouvrage romanesque. Mais toujours un livre digne du nom de livre, est un appareil qui fonction
6 , dévore-le ; il te sera très amer aux entrailles mais très doux à la bouche et après cela tu pourras prophétiser. » Moi, je
7 sommes pas tous destinés à devenir des prophètes. Mais vous voyez qu’il y a cette espèce d’interaction qui indique bien la v
8 stions. Je disais que les sujets ne manquent pas, mais le temps de les lire lentement me manque à cette tribune, et je devra
9 quoi il faut opposer non pas seulement le livre, mais le disque. La bande enregistrée, la bande magnétique qui joue à peu p
10 m’arrive souvent devant mon poste de télévision — mais c’est une protestation absolument vaine, sans aucune suite. Tandis qu
11 ette. C’est un palliatif. Ce n’est pas suffisant, mais c’est l’équivalent du livre par rapport à la télévision. Vous pouvez
12 par exemple, ce qu’on a essayé de faire jusqu’ici mais sans grand succès ? » Alors là, je crois pouvoir reprendre en réponse
13 ective, détachée, le petit élément d’information. Mais si vous voulez de l’information au sens de formation, sur lequel j’ai
14 lqu’un me dit : « C’est très joli, lente lecture, mais encore faudrait-il que l’ouvrier, la femme de ménage, l’employé de bu
2 1970, Articles divers (1970-1973). Deux en un, ou le fédéralisme (mars 1970)
15 excluent l’unité. Pascal Il faut faire l’Europe, mais dans le respect des différences nationales, régionales et locales. Ce
16 n dans la diversité, c’est-à-dire le fédéralisme. Mais sitôt le mot prononcé, des hurlements éclatent sur tous les bancs, de
17 ment des nationalistes et des jacobins en colère, mais de beaucoup des partisans sincères d’une « union plus étroite de nos
18 sans respect pour la diversité des pays membres. Mais alors, comment expliquer qu’un grand homme d’État belge ait pu écrire
19 st clair que l’erreur est le fait du journaliste, mais ce qui frappe, c’est qu’elle ait pu passer inaperçue dans un quotidie
20 e comme visant à la division de l’État souverain, mais chose curieuse, cela ne l’empêche nullement de condamner le fédéralis
21 e « idée » du fédéralisme, inverse de la première mais non moins fausse, est la plus répandue en Amérique. Si les Vaudois se
22 éralisme : s’unir non seulement dans la diversité mais pour que les diversités demeurent vivaces, et non seulement dans le r
23 , et non seulement dans le respect des autonomies mais pour les sauvegarder, car, faute d’union, elles seraient vite absorbé
24 n européenne l’imposition d’un volapük universel. Mais à vrai dire, c’est l’idée même d’un pacte non dénonçable au gré du Pr
25 re unique de pouvoir, d’impulsion et de création, mais plusieurs. Il est frappant de retrouver sous la plume du gouverneur
26 entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire, mais « à différents niveaux » (ce qui introduit le thème des communes et d
27 en vue non de substituer aux gouvernements d’État mais de les aider à résoudre leurs problèmes de la façon qui convient. Pou
3 1970, Articles divers (1970-1973). Ce que la Suisse peut apporter à l’Europe (19 mars 1970)
28 omie. C’est une considérable illusion à mon sens, mais qui explique pourquoi la Suisse n’est entrée que dans l’AELE et a ref
29 t englober dans une forme de culture occidentale. Mais dans ces hypothèses d’intégration sous toutes ses formes, quelles qu’
30 qui n’agit pas du tout par la force de ses armées mais par la force de sa doctrine, d’un certain idéal communiste. Les États
31 es, ne pas l’arrêter à notre frontière nationale, mais voir plus loin, voir qu’il y a des tâches qui sont de dimensions cont
32 elques mois seulement, dans la capitale fédérale. Mais nous devons poser une seconde question : la Suisse peut-elle jouer un
4 1970, Articles divers (1970-1973). Après l’attribution du prix Schuman à M. D. de Rougemont (30 mars 1970)
33 l’ai dit (si l’on ne me connaissait pas du tout) mais simplement que je lui suis reconnaissant d’avoir reconnu le travail d
5 1970, Articles divers (1970-1973). La passion en 1970, est-ce possible ? (mai 1970)
34 n. C’est le contraire d’une relation narcissique. Mais si l’on arrive à passer de la transe à la réalité, la passion peut co
6 1970, Articles divers (1970-1973). « S’unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies diversités » (mai-juin 1970)
35 liste, autant l’Europe des régions sera complexe, mais combien plus simple à vivre ! Je vois l’Europe comme un grand jardin
36 ’Europe comme un grand jardin plein de surprises, mais un peu désordonné… Ne craignez-vous pas l’utopie ? Comment sera-t-il
37 de notre société, irréversible course au profit ? Mais le système de la société actuelle n’existe pas ! Il y a précisément u
38 était certes importante au temps des diligences. Mais tout a changé avec l’avion. On peut dire que pratiquement l’Europe d’
39 t Gonzague de Reynold, pour ne vous citer qu’eux. Mais que pensez-vous de la réserve mise par la Suisse à l’idée de l’intégr
40 stifierait plus en tout cas dans une Europe unie. Mais je verrais tout à fait une Suisse-district fédéral, siège de toutes l
41 t tout simplement une catastrophe pour la Suisse. Mais personne ne la préconise, je crois. Il est clair, en revanche, qu’une
7 1970, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture européenne ? (juin 1970)
42 de nivellement et d’exclusion de ce qui diffère, mais qui au contraire englobe, et compose largement, dans une communauté d
43 xe des citoyens à la fois libres et responsables, mais elle invente aussi l’analyse critique, elle la conduit à ses dernière
44 ucianistes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Mais ce n’est pas tout. Avec les trois sources classiques d’Athènes, de Ro
45 imite pas au zéro précédant la suite des nombres, mais qui est l’une des sources principales de la poésie amoureuse, donc de
46 e en figures et en structures variées à l’infini, mais dont la plus fréquente, de très loin, est le couple d’antinomies insé
47 refusons l’union qui, seule, ferait leur force ; mais en retour, cette union ne saurait être acquise au prix des libertés q
8 1970, Articles divers (1970-1973). « L’Europe ? Une révolution culturelle ! » (15 octobre 1970)
48 eure de plus dans des programmes déjà surchargés, mais de montrer que tout est européen, qu’il ne peut plus y avoir de persp
49 Nous ne voulons pas coiffer d’autres institutions mais , selon le principe fédéraliste, nous sommes en commun avec elles. Un
50 n faut même de beaucoup, devenue l’Europe réelle. Mais , au-delà des uniformes qui séparent, il nous reste, traçant un chemin
9 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix I : Niveau de vie ou mode de vie ? (15 novembre 1970)
51 ir si on veut rester Français, Suisse ou Italien, mais si on sera Européen ou une sorte de colonisé américain ou soviétique.
52 s virtuelles pour les nations de l’Europe désunie mais pas de même nature. Ce que j’appelle la colonisation possible par le
53 ’est une colonisation essentiellement économique, mais qui peut réagir sur le plan culturel et sur les mœurs. Tandis que la
54 as seulement le passage de 1800 à 5500 habitants, mais les mœurs, le rythme de la vie des gens : tous les petits magasins on
55 ne peut se défendre. Il n’est pas trop tard Mais ne pensez-vous pas qu’il est déjà trop tard et que les « États-Unis d
56 té européenne. Nous ne pouvons le faire désunis ; mais si nous nous mettons tous ensemble, nous aurons des moyens plus impor
57 eur. Au point de vue démographique, certes … Oui, mais il y en a bien d’autres, tout aussi importants : par exemple, la qual
58 er. Dans cet état d’esprit, nous jouons perdants. Mais est-il trop tard pour renverser le courant ? On pouvait déjà le dire
59 s ont pratiquement un siècle d’avance sur nous. » Mais nous n’avons pas tenu ce raisonnement. Nous nous sommes dit que les A
60 On voit maintenant que c’est une réaction saine. Mais justement, il se trouve que dans tous les pays européens, pour une pa
61 e le faire. Il nous faut dépasser les Américains, mais il nous faut aussi des techniques qui soient adaptées à nos fins. Par
62 États-Unis et qui changerait tout dans le monde. Mais on y viendra s’il y a une masse d’Européens telle qu’elle permettra d
63 les, les organisations continentales y obéissent. Mais il y a en même temps un mouvement de « séparatisme », de différentiat
10 1970, Articles divers (1970-1973). L’Europe à l’heure de ses choix II : Se rallier à l’idée suisse (22 novembre 1970)
64 urope. Le Marché commun est implanté à Bruxelles. Mais je vois très bien d’autres agences fédérales européennes, en Suisse p
65 Cela aboutit à des monstruosités et des guerres. Mais si vous reprenez l’exemple de la Suisse, vous voyez qu’on n’y a jamai
11 1970, Articles divers (1970-1973). Denis de Rougemont, propos recueillis par E. Liard (décembre 1970)
66 ude. Cela se passera dans vingt à vingt-cinq ans. Mais cette évolution est marquée dans les faits. Les États-nations sont de
12 1970, Articles divers (1970-1973). Message aux régionalistes (16 mars 1973)
67 ructures nécessaires à toute vraie participation. Mais la région doit naître comme poussent les blés, la vigne et les forêts
68 it être créée par quelque découpage sur la carte, mais seulement par le rayonnement de sa vitalité. Elle ne saurait être oct
69 té. Elle ne saurait être octroyée de l’extérieur, mais seulement instaurée par l’essor de ses énergies créatrices. Surtout,
70 , et son problème n’est pas d’exploiter le voisin mais de coopérer avec lui. Elle n’a donc nul besoin d’être, comme on le ré
71 en dire hors du jargon de la guerre commerciale — mais on attend d’elle, au contraire, qu’elle soit différente des autres, s
72 a pas l’œuvre des technocrates de l’État central, mais des habitants de la région eux-mêmes. ay. Rougemont Denis de, « Me
13 1971, Articles divers (1970-1973). Souvenir d’Honegger et de Nicolas de Flue (1971)
73 ce jour-là…) et l’avenir d’un coup qui se rouvre, mais aussi les problèmes qui reviennent, cette réponse à donner surtout… D
74 peut-être, avec et pour cet homme selon mon cœur… Mais ce n’était pas pour tout de suite ! Je venais d’écrire coup sur coup,
75 ais de cet ermite du xve siècle était bien pâle. Mais ce soir-là, je reprends le livre et je découvre un personnage fascina
76 église — catholique ou protestante peu importe. » Mais un soir d’août 1939, à La Chaux-de-Fonds, assistant pour la première
77 ision dans le sentiment, non seulement mon texte, mais tout ce que j’ai pensé, arrière-pensé en l’écrivant et renoncé à y me
78 sorte des paroles. » Je le crois, c’est évident, mais cela n’explique pas tout. Il y a là plus qu’un processus psychologiqu
79 quoi d’ailleurs. Par pudeur ? Je ne le pense pas. Mais peut-être tout simplement parce qu’il fallait d’abord bien voir les d
80 e des morts, Nicolas de Flue, l’Oratorio de Noël, mais aussi le Cantique pour Pâques dès 1918, les Psaumes de 1940, la Symph
81 n’entends pas du tout l’adhésion à quelque credo, mais la réalité de l’opération en nous de quelque chose, disons l’Esprit,
14 1971, Articles divers (1970-1973). Quand Paul Martin voulait faire courir l’Europe (1971)
82 tre » texte. Strasbourg s’attribuait la médaille, mais Paul Martin avait gagné la course. u. Rougemont Denis de, « Quand
15 1971, Articles divers (1970-1973). L’Europe est d’abord une unité de culture (1971)
83 e et de nos coutumes sociales par les Américains. Mais l’Europe ne pourra jamais se faire que selon la formule fédéraliste,
84 ouveraineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. C’est ic
85 ’évolution humaine. L’école, surtout secondaire — mais l’université n’était pas en reste vers 1914 —, l’école apprend depuis
86 i, qui ne manque pas d’une certaine « grandeur ». Mais si l’on peut admettre que l’État français existe réellement depuis Ph
87 ionaux dans une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’université même, on ne parlait qu’en latin, et l’on ignorait tout
88 une, bien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais , me direz-vous, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui p
89 ce temps, ceux qui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était pas question de les enfermer pour si peu dans les frontièr
90 dérivés de leur commune origine indo-européenne, mais encore tout ce que leur histoire y ajouta au cours des âges, notions
91 raphie au xixe , là encore contre toute évidence, mais au service dévot de l’État-nation. C’est ainsi qu’on nous a inculqué
92 que le Rhin sépare les peuples de ses deux rives, mais que le Rhône les unit ; allez savoir pourquoi ! (Mais non, surtout ne
93 que le Rhône les unit ; allez savoir pourquoi ! ( Mais non, surtout ne le demandez pas, vous passeriez pour un mauvais Franç
94 es épidémies, la pollution de l’air et de l’eau — mais gêne tous les mouvements et vexe tout le monde : beau symbole de la s
95 eux guerres mondiales où l’Europe a failli périr, mais encore ils faussaient notre vision de l’histoire et le sens même de l
96 le symbolisme, le surréalisme et l’art abstrait, mais aussi la scolastique, la philosophie des lumières, ou l’existentialis
97 pensée : c’est l’unité de notre culture commune. Mais qu’en est-il de ses diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-i
98 les citoyens des grands pays qui nous entourent ; mais ils y viennent — par leur jeunesse surtout. Pour nous autres Suisses,
99 e, non faire, car ou bien on a une vraie amicale, mais alors il n’y a pas de misanthropes, ou bien on a de vrais misanthrope
100 misanthropes, ou bien on a de vrais misanthropes, mais alors il n’y a pas d’amicale. L’Europe que nous voulons sera fédérale
101 rien à redouter de la disparition des frontières. Mais je vois là aussi plus qu’une incitation : un appel, un devoir d’agir.
102 et styles relient des foyers locaux ou régionaux, mais ignorent totalement les frontières nationales. C’est sur la base de c
16 1971, Articles divers (1970-1973). L’héritage culturel de l’Europe (1971)
103 t à l’expérience ce qu’il me dicte ou m’interdit, mais aussi ce qu’il m’incite ou m’autorise à modifier d’une manière inédit
104 uvent tirer de libres créations ou ne rien faire, mais pose aussi des limitations précises à leur action, qu’ils ne peuvent
105 pres. Tout héritage culturel est en partie offert mais en partie subi. Devant l’immensité de l’offre européenne et ses compl
106 s qu’il comporte une part d’hérédité inéluctable, mais que, dans la part libre, nos choix nécessairement vont constituer des
107 t et ne peuvent unifier les conduites créatrices, mais encore, à la différence des grandes cultures du passé asiatique, proc
108 es d’Athènes, Rome et Jérusalem, toujours citées, mais dont on ne dira jamais assez combien les valeurs qu’elles transporten
109 totaliser ces trois puissances de mise en ordre, mais aussi les cyniques et libertins d’une part, et de l’autre les scienti
110 er et Staline en travers. Les deux mémoires Mais ces grands noms nous trompent. Harmonieux ou non, conscient ou non, l
111 la, dont il ignore presque toujours les origines, mais qui le meut. Enfermés dans nos États-nations depuis un siècle et demi
112 as empêché le pire, qui est l’unification forcée. Mais grâce à la renaissance des régions, elles peuvent encore permettre le
113 ulture nationale », ou un microcosme de l’Europe, mais seulement un ensemble d’œuvres composées d’éléments empruntés à l’hér
114 qui serait non pas la somme de toutes ses sources mais le produit optimal de leurs interactions — et qui n’existera jamais.
115 ation, l’ardeur au jeu pour une élite de joueurs. Mais dans la masse des spectateurs passifs, la partisanerie cloisonne et a
116 s le nom de subjectivité à partir du xixe siècle mais déjà condamnées par Descartes. Il y a la science et la conscience d’u
117 iolents que les Asiates ou les Noirs, loin de là. Mais ils ont causé, en fait, les grands massacres de l’Histoire : 1914-191
118 yen abdique sa liberté devant « ceux qui savent » mais il croit mieux les savants d’aujourd’hui que les curés d’hier, ou les
119 umaine, autonome et chargée d’une vocation unique mais fondatrice de communauté (héritage gréco-chrétien, coloré de valeurs
120 al vu de nouveau en URSS et dans la Chine de Mao. Mais c’est bien à tout cela que l’Europe a dû ses pouvoirs d’invention, d’
121 e dépasser un jour, fût-ce d’une manière infime — mais décisive, puisque sa personne même se définit dans cette marge de lib
17 1971, Articles divers (1970-1973). 6 et 7 février, vote sur le suffrage féminin : supprimer un anachronisme et une injustice (4 février 1971)
122 civilisateur de la femme dans les pays d’Europe. Mais la femme n’avait-elle pas plutôt un rôle d’inspiratrice, un rôle pass
123 es des sujets de la vie non seulement culturelle, mais politique. Aliénor d’Aquitaine — petite fille du premier troubadour,
124 bien les femmes, qu’elles aient le droit de vote, mais alors qu’elles fassent aussi du service militaire. Vous avez tout de
125 culture au sens scolaire, universitaire du terme. Mais la transmission des mœurs, des coutumes, de la morale, c’est par les
126 e qui apparaît, aujourd’hui, comme une injustice. Mais il y a d’autres raisons, plus profondes, d’ordre historique et psycho
18 1971, Articles divers (1970-1973). Arnaud Dandieu, la révolution et les régions (mars 1971)
127 Nous les séparons pour la commodité de l’exposé : mais dans le cœur du peuple révolutionnaire, ils sont unis d’un lien indis
128 philosophiques de 1933 [en réalité écrit en 1933 mais paru en 1936-1937]. ac. Rougemont Denis de, « Arnaud Dandieu, la ré
19 1971, Articles divers (1970-1973). Les régions et la civilisation (mars 1971)
129 t propres à renouveler non seulement les méthodes mais les conditions concrètes d’un grand nombre d’activités culturelles en
130 ent continental ou planétaire sans foyers locaux, mais aucun ne s’arrête aux nations, entre le particulier et l’universel.
131 les, ni circonscriptions électorales ou fiscales, mais des continents et des régions. Et cependant, elle doit tenir compte d
20 1971, Articles divers (1970-1973). L’Amour et l’Europe : L’Express va plus loin… avec D. de Rougemont (12 avril 1971)
132 stence en tension de réalités également valables, mais différentes ou même antinomiques. N’est-ce pas le cas du couple ? Un
133 t le xiie siècle ! Ainsi parle le gros bon sens, mais il est réfuté par les faits. Car c’est un fait que le mot amour, qui
134 cause de la passion dans sa beauté insoutenable, mais de ses dégradations. Peut-on imaginer Iseut devenant Mme Tristan ! Ma
135 ns. Peut-on imaginer Iseut devenant Mme Tristan ! Mais Tristan et Iseut n’ont-ils pas été merveilleusement heureux ? Ils ont
136 s le concevons a inspiré tous les arts en Europe, mais il ne vaut rien pour cette œuvre d’art qu’est le couple. C’est une th
137 ne doit d’ailleurs pas aboutir à la procréation. Mais ce n’est qu’une technique ? Ainsi que l’a confirmé le maître du zen,
138 ypique de l’Occident. Elle n’existe pas ailleurs. Mais c’est le prix de notre liberté. Mais vous, que souhaitez-vous ? Quand
139 as ailleurs. Mais c’est le prix de notre liberté. Mais vous, que souhaitez-vous ? Quand je pense à l’amour « programmé », ca
140 as de l’erreur, augmente les chances de l’éviter. Mais , d’autre part, l’amour tout entier risque de disparaître dans le mond
141 assurent : « Très bien, mes enfants, pas d’excès, mais enfin, il faut bien apprendre les choses… », etc. Si lutter contre le
142 s. En somme, vous trouvez qu’on s’agite beaucoup, mais qu’il n’y a guère de révolution ? Il est clair que les tabous de la m
143 personnaliste, qui s’opposait aux totalitarismes, mais aussi à nos démocraties capitalistes, à la société de profit que nous
144 es pays de l’Est, où elle est encore clandestine, mais d’autant plus sincère, a fait revivre les problèmes que nous avions p
145 sme fauteur de guerres ; et pas seulement Hitler, mais ce qui l’avait permis, donc l’idée de « faire l’Europe ». Là-bas, nou
146 i-Strauss étaient les « parleurs » de mes textes. Mais pourquoi êtes-vous allé en Amérique pendant la guerre ? À cause d’un
147 nger la sécurité de la Suisse, me dit ce colonel, mais j’ai aimé votre article. » Plus tard, le Conseil fédéral jugea plus p
148 votre vie à la cause d’une fédération européenne. Mais l’Europe est loin d’être faite. Ne craignez-vous pas d’avoir perdu vo
149 n qui a présidé le plus grand nombre de comités ! Mais il faut savoir perdre neuf dixièmes de son temps pour que le dernier
150 nous raconter sa petite histoire d’indépendance. Mais alors sur quelle base voulez-vous faire l’Europe ? Parmi tous ceux qu
151 « Je sais, leur ai-je dit, vous n’y croyez plus. Mais qu’est-ce qui existe à la place, selon vous ? Prenez le monde par vos
152 rain gouverne ; le Conseil fédéral, lui, exécute, mais ne gouverne pas les hommes. C’est absolument le contraire des habitud
153 ur dire : « Monsieur, je ne suis pas votre sujet, mais un libre citoyen. C’est le fonctionnaire qui est au service des citoy
154 bérément cette révolution qui n’est pas violente, mais qui implique le démantèlement progressif des États-nations. Les régio
155 ateur et actif, l’Europe sera pratiquement faite. Mais n’est-ce pas mettre la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monnet ne v
156 qui a abouti à la création de la CECA et à la CE. Mais il y a ce que j’appelle l’illusion Monnet : croire que l’économique e
157 ce n’est pas Karl Marx qui a raison sur ce point, mais Mao Zedong, qui a baptisé lui-même une phase décisive de sa révolutio
158 régionalistes, parce qu’il n’y en a pas d’autres. Mais il reste toujours la part du diable. Qui est-ce, le diable ? Le diabl
159 ser, à retourner les institutions de la tyrannie. Mais une société ne se retourne pas comme un homme. Il ne suffit pas de to
160 vous l’ai dit, nous irons vers l’ennui collectif. Mais il me semble improbable que cet ennui ne recrée pas en profondeur la
21 1971, Articles divers (1970-1973). [Entretien] Le diable existe, vous pouvez le rencontrer (17 mai 1971)
161 grands problèmes politiques du siècle, en effet. Mais nous ne prenons pas garde aux autres pollutions, celles qui sont spir
162 aucoup disent : « On en a assez de la morale ! », mais c’est pour vous en imposer aussitôt une autre, danoise, maoïste, marx
163 xiste ou hippie. Là, tout est encore très simple. Mais quand on ignore tout simplement que le diable existe, quand on nie qu
164 as là… » C’est ce que fait Satan ? Singeant Dieu, mais à rebours, il nous dit : « Je suis celui qui n’est pas ! ». Il est la
165 énérale qui menace la civilisation de tous côtés. Mais quelle pourrait être, au xx e siècle, une définition moderne du diabl
166 au bout du compte, ce n’est pas par un tribunal, mais par eux-mêmes ! Et si l’on se trompe sur le choix de sa vocation pers
167 Adolf Hitler, par exemple. Déguisement grossier, mais habile, parce que nous étions tous prêts à y croire. Hitler, le diabl
168 re. Hitler, le diable ? Il y avait vraisemblance, mais aussi une paille ; si Hitler était le diable, il eût suffi de le tuer
169 , il eût suffi de le tuer, et le mal eût disparu. Mais le diable est bien plus malin. Quand Hitler était devant nous, nous é
22 1971, Articles divers (1970-1973). Fédération ou confédération ? (juillet-août 1971)
170 tités égales à une troisième le sont entre elles. Mais la définition de fédération, qui suit, comme « union politique d’État
171 tion d’États, au contraire, constitue non un État mais une association d’États ; la souveraineté y réside non dans le pouvoi
172 ouveraineté y réside non dans le pouvoir central, mais dans les États confédérés. » Il apparaît alors que confédération, loi
173 s communes, cités, principautés et pays suisses ; mais , au terme de cette expérience confédérale, après une dernière guerre
23 1972, Articles divers (1970-1973). Europe divisée ou Europe fédérée ? (1972)
174 une faculté plus ou moins actuelle ou virtuelle, mais jamais ni totale ni nulle, d’influencer une situation d’ensemble où l
175 ne civique, donc point de différence à l’origine. Mais dans le vocabulaire de notre siècle, il apparaît que civisme est lié
176 x, ces gardiens jaloux des équilibres antérieurs, mais toujours victorieux pour le « progrès de l’espèce », entendons sa rel
177 ommander à la nature en se conformant à ses lois. Mais à mesure que cet impérialisme humain se fait moins respectueux des di
178 la nature, l’homme tente de se dépasser lui-même, mais il ignore vers quoi. Déjà, en Occident, il est au terme de l’ère qu’o
179 u sein d’un territoire délimité — dès lors sacré. Mais nous voici au seuil de l’ère électronique, dont on peut facilement im
180 traintes du sol et des définitions territoriales, mais aussi des régulations naturelles, d’où le risque majeur de violer, d’
181 troite des « possibilités » qu’elles ménageaient, mais aussi et surtout les buts ultimes que nous visons. Car toute politiqu
182 te, tente de calculer et croit seulement décrire… Mais la question qui se pose alors, c’est de savoir si nous sommes préparé
183 devins à celle des savants ». On nous dit aussi ( mais je m’assure que ce ne sont pas les auteurs qui ont écrit cela) que « 
184 spéculation sur le futur (n’est plus) prophétique mais rationnelle et méthodique ». Sur quoi je lis l’ouvrage et je constate
185 ifs — plus objectifs afin d’être mieux normatifs. Mais on voit qu’il y a antinomie pratique entre les deux modes de prévoir.
186 pinion publiés au cours d’une période électorale. Mais l’effet de rétroaction de la prévision, son efficacité préventive, ou
187 dans l’Histoire — il y a toujours des accidents. Mais le seul fait qu’ils nomment cauchemars certains complexes de phénomèn
188 doute d’avancer, j’irais plutôt chez les hippies. Mais je me tromperais : car ce « là-bas » ne m’attend pas tel que je suis.
189 le » ou « merveilleuse » la situation anticipée : mais ceux qui la vivront — même si c’est nous encore, — seront différents 
190 l faudrait donc prévoir non seulement cet avenir, mais plusieurs types d’évolutions psychologiques d’ici là. Il est certain
191 cipé) qui valorise le mot, le colore, le situe, —  mais chaque mot, en même temps, crée dans l’ensemble en voie d’actualisati
192 nnus, au titre de contraintes pour l’imagination, mais aussi de repères et de gages de signification pour les changements po
193 e message de la Maison-Blanche du 8 février 1965. Mais ce droit est en fait constamment menacé ou lésé par un autre invarian
194 s fortement l’hétérogénéité de leurs populations, mais cela n’affecte guère la spécificité de leurs comportements civiques.
195 les nombres absolus et les proportions changent, mais les structures restent, les dimensions du pays n’ont pas varié, et le
196 ’autre fin que la sauvegarde de leurs autonomies. Mais des observations analogues peuvent être faites à l’échelle européenne
197 iques et l’organisation fédéraliste du continent. Mais c’est ici le lieu de signaler que ce pluralisme même différencie l’en
198 nt stériles, voués aux seules parades militaires. Mais si le peuple d’une cité trop vaste ne peut plus s’assembler pour disc
199 lus transitoires sont censés diriger et orienter, mais qu’ils se bornent en fait à « couvrir » ou à révoquer après coup — al
200 e décision est plus proche des cellules de base ; mais d’autant plus rares, plus déléguées et plus aléatoires que le niveau
201 res de pouvoir (législatif, exécutif, judiciaire, mais aussi économique, monétaire, culturel, idéologique, etc.) et la réduc
202 peine par l’école, la presse et les mass médias, mais l’élaboration qui doit précisément la rendre « utile » suppose des fa
203 , n’est pas une atteinte à la liberté de jugement mais une empreinte dont le jugement plus tard utilisera les structures, ré
204 cœurs », d’enregistrer non seulement les paroles mais les pensées et de créer de nouvelles castes. Et l’on peut avancer que
205 non seulement « le pire n’est pas toujours sûr », mais encore et surtout, le pire se limite par ses propres effets : la mala
206 olues. Une autre société naîtra parmi ses ruines. Mais la prolétarisation civique, persistante ou potentielle, n’en devra pa
207 it État correspond le maximum de liberté civique, mais « plus l’État s’agrandit, plus la liberté diminue », tandis que « le
208 décision où il ne soit plus seulement contrôleur mais surtout contrôlable par des citoyens informés d’une manière adéquate.
209 uvoir être résolu en théorie dès les années 1980. Mais la société de l’an 2000 n’en sera pas moins compromise par la surviva
210 on. 4. Puissance ou liberté Le jeu complexe mais prévisible de ces implications successives, des choix qu’elles entraî
211 èle — il est le meilleur que je puisse imaginer — mais du fait même qu’il aura pour fonction de conjuguer des dynamismes, et
212 ne sont pas des pions solides en nombre déterminé mais des flux, des couples de forces, des antinomies en tension, dont la v
213 ont on ne peut être sûr qu’ils finiront « bien », mais dont il est certain qu’ils perdraient toute vertu créatrice s’ils pou
214 conditions précises, dont nulle n’est suffisante, mais qui sont toutes nécessaires : 1. Information des citoyens (enseigneme
215 subversives » dans les seules élites dirigeantes mais non plus possédantes, les « masses » (ex-prolétariat ouvrier et bourg
216 ique, en défense contre l’aventurisme des élites, mais aussi contre leur sagesse éventuelle. (Le pluralisme, le goût de diff
217 ans les dimensions physiques de la cité nouvelle, mais dans le fait que les assemblées civiques pourront se tenir, sans que
218 ciens parlements, les apartés entre deux travées… Mais les avantages seront certains : les économies de temps, d’argent et d
219 nditions architectoniques ne s’y prêteraient pas. Mais d’autres phénomènes majeurs, très susceptibles de dominer la scène ci
220 erritorial accidentel et plus ou moins arbitraire mais immuable (système de l’État-nation). 3. Les unités d’action civiqu
221 du verbe participer, et que certains sont actifs, mais d’autres passifs, tels les « sportifs » du dimanche, qui se contenten
222 e : information intensive et extensive centuplée. Mais la différence entre participants actifs et passifs n’en sera que plus
223 a courte portée de nos sens (toucher, ouïe, vue). Mais si cette portée se trouve allongée maintenant de quelques dizaines, c
224 nt, dégage des forces qu’on pourrait enregistrer, mais qu’on ne retrouverait pas dans la rencontre des images sonores et vis
225 s « attaches au sol » et des « liens charnels » ; mais nous ne savons pas encore quoi. Notons ici que l’expression « contact
226 es moyens techniques dont disposent les citoyens, mais aussi de la nature des tâches communes qu’une cité ou un groupe tienn
227 fraction infime l’exercice d’un pouvoir exécutif. Mais dans aucune des décisions ou options de politique étrangère, économiq
228 x mûris en connaissance de cause. C’est complexe, mais c’est vital : on peut compter que les « vitalement intéressés » feron
229 dances chronologiques potentiellement créatrices, mais n’ai encore donné que des exemples de leur quasi-nécessité ou inévita
230 ne sont là que deux exemples pris au passé récent mais il est clair que, d’ici l’an 2000, bien d’autres surgiront, dont nous
231 dans le cadre stato-national tombé en désuétude. Mais l’objecteur social, politique, économique, ou même civique, celui qui
24 1972, Articles divers (1970-1973). L’ingénieur dans la cité (1971-1972)
232 n’imagine plus de suivre les traces de son père, mais on fera de préférence n’importe quoi d’autre. Or prendre le contre-pi
233 es firmes et le dividende de leurs actionnaires), mais plutôt aux besoins de la société humaine, de la communauté humaine so
234 fait son job en toute conscience professionnelle mais ne veut pas chercher à comprendre le reste, au technicien du seul ren
235 moines, de mages, de « mèges » et d’alchimistes, mais aussi de philosophes comme Bacon et Descartes, d’esprits religieux co
236 ls de l’astronome, ou plus tard de la balistique. Mais l’équation d’Einstein, du vivant de son auteur, aboutit à Hiroshima.
237 orte quel prix pour le profit privé ou collectif, mais l’équilibre entre l’individu et la cité, entre le groupe et l’humanit
25 1972, Articles divers (1970-1973). Forteresse au centre de l’Europe : la Suisse (1972)
238 ture, plutôt un lent dialogue amical et confiant. Mais cette verdure largement irriguée et de très dense habitation, ce n’es
239 ns relief visible, comme des décors translucides. Mais tout ce qui est proche sur nos rives brille d’un vif éclat humide, re
240 ait sa vache et vit paisiblement », disait Hugo), mais pas du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des régions de la T
26 1972, Articles divers (1970-1973). Au centre du monde, Lavaux (1972)
241 artout, la théorie de la relativité l’a démontré. Mais , que le centre du monde se situe réellement quelque part dans les air
242 tte et le supprime. L’homme a besoin de solitude. Mais la plupart n’osant aimer que ce qui par d’autres est aimé, ils détrui
243 e la vie tendent à détruire les raisons de vivre. Mais que tient-on pour nécessaire ? Les maxima contradictoires, toujours à
244 me les dieux, qui ne sont de gauche ni de droite, mais toujours d’en haut, rayonnants. Il y a le paysage mais aussi le pays
245 oujours d’en haut, rayonnants. Il y a le paysage mais aussi le paysan. Entre les dieux sereins et la terre labourée, la ter
246 ils l’ont aimé. Or, ses habitants l’aiment aussi, mais ils en usent, c’est-à-dire le transforment chaque jour par les retouc
247 cent à le vivre, à en vivre ? Sauver Lavaux, oui, mais vivant non pas figé. Et vivant, c’est-à-dire changeant selon sa loi.
248 non. Ensuite, « faire son salut » suppose la foi, mais chacun sait que la foi sans les œuvres est morte. Sauver Lavaux ne su
249 avaux, vous habitez un pays ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez pas sans héroïsme.   Si Lavaux doit faire son sal
250 ttent dans la pollution au nom de la rentabilité, mais ceux qui font passer avant le profit d’argent — cette chose abstraite
27 1972, Articles divers (1970-1973). Le sort de l’an 2000 se joue dans nos écoles (mars 1972)
251 raser, presque impossible d’effacer leurs traces) mais aussi parce qu’on sait que pour reconstituer l’humus détruit en quelq
252 aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — mais aussi peut favoriser, si c’est bien fait — des aspects décisifs de l’
253 sique — villes et routes, habitat environnement — mais dans le monde moral, dont le physique matérialise les structures et l
254 eux impérialismes, l’économique et l’idéologique. Mais pour qu’elle réussisse son union, qui ne peut être que fédérale, il f
255 ne soit plus la nation et ses mythes orgueilleux, mais la région et ses réalités tangibles, puis l’Europe et ses réalités cu
256 sans visage, et rouages d’une société mécanisée, mais bien des citoyens actifs et responsables de leurs appartenances multi
257 et responsables de leurs appartenances multiples mais concrètes à leur commune, à leur région, à notre Europe, et à l’Human
258 nseil de l’Europe, Communautés européennes, CERN. Mais elle ne deviendra vivante que par les citoyens qui la vivront, consci
259 teur de libertés que constitue leur civilisation. Mais comment devenir citoyen d’un pays qui n’en est pas un, puisqu’il n’a
260 mentaux ? Point d’Europe sans citoyens européens. Mais point de citoyens européens, sans une Europe politiquement constituée
261 rammes déjà trop chargés des heures sur l’Europe, mais en introduisant dans les leçons d’histoire, de géographie, d’économie
262 enseignement dans le sens d’un civisme européen. Mais on peut citer quelques chiffres : — 33 stages de formation, dans 15 p
263 ’avenir non seulement de l’École, ou de l’Europe, mais du Monde : Le civisme commence au respect des forêts. 12. « L’Euro
28 1972, Articles divers (1970-1973). Autopsie d’un cas : Denis de Rougemont (15 mars 1972)
264 L’Amour et l’Occident au début des années 1939, mais ce n’était pas tombé du ciel. Je m’occupais de questions politiques d
265 s uns étant catholiques, les autres nietzschéens. Mais , nous arrivions à nous entendre. Qui étaient ces hommes ? Du côté d’
266 mmunauté dans lequel la personne peut s’enraciner mais qui ne doit pas être fermé. Qui doit toujours être ouvert vers de plu
267 livre est un appel à l’engagement des écrivains. Mais pas à l’embrigadement dans un parti. Il s’agissait d’assumer sa respo
268 plan de la vie amoureuse, pas seulement sexuelle, mais aussi sentimentale dans les rapports quotidiens, comme étant l’union
269 ses contraires, à mi-chemin entre ces deux mythes mais en en faisant une synthèse positive : l’engagement d’un homme et d’un
270 tre une découverte ? J’y pensais depuis longtemps mais je ne savais pas à quel point la Suisse avait réalisé le fédéralisme.
271 conférences sur le fédéralisme et sur la Suisse. Mais aussi pour y faire jouer une pièce que j’avais écrite pour l’Expositi
272 ela. » Il m’a répondu : « Je le sais très bien. » Mais il ne l’a jamais dit à personne d’autre… Mais il est bien évident que
273 . » Mais il ne l’a jamais dit à personne d’autre… Mais il est bien évident que cette définition de l’homme et ce terme d’eng
274 la pratique suisse. Que j’avais apprise à l’école mais que je n’avais jamais très bien comprise. Alors, je me suis dit que m
275 sions qu’on n’essaie pas de réduire ou d’anéantir mais qu’on conserve et qu’on tâche d’équilibrer aboutissent à une très gra
276 r aboutissent à une très grande vitalité civique. Mais , voilà où les choses se compliquent, il est impossible de réaliser le
277 autres groupements qui n’étaient pas fédéralistes mais qui voulaient aussi l’Europe. Et nous nous sommes réunis, à La Haye,
278 jamais cru que cette Europe-là pouvait se faire. Mais j’ai pensé qu’il valait mieux que les États pratiquent cet hommage qu
279 principauté dont le prince était le roi de Prusse mais qui se gouvernait avec des familles du lieu, dont la mienne. Ce canto
280 nsemble linguistique, ni politique, ni économique mais à un ensemble mondial qui recouvre deux petites parties de la France,
281 rrespond à l’orthodoxie russe, grecque, roumaine. Mais vous n’avez jamais eu de régime totalitaire dans un pays protestant.
282 histoire de l’humanité, nous en avons les moyens. Mais nous avons aussi les moyens de tout tuer. Et nous sommes d’ailleurs e
283 ues, ils sont des partisans ou des nationalistes. Mais j’ai le plus grand respect pour des hommes qui ont une vision politiq
284 bien cernés et résolus d’après le génie du lieu. Mais ce n’est pas possible avec le système de découpage des États-nations,
285 culture, à Genève, institut qu’il a créé en 1950. Mais , Denis de Rougemont est avant tout, à sa manière, un Européen. Sa gra
29 1972, Articles divers (1970-1973). Je rentrais de l’espace… (27-28 mai 1972)
286 ture, plutôt un lent dialogue amical et confiant. Mais cette verdure largement irriguée et de très dense habitation, ce n’es
287 ns relief visible, comme des décors translucides. Mais tout ce qui est proche sur nos rives brille d’un vif éclat humide, re
288 ait sa vache et vit paisiblement », disait Hugo), mais pas du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des régions de la T
289 déserts alpestres et les sombres forêts du Jura. Mais que dirait-il aujourd’hui, où sa constatation, très abusive alors, es
290 et, si vous tenez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez pas au trésor, au mystère de la « pax helvetica », votre c
30 1972, Articles divers (1970-1973). Qu’est-ce que la culture ? : quatre thèses et une hypothèse (juin 1972)
291 ait Édouard Herriot, homme politique bien oublié, mais qui reste, précisément, par cette seule phrase sur la culture. On l’a
292 programmé par le code génétique des chromosomes. Mais au fur et à mesure de l’acquisition d’informations nouvelles, des con
293 re d’objets extérieurs plus ou moins accessibles, mais une construction intérieure de plus en plus complexe, dont la formule
294 rsonne enfin (contre l’arbitraire individualiste, mais aussi contre la tyrannie collectiviste qui lui répond mécaniquement).
295 inalité de la personne, d’inciter à l’initiative. Mais il résulte aussi de ce grand paradoxe qu’une contestation qui refuse
296 r de dix heures du soir ».) « Il vous a été dit… mais moi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie pas le passé. Elle
31 1973, Articles divers (1970-1973). La Merveilleuse histoire de Tristan et Iseut [préface] (1973)
297 rées d’un des grands mythes de l’âme occidentale. Mais qu’est-ce qu’un mythe, et qu’est-ce que l’âme. Tout auteur qui se per
298 ée, symbolique, une structure de notre existence. Mais non pas de notre existence intellectuelle, qui a bien d’autres manièr
299 encore qu’elle tienne aux deux, c’est l’évidence, mais qui est bien plutôt celle du « cœur » comme on dit, celle de l’âme. L
300 urelles, des rythmes trop prévus de la sexualité, mais aussi des décrets de la morale et des conseils de la raison. L’amour-
301 rdèrent un jour dans l’instant du premier regard, mais que le temps modifie fatalement, créant un risque permanent de disson
302 ue — a cru voir en lui la lueur, toujours fuyante mais en fuite vers la hauteur où elle entraîne l’amant ravi. On aura recon
303 a conclusion gnostique du Second Faust de Goethe, mais aussi, le mouvement de l’ascension mystique de Dante, poursuivant l’i
304 éale, doit rester à jamais fuyante, inaccessible. Mais la réalité est lourdement présente. Elle ne saurait donc que freiner
305 rdif, contemporain de nos légendes tristaniennes. Mais qu’est-ce alors, quel est le faux amour qui « tourne » ainsi ? Ce n’e
306 is du corps, ne mérite pas en soi le nom d’amour. Mais c’est l’amour « bouché » par la présence inévitable et continuelle, l
307 ui, partage la vie d’Iseut. Il reste seul vivant, mais sans amour. Aux yeux du mythe, il est perdant. ⁂ À ce premier aspect
308 t la vertu jadis fut mortelle aux amants séparés, mais fut aussi transfigurante. L’histoire du mythe, dans nos mœurs et cou
309 homas, l’un des auteurs de la légende primitive ? Mais si le mythe est épuisé, et s’il était vraiment un mythe de l’âme, fau
310 té grâce aux derniers tabous qui tiennent encore. Mais déjà, le héros de Lolita nous est décrit comme un antihéros, c’est-à-
311 es, c’est vrai pour leur existence dans ce monde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui s’adresse à la part immortelle
312 le jour des hommes et de leur peine quotidienne, mais l’horizon du nouveau jour qui révélera le sens caché de nos « apparen
313 et horizon de la mort est l’ultime sens du mythe. Mais il faut croire aux anges pour y croire. ⁂ Selon la mythologie de l’an
314 lendissante et qui lui dit : — Je suis toi-même ! Mais si l’homme sur la Terre a maltraité son moi, au lieu de la Fravarti c
315 dre enfin dans le monde lumineux de la nostalgie. Mais alors l’obstacle dernier à notre amour, provoquant la passion créatri
316 e la morale que l’on pourrait un jour abandonner, mais tient à l’être même, au fait de la personne. Nulle technique et nulle
317 ulement de la littérature qu’ils ont bien mérité, mais de l’âme. ⁂ Comment résister à la tentation de comparer les versions
318 par le roi Marc implore son pardon pour la Reine mais dit de lui-même : « Ah ! Mort, viens voir Tristan et finis ses douleu
319 rendu l’esprit. » (Bédier : « Il rendit l’âme. ») Mais il y a surtout l’épisode des amants qui se repentent lorsque le philt
32 1973, Articles divers (1970-1973). Université et universalité (janvier 1973)
320 isée en compartiments correspondant aux facultés. Mais aussi, deux ou trois choses précises, comme : a) l’interaction fécond
321 ceste et des structures de la parenté en général. Mais il est d’autres exemples non moins significatifs, celui de la théorie
322 s facultés même ! Toute la Sorbonne m’a condamné, mais le même ouvrage, aujourd’hui, figure au programme de licence : petit
323 us sommes en convergence, pas encore en symbiose, mais elle est potentielle. Quelles sont vos chances de l’actualiser ? Notr
324 nécessaire, si justement revendiquée par Mai 68, mais si curieusement oubliée par les réformes qui ont suivi. au. Rougem
33 1973, Articles divers (1970-1973). De Genève à l’Europe par les régions (mars 1973)
325 les entreprises régionalistes les plus diverses. Mais un phénomène politique très précis, dont les Européens ont pris consc
326 tat-nation non seulement la cause de nos guerres, mais l’obstacle majeur à l’union du continent, qui est le seul moyen d’éch
327 les cas (le Rhin divise les peuples de ses rives, mais le Rhône les unit ; allez savoir pourquoi ?) se dévalorisent entre le
328 u nouvelles reparaissent ou accusent leur relief. Mais il y a plus : leur résurgence serait celle d’un esprit de clocher, d’
329 érimé. Motifs ethniques, motifs économiques Mais le problème n’est pas seulement spéculatif et prospectif. Il est posé
330 ent : Basques et Catalans réunis par les Pyrénées mais divisés par la frontière franco-espagnole, régions de Bâle et de Genè
331 territorialement. Il y faudrait un vrai miracle, mais ce miracle ne s’est jamais produit. Et il aurait encore moins de chan
332 cordon douanier qui ne sert à rien ni à personne, mais qui symbolise la « souveraineté » (d’ailleurs de plus en plus fictive
333 d’oïl, ancêtre de tous nos patois, oubliés certes mais sans doute actifs dans notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc
334 seulement pour l’économie (comme la CEE élargie), mais pour l’écologie continentale, les transports, l’énergie, les recherch
335 ui les définit. Voilà qui paraît très concevable, mais qui pose le problème très neuf de l’administration de ces régions d’a
336 ation de la plupart des « serviteurs de l’État ». Mais cela aussi pose un nouveau problème : les délais nécessaires, quinze
337 é, que nous n’avons pas à prévoir notre histoire, mais à la faire. aw. Rougemont Denis de, « De Genève à l’Europe par le
34 1973, Articles divers (1970-1973). Recréer la place publique (1er juillet 1973)
338 ou « sur la place publique », à la bonne heure ! Mais encore faut-il qu’elles existent, cette rue, cette place publique, où
35 1973, Articles divers (1970-1973). L’Europe, c’est d’abord une culture (juillet-août 1973)
339 les guerres des autres, les compromis des autres. Mais l’Europe ne pourra jamais se faire que selon la formule fédéraliste,
340 ouveraineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait toujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. Mais c’es
341 ujours plus illusoire — sauf qu’elle bloque tout. Mais c’est ici aussi que l’on rejoint la culture. Car c’est bien la cultur
342 ’évolution humaine. L’École, surtout secondaire — mais l’Université n’était pas en reste vers 1914 —, l’École apprend depuis
343 s, selon les options politiques des historiens20. Mais si l’on peut admettre que l’État français existe réellement depuis Ph
344 ionaux dans une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’Université même, on ne parlait qu’en latin, et l’on ignorait tout
345 une, bien antérieure à l’idée même d’État-nation. Mais , dira-t-on, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui parle
346 ce temps, ceux qui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était pas question de les enfermer pour autant dans les frontièr
347 au xixe siècle, là encore contre toute évidence, mais au service dévot de l’État-nation. C’est ainsi qu’on nous a inculqué
348 que le Rhin sépare les peuples de ses deux rives, mais que le Rhône les unit — allez savoir pourquoi ! De même, les Pyrénées
349 eux guerres mondiales où l’Europe a failli périr, mais encore ils faussaient notre vision de l’histoire et le sens même de l
350 le symbolisme, le surréalisme et l’art abstrait, mais aussi la scolastique, la philosophie des lumières, l’existentialisme
351 pensée : c’est l’unité de notre culture commune. Mais qu’en est-il de ses diversités tant vantées, et à juste titre ? Est-i
352 ale des misanthropes, chose que l’on peut énoncer mais non pas faire ; car ou bien l’on fait une vraie amicale, mais alors o
353 faire ; car ou bien l’on fait une vraie amicale, mais alors on cesse d’être misanthrope, ou bien l’on reste misanthrope, ma
354 être misanthrope, ou bien l’on reste misanthrope, mais alors il n’y a pas d’amicale. La fédération européenne s’établira sur
355 ssance d’une grande diversité dans les approches, mais plus encore dans l’appropriation des personnes à la Vérité unique, do
356 ion européenne ne naîtra pas d’accords au sommet, mais de groupements de communes et d’entreprises, de régions et de leurs é
357 antiatomiques !), ou dispersés à travers le monde mais unis par le Saint-Esprit. Ils ont été depuis deux-mille ans le sel de
36 1973, Articles divers (1970-1973). « La famille est devenue un choix » (23 septembre 1973)
358 pourquoi les châteaux en ruines me touchent tant, mais je suis tourné vers l’avenir. Avez-vous songé à l’Église ? Quand je s
359 Je voulais devenir chimiste quand j’étais jeune, mais quand j’ai pris des leçons j’ai compris qu’il ne saurait plus en être
360 de juges, plus de pasteurs, point de militaires, mais toujours des intellectuels chez les de Rougemont. Comment nier l’héré
37 1973, Articles divers (1970-1973). Sur la taille des régions (octobre 1973)
361 uropéenne ». Beaucoup l’emploient, l’air entendu, mais nul ne sait ce qu’elle signifie. Les régions, nous dit-on, doivent êt
362 our être « compétitives à l’échelle européenne ». Mais « compétitives » avec quoi ? — Avec les Länder allemands, me dit-on.
363 avec ce qui se fait à Détroit, à Essen ou à Bâle, mais si une de ces firmes s’installait dans Rhône-Alpes, ce serait en vert
364 e l’histoire »23 — et pas seulement les réalités, mais selon la volonté de puissance d’un chef d’État, d’un parti au pouvoir
365 un État-nation, n’est pas d’affirmer sa puissance mais d’exercer sa liberté ; n’est pas de se montrer plus fort que tel vois
366 que tel voisin par les armes ou par la richesse, mais de rester maître chez soi et de s’administrer comme on l’entend, non
367 iens à l’échelon national (c’est-à-dire à Paris), mais ce qui intéresserait les habitants de la région serait de pouvoir se
38 1973, Articles divers (1970-1973). Une possibilité européenne : la région genevoise (novembre 1973)
368 angoisse sociale pour recommander cette formule. Mais il est trop souvent inhibé par nos routines mentales, héritées de l’É
369 bas, de l’autre côté du lac, c’était la France. —  Mais où est la frontière ? demanda Molotov, vaguement inquiet. — Elle pass
370 et. — Elle passe au milieu du lac, dit Bidault. —  Mais alors, s’exclama le Soviétique, les poissons, comment savent-ils dans
371 pollution, ni rien de ce qu’il faudrait arrêter, mais seulement ce qu’il faudrait laisser passer : personnes, marchandises,
372 ent : Basques et Catalans réunis par les Pyrénées mais divisés par la frontière franco-espagnole, région de Bâle brochant su
373 territorialement. Il y faudrait un vrai miracle, mais ce miracle ne s’est jamais produit, et il aurait encore moins de chan
374 cordon douanier qui ne sert à rien ni à personne, mais qui symbolise la « souveraineté » (d’ailleurs de plus en plus fictive
375 savoyard, romand et franc-comtois, oubliés certes mais sans doute actifs dans notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc
376 ù tout vient d’en bas, c’est-à-dire des communes. Mais quoi, de 1815 à 1919, ces facteurs ancestraux de division n’ont nulle
39 1973, Articles divers (1970-1973). Face à la crise de notre continent, l’utopie de Denis de Rougemont : l’Europe des régions (1er-2 décembre 1973)
377 Un Conseil élu par le peuple européen Oui, mais comment coordonner toutes ces activités régionales à l’échelle de l’E
378 à l’origine d’une vraie vie politique européenne. Mais ce qui est important, c’est qu’il existe au-dessus des régions et à l
379 e peuple européen et composé non de spécialistes, mais de citoyens qui aient une vision générale de la vie, qui équilibrent
380 peuvent contrecarrer certains intérêts nationaux, mais , pour revenir à mon sujet, il me semble que rien ne les empêche de ch
381 ens des équilibres sociaux et naturels d’un pays. Mais je le répète, rien ne les empêche d’accorder leur profit à celui d’un
382 e dans un monde qui serait structuré par régions, mais dans le cadre d’une politique commune à l’échelle continentale, la qu
383 leur région et de l’Europe des régions fédérées. Mais il faut s’y mettre tout de suite ! bg. Rougemont Denis de, « [Ent