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re l’Europe, mais dans le respect des différences
nationales
, régionales et locales. Cela veut dire qu’il n’y a pas d’autre soluti
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nifie unification aux dépens des caractéristiques
nationales
, et pour les autres, il signifie refus de tout pouvoir central, repli
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, projet attribué aux girondins de rompre l’unité
nationale
et de transformer la France en une fédération de petits États. Aux ja
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? Eh bien ! de culture. Il n’y a pas de cultures
nationales
, contrairement à ce que l’on nous a appris à l’école. Il n’y a qu’une
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es cantonales, ne pas l’arrêter à notre frontière
nationale
, mais voir plus loin, voir qu’il y a des tâches qui sont de dimension
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ode de vie ? Un accroissement indéfini du produit
national
brut, ou la recréation d’un habitat décent, d’une communauté vivante
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ples pour éliminer peu à peu les caractéristiques
nationales
et les remplacer par un sentiment européen. Il est clair qu’une Europ
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es sont consacrés aussi à l’étude des stéréotypes
nationaux
, dans les manuels ou dans l’esprit des gens. On a pu observer, par ex
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n’est pas possible dans une seule nation. L’État
national
constitue donc l’obstacle principal. Je pense que le problème le plus
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cipitent. Tant qu’il y aura cet état de divisions
nationales
, voire nationalistes, des Européens, les Américains auront beau jeu d
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e les Américains, augmenter simplement le produit
national
brut de chacun de nos pays ou de l’Europe dans son ensemble, au prix
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le pousse, beaucoup plus que nos compartimentages
nationaux
ne permettent de le faire. Il nous faut dépasser les Américains, mais
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foyers culturels n’a coïncidé avec les frontières
nationales
. Comment envisagez-vous la création des régions ? La décision viendra
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qui unissent chacune de ces régions à sa capitale
nationale
. Et à ce moment-là, il suffira d’installer des agences fédérales euro
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’on m’offrit d’écrire une pièce pour l’Exposition
nationale
qui devait s’ouvrir à Zurich l’année suivante. J’étais en train de so
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et M. Bourdeau de Fontenay, directeur de l’École
nationale
d’administration, tous amis de Paul Martin et amenés par ses soins à
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re toute union fédérale, je veux parler de l’État
national
de type xixe siècle, jacobin et napoléonien, copié par plus de cent
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et de maîtres eux-mêmes trop crédules, que l’État
national
centralisé et absolument souverain, c’est l’aboutissement nécessaire,
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oint. Et tout d’abord : il n’y a pas de cultures
nationales
. La culture européenne n’est pas la somme de vingt-cinq cultures nati
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opéenne n’est pas la somme de vingt-cinq cultures
nationales
, puisqu’elle existait bien avant la formation, récente, nous venons d
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ion italienne, c’était un peu comme nos pavillons
nationaux
dans une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’université même,
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latin, et l’on ignorait tout des appartenances «
nationales
» au sens moderne du mot. C’est ainsi qu’à la Sorbonne, vers 1267 — c
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urope comme une addition de prétendues « cultures
nationales
» bien distinctes et rivales, les manuels de notre enfance non seulem
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rine politique ont été paneuropéennes, et non pas
nationales
: l’art roman et le gothique, le classique, le baroque, le romantisme
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bilités. Prenez l’exemple de la musique : rien de
national
dans son évolution. Elle naît avec le chant grégorien — premier langa
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ainsi de suite. Ce ne sont pas nos appartenances
nationales
qui nous diversifient vraiment, c’est la pluralité des écoles de pens
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vie dans chaque nation. Supprimez les frontières
nationales
, vous n’appauvrirez en rien l’Europe une et diverse, et vous ne risqu
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é et la diversité, vous remarquerez que l’échelon
national
ne joue aucun rôle, est simplement omis, inexistant. Et voilà qui no
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uisse n’a jamais connu l’illusion d’une « culture
nationale
» — ne fût-ce qu’en raison de son appartenance à trois domaines lingu
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s grands courants européens — en sautant le stade
national
: voilà l’Europe de la culture, voilà, identiquement, la Suisse. Si m
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égionaux, mais ignorent totalement les frontières
nationales
. C’est sur la base de cette unité de culture que nous pourrons édifie
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iècle et demi, grâce à Napoléon puis à nos écoles
nationales
, nous nous croyons si différents de nos voisins ! Nous sommes si fier
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terrelations. Aucune ne sera jamais une « culture
nationale
», ou un microcosme de l’Europe, mais seulement un ensemble d’œuvres
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ouveraineté absolue et finalités courtes (intérêt
national
) ou utopiques (autarcie). D’où les dévastations planétaires que l’on
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iétique qui garantissent les droits des minorités
nationales
et réaffirment de la sorte, en théorie, « la corrélation entre la déc
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tion révolutionnaire… doit dévaloriser les cadres
nationaux
, libérant le vrai sentiment patriotique… Tant que patrie et nation se
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ion ou démission de la France » : À la dictature
nationale
ou internationale, la France doit opposer un nouveau prestige de la l
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ionalistes de vouloir détruire la France, l’idéal
national
nommé France. Car Dandieu a montré mieux que personne comment le mouv
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trois degrés. Géographie Toute géographie «
nationale
» fondée sur la notion de « frontières naturelles » est un non-sens.
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commune et entreprise, région, groupe de régions (
national
ou sectoriel), fédération — et loin de se borner à décrire les instit
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timisation. Elle ne connaît en fait ni frontières
nationales
, ni circonscriptions électorales ou fiscales, mais des continents et
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eur du seul fait de l’oblitération des paramètres
nationaux
, remplacés par une planification continentale à base d’unités régiona
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« projet attribué aux girondins de rompre l’unité
nationale
». D’où le Français lettré conclut que Louis XIV et Napoléon, en cent
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t organismes correspondants au niveau régional ou
national
, ou continental, ou mondial. Ces possibilités sont d’autant plus nomb
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, pour un candidat député qui représente un parti
national
plus que des intérêts régionaux ou professionnels, ou pour un candida
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eu de savoir si l’agent dominant est alors l’État
national
, le Parti qui l’utilise (« marxiste » ou « fasciste »), une Puissance
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e sous toutes ses formes : municipale, régionale,
nationale
, continentale et finalement globale, selon les dimensions des tâches
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que l’École cesse d’enseigner que la souveraineté
nationale
est un absolu religieux, le seul que l’on vénère encore et que les Po
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près le stage de Bruxelles, en 1963, des sessions
nationales
de formation pour enseignants sont organisées par le ministère belge
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suite du stage de Malahide, en 1965, un programme
national
d’éducation civique est élaboré dans une optique européenne ; — après
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séminaire de Bruges, en 1968, sur les stéréotypes
nationaux
, un centre de recherches est créé à l’Université de Gand, pour l’exam
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er une pièce que j’avais écrite pour l’Exposition
nationale
de 1939 et qui avait été mise en musique par Arthur Honegger. Nous en
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je me rattache qui ne correspond ni à l’ensemble
national
, ni à l’ensemble linguistique, ni politique, ni économique mais à un
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la forme État-nation et aux soi-disant économies
nationales
qui posent des tas de problèmes radicalement faux. Pourquoi y aurait-
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fin, sa vocation. 4. Il n’y a pas de cultures
nationales
Cette thèse est démontrée sans aucun doute possible par la date mê
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ois, ou cent fois plus ancienne que nos divisions
nationales
. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? », dit l’Europe aux nations. Elles n
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Nos « précieuses diversités » ne sont pas du tout
nationales
. Elles divisent et animent nos nations sans le moindre rapport, sauf
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iècle : à la croissance si rapide de nos sociétés
nationales
, à leur excessive distension, répondent, quasi mécaniquement, la frag
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et les politologues se mettent à dénoncer l’État
national
centralisé, souverain et bardé de frontières, comme une forme politiq
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éveloppement économique (par rapport à l’ensemble
national
) dont elles rendent responsable l’État centralisateur. Les unes exige
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nt pour but de réduire les disparités économiques
nationales
(Sud-Ouest français, Mezzogiorno, Schleswig-Holstein, etc.) ont motiv
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indéfendable à tous points de vue, des frontières
nationales
héritées d’autres âges. De la création des régions que je viens de dé
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ifs subsistant entre chaque région et sa capitale
nationale
. 3. Éduquer les nouvelles générations dès l’école primaire dans l’opt
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usieurs langues, lui a valu diverses distinctions
nationales
. »
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l’obstacle majeur à toute union fédérale : l’État
national
de type jacobin et napoléonien, copié par plus de cent-vingt pays dan
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et de maîtres eux-mêmes trop crédules, que l’État
national
, « Un et indivisible » selon la formule jacobine, centralisé selon la
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sultent. Tout d’abord : il n’y a pas de cultures
nationales
, si l’on entend par « nations », comme on le fait couramment, les Éta
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opéenne n’est pas la somme de vingt-huit cultures
nationales
, puisqu’elle existait bien avant la formation, récente on vient de le
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on castillane, c’était un peu comme nos pavillons
nationaux
dans une cité universitaire, rien de plus. Mais à l’Université même,
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latin, et l’on ignorait tout des appartenances «
nationales
» au sens moderne du mot. C’est ainsi qu’à la Sorbonne, vers 1260 — c
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urope comme une addition de prétendues « cultures
nationales
» bien distinctes et rivales, les manuels de notre enfance non seulem
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rine politique ont été paneuropéennes, et non pas
nationales
: l’art roman et le gothique, le classique, le baroque, le romantisme
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ainsi de suite. Ce ne sont pas nos appartenances
nationales
qui nous diversifient vraiment, c’est la pluralité des écoles de pens
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ans toutes nos nations. Supprimons les frontières
nationales
, nous n’appauvrirons en rien l’Europe une et diverse, et nous ne risq
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a diversité, il faut bien constater que l’échelon
national
ne joue aucun rôle, est simplement omis, inexistant. Vers l’Europe
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riale ni de même appartenance politique, sociale,
nationale
. Un exemple personnel suffira pour l’illustrer : je suis Neuchâtelois
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réalité vécue, non pas les bobards du « prestige
national
» dont les grandes firmes et l’État central seraient seuls à se parta
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esse peut-être quelques statisticiens à l’échelon
national
(c’est-à-dire à Paris), mais ce qui intéresserait les habitants de la
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e sur leur vie, et n’ont plus foi dans les mythes
nationaux
— tout nous pousse aujourd’hui à chercher des formes de communauté no
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indéfendable à tous points de vue, des frontières
nationales
héritées d’autres âges. De la création des régions que je viens de d
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t peut-on croire encore qu’il y ait des économies
nationales
? Il n’y a aucune raison pour qu’une entité économique coïncide avec
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nationales peuvent contrecarrer certains intérêts
nationaux
, mais, pour revenir à mon sujet, il me semble que rien ne les empêche
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’histoire et la géographie à partir du seul cadre
national
, et vous avez suggéré que l’on parte plutôt de l’environnement immédi
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rope et du monde. Et non pas sur les seuls mythes
nationaux
. Si enthousiasmantes que puissent être les leçons sur Morgarten ou Au
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te phrase de Simone Weil m’a frappé : « L’orgueil
national
est loin de la vie quotidienne. » Je suis convaincu qu’en partant de