1
quand il dit que les mathématiques ne se prêtent
pas
à la liturgie, ne se prêtent pas au chant. Il y a tout de même un exe
2
es ne se prêtent pas à la liturgie, ne se prêtent
pas
au chant. Il y a tout de même un exemple, c’est la manière de psalmod
3
ours frappé, et ceci prouve que la liturgie n’est
pas
seulement l’expression d’une émotion mais un moyen mnémotechnique dan
4
ns cas. Ceci dit, j’aurai une seule remarque, non
pas
du tout en contradiction avec ce que vient de vous dire M. Armand, ma
5
data banks » comme on dit aujourd’hui. Je ne sais
pas
la traduction française. Banques d’informations. Mais le livre, au se
6
me orientateur, comme polarisateur de l’esprit et
pas
seulement de l’esprit mais aussi de la sensibilité et du sentiment. Q
7
utant qu’à l’enchaînement des arguments. Il n’y a
pas
deux livres pareils, alors qu’il peut y avoir un nombre considérable
8
rras simplement agir ou méditer ». Nous ne sommes
pas
tous destinés à devenir des prophètes. Mais vous voyez qu’il y a cett
9
. Et je voulais y insister pour que l’on ne croie
pas
, puisqu’on parle d’information, que le livre est une manière surannée
10
n nombre de questions posées. Eh bien, ce ne sont
pas
les sujets qui manquent, ce qui est difficile, c’est le temps de lent
11
s questions. Je disais que les sujets ne manquent
pas
, mais le temps de les lire lentement me manque à cette tribune, et je
12
ment dans ce qu’il y a de plus scandaleux, et non
pas
seulement de pittoresque et de folklorique, ne rencontre-t-il pas plu
13
pittoresque et de folklorique, ne rencontre-t-il
pas
plus de difficultés à s’exprimer qu’au temps où il suffisait d’une tr
14
oins grave à la radio, à quoi il faut opposer non
pas
seulement le livre, mais le disque. La bande enregistrée, la bande ma
15
rairement au livre et à l’imprimé qui, eux, n’ont
pas
de limite en général. La télévision, c’est quelque chose qu’on vous i
16
. C’est la cassette. C’est un palliatif. Ce n’est
pas
suffisant, mais c’est l’équivalent du livre par rapport à la télévisi
17
Vous pouvez choisir votre cassette ; vous n’avez
pas
d’actualité immédiate, vous ne l’avez pas non plus dans le livre. Il
18
n’avez pas d’actualité immédiate, vous ne l’avez
pas
non plus dans le livre. Il faut toujours au moins un mois pour sortir
19
pourrait succéder au livre », moi je ne le pense
pas
. Il y a des gens pour lesquels l’ouïe est le sens le plus développé e
20
ans un dictionnaire ou un répertoire, pourquoi ne
pas
les diffuser en espéranto, à supposer qu’il y ait beaucoup de gens qu
21
et du sentiment d’une manière que vous ne pouvez
pas
dissocier de l’information objective qu’il y a dans le livre ; c’est
22
lente lecture ? » Première remarque : ce ne sont
pas
les gens qui ont le plus de temps qui lisent le mieux, ni même qui li
23
esure [que] l’automation se développera. Ce n’est
pas
à mon voisin, que j’irai apprendre ce genre de choses. Je pense que n
24
à M. Louis Armand d’ailleurs — « s’il ne fallait
pas
opposer le livre à la revue » et faisait observer « qu’on lit énormém
25
tistiques disant qu’on lit trop peu ». On ne peut
pas
vraiment opposer les deux choses parce que vous savez très bien que l
26
une manière un peu plus prolongée. Je ne voudrais
pas
prendre plus de temps, M. Le Lionnais a encore beaucoup de choses à d
27
régionales et locales. Cela veut dire qu’il n’y a
pas
d’autre solution à la fois désirable et praticable que l’union dans l
28
e temps-là (il a changé d’avis depuis) : Ce n’est
pas
dans le fédéralisme, ce n’est pas en se repliant sur elle-même que la
29
uis) : Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est
pas
en se repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son salut ? En
30
, dans la grande masse des citoyens dont il n’est
pas
exclu qu’avant longtemps on l’appelle à se prononcer sur la question
31
is : si le consensus dans tous les domaines n’est
pas
désirable ou ne peut être atteint, on le réduit à certains domaines.
32
raineté à une organisation politique ne possédant
pas
un centre unique de pouvoir, d’impulsion et de création, mais plusieu
33
de toute union vivante de l’Europe. Car il n’y a
pas
d’union et pas de vie possibles hors du paradoxe fondamental de l’Un
34
vivante de l’Europe. Car il n’y a pas d’union et
pas
de vie possibles hors du paradoxe fondamental de l’Un et du divers, h
35
fasse un jour dans l’histoire si elle ne se fait
pas
d’abord dans les esprits, et voilà qui implique un langage, et qu’on
36
voilà qui implique un langage, et qu’on ne laisse
pas
impunies ses erreurs. Car si l’on ne fait pas attention aux mots, c’e
37
sse pas impunies ses erreurs. Car si l’on ne fait
pas
attention aux mots, c’est que l’on n’a pas bien vu la chose, et comme
38
e fait pas attention aux mots, c’est que l’on n’a
pas
bien vu la chose, et comment pourrait-on la vouloir ? Apprenons donc
39
rganisation de notre économie, si nous ne voulons
pas
être « américanisés », comme on le dit tous les jours, c’est qu’il y
40
est cette unité ? Eh bien ! de culture. Il n’y a
pas
de cultures nationales, contrairement à ce que l’on nous a appris à l
41
rontières actuelles de nos pays, qui n’existaient
pas
pendant tout le Moyen Âge, notamment, où la culture européenne exista
42
ier une union. Je dis bien : une « union » et non
pas
une unification. Car la seule union que je vois possible pour l’Europ
43
onne des concerts. Eh bien ! tout cela n’existait
pas
dans les autres cultures, où l’on n’écrivait que de la littérature re
44
eligieuse, sacrée. En Inde, par exemple, il n’y a
pas
de romans qui racontent des petites histoires qui se passent tous les
45
e ce soit la plus forte d’Europe !)… que ce n’est
pas
une grande puissance comme les États-Unis ou la Russie… » J’estime qu
46
mie, comment expliquer que les États-Unis n’aient
pas
gagné tout de suite la guerre contre le petit Vietcong ? Pourquoi ? I
47
e contre le petit Vietcong ? Pourquoi ? Ils n’ont
pas
osé utiliser toutes leurs forces, la bombe atomique notamment, parce
48
ntre eux l’opinion du monde entier. Ce n’est donc
pas
du tout la force, comme on le répète toujours, qui dirige le monde, c
49
partie du monde : la Russie. La Russie qui n’agit
pas
du tout par la force de ses armées mais par la force de sa doctrine,
50
idée. La Suisse, si petite qu’elle soit, n’aurait
pas
seulement un rôle de parti minoritaire à jouer au sein de cette grand
51
formule maintenant au-delà de nos frontières, ne
pas
l’arrêter à nos frontières cantonales, ne pas l’arrêter à notre front
52
ne pas l’arrêter à nos frontières cantonales, ne
pas
l’arrêter à notre frontière nationale, mais voir plus loin, voir qu’i
53
à ce peuple heureux que vous décrivez, ne semble
pas
très prêt à assumer les responsabilités nouvelles qu’implique la form
54
n modestes dans notre petit coin, ne nous rendons
pas
ridicules en proposant de grandes choses… » Il faut que cela cesse ;
55
es trouveront même bien curieux que l’on ne l’ait
pas
encore fait. Elles nous reprocheront — à la génération des aînés — d’
56
prix auquel, d’ailleurs, il s’attendait : Je n’ai
pas
été surpris par la décision de la Fondation Freiherr von Stein puisqu
57
croire que je l’ai dit (si l’on ne me connaissait
pas
du tout) mais simplement que je lui suis reconnaissant d’avoir reconn
58
t en état de transe. La décision risque de n’être
pas
excellente. La passion, d’autre part, est une projection narcissique
59
is de Rougemont, la crise du mariage (qui ne date
pas
d’aujourd’hui) procède à la fois d’un culte exagéré de la passion, de
60
gens se posent des questions dont ils ne trouvent
pas
toujours les réponses. Et ces fameux obstacles à la passion ? Pour De
61
on ? Pour Denis de Rougemont, ces obstacles n’ont
pas
été supprimés, ils ont été déplacés. On parle un peu abusivement de l
62
es interdits, les tabous, les convenances ne sont
pas
arbitraires. Ils expriment des répulsions humaines. Supprimez des obs
63
sorber par d’autres économies. Cela ne revient-il
pas
à se poser la question fondamentale du sens même de notre vie ? Oui,
64
dre, se mettre en commun pour certaines choses et
pas
pour d’autres, trouver une unité diversifiée, en un mot. Par quelles
65
rprises, mais un peu désordonné… Ne craignez-vous
pas
l’utopie ? Comment sera-t-il possible de changer le système actuel de
66
? Mais le système de la société actuelle n’existe
pas
! Il y a précisément une crise universelle ! Il faut faire maintenant
67
rope a la chance d’avoir une culture. Je ne crois
pas
aux cultures nationalistes, en dépit des manuels scolaires : il n’y a
68
comme dénominateur commun : là aussi, je ne suis
pas
d’accord. La politique ne doit pas être une activité séparée : c’est
69
si, je ne suis pas d’accord. La politique ne doit
pas
être une activité séparée : c’est la vie dans la cité, « l’art d’amén
70
cellent, hormis peut-être les cantons qui ne sont
pas
d’une originalité débordante. Unir les États européens en un corps po
71
entre les cantons suisses avant 1848. Il ne faut
pas
non plus oublier les moyens techniques dont nous disposons à l’heure
72
s à l’heure actuelle et qu’il ne faudrait surtout
pas
renier : je suis persuadé que le fédéralisme européen se construira g
73
qu’ils doivent, en fait, à la culture. Unité non
pas
homogène, et qui ne résulte pas d’un processus forcé d’uniformisation
74
ulture. Unité non pas homogène, et qui ne résulte
pas
d’un processus forcé d’uniformisation, de nivellement et d’exclusion
75
l’individualisme hellénistique qui ne manqueront
pas
d’appeler la tyrannie. Rome, en réponse à ce défi de l’anarchie, inve
76
ui se contredisent avec passion, ne se détruisent
pas
pour autant : entre leurs triomphes alternés, elles durent dans l’omb
77
uddhistes, ou sans croyance aucune… Mais ce n’est
pas
tout. Avec les trois sources classiques d’Athènes, de Rome et de Jéru
78
l enfin rappeler l’apport arabe, qui ne se limite
pas
au zéro précédant la suite des nombres, mais qui est l’une des source
79
’est, de toute évidence : fédéralisme. Je ne vois
pas
d’autre réponse imaginable au défi que l’Histoire nous pose dans les
80
que ce qui peut entraîner l’économique, ce n’est
pas
la politique. Celle-ci peut même le freiner, comme l’a démontré de Ga
81
nel, est la plus ennuyeuse… Notre intention n’est
pas
, du reste, d’introduire une heure de plus dans des programmes déjà su
82
grand rôle au niveau de la jeunesse. Ne l’a-t-on
pas
constaté tout particulièrement lors de Mai 68 ? Exactement, puisque c
83
e moment-là qu’est sorti un manifeste dont on n’a
pas
assez parlé, bien qu’il fût signé par des gens comme Jacques Monod, K
84
n quotidienne avec 150 personnes. Nous ne voulons
pas
coiffer d’autres institutions mais, selon le principe fédéraliste, no
85
ur les régions. Une telle conception ne va-t-elle
pas
compliquer à l’excès les réalités socioéconomiques ? Il est certain q
86
urelles, ethniques, économiques ne se recouperont
pas
nécessairement. Je pense qu’une telle Europe ne sera possible que par
87
la réalisation de l’Europe ? Le fédéralisme n’est
pas
possible dans une seule nation. L’État national constitue donc l’obst
88
nsternante médiocrité… L’Europe des esprits n’est
pas
encore, il s’en faut même de beaucoup, devenue l’Europe réelle. Mais,
89
tuelles pour les nations de l’Europe désunie mais
pas
de même nature. Ce que j’appelle la colonisation possible par les Ét
90
possible par les États-Unis — si nous ne faisons
pas
les États-Unis d’Europe — c’est une colonisation essentiellement écon
91
urope, qui sont réellement colonisés… Et il n’est
pas
impensable, si nous continuons à rester divisés par nations, chacune
92
t extrêmement tragique parce que l’Europe n’était
pas
là. Il n’y avait personne pour leur répondre. Et vous pensez que, act
93
aller. Cela a complètement transformé le village.
Pas
seulement le passage de 1800 à 5500 habitants, mais les mœurs, le ryt
94
aucun de nos pays ne peut se défendre. Il n’est
pas
trop tard Mais ne pensez-vous pas qu’il est déjà trop tard et que
95
. Il n’est pas trop tard Mais ne pensez-vous
pas
qu’il est déjà trop tard et que les « États-Unis d’Europe » risquent
96
-Unis ? Est-ce qu’une Europe unie ne faciliterait
pas
, au contraire, la pénétration américaine ? Je n’ai rien contre la pén
97
mportants que ceux des Américains. Nous ne sommes
pas
du tout écrasés par les deux géants que sont l’Union soviétique et le
98
r les épaules l’un de l’autre, ils n’arriveraient
pas
à notre hauteur. Au point de vue démographique, certes … Oui, mais il
99
parce qu’ils disposent d’un grand espace et nous
pas
. Prenez le cas de la France, qui a un retard presque scandaleux dans
100
rches nucléaires. On pouvait se dire : « Ce n’est
pas
la peine de partir, ils ont pratiquement un siècle d’avance sur nous.
101
un siècle d’avance sur nous. » Mais nous n’avons
pas
tenu ce raisonnement. Nous nous sommes dit que les Américains avaient
102
sation, rien de plus. Nous avons dit : « Il n’est
pas
du tout trop tard. Nous avons les cerveaux, nous avons, par exemple,
103
i nous entoure et sans laquelle nous ne pourrions
pas
vivre ? Il y a de grands choix à faire et cela pour la première fois,
104
liste : pourvu que le PNB augmente, qu’il n’y ait
pas
de chômage, tout ira bien et tant pis pour la nature. Nous commençons
105
ntre niveau de vie et mode de vie ne se pose même
pas
. Pour eux, le problème se résume encore à celui de la survie dans la
106
la survie dans la rareté. Attention ! Je ne suis
pas
du tout pour que l’on freine le développement de la société ; je suis
107
Deux mouvements antagonistes Ne touche-t-on
pas
là un problème de structures politiques et économiques, plutôt qu’un
108
oiture par des moyens de transport qui ne fassent
pas
de bruit, qui ne dégagent pas de gaz. Quant à savoir si cela touche l
109
port qui ne fassent pas de bruit, qui ne dégagent
pas
de gaz. Quant à savoir si cela touche l’organisation sociale et polit
110
ires, comme ils ont l’air de l’être ? Ne sont-ils
pas
plutôt un seul et même mouvement qui pourrait se définir ainsi : adap
111
temps dénaturée pour qu’un tel ouvrage ne soulève
pas
questions, réticences ou scepticisme. Ce sont là des obstacles dont D
112
’une agence fédérale pour l’économie car ce n’est
pas
encore une autorité de politique économique et cela ne couvre qu’une
113
Parce que vous pensez que la Suisse ne pourrait
pas
rester l’écart d’un tel mouvement ? Non, c’est absolument impensable.
114
s européen d’écologie, par exemple ? Elle ne peut
pas
fermer ses frontières aux vents ou la pollution du Rhin. La Suisse es
115
S’il y avait les États-Unis d’Europe, on ne voit
pas
comment la Suisse serait neutre entre ces États-Unis et, par exemple,
116
pour adhérer à l’Europe. Pourquoi ne parlerait-on
pas
de l’autre difficulté qui est beaucoup plus intéressante : celle qu’a
117
» le véritable fédéralisme, qui n’est d’ailleurs
pas
toujours appliqué en Suisse. Ce fédéralisme va de la commune aux entr
118
r elle n’a jamais été appliquée systématiquement,
pas
même en Suisse. C’est une expérience qui n’est possible qu’aujourd’hu
119
s pensé qu’il y avait des ordres de réalités à ne
pas
mélanger. Il n’était pas question d’imposer la même religion, la même
120
ordres de réalités à ne pas mélanger. Il n’était
pas
question d’imposer la même religion, la même économie, les mêmes impô
121
e la pensée, de l’art roman jusqu’au surréalisme.
Pas
un seul de ces foyers culturels n’a coïncidé avec les frontières nati
122
Il faut beaucoup de souplesse. Une région ne doit
pas
être contenue à l’intérieur de limites, elle doit rayonner. Les États
123
de ses énergies créatrices. Surtout, elle ne doit
pas
se donner pour objectif de saisir « une plus grande part du gâteau »
124
définissent ses vrais besoins. La région ne doit
pas
être imaginée comme un mini État-nation, qui aurait tous les inconvén
125
chercher à se rendre utile, et son problème n’est
pas
d’exploiter le voisin mais de coopérer avec lui. Elle n’a donc nul be
126
ez être libres ? Devenez responsables. N’attendez
pas
qu’on vous en donne la permission et les moyens. PRENEZ vos responsab
127
tez les moyens de les exercer ! La région ne sera
pas
l’œuvre des technocrates de l’État central, mais des habitants de la
128
s le monde de l’esprit et de ses œuvres, il n’est
pas
de chance imméritée : les choses ne viennent à point que pour qui s’y
129
et pour cet homme selon mon cœur… Mais ce n’était
pas
pour tout de suite ! Je venais d’écrire coup sur coup, en moins de ne
130
n de sortir mes uniformes d’une malle, je n’avais
pas
de sujet et je défiais quiconque d’en trouver un, en Suisse, qui fût
131
Je vais le voir à Paris. Je ne le connaissais
pas
. En pleine gloire, à 46 ans, il vient d’écrire Jeanne au bûcher et La
132
ano ce qu’il a fait. Il joue mal, je ne distingue
pas
grand-chose, une fin de choral pourtant, dont il me dit en riant : «
133
Je le crois, c’est évident, mais cela n’explique
pas
tout. Il y a là plus qu’un processus psychologique de transmission pa
134
ychologique de transmission par les mots. Jamais,
pas
un instant, nous n’avons eu l’idée de parler du sens profond de la pi
135
os positions personnelles à son égard. Je ne sais
pas
pourquoi d’ailleurs. Par pudeur ? Je ne le pense pas. Mais peut-être
136
pourquoi d’ailleurs. Par pudeur ? Je ne le pense
pas
. Mais peut-être tout simplement parce qu’il fallait d’abord bien voir
137
e. Cette espèce d’harmonie préétablie, comment ne
pas
admettre après coup qu’elle ait gouverné dans le fait plusieurs série
138
qu’Honegger n’est à aucun degré. Je ne crois même
pas
qu’il se soit jamais dit croyant, encore moins incroyant, d’ailleurs.
139
ant, encore moins incroyant, d’ailleurs. Ce n’est
pas
avec des traces « d’éducation chrétienne » et des formes vidées de la
140
tre qualifié d’essentiellement chrétien, ce n’est
pas
à cause des sujets, ni des paroles et situations mises en musique, ni
141
tre que dans l’acte de foi, par quoi je n’entends
pas
du tout l’adhésion à quelque credo, mais la réalité de l’opération en
142
nous de quelque chose, disons l’Esprit, qui n’est
pas
vérifiable autrement que par ses créations ou incarnations. Celles-ci
143
aison, sans doute. C’était assez pour se tutoyer,
pas
assez pour vraiment se connaître. Quelque trente ans plus tard repara
144
plus en plus mythique — cette Europe divisée n’a
pas
la moindre chance de résister d’une part à la colonisation idéologiqu
145
e, surtout secondaire — mais l’université n’était
pas
en reste vers 1914 —, l’école apprend depuis un siècle aux jeunes Fra
146
en tant qu’État, et en moyenne, elles n’ont même
pas
un siècle d’âge. Seules la France, l’Angleterre et l’Espagne comptent
147
hésitation d’un millénaire et demi, qui ne manque
pas
d’une certaine « grandeur ». Mais si l’on peut admettre que l’État fr
148
ussi les conclusions politiques qui ne manqueront
pas
de résulter de ces mises au point. Et tout d’abord : il n’y a pas de
149
e ces mises au point. Et tout d’abord : il n’y a
pas
de cultures nationales. La culture européenne n’est pas la somme de v
150
cultures nationales. La culture européenne n’est
pas
la somme de vingt-cinq cultures nationales, puisqu’elle existait bien
151
me le faisait observer un jour Étienne Gilson —,
pas
un seul des grands professeurs n’était français : ils étaient napolit
152
ui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était
pas
question de les enfermer pour si peu dans les frontières d’un même Ét
153
s frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est
pas
vrai que nos stato-nations modernes correspondent à l’aire de diffusi
154
voir pourquoi ! (Mais non, surtout ne le demandez
pas
, vous passeriez pour un mauvais Français !) De même, les Pyrénées sép
155
dition qu’un esprit fort (ou un naïf) ne remarque
pas
que l’on trouve à l’est de cette chaîne les mêmes Catalans sur les de
156
doctrine politique ont été paneuropéennes, et non
pas
nationales : l’art roman et le gothique, le classique, le baroque, le
157
ités, des foyers de création, des maîtres, et non
pas
des nations au sens moderne. Les grands courants européens, les grand
158
eur propre nation ; et ainsi de suite. Ce ne sont
pas
nos appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, c’est la
159
ien l’Europe une et diverse, et vous ne risquerez
pas
un instant de créer ce fameux volapük que dénonçait de Gaulle, non sa
160
à Paris tous les esprits distingués qu’il n’avait
pas
bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture euro
161
rivé de nos frontières cantonales, et je ne crois
pas
que nous y ayons perdu quoi que ce soit de vraiment précieux. Ces vér
162
e nous laisser entraîner sur un terrain qui n’est
pas
le nôtre, dans des termes qui sont étrangers à notre tradition fédéra
163
ennent et renforcent le principe. Nous ne croyons
pas
à une Europe des États-nations souverains. Je l’ai souvent dit : ce s
164
bien on a une vraie amicale, mais alors il n’y a
pas
de misanthropes, ou bien on a de vrais misanthropes, mais alors il n’
165
n on a de vrais misanthropes, mais alors il n’y a
pas
d’amicale. L’Europe que nous voulons sera fédérale — ou alors elle ne
166
voulons sera fédérale — ou alors elle ne se fera
pas
sérieusement. Voilà, je pense, la perspective qui s’ouvre à nous. Ell
167
isque nous sommes le seul pays européen qui n’ait
pas
pris la forme d’un État-nation au siècle dernier. Le seul constitué p
168
les, le philosophe allemand Karl Jaspers n’hésita
pas
à déclarer que l’Europe n’avait plus le choix qu’entre deux solutions
169
r modestie ! Helvétiser l’Europe, cela ne se fera
pas
tout seul. C’est maintenant ou jamais que la Suisse doit prendre l’in
170
st européen. Tout cela est culturel ou je ne sais
pas
ce que c’est. Et tout cela vit en chacun de nous, sous forme de confl
171
tre seule unité fondamentale, répétons-le — n’est
pas
exceptionnel : il est irrécusable. J’entends qu’il est universel. Pas
172
l est irrécusable. J’entends qu’il est universel.
Pas
un seul d’entre nous n’y échappe. Que nous soyons « très cultivés » o
173
té des langues, si on la respecte, elle n’empêche
pas
l’union, bien au contraire, elle ne condamne que l’unification forcée
174
ançais comme seule langue officielle. Elles n’ont
pas
empêché non plus les dragonnades linguistiques perpétrées par l’école
175
ar l’école primaire depuis un siècle. Elles n’ont
pas
empêché le pire, qui est l’unification forcée. Mais grâce à la renais
176
ue du véritable Européen que sa volonté de n’être
pas
comme son voisin, de ne ressembler à aucun autre. Cette volonté de di
177
idéale et théoriquement orthodoxe, qui serait non
pas
la somme de toutes ses sources mais le produit optimal de leurs inter
178
planétaires que l’on sait. Les Européens ne sont
pas
plus cruels et violents que les Asiates ou les Noirs, loin de là. Mai
179
marxistes de tout à l’heure, s’il ne les comprend
pas
davantage. Le scientifique gouverne ; c’est lui qui a fait la Bombe,
180
ible de dilapider. Car ces vertus ne contraignent
pas
l’individu comme le fait un programme génétique, si elles sont ce qui
181
pour le suffrage féminin. Cette affirmation n’est
pas
immédiatement évidente à chacun. Et pourquoi dès le xiie siècle ? C’
182
ans les pays d’Europe. Mais la femme n’avait-elle
pas
plutôt un rôle d’inspiratrice, un rôle passif en quelque sorte ? Just
183
rice, un rôle passif en quelque sorte ? Justement
pas
. Elle devenait la maîtresse, le seigneur. Ce qui s’est passé au xiie
184
és en Suisse romande, cette idée que la femme n’a
pas
sa place dans les affaires publiques qui doivent être le domaine des
185
gent principal de civilisation », n’exagérez-vous
pas
leur rôle ? En tous les cas, ça choque… Ce que nous avons de culture,
186
us qu’à nos pères, en grande partie. Je n’entends
pas
culture au sens scolaire, universitaire du terme. Mais la transmissio
187
forme, plus que les hommes souvent. Il n’en reste
pas
moins, que bien ou mal, c’est par les femmes que se fait la culture p
188
culture européenne ? D’autres civilisations n’ont
pas
accordé le même poids au rôle de la femme. Je pense que c’est spécifi
189
omme, moralement parlant. Ce qui n’est absolument
pas
le cas en Asie, ce qui n’est pas le cas dans les civilisations où il
190
n’est absolument pas le cas en Asie, ce qui n’est
pas
le cas dans les civilisations où il y a beaucoup de femmes pour un ho
191
t de vue public entre hommes et femmes. Je ne dis
pas
du tout qu’il n’y a pas de différence entre masculin et féminin. Je d
192
mmes et femmes. Je ne dis pas du tout qu’il n’y a
pas
de différence entre masculin et féminin. Je dis que sur le plan de la
193
is que sur le plan de la vie publique il n’y en a
pas
. Je n’en vois pas. Les seules que nous croyons voir, que nous imagino
194
de la vie publique il n’y en a pas. Je n’en vois
pas
. Les seules que nous croyons voir, que nous imaginons voir, c’est à c
195
ne ne saurait être compris que si on ne le sépare
pas
du communalisme de la Commune, c’est-à-dire de la tradition régionali
196
uels et les doctrines nationalistes, je n’imagine
pas
de principe méthodologique plus fécond, pour cette renaissance, que c
197
’Oxford et aux structuralistes de Paris. Il n’y a
pas
de rayonnement continental ou planétaire sans foyers locaux, mais auc
198
, mais différentes ou même antinomiques. N’est-ce
pas
le cas du couple ? Un jour, on m’a demandé dans un débat à la radio :
199
ndé dans un débat à la radio : « Ne craignez-vous
pas
que les Européens ne soient trop différents les uns des autres pour j
200
voir s’unir ? » J’ai répondu : « Ne craignez-vous
pas
que les hommes et les femmes ne soient trop différents pour pouvoir j
201
r la diversité, en faveur de la diversité, et non
pas
la subordination de l’un à l’autre ou la fusion des deux, l’uniformis
202
e pour le mariage ? Je le disais en 1938, je n’ai
pas
changé d’avis. Nous entrons dans le mariage généralement par erreur,
203
e qu’il faut se marier. Eh bien, non, on ne reste
pas
amoureux tout le temps ! Chacun sait que le mariage, c’est la durée.
204
quelque chose dont chacun sait que cela ne durera
pas
, c’est vouloir le construire sur le principe même de tout divorce. L’
205
ncipe même de tout divorce. L’amour-passion n’est
pas
possible dans le mariage ? Non. Je dis autre chose : je dis qu’il est
206
: je dis qu’il est l’ennemi du mariage. Ce n’est
pas
par hasard que le jugement de la comtesse Marie de Champagne, au xiie
207
. Le mariage est en train de voler en éclats, non
pas
à cause de la passion dans sa beauté insoutenable, mais de ses dégrad
208
ant Mme Tristan ! Mais Tristan et Iseut n’ont-ils
pas
été merveilleusement heureux ? Ils ont été merveilleusement malheureu
209
vaient jamais entendu parler d’amour ? » Il n’y a
pas
d’amour inexprimé. Il y a des désirs, des instincts, faire l’amour, f
210
mour-passion, c’est autre chose. Tant qu’il n’est
pas
« déclaré », c’est comme s’il n’existait pas. Grâce à la littérature,
211
’est pas « déclaré », c’est comme s’il n’existait
pas
. Grâce à la littérature, la passion obsède nos rêves. Et c’est une in
212
s’opérer l’union sexuelle, qui ne doit d’ailleurs
pas
aboutir à la procréation. Mais ce n’est qu’une technique ? Ainsi que
213
nous l’entendons depuis le xiie siècle n’a même
pas
de nom dans leur langue. Ce qui se rapproche le plus de notre verbe a
214
tique à peu près unique au monde : ils ne peuvent
pas
devenir des problèmes là où tout est réglé, programmé. La crise du ma
215
mariage est typique de l’Occident. Elle n’existe
pas
ailleurs. Mais c’est le prix de notre liberté. Mais vous, que souhait
216
idemment pour l’amour-passion, bien qu’il ne soit
pas
viable. Trop rares sont les « beaux moments d’équilibre doré » dont p
217
les vocations personnelles. Car les uns ne vivent
pas
sans les autres. Comment ont été accueillies vos thèses de L’Amour et
218
e. Et le mariage à l’essai, même s’il ne garantit
pas
de l’erreur, augmente les chances de l’éviter. Mais, d’autre part, l’
219
Parce que l’amour-passion, lui non plus, ne peut
pas
exister en dehors d’un certain monde spirituel. Si vous avilissez ce
220
possible des relations amoureuses. Ne reste-t-il
pas
l’érotisme ? Même pas. C’est une évidence. L’érotisme est l’usage cul
221
s amoureuses. Ne reste-t-il pas l’érotisme ? Même
pas
. C’est une évidence. L’érotisme est l’usage culturel, non procréateur
222
alystes les rassurent : « Très bien, mes enfants,
pas
d’excès, mais enfin, il faut bien apprendre les choses… », etc. Si lu
223
intégral ne vaut rien pour aimer. Tristan n’aime
pas
réellement Isolde. Il ne la voit pas. Il projette. Ce qu’il aime, c’e
224
istan n’aime pas réellement Isolde. Il ne la voit
pas
. Il projette. Ce qu’il aime, c’est l’amour, être en état d’amour. Tou
225
vées, les produits d’une projection. Vous n’aimez
pas
telle femme réelle, vous aimez votre projection sur une femme, qui la
226
ppelions le « désordre établi ». Nous ne voulions
pas
qu’on critique l’Allemagne et l’URSS au nom de l’esprit petit-bourgeo
227
itaires qui fermait notre horizon, et qui n’était
pas
notre guerre. À cette époque, toute une génération s’est exprimée dan
228
nscience des choses quand on les perd. Je n’étais
pas
le seul dans ce cas à New York. Quand j’ai rencontré Einstein, à Prin
229
Einstein, à Princeton, il m’a dit : « Vous n’avez
pas
idée de la transformation intellectuelle de l’Amérique sous l’impact
230
rendra un temps fou. En tout cas, cela ne se fera
pas
avec un nationaliste comme Churchill : il est dangereux. » Une Europe
231
combattre ce nationalisme fauteur de guerres ; et
pas
seulement Hitler, mais ce qui l’avait permis, donc l’idée de « faire
232
l’Europe est loin d’être faite. Ne craignez-vous
pas
d’avoir perdu votre temps ? Je suis probablement l’écrivain qui a pré
233
que dans l’esprit des intellectuels européens, et
pas
ailleurs. Car l’Europe, aujourd’hui, y compris les pays de l’Est, c’e
234
étiques et 203 millions d’Américains, on n’arrive
pas
même au total européen. Si ces chiffres ne nous rassurent pas, c’est
235
total européen. Si ces chiffres ne nous rassurent
pas
, c’est que nous nous sentons seulement Français, ou Suisses, ou Danoi
236
es révolutions. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a
pas
eu Hitler, Staline, Guernica… L’Europe est une unité complexe, pétrie
237
au xixe siècle. » Pourquoi, selon vous, n’est-ce
pas
encore fait, la fédération européenne ? D’abord, parce qu’on est part
238
ue par la volonté délibérée des Européens, et non
pas
par une espèce de complot des gouvernements. Vous ne croyez pas à l’h
239
pèce de complot des gouvernements. Vous ne croyez
pas
à l’homme politique ? C’est probablement une fonction à supprimer. Il
240
: « Le souverain s’est prononcé hier. » Ce n’est
pas
une manière de parler, c’est la réalité. On ne dit pas, en Suisse : «
241
ne manière de parler, c’est la réalité. On ne dit
pas
, en Suisse : « Un tel a été un grand serviteur de l’État. » Pourquoi
242
e Conseil fédéral, lui, exécute, mais ne gouverne
pas
les hommes. C’est absolument le contraire des habitudes héritées de L
243
s toujours par leur dire : « Monsieur, je ne suis
pas
votre sujet, mais un libre citoyen. C’est le fonctionnaire qui est au
244
raire de ce que pensent les ministres, on ne fera
pas
l’Europe sans casser des œufs. Il nous faut entreprendre délibérément
245
reprendre délibérément cette révolution qui n’est
pas
violente, mais qui implique le démantèlement progressif des États-nat
246
, l’Europe sera pratiquement faite. Mais n’est-ce
pas
mettre la charrue devant les bœufs ? Un Jean Monnet ne vous traiterai
247
les bœufs ? Un Jean Monnet ne vous traiterait-il
pas
d’utopiste ? Jean Monnet a très bien fait ce qu’il a fait avec l’appu
248
ommes contraints de voir aujourd’hui que ce n’est
pas
ainsi que les choses se passent. Et que ce n’est pas Karl Marx qui a
249
ainsi que les choses se passent. Et que ce n’est
pas
Karl Marx qui a raison sur ce point, mais Mao Zedong, qui a baptisé l
250
fédéralistes, régionalistes, parce qu’il n’y en a
pas
d’autres. Mais il reste toujours la part du diable. Qui est-ce, le di
251
s de la tyrannie. Mais une société ne se retourne
pas
comme un homme. Il ne suffit pas de toucher deux ou trois-centres ner
252
é ne se retourne pas comme un homme. Il ne suffit
pas
de toucher deux ou trois-centres nerveux pour que tout marche. Ou bie
253
que quelques idéologues ont eu l’idée d’en faire.
Pas
une seule de nos révolutions n’a réussi. Dans ce sens, on ne peut pas
254
révolutions n’a réussi. Dans ce sens, on ne peut
pas
être trop fier de l’Europe. Comment voyez-vous l’avenir ? Je crois au
255
s il me semble improbable que cet ennui ne recrée
pas
en profondeur la soif de quelque chose qui soit au-delà de l’ordre et
256
qui soit au-delà de l’ordre et qu’il ne provoque
pas
une rébellion de l’esprit, une sédition de l’inconscient, dont nous p
257
e plus discerner le mal. Pour quelqu’un qui n’est
pas
croyant, qu’est-ce que cela représente, le diable ? Croyant ou non, t
258
e mal et par conséquent le bien. Qu’on ne raconte
pas
d’histoires ! Aujourd’hui, beaucoup disent : « On en a assez de la mo
259
n ? Le diable vous convainc très facilement de ne
pas
croire à son action, qui est spirituelle. C’est son incognito qui fai
260
du diable est de nous faire croire qu’il n’existe
pas
». Le diable, c’est celui qui nous dit, comme dans L’Odyssée Ulysse a
261
est Personne. De quoi aurais-tu peur ? Je ne suis
pas
là… » C’est ce que fait Satan ? Singeant Dieu, mais à rebours, il nou
262
rebours, il nous dit : « Je suis celui qui n’est
pas
! ». Il est la force dépersonnalisante de l’univers. Il nous fait cro
263
iformisation des corps et des esprits, la mise au
pas
totalitaire des réflexes, la collectivisation des individus isolés, d
264
niveau inférieur d’énergie. Non, Hitler n’était
pas
le diable C’est donc cela, pour vous, « la part du diable » ? C’es
265
s. S’ils sont rejetés au bout du compte, ce n’est
pas
par un tribunal, mais par eux-mêmes ! Et si l’on se trompe sur le cho
266
fait tout ce qu’il faut pour qu’on ne le détecte
pas
? Je disais que Satan nous fait croire, premièrement, qu’il n’existe
267
an nous fait croire, premièrement, qu’il n’existe
pas
, deuxièmement, qu’il est seulement Hitler et personne d’autre, et ain
268
. La menace véritable, c’est quand nous ne savons
pas
que nous sommes attaqués, quand nous sommes entraînés malgré nous. Ca
269
que tu as fait ? », il proteste : « Je n’y étais
pas
, c’est elle qui a tout fait, c’est elle qui m’a tendu la pomme ; moi,
270
tendu la pomme ; moi, je n’ai rien vu, je ne sais
pas
ce qui s’est passé ; j’étais derrière les buissons, au milieu des arb
271
Maritain m’avait dit : « Pourquoi n’écrivez-vous
pas
un livre sur le diable ? ». J’ai répondu : « Si j’écris un livre sur
272
euil où vous êtes assis ! Là, vous êtes sûr de ne
pas
le rater. C’est en vous qu’il existe : personne d’autre ne peut vous
273
de l’autonomie. Or, une union qui ne respecterait
pas
l’autonomie des parties constituantes n’aurait pas lieu d’être appelé
274
e, c’est qu’il a fallu cinq à six siècles pour ne
pas
fédérer les communes, cités, principautés et pays suisses ; mais, au
275
nt souverains en tant que leur souveraineté n’est
pas
limitée par la Constitution fédérale, et comme tels exercent tous les
276
t comme tels exercent tous les droits qui ne sont
pas
délégués au pouvoir fédéral » ; cependant que l’article 5 « garantit
277
est sujet libre de son action. Un homme qui n’est
pas
reconnu comme libre ne peut être tenu pour responsable de ses actes.
278
ion sociale, recherches. Ainsi la politique n’est
pas
la fin dernière de l’homme, pas plus que ne le sont la cité ou la Soc
279
n nous dit aussi (mais je m’assure que ce ne sont
pas
les auteurs qui ont écrit cela) que « depuis 1960, la spéculation sur
280
eux) sont en fait des devins, car, attentifs à ne
pas
« prophétiser », ils cherchent à prévoir objectivement, donc passivem
281
ection de la volonté, de plan stratégique, et non
pas
un sens scientifique de prévision inerte de ce qui « se passera », en
282
évision « exacte » par son propre effet, n’est-ce
pas
en fin de compte un cas particulier d’une dialectique de l’informatio
283
tent sur le grand écran de l’avenir. Ils ne nient
pas
la possibilité que certains cauchemars se réalisent dans l’Histoire —
284
nt cauchemars certains complexes de phénomènes et
pas
d’autres implique une hiérarchie donnant le pas au rationnel, au calc
285
t pas d’autres implique une hiérarchie donnant le
pas
au rationnel, au calculable, et l’assimilant au « normal ». Il faut i
286
losion dans les mégalopolis de l’an 2000, ne sont
pas
plus « débrayés » de l’évolution historique que le sociologue d’aujou
287
nir et de ses « surprises ». L’humanité n’invente
pas
n’importe quoi, ni rien d’entièrement imprévu ; toutes nos grandes ou
288
ffrer. 4. Ceux qui prévoient l’an 2000 ne sont
pas
ceux qui le vivront « Vous dites : Où vas-tu ? Je l’ignore et j’y
289
je me tromperais : car ce « là-bas » ne m’attend
pas
tel que je suis. Imaginer l’avenir est faux et dangereux dans la mesu
290
s manières de pressentir l’avenir ne le modifiait
pas
en cours de route, ou si nous pouvions évaluer ces modifications ; —
291
ion du citoyen au management de la cité ne seront
pas
les mêmes, d’ici là, aux États-Unis, en URSS, en Europe, dans le tier
292
tout variait simultanément, la prévision n’aurait
pas
de sens ; si rien n’était variable, le besoin de prévision serait nul
293
ns fondamentaux de l’homme occidental ne semblent
pas
susceptibles de disparaître sans que disparaisse en même temps tout c
294
union, ne sont guère différents… Les hommes n’ont
pas
tant changé10. » D’où l’idée du « droit de vivre dans un environnemen
295
structures restent, les dimensions du pays n’ont
pas
varié, et le genius loci agit (par des moyens que je n’ai pas à exami
296
t le genius loci agit (par des moyens que je n’ai
pas
à examiner ici) de manière à maintenir l’invariant local et les diffé
297
t Aristote une ville dont la superficie n’excédât
pas
la portée de la voix d’un homme criant sur l’agora. Jusqu’à nos jours
298
ou même par un instituteur à des enfants n’ayant
pas
encore atteint le stade réflexif-critique, n’est pas une atteinte à l
299
encore atteint le stade réflexif-critique, n’est
pas
une atteinte à la liberté de jugement mais une empreinte dont le juge
300
e à l’état pur, car non seulement « le pire n’est
pas
toujours sûr », mais encore et surtout, le pire se limite par ses pro
301
n civique, persistante ou potentielle, n’en devra
pas
moins rester présente en filigrane dans toute image plus réaliste (pl
302
régions qu’il s’agira d’abord d’organiser (et non
pas
de « délimiter »), en tout cas pas plus — et peut-être pas autrement
303
aniser (et non pas de « délimiter »), en tout cas
pas
plus — et peut-être pas autrement — qu’on ne le fait pour des écosyst
304
délimiter »), en tout cas pas plus — et peut-être
pas
autrement — qu’on ne le fait pour des écosystèmes ; b) l’autonomie d
305
-dire la distribution de l’appareil étatique (non
pas
du tout sa suppression !) à des niveaux de décision où il ne soit plu
306
nées 1980. Mais la société de l’an 2000 n’en sera
pas
moins compromise par la survivance encombrante de quartiers de villes
307
qui ne me paraît ni souhaitable ni possible, non
pas
que j’aie des doutes sur la valeur du modèle — il est le meilleur que
308
pour fonction de conjuguer des dynamismes, et non
pas
d’imposer un certain type d’équilibre ou de stabilité. Disons qu’il e
309
s qu’il est méthode d’invention permanente et non
pas
utopie à joindre un jour. Car il suppose la liberté, tandis que l’uto
310
é elle-même. Un jeu parfait de notre modèle n’est
pas
souhaitable, car il rendrait la participation inévitable, obligatoire
311
par une fin automatique ou convenue, ce qui n’est
pas
le cas dans la cité envisagée : ses éléments ne sont pas des pions so
312
cas dans la cité envisagée : ses éléments ne sont
pas
des pions solides en nombre déterminé mais des flux, des couples de f
313
f, toucher peut-être un jour ?) qui ne manqueront
pas
de se multiplier dans les prochaines décennies, viendra probablement
314
cile. La différence principale ne consistera donc
pas
dans les dimensions physiques de la cité nouvelle, mais dans le fait
315
es conditions architectoniques ne s’y prêteraient
pas
. Mais d’autres phénomènes majeurs, très susceptibles de dominer la sc
316
ogiques, socioculturelles et politiques, n’auront
pas
les mêmes aires de rayonnement et ne seront donc ni superposables ni
317
des préjugés « progressistes » d’hier. Il n’est
pas
sans intérêt de relever ici que ma description des passifs et des act
318
pourrait enregistrer, mais qu’on ne retrouverait
pas
dans la rencontre des images sonores et visuelles émises par ces même
319
» et des « liens charnels » ; mais nous ne savons
pas
encore quoi. Notons ici que l’expression « contact physique » est san
320
modes et degrés de la participation ne dépendent
pas
seulement de l’information, des dimensions de la communauté et des mo
321
pour la survie de l’humanité, si l’on ne renverse
pas
la vapeur d’ici à dix ans : c’est tout ce que nous accordent certains
322
es en sauvant du même coup la nature ? N’y a-t-il
pas
là une vocation proprement exaltante pour l’ingénieur ? Une nouvelle
323
en toute conscience professionnelle mais ne veut
pas
chercher à comprendre le reste, au technicien du seul rendement (qui
324
ion au troisième tiers du xxe siècle. Elle n’est
pas
idéologique. C’est une opération de sauvetage de la Terre. Tout va vi
325
quantitatif au mode de vie qualitatif, il ne faut
pas
rêver, comme les hippies, qu’il pourra s’opérer par un quelconque ret
326
nt irriguée et de très dense habitation, ce n’est
pas
l’Europe des confins dénudés et brûlés, rocailleux ou glaciaires. Dev
327
a vache et vit paisiblement », disait Hugo), mais
pas
du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des régions de la Terre
328
, sa présence partout imminente. Ce qui ne trompe
pas
, à l’observer du ciel, c’est la structure des agglomérations : elle r
329
t les autos. Les grands ensembles qui n’aménagent
pas
leur propre centre de vie civique, c’est-à-dire un espace interdit au
330
les hommes pouvaient se rencontrer. Or, il n’est
pas
de pays au monde que le gigantisme humain menace dans ses fondements
331
à en vivre ? Sauver Lavaux, oui, mais vivant non
pas
figé. Et vivant, c’est-à-dire changeant selon sa loi. Il est d’autres
332
blables. Ainsi, qu’est-ce que sauver Venise ? Non
pas
offrir des étages de palais sur le Grand Canal à des riches. Il faut
333
ys. Et qu’ils y trouvent un intérêt vital, et non
pas
archéologique. Pour sauver Venise, il faudra la changer. Inaliénable,
334
ys ravissant et radieux. Mais vous ne le sauverez
pas
sans héroïsme. Si Lavaux doit faire son salut, ce sera par la grâce
335
’histoire français, les rois de France ne les ont
pas
conquises par la force ou la ruse, ils les ont simplement « réunies »
336
iologique, écologique et spirituelle. Il n’y aura
pas
d’Europe unie en l’an 2000 si l’on ne commence pas aujourd’hui et si
337
as d’Europe unie en l’an 2000 si l’on ne commence
pas
aujourd’hui et si l’on n’achève pas dans les années qui viennent, une
338
n ne commence pas aujourd’hui et si l’on n’achève
pas
dans les années qui viennent, une véritable mutation de l’enseignemen
339
is comment devenir citoyen d’un pays qui n’en est
pas
un, puisqu’il n’a pas encore de politique commune et d’organes gouver
340
oyen d’un pays qui n’en est pas un, puisqu’il n’a
pas
encore de politique commune et d’organes gouvernementaux ? Point d’Eu
341
que pour sortir de ce cercle vicieux ne serait-il
pas
de s’appuyer sur quelque chose qui existe déjà bel et bien et qui jou
342
s deux guerres mondiales. Pourquoi ne ferait-elle
pas
dorénavant, des citoyens pour une Europe unie, équilibrée, et pour un
343
par l’École, et avec l’aide des enseignants, non
pas
en ajoutant à des programmes déjà trop chargés des heures sur l’Europ
344
vique, professionnelle et personnelle. Ce ne sont
pas
nos États qui feront l’Europe, n’ont-ils pas prouvé depuis des siècle
345
sont pas nos États qui feront l’Europe, n’ont-ils
pas
prouvé depuis des siècles qu’ils étaient là pour l’empêcher de se fai
346
aient là pour l’empêcher de se faire ? Ce ne sont
pas
les grandes bureaucraties de Bruxelles, de Strasbourg, de Luxembourg
347
tastrophes On nous dit que les esprits ne sont
pas
mûrs pour l’union des Européens. Quand le seront-ils jamais sans la p
348
cident au début des années 1939, mais ce n’était
pas
tombé du ciel. Je m’occupais de questions politiques depuis les année
349
’homme à la fois libre et responsable. Ce n’était
pas
l’individu isolé. Ce n’était pas le soldat politique qu’on nous montr
350
able. Ce n’était pas l’individu isolé. Ce n’était
pas
le soldat politique qu’on nous montrait dans les pays totalitaires. N
351
uel la personne peut s’enraciner mais qui ne doit
pas
être fermé. Qui doit toujours être ouvert vers de plus grandes commun
352
ain. Un terme dont vous êtes le père ? On ne sait
pas
exactement qui l’a dit en premier, de Mounier ou de moi. En tout cas,
353
e est un appel à l’engagement des écrivains. Mais
pas
à l’embrigadement dans un parti. Il s’agissait d’assumer sa responsab
354
ver la femme qui le retiendra et qui ne la trouve
pas
. Ces préoccupations étaient-elles antérieures au mouvement personnali
355
e de la personne sur le plan de la vie amoureuse,
pas
seulement sexuelle, mais aussi sentimentale dans les rapports quotidi
356
? J’y pensais depuis longtemps mais je ne savais
pas
à quel point la Suisse avait réalisé le fédéralisme. Bien qu’élevé en
357
t à la mode à Paris. Et tout le monde, je ne sais
pas
pourquoi, l’attribuait à Sartre. Or, Sartre, comme on le sait mainten
358
modèle hitlérien ou napoléonien, qu’on ne pouvait
pas
non plus faire l’Europe avec l’État-nation. Il fallait donc unir l’Eu
359
chose de créateur. Et ces tensions qu’on n’essaie
pas
de réduire ou d’anéantir mais qu’on conserve et qu’on tâche d’équilib
360
fédéralisme dans un seul pays. La Suisse ne peut
pas
rester un régime réellement fédéraliste si elle est seule, si elle es
361
se tenir avec d’autres groupements qui n’étaient
pas
fédéralistes mais qui voulaient aussi l’Europe. Et nous nous sommes r
362
il s’est avéré que le Conseil de l’Europe n’était
pas
du tout ce que nous voulions, n’était pas du tout la représentation d
363
n’était pas du tout ce que nous voulions, n’était
pas
du tout la représentation des « forces vives de nos nations ». Il éta
364
ujours le général de Gaulle. Et alors, on ne voit
pas
du tout ce que ces pays veulent faire ensemble. Sinon, en cas de cris
365
oisins d’appliquer des mesures raisonnables et ne
pas
les appliquer eux-mêmes et profiter de la crise pour faire des bénéfi
366
ope des nations. Vous êtes déçu ? Non. Je ne suis
pas
déçu. Je n’y ai jamais cru. Je n’ai jamais cru que cette Europe-là po
367
urquoi ce pays s’est-il fait ? La Suisse ne s’est
pas
faite pour créer une union plus forte que les voisins. Elle s’est fai
368
ent que pour des questions d’état civil. N’est-ce
pas
une utopie ? L’utopie, ce n’est pas de vouloir définir les régions d’
369
vil. N’est-ce pas une utopie ? L’utopie, ce n’est
pas
de vouloir définir les régions d’après les fonctions et de relever de
370
tiquement Suisse. La Suisse est sa nation qui n’a
pas
les mêmes frontières ni les mêmes langues que le canton. De plus, je
371
que c’est le sommet de l’histoire, qu’on ne peut
pas
le dépasser et que c’est de la rêverie absurde de vouloir dépasser ce
372
couples. Les régions, dès lors, ne risquent-elles
pas
de connaître le même phénomène ? Cette comparaison relève de la même
373
u fédéralisme sur le plan religieux. Il ne s’agit
pas
d’uniformiser tout le monde et de voir une seule croyance imposée à t
374
pour tout le monde, indéfiniment. On n’avait donc
pas
besoin de politique de développement car on pensait que le progrès ét
375
hacun pour soi et Dieu pour tous et on ne croyait
pas
en Dieu en disant cela. Aujourd’hui, depuis une dizaine d’années pour
376
ut des limites. Les ressources naturelles ne sont
pas
infinies. Certains calculent déjà l’épuisement du charbon, du pétrole
377
ants des partis ou des États-nations, ils ne sont
pas
des hommes politiques, ils sont des partisans ou des nationalistes. M
378
t résolus d’après le génie du lieu. Mais ce n’est
pas
possible avec le système de découpage des États-nations, complètement
379
nt irriguée et de très dense habitation, ce n’est
pas
l’Europe des confins dénudés et brûlés, rocailleux ou glaciaires. Dev
380
a vache et vit paisiblement », disait Hugo), mais
pas
du tout aux statistiques. La Suisse est l’une des régions de la Terre
381
, sa présence partout imminente. Ce qui ne trompe
pas
, à l’observer du ciel, c’est la structure des agglomérations : elle r
382
les hommes pouvaient se rencontrer. Or, il n’est
pas
de pays au monde que le gigantisme humain menace dans ses fondements
383
ez à votre démesure, exportez-la, mais ne touchez
pas
au trésor, au mystère de la « pax helvetica », votre contribution à l
384
hypothèse (juin 1972)ar 1. Ce qu’elle n’est
pas
La culture ne consiste pas à lire des romans, à parler peinture, à
385
1. Ce qu’elle n’est pas La culture ne consiste
pas
à lire des romans, à parler peinture, à participer à des jeux télévis
386
t d’experts en informatique. Elle ne se reconnaît
pas
au port des cheveux longs par les romantiques, de la barbe par les na
387
e et que l’on acquiert par des études. Elle n’est
pas
l’affaire des « salons », comme l’imaginent encore quelques amateurs
388
ncore quelques amateurs de clichés, qui ne savent
pas
qu’il n’y a plus de salons, qu’ils ont été remplacés depuis le xviiie
389
depuis vingt ans, même à Paris. La culture n’est
pas
faite par les « gens cultivés ». Elle n’est pas leur propriété, elle
390
t pas faite par les « gens cultivés ». Elle n’est
pas
leur propriété, elle ne dépend pas d’eux et ne leur doit rien (même s
391
». Elle n’est pas leur propriété, elle ne dépend
pas
d’eux et ne leur doit rien (même si elle leur donne tout). Enfin la c
392
si elle leur donne tout). Enfin la culture n’est
pas
nécessairement sérieuse. Ceux qui n’ont pas le sens de l’arbitraire,
393
n’est pas nécessairement sérieuse. Ceux qui n’ont
pas
le sens de l’arbitraire, de l’humour fût-il noir, de la désinvolture
394
bien disparaître, être « oublié » : il n’en sera
pas
moins retrouvé, « remémoré » par la réactivation de la structure qu’i
395
logique, consciente, laborieusement stratifiée et
pas
toujours facile à consulter, se substitue une mnémoélectronique d’une
396
gressivement à la personne constituée — je ne dis
pas
à ce qui la constitue, qui est l’appel de sa fin, sa vocation. 4.
397
st l’appel de sa fin, sa vocation. 4. Il n’y a
pas
de cultures nationales Cette thèse est démontrée sans aucun doute
398
reils et qui ne les distinguent en rien. Il n’y a
pas
plus de « musique française » que de « mathématiques soviétiques » ou
399
les dans leur évolution. Elles n’ont tout de même
pas
pu tenir compte par anticipation de frontières qui ne seront tracées
400
ône unit…). Nos « précieuses diversités » ne sont
pas
du tout nationales. Elles divisent et animent nos nations sans le moi
401
ils appellent « Système ». Nier le père ne résout
pas
le complexe d’Œdipe dont certains, en Mai 68, revendiquaient l’abolit
402
oi je vous dis… » Cette phrase évangélique ne nie
pas
le passé. Elle s’y réfère, l’englobe, le situe et le dépasse. Elle le
403
lique, une structure de notre existence. Mais non
pas
de notre existence intellectuelle, qui a bien d’autres manières de s’
404
ois, comme la logique et la mathématique ; et non
pas
de notre existence physique ou animale, car celle-là échappe au disco
405
e proprement humaine, qui est l’âme. Je ne prends
pas
ce mot dans le sens noble et vague que lui donnent un peu trop facile
406
ent physique ni proprement spirituelle, qui n’est
pas
celle du corps ni celle de l’intellect, encore qu’elle tienne aux deu
407
er l’élan de l’âme vers l’Ange désiré. « Ce n’est
pas
amour, qui tourne à réalité », s’écrie un troubadour tardif, contempo
408
est le faux amour qui « tourne » ainsi ? Ce n’est
pas
le désir comblé, au sens sexuel de l’expression, car cet acte instinc
409
acte instinctif, lié aux lois du corps, ne mérite
pas
en soi le nom d’amour. Mais c’est l’amour « bouché » par la présence
410
nnaître aussi que la vraie victime du mythe n’est
pas
Tristan, n’est pas Iseut, et n’est pas non plus leur passion, qui tri
411
a vraie victime du mythe n’est pas Tristan, n’est
pas
Iseut, et n’est pas non plus leur passion, qui triomphe au contraire
412
ythe n’est pas Tristan, n’est pas Iseut, et n’est
pas
non plus leur passion, qui triomphe au contraire de tout. La vraie vi
413
ec le Roi, père adoptif du héros —, il n’y aurait
pas
de roman, ni de passion mortelle, il n’y aurait donc pas eu de mythe.
414
roman, ni de passion mortelle, il n’y aurait donc
pas
eu de mythe. On ne saurait imaginer le grand roi Marc s’inclinant dev
415
. Un psychanalyste l’eût guéri, et le roman n’eût
pas
eu lieu. Si les derniers tabous viennent à céder, c’en sera fait de l
416
une au bas du ciel, c’est un jour qui renaît, non
pas
le jour des hommes et de leur peine quotidienne, mais l’horizon du no
417
vent si l’angélologie de l’ancien Iran ne détient
pas
le secret dernier de notre mythe. La tradition chrétienne de l’amour
418
ne de l’amour du prochain ne s’en trouverait-elle
pas
éclairée, à son tour ? ⁂ Aimer le prochain « comme soi-même » suppose
419
. Que l’Autre soit un Autre impénétrable ne tient
pas
à quelque interdit, à quelque tabou religieux, à quelque décret de la
420
stesse dans le style de nos émotions. Et ce n’est
pas
seulement de la littérature qu’ils ont bien mérité, mais de l’âme. ⁂
421
sion inspirée des anciennes. Continuateurs et non
pas
rewriters, ils se sont pénétrés des textes des trouvères français, an
422
Ou simplement, la conviction que la réalité n’est
pas
divisée en compartiments correspondant aux facultés. Mais aussi, deux
423
titut universitaire d’études européennes n’est-il
pas
, en vertu même de son titre, condamné à la spécialisation ? En vertu
424
psychologie des peuples, ou la sociologie seules.
Pas
une seule de ces disciplines ne serait capable de saisir l’Europe dan
425
es, vers un même but. Nous sommes en convergence,
pas
encore en symbiose, mais elle est potentielle. Quelles sont vos chanc
426
l remède aux trop petites dimensions ne serait-il
pas
la création d’agences fédérales européennes, qui seraient compétentes
427
ues, motifs économiques Mais le problème n’est
pas
seulement spéculatif et prospectif. Il est posé en vrac, en termes co
428
ns notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc
pas
de créer autour de Genève une sorte de mini-État-nation nouveau, qui
429
ion des régions que je viens de définir, ce n’est
pas
plus Genève qui bénéficiera que le pays de Gex, la Savoie, la Romandi
430
une génération et créer les régions, ne sont-ils
pas
trop longs face à l’urgence des périls que court l’Europe, j’entends
431
i, comme je l’ai toujours pensé, que nous n’avons
pas
à prévoir notre histoire, mais à la faire. aw. Rougemont Denis de
432
émocratie, au sens actif et créatif du mot, n’est
pas
possible, s’il n’y a pas une « agora » ou un « forum » — une « place
433
et créatif du mot, n’est pas possible, s’il n’y a
pas
une « agora » ou un « forum » — une « place » au cœur de la cité. Si
434
s » (parlant de Berne). Non, le fédéralisme n’est
pas
l’autarcie cantonale, l’État-nation cantonal, la fermeture du canton
435
plus en plus mythique — cette Europe divisée n’a
pas
la moindre chance de résister d’une part à la colonisation idéologiqu
436
qui ont des problèmes régionaux (laquelle n’en a
pas
?), pour les ethnies qui se trouvent soit divisées par les frontières
437
e, surtout secondaire — mais l’Université n’était
pas
en reste vers 1914 —, l’École apprend depuis un siècle aux jeunes Fra
438
en tant qu’État, et en moyenne, elles n’ont même
pas
un siècle d’âge. Seules la France, l’Angleterre et l’Espagne comptent
439
yances qui en résultent. Tout d’abord : il n’y a
pas
de cultures nationales, si l’on entend par « nations », comme on le f
440
modernes de l’Europe. La culture européenne n’est
pas
la somme de vingt-huit cultures nationales, puisqu’elle existait bien
441
me le faisait observer un jour Étienne Gilson —,
pas
un seul des grands professeurs n’était français : ils étaient napolit
442
ui parlent une même langue ? Oui, mais il n’était
pas
question de les enfermer pour autant dans les frontières d’un même Ét
443
s frontières d’un même État. D’ailleurs, il n’est
pas
vrai que nos stato-nations modernes correspondent à l’aire de diffusi
444
dition qu’un esprit fort (ou un naïf) ne remarque
pas
que l’on trouve à l’est de cette chaîne les mêmes Catalans sur les de
445
doctrine politique ont été paneuropéennes, et non
pas
nationales : l’art roman et le gothique, le classique, le baroque, le
446
ités, des foyers de création, des maîtres, et non
pas
des nations au sens moderne. Les grands courants européens, les gran
447
eur propre nation ; et ainsi de suite. Ce ne sont
pas
nos appartenances nationales qui nous diversifient vraiment, c’est la
448
en l’Europe une et diverse, et nous ne risquerons
pas
un instant de créer ce fameux volapük que dénonçait de Gaulle, non sa
449
à Paris tous les esprits distingués qu’il n’avait
pas
bannis. Le grand secret de la vitalité inégalée de notre culture euro
450
intiennent et renforcent le principe. Je ne crois
pas
à une Europe des États-nations souverains, parce qu’on ne peut pas fo
451
des États-nations souverains, parce qu’on ne peut
pas
fonder l’union sur l’obstacle par excellence et par définition à tout
452
isanthropes, chose que l’on peut énoncer mais non
pas
faire ; car ou bien l’on fait une vraie amicale, mais alors on cesse
453
bien l’on reste misanthrope, mais alors il n’y a
pas
d’amicale. La fédération européenne s’établira sur la base des région
454
a sur la base des régions, et celles-ci ne seront
pas
des mini-États-nations, prétendant enfermer dans les mêmes frontières
455
e pluralité d’ensembles fonctionnels, qui ne sont
pas
de même aire territoriale ni de même appartenance politique, sociale,
456
ato-nationaux. La fédération européenne ne naîtra
pas
d’accords au sommet, mais de groupements de communes et d’entreprises
457
euchâteloise : « Cela fait, au début et à la fin,
pas
mal de robes et de rabats » et entre-temps plus de deux siècles de pa
458
sens de son histoire personnelle ». On ne connaît
pas
le sens d’une histoire, si on ne connaît pas le passé. Il a donc fait
459
naît pas le sens d’une histoire, si on ne connaît
pas
le passé. Il a donc fait des recherches généalogiques qui l’ont condu
460
nts Gilles et Charlotte Corday. Cela ne vous fait
pas
peur ? J’ai toujours en tête une recommandation d’un de mes oncles :
461
de l’Europe vous vient de vos ancêtres ? Ce n’est
pas
une idée suisse. Le Suisse est cosmopolite. L’idée est au contraire t
462
j’étais limité à l’une ou à l’autre. « Comment ne
pas
croire à l’influence des professions héréditaires » ? C’est vous qui
463
éressant de savoir d’où l’on vient. Cela ne dicte
pas
une carrière. Je descends des troubadours — c’est sans doute pourquoi
464
une revue à Genève qui l’a publiée. Je n’en étais
pas
plus fier pour ça : je me voulais poète et seulement poète. L’hérédit
465
ulement poète. L’hérédité des dons ? Je n’y crois
pas
. Disons que j’ai eu un milieu favorable. Dans la famille de ma mère,
466
t des pastels. L’hérédité des dons, cela n’existe
pas
. Disons qu’il y a des dispositions complémentaires chez le père et ch
467
de la famille ? La famille est devenue un choix,
pas
une nécessité. Ce que je trouve assez bien. Il y avait une homogénéit
468
r implantation géographique. La famille ne mourra
pas
? Non, elle se transformera. En ce qui vous concerne ? À partir de ma
469
es, ce serait en vertu de ses seuls intérêts, non
pas
de ceux de la région, et ses déficits seuls, sous forme de « coûts ex
470
ompétitifs ». Qu’en auraient-ils de plus ? Ça n’a
pas
de sens pour eux. C’est une idée de technocrate, de ministre ou de fo
471
qu’en termes de pouvoir et de prestige. Ce n’est
pas
un souci d’homme réel, de femme réelle, c’est trop loin de la vie quo
472
e de la région elle-même et sa réalité vécue, non
pas
les bobards du « prestige national » dont les grandes firmes et l’Éta
473
ntières — ces « cicatrices de l’histoire »23 — et
pas
seulement les réalités, mais selon la volonté de puissance d’un chef
474
on, contrairement à celui d’un État-nation, n’est
pas
d’affirmer sa puissance mais d’exercer sa liberté ; n’est pas de se m
475
er sa puissance mais d’exercer sa liberté ; n’est
pas
de se montrer plus fort que tel voisin par les armes ou par la riches
476
visible, la France est trop grande, et il n’en va
pas
autrement de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, de la République fédér
477
lle aujourd’hui les petites unités. Et cela n’est
pas
contradictoire avec la tendance qui nous porte à la fédération du con
478
uin 1973. 22. Tous les pays du monde ne peuvent
pas
exporter plus qu’ils n’importent, faites le calcul. 23. G. Bidault.
479
vant les mass médias d’État, où tout ce qui n’est
pas
publicité tonitruée pour des produits, des modes ou des révolutions m
480
ns notre inconscient collectif… Il ne s’agit donc
pas
de créer autour de Genève — et encore moins de Lyon — une sorte de mi
481
ion des régions que je viens de définir, ce n’est
pas
plus Genève qui bénéficiera que le pays de Gex, la Savoie, la Romandi
482
pulations que les cordons douaniers ne séparaient
pas
. C’est à partir du coup de force de Poincaré que tout s’est gâté. Et
483
ut le monde dit qu’il faut faire l’Europe, on n’a
pas
avancé d’un millimètre, hormis quelques progrès en matière économique
484
est plutôt le recul. Les États-nations ne veulent
pas
abandonner une parcelle de leur souveraineté. La carence de toute pol
485
toutes leurs industries, si ça leur plaisait, et
pas
seulement leurs industries, comme on ne le voit que trop ces jours-ci
486
s s’arrêtaient aux frontières ! La région ne doit
pas
être circonscrite par une frontière qui enferme tout. Elle se définit
487
ns, dont les aires géographiques ne se recouvrent
pas
: par exemple une région écologique, définie par les problèmes du Lém
488
ntaux de sa vie. Ce que les États-nations ne font
pas
. La participation, l’autogestion civique exige de petites communautés
489
! Cette réorganisation du continent ne remet-elle
pas
en cause le parlementarisme, lequel, il faut bien le reconnaître, est
490
les sociétés multinationales ? Ne constituent-ils
pas
une entrave tout aussi puissante ? L’existence des sociétés multinati
491
able, on peut penser que… Notez que je ne me fais
pas
l’avocat des sociétés multinationales ! … sans se faire l’avocat du d
492
r voisinage, puis de l’Europe et du monde. Et non
pas
sur les seuls mythes nationaux. Si enthousiasmantes que puissent être
493
éens » sans faire la moindre propagande. N’est-ce
pas
limiter volontairement l’horizon de l’enfant ? Je dis qu’il faut part
494
nscients que les frontières politiques n’existent
pas
pour la pollution. Les poissons sont les mêmes des deux côtés du Léma