1
oint, c’est quand il dit que les mathématiques ne
se
prêtent pas à la liturgie, ne se prêtent pas au chant. Il y a tout de
2
mathématiques ne se prêtent pas à la liturgie, ne
se
prêtent pas au chant. Il y a tout de même un exemple, c’est la manièr
3
s qui l’absorbons ? C’est une question qu’on peut
se
poser, et cela me fait penser à ce passage très fameux de l’Apocalyps
4
e ce qui pourrait désespérer l’espèce d’homme qui
se
hâte ! [voilà pour l’annonce que je vous citais]. Car la philologie e
5
de ses admirateurs, exige avant tout une chose :
se
tenir à l’écart, prendre du temps, devenir silencieux, devenir lent.
6
ire de la précipitation, de la hâte indécente qui
s’
échauffe et qui veut vite en finir de toutes choses, même d’un livre f
7
ficile, c’est le temps de lente lecture pour bien
se
pénétrer des questions. Je disais que les sujets ne manquent pas, mai
8
saierai de grouper plusieurs de ces questions qui
se
réfèrent à l’audiovisuel, aux rapports entre l’audiovisuel et le livr
9
ique, ne rencontre-t-il pas plus de difficultés à
s’
exprimer qu’au temps où il suffisait d’une très modeste mise de fonds
10
fonds pour publier un livre ? » Cette critique-là
s’
adresse essentiellement, me semble-t-il, à la télévision, ou dans un s
11
n plus européen dans les programmes. Et alors, on
se
disait : « Qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce qu’il faut créer un po
12
elqu’un m’a fait observer qu’on pouvait peut-être
s’
en tirer pour le moment en diffusant de petits films que l’on peut fai
13
à l’heure entre deux sens du mot « information ».
S’
il s’agit d’informations courantes, que vous pourrez aussi bien trouve
14
eure entre deux sens du mot « information ». S’il
s’
agit d’informations courantes, que vous pourrez aussi bien trouver dan
15
ous sommes tous soumis, il est encore possible de
se
ménager des moments de lente lecture ? » Première remarque : ce ne so
16
au travail, à gagner sa vie. Et puis ensuite, on
se
repose comme on peut, on s’amuse un peu. Il semble depuis à peu près
17
. Et puis ensuite, on se repose comme on peut, on
s’
amuse un peu. Il semble depuis à peu près deux-cents ans que le sérieu
18
rapidement au fur et à mesure [que] l’automation
se
développera. Ce n’est pas à mon voisin, que j’irai apprendre ce genre
19
x de la vie, qu’on travaillera un petit peu, pour
s’
assurer ce qu’il faut, pour avoir le temps de lire lentement. Quelqu’u
20
andait — c’était à M. Louis Armand d’ailleurs — «
s’
il ne fallait pas opposer le livre à la revue » et faisait observer «
21
e. (Plus étroite que quelle autre, antérieure, on
se
le demande.) Si l’on croit que j’exagère, voici quelques exemples. L
22
Ce n’est pas dans le fédéralisme, ce n’est pas en
se
repliant sur elle-même que la Wallonie trouvera son salut ? En Suisse
23
sme prend des sens à peu près opposés selon qu’il
s’
exprime en allemand ou en français. Et l’on a pu entendre le recteur d
24
n’est pas exclu qu’avant longtemps on l’appelle à
se
prononcer sur la question européenne. Je prendrai mon dernier exemple
25
lle ait pu passer inaperçue dans un quotidien qui
s’
appelle précisément La Suisse. Un système bon pour les sauvages
26
îtres à la République. Ainsi, le Français cultivé
se
voit naturellement porté à condamner le fédéralisme interne comme vis
27
est la plus répandue en Amérique. Si les Vaudois
se
disent fédéralistes contre Berne, les Québécois que j’ai visités l’au
28
les Québécois que j’ai visités l’automne dernier
se
veulent antifédéralistes contre Ottawa. Et de même aux États-Unis, l’
29
itiques responsables de ces pays. Comme on pourra
s’
en assurer en lisant les ouvrages de Pierre Elliott Trudeau, Premier m
30
ent tous le paradoxe fondamental du fédéralisme :
s’
unir non seulement dans la diversité mais pour que les diversités deme
31
it-elle rester à jamais étrangère aux esprits qui
se
veulent « cartésiens » ? Il nous faudrait alors désespérer de toute u
32
uses des confusions de langage que j’ai citées et
se
révèlent nécessairement en elles. « Simples questions de mots », si l
33
t. Pourtant, il serait fou d’espérer que l’Europe
se
fasse un jour dans l’histoire si elle ne se fait pas d’abord dans les
34
urope se fasse un jour dans l’histoire si elle ne
se
fait pas d’abord dans les esprits, et voilà qui implique un langage,
35
n future de l’Europe ? Eh bien ! beaucoup de gens
se
figurent — surtout en Suisse — que c’est la seule voie sérieuse. Que
36
ait de l’utopie ou que c’était dangereux, a voulu
se
borner à l’économie, c’est-à-dire à ce qui pouvait servir les intérêt
37
eure voie ? Je vous répondrai évidemment non, car
s’
il n’y avait que les questions économiques qui se posaient, nous aurio
38
s’il n’y avait que les questions économiques qui
se
posaient, nous aurions tout avantage à faire appel aux Américains, à
39
’autres formes d’intégration pour l’Europe. Elles
se
dessinent au sein de la CEE, comme vous venez de l’expliquer… Une u
40
, d’un mot moins savant, l’union de l’Europe doit
s’
opérer sur tous les plans. Elle doit être sociale autant qu’économique
41
’a jamais été l’apanage d’un seul de nos pays. Ne
s’
est jamais arrêté aux frontières actuelles de nos pays, qui n’existaie
42
de romans qui racontent des petites histoires qui
se
passent tous les jours. Il n’y a que des écrits religieux, de la scul
43
édérale. C’est sur cette formule-là que la Suisse
s’
est faite peu à peu, qu’elle s’est créée sous la forme d’une confédéra
44
e-là que la Suisse s’est faite peu à peu, qu’elle
s’
est créée sous la forme d’une confédération en 1848. Et depuis lors, e
45
faut penser ensemble des choses qui ont l’air de
s’
exclure logiquement. Il faut penser, par exemple : union et diversité
46
grandes chances d’agir sur le plan international
s’
il avait le courage de prendre des initiatives. De prendre notamment c
47
r maintenir leurs autonomies, il faut bien qu’ils
se
mettent tous ensemble. Aucun d’entre eux ne pourrait se défendre tout
48
tent tous ensemble. Aucun d’entre eux ne pourrait
se
défendre tout seul contre les puissants voisins. Ils n’ont pu défendr
49
n’ont pu défendre leurs petites autonomies qu’en
se
groupant. Eh bien ! il faudrait appliquer cette formule maintenant au
50
déralisme à la dimension des tâches nouvelles qui
se
posent aux hommes. À vous entendre, Denis de Rougemont, le citoyen su
51
nquête, que je sache. Alors que voulez-vous qu’il
se
passe ? Dans ces conditions, le Suisse moyen, l’homme de la rue, quan
52
res primaires qui ont adopté ce point de vue, qui
se
mettent à enseigner l’histoire, la géographie, l’instruction civique,
53
[Robert Schuman]. Un prix auquel, d’ailleurs, il
s’
attendait : Je n’ai pas été surpris par la décision de la Fondation Fr
54
péens qui, par leurs travaux ou leurs recherches,
se
distinguent en contribuant à la réalisation de l’unité européenne. La
55
ut la distance et l’invente au besoin, pour mieux
se
ressaisir et s’exalter. » Cette passion qui se nourrit d’obstacles pa
56
t l’invente au besoin, pour mieux se ressaisir et
s’
exalter. » Cette passion qui se nourrit d’obstacles par définition, qu
57
ux se ressaisir et s’exalter. » Cette passion qui
se
nourrit d’obstacles par définition, que devient-elle à notre époque o
58
e devient-elle à notre époque où les obstacles ne
se
dressent plus entre les amants ? La distance matérielle ou morale est
59
en principe que des mariages de passion, comment
s’
accommode-t-elle de l’immédiat quotidien ou du prochain accessible ? J
60
ui est autre chose que l’amour. En effet, si l’on
se
marie en état de passion, c’est-à-dire en état de fièvre, c’est exact
61
hologique, indispensable dans un couple, les gens
se
posent des questions dont ils ne trouvent pas toujours les réponses.
62
nous n’avons rien inventé et l’explosion sexuelle
s’
est surtout produite au niveau de la parole et de l’information, qui d
63
n (présence du roi Marc, mari d’Iseut), quand ils
se
retrouvent seuls dans la forêt, ils inventent un autre obstacle pour
64
Le mythe de Tristan et Iseut est assez rusé pour
se
reproduire, quelles que soient les circonstances. i. Rougemont Den
65
«
S’
unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies
66
on tant soit peu sérieuse que cet État-nation qui
se
révèle incapable de répondre aux exigences concrètes de notre temps,
67
longé d’un mythe, il faut choisir ! Ce choix doit
s’
opérer dans une certaine finalité ; quelle finalité trouvez-vous à l’E
68
à l’Europe ? Jusqu’à nous, voyez-vous, il fallait
se
battre pour survivre. Aujourd’hui que le nécessaire est assuré, on se
69
vre. Aujourd’hui que le nécessaire est assuré, on
se
bat pour le contrôle de zones d’influence plus idéologiques que comme
70
nte ? Il faut d’autre part épargner à l’Europe de
se
faire purement et simplement absorber par d’autres économies. Cela ne
71
par d’autres économies. Cela ne revient-il pas à
se
poser la question fondamentale du sens même de notre vie ? Oui, je cr
72
nations actuelles, il faut poser un nouvel ordre,
se
mettre en commun pour certaines choses et pas pour d’autres, trouver
73
nant compte de cette pluralité des allégeances en
se
fractionnant en un certain nombre d’« agences » (culturelles, économi
74
etite que ne l’était la Suisse à l’époque où elle
s’
est fédérée ; et les disparités de coutumes ou de richesse, de langue,
75
er : je suis persuadé que le fédéralisme européen
se
construira grâce aux ordinateurs (pour répartir les tâches aux différ
76
ifiée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle ne
se
justifierait plus en tout cas dans une Europe unie. Mais je verrais t
77
t des mains pour rattraper l’histoire en train de
se
faire ! On craint souvent en Suisse que la politique d’unification eu
78
ectueuse de ses diversités comme nous des nôtres,
s’
accorderait avec la vocation traditionnelle de la Suisse. Savoir si el
79
ation traditionnelle de la Suisse. Savoir si elle
se
fera dépend de nous aussi : c’est à nous de faire valoir dans les Con
80
moyen de les perdre ! h. Rougemont Denis de, «
S’
unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies
81
base existe, sur laquelle fonder cette union. Il
s’
agit de l’unité d’une culture, de laquelle participent tous les Europé
82
ur la formule même de l’unité européenne : Ce qui
s’
oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle ha
83
es valeurs grecques, romaines et chrétiennes, qui
se
contredisent avec passion, ne se détruisent pas pour autant : entre l
84
chrétiennes, qui se contredisent avec passion, ne
se
détruisent pas pour autant : entre leurs triomphes alternés, elles du
85
stence quotidienne de 700 millions de Chinois qui
se
croyaient confucianistes, bouddhistes, ou sans croyance aucune… Mais
86
ue. Faut-il enfin rappeler l’apport arabe, qui ne
se
limite pas au zéro précédant la suite des nombres, mais qui est l’une
87
agit et vit en nous de mille manières. Tout cela
se
combine en figures et en structures variées à l’infini, mais dont la
88
problème ainsi formulé : car l’unité différenciée
se
traduit tout naturellement par l’union dans la diversité, et cette fo
89
précis et sans échappatoire possible désormais :
s’
unir, au-delà de nos fausses souverainetés, pour préserver nos vraies
90
s voulez, je suis maoïste ! La révolution ne peut
se
faire que par les superstructures, car l’infrastructure est le résult
91
ux cliché d’une Europe « de Gibraltar à l’Oural »
s’
y trouve déjà… Or, le monde a changé depuis et de telles conceptions n
92
et de telles conceptions n’ont plus de sens. Tout
se
passe, dans ces manuels, comme si la nation avait été créée par Dieu
93
rois de France ont unifié l’hexagone, alors qu’il
s’
est agi d’une conquête par la force et la ruse… Comment avez-vous réag
94
es régions culturelles, ethniques, économiques ne
se
recouperont pas nécessairement. Je pense qu’une telle Europe ne sera
95
ules à même de protéger l’individu, de l’amener à
se
sentir encadré. Les régions nous permettront de revenir à des entités
96
ocrité… L’Europe des esprits n’est pas encore, il
s’
en faut même de beaucoup, devenue l’Europe réelle. Mais, au-delà des u
97
ter divisés par nations, chacune trop faible pour
se
défendre, qu’une ou deux de celles-ci deviennent plus ou moins commun
98
ins communistes. Quand, par exemple, les Hongrois
se
sont soulevés en 1956, on a vu que leur appel, leur espoir, c’était l
99
ement, l’alternative : assujettissement ou Europe
se
pose en termes d’urgence cruciale ? C’est déjà un fait pour les pays
100
, l’industrie américaine, la technique américaine
se
précipitent. Tant qu’il y aura cet état de divisions nationales, voir
101
par le « know-how » américain sans que l’inverse
se
produise aux États-Unis. Il y a là un danger extrêmement grave. Par e
102
ricaine qui, chassée des États-Unis et de Suisse,
s’
est installée ici ; maintenant, on bâtit 321 appartements (1300 habita
103
s) pour une usine américaine d’ordinateurs qui va
s’
installer. Cela a complètement transformé le village. Pas seulement le
104
it faillite les uns après les autres ; ils ont dû
se
mettre ensemble pour faire un supermarché ; tout l’équilibre des rela
105
sera toujours pire, car aucun de nos pays ne peut
se
défendre. Il n’est pas trop tard Mais ne pensez-vous pas qu’il e
106
nat qui vit encore dans beaucoup de nos pays, qui
se
perdra si nous nous américanisons, dans le mauvais sens du terme. Pre
107
maine de la technique. Cela tient au fait qu’elle
s’
est toujours défendue contre l’étranger. Dans cet état d’esprit, nous
108
ce domaine des recherches nucléaires. On pouvait
se
dire : « Ce n’est pas la peine de partir, ils ont pratiquement un siè
109
tous les savants qui pourraient rester chez nous
s’
ils disposaient d’un appareil de recherche suffisant ». Cela s’est par
110
ient d’un appareil de recherche suffisant ». Cela
s’
est parfaitement réalisé, nous avons réussi à renverser la vapeur.
111
, il y a eu une sorte de mouvement de bascule qui
s’
est fait et nous arrivons à un point où la production dépasse largemen
112
ens, donc il est obligé d’avoir une politique. Il
s’
agit aujourd’hui de choisir entre mode de vie et niveau de vie, mesuré
113
infini, du niveau de vie. Je pense que maintenant
se
dessine une réaction assez forte que l’on peut voir dans la jeunesse
114
ce dilemme entre niveau de vie et mode de vie ne
se
pose même pas. Pour eux, le problème se résume encore à celui de la s
115
de vie ne se pose même pas. Pour eux, le problème
se
résume encore à celui de la survie dans la rareté. Attention ! Je ne
116
changerait tout dans le monde. Mais on y viendra
s’
il y a une masse d’Européens telle qu’elle permettra d’envisager une v
117
l’opposé du type de civilisation capitaliste qui
se
développe en Europe, qu’elle soit fédéraliste ou qu’elle en reste au
118
pas plutôt un seul et même mouvement qui pourrait
se
définir ainsi : adapter le niveau de décisions et les communautés cha
119
le, à cause de leur prix ou de leur extension. Il
s’
agit d’une reclassification des tâches d’après les dimensions des dive
120
gentsia occidentale contemporaine, il continue de
se
distinguer comme l’un des animateurs de l’action européenne. Il jouer
121
L’Europe à l’heure de ses choix II :
Se
rallier à l’idée suisse (22 novembre 1970)o p Dans cette optique d
122
ière agence fédérale du type que je voudrais voir
se
multiplier. C’est, plutôt, le germe d’une agence fédérale pour l’écon
123
’économie ; il faudra qu’il y en ait d’autres qui
s’
occupent des transports, des recherches scientifiques, des universités
124
s ancien. Il ne faut jamais oublier que la Suisse
s’
est fondée sur les communes, et non sur les cantons qui sont venus plu
125
les frontières de la Suisse avec le fédéralisme.
S’
il y avait les États-Unis d’Europe, on ne voit pas comment la Suisse s
126
[Entretien] L’Europe à l’heure de ses choix II :
Se
rallier à l’idée suisse », Tribune de Lausanne — Le Matin, Lausanne,
127
course effrénée et suicidaire au niveau de vie ou
se
mettre en quête d’un mode de vie qui soit conforme aux traditions eur
128
e Rougemont montre comment la Suisse peut et doit
s’
insérer dans ce processus d’édification d’une Europe fédérale. De tell
129
du Cheminement des esprits introduisent, qu’il
s’
agisse de festivals de musique, de guildes du livre et d’édition, d’éd
130
e et d’édition, d’éducation ou de civisme, toutes
s’
établissent à travers les frontières. Dans tous ces cas, on passe de l
131
ropéen. Dans les régions, dans les centres locaux
se
sont créées toutes les écoles qui ont fait la culture en Europe et c’
132
n Europe et c’est dans l’ensemble de l’Europe que
se
sont établis les grands courants de l’art et de la pensée, de l’art r
133
ra-t-elle des États-nations actuels ? Les régions
se
formeront malgré les États-nations, qui ont tout fait pour les empêch
134
les réalités à reconnaître leur existence. Elles
se
formeront, je pense, par la force des choses, par des échanges humain
135
auront tissé entre elles tellement de liens qu’on
s’
apercevra que l’Europe « s’est faite ». Les liens entre les régions se
136
llement de liens qu’on s’apercevra que l’Europe «
s’
est faite ». Les liens entre les régions seront devenus plus solides q
137
e et le siège de ces différentes agences pourrait
s’
établir en Suisse, notre pays devenant un district fédéral. Quels sero
138
ritères de délimitation des régions ? Les régions
se
formeront d’après la dimension des tâches à accomplir. Il faut trouve
139
de dimension continentale, celle de l’Université
s’
étend à la région. Une région bretonne devrait déborder sur les Cornou
140
ppelés à disparaître ? Je pense que peu à peu ils
se
déferont. À mesure que le tissu de liens réels se resserrera entre le
141
se déferont. À mesure que le tissu de liens réels
se
resserrera entre les régions, les liens avec les capitales tomberont
142
s avec les capitales tomberont en désuétude. Cela
se
passera dans vingt à vingt-cinq ans. Mais cette évolution est marquée
143
e idée du travail du CEC. Les activités du Centre
se
sont toujours portées sur ce qu’il y avait de plus neuf dans chaque d
144
sont les mêmes pour tous et tous sont heureux de
se
rencontrer en terrain neutre. Estimez-vous que vos idées sur la fédér
145
qui illustrent cette parole d’Héraclite : “Ce qui
s’
oppose coopère et de la lutte des contraires procède la plus belle har
146
’aube de la pensée occidentale, l’Un et de Divers
s’
opposent, ont besoin l’un de l’autre, et ne se réalisent que l’un par
147
ers s’opposent, ont besoin l’un de l’autre, et ne
se
réalisent que l’un par l’autre. Le fédéralisme est l’expression polit
148
hrase de Robert Schuman : “L’unité de l’Europe ne
se
fera ni uniquement ni principalement par des institutions européennes
149
ponsables. Cheminement vers l’Europe fédérée : il
s’
agit de surmonter les obstacles à l’union, qui sont d’abord dans les e
150
es énergies créatrices. Surtout, elle ne doit pas
se
donner pour objectif de saisir « une plus grande part du gâteau » éta
151
ommunauté SUI GENERIS, d’un milieu humain où l’on
se
sent heureux de vivre, de travailler ou de ne rien faire, ce qui est
152
nvironnement de qualité. Plutôt que de chercher à
se
rendre concurrentielle, elle doit chercher à se rendre utile, et son
153
à se rendre concurrentielle, elle doit chercher à
se
rendre utile, et son problème n’est pas d’exploiter le voisin mais de
154
tée : les choses ne viennent à point que pour qui
s’
y attendait, pour qui s’était obscurément disposé à les recevoir. Il i
155
nent à point que pour qui s’y attendait, pour qui
s’
était obscurément disposé à les recevoir. Il importe au propos de ces
156
n vraiment ce jour-là…) et l’avenir d’un coup qui
se
rouvre, mais aussi les problèmes qui reviennent, cette réponse à donn
157
une pièce pour l’Exposition nationale qui devait
s’
ouvrir à Zurich l’année suivante. J’étais en train de sortir mes unifo
158
coup de téléphone que j’ai dit, toute la vie qui
se
reprend à vivre, les délais à courir, le sujet à me fuir. Le jour mêm
159
endu et profond sur l’esprit de ses compatriotes,
s’
il a prévenu in extremis la guerre entre les cantons suisses, c’est pa
160
acle », disent les témoins… Et soudain un contact
s’
établit, le passé se charge de l’émotion présente et lui prête en reto
161
émoins… Et soudain un contact s’établit, le passé
se
charge de l’émotion présente et lui prête en retour une dimension nou
162
Europe vient de vivre ! Nuit blanche. Trois actes
se
composent. Au matin j’ai tout le plan de la pièce et j’en ai vu le pa
163
tre tradition, cette violente simplicité qui peut
s’
adapter à la fois à la déclamation d’un chœur en marche et au dialogue
164
r toute une population ». C’est donc oui, et l’on
se
met au travail dès novembre. En janvier, tout sera terminé. J’écris d
165
t un code de collaboration, et, cela fait, chacun
s’
absorbe en son travail, selon les lois de son langage particulier. Or,
166
implicite, j’entends de telle nature qu’il ne pût
se
traduire d’une manière authentique et fidèle que dans l’œuvre commune
167
r n’est à aucun degré. Je ne crois même pas qu’il
se
soit jamais dit croyant, encore moins incroyant, d’ailleurs. Ce n’est
168
une prière, si la prière est l’acte de celui qui
s’
ouvre et s’ordonne à l’amour, c’est-à-dire : à Dieu tel qu’il s’annonc
169
, si la prière est l’acte de celui qui s’ouvre et
s’
ordonne à l’amour, c’est-à-dire : à Dieu tel qu’il s’annonce au « cœur
170
rdonne à l’amour, c’est-à-dire : à Dieu tel qu’il
s’
annonce au « cœur » de l’homme. Sa musique est chrétienne en cela qu’e
171
ans le monde, à savoir Dieu »3. En ce point, tout
s’
éclaire et s’enchaîne. L’anecdote dont je parlais prend force d’exempl
172
à savoir Dieu »3. En ce point, tout s’éclaire et
s’
enchaîne. L’anecdote dont je parlais prend force d’exemple, les hasard
173
es, l’aléatoire devient liberté de choisir qui ne
se
renonce que dans le choix du sens. Or ce sens tout d’abord jalonné pa
174
ps le Comité du Centre : « L’unité de l’Europe ne
se
fera ni uniquement, ni principalement par des institutions européenne
175
ponsables. Cheminement vers l’Europe fédérée : il
s’
agit de surmonter les obstacles à l’union, qui sont d’abord dans les e
176
(1971)u Ma première rencontre avec Paul Martin
s’
est produite sur la scène du Théâtre de Lausanne, envahie par les bell
177
pour cette raison, sans doute. C’était assez pour
se
tutoyer, pas assez pour vraiment se connaître. Quelque trente ans plu
178
it assez pour se tutoyer, pas assez pour vraiment
se
connaître. Quelque trente ans plus tard reparaît Paul Martin, plutôt
179
uni me semble-t-il (les petites différences d’âge
s’
effacent avec le temps). Il vient, de concert avec notre ami commun Ra
180
au premier coup d’œil « notre » texte. Strasbourg
s’
attribuait la médaille, mais Paul Martin avait gagné la course. u.
181
e en vingt-cinq nations, chacune trop petite pour
se
défendre seule, et chacune acharnée à rester seule, au nom d’une souv
182
ar les Américains. Mais l’Europe ne pourra jamais
se
faire que selon la formule fédéraliste, respectueuse des diversités e
183
éens sont trop différents les uns des autres pour
s’
unir et qu’on ne pourra jamais les fédérer, parce que nos vingt-cinq É
184
oste au nom de l’unité linguistique, elle devrait
s’
amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoires a
185
autres, et qu’en Inde, le Pandit Nehru ne pouvait
se
faire comprendre qu’en anglais de l’immense majorité de ses concitoye
186
s concitoyens quand il les appelait précisément à
se
libérer du joug anglais. Alors que les Chinois de langues différentes
187
iques et techniques aujourd’hui, à quoi viendront
se
superposer les influences dominantes de l’italien à la fin du Moyen Â
188
par exemple, véhiculé par l’usage ecclésiastique,
se
retrouve aisément dans toutes nos langues : évêque, vescovo, obispo,
189
in, de l’Asie ou de l’Afrique, toutes nos langues
se
ressemblent comme des sœurs. Vue de loin, l’unité culturelle de l’Eur
190
e la culture de tous nos peuples est une, qu’elle
s’
est formée à partir des mêmes influences indo-européennes, gréco-latin
191
age musical européen — au vie siècle en Italie ;
s’
enrichit aux couvents de Jumiège, puis de Saint-Gall avec les séquence
192
Gall avec les séquences et les tropes de Notker ;
se
constitue d’une manière autonome avec les troubadours du Languedoc, d
193
Bruges, les échanges de compositeurs et de styles
se
multiplient au xve siècle. Une nouvelle école s’épanouit dans les Fl
194
se multiplient au xve siècle. Une nouvelle école
s’
épanouit dans les Flandres avec Ockeghem et Josquin des Prés. Elle ray
195
ard, les Allemands comme Heinrich Schütz viennent
s’
initier auprès des maîtres vénitiens. Bach copie avec application des
196
le, le centre de gravité de la musique européenne
se
déplace vers les régions germaniques, Hanovre, la Saxe, Vienne, Bayre
197
des cas, les hommes de gauche de pays différents
se
ressembleront davantage et s’entendront mieux entre eux qu’ils ne s’e
198
de pays différents se ressembleront davantage et
s’
entendront mieux entre eux qu’ils ne s’entendent avec les hommes de dr
199
vantage et s’entendront mieux entre eux qu’ils ne
s’
entendent avec les hommes de droite de leur propre nation ; que les su
200
ur propre nation ; que les surréalistes d’un pays
s’
accorderont mieux avec les surréalistes de l’étranger qu’avec les conf
201
on de la culture à l’échelle du continent. Ce qui
s’
est fait en Suisse au point de vue de la culture — et qui est supérieu
202
est supérieur, proportionnellement, à tout ce qui
s’
est fait dans n’importe quelle tranche de six millions d’hommes découp
203
mporte lequel des pays qui nous entourent —, tout
s’
est fait dans nos petites métropoles cantonales, dans ces foyers qui l
204
antonales, dans ces foyers qui l’un après l’autre
se
sont allumés puis éteints, le Saint-Gall de Notker et des débuts de l
205
encore, le stade stato-national paraît condamné à
s’
effacer progressivement devant les réalités du monde nouveau, et à dis
206
sse surtout. Pour nous autres Suisses, il devrait
s’
agir d’évidences et presque de banalités. Toutefois, nous devons prend
207
que nous voulons sera fédérale — ou alors elle ne
se
fera pas sérieusement. Voilà, je pense, la perspective qui s’ouvre à
208
sérieusement. Voilà, je pense, la perspective qui
s’
ouvre à nous. Elle n’a rien pour nous effrayer, puisque nous sommes le
209
ntre leur modestie ! Helvétiser l’Europe, cela ne
se
fera pas tout seul. C’est maintenant ou jamais que la Suisse doit pre
210
ulière, qu’il forme une unité économique et qu’il
se
définit par des “frontières naturelles” : tout cela est faux, comme l
211
— modes de sentir, de juger, de penser —, à quoi
s’
ajoutent, puisque ces éléments constitutifs sont pluriels et souvent a
212
accompli, nul n’en peut prendre les mesures : il
s’
agrandit sans fin au regard du chercheur, comme si ce regard même caus
213
à leur action, qu’ils ne peuvent éluder, surtout
s’
ils les ignorent. 3. L’héritage culturel enfin reste une somme de virt
214
philosophie, écouter des deuxièmes programmes, et
se
tenir au courant de l’évolution des arts en avouant volontiers qu’on
215
, précolombien, l’héritage culturel de l’Occident
se
révèle pluraliste jusqu’au vertige. Dans ses sources géohistoriques,
216
ent sont étrangères les unes aux autres — si deux
se
découvrent compatibles sur un point, par quelque chance imméritée, ce
217
Churchill, C. G. Jung, Picasso peuvent très bien
se
détester, ils sont dans le droit fil de l’héritage européen ; Hitler
218
ement décidée des vraies « nations », qui ne peut
se
faire que dans le cadre européen. Car des vraies « nations » ou régio
219
ot originel, grec, latin, germanique ou celtique,
se
retrouve dans tous nos États et montre bien ce qu’il faut penser de l
220
rédigée au début du xie siècle — aux nations qui
se
croient suffisantes… Limitations, libérations Tout héritage com
221
e nos pays, ces deux partis qui n’arrivent plus à
se
définir autrement que par leur opposition. Cette limitation du jugem
222
curés d’hier, ou les marxistes de tout à l’heure,
s’
il ne les comprend pas davantage. Le scientifique gouverne ; c’est lui
223
ient athée (ou en tout cas antichrétien) et ainsi
se
mutile en esprit pour se venger d’une trahison, si longtemps arrogant
224
s antichrétien) et ainsi se mutile en esprit pour
se
venger d’une trahison, si longtemps arrogante, de l’esprit. 5. L’Euro
225
stoire mille raisons de mépriser l’Histoire et de
s’
occuper plutôt des « réalités », c’est-à-dire de son pouvoir d’achat,
226
de l’Histoire », fiction commode. Ce faisant, il
se
coupe de la mémoire humaine, de l’approche familière des symboles, qu
227
jourd’hui, prisonnier d’un « ensemble » où chacun
se
sent seul et coupé de l’Histoire autant que de la nature, a tout ce q
228
tés pour qu’il me soit besoin de les analyser. Il
s’
agit de : —l’esprit critique ou remise en question perpétuelle de tout
229
passer. Tout cela n’existe guère comme vertus, ou
s’
est vu décrié dans les cultures antiques de l’Inde, de la Chine, du Ma
230
infime — mais décisive, puisque sa personne même
se
définit dans cette marge de liberté — le programme hérité de ses ancê
231
ubadour — c’est une chose complètement nouvelle —
s’
agenouillait devant la femme à qui il donnait ses vœux, comme le cheva
232
vœux, comme le chevalier devant son seigneur. Il
s’
est produit à ce moment-là une extraordinaire évolution dans les mœurs
233
la femme. Il y a tout un ordre de phénomènes qui
se
sont produits au xiie siècle dont j’ai longuement parlé dans mon liv
234
. Elle devenait la maîtresse, le seigneur. Ce qui
s’
est passé au xiie siècle, c’est que les femmes sont devenues des suje
235
umes, de la morale, c’est par les femmes que cela
se
fait en Europe. C’est très important et on l’oublie toujours. D’aille
236
moins, que bien ou mal, c’est par les femmes que
se
fait la culture profonde des enfants. Psychanalyser le Suisse E
237
’est “le peuple”, en l’occurrence les hommes, qui
se
prononcera. Partout ailleurs, où la femme a acquis l’égalité civique,
238
, précisément parce qu’étant de sens opposés, ils
se
complètent l’un par l’autre. Nous les séparons pour la commodité de l
239
rappelait que si la République une et indivisible
s’
est opposée au fédéralisme, c’est parce que la guerre révolutionnaire,
240
centralisateur et nationaliste qui allait bientôt
se
révéler comme étant le cancer de l’Europe et du monde ». Enfin, cita
241
alisme agressif » dans la première citation) : il
s’
agit en réalité de ce que nous conviendrons un peu plus tard, tant à
242
ans le lexique unifié de ces groupes, la personne
s’
opposera à l’individu comme l’actualité — indiquée chez Dandieu par le
243
édicat « agressif » qu’il accole à « individu » —
s’
oppose à la donnée inerte, résultat d’une division atomisante du corps
244
« l’individu agressif ») engendre la communauté,
s’
élance vers l’universel, tandis que l’individu est le produit passif d
245
pour le groupe de discussions philosophiques qui
se
réunissait chez Gabriel Marcel : « L’Acte comme point de départ », pa
246
vilisation (mars 1971)ab Le thème de la région
s’
impose de plus en plus à l’attention des responsables de la vie politi
247
sponsables de la vie politique de nos pays, qu’il
s’
agisse de régions économiques, ethniques, écologiques ou simplement ad
248
ns l’ensemble socioculturel de l’Europe tel qu’il
s’
est composé pendant trois millénaires. Instruction civique La pa
249
e communal et régional, l’avenir de la démocratie
se
confond avec celui des régions. Toute instruction civique digne de ce
250
(national ou sectoriel), fédération — et loin de
se
borner à décrire les institutions de la Capitale, elle fera voir les
251
l ou planétaire sans foyers locaux, mais aucun ne
s’
arrête aux nations, entre le particulier et l’universel. Écologie
252
que l’Europe, c’est 480 millions d’Européens qui
s’
ignorent, et que la condition de notre survie, c’est de nous unir très
253
fférents. Ce n’est que peu à peu, d’ailleurs, que
s’
est révélé à moi le principe de cohérence entre le couple, la personne
254
C’est votre équation de base ? Oui. Disons qu’il
s’
agit d’une intuition fondamentale qu’il est très difficile d’exprimer,
255
Vous connaissez la formule d’Héraclite : « Ce qui
s’
oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle ha
256
différents les uns des autres pour jamais pouvoir
s’
unir ? » J’ai répondu : « Ne craignez-vous pas que les hommes et les f
257
en tirons cette conséquence illogique qu’il faut
se
marier. Eh bien, non, on ne reste pas amoureux tout le temps ! Chacun
258
ndamental dans la vie de tous les Européens, même
s’
ils n’ont jamais lu une ligne de l’histoire de Tristan. La passion amo
259
x effets dégradés du mythe à travers les siècles,
s’
embourgeoisant, devenant le thème imbécile et obligatoire de Hollywood
260
t le modèle collectif de cette romance que chacun
s’
imagine devoir vivre. Le mariage est en train de voler en éclats, non
261
. Il écrit : « Combien d’hommes seraient amoureux
s’
ils n’avaient jamais entendu parler d’amour ? » Il n’y a pas d’amour i
262
a le plaisir, l’orgasme… Tout cela peut très bien
se
passer de l’expression. L’amour-passion, c’est autre chose. Tant qu’i
263
se. Tant qu’il n’est pas « déclaré », c’est comme
s’
il n’existait pas. Grâce à la littérature, la passion obsède nos rêves
264
ntion spécifique de la culture européenne. Et que
se
passe-t-il dans les autres civilisations ? Je n’ai rien trouvé de tel
265
oser une retenue aux instincts. Car la passion ne
s’
approfondit et ne dégage ses puissances qu’à la mesure des résistances
266
toucher. Ce n’est qu’après cette épreuve que peut
s’
opérer l’union sexuelle, qui ne doit d’ailleurs pas aboutir à la procr
267
ce de romantisme ou d’idéalisation quasi mystique
s’
en trouve exclue. L’amour tel que nous l’entendons depuis le xiie siè
268
ècle n’a même pas de nom dans leur langue. Ce qui
se
rapproche le plus de notre verbe aimer en chinois désigne la relation
269
uilibre doré » dont parle Nietzsche. Deux menaces
se
dressent contre le couple. L’une qui veut le dépasser par en haut — T
270
x cas, c’est la communion des deux personnes, qui
se
révèlent l’une à l’autre, dans leur différence, se créent ensemble, e
271
e révèlent l’une à l’autre, dans leur différence,
se
créent ensemble, en devenant l’une par l’autre ce qu’elles sont. Ce q
272
ie du xixe siècle. Et le mariage à l’essai, même
s’
il ne garantit pas de l’erreur, augmente les chances de l’éviter. Mais
273
n train de créer la technique, et qui pourra bien
se
réaliser sous la forme d’un monde d’ennui, parfaitement plat et progr
274
ies et des rapports humains, mariage compris. Car
s’
il y a aujourd’hui une crise du mariage, il y en a une aussi de l’amou
275
lesquels ? Le christianisme est une religion qui
se
distingue de toutes les autres par l’absence quasi totale de tabous e
276
les choses… », etc. Si lutter contre le Dr Tissot
s’
appelle révolution sexuelle, alors ce n’est qu’un progrès normal vers
277
al vers le bon sens. En somme, vous trouvez qu’on
s’
agite beaucoup, mais qu’il n’y a guère de révolution ? Il est clair qu
278
essaire à l’amour-passion, l’amour-action peut-il
s’
en passer ? Si la passion a besoin d’obstacles pour vivre, elle en tro
279
s, à la formation du mouvement personnaliste, qui
s’
opposait aux totalitarismes, mais aussi à nos démocraties capitalistes
280
nnées 1930. C’est vrai, une partie de la jeunesse
se
pose aujourd’hui la même question : sur quoi bâtir une société ? Nive
281
otre guerre. À cette époque, toute une génération
s’
est exprimée dans le personnalisme : à l’individualisme et au collecti
282
universités m’a surpris. Le changement inouï qui
s’
est produit depuis lors est dû en bonne partie à l’afflux des Européen
283
. Cela prendra un temps fou. En tout cas, cela ne
se
fera pas avec un nationaliste comme Churchill : il est dangereux. » U
284
ique de ce victorieux : tout ce qu’il veut saisir
se
change à son approche en fer tordu, en pierraille lépreuse. » Un coup
285
e l’Europe sur la base de l’unité culturelle, qui
s’
est formée tout en fondant l’Europe, depuis deux ou trois millénaires,
286
aine, judéo-chrétienne, germanique, celte, à quoi
se
sont ajoutées des influences arabes, slaves, et j’en passe. Tout cela
287
é. Après la guerre, toutes les anciennes colonies
se
sont jetées sur ce modèle et l’ont imité. Cette structure est la clef
288
la base des États-nations. Or l’Europe ne pourra
se
fédérer que par la volonté délibérée des Européens, et non pas par un
289
s, des administrateurs. À quoi sert le politicien
s’
il ne sait rien de tout cela ? N’importe quel ordinateur ferait mieux,
290
très bien comme ça. C’est une administration qui
se
réfère, comme le disait tout récemment notre ministre des Affaires ét
291
le. Vous lisez dans nos journaux : « Le souverain
s’
est prononcé hier. » Ce n’est pas une manière de parler, c’est la réal
292
» Tandis que l’État-nation ? Le côté sacral qu’il
s’
est attribué est incroyable. Il a le droit de condamner à mort ses hér
293
livre sur l’Europe régionaliste… Eh bien, il a dû
se
réfugier en Irlande ! Pour vous, au contraire, le fédéralisme est une
294
et l’idéologie ou religion politique — sommées de
s’
arrêter sur une ligne de barbelés électrifiés. Pour accréditer ce modè
295
èlement progressif des États-nations. Les régions
se
constitueront en nouant entre elles, par-dessus les frontières politi
296
ire de l’Europe avant de faire l’Europe. Ce tissu
se
révélera d’ici à vingt ans, ou avant, plus solide et plus vivant que
297
aujourd’hui que ce n’est pas ainsi que les choses
se
passent. Et que ce n’est pas Karl Marx qui a raison sur ce point, mai
298
institutions de la tyrannie. Mais une société ne
se
retourne pas comme un homme. Il ne suffit pas de toucher deux ou troi
299
mos qui veut que, dans un système clos, l’énergie
se
dégrade continuellement et passe d’un état de plus haute organisation
300
e. C’était la décharge municipale, « où le feu ne
s’
éteint jamais », comme l’observait Jésus. Et de là est venue l’idée mé
301
qui ont refusé d’être eux-mêmes ; à tous risques.
S’
ils sont rejetés au bout du compte, ce n’est pas par un tribunal, mais
302
par un tribunal, mais par eux-mêmes ! Et si l’on
se
trompe sur le choix de sa vocation personnelle ? Celui qui a accepté
303
aillait derrière nous et en nous. Les bonnes gens
s’
imaginent que le diable se manifeste dans les choses les plus visiblem
304
n nous. Les bonnes gens s’imaginent que le diable
se
manifeste dans les choses les plus visiblement scandaleuses : ils ont
305
mme ; moi, je n’ai rien vu, je ne sais pas ce qui
s’
est passé ; j’étais derrière les buissons, au milieu des arbres du jar
306
Il était tard, les patrons étaient seuls, et l’on
s’
est écrié en me voyant entrer : « Voilà le diable ! ». J’ai déguerpi,
307
ue l’anonymat y est plus manifeste, la manière de
se
cacher dans les buissons plus évidente. Remontez jusqu’au Pentagone,
308
ne ! Les gens qui ont fait le massacre de Song My
se
cachent derrière leur supérieur militaire, qui se cache derrière la m
309
se cachent derrière leur supérieur militaire, qui
se
cache derrière la morale d’une société, la justice, l’obéissance, la
310
peut rien dire de plus dès lors qu’on ne saurait
s’
associer avec soi seul, ni se fédérer isolément. Pour Littré, la Confé
311
ors qu’on ne saurait s’associer avec soi seul, ni
se
fédérer isolément. Pour Littré, la Confédération est « l’union entre
312
tats qui, tout en gardant une certaine autonomie,
s’
associent pour former un seul État à l’égard des puissances étrangères
313
en tenir là, et déclarer le problème inexistant,
s’
il n’y avait dans le même Littré ces deux précisions mémorables ajouté
314
ner un statut de droit. C’est à quoi Louis Le Fur
s’
appliqua, vers 1900, dans une thèse qui précise en mille pages la dist
315
es deux notions de fédération et de confédération
se
distinguent en ce que la première seule de ces deux formes possède la
316
promis entre ceux qui veulent l’union et ceux qui
s’
y résignent simplement par une nécessité qu’ils espèrent temporaire, j
317
es fédéralistes européens peuvent accepter le mot
s’
il facilite la chose, — quelles que soient, par ailleurs, les vraies d
318
Ceci dit, les fédéralistes européens ne sauraient
se
contenter du modèle suisse transposé à l’échelle européenne, c’est-à-
319
uridiquement une association d’États, alors qu’il
s’
agit aujourd’hui d’associer bien plutôt des groupements sociaux, écono
320
ion, si bien que, sauf pour sa neutralisation, il
se
comporte vis-à-vis de l’extérieur comme un État-nation de type xixe
321
déralisme à l’intérieur de leurs frontières. Tout
se
ramène donc, en fin de compte, à la seule alternative sérieuse du siè
322
Centre européen de la culture, Denis de Rougemont
s’
est élevé, récemment, lors d’une conférence, contre les procédés de M.
323
à propos de la pollution et des gens savants qui
s’
en occupent : « Je donne aux inventeurs de cette psychose le prix Nobe
324
s répond, dans de nombreuses interviews, qu’il ne
s’
agit là que d’une opération publicitaire destinée à recueillir des fon
325
blicitaire On pourrait rétorquer que lorsqu’il
se
fait le champion de la lutte contre ce qu’il appelle la sinistrose, c
326
ses provoqués par la technologie, et bien ! il ne
s’
agit que d’une opération publicitaire destinée à faire vendre la dextr
327
up de personnes, surtout âgées, ne demandent qu’à
se
réfugier avec un soulagement profond et jubilant dans les illusions d
328
Matin, Lausanne, 19 septembre 1971, p. V. ai. Il
s’
agit de Lettre ouverte aux gens heureux et qui ont bien raison de l’êt
329
l’on voit que participer activement, c’est aussi
se
réaliser (manifester sa personne) dans et par la communauté, c’est do
330
a personne) dans et par la communauté, c’est donc
s’
autodéterminer dans la mesure où l’on agit en elle. Ce sont les formes
331
que nous aurons à considérer, puisqu’en effet il
s’
agit ici de participation à des responsabilités. Or l’homme n’est resp
332
sable (étymologiquement : capable de répondre, de
se
porter garant) que s’il est sujet libre de son action. Un homme qui n
333
t : capable de répondre, de se porter garant) que
s’
il est sujet libre de son action. Un homme qui n’est pas reconnu comme
334
esponsabilités ne saurait être tenu pour libre ni
se
sentir vraiment tel. Quant aux trois adjectifs social, civique, polit
335
echnique) qui permet à la Société ou à la cité de
s’
ordonner aux buts derniers de l’homme. Or s’il est vrai que ces buts —
336
té de s’ordonner aux buts derniers de l’homme. Or
s’
il est vrai que ces buts — universels et personnels — transcendent tou
337
pour la première fois dans son évolution, l’homme
se
voit contraint de choisir librement l’avenir de l’humanité. Et il y e
338
t pu que répondre aux durs défis de la nature. Il
s’
agissait pour lui de survivre, donc de continuer ce qui avait réussi à
339
ffet le premier moyen de commander à la nature en
se
conformant à ses lois. Mais à mesure que cet impérialisme humain se f
340
s lois. Mais à mesure que cet impérialisme humain
se
fait moins respectueux des dieux, tourne plus aisément les impératifs
341
rels ou les incline à son profit, la civilisation
se
met à retourner ses efforts sur elle-même, à travailler sur ses produ
342
elles, désormais partiellement neutralisées. Elle
se
met à créer « librement », c’est-à-dire selon les lois et les buts qu
343
, c’est-à-dire selon les lois et les buts qu’elle
se
donne : c’est l’industrie. Et alors pointent les questions paradoxale
344
à nous. Ayant dépassé la nature, l’homme tente de
se
dépasser lui-même, mais il ignore vers quoi. Déjà, en Occident, il es
345
et croit seulement décrire… Mais la question qui
se
pose alors, c’est de savoir si nous sommes préparés à répondre à ce d
346
à prévoir objectivement, donc passivement, ce qui
se
fera dans tel avenir… sans eux ! J’entends sans nulle action dont ils
347
… sans eux ! J’entends sans nulle action dont ils
se
fassent les avocats, qu’ils se proposent d’entreprendre eux-mêmes ou
348
le action dont ils se fassent les avocats, qu’ils
se
proposent d’entreprendre eux-mêmes ou de favoriser par leurs conseils
349
Voilà l’avenir, semblent-ils dire, tel qu’il peut
se
faire sans les interventions (imprévisibles) de l’homme créateur, inv
350
objective) et politique (normative) La science
se
veut objective dans la prévision, la politique se veut normative. L’u
351
se veut objective dans la prévision, la politique
se
veut normative. L’une se déclare indifférente aux fins ; toute préfér
352
prévision, la politique se veut normative. L’une
se
déclare indifférente aux fins ; toute préférence ou parti pris ne pou
353
our atteindre ses fins, veut ouvrir (par la force
s’
il le faut) certains chemins, et en fermer d’autres. Dans la devise «
354
sens scientifique de prévision inerte de ce qui «
se
passera », en vertu d’on ne sait quels dynamismes anonymes, impersonn
355
humains. Or, dans nos études du futur (et surtout
s’
agissant de participation, qui relève de la libre action de l’homme au
356
ur Feuerbach, n° XI). Dans la mesure où le savant
se
veut observateur passif, il est mauvais citoyen, et dans la mesure où
357
tenir que « prévision rationnelle et méthodique »
s’
oppose à « prophétie » comme « science purement descriptive » s’oppose
358
rophétie » comme « science purement descriptive »
s’
opposerait à « appel à l’action ». Car la prévision même se trouve dan
359
exercent d’ores et déjà des effets certains, même
s’
ils sont malaisément mesurables, sur l’évolution prévue : ils contribu
360
eut prévoir dès lors que les premières prévisions
se
révéleront inexactes par suite d’un phénomène de régulation de l’évol
361
limite : l’utilité (l’efficacité) de la prévision
se
mesurera à son inexactitude finale. Des effets analogues de rétroacti
362
if quant à la participation civique et politique,
s’
il est vrai que l’information, dont elle fait partie, est une des cond
363
nient pas la possibilité que certains cauchemars
se
réalisent dans l’Histoire — il y a toujours des accidents. Mais le se
364
ture et des rêves qui nourrissent nos recherches,
se
prive d’une des meilleures techniques de prévision de notre avenir et
365
lui, va modifier l’action des hommes en qui elle
s’
opérera, autant qu’elle les modifiera eux-mêmes, opérants ; d’où modif
366
ux parties en interaction créatrice évoque ce qui
se
passe dans la tête d’un dramaturge, ou plus précisément d’un poète éc
367
et la création concomitante d’autres besoins. On
se
limitera dans ces pages à l’Europe de l’Ouest, c’est-à-dire au seul e
368
4. Spécificité du comportement civique Or,
s’
il est vrai que cet égoïsme, cet incivisme (souvent déguisé en individ
369
xemple des cantons suisses : leurs ressortissants
se
mêlent de plus en plus et les apports de travailleurs étrangers accro
370
le départ. III. Les variables La prévision
s’
appuie naturellement sur les invariants et conseille de s’y adapter. E
371
naturellement sur les invariants et conseille de
s’
y adapter. Elle cherche à diminuer, quitte à le minimiser parfois, le
372
ues de la polis et sur sa place centrale ou agora
se
formait l’opinion, se discutaient les lois, se décidait la destinée d
373
sa place centrale ou agora se formait l’opinion,
se
discutaient les lois, se décidait la destinée de toute communauté soc
374
ra se formait l’opinion, se discutaient les lois,
se
décidait la destinée de toute communauté sociale, civique et politiqu
375
tant qu’une dépendance ou délégation du forum. Là
s’
exerçait au maximum la participation civique. Autour du marché central
376
nt toute la vie proprement politique. Aujourd’hui
se
reproduit, aggravé, le phénomène de dissociation qu’on observa dans l
377
s si le peuple d’une cité trop vaste ne peut plus
s’
assembler pour discuter, s’il est ensuite chassé de la rue par les aut
378
rop vaste ne peut plus s’assembler pour discuter,
s’
il est ensuite chassé de la rue par les autos et perd les occasions qu
379
et perd les occasions quotidiennes de rencontres,
s’
il se disperse dans les pavillons et les villas d’une banlieue dénuée
380
rd les occasions quotidiennes de rencontres, s’il
se
disperse dans les pavillons et les villas d’une banlieue dénuée de st
381
t les villas d’une banlieue dénuée de structures,
s’
il n’y a plus qu’un vide au centre de la ville — bureaux déserts dès l
382
ires sont censés diriger et orienter, mais qu’ils
se
bornent en fait à « couvrir » ou à révoquer après coup — alors il n’y
383
la polis primitive et de la mégalopolis de demain
se
jouent les chances de toute participation. 2. Les niveaux de décis
384
ntralisés, dont le modèle fut l’œuvre de Napoléon
s’
inspirant des principes jacobins. La centralisation dans un seul lieu,
385
t la plus efficace et universelle. À mesure qu’on
s’
élève dans l’échelle des niveaux de décision correspondant à l’envergu
386
ter un problème public sur lequel il est appelé à
se
prononcer. Dans le second cas, l’information, loin de chercher à stim
387
e jugement adulte, l’autre habituant les masses à
s’
amuser du mensonge qui rapporte, et bientôt à le préférer à toute véri
388
pation sont guérissables. Il suffit que l’homme «
se
reprenne », compare les promesses aux réalités et déclare à ses risqu
389
. » Il n’en va plus de même lorsque l’information
s’
adresse à l’inconscient (hidden persuasion), conditionne les réflexes,
390
de poser les règles. Étant bien entendu qu’il ne
s’
agit encore que d’essais de vérifier quelques groupes de connexions, e
391
uvements d’union — au stade des États-nations qui
se
disent souverains, se veulent indépendants, et restent tout-puissants
392
stade des États-nations qui se disent souverains,
se
veulent indépendants, et restent tout-puissants dans leurs frontières
393
peut-être une tâche impossible, au surplus vaine,
s’
il est vain de s’interroger sur les remèdes aux maladies dont sera men
394
he impossible, au surplus vaine, s’il est vain de
s’
interroger sur les remèdes aux maladies dont sera menacé après 2000 un
395
s toujours sûr », mais encore et surtout, le pire
se
limite par ses propres effets : la maladie ne peut survivre au corps
396
ie civique, et par suite déprimant sa prospérité,
se
verra contraint d’une part de tolérer une croissante régionalisation,
397
terme de notre alternative — l’Europe a réussi à
s’
unir, c’est-à-dire à dépasser le stade des États-nations centralisés d
398
’Europe fédérée sur la base des régions réussit à
s’
autorégler (A), ou bien elle tente de rendre ses déséquilibres créateu
399
d’une participation civique et politique optimale
s’
articulerait en quatre phases ou degrés de relations d’implications.
400
le maximum de liberté civique, mais « plus l’État
s’
agrandit, plus la liberté diminue », tandis que « le gouvernement doit
401
être en raison inverse de celui des citoyens, il
s’
ensuit qu’en général le gouvernement démocratique convient aux petits
402
2. Répartition de l’État Ce principe admis, on
s’
aperçoit que l’existence du petit État ou communauté de participation
403
politiques actuelles de réseaux de régions qu’il
s’
agira d’abord d’organiser (et non pas de « délimiter »), en tout cas p
404
in ou à l’écart des mégalopolis (qui continuent à
se
développer d’une manière semi-anarchique, semi-planifiée et totalemen
405
e.) Au surplus, un jeu parfait n’est possible que
s’
il est limité dans le temps, terminé par une fin automatique ou conven
406
rces, des antinomies en tension, dont la vie même
se
manifeste par la recréation perpétuelle d’inégalités, de déséquilibre
407
t certain qu’ils perdraient toute vertu créatrice
s’
ils pouvaient être « réglés » ou « contrôlés » d’avance par un program
408
ons ou discordances au moins virtuelles — dont il
s’
agit de tirer des résultantes positives. Toute participation civique e
409
nnelle), soit quantitative (fonctionnelle) ; soit
s’
autorisant d’un « gay savoir » nietzschéen et de ses perpétuelles remi
410
n plus ou moins inactuelles et arbitraires ; soit
se
fondant sur des évidences tenues pour scientifiques, indiscutables, e
411
globale. Si la commune est l’aire où ma voix peut
se
faire entendre, alors « le monde est ma commune » peut dire l’homme d
412
ment, de savoir quelles voix peuvent pratiquement
se
faire entendre dans cette communauté globalisée. En effet, par analog
413
seul, qui est le chef de l’État, peut aujourd’hui
se
faire entendre de tous. Cependant, la portée moyenne des émetteurs-ré
414
her peut-être un jour ?) qui ne manqueront pas de
se
multiplier dans les prochaines décennies, viendra probablement ramene
415
dans le fait que les assemblées civiques pourront
se
tenir, sans que les citoyens se déplacent, sur une agora composée à d
416
civiques pourront se tenir, sans que les citoyens
se
déplacent, sur une agora composée à distance et définie comme un carr
417
e l’État ») ou les conditions architectoniques ne
s’
y prêteraient pas. Mais d’autres phénomènes majeurs, très susceptibles
418
’animation, de gestion et de réunions ; tout cela
se
prêtant à des formules d’ubiquité du contrôle, du conseil, de la repr
419
e, unifier. Les unités nouvelles de participation
se
redéfinissent entre la limite inférieure du gang et la limite supérie
420
on. La participation la plus immédiatement active
se
produit dans l’association, le club, la section de parti ; dans l’ate
421
s passifs, tels les « sportifs » du dimanche, qui
se
contentent d’assister aux matches. En 2000, il y aura beaucoup plus d
422
, sinon plus sensible : car la plupart des hommes
s’
imaginent avoir « participé » à ce qu’ils n’ont fait que voir, et se v
423
« participé » à ce qu’ils n’ont fait que voir, et
se
vantent de s’être « engagés » quand ils n’ont qu’assisté en faisant u
424
à ce qu’ils n’ont fait que voir, et se vantent de
s’
être « engagés » quand ils n’ont qu’assisté en faisant un peu de bruit
425
La démocratie semble avoir toutes les chances de
se
réaliser beaucoup mieux dans la République européenne, grâce à l’acti
426
de prestige) et politiques (groupes de pression)
s’
opposant à la majorité, toujours conservatrice des préjugés « progress
427
le tient à ce que nos possibilités de déplacement
s’
accroissent en même temps que les nécessités de se déplacer diminuent.
428
s’accroissent en même temps que les nécessités de
se
déplacer diminuent. J’ai parlé tout à l’heure des conseils d’administ
429
océdé du multiplex. Dans tous ces cas, inutile de
se
déplacer si l’on peut être utilement présent par d’autres moyens. L’o
430
e téléphone, de lettres et de photos dont il faut
se
contenter aujourd’hui, le plus souvent, dans la vie des affaires et l
431
es qui feront peut-être un jour comprendre ce qui
se
passe de différent entre deux hommes qui se serrent la main « en chai
432
e qui se passe de différent entre deux hommes qui
se
serrent la main « en chair et en os » et deux images des mêmes hommes
433
ir et en os » et deux images des mêmes hommes qui
se
tendent à distance des mains réunies sur l’écran. Si la présence-à-d
434
lobale », il paraît probable que des discordances
se
feront sentir. Quelque chose se perd sans nul doute — s’il y a gain d
435
des discordances se feront sentir. Quelque chose
se
perd sans nul doute — s’il y a gain d’efficacité — par la suppression
436
nt sentir. Quelque chose se perd sans nul doute —
s’
il y a gain d’efficacité — par la suppression des « attaches au sol »
437
fférence entre le contact à distance et celui qui
s’
établit entre deux hommes « en chair et en os », c’est que le premier
438
é d’aujourd’hui, la participation libre et active
se
réduit pour le plus grand nombre à la discussion (cafés, partis, radi
439
élections, référendum). Pour un très petit nombre
s’
ajoute l’appartenance à un conseil (municipal, départemental ou provin
440
seconds termes de notre série d’alternatives qui
se
réalisent d’ici là), les occasions de participation se multiplient, l
441
alisent d’ici là), les occasions de participation
se
multiplient, la notion de politique ayant cessé de correspondre essen
442
tructures et dimensions dépendent des idées qu’on
se
fait de l’homme pour qui maisons et villes sont bâties, ou au contrai
443
peut concevoir que toutes les options précédentes
se
ramènent à celle-ci, et qu’en fin de compte ce que nous appelons aujo
444
de la personne qui est le droit à l’inadaptation.
S’
il est vrai que la participation obligatoire est la négation même du c
445
de jeunes gens « sûrs de leur vocation » peuvent
se
flatter de ne l’avoir jamais connu. Non seulement on n’imagine plus d
446
vance. Hier, un nouveau déterminisme commençait à
se
dessiner, prenant le relais des contraintes coutumières : la majorité
447
l’adjectif. Aujourd’hui, quelque chose de nouveau
s’
est produit. Au lieu des traditions remontant au Moyen Âge, au lieu de
448
des produits transformés de ce pillage. Et l’idée
se
fait jour en lui que ce n’est plus aux seuls « besoins de l’économie
449
st plus aux seuls « besoins de l’économie » qu’il
s’
agit désormais de répondre (ils ne sont trop souvent que le profit des
450
science est née de la culture, et doit sans cesse
s’
y replonger pour mieux créer. Notre technique est née des « folles » s
451
tifique en pollution universelle. On ne peut plus
s’
en remettre au Temps pour adapter, roder, domestiquer l’invention née
452
e faut pas rêver, comme les hippies, qu’il pourra
s’
opérer par un quelconque retour anarchisant à l’état prétechnique des
453
t à l’état prétechnique des sociétés humaines. Il
s’
agit au contraire de le calculer, avec autant de soins et de précision
454
’ingénieur ! Qu’il les assume, et du même coup il
se
verra réintégré dans la vie de la cité, de la communauté, et dans le
455
dans le jour qui naît. Des clochers et des tours
s’
éclairent, touchés par le soleil rasant. Ah ! ce ne peut être que l’Eu
456
sinueux et ces routes bordées d’arbres : partout
s’
affirme la présence humaine, son activité, sa mesure. Ni toundras, ni
457
et brûlés, rocailleux ou glaciaires. Devant nous
s’
étend l’Europe verte, fleuves, champs et forêts de la Lotharingie. Reg
458
près des années d’absence cosmique, impossible de
s’
y tromper. Au carrefour des grands axes nord-sud et est-ouest, je reco
459
s une longue usine blanche et vitrée, là où jadis
se
fût abrité un couvent. Seuls les arbres nous cachent encore la ville
460
n et du Valais, et vous découvrirez que leur plan
s’
est développé soit à partir d’un château sur sa colline, soit autour d
461
principale. Quand le château forme le centre, il
s’
agit d’une cité féodale, et, quand c’est la place, d’une commune, au s
462
es, au xiiie siècle. Parfois les deux structures
se
sont juxtaposées. Le mouvement libertaire des communes ayant pris le
463
où naissent les rumeurs politiques (où plus tard
s’
écriront les journaux), sous les portiques où l’on discute par petits
464
; et enfin, au milieu de la place, le Marché, où
s’
affrontent paysans et citadins, producteurs et consommateurs. Telle ét
465
personne. Car c’est dans la rue, sur la Place que
se
formait l’opinion publique, quand les hommes pouvaient se rencontrer.
466
it l’opinion publique, quand les hommes pouvaient
se
rencontrer. Or, il n’est pas de pays au monde que le gigantisme humai
467
tivité l’a démontré. Mais, que le centre du monde
se
situe réellement quelque part dans les airs au-dessus du Léman, à mi-
468
tact avec la nature, et ce contact pour lui vital
s’
est révélé mortel pour la nature. C’est l’histoire d’un amour fatal :
469
touriste découvre un endroit solitaire, la foule
s’
y jette et le supprime. L’homme a besoin de solitude. Mais la plupart
470
e où les problèmes de la survie d’un lieu sublime
se
posent en des termes semblables. Ainsi, qu’est-ce que sauver Venise ?
471
Le sort de l’an 2000
se
joue dans nos écoles (mars 1972)an Les trois urgences Lorsque
472
(mars 1972)an Les trois urgences Lorsque
se
réunit le congrès de La Haye, sous la présidence de Churchill, en mai
473
’Europe ouvrira une apocalypse du genre humain ou
s’
il présentera au monde le modèle d’une civilisation post-industrielle
474
inze années qui viennent. Le sort de l’an 2000
se
joue maintenant Il est clair, en effet, que les maisons que nous b
475
sont les États-nations, car ceux-ci par principe
s’
opposent à toute espèce d’union sérieuse, qui s’opère dans la réalité
476
e s’opposent à toute espèce d’union sérieuse, qui
s’
opère dans la réalité et non dans les discours ministériels. Il faut q
477
Gibraltar à l’Oural ». Et sa politique étrangère
se
fondait en partie sur cette définition. Comment expliquer une erreur
478
omme allant « de Gibraltar à l’Oural ». L’an 2000
se
joue aujourd’hui dans les leçons de nos écoles secondaires. Si l’Écol
479
r sortir de ce cercle vicieux ne serait-il pas de
s’
appuyer sur quelque chose qui existe déjà bel et bien et qui joue un r
480
des siècles qu’ils étaient là pour l’empêcher de
se
faire ? Ce ne sont pas les grandes bureaucraties de Bruxelles, de Str
481
e Strasbourg, de Luxembourg qui feront l’Europe —
s’
il est vrai qu’elles y contribuent avec une indéniable compétence dans
482
bornés dans leurs frontières (où même les fleuves
s’
arrêtaient pile, sur les cartes). Quelle force au monde pourra mouvoir
483
la Puissance à tout prix (celle de l’État-nation,
s’
entend), la Croissance à tout prix (du PNB, des salaires et des divide
484
PNB, des salaires et des dividendes), et alors on
se
rue aux catastrophes calculées en détail par les ordinateurs ; — ou v
485
an. Rougemont Denis de, « Le sort de l’an 2000
se
joue dans nos écoles », Civisme européen, Genève, mars 1972, p. 1-4.
486
ie, qui était celle de la personne, des personnes
se
manifestant dans des communautés. Nous opposions au dilemme individu
487
e de petits groupes, de communes ou d’entreprises
se
liant par régions ou provinces. Vous étiez, à cette époque, les premi
488
degrés de communauté dans lequel la personne peut
s’
enraciner mais qui ne doit pas être fermé. Qui doit toujours être ouve
489
une fédération européenne qui, ensuite, aurait pu
se
fédérer avec d’autres fédérations continentales pour former une fédér
490
on de régions, dans lesquelles la personne puisse
s’
insérer, trouver ses racines et participer librement. C’est-à-dire êtr
491
t des années 1930, il y a un premier chapitre qui
s’
appelle : « L’engagement politique » ; un deuxième : « Ridicule et imp
492
deuxième : « Ridicule et impuissance du clerc qui
s’
engage ». Et l’ensemble du livre est un appel à l’engagement des écriv
493
ins. Mais pas à l’embrigadement dans un parti. Il
s’
agissait d’assumer sa responsabilité, ce qui est exactement le contrai
494
société et du monde. Il a tout dans une femme, il
se
sépare du monde et il meurt, joyeusement. Puis, en deçà du mariage, D
495
t. Puis, en deçà du mariage, Don Juan qui ne peut
se
fixer sur aucune femme, qui essaie toujours de trouver la femme qui l
496
ts-Unis, j’ai découvert l’Europe. Il fallait donc
s’
éloigner pour la retrouver ? Oui. Beaucoup de gens ont fait cette expé
497
des gens extraordinairement différents et qui ne
se
seraient peut-être jamais connus en France ou en Allemagne ou en Ital
498
octrine de l’engagement, je suis fédéraliste ; il
s’
agit maintenant d’appliquer ces théories, de s’engager dans la cause d
499
il s’agit maintenant d’appliquer ces théories, de
s’
engager dans la cause du fédéralisme européen. Le mot engagement était
500
tenant par les mémoires de Simone de Beauvoir, ne
s’
était jamais intéressé le moins du monde à la politique avant 1943-194
501
u monde à la politique avant 1943-1944. Enfin, il
s’
est mis à parler d’engagement parce qu’il avait lu cela dans Esprit
502
la fois libre et responsable et que l’homme doit
s’
engager. Alors, un jour, je lui ai dit : « J’espère que vous savez où
503
ix ans plus tôt. Vous rentrez donc en Suisse. Que
se
passe-t-il ? Pendant la guerre, je m’étais aperçu que ma doctrine du
504
rande vitalité civique. Mais, voilà où les choses
se
compliquent, il est impossible de réaliser le fédéralisme dans un seu
505
t entourée d’États unitaires. Elle sera forcée de
se
présenter à eux comme un État unitaire et de se centraliser de plus e
506
e se présenter à eux comme un État unitaire et de
se
centraliser de plus en plus à cause de l’accroissement des tâches qui
507
union de Montreux un projet de congrès qui devait
se
tenir avec d’autres groupements qui n’étaient pas fédéralistes mais q
508
réalisation de notre première ambition. Puisqu’il
s’
est avéré que le Conseil de l’Europe n’était pas du tout ce que nous v
509
e loin de faire une fédération, les gouvernements
se
sont entendus pour faire le moins possible en restant sur le plan des
510
ation ? C’est une tâche absolument impossible que
se
sont assignée les États. Selon vous, l’Europe actuelle n’est qu’une j
511
feront jamais d’amicale. C’est exactement ce qui
se
passe avec les États-nations. Ils veulent garder leur souveraineté et
512
u. Je n’ai jamais cru que cette Europe-là pouvait
se
faire. Mais j’ai pensé qu’il valait mieux que les États pratiquent ce
513
ui est cette hypocrisie de l’union, plutôt que de
se
faire la guerre. Quel est le lien entre votre doctrine du mariage et
514
emme. Bref, deux êtres qui doivent subsister sans
se
confondre, sans se séparer, sans être subordonnés l’un à l’autre. Ça,
515
res qui doivent subsister sans se confondre, sans
se
séparer, sans être subordonnés l’un à l’autre. Ça, c’est la formule d
516
rt dans l’histoire de la Suisse. Pourquoi ce pays
s’
est-il fait ? La Suisse ne s’est pas faite pour créer une union plus f
517
se. Pourquoi ce pays s’est-il fait ? La Suisse ne
s’
est pas faite pour créer une union plus forte que les voisins. Elle s’
518
créer une union plus forte que les voisins. Elle
s’
est fait uniquement pour maintenir les autonomies des parties constitu
519
té dont le prince était le roi de Prusse mais qui
se
gouvernait avec des familles du lieu, dont la mienne. Ce canton, diff
520
ction du fédéralisme sur le plan religieux. Il ne
s’
agit pas d’uniformiser tout le monde et de voir une seule croyance imp
521
ées : j’ai découvert que l’humanité, aujourd’hui,
se
voit contrainte de choisir librement son avenir. Jusqu’à présent, ell
522
oisir librement son avenir. Jusqu’à présent, elle
se
développait un peu au hasard ; on pensait qu’il y avait des ressource
523
sait que le progrès était infini, que tout allait
s’
arranger si on produisait plus. Bref, c’était la foire d’empoigne. Cha
524
nde idée : le fédéralisme. Qu’il définit ainsi : “
S’
unir pour permettre aux autonomies de rester autonomes et toujours fai
525
dans le jour qui naît. Des clochers et des tours
s’
éclairent, touchés par le soleil rasant, ah ! ce ne peut être que l’Eu
526
sinueux et ces routes bordées d’arbres : partout
s’
affirment la présence humaine, son activité, sa mesure. Ni toundras, n
527
et brûlés, rocailleux ou glaciaires. Devant nous
s’
étend l’Europe verte, fleuves, champs et forêts de la Lotharingie. Reg
528
près des années d’absence cosmique, impossible de
s’
y tromper. Au carrefour des grands axes nord-sud et est-ouest, je reco
529
s une longue usine blanche et vitrée, là où jadis
se
fût abrité un couvent. Seuls les arbres nous cachent encore la ville
530
n et du Valais, et vous découvrirez que leur plan
s’
est développé soit à partir d’un château sur sa colline, soit autour d
531
principale. Quand le château forme le centre, il
s’
agit d’une cité féodale, et, quand c’est la place, d’une commune, au s
532
es, au xiiie siècle. Parfois les deux structures
se
sont juxtaposées. Le mouvement libertaire des communes ayant pris le
533
où naissent les rumeurs politiques (où plus tard
s’
écriront les journaux), sous les portiques où l’on discute par petits
534
; et enfin, au milieu de la place, le marché, où
s’
affrontent paysans et citadins, producteurs et consommateurs. Telle ét
535
personne. Car c’est dans la rue, sur la place que
se
formait l’opinion publique, quand les hommes pouvaient se rencontrer.
536
it l’opinion publique, quand les hommes pouvaient
se
rencontrer. Or, il n’est pas de pays au monde que le gigantisme humai
537
stile à toute espèce de grandeur. Les Suisses qui
s’
en offusquent vont ailleurs, et ils y font de grandes choses. Carlo Ma
538
s culturels et d’experts en informatique. Elle ne
se
reconnaît pas au port des cheveux longs par les romantiques, de la ba
539
u de la franche rigolade sont instamment priés de
s’
abstenir, et de s’inscrire dans un parti. 2. Ce qu’elle est en tous
540
golade sont instamment priés de s’abstenir, et de
s’
inscrire dans un parti. 2. Ce qu’elle est en tous cas La cultur
541
et codes) dans lesquels l’individu naît, grandit,
s’
intègre au long des jours, qui forment son esprit et qu’il assume plus
542
t, pour quelques-uns, la lecture). 3. Ce qu’il
se
peut qu’elle soit « La culture est ce qui reste quand on a tout ou
543
’informations nouvelles, des connexions nouvelles
s’
instituent entre les millions de milliards de neurones composant le ce
544
ée, répondant à un stimulus extérieur. Le message
se
voit ainsi restitué par le code, par le médium, dirait McLuhan. À la
545
nt stratifiée et pas toujours facile à consulter,
se
substitue une mnémoélectronique d’une infinie complexité et totalemen
546
le structurelle, différente pour chaque individu,
s’
identifie progressivement à la personne constituée — je ne dis pas à c
547
a France, l’Espagne et la Grande-Bretagne peuvent
se
targuer de quelques siècles d’existence stato-nationale. Les vingt-de
548
et moral de l’Européen en tant que tel : « Ce qui
s’
oppose coopère, et de la lutte des contraires procède la plus belle ha
549
estation qui refuse de discuter avec la tradition
s’
annule en supprimant tous les critères qui permettraient de mesurer ou
550
ette phrase évangélique ne nie pas le passé. Elle
s’
y réfère, l’englobe, le situe et le dépasse. Elle le conteste comme l’
551
un mythe, et qu’est-ce que l’âme. Tout auteur qui
se
permet ces grands mots doit au public une justification de l’usage pe
552
e intellectuelle, qui a bien d’autres manières de
s’
exprimer, plus directes et abstraites à la fois, comme la logique et l
553
que ou animale, car celle-là échappe au discours,
s’
exprime en sensations, et peut être traduite à la rigueur en formules
554
te à la rigueur en formules de biochimie. De quoi
s’
agit-il donc ici ? Entre le corps et l’intellect, la tradition disting
555
au sens précis et véritablement traditionnel, qui
se
retrouve dans certains dérivés comme animé, animation, ou même animos
556
sse les lois et routines de l’instinct, et qui va
se
heurter aux conventions sociales. Ainsi, l’amour-passion est cette fo
557
i, l’amour-passion est cette forme de l’amour qui
se
libère des contraintes naturelles, des rythmes trop prévus de la sexu
558
e « courante », par la réalité des caractères qui
se
heurtent à propos de rien, et des tempéraments qui s’accordèrent un j
559
eurtent à propos de rien, et des tempéraments qui
s’
accordèrent un jour dans l’instant du premier regard, mais que le temp
560
ours irréductible à l’image idéale que la passion
s’
en fait. Cette image, étant idéale, doit rester à jamais fuyante, inac
561
ré. « Ce n’est pas amour, qui tourne à réalité »,
s’
écrie un troubadour tardif, contemporain de nos légendes tristaniennes
562
hant du mariage, c’est-à-dire de l’amour-réalité,
se
rattachent deux grandes traditions de la culture occidentale : le rom
563
gende primitive ? Mais si le mythe est épuisé, et
s’
il était vraiment un mythe de l’âme, faut-il conclure que c’est l’âme
564
fonction émotive, dans l’homme contemporain, qui
s’
épuise et qui s’atrophie, entre le corps et l’intellect seuls cultivés
565
e, dans l’homme contemporain, qui s’épuise et qui
s’
atrophie, entre le corps et l’intellect seuls cultivés par notre civil
566
aturels ou sacrés, coutumiers ou légaux ; qu’elle
s’
en nourrit et même les invente au besoin. Sans les obstacles accumulés
567
e mythe. On ne saurait imaginer le grand roi Marc
s’
inclinant devant les « droits divins de la passion » qu’inventera bien
568
celle-ci par ses refus intransigeants, il prétend
se
fonder sur l’amour-sentiment, succédané édulcoré, achevant ainsi de d
569
même temps que ses propres fondements. La passion
se
fait rare de nos jours, s’il faut en croire nos romanciers. Ils saven
570
fondements. La passion se fait rare de nos jours,
s’
il faut en croire nos romanciers. Ils savent bien que le roman véritab
571
t mourir. Je vous dis que je n’en crois rien. Car
s’
il est vrai que la passion se nourrit d’obstacles choisis, et que notr
572
n’en crois rien. Car s’il est vrai que la passion
se
nourrit d’obstacles choisis, et que notre culture tend à les supprime
573
le est dans la mort, et toutes nos sciences, ici,
se
récusent et se taisent. Or c’est ici que la passion mythique va se dr
574
mort, et toutes nos sciences, ici, se récusent et
se
taisent. Or c’est ici que la passion mythique va se dresser dans sa p
575
taisent. Or c’est ici que la passion mythique va
se
dresser dans sa pleine stature. En buvant le breuvage magique, les am
576
onde, mais ils ont aussi bu l’Amour, un amour qui
s’
adresse à la part immortelle que lui seul pourra deviner, ou susciter
577
de la légende qu’il a su recréer d’après nature,
s’
inspirant de Gottfried de Strasbourg, inspiré lui-même des Bretons, de
578
capitale du drame de la personne ainsi constituée
se
produit à l’aube de la troisième nuit qui suit la mort terrestre : c’
579
st le monde réel des Archétypes), le pont Chinvat
s’
élance, reliant un sommet au monde des Lumières infinies. À son entrée
580
met au monde des Lumières infinies. À son entrée,
se
dresse devant l’âme sa Dâenâ, son moi céleste, jeune femme d’une beau
581
figure la conclusion du mythe de Tristan : ce qui
se
passe trois jours après la mort d’amour. Iseut n’évoque-t-elle point
582
La tradition chrétienne de l’amour du prochain ne
s’
en trouverait-elle pas éclairée, à son tour ? ⁂ Aimer le prochain « co
583
ividu et le vrai moi, sans laquelle on ne saurait
s’
aimer soi-même, puisqu’« il faut être deux pour aimer », comme dit la
584
français d’aujourd’hui plusieurs traductions, qui
se
donnent pour fidèles, des versions de Thomas, de Gottfried de Strasbo
585
nciennes. Continuateurs et non pas rewriters, ils
se
sont pénétrés des textes des trouvères français, anglo-normands, angl
586
isonnant, au détail descriptif savoureux ; Bédier
s’
inspirant surtout de Béroul, Mary de Thomas ; Bédier « français » comm
587
s et vous salue. Et le cœur lui crève, et son âme
s’
en va. » André Mary, d’après Thomas : « Puis il a dit trois fois : Ami
588
. ») Mais il y a surtout l’épisode des amants qui
se
repentent lorsque le philtre cesse d’agir, après trois ans. Ils vont
589
73)au av Depuis quelques années, tout le monde
s’
est mis à parler d’interdisciplinarité. Pourquoi ? À cause de l’excès
590
naient autant de tours de Babel : leurs finalités
s’
évanouissaient, devenaient inexprimables dans la prolifération des jar
591
ble qu’au lieu même de leur convergence, là où il
s’
était constitué. Cela fut ressenti à l’époque comme le péché contre l’
592
éfinie par leurs intersections, et ses reliefs ne
se
révèlent qu’au croisement de leurs faisceaux lumineux. De même, s’agi
593
croisement de leurs faisceaux lumineux. De même,
s’
agissant des régions, sujet actuel de nos groupes de recherches. La no
594
» existantes. Ces recherches sont métaphoriques,
s’
il est vrai que la métaphore naît du rapprochement de deux phénomènes
595
s universités qui luttent contre le gigantisme en
se
scindant selon leurs spécialités — voir les treize qui sont issues de
596
vant les choses de haut, par grands ensembles, on
s’
aperçoit qu’une loi commande l’apparition du phénomène régional en cet
597
t pour nos pères et les manuels de notre enfance,
se
voit mis en accusation par les mouvements de la Résistance, dans tous
598
aines. Enfin, les sociologues et les politologues
se
mettent à dénoncer l’État national centralisé, souverain et bardé de
599
actuel. Un modèle périmé L’État-nation, qui
se
dit souverain absolu, est manifestement trop petit pour jouer un rôle
600
tentes partout où les tâches et leur concertation
se
révéleraient d’échelle continentale — et là seulement ? La constituti
601
appelle les régions. Ces deux tendances, loin de
se
contredire, se commandent mutuellement dans le monde d’aujourd’hui, à
602
gions. Ces deux tendances, loin de se contredire,
se
commandent mutuellement dans le monde d’aujourd’hui, à la fois planét
603
mais le Rhône les unit ; allez savoir pourquoi ?)
se
dévalorisent entre les Neuf, des régions naturelles ou nouvelles repa
604
idère l’ensemble de ces « cas spéciaux », on voit
se
dégager deux classes de motifs principaux, les ethniques et les écono
605
in. II. Les plans d’aménagement du territoire qui
se
donnent pour but de réduire les disparités économiques nationales (Su
606
s entre limites politiques et espaces économiques
se
révèlent intolérables ou « manifestement aberrants », comme l’écrit J
607
Il y faudrait un vrai miracle, mais ce miracle ne
s’
est jamais produit. Et il aurait encore moins de chance de survenir da
608
e) des États. Or tous les problèmes concrets qui
se
posent dans cette région appellent des solutions transfrontalières. E
609
nève, et rentrent le soir en France. Cette région
s’
étend dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de la ville
610
squels des liens spéciaux pourraient et devraient
s’
instituer. Or cette région se trouve correspondre à l’aire du franco-p
611
te actifs dans notre inconscient collectif… Il ne
s’
agit donc pas de créer autour de Genève une sorte de mini-État-nation
612
ntralisation ceux des trop petites dimensions. Il
s’
agit simplement de résoudre les principaux problèmes de notre vie mode
613
est-à-dire leur nature et leur contenu, sans plus
se
laisser paralyser par la fiction, décidément indéfendable à tous poin
614
r prochain, j’imagine quelques solutions qu’il va
s’
agir de réaliser simultanément : 1. Créer des agences fédérales europé
615
e la sorte créer un tissu européen qui finira par
se
révéler plus solide que les liens administratifs subsistant entre cha
616
x et régionaux, combattre les routines et laisser
s’
évanouir les préjugés stato-nationalistes qui paralysent aujourd’hui l
617
uest ? La réponse dépend de nous, non des astres.
S’
il est vrai, comme je l’ai toujours pensé, que nous n’avons pas à prév
618
e articlesbd serait faible : je m’y reconnais. Il
s’
agirait maintenant de les illustrer. Car elles demeurent assez diffici
619
sens actif et créatif du mot, n’est pas possible,
s’
il n’y a pas une « agora » ou un « forum » — une « place » au cœur de
620
s sont livrées aux autos qui essaient au mieux de
s’
éviter, non aux piétons qui aimeraient se rencontrer, la démocratie n’
621
mieux de s’éviter, non aux piétons qui aimeraient
se
rencontrer, la démocratie n’existe plus, ses racines sont coupées et
622
ée en vingt-huit nations chacune trop petite pour
se
défendre seule, et chacune acharnée à rester seule, au nom d’une souv
623
promis des autres. Mais l’Europe ne pourra jamais
se
faire que selon la formule fédéraliste, respectueuse des diversités e
624
’identité ne coïncide avec aucune frontière et ne
s’
incline devant aucune majorité. L’État-nation contre l’Europe Ic
625
éens sont trop différents les uns des autres pour
s’
unir et qu’on ne pourra jamais les fédérer, parce que leurs vingt-huit
626
oste au nom de l’unité linguistique, elle devrait
s’
amputer, pour le même motif, de près de la moitié de ses territoires a
627
té de base permet seule de définir l’Européen. On
se
rappelle la page fameuse de Paul Valéry sur les trois sources de l’Eu
628
ope est d’abord une culture, et que cette culture
s’
est formée à partir des mêmes influences indo-européennes, gréco-latin
629
ommes de gauche (ou de droite) de pays différents
se
ressembleront davantage et s’entendront mieux entre eux qu’ils ne s’e
630
de pays différents se ressembleront davantage et
s’
entendront mieux entre eux qu’ils ne s’entendent avec les hommes de dr
631
vantage et s’entendront mieux entre eux qu’ils ne
s’
entendent avec les hommes de droite (ou de gauche) de leur propre nati
632
ur propre nation ; que les surréalistes d’un pays
s’
accorderont mieux avec les surréalistes de l’étranger qu’avec les conf
633
il n’y a pas d’amicale. La fédération européenne
s’
établira sur la base des régions, et celles-ci ne seront pas des mini-
634
avec une ethnie. Ces régions à géométrie variable
se
recouperont de diverses manières, sans presque jamais coïncider, comm
635
ut simplement celle du syndicat intercommunal qui
se
constituera, de cas en cas, en vue d’exercer en commun telle ou telle
636
Hitler, ou n’importe lequel de nos États-nations
s’
il pouvait aller jusqu’au bout de ses ambitions monopolistes. La plura
637
ion d’un de mes oncles : « Plus l’ancêtre dont on
se
réclame est éloigné, moins on a de chances de tenir de lui. » Quand d
638
éographique. La famille ne mourra pas ? Non, elle
se
transformera. En ce qui vous concerne ? À partir de ma génération, on
639
m de quoi ? Que veut-on dire ? On me répond qu’il
s’
agit de « découper » des régions qui soient assez grandes, assez peupl
640
e 2 millions d’habitants ? De fait, les Savoyards
se
moquent bien que la région à laquelle on les a rattachés soit déclaré
641
e sera jamais compétitive : l’adjectif ne saurait
s’
appliquer qu’à une firme. Dassault, Fiat, Péchiney peuvent être « comp
642
Péchiney peuvent être « compétitifs » avec ce qui
se
fait à Détroit, à Essen ou à Bâle, mais si une de ces firmes s’instal
643
oit, à Essen ou à Bâle, mais si une de ces firmes
s’
installait dans Rhône-Alpes, ce serait en vertu de ses seuls intérêts,
644
naturelles) tacitement pris en charge par l’État,
se
verraient partagés avec les contribuables. Soyons sérieux : jamais le
645
ns sérieux : jamais les habitants d’une région ne
se
rassembleront dans l’intention de devenir « compétitifs ». Qu’en aura
646
grandes firmes et l’État central seraient seuls à
se
partager les avantages éventuels. La prétention compétitive serait to
647
uissance mais d’exercer sa liberté ; n’est pas de
se
montrer plus fort que tel voisin par les armes ou par la richesse, ma
648
la richesse, mais de rester maître chez soi et de
s’
administrer comme on l’entend, non comme l’entendent les bureaux de la
649
tout. Notamment la question de la taille. Si l’on
se
demande honnêtement quels sont les avantages du grand État sur la pet
650
rait les habitants de la région serait de pouvoir
se
prononcer sur les problèmes qui les concernent. Et puis, finissons-en
651
ces « grands ensembles » politiques, l’Allemagne
se
divise en Länder, l’Italie en régions à parlements élus, la Grande-Br
652
ent. Car seules les petites unités accepteront de
se
fédérer. Pour défendre leurs libertés contre l’État. Juin 1973. 22.
653
uits, des modes ou des révolutions manipulées, ne
s’
entend plus. L’angoisse des individus qui ont perdu prise sur leur vie
654
asse au milieu du lac, dit Bidault. — Mais alors,
s’
exclama le Soviétique, les poissons, comment savent-ils dans quel pays
655
ons, comment savent-ils dans quel pays ils sont ?
S’
il n’y avait que les poissons ! Les vents, les fleuves et les nuages,
656
s entre limites politiques et espaces économiques
se
révèlent intolérables ou manifestement aberrants. On voit tout de sui
657
Il y faudrait un vrai miracle, mais ce miracle ne
s’
est jamais produit, et il aurait encore moins de chance de survenir da
658
e) des États. Or, tous les problèmes concrets qui
se
posent dans cette région appellent des solutions transfrontalières. E
659
nève, et rentrent le soir en France. Cette région
s’
étend dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour de la ville
660
lle, entre lesquels des liens spéciaux pourraient
s’
instituer. Or, cette région se trouve correspondre à l’aire du franco-
661
te actifs dans notre inconscient collectif… Il ne
s’
agit donc pas de créer autour de Genève — et encore moins de Lyon — un
662
ceux des trop petites dimensions économiques. Il
s’
agit simplement de résoudre les principaux problèmes de notre vie mode
663
est-à-dire leur nature et leur contenu, sans plus
se
laisser paralyser par la fiction, décidément indéfendable à tous poin
664
st à partir du coup de force de Poincaré que tout
s’
est gâté. Et l’on a, sans sagesse ou sans bonne foi, invoqué de vieux
665
même impérialisme jacobin. Plusieurs d’entre eux
se
connaissaient, se fréquentaient. Autour d’eux, on parlait le même dia
666
jacobin. Plusieurs d’entre eux se connaissaient,
se
fréquentaient. Autour d’eux, on parlait le même dialecte, qui parlait
667
tional et un tissu de réalités régionales doivent
s’
élaborer en même temps, l’un par l’autre. Mon utopie, c’est qu’à la lo
668
e. Mon utopie, c’est qu’à la longue, ces réalités
s’
avéreront plus solides que les États actuels, qui, peu à peu, tomberon
669
entités fermées. Sur nos « croquis », les fleuves
s’
arrêtaient aux frontières ! La région ne doit pas être circonscrite pa
670
onscrite par une frontière qui enferme tout. Elle
se
définit de manière variable selon les fonctions et activités : économ
671
férentes régions, dont les aires géographiques ne
se
recouvrent pas : par exemple une région écologique, définie par les p
672
tte aire la plus large une région industrielle où
se
font quatre-vingts pour cent de l’horlogerie européenne. L’essentiel
673
en régions, puis au niveau continental. Cela peut
se
faire sans délai. Les régions qui s’élaborent un peu partout en Europ
674
l. Cela peut se faire sans délai. Les régions qui
s’
élaborent un peu partout en Europe peuvent très bien désigner des délé
675
urope peuvent très bien désigner des délégués qui
se
réunissent en congrès annuel : voilà l’origine d’une vraie vie politi
676
l me semble que rien ne les empêche de chercher à
s’
adapter aux réalités régionales. … sans se faire l’avocat du diable, o
677
rcher à s’adapter aux réalités régionales. … sans
se
faire l’avocat du diable, on peut penser que… Notez que je ne me fais
678
as l’avocat des sociétés multinationales ! … sans
se
faire l’avocat du diable, on peut penser néanmoins que le souci d’ada
679
que commune à l’échelle continentale, la question
se
poserait en termes complètement différents. Si les régions avaient le
680
s avaient leur mot à dire à propos de tout ce qui
se
passe sur leur territoire, par exemple à propos des implantations ind
681
Et à partir de ces réalités, on peut les amener à
se
poser des questions sur la vie réelle, sur l’économie et les ressourc
682
et de l’Europe des régions fédérées. Mais il faut
s’
y mettre tout de suite ! bg. Rougemont Denis de, « [Entretien] Fac