1 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
1 l’autre dans nos attitudes devant la nature et l’ État , dans l’échelle des valeurs, réglant nos choix concrets, dans les fin
2 chantage à la bombe, naguère privilèges des seuls États  ; la montée parallèle d’une sorte d’anorexie civique, d’un fatalisme
3 ines d’organisation et d’institutions stables (ou État ), aux notions évangéliques et judaïques, d’amour actif, de liberté, d
4 iberté. Le pouvoir sur autrui, il est fatal que l’ État s’en empare un jour ou l’autre. Car l’État réclame en effet la totali
5 que l’État s’en empare un jour ou l’autre. Car l’ État réclame en effet la totalité des allégeances, et ne peut tolérer que
6 appelle la lutte des rois contre les féodaux, des États modernes contre les pouvoirs locaux, et de l’école primaire contre to
7 e), relève du domaine réservé ou revendiqué par l’ État , et sera tôt ou tard monopolisé par l’État. Tout pouvoir qui s’exerce
8 par l’État, et sera tôt ou tard monopolisé par l’ État . Tout pouvoir qui s’exerce sur autrui conduit donc à l’État totalitai
9 pouvoir qui s’exerce sur autrui conduit donc à l’ État totalitaire, dans le système actuel de l’État-nation centralisé, dést
10 e, l’étranger, l’alien comme dit l’anglais, par l’ État , par la mode ou la publicité, par un laboratoire manipulant les gènes
11 e les alibis, soit de la volonté de puissance des États et de leurs grandes agences techniques, soit du profit privé des soci
12 souvent mon scepticisme à l’égard de l’Europe des États , que j’ai nommée une « amicale des misanthropes » — quelque chose qu’
2 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
13 tualité. Contre l’État-nation. La critique de l’ État centralisé, confondu avec la Société, le gouvernement, la Nation, voi
14 e : manière concrète de rappeler au lecteur que l’ État n’est pas autorité, mais seulement pouvoir, ou plus précisément : ser
15 , la confusion de la patrie, de la nation et de l’ État , c’est-à-dire de la réalité physico-affective, de l’idéal commun, et
16 édéraliste] libère la nation en faisant éclater l’ État et en dispersant les organes nécessaires de celui-ci dans deux direct
3 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
17 reur. Ramener le fédéralisme à une alliance entre États souverains, nos cantons ; et ramener du même coup la vie fédérale à l
18 ns le texte original) qui n’étaient nullement des États et ne se prétendaient nullement souveraines, mais voulaient rester au
19 ogie moderne de communes, de régions et de petits États , de démocraties directes et d’oligarchies, qui n’avaient guère en com
20  : des communes à la fédération, et non pas : des États souverains à une alliance confédérale. (Le terme de canton comme État
21 e alliance confédérale. (Le terme de canton comme État souverain est relativement récent : inconnu avant le xiiie siècle et
22 gétiques, spatiales) dépassent le niveau de notre État national. La saine méthode fédéraliste veut alors que ces tâches soie
23 monde) excédaient les capacités de chacun de nos États européens et demandaient la mise en commun de leurs ressources. Cet e
24 de plus en plus tentée de se considérer comme un État fermé et limité par ses frontières, non seulement quant à l’état civi
25 le processus fédéraliste aux frontières de notre État , c’est d’une part bloquer la vie même du fédéralisme à l’intérieur, e
26 n sur les cantons, sur des régions et non sur des États —, ne pourra devenir modèle européen que s’il accepte de ne pas arrêt
27 renonçant à la fiction récente des cantons comme États souverains, seuls sujets juridiques de la fédération. Ensuite en reno
28 généralement le modèle 1848 d’une Confédération d’ États « souverains »11 mais le modèle (beaucoup moins connu) d’un exécutif
29 aucoup moins connu) d’un exécutif indépendant des États nationaux : notre Conseil fédéral. Il est certain que la formule napo
30 s beaucoup plus vastes que ceux de nos vingt-huit États européens12 et d’autre part des aménagements régionaux qui ne tiennen
31 tous, à l’inverse du système actuel des secrets d’ État , qui met la science au service des gouvernements et des états-majors.
32 ors. Elles seront responsables non pas devant les États nationaux, mais devant un parlement élu par tout le peuple européen.
33 re Conseil fédéral : indépendance par rapport aux États , responsabilité devant les seuls organes fédéraux, compétences sector
4 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
34 les résidences secondaires. Il y fallait un petit État gouverné par un grand ami des Lettres, — et ce fut le Prince Rainier
35 me lasserai jamais de chanter la gloire du petit État dans la culture européenne, qui est née de lui. Le petit État présent
36 culture européenne, qui est née de lui. Le petit État présente sur le grand à peu près tous les avantages imaginables. Voye
37 somme qu’un privilège qu’il doive céder au grand État , c’est celui de pouvoir faire de grandes guerres et de dévaster sans
38 ie, les arts, les lettres et l’histoire) le petit État l’emporte haut la main sur le grand. La musique, la peinture, les let
39 entir à quel point la culture et la politique des États vivent dans des mondes sans commune mesure. Mais si la politique, l’é
5 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
40 et imposé d’abord par Napoléon. Ils voient dans l’ État totalitaire l’achèvement logique de nos États-nations, lesquels se so
41 rations d’instruction publique à considérer que l’ État national est l’aboutissement suprême de toute l’histoire. Qu’il n’y a
42 oui, mais le cancer aussi, la pollution aussi, l’ État totalitaire aussi sont des « réalités » typiques du siècle. Ce n’est
43 nal, unifié et centralisé, ni en tant que ligue d’ États . Le seul modèle rendant justice à la diversité de ces réalités, et po
44 dération. Une simple confédération fondée sur des États souverains serait contradictoire dans les termes, impraticable. C’est
45 tion fondée sur des régions, plus petites que nos États actuels, et la plupart du temps chevauchant leurs frontières. Voilà p
6 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
46 upportable. J’écarte donc cette idée de créer des États sur la seule base des langues. D’autre part, j’ai dit tout à l’heure
47 ruire l’Europe par une association des différents États  ? L’Europe des États-nations, c’est un cercle carré, c’est une imposs
48 ti à autre chose qu’à renforcer les pouvoirs de l’ État . Mais alors, que faut-il faire ? Il faut créer une autre Europe, para
49 on en atomes. Avec cette poussière d’individus, l’ État totalitaire va faire son ciment. Cela appelle la tyrannie, l’inconsis
50 s locales, réelles, affectives et spontanées. Cet État -là, non seulement empêche la participation mais il s’y oppose. Il a s
51 qu’ils appellent la dictature du prolétariat — l’ État dépérira nécessairement. Toute l’histoire du xxe siècle le dément. I
52 xe siècle le dément. Il est devenu évident que l’ État est plus fort que les hommes qui croient s’en emparer. Il les digère,
53 e pouvoir, elles se dirigent naturellement vers l’ État , et vers les organes de l’État pour les acheter, pour faire pression
54 turellement vers l’État, et vers les organes de l’ État pour les acheter, pour faire pression sur eux et finalement diriger l
55 ger leur politique. Ou bien, si la politique d’un État à un moment donné paraît contraire à leurs intérêts, [elles] le renve
56 lus faible que le territoire est plus exigu, et l’ État moins fort : les pétroliers font davantage la loi à Bruxelles qu’ils
57 de l’intérêt régional. Ça évite les monopoles des États , monopoles qui visent uniquement la puissance, non pas le bien des ge
58 . Car c’est avec la poussière des individus que l’ État fait son ciment. Cela n’est pas un phénomène nouveau, cela existait à
59 très bien définie dans Le Contrat social : plus l’ État est grand, moins il y a de magistrats, moins il y a de responsables.
60 agistrats, moins il y a de responsables. Quand un État est tout petit, comme Genève au temps de Jean-Jacques, alors il y a u
61 e qui se fait est fait par les autres (« Ils », l’ État ). On les subit. Tout ce que l’on peut, c’est se révolter de temps en
62 cteur-consommateur docile, et qui n’existe pour l’ État que sous la forme d’un dossier électronique. Quel type d’urbanisme po
7 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
63 nos libertés, et la Suisse elle-même, en tant qu’ État , gardent encore un sens et pourront subsister ? Inquiétude spirituell
64 éclatement de la Suisse en 1914, enfin doctrine d’ État ces derniers temps, et là-dessus l’on peut et l’on doit discuter —, m
65 nt supérieur, du vieux duel de la commune et de l’ État , de la montée d’un « matérialisme jouisseur, calculateur, éludant le
66 aient moins difficiles chez vous, dans vos petits États fédérés. — Oui, disent les Suisses d’un air soucieux, mais rien ne pr
8 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
67 e à ses voisins, qu’il s’agisse de personnes ou d’ États . La société industrielle veut augmenter sans cesse l’empire des besoi
68 s », dont les clés sont détenues finalement par l’ État . Sous prétexte de nous enrichir, elle nous rend donc de plus en plus
69 roportions. Mais il est clair que nos trop grands États croient devoir se doter d’armements à leur taille. Si l’on ne peut pa
70 verains des pléiades de régions ou de très petits États « incapables de faire de grandes bêtises » comme aimait à le dire Ein
9 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
71 vec la Chine de Mao — démarche que la plupart des États européens n’ont pas osé faire jusqu’alors. Cependant, beaucoup de bon
72 ès le lendemain de la guerre, que la formule de l’ État suisse, c’est-à-dire le système fédéraliste, soit transposée à l’éche
73 e controverses constamment irritantes, soit que l’ État l’invoque pour refuser d’adhérer à tel organisme international, soit
74 s, etc. que les réalités du siècle imposent à nos États , entraîne nécessairement des dépassements de la « souveraineté nation
75 endre, quand il le faut, au-delà des limites de l’ État fédéral institué en 1848. Si la Suisse veut rester fidèle à sa vocati
76 ce n’est qu’au nom de ses buts humains en tant qu’ État fédératif qu’elle peut dorénavant justifier ses options. n. Rouge
10 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
77 ion fabriquée en 1848 par la réunion de 25 petits États souverains, le modèle d’une fédération des 27 États souverains du con
78 ats souverains, le modèle d’une fédération des 27 États souverains du continent, mais je vois dans le Conseil fédéral le modè
79 fédéralisme suisse a changé, sous l’influence des États voisins, qui étaient tous en train de s’unifier. Certains achevaient
80 ste surtout à défendre les intérêts de leur petit État contre Berne, c’est-à-dire contre la fédération. Ramuz avait coutume
81 ojet n’est soutenu, d’ailleurs, que par les trois États qui se partagent la région de Bâle, c’est-à-dire la France, la Suisse
11 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
82 , dont la seule fin est de donner des enfants à l’ État . Certes, l’amour vrai « tend à l’enfantement dans la beauté, selon le
12 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
83 ys totalitaires est en germe chez nous. Face à un État qui veut tout régenter, y compris la morale, l’écrivain qui veut dire
84 pour Staline. Ils connaissaient les rouages de l’ État . Ils avaient approché le pouvoir. Tandis que les écrivains emprisonné
85 x. Pour vous il n’y a pas de nécessité à ce qu’un État moderne soit regroupé, donc plus puissant ? Quelle nécessité ? Quand
86 aucune nécessité. Et c’est la même chose pour les États . Ils ont copié l’organisation que la Révolution, puis après elle. Nap
87 te centralisa­tion. Petit à petit tous les autres États ont imité cette organisation. Mais il n’y avait aucune nécessité. Il
88 yens de commander, ceux qui étaient à la tête des États ont eu naturellement plus de prétention que leurs prédécesseurs. L’Ét
89 ent plus de prétention que leurs prédécesseurs. L’ État n’a que trois missions précises ; établir la justice, maintenir l’ord
90 s où la radio et la TV ne sont pas aux mains de l’ État le gouvernement dispose de toutes sortes de moyens pour influencer le
91 tes de moyens pour influencer les gens. Partout l’ État veut imposer sa norme. Ces défauts sont peut-être moins évidents dans
92 s besoin d’être Napoléon pour être à la tête d’un État moderne — le glissement vers une société sans opposition où l’homme s
13 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
93 énéral de l’humain, de la personne, sur celui des États nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient notre affaire. Ou bi
94 pidémique de la personne devant la mécanique de l’ État nous conduit, dans une atmosphère de panique sourde et de délinquance
95 ique sourde et de délinquance généralisée, vers l’ État totalitaire mondial dirigé par un Grand Ordinateur. Ou bien des group
96 enir qui leur échappe. Pas question de détruire l’ État , mais de le distribuer aux différents niveaux des services qu’il doit
14 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
97 vingt ans, pour le prestige et la puissance de l’ État , mille fois plus que la recherche appliquée ne peut rendre en deux an
15 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
98 vaudront les seize milliards déjà dépensés par l’ État , donc par les contribuables français et anglais ? Est-ce qu’elles jus
99 i très négatif) mais à la puissance physique de l’ État centralisateur et policier, au nom de quoi tout s’ordonne à la guerre
100 la Communauté des hommes, au nom du prestige de l’ État — vanité collective et surprofits privés — absolument contraire aux f
101 ngereux — exigeant toujours plus de contrôle de l’ État —, et allant toujours plus vite vers peu importe quoi ! L’idée vraime
102 urs plus centralisés et des investissements que l’ État central seul peut obtenir. Des objets toujours plus dangereux comme l
103 affamé et dévoreur de cette sorte d’énergie que l’ État central est seul en mesure de produire et de distribuer, entraînant a
104 ous les hommes d’État, que tous les servants de l’ État  : elle les manipule et commande — à leur insu le plus souvent — dans
105 précis de l’expression, ils mentent par raison d’ État , et même dans certains cas : par fidélité à leur mission ! C’est cett
106 hine étatique, vous attendez de plus en plus de l’ État , et vous trouvez enfin normal que ce soit lui — comme les Rois antiqu
107 . Vous êtes amené à revendiquer l’autonomie que l’ État menace, que les nécessités de la production industrielle tendent à ex
108 uffrent pas la centralisation, c’est pourquoi nos États les décrient et négligent). Et vous irez plus loin. Vous en viendrez
16 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
109 chia, par « le monstre aux multiples têtes » de l’ État national naissant, et qui essaie de rallier la communauté chrétienne
110 De siècle en siècle, l’idée renaît à mesure que l’ État se renforce. Au xve siècle, le roi de Bohême, Georges Podiebrad, au
111 ques » que sur un seul sujet, l’Europe ? Mais les États ne font qu’accroître leur prétention à la souveraineté absolue : elle
112 diplomatique n’empêchera même pas la plupart des États de rejeter le projet au nom précisément de la « souveraineté » qu’ils
113 pouvoirs limités mais réels », auxquels tous nos États consentiraient de substantielles délégations de souveraineté. Malgré
114 ion d’une Cour suprême, « instance supérieure aux États , à laquelle puissent en appeler les personnes et les collectivités, e
115 a l’idée d’une autorité européenne à laquelle les États remettraient une part de leur souveraineté, et insista — par la voix
116 e programmer les étapes de sa réalisation par les États européens, via l’Unesco. Le CERN fut inauguré le 1er août 1954 à Meyr
117 t simplement, dans les rapports séculaires de nos États occidentaux, le souci de la solidarité générale à la hantise des riva
118 ion de tous nos pays, c’est l’idée de créer entre États des « solidarités de fait », expression d’ailleurs empruntée au Proje
119 uts de la construction européenne », Les Hommes d’ État célèbres. De 1920 à nos jours, vol. 6, Paris, Mazenod, 1977, p. 238-2
17 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
120 ent française » mais opposée aux prétentions de l’ État souverain, et surtout « nettement favorable aux méthodes de la collab
121 nt la vraie Europe — celle des peuples et non des États .   L’Europe des peuples, des cœurs et des esprits : c’est elle qui mo
122 6-1963) : l’homme de la frontière », Les Hommes d’ État célèbres. De 1920 à nos jours, vol. 6, Paris, Mazenod, 1977, p. 254-2
18 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
123 ments. Des orthodoxies partisanes, imposées par l’ État et sa police à la nation dans tous ses ordres, mythique, politique, q
19 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
124 ûrement que toute autre conduite, et finit dans l’ État totalitaire. Il me semble qu’il y aurait lieu, ici, de marquer beauco
125 pouvoir sont pris par lui. Le pouvoir abusif de l’ État est fait de toutes nos démissions civiques, et tend à les rendre défi
126 ne : Lénine avait écrit, au début de 1917, dans L’ État et la Révolution, que toutes les révolutions bourgeoises, jusqu’alors
127 ises, jusqu’alors, n’avaient fait que renforcer l’ État et la police, c’est-à-dire que l’État s’était emparé de ceux qui voul
128 renforcer l’État et la police, c’est-à-dire que l’ État s’était emparé de ceux qui voulaient s’en emparer. Là-dessus, il a pr
129 n d’opposer le pouvoir de liberté au pouvoir de l’ État devenu extérieur à nous-mêmes, qui n’est pas de supprimer toute espèc
130 sur cette liaison entre le pouvoir, au sens de l’ État , et la guerre. Cette liaison a été très bien mise en valeur par Bertr
20 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
131 la tribu, du clan, de la cité, du Roi, puis de l’ État moderne. Et la liberté des citoyens, des groupes, des communes, des r
132 pratiquement, d’abandon de tous leurs droits à l’ État , au chef ou au Parti qui s’en est emparé. Quant à ceux qui optent pou
133 s dénoncent là les raisons mêmes qui font que nos États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le veuille ou non : t
134 alisé. « Très cher » implique l’intervention de l’ État dans les investissements majeurs, et un bond en avant du PNB, mesure
135 es au niveau des structures de la société et de l’ État . Ce sont les implications politiques de ce qu’il nomme « le Choix du
21 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
136 e familles fournissant les membres d’un Conseil d’ État qui s’appuie tantôt sur la France, tantôt sur Berne, pour échapper à
137 exception, mais plutôt la règle, parmi les petits États qui formeront plus tard la Romandie. C’est ainsi que Neuchâtel qui av
138 i réunisse les avantages des grands et des petits États  ». Quant à Madame de Staël et à Benjamin Constant, ce sont eux qui, p
139 t méconnus. Premier fait : les cinq ou six petits États dont je viens d’évoquer les diversités les plus frappantes n’ont acqu
22 1977, Articles divers (1974-1977). « Il faut changer de cap » (27 septembre 1977)
140 d’une nation. C’est la formule napoléonienne de l’ État , né de la guerre et préparant la guerre. Vous parliez d’agression con
141 es dimensions. Or, nous constatons que les petits États ont tous les avantages sur les grands : niveau matériel, richesse par
142 ique dégradation des relations humaines. Mais ces États que vous dénoncez ont quand même édifié au cours des siècles une lang
23 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
143 de Rougemont attend le grand changement. Pas de l’ État , pas des gouvernements, dont l’arme favorite est devenue le mensonge.
144 et antiétatiste. Tout prouve aujourd’hui que les États sont les grands responsables de la crise de notre civilisation. Ce so
145 yens. Pour que l’avenir devienne notre affaire, l’ État doit être dessaisi des pleins pouvoirs. Ce n’est qu’en décidant de re
146 pour ce qu’on veut, et trop souvent pour ce que l’ État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour la nation seulem
24 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
147 ypse qui se prépare… Qui pourrait en douter ? Les États , qui sont des entités absurdes, n’en finissent pas de se multiplier,
148 que et uniforme. Au fond, la guerre c’est, pour l’ État , le moyen idéal de parvenir à ses fins ; dès que la patrie est en dan
149 rchiste dans la mesure où je sais qu’un minimum d’ État est nécessaire à l’organisation de la société. En revanche, ce qui me
150 portant, c’est de hâter la désacralisation de cet État . Au xvie siècle, Jean Bodin avait défini celui-ci comme le souverain
151 ’hui, passe donc non pas par une destruction de l’ État mais par sa redistribution. Les régions, les collectivités humaines o
152 de base doivent se réapproprier le pouvoir dont l’ État jacobin les a dépossédés. Or l’obstacle majeur à cette redistribution
153 un refus devant la forme moderne des religions d’ État . C’est pour cela que j’ai souvent défini le marxisme comme « l’opium
154 port qui, par conséquences secondaires, amène les États à accorder une énorme importance au pétrole, donc aux pays qui en pro
155 directe de la création de l’État d’Israël. Or cet État , par son implantation géographique, provoque des conflits incessants
25 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
156 e typique est celui des centrales nucléaires. Les États qui ont augmenté leur PNB se mettent à vendre des centrales nucléaire
157 onsciemment — c’est le mythe de la puissance de l’ État , de la nation, le mythe de la grandeur. De Gaulle a incarné cela. Il
158 ait rien pu faire de ce qu’il voulait parce que l’ État c’était les fonctionnaires, l’administration, le « on » anonyme sur l
159 on ne peut rien. C’est ça, la vraie réalité de l’ État . Ne vous semble-t-il pas un peu court de réduire l’État aux fonctionn
160 Ne vous semble-t-il pas un peu court de réduire l’ État aux fonctionnaires ? Les fonctionnaires ne font qu’incarner ce mythe
161 liberté que vous accordez à l’homme en face d’un État que vous décrivez aussi super-puissant ? Faut-il briser l’État ? Et s
162 décrivez aussi super-puissant ? Faut-il briser l’ État  ? Et si oui, comment ? Je dirai qu’il faut en finir avec l’État-natio
163 la puissance qu’on mettra fin à la tyrannie de l’ État . Je précise à cet égard que je ne mets bien entendu aucune différence
164 tion capitaliste. Mais que peut-on substituer à l’ État  ? Des communautés vivantes ayant d’autres fins que leur propre puissa
165 que leur propre puissance. Un tel substitut de l’ État a-t-il jamais existé ? Pouvez-vous m’en citer un modèle ? Eh bien, je
166 fait une comparaison assez poussée entre le petit État ou la petite communauté et le grand État, et je montre assez facileme
167 le petit État ou la petite communauté et le grand État , et je montre assez facilement (après beaucoup d’autres d’ailleurs) q
168 (après beaucoup d’autres d’ailleurs) que le petit État a absolument tous les avantages sur le grand sauf un : il ne peut pas
26 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
169 s de plutonium. Ce qui permettra à n’importe quel État d’exercer un chantage terrible ; de menacer de détruire New York ou W
170 ompte plus. Mais elle est trop grande, en tant qu’ État , à l’échelle régionale. La sauvegarde du Léman, par exemple, tout le
171 u produit national brut — cette funeste idole des États contemporains — mais celle qui s’articulera aux « conceptions de l’ho
27 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
172 ’est pour cela que je crois aux régions, contre l’ État centralisateur. bu. Rougemont Denis de, « [Entretien] Je suis un p
28 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
173 ffit qu’un homme s’assoie dans les fauteuils de l’ État , qu’il utilise les téléphones de l’État, pour qu’il parle aussitôt la
174 uils de l’État, qu’il utilise les téléphones de l’ État , pour qu’il parle aussitôt la langue de l’État. Celle de la contraint
175 l’État, pour qu’il parle aussitôt la langue de l’ État . Celle de la contrainte. Assis près de la cheminée, dans sa pièce de
176 olutions entraînent toujours un renforcement de l’ État et de sa police. Il s’est chargé très rapidement de confirmer lui-mêm
177 urde, dans l’ensemble, était avant tout utile aux États , non aux peuples. L’État-parti, qui domine à l’Est, a suivi la même v
178 ous : je me méfie des attaques frontales contre l’ État , qui renforcent toujours ce dernier. Je suis persuadé, en revanche, q
29 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
179 enquête publique » doit cesser d’être le secret d’ État le mieux gardé : elle doit devenir l’école pratique du civisme. Nous
30 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
180 , soit vers une forme plus ou moins totalitaire d’ État , né de la résistance aux États totalitaires qui se dressaient : Russi
181 moins totalitaire d’État, né de la résistance aux États totalitaires qui se dressaient : Russie stalinienne, Italie fasciste,
182 agne nationale-socialiste. Nous étions sûrs que l’ État libéral n’était qu’un acheminement vers l’État totalitaire par la for
183 l’État libéral n’était qu’un acheminement vers l’ État totalitaire par la force des choses. Nous pensions que tout cela mena
31 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
184 programme d’autoroutes qu’ils ont promises. L’ État  : le roi, c’est moi Les xixe et xxe siècles ont été marqués par
185 t a apporté de neuf, c’est d’avoir démontré que l’ État est responsable de tout, puisqu’il revendique le contrôle de tout. Et
186 vue de leur puissance. Pour Denis de Rougemont, l’ État ne devrait être qu’un service public, un point c’est tout. Ses propos
187 nts — et d’autres favorables — les « vendeurs » d’ État ), cette énergie représente la logique la plus extrême du système. D’a
188 , et c’est sans doute la raison pour laquelle les États y sont hostiles, est liée au système d’autonomie jusqu’à la propre ma