1 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
1 itiques (mais c’est l’inverse qui s’est produit). Celle d’aujourd’hui veut affronter les premières manifestations d’une crise
2 ouvelle dans l’histoire qu’on ne le pense : c’est celle du peuple juif devant ses grands prophètes !) Pour tout dire d’un mot
3 dire d’un mot : entre la première table ronde et celle d’aujourd’hui, expliquant tout ce qui les rend différentes, il y a eu
4 symptômes matériels et le syndrome fondamental : celui de la croissance illimitée. La crise mondiale, et la carence politiqu
5 nri Spaak, pour ne citer que les plus évidents et ceux que j’ai le mieux connus. Ce n’est pas rien, mais il faut bien admett
6 ordre ». Car le plus profond des désordres, c’est celui qui est au cœur d’une société dont le seul principe absolu est le pro
7 . Il n’est pas toujours bien conscient, même chez celui dont il gouverne le jugement et la conduite. Ainsi chez Marx : on a r
8 e. Cependant, la passion qui anime Le Capital est celle de la justice, ou je n’y ai rien compris. C’est la justice, non la né
9 de la Judée. Le problème majeur des conciles est celui de la Trinité : comment définir et distinguer en un seul Dieu, le Pèr
10 définition de la Deuxième Personne de la Trinité, celle du Fils, qui allait fonder la conception chrétienne de l’homme. En dé
11 tarda pas à être transposée du plan théologique à celui de l’humain, par Augustin d’abord, lequel estime que l’homme, étant f
12 verbale, de concept superflu. Mais j’observe que ceux qui la nient ont commencé par répéter, après Nietzsche, que Dieu est
13 e, alors quoi ? Quelle abstraction politicienne ? Ceux qui prétendent que l’homme n’est qu’une illusion, que le sujet n’exis
14 e problème de l’aliénation, essentiellement lié à celui de la personne, me paraît se ramener au problème du pouvoir : pouvoir
15 uvoir qui s’exerce sur autrui, non sur soi (comme celui que procure la richesse), relève du domaine réservé ou revendiqué par
16 e (bien au contraire), le pouvoir qui aliène, non celui qui libère. Au surplus, elle crée tant de liens avec ce qui n’est pas
17 , croissance dont on a remarqué que le rythme est celui des cellules cancéreuses. En revanche, l’amour est une valeur fondame
18 tous gens de pouvoir faible ou nul sur soi-même ; ceux qui ne s’aiment pas eux-mêmes et qui par suite ne valent rien pour ai
19 ne saurait donc être qu’un acte : le prochain est celui que je puis aider en fait. Mais la notion même de prochain suppose qu
20 ode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, celles de construire jour après jour notre personne comme une œuvre d’art ?
2 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
21 tenté récemment de confronter mes souvenirs avec ceux d’Alexandre Marc, mais sur ce point, du moins, nos divergences menace
22 aris, à l’automne de 1930, non seulement aucun de ceux que je viens de citer n’est connu du grand public — ce qui est normal
23 sa passion pour Proudhon, mais aussi pour Lénine, celui de Que faire ? et des « minorités agissantes ». « Sans théorie révolu
24 se place d’entrée de jeu sur un tout autre plan : celui des croyants, non des hiérarchies, des personnes, non des institution
25 oysen, chef du groupe Gegner — Les Adversaires —, celui qui animera plus tard l’Orchestre rouge et mourra sous la hache des n
26 ’utilité, mais dans la conquête… Le possédant est celui qui marque, que ce soit un objet, une terre, ou le cœur d’un être. Ni
27 es nécessaires de celui-ci dans deux directions : celle de la patrie locale d’une part, celle de la fédération révolutionnair
28 irections : celle de la patrie locale d’une part, celle de la fédération révolutionnaire de l’autre, issue de l’élan des pers
3 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
29 dans ma vie : voir des lettres en route vers moi, celles que m’apportera demain matin cet « homme de lettres » qu’est le facte
30 a matinée, une à Neuchâtel à sept heures du soir. Celle qui est bordée de noir est d’un ami ainé, Robert de Traz, qui mention
31 deux instituts universitaires réunis ce jour-là, celui des hautes études internationales et celui des études européennes. Je
32 ur-là, celui des hautes études internationales et celui des études européennes. Je décrivais la crise du monde occidental, en
33 inrent. Cet incident ne me rappelle pas seulement celui qui a marqué ma naissance, mais une soirée où nous fûmes « visités »
4 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
34 oportion de la justesse d’une idée à la taille de celui qui l’énonce ; et que l’importance ou la grandeur d’une vocation comm
35 sse de 1848 le processus fédéraliste fondamental, celui qui attribue le pouvoir de décision à la communauté dont les dimensio
36 à nos compatriotes européens d’autres leçons que celles de nos erreurs. La seule chance de durée de notre fédéralisme est dan
37 t d’une part des espaces beaucoup plus vastes que ceux de nos vingt-huit États européens12 et d’autre part des aménagements
38 que l’on puisse imaginer aujourd’hui, mais aussi celle qui a le plus de chances de se réaliser au cours de la prochaine déce
5 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
39 — mais qu’il ajoute à cette distinction majeure, celle d’être uniquement de langue française. International et français, « i
40 privilège qu’il doive céder au grand État, c’est celui de pouvoir faire de grandes guerres et de dévaster sans mesure. Mais
6 1974, Articles divers (1974-1977). À propos de Théodore Strawinsky [préface] (1974)
41 eurs qu’ils devraient être — et quel beau titre : celui qui aime ! — ce qu’ils éprouvent devant une œuvre. La peinture de Thé
42 age que tout Occidental sensible peut comprendre, celui des paysages, signes du sentiment, et celui des visages, chiffres de
43 ndre, celui des paysages, signes du sentiment, et celui des visages, chiffres de l’âme. Paysages et visages n’existent à vrai
44 ourquoi, parmi les œuvres de Théodore Strawinsky, celles que je préfère sont par exemple une certaine toute petite nature mort
7 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
45 ent, l’adoption de certains de nos modèles, comme celui de l’État-nation par le tiers-monde, doivent nous rendre méfiants sur
46 voit contraint de choisir librement son avenir et celui de l’espèce humaine ; et il y est contraint du seul fait qu’il en a,
47 e sorte de prévision a cours dans notre société : celle des experts au service des grandes sociétés et des gouvernements. Ces
48 ns rigoureuses, elles me font bien moins peur que celles dont ils ne parlent pas, et qui sont liées inexorablement aux succès
49 du club de Rome — tellement moins effrayantes que celles de ces Indiens ? D’abord les croire. C’est le seul moyen de les fair
50 pouvoirs, et pour tout dire les mieux payés, sont ceux qui nous annoncent encore l’âge d’or pour le siècle qui vient, tel le
51 ses responsabilités. Si utiles que puissent être ceux qui calculent nos risques et définissent les contraintes que nous dev
52 nous voyons dans quelle direction il faut aller : celle qui nous permettra de refaire une communauté, des communautés, au-del
53 un chaos ? Une anarchie ? C’est ce que me disent ceux qui se croient « réalistes ». Et même certains autres, comme Malraux,
54 mots-clés de l’Europe aussi. L’anti-Europe, c’est celle des « terribles simplificateurs » dont parlait J. Burckhardt, celle d
55 les simplificateurs » dont parlait J. Burckhardt, celle des dictatures totalitaires du xxe siècle. L’Europe créatrice a touj
8 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
56 d’accepter les résurgences spontanées, d’une part celle des régions, d’autre part celle de l’Europe. C’est absolument lié. Es
57 anées, d’une part celle des régions, d’autre part celle de l’Europe. C’est absolument lié. Est-il possible de construire l’Eu
58 ession frappante que vous venez d’employer, c’est celle de « mise en place » des organismes régionaux. À mon sens, elle symbo
59 se, certainement pas dans votre esprit, mais dans celui des gens qui l’ont mise en circulation, l’erreur fondamentale de ce q
60 » qui semble remettre en cause les États-nations, celle des sociétés multinationales. En effet, si l’État-nation n’était pas
61 nt différents de sociétés multinationales. Il y a celles qui sont axées sur la puissance, qui réunissent le plus grand nombre
62 n pouvoir continental qui serait bien supérieur à celui des États-nations, et l’autre serait le pouvoir des régions parce que
63 tion intérieure qui sont exactement comparables à ceux que l’on reproche aux multinationales. La seule différence c’est que
64 hénomène contre lequel il faut se défendre, c’est celui des trop grandes sociétés, mal adaptées aux régions dans lesquelles e
65 exécuter, de faire coïncider ces dimensions avec celles de la communauté. Il faut trouver une adéquation de la dimension des
9 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
66 ortes de jeux ? Il y avait des jeux écrits, comme celui des questions et des réponses, que je préférais. Il se jouait par pai
67 tc. » Y avait-il d’autres jeux ? Oui, par exemple celui qui consiste à qualifier chacune des personnes présentes, sans réfléc
68 ’une des activités du groupe : le jeu. Concernant celui du “cadavre exquis”, poèmes ou dessins collectifs. Il y en a beaucoup
10 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
69 ce comportement paradoxal (mais qui est en somme celui des riches et de l’Occident en général), il m’a semblé que l’inquiétu
70 ntendu cette fameuse phrase que dans la bouche de ceux qui la raillaient, et je ne l’ai jamais lue que sous la plume de Suis
71 é devant le malade, du riche devant le pauvre, de celui qui échappe à l’Histoire devant celui qui la subit. Pendant l’entre-d
72 pauvre, de celui qui échappe à l’Histoire devant celui qui la subit. Pendant l’entre-deux-guerres, en 1936, Karl Barth inter
73 é (à l’égard de notre patrie), mais ce devoir est celui d’un accusé et d’un coupable. Helveticus sum, homo sum, peccator sum
74 te. La neutralité ne pourrait être péché que chez ceux qui s’en font une vertu, mais pas en soi. Elle est une mesure politiq
75 propre (ou contenu) que sur les mérites moraux de ceux qui ont à le résoudre, ou qui l’auraient déjà tranché à leur manière.
11 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
76 je crois, qu’une société post-industrielle serait celle où les besoins et les désirs de la société industrielle étant satisfa
77 ne nouvelle hiérarchie des valeurs, par rapport à celle qui a caractérisé la société industrielle née en Europe au xixe sièc
78 et promeut des valeurs tout à fait différentes de celles qu’impliquait et imposait la société précédente. Ce changement est en
79 croissance vivante au sens authentique du terme, celle des plantes, des animaux et de l’individu humain, croissance qui, ell
80 subordonnée au rendement. Opposer à cette notion celle de loisir n’est pas encore changer de plan. L’Encyclopédie de Diderot
81 onner d’un tel processus, c’est de toute évidence celui de l’automobile. À l’automne de 1875, il y a cent ans exactement, un
82 ’une bombe H, ne faut-il pas réduire la taille de ceux qui seraient tentés de s’en servir ? Si la guerre est le pire désastr
12 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
83 a vérité d’une idée ne dépend pas de la taille de celui qui la formule, et que les « petits pays » — voyez les statistiques —
84 clarifiée : si elle diffère substantiellement de celle des « puissances » d’hier, ce n’est plus par les dimensions, mais par
85 chesse du pays. Mais dans un temps de crise comme celui qui s’est instauré dès l’automne de 1973, la neutralité, qui était un
86 norer le sens et la fonction du vrai fédéralisme, celui qui a fait la Suisse à partir des communes médiévales, forestières, a
87 uelle dans les domaines les plus divers, tels que ceux de l’énergie, de la monnaie, de la main-d’œuvre ou de l’environnement
88 gent à penser que la formule de bon sens, qui est celle du fédéralisme helvétique, ne saurait arrêter ses effets aux frontièr
89 que consiste à accorder la dimension des tâches à celle des communautés capables de les gérer, il devient évident que les Sui
13 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
90 ment subi le courant régnant en Europe, qui était celui de la centralisation et de la création des grands États-nations. (J’a
91 me. Je suis frappé de constater que la plupart de ceux qui se disent fédéralistes sont en réalité des nationalistes cantonau
92 nction de catégories politiques sclérosées, comme celles de la gauche et de la droite. Or, je trouve des nationalistes et des
93 cle et non du xixe . Il me semble qu’aujourd’hui, ceux qui défendent l’autogestion régionale et communale sont ceux qui se s
94 fendent l’autogestion régionale et communale sont ceux qui se situent le mieux dans le droit-fil de la pratique du fédéralis
95 la situation de nos trois communes primitives et celle des communes qui essaient aujourd’hui de se défendre contre l’implant
96 sses de Kaiseraugst retrouvent le réflexe qui fut celui des Uranais, des Nidwaldiens et des Schwyzois : se mettre ensemble. À
97 apables d’entendre un discours raisonnable, comme celui que je tiens ici, sur quoi compter alors ? Sur un certain nombre de d
98 i était son attitude et sa mentalité originelles, celles qui ont créé les institutions de la première confédération. Elle n’y
14 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
99 ppelons platoniciens inconscients, ou naïfs, tous ceux qui, de la cortezia des troubadours au romantisme allemand, puis à la
100 les amants croient « ne plus faire qu’un », tous ceux qui qualifient l’être aimé de « ma moitié » (variante : « ma meilleur
101 é » (variante : « ma meilleure moitié »), et tous ceux qui écrivent sur Éros. Si l’idée platonicienne de l’amour est résolum
102 rs tant de réminiscences de l’Antiquité : ce sont ceux d’Orphée et d’Eurydice, d’Admète et d’Alceste, de Protésilas et de La
103 comme toujours et dans toutes les religions, sauf celle du Christ, le système des tabous sexuels. L’Évangile n’apporte aucun
104 ise. » D’autre part, il n’hésite pas à écrire : «  Celui qui n’est pas marié s’inquiète du Seigneur, des moyens de plaire au S
105 du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à
106 u xiie siècle, l’amour antique s’est éclipsé, et celui que nous croyons seul « naturel » et « aussi vieux que l’humanité » n
107 ne adoration mystique qui se confond bientôt avec celle vouée à la Sainte Vierge. La « cortezia » On connaît la boutade
108 , des troubadours à notre siècle, se confond avec celle des expressions du désir, du sentiment et de la passion, non seulemen
109 force des lois et de sa fidélité au roi s’ajoute celle , bien plus contraignante, du dernier tabou subsistant, du pire obstac
110 r tabou subsistant, du pire obstacle imaginable — celui que l’on pressent comme le plus « efficace » pour enflammer le désir
111 e roman — que naît l’amour-passion, l’amour subi, celui qui fera dire à l’ermite recevant la confession des deux amants : « A
112 otte, et l’histoire du roman européen, qui semble celle d’une longue dégradation du mythe, peut être aussi celle d’une lente
113 ’une longue dégradation du mythe, peut être aussi celle d’une lente intériorisation. Le roi Marc peut devenir tour à tour le
114 rmoi : c’est encore et toujours l’image du Père — celui qui interdit la Mère au Fils. De même, Iseut peut devenir la Béatrice
115 ntaine, la fée Viviane ou la Velléda des Martyrs, celle qui se prête aux fantasmes de l’homme. Le « héros » (comme on le dit
116 ns le roman contemporain, il n’en reste pas moins celui qui affronte la mort d’amour, celui auquel son amour interdit « donne
117 ste pas moins celui qui affronte la mort d’amour, celui auquel son amour interdit « donne l’audace de négocier avec la mort »
118 roman. L’histoire de l’amour passionné sera donc celle de ses traverses, de ses malheurs, que les lecteurs comme les amants
119 lité (culpabilité) des amants et, du même coup, à celle de l’auteur : Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon fl
120 s par la critique rationaliste ou ridiculisés par ceux qui font la mode, telle cette grande dame des lettres, Madame du Deff
121 demain, cherchant en vain parmi toutes les femmes celle qui pourrait retenir son amour, quand Tristan était l’homme d’un seul
122 iques donnent le ton aux mœurs et à l’esprit. Or, ceux qui demeurent insensibles aux réalités spirituelles sont incapables d
123 vera seul la « pureté », aux yeux de Sade comme à ceux des fauteurs de la Terreur jacobine. Et, pour cela, une seule alterna
124 leurs, on ne saurait trop souligner qu’elles sont celles de la noblesse la plus arrogante, et peu importe qu’il les vante ou l
125 vraie noblesse féodale à la vertu et au service, celles qui pourraient favoriser les « attachements », les « fidélités » réci
126 ’attache encore au roman de Rousseau comme à tous ceux qu’il fera naître, de Richardson au Werther de Goethe. Et c’est une a
127 t paradis des amours enfantines » (Baudelaire) où ceux qui aiment situent leur vraie patrie. L’amour-passion (selon l’expres
128 ement « déchaîné la sexualité » comme le répètent ceux qui l’attaquent sans le connaître. Il a seulement autorisé une nouvel
129 où viennent s’unir le courant de la sensualité et celui de la “tendresse” (Zärtlichkeit). Ce dernier terme, placé entre guil
130 nt, un phénomène comparable, à bien des égards, à celui qui se produisit dans la psyché collective du xiie siècle : une vast
131 condition délectable et un mal que nous désirons. Celui qui n’en est pas atteint ne souhaite nullement rester sain. Et celui
132 pas atteint ne souhaite nullement rester sain. Et celui qui en souffre ne trouve aucun plaisir à en être guéri. r. Rouge
15 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
133 clinique où il aura toutes sortes de traitements, ceux que, précisément, on réserve aux fous. Si j’étais en Russie je serais
134 politique. Ils représentent un danger différent : celui de changer les mœurs parce qu’ils sont, je l’ai dit, manieurs de mots
135 ue les dirigeants d’aujourd’hui, particulièrement ceux des sociétés totalitaires, mesurent bien cette influence de l’artiste
136 e ? C’est une évidence. Dans un État-nation comme ceux que nous connaissons, l’homme ne peut plus agir comme responsable. Et
137 s. En possession de tous les moyens de commander, ceux qui étaient à la tête des États ont eu naturellement plus de prétenti
138 ation d’un mot — et cinq de camp de travail. Tous ceux qui ont lu le magistral “reportage” de Soljenitsyne sur ces camps peu
139 kovski paie et qu’il devra continuer de payer est celui d’avoir une opinion et de l’exprimer. Il n’est pas dans la norme de l
140 ev en demandant sa libération. Au premier rang de ceux qui se sont engagés dans ce combat on trouve le nom de l’un des plus
16 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
141 ’intérêt général de l’humain, de la personne, sur celui des États nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient notre affai
142 omiques est à chercher sur un tout autre plan que celui où la crise se déclare : sur le plan des attitudes mentales, morales,
17 1975, Articles divers (1974-1977). « Il ne s’agit pas de créer des régions qui soient de petits États-nations » (septembre 1975)
143 Il y a le problème des travailleurs frontaliers, celui de l’énergie, la question de Verbois-ou-de-pas-Verbois-nucléaire, par
18 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
144 une homme, s’était rêvé un avenir tout différent, celui de l’homme de culture et de méditation qu’il fut, en fait, d’une mani
19 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
145 ses opéras dans les plus beaux décors du monde : ceux d’une nature humanisée par les styles de nos grandes époques. Entre c
146 de la vie musicale. Le circuit le plus intérieur, celui qui pourrait partir de Lucerne, par exemple, pour remonter au nord-es
147 re valoir les droits de l’ensemble sans sacrifier ceux de l’individu, faire chanter les tons purs et les voix différentes, e
20 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
148 rce qu‘en réalité elle est bien plus complexe que celui qui la pose ne le croyait. Avant donc d’essayer de nommer ma discipli
149 la Lune. Pour eux, la recherche fondamentale est celle qui peut « rendre » en vingt ans, pour le prestige et la puissance de
150 dans notre domaine, la recherche fondamentale est celle qui a pour objet l’homme lui-même, la personne. Si la mathématique es
151 pe agonise », « L’Europe, c’est fini ! » Comme si ceux qui écrivent ces slogans n’en étaient pas, de cette Europe qu’ils jug
152 entraîné depuis des adhésions aussi diverses que celles d’un maire de New York, de plusieurs instituts de politologie aux USA
153 aujourd’hui ? Vos étudiants s’en plaignent-ils ? Ceux qui font des études dans la seule intention de se préparer à un job b
154 niversel ou tout au moins dans le général. Et que ceux qui orientent leurs recherches sur les virtualités européennes mérite
155 ontraire qui est vrai. Il arrive bien souvent que celui qui fait des lettres, de la médecine ou de l’histoire, de l’économie
156 ne des fonctions irremplaçables de ces études que celle de mise en garde générale contre l’européocentrisme naïf qui a causé
21 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
157 ivant que je reconstitue : I. Le philosophe étant celui qui pose des questions simples et naïves, je demande : « Concorde, à
158 Concorde sont animés par un certain idéal : c’est celui du Progrès selon le xixe siècle. Toujours plus d’objets, toujours pl
159 me répugnait dans l’affaire nucléaire comme dans celle de Concorde, en faisant de ces deux entreprises les suites logiques d
22 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
160 er diriger son Nocturne et je m’étais dit : Voilà celui pour qui je voudrais écrire quelque chose. À peine de retour en Suiss
161 j’esquisse la structure de la pièce, suggérée par celle de la scène, et les ressources du canton qui patronnera l’œuvre : une
162 théâtrale à laquelle il croit pour l’avenir est «  celle qui arrive à grouper toute une population ». C’est donc oui, et l’on
23 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
163 sera faite sur le modèle du fédéralisme intégral, celui qui part des pouvoirs locaux et institue des « pouvoirs fédéraux limi
164 La volonté d’unir tous les peuples du continent, ceux de l’Est compris, est affirmée comme seul moyen de prévenir la coloni
165 Ridderzaal, deux grandes tendances s’affrontent : celle des unionistes (à la Churchill) qui demandent des mesures « d’union p
166 limitant en rien les souverainetés nationales, et celle des fédéralistes, exigeant au contraire la création d’institutions eu
24 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
167 épure en fait d’histoire. Qui est le vrai père ? Celui qui conçoit le projet ou celui qui le réalise ? Peut-être pourrait-on
168 est le vrai père ? Celui qui conçoit le projet ou celui qui le réalise ? Peut-être pourrait-on évoquer ici, plutôt que la rel
169 ix, puis des Neuf, en attendant la vraie Europe — celle des peuples et non des États.   L’Europe des peuples, des cœurs et de
25 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
170 uméro : Deux hommes se trompent insondablement : celui qui affirme que la morale est suffisante, et celui qui nie qu’elle so
171 elui qui affirme que la morale est suffisante, et celui qui nie qu’elle soit nécessaire… Le moralisme donne une réponse unive
172 . Nous pressentions qu’il n’y a de porte que pour celui qui osera la franchir, à tous risques, sans laissez-passer d’aucune s
173 ser d’aucune sorte ; qu’il n’y a de sens que pour celui qui se met en marche, et que la vraie voie est unique. ⁂ Pour entrer
174 ce commune à tous les « hérétiques » malgré eux : ceux qui ont un jour compris qu’ils étaient bien forcés d’inventer leur ch
26 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
175 a pas du tout l’idée de la majesté du pouvoir, ni celle de renverser le pouvoir. On ne parle simplement pas du pouvoir, et il
176 ean Bodin au xvie siècle, pour qui le Prince est celui qui impose et casse les lois comme il le veut, commence et termine le
177 e, car nous ne savons que trop à quoi cela mène : ceux qui croyaient prendre le pouvoir sont pris par lui. Le pouvoir abusif
178 police, c’est-à-dire que l’État s’était emparé de ceux qui voulaient s’en emparer. Là-dessus, il a pris le pouvoir, et a ill
179 dans un assez gros livre récent, que ce drame est celui de notre époque, j’ai trouvé, l’autre jour, et après coup, la formule
27 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
180 , rester maîtres de leur propre destin. Or, parmi ceux qui optent pour la Puissance d’abord ou finalement, une minorité très
181 au chef ou au Parti qui s’en est emparé. Quant à ceux qui optent pour la Liberté, ils pensent y être conduits par quelque i
182 l vient du ciel, vient de Zeus, c’est-à-dire de «  celui qui voit très loin ». ah. Rougemont Denis de, « La puissance et le
183 services publics en sont en fait venus à asservir ceux qu’ils étaient censés servir. La charge qu’ils leur font supporter es
28 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
184 (sa charte de franchises, 1214, était copiée sur celle de Besançon), se tourne dès la Réforme vers les Bernois, pourtant ger
185 Reynold) et qui différencie la culture romande de celle de la France une et indivisible. Second fait : l’entité romande n’a p
186 rler d’une région fiscale transfrontalière. C’est celle dont la Commission régionale franco-suisse, créée en 1973, étudie les
187 leur histoire fort indépendante et différente de celle des autres. Ces histoires ont soudain convergé en l’année 1848 lors d
29 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
188 , du vivable. Les hommes d’État mentent trop à ceux du peuple Vous êtes un farouche ennemi de l’État-nation ? J’ai tou
189 , il prône la plus profonde révolution qui soit : celle que chacun doit accomplir en lui-même. ao. Rougemont Denis de, « 
30 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
190 u’on n’a pas parlé dans le vide. Mais, parmi tous ceux qui défendent aujourd’hui les thèmes que je défendais moi-même dans l
191 s ou culturelles. On a alors pu constater combien celles -ci étaient efficaces et mobilisatrices. Si, aujourd’hui, les princes
192 Les révolutions qui avaient déjà eu lieu — comme celle de 1917, en Russie, ou comme celle qui se déployait, sous nos yeux, e
193 u lieu — comme celle de 1917, en Russie, ou comme celle qui se déployait, sous nos yeux, en Allemagne — ne nous convenaient g
194 l’ordre de la politique des ravages comparables à ceux de la passion dans l’ordre de l’amour. Ils ont en commun le mépris de
195 le mois dernier chez Stock, pour qu’on redécouvre celui qui fut, à la veille de la guerre, le maître à penser de toute une gé
31 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
196 e si on continue comme ça. Un exemple typique est celui des centrales nucléaires. Les États qui ont augmenté leur PNB se mett
197 après moi, le déluge… » Je vous l’ai dit, ce sont ceux qui annoncent les catastrophes qui les fabriquent. Il est évident que
198 ponse a été : « C’est très simple, il faut croire ceux qui n’ont rien à gagner de la position qu’ils prennent. » Et il obser
32 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
199 e l’homme contemporain, piégé par la technique et ceux qui en vivent, s’est trompé sur ses vrais besoins. « Il n’y a d’impér
200 ités ». La vraie politique de l’énergie n’est pas celle qui se calculera en fonction du produit national brut — cette funeste
201 ette funeste idole des États contemporains — mais celle qui s’articulera aux « conceptions de l’homme et de son rôle sur la t
202 uissance (au niveau des États-nations surtout) et ceux qui veulent la liberté des personnes. On dit qu’il n’y a pas de liber
203 évidence les conditions du seul futur possible : celui qui verra l’homme prendre en charge sa propre destinée, projeter et a
204 jeter et assumer des finalités qui ne seront plus celles des technocrates, mais de la personne. »
33 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
205 avec le sourire. Pas banal. Les diseurs d’avenir, ceux qui ne se sont jamais trompés (Denis de Rougemont a dénoncé en 1932 l
34 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
206 lle à chacun que l’avenir est son affaire, et non celle d’une vague fatalité. Il en appelle à la liberté et au sens des respo
207 t, pour qu’il parle aussitôt la langue de l’État. Celle de la contrainte. Assis près de la cheminée, dans sa pièce de travail
208 réfère mes textes plus poétiques, plus immédiats. Ceux réunis en 1968 sous le titre Journal d’une époque , par exemple. Je
35 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
209 à Manhattan et Brasilia, son développement a été celui de la civilisation elle-même. Le Paradis était un jardin. Chassés de
210  ». Pour Aristote, la vraie cité, conviviale, est celle où tout le monde pourrait se connaître : cela limite le nombre des ha
211 citoyens. Nous aurons, demain — c’est mon vœu, et celui de ce congrès je l’espère — les villes que leurs citoyens actifs auro
36 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
212 Il s’agit d’une puissance de caractère mythique, celle de l’État-nation. Communistes et capitalistes ont les mêmes finalités
213 le monde Déjà nous lui préparons ses cavernes, celles où seront enfouis les déchets radioactifs qui auront, auparavant, rui
37 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
214 ce qu’il appelle la « religion de la croissance : ceux qui croient qu’on peut continuer ce qu’on a fait depuis vingt-cinq an
215 le de tout. Et particulièrement de l’État-nation, celui qui dit : Le roi, c’est moi. Alors qu’en Suisse quand on dit le souve