1 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
1 sations de notre union politique. Or, la cause de cette carence est en interaction précise avec les causes de la crise mondia
2 ue cela n’a pas suffi pour « faire l’Europe ». De cette deuxième rencontre, que devons-nous attendre ? Face à la crise mondia
3 , et en vue de quelles finalités ? En nous posant cette énorme question, en nous demandant d’y réfléchir en quelque sorte pub
4 yens. Car le Conseil ne tente rien de moins, dans cette affaire, que de fonder la politique européenne, et de la fonder, comm
5 mme on le sait, que sur une espérance active, sur cette « substance des choses espérées » que la foi seule, par instants, peu
6 faisons-nous là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas une, puisqu’elle n’est plus une communauté ?
7 ous conduit-elle ? Elle ne le sait pas elle-même. Cette question, et surtout qu’elle demeure sans réponse, voilà qui devrait
8 . Beaucoup de jeunes gens rêvent de la renverser, cette société, et ils se trompent d’une manière pathétique, parce qu’on peu
9 t bien pire que vain car ce serait faire son jeu. Cette crise morale affecte l’Occident tout entier, et par lui tous les peup
10 l, quantitatif, détruisant forêts et collines, ou cette sensation de bonheur animique et physiologique, que rien ne mesure, e
11 s, de l’unité globale et des autonomies locales — cette pensée en tension qui est vraiment l’idée formatrice de l’Europe parc
12 dinaire création qu’a été le concept de personne, cette notion théomorphe de l’homme et anthropomorphe de Dieu. Voilà pour l’
13 port à lui-même. Certes, les siècles ont ajouté à cette formule. Elle est devenue autre chose qu’un modèle, qu’une structure.
14 marcher dans la nuit. Voilà qui implique la foi, cette forme de confiance dont Saint-Paul dit qu’elle est « ferme assurance
15 un sentiment de convenance entre ses démarches et cette fin. Je conçois que l’on puisse n’y pas croire. Que l’on puisse nier
16 de l’exercice de toute vocation personnelle. Mais cette vocation personnelle, je le répète, nous est le plus souvent inconnue
17 ’amour qui agit, l’amour qui aide, et non pas sur cette chose qui se lamente 12 heures par jour à la radio. Car aimer son pro
18 la création des régions qui rendra seule possible cette union. Tout le problème politique, social, culturel, économique, écol
2 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
19 re ». Il me remit un manifeste de deux pages dont cette phrase me frappa, tapée en majuscules : Ni individualistes ni collect
20 on existentielle de Heidegger, et le sens vécu de cette praxis dont les marxistes français ne faisaient que la théorie. Il no
21 qu’on le nomme aujourd’hui dans les histoires de cette période). ⁂ L’idée œcuménique avait été lancée par quelques prélats a
22 , également provoquée par Marc, date d’octobre de cette même année. Le premier numéro d’ Esprit vient de paraître. Il contie
23 ourrait « contresigner de nombreuses analyses [de cette étude], non point toutefois le cadre systématique prématuré, ni toujo
24 ndre Marc met en épigraphe à un article de L’ON cette phrase de moi : « Une politique à hauteur d’homme », et en 1948 paraî
25 ent nécessairement toutes les relations humaines. Cette omnipotence étatique ne paralyse pas seulement les rapports entre les
26 la théorie du droit, qui se trouve renouvelée par cette application hardie de la « méthode dichotomique » d’Aron et Dandieu :
27 du conflit fondamental) auquel on se heurte dans cette perspective et que toute tentative de réduction moniste tourne à l’ab
28 nts) se rattache à l’unité d’une perspective. Or, cette perspective n’existe que parce que l’homme est en quelque manière ext
29 e « planée » exclut à priori l’étatisme. Pour que cette élimination de la contrainte soit non pas un « vœu », mais une réalit
30 t irrésistiblement Proudhon, dont l’ON 33 donnait cette admirable citation : Toute force suppose une direction ; à qui la d
31 doit être développée jusqu’à sa limite extrême : cette limite, c’est l’intérêt suprême de la Révolution. Dans la mesure où e
32 rend visite à Francfort, et ne me souffle mot de cette grande affaire. Mieux encore : dans le numéro d’octobre 1936 de L’Ord
33 ublié À l’Échelle humaine. 8. Je voudrais dédier cette citation aux ouvriers de Lip, qui poursuivent leur lutte, pendant que
3 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
34 t parfois j’ai su qui m’attendait à la lisière de cette forêt tel soir d’été, quel sujet d’examen venait de m’être réservé, o
35 j’ai vu ! C’est là tout l’intérêt de l’affaire : cette perception soudaine, ce regard par mégarde sur un petit fait indiffér
36 onze heures du matin, je me suis dit : « Pourquoi cette lettre est-elle pliée en deux ? Ma boite est bien assez profonde pour
37 nt mes notes d’une torche. Et comme j’en venais à cette phrase : « En vérité, à y regarder de plus près, l’État-nation est bi
38 , l’un ses questions, et l’autre ses réponses. De cette soirée, je retiens trois échanges remarquables. Il y avait là Jean-Pa
39 t le troisième échange qui m’amène à rappeler ici cette soirée mémorable. L’un de nous avait écrit : « Qu’arriverait-il si le
40 it : « Qu’arriverait-il si le diable entrait dans cette pièce ? » Le partenaire lut sa réponse : « Toutes les lumières s’étei
4 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
41 te, fasciste ou nazi. Mais il ne faudrait pas que cette modestie les empêche d’assumer leur vocation. Lorsqu’il m’est arrivé
42 ès l’avoir si bien pratiquée pendant des siècles. Cette idée est leur histoire même. Bien avant d’être leur « message » (au m
43 on confédérale le permettait. Il y a très loin de cette réalité merveilleusement complexe à l’alignement schématique de vingt
44 toroutes à la Confédération…) Or c’est exactement cette solution qui serait susceptible de résoudre les principales difficult
45 bien de l’appliquer chez eux, et d’en finir avec cette espèce de blocage au niveau cantonal de la distribution fédéraliste d
46 nt régulièrement en un conseil exécutif européen. Cette idée d’un gouvernement européen n’est pas seulement, je le répète, la
5 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
47 littéraire et international — mais qu’il ajoute à cette distinction majeure, celle d’être uniquement de langue française. Int
6 1974, Articles divers (1974-1977). À propos de Théodore Strawinsky [préface] (1974)
48 de peinture qu’il devient impérieux de suppléer à cette sécheresse par un surabondant arrosage verbal, et de tirer des signif
49 es significations ambitieusement métaphysiques de cette absence de signifié physique. Croyez bien que je n’exagère pas : lors
50 ’on nous présente l’informel comme le résultat de cette crise. Je réponds que l’informel ne prouve rien, sinon le refus tempo
51 terre, et que c’est sur ce vide sidéral, infini, cette vacuité fondamentale, universelle, que se dessinent, se colorent, se
52 e toute petite nature morte aux trois cerises, ou cette très haute peinture murale de l’église de Gennep, en Hollande, parce
53 a brique… Et j’en fais volontiers l’aveu : devant cette petite toile, devant ces briques balafrées de larges touches de blanc
54 ’une transfiguration des apparences de ce monde — cette transfiguration qui se trouve être le nom théologique, le sujet même
7 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
55 déclarée à l’échelle mondiale. Car c’est bien de cette crise mondiale qu’il s’agit aujourd’hui, et avant tout, de s’occuper 
56 ez exactement quantifiable, mesurable et datable. Cette Apocalypse à court terme — vingt-sept ans, cinquante ans, un siècle a
57 ample monographie. Je suis parfois tenté d’écrire cette épopée, ou cette histoire de fous, qui aurait pour titre : L’Autodest
58 . Je suis parfois tenté d’écrire cette épopée, ou cette histoire de fous, qui aurait pour titre : L’Autodestruction d’une civ
59 nte ans plus tard. Depuis l’instant où il aperçut cette « machine de route », sa grande et constante ambition fut d’en constr
60 olution mondiale des industries. Or elle est née, cette industrie n° 1, du fantasme d’un adolescent fugueur, fasciné par l’id
61 la circulation de nos automobiles le dimanche. Or cette circulation quasi sacrée, qu’il faut sauver à n’importe quel prix, el
62 onte de leur peuple vers une communauté nouvelle. Cette réponse est mauvaise, voire atroce, mais c’est une réponse tout de mê
63 auvage, gaspillage des ressources naturelles. Car cette crise, de toute évidence, résulte d’une très mauvaise gestion de notr
64 ise codée. Au principe de la crise qui résulte de cette mauvaise gestion de la terre, nous tenons donc un responsable inconte
65 centralisé constitue le point de départ obligé de cette enquête. Elle pose en soi un problème très sérieux, voire formidable.
66 l’établissement me paraît définir la vocation de cette génération, et non seulement la dernière chance de l’Europe, mais l’u
67 ères s’éteignirent dans tout le canton de Genève. Cette panne totale devait durer 21 minutes. L’orateur poursuivit en éclaira
8 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
68 t la construction de l’Europe. La simultanéité de cette remise en cause est-elle purement fortuite ? Je ne pense pas qu’il y
69 ensables, du point de vue économique, à la vie de cette région ; et alors on retombe dans toutes les équivoques de l’État-nat
70 e manière absolument insupportable. J’écarte donc cette idée de créer des États sur la seule base des langues. D’autre part,
71 due depuis longtemps en réalité. Comment résoudre cette contradiction fondamentale ? Je ne pense pas du tout qu’il faille ren
72 en même temps que nous cherchons à les unir, sur cette réalité active et quotidienne. Et c’est là le sentiment des jeunes, d
73 lution civique, à la dissociation en atomes. Avec cette poussière d’individus, l’État totalitaire va faire son ciment. Cela a
74 nnaire dont les barricades sont le signe, ou dans cette « majorité silencieuse », qui est une sorte d’imbécilité civique, de
75 La croissance biologique, végétale ou animale, et cette croissance dont on parle par métaphore dans l’industrie. La croissanc
76 y a quelques mois, avant la crise du pétrole, sur cette assertion que j’entendais répéter partout : « il nous faut faire des
77 nous apercevons très vite que si nous abandonnons cette idée fondamentalement fausse, nous en viendrons très vite à la nécess
78 inconnu, où l’on pouvait tenir un meeting public. Cette place n’existant plus, les villes n’ayant plus de structures, ayant d
79 n, de destruction du principe social. On arrive à cette grande angoisse communautaire qui est absolument inconsciente chez l’
9 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
80 it : « Qu’arriverait-il si le diable entrait dans cette pièce ? » Je lus ma réponse : « Toutes les lumières s’éteindraient. »
81 que chose qu’on ne peut guère pardonner à Breton, cette faculté qu’il avait d’insulter les gens sans aucune espèce de « raiso
82 nce du rêve, le jeu désintéressé de la pensée”. À cette occasion, nous avons demandé à Denis de Rougemont de parler de son sé
10 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
83 en a point comme nous ! » Je n’ai jamais entendu cette fameuse phrase que dans la bouche de ceux qui la raillaient, et je ne
84 goïsme qui dément leurs grands idéaux officiels ? Cette réaction fondamentale — et plus générale qu’on ne le pense — provient
85 ur l’attitude du croyant dans la vie politique, a cette réponse courageuse mais en même temps révélatrice de la manière dont
86 tre Hitler, ou voler au secours de Budapest, — de cette ville justement où Barth, vingt ans plus tôt, accusait ses compatriot
11 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
87 inespérée d’essayer de comprendre moi-même ce que cette expression peut signifier, ou peut-être devrait signifier. Quand on p
88 rise dont tout le monde parle, mais des causes de cette crise en nous, dans nos mentalités, nos attitudes et nos manières d’é
89 ux, aura pour première caractéristique d’inverser cette déclaration et de dire que, dorénavant, c’est l’automobile qui doit s
90 voit dès lors subordonnée au rendement. Opposer à cette notion celle de loisir n’est pas encore changer de plan. L’Encyclopéd
91 curieux véhicules mus par un moteur à explosion… Cette invention, aujourd’hui oubliée, n’a connu qu’échecs et désapprobation
92 a résolution pouvait passer pour téméraire, car à cette époque-là, il n’y avait pas de demande pour les automobiles… et même
93 diale de presque toutes les autres industries. Et cette automobile, pour laquelle il n’y avait pas de demande, et même une ce
94 arres, ou puériles, et souvent même scandaleuses. Cette réaction est, à mes yeux, l’indicateur très certain du déclin d’une c
95 ) n’importe quoi par n’importe quel chiffre : car cette opération, si elle accroît le PNB, n’en a pas moins pour effet d’inve
96 asse : livrés au scepticisme et à la délinquance. Cette dégradation des relations humaines, née des grandes villes, devrait à
97 ces de se réaliser ? » J’ai coutume de répondre à cette question que nous ne sommes pas là pour prévoir ou deviner notre aven
12 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
98 n voit bien que la volonté de solidarité compense cette gêne que l’on éprouve au chevet de l’Europe malade. Mais cette « neut
99 e l’on éprouve au chevet de l’Europe malade. Mais cette « neutralité active », comme on l’appelle aussi, ne se borne plus à r
100 les guerres qui opposent nos voisins. Au-delà de cette fonction traditionnelle définie et garantie par le traité de Vienne (
101 e terreau de l’authentique fédéralisme suisse. De cette manière de comprendre la nature de notre régime traditionnel résulten
102 ment, l’union des peuples de l’Europe ; parce que cette union politique serait seule capable de faire face aux problèmes qui
13 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
103 nçaient à peine, comme l’Allemagne et l’Italie. À cette époque, nous avons partiellement subi le courant régnant en Europe, q
104 y a aussi des partisans de l’autonomie à la base, cette autonomie des communes qui devient, à l’échelle européenne, l’autonom
105 té pour eux de vivre libres et à leur manière. Et cette possibilité était menacée depuis l’ouverture de la route du Gothard,
106 thard, phénomène continental s’il en fut, puisque cette route devait relier entre elles les deux parties du Saint-Empire roma
107 manique. Les Habsbourg avaient les yeux fixés sur cette route, parce qu’ils pensaient en tirer de grandes richesses en y perc
108 es en y percevant des péages. C’est pour empêcher cette mainmise « étatique » avant la lettre que les Suisses se sont ligués.
109 emagne. Parce que c’est dans leur intérêt. Face à cette menace de leurs capitales respectives, les Français de Markolsheim et
110 train de se déchaîner sur la planète. C’est pour cette raison que les États-Unis, qui sont de loin la plus grande puissance
14 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
111 e, d’Œdipe à Sade et à Sacher-Masoch. Pour situer cette forme d’amour spécifiquement occidental dont les structures psychique
112 ontent à Platon (J. Ortega y Gasset). Illustrant cette remarque, appelons platoniciens inconscients, ou naïfs, tous ceux qui
113 igneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même », cette foi nouvelle n’a pas de livres sacrés sur l’amour. C’est cette absenc
114 velle n’a pas de livres sacrés sur l’amour. C’est cette absence totale de cérémonials d’initiation et de recettes de plaisir
115 a pris ce sens qu’avec la poésie des troubadours. Cette poésie apparaît subitement dans le sud de la France actuelle (Poitou,
116 Mais, s’ils avaient raison, comment concevoir que cette poésie ait pu transformer nos manières de sentir, et nos mœurs, et no
117 ne d’une révolution plus générale qui s’opérait à cette époque dans la psyché occidentale ? Dès la fin du xie siècle, des mo
118 absolue chasteté, se bornent à médire du mariage, cette iurata fornicatio ordonnée aux lois de l’espèce, de l’héritage et de
119 ’est-à-dire trouveurs, inventeurs, compositeurs). Cette poésie dont la doctrine se nomme cortezia — puisqu’elle est chantée d
120 ence » se dégage la conclusion que la passion est cette forme de l’amour qui se nourrit des obstacles qu’on lui oppose, ou qu
121 rigue, suspense et plaisir du lecteur. Cependant, cette dégradation de la passion par l’expression — sans laquelle elle ne po
122 à son tour, sous les formes les plus policées, «  cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie » (Raci
123 de Louis XIV et oppose à l’anarchie de la Fronde cette mise en ordre quasi totalitaire de la nation et de la culture qu’on b
124 e ou ridiculisés par ceux qui font la mode, telle cette grande dame des lettres, Madame du Deffand, qui écrit : On trouve en
125 adition de sa famille le modèle de l’amour idéal, cette cortezia que, pour se venger de l’existence, il entreprend d’inverser
126 ries pornographiques des Cent journées de Sodome, cette inversion de l’idéal courtois, aussi ardent que lui à poursuivre l’im
127 « l’idéal de la luxure ». On pourrait croire que cette littérature anticourtoise remplit le siècle, de la Régence à la Révol
128 st qu’on ne veut plus aimer… Que Dieu me conserve cette douleur qui m’est indiciblement chère. L’amour romantique C’es
129 ffisamment consolidé, permet et appelle à la fois cette évasion psychodramatique vers la passion rêvée, son épanouissement da
130 apè, mais aussi de passion, se trouve évacuée par cette interprétation purement sexuelle et égoïste de « l’amour » selon Freu
131 s d’intégrer l’érotisme à la vie sans qu’il perde cette force qu’il devait au péché ; de lui donner tout ce qui, jusqu’ici, é
132 été de libérer l’instinct sexuel que le refouler. Cette invasion de l’érotisme dans la rue, dans les mœurs, dans le langage,
133 s, de sensations, de rapports mathématiques. Dans cette perspective, la passion paraît condamnée et le roman avec elle. Mais
134 s. On distingue déjà les signes avant-coureurs de cette revanche des puissances irrationnelles et affectives : l’érotisme gén
15 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
135 nsuelles entre l’homme et la femme. Les poètes de cette époque, les troubadours, ont inventé, eux, une femme inaccessible, un
136 out à fait différent de l’amour sensuel. Et c’est cette notion de l’amour qui a été vulgarisée à travers toutes les littératu
137 a femme est un élément important de ses mœurs. Or cette façon n’a pas été modifiée par les grands de l’époque, les seigneurs
138 ent ceux des sociétés totalitaires, mesurent bien cette influence de l’artiste ? Je crois qu’ils sont emplis d’angoisse devan
139 randes masses on ne peut pas gouverner autrement. Cette « nécessité » d’écarter toute opposition constitue sans doute un para
140 les limites d’un petit canton suisse. Est-ce que cette dimension avait une influence ? C’est une évidence. Dans un État-nati
141 , vous serez acquitté. C’est parce que je crois à cette liberté de l’homme liée à sa responsabilité que j’oppose à tous les É
142 oix d’un homme criant sur l’agora. Symboliquement cette mesure reste juste. D’ailleurs tout ce qui intéresse notre vie quotid
143 ner. C’était d’ailleurs la seule justification de cette centralisa­tion. Petit à petit tous les autres États ont imité cette
144 on. Petit à petit tous les autres États ont imité cette organisation. Mais il n’y avait aucune nécessité. Il y avait seulemen
16 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
145 ennal, au plus, pour les économies industrielles. Cette analyse nous ramène à un dilemme d’une crudité gênante. Ou bien l’Éta
146 , le moyen de leur libération ? » Deux réponses à cette objection : 1) L’Europe a inventé l’État-nation que tous imitent. C’e
147 tionnelles. Si l’Europe réussit à mettre au point cette formule, à la rendre opérationnelle en temps utile, elle aura fait bi
148 Paris, 1 juillet 1975, p. 57-58. v. Présenté par cette note : « Fondateur du Centre européen de la culture, de Genève, et me
17 1975, Articles divers (1974-1977). « Il ne s’agit pas de créer des régions qui soient de petits États-nations » (septembre 1975)
149 gle, on trouve seize instituts universitaires. Vu cette densité extraordinaire, les universités devraient s’entendre pour des
18 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
150 ulturelle. Et dans ce même chapitre, je souligne cette phrase : L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalem
19 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
151 à l’homme d’autres cultures et civilisations. De cette affinité d’essence et d’existence entre la musique et l’Europe, il ré
152 ssociés. Israël et Osaka ont brillamment inauguré cette plus grande alliance. Au carrefour de ces axes, dans un des plus bea
153 phénomène festival dans la société d’aujourd’hui. Cette réflexion n’a pas cessé de revenir sur quelques thèmes majeurs que je
154 u de l’Afrique, vous ne trouverez l’équivalent de cette formule et de ses surprises, calculées ou non, pas plus que vous ne t
155 taine de critiques, compositeurs et musicologues, cette définition fut très généralement approuvée, bien que certains, non sa
156 indice commode permettant de mesurer l’ampleur de cette évolution sociale. 4. Au xixe et au début de ce siècle, la musique é
157 langage qui ne connaît pas de frontière », il y a cette réalité de demain, la région, héritière des communes médiévales, la r
158 lique et sensible de cet être communautaire et de cette âme dont, s’il est vrai qu’un paysage est un « état d’âme », on pourr
20 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
159 lture, qui est, à mes yeux, sa profonde identité. Cette culture a produit — comme déchets, selon Spengler — la civilisation m
160 uf dixièmes des plus grands savants de notre ère. Cette culture peut périr demain, si les Européens ne la vivent plus, perden
161 eux qui écrivent ces slogans n’en étaient pas, de cette Europe qu’ils jugent finie ! L’agonie qu’ils annoncent, complaisants,
162 est pas intéressée au premier chef à la survie de cette culture ? 20. Mal vue en Europe surtout et par ces masochistes invé
21 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
163 rne du progrès et du luxe s’oppose radicalement à cette manie démodée de la vitesse et du fracas pour épater le monde. Ce qui
164 n mode de vie toujours plus affamé et dévoreur de cette sorte d’énergie que l’État central est seul en mesure de produire et
165 qu’il complote vicieusement en vue de promouvoir cette forme-là d’asservissement. Mais la logique du système stato-national
166 icain Lewis Mumford a baptisé la « Mégamachine », cette logique est plus forte que tous les hommes d’État, que tous les serva
167 ertains cas : par fidélité à leur mission ! C’est cette mission, et non pas eux, que je réprouve. ⁂ Allons plus loin et plus
168 nous, et non par les centrales nucléaires. Prenez cette conversion pour une image, si vous voulez, mais je suis convaincu qu’
22 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
169 u Solitaire qui venait de suspendre nos destins ! Cette menace, cette attente au bord du gouffre, cette minute où, retenant s
170 i venait de suspendre nos destins ! Cette menace, cette attente au bord du gouffre, cette minute où, retenant son souffle, le
171 ! Cette menace, cette attente au bord du gouffre, cette minute où, retenant son souffle, le peuple attend l’annonce fatidique
172 stes. Nul autre ne possède, dans notre tradition, cette violente simplicité qui peut s’adapter à la fois à la déclaration d’u
173 tin ». Plus tard, je lui ai demandé le secret de cette divination spirituelle, et il m’a dit modestement : « J’apprends par
174 i. Jusqu’à ce que la mélodie sorte des paroles. » Cette espèce d’harmonie préétablie, comment ne pas admettre après coup qu’e
23 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
175 respect absolu des « souverainetés nationales ». Cette fausse habileté diplomatique n’empêchera même pas la plupart des État
176 fédéralistes convoque son premier grand congrès. Cette association des militants européens groupe un peu plus de cent-mille
177 s de le voir, les moyens de réaliser à bref délai cette idée répétée sans relâche pendant la période des congrès, d’une coopé
24 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
178 ment — c’est un homme de « l’Europe médiane », de cette ancienne Lotharingie devenue Bourgogne, et qui forme aujourd’hui la g
179 ment, a peut-être changé le cours de nos destins. Cette espèce de miracle que représente la CECA, entendons l’acceptation grâ
180 dénouement possible de ce drame. Interrogeons sur cette affaire l’autre protagoniste principal, Jean Monnet lui-même : L’act
181 ulturelle. Et dans ce même chapitre, je souligne cette phrase : L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalem
25 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
182 religions, unissez-vous ! J’ai souvent médité sur cette phrase, depuis lors. ⁂ Au temps de nos premières rencontres, vers 193
183 i que dans les polémiques qu’elle nous inspirait. Cette interprétation de notre mouvement était en somme inévitable dans la c
184 estion terriblement particulière. Remplacez dans cette phrase morale par orthodoxie, et vous saurez ce que nous pensions alo
185 t son bien, qu’il posséderait sans l’actualité de cette Parole et avant elle. Les deux derniers passages cités sont justemen
186 iques soufis, et surtout de Sohrawardi, dès 1931. Cette même année, je publiais divers essais parmi les tout premiers parus e
187 acilement et d’une manière plus féconde selon que cette confession offre un climat de bonheur (ou si l’on veut de créativité)
188 aurait exister que dans l’attente ardente et dans cette anxieuse espérance commune à tous les « hérétiques » malgré eux : ceu
26 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
189 . Je voudrais, d’abord, souligner l’importance de cette notion de limitation d’un pouvoir par d’autres. J’ai aussi relevé, da
190 ’un pouvoir par d’autres. J’ai aussi relevé, dans cette leçon, une distinction qui, en général, amuse l’auditoire quand on la
191 liberté comme fins de la société, et je crois que cette distinction est, aujourd’hui, décisive. Elle domine absolument tout c
192 eaucoup plus que tous les auteurs, qui ont essayé cette définition impossible, d’Aristote à Max Weber. Elle s’est repliée sur
193 l’« ultima ratio » de toutes ses contraintes dans cette préparation à la guerre — je vous renvoie, là-dessus, au classique ou
194 s siècles derniers qui peuvent nous secourir dans cette tragédie car cette « prise du pouvoir », dont on parle toujours, va p
195 qui peuvent nous secourir dans cette tragédie car cette « prise du pouvoir », dont on parle toujours, va prendre les agresseu
196 s, et vers le haut, à la fédération continentale. Cette distribution, ce double dépassement, c’est ce que j’appelle le fédéra
197 alisme, mouvement qui s’inscrit, à mes yeux, dans cette alternative fondamentale que je citais tout à l’heure entre la puissa
198 ce livre, et dans beaucoup d’autres. Je pense que cette formule rejoint les thèses de Jeanne Hersch, hier soir, notamment sur
199 epuis longtemps ; j’insisterai, tout de même, sur cette liaison entre le pouvoir, au sens de l’État, et la guerre. Cette liai
200 ntre le pouvoir, au sens de l’État, et la guerre. Cette liaison a été très bien mise en valeur par Bertrand de Jouvenel dans
201 ivre Du Pouvoir, dont je ne me lasse pas de citer cette phrase : « Le pouvoir est lié à la guerre, et si une société veut bor
27 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
202 emble des conflits qui couvent ou se déclarent en cette fin du xxe siècle me paraissent se ramener, symboliquement mais conc
203 t, New York, mai 1977, p. 1-2. ai. Introduit par cette note : « La puissance des États-nations, estime Denis de Rougemont, n
204 t jamais plus grande que lorsqu’ils déclarent que cette puissance est au service de l’intérêt public. Ils ont toujours fait l
205 rgent de souligner aujourd’hui. » Suivi encore de cette présentation : « Philosophe et essayiste, Denis de Rougemont est l’au
28 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
206 . Au lendemain de la guerre civile du Sonderbund ( cette guerre de Sécession des Suisses), la nécessité de se prémunir contre
207 ante des journaux, des hebdos, de la TV de Paris. Cette conjoncture nouvelle incite à prévoir et appelle une série de dévelop
208 e sommet se situe près de Belfort. J’observe dans cette aire — tout empiriquement définie, on va le voir — une série de phéno
209 e transjurane : c’est sa plus ancienne unité. Sur cette aire, certes plus historique que géographique, je repère une vingtain
210 ilités de coopération transfrontalière au sein de cette vaste région universitaire. Et comme j’expliquais mes projets à l’un
211 et 1815) avait publié trois petits ouvrages dans cette langue — dont nous ne connaissons plus guère que quelques expressions
29 1977, Articles divers (1974-1977). « Il faut changer de cap » (27 septembre 1977)
212 olution. Chacun de nous peut opérer pour lui-même cette révolution vers une nouvelle forme de progrès. Je ne propose pas la v
30 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
213 que la solidité, le bon sens. Il est à l’image de cette maison, ancienne ferme retapée, imposante dans sa simplicité, dans la
214 qui était tournée vers l’homme. Nous avons perdu cette mesure : alors, tout au long de son livre, il nous houspille, nous pr
215 oliot-Curie et von Halban la fission de l’atome). Cette agence révélera et fera connaître tous les mensonges de l’EDF et de n
216 terview exclusive de Parents vous montre pourquoi cette œuvre est révolutionnaire. »
31 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
217 inément depuis près de cinquante ans. Évidemment, cette convergence m’émeut car ça fait toujours plaisir de constater qu’on n
218 gistes pour percevoir et pour essayer de prévenir cette probabilité. Ainsi, par le biais de la protestation écologique, vous
219 l’objection classique selon laquelle, finalement, cette critique de la croissance n’est qu’un luxe de nantis ? Après tout, le
220 ns-nous, toujours et encore, subir la tyrannie de cette définition ? L’urgence, aujourd’hui, passe donc non pas par une destr
221 jacobin les a dépossédés. Or l’obstacle majeur à cette redistribution du pouvoir, c’est le mythe nationaliste pour lequel il
222 « rester maître chez soi ». La seule façon d’user cette souveraineté interne, asphyxiante, c’est de la dissoudre au profit, d
223 e taillée à la convenance des multinationales. Si cette Europe-là se réalise, ce sera pour le plus grand profit d’un mode de
224 t été abusée par les grandes doctrines du moment. Cette jeunesse avait faim de communauté, de rassemblement, voire de religio
225 lles la guerre « comme la nuée porte l’orage ». À cette fin, nos interlocuteurs s’appelaient aussi bien Blumba que Caillaux.
226 sent « seul je suis, moi,bj le monde » et, face à cette certitude, il n’est pas de réalité qui vaille… Tout doit leur être su
227 ussi, toujours, avec la mort. Si l’on prolongeait cette analogie, on en viendrait à dire que l’impérialisme, par exemple, n’e
32 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
228 us annoncez ? D’abord je vous ferai remarquer que cette phrase est au conditionnel : « Si nous ne choisissons pas librement n
229 changent, pas pour qu’elles continuent. Eh bien, cette mise au point faite — et elle était en effet indispensable — voyons c
230 er. Elle tient en un mot magique : croissance. Or cette idée de croissance est une idée fausse ; c’est une espèce de mauvaise
231 iens pas, dans aucun de mes livres, d’avoir écrit cette phrase ! Mais on l’a si souvent citée comme étant de moi que je l’ado
232 ’a jamais pu me faire d’objection sérieuse contre cette théorie, que si nous continuons sur la base d’une société formée d’Ét
233 e l’énergie globale. Le citoyen ne savait rien de cette chose-là quand on a annoncé la démission avec éclat d’un certain prof
234 tain professeur de physique qui faisait partie de cette commission. Il a dit : « Je ne veux plus continuer à me prêter à cett
235 a dit : « Je ne veux plus continuer à me prêter à cette comédie, je suis le seul membre indépendant de la commission ! Mes di
236 er choix possible. Mais quel sens peut bien avoir cette liberté que vous accordez à l’homme en face d’un État que vous décriv
237 du tout connaître l’exemple de Milet, a retrouvé cette sagesse. Ils étaient 100 à 150 pour cultiver un très grand lopin de t
238 n a ici conservé l’original, même s’il semble que cette question soit de l’intervieweur. br. Le pluriel est une correction d
33 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
239 calculera en fonction du produit national brut — cette funeste idole des États contemporains — mais celle qui s’articulera a
240 gique. Quand on pense que Pompidou a pu commettre cette bourde monumentale : « Il est temps que Paris s’adapte à l’automobile
241 des problèmes les plus actuels. Il faut souligner cette fidélité méditante et féconde à des conceptions longuement mûries en
242 sformatrice, sinon nous ne nous en sortirons pas. Cette énergie proviendra des finalités, des buts proprement humains que nou
34 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
243 s faire le point de la situation. Je constate que cette situation est grave. On vient me dire, alors, que je suis pessimiste.
244 n seulement la révolution s’est chargée de gommer cette diversité des peuples, mais encore l’histoire officielle feint de l’i
245 ifestations d’un refus de plus en plus répandu de cette démission générale dont est faite la « puissance » ? Il y a des mouve
35 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
246 vivre en relations dans une orientation commune. Cette finalité implique des conditions, dicte certaines « mesures ». Pour A
36 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
247 est arrivée, on aurait pu croire que ces idées et cette doctrine allaient disparaître dans le gouffre général : il n’en a rie
248 gtemps avant que la foule en ait pris conscience. Cette idée neuve et hardie est de mon ami Bertrand de Jouvenel. Tout ce qui
249 é la progression de l’automobile. À première vue, cette histoire a l’air un peu fantaisiste, elle l’est moins dès que Denis d
250 me. À 21 ans, j’ai écrit un article pour dénoncer cette entreprise et annoncer à quelle fatalité nous allions être livrés. Fo
37 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
251 t d’autres favorables — les « vendeurs » d’État), cette énergie représente la logique la plus extrême du système. D’abord ell