1
ple juif devant ses grands prophètes !) Pour tout
dire
d’un mot : entre la première table ronde et celle d’aujourd’hui, expl
2
, il y a eu le rapport du club de Rome. Mais ceci
dit
pour désigner par un symbole la nature des changements survenus dans
3
moyens. De la première table ronde sont nés, nous
dit
un document récent émanant du Conseil de l’Europe, « la Convention de
4
lons-nous, nous autres « bons Européens » — comme
disait
Nietzsche — au nom de quelles valeurs, et en vue de quelles finalités
5
ie ou d’un défi. « On pense comme on se heurte »,
disait
Paul Valéry. C’est le scandale, le choc, qui déclenche les circuits.
6
et blanc de la voie barrée, de l’impasse. Je n’en
dirai
pas plus sur ce chapitre : tout le monde a lu Forrester ou Meadows. M
7
uent en logique mais coexistent en fait, ou comme
diront
les scolastiques, qui sont « distinguées par la raison mais unies par
8
i dans l’homme « passe infiniment l’homme » comme
dit
Pascal : le transcendant. Une nature investie par une vocation, une n
9
rrais répondre que pour moi, et pourtant j’oserai
dire
que la personne c’est l’œuvre essentielle de chacun, qui consiste à t
10
la foi, cette forme de confiance dont Saint-Paul
dit
qu’elle est « ferme assurance des choses qu’on ne voit pas ». Le chem
11
i ? Contre l’exploitation de l’homme par l’homme,
disent
-ils. Mais ce serait l’exploitation d’une illusion par une inexistence
12
ils signer, tout simplement ? Dieu est mort, nous
disent
-ils, l’homme est mort, il n’y a plus de sujet, il n’y a plus rien. Il
13
dividuelle par l’autre, l’étranger, l’alien comme
dit
l’anglais, par l’État, par la mode ou la publicité, par un laboratoir
14
é et de loisirs sont à peu près les mêmes à l’Est
dit
socialiste et à l’Ouest capitaliste, mais de nous tous, habitants d’u
15
terre l’ont condamnée : « Heureux les pauvres »,
disent
nos Béatitudes, et les sermons le répètent tous les dimanches aux ban
16
hrase de Simone Weil, géniale dans sa simplicité,
dit
là-dessus tout l’essentiel : « L’orgueil national est loin de la vie
17
hrétienne qui a formé vingt siècles d’Europe nous
dit
qu’il faut aimer son prochain comme soi-même, et cela fonde la commun
18
t ce qui lie, engage, enracine d’autre part. J’ai
dit
que la liberté de la personne implique sa responsabilité, et que la r
19
ndition de toute union possible de l’Europe. J’ai
dit
souvent mon scepticisme à l’égard de l’Europe des États, que j’ai nom
20
ale des misanthropes » — quelque chose qu’on peut
dire
mais non pas faire. L’Europe que tout appelle ne pourra s’édifier que
21
manuscrit de Rougemont sur l’exemplaire : « comme
disent
les annonces immobilières ».
22
ertains détails précis — « Je t’entends encore me
dire
… » — mais les détails sont différents… Je donnerai donc ici ma versio
23
es et politiques1, moralement « libéré » comme on
dit
aujourd’hui, mais sentant la nécessité de me faire une morale personn
24
Il contient des articles de Marc et de moi. C’est
dire
que depuis plusieurs mois, nous travaillons avec Mounier, Izard, Gale
25
gine protestante, Robert Aron d’origine juive, se
disent
à l’époque nietzschéens (tous les trois rejoindront plus tard leur «
26
spirituelles nouvelles ? » On peut d’ailleurs en
dire
autant de l’économie, dont « la zone planée trouverait sa justificati
27
s comme la forme même de la vie économique, c’est
dire
qu’une véritable économie « planée » exclut à priori l’étatisme. Pour
28
us au micro par des équipes d’announcers comme on
dit
en anglais — speaker n’étant employé qu’en français — qui allaient de
29
refusait de croire à mes histoires. Soudain j’ai
dit
: « Voilà que ça me prend, tout justement ! Attendez, que je vous dis
30
me prend, tout justement ! Attendez, que je vous
dise
… Sur mon assiette de petit déjeuner, demain matin, il y a une grande
31
trouvant les trois lettres sur mon assiette, j’ai
dit
: « C’est bien cela », sans plus d’étonnement que les autres fois. Le
32
minutes, il est onze heures du matin, je me suis
dit
: « Pourquoi cette lettre est-elle pliée en deux ? Ma boite est bien
33
« après le dîner ». Je sors. Je vais marcher, me
dis
-je, mais j’ai faim. J’entre au hasard dans un petit restaurant, au ba
34
e deuxième quart du xixe siècle. C’est à croire,
dit
un historien10, que les Suisses se gardent soigneusement d’en faire u
35
gesse paysanne et toute païenne : n’avoue pas, ne
dis
pas ton bonheur, cela pourrait porter malheur ! Mais à trop bien cach
36
listes qui sont communs à ses voisins.) Pour tout
dire
en une phrase qui rappelle la thèse de Trotski contre Staline, le féd
37
International et français, « il faut le faire »,
disent
les jeunes d’aujourd’hui. Mais d’abord, il fallait le concevoir. Ce n
38
es d’art qu’ils ne sont pas, ils se contentent de
dire
en amateurs qu’ils devraient être — et quel beau titre : celui qui ai
39
t qu’importe le genre choisi ou que l’on crée. Je
dis
que Théodore Strawinsky, lui, fait de la peinture. Ses huiles, pastel
40
e propage ses gémissements sur la difficulté, que
dis
-je, sur l’essentielle impossibilité de communiquer : et l’on nous pré
41
s sens opposés que lui donnent trois préfixes. Je
dirai
que le travail du peintre n’a jamais consisté à disposer avec plus ou
42
om de fins déterminées. Gouverner c’est prévoir,
dit
l’adage. Mais qui prévoit ? Vous lisez tous les jours dans la presse
43
, est calculée par de nombreux futurologues qu’on
dit
atteints de sinistrose, mais dont je serais tenté de dire qu’ils pèch
44
eints de sinistrose, mais dont je serais tenté de
dire
qu’ils pèchent au contraire par excès d’optimisme : car pour spectacu
45
es ne demandent qu’à être démenties, on peut même
dire
qu’elles ne sont là que pour ça. Si on ne les croit pas, parce qu’on
46
c, les plus choyés par les pouvoirs, et pour tout
dire
les mieux payés, sont ceux qui nous annoncent encore l’âge d’or pour
47
tenterai de citer ce que ses auteurs eux-mêmes en
disent
. À la page 54 de la traduction française de L’An 2000, ils donnent un
48
ode n’eût pas permis de prévoir selon les propres
dires
de Kahn. J’en déduis que la méthode ne vaut rien. Les faits détermina
49
s aurait ratés. Ils étaient en effet, comme il le
dit
, « surprenants et presque toujours inattendus ». Ils n’étaient en som
50
n’a pas prévu. Une histoire de fous, je vous l’ai
dit
. Et seul peut-être un fou eût pu prévoir son déroulement — ou alors u
51
te la terre. Et avec cela, le principal est sinon
dit
, du moins très clairement annoncé, sur la recherche que je propose et
52
rait-on un chaos ? Une anarchie ? C’est ce que me
disent
ceux qui se croient « réalistes ». Et même certains autres, comme Mal
53
’appelle l’amicale des misanthropes. Cela peut se
dire
, non se faire. La seule forme d’union concevable et praticable étant
54
acques Rousseau l’avait déjà bien vu et très bien
dit
dans le Contrat social, au chapitre où il démontre que plus une cité
55
e et les gens qui habitent du côté du Centre ? On
dit
absolument n’importe quoi pour les besoins de la cause. Comment êtes-
56
qu’il était vital de « faire l’Europe » comme on
disait
, d’arriver à une union fédérale, ou d’un autre type. Je me suis aper
57
is pas nécessairement de langue commune. Pourquoi
dites
-vous que le phénomène des régions ethniques est peut-être le moins sé
58
est peut-être le moins sérieux ? Attention, j’ai
dit
cela dans un sens politique uniquement. Parce que l’on ne peut pas fa
59
quivoques de l’État-nation, qui consiste (pour le
dire
en termes rapides) à vouloir imposer une même frontière à des réalité
60
sur la seule base des langues. D’autre part, j’ai
dit
tout à l’heure que la définition d’une région aujourd’hui est beaucou
61
assez joli. Le professeur Ancel, de la Sorbonne,
dit
: « ce sont le résultat des viols répétés de la géographie par l’hist
62
es misanthropes » : c’est une chose que l’on peut
dire
, mais que l’on ne peut pas faire. Si vous faites une « amicale », vou
63
its sur l’« indépendance totale » du pays ! Je ne
dirai
pas que je suis antiaméricain ou que je suis antirusse, il faut ne pa
64
’est une expression sans aucune signification. On
dit
« tiens, c’est intéressant ; maintenant tout le monde parle de l’Euro
65
i défendent ce point de vue, ils finissent par me
dire
« il faut qu’une région en France soit compétitive avec un Land allem
66
ompétitive avec un Land allemand ». Alors je leur
dis
: « avec quel Land ? » Par exemple avec le Land de Bavière, qui a 12
67
égions. Pourquoi veut-on faire des régions ? J’ai
dit
l’avantage des petites communautés, mais personne n’a jamais voulu fa
68
de la région, les gouvernements français n’ont su
dire
qu’une chose — ce qu’elle ne devait pas être : ni une atteinte à l’un
69
une pierre d’attente de l’Europe fédérale. Quand
diront
-ils ce qu’elle doit être ? Ce qu’il y a de plus grave dans les États-
70
voilà le principal motif de faire des régions. Je
dis
que les États-nations sont trop petits à l’échelle internationale, ma
71
tionales. C’est parce que l’État-nation, comme le
dit
la critique fédéraliste, est à la fois trop petit et trop grand qu’il
72
ue, horriblement mauvais dans tous les cas, et on
dit
par exemple à l’encontre du Marché commun : « qu’est-ce que le Marché
73
ts, [elles] le renversent ce qui revient au même.
Disons
qu’il n’y a pas seulement des sociétés américaines mais aussi beaucou
74
seraient nécessairement consultées et pourraient
dire
: « voilà une chose qui ne cadre absolument pas avec nos coutumes, qu
75
r et qui n’y cherchent que leur profit. Ce que je
dis
là ne vise pas à exonérer toutes les multinationales, mais à augmente
76
croissance », qui sont absolument différents — je
dirais
presque antinomiques — en tous cas qu’il est très dangereux de confon
77
par les auteurs depuis une dizaine d’années. Ils
disaient
tous avec mépris : « c’est de l’intérêt local, ou c’est de l’intérêt
78
est pas tout à fait exacte. Il n’est pas exact de
dire
que les gens ne sont motivés que par des questions de « fric » ou de
79
ance parce qu’ils croient à la publicité. On leur
dit
à la radio, à la télé, qu’ils ne peuvent pas vivre heureux s’ils n’ac
80
t. Je le vois chez beaucoup de jeunes gens qui me
disent
: « moi, je ne veux pas gagner de l’argent je veux faire quelque chos
81
r Hitler, sans autre raison que celle-là. Il leur
disait
: « Suivez-moi et vous serez tous ensemble. » Et cela suffisait à tou
82
Eh bien c’est la caserne, comme tout le monde l’a
dit
, et il faut prendre cela au sens le plus précis du terme, c’est-à-dir
83
de tâches (produits et services). On peut presque
dire
que c’est la loi économique qui a fait que ces villes se sont agrandi
84
rété certaines organisations très complexes. Vous
dites
que l’économie exige une certaine concentration et conduit à faire de
85
économie est là au service des hommes. Si on vous
dit
que les dimensions optimums d’une ville exigent une économie décentra
86
nne au livre que je suis en train de terminer. Je
dis
: « l’avenir est notre affaire ». Comme de toutes ces choses dont nou
87
rme d’atelier au sens où Proudhon l’entendait. Il
disait
: « il y a deux types d’ateliers : l’atelier de communauté, l’atelier
88
us sommes maîtres de notre destin. C’est ce qu’il
dira
prochainement dans son ouvrage intitulé L’Avenir est notre affaire .
89
en ne l’intéressait davantage que les phénomènes,
disons
de magie, les dons médiumniques, la parapsychologie. Mais il était le
90
ais quatre ou cinq secondes pour réfléchir, et je
disais
: « C’est à Leonora, c’est à Consuelo, c’est à Barbara, etc. » Y avai
91
s nuages entre les gratte-ciel. Il s’arrêta et me
dit
, après un silence : « Et pourquoi ne ferait-on pas une religion dédié
92
brusquement il s’est tourné vers nous : « Voilà,
dit
-il, une Église où j’aurais pu être évêque ! » i. Rougemont Denis
93
ité (1975)p Au premier rang des peuples qui se
disent
heureux, selon les sondages d’opinion, les Suisses n’en sont pas moin
94
vateur de ce pays. Quand un homme d’État français
dit
d’une œuvre, d’un produit, d’une doctrine : « Voilà qui est bien fran
95
tre approuvé par tous ses citoyens. Mais quand on
dit
en Suisse (romande surtout) : « Ça, c’est bien suisse ! » il y a beau
96
chez vous, dans vos petits États fédérés. — Oui,
disent
les Suisses d’un air soucieux, mais rien ne prouve que ça va durer. L
97
n avenir humain de l’Europe ! Il est menacé, nous
dit
-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses doutes brumeux et de son
98
conditions réelles du progrès permet seule de se
dire
progressistes, j’ose penser que la Suisse a mieux à faire qu’à cultiv
99
n parle de société post-industrielle, que veut-on
dire
? Je vois d’abord ce qui est exclu : une société dans laquelle il n’y
100
de besoins nouveaux « justifiant », si l’on peut
dire
, la volonté de produire toujours plus, d’où la publicité et le market
101
aractéristique d’inverser cette déclaration et de
dire
que, dorénavant, c’est l’automobile qui doit s’adapter à Paris — c’es
102
humains. La société industrielle, quoi qu’on en
dise
, n’est pas née pour satisfaire des besoins réels de l’homme, mais bie
103
une locomotive routière ». Il a vécu ce jour-là,
dit
-il, son « chemin de Damas » : « Dès l’instant où je l’aperçus, jusqu’
104
ublicité et par elle seule — la réclame, comme on
dit
alors —, Ford va changer tout cela. C’est dire qu’il va changer la na
105
on dit alors —, Ford va changer tout cela. C’est
dire
qu’il va changer la nature même des besoins de l’homme occidental, et
106
rituels, où « le ciel seul est la limite », comme
disent
les Américains. Il nous faut un nouveau marketing, qui analyse les be
107
s de faire de grandes bêtises » comme aimait à le
dire
Einstein, citant son ami hollandais le physicien Hendrijk Lorentz ? J
108
frappé de constater que la plupart de ceux qui se
disent
fédéralistes sont en réalité des nationalistes cantonaux. Se fondant
109
e contre la fédération. Ramuz avait coutume de me
dire
: « Entre nous, nous sommes contre Berne, nous sommes fédéralistes, d
110
e, fût-ce au prix d’une illégalité. On a beaucoup
dit
, dans la presse — de gauche comme de droite, une fois de plus —, que
111
stant de Kaiseraugst. Cela m’a d’ailleurs amené à
dire
dans un message aux dix mille personnes qui sont allées manifester à
112
’électricité. Mais on ne peut pas avoir, comme on
dit
chez moi, le beurre et l’argent du beurre. Il s’agit de savoir quelle
113
e troisième psychologie qui, faute de rigueur, se
dirait
littéraire, mais bien de mettre en valeur le fait, historique autant
114
t, même sans avoir jamais rien lu ni même entendu
dire
à son sujet. Fonction de l’espèce, fatalité pour l’individu, tropisme
115
ns littéraires (au « discours amoureux » comme on
disait
naguère), et limitée de la sorte (à peu d’exceptions près) à l’aire d
116
une information héréditaire. Personne ne saurait
dire
jusqu’à quelles couches profondes de l’humanité d’Occident ont pénétr
117
me, de la Sophia aeterna — « l’Éternel féminin »,
dira
Goethe. La dialectique du vrai jour et de l’évidence quotidienne qui
118
t véritable éducateur, en vertu d’une institution
dite
fosterage. Tristan est donc, en droit, le « fils » de Marc. Chargé pa
119
aît l’amour-passion, l’amour subi, celui qui fera
dire
à l’ermite recevant la confession des deux amants : « Amor par force
120
te dont Swann croit être amoureux parce qu’elle a
dit
un jour que « non, elle ne serait pas libre demain soir ». Elle est t
121
x fantasmes de l’homme. Le « héros » (comme on le
dit
encore des personnages de roman les plus falots) doit en être séparé,
122
on. « Les peuples heureux n’ont pas d’histoire »,
dit
le proverbe. Un couple heureux ne fait pas un roman. L’histoire de l’
123
ux êtres isolés, il n’y a pas d’amour possible »,
dit
le héros de L’Homme sans qualités de Robert Musil. Et il ajoute : Un
124
nt pas avec le cœur, elles aiment avec la tête »,
dit
l’abbé Galiani. « Des débauchées de l’esprit », ajoute Horace Walpole
125
ne laissera qu’un souvenir de bonheur, quoi qu’en
dise
Dona Anna. Casanova, dans ses Mémoires, se vante de n’avoir laissé de
126
écoutons ce cri d’Adrienne Lecouvreur, quand elle
dit
du très inconstant Maurice de Saxe : « Voici mon univers, mon espoir,
127
ement est facile. Dans une société totalitaire je
dirais
même qu’il est naturel. On les condamne donc pour remettre leurs idée
128
at soviétique. On lui amène quelqu’un dont on lui
dit
qu’il est fou. Sa première réaction va consister à lui laver le cerve
129
ne deviendrais pas fou réellement. Quand on vous
dit
que vous êtes seul à penser de la sorte, vous pouvez réellement vous
130
ation de l’URSS. On enfermait ces gens et on leur
disait
: vous prétendez n’avoir jamais rien dit contre Staline mais l’autre
131
leur disait : vous prétendez n’avoir jamais rien
dit
contre Staline mais l’autre jour dans votre sommeil, vous avez rêvé d
132
i de changer les mœurs parce qu’ils sont, je l’ai
dit
, manieurs de mots, donneurs de sens. Les mœurs dépendent du langage.
133
seul exemple : le mot amour ; La Rochefoucault a
dit
: « Combien d’hommes seraient amoureux s’ils n’avaient jamais entendu
134
tre l’objet d’un pareil conditionnement où on lui
dirait
ce qu’il doit écrire. C’est sa nature même qui s’y oppose. Il sera do
135
e club de Rome a prévu le désastre, mais n’a rien
dit
sur ses fauteurs. Or, le principe de la crise mondiale réside, à l’év
136
de finalité. Je sais qu’on ne manquera pas de me
dire
, comme certains l’ont fait à Berlin : « Votre point de vue est typiqu
137
« L’État-nation peut seul les défendre », a-t-on
dit
. Mais les défendre contre quoi ? Contre d’autres États-nations ? C’es
138
au tiers-monde qu’aux Européens. Ce n’est pas peu
dire
! Il est grand temps de le dépouiller de son prestige, d’en dénoncer
139
ion qu’il irait lui-même jusqu’au but. Il m’avait
dit
un jour de 1960, dans un moment de confidence : Je suis sans doute t
140
« L’art est l’état d’esprit d’un jour de fête »,
disait
Flaubert. Et la définition citée plus haut rappelait qu’un festival e
141
ouci d’applications immédiates. C’est ainsi, nous
dit
-on, que le CERN étudie la constitution de la matière par besoin de sa
142
aires, tout ce qui touche aux régions, notamment.
Disons
que dans notre domaine, la recherche fondamentale est celle qui a pou
143
ue et du structuralisme. Là encore, vous allez me
dire
que ces démarches sont peu compatibles avec l’idée du sérieux scienti
144
sur l’Europe et pour l’Europe ? Oui, mais cela ne
dit
pas tout, il s’en faut ! Car notre enseignement ne se réduit pas à la
145
ésent, enfin à leur imaginer des solutions. C’est
dire
que le non-savoir, motif de toute recherche, et le virtuel, objet de
146
jet-set » qui en « bénéficieront », si l’on peut
dire
, que feront-ils de ces heures gagnées ? Est-ce qu’elles vaudront les
147
e contre les rayons ultraviolets ? « Votre pari —
dis
-je aux promoteurs de Concorde alignés devant moi, et consternés — c’e
148
re de la ville par hélicoptère ou métro. 3. On me
dit
qu’arrêter la fabrication de Concorde mettrait au chômage 40 000 ouvr
149
r éviter le chômage des carrossiers (pour ne rien
dire
des chirurgiens, des assureurs, etc.) ? Les Américains se sont posé l
150
unautés locales. Personne, je le sais, ne viendra
dire
devant un parlement ou dans une assemblée populaire que c’est cela qu
151
ies, de très profondes remises en ordre. Et je ne
dis
pas qu’en alertant les énergies qui sont en nous nous pourrions aller
152
nous pourrions aller aussi vite que Concorde. Je
dis
seulement qu’en faisant appel toujours plus aux forces qui sont en no
153
orde apparaîtraient tout à fait incongrues. Je ne
dis
pas qu’en nous confiant de plus en plus à nos énergies intérieures, n
154
qui culmine dans la Bombe à fusion nucléaire, je
dis
que nous ferions une autre société — et je pense qu’elle serait meill
155
nise, Honegger diriger son Nocturne et je m’étais
dit
: Voilà celui pour qui je voudrais écrire quelque chose. À peine de r
156
hone m’annonce Munich30 : « C’est la paix ! », me
dit
-on. (On le croyait ce jour-là !) C’est aussi toute la vie qui se repr
157
résultat : la paix sauvée, « comme par miracle »,
disent
les témoins… Et soudain un contact s’établit, le passé se charge de
158
secret de cette divination spirituelle, et il m’a
dit
modestement : « J’apprends par cœur les paroles, et puis je me les ré
159
plusieurs séries de « hasards objectifs », comme
dit
Breton, et tiré bon parti de leur convergence avec l’événement histor
160
ste en dehors — au-dessus — de ce débat. Ansermet
disait
des petits chœurs d’anges ou d’enfants de Nicolas de Flüe : « Honegge
161
La Haye « tout s’est déroulé très vite » comme on
dit
dans les romans policiers. Une fois les objectifs définis, les plans
162
ion qu’il irait lui-même jusqu’au but. Il m’avait
dit
un jour de 1960, dans un moment de confidence : Je suis sans doute t
163
« fixation théorique ». Elle était quelque chose,
disions
-nous, « dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence même
164
ion concrète… dans l’instant, hic et nunc. » Nous
disions
encore : Il ne s’agit pas de la concordance littérale de nos proposi
165
diens qui se tiennent auprès, jusqu’au jour où il
dit
à l’un d’eux : Mais personne n’est jamais entré ni sorti, depuis des
166
lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier »,
dit
le psalmiste. La lampe n’éclaire que le terrain où je m’avance, ce ch
167
uit sa voie qu’en la frayant, « sentier étroit »,
dit
le Bouddha, et l’Évangile parle d’une « porte étroite », découpée à t
168
ce que je suis d’accord avec presque tout ce qu’a
dit
Jeanne Hersch hier soir. Il aurait peut-être mieux valu commencer par
169
le renverser, de « prendre le pouvoir », comme le
dit
l’expression consacrée, car nous ne savons que trop à quoi cela mène
170
pas vraiment d’opposition entre ce que vous avez
dit
plus longuement hier soir, et ce que j’ai dit, très vite, aujourd’hui
171
vez dit plus longuement hier soir, et ce que j’ai
dit
, très vite, aujourd’hui. Voilà pourquoi j’ai paru trop clair sur cert
172
l est non moins clair que personne n’a jamais osé
dire
, ni même laissé entendre, que le choix solaire est la condition même
173
n de l’autonomie civique. « Small is beautiful »,
disait
E. M. Schumacher, parce que small permet seul, et très vite, pour des
174
tés au xxe siècle pour 1 200 000 habitants — qui
dira
mieux sur notre continent ? Réalité récente — qui peut changer…
175
presque accidentel de mon fameux triangle, il me
dit
: — « Détrompez-vous ! Le triangle que vous venez de dessiner couvre
176
ident, mais dans le tiers-monde. Parce qu’on nous
dit
que l’humanité va doubler tous les trente ans, nous croyons que la pr
177
, pense-t-on, en trente ans. Qu’à cela ne tienne,
disent
les technocrates, nous ferons des centrales au plutonium. Or, elles s
178
onium. Or, elles sont un danger intolérable, nous
disent
des milliers de physiciens. Là, nous abordons le problème de « l’agre
179
communautés qu’il s’agit de reconnaître, comme le
disait
Vidal de la Blache, et non de délimiter. Mais il est évident que les
180
phe programmée. « Voilà notre homme de l’an 2000,
dit
-il : sans eau potable, sans pain, sans vin et privé même du comprimé
181
ferveur de l’homme : « Tout est encore possible,
dit
-il, et même plus que jamais. Tout est possible mais il faut choisir.
182
réponse au problème fondamental de notre temps »,
dit
-il. Terrible constat. Il l’explique. Dans l’Europe du xxe siècle, le
183
ser si on continuait comme maintenant. Je me suis
dit
: « il faut faire quelque chose ». Vastes villes trop peuplées, in
184
us réagissons et, alors, il faut faire vite. Cela
dit
, il y a un vieux proverbe latin que je me répète souvent : « Plaise a
185
u’ils sont de voir plus loin que l’Hexagone. Vous
dites
également que la finalité de l’État-nation, c’est la guerre et que la
186
on qu’il y a un malentendu : dans votre jeunesse,
disiez
-vous, vous étiez résolument anticapitaliste. Or l’Europe qui se fait
187
tait l’idée d’une « nature européenne » (comme on
dit
« nature humaine ») que les colonisés auraient raison de haïr. Aujour
188
Ce sur quoi je voulais mettre l’accent — quand je
dis
« moi », je pense aussi aux intellectuels « personnalistes » regroupé
189
des triomphes faciles parce qu’ils arrivaient et
disaient
: « Moi, je vais vous offrir du communautaire, du religieux. » Et, en
190
des anarchistes, des libertaires. Aujourd’hui, on
dirait
« nouveaux philosophes »az… C’est tout de même Otto Abetz, dont vous
191
ur autant se sentir coupable. « C’est le philtre,
dit
-il, je n’y suis pour rien… » C’est exactement ainsi que procèdent les
192
e procèdent les États-nations. Comme Tristan, ils
disent
« seul je suis, moi,bj le monde » et, face à cette certitude, il n’es
193
Tristan dont l’Iseut aurait été la France. Il le
dit
d’ailleurs dès les premières lignes de ses Mémoires : « De tout temps
194
ser entre lui-même et sa passion ? Tout cela pour
dire
que l’État-nation accomplit dans l’ordre de la politique des ravages
195
’on prolongeait cette analogie, on en viendrait à
dire
que l’impérialisme, par exemple, n’est jamais que l’histoire d’une gr
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n’est jamais que l’histoire d’une grande passion…
Disons
plutôt que la passion n’est jamais qu’une forme de l’impérialisme. Au
197
en coûte. Avant la guerre, Emmanuel Mounier avait
dit
; « Denis de Rougemont écrit avec un œil sur l’absolu et un œil sur J
198
tion en marge. az. En marge : « C’est lui qui le
dit
! » ba. Point d’interrogation en marge. bb. Deux points d’interroga
199
e paragraphe entre parenthèses : « Je n’ai jamais
dit
ça. » be. Grand point d’interrogation en marge de ce paragraphe. bf
200
us menacent. Ce n’est pas vous que j’étonnerai en
disant
qu’il y en a beaucoup et qu’on en a beaucoup parlé. Ce qui m’intéress
201
mes, leurs cellules qui sont programmés, comme on
dit
, pour pousser, croître, se développer, s’épanouir, fleurir et ensuite
202
là une croissance indéfinie ; personne n’a jamais
dit
à quel moment il faudrait que l’économie s’arrête de croître. Est-ce
203
e. Je crois que tout dépend de nous. Autrefois on
disait
: « L’avenir n’appartient à personne mais à Dieu. » Ou « De quoi dema
204
c, je ne prédis pas une catastrophe des autos, je
dis
simplement de faire attention, car si nous ne faisons pas attention,
205
base d’une société formée d’États-nations qui se
disent
tous plus souverains les uns que les autres, qui s’imaginent chacun q
206
des centrales nucléaires — je n’ai pas besoin de
dire
lesquels, tout le monde le sait — c’est une manœuvre totalement suici
207
ire, mais personne n’y songe. Les responsables se
disent
simplement : « On va essayer d’augmenter nos exportations pendant que
208
ées et puis, après moi, le déluge… » Je vous l’ai
dit
, ce sont ceux qui annoncent les catastrophes qui les fabriquent. Il e
209
s mensonges (par omission ou par commission comme
disent
les théologiens) dont on entoure dans nos pays les problèmes du nuclé
210
ors ils se mettent à mentir par les intestins, je
dirai
, des mensonges énormes. Comme ce sont souvent des gens très important
211
ème des déchets ? » Pas un savant sérieux ne peut
dire
qu’il l’a trouvée. Ça se saurait immédiatement, ça ferait beaucoup de
212
quelqu’un a trouvé la réponse. Mais vous entendez
dire
tous les jours : « Ça n’est plus un problème, ça a été réglé. » Les g
213
ent ces mensonges savent très bien que — comme le
dit
un proverbe — le mensonge a les jambes courtes, il est vite rattrapé.
214
pas être trop polémique, mais ce que je vais vous
dire
est couvert par de très hautes autorités scientifiques. Je vais prend
215
ique qui faisait partie de cette commission. Il a
dit
: « Je ne veux plus continuer à me prêter à cette comédie, je suis le
216
estion de la façon suivante : « D’un côté, a-t-il
dit
en substance, il y a des savants qui affirment que tous les risques d
217
s d’énergie nucléaire aux États-Unis ! Inutile de
dire
que ce sont ces « experts »-là que les gouvernements consultent… Tout
218
ion stagner et même, parfois, décroître. Alors je
dis
: « Est-ce que vous comptez envoyer votre électricité nucléaire en Am
219
ts » qui ont inventé cet « impératif » ! Ils nous
disent
: « Si on n’a pas recours au nucléaire, on devra retourner dans les c
220
» avec tant de passion. Tout ce que vous venez de
dire
ne montre-t-il pas que les États-nations, que vous critiquez depuis l
221
léaire notamment. La première phrase de mon livre
dit
à peu près : pour la première fois dans l’histoire, l’homme se voit c
222
? Faut-il briser l’État ? Et si oui, comment ? Je
dirai
qu’il faut en finir avec l’État-nation et qu’il faut, pour cela, chan
223
ont conservé la coutume. Bien sûr, vous allez me
dire
qu’aujourd’hui il y a l’électronique qui a tout changé et que le chef
224
qui peut lui répondre ? Qui peut lever la main et
dire
: « À moi la parole. » Et la démocratie est dialogue. Peut-être est-c
225
er de l’actualité à ces propos un peu théoriques,
disons
que vous êtes partisan des régions. Oui, des régions organisées dans
226
a suite : pour qualifier déjà l’État-nation, nous
disions
qu’il est trop grand et trop petit à la fois. La région — et en parti
227
ant près d’un demi-siècle que vous écrivez… Et je
dis
toujours la même chose ? Oui, parce que j’y crois. Et aussi parce que
228
vous notez qu’aujourd’hui, après trente ans, ils
disent
soudain la même chose que moi. Ce qui fait beaucoup d’effet mais ne l
229
r avenir, mais ils continuent à vouloir, comme on
dit
chez moi, le beurre et l’argent du beurre. Les Américains disent : «
230
, le beurre et l’argent du beurre. Les Américains
disent
: « Manger son gâteau et l’avoir encore. » Ils veulent tout à la fois
231
villes comme c’est déjà arrivé sans qu’on nous le
dise
. On les a arrêtés au dernier moment, à plusieurs reprises, mais quand
232
êtes pas très optimiste sur la nature humaine. Je
dirai
que, quoique Suisse, je ne suis pas du tout rousseauiste : je ne pens
233
pèce pour continuer à agir à l’abri de tout ça en
disant
: « Ce n’est pas moi qui le veux, ce sont les impératifs. » Exactemen
234
rière les buissons. C’est tout juste s’il n’a pas
dit
: « Je ne suis pas là. » Et quand Dieu lui a demandé : « Qu’est-ce qu
235
a demandé : « Qu’est-ce que tu as fait ? », il a
dit
: « Ce n’est pas moi, c’est Ève » ; alors Dieu a demandé à Ève : « Qu
236
é à Ève : « Qu’est-ce que tu as fait ? » Et Ève a
dit
: « Ce n’est pas moi, c’est le serpent. » Et le serpent, bien sûr, n’
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ne guerre atomique n’éclate pas… Beaucoup de gens
disent
qu’une telle guerre est impossible, qu’on n’utilisera pas les bombes
238
vec tel ministre, tel conseiller fédéral, il vous
dira
que, s’il n’était pas au pouvoir, il serait avec les manifestants de
239
illeurs… Mais alors, s’il est vraiment sincère en
disant
cela, pourquoi ne démissionne-t-il pas en donnant ses raisons ? Pourq
240
! Personne n’a prouvé que c’était nécessaire. On
dit
qu’il faudrait économiser 30 % d’électricité pour pouvoir se passer d
241
mensonge qui va plus vite que le son », comme il
dit
, ce somptueux gadget de seize milliards dont les contribuables frança
242
-vous la perspective centrale de votre livre ? Je
dirai
que c’est un essai d’une morale de l’homme libre et responsable. Nous
243
et ceux qui veulent la liberté des personnes. On
dit
qu’il n’y a pas de liberté sans puissance. À quoi je réponds que la p
244
che » et de la « droite » et découvre ce que nous
disions
dans les années 1930, au sein du mouvement personnaliste. On dit que
245
nées 1930, au sein du mouvement personnaliste. On
dit
que l’Europe n’avance pas. Ce n’est pas entièrement vrai, il y a des
246
ue l’on trouve dans une tribu africaine. Le marié
dit
à sa femme : « Je te vois », et réciproquement. Cela veut dire : je t
247
ements autonomistes, la lutte antinucléaire. Vous
dites
que vous êtes un « pessimiste actif ». Il y a une phrase que j’ai éc
248
« Le pays dont je préfère me plaindre », comme il
dit
. Quand quelqu’un prend le pouvoir, c’est le pouvoir qui le prend. Il
249
nstate que cette situation est grave. On vient me
dire
, alors, que je suis pessimiste. Cela ne veut rien dire. Je ne dis pas
250
alors, que je suis pessimiste. Cela ne veut rien
dire
. Je ne dis pas que l’asphyxie « naturelle » ou le cataclysme militair
251
je suis pessimiste. Cela ne veut rien dire. Je ne
dis
pas que l’asphyxie « naturelle » ou le cataclysme militaire sont inév
252
» ou le cataclysme militaire sont inévitables. Je
dis
qu’il est de notre devoir de les éviter en changeant de cap. De notre
253
p. De notre devoir et dans nos possibilités… Vous
dites
« changer de cap ». Vous évitez le terme : « révolution » ? Ces rév
254
s d’aujourd’hui. C’est un prophète pessimiste qui
dit
volontiers : « Plaise aux dieux que je sois un faux prophète ». Il éc
255
êtes à un enfant, par exemple, que devrais-je lui
dire
? D’abord, que je suis quelqu’un qui voudrait qu’il vive dans un mond
256
ons qui poursuivent des chimères identiques. Vous
disiez
, vous écriviez déjà cela il y a plus de trente ans et… Vous voulez di
257
ruire toute l’économie européenne et il n’est pas
dit
que nous ne le ferons pas. » Comment Hitler apparaît-il dans les sabl
258
d’espoir et non pas de sauve-qui-peut, puisqu’il
dit
« l’avenir est notre affaire ». Nous sommes tous responsables de nos
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le chômage ni l’inflation. C’est saint Thomas qui
disait
que « le fini n’est pas capable d’infini ». N’en est-il pas de même p
260
sance sans fin. Après moi le déluge, semblent-ils
dire
. Ils ne pensent qu’aux élections et au programme d’autoroutes qu’ils
261
. Et particulièrement de l’État-nation, celui qui
dit
: Le roi, c’est moi. Alors qu’en Suisse quand on dit le souverain, c’
262
: Le roi, c’est moi. Alors qu’en Suisse quand on
dit
le souverain, c’est toujours du peuple qu’on parle. Ce sont les États
263
olution aux problèmes d’énergie ? Là encore, soit
dit
en passant, le parti communiste a opéré un virage à 180 degrés. Mais