1
e dans l’histoire qu’on ne le pense : c’est celle
du
peuple juif devant ses grands prophètes !) Pour tout dire d’un mot :
2
ce qui les rend différentes, il y a eu le rapport
du
club de Rome. Mais ceci dit pour désigner par un symbole la nature de
3
ture des changements survenus dans notre approche
du
phénomène européen, reconnaissons qu’il y a eu, aussi, la carence tot
4
les causes de la crise mondiale, dont le rapport
du
club de Rome décrivait les symptômes matériels et le syndrome fondame
5
nde sont nés, nous dit un document récent émanant
du
Conseil de l’Europe, « la Convention de coopération culturelle et le
6
vention de coopération culturelle et le programme
du
Conseil en matière d’éducation et de culture ». Je crois qu’il serait
7
œuvres, à nous Européens inventeurs des machines,
du
DDT et de la bombe atomique, nous avons à trouver comment réorienter
8
qui mérite d’être qualifié de politique, au sens
du
terme le plus éminent, le plus large et aussi le plus précis puisqu’i
9
me il se doit, beaucoup moins sur les expériences
du
passé, toujours ambiguës, comme on le sait, que sur une espérance act
10
ésultant de la production industrielle au service
du
Profit privé et du prestige national, qu’il s’agisse de l’épuisement
11
uction industrielle au service du Profit privé et
du
prestige national, qu’il s’agisse de l’épuisement des ressources terr
12
restres non renouvelables, ou de la surpopulation
du
tiers-monde, ou de la pénurie d’énergie, de tous côtés se multiplient
13
e crise : l’équivalent moral, social et politique
du
célèbre Rapport sur Les Limites à la croissance (matérielle) reste à
14
t à la guerre de 1914. On décrirait l’abaissement
du
niveau intellectuel des masses et de la qualité artisanale — la jeune
15
ité et la Télévision ; les ravages de la division
du
travail qui est en réalité une division de l’homme, comme l’avait ann
16
universelle de la délinquance, la démocratisation
du
terrorisme, des prises d’otages, du chantage à la bombe, naguère priv
17
mocratisation du terrorisme, des prises d’otages,
du
chantage à la bombe, naguère privilèges des seuls États ; la montée p
18
ait inquiéter bien plus encore que les prévisions
du
club de Rome, car c’est lui qui les rendra vraies, quand elles n’étai
19
t là déjà, bel et bien là, et qui est la Question
du
siècle, une question pure, béante, qui se posait du temps de ma jeune
20
siècle, une question pure, béante, qui se posait
du
temps de ma jeunesse à quelques-uns, et qui a subitement éclaté dans
21
industrielle, vraie cause de toutes nos crises et
du
système qu’elles constituent. Tenter de s’y opposer par la violence s
22
iale, se voient sacrifiées sans merci sur l’autel
du
Profit, de la Rentabilité, du Prestige ou de l’indépendance nationale
23
s merci sur l’autel du Profit, de la Rentabilité,
du
Prestige ou de l’indépendance nationale. Mais s’il y a conflit de val
24
24 000 centrales nucléaires nécessaires à la fin
du
siècle, et produisant assez de plutonium pour nous tuer tous plusieur
25
ui les guident ? Ici se pose la question décisive
du
référentiel, c’est-à-dire de ce qui gage les valeurs, de l’évaluant f
26
tion de la Deuxième Personne de la Trinité, celle
du
Fils, qui allait fonder la conception chrétienne de l’homme. En décla
27
« vrai Dieu et vrai homme » à la fois, les Pères
du
concile de Chalcédoine ont posé le premier modèle permettant de pense
28
vres de Goethe, de William Blake, des philosophes
du
romantisme allemand, de Kierkegaard ou de Proudhon, et les dialectiqu
29
aussi, au plan de la théorie politique, le modèle
du
fédéralisme, c’est-à-dire de la coexistence en perpétuelle interactio
30
de la notion, qui ne tarda pas à être transposée
du
plan théologique à celui de l’humain, par Augustin d’abord, lequel es
31
et sera commenté par tout le Moyen Âge. Homologue
du
« vrai Dieu et vrai homme », de la Deuxième Personne divine, la perso
32
de la personne, me paraît se ramener au problème
du
pouvoir : pouvoir sur soi ou pouvoir sur autrui ? J’ai fait allusion
33
soi (comme celui que procure la richesse), relève
du
domaine réservé ou revendiqué par l’État, et sera tôt ou tard monopol
34
sur soi-même, la maîtrise de soi, au sens complet
du
terme, c’est-à-dire non seulement de ses émotions ou de ses mouvement
35
é « à la demande », c’est-à-dire selon les normes
du
pouvoir régnant. Aliénation majeure, non pas seulement de l’ouvrier d
36
tats et de leurs grandes agences techniques, soit
du
profit privé des sociétés, soit encore, en dernière analyse, de notre
37
uel, une aventure de la liberté, un accroissement
du
pouvoir sur soi-même, mais seulement la croissance illimitée de besoi
38
stée que par des infirmes de l’âme ou des débiles
du
spirituel, tous gens de pouvoir faible ou nul sur soi-même ; ceux qui
39
aque personne que vient s’enraciner la solidarité
du
genre humain. Ainsi de la notion de personne considérée comme le réfé
40
s européennes », Actes de la deuxième table ronde
du
Conseil de l’Europe sur « La promesse du XIXe siècle », Strasbourg, C
41
le ronde du Conseil de l’Europe sur « La promesse
du
XIXe siècle », Strasbourg, Conseil de l’Europe, 1974, p. 55-65. l. A
42
Alexandre Marc et l’invention
du
personnalisme (1974)a Comment nous sommes-nous rencontrés ? Rien d
43
rs avec ceux d’Alexandre Marc, mais sur ce point,
du
moins, nos divergences menacent de demeurer irréductibles. Chacun se
44
par lui que j’ai connu — ou reconnu — le nom même
du
personnalisme et les rudiments d’une doctrine que ma récente découver
45
t aucun de ceux que je viens de citer n’est connu
du
grand public — ce qui est normal, ils ont de 21 à 32 ans — mais encor
46
is ce dont il m’importe, ici, de témoigner, c’est
du
rôle de pionnier, d’inventeur d’idées et d’animateur d’actions commun
47
transcender par « un acte de présence à la misère
du
siècle, une présence enfin qui soit un acte », ainsi que je l’écrirai
48
dépourvu de prolongements concrets… Les formules
du
petit manifeste que me remit Alexandre Marc m’apportaient donc en cla
49
fortes tensions intérieures, qui se nomma le Club
du
Moulin-Vert (ou du moins c’est ainsi qu’on le nomme aujourd’hui dans
50
érieures, qui se nomma le Club du Moulin-Vert (ou
du
moins c’est ainsi qu’on le nomme aujourd’hui dans les histoires de ce
51
paradoxale : il s’agit de chercher sinon l’union,
du
moins les voies d’une convergence, non point dans les compromis dogma
52
x récents publiés sur l’Ordre nouveau que le Club
du
Moulin-Vert (qui se réunissait au-dessus d’un café de la rue du même
53
(qui se réunissait au-dessus d’un café de la rue
du
même nom) comportait une section de discussions religieuses et une se
54
deux fois, W. Visser ’t Hooft, secrétaire général
du
« Conseil œcuménique en formation » ; et du côté catholique, Jacques
55
néral du « Conseil œcuménique en formation » ; et
du
côté catholique, Jacques Maritain, Gabriel Marcel, les Pères Congar e
56
st probable que Mounier vint un beau soir au Club
du
Moulin-Vert ; il est certain que nous nous sommes connus grâce à Marc
57
y avait là parmi cent autres Otto Strasser, chef
du
Front-Noir, et Harro Schulze-Boysen, chef du groupe Gegner — Les Adve
58
chef du Front-Noir, et Harro Schulze-Boysen, chef
du
groupe Gegner — Les Adversaires —, celui qui animera plus tard l’Orch
59
jamais coupés entre les deux branches principales
du
mouvement personnaliste. Marc aura son bureau à Esprit de 1932 à 19
60
sserai d’y collaborer jusqu’à la guerre. Une page
du
carnet intime tenu par Mounier fin 1932 me paraît bien révélatrice de
61
er fin 1932 me paraît bien révélatrice des causes
du
conflit tour à tour déclaré ou latent qui ne cessa d’opposer l’ON en
62
oup sûr, ces trois textes sont les plus explosifs
du
numéro (avec peut-être quelques pages de Georges Izard sur « La patri
63
il rompre avec l’ON ? Il préfère écrire, au seuil
du
numéro : « Nous sommes le parti de l’esprit avant d’être le parti de
64
es membres de l’ON. Elles confirment que l’apport
du
groupe, d’abord représenté par Alexandre Marc, fut de loin le plus «
65
sion ou démission de la France, réponse à Hitler,
du
numéro spécial intitulé Après les grèves (où l’ON prend parti pour
66
niant, contre Léon Blum, leur « illégalité ») et
du
Précis Ordre nouveau : pour la liberté, Mounier pouvait écrire à Berd
67
ngs entretiens quotidiens avec chacun des membres
du
groupe que l’ON dut sa cohésion de 1930 la guerre. Car jamais unité n
68
ger L’Ordre nouveau , si l’on en croit l’en-tête
du
numéro 2. Arnaud Dandieu, brillant intellectuel de la grande traditio
69
n avait traversé le premier surréalisme, la Revue
du
cinéma et le théâtre Alfred Jarry (avec Artaud) avant de rencontrer D
70
il abandonnera plus tard pour sa fameuse Histoire
du
christianisme. Il est le seul d’entre nous à toucher le grand public
71
Chevalley, mathématicien, est l’un des fondateurs
du
célèbre groupe « Bourbaki » ; il suit de près les travaux de l’École
72
laborateur de Dautry à la SNCF. Seul non-Français
du
groupe, je dirige les collections d’une petite maison d’édition prote
73
ler, et l’on se voyait à peu près tous les jours…
Du
point de vue religieux, qui est capital, en dépit de ce que pense un
74
in peuple d’intellectuels parisiens, voici l’état
du
groupe ON en 1933 : Rops et Jardin (et peut-être Dupuis) sont catholi
75
une neutralité religieuse totale pour l’ensemble
du
groupe ON, tandis que l’obédience confessionnelle d’ Esprit ne fait
76
gouvernement, la Nation, voire pris comme source
du
Droit, est probablement le thème fondamental des écrits d’Alexandre M
77
que soit détruit ce sentiment de la familiarité,
du
« chez-soi », dont procède le patriotisme. (ON 32) Si la patrie est
78
réalité physico-affective, de l’idéal commun, et
du
service public que devrait demeurer l’état, a tout faussé. La confus
79
tige deviennent les facteurs essentiels de la vie
du
pays. L’existence de chacun se trouve déterminée par le niveau de plu
80
ns, c’est la guerre. (Proudhon) (ON 39) Source
du
droit. La seconde thèse fondamentale de Marc, durant toutes les année
81
onnaliste de la société, est celle-ci : la source
du
droit n’est pas l’état, mais la Personne. (Notez le jeu des majuscule
82
nt à la doctrine personnaliste, mais à la théorie
du
droit, qui se trouve renouvelée par cette application hardie de la «
83
poraines : c’est leur commun dénominateur. L’URSS
du
camarade Staline et la France de M. Lebrun, la Turquie « occidentalis
84
istera jamais assez sur l’importance fondamentale
du
conflit en tant que tel. Le conflit est défini à la fois et inséparab
85
il n’est pas que cela. Tel est le paradoxe fécond
du
fait agonal (c’est-à-dire du conflit fondamental) auquel on se heurte
86
t le paradoxe fécond du fait agonal (c’est-à-dire
du
conflit fondamental) auquel on se heurte dans cette perspective et qu
87
situation, parce qu’il connaît l’avantage immense
du
recul. C’est pourquoi il est impossible de parler de la situation de
88
assions » de l’animal — dans le sens étymologique
du
terme — qui ne lui permettent pas de dominer réellement la situation)
89
son dynamisme « libérateur ». La « perfection »
du
« plan » réside — réserve faite de toutes les autres conditions — dan
90
conçue non pas comme une garantie de l’exécution
du
« plan », mais comme la forme même de la vie économique, c’est dire q
91
force suppose une direction ; à qui la direction
du
pouvoir social ? À tout le monde, ce qui veut dire à personne… : de s
92
de l’union ; en renonçant aux prestiges morbides
du
monisme, on retrouve l’unité vivante — à la fois intelligente et libr
93
car ils souffriront d’être privés de l’éclairage
du
contexte) me paraissent aujourd’hui correspondre à la problématique l
94
fait que Marc soit venu à l’Europe par les voies
du
personnalisme en premier lieu, et par le fédéralisme intégral, expres
95
ssité de l’Europe unie en partant de la situation
du
monde, du rôle historique central qu’a joué notre synthèse culturelle
96
’Europe unie en partant de la situation du monde,
du
rôle historique central qu’a joué notre synthèse culturelle, de la vo
97
comme un moment dialectique — à vrai dire décisif
du
« dynamisme libérateur de la personne » ; ou encore : comme « œuvre »
98
ersonnaliste. Nouvelle et fascinante illustration
du
texte capital cité plus haut9, qui concluait qu’une situation n’a de
99
accord » que nous apporte le Manifeste au service
du
personnalisme de Mounier. Au reste, Robert Aron vient de publier dans
100
r le même rayon que le Capital de Marx et Au-delà
du
marxisme, d’Henri de Man. » 7. Entre-temps Léon Blum a publié À l’Éc
101
ugemont Denis de, « Alexandre Marc et l’invention
du
personnalisme », Le Fédéralisme et Alexandre Marc, Lausanne, Centre d
102
n’en remettent pas moins en question notre image
du
monde et de l’espace-temps. J’en donnerai deux exemples tirés de mon
103
hances de deviner juste. Mais je n’ai rien deviné
du
tout, puisque j’ai vu ! C’est là tout l’intérêt de l’affaire : cette
104
ve dans la matinée, une à Neuchâtel à sept heures
du
soir. Celle qui est bordée de noir est d’un ami ainé, Robert de Traz,
105
eillé il y a quelques minutes, il est onze heures
du
matin, je me suis dit : « Pourquoi cette lettre est-elle pliée en deu
106
is qu’elle se manifestait, que j’étais déconnecté
du
monde de l’utile. « Tiens, voilà le diable ! » Le mercredi des
107
Le mercredi des Cendres de 1942, dans un studio
du
Village, à New York, je décide de me mettre à écrire La Part du diab
108
ew York, je décide de me mettre à écrire La Part
du
diable , et m’enferme sans plus bouger ni plus répondre au téléphone
109
de travail, j’ai écrit cinquante pages, un quart
du
livre. Je n’ai pas adressé un mot à âme qui vive (mangé dans des café
110
angé dans des cafétérias où il suffit de désigner
du
doigt le plat qu’on veut), et ce soir je décide de « sortir » : des a
111
hâtel, le 8 septembre 1906, à quatre heures vingt
du
matin, il y eut une panne de quartier, en sorte que je ne « vis le jo
112
lui des études européennes. Je décrivais la crise
du
monde occidental, en progression rapide et calculable vers une apocal
113
que le hortus clausus est un symbole fondamental
du
mysticisme, flamand et rhénan notamment.) Mais c’est le troisième éch
114
1974)b Les Gaulois n’avaient peur de rien sauf
du
tonnerre. Les Helvètes d’aujourd’hui ne sont pas moins courageux, ils
115
idées sur le rôle de la Suisse dans le monde, ou
du
moins à l’échelle de l’Europe, je me suis fait répondre en haut lieu
116
lace. En proposant de grandes idées pour l’avenir
du
continent, elle n’aurait aucune chance d’être écoutée, ou bien se cou
117
r d’une vocation communautaire n’est pas fonction
du
territoire occupé par le groupe humain qui en est le porteur. Les Su
118
ilà le fédéralisme suisse, dans sa réalité vécue,
du
xiiie au xixe siècle. Mais le mot n’est jamais prononcé avant le de
119
mot n’est jamais prononcé avant le deuxième quart
du
xixe siècle. C’est à croire, dit un historien10, que les Suisses se
120
, trois erreurs à tour le moins gênantes au sujet
du
fédéralisme. Première erreur. Ramener le fédéralisme à une alliance
121
entre États souverains, nos cantons ; et ramener
du
même coup la vie fédérale à la lutte pour « l’indépendance » des cant
122
endance » des cantons contre les « empiètements »
du
pouvoir fédéral. (Être fédéraliste, pour tel Vaudois fameux, se rédui
123
politologues qui annoncent régulièrement « la fin
du
fédéralisme » dès qu’une tâche nouvelle se voit attribuée, en vertu d
124
plus aux cantons — conformément au principe même
du
fédéralisme vivant ! Deuxième erreur. Mais s’il existe des tâches q
125
la tâche (conception, construction et financement
du
plus grand synchrocyclotron du monde) excédaient les capacités de cha
126
ion et financement du plus grand synchrocyclotron
du
monde) excédaient les capacités de chacun de nos États européens et d
127
succès. Le problème spécifique de la Suisse naît
du
fait qu’à l’instar des nations qui l’entourent, elle est de plus en p
128
notre État, c’est d’une part bloquer la vie même
du
fédéralisme à l’intérieur, et d’autre part faire de notre pays, à l’é
129
che en proche. (Et l’on peut espérer que le reste
du
monde finira bien par l’imiter.) B) Nous avons à offrir et proposer
130
anques de données accessibles à tous, à l’inverse
du
système actuel des secrets d’État, qui met la science au service des
131
à se gouverner eux-mêmes. C’est là le but dernier
du
progrès politique et sa mesure la moins trompeuse. 10. Richard Fell
132
Philosophie
du
prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)d Parmi nombre de tr
133
ginaux qui distinguent de tous les autres le prix
du
Prince Pierre de Monaco, je voudrais mettre en valeur celui-ci ; qu’i
134
. ⁂ Je ne me lasserai jamais de chanter la gloire
du
petit État dans la culture européenne, qui est née de lui. Le petit É
135
ns le domaine de la culture au sens le plus large
du
terme (qui englobe les sciences exactes, naturelles et humaines, et l
136
re, ne connaît pas les frontières politiques nées
du
hasard des guerres et des traités : la langue française moins que tou
137
elgique, un quart de la Suisse, plusieurs vallées
du
Piémont, les Antilles et tout le Québec. Les frontières des quelque v
138
chez les plus sophistiqués, qu’au sens américain
du
mot la fiction seule est création, que les jeux du roman sans sujet,
139
u mot la fiction seule est création, que les jeux
du
roman sans sujet, des poèmes « éclatés » et du théâtre aléatoire témo
140
ux du roman sans sujet, des poèmes « éclatés » et
du
théâtre aléatoire témoignent seuls d’un génie inventif, tout le reste
141
au Contrat social, qui ne sont pas « fictions » —
du
moins l’affirme-t-il… Or, une fois prise la très saine habitude du s
142
-t-il… Or, une fois prise la très saine habitude
du
survol des frontières prétendues éternelles, quoiqu’elles changent to
143
lignes ? d. Rougemont Denis de, « Philosophie
du
prix littéraire Prince Pierre de Monaco », La Fondation Prince Pierre
144
ouleurs. Et cet abstrait se voit déjà dépassé par
du
concret des moins élaborés : cage à oiseau, volailles vivantes mais e
145
maniant le pinceau, la craie, selon les exigences
du
rêve continu qui se déroule en toute vie d’artiste et qui saisit au v
146
éparables… Cet art nous parle, et dans une langue
du
cœur avec laquelle vos propres émotions vont pouvoir dialoguer nature
147
rellement, sans avoir dû suivre d’abord ces cours
du
soir du snobisme intellectuel que sont devenues tant de revues et de
148
t, sans avoir dû suivre d’abord ces cours du soir
du
snobisme intellectuel que sont devenues tant de revues et de feuilles
149
sible peut comprendre, celui des paysages, signes
du
sentiment, et celui des visages, chiffres de l’âme. Paysages et visag
150
ez l’artiste sensible au spirituel, la vraie part
du
sacré autant que de la technique. Le sacré : jamais l’Art avec la ma
151
r s’il n’est pas un art au monde qui ne soit issu
du
sacré, il n’en est pas non plus qui ne tire du sacré sa raison d’être
152
su du sacré, il n’en est pas non plus qui ne tire
du
sacré sa raison d’être indiscutable, j’entends bien : de n’être pas d
153
dore ne sont pas plus indépendants de son respect
du
sens premier, du référentiel absolu, qui est le sacré dans son action
154
plus indépendants de son respect du sens premier,
du
référentiel absolu, qui est le sacré dans son action indéfiniment cré
155
que ne le sont l’art et la technique de l’auteur
du
Sacre du Printemps. Et c’est en quoi le fils et le père, inversant l’
156
e sont l’art et la technique de l’auteur du Sacre
du
Printemps. Et c’est en quoi le fils et le père, inversant l’ordre tri
157
omme le miroir humain reflète l’image énigmatique
du
divin, procèdent authentiquement du même esprit. « On ne risque rien
158
e énigmatique du divin, procèdent authentiquement
du
même esprit. « On ne risque rien à affirmer une parenté », écrit exce
159
écrit excellemment le fils, à propos des parentés
du
père d’ailleurs, dans le petit livre qu’il publie en 1948, Le Message
160
Sur ce livre, nous possédons une lettre émouvante
du
père : « Ton merveilleux livre m’est cher infiniment et me donne de l
161
tement faits tiens. » « Les intérêts spirituels »
du
père… Il se trouve que j’écris ces lignes à Venise. Et c’est ici que
162
création mondiale, dans le chœur de la basilique,
du
Cantique en l’honneur de saint Marc, j’ai vu l’auteur, le plus grand
163
liner et puis comme plonger dans les bras étendus
du
patriarche de Venise, le futur Jean XXIII, pape de l’œcuménisme, qui
164
I, pape de l’œcuménisme, qui est la forme sublime
du
fédéralisme, de l’unité dans la diversité, hors de laquelle point de
165
al et décoratif, l’image indispensable à la piété
du
peuple chrétien. (Théodore Strawinsky, En quête de l’Art sacré.) Byz
166
t pour situer Théodore Strawinsky dans l’aventure
du
siècle, je prendrai référence du mot figuration en des sens opposés q
167
dans l’aventure du siècle, je prendrai référence
du
mot figuration en des sens opposés que lui donnent trois préfixes. Je
168
i donnent trois préfixes. Je dirai que le travail
du
peintre n’a jamais consisté à disposer avec plus ou moins d’agrément
169
se trouve être le nom théologique, le sujet même
du
chef-d’œuvre à ce jour de Théodore Strawinsky, les fresques de l’égli
170
trawinsky : Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel,
du
29 novembre 1974 au 19 janvier 1975, Neuchâtel, Musée d’art et d’hist
171
terme de modèle dans son sens scientifique et pas
du
tout moral. Chercher à composer un modèle européen ne signifie pas po
172
pas pour moi donner l’Europe en exemple au reste
du
monde, mais simplement chercher des structures sociales, économiques
173
supérieure — ou inférieure — à telle autre partie
du
monde ; mais bien qu’on la constate différente, et qu’elle appelle de
174
par la suite, seront-elles valables pour le reste
du
monde ? Je n’en sais rien et n’ose pas même le souhaiter : les expéri
175
et n’ose pas même le souhaiter : les expériences
du
passé récent, l’adoption de certains de nos modèles, comme celui de l
176
echerche d’une troisième possibilité : aussi loin
du
repli résigné que de la volonté de dominer (ne fût-ce que moralement)
177
celui de l’espèce humaine ; et il y est contraint
du
seul fait qu’il en a, pour la première fois, la liberté. Jusqu’à nos
178
x divers défis de la nature dont il vivait, défis
du
corps, défis de l’environnement. Il s’agissait de survivre, donc de c
179
de la British Petroleum annonce que la production
du
pétrole commencera à diminuer dans dix ans, et que des mesures de rat
180
pour vingt ans seulement, mais selon le directeur
du
Bureau de documentation minière de France, il en reste pour deux mill
181
mment, dans ces conditions, arrêter une politique
du
pétrole ? ou du cuivre ? Ce n’est pas tout. Une troisième sorte de pr
182
conditions, arrêter une politique du pétrole ? ou
du
cuivre ? Ce n’est pas tout. Une troisième sorte de prévision a cours
183
nir. Je ne vais pas résumer ici le fameux rapport
du
club de Rome, que je suppose connu de chacun d’entre vous. Je vous ra
184
trant que le temps de doublement de la population
du
globe n’était plus que de trente-cinq ans, nous a permis à tous de ca
185
ité serait de deux-mille habitants au mètre carré
du
sol émergé et immergé ! Mais on peut avancer des chiffres encore plus
186
l’eau des lacs et des océans, de la végétation et
du
monde animal, de l’alimentation et du patrimoine génétique, lesquelle
187
gétation et du monde animal, de l’alimentation et
du
patrimoine génétique, lesquelles pollutions entraîneront à plus ou mo
188
sources terrestres c’est-à-dire de l’eau potable,
du
pétrole, des métaux non ferreux sans lesquels le fer ne pourra plus d
189
l’humanité annonce en effet la destruction finale
du
lien social, du sens de la communauté, et simplement de l’amour du pr
190
ce en effet la destruction finale du lien social,
du
sens de la communauté, et simplement de l’amour du prochain, remplacé
191
u sens de la communauté, et simplement de l’amour
du
prochain, remplacé par la loi de la jungle et la schizophrénie généra
192
roissement des Monstres. Que faire des prévisions
du
club de Rome — tellement moins effrayantes que celles de ces Indiens
193
s tous pessimistes, il s’en faut. Les plus connus
du
grand public, les plus choyés par les pouvoirs, et pour tout dire les
194
eviennent la première puissance mondiale. Baisse
du
moral de l’Europe (et de la démocratie et de son prestige). Montée d
195
(et de la démocratie et de son prestige). Montée
du
communisme et de l’Union soviétique. Grande crise économique. Pouss
196
e la méthode ne vaut rien. Les faits déterminants
du
xxe siècle, de l’aveu de son propre auteur, elle les aurait ratés. I
197
à la mode d’avant-hier, et de nombreux aménageurs
du
territoire, presque tous les futurologues que je connais me paraissen
198
l y a donc un peu moins de cent ans), au fin fond
du
Middle West, à huit miles de Detroit, le jour où un garçon de 12 ans
199
ar an. La General Motors est la plus grande firme
du
monde, l’industrie automobile domine l’évolution mondiale des industr
200
ndustries. Or elle est née, cette industrie n° 1,
du
fantasme d’un adolescent fugueur, fasciné par l’idée de partir au has
201
humeurs. L’auto ne répondait alors à aucun besoin
du
public, bien au contraire, comme Henry Ford l’a noté. Aujourd’hui, mo
202
evait permettre d’aller vite, et elle ne fait que
du
4 km à l’heure dans le centre de nos grandes villes, qu’elle asphyxie
203
is environ 1700 heures de son temps, et cela fait
du
6 à l’heure — l’allure d’un piéton. Mais là ne s’arrêtent pas les bou
204
— détenus par quatre ou cinq émirs et dictateurs
du
Proche-Orient, qui ne savent où les investir, et qui pourraient, selo
205
t qui pourraient, selon les déclarations récentes
du
petit-fils de Henry Ford, racheter la General Motors et la Société Fo
206
ra la vie des ouvriers dans les pays totalitaires
du
xxe siècle. Dans le même temps, Nietzsche crie son mépris pour le ch
207
ergiques et sans humour, c’est-à-dire fanatiques,
du
modèle de l’État-nation posé par les jacobins et imposé d’abord par N
208
cès qui leur paraît inévitable — pour un temps —,
du
seul fait que les dictateurs proclament qu’ils apportent une réponse
209
le de la décadence des liens communautaires, donc
du
civisme et de la morale sociale. Je le trouve aussi à l’origine de la
210
terre. Et avec cela, le principal est sinon dit,
du
moins très clairement annoncé, sur la recherche que je propose et sur
211
ions, que la nation est la réalité par excellence
du
xxe siècle. Je lui réponds : oui, mais le cancer aussi, la pollution
212
totalitaire aussi sont des « réalités » typiques
du
siècle. Ce n’est pas une raison pour les accepter, moins encore pour
213
per leurs opérations sur un froncement de sourcil
du
président des USA et un grognement de Moscou. La souveraineté de nos
214
’union proposées au plan européen, qu’il s’agisse
du
rejet de la CED, ou du veto opposé par certains pays à toute mesure é
215
n européen, qu’il s’agisse du rejet de la CED, ou
du
veto opposé par certains pays à toute mesure écologique supranational
216
t-nation ne répond plus aux problèmes économiques
du
monde moderne et encore moins aux réalités civiques. L’État-nation es
217
, plus neuf, plus intéressant aussi pour le reste
du
monde en quête d’un nouvel équilibre : le contenu régional de la soci
218
réalités fonctionnelles. On imagine la complexité
du
tissu régional créé par ces fonctions diversement superposées. Mais j
219
ais justement : complexité est l’un des mots-clés
du
modèle recherché, l’un des mots-clés de l’Europe aussi. L’anti-Europe
220
J. Burckhardt, celle des dictatures totalitaires
du
xxe siècle. L’Europe créatrice a toujours cultivé la complexité, qui
221
l’adjectif petit. La motivation la plus profonde
du
modèle régional étant d’offrir une structure de participation civique
222
ités concrètes, voilà l’éthique et la philosophie
du
modèle de société fédéraliste dont l’établissement me paraît définir
223
Pays basque, la Catalogne, le Sud-Tyrol, le Nord
du
canton de Berne (où l’on parle français), les conflits entre Flamands
224
aturel entre la Provence et les gens qui habitent
du
côté du Centre ? On dit absolument n’importe quoi pour les besoins de
225
ntre la Provence et les gens qui habitent du côté
du
Centre ? On dit absolument n’importe quoi pour les besoins de la caus
226
dont le relief avait été effacé par le bulldozer
du
jacobinisme, soit qu’il s’agisse de régions nouvelles, ou créées par
227
ter que le Breton n’est parlé que dans une partie
du
pays, le reste c’est le gallo qui va jusqu’à Rennes et jusqu’à Nantes
228
t jusqu’à Nantes, villes qui sont indispensables,
du
point de vue économique, à la vie de cette région ; et alors on retom
229
le tellement des régions en Europe, c’est à cause
du
formidable remue-ménage provoqué par la nécessité d’unir nos nations
230
les discours faits sur l’« indépendance totale »
du
pays ! Je ne dirai pas que je suis antiaméricain ou que je suis antir
231
ette contradiction fondamentale ? Je ne pense pas
du
tout qu’il faille renverser les États-nations, ni qu’on puisse faire
232
bsolue, être stoppées à 1h de leur victoire, à 1h
du
Caire par un froncement de sourcils de Monsieur Eisenhower et par un
233
de la montée de l’idée de région. L’ambiguïté
du
jacobinisme libéral Quoi qu’on pense de la mise en place des nouve
234
éremment suivant des fonctions, suivant la nature
du
problème à résoudre. Il faut chercher partout, comme à tâtons, le rel
235
aient-elles reprendre le pouvoir ? Je ne suis pas
du
tout d’accord avec le terme « prendre le pouvoir ». Et c’est là que j
236
e l’État — c’est ce qu’ils appellent la dictature
du
prolétariat — l’État dépérira nécessairement. Toute l’histoire du xxe
237
l’État dépérira nécessairement. Toute l’histoire
du
xxe siècle le dément. Il est devenu évident que l’État est plus fort
238
Et puis, allons plus loin dans la démystification
du
marxisme d’avant-hier. La vérité, c’est qu’il n’y a plus de pouvoir a
239
fatal que le développement même de l’industrie et
du
commerce conduise à des sociétés qui ne tiennent plus compte des fron
240
urd’hui des jugements stéréotypés qui ne vont pas
du
tout dans la réalité de la chose : « société multinationale », c’est
241
tous les cas, et on dit par exemple à l’encontre
du
Marché commun : « qu’est-ce que le Marché commun réussit à faire sino
242
Paris. Précisément, vis-à-vis des multinationales
du
type que j’appellerai colonisateur, il s’agit de trouver un pouvoir q
243
à tous les degrés et dans tous les sens possibles
du
terme. Notez cependant que le danger des multinationales qui fascine
244
l’opinion publique, n’est pas tellement différent
du
danger des sociétés nationales jouant sur les différentes régions. Vo
245
uilibres écologiques ou sociaux dans telle région
du
Midi, ou le long du Rhin, en Savoie ou dans le Nord, etc. Vous avez d
246
supprimées entre les « nations », au sens antique
du
mot, à l’intérieur d’un pays, alors qu’elles subsistent à l’extérieur
247
ir régional », qui évoquerait trop une délégation
du
pouvoir central dans une région, mais sur l’autonomie, l’autodétermin
248
onomique ? Vous faite allusion au célèbre rapport
du
club de Rome qui m’a fait très forte impression quand j’en ai eu conn
249
la forme d’un texte de 20 pages dactylographiées
du
professeur Forrester, du MIT, il y a trois ans de cela. C’était un ra
250
0 pages dactylographiées du professeur Forrester,
du
MIT, il y a trois ans de cela. C’était un rapport confidentiel adress
251
rle par métaphore dans l’industrie. La croissance
du
vivant, cela va de soi et ne fait pas de question : petit enfant devi
252
ut être absolument clair là-dessus. La croissance
du
vivant est autoréglée : c’est la même loi de la vie qui fait qu’une p
253
très vite. Qu’elles parviendraient d’ici à la fin
du
siècle, à des altitudes irrespirables, où tout être humain disparaîtr
254
puisées, dans un temps extrêmement bref. L’impact
du
rapport du club de Rome a été absolument décisif. Quelles que soient
255
ns un temps extrêmement bref. L’impact du rapport
du
club de Rome a été absolument décisif. Quelles que soient les critiqu
256
à Bruxelles il y a quelques mois, avant la crise
du
pétrole, sur cette assertion que j’entendais répéter partout : « il n
257
pte que la croissance industrielle, la croissance
du
PNB, la croissance du revenu par tête d’habitant n’est pas une mesure
258
industrielle, la croissance du PNB, la croissance
du
revenu par tête d’habitant n’est pas une mesure humaine qui puisse di
259
acceptons. Je suis très optimiste après la crise
du
pétrole, parce que je vois des gens conscients de la nécessité d’expl
260
de prospérité ? Sans doute, car toute l’histoire
du
siècle est dominée par l’angoisse des hommes devant l’absence de comm
261
ous avez cet état de dissociation, de destruction
du
principe social. On arrive à cette grande angoisse communautaire qui
262
ontraire, c’est-à-dire faire sortir la communauté
du
sol comme on fait pousser un arbre, au lieu de planter, comme le fait
263
nt se transmet ce genre de réflexe. Si « le génie
du
lieu » agit ainsi, c’est que l’on peut prendre des racines, et même s
264
pas un phénomène nouveau, cela existait à la fin
du
monde hellénistique quand les villes sont devenues trop grandes. Les
265
communaliste, à l’esprit des communes. Les villes
du
xixe siècle sont des villes en étoile avec de très larges avenues qu
266
t, et il faut prendre cela au sens le plus précis
du
terme, c’est-à-dire que l’on est en train de fabriquer des petits sol
267
eaucoup plus important qu’une augmentation de 2 %
du
salaire. Quant à l’autogestion je la prends dans un sens absolument g
268
nis de Rougemont est le théoricien par excellence
du
fédéralisme, du régionalisme et de la construction européenne. Écriva
269
est le théoricien par excellence du fédéralisme,
du
régionalisme et de la construction européenne. Écrivain, Denis de Rou
270
pe, dont Breton était le « pape », mais au-dessus
du
pape, il y avait le Bon Dieu, c’est-à-dire Marcel Duchamp. De jeune
271
our lui, le jeu était une sorte d’expérimentation
du
psychisme, de la surréalité, de ce qui dépasse le monde de la conscie
272
es lumières se sont rallumées. Était-ce « la part
du
diable » ? Breton m’a souvent parlé de ce livre, que j’ai écrit à New
273
gais, près des docks de New York. Vers dix heures
du
soir, je suis monté sur un escabeau pour lire le chapitre consacré au
274
e chapitre consacré au nombre 21 par l’occultiste
du
xixe siècle Éliphas Levi, que Breton vénérait. Un jeune philosophe g
275
it de la salle, insulté jusqu’à la moelle, chassé
du
paradis. Et là, il y a quelque chose qu’on ne peut guère pardonner à
276
ne espèce de « raison ». En fait, après la sortie
du
« coupable », on s’aperçut qu’il restait 21 personnes dans la salle…
277
e… La « victime » avait été sacrifiée sur l’autel
du
nombre 21… Une religion nouvelle Les surréalistes ont célébré l
278
met que sa naissance coïncide avec la publication
du
Manifeste d’André Breton, en 1924, qui proclamait : “la toute-puissan
279
on, en 1924, qui proclamait : “la toute-puissance
du
rêve, le jeu désintéressé de la pensée”. À cette occasion, nous avons
280
passages qui se rapportent à l’une des activités
du
groupe : le jeu. Concernant celui du “cadavre exquis”, poèmes ou dess
281
es activités du groupe : le jeu. Concernant celui
du
“cadavre exquis”, poèmes ou dessins collectifs. Il y en a beaucoup d’
282
e raisons, fort inégalement légitimes. Inquiétude
du
nanti, « spectateur de l’Histoire » ; est-ce que ça va durer, est-ce
283
e qu’il faut pour garder notre rang ?) Inquiétude
du
patriote : dans le monde des technocrates, des grands marchés, des gr
284
! » on entend : Voilà qui est excellent, typique
du
premier pays du monde, et bien digne d’être approuvé par tous ses cit
285
Voilà qui est excellent, typique du premier pays
du
monde, et bien digne d’être approuvé par tous ses citoyens. Mais quan
286
t à peu près le contraire. Les motifs spécifiques
du
« malaise suisse » ont sans nul doute une tout autre origine que la t
287
e — et plus générale qu’on ne le pense — provient
du
vieux fond religieux, et les jeunes intellectuels détachés de toute c
288
fus, presque inconscient, qui tourmente la Suisse
du
xxe siècle : une sorte de complexe de culpabilité. Il s’est noué pen
289
onnée de l’homme en bonne santé devant le malade,
du
riche devant le pauvre, de celui qui échappe à l’Histoire devant celu
290
terrogé par des étudiants hongrois sur l’attitude
du
croyant dans la vie politique, a cette réponse courageuse mais en mêm
291
uisse » est prompt à se couler dans les tournures
du
langage théologique : Le péché des Suisses pourrait bien avoir son e
292
7 dont je ne vois pas qu’ils trouvent dans le cas
du
« malaise suisse » une application pertinente. La neutralité ne pourr
293
leur manière. Que la critique de l’utilitarisme,
du
neutralisme, du moralisme suisses s’exprime par les Questions sans es
294
ue la critique de l’utilitarisme, du neutralisme,
du
moralisme suisses s’exprime par les Questions sans espoir de Ramuz, p
295
parle à longueur d’éditoriaux de la surchauffe et
du
manque de main-d’œuvre, de la pollution de l’air, des eaux et des pay
296
base et des impasses de l’enseignement supérieur,
du
vieux duel de la commune et de l’État, de la montée d’un « matérialis
297
lisme jouisseur, calculateur, éludant le problème
du
sens de la vie »18 d’une existence amortie comme une dette, d’un bonh
298
ns auxquels leur ignorance des conditions réelles
du
progrès permet seule de se dire progressistes, j’ose penser que la Su
299
n à voir avec le masochisme. 18. Phrase extraite
du
commentaire d’une enquête sociologique sur les examens que passent le
300
avant tout, une prise de conscience non seulement
du
fait de la crise dont tout le monde parle, mais des causes de cette c
301
es, nées avec les grandes villes au premier tiers
du
xixe siècle ; la production quantitative, symbolisée vers le milieu
302
roduction quantitative, symbolisée vers le milieu
du
xxe siècle par le PNB ou Produit National Brut ; la création continu
303
m, avec la croissance vivante au sens authentique
du
terme, celle des plantes, des animaux et de l’individu humain, croiss
304
des automobiles, non pas pour assurer le bonheur
du
genre humain. » La semaine dernière, dans une interview sur la crise,
305
ous opposer sous le nom de loisirs, la diminution
du
nombre des heures par jour, des jours par semaine, et des années d’ac
306
et absence de travail, sans analyser ni la nature
du
travail, ni le contenu des loisirs. L’homme industriel en principe tr
307
tout homme de ne pas consacrer une part exagérée
du
produit de son travail à payer ses trajets vers son travail, c’est-à-
308
ra même plus le temps de vivre ! IV Le nœud
du
problème, le lieu de l’affrontement décisif, se situe donc dans la dé
309
ions d’un petit campagnard son ignorance du reste
du
monde, son puritanisme naïf et le soutien de la morale utilitaire qui
310
tupéfiante insensibilité. Ce qui ne l’empêche pas
du
tout de désirer très sincèrement faire du bien à l’humanité. C’est mê
311
che pas du tout de désirer très sincèrement faire
du
bien à l’humanité. C’est même là le motif principal de la discipline
312
a plus tard à ses ouvriers, afin de les détourner
du
vice, fils des loisirs. En 1899, il fonde une première entreprise de
313
ande pour les automobiles… et même une répugnance
du
public… » Phrase inouïe, constat vertigineux, aveu du siècle à son to
314
ublic… » Phrase inouïe, constat vertigineux, aveu
du
siècle à son tournant ! En quelques décennies, par la publicité et pa
315
la Ford Company sont les deux plus grandes firmes
du
monde. L’industrie de l’auto domine la conjoncture et détermine l’évo
316
est pas encore le plus curieux de l’histoire. Née
du
rêve typiquement adolescent de partir au hasard sur les routes de cam
317
s, de rivages inexorablement bétonnés — déjà 18 %
du
territoire hollandais. Ses vapeurs obscurcissent, en plein midi, le c
318
n, avec des conséquences politiques qui relèvent
du
carambolage non calculé et peuvent à tout instant devenir tragiques p
319
avenues de New York ou de Paris, permet de faire
du
quatre ou cinq à l’heure, qui est la vitesse d’un piéton peu pressé,
320
action est, à mes yeux, l’indicateur très certain
du
déclin d’une certaine société, autour de nous, et de la proche émerge
321
’homme, remplaçant le civisme, remplaçant l’amour
du
prochain, et passant avant tout cela, s’il faut choisir. Car le profi
322
la cité. Il n’est qu’un chiffre. Il ne relève pas
du
vivant, il n’est pas autorégulé, et par suite, ne peut être agent de
323
u au Vietnam. Enfin, les villes : les mégalopoles
du
xxe siècle ne sont plus administrables, ni en fait gouvernées, comme
324
ives sur la société au-delà de la surabondance et
du
gaspillage, Bruxelles, Nestlé Belgique, 1975, p. 29-38.
325
Suisse 1975 (1975)n Situation
du
pays au sortir de la Seconde Guerre mondiale Seule rescapée avec l
326
e rescapée avec la Suède des deux grandes guerres
du
xxe siècle européen, la Suisse entre dans l’après-guerre avec des se
327
système fédéraliste, soit transposée à l’échelle
du
continent et prise comme modèle (au sens technique du terme) de l’ave
328
ontinent et prise comme modèle (au sens technique
du
terme) de l’avenir européen. Lors des premières Rencontres internatio
329
les diversités foisonnantes qui font la richesse
du
pays. Mais dans un temps de crise comme celui qui s’est instauré dès
330
time lésée par la moindre manifestation spontanée
du
sentiment populaire, pour peu qu’il ne lui soit pas inconditionnellem
331
enses culturelles et de recherche pure, au profit
du
budget militaire ou nucléaire. L’université leur réplique qu’il s’agi
332
plus possible de séparer les problèmes intérieurs
du
fédéralisme des problèmes extérieurs de la neutralité et de la coopér
333
édérales » ! C’est ignorer le sens et la fonction
du
vrai fédéralisme, celui qui a fait la Suisse à partir des communes mé
334
onstituaient depuis un siècle l’article principal
du
catéchisme de notre politique étrangère. Dans les années 1960 déjà, e
335
les rivalités divisent l’Europe, mais ne veut pas
du
tout qu’elle se déclare neutre par rapport à l’union de l’Europe en t
336
sariat pour les réfugiés, le Bureau international
du
travail, l’Organisation mondiale de la santé, etc.). Dès 1963, la Sui
337
Dès 1963, la Suisse devient membre à part entière
du
Conseil de l’Europe. En 1972, elle signe des accords de coopération l
338
scientifiques, écologiques, etc. que les réalités
du
siècle imposent à nos États, entraîne nécessairement des dépassements
339
penser que la formule de bon sens, qui est celle
du
fédéralisme helvétique, ne saurait arrêter ses effets aux frontières
340
res douanières de la Suisse, celle-ci deviendrait
du
même coup, aux yeux de ses voisins, un État-nation, comme les autres
341
e, des mesures contre la pollution des océans, ou
du
maintien à tout prix de la paix. De tout cela, la Suisse ne peut se d
342
dération, les communes, le vrai civisme, le refus
du
recours à la guerre ? Face aux défis de l’Europe et du monde, c’est s
343
cours à la guerre ? Face aux défis de l’Europe et
du
monde, c’est sur sa propre raison d’être que la Suisse d’aujourd’hui
344
Le Morgarten
du
xxe siècle (1975)q La Suisse devrait être l’exemple et le moteur
345
e modèle d’une fédération des 27 États souverains
du
continent, mais je vois dans le Conseil fédéral le modèle d’un gouver
346
vernement fédéral européen. La principale qualité
du
gouvernement suisse, dont les Suisses eux-mêmes n’ont souvent pas con
347
ait que les sept conseillers fédéraux ne sont pas
du
tout l’émanation des cantons, mais qu’ils sont désignés en fonction d
348
s, il en faudrait 25, comme l’actuelle commission
du
Marché commun, à Bruxelles, compte autant de commissaires que de pays
349
es nations membres, à la différence, précisément,
du
Conseil fédéral, qui est composé de manière à pouvoir traiter dans l’
350
ls levaient la droite vers le ciel sur la prairie
du
Grütli. Tout cela est une fable qu’il n’est même pas intéressant de r
351
sont le plus clairement soulignées, dans le pacte
du
Grütli, c’est la volonté d’exercer une justice « indigène » : nous ne
352
tout le gouvernement. C’est-à-dire qu’à l’origine
du
fédéralisme suisse se trouve ce qu’on appellerait aujourd’hui la volo
353
. Beaucoup, même, méconnaissent le véritable sens
du
fédéralisme. Je suis frappé de constater que la plupart de ceux qui s
354
r les erreurs de 1848, ils s’imaginent que la vie
du
fédéralisme consiste surtout à défendre les intérêts de leur petit Ét
355
vaudois, mais vous ne pouvez pas être fédéraliste
du
même coup, parce que le fédéralisme est précisément le contraire de c
356
traire de cela. » Ce genre de malentendu provient
du
fait qu’en Suisse aussi, on raisonne encore trop souvent en fonction
357
tionnel, parce que cela correspond à des réalités
du
xxe siècle et non du xixe . Il me semble qu’aujourd’hui, ceux qui dé
358
a correspond à des réalités du xxe siècle et non
du
xixe . Il me semble qu’aujourd’hui, ceux qui défendent l’autogestion
359
situent le mieux dans le droit-fil de la pratique
du
fédéralisme. Qu’ils soient de gauche ou de droite ne m’intéresse guèr
360
mouvement créateur des communes primitives autour
du
Gothard. Certes, entre le xiiie et le xxe siècle, la nature des pro
361
lité était menacée depuis l’ouverture de la route
du
Gothard, phénomène continental s’il en fut, puisque cette route devai
362
route devait relier entre elles les deux parties
du
Saint-Empire romain germanique. Les Habsbourg avaient les yeux fixés
363
serve un phénomène comparable aujourd’hui, autour
du
coude du Rhin, dans la région de Bâle. Il y a en projet seize central
364
phénomène comparable aujourd’hui, autour du coude
du
Rhin, dans la région de Bâle. Il y a en projet seize centrales nucléa
365
s importantes de Français d’Alsace et d’Allemands
du
pays de Bade. Qu’on ne vienne pas attribuer le mérite des manifestati
366
es donc en train de livrer le véritable Morgarten
du
xxe siècle. » Peut-être les Suisses n’aiment-ils pas beaucoup tirer
367
oir, comme on dit chez moi, le beurre et l’argent
du
beurre. Il s’agit de savoir quelle finalité on vise. Est-ce qu’on att
368
es citoyens suisses sont aptes à saisir l’ampleur
du
danger qui les menace. Et je ne suis pas optimiste sur les possibilit
369
réparent. Des tragédies. Les Suisses n’aiment pas
du
tout ce mot. Les Suisses s’imaginent, surtout depuis une centaine d’a
370
t se passerait sans histoire — dans tous les sens
du
mot histoire. Il n’y aurait plus qu’une espèce de raison moyenne qui
371
i sont de loin la plus grande puissance militaire
du
monde, n’ont pas pu venir à bout du Vietnam. Ils ne pouvaient pas ven
372
nce militaire du monde, n’ont pas pu venir à bout
du
Vietnam. Ils ne pouvaient pas venir à bout de choses qui renaissaient
373
grands. q. Rougemont Denis de, « Le Morgarten
du
XXe siècle », La Suisse qu’ils veulent, Lausanne, L’Âge d’homme, 1975
374
cale (au xiie siècle), puis théâtrale dès la fin
du
xvie siècle, enfin cinématographique au xxe siècle. Preuve en est q
375
ter de débrouiller, parmi les mille et trois sens
du
mot amour, quelques classes sémantiques assez évidemment distinctes,
376
nnel de la sexualité. C’est donc au sens littéral
du
terme une perversion, le détournement d’un instinct qui était génériq
377
et stérile. Ainsi défini comme la transformation
du
besoin en jouissance, le phénomène érotique est pratiquement universe
378
ivres sacrés ou des idoles — à la seule exception
du
christianisme (dont on peut nier d’ailleurs qu’il soit une « religion
379
qu’il soit une « religion » au sens sociologique
du
terme). Il n’en va pas de même de la passion, forme d’amour liée plus
380
oie suprême » d’Isolde agonisante au dernier vers
du
grand poème musical de Wagner. L’amour-passion n’est donc pas le méla
381
qui, à l’extrême, seront extase et mort. L’amour
du
prochain tel qu’il est, ou tel que le regard aimant est capable de le
382
pas mourir » (Thérèse d’Ávila). Il est à l’amour
du
prochain dans le même rapport dialectique que l’érotisme l’est à l’in
383
le toujours sur l’instinct génésique la recherche
du
bien de l’être aimé. Cela ne saurait s’appliquer au mariage, dont la
384
les après Platon, Plutarque fait un premier éloge
du
mariage d’amour : « L’union physique avec une épouse est source d’ami
385
toujours et dans toutes les religions, sauf celle
du
Christ, le système des tabous sexuels. L’Évangile n’apporte aucun cod
386
à écrire : « Celui qui n’est pas marié s’inquiète
du
Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur, et celui qui est marié s’
387
eur, et celui qui est marié s’inquiète des choses
du
monde, des moyens de plaire à sa femme » (I Cor. vii, 32). Ainsi donc
388
, toléré finalement, mais dans les seules limites
du
mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en fr
389
, soulignons-le) se trouvait lié à la dialectique
du
salut, c’est-à-dire du péché et de la grâce, donc valorisé à l’extrêm
390
uvait lié à la dialectique du salut, c’est-à-dire
du
péché et de la grâce, donc valorisé à l’extrême. Cela ne pouvait se p
391
ne s’est produit — que dans la sphère d’influence
du
christianisme. Mais, entre la position d’un principe révolutionnaire
392
’inertie psychobiologique d’une société. Au cours
du
premier millénaire de la christianisation du Proche-Orient et de l’Oc
393
ours du premier millénaire de la christianisation
du
Proche-Orient et de l’Occident, l’amour personnel ne semble avoir jou
394
des rangs et des procréateurs, non des personnes.
Du
ixe au xiie siècle, l’amour antique s’est éclipsé, et celui que nou
395
peut citer les Carmina de l’évêque Fortunat (fin
du
vie siècle) dédiés à la reine Radegonde, alors retirée au monastère
396
e Charles Seignobos : « L’amour est une invention
du
xiie siècle. » Amour, qui désigne pour nous le sentiment, le désir e
397
thèse « prudente » de la plupart des spécialistes
du
trobar, au xixe siècle et jusqu’à nous. Mais, s’ils avaient raison,
398
te époque dans la psyché occidentale ? Dès la fin
du
xie siècle, des mouvements religieux hétérodoxes prolifèrent en Ital
399
it engager le salut : « Point de péché au-dessous
du
nombril ! », déclare l’évêque d’une de ces sectes dualistes. Et Joach
400
ns les grandes et petites cours de l’Aquitaine et
du
comté de Toulouse, puis chez les artisans des villes du Midi. Le cath
401
té de Toulouse, puis chez les artisans des villes
du
Midi. Le catharisme prêche l’abstention des relations charnelles proc
402
’exigence d’absolue chasteté, se bornent à médire
du
mariage, cette iurata fornicatio ordonnée aux lois de l’espèce, de l’
403
les plus grandes dames de France, de Bretagne et
du
Poitou, dont l’ex-femme et la fille de Guillaume IX, viennent y cherc
404
nt y chercher refuge contre la tyrannie grossière
du
mariage féodal et catholique. Le Breton Pierre Abélard (1079-1142), p
405
obstacles toujours plus tragiques, et s’exaltant
du
tourment qui en résulte. Une forme toute nouvelle de poésie chantée n
406
squ’elle est chantée dans les cours des seigneurs
du
Midi — exalte la Femme, jusqu’alors négligée et méprisée ; elle la cé
407
duelle. À partir des troubadours et des trouvères
du
xiie siècle, l’amour est cela qui se « déclare » par des mots. On pe
408
tre siècle, se confond avec celle des expressions
du
désir, du sentiment et de la passion, non seulement dans la poésie, l
409
, se confond avec celle des expressions du désir,
du
sentiment et de la passion, non seulement dans la poésie, le roman, l
410
allusions dans des poésies de troubadours datant
du
milieu du xiie siècle montrent que la légende était connue des troub
411
dans des poésies de troubadours datant du milieu
du
xiie siècle montrent que la légende était connue des troubadours dan
412
renonce à son rang à la cour, faillit à l’honneur
du
chevalier et à la fidélité envers le suzerain, ment, se parjure et fi
413
mite (comme on le voit par exemple dans l’épisode
du
« jugement de Dieu » commenté par Gottfried de Strasbourg). Et le sa
414
l’Éternel féminin », dira Goethe. La dialectique
du
vrai jour et de l’évidence quotidienne qui domine le roman est gnosti
415
révélera-t-il par ses structures mêmes le secret
du
pouvoir immodéré qu’il exerce depuis des siècles sur l’affectivité oc
416
oblème sexuel » est né dans le monde christianisé
du
fait de l’absence d’un code sacré et d’un système d’interdits comme o
417
r, ne survit pas à sa naissance, d’où le nom même
du
héros. Le roi Marc de Cornouailles, frère de sa mère, prend l’orpheli
418
d’autres peuples, l’oncle maternel prend la place
du
père (même vivant) et devient le « père nourricier » et véritable édu
419
nts dès leur premier « aveu » sur le pont brûlant
du
bateau qui les ramène d’Irlande. Tristan, qui est le plus fort des ch
420
é au roi s’ajoute celle, bien plus contraignante,
du
dernier tabou subsistant, du pire obstacle imaginable — celui que l’o
421
plus contraignante, du dernier tabou subsistant,
du
pire obstacle imaginable — celui que l’on pressent comme le plus « ef
422
ré de la passion mortelle. Dès lors, la structure
du
roman sera simplement l’alternance des revoirs (de plus en plus péril
423
ois voulues) qu’exige et que régit la dialectique
du
mythe, jusqu’à la catastrophe finale, où la réunion définitive des am
424
ation suprême dans la mort, obstacle dernier, fin
du
« roman ». Tel est le secret que le mythe a pour fonction, comme touj
425
meine » ? Et, depuis lors, tous les romans dignes
du
nom obéiront à la structure triangulaire, d’origine œdipienne, et à l
426
, qui reste inconscient de la présence impérieuse
du
mythe, l’en traduira peut-être d’autant mieux. Certes, la tension peu
427
’autant mieux. Certes, la tension peut décroître,
du
tragique au sentimental, voire au comique dans Don Quichotte, et l’hi
428
oire au comique dans Don Quichotte, et l’histoire
du
roman européen, qui semble celle d’une longue dégradation du mythe, p
429
ropéen, qui semble celle d’une longue dégradation
du
mythe, peut être aussi celle d’une lente intériorisation. Le roi Marc
430
ale, d’une autorité tutélaire mais rigoureuse, et
du
devoir envers la société, envers l’autre et envers soi-même que Freud
431
lera le surmoi : c’est encore et toujours l’image
du
Père — celui qui interdit la Mère au Fils. De même, Iseut peut deveni
432
inépuisables de l’amour-passion. Quant à Tristan,
du
preux chevalier à l’amoureux transi des romantiques, du héros empanac
433
ux chevalier à l’amoureux transi des romantiques,
du
héros empanaché de l’Astrée au conteur lucide et sensible du grand ro
434
panaché de l’Astrée au conteur lucide et sensible
du
grand roman de Proust, il perd peu à peu son allure de somnambule fas
435
rs, nous voyons que l’amour courtois se distingue
du
simple désir par le raffinement de ses expressions, la culture du sen
436
par le raffinement de ses expressions, la culture
du
sentiment, le respect quasi religieux de la femme que l’on met sur un
437
ototype éternel de l’Amour, inventé par la poésie
du
Midi mais transposé dans le climat sombre et tempétueux de la Bretagn
438
agir au bout de trois ans, découvrent l’existence
du
monde et se séparent, pour renouveler l’obstacle — et leur passion. L
439
t subies deviennent intrigue, suspense et plaisir
du
lecteur. Cependant, cette dégradation de la passion par l’expression
440
rages littéraires, et non pas de romans pornos ni
du
trio de Boulevard, mari-femme-amant ou maîtresse.) La descendance
441
sse. Happy Ending. Certes, tous les grands thèmes
du
mythe sont là, mais leur tragique s’est mué en élégante mélancolie :
442
la mort libératrice. Mais la dialectique cruelle
du
roman n’est plus ici que coquetteries, et le combat du Jour et de la
443
man n’est plus ici que coquetteries, et le combat
du
Jour et de la Nuit se ramène à des jeux de pénombre. Entre les corps
444
mieux écrits que L’Astrée. Mais, si le dur destin
du
mythe n’y est plus que machine romanesque, faut-il incriminer la soci
445
machine romanesque, faut-il incriminer la société
du
temps et ses coutumes, ou la littérature elle-même, qui ne serait qu’
446
omme telle, ne serait-elle qu’un substitut tardif
du
sacré, un phénomène de décadence morale d’une société, et qui offre p
447
de Madame de Lafayette, brûle encore sur l’autel
du
mythe. Dernier roman courtois, premier roman moderne ? La mort s’y at
448
que tragédie courtoise et la plus belle épiphanie
du
mythe avant le Tristan et Isolde de Wagner. Ici la mort par amour n’e
449
ui paraît désormais naturelle en Europe. L’empire
du
mythe tristanien sur Racine est manifeste : il explique seul que l’am
450
nc de la sienne, c’est l’argument à toute épreuve
du
philtre. Ici, comme pour Tristan, « le Destin » va servir d’alibi à l
451
à la responsabilité (culpabilité) des amants et,
du
même coup, à celle de l’auteur : Les dieux m’en sont témoins, ces di
452
passent pour de vraies faiblesses. On est loin
du
dessein « d’exciter les passions » pour plaire à un besoin de « trist
453
e « tristesse majestueuse ». Racine va se retirer
du
monde et des passions mondaines. De Don Juan à Sade Le xviiie
454
tabous se voient en quelque sorte sécularisés et,
du
même coup, relativisés : ils cessent donc d’être des tabous. Quant à
455
re des tabous. Quant à la religion chrétienne (ou
du
moins ce qu’elle est devenue : morale prêchée parfois par des évêques
456
donc répondre une apparente et passagère éclipse
du
mythe. De Molière à Mozart, c’est Don Juan qui occupe la scène de sa
457
tes les règles de la cortezia et devient le héros
du
siècle où les cyniques donnent le ton aux mœurs et à l’esprit. Or, ce
458
d’une nuit sans lendemains qui geignent, l’homme
du
plaisir qui ne laissera qu’un souvenir de bonheur, quoi qu’en dise Do
459
tons ce cri d’Adrienne Lecouvreur, quand elle dit
du
très inconstant Maurice de Saxe : « Voici mon univers, mon espoir, et
460
risme célèbre de Chamfort. Ce qui compte aux yeux
du
romancier, c’est une intrigue délibérée et qui traduit non plus la di
461
délibérée et qui traduit non plus la dialectique
du
mythe mais une impitoyable stratégie : on a reconnu la formule des Li
462
t que plus révélateurs de l’inconscient collectif
du
siècle et des motivations qu’il subit. Sade est, de toute évidence, u
463
hérir sur elles. Pour lui, « le pire est l’ennemi
du
mal », comme l’a si bien vu Jean Paulhan. Par une sorte de dépit amou
464
classe « inférieure », simple objet des plaisirs
du
seigneur. Il ne retiendra pas les valeurs qui « obligent » la vraie n
465
x et le fou, s’étend toute une littérature qui va
du
réalisme libertin des Liaisons dangereuses aux fantasmagories pornogr
466
s analytiques des chapitres dans une des éditions
du
roman) et, par-delà le pétrarquisme, rejoint le mythe tristanien, enc
467
ée et dans le registre de la souffrance intime et
du
renoncement moral, non plus de la fascination mortelle. Ainsi l’on a
468
our, selon le vocabulaire des poètes romantiques,
du
Sturm und Drang aux lakistes, de Platen à Baudelaire et de Novalis au
469
’une rhétorique suractive les puissances latentes
du
cœur plus qu’elle ne traduit leurs pulsions. On a vu le rôle créateur
470
troubadours et des trouvères. Rousseau fait boire
du
lait à toute la cour de France, Werther produit une vague de suicides
471
(selon l’expression de Stendhal) devient la part
du
rêve qu’on oppose au mariage bourgeois, union notariale. C’est en 183
472
Hardy, qui traduira le mieux l’action souterraine
du
mythe de Tristan, réactivé par les tabous de la nouvelle société, et
473
cela évolue vers une crise radicale. L’hypocrisie
du
« mariage d’amour », refoulant les motifs sexuels et déguisant les mo
474
ef, on peut affirmer qu’aux yeux de Freud l’amour
du
prochain, désintéressé et même oblatif, n’est en dernière analyse qu’
475
sexuel, alors que, dans la conception chrétienne
du
monde, c’est l’attrait sexuel qui n’est qu’un cas particulier de cet
476
e et masculine, et les délices infiniment variées
du
masochisme, de Sacher-Masoch à Marcel Proust. Le freudisme n’a nullem
477
utorisé une nouvelle manière de parler des choses
du
sexe. Il réfléchit (sur) un état de fait dont la bourgeoisie seule es
478
sions d’autoconservation. (On a reconnu l’action
du
« principe de plaisir », principe économique qui tend à la réduction
479
uelle des années 1970. C’est en deçà, non au-delà
du
christianisme que Bataille situe les éléments du drame authentique de
480
du christianisme que Bataille situe les éléments
du
drame authentique de l’Éros. « Le christianisme, s’opposant à l’éroti
481
Baudelaire, Bataille croit retrouver dans le sens
du
péché et la conscience de la « transgression » les éléments d’une éro
482
oisse, transgression et volupté, finalement quête
du
plaisir transcendant et « mort de Dieu ». Il s’est fait le théologien
483
Lady Chatterley). Là encore, c’est bien au-delà
du
motif générique de procréation, et même du motif individuel d’intégra
484
u-delà du motif générique de procréation, et même
du
motif individuel d’intégration, c’est vers une connaissance peut-être
485
une nymphette de 12 ans, sont les derniers échos
du
mythe ressuscité grâce aux derniers tabous que l’époque respecte enco
486
de la musique qui n’exprime plus aucun mouvement
du
cœur. Nouveau roman, peinture abstraite, musique concrète utilisent d
487
celui qui se produisit dans la psyché collective
du
xiie siècle : une vaste remontée du principe féminin, à la recherche
488
é collective du xiie siècle : une vaste remontée
du
principe féminin, à la recherche de nouveaux symboles, de nouvelles f
489
de l’homme, prisonnier de la raison, la curiosité
du
public pour la doctrine cathare… Tout cela peut aller vers deux sorte
490
oukovski, écrivain emprisonné. Pourquoi ? Au-delà
du
cas précis de Boukovski je pense que la situation des écrivains sovié
491
des mauvaises têtes. De mauvaise tête à « dérangé
du
cerveau » le glissement est facile. Dans une société totalitaire je d
492
en place, en ordre ? Il faut se mettre à la place
du
magistrat soviétique. On lui amène quelqu’un dont on lui dit qu’il es
493
rs de mots, donneurs de sens. Les mœurs dépendent
du
langage. Prenez un seul exemple : le mot amour ; La Rochefoucault a d
494
ppellent « romance » est une invention des poètes
du
Midi de la France au xiie siècle. Avant eux il y avait la passion co
495
t l’ordre dans la cité, étaient eux aussi proches
du
pouvoir. Chacun de ces artistes, à sa manière, était donneur de mesur
496
ut pas de passeport, il a un passeport de citoyen
du
monde et il n’en veut pas d’autres. C’est un choix qui ne menace pers
497
l’URSS ne les dépasse), gaspillage comme principe
du
commerce, entassement mégalopolite, destructeur de communautés, terre
498
ntières les langues et l’économie, les ressources
du
sous-sol et l’état civil, la culture et les idéologies partisanes au
499
. Mais d’où tient-il sa puissance actuelle, sinon
du
vide civique créé par l’urbanisation sauvage de l’ère industrielle, d
500
bsurdité et d’inciter chacune des grandes régions
du
globe à rechercher sa propre voie vers des formes nouvelles de commun
501
57-58. v. Présenté par cette note : « Fondateur
du
Centre européen de la culture, de Genève, et membre du club de Rome,
502
ntre européen de la culture, de Genève, et membre
du
club de Rome, Denis de Rougemont est d’accord pour la création des ré
503
’accord pour la création des régions, à l’échelle
du
monde, mais à condition de faire revivre, du même coup, les régions l
504
elle du monde, mais à condition de faire revivre,
du
même coup, les régions locales. Or l’État-nation ne veut ni des unes
505
r un plan d’actions communes à mener par les gens
du
pays de Gex, de Genève, des deux Savoie, en partie du Bas-Valais, du
506
ays de Gex, de Genève, des deux Savoie, en partie
du
Bas-Valais, du Val d’Aoste et du canton de Vaud, tout ce qui est auto
507
Genève, des deux Savoie, en partie du Bas-Valais,
du
Val d’Aoste et du canton de Vaud, tout ce qui est autour du Léman. Un
508
avoie, en partie du Bas-Valais, du Val d’Aoste et
du
canton de Vaud, tout ce qui est autour du Léman. Une quantité de prob
509
oste et du canton de Vaud, tout ce qui est autour
du
Léman. Une quantité de problèmes seraient à résoudre sur place par de
510
élus locaux. Par exemple le problème de sauvetage
du
Léman, de l’épuration des eaux du Rhône (qui intéresse toute la vallé
511
me de sauvetage du Léman, de l’épuration des eaux
du
Rhône (qui intéresse toute la vallée jusqu’à Marseille et même, au-de
512
qu’à Minamata. Donc, des accidents épouvantables,
du
type japonais, sont possibles d’un jour à l’autre dans notre région.
513
nfants de travailleurs étrangers ne disposent pas
du
même droit à la formation professionnelle que les Suisses. C’est en t
514
té, il n’y a pas de civisme, pas de participation
du
citoyen aux affaires publiques, pas de communauté ! Et c’est la nosta
515
Centre européen de la culture à Genève, puis, née
du
Centre, la Fondation européenne présidée par S. A. R. le prince Bernh
516
gnifie « action de cheminer » et cheminer « faire
du
chemin, surtout en ce sens que le chemin est long et qu’on le parcour
517
ssé déjà sans que rien nous rapproche visiblement
du
but. Comment sauver la face de ma génération ? Il nous reste assez pe
518
n parc immense aux bosquets enchantés de musique.
Du
gracile Alhambra de Grenade aux sévères palais communaux de Pérouse,
519
s fastes de ses opéras dans les plus beaux décors
du
monde : ceux d’une nature humanisée par les styles de nos grandes épo
520
nnes que relient quelques heures d’avion, au cœur
du
continent profondément complexe et découpé que délimitent ces villes
521
vents de l’esprit et tous échanges humains. Lors
du
congrès de Vienne, en 1815, les hommes d’État de la Sainte-Alliance a
522
elle, voire de renouveler les formules glorieuses
du
vieux Bayreuth de Wagner, ou du bien plus récent Salzbourg de Hofmann
523
rmules glorieuses du vieux Bayreuth de Wagner, ou
du
bien plus récent Salzbourg de Hofmannsthal et Max Reinhardt. Voués à
524
encore essentiellement dans sa nature, étant née
du
complexe physico-spirituel qui a formé l’homme européen et qui le déf
525
e est l’expression la plus profonde et spécifique
du
génie propre de l’Europe. La musique n’aidera pas à résoudre les prob
526
ropéens a précédé de plusieurs années l’ouverture
du
Marché commun. Elle a des buts analogues : substituer la coopération
527
ue. Les pelouses descendent jusqu’aux eaux bleues
du
Léman. À droite et à gauche, de hauts arbres s’écartent pour découvri
528
our découvrir et encadrer la majestueuse pyramide
du
Mont-Blanc, sommet de l’Europe. Dans le salon du rez-de-chaussée, une
529
du Mont-Blanc, sommet de l’Europe. Dans le salon
du
rez-de-chaussée, une trentaine de personnes sont assises autour d’une
530
seur Estreicher, le festival, au sens précis — et
du
coup quelque peu restreint ou assagi — qu’a pris le mot dans l’ère mo
531
ste si vivante ?) 2. Le problème d’une définition
du
festival authentique s’est donc posé d’emblée aux membres de l’associ
532
de manifestations artistiques s’élevant au-dessus
du
niveau des programmes courants, pour atteindre le niveau de la cérémo
533
t de l’élément touristique et des aspects sociaux
du
phénomène festival considéré dans sa totalité et dans ses conditions
534
nc suivi assez exactement les courbes ascendantes
du
tourisme durant ces trois dernières décennies. Chaque année, les fest
535
blicitaires. Cela va de pair avec l’accroissement
du
temps de loisirs, la diffusion des disques, et d’une manière générale
536
rent les projets d’union de Pierre Dubois (1308),
du
roi de Bohême Georges Podiebrad au xve siècle, du moine parisien Éme
537
u roi de Bohême Georges Podiebrad au xve siècle,
du
moine parisien Émeric Crucé au xvie siècle, du duc de Sully, de Come
538
, du moine parisien Émeric Crucé au xvie siècle,
du
duc de Sully, de Comenius, et de William Penn au xviie siècle, ou de
539
aire d’un continent déterminé, au troisième tiers
du
xxe siècle. Il s’agirait donc selon vous d’étudier un problème d’act
540
iquée. « Fondamentale » correspond, dans l’esprit
du
public et d’un grand nombre d’universitaires, à l’idée d’une recherch
541
échets, selon Spengler — la civilisation mondiale
du
xxe siècle, technologie et pollution comprises, mais aussi le Roman
542
es lettres de Genève, un cours sur la Philosophie
du
fédéralisme. J’y parlais d’histoire, bien sûr, d’anthropologie et de
543
ronde réunie pour le vingt-cinquième anniversaire
du
Conseil de l’Europe. Ce qui ne prouve d’ailleurs pas que mon sujet so
544
uve d’ailleurs pas que mon sujet soit « sérieux »
du
point de vue que l’on nommait naguère académique, mais bien qu’il tou
545
e, et les théories récentes de la linguistique et
du
structuralisme. Là encore, vous allez me dire que ces démarches sont
546
ue ces démarches sont peu compatibles avec l’idée
du
sérieux scientifique qu’on cultivait au xixe siècle, mais qui s’en p
547
matique européenne, puis à formuler les problèmes
du
présent, enfin à leur imaginer des solutions. C’est dire que le non-s
548
, ce n‘est peut-être que cela : mettre en système
du
savoir et du non-savoir, du réalisé — ce sont les « faits » — et du v
549
ut-être que cela : mettre en système du savoir et
du
non-savoir, du réalisé — ce sont les « faits » — et du virtuel ou pot
550
a : mettre en système du savoir et du non-savoir,
du
réalisé — ce sont les « faits » — et du virtuel ou potentiel, c’est c
551
n-savoir, du réalisé — ce sont les « faits » — et
du
virtuel ou potentiel, c’est ce qui reste « à faire ». C’est peut-être
552
e j’avais à faire passer, dans le cadre rigoureux
du
savoir vérifié. Centrer toutes les études de votre Institut, non seul
553
êtes parfois accusé. Quand on fait « simplement »
du
droit, des lettres, de la médecine ou de l’histoire, on peut penser q
554
un sens et qu’elle détient la clé de l’évolution
du
Monde ; que l’économie obéit aux mêmes nécessités chez tous les peupl
555
de non seulement les Européens mais les étudiants
du
tiers-monde qui suivent nos cours : c’est sans doute le plus nécessai
556
d’utilité, d’opportunité politique, au sens large
du
mot, bien entendu. Que faites-vous du savoir désintéressé ? Les terme
557
sens large du mot, bien entendu. Que faites-vous
du
savoir désintéressé ? Les termes d’opportunité et d’utilité me parais
558
aibles, dans la conjoncture de ce troisième tiers
du
xxe siècle. L’étude de la chimie est utile, l’étude du droit aussi,
559
siècle. L’étude de la chimie est utile, l’étude
du
droit aussi, mais connaître les raisons d’être et les moyens de survi
560
Concorde, de la multiplication des autoroutes ou
du
bétonnage universel. Car, se déclarer pour ou contre le nucléaire, po
561
la Production matérielle à tout prix, le Prestige
du
Pouvoir centralisé, ou au contraire, une société fondée sur la recher
562
oteurs de l’énergie nucléaire, ou de Concorde, ou
du
bétonnage universel, j’observe les mêmes comportements. Au début, un
563
nion, un changement calculé d’attitude : au culte
du
secret, succède un aimable empressement à répandre des informations h
564
travers le feu roulant d’interruptions agressives
du
meneur de jeu — j’ai essayé de formuler mes objections et mes mises e
565
formuler mes objections et mes mises en question
du
Concorde selon le schéma suivant que je reconstitue : I. Le philosoph
566
. Mais les quelques dizaines de PDG et de membres
du
« jet-set » qui en « bénéficieront », si l’on peut dire, que feront-i
567
és devant moi, et consternés — c’est le contraire
du
pari de Pascal. Si vous perdez, vous perdez tout pour tout le monde.
568
tique : ils y gagneraient (outre 20 % sur le prix
du
billet, et x % sur leurs impôts) le temps de se reposer, de réfléchir
569
e temps, outre l’emploi — et comme pour la guerre
du
Vietnam, ici encore — on invoque les « retombées technologiques » (Co
570
de sont animés par un certain idéal : c’est celui
du
Progrès selon le xixe siècle. Toujours plus d’objets, toujours plus
571
e vers peu importe quoi ! L’idée vraiment moderne
du
progrès et du luxe s’oppose radicalement à cette manie démodée de la
572
orte quoi ! L’idée vraiment moderne du progrès et
du
luxe s’oppose radicalement à cette manie démodée de la vitesse et du
573
dicalement à cette manie démodée de la vitesse et
du
fracas pour épater le monde. Ce qui commence à valoir des fortunes, c
574
rises les suites logiques de l’idéal matérialiste
du
Progrès combiné avec la réalité toujours plus totalitaire de l’État-n
575
cette forme-là d’asservissement. Mais la logique
du
système stato-national dans notre société industrielle (qu’elle soit
576
eau, rivière, force des vents, lumière et chaleur
du
soleil (qui ne souffrent pas la centralisation, c’est pourquoi nos Ét
577
serions alors en mesure de découvrir une réalité
du
monde bien différente, où des entreprises comme Concorde apparaîtraie
578
es. L’image scolaire que je gardais de cet ermite
du
xve siècle était bien pâle. Mais ce jour-là, je reprends le livre et
579
e dimension nouvelle, comme si c’était le message
du
Solitaire qui venait de suspendre nos destins ! Cette menace, cette a
580
e faudrait-il l’adapter à la structure chrétienne
du
sujet. Je songe alors au style monumental des prophètes et des psalmi
581
a déclaration d’un chœur en marche et au dialogue
du
drame civique et spirituel. Tout cela crée l’appel au musicien — et c
582
er avec Claudel. De quinze ans son cadet, inconnu
du
grand public, je ne lui apporte rien qu’une commande peu munificente.
583
suggérée par celle de la scène, et les ressources
du
canton qui patronnera l’œuvre : une compagnie de théâtre d’amateurs e
584
cristallin, comme dans le chœur fugué : « Étoile
du
matin ». Plus tard, je lui ai demandé le secret de cette divination
585
rof. J. de Salis.) En revanche, recevant l’auteur
du
texte au Cercle de la Presse de Genève, en 1947, C. A. Loosli citant
586
ois devant l’opinion internationale, à l’occasion
du
Congrès de l’Europe réuni à La Haye en mai 1948, le projet d’union de
587
mmer, non sans optimisme, quant à la vraie nature
du
phénomène, la Construction européenne. Il n’est que juste et décent d
588
ie des grands desseins Les vrais débuts datent
du
premier projet d’union de l’Europe : Pour récupérer la Terre sainte,
589
ministre des Affaires étrangères, puis président
du
Conseil français, lequel déclare à Genève, en 1929, qu’« entre les pe
590
la CEE — par l’axiome, inlassablement réaffirmé,
du
respect absolu des « souverainetés nationales ». Cette fausse habilet
591
lors d’être expliqué, c’est le passage de l’échec
du
projet Briand aux relatifs succès des plans Monnet, Schuman et Spaak.
592
un monde uni. » L’union sera faite sur le modèle
du
fédéralisme intégral, celui qui part des pouvoirs locaux et institue
593
non l’inverse. La volonté d’unir tous les peuples
du
continent, ceux de l’Est compris, est affirmée comme seul moyen de pr
594
s étapes suivantes pour l’organisation économique
du
continent : l’union douanière doit être l’expression finale d’une uni
595
des marées et de l’énergie atomique, le règlement
du
problème agricole de l’Europe […], sans cesse confronté avec le deven
596
usqu’alors étrangers les uns aux autres : origine
du
Congrès de l’Europe à La Haye, sur lequel nous allons revenir. Mais o
597
ées pour la première fois durant les quatre jours
du
congrès. Derrière Montreux, il y a toute une action, encore très proc
598
entralisateur, qu’ils tenaient pour les fourriers
du
totalitarisme. Or, l’idéologie personnaliste des années 1930 a inspir
599
viennent les forces principales et les animateurs
du
militantisme européen au lendemain de la guerre. Il convient d’ajoute
600
ich, le 16 septembre 1946, et les appels réitérés
du
général de Gaulle à un « vaste référendum de tous les Européens libre
601
s libres », pour donner le départ à l’unification
du
continent. Cependant, pour l’observateur objectif que voudrait être l
602
unit quelque huit-cents délégués de tous les pays
du
continent, parmi lesquels seize anciens Premiers ministres, une quara
603
capables de faire passer les différentes parties
du
projet européen devant les parlements. Les six mouvements qui avaien
604
seph Retinger. Sous leur conduite, une délégation
du
Mouvement européen entreprit de convaincre les ministres des Affaires
605
les ministres des Affaires étrangères de France,
du
Benelux, d’Italie et de Grande-Bretagne, et les convertit à l’idée d’
606
, bientôt suivi par les quatre autres signataires
du
Pacte de Bruxelles. Le traité instituant le Conseil de l’Europe fut p
607
rg au début d’août de la même année, la faiblesse
du
Conseil apparut manifeste : une Assemblée purement consultative, élue
608
faire de vraiment neuf. Toutefois, le secrétariat
du
Conseil et les couloirs de l’Assemblée allaient devenir pendant quelq
609
avorable aux contacts stimulants entre dirigeants
du
Mouvement européen, ou de ses organisations membres, hommes politique
610
p — sur la mise en commun des ressources minières
du
continent, déjà préconisée à Montreux, et sur laquelle l’équipe de Je
611
e, une Conférence culturelle précisait la mission
du
Centre européen de la culture proposé par le congrès de La Haye, et l
612
opération fut de définir la nature de la mission
du
CERN, ainsi que de programmer les étapes de sa réalisation par les Ét
613
ève, au lieu choisi lors de la réunion fondatrice
du
12 décembre 1950 au Centre européen de la culture. Il allait construi
614
allait construire le plus grand synchrocyclotron
du
monde, freinant ainsi (et même renversant parfois) le brain-drain qu’
615
’est à la faveur d’une espèce de distraction tant
du
Conseil des ministres français, la veille, que de la presse ce jour-l
616
iques autant qu’économiques étaient sinon nulles,
du
moins annulables en tout temps par le Comité des ministres, préposé à
617
es communautaires. Dès avant le retour au pouvoir
du
général de Gaulle, le drame de la CED avait illustré une fois de plus
618
e, Saint-John Perse, prix Nobel. 25. Cf. Rapport
du
Premier congrès annuel de l’UEF, 27-31 août 1947, Montreux. Édité par
619
l’on peut lire aussi les déclarations européennes
du
journal Combat et le Manifeste de Ventotene, rédigé dans un confino f
620
e Monde, 9 mai 1975. 28. Cf. « Deux Initiatives
du
CEC : le CERN et la Fondation européenne de la culture » , Bulletin d
621
a Fondation européenne de la culture » , Bulletin
du
CEC, n° 4, Genève, 1975. 29. Pierre Uri, art. cit. du Monde. ad. R
622
C, n° 4, Genève, 1975. 29. Pierre Uri, art. cit.
du
Monde. ad. Rougemont Denis de, « Les débuts de la construction euro
623
vait l’air de rien », qu’il entrait dans la salle
du
parlement « comme un ecclésiastique qui se rend à la chaire » et qu’i
624
à son propos « des possibilités révolutionnaires
du
terne », mais Konrad Adenauer qualifie la création de la CECA « d’ini
625
es régions transfrontalières, remontant de la mer
du
Nord jusqu’à Bâle. Toute sa carrière européenne paraît préfigurée dan
626
laisse porter à la députation dès 1919, par sens
du
devoir civique et non par goût, et moins encore par ambition. J’étai
627
garde des Sceaux en 1956, et deux fois président
du
Conseil (en 1947 et 1948) — telles sont les étapes d’une brillante ca
628
st parce qu’un jour de mai 1950, sous l’apparence
du
prudent politicien et du célibataire presque timide que l’on a si sou
629
i 1950, sous l’apparence du prudent politicien et
du
célibataire presque timide que l’on a si souvent décrit, un homme d’É
630
la CECA, entendons l’acceptation grâce à Schuman
du
projet de Jean Monnet, sa mise en place rapide, et l’ampleur de ses s
631
ement si l’on rapporte l’attitude de Schuman lors
du
9 mai 1950 aux motivations mêmes de sa personne et notamment à l’équa
632
L’action de Robert Schuman, à la date inaugurale
du
9 mai 1950, montre une fois de plus que l’Histoire n’est pas faite pa
633
uestion de paternité vient se poser à l’historien
du
célibataire endurci que fut Robert Schuman : à qui faut-il attribuer
634
Schuman : à qui faut-il attribuer la Déclaration
du
9 mai 1950 ? Le plan Schuman fut-il en réalité un Plan Monnet ? Il es
635
ne Hirsch. Il est non moins certain qu’en faisant
du
projet « son affaire » et en engageant sur lui le sort de sa propre p
636
sa pièce, la coopération créatrice entre l’auteur
du
scénario d’un film et son cinéaste. Plus précisément, il y aurait lie
637
, lors de la conception, puis de la mise en forme
du
« Mémorandum sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européen
638
ns en 1930. Robert Schuman fut réellement l’homme
du
Plan qui porte son nom, parce que ce plan résultait du problème dans
639
an qui porte son nom, parce que ce plan résultait
du
problème dans lequel s’était noué son drame personnel, et parce que c
640
raît avoir été déterminée moins par ses souvenirs
du
passé qui eussent pu au contraire l’aveugler, que par sa vision lucid
641
ir et en puissance des mêmes moyens, le président
du
Conseil d’alors, Georges Bidault, recevant le même texte de l’équipe
642
entre européen de la culture, à Genève, puis, née
du
Centre, la Fondation européenne de la culture, aujourd’hui transférée
643
seul. » Et Kafka imagine la parabole de la Porte
du
Palais de justice. Elle est ouverte, mais le pauvre paysan n’ose la f
644
e qu’il faut s’adresser si l’on cherche le chemin
du
Graal. ⁂ La complémentarité de l’orthodoxie et de l’hérésie apparaît
645
sacrée — « vérification intérieure et personnelle
du
sens et des sens du Livre » objectivité de la Révélation — « subjecti
646
ion intérieure et personnelle du sens et des sens
du
Livre » objectivité de la Révélation — « subjectivité comme vérité pr
647
ne question de tempérament. Selon que l’on relève
du
type introverti ou du type extraverti, on sera porté à privilégier so
648
ment. Selon que l’on relève du type introverti ou
du
type extraverti, on sera porté à privilégier soit la personne, soit l
649
La nature
du
pouvoir (9 octobre 1977)am an Je ne sais si c’est un très bon choi
650
on la cite, à savoir la distinction entre le sens
du
pouvoir en France, et le sens du pouvoir en Suisse. En Suisse on n’a
651
on entre le sens du pouvoir en France, et le sens
du
pouvoir en Suisse. En Suisse on n’a pas du tout l’idée de la majesté
652
e sens du pouvoir en Suisse. En Suisse on n’a pas
du
tout l’idée de la majesté du pouvoir, ni celle de renverser le pouvoi
653
En Suisse on n’a pas du tout l’idée de la majesté
du
pouvoir, ni celle de renverser le pouvoir. On ne parle simplement pas
654
renverser le pouvoir. On ne parle simplement pas
du
pouvoir, et il y a là deux mots complètement différents par leur sens
655
pe le Bel, et dans notre histoire suisse. Le sens
du
pouvoir n’est pas le même, et la différence excède le simple cas de c
656
e entrer un peu trop de choses dans la définition
du
pouvoir. En somme, Jeanne Hersch a fait un peu comme cet homme politi
657
individus, que les Rencontres ont choisi le thème
du
pouvoir. Le nœud du problème traité hier soir par Jeanne Hersch c’est
658
encontres ont choisi le thème du pouvoir. Le nœud
du
problème traité hier soir par Jeanne Hersch c’est, peut-être, ce sent
659
nt, à juste titre d’ailleurs, que le simple refus
du
pouvoir extérieur finit par nous y livrer bien plus sûrement que tout
660
s, au classique ouvrage de Bertrand de Jouvenel :
Du
Pouvoir — il ne s’agit pas d’opposer une condamnation impuissante du
661
s’agit pas d’opposer une condamnation impuissante
du
pouvoir comme tel. Il ne suffit pas, non plus, d’essayer de le renver
662
encore, la définition de Jean Bodin : le pouvoir
du
souverain consiste dans l’abandon que le peuple souverain lui a fait,
663
us secourir dans cette tragédie car cette « prise
du
pouvoir », dont on parle toujours, va prendre les agresseurs, va les
664
e Hersch, hier soir, notamment sur l’omniprésence
du
pouvoir, le fait que le pouvoir est, aussi, dans la liberté, et qu’on
665
ne peut concevoir la liberté sans l’intervention
du
pouvoir. La formule que je vous propose est la suivante : « La puissa
666
en valeur par Bertrand de Jouvenel dans son livre
Du
Pouvoir, dont je ne me lasse pas de citer cette phrase : « Le pouvoir
667
le n’a d’autres moyens que de borner les facultés
du
pouvoir. » am. Rougemont Denis de, « La nature du pouvoir », Le Po
668
pouvoir. » am. Rougemont Denis de, « La nature
du
pouvoir », Le Pouvoir. Textes des XXVIe Rencontres internationales de
669
conflits qui couvent ou se déclarent en cette fin
du
xxe siècle me paraissent se ramener, symboliquement mais concrètemen
670
ersonnelle : la puissance collective de la tribu,
du
clan, de la cité, du Roi, puis de l’État moderne. Et la liberté des c
671
ance collective de la tribu, du clan, de la cité,
du
Roi, puis de l’État moderne. Et la liberté des citoyens, des groupes,
672
choix proprement politique au sens le plus large
du
mot, est le choix d’une finalité. Il désigne d’une part l’aménagement
673
ix proprement politique n’exclut pas telle partie
du
réel, mais déclare une priorité, une fin à laquelle les moyens ont po
674
les investissements majeurs, et un bond en avant
du
PNB, mesure des dépenses nationales. Enfin « très dangereux » exige à
675
entrales nucléaires et des usines de retraitement
du
métal infernal qui permet de faire des bombes, augmente chaque jour l
676
condition même de la paix : car ce choix signifie
du
même coup la fin de nos États-nations, liés au plutonium le bien nomm
677
nations, liés au plutonium le bien nommé, produit
du
monde souterrain, et l’avènement des régions autonomes, grâce à l’app
678
’avènement des régions autonomes, grâce à l’appui
du
Ciel et de ses longs regards sur notre terre. Choisir les unités loca
679
ut voir, c’est que le but de la société n’est pas
du
tout d’assurer à quelques-uns la rentabilité de leur entreprise, mais
680
st aveugle comme les taupes. Mais le Soleil vient
du
ciel, vient de Zeus, c’est-à-dire de « celui qui voit très loin ».
681
nt Denis de, « La puissance et les choix », Forum
du
développement, New York, mai 1977, p. 1-2. ai. Introduit par cette n
682
lications politiques de ce qu’il nomme « le Choix
du
siècle » que l’auteur de L’Avenir est notre affaire estime urgent d
683
x ouvrages dont L’Amour et l’Occident , La Part
du
diable , Lettre ouverte aux Européens , Les Dirigeants et les final
684
Du
passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)aj ak Républiques et
685
me protestante », vient d’échapper aux agressions
du
duc de Savoie (dont la plus célèbre est l’Escalade de 1602). Les Bern
686
reste liée très spécialement à Berne. (Une partie
du
canton, d’ailleurs, est de langue alémanique.) Mais elle entretient d
687
bourgeois catholiques. Cependant que Genève, cité
du
Refuge, s’ouvre au monde mais tend à se fermer à ses proches voisins
688
monde mais tend à se fermer à ses proches voisins
du
Faucigny et du Genevois, certes fort mêlés à sa population par mariag
689
à se fermer à ses proches voisins du Faucigny et
du
Genevois, certes fort mêlés à sa population par mariages ou par immig
690
duc de Savoie. Dès ce moment, et jusqu’aux débuts
du
xixe siècle, deux facteurs principaux vont contribuer à former peu à
691
ique lointaine). Au lendemain de la guerre civile
du
Sonderbund (cette guerre de Sécession des Suisses), la nécessité de s
692
mettre en vigueur en neuf mois, très exactement :
du
17 février au 16 novembre 1848. C’est en somme la formation de la Sui
693
-Jacques est sans nul doute le premier théoricien
du
fédéralisme, c’est-à-dire de la libre alliance de très petites commun
694
de anglo-saxon et les Allemagnes. Dans le courant
du
xixe siècle, ce que l’on nommera « l’esprit romand » se signale et s
695
ôt que purement littéraires. Les deux grands noms
du
siècle, en Suisse romande, sont Alexandre Vinet et Henri-Frédéric Ami
696
t Henri-Frédéric Amiel, c’est-à-dire le moraliste
du
civisme à fondement théologique, et l’introspectif qui s’efforce à la
697
s’efforce à la traversée clandestine et craintive
du
territoire des tabous de la bourgeoisie. Deux pensées de Vinet me par
698
hologie génétique et de la pédagogie scientifique
du
xxe siècle. On a beaucoup écrit sur cet « esprit romand », que dans
699
oute expression lyrique gratuite… Bref, on a fait
du
Romand-type l’antithèse du Français-tel-qu’on-le-parle. Inutile d’ins
700
tuite… Bref, on a fait du Romand-type l’antithèse
du
Français-tel-qu’on-le-parle. Inutile d’insister : les deux clichés ne
701
erie, précisément ; chez le Fribourgeois, un sens
du
terroir trop facilement taxé de « réactionnaire » et beaucoup de gent
702
hez tous, un même sens de l’ouvrage bien faite et
du
service civique, synonymes de devoir moral ; ces traits ont caractéri
703
é depuis plus d’un siècle, aux yeux des étrangers
du
moins, le Suisse romand d’empreinte réformée, qu’il soit horloger ou
704
notre Romandie, c’était pour attirer l’attention
du
lecteur sur deux faits trop souvent méconnus. Premier fait : les cinq
705
nser qu’elle va se figer désormais dans son image
du
xixe siècle. Elle va changer, cela seul est certain. À la lumière de
706
orment aujourd’hui la Haute-Savoie.) En revanche,
du
point de vue économique, l’élévation des obstacles frontaliers surcom
707
rdent leurs séculaires valences (au sens chimique
du
terme : pouvoir de se combiner) par rapport aux régions voisines. Gen
708
sines. Genève reste la métropole de l’agriculture
du
pays de Gex. Le Valais tend à resserrer ses liens traditionnels avec
709
elle qui engloberait la Suisse romande (augmentée
du
Jura, bien entendu) et les départements voisins, franc-comtois, juras
710
— Le Léman est pollué par le Rhône qui y déverse
du
mercure (déchet d’industries pharmaceutiques), par les égouts des vil
711
ne-Aoste, aux débuts de notre histoire (de la fin
du
ixe au milieu du xie siècle) avait déjà été englobé dans le royaume
712
l’un de nos recteurs romands, tout en m’excusant
du
caractère très empirique et presque accidentel de mon fameux triangle
713
s venez de dessiner couvre très exactement l’aire
du
franco-provençal, langue distincte à la fois de l’oc et de l’oïl, et
714
’oc et de l’oïl, et que parlèrent nos populations
du
ixe au début du xixe siècles. » Je devais découvrir peu après que P
715
et que parlèrent nos populations du ixe au début
du
xixe siècles. » Je devais découvrir peu après que Pictet de Rochemon
716
e quelques expressions patoisantes et les paroles
du
Cé qu’è lainô. Il n’en reste pas moins remarquable que l’extension d’
717
ature, comme l’extension de l’horlogerie à partir
du
xviiie siècle, ou même la provenance des clients de l’aéroport de Co
718
cien Évêché de Bâle, c’est-à-dire le futur canton
du
Jura. 32. Saint-Étienne, Lyon (4 universités), Grenoble (3), Aoste (
719
’universités à venir. aj. Rougemont Denis de, «
Du
passé à l’avenir d’une région », AGEFI : Agence économique et financi
720
rne — elle ne date guère que de la seconde moitié
du
siècle passé — d’un complexe de petites unités territoriales qui mena
721
à la Suisse alémanique et à la Suisse italophone
du
Tessin. »
722
rielles sont menacées d’épuisement. Il nous reste
du
pétrole pour trente ans. Que fera-t-on dans trente ans des autos et d
723
lement une vingtaine de régions transfrontalières
du
Danemark à la Suisse, quatre au moins d’entre elles brochant sur troi
724
vont les forcer à réfléchir et à changer de cap,
du
genre de la crise du pétrole de 1973. Changer de cap, c’est littérale
725
fléchir et à changer de cap, du genre de la crise
du
pétrole de 1973. Changer de cap, c’est littéralement se convertir, fa
726
l nous houspille, nous provoque, nous met au pied
du
mur. Nous voici condamnés à choisir notre avenir. Nous voici donc lib
727
ns eau potable, sans pain, sans vin et privé même
du
comprimé d’algues marines en guise de steak qu’on lui a promis dès le
728
ous de jouer ! » lance-t-il en défi à la jeunesse
du
monde. Denis de Rougemont n’est pas un prophète. Son livre ne raconte
729
ne raconte pas une fiction. Il constate. Sévérité
du
moraliste, tristesse de l’humaniste, mais ferveur de l’homme : « Tout
730
l. Terrible constat. Il l’explique. Dans l’Europe
du
xxe siècle, le sens de la communauté est en train de disparaître, ma
731
ital. […] Hitler a répondu à la question centrale
du
siècle, qui est religieuse au sens élémentaire, en offrant une camara
732
e glissait vers le néant. Un rapport confidentiel
du
club de Rome (comité international de savants qui a alerté le monde s
733
ètement inconnu, s’il dépendait des catastrophes,
du
temps, de la nature, s’il s’agissait alors simplement de survivre, de
734
à la technique. Les catastrophes ne tombent plus
du
ciel, elles viennent de nous. Mais les hommes ont encore beaucoup de
735
. Vous voyez, partout nous atteignons les limites
du
supportable, du vivable. Les hommes d’État mentent trop à ceux du
736
rtout nous atteignons les limites du supportable,
du
vivable. Les hommes d’État mentent trop à ceux du peuple Vous ê
737
vivable. Les hommes d’État mentent trop à ceux
du
peuple Vous êtes un farouche ennemi de l’État-nation ? J’ai toujou
738
x. Et de s’en prendre à l’école avec la véhémence
du
professeur courroucé. L’école ! mais c’est elle qui perpétue les vieu
739
ar la publicité, les mass médias et la « morale »
du
marketing. Le sort de l’an 2000 se joue dans les leçons de nos écoles
740
Absolument faux, on parle allemand des deux côtés
du
Rhin. Les exemples sont multiples. L’enseignement doit opérer une mut
741
ropos recueillis par Danyèle Dulhoste et précédés
du
chapeau suivant : « Sous ce titre va paraître le livre retentissant d
742
vous vous retrouvez, bon gré mal gré, dans l’air
du
temps… J’ai plutôt l’impression que l’air du temps retrouve un certai
743
’air du temps… J’ai plutôt l’impression que l’air
du
temps retrouve un certain nombre d’idées pour lesquelles je me bats o
744
z rigoureux. Regardez les conclusions des experts
du
club de Rome : dans la mesure où les hommes persévéreront dans leur d
745
veloppement industriel, c’est précisément à cause
du
type de croissance que les pays riches ont choisi pour eux. Ce type d
746
e de croissance suppose nécessairement un pillage
du
tiers-monde et une spoliation généralisée. C’est parce que nous nous
747
nationale » est une absurdité. Prenons l’exemple
du
lac Léman, puisque nous l’avons sous les yeux : il est en train de se
748
édés. Or l’obstacle majeur à cette redistribution
du
pouvoir, c’est le mythe nationaliste pour lequel il faut toujours « r
749
meilleur des cas, ne fixeront jamais que le prix
du
seigle ou de la betterave ? L’enthousiasme pour l’idée européenne est
750
e devient, comme l’on sait, le compagnon de route
du
PCF. Du même coup, l’antieuropéanisme devient un article de foi de so
751
t, comme l’on sait, le compagnon de route du PCF.
Du
même coup, l’antieuropéanisme devient un article de foi de son nouvea
752
anifestes contre l’élection au suffrage universel
du
parlement européen qui affirment que l’Europe ne sera jamais qu’une m
753
ndre : l’expression « ordre nouveau » n’avait pas
du
tout le sens qu’on lui prête aujourd’hui. Nous ne ressemblions vraime
754
r nous comme l’aveu, la preuve de l’essoufflement
du
libéralisme. Nous étions donc anticapitalistes, anticommunistes et an
755
ez opportun d’écrire un article sur « la faillite
du
marxisme et du libéralisme en Allemagne », et de le faire précéder d’
756
crire un article sur « la faillite du marxisme et
du
libéralisme en Allemagne », et de le faire précéder d’une longue cita
757
ne qui avait été abusée par les grandes doctrines
du
moment. Cette jeunesse avait faim de communauté, de rassemblement, vo
758
rivaient et disaient : « Moi, je vais vous offrir
du
communautaire, du religieux. » Et, en histoire, quand une jeunesse a
759
nt : « Moi, je vais vous offrir du communautaire,
du
religieux. » Et, en histoire, quand une jeunesse a faim, elle ne rega
760
us, des urgences. Mais attention : notre critique
du
communisme ne reposait pas sur la peur bourgeoise du rouge ou du part
761
communisme ne reposait pas sur la peur bourgeoise
du
rouge ou du partageux. C’était un refus devant la forme moderne des r
762
e reposait pas sur la peur bourgeoise du rouge ou
du
partageux. C’était un refus devant la forme moderne des religions d’É
763
mocratie et à notre scepticisme devant les vertus
du
suffrage universel, je reconnais que c’était un diagnostic trop abrup
764
pour lesquels le marxisme n’était qu’une variante
du
productivisme dont nous, Occidentaux, pouvions déjà constater la fail
765
Proudhon me semblaient plus toniques que l’auteur
du
Capital. On passait donc pour des anarchistes, des libertaires. Aujou
766
je ne tarderais pas à me convertir à l’idéologie
du
IIIe Reich. Pourtant, il n’ignorait rien de mes prises de position an
767
înes de causalités, il apparaît que l’abomination
du
génocide hitlérien a peut-être, pour ultime conséquence, notre survie
768
oir qui nous prend et nous phagocyte. Vous parlez
du
pouvoir comme vous parliez de la passion dans L’Amour et l’Occident
769
puisque, dans ce livre, je me livrais à une étude
du
couple à travers l’histoire de l’Occident. Or qu’est-ce qu’un couple
770
s instruments de la raison d’Étatbk, cet analogue
du
philtre, de la drogue. Comme Tristan, l’État-nation veut être seul au
771
jouent un si grand rôle dans toutes les versions
du
mythe de Tristan), n’était-ce pas ainsi qu’il désignait les hommes de
772
affaires humaines, je pense qu’il vaut mieux être
du
côté du roi Marcbn, qui symbolise la légalité, que du côté de Tristan
773
humaines, je pense qu’il vaut mieux être du côté
du
roi Marcbn, qui symbolise la légalité, que du côté de Tristan. Le dra
774
répète souvent : « Si l’on m’apprenait que la fin
du
monde est pour demain, je planterais quand même un pommier. » 33. V
775
al de Jean Daniel (Le Nouvel Observateur, n° 669,
du
5 septembre 1977). aq. Rougemont Denis de, « [Entretien] Le retour
776
nte ans, Denis de Rougemont, de sa retraite dorée
du
bord du lac Léman, prêche dans le désert. On pardonne tout aux prophè
777
Denis de Rougemont, de sa retraite dorée du bord
du
lac Léman, prêche dans le désert. On pardonne tout aux prophètes, sau
778
avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà
du
cataclysme inévitable que les rares survivants ne raconteront pas…, e
779
iste. Or tout le monde sait aujourd’hui qu’il y a
du
pétrole pour trente ans environ. Autour de l’an 2000, il n’y en aura
780
oici : « Il n’y aura plus d’avenir humain au-delà
du
cataclysme inévitable que les rares survivants ne raconteront pas, fa
781
vivants ne raconteront pas, faute de public : fin
du
récit des civilisations, fin de l’Histoire. » Ce n’est tout de même p
782
ement à la guerre nucléaire. C’est un des aspects
du
cataclysme, le plus éclatant naturellement. Je suis absolument persua
783
x, pour rien. C’est parce qu’ainsi ils produisent
du
plutonium, et avec le plutonium, qu’est-ce qu’on fait ? Des bombes et
784
e. Donc, si on vend des centrales de retraitement
du
plutonium à certains pays, ce n’est pas pour autre chose d’imaginable
785
iens) dont on entoure dans nos pays les problèmes
du
nucléaire. Vous vous interrogez à leur propos et vous en arrivez à l’
786
a des savants qui affirment que tous les risques
du
nucléaire sont maîtrisés ; de l’autre, il y en a tout autant, sinon p
787
couperez pas au nucléaire parce que la population
du
globe double maintenant en l’espace de trente ans et qu’on va manquer
788
ître, le monde industrialisé sans exception, pays
du
rideau de fer compris, voit sa population stagner et même, parfois, d
789
culier que vous faites dans votre livre ce procès
du
« mythe de la puissance » avec tant de passion. Tout ce que vous vene
790
e voit contraint de choisir librement son avenir,
du
seul fait qu’il en a pour la première fois la liberté, donc la respon
791
munauté de Longo Maï en Haute-Provence, qui, sans
du
tout connaître l’exemple de Milet, a retrouvé cette sagesse. Ils étai
792
s un peu trop nombreux pour la survie harmonieuse
du
groupe, ils ont commencé à essaimer ; ils ont aujourd’hui une dizaine
793
sions qui sont incompatibles avec le dialogue ou,
du
moins, la concertation. Donc il faut renoncer aux grandes dimensions
794
oir, comme on dit chez moi, le beurre et l’argent
du
beurre. Les Américains disent : « Manger son gâteau et l’avoir encore
795
ui seront assez mineures au début, comme la crise
du
pétrole en 1973, qui est le type de ce que j’appelle une catastrophe
796
ion ; ça a appris une quantité énorme de réalités
du
monde moderne au grand public. C’est ce que j’appelle dans mon livre
797
ine. Je dirai que, quoique Suisse, je ne suis pas
du
tout rousseauiste : je ne pense pas, comme Jean-Jacques, que l’homme
798
« L’Avenir est notre affaire . Tel est le titre
du
livre que vient de publier Denis de Rougemont. L’auteur de L’Amour e
799
s et font de lui aujourd’hui l’un des précurseurs
du
mouvement écologique. L’entretien qu’on va lire donne ainsi un prolon
800
t inattendu à ma récente enquête sur “Les déchets
du
progrès”. » bq. On a ici conservé l’original, même s’il semble que c
801
leurs humaines. S’il adopte dans son livre le ton
du
prophète, c’est que notre espèce se trouve dans une situation d’urgen
802
ions qui ne peuvent rien en faire, sinon en tirer
du
plutonium. On leur fait promettre qu’elles ne s’en serviront pas à de
803
ngton, par exemple, ou quelque autre grande ville
du
monde. La situation actuelle facilite l’escalade de la violence et du
804
on actuelle facilite l’escalade de la violence et
du
chantage. On justifie ces ventes en affirmant qu’elles équilibrent la
805
ant qu’État, à l’échelle régionale. La sauvegarde
du
Léman, par exemple, tout le monde s’en fout à Paris, comme l’a bien m
806
en fout à Paris, comme l’a bien montré l’attitude
du
gouvernement français à propos de la région franco-genevoise… La cons
807
rgie n’est pas celle qui se calculera en fonction
du
produit national brut — cette funeste idole des États contemporains —
808
évité, par exemple, de voir aujourd’hui que 18 %
du
territoire de la Hollande est bétonné, ce qui est une catastrophe du
809
Hollande est bétonné, ce qui est une catastrophe
du
point de vue écologique. Quand on pense que Pompidou a pu commettre c
810
otamment dans le monde arabe. Puis vint la guerre
du
Kippour, qui vérifiait mon analyse tout en m’obligeant à jeter à la c
811
nous nous fixerons… C’est d’ailleurs à une morale
du
but que Denis de Rougemont consacrera l’un des onze ouvrages qu’il a
812
ne société libre et responsable, garde confiance.
Du
point de vue écologique, la guerre est la pollution majeure de la pla
813
gens sont mobilisés par les thèmes de l’écologie,
du
régionalisme, de la communauté. Une expérience comme Longo Maï me par
814
mme, au cœur de l’homme d’aujourd’hui ». La terre
du
xxie siècle sera très exactement ce que nous aurons voulu et c’est à
815
notre vie présente que se dessine le futur visage
du
monde. On ne saurait trouver meilleur ouvrage que L’Avenir est notre
816
t notre planète et met en évidence les conditions
du
seul futur possible : celui qui verra l’homme prendre en charge sa pr
817
s oublier que ce monsieur de 71 ans est directeur
du
Centre européen de la culture, qu’il a lui-même fondé à Genève, et au
818
a une très visible ! Je défends une certaine idée
du
mariage dans L’Amour et l’Occident , en opposition complète avec la
819
voit pas » l’autre. Je me rallie à la conception
du
mariage que l’on trouve dans une tribu africaine. Le marié dit à sa f
820
s « d’unisexe ». Eh bien, c’est une première idée
du
fédéralisme, du régionalisme ! L’égalité dans la différence, sans uni
821
Eh bien, c’est une première idée du fédéralisme,
du
régionalisme ! L’égalité dans la différence, sans uniformité ! J’ai t
822
llement c’est que les vrais problèmes ne sont pas
du
tout abordés par les hommes politiques. Regardez la France : les posi
823
ance est un pays centralisateur où l’on a le goût
du
secret. Pour les Français, le régionalisme c’est une redécouverte mai
824
mais aussi une révision déchirante. Quant au goût
du
secret, il pèse lourd dans les discussions à propos du nucléaire. On
825
s « hippies », par exemple, dont les chroniqueurs
du
Moyen Âge nous offrent des portraits fidèles. Il y a également toujou
826
modestes et mesurées : la polis grecque, la cité
du
Moyen Âge ; puis toujours plus vastes, populeuses, élevées, gigantesq
827
alement invivables et non viables : dernier tiers
du
xxe siècle. La conclusion de l’aventure est décrite par la Bible, no
828
nouvelle Jérusalem », la ville sainte gui descend
du
Ciel « préparée comme une épouse », et qui n’a besoin « ni du Soleil
829
éparée comme une épouse », et qui n’a besoin « ni
du
Soleil ni de la Lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’éclaire
830
ner. Car une fois dépassées les mesures optimales
du
nombre et de l’étendue, les raisons d’être de la cité ne tardent pas
831
dent pas à s’obscurcir, jusqu’à se perdre : leçon
du
mythe de Babel. Au xixe siècle, l’industrie attirant la population d
832
fois ou cent fois plus peuplées que les capitales
du
xviiie siècle. Et certains sociologues affirmaient naguère encore qu
833
ociologues affirmaient naguère encore qu’à la fin
du
siècle, quatre cinquièmes de l’humanité s’entasseraient dans des vill
834
Énumérons quelques symptômes. 1. Les mégalopoles
du
type New York « ne sont plus gouvernables » (maire L. Lindsay). Elles
835
. 3. Elles sont les machines les plus énergivores
du
monde. (Rien de plus vorace en électricité qu’une tour de 40 étages.)
836
étages.) 4. Elles sont les lieux les plus pollués
du
monde : air, eau, bruit. 5. Parce que les hommes y sont trop serrés,
837
quoi faut-il aller ? 4. L’option fondamentale
du
siècle Au dernier quart du xxe siècle, la société occidentale att
838
option fondamentale du siècle Au dernier quart
du
xxe siècle, la société occidentale atteint le point où la seule ques
839
mpidou) ou au contraire que l’auto soit détournée
du
cœur de la capitale, pour lui permettre de se ranimer civiquement ?
840
aça, Platz, plein, square — dérivée de l’agora et
du
forum, a été le lieu politique par excellence — le sénat et le parlem
841
e sénat et le parlement n’étaient que délégations
du
forum. Là s’exerçait au maximum la participation civique. Le temple a
842
mieux gardé : elle doit devenir l’école pratique
du
civisme. Nous avons aujourd’hui les villes que leurs habitants ont su
843
ction et la structure de la ville future », Actes
du
congrès de la Fédération de l’habitation, de l’urbanisme et de l’amén
844
l’habitation, de l’urbanisme et de l’aménagement
du
territoire, La Haye, décembre 1977, p. 145-148.
845
re , c’est que rien n’est encore perdu. Fondateur
du
Centre européen de culture à Genève, il a écrit une trentaine d’ouvra
846
e j’ai écrit des livres, que je suis l’initiateur
du
mouvement fédéraliste européen. Que j’espère être démenti dans mes pr
847
nner. Enfin que je suis écologiste. Que vous êtes
du
pays de Rousseau et un peu utopiste ? On ne ferait jamais rien si cha
848
a arriver ? » Vous refusez de voir l’intervention
du
doigt de Dieu dans certains événements ? Des hommes sensibles J
849
yptique qui pèse sur l’avenir est une conséquence
du
passage d’Hitler sur la terre, surtout lorsque ce passage a croisé la
850
ous-développés qui étaient maîtres de la richesse
du
monde et qui n’en avaient pas conscience. Nous sommes loin d’Hitler…
851
entouré de pays producteurs de pétrole. La guerre
du
Kippour, en 1973, est l’endroit où Ford et Hitler se rencontrent. Rés
852
avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà
du
cataclysme inévitable que les rares survivants ne se raconteront pas,
853
vants ne se raconteront pas, faute de public. Fin
du
récit des civilisations, fin de l’Histoire. Tout le monde sait aujour
854
s d’énergie habituelles contraint à l’utilisation
du
nucléaire, ce mot qui sème l’épouvante à tort ou à raison. Les partie
855
à raison. Les parties de campagne casquées autour
du
site des centrales sont puériles et organisées par des jeunes gens qu
856
ons pas d’un choix qui nous est imposé, qui tombe
du
ciel : nous sommes les seuls responsables car nous avons créé une soc
857
le chapeau suivant : « Sur les rives tranquilles
du
lac de Neuchâtel [sic], là où Jean-Jacques Rousseau passa un hiver, v
858
t-cinq ans, sont en pleine utopie au mauvais sens
du
terme ». Les différents éléments qui font marcher le système industri
859
ntéressent pas, des travaux ingrats au sens exact
du
terme, c’est-à-dire qui ne leur apportent aucune gratification. Ils n
860
Suisse quand on dit le souverain, c’est toujours
du
peuple qu’on parle. Ce sont les États-nations et eux seuls, qui ont g
861
artir des régions, nécessaires pour l’aménagement
du
territoire et la lutte contre la pollution. C’est l’Amérique qui a ex
862
rique qui a exporté l’inflation, née de la guerre
du
Vietnam, en Europe : seule une union européenne pourrait tenter de ré
863
tiques de la droite, qu’est-ce qui la différencie
du
Parti communiste français ? Il y a un véritable chassé-croisé des val
864
grés. Mais sur le fond, quelle que soit la nature
du
danger que présente le nucléaire (il y a des savants hostiles, les in
865
tte énergie représente la logique la plus extrême
du
système. D’abord elle exige des investissements fabuleux et inchiffra