1 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
1 ur l’union que nos gouvernements se disposaient à faire porter principalement sur une construction économique, dont on croyai
2 le pire deviendra sûr. Ils nous supplient de les faire mentir, mais il nous faut d’abord les croire… (Situation moins nouvel
3 faut bien admettre que cela n’a pas suffi pour «  faire l’Europe ». De cette deuxième rencontre, que devons-nous attendre ? F
4 clusions sur son bureau, le Conseil de l’Europe a fait un acte qui mérite d’être qualifié de politique, au sens du terme le
5 Nous pensons à partir de là. Et l’on ne peut pas faire autrement. Car la pensée, en général, n’est peut-être que le feed-bac
6 s rues de nos capitales au mois de mai 1968 : Que faisons -nous là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est
7 violence serait bien pire que vain car ce serait faire son jeu. Cette crise morale affecte l’Occident tout entier, et par lu
8 ues, qui s’excluent en logique mais coexistent en fait , ou comme diront les scolastiques, qui sont « distinguées par la rais
9 ugustin d’abord, lequel estime que l’homme, étant fait à l’image de Dieu, est lui aussi une personne ; puis par Boèce, philo
10 convaincre qu’elle existe, mais simplement à vous faire voir qu’en fait, et pratiquement, vous y croyez, tous tant que vous ê
11 e existe, mais simplement à vous faire voir qu’en fait , et pratiquement, vous y croyez, tous tant que vous êtes. Car si vous
12 e vous êtes. Car si vous protestez, comme vous le faites tous, chaque jour, contre les formes les plus diaboliquement variées
13 ste pas, même dans le discours, que le langage ne fait qu’utiliser notre gosier, notre langue et nos lèvres et que « ça » pa
14 ir : pouvoir sur soi ou pouvoir sur autrui ? J’ai fait allusion tout à l’heure au dilemme Puissance ou Liberté. Or, ces deux
15 acte : le prochain est celui que je puis aider en fait . Mais la notion même de prochain suppose quelque proximité géographiq
16 faut bien reconnaître que la cité moderne tend à faire de nous tous des irresponsables, et que les dimensions mêmes de nos É
17 s mêmes de nos États-nations et de nos villes les font échapper à nos prises, et rendent vaine notre idée de participation à
18 es » — quelque chose qu’on peut dire mais non pas faire . L’Europe que tout appelle ne pourra s’édifier que sur ce qui déborde
19 oi — pour essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que nous sommes appelés. k. Rougemont Denis de, « La personne comm
2 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
20 dit aujourd’hui, mais sentant la nécessité de me faire une morale personnelle, dont j’allais chercher le modèle dans la biog
21 cu de cette praxis dont les marxistes français ne faisaient que la théorie. Il nous communiquait sa passion pour Proudhon, mais a
22 ur Proudhon, mais aussi pour Lénine, celui de Que faire  ? et des « minorités agissantes ». « Sans théorie révolutionnaire, pa
23 vues, de leur numéro 1 jusqu’à la guerre. Mais le fait est que Marc et moi étions fort loin de soupçonner qu’en 1936, l’anné
24 mise en valeur de nos doctrines, Marc animait en fait le groupe en tant que tel, moins par ses conceptions tactiques (tirée
25 ntraste de ces deux personnalités complémentaires fera la force des trois volumes qu’ils écrivent ensemble de 1932 à 1933. D
26 lexandre Marc a travaillé chez Hachette, mais que fait -il et de quoi vit-il en 1933 ? Voilà ce que je n’arrive pas à me rapp
27 dis que l’obédience confessionnelle d’ Esprit ne fait aucun doute. ⁂ Telles étant donc nos incroyances et nos croyances déc
28 priété d’une idée, d’un concept ou d’un slogan ne fasse l’objet d’aucune contestation stérile. Toute notre doctrine est de to
29 vre intitulé À hauteur d’homme 7. La poésie sera faite par tous répétaient les surréalistes après Lautréamont, qui se trompa
30 ⁂ Et pourtant, si je relis — comme je viens de le faire depuis quelques jours — ce qui me reste des numéros de L’Ordre nouve
31 e ces thèmes — illustrés de citations — qui n’ont fait , depuis ce temps-là, que gagner (si possible) en actualité. Contre
32 spirituelle, élective et non native. Elle est le fait de « personnes qui ont su trouver en elles-mêmes la force de se libér
33 planée trouverait sa justification ultime dans le fait de libérer l’homme (création des automatismes, économie de l’énergie,
34 ues » (ON 22-23). (On pensera là à la distinction faite par Tönnies entre Gemeinschaft et Gesellschaft.) Propriété. Le fonde
35 n’est pas que cela. Tel est le paradoxe fécond du fait agonal (c’est-à-dire du conflit fondamental) auquel on se heurte dans
36 . La « perfection » du « plan » réside — réserve faite de toutes les autres conditions — dans le degré d’élimination de la c
37 ssive, il faut qu’un éventuel « plan » économique fasse appel aux ressorts humains de l’économie : solidarité, collaboration,
38 tion, trop petit et trop grand. L’homme n’est pas fait à l’échelle de ces immenses conglomérats politiques que l’on essaie d
39 es conglomérats politiques que l’on essaie de lui faire prendre pour « sa patrie » : ils sont beaucoup trop grands… ou trop p
40 de l’État-nation ; trop grands si l’on tente d’en faire le lieu de ce contact direct avec la chair et la terre qui est nécess
41 des frontières se justifie, tout d’abord, par le fait que, grâce à leur stabilité, un minimum d’ordre matériel peut être as
42 s de la fédération Ordre nouveau). ( L’ON 12) Faire éclater l’État-nation. Enfin, voici en quelques lignes un condensé de
43 ire, ou encore : fédéraliste] libère la nation en faisant éclater l’État et en dispersant les organes nécessaires de celui-ci d
44 1930 qui me frappe à la relecture, c’est aussi le fait que Marc soit venu à l’Europe par les voies du personnalisme en premi
3 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
45 tion soudaine, ce regard par mégarde sur un petit fait indifférent en soi, et qui n’est pas encore « arrivé » dans le temps.
46 e temps trois réponses ; puis l’inverse ; et cela fait , chacun lit à haute voix, l’un ses questions, et l’autre ses réponses
4 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
47 , ou du moins à l’échelle de l’Europe, je me suis fait répondre en haut lieu comme dans nos journaux : « Restons modestes !
48 10, que les Suisses se gardent soigneusement d’en faire un concept, un système, c’est-à-dire une recette exportable. C’est le
49 entrés » successivement dans le pacte de 1291. De fait , personne n’est jamais « entré » dans le pacte et celui-ci n’a pas ét
50 ais voulaient rester autonomes, ce qui est tout à fait différent. La Suisse est née de la fédération tout empirique de commu
51 été occidentale d’aujourd’hui. Mais avant de s’en faire les promoteurs, comme ils le peuvent et le doivent à mon avis, les Su
52 le peuvent et le doivent à mon avis, les Suisses feraient bien de l’appliquer chez eux, et d’en finir avec cette espèce de bloc
53 ccès. Le problème spécifique de la Suisse naît du fait qu’à l’instar des nations qui l’entourent, elle est de plus en plus t
54 ême du fédéralisme à l’intérieur, et d’autre part faire de notre pays, à l’égard de ses voisins, un État-nation centralisé co
55 ossible de manipuler à l’échelle nationale, et de faire coïncider, par décret, avec les territoires délimités par les cordons
5 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
56 rançaise. International et français, « il faut le faire  », disent les jeunes d’aujourd’hui. Mais d’abord, il fallait le conce
57 doive céder au grand État, c’est celui de pouvoir faire de grandes guerres et de dévaster sans mesure. Mais dans le domaine d
58 domaines linguistiques est millénaire ! Voilà qui fait sentir à quel point la culture et la politique des États vivent dans
6 1974, Articles divers (1974-1977). À propos de Théodore Strawinsky [préface] (1974)
59 er. Tout cela m’a souvent passionné. On peut tout faire , on doit tout faire pour peu que l’on sache inventer, et qu’importe l
60 uvent passionné. On peut tout faire, on doit tout faire pour peu que l’on sache inventer, et qu’importe le genre choisi ou qu
61 e l’on crée. Je dis que Théodore Strawinsky, lui, fait de la peinture. Ses huiles, pastels, portraits, dessins, fragments ou
62 expressions de la nature, tout comme un écrivain fait des images de mots, où sons et sens deviennent inséparables… Cet art
63 ique, si l’on songe que le cosmos tout entier est fait de vide, ponctué d’électrons infinitésimaux plus éloignés les uns des
64 t la texture de la toile ou de la brique… Et j’en fais volontiers l’aveu : devant cette petite toile, devant ces briques bal
65 e par juste crainte des clichés comme eurent à le faire les non-figuratifs, des cubistes aux abstraits lyriques ; et encore m
7 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
66 l’espèce humaine ; et il y est contraint du seul fait qu’il en a, pour la première fois, la liberté. Jusqu’à nos jours, de
67 le jardin mythique des origines, l’homme n’avait fait que répondre tant bien que mal aux divers défis de la nature dont il
68 nt ils le savent, ils répondent qu’il s’agit d’un fait scientifiquement établi par des calculs irréfutables. Mais cela ne pe
69 me les compagnies nous y invitent, rien ne pourra faire que la consommation double en sept ans. Les compagnies essaient tout
70 t ans. Les compagnies essaient tout simplement de faire passer pour « fatalité » leur désir de doubler leurs ventes. Leurs e
71 sur nos gouvernants pour qu’ils l’appliquent. De fait , les détenteurs des moyens de décision politiques et économiques s’in
72 s’allongerait à la vitesse de la lumière. Et je fais mienne la sobre conclusion de Paul Ehrlich : De tels calculs devraie
73 la civilisation contemporaine où la croissance a fait ses percées au xxe siècle et menace de devenir exponentielle. La cro
74 eurs méthodes plus ou moins rigoureuses, elles me font bien moins peur que celles dont ils ne parlent pas, et qui sont liées
75 la schizophrénie généralisée. Tout cela doit nous faire redouter, au-delà des pires prévisions de nos futurologues, ce qu’un
76 comme l’Ère de l’Accroissement des Monstres. Que faire des prévisions du club de Rome — tellement moins effrayantes que cell
77 ? D’abord les croire. C’est le seul moyen de les faire mentir. Car elles ne demandent qu’à être démenties, on peut même dire
78 de supputer les inventions techniques qui seront faites dans ce temps, et les conséquences politiques qu’elles entraîneront.
79 on marché et destiné à la masse. Il ne cessera de faire baisser son prix au fur et à mesure de l’accroissement des ventes. (C
80 e. Elle devait permettre d’aller vite, et elle ne fait que du 4 km à l’heure dans le centre de nos grandes villes, qu’elle a
81 nt pris environ 1700 heures de son temps, et cela fait du 6 à l’heure — l’allure d’un piéton. Mais là ne s’arrêtent pas les
82 tence même d’Israël, par exemple, subordonnées en fait à la circulation de nos automobiles le dimanche. Or cette circulation
83 ée, qu’il faut sauver à n’importe quel prix, elle fait bon an mal an 280 000 morts chaque année dans le monde, et plus de 8
84 ues », aberrantes, erronées, — mais qui hélas ont fait notre histoire ! Herman Kahn vient d’avouer qu’à ses yeux, Hitler éta
85 leur paraît inévitable — pour un temps —, du seul fait que les dictateurs proclament qu’ils apportent une réponse au grand a
86 vaient les moyens. Et vous voyez ce qu’ils en ont fait . Ils ont géré et détruit ses ressources en vue de leur seule puissanc
87 s habitants et de l’humanité en général. Comme le fait voir leur procédé de mesure, le PNB (que je voudrais appeler Prestige
88 es frontières, l’État-nation tel que nous l’avons fait , nous les Européens — mauvais Européens ! — et répandu sur toute la t
89 t tous : plus de jeu, plus de vide entre eux. Que faire contre ce mur impénétrable, apparemment inébranlable ? À supposer qu’
90 icale des misanthropes. Cela peut se dire, non se faire . La seule forme d’union concevable et praticable étant donné les réal
8 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
91 res s’abaissent, les régions « remontent ». On ne fera jamais l’Europe avec les États-nations. Donc, on la fera avec les rég
92 mais l’Europe avec les États-nations. Donc, on la fera avec les régions. Comment voyez-vous la montée de l’idée de région ?
93 au lendemain de la guerre, qu’il était vital de «  faire l’Europe » comme on disait, d’arriver à une union fédérale, ou d’un a
94 politique uniquement. Parce que l’on ne peut pas faire une région sur une seule fonction : cela ne mènerait pas loin. On ne
95 ssusciter les anciennes provinces essaient de les faire rentrer dans ce « lit de Procuste » d’une frontière commune qui serai
96 qu’il nous faut éviter à tout prix. Je pense que faire en Europe 300 mini États-nations, au lieu de 25 États-nations serait
97 ose que l’on peut dire, mais que l’on ne peut pas faire . Si vous faites une « amicale », vous cessez d’être « misanthropes » 
98 ut dire, mais que l’on ne peut pas faire. Si vous faites une « amicale », vous cessez d’être « misanthropes » ; mais si vous r
99 pes » ; mais si vous restez misanthropes, vous ne faites pas une amicale. Or depuis 25 ans, les ministres de nos États-nations
100 ministres de nos États-nations prétendent vouloir faire l’Europe. Dans ces conditions nous sommes devant un dilemme parfaitem
101 devant un dilemme parfaitement clair : ou bien on fait l’Europe et il faut abandonner la formule des États-nations à souvera
102 régions. Ou bien il faut avouer qu’on ne veut pas faire l’Europe ; et il faut savoir aussi ce que ça signifierait : la coloni
103 dans tous les pays colonisés. Donc les raisons de faire l’Europe sont plus grandes que jamais. Mais les obstacles à l’union s
104 ille renverser les États-nations, ni qu’on puisse faire l’Europe d’une manière violente ou révolutionnaire. Je pense qu’on pe
105 r les pouvoirs de l’État. Mais alors, que faut-il faire  ? Il faut créer une autre Europe, parallèle, une Europe des réalités.
106 tait un mythe. Moi je demande simplement que nous fassions une Europe sur la base des réalités, et pas des mythes. Que nous ne p
107 édifier l’Europe sur les régions que nous devons faire , en même temps que nous cherchons à les unir, sur cette réalité activ
108 titutions régionales en France, il va falloir les faire fonctionner et peut-être les faire évoluer… Il y a une expression fra
109 va falloir les faire fonctionner et peut-être les faire évoluer… Il y a une expression frappante que vous venez d’employer, c
110 -deux régions françaises actuelles ont toutes été faites à Paris, elles ont été préfabriquées dans les bureaux indépendamment
111 c’est incontestable. À mon sens, il aurait fallu faire exactement le contraire et on sera bien obligé de le faire un jour ou
112 ctement le contraire et on sera bien obligé de le faire un jour ou l’autre. Il aurait fallu une étude des besoins d’une popul
113 ques, quelques courbes pour ensuite décréter : on fera 21 régions, ou 9 comme le proposait le Marché commun. Avons-nous inté
114 le Marché commun. Avons-nous intérêt en France à faire des régions assez vastes de « taille européenne » ? De taille europée
115 enant tout le monde parle de l’Europe, on va donc faire des régions de taille européenne ». Qu’est-ce que ça veut dire ? Quan
116 donne à la création des régions. Pourquoi veut-on faire des régions ? J’ai dit l’avantage des petites communautés, mais perso
117 tites communautés, mais personne n’a jamais voulu faire une région pour faire une chose petite. C’est là un commentaire qu’on
118 s personne n’a jamais voulu faire une région pour faire une chose petite. C’est là un commentaire qu’on peut faire sur la réa
119 chose petite. C’est là un commentaire qu’on peut faire sur la réalité, et non une finalité. Ce n’est pas cela qui meut les g
120 ’est pas cela qui meut les gens, qui les motive : faire une chose petite ! Ce qui les motive, c’est deux choses : la prospéri
121 avec ordinateur à l’appui, qui interdit l’idée de faire de l’avenir notre affaire. Alors, cela c’est la situation politique l
122 ette poussière d’individus, l’État totalitaire va faire son ciment. Cela appelle la tyrannie, l’inconsistance des relations c
123 r des communautés, et voilà le principal motif de faire des régions. Je dis que les États-nations sont trop petits à l’échell
124 tières extrêmes de la France et que tout le monde fasse la même chose en même temps. C’est là aussi l’idée de Napoléon : c’es
125 mmun : « qu’est-ce que le Marché commun réussit à faire sinon à créer un espace pour les multinationales ? » Et alors la ques
126 réglée à partir de ce moment-là. Or, je voudrais faire observer ceci : il y a au moins deux types complètement différents de
127 vers les organes de l’État pour les acheter, pour faire pression sur eux et finalement diriger leur politique. Ou bien, si la
128 plus exigu, et l’État moins fort : les pétroliers font davantage la loi à Bruxelles qu’ils ne la font à Paris. Précisément,
129 rs font davantage la loi à Bruxelles qu’ils ne la font à Paris. Précisément, vis-à-vis des multinationales du type que j’app
130 r un nouveau mode de croissance économique ? Vous faite allusion au célèbre rapport du club de Rome qui m’a fait très forte i
131 lusion au célèbre rapport du club de Rome qui m’a fait très forte impression quand j’en ai eu connaissance, sous la forme d’
132 ie. La croissance du vivant, cela va de soi et ne fait pas de question : petit enfant deviendra grand, ce qui commence par u
133 est autoréglée : c’est la même loi de la vie qui fait qu’une plante ou un corps animal grandit, s’épanouit, se stabilise au
134 les monstruosités, à toutes les démesures, comme ferait un corps sans son programme de vie : l’individu humain passerait ains
135 if. Quelles que soient les critiques qu’on puisse faire sur le choix des paramètres, je n’ai jamais vu un avertissement aussi
136 que j’entendais répéter partout : « il nous faut faire des centrales nucléaires ; c’est un impératif technique et économique
137 limitée. À quoi je répondais : « avez-vous jamais fait le calcul à quoi mène une croissance qui double tous les sept ans ? S
138 ir ? On voit mal comment… La description que vous faites de la mentalité d’aujourd’hui n’est pas tout à fait exacte. Il n’est
139 es de la mentalité d’aujourd’hui n’est pas tout à fait exacte. Il n’est pas exact de dire que les gens ne sont motivés que p
140 « moi, je ne veux pas gagner de l’argent je veux faire quelque chose qui m’intéresse ». Peut-on donner le pas au désir de pa
141 mme, chez la grande majorité des hommes, mais qui fait qu’aussitôt que quelqu’un prétend leur apporter une réponse, ils marc
142 de vivre pendant ce temps. Cela vous ne pouvez le faire que dans un état de société très morbide, où les gens n’ont plus de r
143 mme un cadre de l’extérieur sur les gens. Il faut faire le contraire, c’est-à-dire faire sortir la communauté du sol comme on
144 es gens. Il faut faire le contraire, c’est-à-dire faire sortir la communauté du sol comme on fait pousser un arbre, au lieu d
145 à-dire faire sortir la communauté du sol comme on fait pousser un arbre, au lieu de planter, comme le fait l’EDF, des poteau
146 it pousser un arbre, au lieu de planter, comme le fait l’EDF, des poteaux en ciment préfabriqués — de préférence devant une
147 ent à 20 à 25 % comme les Genevois l’ont toujours fait depuis 1830. Ceci pour des raisons tout à fait mystérieuses, dont il
148 rs fait depuis 1830. Ceci pour des raisons tout à fait mystérieuses, dont il faudrait que les sociologues s’occupent un jour
149 c’est avec la poussière des individus que l’État fait son ciment. Cela n’est pas un phénomène nouveau, cela existait à la f
150 partie émigrerait (10 000 personnes, qui allaient faire une colonie ailleurs, laquelle colonie bien sûr resterait en relation
151 s libres le deviennent par rotation comme cela se faisait dans la cité grecque antique. Donc, la participation est maximale dan
152 plus responsables de rien dans la cité. Ce qui se fait est fait par les autres (« Ils », l’État). On les subit. Tout ce que
153 onsables de rien dans la cité. Ce qui se fait est fait par les autres (« Ils », l’État). On les subit. Tout ce que l’on peut
154 pourrions-nous inventer collectivement ? Il faut faire des villes petites, et très nombreuses. Mais une chose très curieuse,
155 endant une question : 50 000 habitants, cela doit faire à peu près 15 000 employés. Cela ne correspond pas tout à fait aux be
156 ès 15 000 employés. Cela ne correspond pas tout à fait aux besoins de l’économie industrielle qui, par une intégration très
157 ut presque dire que c’est la loi économique qui a fait que ces villes se sont agrandies démesurément et que notre économie a
158 mie exige une certaine concentration et conduit à faire des grandes villes. Je mets cela en question. L’économie n’a rien à e
159 se décentraliser. Si l’on continue, comme on l’a fait jusqu’à présent, il se pourrait bien que l’on arrive à des désastres,
160 e de toutes ces choses dont nous parlons, il faut faire comprendre aux jeunes aujourd’hui que c’est leur affaire. Ce n’est pa
161 auté, l’atelier de municipalité ». Je suis tout à fait d’accord, je pense que l’autogestion doit se développer dans tous les
162 prises. Il y a beaucoup d’expériences qui ont été faites , allant plus ou moins de la cogestion à l’autogestion, à l’autonomie.
163 érations est extrêmement simple : elle consiste à faire coïncider les niveaux de décisions dans tous les domaines et dans tou
164 s, avec les dimensions de la tâche à exécuter, de faire coïncider ces dimensions avec celles de la communauté. Il faut trouve
165 décisions. C’est cela le fédéralisme : que chacun fasse à son niveau, ce qu’il est capable de faire et que, pour ce qui dépas
166 hacun fasse à son niveau, ce qu’il est capable de faire et que, pour ce qui dépasse son niveau, il s’unisse à d’autres. Qu’il
167 telle que l’État-nation, une puissance qui sert à faire n’importe quoi, surtout la guerre. Qu’il se fédère pour des fonctions
9 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
168 possible traînantes, où la mode voulait que l’on fît quelques accrocs ou, avec des cigarettes, quelques trous artistement
169 certaine tenue et une grande liberté de ton. Nous faisions des jeux que Breton prenait très au sérieux. Pour lui, le jeu était u
170 t avoir des relations avec la magie. Car c’est un fait qu’au cours de nos jeux surréalistes d’intuition, de divination, de t
171 cord. Un jour, par exemple, nous avions décidé de faire un banquet consacré au nombre 21 — nombre sacré, il y a toute une lit
172 que Breton avait baptisé « le nouveau Hegel ». Il fit le tour de l’assistance, distribuant très vite — c’était la règle — l
173 ter les gens sans aucune espèce de « raison ». En fait , après la sortie du « coupable », on s’aperçut qu’il restait 21 perso
174 ta et me dit, après un silence : « Et pourquoi ne ferait -on pas une religion dédiée au culte d’une pierre bleue ? » Et puis il
10 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
175 tranquilles dans notre coin ? (Motif accessoire : faisons -nous ce qu’il faut pour garder notre rang ?) Inquiétude du patriote :
176 ité ne pourrait être péché que chez ceux qui s’en font une vertu, mais pas en soi. Elle est une mesure politique — expédient
177 st un péché, il faut le révoquer, ou si elle nous fait tomber dans le péché, il faut « l’arracher et la jeter loin de nous »
178 de l’extérieur. Et de même que l’Europe a mieux à faire que d’offrir au tiers-monde le masochisme de certains écrivains auxqu
179 ogressistes, j’ose penser que la Suisse a mieux à faire qu’à cultiver ses inquiétudes locales. Qu’elle prenne conscience de l
11 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
180 ’économiste que je ne suis pas. Mais je dois vous faire un aveu : si j’ai finalement accepté de vous parler de la société pos
181 société qui adopte et promeut des valeurs tout à fait différentes de celles qu’impliquait et imposait la société précédente
182 nt tout, une prise de conscience non seulement du fait de la crise dont tout le monde parle, mais des causes de cette crise
183 temps unique. Certes, plusieurs inventeurs en ont fait autant avant lui, mais il n’existe encore dans le monde guère plus de
184 l’empêche pas du tout de désirer très sincèrement faire du bien à l’humanité. C’est même là le motif principal de la discipli
185 ut la conscience que l’homme a de ses besoins, en faisant passer au premier rang le plus artificiel et le dernier venu. En 1909
186 ns les avenues de New York ou de Paris, permet de faire du quatre ou cinq à l’heure, qui est la vitesse d’un piéton peu press
187 esures nous interdiraient de multiplier (comme le fait la croissance industrielle) n’importe quoi par n’importe quel chiffre
188 du xxe siècle ne sont plus administrables, ni en fait gouvernées, comme on le voit ces jours-ci à New York ; et les hommes
189 aines, née des grandes villes, devrait à mon sens faire l’objet d’un nouveau rapport dramatique au club de Rome. Contre le gi
190 deux ou trois ans, un slogan qui est en train de faire fortune : Small is beautiful. Non que la petitesse soit bonne en soi 
191 e régions ou de très petits États « incapables de faire de grandes bêtises » comme aimait à le dire Einstein, citant son ami
192 our prévoir ou deviner notre avenir, mais pour le faire . Et que la décadence d’une société commence quand on pose la question
193 rriver ? » au lieu de se demander : « Que puis-je faire  ? » o. Rougemont Denis de, « Au-delà de la société industrielle »
12 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
194 que la plupart des États européens n’ont pas osé faire jusqu’alors. Cependant, beaucoup de bons esprits chez nos voisins, et
195 cter au plus près les diversités foisonnantes qui font la richesse du pays. Mais dans un temps de crise comme celui qui s’es
196 la solution qui s’impose si l’on veut vraiment «  faire l’Europe », c’est-à-dire non pas l’unifier en la forçant à l’uniformi
197 — qui ne voient pas bien ce qu’ils pourraient en faire . Dans la partie romande surtout, on a pris l’habitude de confondre le
198 s et la fonction du vrai fédéralisme, celui qui a fait la Suisse à partir des communes médiévales, forestières, agricoles ou
199 effet, qu’une manière de se mettre ensemble pour faire ce dont aucun ne serait capable seul. C’est une méthode de répartitio
200 par rapport à l’union de l’Europe en train de se faire . Car la Suisse ne saurait tenir balance égale entre les ennemis de l’
201 haque jour entre la Suisse et l’Europe. Le simple fait de l’agrandissement des tâches économiques, sociales, scientifiques,
202 on, ne manquerait-elle pas de belles occasions de faire entendre sa voix en faveur des formules qu’elle illustre de toute son
13 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
203 êmes n’ont souvent pas conscience, réside dans le fait que les sept conseillers fédéraux ne sont pas du tout l’émanation des
204 ois de plus, qui a répandu ces erreurs. On nous a fait apprendre qu’à l’origine, la Suisse s’était formée par la fédération
205 fédération de trois cantons. Leurs chefs auraient fait un beau pacte en latin, l’écrivant de la main gauche, probablement, p
206 er. En réalité, les choses se sont passées tout à fait autrement. Le fédéralisme suisse s’est formé sur la base des communes
207 ire de cela. » Ce genre de malentendu provient du fait qu’en Suisse aussi, on raisonne encore trop souvent en fonction de ca
208 au de vie » qu’à la liberté ? Dans ce cas, autant faire des centrales nucléaires, quitte à se voir réduits à l’uniformité d’a
209 o, qui est la mort… Mais pour moi, une Suisse qui ferait ce choix-là ne serait plus elle-même. Elle deviendrait semblable à n’
210 les possibilités d’endoctriner les gens. Je ne me fais pas d’illusions : d’une manière générale, les hommes font toujours to
211 d’illusions : d’une manière générale, les hommes font toujours toutes les bêtises qu’ils peuvent faire, et cela depuis plus
212 s font toujours toutes les bêtises qu’ils peuvent faire , et cela depuis plusieurs dizaines de milliers d’années. Il n’y a pas
14 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
213 rait littéraire, mais bien de mettre en valeur le fait , historique autant que psychologique, que « l’Amour » tel qu’on le pa
214 -intoxication, favorisée par la publicité que lui font nos romans, nos poèmes, nos chansons et nos opéras. C’est le sentimen
215 out ce qui s’oppose au désir, sépare les corps et fait obstacle à l’accomplissement sexuel « sans histoire », comme à la fus
216 tase amoureuse », où les amants croient « ne plus faire qu’un », tous ceux qui qualifient l’être aimé de « ma moitié » (varia
217 hrétienne Cinq siècles après Platon, Plutarque fait un premier éloge du mariage d’amour : « L’union physique avec une épo
218 e pas au nombre des tentations majeures que Satan fait subir au Christ dans le désert. Le paradoxe fondamental de l’érotique
219 s autant que de l’Inde et de la Chine, saint Paul fait de l’amour matrimonial, sexuel, social et personnel, une forme d’exis
220 onastère qu’elle avait fondé à Poitiers. Ce clerc fait à la femme une place capitale qui annonce déjà la conception de la « 
221 jugent que, le corps étant vil, rien de ce qu’il fait ne saurait engager le salut : « Point de péché au-dessous du nombril 
222 ème sexuel » est né dans le monde christianisé du fait de l’absence d’un code sacré et d’un système d’interdits comme on en
223 roi Marc correspond non pas, certes, en vérité de fait matériel et physiologique, mais en réalité psychosociale, au trio œdi
224 tournois dont la dame est le « prix ». S’il n’en fait rien, ce n’est pas seulement par respect de son suzerain (déjà trompé
225 ement par respect de son suzerain (déjà trompé en fait ), mais parce qu’à la force des lois et de sa fidélité au roi s’ajoute
226 que naît l’amour-passion, l’amour subi, celui qui fera dire à l’ermite recevant la confession des deux amants : « Amor par f
227 îné et plus sage, et finalement s’évanouir tout à fait dans les romans d’analyse intérieure, mais c’est pour renaître aussit
228 » (Pétrarque). Passion et obstacle C’est un fait évident, à l’expérience comme à la lecture des romans, que la passion
229 e soit située « en trop haut lieu », voire tout à fait inaccessible. « L’amour de loin » que chante Jaufré Rudel, l’éloge de
230 histoire », dit le proverbe. Un couple heureux ne fait pas un roman. L’histoire de l’amour passionné sera donc celle de ses
231 : Un amour peut naître par défi, il ne peut être fait de défi. Il faut qu’il soit inséré dans une société. Il n’est pas un
232 n contenu de vie mais une négation, une exception faite à tous les contenus de vie. Or, il faut à une exception quelque chose
233 n ne peut vivre d’une négation pure. Musil, ici, fait écho à l’épisode des amants de la légende, exilés dans la forêt de Mo
234 able et nécessaire socialisation de la passion se fait sentir dans la publication même d’un roman, et plus encore dans la re
235 s’entretenir (au double sens de ce terme) — s’est fait sentir plus vite dans le roman qu’au théâtre. (Je parle ici, bien ent
236 la critique des générations qui vont suivre ? En fait , ce fut assez d’un décret de Boileau, dans son Dialogue sur les héros
237 plus policées, « cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie » (Racine, préface de Bérénice). Nous
238 absolument interdit. Quant à Hippolyte, Racine le fait amoureux d’Aricie « qui est la fille et la sœur des ennemis mortels d
239 condamnables, et Racine les condamne, mais il en fait son œuvre ! L’autre moyen qu’il a trouvé pour nous parler voluptueuse
240 e que je puis assurer, c’est que je n’en ai point fait [de tragédie] où la vertu soit plus mise en jour que dans celle-ci. L
241 critique rationaliste ou ridiculisés par ceux qui font la mode, telle cette grande dame des lettres, Madame du Deffand, qui
242 ton, « a tout perdu excepté la raison ». Privé en fait d’amour physique, ce descendant de la Laure de Pétrarque (Laure de No
243 core au roman de Rousseau comme à tous ceux qu’il fera naître, de Richardson au Werther de Goethe. Et c’est une autre amoure
244 doit aimer : dans le désespoir ! À quoi Novalis fait écho : Quand on fuit la douleur, c’est qu’on ne veut plus aimer… Que
245 e, prend sa source dans cet élan qui par ailleurs fait naître le langage. Et l’invention d’une rhétorique suractive les puis
246 nnelle des troubadours et des trouvères. Rousseau fait boire du lait à toute la cour de France, Werther produit une vague de
247 presse alignant les curiosités ; tout concourt à faire , par contraste, de l’Éros passionnel, anarchisant, ce « vert paradis
248 ue et suprême de l’amour gît dans la certitude de faire le mal. Et l’homme et la femme savent, de naissance, que dans le mal
249 ue sa doctrine « expliquait tout », cela tient au fait qu’il expliquait les névroses et quelques psychoses à partir d’un des
250 des choses du sexe. Il réfléchit (sur) un état de fait dont la bourgeoisie seule est responsable, et auquel Freud n’a voulu
251 laisir transcendant et « mort de Dieu ». Il s’est fait le théologien d’une mystique athée fondée sur le seul drame d’Éros. C
252 t ce qui, jusqu’ici, était donné à l’amour ; d’en faire le moyen de notre propre révélation (préface à L’Amant de Lady Chatte
15 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
253 ntale, représente l’extrême d’un phénomène tout à fait général dans les sociétés d’aujourd’hui, notamment dans les sociétés
254 les sociétés totalitaires. Dans ces sociétés, le fait , pour un écrivain, d’avoir une opinion personnelle peut donc être ass
255 mme un soldat qui n’accepte pas la discipline, se fait punir mais recommence quand même. Il y a un mot pour désigner ces ind
256 le reconnaissez c’est que vous êtes capable de le faire . Mais ces gens représentaient peut-être un danger politique pour Stal
257 sait un amour impossible, quelque chose de tout à fait différent de l’amour sensuel. Et c’est cette notion de l’amour qui a
258 t des croyances populaires, citaient les gens qui faisaient l’ordre dans la cité, étaient eux aussi proches du pouvoir. Chacun de
259 des régions, dans une « mesure » où l’homme peut faire entendre sa voix. Pour vous il n’y a pas de nécessité à ce qu’un État
260 l’ordre, collecter les impôts. Mais il a eu vite fait de s’en trouver d’autres. Aujourd’hui il dirige l’école, il s’occupe
261 s’occupe d’hygiène, il dirige les transports, en fait il se mêle de tout y compris de ce qui ne le regarde pas. Son rêve —
262 ectement menacé. Mais je vous rends attentif à un fait . Aujourd’hui19 Garry Davis purge à Bâle une nouvelle peine de prison.
263 Confédération pour obtenir sa libération. Il m’a fait répondre par le Département de justice et police ! Or quel mal fait G
264 le Département de justice et police ! Or quel mal fait Garry Davis ? Il ne veut pas de passeport, il a un passeport de citoy
265 rsonne. Lorsqu’il était pilote de chasse et qu’il faisait tomber des bombes sur les villes, il était libre, considéré, décoré m
16 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
266 ches. Beau résultat, brillante gestion ! Mais, au fait , qui était le gérant ? La réponse est dangereusement simple. Les resp
267 lique seule, sans la justifier, leur prétention à faire rentrer dans le lit de Procuste de leurs frontières les langues et l’
268 leur destin à l’échelon local et régional, et de faire prévaloir l’intérêt général de l’humain, de la personne, sur celui de
269 rser, tout à construire. Et force nous sera de le faire dans les cadres de l’État-nation périmés ; hors d’eux, il n’est plus
270 conomie en général et le Budget en particulier ne font que traduire en chiffres les vrais choix et les priorités, non pas al
271 ne manquera pas de me dire, comme certains l’ont fait à Berlin : « Votre point de vue est typiquement européen, mais que va
272 que ses auteurs commencent. 2) L’État-nation peut faire autant et plus de mal au tiers-monde qu’aux Européens. Ce n’est pas p
273 a rendre opérationnelle en temps utile, elle aura fait bien plus et mieux pour le tiers-monde qu’en lui prêtant son « assist
274 égions, à l’échelle du monde, mais à condition de faire revivre, du même coup, les régions locales. Or l’État-nation ne veut
17 1975, Articles divers (1974-1977). « Il ne s’agit pas de créer des régions qui soient de petits États-nations » (septembre 1975)
275 is-ou-de-pas-Verbois-nucléaire, parce qu’on ne me fera pas croire que la frontière arrêterait les effets d’un accident grave
276 ition ? Il y a des centaines de choses qu’on peut faire ensemble et pour lesquelles on n’a pas besoin d’autorisations. Si vou
18 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
277 l’homme de culture et de méditation qu’il fut, en fait , d’une manière invisible mais réelle et qui, loin d’être marginale pa
278 ersonnellement, je vois la preuve de cela dans le fait qu’il accepta de présider, pour un temps bref mais décisif, deux inst
279 ouligne cette phrase : L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions : leur création
280 ent signifie « action de cheminer » et cheminer «  faire du chemin, surtout en ce sens que le chemin est long et qu’on le parc
19 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
281 sud par Strasbourg et Besançon jusqu’à Lyon, vous ferait traverser dix villes de festivals et boucler le voyage à Lucerne en m
282 rent l’ouverture d’un « concert des Nations ». En fait , on n’entendit qu’une cacophonie en crescendo perpétuel et le bruit d
283 ont montré ce que « l’Europe des nations » savait faire . Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, tandis que le continent
284 armonie, ces festivals allaient-ils s’accorder et faire entendre enfin le vrai « concert européen » ? En fait, chacun tentait
285 entendre enfin le vrai « concert européen » ? En fait , chacun tentait de vivre pour son compte. Quelques-uns cherchaient le
286 maintenir les différences au sein d’une harmonie, faire valoir les droits de l’ensemble sans sacrifier ceux de l’individu, fa
287 de l’ensemble sans sacrifier ceux de l’individu, faire chanter les tons purs et les voix différentes, et non pas tout mêler
288 Je prie les historiens de prendre note d’un petit fait qui a son importance symbolique : l’Association des festivals europée
289 tivals européens. ⁂ Si l’association n’avait rien fait d’autre que d’offrir aux directeurs des plus grands festivals l’occas
290 une forme de vie et d’activité artistique tout à fait spécifique de la culture européenne. Ni dans l’Antiquité, ni dans les
291 ue réaliste et descriptive. (Mais n’est-ce pas le fait de toute définition, et son utilité majeure ?) De plus, on a fait obs
292 finition, et son utilité majeure ?) De plus, on a fait observer qu’elle ne tenait pas compte assez expressément de l’élément
293 dispose pour sa propre saison d’hiver, est tout à fait différent, mais plus rare.) La multiplication des festivals a donc su
20 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
294 nc pour vous, l’Europe ? Ce n‘est pas une réalité faite et achevée, ou bien en train de se défaire. Ce n’est pas une forme id
295 is mal l’opposition de nature que vous me semblez faire , après tant d’autres — ce fut une mode dans les années 1960 — entre l
296 les gouvernements qui financent l’organisation le font en vue des applications non prévues mais prévisibles qu’ils en attend
297 et d’orienter la vie. C’est une manière aussi de faire vivre l’Europe en vivant sa culture, qui est, à mes yeux, sa profonde
298 hui ? Vos étudiants s’en plaignent-ils ? Ceux qui font des études dans la seule intention de se préparer à un job bien défin
299 t du virtuel ou potentiel, c’est ce qui reste « à faire  ». C’est peut-être ce que je pressens comme sans le connaître, qui ap
300 jour comme étant le principal de ce que j’avais à faire passer, dans le cadre rigoureux du savoir vérifié. Centrer toutes les
301 centrisme ? Vous en êtes parfois accusé. Quand on fait « simplement » du droit, des lettres, de la médecine ou de l’histoire
302 ènent tout à l’Europe et à ses intérêts, dont ils font le centre de leur monde. Or à mon sens, c’est le contraire qui est vr
303 ui est vrai. Il arrive bien souvent que celui qui fait des lettres, de la médecine ou de l’histoire, de l’économie libérale
304 olitique, au sens large du mot, bien entendu. Que faites -vous du savoir désintéressé ? Les termes d’opportunité et d’utilité m
21 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
305 nucléaire, pour ou contre le supersonique, c’est faire en réalité un choix de société. C’est choisir entre une société fondé
306 emps ce qui se prépare, et de le placer devant le fait accompli. Puis, devant l’inquiétude naissante et les protestations de
307 des informations hautement techniques destinées à faire passer des mésinformations rassurantes, des vérités habilement truqué
308 qui en « bénéficieront », si l’on peut dire, que feront -ils de ces heures gagnées ? Est-ce qu’elles vaudront les seize millia
309 ccupés, on leur rendrait meilleur service en leur faisant « perdre » quelques heures supplémentaires au-dessus des merveilleux
310 d’ouvriers ? Je pense que si la Société est ainsi faite que la seule alternative qu’elle offre au gaspillage industriel, à la
311 plus en plus sophistiqués : ces « retombées » se feront donc sur nos têtes. 5. Indépendamment de ces arguments, je suis contr
312 ffaire nucléaire comme dans celle de Concorde, en faisant de ces deux entreprises les suites logiques de l’idéal matérialiste d
313 ntrales à plutonium (et il en suffit de 5 kg pour faire une bombe atomique) exigent un déploiement toujours plus dense des fo
314 r aussi vite que Concorde. Je dis seulement qu’en faisant appel toujours plus aux forces qui sont en nous, le besoin que nous a
315 entreprises comme Concorde apparaîtraient tout à fait incongrues. Je ne dis pas qu’en nous confiant de plus en plus à nos é
316 n plus à nos énergies intérieures, nous pourrions faire l’équivalent de la société industrielle qui culmine dans la Bombe à f
317 dans la Bombe à fusion nucléaire, je dis que nous ferions une autre société — et je pense qu’elle serait meilleure. 21. Aujou
22 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
318 mandais quelques jours « pour réfléchir » et n’en fis rien, certain qu’avant le terme fixé, la catastrophe réglerait tout.
319 admettre après coup qu’elle ait gouverné dans le fait plusieurs séries de « hasards objectifs », comme dit Breton, et tiré
320 usage des jeunes générations : Denis de Rougemont fait allusion ici aux accords conclus entre Adolf Hitler et les représenta
23 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
321 i va suivre n’eût été possible. Il s’agit là d’un fait patent et mesurable : dans les dernières années 1940, l’Amérique a sa
322 e sur un seul sujet, l’Europe ? Mais les États ne font qu’accroître leur prétention à la souveraineté absolue : elle était d
323 « L’Europe une dans un monde uni. » L’union sera faite sur le modèle du fédéralisme intégral, celui qui part des pouvoirs lo
324 rnements éphémères, sans vision, ne pourront rien faire pour l’Europe. Si pourtant quelque chose se fait, cela sera dû à la c
325 faire pour l’Europe. Si pourtant quelque chose se fait , cela sera dû à la complicité qui s’établit, sous le couvert d’ambigu
326 puyés par les syndicalistes, le congrès refusa de faire le saut d’élire au suffrage universel, dans les six mois, un parlemen
327 t plus qu’à trouver les hommes d’État capables de faire passer les différentes parties du projet européen devant les parlemen
328 ales, et de la sorte, condamné lui-même à ne rien faire de vraiment neuf. Toutefois, le secrétariat du Conseil et les couloir
329 l’idée de créer entre États des « solidarités de fait  », expression d’ailleurs empruntée au Projet rédigé par Alexis Léger
330 i naissait avec la CECA, c’était une méthode pour faire l’Europe. Nous avons vu que les idées directrices d’un pool charbon-a
331 ivants : 1. Favoriser ou créer des solidarités de fait . 2. Les garantir par des institutions et des règles communes. 3. Orga
332 he en initiatives enthousiastes, n’avait créé, en fait , que le Conseil de l’Europe, dont les capacités de décision politique
333 ue René Pleven ranima le projet, fin 1951, on lui fit observer de divers côtés qu’une armée sans gouvernement poserait des
334 a création d’une situation déséquilibrée oblige à faire un pas de plus en vue de rétablir l’équilibre » (Pierre Uri). Quoi qu
335 mps Comité d’action pour les États-Unis d’Europe — faisant une fois de plus un substantiel et rigoureux travail de base. Le 25 m
336 économique européenne, avec siège à Bruxelles. Le fait patent que vingt-cinq ans après la formation de la CECA nul progrès p
337 monies de l’Est et de l’Extrême-Ouest, comment se fait -il que rien n’ait été fait, que rien ne se fasse ? Dans l’état actuel
338 rême-Ouest, comment se fait-il que rien n’ait été fait , que rien ne se fasse ? Dans l’état actuel de notre société, les gouv
339 e fait-il que rien n’ait été fait, que rien ne se fasse  ? Dans l’état actuel de notre société, les gouvernements seuls sont r
24 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
340 ême la démence hitlérienne n’a jamais réussi à le faire désespérer. Réélu député de la Moselle dès 1945, trois fois ministre
341 uront aussi bien parcourue sans avoir pour autant fait de l’Histoire. Si nous parlons ici de Robert Schuman, c’est parce qu’
342 montre une fois de plus que l’Histoire n’est pas faite par « les masses » mythiques, mais bien par des personnes réelles. Et
343 et Étienne Hirsch. Il est non moins certain qu’en faisant du projet « son affaire » et en engageant sur lui le sort de sa propr
344 man a transformé un texte en acte et une épure en fait d’histoire. Qui est le vrai père ? Celui qui conçoit le projet ou cel
345 ion classique entre le dramaturge et l’acteur qui fait triompher sa pièce, la coopération créatrice entre l’auteur du scénar
346 ouligne cette phrase : L’unité de l’Europe ne se fera ni uniquement ni principalement par des institutions : leur création
25 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
347 quand il leur arrivait de regarder de ce côté. De fait , il s’agissait de bien autre chose, d’une réaction vitale, fondamenta
348 » de se porter sur la « droite opinion ». Mais en fait , « la droite opinion » est une route nationale où la circulation est
349 communication non des formules d’une vérité toute faite une fois pour toutes, mais des moyens de découvrir personnellement la
350 iques », vous unir dans vos unicités ? Cela ne se fera jamais dans aucun Siècle, mais seulement en chemin vers le vrai But d
26 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
351 éfinir le pouvoir, Jeanne Hersch n’a pas prétendu faire beaucoup plus que tous les auteurs, qui ont essayé cette définition i
352 e veux bien, mais il me semble que cela permet de faire entrer un peu trop de choses dans la définition du pouvoir. En somme,
353 définition du pouvoir. En somme, Jeanne Hersch a fait un peu comme cet homme politique français qui, quand on lui demandait
354 çais qui, quand on lui demandait, un jour : « Que faites -vous devant un problème insoluble ? », répondait : « Eh bien ! je le
355 devant ce recul devant la définition. Mais, qu’y faire après tout ? Le pouvoir est là, défini ou non, il est là. Nous le tro
356 ont pris par lui. Le pouvoir abusif de l’État est fait de toutes nos démissions civiques, et tend à les rendre définitives.
357 iste dans l’abandon que le peuple souverain lui a fait , une fois pour toutes, de sa souveraineté. Ce n’est donc ni l’anarchi
358 s révolutions bourgeoises, jusqu’alors, n’avaient fait que renforcer l’État et la police, c’est-à-dire que l’État s’était em
359 soir, notamment sur l’omniprésence du pouvoir, le fait que le pouvoir est, aussi, dans la liberté, et qu’on ne peut concevoi
27 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
360 gnorent qu’ils dénoncent là les raisons mêmes qui font que nos États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le veui
361 s de retraitement du métal infernal qui permet de faire des bombes, augmente chaque jour les chances de la guerre atomique, c
362 pays européens, de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », de recréer des cadres de participation civique. L’autono
363 au service de l’intérêt public. Ils ont toujours fait la guerre, et ils continuent de la faire, dans le cadre de ce qu’ils
364 toujours fait la guerre, et ils continuent de la faire , dans le cadre de ce qu’ils considèrent, eux, comme l’intérêt public.
365 ention et de nombreux services publics en sont en fait venus à asservir ceux qu’ils étaient censés servir. La charge qu’ils
366 ’ils étaient censés servir. La charge qu’ils leur font supporter est parfois financière quand il s’agit, par exemple, de fai
367 rfois financière quand il s’agit, par exemple, de faire subventionner les transports publics par les contribuables. Mais elle
28 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
368 e sont eux qui, par « la trouée de Coppet », vont faire entrer en France la philosophie romantique des Allemagnes, de Kant à
369 de toute expression lyrique gratuite… Bref, on a fait du Romand-type l’antithèse du Français-tel-qu’on-le-parle. Inutile d’
370 istes ; chez tous, un même sens de l’ouvrage bien faite et du service civique, synonymes de devoir moral ; ces traits ont car
371 eur sur deux faits trop souvent méconnus. Premier fait  : les cinq ou six petits États dont je viens d’évoquer les diversités
372 de celle de la France une et indivisible. Second fait  : l’entité romande n’a pas existé de tout temps, comme la plupart de
373 s mais aussi de quelles possibilités nouvelles se fera le changement. La grande région Les conflits confessionnels ont
374 ent de brassage démographique qui, par exemple, a fait de la « Rome protestante » une ville à très nette majorité catholique
375 inégalée dans le reste de l’Europe. Frappé par ce fait , j’avais entrepris il y a quelques années une étude sur les possibili
376 e histoire oubliée ? 31. Et même deux, si l’on fait rentrer dans la Romandie l’ancien Évêché de Bâle, c’est-à-dire le fut
29 1977, Articles divers (1974-1977). « Il faut changer de cap » (27 septembre 1977)
377 arriver ?” au lieu de se demander : “Que puis-je faire  ?”. À ces deux questions, curieusement, il n’est qu’une réponse possi
378 nt. Il nous reste du pétrole pour trente ans. Que fera-t -on dans trente ans des autos et des autoroutes ? Réponse des technocr
379 u’à cela ne tienne, disent les technocrates, nous ferons des centrales au plutonium. Or, elles sont un danger intolérable, nou
380 lectuelle, etc. sauf un seul : ils ne peuvent pas faire de grandes bêtises, c’est-à-dire de grandes guerres. Au fond, ce que
381 d’une trentaine d’autres qui sont en train de se faire reconnaître en Europe et, à mon sens, c’est là la voie d’une union eu
382 Changer de cap, c’est littéralement se convertir, faire sa révolution. Chacun de nous peut opérer pour lui-même cette révolut
30 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
383 avenir. Nous voici donc libres. Libres de laisser faire … Et c’est la catastrophe programmée. « Voilà notre homme de l’an 2000
384 uait comme maintenant. Je me suis dit : « il faut faire quelque chose ». Vastes villes trop peuplées, inhumaines Il se
385 us avons vraiment atteint les limites. La voix se fait plus douce. Voyez-vous, les hommes sont envahis par un sentiment d’im
386 ution de la communauté dans la société actuelle a fait perdre à l’homme le sentiment de responsabilité et donc sa liberté. V
387 us connaissions la vérité, puisqu’elle seule nous fera réagir. C’est ainsi que cet automne naîtra « L’Agence de vérité atomi
388 la fission de l’atome). Cette agence révélera et fera connaître tous les mensonges de l’EDF et de nos gouvernements à propo
389 is c’est elle qui perpétue les vieux clichés, qui fait croire que ce qui existe a toujours existé et que nous n’y pouvons ri
390 existé et que nous n’y pouvons rien changer. Elle fait des citoyens pour ce qu’on veut, et trop souvent pour ce que l’État l
391 pour ce que l’État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour la nation seulement. Nous avons payé cela par deux
392 e des dizaines de milliers d’élèves. Notre action fait tache d’huile et fait changer les mentalités Si nous continuons ainsi
393 iers d’élèves. Notre action fait tache d’huile et fait changer les mentalités Si nous continuons ainsi, les gouvernements se
31 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
394 d’un hérétique (3 octobre 1977)aq ar Cela vous fait plaisir de redevenir un penseur à la mode ? La mode ? Je ne sais pas
395 ans. Évidemment, cette convergence m’émeut car ça fait toujours plaisir de constater qu’on n’a pas parlé dans le vide. Mais,
396 jà de slogan à un nouveau courant de pensée33. En fait , il s’agit moins d’un slogan que d’un appel au bon sens. Car il ne fa
397 éance. Ou bien nous réagissons et, alors, il faut faire vite. Cela dit, il y a un vieux proverbe latin que je me répète souve
398 s lui épargner de nouvelles désillusions. Pour ce faire , il faudrait que nous commencions par changer de cap nous-mêmes. Il f
399 as s’étonner si les économistes ont tant de mal à faire fonctionner les économies nationales car la seule idée d’« économie n
400 une gestion raisonnable de la nature. On pourrait faire le même constat pour le Rhin, qui est actuellement pollué par cinq pa
401 onaliste à la base… En effet, depuis Hegel qui en fit la philosophie, on sait que l’État-nation est génétiquement lié à la
402 ez résolument anticapitaliste. Or l’Europe qui se fait aujourd’hui est une Europe taillée à la convenance des multinationale
403 y a rien à craindre. L’Europe des marchands ne se fera pas car son principe repose sur une idée empruntée au marxisme vulgai
404 es princes qui nous gouvernent voulaient vraiment faire l’Europe, ils invoqueraient, d’abord, des raisons politiques et cultu
405 des réalités et des forces en présence. Mais, ce faisant , il obéit sans le savoir à un vieux réflexe de chauvinisme dont il se
406 ez mes « prophéties ». Tenez, en mai 1968, ça m’a fait une bien curieuse impression de voir tant de jeunes gens — qui n’avai
407 rxisme et du libéralisme en Allemagne », et de le faire précéder d’une longue citation de Proudhon dans laquelle l’idée même
408 rnée en dérision. À l’époque, cela cadrait tout à fait avec la propagande nazie. Peut-être, mais c’était un malentenduay. Ce
409 hes »az… C’est tout de même Otto Abetz, dont vous faites alors la connaissance, qui vous procure un poste de lecteur de frança
410 ession « ordre nouveau » parvint à Hitler, qui en fit le mauvais usage que l’on sait. Au fond, vous ne cessiez pas de jouer
411 ial. Bien sûr, je caricature. Mais enfin… Cela me fait penser au vers de Hölderlin, « Là où croît le danger, croît aussi ce
412 ccident ce que l’on appelle la passion et qui, en fait , n’est qu’une sorte d’utopie unificatrice. Tristan en est l’archétype
413 voir, cet analogue de la passion dévastatrice. Ce faisant , les États-nations ne se sentent même pas coupables puisqu’ils procla
414 e actuel militantisme d’écologiste, vous n’auriez fait que l’apologie de la mesure contre l’excès et de la loi contre la vio
415 nisme chrétien et la tradition libertaire, et qui fait encore figure d’accusée pour avoir refusé le militantisme et l’embrig
416 rée des Mémoires est : « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien
32 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
417 Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)bo bp Denis de R
418 ce cataclysme que vous annoncez ? D’abord je vous ferai remarquer que cette phrase est au conditionnel : « Si nous ne choisis
419 qu’elles continuent. Eh bien, cette mise au point faite — et elle était en effet indispensable — voyons comment vous décrivez
420 e fausse ; c’est une espèce de mauvaise métaphore faite à partir de la croissance des plantes et des organismes vivants avec
421 où la vie et la mort sont associées. C’est tout à fait abusivement qu’on a transporté ce terme de croissance dans le domaine
422 onne mais à Dieu. » Ou « De quoi demain sera-t-il fait  ? » Vous, vous écrivez : « La décadence d’une société commence quand
423 arriver ?” au lieu de se demander : “Que puis-je faire  ?” » Permettez-moi d’ouvrir une parenthèse : je ne me souviens pas, d
424 a son pesant de platine… Alors qu’est-ce qu’on va faire  ? Eh bien, personne ne se le demande aujourd’hui, la recherche sur un
425 la question va se poser. Si nous ne voulons rien faire , eh bien, nous allons tomber dans les différents précipices. Par exem
426 res parce qu’il n’y aura plus de pétrole pour les faire rouler. Donc, je ne prédis pas une catastrophe des autos, je dis simp
427 s une catastrophe des autos, je dis simplement de faire attention, car si nous ne faisons pas attention, nous aurons l’air de
428 dis simplement de faire attention, car si nous ne faisons pas attention, nous aurons l’air de quoi ? Regardez ce qui s’est pass
429 absolument persuadé, et personne n’a jamais pu me faire d’objection sérieuse contre cette théorie, que si nous continuons sur
430 portations aux dépens de leurs importations ! Qui fera les différences ? Or, le plus aberrant est que les gens ne se posent
431 nc pas de déchets à retraiter, ne s’amusent pas à faire de tels achats, qui sont extrêmement coûteux, pour rien. C’est parce
432 plutonium, et avec le plutonium, qu’est-ce qu’on fait  ? Des bombes et rien d’autre. Donc, si on vend des centrales de retra
433 t de s’en servir ; personne ne peut éternellement faire des bombes pour ne pas s’en servir. Ça, c’est une farce que les minis
434 u’il l’a trouvée. Ça se saurait immédiatement, ça ferait beaucoup de bruit si l’on savait que quelqu’un a trouvé la réponse. M
435 jambes courtes, il est vite rattrapé. Mais ça ne fait rien, ils continuent à mentir. C’est justement ce qui me frappe dans
436 ctricité dans dix ou quinze ans ; or nous pouvons faire déjà 30 % d’économie tout de suite ; depuis la crise, on a fait 20 %
437 d’économie tout de suite ; depuis la crise, on a fait 20 % en Suisse comme on a voulu, sans le moindre mal. D’ailleurs, éco
438 voulu, sans le moindre mal. D’ailleurs, écoutez. Faites un calcul qui est tout bête : selon les experts, la consommation d’él
439 de l’État, agissant comme un roi, n’avait rien pu faire de ce qu’il voulait parce que l’État c’était les fonctionnaires, l’ad
440 l’État aux fonctionnaires ? Les fonctionnaires ne font qu’incarner ce mythe qui est autrement plus puissant qu’eux. C’est un
441 ion et avec Napoléon : c’est l’idée tyrannique de faire faire la même chose à tout le monde en même temps ; c’est tellement p
442 avec Napoléon : c’est l’idée tyrannique de faire faire la même chose à tout le monde en même temps ; c’est tellement plus fa
443 onnels, Sieyès et Thouret, ont émis l’idée tout à fait étonnante de diviser la France en carrés de 18 lieues de côté, à part
444 uoi est-ce à notre siècle en particulier que vous faites dans votre livre ce procès du « mythe de la puissance » avec tant de
445 ontraint de choisir librement son avenir, du seul fait qu’il en a pour la première fois la liberté, donc la responsabilité.
446 imposeraient et les autres n’auraient plus rien à faire que subir simplement. Aussi quand la population approchait de 100 000
447 exportant une partie de la population. Ils l’ont fait soixante-dix fois, figurez-vous ! Je suppose que les linguistes grecs
448 ais ne souriez pas : la sagesse était que cela se faisait volontairement parce que tous en décidaient. Et je connais aujourd’hu
449 ux de moutons, mais ils ne savaient pas trop quoi faire avec la laine. Alors ils ont acheté une usine en Savoie pour faire de
450 ne. Alors ils ont acheté une usine en Savoie pour faire des tissus. Le début de la puissance… Est-ce que ces communautés sont
451 s montrent, expérimentalement, une possibilité de faire autre chose que simplement devenir toujours plus grand jusqu’à ce qu’
452 ui a tout changé et que le chef de l’État peut se faire entendre à des milliers de kilomètres. Mais qui peut lui répondre ? Q
453 ns nous conduisent à des grandes guerres ?bq J’ai fait une comparaison assez poussée entre le petit État ou la petite commun
454 s avantages sur le grand sauf un : il ne peut pas faire de très grandes bêtises. Regardez la Confédération helvétique qui est
455 s et autonomes comme elles le voulaient. Pas pour faire une grande puissance qui irait ensuite dévaster tout autour d’elle, c
456 e dévaster tout autour d’elle, comme ont voulu le faire les rois de France, de Castille et d’Angleterre, pour qui faire l’uni
457 de France, de Castille et d’Angleterre, pour qui faire l’unité c’était conquérir le plus de gens qu’on pouvait, devenir touj
458 gtemps j’ai été moins écouté que des gens qui ont fait des palinodies éclatantes, ce qui attire beaucoup l’attention. Mais v
459 ils disent soudain la même chose que moi. Ce qui fait beaucoup d’effet mais ne leur donne pas une grande crédibilité puisqu
460 Ils épousent de bons idéaux, mais en réalité, ils font tout autre chose. Alors, on prêche dans le désert ? Non, il y a encor
461 elle une catastrophe enseignante ; parce que ça a fait peur à tout le monde, ça a touché juste assez grand pour que tout le
462 a touché juste assez grand pour que tout le monde fasse très attention ; ça a appris une quantité énorme de réalités du monde
463 ront obligés de réfléchir et peut-être que ça les fera changer de direction puisque tout ne tient qu’à nous. Finalement, vou
464 quand Dieu lui a demandé : « Qu’est-ce que tu as fait  ? », il a dit : « Ce n’est pas moi, c’est Ève » ; alors Dieu a demand
465 lors Dieu a demandé à Ève : « Qu’est-ce que tu as fait  ? » Et Ève a dit : « Ce n’est pas moi, c’est le serpent. » Et le serp
466 ugemont Denis de, « [Entretien] Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont », Le Point, Paris, 10 octobre 1977,
467 l’ont rendu célèbre il y a plus de trente ans et font de lui aujourd’hui l’un des précurseurs du mouvement écologique. L’en
33 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
468 elle n’avait pas, auparavant, les moyens de tout faire sauter. Je parle d’un délai de dix ans, car après, il sera vraisembla
469 des déchets à des nations qui ne peuvent rien en faire , sinon en tirer du plutonium. On leur fait promettre qu’elles ne s’en
470 en en faire, sinon en tirer du plutonium. On leur fait promettre qu’elles ne s’en serviront pas à des fins belliqueuses, mai
471 belliqueuses, mais tout le monde sait qu’on peut faire une bombe avec cinq à six kilos de plutonium. Ce qui permettra à n’im
472 t que les chefs d’État. C’est surtout cela qui me fait peur… Et d’après vous, les États-nations ne peuvent plus rien entrepr
473 trop petits ou trop grands, ils n’ont plus rien à faire dans ce siècle. Je n’accuse pas les gouvernants d’être méchants, mais
474 i crèvent de peur devant n’importe quelle vérité, font les matamores, actuellement, mais ils ne trouveront pas l’argent pour
475 es, contre les producteurs qui « essaient de nous faire prendre leurs désirs pour nos fatalités ». La vraie politique de l’én
476 conceptions longuement mûries en un temps où l’on fait d’invraisemblables succès de librairie à des « penseurs » qui n’ont c
477 achever L’Avenir est notre affaire . Je n’avais fait cela pour aucun de mes livres. J’ai écrit, par exemple, L’Amour et l
478 points positifs : je mentionnerai tout d’abord le fait qu’une guerre est désormais impensable entre des pays européens, ce q
34 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
479 jours combattu pour le régionalisme, et ce qui me fait plaisir c’est que la réalité commence à me rejoindre ! Je suis beauco
480 er au lieu de se demander : Qu’est-ce que je vais faire  ? » Je ne crois pas que l’homme soit bon mais je crois que l’on peut
481 atière nucléaire ne sont pas très différentes. Je fais commenter à mes élèves des textes de Michel Debré et de Georges March
482 partir de là, informez-vous ! Je crois qu’il faut faire appel au sens de la responsabilité. Mais ce n’est possible que dans d
35 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
483 e un chemin dans la forêt. Pas de formules toutes faites , pas de petits feux d’artifice : une démarche solide et rassurante. E
484 crivant L’Avenir est notre affaire , j’entendais faire le point de la situation. Je constate que cette situation est grave.
485 mes yeux : cela m’a appris beaucoup de choses. En fait , les nazis étaient des jacobins, la convergence était évidente. Et pu
486 m’ont pris pour un agent allemand chargé de leur faire peur… Ce qui est tragique, c’est que l’esprit jacobin règne encore et
487 plus répandu de cette démission générale dont est faite la « puissance » ? Il y a des mouvements qui sont de tous les temps.
36 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
488 es jargons et l’oubli des finalités communes, qui font échouer l’entreprise dans l’anarchie et la dispersion. Les hommes ne
489 grandes distances entre le logis et l’usine, ont fait surgir les « villes tentaculaires », dix fois ou cent fois plus peupl
490 ines à dissocier toute communauté vivante pour en faire une collectivité inerte ; à remplacer la solidarité par l’alignement
491 ilieu : toutes les tensions entre ces entités qui font la société européenne se concrétisent sur la place. Aujourd’hui les a
492 poles à des cités « à mesure d’homme » ne peut se faire que par leur division en municipalités de quartiers. Et cela suppose
493 illes que leurs habitants ont subies, qui ont été faites pour le profit de quelques-uns, avec l’aide forcée de tous les contri
37 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
494 douze millions d’exemplaires, quel bobard ! J’ai fait l’addition, le chiffre de vente réel est inférieur à 400 000 exemplai
495 es du pays de Rousseau et un peu utopiste ? On ne ferait jamais rien si chacun n’avait pas sa petite utopie. Depuis mon plus j
496 1930, j’ai fondé le mouvement personnaliste qui a fait un peu de bruit à l’époque, mais qui est resté ce qu’on appelle aujou
497 étant donné notre âge, nous serions obligés de la faire , mais que ce ne serait pas notre guerre. Vous discerniez donc des poi
498 e que l’homme se demande maintenant « Que puis-je faire  ? », plutôt que « Qu’est-ce qui va arriver ? » Vous refusez de voir l
499 ce que demain pourrait être ? Le club de Rome le fait de façon admirable et nous avertit des dangers que font courir la sur
500 e façon admirable et nous avertit des dangers que font courir la surproductivité et la course à la croissance. En revanche,
501 ns. Si j’ai bien compris la démonstration que m’a faite Denis de Rougemont, la menace apocalyptique qui pèse sur l’avenir est
502 mie européenne et il n’est pas dit que nous ne le ferons pas. » Comment Hitler apparaît-il dans les sables ? Hitler a eu ce su
503 ’on croyait dépassées. Le choix ne doit-il pas se faire entre l’énergie nucléaire ou le froid et les ténèbres ? Ne parlons pa
38 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
504 ceux qui croient qu’on peut continuer ce qu’on a fait depuis vingt-cinq ans, sont en pleine utopie au mauvais sens du terme
505 vais sens du terme ». Les différents éléments qui font marcher le système industriel depuis le xixe siècle et qui interagis
506 ter à cet égard que la civilisation occidentale a fait plus de mal après que pendant la colonisation qui n’a duré en fin de