1
ous voici, nous les douze invités à la table — et
vous
tous qui entrerez, je l’espère, dans le débat — aux prises avec une q
2
roire à la personne. Et je ne cherche pas, ici, à
vous
convaincre qu’elle existe, mais simplement à vous faire voir qu’en fa
3
vous convaincre qu’elle existe, mais simplement à
vous
faire voir qu’en fait, et pratiquement, vous y croyez, tous tant que
4
nt à vous faire voir qu’en fait, et pratiquement,
vous
y croyez, tous tant que vous êtes. Car si vous protestez, comme vous
5
it, et pratiquement, vous y croyez, tous tant que
vous
êtes. Car si vous protestez, comme vous le faites tous, chaque jour,
6
t, vous y croyez, tous tant que vous êtes. Car si
vous
protestez, comme vous le faites tous, chaque jour, contre les formes
7
tant que vous êtes. Car si vous protestez, comme
vous
le faites tous, chaque jour, contre les formes les plus diaboliquemen
8
lus diaboliquement variées de l’aliénation, j’ose
vous
demander ce qui, selon vous, est aliéné ? Si ce n’est pas la personne
9
e l’aliénation, j’ose vous demander ce qui, selon
vous
, est aliéné ? Si ce n’est pas la personne, alors quoi ? Quelle abstra
10
jours estimé que nous ne sommes pas au monde — ni
vous
ni moi — pour essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que nous
11
liberté, Mounier pouvait écrire à Berdiaev : Je
vous
expliquerai moi-même, ou Maritain si vous le voyez avant, ce conflit
12
v : Je vous expliquerai moi-même, ou Maritain si
vous
le voyez avant, ce conflit avec L’Ordre nouveau … Le mouvement s’ori
13
ue ça me prend, tout justement ! Attendez, que je
vous
dise… Sur mon assiette de petit déjeuner, demain matin, il y a une gr
14
s parle, et dans une langue du cœur avec laquelle
vos
propres émotions vont pouvoir dialoguer naturellement, sans avoir dû
15
er c’est prévoir, dit l’adage. Mais qui prévoit ?
Vous
lisez tous les jours dans la presse les déclarations les plus contrad
16
siècle. Qui croire ? Des futurologues distingués
vous
assurent que les réserves existantes ou encore à découvrir de pétrole
17
b de Rome, que je suppose connu de chacun d’entre
vous
. Je vous rappellerai seulement que la crise mondiale — et c’est je cr
18
, que je suppose connu de chacun d’entre vous. Je
vous
rappellerai seulement que la crise mondiale — et c’est je crois sa fo
19
cul. (La pomme qui tombe : si rien ne la retient,
vous
pouvez calculer au millième de seconde quand elle touchera le sol.) M
20
sa première publicité, il écrit que l’auto « peut
vous
mener n’importe où il vous plaît d’aller… pour vous reposer le cervea
21
crit que l’auto « peut vous mener n’importe où il
vous
plaît d’aller… pour vous reposer le cerveau par de longues promenades
22
us mener n’importe où il vous plaît d’aller… pour
vous
reposer le cerveau par de longues promenades au grand air et vous raf
23
cerveau par de longues promenades au grand air et
vous
rafraîchir les poumons grâce à ce tonique des toniques : une atmosphè
24
rman Kahn n’a pas prévu. Une histoire de fous, je
vous
l’ai dit. Et seul peut-être un fou eût pu prévoir son déroulement — o
25
ouverain. Eux seuls qui en avaient les moyens. Et
vous
voyez ce qu’ils en ont fait. Ils ont géré et détruit ses ressources e
26
s résultats, ni donc les décrire en détail ; mais
vous
restez en droit d’attendre, à tout le moins, que je vous donne mes hy
27
stez en droit d’attendre, à tout le moins, que je
vous
donne mes hypothèses de travail, et le plan général de mon enquête. L
28
Le mal stato-national Il semble que deux de
vos
thèmes principaux traversent actuellement une crise aiguë ; à savoir
29
Donc, on la fera avec les régions. Comment voyez-
vous
la montée de l’idée de région ? Il y a d’abord — et c’est le côté le
30
as ethniques. Elles le sont dans certains cas, où
vous
avez par exemple les Basques et les Catalans qui sont, eux, à la fois
31
e quoi pour les besoins de la cause. Comment êtes-
vous
parvenu à associer l’idée d’Europe à l’idée de région ? C’est à parti
32
nécessairement de langue commune. Pourquoi dites-
vous
que le phénomène des régions ethniques est peut-être le moins sérieux
33
on peut dire, mais que l’on ne peut pas faire. Si
vous
faites une « amicale », vous cessez d’être « misanthropes » ; mais si
34
e peut pas faire. Si vous faites une « amicale »,
vous
cessez d’être « misanthropes » ; mais si vous restez misanthropes, vo
35
», vous cessez d’être « misanthropes » ; mais si
vous
restez misanthropes, vous ne faites pas une amicale. Or depuis 25 ans
36
isanthropes » ; mais si vous restez misanthropes,
vous
ne faites pas une amicale. Or depuis 25 ans, les ministres de nos Éta
37
érence interne. Il ne s’agit pas de le renverser,
vous
ne sauriez par où le prendre. La révolution violente n’a jamais about
38
a explosé lors de la guerre de Suez par exemple.
Vous
savez que la définition même de la souveraineté nationale est donnée
39
re la paix comme on le veut, et quand on le veut.
Vous
avez vu lors de la guerre de Suez la France et la Grande-Bretagne, na
40
aire évoluer… Il y a une expression frappante que
vous
venez d’employer, c’est celle de « mise en place » des organismes rég
41
À mon sens, elle symbolise, certainement pas dans
votre
esprit, mais dans celui des gens qui l’ont mise en circulation, l’err
42
pas seulement des histoires militaires… Aussi, je
vous
demande de bien vouloir vous prononcer sur la liberté des gouvernants
43
ilitaires… Aussi, je vous demande de bien vouloir
vous
prononcer sur la liberté des gouvernants, je pense plus particulièrem
44
és nationales jouant sur les différentes régions.
Vous
avez des sociétés nationales, en France ou en Allemagne, ou en Italie
45
le long du Rhin, en Savoie ou dans le Nord, etc.
Vous
avez des phénomènes de colonisation intérieure qui sont exactement co
46
rouver un nouveau mode de croissance économique ?
Vous
faite allusion au célèbre rapport du club de Rome qui m’a fait très f
47
roissance illimitée. À quoi je répondais : « avez-
vous
jamais fait le calcul à quoi mène une croissance qui double tous les
48
e croissance qui double tous les sept ans ? Savez-
vous
par combien il faut la multiplier dans moins de cent ans, c’est-à-dir
49
sortir ? On voit mal comment… La description que
vous
faites de la mentalité d’aujourd’hui n’est pas tout à fait exacte. Il
50
les restructurer dans un nouvel ensemble social,
vous
avez cet état de dissociation, de destruction du principe social. On
51
on que celle-là. Il leur disait : « Suivez-moi et
vous
serez tous ensemble. » Et cela suffisait à tout justifier pour eux. I
52
vaient une raison de vivre pendant ce temps. Cela
vous
ne pouvez le faire que dans un état de société très morbide, où les g
53
n coupant un ou deux arbres… Et les racines, pour
vous
, c’est la commune ? Il faut donc commencer par la commune ? Oui ; peu
54
ue tous sont déplacés. Prenez la ville de Genève,
vous
avez une minorité de Genevois, je crois 27 %, et 44 % de Confédérés,
55
forcés par des associations, si j’ai bien compris
votre
pensée, est possible dans un monde sans racines paysannes ? Nous somm
56
ciation et de la vie civique. Quelle place donnez-
vous
à l’urbanisme dans tout cela ? Eh bien, je pense que c’est une place
57
le développement de quel système politique voyez-
vous
? Eh bien c’est la caserne, comme tout le monde l’a dit, et il faut p
58
imum d’une ville. C’est 50 000 habitants. Dès que
vous
dépassez ces limites, vous tombez dans la loi des rendements décroiss
59
000 habitants. Dès que vous dépassez ces limites,
vous
tombez dans la loi des rendements décroissants. Cela me semble exact,
60
a secrété certaines organisations très complexes.
Vous
dites que l’économie exige une certaine concentration et conduit à fa
61
r, l’économie est là au service des hommes. Si on
vous
dit que les dimensions optimums d’une ville exigent une économie déce
62
aire » Tous ces sujets seront-ils abordés dans
votre
prochain livre ? C’est essentiellement ce titre que je donne au livre
63
ecrétariat des Suisses à l’étranger. Comment avez-
vous
rencontré André Breton ? Je l’ai vu pour la première fois à New York
64
dans la maison. La crise de l’énergie Cela
vous
est-il arrivé depuis ? Oui, dans des circonstances assez différentes.
65
était comme « transfixé » par ce genre de choses.
Vous
vous souveniez des femmes à qui appartenaient ces objets ? Absolument
66
comme « transfixé » par ce genre de choses. Vous
vous
souveniez des femmes à qui appartenaient ces objets ? Absolument pas.
67
jouis de ne plus jamais rencontrer sur mon chemin
votre
sale gueule de faux témoin ! » Le malheureux sortit de la salle, insu
68
tous ces problèmes étaient moins difficiles chez
vous
, dans vos petits États fédérés. — Oui, disent les Suisses d’un air so
69
roblèmes étaient moins difficiles chez vous, dans
vos
petits États fédérés. — Oui, disent les Suisses d’un air soucieux, ma
70
industrielle (1975)o I Invité à parler devant
vous
de la « société post-industrielle » et de ses valeurs, mon premier mo
71
de l’économiste que je ne suis pas. Mais je dois
vous
faire un aveu : si j’ai finalement accepté de vous parler de la socié
72
ous faire un aveu : si j’ai finalement accepté de
vous
parler de la société post-industrielle, c’est que j’ai vu là une occa
73
pposition de ces deux conceptions que je voudrais
vous
présenter quelques remarques et suggestions. III Au travail, ve
74
d’automobiles. Et il note à ce moment-là, — et je
vous
prie de savourer la phrase, elle le mérite ! — « Ma résolution pouvai
75
de vivre particulière à cause de l’automobile, et
vous
ne pouvez plus changer cela en poussant un bouton. » L’aventure de l’
76
é par l’Auto, et qui favorise les ventes. V
Vous
me pardonnerez, je l’espère, de m’être un peu étendu sur le chapitre
77
sens de la fonction d’un phénomène. Exemples : si
vous
multipliez par dix les dimensions de votre escalier, les marches auro
78
es : si vous multipliez par dix les dimensions de
votre
escalier, les marches auront alors deux mètres de haut ; pour les gra
79
t alors deux mètres de haut ; pour les gravir, il
vous
faudra l’aide d’une échelle, et c’est précisément ce que l’escalier a
80
nt ce que l’escalier avait pour seule fonction de
vous
éviter. Nous avons vu que la prolifération illimitée de l’automobile
81
ndais le physicien Hendrijk Lorentz ? J’aurais dû
vous
parler de la technologie douce, qui, dans la nouvelle société, doit r
82
sur la question qu’on va me poser, inévitable : «
Votre
modèle post-industriel a-t-il des chances de se réaliser ? » J’ai cou
83
nous sommes séparatistes… » Je lui répondais : «
Vous
pouvez être séparatiste ou nationaliste vaudois, mais vous ne pouvez
84
ez être séparatiste ou nationaliste vaudois, mais
vous
ne pouvez pas être fédéraliste du même coup, parce que le fédéralisme
85
ugst, lors d’un fameux dimanche sous la pluie : «
Vous
êtes hors de la légalité, c’est évident, et vous le savez. Vous n’ave
86
Vous êtes hors de la légalité, c’est évident, et
vous
le savez. Vous n’avez avec vous que la justice, et vous êtes au surpl
87
de la légalité, c’est évident, et vous le savez.
Vous
n’avez avec vous que la justice, et vous êtes au surplus en état de l
88
c’est évident, et vous le savez. Vous n’avez avec
vous
que la justice, et vous êtes au surplus en état de légitime défense.
89
e savez. Vous n’avez avec vous que la justice, et
vous
êtes au surplus en état de légitime défense. Vous êtes donc en train
90
vous êtes au surplus en état de légitime défense.
Vous
êtes donc en train de livrer le véritable Morgarten du xxe siècle. »
91
etites dimensions. Or, dans le monde actuel, plus
vous
êtes petit et plus vous avez de chances de survivre au tohu-bohu géné
92
ans le monde actuel, plus vous êtes petit et plus
vous
avez de chances de survivre au tohu-bohu général qui est en train de
93
ne forme d’existence spirituelle : « Maris, aimez
vos
femmes comme le Christ a aimé l’Église. » D’autre part, il n’hésite p
94
la confession des deux amants : « Amor par force
vos
demeine » ? Et, depuis lors, tous les romans dignes du nom obéiront à
95
même langage que la servante Brangaine à Iseut :
Vous
aimez. On ne peut vaincre sa destinée : Par un charme fatal vous fû
96
peut vaincre sa destinée : Par un charme fatal
vous
fûtes entraînée. Racine est-il vraiment sincère dans sa préface lors
97
es cantiques dans son invocation célèbre : Levez-
vous
vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une a
98
e et un avertissement » (juin 1975)s t Maître,
vous
avez accordé votre soutien à la campagne d’Amnesty International en f
99
ent » (juin 1975)s t Maître, vous avez accordé
votre
soutien à la campagne d’Amnesty International en faveur de Vladimir B
100
si je ne deviendrais pas fou réellement. Quand on
vous
dit que vous êtes seul à penser de la sorte, vous pouvez réellement v
101
endrais pas fou réellement. Quand on vous dit que
vous
êtes seul à penser de la sorte, vous pouvez réellement vous demander
102
vous dit que vous êtes seul à penser de la sorte,
vous
pouvez réellement vous demander : Mais en fin de compte est-ce que je
103
seul à penser de la sorte, vous pouvez réellement
vous
demander : Mais en fin de compte est-ce que je n’ai pas tort puisque
104
nt ? Et ce doute répété, amplifié, peut très bien
vous
amener à la folie. J’ai su comment s’étaient passés les grands procès
105
l’URSS. On enfermait ces gens et on leur disait :
vous
prétendez n’avoir jamais rien dit contre Staline mais l’autre jour da
106
is rien dit contre Staline mais l’autre jour dans
votre
sommeil, vous avez rêvé de le tuer. On vous a interrogé sous hypnose
107
tre Staline mais l’autre jour dans votre sommeil,
vous
avez rêvé de le tuer. On vous a interrogé sous hypnose et vous avez c
108
dans votre sommeil, vous avez rêvé de le tuer. On
vous
a interrogé sous hypnose et vous avez confirmé que vous rêviez souven
109
é de le tuer. On vous a interrogé sous hypnose et
vous
avez confirmé que vous rêviez souvent de le tuer. Donc si vous le rec
110
interrogé sous hypnose et vous avez confirmé que
vous
rêviez souvent de le tuer. Donc si vous le reconnaissez c’est que vou
111
firmé que vous rêviez souvent de le tuer. Donc si
vous
le reconnaissez c’est que vous êtes capable de le faire. Mais ces gen
112
e le tuer. Donc si vous le reconnaissez c’est que
vous
êtes capable de le faire. Mais ces gens représentaient peut-être un d
113
le notion que l’on retrouve encore en justice. Si
votre
avocat prouve que vous avez agi sous la contrainte, sans avoir la res
114
uve encore en justice. Si votre avocat prouve que
vous
avez agi sous la contrainte, sans avoir la responsabilité de votre ac
115
us la contrainte, sans avoir la responsabilité de
votre
acte, vous serez acquitté. C’est parce que je crois à cette liberté d
116
inte, sans avoir la responsabilité de votre acte,
vous
serez acquitté. C’est parce que je crois à cette liberté de l’homme l
117
re » où l’homme peut faire entendre sa voix. Pour
vous
il n’y a pas de nécessité à ce qu’un État moderne soit regroupé, donc
118
ividu n’est pas aussi directement menacé. Mais je
vous
rends attentif à un fait. Aujourd’hui19 Garry Davis purge à Bâle une
119
e me dire, comme certains l’ont fait à Berlin : «
Votre
point de vue est typiquement européen, mais que vaut-il pour tous ces
120
lesquelles on n’a pas besoin d’autorisations. Si
vous
demandez à d’autres le droit d’être libre, vous êtes perdu ! La liber
121
i vous demandez à d’autres le droit d’être libre,
vous
êtes perdu ! La liberté, c’est une chose qu’on prend, qu’on mérite et
122
ans laquelle j’ai été élevé. Ce sera l’affaire de
votre
génération. Trois lustres ont passé déjà sans que rien nous rapproch
123
s au sud par Strasbourg et Besançon jusqu’à Lyon,
vous
ferait traverser dix villes de festivals et boucler le voyage à Lucer
124
e, des Amériques précolombiennes ou de l’Afrique,
vous
ne trouverez l’équivalent de cette formule et de ses surprises, calcu
125
de ses surprises, calculées ou non, pas plus que
vous
ne trouverez l’équivalent de notre peinture de chevalet ou de nos por
126
Dans le champ des études européennes, quelle est
votre
discipline ? Quand on sent qu’on ne peut pas répondre facilement à un
127
dra, et d’abord mes réponses. Qu’est-ce donc pour
vous
, l’Europe ? Ce n‘est pas une réalité faite et achevée, ou bien en tra
128
ème tiers du xxe siècle. Il s’agirait donc selon
vous
d’étudier un problème d’actualité, en vue de lui trouver des solution
129
voue que je saisis mal l’opposition de nature que
vous
me semblez faire, après tant d’autres — ce fut une mode dans les anné
130
quée ne peut rendre en deux ans pour l’industrie.
Vous
voyez que la recherche fondamentale n‘est pas aussi « gratuite » qu’o
131
bureaux d’études de nos grandes industries. Mais
vous
qui traitez de l’Europe, à quoi préparez-vous au juste ? Un institut
132
ais vous qui traitez de l’Europe, à quoi préparez-
vous
au juste ? Un institut d’études européennes prépare des étudiants de
133
s seuls à ne pas le voir ! Et c’est le moment que
vous
choisissez pour me poser vos colles de facultés ! Je souhaitais simpl
134
c’est le moment que vous choisissez pour me poser
vos
colles de facultés ! Je souhaitais simplement savoir ce que vous ense
135
facultés ! Je souhaitais simplement savoir ce que
vous
enseignez au juste. Je vous en donnerai deux exemples. J’ai professé
136
plement savoir ce que vous enseignez au juste. Je
vous
en donnerai deux exemples. J’ai professé à notre Institut et à l’EPFZ
137
la linguistique et du structuralisme. Là encore,
vous
allez me dire que ces démarches sont peu compatibles avec l’idée du s
138
e siècle, mais qui s’en plaindrait aujourd’hui ?
Vos
étudiants s’en plaignent-ils ? Ceux qui font des études dans la seule
139
davantage, hors programme, isolés ou en groupes.
Vous
avez rappelé récemment, ici même, après Jouvenel, que nous ne pouvons
140
savoir assuré sera donc historique. Et dès lors,
votre
discipline ne serait-elle pas tout simplement une histoire des idées
141
x du savoir vérifié. Centrer toutes les études de
votre
Institut, non seulement en histoire, mais en économie, en science pol
142
sur les problèmes de l’Europe, est-ce que cela ne
vous
condamne pas à l’européocentrisme ? Vous en êtes parfois accusé. Quan
143
cela ne vous condamne pas à l’européocentrisme ?
Vous
en êtes parfois accusé. Quand on fait « simplement » du droit, des le
144
uropéennes méritent l’épithète si mal vue 20 que
vous
citez, c’est-à-dire ramènent tout à l’Europe et à ses intérêts, dont
145
nos cours : c’est sans doute le plus nécessaire.
Vous
paraissez revenir irrésistiblement à des considérations d’utilité, d’
146
e, au sens large du mot, bien entendu. Que faites-
vous
du savoir désintéressé ? Les termes d’opportunité et d’utilité me par
147
simplement vital pour toute notre culture. Croyez-
vous
que l’Université n’est pas intéressée au premier chef à la survie de
148
vie terrestre contre les rayons ultraviolets ? «
Votre
pari — dis-je aux promoteurs de Concorde alignés devant moi, et const
149
ternés — c’est le contraire du pari de Pascal. Si
vous
perdez, vous perdez tout pour tout le monde. Si vous gagnez, vous gag
150
t le contraire du pari de Pascal. Si vous perdez,
vous
perdez tout pour tout le monde. Si vous gagnez, vous gagnez trois heu
151
s perdez, vous perdez tout pour tout le monde. Si
vous
gagnez, vous gagnez trois heures pour quelques-uns. Étrange pari. Moi
152
s perdez tout pour tout le monde. Si vous gagnez,
vous
gagnez trois heures pour quelques-uns. Étrange pari. Moi, je ne le ti
153
ord, l’autre veut la sécurité par-dessus tout. Si
vous
tenez à la sécurité par-dessus tout, vous êtes amené à accepter la lo
154
out. Si vous tenez à la sécurité par-dessus tout,
vous
êtes amené à accepter la logique interne de la mégamachine étatique,
155
er la logique interne de la mégamachine étatique,
vous
attendez de plus en plus de l’État, et vous trouvez enfin normal que
156
ique, vous attendez de plus en plus de l’État, et
vous
trouvez enfin normal que ce soit lui — comme les Rois antiques — qui
157
es — qui dispense seul l’Énergie. Une énergie qui
vous
vient donc de l’extérieur et que les Pouvoirs publics vous assurent.
158
t donc de l’extérieur et que les Pouvoirs publics
vous
assurent. Si au contraire vous voulez la liberté d’abord avec les ris
159
s Pouvoirs publics vous assurent. Si au contraire
vous
voulez la liberté d’abord avec les risques qu’elle comporte, vous vou
160
iberté d’abord avec les risques qu’elle comporte,
vous
vous heurtez aux cadres géométriques qu’imposent la société industrie
161
é d’abord avec les risques qu’elle comporte, vous
vous
heurtez aux cadres géométriques qu’imposent la société industrielle m
162
indispensable au fonctionnement de l’État-nation.
Vous
êtes amené à revendiquer l’autonomie que l’État menace, que les néces
163
la production industrielle tendent à exclure. Et
vous
en viendrez peu à peu à l’idée de trouver l’énergie nécessaire le plu
164
ver l’énergie nécessaire le plus près possible de
vous
, dans votre environnement immédiat, chute d’eau, rivière, force des v
165
ie nécessaire le plus près possible de vous, dans
votre
environnement immédiat, chute d’eau, rivière, force des vents, lumièr
166
pourquoi nos États les décrient et négligent). Et
vous
irez plus loin. Vous en viendrez bientôt à chercher l’énergie en vous
167
s décrient et négligent). Et vous irez plus loin.
Vous
en viendrez bientôt à chercher l’énergie en vous-même. Tout peut chan
168
aires. Prenez cette conversion pour une image, si
vous
voulez, mais je suis convaincu qu’en réalité, elle signifie bien dav
169
a Suisse que nous avons livrée pendant la guerre,
votre
œuvre avait pour nous la valeur d’un corps d’armée ! » Il se peut que
170
ans laquelle j’ai été élevé. Ce sera l’affaire de
votre
génération… ae. Rougemont Denis de, « Robert Schuman (1886-1963)
171
Hérétiques de toutes les religions, unissez-
vous
! (1977)ac Un jour, dans notre jardin de Ferney, où les Corbin s’a
172
lacez dans cette phrase morale par orthodoxie, et
vous
saurez ce que nous pensions alors. La vérité ne pouvait être à nos ye
173
e ou règlements de la société. ⁂ Comment pourriez-
vous
, « hérétiques », vous unir dans vos unicités ? Cela ne se fera jamais
174
société. ⁂ Comment pourriez-vous, « hérétiques »,
vous
unir dans vos unicités ? Cela ne se fera jamais dans aucun Siècle, ma
175
ent pourriez-vous, « hérétiques », vous unir dans
vos
unicités ? Cela ne se fera jamais dans aucun Siècle, mais seulement e
176
de, « Hérétiques de toutes les religions, unissez-
vous
! », Mélanges offerts à Henry Corbin, Tehran, Tehran University, 1977
177
i, quand on lui demandait, un jour : « Que faites-
vous
devant un problème insoluble ? », répondait : « Eh bien ! je le compl
178
? », répondait : « Eh bien ! je le complique. » (
Vous
avez peut-être reconnu le président de la Chambre française.) On se s
179
de chemin de fer, Seigneur, comment les expliquez-
vous
? » Dieu, gêné : « Les accidents de chemin de fer, cela ne s’explique
180
ntraintes dans cette préparation à la guerre — je
vous
renvoie, là-dessus, au classique ouvrage de Bertrand de Jouvenel : Du
181
prendre les agresseurs, va les « phagocyter ». Je
vous
rappelle l’exemple de Lénine : Lénine avait écrit, au début de 1917,
182
sans l’intervention du pouvoir. La formule que je
vous
propose est la suivante : « La puissance, c’est le pouvoir que l’on p
183
] Il n’y a pas vraiment d’opposition entre ce que
vous
avez dit plus longuement hier soir, et ce que j’ai dit, très vite, au
184
la liberté ménage plus de possibles. Si en effet
vous
choisissez les moyens de la puissance, vous n’avez plus de liberté. M
185
effet vous choisissez les moyens de la puissance,
vous
n’avez plus de liberté. Mais si vous choisissez les moyens de la libe
186
a puissance, vous n’avez plus de liberté. Mais si
vous
choisissez les moyens de la liberté, vous n’aurez peut-être plus beso
187
Mais si vous choisissez les moyens de la liberté,
vous
n’aurez peut-être plus besoin de la puissance. Choisir les centrales
188
de mon fameux triangle, il me dit : — « Détrompez-
vous
! Le triangle que vous venez de dessiner couvre très exactement l’air
189
il me dit : — « Détrompez-vous ! Le triangle que
vous
venez de dessiner couvre très exactement l’aire du franco-provençal,
190
r avec lui de l’urgence de solutions. Pour étayer
votre
thèse, Denis de Rougemont, vous parlez d’une « crise universelle ». Q
191
ons. Pour étayer votre thèse, Denis de Rougemont,
vous
parlez d’une « crise universelle ». Qu’entendez-vous par là ? J’enten
192
s parlez d’une « crise universelle ». Qu’entendez-
vous
par là ? J’entends que, à l’Est comme à l’Ouest, les idéaux de progrè
193
at-nation, contre le vœu des citoyens. Qu’appelez-
vous
l’État-nation ? C’est la mainmise d’un appareil étatique sur la vie d
194
e l’État, né de la guerre et préparant la guerre.
Vous
parliez d’agression contre la nature. Il n’y a pas que la pollution p
195
ue préparent, malgré eux, tous nos États-nations.
Vous
semblez trouver une solution à tous vos problèmes dans la régionalisa
196
nations. Vous semblez trouver une solution à tous
vos
problèmes dans la régionalisation ? N’allons pas trop vite ! Je const
197
c’est-à-dire de grandes guerres. Au fond, ce que
vous
nous proposez, c’est le modèle suisse ? C’est quelque chose qui s’en
198
dation des relations humaines. Mais ces États que
vous
dénoncez ont quand même édifié au cours des siècles une langue et une
199
aies fins vers lesquelles ils nous portent ». « À
vous
de jouer ! » lance-t-il en défi à la jeunesse du monde. Denis de Roug
200
nt les limites. La voix se fait plus douce. Voyez-
vous
, les hommes sont envahis par un sentiment d’impuissance qu’il faut ab
201
Nous sommes loin des cités grecques ! C’est pour
vous
le modèle idéal ? Absolument ! Et chose extraordinaire on commence à
202
pas dépasser 50 000 habitants. C’est fantastique,
vous
comprenez ! Malgré tous les changements techniques intervenus, nous r
203
de CRS, donc dans une société devenue policière.
Vous
voyez, partout nous atteignons les limites du supportable, du vivable
204
es hommes d’État mentent trop à ceux du peuple
Vous
êtes un farouche ennemi de l’État-nation ? J’ai toujours été antinati
205
grand humaniste. L’interview exclusive de Parents
vous
montre pourquoi cette œuvre est révolutionnaire. »
206
tour d’un hérétique (3 octobre 1977)aq ar Cela
vous
fait plaisir de redevenir un penseur à la mode ? La mode ? Je ne sais
207
certaine tradition humaniste et antitotalitaire,
vous
vous retrouvez, bon gré mal gré, dans l’air du temps… J’ai plutôt l’i
208
aine tradition humaniste et antitotalitaire, vous
vous
retrouvez, bon gré mal gré, dans l’air du temps… J’ai plutôt l’impres
209
ndial traduit en dix-sept langues. Et le titre de
votre
dernier livre — L’Avenir est notre affaire — sert déjà de slogan à
210
insi, par le biais de la protestation écologique,
vous
retrouvez les thèmes que vous aviez formulés dans les années 1930, pu
211
station écologique, vous retrouvez les thèmes que
vous
aviez formulés dans les années 1930, puisque pour vous, fascisme, sta
212
aviez formulés dans les années 1930, puisque pour
vous
, fascisme, stalinisme et libéralisme n’étaient alors que les variante
213
devenu aujourd’hui une évidence. Et que répondez-
vous
à l’objection classique selon laquelle, finalement, cette critique de
214
même plus s’allonger… L’autre grande critique que
vous
avez été l’un des premiers à formuler concerne l’État-nation. Avec sa
215
Rhin, qui est actuellement pollué par cinq pays.
Vous
voyez donc comment l’idée européenne, le régionalisme et l’écologie s
216
les qu’ils sont de voir plus loin que l’Hexagone.
Vous
dites également que la finalité de l’État-nation, c’est la guerre et
217
t nées de la guerre et, fatalement, y conduisent.
Vous
voici, soudainement, bien anarchiste, c’est plutôt inattendu de la pa
218
a pas de régionalisme possible. Comment expliquez-
vous
que l’idée européenne soit malgré tout cela si peu populaire ? Rien n
219
le sentiment très vif que, contrairement à ce que
vous
semblez croire, l’idée d’une Europe unie n’a jamais cessé de hanter l
220
hé ce vaste mouvement d’aboutir. Ce fut un rendez-
vous
manqué dont nous payons encore le prix. J’ai l’impression qu’il y a u
221
J’ai l’impression qu’il y a un malentendu : dans
votre
jeunesse, disiez-vous, vous étiez résolument anticapitaliste. Or l’Eu
222
l y a un malentendu : dans votre jeunesse, disiez-
vous
, vous étiez résolument anticapitaliste. Or l’Europe qui se fait aujou
223
un malentendu : dans votre jeunesse, disiez-vous,
vous
étiez résolument anticapitaliste. Or l’Europe qui se fait aujourd’hui
224
mode de production et de civilisation qu’en outre
vous
condamnez. Alors, pourquoi soutenez-vous une telle entreprise ? De ce
225
en outre vous condamnez. Alors, pourquoi soutenez-
vous
une telle entreprise ? De ce point de vue, il n’y a rien à craindre.
226
. Manifestement, la prophétie est un genre qui ne
vous
déplaît pas… … Surtout quand je m’aperçois, quarante ans après, que l
227
es jeunes gens suivent presque à la lettre ce que
vous
appelez mes « prophéties ». Tenez, en mai 1968, ça m’a fait une bien
228
, c’était un titre bien fâcheux… Tout d’abord, je
vous
rappellerai que Gramsci, dans les années 1920, avait intitulé sa revu
229
ce qu’ils arrivaient et disaient : « Moi, je vais
vous
offrir du communautaire, du religieux. » Et, en histoire, quand une j
230
losophes »az… C’est tout de même Otto Abetz, dont
vous
faites alors la connaissance, qui vous procure un poste de lecteur de
231
betz, dont vous faites alors la connaissance, qui
vous
procure un poste de lecteur de français à l’Université de Francfort…
232
ême n’était qu’à demi nazi. Une moitié suffit… Je
vous
l’accorde. Toujours est-il que, dès 1932, il avait témoigné un certai
233
i en fit le mauvais usage que l’on sait. Au fond,
vous
ne cessiez pas de jouer avec la politique sans jamais choisir votre c
234
as de jouer avec la politique sans jamais choisir
votre
camp. C’était une position délicate, inconfortable… L’inconfort ne no
235
ersonnaliste » au pouvoir. À ce moment-là, n’avez-
vous
pas eu envie de vous engager plus directement dans l’action politique
236
voir. À ce moment-là, n’avez-vous pas eu envie de
vous
engager plus directement dans l’action politique ? Étant suisse, je n
237
férer les apocalypses qu’on nous prépare. D’après
vous
, l’« apocalypse » pourrait être différée ? Plus exactement, je crois
238
qui sauve. »be D’où l’ambiguïté fondamentale de
votre
rapport à la politique… Pourquoi parler d’ambiguïté ? Fidèle à mes pr
239
’est le pouvoir qui nous prend et nous phagocyte.
Vous
parlez du pouvoir comme vous parliez de la passion dans L’Amour et l
240
d et nous phagocyte. Vous parlez du pouvoir comme
vous
parliez de la passion dans L’Amour et l’Occident … C’est absolument
241
C’est pour cela que, lorsque de Gaulle est mort,
vous
avez écrit un article intitulé « La mort de Tristan » ? La comparaiso
242
. Au fond, depuis L’Amour et l’Occident jusqu’à
votre
actuel militantisme d’écologiste, vous n’auriez fait que l’apologie d
243
jusqu’à votre actuel militantisme d’écologiste,
vous
n’auriez fait que l’apologie de la mesure contre l’excès et de la loi
244
bsolu et un œil sur Jean Paulhan. » À l’évidence,
vous
n’avez pas changé… C’est vrai. Qu’y puis-je ? Le classicisme, en mora
245
octobre 1977)bo bp Denis de Rougemont, je vais
vous
lire une des premières phrases de votre livre : « Si nous ne choisiss
246
t, je vais vous lire une des premières phrases de
votre
livre : « Si nous ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y a
247
conteront pas…, etc. » Quel est ce cataclysme que
vous
annoncez ? D’abord je vous ferai remarquer que cette phrase est au co
248
est ce cataclysme que vous annoncez ? D’abord je
vous
ferai remarquer que cette phrase est au conditionnel : « Si nous ne c
249
ndre. Ce sont d’ailleurs généralement les mêmes —
vous
le noterez — qui annoncent les cataclysmes et qui les provoquent ! En
250
ent à quel moment elle touchera le sol… En somme,
vous
êtes un prophète qui espère se tromper. Exactement. C’était la formul
251
lle était en effet indispensable — voyons comment
vous
décrivez ces « mécanismes désastreux » qui nous menacent. Ce n’est pa
252
smes désastreux » qui nous menacent. Ce n’est pas
vous
que j’étonnerai en disant qu’il y en a beaucoup et qu’on en a beaucou
253
rre n’est pas infinie, les ressources terrestres,
vous
le savez, sont limitées. Mais, justement, qui peut décider de cela ?
254
à Dieu. » Ou « De quoi demain sera-t-il fait ? »
Vous
, vous écrivez : « La décadence d’une société commence quand l’homme s
255
u. » Ou « De quoi demain sera-t-il fait ? » Vous,
vous
écrivez : « La décadence d’une société commence quand l’homme se dema
256
aginez le même incident avec le pétrole ! Puis-je
vous
citer la fin de votre phrase de tout à l’heure sur les cataclysmes ?
257
nt avec le pétrole ! Puis-je vous citer la fin de
votre
phrase de tout à l’heure sur les cataclysmes ? La voici : « Il n’y au
258
e n’est tout de même pas à la panne d’essence que
vous
songez en écrivant cela ? Non, je songeais tout simplement à la guerr
259
s aussi simples que cela. La guerre est donc pour
vous
une hypothèse plausible ? Elle est absolument fatale si on continue c
260
elques années et puis, après moi, le déluge… » Je
vous
l’ai dit, ce sont ceux qui annoncent les catastrophes qui les fabriqu
261
re eux dans les yeux sans éclater de rire… Un de
vos
sujets d’étonnement provient justement de tous les mensonges (par omi
262
entoure dans nos pays les problèmes du nucléaire.
Vous
vous interrogez à leur propos et vous en arrivez à l’idée que si tant
263
re dans nos pays les problèmes du nucléaire. Vous
vous
interrogez à leur propos et vous en arrivez à l’idée que si tant d’ho
264
nucléaire. Vous vous interrogez à leur propos et
vous
en arrivez à l’idée que si tant d’hommes mentent, c’est qu’il doit y
265
on savait que quelqu’un a trouvé la réponse. Mais
vous
entendez dire tous les jours : « Ça n’est plus un problème, ça a été
266
torité dès qu’on les pousse trop. La question que
vous
soulevez ainsi est doublement grave, car tous les gens dont vous parl
267
insi est doublement grave, car tous les gens dont
vous
parlez sont — à des degrés et à des titres divers — des scientifiques
268
res divers — des scientifiques, et l’attitude que
vous
décrivez ne l’est guère. Comment expliquez-vous cela ? Je ne voudrais
269
e vous décrivez ne l’est guère. Comment expliquez-
vous
cela ? Je ne voudrais pas être trop polémique, mais ce que je vais vo
270
rais pas être trop polémique, mais ce que je vais
vous
dire est couvert par de très hautes autorités scientifiques. Je vais
271
à qu’un exemple pris dans un seul pays. Détrompez-
vous
, le problème a été très sérieusement discuté aux États-Unis, vu la gr
272
quel but « inavouable » tous ces mensonges, selon
vous
, masquent-ils ? Eh bien, regardons d’abord le but affiché. On nous ré
273
’abord le but affiché. On nous répète à satiété :
vous
ne couperez pas au nucléaire parce que la population du globe double
274
n expansion, est devenu dérisoire aujourd’hui où,
vous
le savez, si le tiers-monde continue à croître, le monde industrialis
275
, parfois, décroître. Alors je dis : « Est-ce que
vous
comptez envoyer votre électricité nucléaire en Amazonie ou en Inde ?
276
Alors je dis : « Est-ce que vous comptez envoyer
votre
électricité nucléaire en Amazonie ou en Inde ? » Sans compter que l’e
277
ut rien. C’est ça, la vraie réalité de l’État. Ne
vous
semble-t-il pas un peu court de réduire l’État aux fonctionnaires ? L
278
istrer les choses quand c’est comme ça ! Souvenez-
vous
qu’il y a eu des débats terribles à la Convention là-dessus, quand de
279
de fou, mais on en a débattu passionnément. Et si
vous
croyez que ce sont là des divagations, rappelez-vous ce qui s’est pas
280
s croyez que ce sont là des divagations, rappelez-
vous
ce qui s’est passé, chez les esprits les plus intelligents, au moment
281
pourquoi est-ce à notre siècle en particulier que
vous
faites dans votre livre ce procès du « mythe de la puissance » avec t
282
notre siècle en particulier que vous faites dans
votre
livre ce procès du « mythe de la puissance » avec tant de passion. To
283
la puissance » avec tant de passion. Tout ce que
vous
venez de dire ne montre-t-il pas que les États-nations, que vous crit
284
ire ne montre-t-il pas que les États-nations, que
vous
critiquez depuis longtemps, ne sont pas nés hier ? Parce qu’il y a eu
285
Mais quel sens peut bien avoir cette liberté que
vous
accordez à l’homme en face d’un État que vous décrivez aussi super-pu
286
que vous accordez à l’homme en face d’un État que
vous
décrivez aussi super-puissant ? Faut-il briser l’État ? Et si oui, co
287
substitut de l’État a-t-il jamais existé ? Pouvez-
vous
m’en citer un modèle ? Eh bien, je pourrais vous citer évidemment ce
288
-vous m’en citer un modèle ? Eh bien, je pourrais
vous
citer évidemment ce grand modèle de la démocratie qu’étaient les cité
289
lation. Ils l’ont fait soixante-dix fois, figurez-
vous
! Je suppose que les linguistes grecs n’avaient pas encore inventé le
290
de la puissance… Est-ce que ces communautés sont
vos
modèles ? Non, mais elles montrent, expérimentalement, une possibilit
291
endre son destin en main. Il y aurait donc, si je
vous
entends, une taille à ne pas dépasser sous peine de mort pour la démo
292
etits — qui en ont conservé la coutume. Bien sûr,
vous
allez me dire qu’aujourd’hui il y a l’électronique qui a tout changé
293
de communes forestièresbr, d’une coopérative, si
vous
voulez, et elle s’est peu à peu agrandie sous la forme d’une composit
294
ualité à ces propos un peu théoriques, disons que
vous
êtes partisan des régions. Oui, des régions organisées dans un ensemb
295
st qu’il y a maintenant près d’un demi-siècle que
vous
écrivez… Et je dis toujours la même chose ? Oui, parce que j’y crois.
296
atantes, ce qui attire beaucoup l’attention. Mais
vous
notez qu’aujourd’hui, après trente ans, ils disent soudain la même ch
297
tion puisque tout ne tient qu’à nous. Finalement,
vous
n’êtes pas très optimiste sur la nature humaine. Je dirai que, quoiqu
298
L’Avenir est
votre
affaire (11 octobre 1977)bs bt J’ai rencontré Denis de Rougemont d
299
. C’est surtout cela qui me fait peur… Et d’après
vous
, les États-nations ne peuvent plus rien entreprendre de positif pour
300
e régionale est-elle en train de s’éveiller selon
vous
? Certainement et je prendrai comme exemple la « Regio Basiliensis »
301
ce qui est tout simplement dément ! Notez que si
vous
discutez, dans le privé, avec tel ministre, tel conseiller fédéral, i
302
vé, avec tel ministre, tel conseiller fédéral, il
vous
dira que, s’il n’était pas au pouvoir, il serait avec les manifestant
303
elà d’une simple question de mode intellectuelle…
Votre
ouvrage opère la synthèse d’une très vaste information. Combien de te
304
une très vaste information. Combien de temps avez-
vous
mis pour l’écrire ? J’ai mis quatre ans et demi pour achever L’Aveni
305
ort à l’actualité immédiate. Comment caractérisez-
vous
la perspective centrale de votre livre ? Je dirai que c’est un essai
306
ment caractérisez-vous la perspective centrale de
votre
livre ? Je dirai que c’est un essai d’une morale de l’homme libre et
307
. Rougemont Denis de, « [Entretien] L’avenir est
votre
affaire », 24 Heures, Lausanne, 11 octobre 1977, p. 58. bt. Propos r
308
goût des Occidentaux pour l’amour impossible, et
votre
action aujourd’hui, vos livres engagés pour l’Europe des régions, pou
309
l’amour impossible, et votre action aujourd’hui,
vos
livres engagés pour l’Europe des régions, pour l’environnement, contr
310
mouvements autonomistes, la lutte antinucléaire.
Vous
dites que vous êtes un « pessimiste actif ». Il y a une phrase que j
311
onomistes, la lutte antinucléaire. Vous dites que
vous
êtes un « pessimiste actif ». Il y a une phrase que j’ai écrite et à
312
encore plus cocorico pour Marchais. La France ne
vous
paraît pas particulièrement adaptée aux changements exigés par la sit
313
te à méditer un argument très simple : intéressez-
vous
aux antinucléaires, parce qu’ils n’ont rien à y gagner… C’est déjà un
314
élément de réflexion. Et à partir de là, informez-
vous
! Je crois qu’il faut faire appel au sens de la responsabilité. Mais
315
de cap. De notre devoir et dans nos possibilités…
Vous
dites « changer de cap ». Vous évitez le terme : « révolution » ? C
316
nos possibilités… Vous dites « changer de cap ».
Vous
évitez le terme : « révolution » ? Ces révolutions qui nivellent…
317
il conducteur qui relie ces œuvres. Comment voyez-
vous
votre propre évolution ? Personnellement, je préfère mes textes plus
318
nducteur qui relie ces œuvres. Comment voyez-vous
votre
propre évolution ? Personnellement, je préfère mes textes plus poétiq
319
ais le fil conducteur existe, dans les livres que
vous
citez. Lorsque le « mouvement personnaliste » fut lancé, nous savions
320
depuis toujours l’individu libre et responsable.
Vous
évoquez, dans votre livre, les nombreux mouvements populaires qui se
321
individu libre et responsable. Vous évoquez, dans
votre
livre, les nombreux mouvements populaires qui se sont créés au cours
322
i se sont créés au cours de ces dernières années.
Vous
les considérez comme les manifestations d’un refus de plus en plus ré
323
e semble que c’est sérieux et encourageant. Voyez-
vous
: je me méfie des attaques frontales contre l’État, qui renforcent to
324
S’il fallait que j’explique très simplement qui
vous
êtes à un enfant, par exemple, que devrais-je lui dire ? D’abord, que
325
ut nous donner. Enfin que je suis écologiste. Que
vous
êtes du pays de Rousseau et un peu utopiste ? On ne ferait jamais rie
326
eignements aux Alliés. Suisses, Français, Belges,
vous
étiez tous citoyens de sociétés libérales et démocratiques : quelles
327
étés libérales et démocratiques : quelles étaient
vos
craintes ? Les mêmes finalités À Paris, vers 1930, nous étions
328
la faire, mais que ce ne serait pas notre guerre.
Vous
discerniez donc des points communs entre des pays totalitaires et des
329
nations qui poursuivent des chimères identiques.
Vous
disiez, vous écriviez déjà cela il y a plus de trente ans et… Vous vo
330
poursuivent des chimères identiques. Vous disiez,
vous
écriviez déjà cela il y a plus de trente ans et… Vous voulez dire que
331
écriviez déjà cela il y a plus de trente ans et…
Vous
voulez dire que je n’ai rien empêché, c’est vrai. Mais la fonction de
332
monde ce que les hommes voudront qu’il arrive. »
Vous
n’acceptez pas qu’on se retranche derrière la formule commode « l’ave
333
re ? », plutôt que « Qu’est-ce qui va arriver ? »
Vous
refusez de voir l’intervention du doigt de Dieu dans certains événeme
334
e grands événements. Hitler et l’automobile
Vous
êtes l’un de ces hommes sensibles ? Dès 1932, j’avais prévu les victo
335
tous les dix ans la consommation en électricité.
Vous
voulez empêcher l’homme d’aller toujours plus vite, plus haut et plus
336
. C’est un slogan. Qu’est-ce que le progrès selon
vos
vœux ? J’appelle progrès ce qui est favorable à un meilleur épanouiss
337
aire, symbole de tout cela. Voilà de la poésie si
vous
en voulez. J’oppose Zeus — dieu de l’énergie solaire — à Pluton — die
338
sont occupés sur trente. Saint-Thomas Croyez-
vous
qu’avec de telles mutations non contrôlées, on ne détruit pas le tiss