1
on union politique ? La deuxième table ronde, que
nous
inaugurons, se demande plutôt : où va l’Europe ? et plus exactement :
2
où va l’Europe ? et plus exactement : où voulons-
nous
qu’elle aille ? Car il s’agit dorénavant moins de prévoir les événeme
3
morale et culturelle les efforts pour l’union que
nos
gouvernements se disposaient à faire porter principalement sur une co
4
tations d’une crise mondiale que tous les augures
nous
annoncent, et voici le paradoxe de notre situation : si nous refusons
5
s augures nous annoncent, et voici le paradoxe de
notre
situation : si nous refusons de les croire, donc d’agir à l’encontre
6
ent, et voici le paradoxe de notre situation : si
nous
refusons de les croire, donc d’agir à l’encontre des destins qu’ils o
7
ls ont calculés, alors le pire deviendra sûr. Ils
nous
supplient de les faire mentir, mais il nous faut d’abord les croire…
8
. Ils nous supplient de les faire mentir, mais il
nous
faut d’abord les croire… (Situation moins nouvelle dans l’histoire qu
9
n symbole la nature des changements survenus dans
notre
approche du phénomène européen, reconnaissons qu’il y a eu, aussi, la
10
a eu, aussi, la carence totale de réalisations de
notre
union politique. Or, la cause de cette carence est en interaction pré
11
e des Européens s’originent l’une et l’autre dans
nos
attitudes devant la nature et l’État, dans l’échelle des valeurs, rég
12
re et l’État, dans l’échelle des valeurs, réglant
nos
choix concrets, dans les finalités dont ces valeurs sont en définitiv
13
les moyens. De la première table ronde sont nés,
nous
dit un document récent émanant du Conseil de l’Europe, « la Conventio
14
s-nous attendre ? Face à la crise mondiale née de
nos
œuvres, à nous Européens inventeurs des machines, du DDT et de la bom
15
e ? Face à la crise mondiale née de nos œuvres, à
nous
Européens inventeurs des machines, du DDT et de la bombe atomique, no
16
urs des machines, du DDT et de la bombe atomique,
nous
avons à trouver comment réorienter toute l’aventure occidentale de l’
17
e le dénoncer depuis que je m’occupe de l’Europe.
Nous
voici, nous les douze invités à la table — et vous tous qui entrerez,
18
r depuis que je m’occupe de l’Europe. Nous voici,
nous
les douze invités à la table — et vous tous qui entrerez, je l’espère
19
dans son énoncé : quelle société rénovée voulons-
nous
, nous autres « bons Européens » — comme disait Nietzsche — au nom de
20
son énoncé : quelle société rénovée voulons-nous,
nous
autres « bons Européens » — comme disait Nietzsche — au nom de quelle
21
lles valeurs, et en vue de quelles finalités ? En
nous
posant cette énorme question, en nous demandant d’y réfléchir en quel
22
alités ? En nous posant cette énorme question, en
nous
demandant d’y réfléchir en quelque sorte publiquement, et puis de dép
23
en quelque sorte publiquement, et puis de déposer
nos
conclusions sur son bureau, le Conseil de l’Europe a fait un acte qui
24
en tant qu’invités, et qu’il en soit félicité par
nous
tous, en tant que citoyens. Car le Conseil ne tente rien de moins, da
25
instants, peut saisir et peut seule activer dans
notre
histoire. Où irons-nous ? Au nom de quoi ? Et en vue de quelles fins
26
peut seule activer dans notre histoire. Où irons-
nous
? Au nom de quoi ? Et en vue de quelles fins faut-il créer l’union de
27
généralement obéi par la communauté dans laquelle
nous
sommes nés ? Devant ces problèmes de destin, notre approche ne sera p
28
nous sommes nés ? Devant ces problèmes de destin,
notre
approche ne sera pas théorique. Nous ne partons pas à la recherche de
29
de destin, notre approche ne sera pas théorique.
Nous
ne partons pas à la recherche de définitions satisfaisantes ou simple
30
nitions satisfaisantes ou simplement provocantes.
Nous
sommes confrontés à une crise, à des scandales, que tous ressentent,
31
que tous ressentent, à des désastres calculables.
Nous
pensons à partir de là. Et l’on ne peut pas faire autrement. Car la p
32
s. Adam ne pensait pas avant la Chute. Tous ici,
nous
pensons à partir de la Crise, c’est-à-dire à partir de ce qui nous ap
33
rtir de la Crise, c’est-à-dire à partir de ce qui
nous
apparaît menaçant pour nos libertés, pour notre économie, pour la nat
34
re à partir de ce qui nous apparaît menaçant pour
nos
libertés, pour notre économie, pour la nature, et finalement pour la
35
ui nous apparaît menaçant pour nos libertés, pour
notre
économie, pour la nature, et finalement pour la survie de l’espèce hu
36
ows. Mais ils sont loin d’avoir épuisé le pire de
notre
crise : l’équivalent moral, social et politique du célèbre Rapport su
37
unautaires. On y décrirait le désert surpeuplé de
nos
villes hantées par l’immense foule des solitaires ; l’alignement des
38
nt rien que d’être démenties ! Oui, je sens parmi
nous
quelque chose qui me paraît beaucoup plus inquiétant que les vues apo
39
niversités de tout l’Occident et dans les rues de
nos
capitales au mois de mai 1968 : Que faisons-nous là ? Quel est le sen
40
e nos capitales au mois de mai 1968 : Que faisons-
nous
là ? Quel est le sens de ma vie dans cette société qui n’en est pas u
41
é ? Que vaut son fameux niveau de vie ? Vers quoi
nous
conduit-elle ? Elle ne le sait pas elle-même. Cette question, et surt
42
t qu’elle demeure sans réponse, voilà qui devrait
nous
effrayer vraiment, parce que cela nous laisse béants sur le néant, la
43
ui devrait nous effrayer vraiment, parce que cela
nous
laisse béants sur le néant, laisse des millions de jeunes — et d’autr
44
de la société industrielle, vraie cause de toutes
nos
crises et du système qu’elles constituent. Tenter de s’y opposer par
45
par lui tous les peuples de la terre qui copient
notre
civilisation industrielle, scientifico-technique, quantitative. Elle
46
conflits ; et des guerres aussi, dans lesquelles
nous
avons entraîné toute la planète. Or à leur tour, ces guerres sont née
47
planète. Or à leur tour, ces guerres sont nées de
nos
nationalismes. Et voici qu’apparaît clairement le sujet de notre tabl
48
smes. Et voici qu’apparaît clairement le sujet de
notre
table ronde : pour sortir de la Crise mondiale, de ses contradictions
49
ce. Qu’est-ce qu’une valeur, dans le contexte de
notre
Crise ? Ce n’est pas une entité philosophique. C’est ce qui nous perm
50
n’est pas une entité philosophique. C’est ce qui
nous
permet de choisir, ordonne nos choix, et définit leur sens. Face à la
51
que. C’est ce qui nous permet de choisir, ordonne
nos
choix, et définit leur sens. Face à la Crise mondiale, nous avons l’i
52
, et définit leur sens. Face à la Crise mondiale,
nous
avons l’impression que quelque chose a été faussé dans l’échelle des
53
y a donc des valeurs ! Et qui décident ou plutôt
nous
permettent de décider. Nous ne prenons conscience des valeurs que lés
54
ui décident ou plutôt nous permettent de décider.
Nous
ne prenons conscience des valeurs que lésées. Mais alors, nous n’en d
55
ns conscience des valeurs que lésées. Mais alors,
nous
n’en doutons plus. Voulons-nous vraiment consommer deux fois plus d’é
56
sées. Mais alors, nous n’en doutons plus. Voulons-
nous
vraiment consommer deux fois plus d’électricité tous les sept ans, co
57
fois plus d’électricité tous les sept ans, comme
nous
le répètent les producteurs (ce qui suppose une production multipliée
58
du siècle, et produisant assez de plutonium pour
nous
tuer tous plusieurs millions de fois ? Ou bien préférons-nous la surv
59
us plusieurs millions de fois ? Ou bien préférons-
nous
la survie de l’espèce ? Voulons-nous en priorité le Profit ou l’équil
60
en préférons-nous la survie de l’espèce ? Voulons-
nous
en priorité le Profit ou l’équilibre moral ? Le progrès matériel, qua
61
qui ont leur date et leurs coordonnées spatiales.
Notre
notion de la personne s’est constituée au cours des grands conciles œ
62
l naisse jamais deux individus pareils. Chacun de
nous
est donc le point de départ d’un chemin particulier vers le But qui l
63
s le discours, que le langage ne fait qu’utiliser
notre
gosier, notre langue et nos lèvres et que « ça » parle à travers nous
64
que le langage ne fait qu’utiliser notre gosier,
notre
langue et nos lèvres et que « ça » parle à travers nous, — comment pe
65
ne fait qu’utiliser notre gosier, notre langue et
nos
lèvres et que « ça » parle à travers nous, — comment peuvent-ils sign
66
angue et nos lèvres et que « ça » parle à travers
nous
, — comment peuvent-ils signer des manifestes contre l’aliénation… de
67
vent-ils signer, tout simplement ? Dieu est mort,
nous
disent-ils, l’homme est mort, il n’y a plus de sujet, il n’y a plus r
68
tion centralisé, déstructuré ; donc à la perte de
nos
libertés. En revanche, le pouvoir sur soi-même, la maîtrise de soi, a
69
e. Mais cette vocation personnelle, je le répète,
nous
est le plus souvent inconnue. La découvrir comme si on l’inventait es
70
l’inventait est la tâche singulière de chacune de
nos
vies. La tyrannie se définit alors par rapport à la seule personne, c
71
dit socialiste et à l’Ouest capitaliste, mais de
nous
tous, habitants d’une cité en ruines morales, même « rénovées plastiq
72
l’ont condamnée : « Heureux les pauvres », disent
nos
Béatitudes, et les sermons le répètent tous les dimanches aux banquie
73
es sociétés, soit encore, en dernière analyse, de
notre
propre choix matérialiste. Lequel trahit peut-être, en fin de compte,
74
tout inconscient, de substituer dans le cadre de
notre
vie le minéral, pratiquement immortel (métal, verre, plastique et bét
75
t la mort. Ainsi, par peur de mourir, choisissons-
nous
l’inertie minérale contre la vie, toujours mortelle. Le Progrès vénér
76
et chrétienne qui a formé vingt siècles d’Europe
nous
dit qu’il faut aimer son prochain comme soi-même, et cela fonde la co
77
mer le prochain comme soi-même, dès lors que cela
nous
est commandé, ne saurait donc être qu’un acte : le prochain est celui
78
n reconnaître que la cité moderne tend à faire de
nous
tous des irresponsables, et que les dimensions mêmes de nos États-nat
79
es irresponsables, et que les dimensions mêmes de
nos
États-nations et de nos villes les font échapper à nos prises, et ren
80
e les dimensions mêmes de nos États-nations et de
nos
villes les font échapper à nos prises, et rendent vaine notre idée de
81
tats-nations et de nos villes les font échapper à
nos
prises, et rendent vaine notre idée de participation à leur gestion,
82
les font échapper à nos prises, et rendent vaine
notre
idée de participation à leur gestion, donc de civisme. Participation
83
ions, par en haut, la fédération continentale. Et
nous
venons de voir que ces deux pôles de la société à construire correspo
84
on de personne considérée comme le référentiel de
nos
valeurs, comme ce qui nous permet de les éprouver et au besoin de les
85
comme le référentiel de nos valeurs, comme ce qui
nous
permet de les éprouver et au besoin de les transvaluer, nous avons vu
86
de les éprouver et au besoin de les transvaluer,
nous
avons vu se dégager une morale de la vocation, et nous voyons mainten
87
avons vu se dégager une morale de la vocation, et
nous
voyons maintenant se constituer les éléments d’une politique communau
88
iquer la seule méthode capable, selon moi, d’unir
nos
peuples et de sauver nos libertés. C’est à cause de cela, finalement,
89
pable, selon moi, d’unir nos peuples et de sauver
nos
libertés. C’est à cause de cela, finalement, que je suis venu une foi
90
philosophiques et moraux, cela signifie : voulons-
nous
à tout prix un certain niveau de vie, avec les disciplines sociales u
91
dépersonnalisantes que cela signifie ? Ou voulons-
nous
accéder à notre mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, ce
92
tes que cela signifie ? Ou voulons-nous accéder à
notre
mode de vie propre, avec ses exigences exaltantes, celles de construi
93
exaltantes, celles de construire jour après jour
notre
personne comme une œuvre d’art ? En termes d’organisation pratique et
94
communauté retrouvée. Voilà le but. L’atteindrons-
nous
? J’ai toujours estimé que nous ne sommes pas au monde — ni vous ni m
95
ut. L’atteindrons-nous ? J’ai toujours estimé que
nous
ne sommes pas au monde — ni vous ni moi — pour essayer de deviner l’a
96
essayer de deviner l’avenir. C’est à le faire que
nous
sommes appelés. k. Rougemont Denis de, « La personne comme fondeme
97
t l’invention du personnalisme (1974)a Comment
nous
sommes-nous rencontrés ? Rien de plus difficile à établir. J’ai tenté
98
n du personnalisme (1974)a Comment nous sommes-
nous
rencontrés ? Rien de plus difficile à établir. J’ai tenté récemment d
99
ux d’Alexandre Marc, mais sur ce point, du moins,
nos
divergences menacent de demeurer irréductibles. Chacun se rappelle tr
100
ajuscules : Ni individualistes ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes ! À 15 ans, militant socialiste-révolutionnaire
101
é dans ces années cruciales Alexandre Marc. ⁂ Que
nous
nous soyons rencontrés grâce à mon ami Max Dominicé, alors pasteur à
102
s ces années cruciales Alexandre Marc. ⁂ Que nous
nous
soyons rencontrés grâce à mon ami Max Dominicé, alors pasteur à Belle
103
e, voilà qui n’importe guère : dans les deux cas,
nos
chemins se croisaient au point précis où j’éprouvais le besoin de dép
104
ur mieux situer le point de départ et le champ de
notre
dialogue. Sortant d’un bain de romantisme allemand, lu et vécu, à Vie
105
pour les luttes politiques et intellectuelles où
notre
génération se voyait jetée. Formé par l’Université allemande avant de
106
en France des études de droit et Sciences Po, il
nous
apportait à la fois ses connaissances, puisées aux sources de la phén
107
arxistes français ne faisaient que la théorie. Il
nous
communiquait sa passion pour Proudhon, mais aussi pour Lénine, celui
108
ction révolutionnaire » était son slogan préféré.
Nous
allions bientôt découvrir sa constante préoccupation de la tactique d
109
politiques. Je n’ai souvenir que de la première.
Nous
étions une trentaine dans une salle nue qui me rappelait mes salles d
110
e révèlent encore incapables d’autoriser. Certes,
nous
n’allions pas encore si loin. Nous en étions à découvrir que les pass
111
riser. Certes, nous n’allions pas encore si loin.
Nous
en étions à découvrir que les passionnés d’orthodoxies au stade naiss
112
soir au Club du Moulin-Vert ; il est certain que
nous
nous sommes connus grâce à Marc, qui m’avait d’abord introduit à la r
113
au Club du Moulin-Vert ; il est certain que nous
nous
sommes connus grâce à Marc, qui m’avait d’abord introduit à la revue
114
et de moi. C’est dire que depuis plusieurs mois,
nous
travaillons avec Mounier, Izard, Galey, Touchard et toute l’équipe qu
115
ard et toute l’équipe qui a préparé la revue, que
nous
voulons ouverte à tous les groupes personnalistes. Certes, Esprit
116
nsemble de la collaboration (il est bien vrai que
nous
nous sommes un peu laissé entraîner).2 Quels sont ces articles « v
117
le de la collaboration (il est bien vrai que nous
nous
sommes un peu laissé entraîner).2 Quels sont ces articles « venant
118
l’ON ? Il préfère écrire, au seuil du numéro : «
Nous
sommes le parti de l’esprit avant d’être le parti de la révolution. »
119
er et une technocratie petite-bourgeois (sic) que
nous
ne pouvons admettre.3 Ce n’est pas sans tristesse que je transcris
120
en idées de mise en scène et de mise en valeur de
nos
doctrines, Marc animait en fait le groupe en tant que tel, moins par
121
homme », répétait-il sans se lasser, insensible à
nos
plaisanteries ; et c’est sans doute aux longs entretiens quotidiens a
122
t achevée à partir d’une plus radicale diversité.
Nous
étions huit à diriger L’Ordre nouveau , si l’on en croit l’en-tête d
123
ition socialiste française, n’était pas seulement
notre
aîné : il était le seul d’entre nous qui ait lu tout Marx et tout Pro
124
s seulement notre aîné : il était le seul d’entre
nous
qui ait lu tout Marx et tout Proudhon. Auteur d’une étude profondémen
125
Histoire du christianisme. Il est le seul d’entre
nous
à toucher le grand public en ce temps-là. (Plusieurs d’entre nous lui
126
e grand public en ce temps-là. (Plusieurs d’entre
nous
lui reprochent de le toucher seulement, sans le bousculer.) Claude Ch
127
Esprit ne fait aucun doute. ⁂ Telles étant donc
nos
incroyances et nos croyances déclarées, il est intéressant de savoir
128
cun doute. ⁂ Telles étant donc nos incroyances et
nos
croyances déclarées, il est intéressant de savoir que nous formions u
129
ances déclarées, il est intéressant de savoir que
nous
formions un groupe étonnamment compact, à tel point qu’on ne sait pas
130
t qu’on ne sait pas quel fut l’apport de qui dans
notre
doctrine unanime. Sous l’impulsion de Marc — et c’est typique de sa t
131
asse l’objet d’aucune contestation stérile. Toute
notre
doctrine est de tous. Idée chrétienne peut-être, mais russe assurémen
132
, qui se trompait, ou se moquait simplement. Mais
nous
savions qu’une société et ses mesures sont affaire de personnes, donc
133
point a été suffisamment mis en lumière dans tous
nos
écrits antérieurs pour nous épargner l’obligation d’insister là-dessu
134
s en lumière dans tous nos écrits antérieurs pour
nous
épargner l’obligation d’insister là-dessus. (ON 22-23) Distinction
135
e fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de
nos
jours dans les écrits de J. Buchmann, de Robert Lafont, d’Hervé Laven
136
é Lavenir, de Lewis Mumford et de… moi-même. Marc
nous
a tous précédés d’une trentaine d’années sur ce point.) Régions. C
137
est l’élément constitutif et le fondement réel de
notre
fédéralisme… L’autonomie de la région doit être développée jusqu’à sa
138
sécession, qui se poseront dans la perspective de
notre
communalisme intégral… L’existence des frontières se justifie, tout
139
tends la lutte pour la fédération de l’Europe, où
nous
nous retrouverons, Marc et moi, côte à côte, dès le congrès de Montre
140
la lutte pour la fédération de l’Europe, où nous
nous
retrouverons, Marc et moi, côte à côte, dès le congrès de Montreux en
141
on du monde, du rôle historique central qu’a joué
notre
synthèse culturelle, de la vocation mondialisante qui fut la sienne d
142
enaces de colonisation qui pèsent aujourd’hui sur
nos
peuples, à l’Ouest comme à l’Est. Mais on peut aussi partir d’une con
143
nne » ; ou encore : comme « œuvre » historique de
notre
« foi » personnaliste. Nouvelle et fascinante illustration du texte c
144
, je salue les « solides promesses d’accord » que
nous
apporte le Manifeste au service du personnalisme de Mounier. Au reste
145
sens utile, n’en remettent pas moins en question
notre
image du monde et de l’espace-temps. J’en donnerai deux exemples tiré
146
ndant une promenade d’après dîner avec mes hôtes,
nous
parlions de prémonitions, et je venais de raconter comment parfois j’
147
recevoir le lendemain. Le soir montait autour de
nous
, des fenêtres s’allumaient à nos pieds dans le bourg, et le père Rein
148
ntait autour de nous, des fenêtres s’allumaient à
nos
pieds dans le bourg, et le père Reinecke refusait de croire à mes his
149
apocalypse à court terme, et je constatais que «
nous
arrivons au point où le moteur de la croissance commence à avoir des
150
lui qui a marqué ma naissance, mais une soirée où
nous
fûmes « visités » dans notre maison de Ferney, le 29 juin 1954. Après
151
e, mais une soirée où nous fûmes « visités » dans
notre
maison de Ferney, le 29 juin 1954. Après le dîner, sentant l’atmosphè
152
. Après le dîner, sentant l’atmosphère favorable,
nous
étions six et heureusement accordés, je suggérai que l’on jouât aux q
153
ne à rappeler ici cette soirée mémorable. L’un de
nous
avait écrit : « Qu’arriverait-il si le diable entrait dans cette pièc
154
je me suis fait répondre en haut lieu comme dans
nos
journaux : « Restons modestes ! La Suisse est un petit pays qui doit
155
même. C’est ce que je voudrais marquer d’abord.
Nous
commettons généralement en Suisse, à l’école, dans la presse, au Parl
156
dans la presse, au Parlement, et même au sein de
notre
exécutif fédéral, trois erreurs à tour le moins gênantes au sujet du
157
édéralisme à une alliance entre États souverains,
nos
cantons ; et ramener du même coup la vie fédérale à la lutte pour « l
158
nation.) Pourtant, toute la complexité baroque de
notre
histoire fédérale se ramène en fin de compte à une loi des plus simpl
159
, énergétiques, spatiales) dépassent le niveau de
notre
État national. La saine méthode fédéraliste veut alors que ces tâches
160
n du monde) excédaient les capacités de chacun de
nos
États européens et demandaient la mise en commun de leurs ressources.
161
loquer le processus fédéraliste aux frontières de
notre
État, c’est d’une part bloquer la vie même du fédéralisme à l’intérie
162
déralisme à l’intérieur, et d’autre part faire de
notre
pays, à l’égard de ses voisins, un État-nation centralisé comme les a
163
. Sur quoi le Suisse moyen se récrie : « Proposer
notre
fédéralisme à toute l’Europe, en attendant le monde, ce serait de l’o
164
, pire encore, de la vanité ! Soyons modestes ! »
Nous
nous trouvons ici devant une confusion morale, typiquement suisse, je
165
e encore, de la vanité ! Soyons modestes ! » Nous
nous
trouvons ici devant une confusion morale, typiquement suisse, je le c
166
enant deux séries de conséquences politiques. A)
Nous
avons à réformer de toute urgence, en Suisse, nos conceptions prétend
167
ous avons à réformer de toute urgence, en Suisse,
nos
conceptions prétendument fédéralistes. Et ceci d’une double manière.
168
s des tâches à entreprendre. Sur ces deux points,
nous
n’aurions à offrir à nos compatriotes européens d’autres leçons que c
169
e. Sur ces deux points, nous n’aurions à offrir à
nos
compatriotes européens d’autres leçons que celles de nos erreurs. La
170
patriotes européens d’autres leçons que celles de
nos
erreurs. La seule chance de durée de notre fédéralisme est dans son e
171
elles de nos erreurs. La seule chance de durée de
notre
fédéralisme est dans son extension à toute l’Europe — de proche en pr
172
le reste du monde finira bien par l’imiter.) B)
Nous
avons à offrir et proposer à l’ensemble des peuples de l’Europe, non
173
) d’un exécutif indépendant des États nationaux :
notre
Conseil fédéral. Il est certain que la formule napoléonienne de l’Éta
174
part des espaces beaucoup plus vastes que ceux de
nos
vingt-huit États européens12 et d’autre part des aménagements régiona
175
utif européen tous les traits caractéristiques de
notre
Conseil fédéral : indépendance par rapport aux États, responsabilité
176
avantages imaginables. Voyez les statistiques de
notre
continent : il est régulièrement en tête de liste pour le revenu par
177
hilosophie qui oriente les sciences, sont nées de
nos
cités-États médiévales, renaissantes ou romantiques, Padoue, Tolède,
178
ure même, qu’il importe avant tout d’effacer dans
nos
têtes, et ce sont les frontières des genres, inventions de pédants éc
179
ventions de pédants écolâtres qui sévissent parmi
nous
depuis Boileau. On considère aujourd’hui couramment, et pas seulement
180
où sons et sens deviennent inséparables… Cet art
nous
parle, et dans une langue du cœur avec laquelle vos propres émotions
181
ssentielle impossibilité de communiquer : et l’on
nous
présente l’informel comme le résultat de cette crise. Je réponds que
182
ysages et visages n’existent à vrai dire que pour
notre
œil humain auquel ils n’apparaissent qu’en vertu d’une opération mal
183
s, des paysages qui se composent, des visages qui
nous
regardent — apparences ou mirages aux yeux de la science, apparitions
184
: jamais l’Art avec la majuscule dont se moquait
notre
cher Cingria, ne pourra remplacer le sacré, quoi qu’en écrive André M
185
1948, Le Message d’Igor Stravinsky. Sur ce livre,
nous
possédons une lettre émouvante du père : « Ton merveilleux livre m’es
186
pouvoir s’accommoder de modèles étrangers et pour
nous
aliénants, comme le seraient les modèles américains, ou russes, ou ch
187
iences du passé récent, l’adoption de certains de
nos
modèles, comme celui de l’État-nation par le tiers-monde, doivent nou
188
elui de l’État-nation par le tiers-monde, doivent
nous
rendre méfiants sur ce chapitre. Il y a vingt ans de cela, en 1953, p
189
à Rome par le Conseil de l’Europe, Arnold Toynbee
nous
expliqua que deux avenirs possibles s’ouvraient aux Européens : — ou
190
en a, pour la première fois, la liberté. Jusqu’à
nos
jours, depuis le singe, ou depuis le jardin mythique des origines, l’
191
s même de l’effort civilisateur de l’Occident qui
nous
force à choisir notre avenir, et par là nous met en demeure de formul
192
vilisateur de l’Occident qui nous force à choisir
notre
avenir, et par là nous met en demeure de formuler une politique de l’
193
qui nous force à choisir notre avenir, et par là
nous
met en demeure de formuler une politique de l’homme et de l’humanité.
194
ut. Une troisième sorte de prévision a cours dans
notre
société : celle des experts au service des grandes sociétés et des go
195
randes sociétés et des gouvernements. Ces experts
nous
répètent, par exemple, que la consommation d’énergie électrique va do
196
ici : 1) Il serait déjà très difficile de doubler
notre
production d’énergie d’ici 1980 ; presque impossible de la quadrupler
197
tité quelconque par deux tous les sept ans. 2) Si
nous
décidons de nous éclairer aux bougies, ou simplement d’économiser l’é
198
ar deux tous les sept ans. 2) Si nous décidons de
nous
éclairer aux bougies, ou simplement d’économiser l’électricité au lie
199
cité au lieu de la gaspiller comme les compagnies
nous
y invitent, rien ne pourra faire que la consommation double en sept a
200
la prospective et le marketing, détournant ainsi
nos
esprits de la seule question sérieuse, qui est la suivante : étant do
201
’impossibilité manifeste d’accroître indéfiniment
notre
consommation d’énergie, comment s’organiser pour vivre aussi bien, vo
202
utres formes d’énergie ? En multipliant autour de
nous
et devant nous des « fatalités » alléguées et de soi-disant « impérat
203
énergie ? En multipliant autour de nous et devant
nous
des « fatalités » alléguées et de soi-disant « impératifs techniques
204
es et de soi-disant « impératifs techniques », on
nous
empêche d’élaborer une politique responsable, et d’agir sur nos gouve
205
élaborer une politique responsable, et d’agir sur
nos
gouvernants pour qu’ils l’appliquent. De fait, les détenteurs des moy
206
es, quand il s’agit de formuler une politique. Or
nous
voyons que dans leur majorité, les futurologues calculent un avenir d
207
trophes, que ce soit à moyen ou à long terme. Ils
nous
annoncent des désastres en chaîne, des catastrophes en système, ou en
208
que nécessairement résulter non pas des échecs de
notre
modèle de croissance, mais au contraire de ses succès. Et c’est là ce
209
contraire de ses succès. Et c’est là ce qui doit
nous
retenir. Je ne vais pas résumer ici le fameux rapport du club de Rome
210
entale de croissance illimitée dans un monde dont
nous
avions oublié qu’il est irrévocablement limité. C’est la découverte,
211
xplosion démographique, dans les années 1960, qui
nous
a tout d’abord alertés. La publication par les Nations unies de stati
212
ion du globe n’était plus que de trente-cinq ans,
nous
a permis à tous de calculer qu’à ce taux-là, nous serions six milliar
213
nous a permis à tous de calculer qu’à ce taux-là,
nous
serions six milliards et demi en l’an 2000, 26 milliards en 2070, 208
214
rêt catastrophique de la production industrielle.
Nous
arrivons au point où le moteur de la croissance commence à avoir des
215
e et la schizophrénie généralisée. Tout cela doit
nous
faire redouter, au-delà des pires prévisions de nos futurologues, ce
216
s faire redouter, au-delà des pires prévisions de
nos
futurologues, ce qu’un vieux mythe des Indiens Navahos représente com
217
et pour tout dire les mieux payés, sont ceux qui
nous
annoncent encore l’âge d’or pour le siècle qui vient, tel le Hudson I
218
ute d’Herman Kahn par exemple, qui n’hésite pas à
nous
promettre un revenu de 20 000 dollars par tête pour une population mo
219
s. Si utiles que puissent être ceux qui calculent
nos
risques et définissent les contraintes que nous devons subir, ils dem
220
nt nos risques et définissent les contraintes que
nous
devons subir, ils demeurent incapables de fonder la politique de notr
221
ls demeurent incapables de fonder la politique de
notre
avenir prochain, soit parce qu’ils ne veulent pas choisir ses buts, s
222
hénomènes les plus littéralement bouleversants de
notre
siècle, les deux fléaux majeurs de l’Europe, je veux dire l’auto et H
223
e ne fait que du 4 km à l’heure dans le centre de
nos
grandes villes, qu’elle asphyxie. Elle devait révéler la campagne et
224
exemple, subordonnées en fait à la circulation de
nos
automobiles le dimanche. Or cette circulation quasi sacrée, qu’il fau
225
s Romains et par les communes médiévales, jusqu’à
nos
jours. Enfin, la crise monétaire mondiale est due principalement, m’e
226
e voulaient. Et voilà la boucle bouclée. Résumons-
nous
: vers 1890, personne n’a besoin de l’auto. Mais Henry Ford réussit à
227
au monde, en quelques dizaines d’années, et voici
nos
villes invivables, le bétonnage universel, la nature défigurée, la mo
228
uel prix, sans savoir où… Mais voilà bien ce que
nos
futurologues n’eussent pas deviné davantage que l’aventure nationale-
229
, aberrantes, erronées, — mais qui hélas ont fait
notre
histoire ! Herman Kahn vient d’avouer qu’à ses yeux, Hitler était mét
230
t dans l’État totalitaire l’achèvement logique de
nos
États-nations, lesquels se sont constitués depuis cent-cinquante ans
231
e, mais c’est une réponse tout de même, alors que
nos
démocraties bourgeoises n’ont même pas vu le problème, et ne soupçonn
232
évidence, résulte d’une très mauvaise gestion de
notre
terre et de ses ressources. Mais qui était le Gérant responsable ? La
233
ui résulte de cette mauvaise gestion de la terre,
nous
tenons donc un responsable incontesté, l’État-nation souverain sur to
234
le cadre de ses frontières, l’État-nation tel que
nous
l’avons fait, nous les Européens — mauvais Européens ! — et répandu s
235
ntières, l’État-nation tel que nous l’avons fait,
nous
les Européens — mauvais Européens ! — et répandu sur toute la terre.
236
e que je propose et sur ses directions majeures :
nous
voyons maintenant ce qu’il s’agit de changer dans notre société europ
237
voyons maintenant ce qu’il s’agit de changer dans
notre
société européenne : c’est le modèle stato-national. Et nous voyons d
238
é européenne : c’est le modèle stato-national. Et
nous
voyons dans quelle direction il faut aller : celle qui nous permettra
239
s dans quelle direction il faut aller : celle qui
nous
permettra de refaire une communauté, des communautés, au-delà de l’Ét
240
n soi un problème très sérieux, voire formidable.
Nous
avons été formés par quatre ou cinq générations d’instruction publiqu
241
histoire. Qu’il n’y a rien à imaginer au-delà. Et
nous
en avons persuadé la terre entière ; environ 150 États-nations, dont
242
les glorifier. En vérité, à y regarder de près14,
nous
nous apercevons que l’État-nation est bien malade. Et tout d’abord, s
243
lorifier. En vérité, à y regarder de près14, nous
nous
apercevons que l’État-nation est bien malade. Et tout d’abord, sa sou
244
SA et un grognement de Moscou. La souveraineté de
nos
nations européennes ne reste réelle qu’en tant que prétexte à refuser
245
ucun problème écologique ne se laisse définir par
nos
frontières, et qu’aucune frontière politique ou économique n’a jamais
246
dération fondée sur des régions, plus petites que
nos
États actuels, et la plupart du temps chevauchant leurs frontières. V
247
es à toutes les réalités publiques. Le modèle que
nous
recherchons prévoit par hypothèse des régions fonctionnelles, c’est-à
248
é, qui rend justice aux caractères spécifiques de
nos
peuples et, plus encore, aux vocations personnelles. Un autre mot-clé
249
, aux vocations personnelles. Un autre mot-clé de
notre
modèle, c’est l’adjectif petit. La motivation la plus profonde du mod
250
és, mais au contraire reliés par les Pyrénées. On
nous
a raconté que le Rhin était une frontière naturelle entre les Françai
251
À mesure que les frontières se dévalorisent entre
nos
États-nations, les régions resurgissent. Il y a en effet deux types d
252
commune qui serait un mini-État-nation. Ce qu’il
nous
faut éviter à tout prix. Je pense que faire en Europe 300 mini États-
253
laquelle je voudrais insister : les frontières de
nos
États-nations sont indéfendables aujourd’hui. Bidault les a appelées
254
ble remue-ménage provoqué par la nécessité d’unir
nos
nations et d’accepter les résurgences spontanées, d’une part celle de
255
s une amicale. Or depuis 25 ans, les ministres de
nos
États-nations prétendent vouloir faire l’Europe. Dans ces conditions
256
ndent vouloir faire l’Europe. Dans ces conditions
nous
sommes devant un dilemme parfaitement clair : ou bien on fait l’Europ
257
t c’est réalisé en bonne partie par l’économie de
nos
États de l’Ouest, qui est envahie par les Américains qui rachètent de
258
méricains et les Russes soient des gens pires que
nous
, je pense que la colonisation est pire que tout. Quand un peuple se m
259
e de gouvernement ; mais on ne peut pas renverser
notre
système actuel, parce qu’il n’a pas de principe de cohérence interne.
260
lue était un mythe. Moi je demande simplement que
nous
fassions une Europe sur la base des réalités, et pas des mythes. Que
261
sur la base des réalités, et pas des mythes. Que
nous
ne perdions pas de temps et d’énergie à renverser des choses qui n’ex
262
des symboles, des mythes d’un passé révolu et que
nous
commencions à édifier l’Europe sur les régions que nous devons faire,
263
ommencions à édifier l’Europe sur les régions que
nous
devons faire, en même temps que nous cherchons à les unir, sur cette
264
régions que nous devons faire, en même temps que
nous
cherchons à les unir, sur cette réalité active et quotidienne. Et c’e
265
, ou 9 comme le proposait le Marché commun. Avons-
nous
intérêt en France à faire des régions assez vastes de « taille europé
266
ce, comment, en partant de ce qui existe, pouvons-
nous
créer et animer des régions ? Je pense qu’il faut être bien conscient
267
l’appui, qui interdit l’idée de faire de l’avenir
notre
affaire. Alors, cela c’est la situation politique la plus grave que l
268
’y a plus de pouvoir aujourd’hui. Voilà le drame.
Nous
avons à créer à recréer des pouvoirs réels, d’abord à l’échelle local
269
éels, d’abord à l’échelle locale. Ne perdons plus
notre
temps et nos énergies à nous attaquer à un Pouvoir mythique. Prendre
270
l’échelle locale. Ne perdons plus notre temps et
nos
énergies à nous attaquer à un Pouvoir mythique. Prendre en main notre
271
le. Ne perdons plus notre temps et nos énergies à
nous
attaquer à un Pouvoir mythique. Prendre en main notre destinée, voilà
272
s attaquer à un Pouvoir mythique. Prendre en main
notre
destinée, voilà le mot de toute l’affaire, notre affaire. Les soci
273
notre destinée, voilà le mot de toute l’affaire,
notre
affaire. Les sociétés multinationales Nous allons aborder maint
274
notre affaire. Les sociétés multinationales
Nous
allons aborder maintenant une autre « internationale » qui semble rem
275
voilà une chose qui ne cadre absolument pas avec
nos
coutumes, qui est destructrice de l’environnement, qui est trop grand
276
rice de l’environnement, qui est trop grande pour
nous
, qui n’est pas adaptée à nos traditions, ou qui démoralise et dégrade
277
st trop grande pour nous, qui n’est pas adaptée à
nos
traditions, ou qui démoralise et dégrade notre population, par exempl
278
ée à nos traditions, ou qui démoralise et dégrade
notre
population, par exemple en l’appâtant par des salaires trop forts pou
279
’ont commise en premier lieu les gestionnaires de
notre
civilisation. Je m’explique : il faut être absolument clair là-dessus
280
urte pas à des obstacles insurmontables. Eh bien,
nous
vivons depuis l’ère industrielle sur des absurdités de ce genre ; nou
281
ère industrielle sur des absurdités de ce genre ;
nous
ne nous sommes absolument pas rendu compte que les courbes exponentie
282
strielle sur des absurdités de ce genre ; nous ne
nous
sommes absolument pas rendu compte que les courbes exponentielles dép
283
assertion que j’entendais répéter partout : « il
nous
faut faire des centrales nucléaires ; c’est un impératif technique et
284
essentiel pour tout ce qui touche les régions, de
nous
rendre compte que la croissance industrielle, la croissance du PNB, l
285
e politique, il faut absolument abandonner ça, et
nous
nous apercevons très vite que si nous abandonnons cette idée fondamen
286
itique, il faut absolument abandonner ça, et nous
nous
apercevons très vite que si nous abandonnons cette idée fondamentalem
287
nner ça, et nous nous apercevons très vite que si
nous
abandonnons cette idée fondamentalement fausse, nous en viendrons trè
288
s abandonnons cette idée fondamentalement fausse,
nous
en viendrons très vite à la nécessité de l’autorégulation de tous ces
289
tion et l’aménager conformément à la finalité que
nous
acceptons. Je suis très optimiste après la crise du pétrole, parce qu
290
t possible dans un monde sans racines paysannes ?
Nous
sommes dans une société à dominante urbaine, caractérisée par l’« ato
291
communauté minimale, et inversement… Aujourd’hui,
nous
nous trouvons dans la situation hellénistique. Simplement c’est plus
292
nauté minimale, et inversement… Aujourd’hui, nous
nous
trouvons dans la situation hellénistique. Simplement c’est plus grave
293
ier électronique. Quel type d’urbanisme pourrions-
nous
inventer collectivement ? Il faut faire des villes petites, et très n
294
ces villes se sont agrandies démesurément et que
notre
économie a secrété certaines organisations très complexes. Vous dites
295
ont calculables d’ores et déjà. « L’avenir est
notre
affaire » Tous ces sujets seront-ils abordés dans votre prochain l
296
uis en train de terminer. Je dis : « l’avenir est
notre
affaire ». Comme de toutes ces choses dont nous parlons, il faut fair
297
notre affaire ». Comme de toutes ces choses dont
nous
parlons, il faut faire comprendre aux jeunes aujourd’hui que c’est le
298
buisson… Mais, il y a d’autres motivations, chez
nous
, qu’il faudrait développer. Justement le désir d’être responsable, d’
299
nce ou crise mortelle, nul ne le sait encore — il
nous
est apparu indispensable de donner la parole à l’un des “pères de l’E
300
ue qu’il a découvert a contrario l’originalité de
notre
continent. Denis de Rougemont est avant tout orienté vers l’avenir :
301
écologie, il croit qu’aucune fatalité ne pèse sur
nos
sociétés et que nous sommes maîtres de notre destin. C’est ce qu’il d
302
u’aucune fatalité ne pèse sur nos sociétés et que
nous
sommes maîtres de notre destin. C’est ce qu’il dira prochainement dan
303
se sur nos sociétés et que nous sommes maîtres de
notre
destin. C’est ce qu’il dira prochainement dans son ouvrage intitulé
304
hainement dans son ouvrage intitulé L’Avenir est
notre
affaire . »
305
moi, ce fut une sorte de coup de foudre d’amitié.
Nous
avons décidé de nous rencontrer souvent, avec d’autres artistes et éc
306
de coup de foudre d’amitié. Nous avons décidé de
nous
rencontrer souvent, avec d’autres artistes et écrivains surréalistes
307
vité d’être excommunié tôt ou tard. C’était entre
nous
, à New York, une simple affaire d’amitié, d’affinité élective. Plusie
308
sieurs ravissantes jeunes femmes prenaient part à
nos
réunions, généralement vêtues de longues robes de soie, si possible t
309
gue. Breton ne l’eût pas toléré. Il régnait parmi
nous
une certaine tenue et une grande liberté de ton. Nous faisions des je
310
une certaine tenue et une grande liberté de ton.
Nous
faisions des jeux que Breton prenait très au sérieux. Pour lui, le je
311
s avec la magie. Car c’est un fait qu’au cours de
nos
jeux surréalistes d’intuition, de divination, de télépathie, je devin
312
reton n’était pas d’accord. Un jour, par exemple,
nous
avions décidé de faire un banquet consacré au nombre 21 — nombre sacr
313
sus — qui avait joué un certain rôle dans ma vie.
Nous
avions lancé 21 invitations à dîner dans un restaurant portugais, prè
314
ont il aurait été un des grands prêtres. Un jour,
nous
parlions des sectes cathares, avec un ami. Il écoutait d’une oreille,
315
’une oreille, et brusquement il s’est tourné vers
nous
: « Voilà, dit-il, une Église où j’aurais pu être évêque ! » i. R
316
jeu désintéressé de la pensée”. À cette occasion,
nous
avons demandé à Denis de Rougemont de parler de son séjour à New York
317
egistrée qui s’est poursuivie une soirée entière,
nous
avons extrait les passages qui se rapportent à l’une des activités du
318
Notre
complexe de culpabilité (1975)p Au premier rang des peuples qui se
319
toire » ; est-ce que ça va durer, est-ce qu’on va
nous
laisser longtemps encore tranquilles dans notre coin ? (Motif accesso
320
va nous laisser longtemps encore tranquilles dans
notre
coin ? (Motif accessoire : faisons-nous ce qu’il faut pour garder not
321
les dans notre coin ? (Motif accessoire : faisons-
nous
ce qu’il faut pour garder notre rang ?) Inquiétude du patriote : dans
322
cessoire : faisons-nous ce qu’il faut pour garder
notre
rang ?) Inquiétude du patriote : dans le monde des technocrates, des
323
nds ensembles politiques en formation, est-ce que
nos
libertés, et la Suisse elle-même, en tant qu’État, gardent encore un
324
et de prospérité n’ont pas été gagnées au prix de
notre
âme ? Au prix de nos vraies raisons d’être ? L’autocritique est deven
325
pas été gagnées au prix de notre âme ? Au prix de
nos
vraies raisons d’être ? L’autocritique est devenue, au cours des dern
326
mmun, s’interroger sur l’avenir suisse est devenu
notre
sport national, et je ne vois pas d’autre pays qui puisse nous battre
327
tional, et je ne vois pas d’autre pays qui puisse
nous
battre sur ce terrain-là. (C’est le seul record qui nous reste, d’ail
328
ttre sur ce terrain-là. (C’est le seul record qui
nous
reste, d’ailleurs.) Il paraîtrait que les Suisses ne cessent de répét
329
sses ne cessent de répéter : « Y en a point comme
nous
! » Je n’ai jamais entendu cette fameuse phrase que dans la bouche de
330
up de chances pour que cela signifie : Voilà bien
notre
manière mesquine d’envisager les choses. L’intellectuel français appr
331
mais non pas pleutres ! », déclaraient fièrement
nos
publicistes, qui surcompensaient le reproche qu’ils devinaient chez l
332
Carl Spitteler prononça son fameux discours sur «
Notre
point de vue suisse », dont voici un passage très significatif : Par
333
», dont voici un passage très significatif : Par
notre
modestie, nous témoignons aux grandes puissances notre reconnaissance
334
passage très significatif : Par notre modestie,
nous
témoignons aux grandes puissances notre reconnaissance de ce qu’elles
335
modestie, nous témoignons aux grandes puissances
notre
reconnaissance de ce qu’elles nous dispensent de nous mêler à leurs s
336
es puissances notre reconnaissance de ce qu’elles
nous
dispensent de nous mêler à leurs sanglants différends. Par notre mode
337
reconnaissance de ce qu’elles nous dispensent de
nous
mêler à leurs sanglants différends. Par notre modestie, nous payons à
338
t de nous mêler à leurs sanglants différends. Par
notre
modestie, nous payons à l’Europe blessée le tribut qu’il convient de
339
à leurs sanglants différends. Par notre modestie,
nous
payons à l’Europe blessée le tribut qu’il convient de payer à la doul
340
nt de payer à la douleur : le respect. Enfin, par
notre
modestie, nous nous excusons. « S’excuser de quoi ? » Quiconque s’est
341
douleur : le respect. Enfin, par notre modestie,
nous
nous excusons. « S’excuser de quoi ? » Quiconque s’est jamais trouvé
342
eur : le respect. Enfin, par notre modestie, nous
nous
excusons. « S’excuser de quoi ? » Quiconque s’est jamais trouvé au ch
343
ale que le jugement de Dieu qui pèse sur le monde
nous
devient clair. Ceci ne nous dispense nullement de notre double devoir
344
qui pèse sur le monde nous devient clair. Ceci ne
nous
dispense nullement de notre double devoir de reconnaissance et de res
345
devient clair. Ceci ne nous dispense nullement de
notre
double devoir de reconnaissance et de responsabilité (à l’égard de no
346
reconnaissance et de responsabilité (à l’égard de
notre
patrie), mais ce devoir est celui d’un accusé et d’un coupable. Helve
347
lle est un péché, il faut le révoquer, ou si elle
nous
fait tomber dans le péché, il faut « l’arracher et la jeter loin de n
348
e péché, il faut « l’arracher et la jeter loin de
nous
», sur-le-champ, sans demi-mesure : il faut participer aux guerres. I
349
e là, attendant qu’on les examine une fois passés
nos
examens de conscience. « Quels problèmes ? », me demande l’Européen q
350
mes ? », me demande l’Européen qui venait admirer
notre
libre Helvétie et qui est un peu déconcerté… Eh bien, lisez nos quoti
351
étie et qui est un peu déconcerté… Eh bien, lisez
nos
quotidiens : on y parle à longueur d’éditoriaux de la surchauffe et d
352
el, père de l’ennui égal pour tous. — Mais quoi !
nous
connaissons tout cela et c’est bien pire chez nous ! s’écrie l’Europé
353
ous connaissons tout cela et c’est bien pire chez
nous
! s’écrie l’Européen de Düsseldorf, d’Anvers, de Lyon, de Manchester,
354
rien ne prouve que ça va durer. Le Marché commun
nous
menace. Notre neutralité n’est pas toujours comprise. Notre fédéralis
355
ve que ça va durer. Le Marché commun nous menace.
Notre
neutralité n’est pas toujours comprise. Notre fédéralisme est comprom
356
ce. Notre neutralité n’est pas toujours comprise.
Notre
fédéralisme est compromis, et ce qu’il en reste freine l’élan des ent
357
s entreprises. Est-ce qu’il y aura une place pour
nous
dans le monde qui vient ? Satiriques, vengeurs ou navrés, les sermons
358
ils n’ouvriront pas les voies d’un dépassement de
nos
petitesses. « Besoin de grandeur », gémit Ramuz, crispé. Mais démontr
359
e d’un avenir humain de l’Europe ! Il est menacé,
nous
dit-on ? Rien de tel pour tirer un homme de ses doutes brumeux et de
360
la Migros, Construire. p. Rougemont Denis de, «
Notre
complexe de culpabilité », CH, choix de textes, Berne, Chancellerie f
361
gement est encore très loin d’être accompli parmi
nous
, mais il est amorcé dans nos esprits. Il suppose en effet, avant tout
362
être accompli parmi nous, mais il est amorcé dans
nos
esprits. Il suppose en effet, avant tout, une prise de conscience non
363
le monde parle, mais des causes de cette crise en
nous
, dans nos mentalités, nos attitudes et nos manières d’évaluer ce qui
364
rle, mais des causes de cette crise en nous, dans
nos
mentalités, nos attitudes et nos manières d’évaluer ce qui compte le
365
uses de cette crise en nous, dans nos mentalités,
nos
attitudes et nos manières d’évaluer ce qui compte le plus dans la vie
366
se en nous, dans nos mentalités, nos attitudes et
nos
manières d’évaluer ce qui compte le plus dans la vie. II La soci
367
scutés ni discutables, mais que la crise actuelle
nous
oblige à reconsidérer : et tout d’abord le travail comme valeur fonda
368
tait donc — et demeure encore pour la majorité de
nos
contemporains — la croissance sans lois internes, sans principe d’aut
369
e mesuré, pesé et compté, et de cela seul. Ce que
nous
pouvons nommer aujourd’hui société industrielle — parce que déjà nous
370
aujourd’hui société industrielle — parce que déjà
nous
concevons quelque chose, au-delà — je le définis comme l’époque où l’
371
nry Ford II déclarait avec une belle sobriété : «
Nous
sommes là pour produire des automobiles, non pas pour assurer le bonh
372
vertu fondamentale de l’ère industrielle, allons-
nous
opposer sous le nom de loisirs, la diminution du nombre des heures pa
373
Elle détruit les campagnes dont elle était censée
nous
restituer le charme, et provoque d’immenses destructions de champs, d
374
vapeurs obscurcissent, en plein midi, le ciel de
nos
grandes villes. Mais voici qui est encore plus fou : elle jette l’éco
375
ui est encore plus fou : elle jette l’économie de
nos
démocraties occidentales dans la dépendance humiliante de quelques ém
376
-fils d’Henry Ford de déclarer tout récemment : «
Nous
ne sommes plus accoutumés à aller où que ce soit autrement qu’en auto
377
as est devenu prioritaire. L’Américain moyen — et
nous
donc ! — est prié de s’en tenir au mode de vie instauré par l’Auto, e
378
que des valeurs nouvelles existent et agissent en
nous
déjà, que les valeurs « fordiennes » nous apparaissent bizarres, ou p
379
sent en nous déjà, que les valeurs « fordiennes »
nous
apparaissent bizarres, ou puériles, et souvent même scandaleuses. Cet
380
rtain du déclin d’une certaine société, autour de
nous
, et de la proche émergence d’une société nouvelle, en nous d’abord. E
381
de la proche émergence d’une société nouvelle, en
nous
d’abord. Et pour décrire ses caractéristiques, il nous suffira donc m
382
d’abord. Et pour décrire ses caractéristiques, il
nous
suffira donc maintenant d’inverser la plupart des valeurs qui ont ass
383
Henry Ford. Partant de l’idée que les solutions à
notre
crise économique ne sont pas économiques, mais spirituelles, morales
384
détenues finalement par l’État. Sous prétexte de
nous
enrichir, elle nous rend donc de plus en plus nécessiteux, dépendants
385
par l’État. Sous prétexte de nous enrichir, elle
nous
rend donc de plus en plus nécessiteux, dépendants des besoins matérie
386
est la limite », comme disent les Américains. Il
nous
faut un nouveau marketing, qui analyse les besoins réels, et non les
387
es désirs : et voilà bien la pire aliénation ! Il
nous
faut retrouver des mesures, gagées sur l’homme, traduisant les donnée
388
données constitutives de la personne. Ces mesures
nous
interdiraient de multiplier (comme le fait la croissance industrielle
389
scalier avait pour seule fonction de vous éviter.
Nous
avons vu que la prolifération illimitée de l’automobile aboutit à l’e
390
ne question de proportions. Mais il est clair que
nos
trop grands États croient devoir se doter d’armements à leur taille.
391
ce, qui, dans la nouvelle société, doit remplacer
nos
techniques dures et polluantes, de même que l’énergie solaire doit re
392
? » J’ai coutume de répondre à cette question que
nous
ne sommes pas là pour prévoir ou deviner notre avenir, mais pour le f
393
que nous ne sommes pas là pour prévoir ou deviner
notre
avenir, mais pour le faire. Et que la décadence d’une société commenc
394
er de prendre parti dans les guerres qui opposent
nos
voisins. Au-delà de cette fonction traditionnelle définie et garantie
395
u’alors. Cependant, beaucoup de bons esprits chez
nos
voisins, et quelques voix isolées parmi nous, proposent, dès le lende
396
chez nos voisins, et quelques voix isolées parmi
nous
, proposent, dès le lendemain de la guerre, que la formule de l’État s
397
rler encore de « grandes puissances » à propos de
nos
voisins, s’est dissipée. Face à l’Europe et face au monde, la situati
398
cherche scientifique restant le meilleur atout de
notre
industrie. On s’agite au niveau des cantons, où l’on dénonce « l’empr
399
isse. De cette manière de comprendre la nature de
notre
régime traditionnel résultent certaines conséquences politiques des p
400
is un siècle l’article principal du catéchisme de
notre
politique étrangère. Dans les années 1960 déjà, et dans la présente d
401
ie bien plus clairement encore, il est apparu que
notre
neutralité, garantie par le traité de Vienne comme étant « dans les i
402
quant la solidarité. La neutralité-tabou entraîne
notre
refus d’adhérer aux Nations unies et à la Communauté économique europ
403
neutralité active ou solidaire permet en revanche
notre
adhésion à l’OECE (Organisation européenne de coopération économique)
404
iques, etc. que les réalités du siècle imposent à
nos
États, entraîne nécessairement des dépassements de la « souveraineté
405
arrêter ses effets aux frontières historiques de
nos
cantons confédérés. Si le fédéralisme authentique consiste à accorder
406
toritaire de ses voisins. Il est donc évident que
notre
fédéralisme ne peut se maintenir dans nos cantons qu’à la seule condi
407
t que notre fédéralisme ne peut se maintenir dans
nos
cantons qu’à la seule condition de s’étendre, quand il le faut, au-de
408
et l’égoïsme. Un égoïsme fermé sur soi-même, dans
nos
frontières, comme le rêvent, semble-t-il, nombre de Suisses (si l’on
409
, une fois de plus, qui a répandu ces erreurs. On
nous
a fait apprendre qu’à l’origine, la Suisse s’était formée par la fédé
410
t la volonté d’exercer une justice « indigène » :
nous
ne voulons pas de juges étrangers dans nos vallées. Or la justice, à
411
e » : nous ne voulons pas de juges étrangers dans
nos
vallées. Or la justice, à l’époque, c’était toute l’administration et
412
e, comme l’Allemagne et l’Italie. À cette époque,
nous
avons partiellement subi le courant régnant en Europe, qui était celu
413
ération. Ramuz avait coutume de me dire : « Entre
nous
, nous sommes contre Berne, nous sommes fédéralistes, donc nous sommes
414
n. Ramuz avait coutume de me dire : « Entre nous,
nous
sommes contre Berne, nous sommes fédéralistes, donc nous sommes sépar
415
me dire : « Entre nous, nous sommes contre Berne,
nous
sommes fédéralistes, donc nous sommes séparatistes… » Je lui répondai
416
mmes contre Berne, nous sommes fédéralistes, donc
nous
sommes séparatistes… » Je lui répondais : « Vous pouvez être séparati
417
emple un parallèle frappant entre la situation de
nos
trois communes primitives et celle des communes qui essaient aujourd’
418
Qu’ils la relisent, et ils se rendront compte que
notre
héros national suisse n’était pas particulièrement respectueux de la
419
al. Cela ne va évidemment pas se passer comme ça.
Nous
allons vers des tragédies. Les Suisses n’y sont pas très bien préparé
420
ême plus eu de place pour les soldats américains.
Nous
avons ce même avantage d’une décentralisation extrêmement poussée, do
421
nématographique au xxe siècle. Preuve en est que
nos
psychologues « scientifiques » et psychanalystes de toute école prenn
422
s de base dans la tradition littéraire qui est la
nôtre
, d’Œdipe à Sade et à Sacher-Masoch. Pour situer cette forme d’amour s
423
essions littéraires et artistiques en général, il
nous
faudra d’abord tenter de débrouiller, parmi les mille et trois sens d
424
assez évidemment distinctes, sinon opposables. Il
nous
faudra ensuite repérer les grandes étapes d’une évolution historique
425
es innombrables contradictions de l’amour tel que
nous
le vivons et, plus encore, tel que nous l’écrivons. Cinq niveaux
426
r tel que nous le vivons et, plus encore, tel que
nous
l’écrivons. Cinq niveaux À la base — au regard des modernes —, l
427
xication, favorisée par la publicité que lui font
nos
romans, nos poèmes, nos chansons et nos opéras. C’est le sentiment qu
428
vorisée par la publicité que lui font nos romans,
nos
poèmes, nos chansons et nos opéras. C’est le sentiment qui s’exalte d
429
la publicité que lui font nos romans, nos poèmes,
nos
chansons et nos opéras. C’est le sentiment qui s’exalte de tout ce qu
430
lui font nos romans, nos poèmes, nos chansons et
nos
opéras. C’est le sentiment qui s’exalte de tout ce qui s’oppose au dé
431
L’Amour en Grèce). Il semble que Platon agit sur
nous
comme une information héréditaire. Personne ne saurait dire jusqu’à
432
ort. Trois mythes en effet, écrit R. Flacelière,
nous
montrent que les Grecs ont médité sur les rapports mystérieux de l’am
433
assion de « l’amour pour la mort » qui est, comme
nous
le verrons, le secret de Tristan. La révolution chrétienne Cinq
434
ècle, l’amour antique s’est éclipsé, et celui que
nous
croyons seul « naturel » et « aussi vieux que l’humanité » ne donne e
435
ention du xiie siècle. » Amour, qui désigne pour
nous
le sentiment, le désir et la passion, n’a pris ce sens qu’avec la poé
436
pécialistes du trobar, au xixe siècle et jusqu’à
nous
. Mais, s’ils avaient raison, comment concevoir que cette poésie ait p
437
ent concevoir que cette poésie ait pu transformer
nos
manières de sentir, et nos mœurs, et nos arts, pour des siècles ? Ne
438
sie ait pu transformer nos manières de sentir, et
nos
mœurs, et nos arts, pour des siècles ? Ne serait-elle pas au contrair
439
nsformer nos manières de sentir, et nos mœurs, et
nos
arts, pour des siècles ? Ne serait-elle pas au contraire le signe d’u
440
la cortezia, l’Église répond par les titres de «
Notre
Dame » et de Regina Coeli désormais donnés à la Vierge. En 1140, des
441
histoire de l’Éros en Occident, des troubadours à
notre
siècle, se confond avec celle des expressions du désir, du sentiment
442
mode, dans les formes réglées de la guerre et, de
nos
jours, dans les mass médias audiovisuels. On s’en tiendra ici à la li
443
ccidentale ? Le dernier tabou, le plus fort
Nous
avons vu que le « problème sexuel » est né dans le monde christianisé
444
me pas, n’a jamais cessé d’exercer son empire sur
nos
sociétés, de la Grèce primitive à l’Occident moderne, c’est le tabou
445
rencontre. Déjà, dans la poésie des troubadours,
nous
voyons que l’amour courtois se distingue du simple désir par le raffi
446
es troubadours. De ce temps jusqu’au xxe siècle,
nous
assistons aux péripéties d’un duel sans cesse renouvelé entre la reli
447
r de la tragédie » (Racine, préface de Bérénice).
Nous
avons vu qu’à chaque fois que la société crée de nouveaux obstacles à
448
é ? » se demande le jeune homme. (La psychanalyse
nous
a habitués à des déguisements plus savants !) Ces sentiments et ces p
449
ait son œuvre ! L’autre moyen qu’il a trouvé pour
nous
parler voluptueusement de la passion de ses personnages, donc de la s
450
mplissement. Novalis, dans son journal intime :
Notre
engagement n’était pas pris pour ce monde. Et dans les Hymnes à la n
451
troitement à toi, et que dure alors éternellement
notre
nuit nuptiale ! Les Français seront plus lents à se laisser emporter
452
é comme tabou : l’argent. Freud n’a rien ajouté à
notre
idée de l’amour puisqu’en ramenant l’amour à l’Éros génital il invers
453
i, était donné à l’amour ; d’en faire le moyen de
notre
propre révélation (préface à L’Amant de Lady Chatterley). Là encore,
454
’est vers une connaissance peut-être mortelle que
nous
entraîne l’Éros mythique. Avenir de l’amour-passion La morale
455
que respecte encore. Mais déjà le héros de Lolita
nous
est décrit comme un antihéros, c’est-à-dire un malade mental. Un psyc
456
eut se renverser très vite, au point de crise que
nous
avons atteint. L’ennui sécrété par les formes actuelles de la civilis
457
ner que l’avenir de l’amour dépendra désormais de
notre
faculté de maîtriser les deux pulsions contradictoires de l’érotisme
458
ée de la littérature romanesque et lyrique que de
nous
décrire les cheminements de cet amour dont le poète andalou Ibn Hazm
459
ême. C’est une condition délectable et un mal que
nous
désirons. Celui qui n’en est pas atteint ne souhaite nullement rester
460
euse dans les pays totalitaires est en germe chez
nous
. Face à un État qui veut tout régenter, y compris la morale, l’écriva
461
entendu parler d’amour ? » Eh bien, cet amour que
nous
connaissons, l’amour romantique que les Américains appellent « romanc
462
les littératures, toutes les sociétés jusqu’à la
nôtre
. La façon dont une société imagine les rapports entre l’homme et la f
463
ce monde impossible à gouverner et que, même dans
nos
sociétés occidentales, la grande majorité rêve de diriger sans opposi
464
une évidence. Dans un État-nation comme ceux que
nous
connaissons, l’homme ne peut plus agir comme responsable. Et l’homme
465
ure reste juste. D’ailleurs tout ce qui intéresse
notre
vie quotidienne se passe à l’échelon des communes ou des régions, dan
466
sité ? Quand les gens qui vont construire Verbois
nous
expliquent qu’il y a une nécessité, je leur demande laquelle. Rien ne
467
une nécessité, je leur demande laquelle. Rien ne
nous
oblige concrètement à avoir plus d’électricité demain qu’aujourd’hui.
468
lectricité demain qu’aujourd’hui. C’est parce que
nous
le voulons pour notre commodité. Mais il n’y a aucune nécessité. Et c
469
aujourd’hui. C’est parce que nous le voulons pour
notre
commodité. Mais il n’y a aucune nécessité. Et c’est la même chose pou
470
réfigure peut-être des situations plus proches de
nous
— c’est d’influencer les pensées. Regardez avec quel soin il s’occupe
471
ans de petits pays, la Suisse notamment. Bien sûr
nous
sommes encore dans une société où l’individu n’est pas aussi directem
472
compris la police suisse. C’est un exemple. Mais
nous
sommes encore très loin d’infliger aux opposants le sort que connaiss
473
sort que connaissent les écrivains soviétiques ?
Nous
sommes préservés contre certaines outrances des pays totalitaires par
474
pays totalitaires parce que dans le fondement de
notre
société ce n’est pas la masse qui constitue l’unité de mesure mais l’
475
ourd’hui comme les Rosenberg — dont la télévision
nous
rappelait récemment la fin tragique — n’étaient pas dans la norme de
476
t dans sa belle et solide maison de Pouilly qu’il
nous
les a apportées. »
477
, pour les économies industrielles. Cette analyse
nous
ramène à un dilemme d’une crudité gênante. Ou bien l’État-nation main
478
s nationaux. Le jeu se rouvre, l’avenir redevient
notre
affaire. Ou bien la démission épidémique de la personne devant la mé
479
ique de la personne devant la mécanique de l’État
nous
conduit, dans une atmosphère de panique sourde et de délinquance géné
480
e. Je ne propose pas de renverser l’État-nation :
nous
péririons tous dans ses ruines. Au niveau des pouvoirs concrets, je v
481
très peu à renverser, tout à construire. Et force
nous
sera de le faire dans les cadres de l’État-nation périmés ; hors d’eu
482
encore moins économiques d’abord. La solution de
nos
problèmes économiques est à chercher sur un tout autre plan que celui
483
une vraie personne, c’est le problème central de
notre
temps. Les régions fonctionnelles, d’aires diverses — chacune ayant p
484
le territoire de sa réalité — ne naîtront pas de
nos
modèles, mais bien de la nécessité de recréer des cadres de participa
485
e. La réforme, donc, plutôt que la révolution… Il
nous
faudrait partir des racines, puis dresser un plan. Par exemple, dans
486
japonais, sont possibles d’un jour à l’autre dans
notre
région. Il y a là une tâche énorme à accomplir en commun. La nappe p
487
tion. Trois lustres ont passé déjà sans que rien
nous
rapproche visiblement du but. Comment sauver la face de ma génération
488
but. Comment sauver la face de ma génération ? Il
nous
reste assez peu d’années. Quant à repasser le flambeau, selon le clic
489
e : ceux d’une nature humanisée par les styles de
nos
grandes époques. Entre ces points extrêmes de nos diversités européen
490
nos grandes époques. Entre ces points extrêmes de
nos
diversités européennes que relient quelques heures d’avion, au cœur d
491
faute des subventions escomptées. Quelle ville de
nos
pays, grande ou moyenne, n’a-t-elle pas essayé de lancer son festival
492
note séductrice dans la grande rumeur musicale de
nos
étés européens ? Si je n’en ai nommé qu’une trentaine, c’est parce qu
493
se sont bardées de frontières sourcilleuses, dans
notre
Europe jadis ouverte à tous vents de l’esprit et tous échanges humain
494
économie de paix, on vit aussi renaître dans tous
nos
pays d’une part des initiatives locales animées par des amateurs de t
495
lles de toute l’Europe à la recherche de l’union.
Notre
entente fut immédiate, et les plans vite tracés. Tous nos grands fest
496
nte fut immédiate, et les plans vite tracés. Tous
nos
grands festivals furent invités à déléguer leurs directeurs pour une
497
à résoudre les problèmes de l’union politique de
nos
peuples, mais elle atteste mieux que la science — autre produit typiq
498
a science — autre produit typique de l’Occident —
notre
unité fondamentale. Unité dans la diversité — est-il besoin de le rép
499
ilà pourquoi dans les domaines les plus variés de
notre
existence, le politique et l’institutionnel, l’économique et l’artist
500
t l’institutionnel, l’économique et l’artistique,
nous
retrouverons toujours le même type de problèmes : unir sans uniformis
501
tenir à l’unisson. En un mot fédérer, mot-clé de
notre
Centre. Je prie les historiens de prendre note d’un petit fait qui a
502
our la joie de centaines de milliers d’auditeurs.
Nous
sommes ici au centre d’un prestigieux complot contre l’ennui et la la
503
n, pas plus que vous ne trouverez l’équivalent de
notre
peinture de chevalet ou de nos portraits individualisés, de nos conce
504
l’équivalent de notre peinture de chevalet ou de
nos
portraits individualisés, de nos concerts et de nos musées. Tout à la
505
e chevalet ou de nos portraits individualisés, de
nos
concerts et de nos musées. Tout à la fois communautaire et adonnée au
506
s portraits individualisés, de nos concerts et de
nos
musées. Tout à la fois communautaire et adonnée au culte des vedettes
507
e. C’est grâce aux festivals qu’on s’est remis de
nos
jours non seulement à jouer Hamlet sur les remparts d’un château médi
508
es à la jeune sociologie. Pas un seul festival de
notre
association n’est « national », soulignons-le : régionaux ou municipa
509
à quelque mascarade folklorique, que déjà tant de
nos
régions aillent demander l’expression publique et sensible de cet êtr
510
nt donc d’essayer de nommer ma discipline, posons-
nous
la question préalable, et plus sérieuse, de l’identité de l’Europe et
511
dans l’espace vide de la théorie intemporelle. Il
nous
est imposé concrètement dans l’aire d’un continent déterminé, au troi
512
ans souci d’applications immédiates. C’est ainsi,
nous
dit-on, que le CERN étudie la constitution de la matière par besoin d
513
ui touche aux régions, notamment. Disons que dans
notre
domaine, la recherche fondamentale est celle qui a pour objet l’homme
514
hropologie philosophique jouent le même rôle dans
notre
champ d’études. Une faculté de droit prépare des avocats, une faculté
515
es physiciens nécessaires aux bureaux d’études de
nos
grandes industries. Mais vous qui traitez de l’Europe, à quoi prépare
516
plus des neuf dixièmes des plus grands savants de
notre
ère. Cette culture peut périr demain, si les Européens ne la vivent p
517
plus, perdent le sens de ses valeurs créatrices.
Nos
grands journaux non sans Schaden Freude, titrent ces derniers mois :
518
e vous en donnerai deux exemples. J’ai professé à
notre
Institut et à l’EPFZ simultanément, puis sous une forme différente à
519
rappelé récemment, ici même, après Jouvenel, que
nous
ne pouvons connaître que le passé, sans pouvoir le changer, alors que
520
que le passé, sans pouvoir le changer, alors que
nous
ne pouvons modifier que l’avenir, mais sans pouvoir le connaître. Or,
521
ui, mais cela ne dit pas tout, il s’en faut ! Car
notre
enseignement ne se réduit pas à la transmission d’un savoir, s’il y v
522
uropéennes, bien qu’erronées, comme le démontrent
nos
études sur l’Europe. C’est même l’une des fonctions irremplaçables de
523
ens mais les étudiants du tiers-monde qui suivent
nos
cours : c’est sans doute le plus nécessaire. Vous paraissez revenir i
524
vivre de l’Europe est simplement vital pour toute
notre
culture. Croyez-vous que l’Université n’est pas intéressée au premier
525
qui m’intéresse est autre chose : la stratégie de
notre
civilisation. Ce sont donc les grands choix moraux qui déterminent pa
526
les grands choix moraux qui déterminent parfois à
notre
insu les arguments échangés avec tant de passion au sujet des central
527
atteinte possible à la couche d’ozone qui protège
notre
vie terrestre contre les rayons ultraviolets ? « Votre pari — dis-je
528
nt posé la question à propos du Vietnam : pouvons-
nous
arrêter la guerre, alors que l’industrie des armements occupe des ce
529
phistiqués : ces « retombées » se feront donc sur
nos
têtes. 5. Indépendamment de ces arguments, je suis contre Concorde po
530
ls et de rêves, de principes et d’ambitions qu’il
nous
faut dépasser si nous voulons survivre, qui détruisent à la fois la n
531
ncipes et d’ambitions qu’il nous faut dépasser si
nous
voulons survivre, qui détruisent à la fois la nature et la Communauté
532
t. Mais la logique du système stato-national dans
notre
société industrielle (qu’elle soit capitaliste ou socialiste, nulle d
533
e souffrent pas la centralisation, c’est pourquoi
nos
États les décrient et négligent). Et vous irez plus loin. Vous en vie
534
ême. Tout peut changer maintenant si, renonçant à
nous
laisser conduire toujours plus vite vers n’importe où, nous décidons
535
er conduire toujours plus vite vers n’importe où,
nous
décidons de reconquérir notre autonomie personnelle, et de recourir d
536
e vers n’importe où, nous décidons de reconquérir
notre
autonomie personnelle, et de recourir de plus en plus à l’énergie fou
537
recourir de plus en plus à l’énergie fournie par
nous
, et non par les centrales nucléaires. Prenez cette conversion pour un
538
lle signifie bien davantage, et peut produire en
nous
d’abord mais aussitôt dans la société d’aujourd’hui de proche en proc
539
e dis pas qu’en alertant les énergies qui sont en
nous
nous pourrions aller aussi vite que Concorde. Je dis seulement qu’en
540
pas qu’en alertant les énergies qui sont en nous
nous
pourrions aller aussi vite que Concorde. Je dis seulement qu’en faisa
541
aisant appel toujours plus aux forces qui sont en
nous
, le besoin que nous avions de forces extérieures diminuerait d’autant
542
s plus aux forces qui sont en nous, le besoin que
nous
avions de forces extérieures diminuerait d’autant, et que nous serion
543
e forces extérieures diminuerait d’autant, et que
nous
serions alors en mesure de découvrir une réalité du monde bien différ
544
aient tout à fait incongrues. Je ne dis pas qu’en
nous
confiant de plus en plus à nos énergies intérieures, nous pourrions f
545
ne dis pas qu’en nous confiant de plus en plus à
nos
énergies intérieures, nous pourrions faire l’équivalent de la société
546
fiant de plus en plus à nos énergies intérieures,
nous
pourrions faire l’équivalent de la société industrielle qui culmine d
547
mine dans la Bombe à fusion nucléaire, je dis que
nous
ferions une autre société — et je pense qu’elle serait meilleure. 2
548
t le message du Solitaire qui venait de suspendre
nos
destins ! Cette menace, cette attente au bord du gouffre, cette minut
549
tes et des psalmistes. Nul autre ne possède, dans
notre
tradition, cette violente simplicité qui peut s’adapter à la fois à l
550
gence avec l’événement historique, pour aboutir à
notre
oratorio, puis en 1945 à son exécution au Vatican, lors des fêtes de
551
ille pour la défense spirituelle de la Suisse que
nous
avons livrée pendant la guerre, votre œuvre avait pour nous la valeur
552
livrée pendant la guerre, votre œuvre avait pour
nous
la valeur d’un corps d’armée ! » Il se peut que les deux jugements so
553
gine du Congrès de l’Europe à La Haye, sur lequel
nous
allons revenir. Mais on imagine bien que les positions politiques, so
554
aux pouvoirs limités mais réels », auxquels tous
nos
États consentiraient de substantielles délégations de souveraineté. M
555
n-drain qu’étaient alors en train de subir toutes
nos
nations, trop pauvres pour offrir à leurs physiciens un si grand appa
556
tout simplement, dans les rapports séculaires de
nos
États occidentaux, le souci de la solidarité générale à la hantise de
557
Reuter, avaient cherché dès le mois de mai 1949,
nous
venons de le voir, les moyens de réaliser à bref délai cette idée rép
558
riode des congrès, d’une coopération instituée de
nos
économies nationales — la française et l’allemande d’abord — d’où dev
559
! Ce qui a frappé à juste titre l’opinion de tous
nos
pays, c’est l’idée de créer entre États des « solidarités de fait »,
560
la CECA, c’était une méthode pour faire l’Europe.
Nous
avons vu que les idées directrices d’un pool charbon-acier avaient ét
561
une action capable de prévenir la colonisation de
nos
vingt-cinq pays par les hégémonies de l’Est et de l’Extrême-Ouest, co
562
ait, que rien ne se fasse ? Dans l’état actuel de
notre
société, les gouvernements seuls sont responsables. Le dilemme devien
563
ables. Le dilemme devient des plus clairs : irons-
nous
avec eux vers l’Europe satellite, ou sans eux vers l’Europe des régio
564
ropéenne », Les Hommes d’État célèbres. De 1920 à
nos
jours, vol. 6, Paris, Mazenod, 1977, p. 238-243.
565
rue sans avoir pour autant fait de l’Histoire. Si
nous
parlons ici de Robert Schuman, c’est parce qu’un jour de mai 1950, so
566
de cela seulement, a peut-être changé le cours de
nos
destins. Cette espèce de miracle que représente la CECA, entendons l’
567
l aux Constitutions de l’Empire ; et plus près de
nous
, collaboration entre Coudenhove-Kalergi et Briand, puis entre Alexis
568
rontière », Les Hommes d’État célèbres. De 1920 à
nos
jours, vol. 6, Paris, Mazenod, 1977, p. 254-257. af. On a intégré le
569
ligions, unissez-vous ! (1977)ac Un jour, dans
notre
jardin de Ferney, où les Corbin s’arrêtaient quelquefois, en route ve
570
dité sur cette phrase, depuis lors. ⁂ Au temps de
nos
premières rencontres, vers 1935, quand nous fondions ensemble Hic et
571
mps de nos premières rencontres, vers 1935, quand
nous
fondions ensemble Hic et Nunc , petite revue de pensée religieuse qu
572
r, « dialectique » et calviniste par Karl Barth —
nous
passions aux yeux de nos aînés pour les restaurateurs subversifs d’un
573
iniste par Karl Barth — nous passions aux yeux de
nos
aînés pour les restaurateurs subversifs d’une orthodoxie protestante,
574
paradoxale en soi que dans les polémiques qu’elle
nous
inspirait. Cette interprétation de notre mouvement était en somme iné
575
s qu’elle nous inspirait. Cette interprétation de
notre
mouvement était en somme inévitable dans la conjoncture de l’époque.
576
e fasciste, en Allemagne nazie, et tout autour de
nous
, de plus en plus, fascinaient nos contemporains. Il pouvait sembler n
577
tout autour de nous, de plus en plus, fascinaient
nos
contemporains. Il pouvait sembler normal à quelque observateur superf
578
e moins au marxisme invoqué par les staliniens de
nos
pays pour justifier les procès de Moscou et la persécution des Église
579
on des Églises. Mais je relis les onze numéros de
notre
revue : il n’y est jamais question d’orthodoxie ! (Sauf une fois : po
580
ion d’orthodoxie ! (Sauf une fois : pour nier que
nous
défendions une « orthodoxie calviniste ».) En revanche, des « hérésie
581
non point comme « contraires au dogme » : ce que
nous
referons comme « hérétique », c’est tout choix exclusif d’un seul des
582
rase morale par orthodoxie, et vous saurez ce que
nous
pensions alors. La vérité ne pouvait être à nos yeux quelque chose d’
583
nous pensions alors. La vérité ne pouvait être à
nos
yeux quelque chose d’édicté, de codifié, d’enregistré une fois pour t
584
on théorique ». Elle était quelque chose, disions-
nous
, « dont nous ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence même impl
585
». Elle était quelque chose, disions-nous, « dont
nous
ne sommes pas les auteurs, mais dont l’essence même implique notre ef
586
as les auteurs, mais dont l’essence même implique
notre
effort pour la réaliser ». Très paradoxalement, notre « orthodoxie »
587
e effort pour la réaliser ». Très paradoxalement,
notre
« orthodoxie » prétendue s’opposait à toute « transposition de l’évén
588
e, en une vérité générale… » Et par « existence »
nous
ne pouvions entendre que « décision concrète… dans l’instant, hic et
589
décision concrète… dans l’instant, hic et nunc. »
Nous
disions encore : Il ne s’agit pas de la concordance littérale de nos
590
Il ne s’agit pas de la concordance littérale de
nos
propositions théologiques avec les énoncés de la Bible, mais de juger
591
Corbin. Et je n’en trouve pas qui expriment mieux
notre
attitude commune d’alors. ⁂ Après les années de Hic et Nunc (1932-1
592
⁂ Après les années de Hic et Nunc (1932-1939),
nos
voies pour un temps se séparent. Henry Corbin part pour Byzance et le
593
n de l’ami retrouvé ne marque aucune rupture avec
notre
passé, ni encore moins mon ralliement à quelque antidoctrine nouvelle
594
cience renouvelée de ce qui animait en profondeur
nos
écrits de l’époque de Hic et Nunc . Lui s’occupait déjà des grands m
595
it là que pour toi. Maintenant, il est trop tard,
nous
la fermons. Nous pressentions qu’il n’y a de porte que pour celui qui
596
i. Maintenant, il est trop tard, nous la fermons.
Nous
pressentions qu’il n’y a de porte que pour celui qui osera la franchi
597
ndes confessions chrétiennes. Certes, peu d’entre
nous
choisissent leur confession, la plupart se contentent d’y être nés ;
598
âme unique et de la vocation illuminante. Et cela
nous
vaut une œuvre vaste et passionnée dans sa rigueur, dont la maîtrise
599
tre celle-ci viendra-t-elle plus tard, après moi.
Nous
avons entendu, hier soir, une très belle leçon de modération philosop
600
en tout cas, à partir de Philippe le Bel, et dans
notre
histoire suisse. Le sens du pouvoir n’est pas le même, et la différen
601
es, d’une manière irréversible, et le pouvoir que
nous
avons en Suisse qui, lui, est un pouvoir réparti. C’est le pouvoir fé
602
ut ? Le pouvoir est là, défini ou non, il est là.
Nous
le trouvons en venant au monde ; et nous n’y pouvons rien. Nous n’avo
603
est là. Nous le trouvons en venant au monde ; et
nous
n’y pouvons rien. Nous n’avons nul besoin de nous l’expliquer pour le
604
ns en venant au monde ; et nous n’y pouvons rien.
Nous
n’avons nul besoin de nous l’expliquer pour le subir. Ceci me rappell
605
nous n’y pouvons rien. Nous n’avons nul besoin de
nous
l’expliquer pour le subir. Ceci me rappelle une très jolie épigraphe
606
mment parce que le pouvoir ne se sent que trop de
nos
jours, et que cela s’accompagne d’un sentiment d’impuissance croissan
607
c’est, peut-être, ce sentiment d’impuissance que
nous
avons devant les pouvoirs, qui nous amène à toutes sortes d’excès de
608
puissance que nous avons devant les pouvoirs, qui
nous
amène à toutes sortes d’excès de langage contre le pouvoir, à toutes
609
archisantes. Il provient de l’idée que le pouvoir
nous
est extérieur, qu’il se présente à nous sous forme de contrainte, que
610
e pouvoir nous est extérieur, qu’il se présente à
nous
sous forme de contrainte, que nous subissons sans pouvoir l’exercer.
611
se présente à nous sous forme de contrainte, que
nous
subissons sans pouvoir l’exercer. Et nous sommes un peu ahuris par to
612
te, que nous subissons sans pouvoir l’exercer. Et
nous
sommes un peu ahuris par tous ces impératifs technologiques, ces néce
613
gnant et, de plus en plus, absolu ? Jeanne Hersch
nous
a hier soir indiqué une voie : opposer à ce pouvoir d’autres pouvoirs
614
ue le simple refus du pouvoir extérieur finit par
nous
y livrer bien plus sûrement que toute autre conduite, et finit dans l
615
uvoir », comme le dit l’expression consacrée, car
nous
ne savons que trop à quoi cela mène : ceux qui croyaient prendre le p
616
i. Le pouvoir abusif de l’État est fait de toutes
nos
démissions civiques, et tend à les rendre définitives. Je rappelle, l
617
lution à la mode des siècles derniers qui peuvent
nous
secourir dans cette tragédie car cette « prise du pouvoir », dont on
618
èce de pouvoir, mais de distribuer le pouvoir que
nous
trouvons abusif. Distribuer, par exemple, le pouvoir de l’État-nation
619
ssez gros livre récent, que ce drame est celui de
notre
époque, j’ai trouvé, l’autre jour, et après coup, la formule la plus
620
ssance des fins humaines auxquelles chaque modèle
nous
conduit. Deux volontés, deux forces, deux passions se manifestent dès
621
t s’opposent ou parfois se composent en chacun de
nous
: la Puissance et la Liberté. La puissance sur autrui et la liberté p
622
en deux camps bien tranchés : c’est en chacun de
nous
que le conflit se poursuit. Les deux pulsions contraires coexistent e
623
rsuit. Les deux pulsions contraires coexistent en
nous
, personne n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe p
624
ues, incroyablement chères, et si dangereuses que
nos
pays, tout en jurant qu’elles sont inoffensives, ne les bâtissent qu’
625
u’ils dénoncent là les raisons mêmes qui font que
nos
États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le veuille ou n
626
is par la surveillance quotidienne des déchets de
nos
centrales nucléaires accumulés pendant le petit quart de siècle qui n
627
es accumulés pendant le petit quart de siècle qui
nous
sépare de l’an 2000. À l’inverse absolu, le choix de l’énergie solair
628
ix : car ce choix signifie du même coup la fin de
nos
États-nations, liés au plutonium le bien nommé, produit du monde sout
629
âce à l’appui du Ciel et de ses longs regards sur
notre
terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie solair
630
es centaines de milliers de foyers dans chacun de
nos
pays européens, de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », d
631
fisance au besoin, la confiance dans le prochain.
Notre
problème n’est pas des moyens et des fins, car les fins seules dicter
632
e Choix du siècle » que l’auteur de L’Avenir est
notre
affaire estime urgent de souligner aujourd’hui. » Suivi encore de ce
633
occidentale . Il vient de terminer L’Avenir est
notre
affaire qui va sortir incessamment en librairie (Éditions Stock). De
634
formation à partir de l’Allemagne et de l’Italie.
Nos
vingt-deux cantons décident enfin de se donner une Constitution fédér
635
à l’est), que l’histoire (intérêts divergents de
nos
cinq cantons au long des siècles), ou encore que l’analogie de régime
636
nt moral et civique, fût-il aussi sentimental que
nos
chants patriotiques, aussi concret qu’une votation sur la TVA. « L’es
637
ure et des accidents de l’histoire répercutés sur
nos
communautés : l’horlogerie par exemple dans l’arc jurassien, et la ba
638
cle pour 1 200 000 habitants — qui dira mieux sur
notre
continent ? Réalité récente — qui peut changer… Si je me suis é
639
is étendu quelque peu sur la genèse historique de
notre
Romandie, c’était pour attirer l’attention du lecteur sur deux faits
640
n’a pas existé de tout temps, comme la plupart de
nos
compatriotes l’imaginent vaguement. Elle est relativement récente, et
641
ont beaucoup contribué, on l’a vu, à différencier
nos
cantons. Si ces conflits sont apaisés de nos jours, voilà qui n’est p
642
cier nos cantons. Si ces conflits sont apaisés de
nos
jours, voilà qui n’est pas dû seulement au long travail de l’œcuménis
643
uisse est le siège comme elle fut la marraine. Et
nos
cantons gardent leurs séculaires valences (au sens chimique du terme
644
sible et inconditionnelle fidélité confédérale de
nos
cantons, des inter-relations d’un type nouveau apparaissent désormais
645
iangle Belfort-Saint-Étienne-Aoste, aux débuts de
notre
histoire (de la fin du ixe au milieu du xie siècle) avait déjà été
646
aire. Et comme j’expliquais mes projets à l’un de
nos
recteurs romands, tout en m’excusant du caractère très empirique et p
647
e à la fois de l’oc et de l’oïl, et que parlèrent
nos
populations du ixe au début du xixe siècles. » Je devais découvrir
648
ié trois petits ouvrages dans cette langue — dont
nous
ne connaissons plus guère que quelques expressions patoisantes et les
649
entre les fondements séculaires de la culture et
notre
économie moderne, plus de liens et bien plus mystérieux, que nos bril
650
derne, plus de liens et bien plus mystérieux, que
nos
brillants théoriciens et nos robustes réalistes n’auraient jamais osé
651
plus mystérieux, que nos brillants théoriciens et
nos
robustes réalistes n’auraient jamais osé l’imaginer ? Le secret de no
652
s n’auraient jamais osé l’imaginer ? Le secret de
notre
avenir ne serait-il pas enfoui au plus profond de notre histoire oubl
653
avenir ne serait-il pas enfoui au plus profond de
notre
histoire oubliée ? 31. Et même deux, si l’on fait rentrer dans la
654
temps incertains, le salutaire avertissement que
nous
donne l’essayiste suisse Denis de Rougemont, au terme d’un livre impo
655
dont le titre résume bien l’esprit : L’Avenir est
notre
affaire. À tous les dangers qui nous menacent et que l’auteur dénonce
656
’Avenir est notre affaire. À tous les dangers qui
nous
menacent et que l’auteur dénonce lucidement, on n’est certes pas obli
657
uction industrielle et de consommation illimitées
nous
ont conduits au seuil d’une série de désastres parfaitement calculabl
658
ne série de désastres parfaitement calculables si
nous
laissons les choses aller. Et le premier de ces désastres serait prov
659
n Occident, mais dans le tiers-monde. Parce qu’on
nous
dit que l’humanité va doubler tous les trente ans, nous croyons que l
660
it que l’humanité va doubler tous les trente ans,
nous
croyons que la production industrielle et énergétique, va devoir augm
661
gmenter d’une manière infinie dans un monde fini.
Nos
ressources matérielles sont menacées d’épuisement. Il nous reste du p
662
ources matérielles sont menacées d’épuisement. Il
nous
reste du pétrole pour trente ans. Que fera-t-on dans trente ans des a
663
ns. Qu’à cela ne tienne, disent les technocrates,
nous
ferons des centrales au plutonium. Or, elles sont un danger intolérab
664
plutonium. Or, elles sont un danger intolérable,
nous
disent des milliers de physiciens. Là, nous abordons le problème de «
665
able, nous disent des milliers de physiciens. Là,
nous
abordons le problème de « l’agression technicienne contre la nature »
666
a guerre atomique que préparent, malgré eux, tous
nos
États-nations. Vous semblez trouver une solution à tous vos problèmes
667
te ! Je constate, en historien, qu’à l’origine de
nos
maux actuels, il y a le gigantisme, la superstition des grandes dimen
668
isme, la superstition des grandes dimensions. Or,
nous
constatons que les petits États ont tous les avantages sur les grands
669
t-à-dire de grandes guerres. Au fond, ce que vous
nous
proposez, c’est le modèle suisse ? C’est quelque chose qui s’en inspi
670
union européenne possible. Mais comment pourrions-
nous
aboutir à ces solutions ? Je ne pense pas que les hommes vont devenir
671
ment se convertir, faire sa révolution. Chacun de
nous
peut opérer pour lui-même cette révolution vers une nouvelle forme de
672
Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est
notre
affaire (octobre 1977)ao ap Que nous agissions ou non, que nous le
673
enir est notre affaire (octobre 1977)ao ap Que
nous
agissions ou non, que nous le voulions ou non, l’avenir est notre aff
674
obre 1977)ao ap Que nous agissions ou non, que
nous
le voulions ou non, l’avenir est notre affaire. Nous en sommes seuls
675
ou non, que nous le voulions ou non, l’avenir est
notre
affaire. Nous en sommes seuls responsables. « Mieux vaut le savoir et
676
s le voulions ou non, l’avenir est notre affaire.
Nous
en sommes seuls responsables. « Mieux vaut le savoir et cesser de nou
677
responsables. « Mieux vaut le savoir et cesser de
nous
cacher derrière toutes sortes de prétendues fatalités, transparents p
678
e prétendues fatalités, transparents paravents de
nos
inerties intellectuelles quand ce n’est pas de nos lâchetés morales.
679
os inerties intellectuelles quand ce n’est pas de
nos
lâchetés morales. » C’est ainsi que Denis de Rougemont, écrivain suis
680
uisse, pionnier de l’idée européenne, s’adresse à
nous
dans son dernier livre qui vient de paraître. L’Avenir est notre aff
681
ernier livre qui vient de paraître. L’Avenir est
notre
affaire . Un titre qui est la profession de foi mais aussi l’avertiss
682
mme de 71 ans, qui a perdu bien des illusions sur
notre
monde mais pas encore sa confiance dans les hommes. Tout dans cet écr
683
éal d’une société qui était tournée vers l’homme.
Nous
avons perdu cette mesure : alors, tout au long de son livre, il nous
684
tte mesure : alors, tout au long de son livre, il
nous
houspille, nous provoque, nous met au pied du mur. Nous voici condamn
685
rs, tout au long de son livre, il nous houspille,
nous
provoque, nous met au pied du mur. Nous voici condamnés à choisir not
686
g de son livre, il nous houspille, nous provoque,
nous
met au pied du mur. Nous voici condamnés à choisir notre avenir. Nous
687
ouspille, nous provoque, nous met au pied du mur.
Nous
voici condamnés à choisir notre avenir. Nous voici donc libres. Libre
688
et au pied du mur. Nous voici condamnés à choisir
notre
avenir. Nous voici donc libres. Libres de laisser faire… Et c’est la
689
mur. Nous voici condamnés à choisir notre avenir.
Nous
voici donc libres. Libres de laisser faire… Et c’est la catastrophe p
690
aire… Et c’est la catastrophe programmée. « Voilà
notre
homme de l’an 2000, dit-il : sans eau potable, sans pain, sans vin et
691
s les années 1950. » Ce n’est qu’un aspect ! Mais
nous
sommes libres aussi de réagir, « de retrouver nos vrais désirs, nos v
692
ous sommes libres aussi de réagir, « de retrouver
nos
vrais désirs, nos vrais besoins et les vraies fins vers lesquelles il
693
aussi de réagir, « de retrouver nos vrais désirs,
nos
vrais besoins et les vraies fins vers lesquelles ils nous portent ».
694
is besoins et les vraies fins vers lesquelles ils
nous
portent ». « À vous de jouer ! » lance-t-il en défi à la jeunesse du
695
Hitler fut la réponse au problème fondamental de
notre
temps », dit-il. Terrible constat. Il l’explique. Dans l’Europe du xx
696
rsqu’en 1969 il a pris brutalement conscience que
notre
monde glissait vers le néant. Un rapport confidentiel du club de Rome
697
r, alors elle signera sa mort. Or, maintenant que
nous
avons les moyens de surmonter les défis de la nature, nous voici seul
698
s les moyens de surmonter les défis de la nature,
nous
voici seuls responsables. Car si jusqu’à nos jours l’avenir était com
699
re, nous voici seuls responsables. Car si jusqu’à
nos
jours l’avenir était complètement inconnu, s’il dépendait des catastr
700
rophes ne tombent plus du ciel, elles viennent de
nous
. Mais les hommes ont encore beaucoup de peine à l’admettre. Et pourta
701
e beaucoup de peine à l’admettre. Et pourtant, il
nous
reste désormais à décider librement de l’essentiel : pour quoi voulon
702
ider librement de l’essentiel : pour quoi voulons-
nous
vivre ? Denis de Rougemont se tourne vers le feu de bois qui crépite
703
répite dans la cheminée, le regard songeur : Oui,
nous
avons vraiment atteint les limites. La voix se fait plus douce. Voyez
704
é. Villes trop vastes, trop peuplées, inhumaines.
Nous
sommes loin des cités grecques ! C’est pour vous le modèle idéal ? Ab
705
ts-Unis qu’en Grande-Bretagne, en Scandinavie. Et
nous
y venons en France. Ce n’est pas un hasard ! Un architecte grec conte
706
algré tous les changements techniques intervenus,
nous
revenons à la grande idée des Grecs. Ils savaient eux que si les vill
707
humaines. Comment encore être un citoyen !
Nous
, nous avons compté sur l’adaptation des hommes. Effrayante adaptation
708
nes. Comment encore être un citoyen ! Nous,
nous
avons compté sur l’adaptation des hommes. Effrayante adaptation qui l
709
atteint un sommet jamais égalé. Contre cela aussi
nous
devons lutter. Et le voilà qui passe à l’action. Pour que nous connai
710
utter. Et le voilà qui passe à l’action. Pour que
nous
connaissions la vérité, puisqu’elle seule nous fera réagir. C’est ain
711
ue nous connaissions la vérité, puisqu’elle seule
nous
fera réagir. C’est ainsi que cet automne naîtra « L’Agence de vérité
712
fera connaître tous les mensonges de l’EDF et de
nos
gouvernements à propos du nucléaire. Mais, d’ores et déjà, une chose
713
ne société devenue policière. Vous voyez, partout
nous
atteignons les limites du supportable, du vivable. Les hommes d’Ét
714
États sont les grands responsables de la crise de
notre
civilisation. Ce sont eux seuls qui ont géré la terre. Eux seuls qui
715
en avaient les moyens. Pour que l’avenir devienne
notre
affaire, l’État doit être dessaisi des pleins pouvoirs. Ce n’est qu’e
716
croire que ce qui existe a toujours existé et que
nous
n’y pouvons rien changer. Elle fait des citoyens pour ce qu’on veut,
717
lle a fait des citoyens pour la nation seulement.
Nous
avons payé cela par deux guerres mondiales. L’éducation aujourd’hui d
718
. Le sort de l’an 2000 se joue dans les leçons de
nos
écoles secondaires. Or qu’y apprend-on ? Des mensonges. L’histoire de
719
ela représente des dizaines de milliers d’élèves.
Notre
action fait tache d’huile et fait changer les mentalités Si nous cont
720
t tache d’huile et fait changer les mentalités Si
nous
continuons ainsi, les gouvernements seront bien obligés de s’incliner
721
eur de Parents : Denis de Rougemont, L’Avenir est
notre
affaire », Parents, Paris, octobre 1977, p. 46 et 48. ap. Propos re
722
t le titre de votre dernier livre — L’Avenir est
notre
affaire — sert déjà de slogan à un nouveau courant de pensée33. En f
723
on sens. Car il ne faut pas s’y tromper : ou bien
notre
mode de développement continue sur sa lancée productiviste et c’est l
724
et c’est la catastrophe à brève échéance. Ou bien
nous
réagissons et, alors, il faut faire vite. Cela dit, il y a un vieux p
725
de et une spoliation généralisée. C’est parce que
nous
nous développons à l’excès que nous maintenons d’innombrables pays d’
726
une spoliation généralisée. C’est parce que nous
nous
développons à l’excès que nous maintenons d’innombrables pays d’Afriq
727
est parce que nous nous développons à l’excès que
nous
maintenons d’innombrables pays d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine
728
lles désillusions. Pour ce faire, il faudrait que
nous
commencions par changer de cap nous-mêmes. Il faudrait que nous imagi
729
ns par changer de cap nous-mêmes. Il faudrait que
nous
imaginions une forme de développement moins démente, moins suicidaire
730
f, après avoir donné tant de leçons à l’humanité,
nous
pourrions, peut-être, pour une fois, lui donner l’exemple. Bien sûr,
731
er… On peut aussi limiter les dégâts. D’ailleurs,
nous
y serons contraints ; les experts américains, qui adorent les scénari
732
t les scénarios « absurdes », ont calculé que, si
notre
démographie n’était pas maîtrisée, il suffirait de quelques siècles p
733
e quelques siècles pour que chaque mètre carré de
notre
planète soit occupé par une dizaine d’individus. On ne pourra même pl
734
bsurdité. Prenons l’exemple du lac Léman, puisque
nous
l’avons sous les yeux : il est en train de se polluer, et d’une maniè
735
t de finir les guerres ». Au nom de quoi devrions-
nous
, toujours et encore, subir la tyrannie de cette définition ? L’urgenc
736
is cessé de hanter l’imagerieat populaire. Et, de
nos
jours, c’est encore plus sensible car, qu’on le veuille ou non, c’est
737
ment d’aboutir. Ce fut un rendez-vous manqué dont
nous
payons encore le prix. J’ai l’impression qu’il y a un malentendu : da
738
mobilisatrices. Si, aujourd’hui, les princes qui
nous
gouvernent voulaient vraiment faire l’Europe, ils invoqueraient, d’ab
739
omie, c’est l’intendance. Sinon, comment oserions-
nous
attendre des populations qu’elles s’enthousiasment pour les marathons
740
usiasme pour l’idée européenne est plutôt rare de
nos
jours. Même pour les « grands intellectuels », ce n’est pas un thème
741
méricain. De même, c’est en refusant l’Europe que
notre
vieux continent s’achemine vers les totalitarismes locaux et, à terme
742
eu, ni de Robert Aron — reprendre en chœur ce que
nous
écrivions, à l’époque, dans L’Ordre nouveau . Avouez que, pour une r
743
pas du tout le sens qu’on lui prête aujourd’hui.
Nous
ne ressemblions vraiment pas à ces petites brutes d’extrême droite po
744
e confond avec la tyrannie. Dans les années 1930,
notre
grand souci, c’était d’abord la Révolution… Laquelle ? Les révolution
745
en Russie, ou comme celle qui se déployait, sous
nos
yeux, en Allemagne — ne nous convenaient guèreav. De plus, l’état de
746
ui se déployait, sous nos yeux, en Allemagne — ne
nous
convenaient guèreav. De plus, l’état de décomposition dans lequel se
747
ent alors les démocraties occidentales était pour
nous
comme l’aveu, la preuve de l’essoufflement du libéralisme. Nous étion
748
veu, la preuve de l’essoufflement du libéralisme.
Nous
étions donc anticapitalistes, anticommunistes et antifascistes parce
749
istes, anticommunistes et antifascistes parce que
nous
pensions que ces trois systèmes, par leur logique interne, nous condu
750
que ces trois systèmes, par leur logique interne,
nous
conduisaient droit à la guerre et au totalitarisme… Pourtant, si l’on
751
l’antifascisme et l’anticommunisme étaient, pour
nous
, des urgences. Mais attention : notre critique du communisme ne repos
752
taient, pour nous, des urgences. Mais attention :
notre
critique du communisme ne reposait pas sur la peur bourgeoise du roug
753
um de la révolution ». Quant à la démocratie et à
notre
scepticisme devant les vertus du suffrage universel, je reconnais que
754
sme n’était qu’une variante du productivisme dont
nous
, Occidentaux, pouvions déjà constater la faillite. En ce temps-là, Ba
755
dès 1932, il avait témoigné un certain intérêt à
notre
petit groupe. Plus tard, il en parla même à Ribbentrop à l’occasion d
756
position délicate, inconfortable… L’inconfort ne
nous
gênait pas. Notre grande idée à l’époque, c’était la suppression de l
757
e, inconfortable… L’inconfort ne nous gênait pas.
Notre
grande idée à l’époque, c’était la suppression de la condition prolét
758
rre « comme la nuée porte l’orage ». À cette fin,
nos
interlocuteurs s’appelaient aussi bien Blumba que Caillaux. Là-dessus
759
u la guerre, puis la Résistance. Certains d’entre
nous
, comme Mounier, s’engagèrent d’abord dans des organisations vaguement
760
rs de jeunesse d’Uriage), mais, pour l’essentiel,
nous
nous sommes tous retrouvés dans le combat antinazi. Par le biais de l
761
jeunesse d’Uriage), mais, pour l’essentiel, nous
nous
sommes tous retrouvés dans le combat antinazi. Par le biais de la pre
762
es mouvements de Résistance, toutes les idées que
nous
défendions dans L’Ordre nouveau ou dans Esprit ont retrouvé une a
763
in de conjurer, de différer les apocalypses qu’on
nous
prépare. D’après vous, l’« apocalypse » pourrait être différée ? Plus
764
is que l’histoire se réserve toujours le droit de
nous
surprendre en enchevêtrant des séries causales dont rien, au départ,
765
e premier, avec son obstination géniale, impose à
notre
civilisation un type de transport qui, par conséquences secondaires,
766
e, ce qui, finalement, peut être un bienfait pour
notre
mode de développement.bc bd Ainsi, si l’on considère rétrospectiveme
767
e hitlérien a peut-être, pour ultime conséquence,
notre
survie écologique, alors que Ford aurait pu, à lui seul, nous conduir
768
écologique, alors que Ford aurait pu, à lui seul,
nous
conduire à l’asphyxie et à l’embouteillage mondial. Bien sûr, je cari
769
lieu de prendre le pouvoir, c’est le pouvoir qui
nous
prend et nous phagocyte. Vous parlez du pouvoir comme vous parliez de
770
re le pouvoir, c’est le pouvoir qui nous prend et
nous
phagocyte. Vous parlez du pouvoir comme vous parliez de la passion da
771
aison… Il fallut son dernier livre, L’Avenir est
notre
affaire , paru le mois dernier chez Stock, pour qu’on redécouvre celu
772
s la raison, mais le nationalisme ! » bl. « chez
nous
» entouré, un point d’exclamation en marge. bm. Trois points d’excla
773
e une des premières phrases de votre livre : « Si
nous
ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir
774
re livre : « Si nous ne choisissons pas librement
notre
avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà du cataclysme inévit
775
rquer que cette phrase est au conditionnel : « Si
nous
ne choisissons pas librement notre avenir, il arrivera…, etc. » Donc
776
itionnel : « Si nous ne choisissons pas librement
notre
avenir, il arrivera…, etc. » Donc je n’annonce pas des cataclysmes, j
777
t vous décrivez ces « mécanismes désastreux » qui
nous
menacent. Ce n’est pas vous que j’étonnerai en disant qu’il y en a be
778
tées. Mais, justement, qui peut décider de cela ?
Nous
, sinon qui d’autre ? C’est bien là ce que je veux dire. L’avenir dépe
779
que je veux dire. L’avenir dépend entièrement de
nous
; mis à part les tremblements de terre. Je crois que tout dépend de n
780
remblements de terre. Je crois que tout dépend de
nous
. Autrefois on disait : « L’avenir n’appartient à personne mais à Dieu
781
ue je l’adopte volontiers ! Alors, pour revenir à
nos
propos sur l’avenir, ce n’est quand même pas Dieu qui remplit sans no
782
ir, ce n’est quand même pas Dieu qui remplit sans
nous
consulter les réservoirs de nos voitures, c’est le pompiste. Or tout
783
qui remplit sans nous consulter les réservoirs de
nos
voitures, c’est le pompiste. Or tout le monde sait aujourd’hui qu’il
784
ci à cinq ou dix ans, la question va se poser. Si
nous
ne voulons rien faire, eh bien, nous allons tomber dans les différent
785
se poser. Si nous ne voulons rien faire, eh bien,
nous
allons tomber dans les différents précipices. Par exemple, la panne g
786
tos, je dis simplement de faire attention, car si
nous
ne faisons pas attention, nous aurons l’air de quoi ? Regardez ce qui
787
attention, car si nous ne faisons pas attention,
nous
aurons l’air de quoi ? Regardez ce qui s’est passé il y a deux mois à
788
d’objection sérieuse contre cette théorie, que si
nous
continuons sur la base d’une société formée d’États-nations qui se di
789
e disent simplement : « On va essayer d’augmenter
nos
exportations pendant quelques années et puis, après moi, le déluge… »
790
omme disent les théologiens) dont on entoure dans
nos
pays les problèmes du nucléaire. Vous vous interrogez à leur propos e
791
a appris, à un moment donné, qu’il existait chez
nous
un conseil d’experts qui conseillait le gouvernement fédéral en matiè
792
»-là que les gouvernements consultent… Tout cela
nous
ramène à la question qui nous intéresse et dont nous parlions au débu
793
nsultent… Tout cela nous ramène à la question qui
nous
intéresse et dont nous parlions au début de cet entretien : quel but
794
s ramène à la question qui nous intéresse et dont
nous
parlions au début de cet entretien : quel but « inavouable » tous ces
795
s ? Eh bien, regardons d’abord le but affiché. On
nous
répète à satiété : vous ne couperez pas au nucléaire parce que la pop
796
ttendre de l’atome est insignifiant par rapport à
notre
fameuse croissance. Peut-être que la population occidentale diminue,
797
experts » qui ont inventé cet « impératif » ! Ils
nous
disent : « Si on n’a pas recours au nucléaire, on devra retourner dan
798
nerie monstrueuse. Avec les centrales nucléaires,
nous
aurons, selon les estimations les plus optimistes, 20 % de plus d’éle
799
de plus d’électricité dans dix ou quinze ans ; or
nous
pouvons faire déjà 30 % d’économie tout de suite ; depuis la crise, o
800
unkerque à Tamanrasset ! » Mais pourquoi est-ce à
notre
siècle en particulier que vous faites dans votre livre ce procès du «
801
ps, ne sont pas nés hier ? Parce qu’il y a eu, de
nos
jours, une espèce d’accélération et que le danger de la chose apparaî
802
p plus ouvertement à cause des moyens énormes que
nous
a donnés la technique, nucléaire notamment. La première phrase de mon
803
porte quel point. C’est une image un peu naïve de
nos
jours. Bien sûr, il s’agit — là encore — d’un modèle mais il n’est pa
804
sse, qui est composée de nombreux petits cantons,
nous
avons eu longtemps ce que nous appelons « Landsgemeinde », l’assemblé
805
ux petits cantons, nous avons eu longtemps ce que
nous
appelons « Landsgemeinde », l’assemblée de canton qui se tenait sur l
806
andes dimensions parce que les grandes dimensions
nous
conduisent à des grandes guerres ?bq J’ai fait une comparaison assez
807
idée que j’ai aujourd’hui. Je l’ai découverte et
nous
l’avons formulée pour la première fois lorsque, face à la montée d’Hi
808
line, le mouvement personnaliste est né. En 1934,
nous
avions inventé une formule qui est devenue banale par la suite : pour
809
par la suite : pour qualifier déjà l’État-nation,
nous
disions qu’il est trop grand et trop petit à la fois. La région — et
810
t être le cadre le mieux adapté aux problèmes que
nous
avons à résoudre d’urgence. Regardez, par exemple, ce qui se passe av
811
sur des villes comme c’est déjà arrivé sans qu’on
nous
le dise. On les a arrêtés au dernier moment, à plusieurs reprises, ma
812
a changer de direction puisque tout ne tient qu’à
nous
. Finalement, vous n’êtes pas très optimiste sur la nature humaine. Je
813
ntroduit par le chapeau suivant : « L’Avenir est
notre
affaire . Tel est le titre du livre que vient de publier Denis de Rou
814
opte dans son livre le ton du prophète, c’est que
notre
espèce se trouve dans une situation d’urgence dont nous devons absolu
815
spèce se trouve dans une situation d’urgence dont
nous
devons absolument prendre conscience. Tout peut se jouer dans les dix
816
t de l’humanité se décidera en fonction de ce que
nous
allons choisir. Nous n’avons jamais été dans une situation aussi crit
817
cidera en fonction de ce que nous allons choisir.
Nous
n’avons jamais été dans une situation aussi critique et c’est la prem
818
nations ne sont plus adaptés aux grands enjeux de
notre
temps. Ils sont ou trop petits ou trop grands, ils n’ont plus rien à
819
méchants, mais totalement inadaptés aux tâches de
notre
temps. Prenez l’exemple de la France : sur le plan international on n
820
t pourquoi pas ? Pourquoi toujours affirmer qu’il
nous
« faut » absolument ceci ou cela ? Une des grandes idées que Denis de
821
ns. « Il n’y a d’impératifs que de la nature » et
nous
devons lutter contre les technocrates, contre les producteurs qui « e
822
ocrates, contre les producteurs qui « essaient de
nous
faire prendre leurs désirs pour nos fatalités ». La vraie politique d
823
essaient de nous faire prendre leurs désirs pour
nos
fatalités ». La vraie politique de l’énergie n’est pas celle qui se c
824
ptions de l’homme et de son rôle sur la terre qui
nous
animent en vérité ». Un exemple particulièrement frappant de la manip
825
t frappant de la manipulation des besoins humains
nous
est fourni par le développement de l’automobile. Denis de Rougemont r
826
reront vivre, selon la merveilleuse expression de
notre
humaniste, « la lenteur au sein du silence »… Un des aspects fascinan
827
nce »… Un des aspects fascinants de L’Avenir est
notre
affaire est que Denis de Rougemont coordonne magistralement les thès
828
mis quatre ans et demi pour achever L’Avenir est
notre
affaire . Je n’avais fait cela pour aucun de mes livres. J’ai écrit,
829
sai d’une morale de l’homme libre et responsable.
Nous
avons de nos jours une opposition entre les gens qui veulent la puiss
830
le de l’homme libre et responsable. Nous avons de
nos
jours une opposition entre les gens qui veulent la puissance (au nive
831
l’on prend sur soi-même. C’est de nous-mêmes que
nous
devons tirer l’énergie transformatrice, sinon nous ne nous en sortiro
832
ous devons tirer l’énergie transformatrice, sinon
nous
ne nous en sortirons pas. Cette énergie proviendra des finalités, des
833
ns tirer l’énergie transformatrice, sinon nous ne
nous
en sortirons pas. Cette énergie proviendra des finalités, des buts pr
834
ra des finalités, des buts proprement humains que
nous
nous fixerons… C’est d’ailleurs à une morale du but que Denis de Roug
835
s finalités, des buts proprement humains que nous
nous
fixerons… C’est d’ailleurs à une morale du but que Denis de Rougemont
836
la guerre est la pollution majeure de la planète.
Nous
devons tenter de créer une société plus amicale, où les êtres humains
837
« gauche » et de la « droite » et découvre ce que
nous
disions dans les années 1930, au sein du mouvement personnaliste. On
838
terre du xxie siècle sera très exactement ce que
nous
aurons voulu et c’est à chaque seconde de notre vie présente que se d
839
ue nous aurons voulu et c’est à chaque seconde de
notre
vie présente que se dessine le futur visage du monde. On ne saurait t
840
aurait trouver meilleur ouvrage que L’Avenir est
notre
affaire pour nous en persuader. bs. Rougemont Denis de, « [Entret
841
eur ouvrage que L’Avenir est notre affaire pour
nous
en persuader. bs. Rougemont Denis de, « [Entretien] L’avenir est v
842
e déguster une gloire confortable. Et voici qu’il
nous
propose avec L’Avenir est notre affaire (Éd. Stock) un livre d’une
843
e. Et voici qu’il nous propose avec L’Avenir est
notre
affaire (Éd. Stock) un livre d’une extraordinaire jeunesse, un ouvra
844
e que d’efficacité aux grands périls qui menacent
notre
planète et met en évidence les conditions du seul futur possible : ce
845
ux éditions Stock a un beau titre : L’Avenir est
notre
affaire . Il va devenir la bible des écologistes, des régionalistes e
846
« L’avenir, c’est
notre
affaire ! » (18 octobre 1977)bw bx L’avenir est notre affaire : un
847
ffaire ! » (18 octobre 1977)bw bx L’avenir est
notre
affaire : une affirmation, un titre, un livre-programme. Denis de Rou
848
remment entendu : l’ouvrage est un succès public.
Nous
en avons parlé avec l’écrivain dans sa demeure de Pouilly, en France
849
e solide et rassurante. En écrivant L’Avenir est
notre
affaire , j’entendais faire le point de la situation. Je constate que
850
e militaire sont inévitables. Je dis qu’il est de
notre
devoir de les éviter en changeant de cap. De notre devoir et dans nos
851
otre devoir de les éviter en changeant de cap. De
notre
devoir et dans nos possibilités… Vous dites « changer de cap ». Vous
852
iter en changeant de cap. De notre devoir et dans
nos
possibilités… Vous dites « changer de cap ». Vous évitez le terme : «
853
uverte aux Européens (1970), L’Avenir est entre
nos
mains [sic] (1977) : il y a un fil conducteur qui relie ces œuvres.
854
Lorsque le « mouvement personnaliste » fut lancé,
nous
savions déjà qu’on s’enfonçait dans un monde anonyme et artificiel, o
855
véritable conduirait à des désastres politiques.
Nous
avons pris le parti de l’homme, multiple et libre, face aux « système
856
, par exemple, dont les chroniqueurs du Moyen Âge
nous
offrent des portraits fidèles. Il y a également toujours eu des mouve
857
aires plus ou moins idéalistes. Mais aujourd’hui,
nous
assistons — également — à l’émergence de quelque chose de neuf : des
858
e modifier la situation. Justement : l’avenir est
notre
affaire. bw. Rougemont Denis de, « [Entretien] L’avenir, c’est no
859
Rougemont Denis de, « [Entretien] L’avenir, c’est
notre
affaire », Tribune de Genève, Genève, 18 octobre 1977, p. 37. bx. Pr
860
de Babel, mythe illustrant au mieux le destin de
nos
villes : les dimensions excessives de l’œuvre, exigeant des équipes d
861
ôtel de ville ou mairie, les portiques anciens ou
nos
cafés propices aux échanges d’opinion, de nouvelles et plus tard à la
862
: elle doit devenir l’école pratique du civisme.
Nous
avons aujourd’hui les villes que leurs habitants ont subies, qui ont
863
ribuables qui avaient oublié d’être des citoyens.
Nous
aurons, demain — c’est mon vœu, et celui de ce congrès je l’espère —
864
ravaille pour qu’ils ne risquent pas de mourir de
nos
décisions d’aujourd’hui. C’est un prophète pessimiste qui dit volonti
865
ur et l’éloignent. Quand il affirme L’Avenir est
notre
affaire , c’est que rien n’est encore perdu. Fondateur du Centre euro
866
’il a voulu dissiper dès les premières minutes de
notre
conversation. L’Amour et l’Occident a été traduit en douze langues
867
le réimprime en permanence. Le soleil peut tout
nous
donner S’il fallait que j’explique très simplement qui vous êtes à
868
ésastreuses, que je crois que le soleil peut tout
nous
donner. Enfin que je suis écologiste. Que vous êtes du pays de Rousse
869
istance dans les pays d’Europe se sont nourris de
nos
idées, même en Allemagne nazie, puisque nous avons eu des rapports av
870
is de nos idées, même en Allemagne nazie, puisque
nous
avons eu des rapports avec le fameux Orchestre rouge qui passait via
871
s ? Les mêmes finalités À Paris, vers 1930,
nous
étions dans une démocratie libérale dirigée par les partis et qui par
872
Italie fasciste, Allemagne nationale-socialiste.
Nous
étions sûrs que l’État libéral n’était qu’un acheminement vers l’État
873
vers l’État totalitaire par la force des choses.
Nous
pensions que tout cela menait droit à la guerre, qu’étant donné notre
874
out cela menait droit à la guerre, qu’étant donné
notre
âge, nous serions obligés de la faire, mais que ce ne serait pas notr
875
nait droit à la guerre, qu’étant donné notre âge,
nous
serions obligés de la faire, mais que ce ne serait pas notre guerre.
876
ns obligés de la faire, mais que ce ne serait pas
notre
guerre. Vous discerniez donc des points communs entre des pays totali
877
ourd’hui. Peut-être parce qu’est venu le temps où
nous
allons jouer notre dernière chance. Ainsi que je l’écris dans la prem
878
e parce qu’est venu le temps où nous allons jouer
notre
dernière chance. Ainsi que je l’écris dans la première page de L’Ave
879
je l’écris dans la première page de L’Avenir est
notre
affaire : « À partir de maintenant, il arrivera dans le monde ce que
880
e trop facile qu’on appelle volonté divine ce qui
nous
échappe. Que peut l’homme sur son destin ? Par sa science et son inve
881
véritable futurologie devrait prévoir ce qui met
notre
avenir en danger. Ce sont des super-cerveaux, des savants rassemblés
882
e ? Le club de Rome le fait de façon admirable et
nous
avertit des dangers que font courir la surproductivité et la course à
883
er cette entreprise et annoncer à quelle fatalité
nous
allions être livrés. Ford a donné un tel essor que les villes se sont
884
esse du monde et qui n’en avaient pas conscience.
Nous
sommes loin d’Hitler… Au contraire, nous en sommes tout près. Comme l
885
science. Nous sommes loin d’Hitler… Au contraire,
nous
en sommes tout près. Comme le général Kadhafi le déclarait en 1973 :
886
Comme le général Kadhafi le déclarait en 1973 : «
Nous
avons entre les mains de quoi détruire toute l’économie européenne et
887
ute l’économie européenne et il n’est pas dit que
nous
ne le ferons pas. » Comment Hitler apparaît-il dans les sables ? Hitl
888
mmes avaient un besoin fondamental de communauté.
Nos
sociétés n’avaient pas de raison à ce besoin et Hitler a apporté la s
889
s mots sont forts mais Rougemont les emploie : Si
nous
ne choisissons pas librement notre avenir, il n’y aura plus d’avenir
890
es emploie : Si nous ne choisissons pas librement
notre
avenir, il n’y aura plus d’avenir humain au-delà du cataclysme inévit
891
d et les ténèbres ? Ne parlons pas d’un choix qui
nous
est imposé, qui tombe du ciel : nous sommes les seuls responsables ca
892
un choix qui nous est imposé, qui tombe du ciel :
nous
sommes les seuls responsables car nous avons créé une société vorace
893
du ciel : nous sommes les seuls responsables car
nous
avons créé une société vorace en énergie. Qui nous a obligés à respec
894
ous avons créé une société vorace en énergie. Qui
nous
a obligés à respecter la religion qui consiste à doubler tous les dix
895
gnie. Conscience branchée sur le monde Déjà
nous
lui préparons ses cavernes, celles où seront enfouis les déchets radi
896
ntelligence, lui permettent de voir plus loin que
nous
, alors il avertit des dangers. Son cri est d’espoir et non pas de sau
897
s de sauve-qui-peut, puisqu’il dit « l’avenir est
notre
affaire ». Nous sommes tous responsables de nos lendemains comme le P
898
ut, puisqu’il dit « l’avenir est notre affaire ».
Nous
sommes tous responsables de nos lendemains comme le Petit Prince l’ét
899
notre affaire ». Nous sommes tous responsables de
nos
lendemains comme le Petit Prince l’était de sa rose, Noël est proche.
900
tôt », le livre de Denis Rougemont L’Avenir est
notre
affaire paru cet automne, est sorti au bon moment. En juin dernier,