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ppent à toute considération morale. Cependant, la
passion
qui anime Le Capital est celle de la justice, ou je n’y ai rien compr
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a fois mes récentes certitudes théologiques et ma
passion
de l’écriture en soi, de les dépasser ou transcender par « un acte de
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faisaient que la théorie. Il nous communiquait sa
passion
pour Proudhon, mais aussi pour Lénine, celui de Que faire ? et des «
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utilitaire de la diversité (en liaison avec les «
passions
» de l’animal — dans le sens étymologique du terme — qui ne lui perme
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iologique du terme). Il n’en va pas de même de la
passion
, forme d’amour liée plus que toute autre à ses expressions littéraire
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L’amour sentimental est le degré inférieur de la
passion
, laquelle est la transposition de l’érotisme en religion de l’amour r
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s l’obstacle suprême est la mort, qui provoque la
passion
transfigurante, la « joie suprême » d’Isolde agonisante au dernier ve
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est capable de le susciter, c’est l’inverse de la
passion
: il peut être sans lien aucun avec l’Éros, il n’est pas sentiment ma
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amour mystique va reprendre tout le langage de la
passion
: il cherche la fusion dans la divinité, et il « meurt de ne pas mour
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idéal de « l’amour plus fort que la mort » que la
passion
de « l’amour pour la mort » qui est, comme nous le verrons, le secret
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ui désigne pour nous le sentiment, le désir et la
passion
, n’a pris ce sens qu’avec la poésie des troubadours. Cette poésie app
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e des expressions du désir, du sentiment et de la
passion
, non seulement dans la poésie, le roman, le théâtre et l’opéra, mais
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, à sa « déclaration ». Le contenu affectif de la
passion
va trouver maintenant dans le récit l’indispensable condition formell
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r le désir des amants et le porter au degré de la
passion
mortelle. Dès lors, la structure du roman sera simplement l’alternanc
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audace de négocier avec la mort » (Pétrarque).
Passion
et obstacle C’est un fait évident, à l’expérience comme à la lectu
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’expérience comme à la lecture des romans, que la
passion
ne s’approfondit et ne dégage ses énergies qu’à la mesure des résista
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à l’attrait naturel de s’exalter, de devenir une
passion
. Ce trait fondamental, la retenue, les contraintes, se manifestera d’
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n par excellence » se dégage la conclusion que la
passion
est cette forme de l’amour qui se nourrit des obstacles qu’on lui opp
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sait inventer au besoin. Sans obstacles, point de
passion
. « Les peuples heureux n’ont pas d’histoire », dit le proverbe. Un co
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des Églises, entre l’aventure individuelle de la
passion
(ou de la mystique) et la morale collective de la cité, entre le roma
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le moment subversif, anarchique, individuel de la
passion
n’est jamais séparable de l’arrière-plan social, de même que le momen
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se séparent, pour renouveler l’obstacle — et leur
passion
. L’inévitable et nécessaire socialisation de la passion se fait senti
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n. L’inévitable et nécessaire socialisation de la
passion
se fait sentir dans la publication même d’un roman, et plus encore da
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la représentation d’une tragédie. Mais ce que la
passion
gagne à se déclarer par le moyen de la littérature, elle le perd en s
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ir du lecteur. Cependant, cette dégradation de la
passion
par l’expression — sans laquelle elle ne pourrait pas s’entretenir (a
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ciété crée de nouveaux obstacles à l’anarchie des
passions
, la religion subversive de l’amour reprend vigueur. Ainsi, lorsque la
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qu’on baptise aujourd’hui « le Grand Siècle », la
passion
imagine des formes qui vont l’avouer dans toute sa force, à la Cour m
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tend s’inspirer, que de l’amour courtois et de la
passion
fatale, à la Tristan, dont on peut voir qu’elle est devenue la manièr
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éguisements plus savants !) Ces sentiments et ces
passions
sont condamnables, et Racine les condamne, mais il en fait son œuvre
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l a trouvé pour nous parler voluptueusement de la
passion
de ses personnages, donc de la sienne, c’est l’argument à toute épreu
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lesses. On est loin du dessein « d’exciter les
passions
» pour plaire à un besoin de « tristesse majestueuse ». Racine va se
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jestueuse ». Racine va se retirer du monde et des
passions
mondaines. De Don Juan à Sade Le xviiie siècle offre l’exemple
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ffre l’exemple inverse d’un affaiblissement de la
passion
correspondant à l’affaiblissement des obstacles sociaux et moraux, dé
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bles aux réalités spirituelles sont incapables de
passion
. On ne parle plus que de « passionnettes », mais bien plus souvent de
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éloïse (au titre significatif puisqu’il évoque la
passion
d’Abélard), Rousseau d’un coup ressuscite l’amour de Pétrarque (auque
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d’énergie que cela implique nécessairement, de la
passion
aux émotions, de la mystique aux sentiments religieux et de l’extase
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nouvelle école. Hölderlin, lettre à Diotima : La
passion
de l’amour suprême ne trouve jamais son accomplissement ici-bas ! Mou
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à la fois cette évasion psychodramatique vers la
passion
rêvée, son épanouissement dans la mort, au-delà de la prison des corp
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s libidinales.) Toute idée d’Agapè, mais aussi de
passion
, se trouve évacuée par cette interprétation purement sexuelle et égoï
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mme sans qualités de Robert Musil, qui décrit une
passion
incestueuse entre frère et sœur, et la Lolita de Nabokov, qui décrit
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e et sœur, et la Lolita de Nabokov, qui décrit la
passion
d’un quadragénaire pour une nymphette de 12 ans, sont les derniers éc
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t des instruments qui ne peuvent plus exprimer la
passion
mais seulement des combinaisons d’objets, de sensations, de rapports
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apports mathématiques. Dans cette perspective, la
passion
paraît condamnée et le roman avec elle. Mais tout peut se renverser t
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x pulsions contradictoires de l’érotisme et de la
passion
. Et ce sera la fonction retrouvée et renouvelée de la littérature rom
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a France au xiie siècle. Avant eux il y avait la
passion
considérée comme une maladie — on tombait de passion — puis les relat
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sion considérée comme une maladie — on tombait de
passion
— puis les relations sensuelles entre l’homme et la femme. Les poètes
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à notre insu les arguments échangés avec tant de
passion
au sujet des centrales nucléaires, ou de Concorde, de la multiplicati
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dialectique » et calviniste par Karl Barth — nous
passions
aux yeux de nos aînés pour les restaurateurs subversifs d’une orthodo
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le nous conduit. Deux volontés, deux forces, deux
passions
se manifestent dès les origines dans l’histoire de l’humanité, et s’o
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ut d’études européennes. L’Europe fut et reste sa
passion
parce qu’elle lui apparaît comme l’aboutissement de ce personnalisme
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. Vous parlez du pouvoir comme vous parliez de la
passion
dans L’Amour et l’Occident … C’est absolument exact puisque, dans ce
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. Or il existe en Occident ce que l’on appelle la
passion
et qui, en fait, n’est qu’une sorte d’utopie unificatrice. Tristan en
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Strasbourg, décrivent les effets dévastateurs. Sa
passion
devient donc une passion subie, au nom, de laquelle il détruit Iseutb
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effets dévastateurs. Sa passion devient donc une
passion
subie, au nom, de laquelle il détruit Iseutbi sans pour autant se sen
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s’anéantir au nom du Pouvoir, cet analogue de la
passion
dévastatrice. Ce faisant, les États-nations ne se sentent même pas co
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i risquaient de s’interposer entre lui-même et sa
passion
? Tout cela pour dire que l’État-nation accomplit dans l’ordre de la
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la politique des ravages comparables à ceux de la
passion
dans l’ordre de l’amour. Ils ont en commun le mépris de l’autre et la
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exemple, n’est jamais que l’histoire d’une grande
passion
… Disons plutôt que la passion n’est jamais qu’une forme de l’impérial
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stoire d’une grande passion… Disons plutôt que la
passion
n’est jamais qu’une forme de l’impérialisme. Au fond, depuis L’Amour
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procès du « mythe de la puissance » avec tant de
passion
. Tout ce que vous venez de dire ne montre-t-il pas que les États-nati
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ur et l’Occident , en opposition complète avec la
passion
amoureuse où l’on ne « voit pas » l’autre. Je me rallie à la concepti