1 1974, Articles divers (1974-1977). La personne comme fondement des valeurs européennes (19 septembre 1974)
1 re table ronde et celle d’aujourd’hui, expliquant tout ce qui les rend différentes, il y a eu le rapport du club de Rome. Ma
2 atomique, nous avons à trouver comment réorienter toute l’aventure occidentale de l’homme, afin d’éviter les désastres écolog
3 ns le débat — aux prises avec une question simple tout au moins dans son énoncé : quelle société rénovée voulons-nous, nous
4 dio alignées, aliénés, uniformisés : cela conduit tout droit à la guerre de 1914. On décrirait l’abaissement du niveau intel
5 t qui a subitement éclaté dans les universités de tout l’Occident et dans les rues de nos capitales au mois de mai 1968 : Qu
6 le jeune Européen d’aujourd’hui se demande à quoi tout cela rime, et descende le crier dans la rue : il serait anormal qu’on
7 moteur de la société industrielle, vraie cause de toutes nos crises et du système qu’elles constituent. Tenter de s’y opposer
8 re son jeu. Cette crise morale affecte l’Occident tout entier, et par lui tous les peuples de la terre qui copient notre civ
9 uerres aussi, dans lesquelles nous avons entraîné toute la planète. Or à leur tour, ces guerres sont nées de nos nationalisme
10 quelles sont les priorités. Veut-on d’abord et à tout prix la Puissance, ou la Liberté ? Tout changera selon la réponse. Et
11 bord et à tout prix la Puissance, ou la Liberté ? Tout changera selon la réponse. Et avec cela entrent en jeu, dans le concr
12 logique, que rien ne mesure, et qui vaut plus que tout  ? Bien sûr, les choix sont rarement aussi simples. Mais ils se ramène
13 des enchaînements nécessaires et qui échappent à toute considération morale. Cependant, la passion qui anime Le Capital est
14 es définitions conciliaires, et sera commenté par tout le Moyen Âge. Homologue du « vrai Dieu et vrai homme », de la Deuxièm
15 ues d’individu, d’autonomie, et d’homme mesure de toutes choses, aux notions romaines d’organisation et d’institutions stables
16 is la question lancinante se pose, et se repose à tout instant, à savoir si je découvre mon chemin tel qu’il était prévu pou
17 ela signifiait la « mort de l’homme », et donc de toute identité, de toute personne. Or, ce n’est là qu’une métaphore. Ce qui
18  mort de l’homme », et donc de toute identité, de toute personne. Or, ce n’est là qu’une métaphore. Ce qui peut provoquer la
19 ce humaine. Car l’homme ne peut rien contre Dieu, tout contre l’homme. Quand on nie Dieu, comme la plupart des écoles de pen
20 ce, à les en croire ? Comment peuvent-ils signer, tout simplement ? Dieu est mort, nous disent-ils, l’homme est mort, il n’y
21 ur soi ou pouvoir sur autrui ? J’ai fait allusion tout à l’heure au dilemme Puissance ou Liberté. Or, ces deux termes désign
22 es pouvoirs locaux, et de l’école primaire contre toute forme d’originalité chez les élèves. Tout pouvoir qui s’exerce sur au
23 contre toute forme d’originalité chez les élèves. Tout pouvoir qui s’exerce sur autrui, non sur soi (comme celui que procure
24 ’État, et sera tôt ou tard monopolisé par l’État. Tout pouvoir qui s’exerce sur autrui conduit donc à l’État totalitaire, da
25 ndition générale de l’accueil et de l’exercice de toute vocation personnelle. Mais cette vocation personnelle, je le répète,
26 t de liens avec ce qui n’est pas ma vocation, que toutes les religions de la terre l’ont condamnée : « Heureux les pauvres »,
27 e Weil, géniale dans sa simplicité, dit là-dessus tout l’essentiel : « L’orgueil national est loin de la vie quotidienne. »
28 it peut-être, en fin de compte, un désir inavoué, tout inconscient, de substituer dans le cadre de notre vie le minéral, pra
29 uite ne valent rien pour aimer leur prochain. Car toute la tradition hébraïque et chrétienne qui a formé vingt siècles d’Euro
30 quelque proximité géographique. Si le principe de toute communauté est de nature spirituelle et touche l’élément transcendant
31 personne, si bien qu’il peut relier des hommes de toute la terre, la vie communautaire concrète est proximiste, c’est-à-dire
32 ération qui monte. J’y vois aussi la condition de toute union possible de l’Europe. J’ai dit souvent mon scepticisme à l’égar
33 qu’on peut dire mais non pas faire. L’Europe que tout appelle ne pourra s’édifier que sur ce qui déborde, non seulement par
34 iberté et de responsabilité. Or, il se trouve que toute vraie politique de la personne appelle la création de petites communa
35 es régions qui rendra seule possible cette union. Tout le problème politique, social, culturel, économique, écologique de l’
36 omique, écologique de l’Europe — et de l’Occident tout entier — se ramène en dernière analyse à cela : comment l’homme, alié
37 phiques et moraux, cela signifie : voulons-nous à tout prix un certain niveau de vie, avec les disciplines sociales uniforme
38 signifie : créer des régions et les fédérer, avec tout ce que cela implique d’autogestion à tous les degrés, de responsabili
2 1974, Articles divers (1974-1977). Alexandre Marc et l’invention du personnalisme (1974)
39 ans. » L’officier le considère avec curiosité et tout d’un coup : « Tu as de la chance, c’est l’âge de mon fils ! Tiens, vo
40 la chance, c’est l’âge de mon fils ! Tiens, voilà tout ce que tu mérites [un grand coup de pied] et fiche-moi le camp ! ») S
41 andieu, qui allait inspirer L’Ordre nouveau , et tout d’abord avec Philippe Lamour et sa revue Plans, à laquelle je collabo
42 re en 1931. Une seule chose sûre et certaine dans tout cela : c’est Alexandre Marc qui a provoqué presque toutes les rencont
43 ela : c’est Alexandre Marc qui a provoqué presque toutes les rencontres, combinaisons et permutations entre les groupes naissa
44 de Garde, en Souabe — fasciné par le surréalisme tout en dénonçant ses faiblesses métaphysiques et politiques1, moralement
45 llant entre les extrêmes de Pascal et de Rimbaud, tout me portait à déboucher sur une action, fût-elle spirituelle d’abord,
46 appel généreux aux larges regroupements… Derrière tout cela, avant tout cela, motivant tout, une recherche de l’homme et de
47 x larges regroupements… Derrière tout cela, avant tout cela, motivant tout, une recherche de l’homme et de ses fins dernière
48 ts… Derrière tout cela, avant tout cela, motivant tout , une recherche de l’homme et de ses fins dernières, qui « passent inf
49 ecclésiastiques, et la masse des fidèles ignorait tout . Le groupe de discussion réuni par Marc se place d’entrée de jeu sur
50 on réuni par Marc se place d’entrée de jeu sur un tout autre plan : celui des croyants, non des hiérarchies, des personnes,
51 dominicains de Juvisy, et beaucoup de jeunes « de toutes croyances ou incroyances » selon la formule de Péguy. L’initiative de
52 libéralismes, des modernismes et des laxismes de toute espèce. (Cela devait changer, bien entendu, vingt ans plus tard, les
53 availlons avec Mounier, Izard, Galey, Touchard et toute l’équipe qui a préparé la revue, que nous voulons ouverte à tous les
54 moi avons pu lui donner, elle reste marquée avant tout par le catholicisme progressiste et péguyste qu’annoncent, d’entrée d
55 première équipe de rédacteurs, appartenons avant tout à l’Ordre nouveau, et cela en dépit de l’attrait qu’exercent déjà sur
56 NRF …5 Voilà qui eût amusé Paulhan. (Mais après tout , si la NRF est « communiste », pourquoi l’ON ne serait-il pas « fas
57 e aîné : il était le seul d’entre nous qui ait lu tout Marx et tout Proudhon. Auteur d’une étude profondément originale sur
58 tait le seul d’entre nous qui ait lu tout Marx et tout Proudhon. Auteur d’une étude profondément originale sur la métaphore
59 d’édition protestante, dont je suis censé vivre, tout en écrivant pour la NRF , Esprit , L’Ordre nouveau , et publiant m
60 n ne fasse l’objet d’aucune contestation stérile. Toute notre doctrine est de tous. Idée chrétienne peut-être, mais russe ass
61 été », ni « la forme politique que tend à revêtit toute nation civilisée » (Esmein). Il n’est pas la patrie. Rapportée à l’h
62 du service public que devrait demeurer l’état, a tout faussé. La confusion de la patrie et de la nation conduit donc à les
63 re au travers duquel s’établissent nécessairement toutes les relations humaines. Cette omnipotence étatique ne paralyse pas se
64 it. La seconde thèse fondamentale de Marc, durant toutes les années de lutte pour imposer une vision personnaliste de la socié
65 l’état ». La personne reste à jamais supérieure à tout état donné, l’homme dépasse toujours : la transcendance de cet « être
66 à l’« horizontalité » de l’immanence qui voudrait tout ramener au stable, au stagnant, à l’étale. (ON 20) Structure antino
67 plus tard, ne modifiera guère que l’adjectif) : Tout homme est placé dans une certaine situation : c’est ce que les idéali
68 auquel on se heurte dans cette perspective et que toute tentative de réduction moniste tourne à l’absurde. Si l’homme n’était
69 erfection » du « plan » réside — réserve faite de toutes les autres conditions — dans le degré d’élimination de la contrainte,
70 dont l’ON 33 donnait cette admirable citation : Toute force suppose une direction ; à qui la direction du pouvoir social ?
71 it et trop grand » est devenu le pont aux ânes de toute critique fédéraliste de l’État-nation. On le retrouve de nos jours da
72 ntégral… L’existence des frontières se justifie, tout d’abord, par le fait que, grâce à leur stabilité, un minimum d’ordre
73 lan des personnes considérées comme supérieures à tout . (Cahier de revendications, NRF, décembre 1932.) ⁂ Tout, dans ces te
74 Cahier de revendications, NRF, décembre 1932.) ⁂ Tout , dans ces textes, annonce « l’Europe », j’entends la lutte pour la fé
75 lan des personnes considérées comme supérieures à tout  ». On peut concevoir la nécessité de l’Europe unie en partant de la s
3 1974, Articles divers (1974-1977). Quelques-unes des choses curieuses qui me sont arrivées (1974)
76 hâtel, librairie Delachaux, « tour de ville », et tout d’un coup, vers cinq heures, la certitude qu’il faut rentrer chez moi
77 ires. Soudain j’ai dit : « Voilà que ça me prend, tout justement ! Attendez, que je vous dise… Sur mon assiette de petit déj
78 ces de deviner juste. Mais je n’ai rien deviné du tout , puisque j’ai vu ! C’est là tout l’intérêt de l’affaire : cette perce
79 i rien deviné du tout, puisque j’ai vu ! C’est là tout l’intérêt de l’affaire : cette perception soudaine, ce regard par még
80 es lumières s’éteignirent dans la salle — et dans tout le canton de Genève. Croyant à un effet de régie théâtrale, l’auditoi
81 cette pièce ? » Le partenaire lut sa réponse : «  Toutes les lumières s’éteindraient. » Et toutes les lumières s’éteignirent.
82 onse : « Toutes les lumières s’éteindraient. » Et toutes les lumières s’éteignirent. 15. Il s’agit des Méfaits de l’instru
4 1974, Articles divers (1974-1977). Un modèle pour l’Europe ? (1974)
83 utonomes à seule fin d’assurer à tous une défense tout juste assez forte pour permettre à chacun de vivre à sa façon, mais n
84 au-delà de leurs frontières. Sagesse paysanne et toute païenne : n’avoue pas, ne dis pas ton bonheur, cela pourrait porter m
85 ines, mais voulaient rester autonomes, ce qui est tout à fait différent. La Suisse est née de la fédération tout empirique d
86 ait différent. La Suisse est née de la fédération tout empirique de communes forestières, de villes d’empire et de cités-Éta
87 au xixe par le concept d’État-nation.) Pourtant, toute la complexité baroque de notre histoire fédérale se ramène en fin de
88 moyen se récrie : « Proposer notre fédéralisme à toute l’Europe, en attendant le monde, ce serait de l’orgueil, de la jactan
89 équences politiques. A) Nous avons à réformer de toute urgence, en Suisse, nos conceptions prétendument fédéralistes. Et cec
90 rée de notre fédéralisme est dans son extension à toute l’Europe — de proche en proche. (Et l’on peut espérer que le reste du
91 les airs, ni dans les mers, ni dans les fleuves. Toutes les réalités de la vie publique présentent aujourd’hui des aspects co
92 États nationaux, mais devant un parlement élu par tout le peuple européen. Enfin, pour assurer la cohérence d’une politique
5 1974, Articles divers (1974-1977). Philosophie du prix littéraire Prince-Pierre-de-Monaco (1974)
93 dame de Staël et de sa cour, Bayreuth, Salzbourg… Toute la grande culture de l’Europe est née de foyers locaux ou régionaux,
94 modernes. En revanche la langue, qui est l’âme de toute culture, ne connaît pas les frontières politiques nées du hasard des
95 es et des traités : la langue française moins que toute autre, puisqu’au-delà des trois-quarts de la France actuelle elle cou
96 se, plusieurs vallées du Piémont, les Antilles et tout le Québec. Les frontières des quelque vingt-huit États-nations qui di
97 si la politique, l’économie, les langues n’ont de toute évidence aucune frontière commune — ce serait miracle, et ce miracle,
98 , au sein de la culture même, qu’il importe avant tout d’effacer dans nos têtes, et ce sont les frontières des genres, inven
99 e aléatoire témoignent seuls d’un génie inventif, tout le reste étant non-fiction, c’est-à-dire non-littérature, où l’on jet
100 métaphysique et les Mémoires de « Papillon », et tout ce que, faute de mieux, l’on nomme « essais », quels qu’en soient les
6 1974, Articles divers (1974-1977). À propos de Théodore Strawinsky [préface] (1974)
101 nde, un artiste s’est borné à s’exposer lui-même. Tout cela peut inquiéter ou amuser. Tout cela m’a souvent passionné. On pe
102 ser lui-même. Tout cela peut inquiéter ou amuser. Tout cela m’a souvent passionné. On peut tout faire, on doit tout faire po
103 amuser. Tout cela m’a souvent passionné. On peut tout faire, on doit tout faire pour peu que l’on sache inventer, et qu’imp
104 ’a souvent passionné. On peut tout faire, on doit tout faire pour peu que l’on sache inventer, et qu’importe le genre choisi
105 n les exigences du rêve continu qui se déroule en toute vie d’artiste et qui saisit au vol des surprises de lumière, compose
106 de lumière, compose des expressions de la nature, tout comme un écrivain fait des images de mots, où sons et sens deviennent
107 r place dans un visage. Depuis vingt ans au moins toute une critique propage ses gémissements sur la difficulté, que dis-je,
108 s autant que poétique, de recourir au langage que tout Occidental sensible peut comprendre, celui des paysages, signes du se
109 ble, presque magique, si l’on songe que le cosmos tout entier est fait de vide, ponctué d’électrons infinitésimaux plus éloi
110 lles que je préfère sont par exemple une certaine toute petite nature morte aux trois cerises, ou cette très haute peinture m
111 es images. Une figuration transposée, éloignée de tout réalisme (mais le danger aujourd’hui n’est pas là) doit fournir dans
112 ien à contribuer par une main maîtrisée, docile à toute invite de l’Esprit, au grand-œuvre d’une transfiguration des apparenc
7 1974, Articles divers (1974-1977). Recherche pour un modèle de société européenne (février 1974)
113 société européenne (février 1974)g h Précisons tout d’abord les termes de mon titre. J’emploie le terme de modèle dans so
114 me de modèle dans son sens scientifique et pas du tout moral. Chercher à composer un modèle européen ne signifie pas pour mo
115 crise mondiale qu’il s’agit aujourd’hui, et avant tout , de s’occuper ; non plus seulement des moyens politiques, économiques
116 ès même se traduit par une crise qui remet ou met tout en question. ⁂ Choisir librement son avenir veut dire : élaborer une
117 olitique du pétrole ? ou du cuivre ? Ce n’est pas tout . Une troisième sorte de prévision a cours dans notre société : celle
118 ation double en sept ans. Les compagnies essaient tout simplement de faire passer pour « fatalité » leur désir de doubler le
119 sés et les profits escomptés, et pensent qu’après tout , cela durera bien autant qu’eux… Admettons qu’il est plus prudent, en
120 tant qu’eux… Admettons qu’il est plus prudent, en tout état de cause, de suivre les futurologues soucieux plutôt que les pro
121 n démographique, dans les années 1960, qui nous a tout d’abord alertés. La publication par les Nations unies de statistiques
122 (densité des grandes villes actuelles, étendue à toutes les terres émergées), 3 habitants au m2 en 2570, trente ans plus tard
123 plus saugrenus. Dans quelques milliards d’années, tout l’univers visible ne serait plus qu’une sphère d’êtres humains, dont
124 de la croissance industrielle et technique. Mais toutes les deux vont rencontrer dans un temps calculable leur limite. Déjà,
125 e commence à avoir des ratés*13 très inquiétants… Tout cela, je le répète, est assez exactement quantifiable, mesurable et d
126 loi de la jungle et la schizophrénie généralisée. Tout cela doit nous faire redouter, au-delà des pires prévisions de nos fu
127 pas choisir ses buts, soit parce qu’ils réduisent tout à la technologie. Ni les uns ni les autres n’auraient donc pu prévoir
128 isation. Je ne puis ici qu’en résumer l’intrigue. Tout commence en 1875 (il y a donc un peu moins de cent ans), au fin fond
129 e quotidienne dégradée, l’industrie et l’économie tout entière suspendues à l’auto, qui est elle-même suspendue aux ressourc
130 ge des ressources naturelles. Car cette crise, de toute évidence, résulte d’une très mauvaise gestion de notre terre et de se
131 les sont les États-nations, nés et multipliés sur toute la terre, au xxe siècle. Ce sont eux seuls qui ont prétendu gérer la
132 rais appeler Prestige National Brutal) qui ramène tout à l’État-nation et rien à l’homme, — chef-d’œuvre inégalé de bêtise c
133 sponsable incontesté, l’État-nation souverain sur toutes choses et gens dans le cadre de ses frontières, l’État-nation tel que
134 Européens — mauvais Européens ! — et répandu sur toute la terre. Et avec cela, le principal est sinon dit, du moins très cla
135 détail ; mais vous restez en droit d’attendre, à tout le moins, que je vous donne mes hypothèses de travail, et le plan gén
136 ue l’État national est l’aboutissement suprême de toute l’histoire. Qu’il n’y a rien à imaginer au-delà. Et nous en avons per
137 apercevons que l’État-nation est bien malade. Et tout d’abord, sa souveraineté prétendue est de plus en plus illusoire. Sel
138 de la CED, ou du veto opposé par certains pays à toute mesure écologique supranationale. Ce dernier refus, d’ailleurs, est p
139 eté illimitée et frontières identiques imposées à toutes les réalités publiques. Le modèle que nous recherchons prévoit par hy
140 s, moins nombreux donc y sont les responsables de tout ordre, à tel point que dans un grand pays, il n’y a plus que quelques
141 grand pays, il n’y a plus que quelques ministres tout puissants, et dans un très grand pays, un seul chef ou dictateur. Par
142 Participation des personnes à des communautés de toute espèce, aussi nombreuses et variées que possible, pluralité des allég
143 t était prononcé, les lumières s’éteignirent dans tout le canton de Genève. Cette panne totale devait durer 21 minutes. L’or
144 14. Sur ces mots, les lumières se rallument dans tout le canton. g. Rougemont Denis de, « Recherche pour un modèle de soc
8 1974, Articles divers (1974-1977). L’Europe des régions (juin-juillet 1974)
145 onflits entre Flamands et Wallons… Et puis il y a toutes les régions « transfrontalières » qui se situent pour la plupart sur
146 entre France et Allemagne, Suisse et France, etc. Toutes ces régions ont des problèmes communs, les mêmes des deux côtés de la
147 ent pas transfrontalières : Paris et l’Auvergne ; toutes les autres étaient transfrontalières, y compris la Bretagne, liée au
148 les régions françaises avec l’extérieur. Presque toutes les régions intéressantes de l’Europe sont transfrontalières ; elles
149 la vie de cette région ; et alors on retombe dans toutes les équivoques de l’État-nation, qui consiste (pour le dire en termes
150 oire, les développements récents de la technique, toutes choses qui n’ont aucune probabilité de coïncider dans l’espace. Ça c’
151 un mini-État-nation. Ce qu’il nous faut éviter à tout prix. Je pense que faire en Europe 300 mini États-nations, au lieu de
152 la seule base des langues. D’autre part, j’ai dit tout à l’heure que la définition d’une région aujourd’hui est beaucoup plu
153 onales, donc par-dessus les frontières. Il y a là toute une problématique nouvelle qui est loin d’être passéiste, qui est pro
154 e nous, je pense que la colonisation est pire que tout . Quand un peuple se met à rendre les rênes à un autre pour son sort q
155 e contradiction fondamentale ? Je ne pense pas du tout qu’il faille renverser les États-nations, ni qu’on puisse faire l’Eur
156 . Les vingt-deux régions françaises actuelles ont toutes été faites à Paris, elles ont été préfabriquées dans les bureaux indé
157 préfabriquées dans les bureaux indépendamment de toute consultation des gens sur place. Ça, je crois que c’est incontestable
158 isation administrative, quitte (je vais y revenir tout à l’heure) à ce que l’on organise des régions différemment suivant de
159 ité, la délinquance, et pas seulement juvénile, à toutes sortes de troubles mentaux, et à un grand désespoir qui pousse les je
160 Bien plus, les jacobins ont commencé par écraser toutes les communautés traditionnelles, systématiquement, consciemment. Il f
161 t une idée militaire, mais cela revient à écraser toutes les communautés locales, réelles, affectives et spontanées. Cet État-
162 nt-elles reprendre le pouvoir ? Je ne suis pas du tout d’accord avec le terme « prendre le pouvoir ». Et c’est là que je me
163 du prolétariat — l’État dépérira nécessairement. Toute l’histoire du xxe siècle le dément. Il est devenu évident que l’État
164 . Prendre en main notre destinée, voilà le mot de toute l’affaire, notre affaire. Les sociétés multinationales Nous all
165 ’hui des jugements stéréotypés qui ne vont pas du tout dans la réalité de la chose : « société multinationale », c’est néces
166 différentes, et qui envahissent certains pays ou tout un continent. Ayant pour but le profit et le pouvoir, elles se dirige
167 p de gens. Mais il existe des sociétés qui ont un tout autre mode de développement, qui s’adaptent au pays dans lequel elles
168 r profit. Ce que je dis là ne vise pas à exonérer toutes les multinationales, mais à augmenter la méfiance à l’égard des trop
169 apport sur le club de Rome signé par les Meadows. Tout d’un coup, ça m’a révélé une chose à laquelle je n’avais jamais pensé
170 un jour en arbre, en éléphant ou en corps humain. Tout cela est bel et bon, la croissance, c’est la vie, la loi de la vie ;
171 n en elle-même qui la règle. Elle peut conduire à toutes les monstruosités, à toutes les démesures, comme ferait un corps sans
172 Elle peut conduire à toutes les monstruosités, à toutes les démesures, comme ferait un corps sans son programme de vie : l’in
173 compte que les courbes exponentielles dépassaient toute espèce de réalité humaine praticable et qu’elles monteraient très vit
174 fin du siècle, à des altitudes irrespirables, où tout être humain disparaîtrait, où les ressources de la terre seraient épu
175 6 384, ce qui est dément : on ne peut transformer toute la substance de la terre en énergie. Il faudra bien s’arrêter un jour
176 s des gens conscients de la nécessité d’exploiter toutes les formes d’énergie qu’on avait laissé de côté avant, comme l’énergi
177 ydraulique, énergie des fleuves, des petits lacs… Tout cela était complètement négligé et méprisé par les auteurs depuis une
178 us faites de la mentalité d’aujourd’hui n’est pas tout à fait exacte. Il n’est pas exact de dire que les gens ne sont motivé
179 changement dans la mentalité. C’est l’essentiel, tout tient à cela. Et les gens s’apercevraient qu’il y a mille choses dans
180 tion sur le désir de prospérité ? Sans doute, car toute l’histoire du siècle est dominée par l’angoisse des hommes devant l’a
181 t vous serez tous ensemble. » Et cela suffisait à tout justifier pour eux. Ils étaient là, tous, le bras levé, à hurler en c
182 n’importe quoi, des associations, des paroisses, tout ce qui peut rassembler des hommes autour d’une idée et d’une chose qu
183 toujours fait depuis 1830. Ceci pour des raisons tout à fait mystérieuses, dont il faudrait que les sociologues s’occupent
184 r destin civique. Mais avec l’Empire d’Alexandre, toutes ces normes ont été délaissées, et on a bâti des villes énormes, comme
185 me Antioche où il y avait 25 km de rues éclairées toute la nuit mais où il était devenu impossible de se promener sans armes.
186 , moins il y a de responsables. Quand un État est tout petit, comme Genève au temps de Jean-Jacques, alors il y a une quanti
187 ique. Quelle place donnez-vous à l’urbanisme dans tout cela ? Eh bien, je pense que c’est une place absolument essentielle p
188 c’est une place absolument essentielle parce que tout tient à la forme et aux dimensions de la ville. Les formes de l’archi
189 es, l’hôtel de ville et les marchés, c’est-à-dire toutes les forces en tension dans la vie publique. Cela correspondait à la r
190 t par les autres (« Ils », l’État). On les subit. Tout ce que l’on peut, c’est se révolter de temps en temps, mais cela ne s
191 peu près 15 000 employés. Cela ne correspond pas tout à fait aux besoins de l’économie industrielle qui, par une intégratio
192 Je dis : « l’avenir est notre affaire ». Comme de toutes ces choses dont nous parlons, il faut faire comprendre aux jeunes auj
193 communauté, l’atelier de municipalité ». Je suis tout à fait d’accord, je pense que l’autogestion doit se développer dans t
194 fond ce que j’appelle fédéralisme, et qui résume toute ma doctrine : situer l’homme au centre de la société. e. Rougemon
195 de notre continent. Denis de Rougemont est avant tout orienté vers l’avenir : la prospective. Ce philosophe et historien es
9 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
196 ntrait dans cette pièce ? » Je lus ma réponse : «  Toutes les lumières s’éteindraient. » Et, dans la seconde, toutes les lumièr
197 s lumières s’éteindraient. » Et, dans la seconde, toutes les lumières se sont éteintes dans la maison. La crise de l’énergi
198 déjà des ratés, et voilà que sur le mot « raté » toutes les lumières se sont éteintes dans la salle (et, comme on l’a su plus
199 ans la salle (et, comme on l’a su plus tard, dans tout le canton de Genève). Naturellement, les auditeurs ont cru à une mise
200 tes : « Ceci devrait être regardé de plus près », toutes les lumières se sont rallumées. Était-ce « la part du diable » ? Bret
201 quet consacré au nombre 21 — nombre sacré, il y a toute une littérature là-dessus — qui avait joué un certain rôle dans ma vi
202 ncident trahit quelque chose chez lui. Il a passé toute sa vie à une religion [sic] qui n’aurait pas été le christianisme et
10 1975, Articles divers (1974-1977). Notre complexe de culpabilité (1975)
203 ses. L’intellectuel français approuve en principe tout ce qui est français, sauf le régime au pouvoir (quel qu’il soit). L’i
204 ques du « malaise suisse » ont sans nul doute une tout autre origine que la traditionnelle rouspétance latine, si bien formu
205 eligieux, et les jeunes intellectuels détachés de toute croyance ne se distinguent de leurs ainés que par une virulence parti
206 ui égal pour tous. — Mais quoi ! nous connaissons tout cela et c’est bien pire chez nous ! s’écrie l’Européen de Düsseldorf,
207 sormais communicables, et qu’il faut assumer dans toutes ses dimensions non seulement morales mais politiques, et non seulemen
11 1975, Articles divers (1974-1977). Au-delà de la société industrielle (1975)
208 dustrie, qui arrêterait les machines et cesserait toute recherche technologique, pour revenir à un stade primitif de lampes à
209 onc une société qui adopte et promeut des valeurs tout à fait différentes de celles qu’impliquait et imposait la société pré
210 orcé dans nos esprits. Il suppose en effet, avant tout , une prise de conscience non seulement du fait de la crise dont tout
211 la crise actuelle nous oblige à reconsidérer : et tout d’abord le travail comme valeur fondamentale, et les disciplines de t
212 ipe d’autorégulation, l’accroissement indéfini de tout ce qui peut être mesuré, pesé et compté, et de cela seul. Ce que nous
213 les hommes et non les firmes. » Il me semble que tout le contraste entre les deux types de sociétés est là : besoins de l’i
214  le temps vuide ». Mais le « temps vuide », comme toute espèce de vide, est pure angoisse. Il n’y aura pas de société post-in
215 ciété post-industrielle devrait aussi permettre à tout homme de ne pas consacrer une part exagérée du produit de son travail
216 e l’on puisse donner d’un tel processus, c’est de toute évidence celui de l’automobile. À l’automne de 1875, il y a cent ans
217 re ». Le jeune Ford, lui, marche à l’étoile, avec toute l’assurance que peuvent donner aux ambitions d’un petit campagnard so
218 éfiante insensibilité. Ce qui ne l’empêche pas du tout de désirer très sincèrement faire du bien à l’humanité. C’est même là
219 la réclame, comme on dit alors —, Ford va changer tout cela. C’est dire qu’il va changer la nature même des besoins de l’hom
220 ture et détermine l’évolution mondiale de presque toutes les autres industries. Et cette automobile, pour laquelle il n’y avai
221 relèvent du carambolage non calculé et peuvent à tout instant devenir tragiques pour la survie de l’État d’Israël et pour l
222 e l’immobilité sous sa forme la plus exaspérante. Tout cela n’empêche nullement le petit-fils d’Henry Ford de déclarer tout
223 nullement le petit-fils d’Henry Ford de déclarer tout récemment : « Nous ne sommes plus accoutumés à aller où que ce soit a
224 les et psychologiques, je poserai au fondement de tout le respect de chaque personne humaine, là où la société industrielle
225 e, là où la société industrielle respectait avant tout le profit, non moral, ni social, mais financier. Qu’on m’entende bien
226 idéré comme référentiel absolu, comme « mesure de toutes choses » remplaçant l’homme, remplaçant le civisme, remplaçant l’amou
227 remplaçant l’amour du prochain, et passant avant tout cela, s’il faut choisir. Car le profit n’est pas un principe de mesur
12 1975, Articles divers (1974-1977). Suisse 1975 (1975)
228 ou bien balkanisée, ou bien helvétisée. » À quoi toute la Suisse officielle et la majorité « réaliste » des Suisses réponden
229 a vie, au civisme, et aux vraies libertés. (C’est tout cela que les « grands pays » perdent un peu plus, et sans retour, à c
230 onales. Les grands axes internationaux dépendront tout naturellement, et selon la même logique, d’un pouvoir continental qu’
231 rivalités divisent l’Europe, mais ne veut pas du tout qu’elle se déclare neutre par rapport à l’union de l’Europe en train
232 loir rester neutre entre le microbe et le malade. Toute la politique étrangère — et d’abord européenne — de la Suisse, de 194
233 it assumer dans les années 1970-1980 sont presque toutes de dimensions intercontinentales, qu’il s’agisse de la répartition de
234 contre la pollution des océans, ou du maintien à tout prix de la paix. De tout cela, la Suisse ne peut se désintéresser, po
235 océans, ou du maintien à tout prix de la paix. De tout cela, la Suisse ne peut se désintéresser, pour des raisons à la fois
236 it de rappeler, sans se vanter, qu’elle a créé de toutes pièces la Croix-Rouge, et qu’elle est l’hôte généreuse et attentive d
237 peu probable, et au surplus sans vraie grandeur. Tout égoïsme national bien compris, mieux éclairé et informé, suppose en r
238 a voix en faveur des formules qu’elle illustre de toute son histoire : la fédération, les communes, le vrai civisme, le refus
13 1975, Articles divers (1974-1977). Le Morgarten du xxe siècle (1975)
239 que les sept conseillers fédéraux ne sont pas du tout l’émanation des cantons, mais qu’ils sont désignés en fonction de leu
240 la droite vers le ciel sur la prairie du Grütli. Tout cela est une fable qu’il n’est même pas intéressant de réfuter. En ré
241 e réfuter. En réalité, les choses se sont passées tout à fait autrement. Le fédéralisme suisse s’est formé sur la base des c
242 s nos vallées. Or la justice, à l’époque, c’était toute l’administration et tout le gouvernement. C’est-à-dire qu’à l’origine
243 ce, à l’époque, c’était toute l’administration et tout le gouvernement. C’est-à-dire qu’à l’origine du fédéralisme suisse se
244 tes pourraient être des fédéralistes : ils ont de tout autres vues. Mais qu’importe ! L’essentiel, qui est une chose histori
245 ce qu’il est plus facile d’administrer un pays où toutes choses sont parfaitement égales et identiques, où toutes les différen
246 choses sont parfaitement égales et identiques, où toutes les différences locales sont abolies. C’est le rêve secret de tous le
247 d’une manière générale, les hommes font toujours toutes les bêtises qu’ils peuvent faire, et cela depuis plusieurs dizaines d
248 n’y a pas de raison de penser qu’ils vont changer tout d’un coup, dans les quelques années qui viennent, et que par exemple
249 arent. Des tragédies. Les Suisses n’aiment pas du tout ce mot. Les Suisses s’imaginent, surtout depuis une centaine d’années
250 les choses excessives, les tensions trop fortes, tout se passerait sans histoire — dans tous les sens du mot histoire. Il n
14 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
251 ychologues « scientifiques » et psychanalystes de toute école prennent leurs repères, leurs modèles structurels et leurs term
252 , l’instinct sexuel, c’est-à-dire une pulsion que tout être éprouve à un moment donné de son développement, même sans avoir
253 é que chez tous les autres animaux : les mâles en tout temps excitables, les femelles en tout temps accessibles. L’érotisme,
254 s mâles en tout temps excitables, les femelles en tout temps accessibles. L’érotisme, deuxième niveau, est l’usage non procr
255 le phénomène érotique est pratiquement universel. Toutes les religions connues comportent une érotique, le plus souvent codifi
256 e même de la passion, forme d’amour liée plus que toute autre à ses expressions littéraires (au « discours amoureux » comme o
257 et nos opéras. C’est le sentiment qui s’exalte de tout ce qui s’oppose au désir, sépare les corps et fait obstacle à l’accom
258 ire », comme à la fusion avec l’Autre, détruisant toute altérité. Mais l’obstacle suprême est la mort, qui provoque la passio
259 omme sujet autonome, non comme objet d’exaltation tout intérieure, voulant la vie au lieu de désirer la mort. Cet amour-là n
260 ’est plus sensible, l’amour mystique va reprendre tout le langage de la passion : il cherche la fusion dans la divinité, et
261 Platon et son maître Socrate, Éros est l’agent de tout progrès moral et spirituel, mais à la condition qu’en lui et par lui
262 certain que la conception platonicienne a dominé tout le développement de la civilisation européenne, malgré quelques résis
263 n paulinienne consiste dans la proclamation que «  tout m’est permis, mais tout n’est pas utile » (Épître aux Romains) relati
264 ans la proclamation que « tout m’est permis, mais tout n’est pas utile » (Épître aux Romains) relative à l’ensemble des inte
265 ier rang desquels figurait comme toujours et dans toutes les religions, sauf celle du Christ, le système des tabous sexuels. L
266 monde qu’il a donné son Fils unique… »), et dont toute la loi se résume dans le commandement unique « Tu aimeras le Seigneur
267 s limites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche ou très sommairement condamné (« luxu
268 oi contre loi — et sa réalisation sociale, il y a toute l’épaisseur, la lourdeur, l’inertie psychobiologique d’une société. A
269 , Limousin, puis Languedoc) et va se répandre sur tout le continent avec une surprenante rapidité. Elle ne ressemble à rien
270 s’exaltant du tourment qui en résulte. Une forme toute nouvelle de poésie chantée naît dans le Poitou et le Limousin avec le
271 de Tristan : désir exaspéré par les obstacles de toute nature à sa conservation (liens parentaux, allégeance féodale, mariag
272  ; service de la Dame à laquelle l’homme sacrifie tout (Tristan renonce à son rang à la cour, faillit à l’honneur du chevali
273 mythe a pour fonction, comme toujours, d’exprimer tout en le voilant, de trahir en le traduisant et de communiquer sans l’ex
274 n ami aîné et plus sage, et finalement s’évanouir tout à fait dans les romans d’analyse intérieure, mais c’est pour renaître
275 qu’elle soit située « en trop haut lieu », voire tout à fait inaccessible. « L’amour de loin » que chante Jaufré Rudel, l’é
276 strictement codifiées, les règles de chevalerie : tout indique la même volonté d’imposer une retenue aux instincts, de mettr
277 bonheur « sans histoires ». Dès le xive siècle, toute la littérature européenne s’est convertie au style des troubadours. D
278 policées, « cette tristesse majestueuse qui fait tout le plaisir de la tragédie » (Racine, préface de Bérénice). Nous avons
279 passion imagine des formes qui vont l’avouer dans toute sa force, à la Cour même, par le théâtre. Andromaque, Bérénice et Phè
280 ersonnages, donc de la sienne, c’est l’argument à toute épreuve du philtre. Ici, comme pour Tristan, « le Destin » va servir
281 ux qui dans mon flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang. Et la servante Œnone tient à Phèdre le même langage que la
282 ques, condamnation de la « chair »), elle a perdu tout pouvoir contraignant. À la rapide dévalorisation des obstacles (de la
283 encontres sans lendemain, cherchant en vain parmi toutes les femmes celle qui pourrait retenir son amour, quand Tristan était
284 ’un seul amour fatal mais dans lequel il trouvait toute la Femme. Don Juan viole toutes les règles de la cortezia et devient
285 lequel il trouvait toute la Femme. Don Juan viole toutes les règles de la cortezia et devient le héros du siècle où les cyniqu
286 e, comme la légende qu’il inverse, donnera lieu à toute une littérature romanesque où l’amour-passion se réduit à « l’échange
287 ècle et des motivations qu’il subit. Sade est, de toute évidence, un malade mental, un de ces « fous » qui, selon Chesterton,
288 al, un de ces « fous » qui, selon Chesterton, « a tout perdu excepté la raison ». Privé en fait d’amour physique, ce descend
289 re Laclos et Sade, l’astucieux et le fou, s’étend toute une littérature qui va du réalisme libertin des Liaisons dangereuses
290 une mystique primitive dont ils ignorent presque tout , historiquement, mais dont ils redécouvrent par éclairs la vertu sacr
291 ns les espaces d’une autre vie ! À partir de là, tout le xixe siècle sera sentimental, passionné et mélancolique dans les
292 s et des trouvères. Rousseau fait boire du lait à toute la cour de France, Werther produit une vague de suicides, René désole
293 ilise les énergies de l’âme est l’ordre bourgeois tout entier : le règne des horaires, condition de l’industrie, des chemins
294 orps ; la grande presse alignant les curiosités ; tout concourt à faire, par contraste, de l’Éros passionnel, anarchisant, c
295 e savent, de naissance, que dans le mal se trouve toute volupté (Fusées, III). Cependant, c’est le roman anglais, de Melmoth
296 on des corps, dans l’extase de l’union des âmes. Tout cela évolue vers une crise radicale. L’hypocrisie du « mariage d’amou
297 a certitude soudaine que sa doctrine « expliquait tout  », cela tient au fait qu’il expliquait les névroses et quelques psych
298 ersion d’une intensité comparable en « expliquant tout  » par l’action de l’autre élément considéré comme tabou : l’argent. F
299 la démystifier, par une réduction impitoyable de toutes ses motivations (mystiques, ethniques ou poétiques) à la seule libido
300 on par satisfaction des excitations libidinales.) Toute idée d’Agapè, mais aussi de passion, se trouve évacuée par cette inte
301 upart des religions », écrit-il avec une lucidité toute nietzschéenne. Suivant en cela Baudelaire, Bataille croit retrouver d
302 nsgression » les éléments d’une érotique moderne. Toute son œuvre illustre les liens nécessaires entre érotisme et religion,
303 cette force qu’il devait au péché ; de lui donner tout ce qui, jusqu’ici, était donné à l’amour ; d’en faire le moyen de not
304 ntonnent dans la description d’objets purifiés de toute psychologie, ils peignent des tableaux qui ne représentent rien, comp
305 sion paraît condamnée et le roman avec elle. Mais tout peut se renverser très vite, au point de crise que nous avons atteint
306 la curiosité du public pour la doctrine cathare… Tout cela peut aller vers deux sortes de frénésies aussi dangereuses pour
15 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
307 adie mentale, représente l’extrême d’un phénomène tout à fait général dans les sociétés d’aujourd’hui, notamment dans les so
308 s est en germe chez nous. Face à un État qui veut tout régenter, y compris la morale, l’écrivain qui veut dire la vérité se
309 tre, le lavage de cerveau, la clinique où il aura toutes sortes de traitements, ceux que, précisément, on réserve aux fous. Si
310 nourrissait un amour impossible, quelque chose de tout à fait différent de l’amour sensuel. Et c’est cette notion de l’amour
311 notion de l’amour qui a été vulgarisée à travers toutes les littératures, toutes les sociétés jusqu’à la nôtre. La façon dont
312 été vulgarisée à travers toutes les littératures, toutes les sociétés jusqu’à la nôtre. La façon dont une société imagine les
313 ouverner autrement. Cette « nécessité » d’écarter toute opposition constitue sans doute un paradis pour les gouvernants mais
314 mboliquement cette mesure reste juste. D’ailleurs tout ce qui intéresse notre vie quotidienne se passe à l’échelon des commu
315 , il dirige les transports, en fait il se mêle de tout y compris de ce qui ne le regarde pas. Son rêve — et ce qui se passe
316 as aux mains de l’État le gouvernement dispose de toutes sortes de moyens pour influencer les gens. Partout l’État veut impose
317 ré même. Depuis qu’il a pris le parti de la paix, toutes les polices le pourchassent y compris la police suisse. C’est un exem
16 1975, Articles divers (1974-1977). « L’État-nation, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)
318 nul reste) des territoires de la planète. Ils ont tout calculé pour leur guerre, dont tous sont nés, et selon l’obsession de
319 partisanes au pouvoir. Or, en admettant, contre toute vraisemblance, que ces réalités hétérogènes forment à un moment donné
320 pouvoirs concrets, je vois très peu à renverser, tout à construire. Et force nous sera de le faire dans les cadres de l’Éta
321 e nos problèmes économiques est à chercher sur un tout autre plan que celui où la crise se déclare : sur le plan des attitud
322 nt leur destin collectif, et de la dissolution de toute communauté à laquelle ils pourraient participer ? Recréer une commun
17 1975, Articles divers (1974-1977). « Il ne s’agit pas de créer des régions qui soient de petits États-nations » (septembre 1975)
323 ds plus l’esprit de clocher. Ce qu’il faut, c’est tout recommencer par en bas, créer des liens réels au niveau le plus terre
324 Bas-Valais, du Val d’Aoste et du canton de Vaud, tout ce qui est autour du Léman. Une quantité de problèmes seraient à réso
325 , de l’épuration des eaux du Rhône (qui intéresse toute la vallée jusqu’à Marseille et même, au-delà, une partie de la Médite
326 onsable. Responsable : je tiens au mot. Car après tout , sans responsabilité, il n’y a pas de civisme, pas de participation d
18 1976, Articles divers (1974-1977). Message de M. Denis de Rougemont (1976)
327 i-même, comme jeune homme, s’était rêvé un avenir tout différent, celui de l’homme de culture et de méditation qu’il fut, en
328 ion » (comme l’a écrit Jean Monnet) puisque c’est tout naturellement que sa méditation s’est poursuivie en création et n’a c
19 1976, Articles divers (1974-1977). L’Europe, l’été [préface] (1976)
329 e, de Bergen à Bordeaux et d’Athènes à Stockholm, toute l’Europe en été vibre et chante, danse ou déploie les fastes de ses o
330 honique mariant le classique au moderne à travers tout le romantisme occidental. Là, ce sont quelques heures d’autoroute à t
331 s moyens de coopération aux forces culturelles de toute l’Europe à la recherche de l’union. Notre entente fut immédiate, et l
332 les tons purs et les voix différentes, et non pas tout mêler indiscernablement ni s’en tenir à l’unisson. En un mot fédérer,
333 ne, est une forme de vie et d’activité artistique tout à fait spécifique de la culture européenne. Ni dans l’Antiquité, ni d
334 individualisés, de nos concerts et de nos musées. Tout à la fois communautaire et adonnée au culte des vedettes, traditionne
335 ste et descriptive. (Mais n’est-ce pas le fait de toute définition, et son utilité majeure ?) De plus, on a fait observer qu’
336 t elle dispose pour sa propre saison d’hiver, est tout à fait différent, mais plus rare.) La multiplication des festivals a
337 s architecturaux, des fonctions religieuses et de tout le contexte social en vue desquels elle avait été composée. C’est grâ
20 1976, Articles divers (1974-1977). Histoire et prospective de l’identité européenne (1976)
338 on ne peut pas répondre facilement à une question toute simple, comme celle-ci, c’est peut-être le signe qu’il faut la compli
339 Europe et de ce qui motive son étude aujourd’hui. Tout le reste en dépendra, et d’abord mes réponses. Qu’est-ce donc pour vo
340 mon enseignement, cours et travaux de séminaires, tout ce qui touche aux régions, notamment. Disons que dans notre domaine,
341 tut d’études européennes prépare des étudiants de toute provenance géographique et de toutes disciplines intellectuelles à mi
342 étudiants de toute provenance géographique et de toutes disciplines intellectuelles à mieux savoir et mieux comprendre en gén
343 tituts de politologie aux USA, d’hommes d’État de tout premier plan en Allemagne et au Benelux, et des douze Sages de la tab
344 s bien qu’il touche à quelque chose de vital pour toute une civilisation, dont le monde académique n’est qu’une partie, certe
345 es mythes de la Genèse, et enfin de l’Apocalypse, tout en multipliant rapprochements et contrastes avec les mythologies de S
346 kkad, de l’Inde, de la Chine, ou de la Polynésie. Tout cela m’a conduit à de multiples incursions dans l’histoire et l’ethno
347 bien défini comprennent dès la première heure que tout cela « ne les mène à rien », sauf à la connaissance de l’Europe en so
348 naître. Or, si le passé seul est objet de savoir, tout savoir assuré sera donc historique. Et dès lors, votre discipline ne
349 Et dès lors, votre discipline ne serait-elle pas tout simplement une histoire des idées en Europe, sur l’Europe et pour l’E
350 rope et pour l’Europe ? Oui, mais cela ne dit pas tout , il s’en faut ! Car notre enseignement ne se réduit pas à la transmis
351 solutions. C’est dire que le non-savoir, motif de toute recherche, et le virtuel, objet de la prospective, sont plus encore q
352 re ou des auditeurs d’un cours. Car penser, après tout , ce n‘est peut-être que cela : mettre en système du savoir et du non-
353 ans le cadre rigoureux du savoir vérifié. Centrer toutes les études de votre Institut, non seulement en histoire, mais en écon
354 e, on peut penser qu’on reste dans l’universel ou tout au moins dans le général. Et que ceux qui orientent leurs recherches
355 mal vue  20 que vous citez, c’est-à-dire ramènent tout à l’Europe et à ses intérêts, dont ils font le centre de leur monde.
356 l qu’il se comporte, objectivement, d’une manière tout européocentrique. Il croit que le droit qu’il étudie est le vrai Droi
357 théologiques des premiers conciles, et enfin que toutes les civilisations ont une littérature profane, et produisent des roma
358 de survivre de l’Europe est simplement vital pour toute notre culture. Croyez-vous que l’Université n’est pas intéressée au p
21 1976, Articles divers (1974-1977). Changer de cap (novembre 1976)
359 une société fondée sur la Production matérielle à tout prix, le Prestige du Pouvoir centralisé, ou au contraire, une société
360 re du pari de Pascal. Si vous perdez, vous perdez tout pour tout le monde. Si vous gagnez, vous gagnez trois heures pour que
361 comme le demandait un Premier ministre, supprimer toute limitation de vitesse sur les autoroutes pour éviter le chômage des c
362 tre Concorde pour deux raisons fondamentales. a) Tout comme les centrales nucléaires, Concorde est le symbole ou simplement
363 l’État centralisateur et policier, au nom de quoi tout s’ordonne à la guerre. Concorde résume un ensemble de calculs et de r
364 absolument contraire aux fins que je défends dans toute mon œuvre, de liberté et de responsabilité de la personne, d’autonomi
365 is bien que ce soir-là, j’ai trouvé la formule de tout ce qui me répugnait dans l’affaire nucléaire comme dans celle de Conc
366 s de protection, de contrôle et de répression. Et tout cela tend au développement d’une civilisation et d’un mode de vie tou
367 erté d’abord, l’autre veut la sécurité par-dessus tout . Si vous tenez à la sécurité par-dessus tout, vous êtes amené à accep
368 ssus tout. Si vous tenez à la sécurité par-dessus tout , vous êtes amené à accepter la logique interne de la mégamachine état
369 endrez bientôt à chercher l’énergie en vous-même. Tout peut changer maintenant si, renonçant à nous laisser conduire toujour
370 où des entreprises comme Concorde apparaîtraient tout à fait incongrues. Je ne dis pas qu’en nous confiant de plus en plus
22 1977, Articles divers (1974-1977). Souvenir de 1938 (1977)
371 qu’avant le terme fixé, la catastrophe réglerait tout . Sur quoi, le 28 septembre vers 17 h, un coup de téléphone m’annonce
372 dit-on. (On le croyait ce jour-là !) C’est aussi toute la vie qui se reprend à vivre, les délais à courir, le sujet à me fui
373 souffle, le peuple attend l’annonce fatidique, et tout d’un coup, à grandes volées, les cloches de la délivrance : c’est cel
374 blanche. Trois actes se composent. Au matin j’ai tout le plan de la pièce et j’en ai vu le paradoxe essentiel : peupler et
375 che et au dialogue du drame civique et spirituel. Tout cela crée l’appel au musicien — et celui-ci ne peut être qu’Honegger.
376 it pour l’avenir est « celle qui arrive à grouper toute une population ». C’est donc oui, et l’on se met au travail dès novem
377 l’on se met au travail dès novembre. En janvier, tout sera terminé. Mais un soir d’août 1939, à La Chaux-de-Fonds, assistan
378 dans le sentiment, non seulement mon texte, mais tout ce que j’ai pensé, arrière-pensé en l’écrivant et renoncé à y mettre
379 omme de la paix est seul capable de gagner ce que toute guerre, même victorieuse, perd à coup sûr : les raisons d’être d’une
23 1977, Articles divers (1974-1977). Les débuts de la construction européenne (1977)
380 Ouest, et dès lors administré par l’OECE, rien de tout ce qui va suivre n’eût été possible. Il s’agit là d’un fait patent et
381 parties qui se veulent chacune plus grande que le tout continental — vont provoquer l’inévitable explosion de la Première Gu
382 se trouvent désormais les nations d’Europe. Mais tout est compromis — comme le seront la CECA et plus encore la CEE — par l
383 e la « souveraineté » qu’ils estiment menacée par toute forme d’union qui ne soit pas purement verbale. Pour le meilleur et p
384 uatre jours du congrès. Derrière Montreux, il y a toute une action, encore très proche, à l’échelle de l’Europe occupée par H
385 fédéralistes. Et derrière la Résistance, il y a toute une préparation intellectuelle, qui remonte aux mouvements personnali
386 dor de Madariaga, Étienne Gilson, Charles Morgan… Tout au long des débats dans les trois commissions — politique, économique
387 création d’un Centre européen de la culture « en toute indépendance des contrôles gouvernementaux », et l’institution d’une
388 onseil de l’Europe, 1949 À partir de La Haye «  tout s’est déroulé très vite » comme on dit dans les romans policiers. Une
389 le brain-drain qu’étaient alors en train de subir toutes nos nations, trop pauvres pour offrir à leurs physiciens un si grand
390 oment de l’Histoire. Il s’agissait de substituer, tout simplement, dans les rapports séculaires de nos États occidentaux, le
391 ques étaient sinon nulles, du moins annulables en tout temps par le Comité des ministres, préposé à la garde des souverainet
392 r l’union des Européens sur cet obstacle majeur à toute union sérieuse qu’est l’État-nation, obsédé par ses droits souverains
24 1977, Articles divers (1974-1977). Robert Schuman (1886-1963) : l’homme de la frontière (1977)
393 lières, remontant de la mer du Nord jusqu’à Bâle. Toute sa carrière européenne paraît préfigurée dans ces données historiques
394 ade en 1942. Les nazis le rechercheront à travers toute la France pendant les années d’occupation, sans jamais le découvrir.
395 de l’équipe Monnet, « néglige de l’examiner avec toute l’attention qu’il méritait », autrement dit n’y répond pas : il n’est
396 uropéenne a pu voir le jour. Mais il s’était rêvé tout autre chose, homme de méditation et de culture, au milieu de ses huit
397 méditation pour passer à l’action » puisque c’est tout naturellement que sa méditation s’est poursuivie en création et n’a c
25 1977, Articles divers (1974-1977). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)
398 Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! (1977)ac Un jour, dans notre jardin
399 s rencontres d’Ascona, il s’écrie : Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! J’ai souvent médité sur cette phrase, d
400 somme inévitable dans la conjoncture de l’époque. Tout allait à marches forcées vers la radicalisation des attitudes, des do
401 tique, en Italie fasciste, en Allemagne nazie, et tout autour de nous, de plus en plus, fascinaient nos contemporains. Il po
402 : ce que nous referons comme « hérétique », c’est tout choix exclusif d’un seul des termes d’une antinomie fondamentale, c’e
403 inomie fondamentale, c’est-à-dire constitutive de toute réalité, et d’abord spirituelle. Ainsi, dans le premier numéro : Deu
404 ment, notre « orthodoxie » prétendue s’opposait à toute « transposition de l’événement fondamental de l’existence chrétienne
405 e même année, je publiais divers essais parmi les tout premiers parus en France sur Kierkegaard et sur Kafka. Sohrawardi écr
406 la conduite et la pensée, praticable par tous, en tout lieu et tout temps, et qu’on ne saurait violer sans s’égarer ; — ou a
407 t la pensée, praticable par tous, en tout lieu et tout temps, et qu’on ne saurait violer sans s’égarer ; — ou au contraire u
408 e. la communication non des formules d’une vérité toute faite une fois pour toutes, mais des moyens de découvrir personnellem
409 par deux vertiges, soit au fond de la vallée, et tout effort pour m’élever d’un côté ou de l’autre aggraverait la séparatio
410 et 24. ac. Rougemont Denis de, « Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous ! », Mélanges offerts à Henry Corbin, Teh
26 1977, Articles divers (1974-1977). La nature du pouvoir (9 octobre 1977)
411 s débats, parce que je suis d’accord avec presque tout ce qu’a dit Jeanne Hersch hier soir. Il aurait peut-être mieux valu c
412 ens du pouvoir en Suisse. En Suisse on n’a pas du tout l’idée de la majesté du pouvoir, ni celle de renverser le pouvoir. On
413 mots complètement différents par leur sens, dans toute l’histoire de France, en tout cas, à partir de Philippe le Bel, et da
414 ar leur sens, dans toute l’histoire de France, en tout cas, à partir de Philippe le Bel, et dans notre histoire suisse. Le s
415 st, aujourd’hui, décisive. Elle domine absolument tout ce qui va se passer à la fin de ce siècle. S’agissant de définir le p
416 ecul devant la définition. Mais, qu’y faire après tout  ? Le pouvoir est là, défini ou non, il est là. Nous le trouvons en ve
417 nous avons devant les pouvoirs, qui nous amène à toutes sortes d’excès de langage contre le pouvoir, à toutes sortes de réact
418 es sortes d’excès de langage contre le pouvoir, à toutes sortes de réactions anarchisantes. Il provient de l’idée que le pouvo
419 e, que le pouvoir allègue, et qui coupent court à toute espèce de discussion, à tout dialogue, à toute espèce de doute ou de
420 qui coupent court à toute espèce de discussion, à tout dialogue, à toute espèce de doute ou de contestation. Comment, alors,
421 à toute espèce de discussion, à tout dialogue, à toute espèce de doute ou de contestation. Comment, alors, préserver l’indiv
422 ur finit par nous y livrer bien plus sûrement que toute autre conduite, et finit dans l’État totalitaire. Il me semble qu’il
423 rant la guerre, et trouvant l’« ultima ratio » de toutes ses contraintes dans cette préparation à la guerre — je vous renvoie,
424 par lui. Le pouvoir abusif de l’État est fait de toutes nos démissions civiques, et tend à les rendre définitives. Je rappell
425 début de 1917, dans L’État et la Révolution, que toutes les révolutions bourgeoises, jusqu’alors, n’avaient fait que renforce
426 , et a illustré lui-même, d’une manière parfaite, tout ce qu’il avait dénoncé quelques mois plus tôt. Je pense qu’il n’y a q
427 xtérieur à nous-mêmes, qui n’est pas de supprimer toute espèce de pouvoir, mais de distribuer le pouvoir que nous trouvons ab
428 dans cette alternative fondamentale que je citais tout à l’heure entre la puissance et la liberté, et s’y inscrit comme le c
27 1977, Articles divers (1974-1977). La puissance et les choix (mai 1977)
429 groupes, des communes, des régions, qui entendent tout simplement et autant qu’ils le peuvent, rester maîtres de leur propre
430 utrui, ce sont les chefs ; mais la plupart cèdent tout simplement au besoin de Sécurité, c’est-à-dire, pratiquement, d’aband
431 croire pourtant qu’entre le besoin de puissance à tout prix et le besoin de liberté à tous risques, l’humanité se divise en
432 ires coexistent en nous, personne n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe pas non plus de liberté réelle s
433 nt en nous, personne n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe pas non plus de liberté réelle sans nulle pui
434 yablement chères, et si dangereuses que nos pays, tout en jurant qu’elles sont inoffensives, ne les bâtissent qu’aussi loin
435 voir, c’est que le but de la société n’est pas du tout d’assurer à quelques-uns la rentabilité de leur entreprise, mais de p
436 et les planificateurs décrètent la démolition de tout un secteur ou bien encore autorisent la construction d’une autoroute
437 l’avenir prochain, deux solutions semblent passer toutes les autres en importance virtuelle, non seulement quantitative mais p
28 1977, Articles divers (1974-1977). Du passé à l’avenir d’une région (27 juin 1977)
438 rice entre le monde germanique et le monde latin, tout comme les maîtres et les principaux épigones de l’École suisse, écriv
439 Quand tous tes périls seraient dans ta liberté, toute la tranquillité dans la servitude, je préférerais encore la liberté :
440 ologie de l’enfant, et modifier profondément dans tout l’Occident, l’approche des problèmes de l’école et de la formation de
441 , ennemi des extrêmes, introspectif, incapable de toute rhétorique, voire de toute expression lyrique gratuite… Bref, on a fa
442 ospectif, incapable de toute rhétorique, voire de toute expression lyrique gratuite… Bref, on a fait du Romand-type l’antithè
443 Second fait : l’entité romande n’a pas existé de tout temps, comme la plupart de nos compatriotes l’imaginent vaguement. El
444 les fermer plus qu’elles ne l’ont jamais été dans toute l’histoire européenne. Et que devient pendant ce temps « l’esprit rom
445 égards, le Lyonnais, Grenoble et le Val d’Aoste. Tout cela, projeté sur une carte, donne une région englobante ayant la for
446 itue près de Belfort. J’observe dans cette aire — tout empiriquement définie, on va le voir — une série de phénomènes de tou
447 cun se trouve caractériser une région différente, toutes étant cependant transfrontalières par nature et fonction. — De la Fra
448 par les douaniers, ni par la ligne de démarcation toute théorique qui passe au milieu du Léman. — Les flux commerciaux qui vo
449 quais mes projets à l’un de nos recteurs romands, tout en m’excusant du caractère très empirique et presque accidentel de mo
450 e les universités, mais aussi de phénomènes d’une tout autre nature, comme l’extension de l’horlogerie à partir du xviiie s
451 ovenance des clients de l’aéroport de Cointrin ! ( Tout au moins avant l’ouverture de Satolas.) N’y aurait-il pas, entre les
29 1977, Articles divers (1974-1977). Au tableau d’honneur de Parents : L’Avenir est notre affaire (octobre 1977)
452 vaut le savoir et cesser de nous cacher derrière toutes sortes de prétendues fatalités, transparents paravents de nos inertie
453 nde mais pas encore sa confiance dans les hommes. Tout dans cet écrivain, grand, robuste, au regard rêveur, évoque la solidi
454 s l’homme. Nous avons perdu cette mesure : alors, tout au long de son livre, il nous houspille, nous provoque, nous met au p
455 tesse de l’humaniste, mais ferveur de l’homme : «  Tout est encore possible, dit-il, et même plus que jamais. Tout est possib
456 encore possible, dit-il, et même plus que jamais. Tout est possible mais il faut choisir. » Ce n’est pas un homme à renoncer
457 uve dans tous ses livres, dans ses articles, dans toutes ses activités. Le sens de la communauté humaine doit renaître E
458 ai toujours été antinationaliste et antiétatiste. Tout prouve aujourd’hui que les États sont les grands responsables de la c
459 e la culture à l’intention d’enseignants venus de toute l’Europe, pour les rendre conscients des problèmes de l’école, de tou
30 1977, Articles divers (1974-1977). Denis de Rougemont : le retour d’un hérétique (3 octobre 1977)
460 désormais que le pire, s’il n’est pas sûr, est en tout cas probable. Or, actuellement, il n’y a guère que les écologistes po
461 la croissance n’est qu’un luxe de nantis ? Après tout , le club des pays industrialisés est plutôt restreint et les deux tie
462 une guerre ou l’expression d’un rapport de force. Tout se passe donc comme si la surface de la Terre se laissait découper pa
463 dociles et mobilisés. La guerre permet de gommer toutes les différences de culture, de région, de classe ou de langue. Elle e
464 i et son autorité sur une population disciplinée. Toutes les institutions stato-nationales — que ce soit le centralisme, les m
465 : c’est l’idée selon laquelle l’économie commande tout . Jean Monnet, quels que soient ses mérites, ne raisonnait pas autreme
466 Africains auraient raison de « tirer à vue » sur tout Européen qui se présenterait à eux. C’était pour le moins curieux car
467 prend le pouvoir, c’était un titre bien fâcheux… Tout d’abord, je vous rappellerai que Gramsci, dans les années 1920, avait
468 e : l’expression « ordre nouveau » n’avait pas du tout le sens qu’on lui prête aujourd’hui. Nous ne ressemblions vraiment pa
469 est tournée en dérision. À l’époque, cela cadrait tout à fait avec la propagande nazie. Peut-être, mais c’était un malentend
470 esse clandestine et des mouvements de Résistance, toutes les idées que nous défendions dans L’Ordre nouveau ou dans Esprit
471 idèle à mes premières intuitions, je crois, et de toute mon énergie, à la possibilité d’une politique de la personne et de l’
472 te certitude, il n’est pas de réalité qui vaille… Tout doit leur être subordonné et s’anéantir au nom du Pouvoir, cet analog
473 s dès les premières lignes de ses Mémoires : « De tout temps, la France ne fut pour moi qu’une princesse de légende vouée à
474 barons félons » (qui jouent un si grand rôle dans toutes les versions du mythe de Tristan), n’était-ce pas ainsi qu’il désigna
475 nt de s’interposer entre lui-même et sa passion ? Tout cela pour dire que l’État-nation accomplit dans l’ordre de la politiq
476 lassicisme de pensée et de style. On peut refuser tout cela mais il faut savoir ce qu’il en coûte. Avant la guerre, Emmanuel
477 du lac Léman, prêche dans le désert. On pardonne tout aux prophètes, sauf d’avoir raison… Il fallut son dernier livre, L’A
478 , à la veille de la guerre, le maître à penser de toute une génération. Une génération tiraillée entre l’humanisme chrétien e
479 courant qui, aujourd’hui, à soixante-dix ans, est tout étonné de reconnaître sa propre voix dans le chœur indigné de tous se
480 on. La citation exacte tirée des Mémoires est : «  Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment
31 1977, Articles divers (1974-1977). Pierre Desgraupes fait le point avec Denis de Rougemont (10 octobre 1977)
481 es, dont je suis, pensent qu’on peut au contraire tout sauver à condition de changer de direction. Mais on ne peut pas cache
482 cycle où la vie et la mort sont associées. C’est tout à fait abusivement qu’on a transporté ce terme de croissance dans le
483 is à part les tremblements de terre. Je crois que tout dépend de nous. Autrefois on disait : « L’avenir n’appartient à perso
484 nts précipices. Par exemple, la panne générale de toutes les voitures parce qu’il n’y aura plus de pétrole pour les faire roul
485 le ! Puis-je vous citer la fin de votre phrase de tout à l’heure sur les cataclysmes ? La voici : « Il n’y aura plus d’aveni
486 e vous songez en écrivant cela ? Non, je songeais tout simplement à la guerre nucléaire. C’est un des aspects du cataclysme,
487 t à mentir. C’est justement ce qui me frappe dans tout cela : c’est que des gens qui se connaissent tous entre eux se compor
488 nucléaire sont maîtrisés ; de l’autre, il y en a tout autant, sinon plus, qui affirment le contraire. Qui croire ? » Et sa
489 « experts »-là que les gouvernements consultent… Tout cela nous ramène à la question qui nous intéresse et dont nous parlio
490 l y a encore cinq ans, parce que la population de tout le globe était en expansion, est devenu dérisoire aujourd’hui où, vou
491 ommation augmente… Mais c’est bien là, justement, tout le problème. Il n’y a aucun impératif à cela. Ce sont encore des « ex
492 al. D’ailleurs, écoutez. Faites un calcul qui est tout bête : selon les experts, la consommation d’électricité double tous l
493 onventionnels, Sieyès et Thouret, ont émis l’idée tout à fait étonnante de diviser la France en carrés de 18 lieues de côté,
494 u « mythe de la puissance » avec tant de passion. Tout ce que vous venez de dire ne montre-t-il pas que les États-nations, q
495 auté de Longo Maï en Haute-Provence, qui, sans du tout connaître l’exemple de Milet, a retrouvé cette sagesse. Ils étaient 1
496 e dire qu’aujourd’hui il y a l’électronique qui a tout changé et que le chef de l’État peut se faire entendre à des milliers
497 e une grande puissance qui irait ensuite dévaster tout autour d’elle, comme ont voulu le faire les rois de France, de Castil
498 pour aller conquérir plus loin en uniformisant le tout . En détruisant les libertés locales et les différences. Alors voilà e
499 anger son gâteau et l’avoir encore. » Ils veulent tout à la fois. Ils épousent de bons idéaux, mais en réalité, ils font tou
500 pousent de bons idéaux, mais en réalité, ils font tout autre chose. Alors, on prêche dans le désert ? Non, il y a encore un
501 être que ça les fera changer de direction puisque tout ne tient qu’à nous. Finalement, vous n’êtes pas très optimiste sur la
502 . Je dirai que, quoique Suisse, je ne suis pas du tout rousseauiste : je ne pense pas, comme Jean-Jacques, que l’homme est n
503 et tâche d’utiliser des impératifs imaginaires de toute espèce pour continuer à agir à l’abri de tout ça en disant : « Ce n’e
504 de toute espèce pour continuer à agir à l’abri de tout ça en disant : « Ce n’est pas moi qui le veux, ce sont les impératifs
505 l est allé se cacher derrière les buissons. C’est tout juste s’il n’a pas dit : « Je ne suis pas là. » Et quand Dieu lui a d
32 1977, Articles divers (1974-1977). L’Avenir est votre affaire (11 octobre 1977)
506 tré Denis de Rougemont dans sa maison de Pouilly, tout près de la petite église où saint Bernard de Clairvaux prêcha la deux
507 e dont nous devons absolument prendre conscience. Tout peut se jouer dans les dix ans à venir. Le sort de l’humanité se déci
508 , car elle n’avait pas, auparavant, les moyens de tout faire sauter. Je parle d’un délai de dix ans, car après, il sera vrai
509 dans un rayon de quarante kilomètres, ce qui est tout simplement dément ! Notez que si vous discutez, dans le privé, avec t
510 -New York, Denis de Rougemont propose la solution toute simple, qui économise seize milliards. Il suffirait de supprimer les
511 s de Rougemont sourit ironiquement et se fâche un tout petit peu… Je ne suis tout de même pas Yves Saint-Laurent ou Cardin !
512 ant ! Ce qui est en jeu dans ce livre, comme dans toute mon œuvre, va tout de même bien au-delà d’une simple question de mode
513 t la guerre du Kippour, qui vérifiait mon analyse tout en m’obligeant à jeter à la corbeille ce que j’avais écrit. Je ne pou
514 ra l’un des onze ouvrages qu’il a en préparation. Tout en voyant très clairement les menaces qui pèsent sur l’humanité, l’ar
515 rai, il y a des points positifs : je mentionnerai tout d’abord le fait qu’une guerre est désormais impensable entre des pays
516 lement un homme d’espoir. Son très beau livre est tout entier animé par la grande et généreuse idée que « le secret de l’ave
33 1977, Articles divers (1974-1977). « Je suis un pessimiste actif » (17 octobre 1977)
517 ment c’est que les vrais problèmes ne sont pas du tout abordés par les hommes politiques. Regardez la France : les positions
34 1977, Articles divers (1974-1977). « L’avenir, c’est notre affaire ! » (18 octobre 1977)
518 se fraie un chemin dans la forêt. Pas de formules toutes faites, pas de petits feux d’artifice : une démarche solide et rassur
519 L’industrie lourde, dans l’ensemble, était avant tout utile aux États, non aux peuples. L’État-parti, qui domine à l’Est, a
520 l’on créait de faux besoins, où la disparition de toute communauté véritable conduirait à des désastres politiques. Nous avon
521 ttérature de la Révolution française. Je parle de tout cela dans mon Journal d’Allemagne . Des chemises brunes et des chemi
35 1977, Articles divers (1974-1977). La fonction et la structure de la ville future (décembre 1977)
522 es habitants, hauteur des constructions). 6. Pour toutes ces raisons, les grandes villes sont aujourd’hui des machines à disso
523 villes sont aujourd’hui des machines à dissocier toute communauté vivante pour en faire une collectivité inerte ; à remplace
524 se formait l’opinion, se discutaient les lois. En toutes provinces européennes, de Grenade à Riga, d’Édimbourg à Athènes, et d
525 resse, l’école, le théâtre, le marché au milieu : toutes les tensions entre ces entités qui font la société européenne se conc
526 nce. Action morale, action civique d’abord, avant toute traduction en mesures architecturales ou techniques. 3. Dans les pays
36 1977, Articles divers (1974-1977). Demain le soleil (20 décembre 1977)
527 s on le réimprime en permanence. Le soleil peut tout nous donner S’il fallait que j’explique très simplement qui vous ê
528 lus désastreuses, que je crois que le soleil peut tout nous donner. Enfin que je suis écologiste. Que vous êtes du pays de R
529 itaire par la force des choses. Nous pensions que tout cela menait droit à la guerre, qu’étant donné notre âge, nous serions
530 ve et hardie est de mon ami Bertrand de Jouvenel. Tout ce qui n’est pas calculable reste prévisible par la sensibilité. Ces
531 ommes loin d’Hitler… Au contraire, nous en sommes tout près. Comme le général Kadhafi le déclarait en 1973 : « Nous avons en
532 3 : « Nous avons entre les mains de quoi détruire toute l’économie européenne et il n’est pas dit que nous ne le ferons pas. 
533 extrémité, Hitler de l’autre. Ils se croisent et tout s’illumine des feux annonciateurs de l’apocalypse. Cataclysme inév
534 ns l’utilisation de l’énergie solaire, symbole de tout cela. Voilà de la poésie si vous en voulez. J’oppose Zeus — dieu de l
37 1977, Articles divers (1974-1977). Écologie, régionalisme, fédéralisme : l’avenir selon Denis de Rougemont (30 décembre 1977)
535 st d’avoir démontré que l’État est responsable de tout , puisqu’il revendique le contrôle de tout. Et particulièrement de l’É
536 able de tout, puisqu’il revendique le contrôle de tout . Et particulièrement de l’État-nation, celui qui dit : Le roi, c’est
537 devrait être qu’un service public, un point c’est tout . Ses propositions développées en 160 pages partent de l’homme (il fut
538 ), de la commune et vont de la région à l’Europe. Tout le système de Rougemont est fondé sur l’autogestion politique à parti
539 ropéenne pourrait tenter de résister, pas un pays tout seul. Alice au pays des merveilles Les ennemis de l’écologie, d
540 tous se déplaçant au gré de leur humeur. Ensuite, tout passe à travers les gouvernements. Il y a peu de temps, le gouverneme