1
L’
Europe
est une culture commune (1978)a L’Europe, qui a dominé le monde pe
2
L’Europe est une culture commune (1978)a L’
Europe
, qui a dominé le monde pendant des siècles, n’est pas le produit d’un
3
n’est pas fille de la Nature, mais de l’Homme. L’
Europe
est le produit de traditions diverses nouées en gerbe par le christia
4
rchisé ; la loi commune ; les grandes routes de l’
Europe
; et la notion de citoyen (un responsable pourvu de droits), qui étai
5
c une grande précision le mythe de l’Enlèvement d’
Europe
, princesse de Tyr en Palestine, que Zeus fait reine en Crète, cependa
6
aurait être décelée, annonciatrice de la synthèse
européenne
, combien instable et malaisée, et qui pourtant s’est révélée capable
7
t dans l’évangélisation de plusieurs régions de l’
Europe
centrale et septentrionale (missions de Colomban et Gall, rayonnement
8
, dans la tradition littéraire commune à tous les
Européens
à partir du xiie siècle (romans de la Table ronde, mythe de Tristan)
9
isme des troubadours, ancêtres de toute la poésie
européenne
, s’est formé au contact du lyrisme andalou (analogie des thèmes et de
10
’un Averroès, on sait qu’elles ont convoyé vers l’
Europe
l’aristotélisme oublié depuis des siècles, d’ailleurs modifié et parf
11
du xixe siècle, musique russe au xxe siècle). L’
Europe
comme telle, création de l’esprit à partir d’un cap de l’Asie (4 % de
12
fini les caractères fondamentaux de la conception
européenne
de l’homme et du monde, en définissant la personne et le dogme de l’I
13
lles sont donc les sources communes de la culture
européenne
, et nous en sommes tous tributaires — que nous soyons chrétiens ou no
14
Un premier fait : la science s’est développée en
Europe
, et non pas en Asie. Parce que les Européens avaient décidé (et décla
15
ppée en Europe, et non pas en Asie. Parce que les
Européens
avaient décidé (et déclaré au moins implicitement dès Nicée) que le c
16
mps à explorer leurs mystères. Un second fait : l’
Europe
seule a conçu l’importance de l’histoire, et développé une conception
17
ne comptent pas. Un troisième fait : ce sont les
Européens
qui ont exploré la planète et qui ont « découvert » les autres contin
18
de nos parlements modernes. Toute l’histoire de l’
Europe
et de ses conquêtes dans le domaine de la culture et de la civilisati
19
ge aux Indes ou en Afrique pour réveiller chez un
Européen
le sens de l’Europe ! D’autre part, cette communauté profonde est mas
20
ique pour réveiller chez un Européen le sens de l’
Europe
! D’autre part, cette communauté profonde est masquée à nos yeux depu
21
ges arbitraires, opérés sur l’héritage commun des
Européens
, ou alors des nuances, certes valables et souvent précieuses, mais se
22
me fin en soi (tableau), inventions typiques de l’
Europe
, n’ont jamais été nationales ; elles naquirent au sud, se transplantè
23
vient-il de marquer que c’est le rayonnement de l’
Europe
qui l’a rendu tel, et qu’il exprime l’une des ambitions les plus cons
24
de l’esprit de recherche profane, spécifiquement
européen
. Ainsi la vie et la vitalité de notre culture n’impliquent rien de mo
25
de notre culture n’impliquent rien de moins que l’
Europe
tout entière, non seulement dans l’espace, mais dans le temps, depuis
26
trois millénaires. a. Rougemont Denis de, « L’
Europe
culturelle », L’Europe et ses populations, La Haye, M. Nijhoff, 1978,
27
. Rougemont Denis de, « L’Europe culturelle », L’
Europe
et ses populations, La Haye, M. Nijhoff, 1978, p. 29-32.
28
, c’est-à-dire dans la problématique du continent
européen
et de ce dernier tiers du xxe siècle. I. Le cadre européen L’év
29
de ce dernier tiers du xxe siècle. I. Le cadre
européen
L’évolution de nos pays vers une fédération européenne, depuis tre
30
en L’évolution de nos pays vers une fédération
européenne
, depuis trente ans, ne cesse de devenir plus urgente, mais illustre e
31
unir dans de telles conditions ? Vouloir fonder l’
Europe
des États, c’est prétendre fonder l’union sur les obstacles mêmes à t
32
r seul sa prospérité matérielle : l’économie de l’
Europe
, suspendue tout entière au pétrole, s’est rendue absurdement vulnérab
33
ente du Vieux Continent : il est vital de faire l’
Europe
, mais il est impossible de la faire sur la base des États souverains.
34
anière à moi de compliquer le problème de l’union
européenne
, c’est d’orienter l’effort de création et d’imagination des Européens
35
rienter l’effort de création et d’imagination des
Européens
vers ce qu’il y a chez nous de plus complexe mais aussi de plus humai
36
ays, si nous voulons sortir du dilemme tragique :
Europe
à faire (sinon nous serons colonisés par l’Est ou l’Ouest, ou les deu
37
és par l’Est ou l’Ouest, ou les deux à la fois) —
Europe
impossible à faire (à cause des prétentions exorbitantes de l’État-na
38
frontière omnivalente). Point de régions sans l’
Europe
, ni l’inverse Que dire en quelques phrases des régions ? Sinon qu’
39
hniques, économiques, écologiques et sociaux de l’
Européen
, en cette fin du xxe siècle. Et qu’elles sont devenues sujettes à la
40
inentale s’avérait nécessaire pour la survie de l’
Europe
. C’est un fait facilement vérifiable que le concept de régions autono
41
n. Car s’il est impossible de baser la fédération
européenne
sur les États-nations centralisés qui la refusent au nom de leur souv
42
l faut faire les régions parce qu’il faut faire l’
Europe
, et parce qu’on ne pourra faire l’Europe qu’en dépassant, à la fois p
43
faire l’Europe, et parce qu’on ne pourra faire l’
Europe
qu’en dépassant, à la fois par en haut et par en bas, l’obstacle maje
44
de l’État-nation. Mais en retour, il faut faire l’
Europe
parce qu’il faut faire les régions. Finalités de la région En e
45
dant le moyen ou la condition nécessaire. Et si l’
Europe
fédérée ne représente pas la réponse au grand appel communautaire qui
46
t et par en bas, s’est déclarée un peu partout en
Europe
au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il était à prévoir qu’ell
47
ait la problématique des régions économiques de l’
Europe
des Six, puis des Neuf, et s’annonçait par quelques plasticages la re
48
Mais c’est l’ère des régions qui s’ouvre à nous,
Européens
de la fin du xxe siècle. Se donner comme une tâche prioritaire de «
49
avons dit plus haut mis en question dans le cadre
européen
par les nécessités de l’union politique, du libre essor culturel des
50
ard sur l’évolution générale, cette fois-ci sur l’
Europe
des régions. La possibilité, voire la nécessité qui s’ouvre désormais
51
ues), vers l’ensemble confédéral, et enfin vers l’
Europe
unie dans la richesse inégalée de ses diversités et dans son ouvertur
52
r est notre affaire : « Il est donc clair qu’une
Europe
fédérée serait, selon le sens courant du terme “politique”, radicalem
53
par leur pays d’origine mais par une cour pénale
européenne
, m’apparaît comme un exemple raisonnable. Ce n’est jamais, à l’abri d
54
avec son dernier livre, un “plan de survie pour l’
Europe
”, à la triple enseigne de la défense de l’environnement, des régions
55
ns les régions d’abord, organisées en un ensemble
européen
: la grande idée des fédéralistes européens à laquelle je reste attac
56
semble européen : la grande idée des fédéralistes
européens
à laquelle je reste attaché. Une redistribution aussi dans la commune
57
s les décisions de principe prises en ce sens. En
Europe
, le budget de la recherche solaire équivaut à 0,5 % du budget des rec
58
ant la guerre, que dans votre Lettre ouverte aux
Européens
. Vous écrivez que l’avenir est « notre enjeu et notre jeu le plus fa
59
uxième Guerre mondiale, l’indignation soulevée en
Europe
par la révélation des camps de la mort, permit la création de l’État
60
t agi en conséquence, alors que les gouvernements
européens
, eux, n’y ont pas cru. Qui aurait pu prévoir que le club de Rome fera
61
ats-Unis qui a contribué à vous faire découvrir l’
Europe
? À New York, pendant la guerre, nous nous retrouvions toujours entre
62
t la guerre, nous nous retrouvions toujours entre
Européens
, c’était irrésistible ! Max Ernst, Yves Tanguy, Marcel Duchamp, André
63
C’est en Amérique, en effet, que j’ai découvert l’
Europe
et je n’ai pas été le seul : aucun de nous n’était vraiment certain d
64
ens en prison ou de refuser de signer les accords
européens
? Il ne faut pas prendre le pouvoir, ni le renverser, mais le créer p
65
rises, à des régions avec au-dessus la fédération
européenne
. Il faut dépasser les États-nations et leur carcan actuel pour reveni
66
ui sont parfaitement capables de jeter l’économie
européenne
dans la faillite. Un certain état d’esprit s’en est trouvé complèteme
67
ns, des communautés, de refaire sur leur base une
Europe
, celle de la culture et des échanges humains, la plus vraie. 15. Vous
68
les engagements civiques. 20. En préconisant une
Europe
des régions fédérées, vous voulez donc une « helvétisation » de l’Eur
69
rées, vous voulez donc une « helvétisation » de l’
Europe
. En Suisse, tout n’est pas toujours comme dans le meilleur des mondes
70
63 professeur à l’Institut universitaire d’études
européennes
, à Genève. Auparavant, il avait enseigné à l’Université de Francfort,
71
re a marqué, marque plus que jamais notre culture
européenne
, a atteint maintenant la septantaine. Il reste étonnant de jeunesse,
72
l’une des têtes pensantes de l’action fédéraliste
européenne
, il n’y a pour lui aucun doute : c’est en refaisant une société à l’é
73
la large vision. C’est une des étymologies du mot
Europe
, qui me semble bien émouvante… Comment sortir de cette lutte ? Vous é
74
re, c’est de donner l’exemple. C’est de créer une
Europe
fédérée des régions, qui tenterait de faire l’économie de cette crise
75
ut l’Occident et peut-être plus en Amérique qu’en
Europe
, des groupements écologistes, régionalistes, communautaires — tous ét
76
ibus… » Mais il est possible que dans la jeunesse
européenne
, l’idée de frontière soit dévalorisée. Je l’espère. Les enfants de l’
77
spécialistes comme les physiciens du CERN (Centre
européen
de recherche nucléaire) et bien d’autres… Suis-je pour autant une exc
78
e, il voulait publier, je croyais, un livre sur l’
Europe
de l’an 2000. J’avais donné, peu auparavant, une série de conférences
79
e son siècle (la lutte contre le nazisme, l’unité
européenne
) et auteur d’un essai mondialement célèbre : L’Amour et l’Occident ,
80
De l’
Europe
des États coalisés à l’Europe des peuples fédérés (mai 1978)t u Je
81
De l’Europe des États coalisés à l’
Europe
des peuples fédérés (mai 1978)t u Je voudrais vous faire voir, ce
82
udrais vous faire voir, ce soir, que l’idée d’une
Europe
fédérée n’est nullement la lubie de quelques-uns, mais une nécessité
83
m’interroger devant vous sur les motifs d’unir l’
Europe
et sur l’évolution de ces motifs depuis la veille de la dernière guer
84
première élection par les peuples d’un Parlement
européen
. C’est une histoire assez intense et dramatique, vous allez le voir.
85
simples et grandes comme celle-ci : La question
européenne
, la voici : — Est-il possible que sur la petite presqu’île européenne
86
: — Est-il possible que sur la petite presqu’île
européenne
, 25 États vivent côte à côte dans l’anarchie internationale sans qu’u
87
, économique et culturelle ?… Si les peuples de l’
Europe
le veulent, la Paneurope se réalisera… Il ne faut pas se lasser de le
88
era… Il ne faut pas se lasser de le répéter : une
Europe
divisée conduit à la guerre, à l’oppression, à la misère ; une Europe
89
it à la guerre, à l’oppression, à la misère ; une
Europe
unie à la paix, à la prospérité. Sauvez l’Europe et vos enfants ! Qu
90
Europe unie à la paix, à la prospérité. Sauvez l’
Europe
et vos enfants ! Quelques années plus tard, parlant au nom de la Fra
91
ont géographiquement groupés, comme les peuples d’
Europe
, il doit exister une sorte de lien fédéral […]. Évidemment, l’associa
92
m sur l’organisation d’un régime d’union fédérale
européenne
sera présenté en 1930 à la Société des Nations, rédigé par le directe
93
ue que doit être réalisée l’entente entre Nations
européennes
… » On sait que la proposition Briand devait rester sans suite : non s
94
al (14 septembre 1930). Le sort en était jeté : l’
Europe
désunie glissait vers le désastre, la Deuxième Guerre mondiale devena
95
l’hitlérisme et au fascisme qui fournit à l’idée
européenne
son milieu le plus efficace de propagation en profondeur et en intens
96
tes italiennes, rédigent un manifeste fédéraliste
européen
qui circulera dans toute l’Europe. Dès 1942, tous les journaux de la
97
e fédéraliste européen qui circulera dans toute l’
Europe
. Dès 1942, tous les journaux de la Résistance française affirment qu’
98
u’ils luttent pour instaurer une vraie fédération
européenne
. En mars 1944, Henry Frenay, chef du mouvement « Combat », lance un a
99
nce un appel « à tous les hommes de la Résistance
européenne
». Je sais, dit-il, pour en avoir recueilli maintes preuves, que dan
100
ueilli maintes preuves, que dans chaque pays de l’
Europe
occupée, (ces hommes) ont une volonté et des espoirs qui concordent é
101
née 1944, tandis que la guerre sévit encore sur l’
Europe
, des militants de la Résistance de neuf pays réussissent à passer les
102
zis en Allemagne, se sont réunis dans une ville d’
Europe
les 31 mars, 29 avril, 20 mai, 6 et 7 juillet. Ils ont élaboré le pro
103
ifs et de l’ensemble des mouvements de résistance
européens
. Ils affirment que la vie des peuples qu’ils représentent doit être f
104
nt dans une unique organisation fédérale. La paix
européenne
est la clé de la voûte de la paix du monde. En effet, dans l’espace d
105
En effet, dans l’espace d’une seule génération, l’
Europe
a été l’épicentre de deux conflits mondiaux qui ont eu avant tout pou
106
a création d’une union fédérale entre les peuples
européens
. Vous l’aurez remarqué : autant le Mémorandum Briand s’appliquait à
107
té absolue, autant la déclaration des Résistances
européennes
souligne la nécessité littéralement vitale de « dépasser le dogme de
108
uvera bientôt entre de Gaulle et les fédéralistes
européens
. Mais nous ne sommes encore qu’en 1944. Un an plus tard, la guerre fi
109
t de la Résistance ont répondu d’avance ! faire l’
Europe
! À Hertenstein, en Suisse, dès 1945, puis en Hollande, à Luxembourg,
110
Montreux (1947), les résistants d’hier fondent l’
Europe
de demain : 100 000 membres cotisants, venus de la gauche ou de la dr
111
Résistance, se regroupent sous l’égide de l’Union
européenne
des fédéralistes. Leurs motifs ? Nous venons de les voir. Ce sont 1°
112
oir. Ce sont 1° le refus de toute nouvelle guerre
européenne
, 2° la fédération au-delà des formules d’absolue souveraineté nationa
113
formules d’absolue souveraineté nationale, 3° « l’
Europe
une dans un monde uni ». Ces vues sont justes mais trop vastes, en ce
114
i ces phrases capitales : Au sort misérable de l’
Europe
il existe un remède qui, s’il était adopté partout et spontanément, t
115
comme par miracle toute la scène, et ferait de l’
Europe
, en peu d’années, une terre aussi libre et heureuse que celle de la S
116
e remède souverain ? C’est de reformer la famille
européenne
, dans toute la mesure où nous le pouvons encore, et de l’assurer d’un
117
t de prendre conjointement l’initiative… Debout l’
Europe
! Un an plus tard, à Montreux, naîtra l’idée d’une collaboration, th
118
ébut de mai 1948 sous les espèces du Congrès de l’
Europe
, réunissant dans la Salle des chevaliers, qui est la salle du trône d
119
’Étienne Gilson ou Charles Morgan. Le Message aux
Européens
qui conclut ce congrès historique, est adopté par acclamations lors d
120
’ensemble des motifs du congrès et du « Mouvement
européen
» qui en sortira quelques semaines plus tard. Je vous demanderai la p
121
re à La Haye, ayant eu la charge de l’écrire : L’
Europe
est menacée, l’Europe est divisée, et la plus grave menace vient de s
122
la charge de l’écrire : L’Europe est menacée, l’
Europe
est divisée, et la plus grave menace vient de ses divisions. Appauvri
123
ler mais qui ne sauraient plus la protéger, notre
Europe
désunie marche à sa fin. Aucun de nos pays ne peut prétendre, seul, à
124
péril et cette grande espérance la vocation de l’
Europe
se définit clairement. Elle est d’unir ses peuples selon leur vrai gé
125
ne humaine, dont malgré toutes ses infidélités, l’
Europe
demeure aux yeux du monde le grand témoin. La conquête suprême de l’E
126
u monde le grand témoin. La conquête suprême de l’
Europe
s’appelle la dignité de l’homme et sa vraie force est dans la liberté
127
ons l’union de notre continent. Sur cette union l’
Europe
joue son destin et celui de la paix du monde. Soit donc notoire à tou
128
paix du monde. Soit donc notoire à tous que nous,
Européens
, rassemblés pour donner une voix à tous les peuples de ce continent,
129
adoptées par notre congrès : 1) Nous voulons une
Europe
unie, rendue dans toute son étendue à la libre circulation des hommes
130
espectée la Charte. 4) Nous voulons une Assemblée
européenne
, où soient représentées les forces vives de toutes nos nations. 5) Et
131
ment d’une union politique conforme au vrai génie
européen
et à la culture commune de nos peuples, donnera lieu, un an après le
132
tamment au projet initial du CERN, à la Fondation
européenne
de la culture, ainsi qu’à une douzaine d’associations européennes d’e
133
a culture, ainsi qu’à une douzaine d’associations
européennes
d’enseignants, d’éditeurs, d’historiens, de sociologues, de politolog
134
augurer la série des échecs qu’eut à subir l’idée
européenne
au cours des deux dernières décennies. Du côté de Strasbourg, d’abord
135
nseil de l’Europe de créer une autorité politique
européenne
dotée de fonctions limitées mais de pouvoirs réels. Vingt-huit ans o
136
oir et peut-être même tout désir d’y conduire les
Européens
. Dira-t-on que la Communauté de Bruxelles a repris le flambeau ? On v
137
es publications, elle se nomme tranquillement « l’
Europe
», mais comment soutenir cette prétention ? L’Europe de l’Ouest, déjà
138
er des grandes options morales et politiques de l’
Europe
tout entière. J’en vois la preuve dans le récent Rapport annuel de la
139
ois pays nouveaux n’« affaiblisse la construction
européenne
» ! Autrement dit, cette construction serait d’autant plus faible qu’
140
ait d’autant plus faible qu’elle deviendrait plus
européenne
! Drôle de manière de reformer la « famille » dont parlait Churchill,
141
décentralisé. Une espèce d’enlisement de la cause
européenne
et des espoirs fédéralistes dans la bureaucratie et la technocratie d
142
l’indifférence des jeunes gens à l’égard d’une «
Europe
» qui n’évoque plus pour eux un continent libéré des frontières natio
143
f pleinement atteint. Faut-il en conclure que « L’
Europe
n’intéresse plus », comme le répètent depuis plusieurs années la plup
144
us de place dans leurs colonnes ? Ou plutôt que l’
Europe
qui intéresse au sens fort les Européens d’aujourd’hui n’est pas cell
145
lutôt que l’Europe qui intéresse au sens fort les
Européens
d’aujourd’hui n’est pas celle de l’économie, du libre-échange commerc
146
onc du progrès des responsabilités civiques ? « L’
Europe
c’est fini », dit la Presse. Du moins le disait-elle jusqu’à l’année
147
gne et de Grande-Bretagne, de 1974 à 1976 : Sur l’
Europe
en général : « L’Europe à la dérive » — « L’Europe agonise » — « L’Eu
148
e, de 1974 à 1976 : Sur l’Europe en général : « L’
Europe
à la dérive » — « L’Europe agonise » — « L’Europe c’est fini ». Et su
149
urope en général : « L’Europe à la dérive » — « L’
Europe
agonise » — « L’Europe c’est fini ». Et sur les activités des Neuf :
150
Europe à la dérive » — « L’Europe agonise » — « L’
Europe
c’est fini ». Et sur les activités des Neuf : « L’Europe verte écarte
151
c’est fini ». Et sur les activités des Neuf : « L’
Europe
verte écartelée » — « Europa-Agrarpolitik — wer kann das noch versteh
152
isés sur leur politique énergétique » — « Conseil
européen
: l’enlisement » — « Les Neuf ont étalé divergences et absence de vol
153
divergences et absence de volonté politique » — «
Europa
auf der Flucht ». La lecture de ces titres pose une question : de que
154
cture de ces titres pose une question : de quelle
Europe
parlent-ils ? Quelle est l’Europe qui selon eux « agonise » ? Si c’es
155
ion : de quelle Europe parlent-ils ? Quelle est l’
Europe
qui selon eux « agonise » ? Si c’est « l’Europe des Neuf », qu’on l’a
156
l’Europe qui selon eux « agonise » ? Si c’est « l’
Europe
des Neuf », qu’on l’appelle par son nom : c’est un Marché commun part
157
c’est un Marché commun partiel. S’il s’agit de l’
Europe
des États plus ou moins « unis » ou « confédérés » — dont les ministr
158
sommes en présence d’une fausse nouvelle : cette
Europe
-là ne peut pas « agoniser » puisqu’elle n’a jamais existé, et l’on pe
159
r souveraineté nationale. S’agirait-il enfin de l’
Europe
réelle, celle des Européens vivants, de leurs cultures et de leurs es
160
S’agirait-il enfin de l’Europe réelle, celle des
Européens
vivants, de leurs cultures et de leurs espoirs ? Mais alors comment p
161
si tout cela n’était pas nous ? Ils parlent de l’
Europe
qui agonise comme on parle de malheurs étrangers, de la mort qui n’ar
162
du fait inéluctable qu’ils subiront le sort de l’
Europe
, peu importe qu’ils soient pour ou contre, de gauche ou de droite, eu
163
ément, concerne par sa nature même l’ensemble des
Européens
(même limité provisoirement aux Neuf) — le projet d’élection du Parle
164
ent aux Neuf) — le projet d’élection du Parlement
européen
au suffrage universel à l’automne de 1978. Le débat général sur l’Eur
165
ersel à l’automne de 1978. Le débat général sur l’
Europe
, qui ne va pas manquer de déclencher la campagne électorale, aura pou
166
le problème des « vrais » motifs de l’union de l’
Europe
, qu’il s’agisse de celle des bureaux, ou de celle des multinationales
167
même pour les Neuf de la Communauté. Ni Parlement
européen
élu, légitimé, législatif ; ni Sénat des États ou des régions ; ni ex
168
’arrogent le droit de faire, ou de ne pas faire l’
Europe
. Or, il est clair qu’ils ne la feront jamais, étant eux-mêmes les obs
169
forces extérieures qui peuvent constituer pour l’
Europe
de nouveaux motifs de s’unir ? La situation de l’Europe dans le monde
170
de nouveaux motifs de s’unir ? La situation de l’
Europe
dans le monde d’aujourd’hui est caractérisée par un contraste violent
171
ine, tandis que dans les pays industrialisés de l’
Europe
le taux de croissance est en baisse, approchant parfois de la croissa
172
que les équilibres dits « traditionnels » entre l’
Europe
et le reste du monde. Les besoins alimentaires du tiers-monde vont cr
173
sions très dures pour l’ensemble des peuples de l’
Europe
. En effet, ayant été les premiers à lancer la révolution industrielle
174
rdes de conflits latents, menacent l’ensemble des
Européens
dans leurs conditions d’existence économique d’abord, puis d’indépend
175
fronter aujourd’hui les habitants de la péninsule
Europe
. Tous les observateurs lucides de l’époque nous répètent qu’il s’agit
176
d et mieux cela vaut. Reste alors notre « vieille
Europe
» : elle a été la première à inventer le Progrès, puis la première à
177
ditionnelles adoptent ou subissent aujourd’hui. L’
Europe
va-t-elle faillir à sa mission mondiale ? Le peut-elle sans trahir se
178
? ⁂ Ici se pose la question fondamentale : quelle
Europe
? Car il y en a deux. L’histoire nous montre la naissance dans la Grè
179
aissance dans la Grèce des cités autonomes, d’une
Europe
de la solidarité civique, de la mesure, et de la tolérance socratique
180
ssance de ce qui deviendra au cours des siècles l’
Europe
des dictatures, des règlements collectivistes uniformisants, de la «
181
sition politique, à savoir la prison. La première
Europe
a créé et nourri les idées de liberté et de responsabilité dans la Co
182
rnationalisme et d’arbitrage, enfin de fédération
européenne
. La deuxième Europe a formé des sujets passifs. Elle a repris l’idée
183
rage, enfin de fédération européenne. La deuxième
Europe
a formé des sujets passifs. Elle a repris l’idée romaine du réseau d’
184
ilement toujours plus d’obéissance passive. Cette
Europe
est celle des nationalismes étatisés, de leurs guerres « glorieuses »
185
absolue ». Or, aujourd’hui, c’est cette deuxième
Europe
qui s’oppose à l’union fédérale de nos peuples, seul espoir qui nous
186
oit proposé. Et par malheur, c’est cette deuxième
Europe
que le tiers-monde copie avec passion, depuis la prétendue dé-colonis
187
survivrons fédérés. Telle étant la situation de l’
Europe
dans la conjoncture mondiale, qu’en est-il de la situation à l’intéri
188
tion à l’intérieur de l’Occident ? La plupart des
Européens
ont l’impression décourageante d’être « écrasés » entre les Super-Gra
189
t de division du continent. Si nous nous sentions
Européens
, membres d’une communauté fédérale d’environ 400 millions d’habitants
190
ntes ? Entre les USA et l’URSS, la situation de l’
Europe
apparaît très malsaine et grevée d’injustices intolérables. Il n’est
191
st pas sain que ce qu’on appelle la sécurité de l’
Europe
paraisse être assurée par la présence de quelques divisions américain
192
fédérale d’Allemagne, non par l’union des forces
européennes
. Il n’est pas sain que la survie abusive (en Europe comme en Amérique
193
nnes. Il n’est pas sain que la survie abusive (en
Europe
comme en Amérique latine) de régimes dictatoriaux, militaires ou clér
194
ais d’autre part, il n’est pas juste que six pays
européens
à l’Est soient privés du droit de choisir leur éventuelle fédération
195
st de promouvoir et de vouloir la fédération de l’
Europe
, seul moyen de résister à l’emprise économique ou politique des Super
196
nos œuvres, ne l’oublions pas —, la vocation de l’
Europe
est de donner au monde l’exemple d’une désescalade. Si les grands Éta
197
moyen que de borner les facultés du Pouvoir. » L’
Europe
seule, je l’ai dit, semble aujourd’hui capable d’amorcer ce renversem
198
mécanismes de la guerre et permettre l’union de l’
Europe
. Tel était bien le sens du slogan qui ouvrait le Message final de la
199
e la conférence de Lausanne consacrée en 1949 à l’
Europe
de la culture, slogan qui m’avait été dicté par Carlo Schmid, alors v
200
s vice-président du Bundestag : « Il faut faire l’
Europe
, ou il faut faire la guerre ! » Mais si ces enchaînements de causes e
201
udenhove, par un Briand, puis par les Résistances
européennes
, c’est l’appui passionné de larges couches populaires et de la jeunes
202
ce levier, tout porte à croire que le fédéralisme
européen
vient de le trouver, du côté où on l’attendait le moins. Depuis quelq
203
es et déjà, nous le voyons déterminer l’actualité
européenne
la plus brûlante : c’est le soulèvement germinal, l’émergence partout
204
de quarante ans que je milite pour le fédéralisme
européen
, de plus largement mobilisatrices. Elles sont effectivement les seule
205
satrices. Elles sont effectivement les seules, en
Europe
, à pouvoir rassembler des foules de dizaines ou de centaines de milli
206
nt irrésistiblement le mouvement des fédéralistes
européens
, les trois étant organiquement liées dans leur genèse par une réactio
207
« vieille idée neuve » qu’est la fédération de l’
Europe
, permet d’envisager son avènement puissant mais sans violence, et de
208
veau à notre avenir commun. Écologie – régions –
Europe
: même avenir ! ⁂ Cette triple émergence va se manifester à l’occasio
209
’occasion de l’élection, dans un an, du Parlement
européen
. Écologistes, régionalistes, fédéralistes, enfin unis, ne vont pas ma
210
sans précédent ! Et il est clair que le Parlement
européen
une fois doté de la légitimité que donne le peuple, ne s’en tiendra p
211
xelles. Il voudra, il devra traduire au plan de l’
Europe
les motifs nouveaux qui l’auront fait élire : écologie, énergie, régi
212
le de la confusion entretenue entre les Neuf et l’
Europe
tout entière : car tous les motifs invoqués pour la fédération de l’E
213
tous les motifs invoqués pour la fédération de l’
Europe
concernent la Suisse, vitalement. N’est-il pas temps que les Suisses
214
e conclusion sérieusement motivée : l’avenir de l’
Europe
est aussi notre affaire ! t. Rougemont Denis de, « De l’Europe des
215
notre affaire ! t. Rougemont Denis de, « De l’
Europe
des États coalisés à l’Europe des peuples fédérés », Schweizer Monats
216
nt Denis de, « De l’Europe des États coalisés à l’
Europe
des peuples fédérés », Schweizer Monatshefte, Zurich, mai 1978, p. 1-
217
t, vous dirigez l’Institut universitaire d’études
européennes
de Genève. Vous avez été à l’origine de la création du CERN (Centre e
218
ez été à l’origine de la création du CERN (Centre
européen
de la recherche nucléaire). Vous avez également créé la Communauté de
219
créé la Communauté des guildes et clubs du livre
européen
. Vous présidez l’Association européenne des festivals de musique et b
220
bs du livre européen. Vous présidez l’Association
européenne
des festivals de musique et bien d’autres organismes dont le dénomina
221
tres organismes dont le dénominateur commun est l’
Europe
. Quel a été le point de départ de cette action ? Cela remonte aux ann
222
treprise gérée par l’autogestion, partisans d’une
Europe
des régions rassemblées dans une grande fédération en reprenant un sy
223
tants des mouvements de Résistance de neuf pays d’
Europe
. Spinelli libéré par les Alliés était aussi à Montreux pour préparer
224
était aussi à Montreux pour préparer un manifeste
européen
par lequel nos idées survivaientx. Nous voulions que soit dépassé le
225
e, il est né en mai 1948, lors du premier congrès
européen
de La Haye que présida Churchill. J’en étais le rapporteur et j’ai pr
226
en étais le rapporteur et j’ai proposé de faire l’
Europe
par la culture. L’idée s’est concrétisée. Nous sommes en 1978. N’êtes
227
déçu par le retard accumulé dans la construction
européenne
? Il y a quelques années, j’étais à plat, tout semblait s’effondrer.
228
quelque cent-mille membres à militer dans l’Union
européenne
des fédéralistes. Cette association ne compte aujourd’hui que quelque
229
nt de monde ? Tout se tient… Écologie – régions –
Europe
fédérée : même avenir. J’aime cette formule. Les États-nations qui co
230
ette formule. Les États-nations qui constituent l’
Europe
d’aujourd’hui sont des façades et ils perdent progressivement leur po
231
es affaires du monde et ne se tirent d’affaire en
Europe
que ceux dont la dimension est à une échelle régionale comme la Suiss
232
uisse ou les Pays-Bas… Les élections au Parlement
européen
devaient avoir lieu en 1978. Elles ont été reculées d’une année. Pour
233
our préparer un rapport sur l’état de l’union des
Européens
. Ce retard est une occasion inespérée de reprendre la propagande sur
234
pérée de reprendre la propagande sur les réalités
européennes
. Je suis navré que la Suisse soit en dehors du coup, mais elle jouera
235
is elle jouera très certainement un rôle dans une
Europe
régionalisée. Vous êtes un régionaliste, mais n’estimez-vous pas qu’u
236
ce système qui se répand sans bruit dans toute l’
Europe
trouve son lieu et sa formule dans la région. Elle est l’aire naturel
237
elgique… Vous n’êtes pas les seuls ; il existe en
Europe
au moins quarante-cinq régions transfrontalières. Nous avons un exemp
238
ssiers. Cette commission, la première du genre en
Europe
, a des compétences par délégations des gouvernements concernés pour p
239
tion : gardez-vous votre foi dans la construction
européenne
et pour reprendre une expression de Michel Debré : faut-il « la faire
240
’aime mieux la définition de Jean Fourastié : « l’
Europe
va nous tomber sur la tête et nous ne serons pas prêts parce que nous
241
t les régions ». Je crois aux jeunes pour faire l’
Europe
dans la mesure où on leur apprendra que l’histoire, la géographie et
242
nous avons lancé une campagne d’éducation civique
européenne
reprise par Bruxelles, institué des stages pour les enseignants du se
243
gnants du second degré… Il existe une Association
européenne
des enseignants, une Journée européenne des écoles, c’est la bonne vo
244
sociation européenne des enseignants, une Journée
européenne
des écoles, c’est la bonne voie. v. Rougemont Denis de, « [Entreti
245
région genevoise n’est-elle pas le carrefour de l’
Europe
occidentale où les grands organismes internationaux ont trouvé tout n
246
uvés souvent dans des camps opposés au sein d’une
Europe
déchirée par les conflits ? Et toute sa vie a été imprégnée par ce dé
247
catastrophes nous ont surpris, en 1939 dans notre
Europe
, un peu plus tard, ici, le soir de Pearl Harborad. On devait s’y atte
248
luttes autonomistes dans les bourgs et villages d’
Europe
. Des milliers de mouvements (groupes d’actions municipales, associati
249
) sont à l’œuvre, ébauchent le relief des régions
européennes
fédérées que j’évoque dans mon projet : « L’avenir est notre affaire
250
moins de mal ! Il ne s’agit pas de transformer l’
Europe
en super-État, mais d’assembler harmonieusement des unités intelligib
251
ion. Pour changer le monde et, en premier lieu, l’
Europe
, Denis de Rougemont appelle à la responsabilité qui engendre la liber
252
n, point de communautés, ni donc de régions, ni d’
Europe
, ni de paix, ni de futur. Commençons par remplacer le système qui mul
253
xion avec le philosophe Denis de Rougemont. » « L’
Europe
— trois-cents-millions d’habitants — va bientôt élire son premier Par
254
onde actuel), il explique pourquoi le fédéralisme
européen
évitera la catastrophe à laquelle nous condamnent inéluctablement les
255
icularismes régionaux qui faisaient le génie de l’
Europe
. Il a réussi à nous convaincre que notre liberté personnelle se confo
256
ladins. Il faut rendre à toutes les régions de l’
Europe
, celle de l’Est comme celle de l’Ouest, le droit humain fondamental q
257
nt des fédérations dont la fédération aboutit à l’
Europe
unie. J’imagine des régions de toutes tailles et de toutes définition
258
écologiques, géographiques. C’est sur elles que l’
Europe
se fera, non pas sur les États actuels, qui sont en fait les principa
259
stupides qui essaient de nous faire croire que l’
Europe
est l’addition de 25 cultures nationales, alors qu’elle est la résult
260
Genève et l’
Europe
: un exemple de coopération transfrontalière [préface] (1979)ak
261
consacrée au problème régional : Naissance de l’
Europe
des régions , l’expression était inédite et la bibliographie du sujet
262
u national dans les pays les plus divers de notre
Europe
: agitation ethnique et réaction jacobine en France, nouvelle Constit
263
rme. II. Une « première » dans l’histoire de l’
Europe
Dans la littérature surabondante qui a préparé et qui commente une
264
par situer dans les coordonnées espace-temps de l’
Europe
en la seconde moitié du xxe siècle, mérite un examen spécial pour le
265
e l’intérêt historique d’avoir été la première en
Europe
à se faire doter par convention entre les gouvernements intéressés d’
266
s’agit là d’une « première » dans notre histoire
européenne
. Qu’elle ait passé pratiquement inaperçue de la grande presse et de l
267
ndiquée par son nom même, de « bâtir un morceau d’
Europe
unie ». Quant à la région Sarre-Lorraine-Luxembourg, elle n’attend pl
268
s douze ans par l’Institut universitaire d’études
européennes
. Sur la base de cours et de séminaires tenus à l’IUEE dès 1966, plusi
269
le champ d’action des efforts convergents vers l’
Europe
des régions. J’ose croire que les travaux menés à Genève sous la cond
270
ne évolution qui porte désormais les espoirs de l’
Europe
fédérale — donc de la paix. 15. Voir Naissance de l’Europe des ré
271
le — donc de la paix. 15. Voir Naissance de l’
Europe
des régions , Bulletin du Centre européen de la culture et de l’Insti
272
a culture et de l’Institut universitaire d’études
européennes
. L’aperçu bibliographique (p. 69 à 78) mentionne 80 titres de volumes
273
ak. Rougemont Denis de, « [Préface] Genève et l’
Europe
», Genève et l’Europe : un exemple de coopération transfrontalière, G
274
de, « [Préface] Genève et l’Europe », Genève et l’
Europe
: un exemple de coopération transfrontalière, Genève, Institut univer
275
ntalière, Genève, Institut universitaire d’études
européennes
, 1979, p. 3‑6.
276
cerbent dans toutes les régions frontalières de l’
Europe
, avec une intensité particulièrement marquée le long d’une ligne qui
277
ype napoléonien, copié d’abord par tous les États
européens
sauf la Suisse, puis par tous les nouveaux États au xxe siècle, cons
278
fiable aux niveaux les plus variés de l’existence
européenne
, du revenu par tête à la vitalité culturelle en passant par le nombre
279
ons nécessaires à la vie d’une communauté de type
européen
, celles qui souffrent le plus du fait de la frontière, ou, à plus pro
280
s grande région » est aussi celle de l’horlogerie
européenne
, et celle de la clientèle principale de l’aéroport de Cointrin ! Tous
281
qu’à partir du moment où s’est ouvert un horizon
européen
— le Conseil de l’Europe, la CECA puis la CEE — il apparaît aussi que
282
puis la CEE — il apparaît aussi que les autorités
européennes
constituées (Direction générale de la politique régionale, à la CEE,
283
dérales (ou continentales) constituent l’exécutif
européen
, sous le contrôle d’un parlement bicaméral dont une chambre élue par
284
ent bicaméral dont une chambre élue par le peuple
européen
, l’autre par les États et les régions. Ce parlement peut très bien se
285
se réunissant une ou deux fois par an. L’exécutif
européen
, élu par le parlement, indépendamment de toute allégeance nationale,
286
il n’en reste pour sauver le mode de vie cher aux
Européens
. Nous voyons là une raison de plus, et décisive, d’intensifier la rec
287
ale. Convaincus que nous sommes que le salut de l’
Europe
et de l’Occident tout entier dépend du dépassement progressif de la f
288
der Regio III, Basel, 1965. 18. Naissance de l’
Europe
des régions I , Genève 1968 et Europe des régions II , Genève, 1969,
289
sance de l’Europe des régions I , Genève 1968 et
Europe
des régions II , Genève, 1969, Europe des régions V , Genève 1975.
290
e 1968 et Europe des régions II , Genève, 1969,
Europe
des régions V , Genève 1975. 19. « Confrontation des régions frontal
291
. « Confrontation des régions frontalières », cf.
Europe
des régions III, Genève, 1972. 20. « Boundaries and Regions », Tries
292
âge des frontières actuelles des 28 États-nations
européens
— URSS non comprise — est de 89 à 93 ans, selon que l’on tient compte
293
modèle de région transfrontalière », Genève et l’
Europe
: un exemple de coopération transfrontalière, Genève, Institut univer
294
ntalière, Genève, Institut universitaire d’études
européennes
, 1979, p. 7‑18. am. On a ici poursuivi la numérotation des intertitr
295
l’ère bourgeoise dans l’histoire de notre culture
européenne
qui avait été jusqu’alors celle des styles et de leur déploiement dan
296
e médiéval de Tristan qui a « parlé d’amour » à l’
Europe
puis à l’Occident tout entier, du xiie siècle des troubadours et du
297
fonds de la psyché collective qui vont faire de l’
Europe
moderne une civilisation contestataire et subversive : elle se voudra
298
Formule d’une
Europe
parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire (1979)ao « Mes d
299
ire, exigeant et confiant… L’évolution de l’idée
européenne
, du congrès de La Haye, 1948, aux derniers marathons agricoles de Bru
300
issances » sont en train de s’opérer dans l’Ouest
européen
. Or, la plupart des aires régionales ainsi reconnues se trouvent être
301
e se retrouver une fois par an au cours d’assises
européennes
réunissant leurs délégués, comme le font après tout les pharmaciens,
302
t, pour remplir leur mission, une série d’agences
européennes
— pour l’économie, l’énergie, les transports et l’écologie, l’éducati
303
s ne constituent ensemble, sous le nom de Conseil
européen
, un exécutif collégial au service des régions, et selon leurs besoins
304
leurs besoins. Un beau jour, on s’apercevra que l’
Europe
fédérale est virtuellement faite. (Ce qu’on ne saura peut-être pas, c
305
sa capitale nationale — ce jour-là, la révolution
européenne
sera virtuellement accomplie. Il n’y aura pas besoin de fortes secous
306
a sans doute d’élire alors un véritable Parlement
européen
et de se battre pour ses compétences : qu’elles soient très fortes qu
307
uand il s’agira de régler des tâches de dimension
européenne
— mais là seulement — les régions restant autonomes pour toutes les t
308
sans lendemain, même obtenues. Si nous voulons l’
Europe
— et nous pourrons l’avoir —, c’est au village ou dans les communes d
309
ces privées sont en voie de formation : Instituts
européens
de l’éducation (Paris) et de l’environnement (Bonn), dus à l’initiati
310
nement (Bonn), dus à l’initiative de la Fondation
européenne
de la culture. ao. Rougemont Denis de, « Formule d’une Europe paral
311
ulture. ao. Rougemont Denis de, « Formule d’une
Europe
parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire », Mélanges Fernand
312
’un des lieux communs fondateurs de notre société
européenne
, et peut-être le plus fondamental de tous, a consisté pendant des siè
313
née de base. Elle existe ou non. Dans le cas de l’
Europe
, l’union politique librement nouée entre les peuples de la péninsule
314
e base est celle de la culture commune à tous les
Européens
d’aujourd’hui. D’Éphèse à la forêt de Brocéliande Dès l’aube de
315
e dès la fin du xixe siècle ? L’étrange homme
européen
L’unité de la culture européenne résultant non seulement de la con
316
L’étrange homme européen L’unité de la culture
européenne
résultant non seulement de la confluence d’apports divers, mais aussi
317
res et leurs stéréotypes nationalistes beaucoup d’
Européens
répètent que les contrastes entre Allemands et Français, Insulaires e
318
’homme, valeurs fondamentales et spécifiques de l’
Europe
. 3° Et qu’enfin nos diversités sont si nombreuses, et si jalousement
319
, précisément, comme une première définition de l’
Europe
. Rien de plus commun à tous les Européens que leur goût de différer l
320
ition de l’Europe. Rien de plus commun à tous les
Européens
que leur goût de différer les uns des autres, de se distinguer du voi
321
a singularité, jusqu’à y voir sa raison d’être. L’
Européen
ne serait-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme Européen da
322
t-il pas cet homme étrange qui se manifeste comme
Européen
dans la mesure précise où il doute qu’il le soit, prétendant au contr
323
euples de ce continent n’a pris conscience d’être
européenne
et non plus universelle qu’à partir de la chute de Constantinople (14
324
ains nationalistes d’aujourd’hui redoutent qu’une
Europe
fédérée fasse à leur France et à sa culture nationale ce que celle-ci
325
leur existence, pour la raison que la culture en
Europe
a précédé de mille à deux-mille ans le phénomène stato-national. J’av
326
été les deux éléments dynamiques de la culture en
Europe
. Toutes les créations culturelles de l’Europe, sans une seule excepti
327
en Europe. Toutes les créations culturelles de l’
Europe
, sans une seule exception, sont nées dans des foyers locaux, couvents
328
ure, de philosophie. Elles vont traverser toute l’
Europe
, du sud au nord par l’axe rhénan, du Centre à l’Est, et à l’Ouest ibé
329
de grands peintres et sculpteurs venus de toute l’
Europe
à Montmartre puis à Montparnasse : Picasso et Miro, Chirico et Modigl
330
ais Matisse, Braque, Derain… Si la fédération des
Européens
doit exprimer demain les réalités créatrices de leur culture commune,
331
représente la systole et la diastole du cœur de l’
Europe
. Foyers locaux et grandes écoles continentales appellent les régions
332
ont Denis de, « Un foyer de culture », 30 jours d’
Europe
, Paris, janvier 1979, p. 19-20. aq. On a ici corrigé la version impr
333
ui a été élevé en Suisse, à l’École du Roseyat. L’
Europe
et l’Amérique sont pour lui le modèle indiscuté de tout progrès. L’Ir
334
re l’industrialisation de son pays. Les ministres
européens
se précipitent à Téhéran, où se sont installés déjà des centaines d’h
335
ue leurs dirigeants (formés par les colonisateurs
européens
) leur font croire qu’ils désirent, en Iran se manifeste d’emblée une
336
ataire de contrats fabuleux avec les chefs d’État
européens
. Le roi des rois, détenant tous les pouvoirs, a été renversé par un r
337
rotique, du passionnel, du conjugal ? Les langues
européennes
sont les seules qui aient compris toutes ces réalités sous un même vo
338
l’élaboration séculaire de l’amour-mariage que l’
Europe
se distingue de toutes les autres cultures, mais par la confusion qu’
339
-mai 1979)aw ax J’entends dire que l’idée de l’
Europe
serait seulement une invention de technocrates, de financiers, d’indu
340
ouvernements ou de multinationales… C’est faux. L’
Europe
, c’est une nécessité qui s’inscrit dans le cours normal de l’histoire
341
de l’histoire en cette fin de xxe siècle : si l’
Europe
ne se fait pas, nous allons à la catastrophe, non seulement européenn
342
pas, nous allons à la catastrophe, non seulement
européenne
, mais mondiale. Pour cette raison très simple. C’est l’Europe qui a c
343
mondiale. Pour cette raison très simple. C’est l’
Europe
qui a créé le monde que nous connaissons, en ce sens qu’en créant la
344
l’imiter. À tort… Car, ce modèle de civilisation
européen
et industriel, fondé sur un développement indéfini, est devenu complè
345
C’est dans ce contexte-là que se pose la question
européenne
: un contexte de civilisation devenu commun à toute l’humanité. Puisq
346
du monde nous conduit tous à l’impasse absolue, l’
Europe
se doit à nouveau de donner l’exemple. En changeant de cap. En propos
347
attend les Russes blancs ! Quand il parle de l’
Europe
, Denis de Rougemont ne parle pas seulement de l’Europe des neuf… Neuf
348
e, Denis de Rougemont ne parle pas seulement de l’
Europe
des neuf… Neuf pays sur vingt-deux, ce n’est pas l’Europe ! Je m’élèv
349
es neuf… Neuf pays sur vingt-deux, ce n’est pas l’
Europe
! Je m’élève contre cette prétention du Marché commun de Bruxelles à
350
ntion du Marché commun de Bruxelles à s’appeler l’
Europe
. Lorsqu’on parle de l’Europe, il faut entendre l’Europe entière. Y co
351
xelles à s’appeler l’Europe. Lorsqu’on parle de l’
Europe
, il faut entendre l’Europe entière. Y compris les pays de l’Est qui,
352
. Lorsqu’on parle de l’Europe, il faut entendre l’
Europe
entière. Y compris les pays de l’Est qui, un jour ou l’autre, finiron
353
t de servage… Tous, nous sommes tous faits pour l’
Europe
. Nous subsisterons unis ou nous périrons séparés. Cette évidence saut
354
les trente années qui viennent la population de l’
Europe
va rester stable, elle va peut-être même reculer, tandis que dans le
355
,5. Un taux plus fort qu’en Amérique latine. L’
Europe
, c’est plus de 400 millions d’habitants Inévitablement donc, la pr
356
nsiste : Il faut changer de cap. Et il faut que l’
Europe
donne l’exemple de ce changement. Mais il ne suffit pas qu’elle dise
357
e nous ne pensons. Nous nous imaginons toujours l’
Europe
comme une péninsule, cap de l’Asie écrasé entre les deux Grands ; or
358
Depuis des siècles l’idée d’une union des pays d’
Europe
est dans l’air… À chaque génération des hommes l’ont rêvée : de Dante
359
-nations condamnés ! Alors, quel modèle pour l’
Europe
? Quel modèle dont le tiers-monde serait tenté de s’inspirer ? D’abor
360
émontrent que cet État-nation fonctionne ! » L’
Europe
politique est déjà en marche Ceux-là, précisément, rétorquent : «
361
rche Ceux-là, précisément, rétorquent : « Et l’
Europe
? Où sont les avantages qu’on ne cesse de nous promettre ? » Denis de
362
pe. Pas rien ce qu’ont fait les divers organismes
européens
… Mais, j’en conviens, l’essentiel reste à faire… C’est-à-dire l’Europ
363
nviens, l’essentiel reste à faire… C’est-à-dire l’
Europe
politique. Sur ce point non plus, il n’y a pas lieu d’être tellement
364
Un : une guerre entre les nations de la nouvelle
Europe
n’est plus possible. Certes, il est encore des hommes politiques pour
365
x : les pays qui veulent s’associer à la nouvelle
Europe
ne le peuvent qu’à la condition d’être des démocraties. Le jour où la
366
dictatures, ces trois pays ont été candidats à l’
Europe
. Automatiquement. Avec toutes les nuances qu’il faudrait introduire i
367
ait introduire ici ou là, on peut donc dire que l’
Europe
se construit avec des pays qui acceptent l’essentiel des règles du je
368
des règles du jeu d’une démocratie. • Trois : les
Européens
admettent que leur union passe par l’intégration de leurs économies n
369
pleinement réussi. Comme bien d’autres militants
européens
, Denis de Rougemont a traversé des moments de découragement tout au l
370
es, des régionalistes ! ! » Écologie, régions,
Europe
: même avenir ! Le souci écologique et les régions sont pour Denis
371
our Denis de Rougemont dans le droit fil de cette
Europe
fédérale qu’il n’a cessé de défendre : « Un même avenir, précise-t-il
372
s contradictoire de vouloir en même temps faire l’
Europe
et susciter l’émergence des régions ? Pas du tout, s’exclame-t-il. L’
373
de l’autre : On s’est mis à parler de régions en
Europe
à partir du moment où l’on a évoqué l’idée d’une grande fédération eu
374
t où l’on a évoqué l’idée d’une grande fédération
européenne
. Et je suis persuadé que les régions se développeront réellement à pa
375
n ne croit sur le chemin de la régionalisation en
Europe
. La constitution espagnole qui a été votée il y a quelques mois va tr
376
Rougemont, cependant, ne verse pas dans l’utopie
européenne
. Il sait que l’Europe n’est pas la solution magique à tous les problè
377
verse pas dans l’utopie européenne. Il sait que l’
Europe
n’est pas la solution magique à tous les problèmes auxquels nous nous
378
c’est la seule solution possible, ajoute-t-il… L’
Europe
unie ne peut avoir réponse à tout, mais les souverainetés nationales
379
us le titre : Rapport sur l’état de l’union de l’
Europe
. Un livre qu’il a rédigé lui-même en collaboration avec un groupe d’
380
aine des meilleurs connaisseurs internationaux et
européens
. Un livre que nous ne saurions trop vous recommander de lire à la vei
381
ous recommander de lire à la veille des élections
européennes
. Aux éditions Stock..
382
Rapport au peuple
européen
(9 mai 1979)ay J’entends dire que l’idée d’Europe unie ne serait q
383
éen (9 mai 1979)ay J’entends dire que l’idée d’
Europe
unie ne serait qu’une rêverie d’idéalistes, à moins qu’elle ne soit a
384
es multinationales… Soyons sérieux : l’union de l’
Europe
est simplement une nécessité, la condition de survie de nos peuples e
385
sonne ne s’est encore soucié d’informer le peuple
européen
sur l’enjeu de cette opération. L’enjeu de l’élection européenne
386
enjeu de cette opération. L’enjeu de l’élection
européenne
Pour combler cette lacune presque incroyable, le Centre européen d
387
u réfléchir ensemble sur la situation réelle de l’
Europe
d’aujourd’hui, sur la nature de sa crise, mais aussi sur les solution
388
a crise, mais aussi sur les solutions que l’union
européenne
serait seule capable d’apporter. J’ai tenu la plume pour le groupe, e
389
ici une idée du contenu de ce Rapport au peuple
européen
sur l’état de l’union de l’Europe en prenant un ou deux exemples par
390
ort au peuple européen sur l’état de l’union de l’
Europe
en prenant un ou deux exemples par chapitre. En guise d’introduction
391
n guise d’introduction, le Rapport montre que l’
Europe
n’est plus la reine incontestée et « la perle de la planète et le cer
392
e révolter contre l’Occident, et d’abord contre l’
Europe
. La population blanche dans le monde est en état de croissance nulle,
393
r des répercussions très dures pour nos pays de l’
Europe
. C’est notre civilisation technologique qui produit à la fois l’accro
394
de l’inflation et du chômage. Nécessité d’une
Europe
unie dans tous les domaines L’Europe unie n’aura peut-être pas rép
395
ité d’une Europe unie dans tous les domaines L’
Europe
unie n’aura peut-être pas réponse à tout, mais les souverainetés nati
396
culture, c’est-à-dire d’un continent au moins, l’
Europe
dans notre cas, celle qui va de Gibraltar aux pays baltes et de l’Éco
397
llué par cinq pays et transformé en poubelle de l’
Europe
médiane ; la couche d’ozone qui protège toute vie contre les rayons u
398
mesure de défense efficace. Seules des solutions
européennes
— parfois même mondiales, comme dans le cas de la protection des océa
399
passer nos États-nations par le haut : fédération
européenne
, il est vital de les dépasser également par le bas : régions autonome
400
té des régions — dont seul parmi les chefs d’État
européens
, de Gaulle avait vu l’importance historique — c’était encore une utop
401
itaux d’aujourd’hui dans la plupart des pays de l’
Europe
. La nouvelle constitution de l’Espagne garantit l’autonomie des commu
402
e le slogan par la formule : « Écologie, régions,
Europe
fédérée : même avenir ». Passons sur le problème de la Défense (nous
403
sans compétences ajoutées, la nouvelle assemblée
européenne
pourra se prévaloir de la volonté des peuples. Elle pourra même parle
404
e parler, pour la première fois, au nom du peuple
européen
. Aussi bien est-ce au peuple européen que s’adresse aujourd’hui le ra
405
m du peuple européen. Aussi bien est-ce au peuple
européen
que s’adresse aujourd’hui le rapport dont je viens de vous exposer le
406
e avenir est en vous. Vous êtes un seul peuple, l’
Europe
, et vous voulez une seule chose : la Paix. (1878) ay. Rougemont
407
ay. Rougemont Denis de, « Rapport au peuple
européen
», Construire, Zurich, 9 mai 1979, p. 20.
408
Denis de Rougemont, ou l’
Europe
contre l’Europe (30 mai 1979)az ba « L’économie, ce n’est pas to
409
Denis de Rougemont, ou l’Europe contre l’
Europe
(30 mai 1979)az ba « L’économie, ce n’est pas tout » « Nous a
410
uilly près de Genève. Les mouvements fédéralistes
européens
sont à bout de souffle. Depuis 1948, on a peu avancé, sauf dans le do
411
ue de neuf pays. Le Marché commun prétend faire l’
Europe
autour de l’économie, mais l’économie ne peut constituer une fin en s
412
aire il faut adapter l’économie aux finalités des
Européens
. L’idée de Jean Monnet fut d’unir étroitement les économies, pensant
413
’est trompé. Aucun des véritables problèmes que l’
Europe
doit résoudre de manière urgente — l’énergie, l’inflation, l’emploi,
414
e touchent aucune de ces questions cruciales. « L’
Europe
unie ne peut avoir réponse à tout, mais les souverainetés nationales
415
poids aux régions et simultanément construire une
Europe
supranationale ? Non, il s’agit d’un seul et même mouvement dont l’en
416
e construction. En Suisse, nous le savons bien. L’
Europe
, celle des marathons agricoles, constate Denis de Rougemont, ne passi
417
. C’est ainsi que l’on motivera les gens pour une
Europe
différente. Changer Mais cette Europe-là, dont le moteur ne ser
418
r une Europe différente. Changer Mais cette
Europe
-là, dont le moteur ne serait plus le profit mais davantage une qualit
419
ce que j’appelle la pédagogie des catastrophes. L’
Europe
est en danger : en 1900, elle représentait 18 % de la population mond
420
nium sera épuisé en même temps que le pétrole), l’
Europe
est menacée de mort. Aucune loi économique ne nous empêche de changer
421
ités. az. Rougemont Denis de, « [Entretien] L’
Europe
contre l’Europe. Celle des États-nations contre celle des régionalist
422
ugemont Denis de, « [Entretien] L’Europe contre l’
Europe
. Celle des États-nations contre celle des régionalistes et des écolog
423
troduits par le chapeau suivant : « Les élections
européennes
, ça vous dit quelque chose ? Oui, peut-être, si vous avez lu le dossi
424
s’approprient-ils le droit de parler au nom de l’
Europe
? Il faut protester, faire une Europe fédéraliste avec tous les Europ
425
au nom de l’Europe ? Il faut protester, faire une
Europe
fédéraliste avec tous les Européens, et vite, sinon nous allons nous
426
ester, faire une Europe fédéraliste avec tous les
Européens
, et vite, sinon nous allons nous trouver en danger de mort. Ce cri d’
427
d’alarme, qui se veut surtout un appel au peuple
européen
et aux futurs députés du parlement des Neuf, c’est Denis de Rougemont
428
dresse une liste des problèmes urgents auxquels l’
Europe
entière est confrontée. Et il constate que seule une fédération europ
429
nfrontée. Et il constate que seule une fédération
européenne
, dans laquelle les régions ont leur mot à dire, sera à même de résoud
430
vrage de Denis de Rougemont, et le portrait d’une
Europe
fédéraliste régionaliste, écologique qu’il contient, a immédiatement
431
“petites listes” qui se présentent aux élections
européennes
dans tous les pays de la CEE. Denis de Rougemont a d’ailleurs tenté,
432
erts” regroupe tous les candidats militants d’une
Europe
des régions, antinucléaire et écologique. »
433
L’
Europe
: idéal… et moyen de survie (3 août 1979)bb J’entends dire que l’i
434
ie (3 août 1979)bb J’entends dire que l’idée d’
Europe
unie ne serait qu’une rêverie d’idéalistes, à moins qu’elle ne soit a
435
es multinationales… Soyons sérieux : l’union de l’
Europe
est simplement une nécessité, la condition de survie de nos peuples e
436
sonne ne s’est encore soucié d’informer le peuple
européen
sur l’enjeu de cette opération. Pour combler cette lacune presque inc
437
e réfléchir ensemble sur la situation réelle de l’
Europe
d’aujourd’hui, sur la nature de sa crise, mais aussi sur les solution
438
a crise, mais aussi sur les solutions que l’union
européenne
serait seule capable d’apporter. J’ai tenu la plume pour le groupe, e
439
en RFA sous le titre suivant : Rapport au peuple
européen
sur l’état de l’union de l’Europe . Et tout d’abord : quel est l’état
440
ort au peuple européen sur l’état de l’union de l’
Europe
. Et tout d’abord : quel est l’état réel de l’Europe désunie ? L’Euro
441
ope . Et tout d’abord : quel est l’état réel de l’
Europe
désunie ? L’Europe n’est plus la reine incontestée, « la perle de la
442
rd : quel est l’état réel de l’Europe désunie ? L’
Europe
n’est plus la reine incontestée, « la perle de la planète et le cerve
443
e révolter contre l’Occident, et d’abord contre l’
Europe
, qui en est la partie la plus faible. ⁂ La population blanche dans le
444
îner des répercussions très dures pour nos pays d’
Europe
. C’est notre civilisation technologique qui produit à la fois l’accro
445
complir les devoirs traditionnels de tout État. L’
Europe
unie n’aura peut-être pas réponse à tout, mais les « souverainetés na
446
e moyen de survie. bb. Rougemont Denis de, « L’
Europe
: idéal… et moyen de survie », Ouest-France, Rennes, 3 août 1979, p.
447
Une
Europe
unie et diverse (27 août 1979)bc Tous nos États se donnent pour bu
448
culture, c’est-à-dire d’un continent au moins, l’
Europe
dans notre cas, celle qui va de Gibraltar aux pays baltes et de l’Éco
449
llué par cinq pays et transformé en poubelle de l’
Europe
médiane ; la couche d’ozone qui protège toute vie contre les rayons u
450
esures de défense efficace. Seules, des solutions
européennes
— parfois même mondiales, comme dans le cas de la protection des océa
451
passer nos États-nations par le haut : fédération
européenne
, il est vital de les dépasser également par le bas : régions autonome
452
é des régions — dont seul, parmi les chefs d’État
européens
, de Gaulle avait vu l’importance historique — c’était encore une utop
453
itaux d’aujourd’hui dans la plupart des pays de l’
Europe
. La nouvelle constitution de l’Espagne garantit les droits des commun
454
nt j’ai proposé la formule : « Écologie, régions,
Europe
fédérée : même avenir ». ⁂ Je voudrais souligner surtout ce grand fai
455
sans compétences ajoutées, la nouvelle assemblée
européenne
pourra se prévaloir de la volonté des peuples. Elle pourra même parle
456
e parler, pour la première fois, au nom du peuple
européen
. Aussi bien est-ce au peuple européen que s’adresse aujourd’hui le ra
457
m du peuple européen. Aussi bien est-ce au peuple
européen
que s’adresse aujourd’hui le rapport dont je viens de vous exposer le
458
e avenir est en vous… Vous êtes un seul peuple, l’
Europe
, et vous voulez une seule chose, la Paix. bc. Rougemont Denis de,
459
chose, la Paix. bc. Rougemont Denis de, « Une
Europe
unie et diverse », Ouest-France, Rennes, 27 août 1979, p. 1-2.
460
Considérations sur une charte culturelle
européenne
: mémorandum (17 décembre 1979)be 1. Objectif général de la char
461
hises, droits et privilèges définis par la charte
européenne
dont il préconise l’adoption. Le titre même de l’opération sur laquel
462
iente donc l’esprit vers deux réalités qui sont l’
Europe
et la culture dans la mesure où elles sont conçues en relation indiss
463
ibérer les diversités créatrices de la culture en
Europe
, d’autre part, il s’agit d’assurer le rayonnement de l’Europe culture
464
tre part, il s’agit d’assurer le rayonnement de l’
Europe
culturelle dans son ensemble. D’une part donc, éliminer les barrières
465
ation des esprits, que l’on constate dans toute l’
Europe
et bien au-delà (Brésil33, États-Unis, Canada, Inde34, dès les années
466
u mot culture s’impose très vite. Le Congrès de l’
Europe
, qui se tient à La Haye en mai 1948 et qui réunit quelque huit-cents
467
sion culturelle où l’on débattra de la conception
européenne
de l’homme, des droits de l’homme, de la création d’une Cour suprême,
468
ée par ce congrès, puis décidée par la Conférence
européenne
de la culture (Lausanne, 1949), on peut lire les définitions à la foi
469
l’avenir à créer, qui caractérise l’éducation en
Europe
. Éduquer un enfant, au sens européen, ce n’est pas seulement conditio
470
l’éducation en Europe. Éduquer un enfant, au sens
européen
, ce n’est pas seulement conditionner son esprit mais l’alerter ; ce n
471
sa définition formelle ressemble étrangement, en
Europe
, à celle que l’on vient de donner du civisme. En effet, la culture po
472
e donner du civisme. En effet, la culture pour un
Européen
, c’est sa participation au trésor commun des œuvres créées depuis des
473
œuvres créées depuis des siècles par l’esprit des
Européens
. Mais là encore, le mot participation a un double sens, d’abord récep
474
pas à des monstruosités. 4. Relations entre «
Europe
» et « culture » Dans le Rapport culturel présenté au Congrès de
475
ns le Rapport culturel présenté au Congrès de l’
Europe
, à La Haye, en mai 1948, j’écrivais : S’il est vrai que les motifs i
476
ique, il n’est pas moins certain que l’unité de l’
Europe
est essentiellement culturelle, si l’on prend le mot dans son sens le
477
omme sur les choses. Elle a fait la grandeur de l’
Europe
. Car, du point de vue de la géographie, le continent européen n’est q
478
r, du point de vue de la géographie, le continent
européen
n’est qu’une péninsule de l’Asie. Si ce petit coin de terre n’en est
479
l’élaboration de la culture n’ont jamais été, en
Europe
, l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste choisie
480
antagonistes qui, toutes, ont contribué à faire l’
Europe
et à modeler l’idée européenne de l’homme : antiquité et christianism
481
nt contribué à faire l’Europe et à modeler l’idée
européenne
de l’homme : antiquité et christianisme, Église et État, catholicisme
482
idental et de l’inquiétude créatrice qui pousse l’
Européen
à remettre en question, de siècle en siècle, ses rapports avec Dieu,
483
nce commune — condition préalable de tout civisme
européen
— c’est le nationalisme ; et chacun sait que le nationalisme a été pr
484
ie, mais histoire de l’art aussi — présentaient l’
Europe
comme un puzzle de nations, et sa culture comme l’addition d’une ving
485
te de mille échanges, tissant l’œuvre commune des
Européens
, pas une seule que l’on puisse étudier sérieusement dans le champ lim
486
éations et d’influences mutuelles qui s’appelle l’
Europe
dans l’histoire de l’esprit humain. Montrer cela sans relâche et en t
487
ationaliste des perspectives, c’est aussi faire l’
Europe
dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, bas
488
urité et d’une possible paix future. L’union de l’
Europe
est apparue indispensable au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale
489
s pendant que ces deux motifs agissaient et que l’
Europe
commençait à s’unir le monde changeait, encore plus vite. Partout où
490
ations se retirait d’une colonie, la civilisation
européenne
s’y voyait aussitôt aspirée et avidement copiée, à commencer par ses
491
aspects les plus douteux. On retournait contre l’
Europe
ses principes mal compris qu’elle avait si mal illustrés. Politiqueme
492
r néfaste, non sans justes raisons peut-être, — l’
Europe
est mise en crise par le monde qu’elle a fait, qui est né de ses œuvr
493
e. Ici paraît le troisième motif : il faut que l’
Europe
s’unisse pour qu’elle puisse exercer sa fonction spécifique dans le m
494
t globale appelons « culture » ce qui a fait de l’
Europe
autre chose que ce qu’elle est physiquement, autre chose qu’un cap de
495
indépendance. Si maintenant nous voulons fonder l’
Europe
unie sur une base ferme et réaliste, fondons-la sur sa force principa
496
rce principale, qui est dans l’ordre de l’esprit…
Europe
, qui fut d’abord un mythe sémite et grec, plus une définition géograp
497
fut celle de Sem, et l’Afrique celle de Cham —, l’
Europe
est à nos yeux une unité de culture. Sur la base de cette unité intég
498
et doit aujourd’hui s’édifier. Résumons-nous : l’
Europe
, c’est très peu de chose plus une culture. Ce qui peut s’exprimer sou
499
nous prendrons l’extrême liberté de lire ainsi :
Europe
(E) égale masse médiocre (m) multipliée par culture intensive (c2).
500
). D’où je conclus : 1° Que le titre de « charte
européenne
de la culture » est au regard de l’histoire des idées redondant ; mai
501
s idées redondant ; mais que le pléonasme culture
européenne
se justifie en tant que rappel à la spécificité de notre concept de c
502
ire culture des Îles Trobriand. 2° Que la culture
européenne
, dans la diversité sans exemple de ses sources (égyptiennes, mésopota
503
des « agences culturelles » de nos États-nations
européens
, qui opèrent sur la fiction (pour ne pas dire la fabrication délibéré
504
on délibérée, à fins de propagande) d’une culture
européenne
qui ne serait qu’une manière de parler, désignant l’addition d’autant
505
nationales » qu’il y a d’États souverains dans l’
Europe
d’aujourd’hui. 3° Qu’il serait vain, en matière de culture, de vouloi
506
alisme et de nier les spécificités continentales (
Europe
, Afrique noire, monde arabe, Inde brahmanique, Sud-Est asiatique boud
507
he : sur tous les sommets règne la paix. 4° Pas d’
Europe
indépendante et viable sans l’apport créateur toujours renouvelé de s
508
sprits. 5. Éléments constituants de la culture
européenne
, aujourd’hui Telle étant aujourd’hui la culture au sens le plus gé
509
aspects variés de cette réalité qui se révèle en
Europe
et en tant qu’européenne plus multiforme et pluraliste que nulle part
510
tte réalité qui se révèle en Europe et en tant qu’
européenne
plus multiforme et pluraliste que nulle part ailleurs et en nul autre
511
mmaire des éléments constitutifs de la culture en
Europe
1. Religions, pratiques actuelles, histoire, études comparées, rit
512
t diverses du sens créateur que manifeste l’homme
européen
, le lien n’est pas évident, il s’en faut. L’examen de notre catalogue
513
d’assumer sa liberté ? À l’échelle de la société
européenne
, ces deux motivations fondamentales et finales, en conflit tout au lo
514
a charte projetée, s’il est vrai que l’union de l’
Europe
n’est concevable qu’au titre de facteur de paix, et sur la base d’une
515
et les droits à garantir par chaque gouvernement
européen
aux activités culturelles. Nous reportant à ce qui est dit supra, ex
516
verainetés nationales » ; — que dans la tradition
européenne
, la liberté consistant dans l’exercice des droits fondamentaux que po
517
premiers articles devrait rappeler que la culture
européenne
est antérieure et supérieure à tous les découpages « nationaux » de l
518
périeure à tous les découpages « nationaux » de l’
Europe
d’aujourd’hui. L’École se doit de rappeler sans cesse cette vérité él
519
ours des siècles. (Un bon tiers des États-nations
européens
d’aujourd’hui n’existaient pas avant 1919 : n’avaient-ils donc pas de
520
des publications et des œuvres d’art dans toute l’
Europe
. Commentaire. Prétendre « organiser les échanges », c’est d’une par
521
instruments de travail dans toute l’étendue de l’
Europe
. III. Chacun de nos États garantira le droit à l’information, c’est-à
522
c. IV. La charte doit engager chaque gouvernement
européen
à garantir aux universités leur pleine indépendance par rapport à l’É
523
s par les diplômés de n’importe quelle université
européenne
(effectus civilis) doivent également être instaurés et garantis par d
524
es pour être replacé dans ses justes perspectives
européennes
. Tant il est vrai que les principaux obstacles à l’union de l’Europe
525
vrai que les principaux obstacles à l’union de l’
Europe
ne sont pas dans les faits mais dans les esprits mal formés par les m
526
erspective globale de l’unité de culture qu’est l’
Europe
, et de la mise en valeur de la communauté fondamentale plutôt que des
527
mentale plutôt que des rivalités nationales entre
Européens
. VII. Nos gouvernements doivent s’engager à soutenir systématiquement
528
rait à suivre, après recours éventuels au Conseil
européen
de la recherche dont « l’idée » suit. VIII. Le Conseil européen de la
529
recherche dont « l’idée » suit. VIII. Le Conseil
européen
de la recherche devrait grouper essentiellement des représentants qua
530
la première au lieu de s’en inspirer.) Le Conseil
européen
de la recherche se justifierait avant tout par sa volonté de mainteni
531
maintenir un certain équilibre, conforme au génie
européen
, entre les diverses branches de la recherche : sciences physiques, ma
532
pour la guerre). Il est grand temps d’établir en
Europe
une politique de la culture et des recherches, dominée par des vues d
533
ner une première idée à repenser dans le contexte
européen
. IX. La civilisation scientifico-technique née de l’Europe est en tra
534
X. La civilisation scientifico-technique née de l’
Europe
est en train de coloniser la terre entière, après avoir colonisé nos
535
cès total, quels seraient ses effets ? Le Conseil
européen
et les conseils nationaux de la recherche auraient à appliquer à tout
536
A. 37. Le mot toujours cité de Paul Valéry : « L’
Europe
deviendra-t-elle ce qu’elle est en réalité, c’est-à-dire un petit cap
537
e un petit cap du continent asiatique ? Ou bien l’
Europe
restera-t-elle ce qu’elle paraît, c’est-à-dire la partie précieuse de
538
ionnaire de L. Moreri (Paris, 1974) : « Quoique l’
Europe
soit la moindre des trois parties du continent [le continuum Asie-Afr
539
ement la géographie : « On ne peut pas nier que l’
Europe
ne soit la moins étendue des trois parties qui composent l’Ancien Mon
540
nis de, Considérations sur une charte culturelle
européenne
: mémorandum , Strasbourg, Conseil de l’Europe, 1979, p. 2-17.
541
ment sans espoir si la culture élaborée par notre
Europe
n’avait pas découvert une fois de plus, et vraiment au dernier moment
542
éponse, inventée par notre génie, par nos savants
européens
au défi d’une humanité dont notre science, notre hygiène et nos techn
543
’on leur propose. Dans les années 1950 à 1960, en
Europe
, le bruit se répand que le genre humain désormais va doubler tous les
544
le rapport présenté par moi devant la Conférence
européenne
de la culture à Lausanne, en décembre 1949, contient la première prop
545
t la première proposition de créer un Laboratoire
européen
de recherches nucléaires, et que c’est là l’origine du CERN, dont il
546
re exemple dans l’histoire de la vie politique en
Europe
. 14 avril. Entrevue avec l’empereur. Longue conversation. C’est un
547
t il y ajoute un projet précis de fédération de l’
Europe
. A-t-il pu croire un seul instant que la France napoléonienne, « répa
548
blierai sous forme de lettres. Il faut qu’il soit
européen
. » Que celui qui vient de défier le Tyran au nom de ses principes rép
549
e de la déclaration de guerre « à tous les rois d’
Europe
» faite par la Convention le 20 avril 1792.) Pour le meilleur et pour
550
d, aux Catalans naguère, à cent autres régions en
Europe
, dont la plupart d’ailleurs ne sont pas des ethnies, mais des communa
551
répartition des compétences. VII. Fédéralisme
européen
En demandant que l’on introduise dans l’administration des États «
552
urpation dans leurs rapports avec la civilisation
européenne
. Par Benjamin Constant de Rebecque, membre du Tribunat, éliminé en 18
553
L’
Europe
, invention culturelle (1980)bh bi Le Phénomène Europe, dans l’espa
554
invention culturelle (1980)bh bi Le Phénomène
Europe
, dans l’espace et le temps de la planète, oppose une réaction de reje
555
alem révélant une sorte d’idée platonicienne de l’
Europe
, comme on le répète après Paul Valéry, mais plutôt d’un oubli séculai
556
ses, ou de « moyens de production », le phénomène
européen
peut être décrit comme résultant de prises de conscience successives,
557
ontesquieu et Rousseau jusqu’aux grands écrivains
européens
de la première moitié du xxe siècle. Je retracerai les étapes princi
558
archia de Dante, 1308, comme le premier manifeste
européen
, philosophique et politique. C’est un appel à l’empereur Henri VII, q
559
nté (christianitas) son nom légendaire et païen d’
Europe
. Dans sa Cosmographie générale, il le décrit comme un ensemble humain
560
ion dans la conception et l’approche du phénomène
européen
s’explique à l’évidence par le fait dominant du xve siècle : la chut
561
première fois dans l’Histoire, Pie II identifie l’
Europe
à « notre patrie, notre maison », car tout y participe d’un même dest
562
e destin menacé. Il écrit : Maintenant, c’est en
Europe
même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans notre propre maison, dans
563
qués et tués. La tradition des poètes chantant l’
Europe
, ses merveilleuses diversités et sa passion de la liberté, se poursui
564
ntique des Novalis d’abord (Die Christenheit oder
Europa
) puis des Petöfi et des Mickiewicz, jusqu’aux admirables appels de ce
565
ns doute le plus grand lyrique de l’idéal d’union
européenne
dans tous les congrès de la paix et de la fédération des peuples qu’i
566
ur l’organisation d’un régime d’union fédérale en
Europe
, présenté par Aristide Briand à la SDN en 1930. Ce texte va fixer le
567
mmun »38 — qu’on retrouvera dans tous les traités
européens
, des Statuts de Conseil de l’Europe (1949bk) au traité de Rome (1957)
568
uté européenne du charbon et de l’acier (1951). L’
Europe
étant à proprement parler une vue de l’esprit, il était naturel que l
569
re généalogie des relations entre la culture et l’
Europe
: celle des penseurs politiques imaginatifs. Elle va du roi de Bohême
570
et Kant — Leibniz, auteur d’un projet d’Académie
européenne
ou fédération de savants constitués en collèges distincts, d’un proje
571
és en collèges distincts, d’un projet de Tribunal
européen
, d’un projet faisant de la Russie le trait d’union entre l’Europe uni
572
jet faisant de la Russie le trait d’union entre l’
Europe
unie et la Chine, et enfin de divers projets œcuméniques. Et Kant, au
573
seauiste dans sa pureté.) Le projet de fédération
européenne
est défini avec une grande rigueur dans ce traité, où le dogme de la
574
terre ». Pour Hegel, une génération plus tard, l’
Europe
est vraiment « la fin de l’Histoire dont l’Asie est le commencement »
575
uis à leur suite, Auguste Comte, qui attribue à l’
Europe
le rôle « d’agent et de théâtre de la révolution sociale la plus comp
576
e de la profondeur et de l’universalité de l’idée
européenne
qu’ils illustrent — en vain d’ailleurs, car déjà l’État nationaliste,
577
ipling, Barrès et d’Annunzio) écrivent tous sur l’
Europe
, sur ses origines culturelles, sur sa mission dans le monde, sur le d
578
nnsthal… — tous auteurs d’essais majestueux sur l’
Europe
, son génie spécifique et ses névroses matérialistes, sa vocation univ
579
et ses délires nationalistes ; et surtout, sur l’
Europe
comme patrie des hommes libres et du refus de la fatalité. Jamais l’i
580
gentsia de nos pays n’aura été plus naturellement
européenne
, ni mieux consciente de ses raisons de l’être, qu’à la veille de l’ag
581
(ou du créateur de culture) au service de la Cité
européenne
plus particulièrement. Les deux revues principales du mouvement en Fr
582
une plusieurs numéros spéciaux aux problèmes de l’
Europe
, des frontières nationales, du fédéralisme européen, et de l’anti-Eur
583
Europe, des frontières nationales, du fédéralisme
européen
, et de l’anti-Europe des fascistes et des nazis39. Mais pour original
584
des groupes personnalistes et de leurs camarades
européens
dans les deux camps, menant une lutte commune et clandestine, est-il
585
de fin 1940 à 1946. Mais à mon premier retour en
Europe
, en 1946, ce que je découvre, c’est que le problème intellectuel prio
586
ionales de Genève est justement celui de l’Esprit
européen
. Un an plus tard, le problème politique numéro un, sujet du congrès d
587
première confrontation des intellectuels et de l’
Europe
à sauverbl. Beaucoup de choses significatives ont été dites sur le pr
588
oses significatives ont été dites sur le problème
européen
durant ces conférences et les débats publics qui les prolongeaient le
589
és », qui se retrouveront dans les futurs congrès
européens
, le reste se perd, non dans le silence, hélas… Il en ira tout autreme
590
Du congrès de Montreux va naître le Congrès de l’
Europe
qui se tient au début de mai 1948 à La Haye, sous la présidence d’hon
591
veille du congrès, chaque virgule du Message aux
Européens
, et chaque alinéa du Rapport culturel. Ce dernier propose entre autr
592
ropose entre autres la création d’un Collège de l’
Europe
et d’un Centre européen de la culture : l’un et l’autre seront inaugu
593
, j’ai écrit à une centaine « d’intellectuels » d’
Europe
, jeunes et vieux. T. S. Eliot m’a répondu : « I feel that at the pres
594
ndateurs : Lausanne, décembre 1949, la Conférence
européenne
de la culture. Ici tout se précise à l’évidence : par « culture », le
595
ut se précise à l’évidence : par « culture », les
Européens
et les européistes d’aujourd’hui n’entendent plus comme en Grande-Bre
596
ique, Michel Debré, Sénateur, membre du Mouvement
européen
, Jean Sarrailh, Recteur de l’Université de Paris, René L’Huillier, Re
597
ble syndicaliste, secrétaire général du Mouvement
européen
Français, Jean Bayet, Professeur à la Sorbonne, membre de l’Institut,
598
itut catholique de Paris, président des « Amitiés
européennes
», Jacques Enoch, Secrétaire de l’Organisation française du Mouvement
599
crétaire de l’Organisation française du Mouvement
européen
. Résumons : le culturel englobe ici scientifiques, littéraires, éduca
600
s que le Centre européen de la culture, le Centre
européen
de recherches nucléaires (CERN), le Collège d’Europe, la Campagne d’é
601
éen de recherches nucléaires (CERN), le Collège d’
Europe
, la Campagne d’éducation civique européenne. Sur les 23 résolutions q
602
Collège d’Europe, la Campagne d’éducation civique
européenne
. Sur les 23 résolutions qu’elle a votées, 21 ont été suivies de réali
603
Mais l’effet de Lausanne sur les « intellectuels
européens
» est resté nul, sinon même négatif. Ceux qui étaient engagés là n’on
604
echnocrates. Cette involution de l’intelligentsia
européenne
me paraît résumée d’une manière exemplaire par les prises de position
605
lle soit intégrée aux cadres d’une grande culture
européenne
. C’est en visant à une unité de culture européenne que nous sauverons
606
uropéenne. C’est en visant à une unité de culture
européenne
que nous sauverons la culture française ; mais cette unité de culture
607
r réaliser une unité économique et politique de l’
Europe
. Quelques années plus tard, tout a changé diamétralement. Dans un éc
608
ans un écrit du même auteur41, on peut lire que l’
Europe
est « foutue », qu’elle est « en grand danger de crever », qu’elle «
609
lais et autres Balubas « qui massacrent à vue les
Européens
». Car, ce faisant, « ils font l’histoire de l’homme ». Et nous seron
610
voir par les travailleurs sauvera la culture de l’
Europe
. Etc. Ces palinodies passionnées et hargneuses jalonnent l’évolution
611
évolution générale des « intellectuels » face à l’
Europe
, dans les années 1950 et 1960. Ce que demandent aujourd’hui les fédér
612
60. Ce que demandent aujourd’hui les fédéralistes
européens
, c’est la coopération active, dans le détail, des actions doctrinales
613
ux qui viennent appuyer la cause de la fédération
européenne
ne sont pas ceux qui se prévalent de la supériorité culturelle de l’E
614
ui se prévalent de la supériorité culturelle de l’
Europe
; mais, au contraire, ceux qui reconnaissent que l’Europe porte la pl
615
mais, au contraire, ceux qui reconnaissent que l’
Europe
porte la plus lourde responsabilité dans la crise actuelle de civilis
616
omique, exporté sous le nom de Progrès. Les vrais
Européens
d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui recommandent qu’on « tire à vue »
617
du siècle est celui de son aménagement. Et que l’
Europe
seule peut en offrir le modèle, si d’abord elle parvient à le vivre.
618
stes a mises et met encore entre les peuples de l’
Europe
, grâce aux politiciens à la vue courte et aux mains promptes qui règn
619
ui prouvent de la manière la plus manifeste que l’
Europe
veut devenir une. Tous les hommes un peu profonds et d’esprit large q
620
us hautes et les plus profonds ; c’est l’âme de l’
Europe
, de l’Europe une, qui sous la véhémente diversité de leurs expression
621
les plus profonds ; c’est l’âme de l’Europe, de l’
Europe
une, qui sous la véhémente diversité de leurs expressions artistiques
622
ur l’action des personnalistes dans la Résistance
européenne
, voir L’Europe de demain, Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1945.
623
sonnalistes dans la Résistance européenne, voir L’
Europe
de demain, Éditions de la Baconnière, Neuchâtel, 1945. Textes des man
624
aconnière, Neuchâtel, 1945. Textes des manifestes
européens
de Combat (France), des Résistances européennes de 9 pays, du Movim
625
s européens de Combat (France), des Résistances
européennes
de 9 pays, du Movimiento federalista europeo en Italie, de Fédéral Un
626
re de Frantz Fanon. bh. Rougemont Denis de, « L’
Europe
, invention culturelle », History of European Ideas, vol. 1, Oxford, N
627
été la phrase sur la base du texte intitulé : « L’
Europe
comme invention de la culture », paru dans Cadmos en automne 1979,
628
ougemont critique ce écrit dans Les Chances de l’
Europe
.
629
ites avec les milieux scientifiques américains et
européens
prenait chaque jour une conscience plus aiguë de la contribution qu’i
630
lit général, celui qui oppose trois gouvernements
européens
(France, Italie, Allemagne fédérale) et les mouvements antinucléaires
631
modèle d’État-nation et propagateur dans toute l’
Europe
d’une passion neuve et subversive à ses débuts : le nationalisme, se
632
ent général des nationalismes, propagés à toute l’
Europe
en réaction aux guerres napoléoniennes. Pour être tout à fait précis,
633
va déclencher la politisation de l’intelligentsia
européenne
; et Dada, la révolte intégrale contre la tyrannie de la raison utili
634
son utilitaire. Le développement de la culture en
Europe
dépendra jusqu’en 1939 de la contradiction fondamentale entre ces deu
635
e — dont jamais la commune appartenance à l’unité
européenne
n’aura été plus évidente. Le siècle ne produira plus d’écrivains du n
636
n dans le domaine anglais ; et dans le reste de l’
Europe
, Unamuno, Croce, Silone, Pirandello, Hamsun, Selma Lagerlöf, Cavafy,
637
s Bohr, Pauli, Dirac, de Broglie… Jamais le génie
européen
n’avait produit plus de génies dans tous les ordres. C’est l’euphorie
638
in brusquement à ce nouveau printemps de l’esprit
européen
. Ce qui va se développer dans nos pays durant les vingt-deux années d
639
: le stalinisme. Or, on peut dire que la jeunesse
européenne
applaudit à peu près également ces deux tendances, dont elle semble n
640
une constatation sur l’état présent de la culture
européenne
tout à fait précise et en quelque sorte irrécusable, que je viens de
641
civilisation gréco-latine, c’est-à-dire de ce Sud
européen
qui, aujourd’hui, entre en conflit ouvert avec le Nord dont il ne par
642
l’un et le silence sur l’autre. Tous les experts
européens
envoyés par leurs gouvernements sont revenus de Harrisburg avec des r
643
niment plus inquiétante. Mais on n’en dit rien en
Europe
. Et de même, après des récits et films dramatiques à la TV, on a cess
644
énergie ont été adoptées dans la plupart des pays
européens
; — Le droit à l’autonomie des régions a été reconnu par la Constitut
645
ution fédéraliste du Royaume de Belgique. Ainsi l’
Europe
a-t-elle entrepris de donner au tiers-monde la seule chose qu’il acce
646
complexe des faits ; et, fidèle à ses convictions
européennes
, il voit une lueur d’espoir dans l’action concertée de 22 démocraties
647
ogressivement éveillé mon intérêt pour la culture
européenne
en tant que telle. Le résultat de mes recherches historiques m’a perm
648
l’amour-passion » était en fait une création des
Européens
au Moyen Âge, au xiie siècle, plus précisément, avec à l’origine la
649
ions générales sur le développement de la culture
européenne
, considérations pas seulement morales, philosophiques, religieuses et
650
nde ce qui deviendra, après la guerre, mon action
européenne
. Donc une réflexion qui a pour point de départ l’intime, l’intériorit
651
Arabes, n’est-ce pas ? Alors comment aimer cette
Europe
-là ? On peut l’aimer, et je le démontre dans les deux premiers livres
652
est sans doute le premier écrivain véritablement
européen
. L’Europe était d’ailleurs le thème d’une enquête qu’il fit avec les
653
ute le premier écrivain véritablement européen. L’
Europe
était d’ailleurs le thème d’une enquête qu’il fit avec les jeunes écr
654
s selon les temps et les lieux : depuis quand les
Européens
ont-ils besoin de pommes de terre ? de café ? de tabac ? de tomates ?
655
s du xviiie siècle. (Le café ne fut introduit en
Europe
, à Marseille, qu’en 1654.) Au milieu du xviiie siècle, Condillac écr
656
réticente, la culture de ce tubercule importé en
Europe
depuis deux siècles déjà. Dès le xixe siècle, la pomme de terre est
657
besoins primordiaux de l’alimentation de base des
Européens
. 4. Exemple de variations des besoins selon les techniques et la mode
658
ue leurs dirigeants (formés par les colonisateurs
européens
ou soviétiques) leur font croire qu’ils désirent, en Iran se manifest
659
’une information honnête donnée aux consommateurs
européens
quant à l’origine, aux conditions et aux effets du commerce des produ
660
itish National Consumer Council), The Consumer in
Europe
, European Cooperation Fund, Bruxelles, 1979. bv. Rougemont Denis de
661
L’
Europe
et l’environnement (28 juin 1980)bx Aqua Viva, communauté nationa
662
nis de Rougemont a parlé des responsabilités de l’
Europe
, tant sur son propre territoire que par la diffusion de sa culture et
663
et en remercie son auteur. « Tout est venu à l’
Europe
, et tout en est venu, ou presque tout », a écrit Paul Valéry. Cette p
664
stoire des civilisations : elle nous charge, nous
Européens
, d’une responsabilité planétaire. Essayons de la mesurer. I L’Eu
665
lité planétaire. Essayons de la mesurer. I L’
Europe
a inventé la technologie dure et l’industrie lourde, les machines, la
666
Enfin, la civilisation techno-industrielle née en
Europe
a permis un tel perfectionnement des armes de guerre que, moyennant u
667
s, de stopper ses plus récentes manifestations en
Europe
, à travers elle, et par sa faute, dans le monde entier. Commençons do
668
n que ce soit une réussite ! Parmi les maux que l’
Europe
a créés et dont elle fut la première à souffrir, j’en nommerai six se
669
elon une étude de la Commission économique pour l’
Europe
, l’eau des rivières et des nappes souterraines est déjà insuffisante
670
pollution industrielle : le Rhin, « poubelle de l’
Europe
», déverse dans la mer du Nord 60 000 tonnes de déchets par jour. 4.
671
Balkans possèdent encore la flore la plus riche d’
Europe
, mais dans ces deux régions, deux cents à trois cents espèces sont me
672
d’obstacles organiques, dans nos sociétés de type
européen
, freinent leur application ou la rendent inopérante. a) Résistance de
673
te action politique, sociale ou militaire. Si les
Européens
n’arrivent pas très vite à comprendre que le réalisme consiste à prév
674
ssue. III Quelles sont alors les solutions
européennes
? Parmi les mesures à la fois écologiques et économiques qui s’impose
675
nautés a demandé à ses services d’établir un plan
européen
de l’eau qui permettrait d’intervenir dans certains projets de gestio
676
pour plusieurs États. L’une des premières tâches
européennes
est en effet la sauvegarde des lacs, rivières et fleuves pollués. (Ex
677
e des tâches prioritaires d’une autorité fédérale
européenne
. Ces remèdes, pour agir, appellent deux conditions fondamentales : a)
678
cisément est l’un des caractères distinctifs de l’
Europe
. C’est au niveau régional, et là seulement, que peuvent être réalisée
679
érieusement, c’est que les femmes et les hommes d’
Europe
, les plus conscients de leur devoir civique, s’habituent à subordonne
680
ue année par l’ONU. bx. Rougemont Denis de, « L’
Europe
et l’environnement », Arcadie. Association contre la pollution, juin
681
dre aux dimensions de la société et de la culture
européenne
, jusqu’au temps de la démence nationaliste qui va les briser l’une et
682
donc le point de départ ou le tremplin de l’essor
européen
des Pourtalès. En 1806, Napoléon donne Neuchâtel au maréchal Berthier
683
la pensée autant que par les armes vont dominer l’
Europe
moderne. Entre les deux, il y a ce petit État qui à partir de 1848 de
684
se confédérer avec la Suisse, ce microcosme de l’
Europe
à venir. Que Neuchâtel soit le centre du monde ne souffre pas le moin
685
nde ne souffre pas le moindre doute à mes yeux. L’
Europe
est en effet le continent qui a seul découvert tous les autres, et do
686
re et la carte — est située au cœur même de cette
Europe
. Elle participe également par la langue à la culture française, et pa
687
a culture germanique. L’aventure d’une famille
européenne
Les trois fils de Jacques-Louis, fils aîné de Jérémie, ont donc fo
688
anscendental de Bach. Et c’est tout le romantisme
européen
que vont réveiller parmi nous, dans les années de l’entre-deux-guerre
689
d’hui sa juste place, celle du plus naturellement
européen
des écrivains de langue française dans notre siècle. cf. Rougemon
690
and Dessein », c’est-à-dire le premier plan d’une
Europe
confédérée. Il serait aisé de développer, de nuancer et de multiplier
691
ber amicorum Henri Brugmans, Amsterdam, Fondation
européenne
de la culture, 1981, p. 124-135.
692
ospective (1981)bz Dans le monde universitaire
européen
, au cours de ces dernières décennies, Jacques Freymond a été l’un des
693
avions en commun : l’analyse de la situation de l’
Europe
dans les années 1930. Ce ne sont pas le grand élan d’un mouvement de
694
in fédération des régions au niveau national puis
européen
. Nous défendions une conception de la vie avec laquelle aucun des rég
695
, jusqu’à la Libération. C’est sous le signe de l’
Europe
unie que nous allons nous retrouver le plus naturellement du monde en
696
en août 1947, lors du premier congrès de l’Union
européenne
des fédéralistes. Alexandre Marc est devenu le délégué général de l’U
697
tout naturellement dans les efforts d’union de l’
Europe
au-delà des États-nations — terme que nous avions forgé dès 1931, et
698
Rome et Lausanne, d’autres thèmes que celui de l’
Europe
à fédérer, plus spécifiques de la doctrine élaborée par notre groupe,
699
e le service civil industriel et le minimum vital
européen
. Voici le moment venu de les prendre au sérieux, tout le monde le sen
700
entre régions et entre nations pour le salut de l’
Europe
, dernière chance d’échapper, peut-être, à l’holocauste nucléaire. Ma
701
Charles Ricq, Les Travailleurs frontaliers en
Europe
[préface] (1981)ch « Non scientifique », « utopique », « rousseaui
702
ntinental, dans les pays les plus divers de notre
Europe
: agitation ethnique en France, Constitution espagnole introduisant l
703
ant de généraliser ses analyses à tout l’ensemble
européen
, il est né de l’étude minutieuse d’un problème on ne peut plus concre
704
de recherches à l’Institut universitaire d’études
européennes
, à Genève, a entrepris d’enregistrer tout ce que l’on peut savoir sur
705
e l’intérêt historique d’avoir été la première en
Europe
à se faire doter, par convention entre les deux gouvernements intéres
706
s’agit là d’une « première » dans notre histoire
européenne
. Qu’elle ait passé pratiquement inaperçue de la grande presse et de l
707
ne évolution qui porte désormais les espoirs de l’
Europe
fédérale, et donc de la paix. ch. Rougemont Denis de, Ricq Charles
708
ce] Charles Ricq, Les Travailleurs frontaliers en
Europe
», dans Les Travailleurs frontaliers en Europe : essai de politique
709
n Europe », dans Les Travailleurs frontaliers en
Europe
: essai de politique sociale et régionale, Paris, Éditions Anthropos,
710
isait de vifs reproches : « À quoi pensez-vous en
Europe
, vous ne faites rien pour vous défendre, vous ne creusez pas d’abris
711
es auraient à lancer des bombes atomiques sur une
Europe
qu’ils voudraient conquérir. Ils se créeraient de la sorte, devant eu
712
erre, ce sera aussi pour s’emparer des industries
européennes
dont ils ont grand besoin. On ne voit donc pas pourquoi ils anéantira
713
tre agresseur on pourrait imaginer aujourd’hui en
Europe
, car une des choses que le mouvement fédéraliste européen a obtenues,
714
, car une des choses que le mouvement fédéraliste
européen
a obtenues, même si beaucoup de gens n’en prennent pas clairement con
715
ce, c’est que l’idée d’une guerre entre deux pays
européens
est devenue pratiquement impensable. Cela nous laisse une seule hypot
716
déferlement de l’immense armée russe sur toute l’
Europe
. À quoi rimerait alors la défense de l’Europe en général et de la pet
717
e l’Europe. À quoi rimerait alors la défense de l’
Europe
en général et de la petite Suisse en particulier ? Je crois qu’il y a
718
onse à trouver dans les chiffres de population. L’
Europe
, Pologne et autres « satellites » compris, représente au total 520 mi
719
r leurs chars et leurs troupes à la conquête de l’
Europe
. En admettant qu’ils nous submergent rapidement, comme le prévoit le
720
est-ce pas ? Si, à ce moment-là, il y a chez les
Européens
, et chez les Suisses qui nous intéressent plus particulièrement, une
721
t je voudrais la voir s’étendre à tous les pays d’
Europe
. Cela les amènerait à développer leur civisme, c’est-à-dire à fonder
722
des guerres des autres », comme nous en accuse l’
Europe
, mais que nous montrerions le chemin vers un futur possible, vivable
723
Genève. 74. Auteur d’un livre célèbre intitulé L’
Europe
n’est pas défendue, où il soutient que l’Armée rouge ne mettrait pas
724
es régions, enfin. C’est le problème numéro un en
Europe
. C’est un problème vital pour la Belgique, qui n’arrive pas à s’en so
725
an, Pologne). Le seul ennemi à redouter pour nous
Européens
, ce sont les Russes. Et s’ils nous font un jour la guerre, ce sera un
726
trente ans.) Or les Russes sont 260 millions, les
Européens
(avec ceux de l’Est) 520 millions. L’URSS a des dizaines de milliers
727
pourquoi je dis que la meilleure défense pour les
Européens
, c’est d’apprendre le russe ! Dans mon livre, j’écrivais déjà que tou
728
istoire. Les Celtes ont occupé tout le territoire
européen
de Gibraltar à la Roumanie, du Nord de l’Écosse à l’Asie Mineure, sau
729
ondément influencé par Athènes et par Rome est un
Européen
: les Celtes et les Germains manquent à cette définition. Or, je croi
730
me avec force Jean-Pierre Vouga, dans son livre L’
Europe
à l’heure des Celtes (Galland) qui contient un hommage à Denis de Rou
731
le des idées et des formes de sensibilité entre l’
Europe
et l’Orient. Qu’est-ce donc que le Graal ? Le sacré est toujours poly
732
l préside, ou à l’Institut universitaire d’études
européennes
de Genève. Denis de Rougemont, qui a quitté Ferney voici quelques ann
733
J’ai travaillé avec Defferre dans une commission
européenne
à Londres ; nous nous sommes fort bien entendus. Il a compris la base
734
le coprésident du premier Conseil des communes d’
Europe
. Je le crois tout à fait sincère. Il emploie le terme « décentraliser
735
que les technocrates qui détiennent le pouvoir en
Europe
pour promouvoir la réforme. L’esprit régionaliste Mais les comm
736
eprise dans mon Rapport sur l’état de l’union en
Europe
: Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait pa
737
grand problème de la fin du siècle… Demain, l’
Europe
Si la France évoluait très sensiblement vers une décentralisation
738
alors jouer un rôle nouveau dans la construction
européenne
? Elle pourrait jouer un rôle considérable, car elle serait revenue d
739
car elle serait revenue de loin. On ne fera pas l’
Europe
sans passer par les régions. Robert Schuman m’a dit, la dernière fois
740
ance centralisé depuis Napoléon, on ne fera pas l’
Europe
. Les États-nations ne voudront jamais céder une partie de leurs préro
741
ui du Rhin. Dans ces conditions, on ne fera pas l’
Europe
, et si on ne fait pas l’Europe, on aura la guerre. Mais pour en arriv
742
, on ne fera pas l’Europe, et si on ne fait pas l’
Europe
, on aura la guerre. Mais pour en arriver à un véritable esprit région
743
rains. Dans le domaine proprement scientifique, l’
Europe
n’a connu qu’une seule révolution au sens propre du terme : c’est la
744
rains. Dans le domaine proprement scientifique, l’
Europe
n’a connu qu’une seule révolution au sens propre du terme, c’est la d