1 1978, Articles divers (1978-1981). L’Europe est une culture commune (1978)
1 es institutions. Or, au plan politique et social, c’est le monde romain qui existe seul en Occident et à ce moment. L’Église
2 ls virent l’Apollon Pythien). Tradition romaine : c’est l’État, né du forum municipal, étendu à l’empire hiérarchisé ; la loi
3 es voies de la civilisation du Proche-Orient — et c’est ce qu’exprime avec une grande précision le mythe de l’Enlèvement d’Eu
4 iale dans l’État). La personne, au sens chrétien, c’est donc l’homme à la fois distinct et relié, à la fois libre et responsa
5 res — que nous soyons chrétiens ou non, parce que c’est d’elles que procède l’attitude particulière de l’esprit humain qui de
6 pauvres petites caravelles du xvie siècle, mais c’est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique, c’est Magellan qui a fa
7 est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique, c’est Magellan qui a fait le premier tour du monde. Un dernier fait : la st
8 mpire romain, mais ensuite il les a fait éclater. C’est ainsi que les constitutions des ordres religieux du Moyen Âge, et les
9 forme actuelle et virulente que du xixe siècle. C’est en effet seulement à partir de l’ère du suffrage universel, du servic
10 é plus loin l’absurdité, mais dans le même sens : c’est ainsi qu’on a parlé sous Hitler de « mathématiques nationales-sociali
11 est universel : encore convient-il de marquer que c’est le rayonnement de l’Europe qui l’a rendu tel, et qu’il exprime l’une
2 1978, Articles divers (1978-1981). Le Jura libre à l’heure des régions (1978)
12 r place » désespérant est très facile à définir : c’est la prétention des États à ne rien abandonner de leur souveraineté ill
13 s conditions ? Vouloir fonder l’Europe des États, c’est prétendre fonder l’union sur les obstacles mêmes à toute espèce d’uni
14 n sur les obstacles mêmes à toute espèce d’union. C’est tenter de fédérer des facteurs de division. C’est le type même de l’é
15 C’est tenter de fédérer des facteurs de division. C’est le type même de l’énoncé contradictoire, comme disent les logiciens.
16 de compliquer le problème de l’union européenne, c’est d’orienter l’effort de création et d’imagination des Européens vers c
17 s’avérait nécessaire pour la survie de l’Europe. C’est un fait facilement vérifiable que le concept de régions autonomes a p
18 s refusent les régions et pour les mêmes raisons, c’est sur les régions seules que pourra se fonder la fédération, et c’est l
19 ons seules que pourra se fonder la fédération, et c’est la fédération seule qui pourra garantir l’autonomie des régions. Résu
20 ême dans un ensemble, garant de son autonomie. Et c’est bien cela qui s’est produit dans l’espace d’une génération, de 1947 à
21 ve à Nice. « Non, Sire, ce n’est pas une émeute ! C’est une Révolution ! » (C’est-à-dire l’instauration d’un nouvel ordre dan
22 puis longtemps, et au plus tard depuis 1848. Mais c’est l’ère des régions qui s’ouvre à nous, Européens de la fin du xxe siè
23 la nécessité qui s’ouvre désormais aux deux Jura, c’est celle d’une expérience passionnante de fédéralisme intégral et de plu
3 1978, Articles divers (1978-1981). Dépolitiser la politique (janvier 1978)
24 olitisé veut dire pour moi « qui ne croit pas que c’est très important d’être de gauche ou de droite, d’être du centre gauche
25 rt de prendre cela pour de l’activité politique ; c’est faire de la politique comme les gens qui regardent les matchs de foot
26 ifs, c’est-à-dire d’une manière purement passive. C’est le spectacle, et rien d’autre… Quand les gens vous disent : « Mais ce
27 faut absolument leur apprendre que la politique, c’est l’art de l’aménagement des relations elles-mêmes dans la cité grecque
28 elles-mêmes dans la cité grecque, dans la polis. C’est le même mot que civisme, qui est dérivé du latin et pas du grec. Poli
29 t dérivé du latin et pas du grec. Polis, civitas, c’est l’État, c’est la même chose, c’est la ville, c’est la cité. Alors, to
30 tin et pas du grec. Polis, civitas, c’est l’État, c’est la même chose, c’est la ville, c’est la cité. Alors, tout le monde do
31 olis, civitas, c’est l’État, c’est la même chose, c’est la ville, c’est la cité. Alors, tout le monde doit faire de la politi
32 ’est l’État, c’est la même chose, c’est la ville, c’est la cité. Alors, tout le monde doit faire de la politique, dans ce sen
33 e monde doit faire de la politique, dans ce sens. C’est , par exemple, les choix. Quelles options est-ce qu’on se donne dans l
34 , une communauté ? Quelle est sa fin ? Est-ce que c’est la puissance ou est-ce que c’est la liberté des personnes par exemple
35 fin ? Est-ce que c’est la puissance ou est-ce que c’est la liberté des personnes par exemple ? Ça, c’est la question politiqu
36 c’est la liberté des personnes par exemple ? Ça, c’est la question politique fondamentale. Est-ce que c’est la puissance col
37 st la question politique fondamentale. Est-ce que c’est la puissance collective ou est-ce que c’est la liberté des personnes 
38 e que c’est la puissance collective ou est-ce que c’est la liberté des personnes ? Ou l’égalité ? N’importe quoie. Enfin, les
39 Enfin, les grandes options qu’on peut avoir. Ça, c’est faire de la politique, c’est-à-dire du pilotage, du gouvernement d’un
40 onsensus autant que possible. Gouverner pour moi, c’est piloter, c’est orienter, et orienter vers une direction qui a l’appro
41 que possible. Gouverner pour moi, c’est piloter, c’est orienter, et orienter vers une direction qui a l’approbation des cito
42 la phrase de Pompidou que je cite : « Gouverner, c’est contraindre. » Quelle phrase affreuse ! C’est la première phrase de s
43 er, c’est contraindre. » Quelle phrase affreuse ! C’est la première phrase de son livre posthume, Le Nœud gordien. La toute p
44 te première phrase, les premiers mots. Gouverner, c’est contraindre, point. Et il donne comme exemples le service militaire e
45 gens n’aiment pas ça, il faut les y contraindre. C’est là que j’ai cité dans mon livre une phrase de Jouvenel qui disait que
46 ts, ni obliger leurs sujets au service militaire. C’est très curieux. Il donne des dates. Il montre à partir de quel moment l
47 rtir de quel moment les rois ont essayé. En vain. C’est très utile à rappeler aujourd’hui. Il y avait pourtant un gouvernemen
48 les hommes aux conditions de la vie. Pour elles, c’est plus sérieux que pour les hommes. Les hommes, on leur apprend surtout
4 1978, Articles divers (1978-1981). Le diable en Suisse (1er janvier 1978)
49 Titre-piège, bien sûr, mais qui n’est pas de moi. C’est Lui sans aucun doute qui l’a soufflé aux rédacteurs de ce journal. Ca
50 isse qui voudrait le nier. (Tout ce qu’il espère, c’est qu’on essaie de s’en tirer par une pirouette, une plaisanterie « trad
51 bien sûr, Jean Ziegler ; à l’homme de gauche, que c’est au contraire Schwarzenbach ; ou à l’homme du centre, que c’est plutôt
52 raire Schwarzenbach ; ou à l’homme du centre, que c’est plutôt le directeur d’un journal, phrase laissant entendre qu’il y a
53 alibi le plus populaire qu’il eût jamais imaginé. C’est une partie perdue, mais que lui importe ? Il sait qu’il a le temps po
54 e n’arrive, mais cela n’en reste pas moins vrai : c’est la bande à Baader, aujourd’hui, qui a repris le rôle évident et tromp
55 e, car il sait bien que nous ne le croirons pas ! C’est ainsi qu’à l’automne de 1974, le conseiller fédéral Willy Ritschard,
56 it — ou pourrait voir — que ce qui est inévitable c’est la fin de l’énergie à bon marché, et la pénurie dans vingt ans du pét
57 à sa fascination, à son empire, même inconscient. C’est l’empire de ce mythe qui peut seul expliquer tant de mensonges offici
58 ais au contraire : la lenteur au sein du silence. C’est la grâce que je vous souhaite pour l’an qui vient. g. Rougemont De
5 1978, Articles divers (1978-1981). Réfléchir à ce que le terrorisme signifie (4 janvier 1978)
59 e au nom du « succès de la révolution ». L’ennui, c’est qu’on n’a jamais su ce que pouvait bien représenter ce « succès ». Pa
60 i 68 et le terrorisme actuel. Qu’en pensez-vous ? C’est une erreur monumentale que de voir une relation entre ces deux phénom
61 u. Au nom de l’« internationalisme prolétarien », c’est le principe même de la démocratie qui est visé. Alors… Mais il ne fau
62 ication de la révolte », au sein de la jeunesse ? C’est probable. Le terrorisme est fait d’actes désespérés. C’est, tout au p
63 bable. Le terrorisme est fait d’actes désespérés. C’est , tout au plus, le signe d’une angoisse qui se manifeste comme un cri,
64 r les intellectuels. Ce qu’on reproche à ceux-ci, c’est une espèce de terrorisme platonique, les activistes ne faisant au fon
65 nnelle au degré d’autoritarisme de leur coutume : c’est qu’ils ont reconnu leur propre style et savent trop bien à quoi s’att
66 Ce qu’il y a de terrifiant, dans ce phénomène, c’est justement son illégalité systématique, son caractère suicidaire, inco
67 , alors, ce n’est pas le retour au fascisme6 mais c’est l’établissement d’un État policier. On a tort, me semble-t-il, d’entr
6 1978, Articles divers (1978-1981). Un autre avenir pour la planète (février 1978)
68 s survivants ne raconteront pas, faute de public… C’est ce que j’essaie d’expliquer dans mon livre. Nous reviendrons longueme
69 oulgakov, le pasteur Visser ’t Hooft… Finalement, c’est ce « club du Moulin Vert » qui fut le berceau du personnalisme. Préci
70 ophes qui nous menacent. Ce qu’il faut souhaiter, c’est que ces avertissements n’arrivent pas trop tard et qu’ils soient just
71 trique est presque au point ! » Je réponds : « Si c’est vrai — ce n’est pas vrai, naturellement ! — vous êtes des criminels d
72 inuer à vivre comme nous vivons aujourd’hui. Mais c’est précisément ce qu’il ne faut pas faire ! Nous ne le pouvons pas. La c
73 disant : ça durera bien aussi longtemps que moi ! C’est aussi le réflexe des tenants du nucléaire : « On va essayer de pousse
74 ds très bien toutes ces hypocrisies. Allons donc, c’est évidemment pour envoyer de l’électricité en Inde ou au Niger qu’on co
75 re dans un état de sous-développement industriel, c’est peut-être leur chance ! Mais si ces deux tiers souffrent de famine, c
76 nce ! Mais si ces deux tiers souffrent de famine, c’est précisément à cause du type de croissance que les pays riches ont cho
77 age du tiers-monde et une spoliation généralisée. C’est parce que nous nous développons à l’excès que nous maintenons d’innom
78 ’énergie en Occident et vivre aussi bien. Or 30 % c’est plus que les centrales nucléaires pourront jamais fournir. Si tout va
79 Uniquement pour avoir un peu plus d’électricité. C’est suicidaire ! En un sens c’est criminel quand on détient de tels pouvo
80 plus d’électricité. C’est suicidaire ! En un sens c’est criminel quand on détient de tels pouvoirs. Derrière ce « on », qui ?
81 la puissance, de la productivité, de la grandeur… C’est cette logique que je réprouve, pas les hommes. L’État finalement, sui
82 itive avant la fin du siècle », nous répète-t-on. C’est faux. Des résultats sont déjà acquis et les recherches pourraient se
83 ’État centralisateur. Le problème-clé aujourd’hui c’est donc de casser cette toute-puissance de l’État ? Absolument. Une tout
84 ous ai parlé tout à l’heure. Le but de la société c’est l’homme. Donc le contraire du totalitarisme. Dans ce sens je suis aus
85 s de mes amis Robert Aron et Arnaud Dandieu. Mais c’est vrai qu’entre personnalistes nous l’utilisions souvent. Vous le pense
86 politologues commencent à dire que le gigantisme c’est fini, que l’avenir est « aux petites unités intelligibles », « aux pe
87 r mille ans ! Au fond, qu’est-ce que le progrès ? C’est le progrès spirituel. L’idée du progrès matériel n’en est qu’une déri
88 ntime, peut subir cette transformation totale. Or c’est bien une conversion qu’il s’agit d’opérer au cœur de la crise où nous
89 emain, je planterai quand même un petit pommier ! C’est une sorte de vitalité, de foi, de confiance profondes sans laquelle o
7 1978, Articles divers (1978-1981). « Quel avenir voulons-nous ? » (1er février 1978)
90 i va arriver sera entièrement le fait des hommes. C’est pourquoi il est très important de savoir quel avenir nous voulons. M
91 faire de l’ordinateur que celles des hommes. Mais c’est finalement toujours le même jeu : nous utilisons les calculs rapides
92 e les buissons, Adam répond : « Ce n’est pas moi, c’est Ève qui me l’a donnée. » Ève répond à son tour : « Oui, j’ai mangé la
93 ond à son tour : « Oui, j’ai mangé la pomme, mais c’est le serpent qui me l’a donnée. » Or le serpent, lui, il n’est plus là…
94 le serpent, lui, il n’est plus là… De nos jours, c’est la même chose. Les « impératifs » que nous brandissons, ne sont que l
95 nous priver de notre responsabilité personnelle. C’est le cas de la passion amoureuse vulgarisée, dont j’ai parlé dans L’Am
96 inévitablement à la dictature. Moi, au contraire, c’est sur la notion « d’homme responsable » que je propose de fonder la soc
97 ait de l’amour dans une société est fondamentale. C’est dans nos manières d’aimer que se trouve aussi la racine de mondes pol
98 s vraiment ce qu’elle est comme « personne ». Or, c’est grave. Tristan vit en quelque sorte un amour totalitaire : il est seu
99 ipaux gisements pétrolifères). Ma conclusion — et c’est la deuxième partie de mon livre — est que nous n’avons pas à prévoir
100 ’ambassadeur d’Allemagne. Pourquoi dites-vous que c’est votre séjour aux États-Unis qui a contribué à vous faire découvrir l’
101 our « La Voix de l’Amérique parle aux Français ». C’est en Amérique, en effet, que j’ai découvert l’Europe et je n’ai pas été
102 l’État-nation, le nationalisme fauteur de guerre. C’est à New York également que j’ai rencontré Einstein peu de temps après l
103 aux ne sont que le résultat de notre impéritie et c’est bien parce que nous ne sommes plus des citoyens responsables que l’Ét
104 rrentiel, inoffensif et indispensable. Là encore, c’est la porte ouverte à une intervention croissante et sans doute redoutab
105 t l’explosion d’une guerre atomique ? À mon avis, c’est une course contre la montre. Dans mes conférences, je dis toujours qu
106 Depuis quarante ans, je le redis : la puissance, c’est la prise de pouvoir sur autrui, la liberté, c’est la prise de pouvoir
107 c’est la prise de pouvoir sur autrui, la liberté, c’est la prise de pouvoir sur soi-même. 7. « L’Express va plus loin », e
8 1978, Articles divers (1978-1981). 20 questions à Denis de Rougemont (22 février 1978)
108 us faites confiance à l’homme, rien qu’à l’homme, c’est bien optimiste, non ? C’est un optimisme éducatif. Et puis, c’est la
109 e, rien qu’à l’homme, c’est bien optimiste, non ? C’est un optimisme éducatif. Et puis, c’est la première condition à tout. S
110 iste, non ? C’est un optimisme éducatif. Et puis, c’est la première condition à tout. Si on ne lui fait pas confiance, on n’o
111 érience de toute ma vie, je suis un enseignant et c’est une chose que j’ai apprise avec mes étudiants8. 2. En affirmant qu’un
112 e des régions est une réalité vécue. 3. L’utopie, c’est le système dans lequel on vit ? La véritable utopie, justement, c’est
113 s lequel on vit ? La véritable utopie, justement, c’est la folie de la croissance industrielle ! Cette fuite en avant qui agg
114 ’une prétention compétitive au niveau économique. C’est cela qui est mauvais. 6. En ne faisant plus la différence entre la ga
115 Ce qu’il faut maintenant tenir en considération, c’est le pouvoir réel de ces États-nations. Or, quel est-il ? Pour l’essent
116 ’ils seront un jour détrônés ? Les États-nations, c’est une illusion d’optique. Ils sont très menacés, ne serait-ce qu’à caus
117 oivent pas nous obnubiler. Ce qu’il faut définir, c’est ce qu’on va mettre à la place, comment faire une société nouvelle. 8.
118 la place, comment faire une société nouvelle. 8. C’est là qu’interviennent le choix et la responsabilité de l’homme, de la p
119 ser le vent du boulet, il ne suffit pas de dire : c’est du vent ! 11. Et croyez-vous que l’on pourra s’en sortir ? Oui, on pe
120 ue cela puisse jouer un tel rôle ? Le terrorisme… c’est difficile à dire ! Il pourrait arriver que cela conduise au totalitar
121 rrorisme engendre un renforcement de la police et c’est toujours malsain. 13. Vous dites dans votre livre : « Que l’avenir s
122 ec des idées constructives ! Ce que je préconise, c’est de créer des régions, des communautés, de refaire sur leur base une E
123 t la « méditation apocalyptique d’un optimiste ». C’est également une belle formule. 18. L’Avenir est notre affaire est un
124 est notre affaire est un best-seller. Pourtant, c’est un livre qui n’est pas particulièrement facile. On me dit assez fréqu
125 bre d’étages dans les tours des grands ensembles. C’est tout de même significatif. La dépersonnalisation détruit aussi les en
126 s le meilleur des mondes… Bien sûr que non ! Mais c’est souvent moins mal qu’ailleurs et l’on y fait de moins grandes bêtises
127 is moyen. Jamais hautain, pourquoi le serait-il ? C’est d’ailleurs et avant tout un excellent pédagogue, sachant passionner s
128 liste européenne, il n’y a pour lui aucun doute : c’est en refaisant une société à l’échelle de l’homme, c’est-à-dire basée s
129 . L’homme devant être l’unique but de la société… C’est tonique et plein d’intelligence. Et, en refermant son livre, il est d
9 1978, Articles divers (1978-1981). « Que fera-t-on quand l’essence coûtera 25 fr. le litre ? » (22 février 1978)
130 s’opposer à la construction de nouvelles routes. C’est à quoi sert le référendum facultatif. Ce référendum n’est-il pas illu
131 à quoi sert cette initiative ? Son grand mérite, c’est qu’elle force la prise de conscience, elle oblige à réfléchir, activi
132 er ici le problème des transports en commun. Mais c’est une vaste histoire… q. Rougemont Denis de, « [Entretien] Que fera-
10 1978, Articles divers (1978-1981). L’Avenir est notre affaire ou la méditation apocalyptique d’un optimiste (février-mars 1978)
133 lyptique d’un optimiste (février-mars 1978)o p C’est le philosophe E. M. Cioran, je crois, qui a défini L’Avenir est notr
134 n’en aie pris conscience qu’en cours de route —, c’est un manifeste. Un manifeste de ce grand mouvement dont je sens, dont j
135 je ne suis pas apocalyptique ! Ou si je le suis, c’est dans la mesure où j’affirme que, si l’on n’y remédie pas, la logique
136 ou politiques. Le monde dans lequel nous vivons, c’est nous qui l’avons fait. Il faut oser prendre nos responsabilités et ne
137 rpétuellement nous cacher derrière des paravents. C’est sur une telle résignation que jouent les gens qui nous vendent des ce
138 tion d’énergie tous les dix ans », affirment-ils. C’est de la démence pure. Il suffit de faire un petit calcul pour se rendre
139 e faire un petit calcul pour se rendre compte que c’est absolument irréalisable. Il ne faut surtout pas se laisser convaincre
140 nt parlé des centrales nucléaires dans mon livre, c’est parce que je les prends comme le symbole d’une société, et d’un état
141 pas de compteur entre le soleil et la maison. Et c’est pourquoi il n’y a pas de lobby solaire auprès du gouvernement. L’État
142 s dieux qui en sont les représentants. Le soleil, c’est Zeus et le nucléaire, c’est Pluton. Pluton, dieu de la richesse, de l
143 ésentants. Le soleil, c’est Zeus et le nucléaire, c’est Pluton. Pluton, dieu de la richesse, de la richesse enfouie sous la t
144 a puissance anonyme et meurtrière… L’autre monde, c’est le monde de l’énergie solaire décentralisé, celui sur lequel règne Ze
145 ire celui qui voit loin, celui à la large vision. C’est une des étymologies du mot Europe, qui me semble bien émouvante… Comm
146 on détruit les bases de toute communauté vivante. C’est un cercle vicieux. Comment lutter ? Certains disent : « Faites la rév
147 ont on s’empare vous phagocyte séance tenante… Et c’est pourquoi je ne vois aucune différence essentielle entre l’Est et l’Ou
148 a chaleur avec des moyens beaucoup moins coûteux… C’est ainsi qu’il nous faut prendre position sur tous les domaines de la vi
149 os autoroutes mais nos embouteillages… La vérité, c’est que nous sommes en face d’une crise absolument inévitable, et pourtan
150 comme si nous avions du pétrole pour des siècles. C’est absurde. D’ici cinq ans, il est très possible que le pétrole coûte tr
151 ur cela. Alors nous n’avons qu’une chose à faire, c’est de donner l’exemple. C’est de créer une Europe fédérée des régions, q
152 qu’une chose à faire, c’est de donner l’exemple. C’est de créer une Europe fédérée des régions, qui tenterait de faire l’éco
153 ciaient d’un tel prestige, d’une telle puissance, c’est parce qu’ils apportaient une réponse — terrifiante, effroyable — à ce
154 ut cela colle de très près aux réalités. Au fond, c’est la forme de l’État-nation qui est utopique, littéralement. Cadre abst
155 i Stock comme éditeur ? Tout simplement parce que c’est Christian de Bartillat qui m’a persuadé d’écrire ce livre. À l’origin
156 deux heures de discussion, il m’avait convaincu. C’est rare qu’un éditeur tienne à ce point à un livre, à un sujet. J’en ai
157 hie galopante et ses pollutions de toutes sortes. C’est à cette Apocalypse que tous les experts nous promettent, qu’il a oppo
11 1978, Articles divers (1978-1981). De l’Europe des États coalisés à l’Europe des peuples fédérés (mai 1978)
158 élection par les peuples d’un Parlement européen. C’est une histoire assez intense et dramatique, vous allez le voir. C’est l
159 assez intense et dramatique, vous allez le voir. C’est l’alternance de grands élans dans l’enthousiasme créateur, et d’enlis
160 ciation agira surtout dans le domaine économique. C’est la question la plus pressante. Je crois que l’on peut y obtenir des s
161 Perse). Ce beau texte répète avec insistance : «  C’est sur le plan de la souveraineté absolue que doit être réalisée l’enten
162 le dogme de la souveraineté absolue des États ». C’est que Briand est au pouvoir, et les résistants au combat ! L’un espérai
163 sse d’aujourd’hui. Quel est ce remède souverain ? C’est de reformer la famille européenne, dans toute la mesure où nous le po
164 race et de toute contrée. De cette œuvre urgente, c’est à la France et à l’Allemagne qu’il appartient de prendre conjointemen
165 tiques et industriels patronnés par Churchill. Et c’est ce « compromis historique » qui va se réaliser au début de mai 1948 s
166 la liberté. Tel est l’enjeu final de notre lutte. C’est pour sauver nos libertés acquises, mais aussi pour en élargir le béné
167 rope de l’Ouest, déjà amputée de l’Est satellisé, c’est encore vingt pays et non pas neuf ! Et c’est tout de même autre chose
168 isé, c’est encore vingt pays et non pas neuf ! Et c’est tout de même autre chose qu’un marché ! La gestion d’une partie de l’
169 progrès des responsabilités civiques ? « L’Europe c’est fini », dit la Presse. Du moins le disait-elle jusqu’à l’année derniè
170 à la dérive » — « L’Europe agonise » — « L’Europe c’est fini ». Et sur les activités des Neuf : « L’Europe verte écartelée »
171 uelle est l’Europe qui selon eux « agonise » ? Si c’est « l’Europe des Neuf », qu’on l’appelle par son nom : c’est un Marché
172 ’Europe des Neuf », qu’on l’appelle par son nom : c’est un Marché commun partiel. S’il s’agit de l’Europe des États plus ou
173 le continue de croire, dans sa majorité, que plus c’est grand et mieux cela vaut. Reste alors notre « vieille Europe » : elle
174 ouveraineté nationale absolue ». Or, aujourd’hui, c’est cette deuxième Europe qui s’oppose à l’union fédérale de nos peuples,
175 eul espoir qui nous soit proposé. Et par malheur, c’est cette deuxième Europe que le tiers-monde copie avec passion, depuis l
176 rlin en 1885. Ce qui est juste, urgent et humain, c’est de promouvoir et de vouloir la fédération de l’Europe, seul moyen de
177 un Briand, puis par les Résistances européennes, c’est l’appui passionné de larges couches populaires et de la jeunesse la p
178 erminer l’actualité européenne la plus brûlante : c’est le soulèvement germinal, l’émergence partout des deux motivations maj
12 1978, Articles divers (1978-1981). Pleine page sur Denis de Rougemont (14-15 mai 1978)
179 Vert » et nous avions donné ce nom à notre club. C’est là que j’ai fait la connaissance d’Emmanuel Mounier, Jacques Maritain
180 ect le moins sérieux, c’est-à-dire l’économie. Or c’est un secteur qui bouge tout le temps. La mienne (de région) est basée s
181 fait le voisin de l’autre côté de la frontière ; c’est démentiel. Les centrales nucléaires intéressent les États parce qu’el
182 e que chaque État entend les régler à sa manière. C’est une question qui intéresse les gens du Nord voisins de la Belgique… V
183 à assurer en commun la protection du lac Léman). C’est du bon travail régional. Une dernière question : gardez-vous votre fo
184 mme les fleuves ne s’arrêtent pas aux frontières. C’est pourquoi nous avons lancé une campagne d’éducation civique européenne
185 s enseignants, une Journée européenne des écoles, c’est la bonne voie. v. Rougemont Denis de, « [Entretien] Pleine page su
186 pos introduits par le chapeau suivant : « Ferney… c’est Voltaire, Genève… c’est Rousseau. Y a-t-il des lieux prédestinés à l’
187 apeau suivant : « Ferney… c’est Voltaire, Genève… c’est Rousseau. Y a-t-il des lieux prédestinés à l’évolution de l’esprit et
188 rès de Ferney où il habite une ancienne métairie. C’est une de ces bâtisses aux murs épais et aux ouvertures limitées car les
189 son épouse qui a été la décoratrice de la maison. C’est important de pouvoir découvrir le cadre de vie d’un homme ; il est ré
190 ù quelques milliers de livres cachent les parois. C’est à cause d’elle que son dernier ouvrage L’Avenir est notre affaire a
191 s respecté “la traditionnelle neutralité suisse”. C’est dans le même esprit qu’il fut de 1942 à 1943 rédacteur des émissions
192 ix de l’Amérique. Mais s’il avait choisi un camp, c’est parce qu’il faisait une place à l’homme dans la société au lieu d’imp
193 gouvernés” (un slogan des autonomistes écossais), c’est pour nous amener à la réflexion sur l’importance de l’autogestion pol
13 1978, Articles divers (1978-1981). Questions gênantes mais fécondes (26 juillet 1978)
194 estion : l’aveu qu’on ne se l’était jamais posée. C’est là le fait de gens qui ne savent pas où ils vont et refusent même de
195 eux, l’immense majorité de nos contemporains. Et c’est ce que pourra faire sentir à quelques-uns cette dernière question, la
14 1978, Articles divers (1978-1981). Paradoxes marxiens (septembre 1978)
196 Paradoxes marxiens (septembre 1978)z C’est un patron allemand de Manchester qui apprend à un autre bourgeois, ég
197 e la vie rurale »9. Ce qu’on ignore généralement, c’est le Marx précurseur de notre écologie. Plus de cent ans avant la crise
198 Ce que Marx a bien vu, presque seul de son temps, c’est que le mal qu’on fait à l’homme des villes, on le fait aussi nécessai
199 tions dès qu’elle devient radicale. Être radical, c’est prendre les choses par la racine. Or, pour l’homme, la racine est l’h
200 térielle, si la critique devient une arme réelle, c’est le matérialisme, au sens de Lénine et du « marxisme vulgaire », qui e
201 . ⁂ Gaston Berger a écrit : « Regarder un atome, c’est le changer. Regarder un homme, c’est le transformer. Regarder l’aveni
202 er un atome, c’est le changer. Regarder un homme, c’est le transformer. Regarder l’avenir c’est le bouleverser. » Voilà bien
203 un homme, c’est le transformer. Regarder l’avenir c’est le bouleverser. » Voilà bien l’action de l’esprit, la seule qu’il pui
204 revanche, sur un ton de lucidité désabusée. Mais c’est grâce à l’action de la pensée de Marx que la prédiction de Tocquevill
15 1978, Articles divers (1978-1981). Ramuz, Présence de la mort [préface à la traduction américaine] (24 septembre 1978)
205 continue entre deux murs de vignes vers le lac — c’est un village près de Lausanne — on est reçu par un homme grand et maigr
206 Ah ! vous faites des voyages à bicyclette ? Comme c’est bien ! Vous avez parcouru le Midi ? Avez-vous parlé avec les paysans
207 s. Les deux rives du Léman et la vallée du Rhône, c’est une même civilisation. De ce côté-ci du lac, on nous a fait devenir p
208 verres de vin blancs par des tasses de thé, mais c’est superficiel… Et vous-même, d’où êtes-vous ? Ah ! vous êtes du Jura !
209 fait ce nid en cheveux de ma fille… » (En effet, c’est un nid soyeux et blond, avec quelques brins de paille seulement.) On
210 lier, lent, pesant, paysan, stylisé à l’extrême ? C’est ce que diront les journalistes et les manuels. Ramuz n’est pas si fac
211 ce n’est pas le niveau des échanges de formules. C’est le niveau de la terre, du contact avec la nature, le niveau des croya
212 sions élémentaires. Ramuz veut rejoindre par là — c’est tout le paradoxe de son œuvre — quelque chose de plus généralement hu
213 le paysan vaudois et les circonstances de sa vie, c’est l’homme dans le cosmos que Ramuz nous fait voir. À travers le pays va
214 Ramuz nous fait voir. À travers le pays vaudois, c’est le Pays de l’humanité. ⁂ Ramuz n’écrit pas des romans, au sens habitu
215 simplicité, car le sujet d’un « roman » de Ramuz, c’est toujours l’irruption d’un événement unique, ou d’un grand mythe dans
216 tout un village (La Beauté sur la terre), ou bien c’est l’ouverture d’un cinéma qui bouleverse les imaginations (L’Amour du m
217 inalité, en faisant du Ramuz encore plus pur : et c’est Présence de la mort. Tôt après, Paris le découvrait, le publiait, réé
218 s anciennes, se passionnait pour ou contre Ramuz ( c’est le titre d’un ouvrage collectif publié en 1926). Et il me semble que
219 onde du fond de sa retraite vaudoise. Maintenant, c’est l’époque qu’il interroge, à sa manière socratique. Les trois titres d
220 , son sens du concret, sa conscience scrupuleuse. C’est un homme, par exemple, qui règle son allure sur celle des pentes de s
221 mal calculé et il faut d’abord qu’on le corrige. C’est comme moi… » C’est comme Ramuz quand il écrit. Notons aussi l’influen
222 faut d’abord qu’on le corrige. C’est comme moi… » C’est comme Ramuz quand il écrit. Notons aussi l’influence du style bibliqu
223 hristianisme semble animer le peuple ramuzien14 : c’est un peuple « nuque raide » qui ne veut croire qu’à ce qu’il touche et
224 de faire retour sur soi, d’aimer « quand même », c’est le sujet de Présence de la mort — c’est aussi l’une des vues les plus
225 d même », c’est le sujet de Présence de la mort — c’est aussi l’une des vues les plus profondes que l’on puisse prendre de no
226 vent se lève, il n’y en avait plus sur la terre, c’est le souffle d’une autre vie. Et voici que la cloche a sonné, celles de
16 1978, Articles divers (1978-1981). L’amour, pas la guerre (19-25 octobre 1978)
227 société. L’État-nation fonctionne pour la guerre. C’est sa vocation. Il fabrique, il vend, il achète des armes, portées par d
228 urquoi le prendre ? Il faut s’abstenir. Un point, c’est tout ! Mais voilà… La préparation de la guerre, baptisée « dissuasive
229 equel ils n’ont aucune influence. Le fédéralisme, c’est l’art de faire coexister et coopérer des hommes distincts, ayant des
230 a liberté. Au mot de Jean-Paul Sartre : « L’enfer c’est les autres », il réplique : « L’enfer c’est l’absence des autres, c’e
231 enfer c’est les autres », il réplique : « L’enfer c’est l’absence des autres, c’est la foule solitaire. » Pour que le meilleu
232 réplique : « L’enfer c’est l’absence des autres, c’est la foule solitaire. » Pour que le meilleur gagne en nous, ajoute-t-il
233 té des régions et des provinces doit s’épanouir”. C’est en tout cas le vœu fervent de Denis de Rougemont. Dans son dernier li
17 1978, Articles divers (1978-1981). Dialogue-interview avec Denis de Rougemont (novembre 1978)
234 ance contre le nucléaire) on ne les écoute pas. » C’est donc eux qu’il faut suivre si nous voulons que la démocratie, non la
235 tion de soi que possèdent les hommes. S’exprimer, c’est exister. Et l’on ne peut s’exprimer vraiment que dans la langue de so
236 dans sa langue ou dans celle du pouvoir régnant. C’est la radio qui a la parole. Le seul moyen pour l’homme d’aujourd’hui de
237 berté, j’entends le pouvoir de se faire entendre, c’est la recréation de petites unités d’habitation autour d’une place, d’un
238 grappe de communes réunies par un projet commun, c’est une région. Des régions associées pour les tâches qui excèdent leurs
239 oriques, économiques, écologiques, géographiques. C’est sur elles que l’Europe se fera, non pas sur les États actuels, qui so
240 vous le rôle de la formation civique à l’école ? C’est l’École, en ses trois degrés, la primaire, la secondaire et l’univers
241 es par l’Espagne puis des Slaves au xixe siècle. C’est cela que l’École nouvelle doit apprendre aux enfants qui auront à aff
18 1978, Articles divers (1978-1981). Le choix du siècle (novembre 1978)
242 e à vrai dire est bien faible en logique, puisque c’est aux fauteurs d’une situation dangereuse qu’il appartient de trouver l
19 1979, Articles divers (1978-1981). Genève et l’Europe : un exemple de coopération transfrontalière [préface] (1979)
243 onc dépourvu de sérieux scientifique. Aujourd’hui c’est le raz-de-marée, à tous égards : des centaines de volumes et des mill
244 des tabous de la souveraineté nationale absolue. C’est en effet à l’initiative du gouvernement de la République et canton de
245 ys intéressés paraît étrange, pour dire le moins. C’est que le phénomène régional se voit encore considéré, tant en Suisse qu
20 1979, Articles divers (1978-1981). Hypothèses directrices pour la recherche d’un modèle de région transfrontalière (1979)
246 mettre en uniforme pour le temps de guerre. Mais c’est fausser les réalités (au nom de la raison d’État dont l’ultima ratio
247 ifficultés croissantes que rencontre la première, c’est elle qu’il conviendra d’abord d’explorer. Mais ce n’est pas seulement
248 qui se « déclare » dans les régions frontalières. C’est aussi et surtout l’impuissance des citoyens à décider de leurs destin
249 es se déclarent partisans de la décentralisation. C’est un hommage que l’obsession de la puissance rend aux conditions de la
250 par deux ou trois souverainetés nationales, comme c’est le cas de la Regio Bâle-Alsace-Bade, ou de la région franco-suisse, c
251 la production et la distribution de l’énergie. C’est probablement le problème des frontaliers, c’est-à-dire des ouvriers e
252 sent de plus en plus la nuisance. Paradoxalement, c’est à partir des difficultés créées par « les frontaliers » (notamment da
253 légeances, pour la majorité de nos contemporains, c’est une espèce de scandale, c’est quelque chose d’impensable dans le cadr
254 nos contemporains, c’est une espèce de scandale, c’est quelque chose d’impensable dans le cadre stato-national auquel nous a
21 1979, Articles divers (1978-1981). Le mythe et l’opéra (1979)
255 stoï dans Qu’est-ce que l’Art ? qui date de 1905. C’est au cours des dernières décennies que le terme de « convention » a cha
256 — pour ne rien dire de ceux que nous côtoyons —, c’est que le Mythe, à travers conventions, rhétorique profonde, archétypes,
257 u parler d’amour » se demandait La Rochefoucault. C’est le mythe médiéval de Tristan qui a « parlé d’amour » à l’Europe puis
258 es troubadours et du Roman breton jusqu’à Wagner. C’est par lui que la passion est entrée dans nos mœurs, envoûtante et parfo
22 1979, Articles divers (1978-1981). Formule d’une Europe parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire (1979)
259 s à tout coup bloquent les solutions de bon sens. C’est qu’il s’agit, pour la capitale, de sauver l’idée de souveraineté, et
260 ellement faite. (Ce qu’on ne saura peut-être pas, c’est qu’elle sera faite à l’image de la Suisse, avec ses départements fédé
261 britanniques — rien ne les empêchera de le faire, c’est l’évidence. Pourquoi détruire ce qui garde sa raison d’être, dès lors
262 Au niveau de la commune, dans la plupart des cas. C’est donc là qu’il s’agit de lutter : pour les autonomies municipales, san
263 us voulons l’Europe — et nous pourrons l’avoir —, c’est au village ou dans les communes de quartier qu’il nous faut exiger le
23 1979, Articles divers (1978-1981). Notes pour une éthique du fédéralisme (1979)
264 tant que vocations uniques. Accepter l’altérité, c’est accepter non seulement que l’autre soit plus grand ou plus petit, d’u
265 la mienne à vivre pour être moi, pour le devenir. C’est à partir de cette acceptation, mais à partir d’elle seulement, que pe
266 icité de chacun, cette solidarité des solitaires, c’est celle des hommes libres, non pas du troupeau, du clan, de la classe,
267 que pour autant que j’ai le courage d’y marcher : c’est la définition de la foi. « Ta parole est une lampe à mes pieds, une l
268 ance du droit à la différence de chaque personne, c’est pratiquement exiger des Pouvoirs l’adaptation à chaque cas personnel
269 tiques, idéologiques ou uniquement publicitaires. C’est dans ce sens que le meilleur géographe français du siècle dernier, Vi
270 inition. Tous sont antifédéralistes avec fureur. ( C’est même à cela qu’on peut juger de leur qualité de dictateur.) Or tous s
271 plus de vaincre mais de convaincre. « Gouverner, c’est contraindre », écrivait Georges Pompidou au seuil de son recueil post
272 débat, seul capable de créer l’union. Gouverner c’est coordonner l’action simultanée d’éléments variés, dans le respect de
273 de leur diversité et à partir de leur autonomie. C’est fédérer, c’est-à-dire indiquer des fins communes à des unités autonom
24 1979, Articles divers (1978-1981). Un foyer de culture (janvier 1979)
274 l’abbé Grégoire, ne comprennent pas le français ( c’est plus de la moitié de la population) ils n’ont qu’à retourner à l’écol
275 n accent parisien à la culture dans l’Hexagoneaq. C’est au prix d’un appauvrissement très certain de la langue, qui se mesure
276 e avec celui de Voltaire. Il en va de même — mais c’est beaucoup moins grave — de l’accent oxonien de la culture britannique
25 1979, Articles divers (1978-1981). Quand la Perse renverse l’Iran (21 février 1979)
277 t du « niveau de vie » qu’on lui promettait, oui, c’est bien tout un peuple dans sa profondeur qui vient de rejeter la modern
278 iller sans ses anciens maîtres — en les imitant ! C’est un royaume indépendant depuis des siècles, et c’est son souverain lui
279 est un royaume indépendant depuis des siècles, et c’est son souverain lui-même qui tentait de le forcer à adopter le modèle o
280 lui succède en 1941, sous la pression des Alliés. C’est un jeune homme un peu timide et renfermé, qui a été élevé en Suisse,
281 t empêcher que tout marche comme ils l’ont prévu. C’est qu’ils n’imaginent pas qu’il y a dans l’homme d’autres besoins à sati
282 la classe dirigeante. Qu’est-ce que le chiisme ? C’est la partie de l’islam qui considère que la succession du prophète a pa
283 rabes. Ce qui distingue le mieux ces deux écoles, c’est le fait que, dans le chiisme, le fidèle n’est pas livré à lui-même, m
284 uropéenne est évincée par l’influence soviétique, c’est le modèle occidental en pire qui s’imposera de nouveau pour un temps.
285 nous savons, et qui ne sera plus changé par rien, c’est que, pour une fois, dans l’Histoire, la religion a vaincu la Bourse,
26 1979, Articles divers (1978-1981). Cet amour qui nous rendrait la liberté (mars 1979)
286 ait un ami hindou, tout ce que nous pouvons dire, c’est It’s romance ! ». Les Grecs et les Romains ne nous ont rien laissé qu
287 la liberté même. (Et quand à ceux qui croient que c’est la haine qui libère, ils croient aussi sans doute que la police crée
288 mépris de soi-même. Pour libérer l’amour, aimez. C’est le seul moyen, et cela suffira. Quant au problème sexuel, c’est une t
289 moyen, et cela suffira. Quant au problème sexuel, c’est une tout autre affaire. La liberté dans la sexualité, nous en jouisso
290 nt aucune fantaisie individuelle dans ce domaine. C’est précisément l’existence — et non l’absence de la liberté sexuelle par
27 1979, Articles divers (1978-1981). « Nous subsisterons unis, ou nous périrons séparés ! » (avril-mai 1979)
291 ustriels, de gouvernements ou de multinationales… C’est faux. L’Europe, c’est une nécessité qui s’inscrit dans le cours norma
292 ents ou de multinationales… C’est faux. L’Europe, c’est une nécessité qui s’inscrit dans le cours normal de l’histoire en cet
293 ne, mais mondiale. Pour cette raison très simple. C’est l’Europe qui a créé le monde que nous connaissons, en ce sens qu’en c
294 ment, parce que le raisonnement de nos dirigeants c’est de se dire : « Après moi le déluge ! ». « Ça durera bien jusqu’à ma r
295 fiance à l’infinie ingéniosité de l’homme ». Mais c’est un constat de démission devant la fatalité ! Qui, devant un danger pr
296 ques à peu près infinis du nucléaire par exemple… C’est dans ce contexte-là que se pose la question européenne : un contexte
297 aux plus fort qu’en Amérique latine. L’Europe, c’est plus de 400 millions d’habitants Inévitablement donc, la proportio
298 ou non, que l’on se dise de gauche ou de droite, c’est une évidence à laquelle il faut que nous nous fassions. Du coup égale
299 leur moyen d’influencer le comportement d’autrui, c’est le seul. » Nous n’en sortirons pas autrement. Mais nos chances ne son
300 or la réalité est inverse : l’Europe de l’Ouest, c’est plus de 400 millions d’habitants, alors que les États-Unis n’en compt
301 ance et l’Italie, entre la France et l’Allemagne… C’est exclu. Un formidable progrès acquis en trente ans après des siècles d
302 par l’intégration de leurs économies nationales. C’est loin encore d’être totalement réalisé mais de grands pas ont été fait
303 me siècle. Ce n’est pas la solution magique, mais c’est la seule solution possible, ajoute-t-il… L’Europe unie ne peut avoir
28 1979, Articles divers (1978-1981). Rapport au peuple européen (9 mai 1979)
304 percussions très dures pour nos pays de l’Europe. C’est notre civilisation technologique qui produit à la fois l’accroissemen
305 e et l’épuisement de ce pétrole par nous d’abord. C’est notre modèle d’État-nation centralisé qui triomphe partout et réclame
306 isqué à y faire face, du côté de nos gouvernants. C’est qu’il faudrait, pour y répondre, dépasser le cadre national et accéde
307 nomie. Point de solutions nationales non plus, et c’est encore plus évident, dans le domaine de l’Environnement. Là, tous les
308 orique — c’était encore une utopie voilà dix ans. C’est devenu l’un des problèmes capitaux d’aujourd’hui dans la plupart des
309 le n’est pas le meilleur moyen d’agir sur autrui. C’est le seul ». On demande souvent si l’élection d’un parlement privé de p
29 1979, Articles divers (1978-1981). Denis de Rougemont, ou l’Europe contre l’Europe (30 mai 1979)
310 la France ou plus petit est qualifié de trahison, c’est absurde. Aucun des problèmes actuels importants — qu’ils soient énerg
311 ns partout, par-dessus les frontières nationales. C’est ainsi que l’on motivera les gens pour une Europe différente. Chang
312 péen et aux futurs députés du parlement des Neuf, c’est Denis de Rougemont qui vient de le lancer. À la veille des élections,
30 1979, Articles divers (1978-1981). L’Europe : idéal… et moyen de survie (3 août 1979)
313 répercussions très dures pour nos pays d’Europe. C’est notre civilisation technologique qui produit à la fois l’accroissemen
314 e et l’épuisement de ce pétrole par nous d’abord. C’est notre modèle d’État-nation centralisé qui triomphe partout et réclame
31 1979, Articles divers (1978-1981). Une Europe unie et diverse (27 août 1979)
315 isqué à y faire face, du côté de nos gouvernants. C’est qu’il faudrait, pour y répondre, dépasser le cadre national et accéde
316 nomie. Point de solutions nationales non plus, et c’est encore plus évident, dans le domaine de l’Environnement. Là, tous les
317 orique — c’était encore une utopie voici dix ans. C’est devenu l’un des problèmes capitaux d’aujourd’hui dans la plupart des
318 le n’est pas le meilleur moyen d’agir sur autrui. C’est le seul ». On demande souvent si l’élection d’un parlement privé de p
32 1979, Articles divers (1978-1981). « La qualité des choses que j’aime » (18 octobre 1979)
319 s…28 Au reste, ni lui ni moi ne sommes sur place. C’est bien cela qui lui est le plus amer. Westport (Connecticut), 15 aoû
320 de la boite : il en sort un chiot tout tremblant. C’est un boxer qui ressemble à Bismarck et qu’il a baptisé Annibal. Je lui
321 e mes trente-six heures de congé, chaque semaine. C’est Consuelo qui l’a trouvée et l’on croirait qu’elle l’a même inventée :
322 uvée et l’on croirait qu’elle l’a même inventée : c’est immense, sur un promontoire emplumé d’arbres échevelés par les tempêt
323 et d’îles tropicales. — Je voulais une cabane et c’est le Palais de Versailles ! s’est écrié Tonio bourru, en pénétrant le p
324  : « Vous direz plus tard en montrant ce dessin : c’est moi ! » Le soir, il nous lit les fragments d’un livre énorme (« Je va
325 ur, vers 3 ou 4 h. du matin. ⁂ Depuis le 15 mars, c’est décidé : St Ex a reçu l’assurance d’être engagé dans une unité combat
326 aphes de Life. De l’entrée, je m’entends dire : «  C’est merveilleux ! Vous ressemblez déjà à vos photos ! » Il me regarde san
327 Sur quoi Pierre Lazareff : « Mais voyons, Tonio ! C’est très drôle ce que dit Denis ! » En fait, ce n’est pas drôle du tout.
328 tout. Plutôt tragique. Il l’a senti. Il sait que c’est vrai. C’est l’une des photos prises ce jour-là qui figurait en tête d
329 t tragique. Il l’a senti. Il sait que c’est vrai. C’est l’une des photos prises ce jour-là qui figurait en tête de l’article
330 qu’un moyen d’être en paix avec ma conscience et c’est de souffrir le plus possible. De rechercher le plus de souffrance pos
331 Ils sont fatigants. Ce n’est pas ça, être homme. C’est de la fausse algèbre… Et tous un peu ils sont ainsi. Ce n’est pas ma
332 arties « bien disputées » tard dans la nuit, mais c’est surtout par l’attitude qu’elles révèlent : celle d’un homme qui accep
333 ait à « mettre le cap sur nos buts lointains »30. C’est l’avion qui l’a éveillé au sens cosmique, c’est-à-dire aux liaisons s
334 s racines et se chargent de fruits, ce terrain-là c’est la vérité des orangers. Si cette religion, si cette culture, si cette
335 élivrent en lui un grand seigneur qui s’ignorait, c’est que cette échelle des valeurs, cette culture, cette forme d’activité,
33 1979, Articles divers (1978-1981). Considérations sur une charte culturelle européenne : mémorandum (17 décembre 1979)
336 e et quelle est sa fonction ? Littré nous dit que c’est un « acte concédant des franchises, des privilèges ». Et l’Oxford Dic
337 es d’inertie de la masse qui retarde toujours, et c’est normal, sur les élites du savoir, de la recherche et de la création.
338 les. Édouard Herriot a dit un jour : « La culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié. » Et T. S. Eliot a écrit35 : « L
339 nt comme ce qui rend la vie digne d’être vécue. » C’est profond, c’est subtil, c’est sûrement vrai. Mais que pourrait bien fa
340 rend la vie digne d’être vécue. » C’est profond, c’est subtil, c’est sûrement vrai. Mais que pourrait bien faire de cela la
341 igne d’être vécue. » C’est profond, c’est subtil, c’est sûrement vrai. Mais que pourrait bien faire de cela la charte envisag
342 u civisme. En effet, la culture pour un Européen, c’est sa participation au trésor commun des œuvres créées depuis des siècle
343 de vue le contexte culturel de la technique. Car c’est ce contexte culturel qui agit dans les pays sous-développés, à l’insu
344 n sans égale et qui rayonne sur toute la planète, c’est à l’esprit de ses habitants, c’est à sa culture qu’il le doit. La cré
345 te la planète, c’est à l’esprit de ses habitants, c’est à sa culture qu’il le doit. La création, la transmission et l’élabora
346 — condition préalable de tout civisme européen — c’est le nationalisme ; et chacun sait que le nationalisme a été propagé pa
347 e de falsification nationaliste des perspectives, c’est aussi faire l’Europe dans les jeunes esprits, et c’est montrer son un
348 aussi faire l’Europe dans les jeunes esprits, et c’est montrer son unité fondamentale, base de l’union qu’il reste à faire.
349 tifications, sinon précisément de notre culture ? C’est donc là qu’il s’agit d’attaquer son virus, dans les esprits, dans les
350 is que dira cette voix, si elle arrive à parler ? C’est la question qu’auront à se poser les rédacteurs de la charte envisagé
351 lanète) : le cœur et le cerveau du monde moderne. C’est là qu’il faut chercher les vrais secrets de notre puissance, même mat
352 aujourd’hui s’édifier. Résumons-nous : l’Europe, c’est très peu de chose plus une culture. Ce qui peut s’exprimer sous une f
353 divergences babéliques s’accélèrent sans relâche. C’est la question des fins dernières de « la culture » qui se pose alors, p
354 it à la guerre, la seconde exige et crée la paix. C’est dire que la seconde seule peut concourir à l’objet principal de la ch
355 ommentaire. Prétendre « organiser les échanges », c’est d’une part reconnaître que l’État reste le maître d’élever ou d’abais
356 normale des idées, des personnes, et des œuvres ; c’est d’autre part presque automatiquement, favoriser ceux qui ne gênent pe
34 1980, Articles divers (1978-1981). Énergie solaire et autonomie (1980)
357 me le reprocher dans la presse de cette ville. Et c’est cela, précisément, qui m’autorise à prendre la parole parmi vous. Il
358 pétrole, dont on commence à parler sérieusement. C’est alors qu’on nous offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous d
359 alors qu’on nous offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit-on, pas une fumée n’en sort, c’est le dernier cri de
360 est propre, nous dit-on, pas une fumée n’en sort, c’est le dernier cri de la technique. Ce sera rentable dans dix ans, vingt
361 ourvoir à ce moment-là. Voter pour les centrales, c’est économiser plusieurs dizaines de milliers d’emplois, dit alors le Con
362 ratoire européen de recherches nucléaires, et que c’est là l’origine du CERN, dont il advint que j’eus à présider la première
363 jour, nous devons les payer sans cesse plus cher ( c’est l’inflation). Nous nous condamnons à travailler toujours davantage et
364 au-dessus de tous les autres intérêts l’humanité. C’est un chemin qui mène à l’aliénation, à la froideur dans les relations h
365 une façon « quasi militaire ». Or vous le savez, c’est dans tous les journaux, l’ère de la centralisation comme celle des éc
366 it faire maintenant pour toutes celles de demain. C’est le choix même de l’avenir, du seul « progrès » digne du nom. Qui va f
35 1980, Articles divers (1978-1981). Actualité de Benjamin Constant (1980)
367 ge en deux parties43 paraît ce jour-là à Hanovre. C’est une déclaration de guerre idéologique, non seulement à Napoléon, mais
368 dédaigné de tout le monde et personne n’y pense. C’est moi qui ne prends pas ma place, et je crois qu’on me la refuse. 12 a
369 l. Entrevue avec l’empereur. Longue conversation. C’est un homme étonnant. Demain je lui porte un projet de constitution… L.
370 de celui dont il avait écrit un mois plus tôt : C’est Attila, c’est Gengiskhan, plus terrible et plus odieux parce que les
371 il avait écrit un mois plus tôt : C’est Attila, c’est Gengiskhan, plus terrible et plus odieux parce que les ressources de
372 de L’Esprit de conquête ! Rien de moins probable. C’est dans l’espoir de sauver un peu de liberté réelle qu’il s’expose aux v
373 uillet que l’on ferme les portes des Chambres : «  C’est une catastrophe ennuyeuse », note Benjamin, et il se dispose à écrire
374 au peuple des droits qui lui appartiennent, mais c’est assez pour lui qu’elle apparaisse compatible avec la liberté. 2°. Aur
375 uprès du trône que, le 19 mars, j’avais défendu : c’est que le 20 j’ai levé les yeux, j’ai vu que le trône avait disparu et q
376 ortuniste en l’occurrence, ce n’est pas Constant, c’est l’empereur. De Golfe-Juan à Lyon, jusqu’à Paris, Napoléon a été accue
377 ce qu’un profond sentiment lui avait dicté. Or, c’est cela qui assure la durée d’un ouvrage : qu’il ait été au cœur, au plu
378 s vive aujourd’hui qu’elle ne put l’être en 1814. C’est bel et bien la théorie de l’État-nation comme état de guerre en perma
379 En effet : « le but unique des nations modernes, c’est le repos, avec le repos l’aisance, et comme source d’aisance, l’indus
380 on. » Tout cela nous paraît un peu fade parce que c’est devenu tellement plus évident au temps de la bombe nucléaire, arme qu
381 station mutuelle et matérielle pour des siècles. ( C’est pourtant vers quoi nous allons, vers quoi nous continuons d’aller.) D
382 discipline politique », dira plus tard Mussolini. C’est pourquoi Bonaparte instaure la lecture obligatoire et quotidienne du
383 . […] Sur tout le reste, le grand mot aujourd’hui c’est l’uniformité. » Cet impérialisme stato-national, identifié par Consta
384 parussent à genoux en leur présence. Aujourd’hui, c’est le moral de l’homme qu’on veut prosterner ». Ici se révèle la vraie n
385 dictature classique, bien connue de l’Antiquité, c’est infiniment plus pervers. Car : Le despotisme règne par le silence,
386 alitaires rouges, bruns ou noirs. Sans le savoir, c’est à notre siècle que parlait Benjamin Constant. Du mensonge comme mé
387 sme.49 Ce qu’il a fort bien vu d’entrée de jeu, c’est qu’un fédéralisme lié à la paix comme l’État-nation l’est à la guerre
388 se reposer sur aucune de ses parties. La variété, c’est de l’organisation ; l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’e
389 variété, c’est de l’organisation ; l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’est la vie ; l’uniformité, c’est la mort.
390 n ; l’uniformité, c’est du mécanisme. La variété, c’est la vie ; l’uniformité, c’est la mort. Le système fondé sur les patri
391 canisme. La variété, c’est la vie ; l’uniformité, c’est la mort. Le système fondé sur les patries locales — nous dirons les
392 les régions — que Constant préconise en ce point, c’est l’antithèse parfaite du centralisme jacobin poussé à l’extrême par le
393 orme — morale autant que physique — de la nation. C’est le système fédéraliste par excellence, qui consiste à confier telle t
394 érieur, et tantôt à l’extérieur avec l’anarchie. C’est ce pseudo-fédéralisme très « vicieux » que récuse Constant. Il veut l
36 1980, Articles divers (1978-1981). L’Europe, invention culturelle (1980)
395 r manifeste européen, philosophique et politique. C’est un appel à l’empereur Henri VII, qui vient se faire sacrer à Rome, po
396 légeance envers l’Empire comme envers la papauté. C’est la partie qui veut se faire passer pour le tout. C’est l’utopie naiss
397 la partie qui veut se faire passer pour le tout. C’est l’utopie naissante de la souveraineté nationale absolue. « La tunique
398 d’Æneas Silvius au pontificat. Une fois de plus, c’est l’angoisse, la menace et le désastre qui ont suscité la prise de cons
399 tend de nous seuls sa renaissance. Et de nouveau, c’est un grand clerc, mieux, un homme de l’esprit, un poète, qui va dire le
400 d’un même destin menacé. Il écrit : Maintenant, c’est en Europe même, c’est-à-dire dans notre patrie, dans notre propre mai
401 e d’acclamations : Victor Hugo. Et au xxe siècle c’est encore un de nos plus grands poètes, Saint-John Perse, qui, sous son
402 de Gasperi, Jean Monnet et Paul-Henri Spaak. Mais c’est dans la généalogie des philosophes qu’on voit s’annoncer au xviiie s
403 ue est enlevée aux princes et passe aux peuples. ( C’est la doctrine rousseauiste dans sa pureté.) Le projet de fédération eur
404 olas Berdiaev, Gabriel Marcel, puis Karl Jaspers. C’est cette génération qui va créer la notion d’engagement de l’écrivain (o
405 er retour en Europe, en 1946, ce que je découvre, c’est que le problème intellectuel prioritaire que proposent à leurs invité
406 es au plus, contre 300 et 400 aux deux autres) et c’est normal. Mais elle compte quelques-unes des gloires de la pensée du xx
407 égrée aux cadres d’une grande culture européenne. C’est en visant à une unité de culture européenne que nous sauverons la cul
408 outes parts », qu’elle est « au plus bas », que «  c’est la fin » et que nous voici tous « enchaînés, humiliés, malades de peu
409 demandent aujourd’hui les fédéralistes européens, c’est la coopération active, dans le détail, des actions doctrinales, prati
410 ’est pas le meilleur moyen d’agir sur les hommes, c’est le seul ». 38. « Marché commun » est déjà proposé par Nietzsche dan
411 spirations les plus hautes et les plus profonds ; c’est l’âme de l’Europe, de l’Europe une, qui sous la véhémente diversité d
37 1980, Articles divers (1978-1981). L’avis de Denis de Rougemont [sur Invocation du nom de Dieu et Constitution fédérale] (1980)
412 dit : « Voyez-vous moi, ce qui me gêne là-dedans, c’est justement que ça gêne si peu notre collègue communiste… » Ce que je v
413  La Confédération », on ne sait pas encore ce que c’est , tandis que « le peuple et les cantons », tout le monde voit de quoi
414 « le bien-être du plus faible de ses membres ? » C’est bien obscur. On pourrait faire de cette phrase des applications ridic
415 Dieu en tant que « Tout-Puissant ». On a dit, et c’est l’un des principaux arguments en faveur de l’invocation, qu’elle pose
416 esprit, que cela pose une limite à leur pouvoir. C’est au contraire qu’ils se prévalent de la Toute-puissance divine pour en
417 ieux : le sujet, doit aux autorités constituées : c’est Dieu qui les a instituées, elles participent donc de sa Toute-puissan
418 le moyen de traduire cela dans leur langage. Mais c’est à eux de le faire, je ne m’en chargerai pas. De telle sorte que, si j
419 « Seigneur » invoqué par les églises chrétiennes, c’est Jésus, c’est le Christ, ce n’est pas le Jéhova ou le El de l’Ancien T
420 invoqué par les églises chrétiennes, c’est Jésus, c’est le Christ, ce n’est pas le Jéhova ou le El de l’Ancien Testament, un
421 l y en ait une qui perde. » Le Dieu « puissant », c’est le « Gott mit uns ». Maintenir son invocation en tête de la constitut
422 Jéhovah n’est ni dans le feu ni dans la tempête ; c’est par un son doux et subtil qu’il manifeste sa puissance, par la « voix
423 ais une seule fois dans le Nouveau, Jacques 5. 4) c’est le Dieu des armées angéliques, spirituelles, non celui des armées mob
38 1980, Articles divers (1978-1981). Lew Kowarski et la responsabilité sociale du scientifique (1980)
424 dont la notion fondamentale est le prix. Le prix, c’est un certain niveau monétaire auquel un être humain est prêt à vendre o
425 ence qui s’occupe surtout des sentiments humains. C’est une branche de la poésie. Il se souvient qu’une dizaine d’années plu
426 qui frôlent les 100 dollars au kilowatt installé. C’est une percée fantastique ! » Or, dit Kowarski, je viens de constater qu
427 connaissions certes depuis plusieurs années, mais c’est de là que je date, pour ma part, notre amitié. Je l’avais invité à ti
428 du, à cette quatrième attitude qu’il se ralliait. C’est bien en conformité avec cette quatrième attitude que Lew Kowarski se
429 es capitaux dont le nucléaire n’est qu’un aspect. C’est maintenant que nous mesurons, et nous allons mesurer toujours plus, j
430 us lui donniez plus de saveur et plus de sens. Et c’est ce qu’il y a de plus précieux au monde. bg. Rougemont Denis de, « 
39 1980, Articles divers (1978-1981). Le bilan culturel de la décennie 1970-1980 (1980)
431 vait produit plus de génies dans tous les ordres. C’est l’euphorie d’une seconde Renaissance : au retour à l’Antiquité qui ca
432 ürrenmatt et Frisch. De même, en Grande-Bretagne, c’est une génération d’auteurs plus socialement que politiquement engagés,
433 e 1979, un bilan culturel de la décennie écoulée. C’est ainsi que je tombai sur le numéro des Nouvelles littéraires du 20 d
434 Quel que soit l’auteur, quelle que soit la pièce, c’est sur les planches le même décor, celui d’un théâtre qui se dévore, ce
435 h comme pour tant d’hommes de théâtre de son âge, c’est Dieu le père, c’est le père tout court, le père tout-puissant, absent
436 hommes de théâtre de son âge, c’est Dieu le père, c’est le père tout court, le père tout-puissant, absent, traître, bourreau,
437 nnie écoulée : si nous voulons en faire le bilan, c’est cela d’abord qu’il nous faut expliquer. La décennie du « discours 
438 ssentiel du message étant le spectacle lui-même : c’est cela qu’il s’agit de « faire passer ». Dès 1968 à Paris, ce nouveau s
439 ant le public — j’entends des attitudes d’acteur. C’est la nouvelle « trahison des clercs ». Si l’on peut dire que durant la
40 1980, Articles divers (1978-1981). 1979 [Iran, Three Mile Island, Cambodge…] (2 janvier 1980)
440 h : tricher ne l’intéresse pas, ce qu’il rejette, c’est le principe même des règles du jeu imposées depuis le siècle dernier
441 qu’il y a de plus inquiétant, dans les deux cas, c’est le mensonge sur l’un et le silence sur l’autre. Tous les experts euro
442 evenus de Harrisburg avec des récits lénifiants : c’est tellement mieux chez nous, rien de pareil n’arriverait, d’ailleurs il
443 nt toujours, mais ce n’est plus une « nouvelle ». C’est simplement la plus grande catastrophe énergétique du siècle. Personne
444 de lui poser en Turquie. Ce qui demeure certain, c’est le retour en force du fait religieux, après cent ans de matérialisme
445 ricaines par les Viets. Ce qui se passe, en 1979, c’est l’attaque du Vietnam à l’ouest, au nom du communisme russe, contre le
446 t qui massacrait au nom du communisme chinois. Et c’est le rejet à l’est de dizaines de milliers d’opposants, jetés à la mer
41 1980, Articles divers (1978-1981). Un précurseur de l’engagement politique (1er mai 1980)
447 rd’hui très actuel. Comment expliquez-vous cela ? C’est que, dans ses grandes lignes, la situation n’a guère changé. J’ai d’a
448 sinon de répéter que force doit rester au droit. C’est ainsi qu’aux Panzerdivisionen qui venaient de réoccuper la Rhénanie,
449 cet ouvrage nous révèle la mentalité occidentale. C’est une prise de conscience. Alors dites-moi, Denis de Rougemont, cette œ
450 is de toute espèce d’action sociale ou politique. C’est un peu le fou de Dieu. Le fou opposé au sage. Et ces deux auteurs m’o
451 éelle que dans la mesure où elle se manifeste. Et c’est exactement ce sens que j’ai voulu exprimer dans le raccourci : Pense
42 1980, Articles divers (1978-1981). La maîtrise sociale des besoins (avril-juin 1980)
452 il arrive, la dernière mode from coast to coast. C’est évidemment la religion qui détermine les variations les plus impressi
453 cette conduite « irrationnelle », j’ajouterai : «  C’est qu’ils n’imaginent pas qu’il y a dans l’homme d’autres besoins à sati
454 ientifiquement, ni ces risques ni ces besoins, et c’est de cette double ignorance que l’on déduit la certitude qu’il faut des
455 consommateurs, dans toutes les parties du monde, c’est l’Information. C’est d’une information honnête donnée aux consommateu
456 toutes les parties du monde, c’est l’Information. C’est d’une information honnête donnée aux consommateurs européens quant à
457 a famine en Afrique noire ou dans l’ex-Indochine. C’est d’une information honnête aux peuples de ces pays quant aux dangers d
458 e plus de « besoins » comme si l’on savait ce que c’est , ou comme s’il s’agissait de projets de vente ; — qu’on ne parle plus
43 1980, Articles divers (1978-1981). L’Europe et l’environnement (28 juin 1980)
459 ne, à 80 millions de $ le pas, pour s’assurer que c’est plutôt triste, — mais quel Progrès ! — Elle a provoqué un développem
460 me majeur, pour l’homme du xx e siècle finissant, c’est justement d’arrêter ce Progrès-là et toutes affaires cessantes, de st
461 est l’un des caractères distinctifs de l’Europe. C’est au niveau régional, et là seulement, que peuvent être réalisées avec
462 est requis par la crise actuelle, impérieusement, c’est que les femmes et les hommes d’Europe, les plus conscients de leur de
463 ets radioactifs, ou le bassin de la Méditerranée, c’est un accord de type fédéral entre nations ou entre régions qui se voit
464  autant je suis certain que dans le cas du Léman, c’est de l’attitude, des choix, et de l’action des citoyens que tout dépend
465 constatation qui nous engage : l’avenir du Léman, c’est notre affaire ! 61. État de l’environnement, 1977, publié chaque
44 1981, Articles divers (1978-1981). Guy de Pourtalès l’Européen [préface] (1981)
466 origines du destin prestigieux de cette famille, c’est d’abord un déracinement pour cause de fidélité à une foi et non pas à
467 réformée. Il porte un prénom biblique : Jérémie. C’est fréquent chez les huguenots, les Suisses romands et les Anglais. (Je
468 petite patrie Pourquoi Frédéric II de Prusse ? C’est que Neuchâtel, depuis les temps les plus reculés, est un pays indépen
469 ssoirement et depuis peu d’années rois de Prusse. C’est l’un des plus petits États du continent qui sera donc le point de dép
470 de Jérémie est créé comte d’Empire en 1809, mais c’est lui qui va fonder la branche allemande de la famille tandis que ses d
471 ranche française et la branche neuchâteloise. Et c’est ainsi que le jeu de la politique et des mouvances de dynasties amenèr
472 meau des Flandres dont il n’oubliera pas le nom : c’est là que son fils unique Raymond sera tué au combat, lors de la grande
473 de (sa) patrie helvétique » puis en Allemagne, et c’est elles qu’on retrouve dans le dernier roman, sans doute le plus fidèle
474 paix que dans l’amour transcendental de Bach. Et c’est tout le romantisme européen que vont réveiller parmi nous, dans les a
45 1981, Articles divers (1978-1981). Fédéralisme, personnalisme, œcuménisme (1981)
475 ne des théologies existantes. Ce qui m’intéresse, c’est la doctrine concernant l’Église universelle, implicitée par le fait m
476 umainement vérifiable, assurée et définitive. Car c’est précisément cette utopie qui a produit les schismes et les opposition
477 le mouvement œcuménique se propose de surmonter. C’est dans la mesure exacte où les Églises ont voulu transformer la foi à l
478 ctive de l’unité (d’organisation ou de doctrine), c’est dans la mesure exacte où elles ont douté d’une union par essence inco
479 meilleur que la première Épître aux Corinthiens : c’est dans ses appels à l’union, précisément, que Paul établit avec le plus
480 lus conscientes de leurs valeurs authentiques, et c’est par ce détour, précisément, qu’elle espère atteindre une communion d’
481 é immanent, c’est-à-dire humainement contrôlable. C’est la formule même de la tyrannie. Car, contre un principe d’unité imman
482 e d’obéir aux hommes plutôt qu’à Dieu. S’il sort, c’est avec amertume, et l’Église qu’il fondera peut-être sera opposée à l’a
483 diversité en division. Alors il y a scandale, et c’est alors que le corps souffre dans son chef et dans ses membres. La vie
484 ssance signale la naissance même de l’hellénisme. C’est l’homme de la tribu qui se met à réfléchir « pour son compte », et qu
485 ce fait même, se distingue et s’isole. Raisonner, c’est d’abord douter, et c’est bientôt se révolter contre les tabous et les
486 e et s’isole. Raisonner, c’est d’abord douter, et c’est bientôt se révolter contre les tabous et les conventions sacrées du g
487 À ce moment se crée un sentiment de vide social. C’est une sorte d’angoisse diffuse d’où naît l’appel à une communauté nouve
488 le rassurent, et où l’État reprend sa puissance. C’est Rome alors qui nous donnera le symbole éternel de la réaction collect
489 ux accomplir son unification, sa « mise au pas ». C’est avec la poussière des individus que l’État fait son ciment. Mais cet
490 t adopté le terme latin de persona (rôle social). C’est ce même terme qui servira aux premiers philosophes chrétiens pour dés
491 elle et les devoirs vis-à-vis de la collectivité. C’est le même Dieu, qui, par la vocation qu’il envoie à l’homme, distingue
492 leur valeur (paroisse, églises diverses, ordres). C’est en effet dans le groupe local que la personne peut se réaliser. Car l
493 disposer, mais de ce que Dieu voulait qu’il fit. C’est toujours une utopie apparente ; en réalité, ce n’est qu’une réponse.
494 lonté. Ce qui manque à ces tentatives dispersées, c’est un arrière-plan spirituel commun (œcuménisme), et une vision précise
46 1981, Articles divers (1978-1981). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous (1981)
495 gme » : ce que nous référons comme « hérétique », c’est tout choix exclusif d’un seul des termes d’une antinomie fondamentale
496 es avec les énoncés de la Bible, mais de juger si c’est la Parole de Dieu, donc Dieu, qui est le sujet de ces énoncés, ou bie
497 e passer, chez les vivants jusqu’au Dernier Jour. C’est le sens qui concerne l’homme intérieur, un sens qui vise des événemen
498 plissent pas sur le plan physique de l’existence. C’est cela le sens ésotérique. […] Et c’est autour de ce Livre saint que no
499 ’existence. C’est cela le sens ésotérique. […] Et c’est autour de ce Livre saint que nous voyons, partout et toujours, se reg
47 1981, Articles divers (1978-1981). Quelques maximes de prospective (1981)
500 ses sont difficiles qu’on ne les essaie pas, mais c’est parce qu’on ne les essaie pas qu’elles sont difficiles. Sénèque On c
501 ue a réalisés de mieux en mieux depuis un siècle. C’est du rêve de voler qu’est né l’avion, et non pas de la prévision des av
502 s nuits brûlantes, au pire de l’été, de la neige. C’est ce rêve d’Icare qui animait encore les premiers constructeurs d’avion
503 ue de l’Occident, ou de l’humanité « civilisée ». C’est ce que me suggère jusqu’à l’angoisse l’exemple de l’automatisation de
504 62. Mais ce qui me paraît plus stupéfiant encore, c’est le refus général, par les hommes politiques et les économistes « séri
505 ourd’hui, l’un des noms de la crise industrielle, c’est juste­ment la pléthore du tertiaire : selon Jacques Attali, « il empl
506 r, mais ses effets potentiellement bénéfiques, et c’est encore plus grave. On avait déjà eu assez de mal à faire prendre une
507 technique sur le chômage. Je réitère : jusqu’ici, c’est le succès, non la lenteur et encore moins l’échec de nos efforts tech
508 vit, rend ces désastres probables à court terme. C’est l’avenir de l’Humanité qui n’est plus ce qu’il était, et qui pourrait
48 1981, Articles divers (1978-1981). Robert Aron, Fragments d’une vie [préface] (1981)
509 éalité, qui est politique autant que spirituelle. C’est à ce moment qu’une rencontre fortuite avec Arnaud Dandieu, ancien con
510 ux qui composent ce mouvement : l’Ordre nouveau. C’est le Robert Aron de l’Ordre nouveau que j’ai connu, notre aîné comme Da
511 de Mao à Giscard ou à Mitterrand, comme le font — c’est la condition de leur succès à la télévision — les « philosophes » pub
512 Mais il ne semble pas qu’il y reste longtemps. Et c’est là qu’en 1942, avec un courage exemplaire, il va donner au « Bureau d
513 u gouvernement provisoire, jusqu’à la Libération. C’est sous le signe de l’Europe unie que nous allons nous retrouver le plus
49 1981, Articles divers (1978-1981). Charles Ricq, Les Travailleurs frontaliers en Europe [préface] (1981)
514 mais envers et contre toute réalité. Aujourd’hui, c’est le raz-de-marée : des centaines de volumes et des milliers d’études p
515 ient une place à part et qu’il importe de situer. C’est un ouvrage de base, littéralement, parce qu’en bonne méthode régional
516 des tabous de la souveraineté nationale absolue. C’est en effet à l’initiative du gouvernement de la République et canton de
517 ys intéressés paraît étrange, pour dire le moins. C’est que le phénomène régional se voit encore considéré, tant en Suisse qu
50 1981, Articles divers (1978-1981). La Suisse face au danger de guerre : « Je suis un pessimiste actif » (4 mars 1981)
518 r sur le bouton. S’il n’y a pas encore la guerre, c’est qu’on a peur de la faire. Je me rappelle une conversation que j’ai eu
519 re, avec une rationalité proprement épouvantable. C’est le règne de la raison folle, abandonnée à elle-même, d’une raison qui
520 e je place encore, si j’ose dire, quelque espoir, c’est ce que j’ai appelé la « pédagogie des catastrophes ». C’est-à-dire ?
521 la contribue à rendre acceptable le nucléaire, et c’est ça justement qu’il faut empêcher à tout prix. Il faut que les hommes
522 omique pour ce qui concerne les populations. Mais c’est grave ce que vous dites-là ! Ça signifierait qu’on trompe la populati
523 creusez pas d’abris ! Ici, tout le monde s’y met, c’est un devoir national ! » Eh bien, cette fièvre n’a duré que quatre ans.
524 obéissant aux ordres de l’EMG ou du gouvernement. C’est la doctrine que m’enseignait en 1928 déjà, lors de mon école d’offici
525 de gens n’en prennent pas clairement conscience, c’est que l’idée d’une guerre entre deux pays européens est devenue pratiqu
526 eilleures armes du monde. La défense d’un peuple, c’est d’abord, disons même surtout, sa volonté de se défendre, comme on l’a
527 verra peut-être en Afghanistan. Tout tient à ça. C’est une question d’éducation civique. Et, avec cela, le principal est dit
528 ne réponse. Ce qui manque aux jeunes aujourd’hui, c’est un avenir. L’angoisse qu’ils ont, pas toujours consciente, mais certa
529 toujours consciente, mais certainement présente, c’est de n’avoir pas d’avenir, parce que tout est barré par l’idée d’une gu
530 uge en estimant qu’on a humanisé la guerre et que c’est assez. Faire quelque chose Cela n’irait pas sans sacrifices. Ce
531 la société, ce n’est pas la puissance collective, c’est la liberté. Et quel meilleur emploi pourrais-je en faire que de me ba
532 onnaires et des prophètes. Il inquiète et choque. C’est sa force et sa jeunesse. A-t-il raison ? Est-il perdu dans les nuages
51 1981, Articles divers (1978-1981). L’Avenir est notre affaire (mai 1981)
533 trois grandes portes, il est écrit : « L’avenir, c’est notre affaire ». Le titre de votre livre a-t-il été utilisé ailleurs
534 éerait des troubles sociaux terribles. Est-ce que c’est ça le Progrès ? Paul Valéry a écrit : « Nous ne pouvons prévoir nos r
535 pas prévoir l’aboutissement. Les régions, enfin. C’est le problème numéro un en Europe. C’est un problème vital pour la Belg
536 ns, enfin. C’est le problème numéro un en Europe. C’est un problème vital pour la Belgique, qui n’arrive pas à s’en sortir ;
537 tort à la cause des régions. En Grande-Bretagne, c’est une question très importante, pas seulement pour l’Écosse, le pays de
538 région occupée, ils seraient faciles à convertir. C’est pourquoi je dis que la meilleure défense pour les Européens, c’est d’
539 dis que la meilleure défense pour les Européens, c’est d’apprendre le russe ! Dans mon livre, j’écrivais déjà que toute augm
540 ’as-tu fait ? » Adam répond : « Ce n’est pas moi, c’est Ève. » Et Ève : « Ce n’est pas moi, c’est le serpent. » Et le serpent
541 as moi, c’est Ève. » Et Ève : « Ce n’est pas moi, c’est le serpent. » Et le serpent, lui, n’est plus là. Ainsi, nous nous fab
542 tions. Or, à l’échelle du monde, il est clair que c’est impossible ! Votre livre appelle à la conversion. Vous nous appelez à
543 que doit faire le converti ? Changer de valeurs, c’est déjà l’essentiel. Si l’homme peut se placer à un point de vue spiritu
544 cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. » C’est là le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est
545 graves, à mesure que nos moyens sont plus grands. C’est une question de dimensions. Voilà pourquoi je parle tant des régions,
52 1981, Articles divers (1978-1981). La ruée vers le Graal : questions à Denis de Rougemont (13-14 juin 1981)
546 n jour : « Le caractère le plus profond du mythe, c’est le pouvoir qu’il prend sur nous, généralement à notre insu. » Pourquo
53 1981, Articles divers (1978-1981). « Les socialistes sont la chance de la France pour réaliser la réforme des régions » (5 août 1981)
547 lutôt tiède. Rocard est tout à fait régionaliste. C’est un Méridional, il sait de quoi il parle. Rocard, Pisani et aussi Maur
548 il parle. Rocard, Pisani et aussi Mauroy. Lille, c’est vraiment un problème de région. Savez-vous ce que les Lillois m’ont d
549 ase du fédéralisme Les intentions électorales, c’est une chose, mais que deviennent-elles aujourd’hui ? À ma grande joie,
550 t les propos tenus récemment par Gaston Defferre. C’est prometteur, mais pas toujours très clair. Le terme de « décentralisat
551 otre groupe le refusait, car la décentralisation, c’est ce qui est octroyé par le centre. Tenez, la région Rhône-Alpes, par e
552 . Il emploie le terme « décentraliser » parce que c’est ce qui passe le mieux dans la France actuelle. Alors, va pour « décen
553 la formule approuvée par Defferre : « Le préfet, c’est Paris à domicile », mais il corrige aussitôt : Il ne faut peut-être p
554 er des résistances trop violentes. Ce qui compte, c’est qu’on a fait le premier pas, c’est qu’on a donné le feu vert. Officie
555 Ce qui compte, c’est qu’on a fait le premier pas, c’est qu’on a donné le feu vert. Officiellement, en France, Mitterrand, Mau
556 ut de suite à prendre leurs responsabilités. Mais c’est une affaire de longue haleine. Il faudra une généra­tion au moins pou
557 collectivités locales 19 % seulement. En Suisse, c’est tout le contraire. Mais on aura alors des communes riches et des comm
558 es cités résidentielles aux banlieues ouvrières ! C’est ici qu’intervient le fédéralisme. Les plus faibles sont aidés par les
559 fendre leur autonomie et résister à l’oppression. C’est comme cela que s’est faite la Suisse, dès ses débuts, au xiiie siècl
560 ions riches et des régions pauvres… Remarquez que c’est le cas aujourd’hui : c’est la centralisation qui a accentué cela. Les
561 pauvres… Remarquez que c’est le cas aujourd’hui : c’est la centralisation qui a accentué cela. Les régions du Sud-Ouest, par
562 Paris a détruit beaucoup de richesses régionales, c’est certain. Le fédéralisme, c’est d’abord un système d’entraide, de soli
563 hesses régionales, c’est certain. Le fédéralisme, c’est d’abord un système d’entraide, de solidarité, de coopération. Ça ne d
564 iste déjà en France des syndicats intercommunaux. C’est une bonne chose. Cela va dans le bon sens, mais cela doit toujours pa
565 iveau, de la commune. Aménager un chemin vicinal, c’est du ressort de la commune. Construire une grande route, c’est l’affair
566 ssort de la commune. Construire une grande route, c’est l’affaire de la région ; une autoroute, l’affaire d’une fédération de
567 cela pour la région qui nous concerne ? Le Léman, c’est une affaire de région. Pour son sauvetage, il faut que se constitue u
568 s de résoudre les problèmes à leur échelle : ici, c’est pour défendre le Léman qu’on se regroupera ; en Bretagne, ce sera pou
569 t de la réforme régionale qui s’amorce en France. C’est l’occasion, pour lui, de réaffirmer les thèmes qui lui sont chers : O
570 t conscients de leurs problèmes et conscients que c’est à eux de les résoudre. C’est tellement facile de s’en remettre toujou
571 es et conscients que c’est à eux de les résoudre. C’est tellement facile de s’en remettre toujours aux autres. Vous savez, en
54 1981, Articles divers (1978-1981). Information n’est pas savoir (octobre 1981)
572 lement par rapport aux fins dernières de l’homme. C’est pourquoi je suggère d’envisager le problème de l’informatique dans de
573 qu’une seule révolution au sens propre du terme : c’est la théorie de Copernic démontrant que la Terre tourne autour du Solei
574 tricité ») : « J’ai la solution : le fédéralisme, c’est l’autonomie des régions, plus les ordinateurs. » Et il me répondit, j
575 suite, quand il est trop tard pour rien changer ? C’est ce qui est arrivé avec l’énergie nucléaire : on a bâti des centrales,
576 quand quelqu’un dit : « Je sais maintenant ce que c’est que la peur ! » ou « Je sais maintenant ce que c’est que l’amour » il
577 st que la peur ! » ou « Je sais maintenant ce que c’est que l’amour » il ne parle pas d’une information qu’il viendrait de re
578 lle qu’un ordinateur ne pourra jamais reproduire, c’est bien celui décrit par Proust à propos de la petite madeleine trempée
579 que l’on sort du numéral et du quantitatif pur : c’est l’argument de la rapidité fabuleuse des opérations de logique ou de c
580 souvent constitutif du phénomène considéré, comme c’est évidemment le cas pour la musique. On nous apprend que l’homme peut a
581 d » est négatif, inutile et devient même toxique. C’est un embouteillage de communication. On nous dit que l’ordinateur, inte
582 iété entièrement informatisée qu’on nous prépare, c’est la saveur même de la vie que l’homme n’aura plus le temps de goûter e
583 une insistance croissante, l’école sans maîtres. C’est une idée qui a germé dans le cerveau du PDG de Control Data, qui l’a
584 de surprise que ce qui reste de son enseignement, c’est ce qui n’était pas au « programme » ; c’est ce qu’il a communiqué à s
585 ment, c’est ce qui n’était pas au « programme » ; c’est ce qu’il a communiqué à son insu à ses meilleurs étudiants. Jaurès l’
586 endre par cœur des tranches d’écrits historiques. C’est lui qui est à la pointe du vrai progrès, non pas l’ordinateur avec sa
587 ération paraît déjà hors de toute prise humaine), c’est sur ces derniers points que nous avons à le faire. Il faut refuser et
588 Nous pouvons le faire encore, et nous le devons. C’est bien peu de choses, me dira-t-on : un effort non mesurable, une décis
589 de, 12 novembre 1980 : « Dans certains secteurs — c’est le cas de l’électronique — les progrès de la technologie vont beaucou
55 1981, Articles divers (1978-1981). Information n’est pas savoir (octobre-décembre 1981)
590 qu’une seule révolution au sens propre du terme, c’est la démonstration par Copernic que la Terre tourne autour du Soleil. T
591 Soviets plus l’électricité ») : « Le fédéralisme, c’est l’autonomie des régions plus les ordinateurs. » Et il me répondit, j’
592 suite quand il est trop tard pour rien changer ? ( C’est ce qui est arrivé avec l’énergie nucléaire : on a bâti des centrales,
593 Quand quelqu’un dit : « Je sais maintenant ce que c’est que la peur ! » ou « Je sais maintenant ce que c’est que l’amour ! »,
594 st que la peur ! » ou « Je sais maintenant ce que c’est que l’amour ! », il ne parle pas d’une information qu’il viendrait de
595 lle qu’un ordinateur ne pourra jamais reproduire, c’est bien celui décrit par Proust à propos de la petite madeleine trempée
596 que l’on sort du numéral et du quantitatif pur : c’est l’argument de la rapidité fabuleuse des opérations de logique ou de c
597 souvent constitutif du phénomène considéré, comme c’est évidemment le cas pour la musique. On nous apprend que l’homme peut a
598 oad est négatif, inutile et devient même toxique. C’est un embouteillage de communication. On nous dit que l’ordinateur, int
599 iété entièrement informatisée qu’on nous prépare, c’est la saveur même de la vie que l’homme n’aura plus le temps de goûter,
600 sante dans toute la presse, l’école sans maîtres. C’est une idée qui avait germé dans le cerveau du PDG de Control Data, qui
601 de surprise que ce qui reste de son enseignement, c’est ce qui n’était pas « au programme », c’est ce qu’il a communiqué à so
602 ement, c’est ce qui n’était pas « au programme », c’est ce qu’il a communiqué à son insu à ses meilleurs étudiants. Jaurès l’
603 endre par cœur des tranches d’écrits historiques. C’est lui qui est à la pointe du vrai progrès, non pas l’ordinateur avec sa
604 r ; en conséquence, ce n’est pas pour la mémoire, c’est plutôt pour la procédure du ressouvenir que tu as trouvé un remède. Q
605 leur commerce, parce que, au lieu d’être savants, c’est savants d’illusion qu’ils seront devenus !” » Qu’ajouter à Platon que
606 ération paraît déjà hors de toute prise humaine), c’est sur ce dernier point que nous avons à le faire. Refuser, réfuter acti
607 nous pouvons le faire encore — et nous le devons. C’est bien peu de chose, me dira-t-on. Un effort non mesurable, une décisio
608 onde, 12 novembre 1980 : dans certains secteurs — c’est le cas de l’électronique — les progrès de la technologie vont beaucou
56 1981, Articles divers (1978-1981). L’informatique vue par Denis de Rougemont (2 décembre 1981)
609 e : mettant en effet leur confiance dans l’écrit, c’est du dehors, grâce à des empreintes étrangères, non du dedans et grâce
610 nt les choses. Ce n’est donc pas pour la mémoire, c’est pour la remémoration que tu as découvert un remède. Quant à l’instruc