1 1978, Articles divers (1978-1981). L’Europe est une culture commune (1978)
1 nces bien connues d’un Avicenne et d’un Averroès, on sait qu’elles ont convoyé vers l’Europe l’aristotélisme oublié depuis
2 nc d’être étudiés par les meilleurs esprits. Si l’ on croit au contraire que le corps, la matière et le cosmos sont autant
3 elles et intéressantes, restent superficielles si on les compare à l’importance de ce que nous avons en commun : 2° que ce
4 ande » (ou anglaise, ou italienne), non pas comme on parlait jadis de musique flamande ou bourguignonne, de peinture rhéna
5 bsurdité, mais dans le même sens : c’est ainsi qu’ on a parlé sous Hitler de « mathématiques nationales-socialistes » et so
6 e l’Asie et du Proche-Orient. Quant à la science, on sait assez que son langage est universel : encore convient-il de marq
2 1978, Articles divers (1978-1981). Le Jura libre à l’heure des régions (1978)
7 Jura libre à l’heure des régions (1978)b Si l’ on n’est pas né Jurassien, si l’on n’a pas de raisons déraisonnables, in
8 s (1978)b Si l’on n’est pas né Jurassien, si l’ on n’a pas de raisons déraisonnables, intéressées au sens vital, émotive
9 ble de la faire sur la base des États souverains. On demandait à l’un des hommes politiques les plus adroits de la France
10 ions parce qu’il faut faire l’Europe, et parce qu’ on ne pourra faire l’Europe qu’en dépassant, à la fois par en haut et pa
11 idiennes, des conflits passagers puis chroniques, on en vint aux menaces de divorce, puis au fait, désormais accompli. Ce
12 ement d’un régime si longtemps désiré, tant que l’ on restait parmi les seuls à ne l’avoir point encore réalisé. Mais une f
13 s de formation de l’État territorial souverain qu’ on vient de fonder, et poser d’entrée de jeu le problème de ses frontièr
3 1978, Articles divers (1978-1981). Dépolitiser la politique (janvier 1978)
14 par exemple, les choix. Quelles options est-ce qu’ on se donne dans la vie ? À quoi doit servir une société, une communauté
15  ? N’importe quoie. Enfin, les grandes options qu’ on peut avoir. Ça, c’est faire de la politique, c’est-à-dire du pilotage
16 est plus sérieux que pour les hommes. Les hommes, on leur apprend surtout à tuer. Il faut restaurer les valeurs féminines.
17 aît beaucoup : quand il propose, dans Arcadie, qu’ on prenne comme indicateurs devant des techniques nouvelles ou des remèd
18 ensibles, au lieu de les traiter d’efféminés ; qu’ on fasse très attention à leurs réactions, que ce soit euxf qu’on suive,
19 attention à leurs réactions, que ce soit euxf qu’ on suive, un peu comme du papier. c. Rougemont Denis de, « [Entretien
20 ige le journal, qui a imprimé « que ce soit ça qu’ on suive » ; la dernière phrase semble avoir également souffert d’une er
4 1978, Articles divers (1978-1981). Le diable en Suisse (1er janvier 1978)
21 voudrait le nier. (Tout ce qu’il espère, c’est qu’ on essaie de s’en tirer par une pirouette, une plaisanterie « traditionn
22 oudry), chacun sait que le diable n’est jamais où on l’attend. Son premier tour, selon Baudelaire, est de nous faire croir
23 ux pour être vrai ! », a-t-il pensé d’abord quand on lui parlait des camps de la mort nazis ou du Goulag, aujourd’hui de l
24 nucléaires y était intitulé : Un pacte de Faust. On se souvient que le Faust de Goethe promet son âme au diable en échang
25 ans notre affaire ? Inutile de chercher personne. On ne trouvera jamais qu’un système et des sociétés anonymes. Chacun se
26 ole, un manque de 50 % sur la quantité énergie qu’ on nous annonce « nécessaire » à cette époque. Non, le diable n’est pas
27 de surcroît « inéluctables ». Sur cet empire, qu’ on nomme aussi la société du plutonium, règne Pluton, dieu de la Richess
28 meure ordinaire dans les Enfers, et désirait, dit- on , la mort de tout le monde pour peupler son royaume. » Avec cela, aveu
5 1978, Articles divers (1978-1981). Réfléchir à ce que le terrorisme signifie (4 janvier 1978)
29 du « succès de la révolution ». L’ennui, c’est qu’ on n’a jamais su ce que pouvait bien représenter ce « succès ». Parce qu
30 pposition par l’urgence de la révolution. Or peut- on « faire la révolution ? » Certainement pas comme ça. D’ailleurs, je n
31 re d’un ordre nouveau à instituer. À cet égard, l’ on pourrait dire que le terrorisme représente la manifestation de ce qui
32 de ce qui reste de l’élan révolutionnaire, lorsqu’ on a enlevé à celui-ci tout ce qu’il contenait de virtualités positives.
33 et de l’invention. Il ne s’est pas agi là, comme on a pu le dire, d’une révolution, mais d’une effusion festive. Cela éta
34 lution, mais d’une effusion festive. Cela étant l’ on peut se demander pourquoi le terrorisme a commencé à se manifester, s
35 es traces profondes. À cet égard, il me semble qu’ on a un peu gommé le fait que Schleyer était un ancien SS, qui avait été
36 le vide, car le nihilisme ne peut rien fonder. L’ on a assisté récemment, en Allemagne, à une campagne de presse visant à
37 sse visant à discréditer les intellectuels. Ce qu’ on reproche à ceux-ci, c’est une espèce de terrorisme platonique, les ac
38 a ? Quant à moi, je ne vois aucun théoricien dont on puisse déplorer l’influence sur les terroristes. Je suis convaincu qu
39 terrorisme des États Par des récits directs, l’ on sait en outre à quel point les terroristes sont préoccupés d’enregist
40 isme ? Cela reste à vérifier, tout d’abord, car l’ on n’a évidemment guère d’informations à ce sujet. Pourtant, si l’on son
41 t guère d’informations à ce sujet. Pourtant, si l’ on songe à la psychologie des terroristes à l’occidentale, il paraît cla
42 re elle-même détermine ces appels à la violence : on a calculé que la délinquance dans les HLM est directement proportionn
43 ercle vicieux de la répression illégale ? Déjà, l’ on peut considérer l’expulsion de Klaus Croissant, fût-il coupable, comm
44 expéditive à la limite de l’illégalité. Ce que l’ on risque, alors, ce n’est pas le retour au fascisme6 mais c’est l’établ
45 e6 mais c’est l’établissement d’un État policier. On a tort, me semble-t-il, d’entreprendre de vastes programmes de répres
46 i des pressions de tel ou tel État, par le mal qu’ on vaincra le mal, ni par un déni de justice l’illégalité militante.
6 1978, Articles divers (1978-1981). Un autre avenir pour la planète (février 1978)
47 rx — et à la conception du soldat politique comme on disait du côté des nazis, des fascistes italiens, voire des stalinien
48 ncrètement que dans la cité, dans la communauté : on ne devient pas une personne tout seul mais on ne le devient pas non p
49 é : on ne devient pas une personne tout seul mais on ne le devient pas non plus si l’on est totalement immergé dans la com
50 tout seul mais on ne le devient pas non plus si l’ on est totalement immergé dans la communauté et déterminé par elle. C’ét
51 ir, juste assez faibles pour ne pas nous écraser… On ne prend guère le chemin de cette réflexion ! On continue à faire com
52 On ne prend guère le chemin de cette réflexion ! On continue à faire comme si de rien n’était : les constructeurs d’autom
53 , personne ne peut le nier. Or, je ne vois pas qu’ on construise une voiture de moins ou qu’on ralentisse la construction d
54 s pas qu’on construise une voiture de moins ou qu’ on ralentisse la construction des autoroutes. Personne ni au gouvernemen
55 perstitions, la croissance indéfinie par exemple. On s’en sortira, nous promettent-ils, les uns et les autres. Grâce au nu
56 re, nous sommes au nœud du véritable choix. Quand on nous dit qu’il n’y a que le nucléaire pour nous tirer d’affaire lorsq
57 rer d’affaire lorsqu’il n’y aura plus de pétrole, on sous-entend : il n’y a que le nucléaire qui peut nous permettre de co
58 est aussi le réflexe des tenants du nucléaire : «  On va essayer de pousser ça, on verra bien. » N’hésitant pas à utiliser
59 nts du nucléaire : « On va essayer de pousser ça, on verra bien. » N’hésitant pas à utiliser la démagogie. Ils disent par
60 elables, bref ceux qui refusent de calculer ce qu’ on va faire dans vingt ans, préférant laisser le public dans l’illusion
61 r envoyer de l’électricité en Inde ou au Niger qu’ on construit des centrales nucléaires ! Si les deux tiers de l’humanité
62 que le monsieur qui vous parle est un vendeur ? » On nous pousse au gaspillage pour démontrer ensuite que nous avons besoi
63 te que nous avons besoin de ceci ou de cela. Mais on n’en a pas besoin ! Pas besoin d’autant en tous cas. Il y a quelque t
64 es économies que nous ferons sur le gaspillage ». On pourrait économiser 30 % de la consommation actuelle d’énergie en Occ
65 ut pour Superphénix vaut ailleurs. Aux États-Unis on a calculé que si l’on devait passer à la réalisation de tous les prog
66 ut ailleurs. Aux États-Unis on a calculé que si l’ on devait passer à la réalisation de tous les programmes nucléaires, thé
67 ’est suicidaire ! En un sens c’est criminel quand on détient de tels pouvoirs. Derrière ce « on », qui ? Les financiers, l
68 quand on détient de tels pouvoirs. Derrière ce «  on  », qui ? Les financiers, les politiciens, les fonctionnaires… Je ne d
69 ons à l’impasse. D’ici quelques années. Même si l’ on pousse très fort la construction de centrales nucléaires et de surgén
70 mpétitive avant la fin du siècle », nous répète-t- on . C’est faux. Des résultats sont déjà acquis et les recherches pourrai
71 get des recherches nucléaires ! Pourquoi freine-t- on ainsi la recherche sur l’énergie solaire ? Parce que le soleil est à
72 e, visons à la liberté, à une vie plus saine où l’ on ne sera pas sans cesse pourchassé par le temps… Avec la nécessité, po
73 ité, de foi, de confiance profondes sans laquelle on ne peut agir. l. Rougemont Denis de, « [Entretien] Un autre avenir
74 de Goure et introduits par le chapeau suivant : «  On avait quelque peu oublié cet homme… L’un des penseurs les plus import
75 aménagée avec son épouse. Une conversation, où l’ on éprouve soudain le sentiment d’être un peu plus intelligent. Et l’env
7 1978, Articles divers (1978-1981). « Quel avenir voulons-nous ? » (1er février 1978)
76 e la somme de vos réflexions depuis quarante ans. On y retrouve des thèmes esquissés aussi bien dans L’Amour et l’Occiden
77 uel avenir nous voulons. Mais précisément, n’a-t- on pas aujourd’hui développé la futurologie, la prospective ? En feignan
78 qui s’intitule Comme toi-même , car l’idée que l’ on se fait de l’amour dans une société est fondamentale. C’est dans nos
79 et Iseut. En lisant leur histoire attentivement, on constate que Tristan n’aime pas Iseut ; il aime seulement aimer, être
80 et que trop de facteurs interviennent pour que l’ on puisse prévoir scientifiquement l’avenir. Mais alors, comment l’appré
8 1978, Articles divers (1978-1981). 20 questions à Denis de Rougemont (22 février 1978)
81 . Et puis, c’est la première condition à tout. Si on ne lui fait pas confiance, on n’obtient rien de toute manière. En dis
82 ondition à tout. Si on ne lui fait pas confiance, on n’obtient rien de toute manière. En disant cela, je me fonde aussi su
83 vécue. 3. L’utopie, c’est le système dans lequel on vit ? La véritable utopie, justement, c’est la folie de la croissance
84 elle ! Cette fuite en avant qui aggrave la crise. On sait que, dans vingt ans, il ne sera plus guère possible d’acheter du
85 cheter du pétrole. Parce qu’il coûtera trop cher. On aura également des problèmes avec l’énergie nucléaire, l’uranium n’ét
86 à disposition de manière illimitée. Et pourtant, on continue à pratiquer la religion de la croissance. Quand je dis qu’il
87 rsaire de l’énergie nucléaire ? Voyez-vous, quand on nous fait croire que l’énergie nucléaire sera à même de tout résoudre
88 l’énergie nucléaire sera à même de tout résoudre, on ne met pas en évidence certains chiffres : cette énergie devrait théo
89 s que le pétrole couvre actuellement 80 %. Or, si on économise simplement de 20 à 50 %, selon les pays, on n’a plus besoin
90 conomise simplement de 20 à 50 %, selon les pays, on n’a plus besoin de centrales nucléaires. Il y a un exemple typique :
91 ous obnubiler. Ce qu’il faut définir, c’est ce qu’ on va mettre à la place, comment faire une société nouvelle. 8. C’est là
92 er de la fin de ces fameux États-nations, où va-t- on  ? Si l’on continue comme ça, à la catastrophe. À la guerre. Au terror
93 in de ces fameux États-nations, où va-t-on ? Si l’ on continue comme ça, à la catastrophe. À la guerre. Au terrorisme. Mais
94 est pas de deviner l’avenir, mais de le faire. Et on finira bien par y arriver ! À la fin de mon livre, je parle de ce que
95 mais les gens se sont soudain rendu compte que l’ on s’était livré pieds et poings à quelques émirs qui sont parfaitement
96 st trouvé complètement modifié. Vous savez, quand on sent passer le vent du boulet, il ne suffit pas de dire : c’est du ve
97 e dire : c’est du vent ! 11. Et croyez-vous que l’ on pourra s’en sortir ? Oui, on peut s’en sortir en se posant deux quest
98 Et croyez-vous que l’on pourra s’en sortir ? Oui, on peut s’en sortir en se posant deux questions simples. Par exemple : l
99 anglais une expression qui veut dire en gros : «  on ne peut pas décuire un œuf dur ». On recréera des communautés, on aba
100 en gros : « on ne peut pas décuire un œuf dur ». On recréera des communautés, on abandonnera toutes ces grandes villes qu
101 écuire un œuf dur ». On recréera des communautés, on abandonnera toutes ces grandes villes qui ne sont plus rentables — vo
102 e se relève pas de la faillite —, mais que fera-t- on de ces espaces gigantesques ? On peut imaginer Chicago désertée et li
103 mais que fera-t-on de ces espaces gigantesques ? On peut imaginer Chicago désertée et livrée à des clochards-pilleurs et
104 et… insolent à l’époque, non ? Une qualité que l’ on retrouve dans toute votre œuvre, l’insolence ! (Sourire.) Oui, j’ai e
105 ge national brutal », le temps des cavernes, où l’ on vous accuse de vouloir nous ramener et vous répondez : « On vous les
106 cuse de vouloir nous ramener et vous répondez : «  On vous les laisse, elles sont pleines de déchets radioactifs. » Et il y
107 t un livre qui n’est pas particulièrement facile. On me dit assez fréquemment que j’écris les choses comme elles doivent ê
108 rd. 19. Vous êtes dur, quand vous constatez que l’ on vit dans une société d’hommes creux. Il n’y a plus de véritable commu
109 n ! Mais c’est souvent moins mal qu’ailleurs et l’ on y fait de moins grandes bêtises. Non parce qu’on est meilleur, mais p
110 ’on y fait de moins grandes bêtises. Non parce qu’ on est meilleur, mais parce qu’on est plus petit. 8. Denis de Rougemon
111 ises. Non parce qu’on est meilleur, mais parce qu’ on est plus petit. 8. Denis de Rougemont est depuis 1950 directeur du
112 eanmonod et introduits par le chapeau suivant : «  On l’imaginerait volontiers imposant. Très grand et sérieux. Hautain, pe
113 tés, les régions et les rapports personnels que l’ on sauvera notre monde d’une crise qui le mène tout droit à sa perte. Po
114 qui le mène tout droit à sa perte. Pour une fois, on nous parle de l’homme, du cœur, de la liberté, de nos responsabilités
9 1978, Articles divers (1978-1981). « Que fera-t-on quand l’essence coûtera 25 fr. le litre ? » (22 février 1978)
115 « Que fera-t- on quand l’essence coûtera 25 fr. le litre ? » (22 février 1978)q Den
116 d’ici dix à quarante ans. Eh oui ! Car que fera-t- on quand l’essence coûtera 25 fr. le litre ? À cette question, le TCS ne
117 nd du pétrole, et que celui-ci n’est pas, quoi qu’ on en dise, inépuisable. Non, il n’est plus permis aujourd’hui de racont
118 onter des bobards sur nos besoins, juste parce qu’ on est payé pour le faire. Si on ne construit plus de quoi les utiliser,
119 ins, juste parce qu’on est payé pour le faire. Si on ne construit plus de quoi les utiliser, faut-il aussi remettre en que
120 a production de voitures ? J’imagine fort bien qu’ on fabrique deux ou trois types seulement de voitures dans le monde, et
121 ces limitées : les métaux, eux aussi, s’épuisent. On parle beaucoup à propos du texte de l’initiative, de la disposition t
122 e, qui épuise le pétrole, et pollue l’atmosphère. On pourrait aborder ici le problème des transports en commun. Mais c’est
123 q. Rougemont Denis de, « [Entretien] Que fera-t- on quand l’essence coûtera 25 fr. le litre ? », La Liberté, Fribourg, 22
10 1978, Articles divers (1978-1981). L’Avenir est notre affaire ou la méditation apocalyptique d’un optimiste (février-mars 1978)
124 suis, c’est dans la mesure où j’affirme que, si l’ on n’y remédie pas, la logique de notre civilisation scientifique, techn
125 tion plutôt difficile à démontrer. Pourquoi, si l’ on ne fait pas de centrales nucléaires — et l’homme a vécu cent-mille an
126 cent-mille ans sans centrales nucléaires — serait- on ramené à l’âge des cavernes ? Je leur réponds : « Les cavernes, je vo
127 trales nucléaires n’en donneront même pas autant. On nous annonce qu’elles contribueront pour 15 % à 20 % à l’apport d’éne
128 s, augmente ses pouvoirs, augmente sa police, car on ne peut laisser sans protection de telles usines… Oui, tout cela flat
129 n un village, des régions et ainsi de suite… et l’ on débouche sur une décentralisation totale de l’énergie, le contraire d
130 tout dépendre d’une centrale. Vous l’avez écrit : on n’interpose pas de compteur entre le soleil et la maison. Et c’est po
131 populaire qui consiste à croire qu’un beau jour, on va se dresser tous ensemble dans la rue, tuer les gens au pouvoir, s’
132 nner des ordres dans leurs téléphones… En vérité, on n’a jamais vu une révolution consistant à prendre le pouvoir et qui f
133 Je l’ai expliqué dans mon livre. Le pouvoir dont on s’empare vous phagocyte séance tenante… Et c’est pourquoi je ne vois
134 créditer ces histoires de nécessité, de fatalité. On se chauffait à 23° avant la crise du pétrole, on se chauffe à 20° auj
135 On se chauffait à 23° avant la crise du pétrole, on se chauffe à 20° aujourd’hui. Qui s’en plaint ? Contrairement à ce qu
136 ourd’hui. Qui s’en plaint ? Contrairement à ce qu’ on dit, les gens sont prêts à faire des sacrifices, volontairement, pour
137 de ce système qui conduit finalement à la guerre… On connaît cette objection des partis de gauche et principalement du Par
138 élimitées, elles doivent se reconnaître, comme si on tâtait aveuglément le terrain. Tout cela colle de très près aux réali
139 ire, la sociologie, la futurologie et j’en passe… On est un peu écrasé par la somme de travail qu’il représente. Comment p
140 ouvrages de référence, des études sur lesquelles on ne se lasse pas de revenir — guides pour le passé et le devenir de no
141 a plume des critiques. La tentation était grande, on le comprend, de rencontrer Denis de Rougemont et de parler avec lui d
11 1978, Articles divers (1978-1981). De l’Europe des États coalisés à l’Europe des peuples fédérés (mai 1978)
142 e un bref ouvrage intitulé Manifeste paneuropéen. On peut y lire des phrases simples et grandes comme celle-ci : La quest
143 , à une propagande active en faveur d’une idée qu’ on a bien voulu qualifier de généreuse, peut-être pour se dispenser de l
144 philosophes et des poètes, qui leur a valu ce qu’ on peut appeler des succès d’estime, cette idée a progressé dans les esp
145 est la question la plus pressante. Je crois que l’ on peut y obtenir des succès. Mais je suis sûr aussi qu’au point de vue
146 e réalisée l’entente entre Nations européennes… » On sait que la proposition Briand devait rester sans suite : non seuleme
147 ’opposition est aussi fondamentale qu’inévitable. On la retrouvera bientôt entre de Gaulle et les fédéralistes européens.
148 1944. Un an plus tard, la guerre finie, que va-t- on faire ? Tous ceux qui sortent de la Résistance ont répondu d’avance !
149 étrange incertitude quant aux prochains pas que l’ on pourra faire, éclate le discours de Churchill à l’Université de Zuric
150 la France et de l’Allemagne des partenaires. Si l’ on veut mener à bien l’œuvre de construire les États-Unis d’Europe, leur
151 pour cette génération et celles qui la suivront. On a reconnu dans ce Message la convergence des motifs principaux qui an
152 ette mise en commun du charbon et de l’acier dont on fait les canons, qui lie symboliquement et concrètement les ennemis d
153 s universitaires et même de festivals de musique. On notera que le motif de la défense commune n’était pas mentionné dans
154 nom de Communauté européenne de défense, ou CED. On sait que le traité rejeté par la France en août 1954, devait inaugure
155 ême tout désir d’y conduire les Européens. Dira-t- on que la Communauté de Bruxelles a repris le flambeau ? On voit bien qu
156 la Communauté de Bruxelles a repris le flambeau ? On voit bien qu’elle en a quelquefois l’ambition, qu’elle souhaite que l
157 lement de la politique commune des pays membres ; on voit bien que dans ses publications, elle se nomme tranquillement « l
158 « agonise » ? Si c’est « l’Europe des Neuf », qu’ on l’appelle par son nom : c’est un Marché commun partiel. S’il s’agit
159 « agoniser » puisqu’elle n’a jamais existé, et l’ on peut douter qu’elle voie le jour aussi longtemps que les États refuse
160 et de leurs espoirs ? Mais alors comment pourrait- on avec un tel sang-froid, sans la moindre émotion dans la voix, le gest
161 nous ? Ils parlent de l’Europe qui agonise comme on parle de malheurs étrangers, de la mort qui n’arrive qu’aux autres. S
162 prévoir des désastres désormais calculables si l’ on continue dans le même sens et au même rythme — même l’addition de ces
163 a guerre du Vietnam. Il n’est pas sain que ce qu’ on appelle la sécurité de l’Europe paraisse être assurée par la présence
164 ements, et l’inquisition policière préventive. Or on sait que plus un État est centralisé, moins il accepte les formules f
165 est la « période de demi-vie » du plutonium que l’ on se prépare à stocker dans nos cavernes) ; 3° réduire ainsi au minimu
166 éralisme européen vient de le trouver, du côté où on l’attendait le moins. Depuis quelques années, un phénomène immense mo
167 es de dizaines ou de centaines de milliers, comme on l’a vu durant le seul mois d’août de cette année : 80 000 écologistes
168 ement de base, spontané et pacifique, dans lequel on voit bien que les motifs écologiques, régionalistes, fédéralistes son
12 1978, Articles divers (1978-1981). Pleine page sur Denis de Rougemont (14-15 mai 1978)
169 avec la création d’un certain nombre de régions ? On a choisi, pour les délimiter, l’aspect le moins sérieux, c’est-à-dire
170 Suisse alémanique et du pays de Bade-Wurtemberg. On y parle le même dialecte germanique et les problèmes y sont communs,
171 ormais une porte de sortie, pas tous. Or, même si on me démontrait que désormais, le nucléaire est rentable et sans danger
172 cipalités françaises qui leur servent de dortoir. On a donc créé une Commission franco-suisse régionale comprenant sept re
173 là de la théorie à la réalisation sur le terrain. On y travaille la main dans la main et à chaque réunion, la commission s
174 aux jeunes pour faire l’Europe dans la mesure où on leur apprendra que l’histoire, la géographie et l’art, tout comme les
175 naissance un culte profond et raisonné, mais peut- on vraiment lui attribuer une nationalité lorsqu’on sait que sa famille
176 -on vraiment lui attribuer une nationalité lorsqu’ on sait que sa famille originaire de Lausanne compte une branche françai
177 ler de ce qui les regarde. À une époque suivante, on y adjoignit l’art de contraindre les gens à décider sur ce qu’ils n’e
13 1978, Articles divers (1978-1981). Questions gênantes mais fécondes (26 juillet 1978)
178 uestions gênantes. Par malheur, ce sont celles qu’ on ne pose jamais, parce qu’on craint de ne pouvoir y répondre ou, plutô
179 ur, ce sont celles qu’on ne pose jamais, parce qu’ on craint de ne pouvoir y répondre ou, plutôt, parce qu’on sent qu’elles
180 int de ne pouvoir y répondre ou, plutôt, parce qu’ on sent qu’elles remettent en question un état de choses dont on ne peut
181 lles remettent en question un état de choses dont on ne peut plus répondre. Mais survient le philosophe, qui met le pied d
182 çaise consacrée à Concorde, l’avion supersonique, on voulut bien m’interroger en tant que philosophe, et je répondis : « P
183 res et uranium, oxygène, eau potable, etc. — si l’ on continue au même rythme, ou si l’on accélère au même taux, ou si l’on
184 , etc. — si l’on continue au même rythme, ou si l’ on accélère au même taux, ou si l’on ralentit de tant pour cent par an ?
185 rythme, ou si l’on accélère au même taux, ou si l’ on ralentit de tant pour cent par an ? » Question de doctrine politique
186 ait ce que j’attendais de ma question : l’aveu qu’ on ne se l’était jamais posée. C’est là le fait de gens qui ne savent pa
14 1978, Articles divers (1978-1981). Paradoxes marxiens (septembre 1978)
187 cides ou dans les prisons et les camps du Goulag. On connaît la haine de Marx pour les paysans, les louanges qu’il adresse
188 ulation de « l’idiotie de la vie rurale »9. Ce qu’ on ignore généralement, c’est le Marx précurseur de notre écologie. Plus
189 u, presque seul de son temps, c’est que le mal qu’ on fait à l’homme des villes, on le fait aussi nécessairement à l’agricu
190 c’est que le mal qu’on fait à l’homme des villes, on le fait aussi nécessairement à l’agriculteur et à sa terre, par une s
191 phie du droit de Hegel, 1844.) Texte ambigu, car on en peut déduire deux séries de conséquences : 1° ou bien la racine ét
192 le Goulag, il n’y a pas seulement Staline, comme on a voulu nous le faire croire ; il n’y a pas seulement le Lénine de ma
15 1978, Articles divers (1978-1981). Ramuz, Présence de la mort [préface à la traduction américaine] (24 septembre 1978)
193 autant plus nous connaissons Dieu. Spinoza Quand on arrive chez C. F. Ramuz, dans une ample maison campagnarde en pierre
194 vers le lac — c’est un village près de Lausanne — on est reçu par un homme grand et maigre qui a l’une des plus belles têt
195 a l’une des plus belles têtes que je connaisse : on la dirait taillée dans du bois par un sculpteur du xve siècle. Il so
196 dans la région de Nîmes ? Ils sont huguenots, dit- on , pour la plupart, mais en réalité ce sont des Sarrasins, avec ce sens
197 ’est une même civilisation. De ce côté-ci du lac, on nous a fait devenir protestants, c’est-à-dire qu’on a voulu remplacer
198 nous a fait devenir protestants, c’est-à-dire qu’ on a voulu remplacer nos verres de vin blancs par des tasses de thé, mai
199 plateaux avec des lacs perdus et des sapins, et l’ on retrouve des mœurs et des chansons pareilles, tout le long de cette c
200 blond, avec quelques brins de paille seulement.) On quitte Ramuz, on est content, on a parlé d’une foule de choses — je n
201 ques brins de paille seulement.) On quitte Ramuz, on est content, on a parlé d’une foule de choses — je ne dis pas de prob
202 ille seulement.) On quitte Ramuz, on est content, on a parlé d’une foule de choses — je ne dis pas de problèmes, mais de c
203 es — je ne dis pas de problèmes, mais de choses — on s’aperçoit aussi qu’il n’a rien dit de lui. Qui est Ramuz ? Le plus g
204 agées par l’apparition du mythe. Cependant, que l’ on ne s’attende point à de faciles amplifications lyriques, à la poésie
205 utes, les moins poétiques au sens banal du mot. «  On ne fait de la poésie qu’avec l’antipoétique — écrit Ramuz. Nos vrais
206 amis sont les gens de métier, et non pas ceux qu’ on nomme les artistes. » Je voudrais définir l’esthétique de Ramuz comme
207 iers de la Suisse ne sont pas « sublimes », comme on le chante dans les écoles, mais ils sont « le mauvais pays », comme l
208 c qui l’aime, il engage avec lui un dialogue et l’ on découvre un homme curieux de tout, qui perçoit tous les bruits du mon
209 ore : sur sa langue, sa vision, et son actualité. On a dit, et Ramuz lui-même s’est expliqué sur ce sujet, qu’il écrivait
210 ois pas. Personne ne peut écrire réellement comme on parle, à moins de recopier un rouleau de dictaphone — et je parie qu’
211 ecopier un rouleau de dictaphone — et je parie qu’ on retouchera le texte. Ramuz n’écrit pas en Vaudois, mais au lieu de s’
212 arce que la pente vous porte en arrière, parce qu’ on l’a mal calculé et il faut d’abord qu’on le corrige. C’est comme moi…
213 parce qu’on l’a mal calculé et il faut d’abord qu’ on le corrige. C’est comme moi… » C’est comme Ramuz quand il écrit. Noto
214 ns à l’église du village, ni leurs pasteurs. Mais on sent la Bible présente dans leur langage et dans leur vision même. La
215 e dans son esthétique. « Ne mettre rien que ce qu’ on voit. » Il écrit comme un peintre, en formes, en volumes, cernant for
216 ir-obscur de grandes scènes d’où surgit un geste. On l’a souvent comparé à Cézanne. Le lecteur de Présence de la mort s’ap
217 en question physique et définitive de tout ce qu’ on fait, de tout ce qu’on aime, de tout ce qu’on touche et voit — qui va
218 t définitive de tout ce qu’on fait, de tout ce qu’ on aime, de tout ce qu’on touche et voit — qui va finir. Ce qu’on ne pou
219 qu’on fait, de tout ce qu’on aime, de tout ce qu’ on touche et voit — qui va finir. Ce qu’on ne pouvait pas croire, et qu’
220 out ce qu’on touche et voit — qui va finir. Ce qu’ on ne pouvait pas croire, et qu’on savait pourtant inévitable — comme la
221 i va finir. Ce qu’on ne pouvait pas croire, et qu’ on savait pourtant inévitable — comme la mort — mais plus tard, ou pour
222 un peu plus tard, ici, le soir de Pearl Harborad. On devait s’y attendre et l’on n’y croyait pas. C’était vrai et ce n’éta
223 ir de Pearl Harborad. On devait s’y attendre et l’ on n’y croyait pas. C’était vrai et ce n’était pas possible. Et nous avo
224 est aussi l’une des vues les plus profondes que l’ on puisse prendre de notre condition d’êtres condamnés en principe, fait
16 1978, Articles divers (1978-1981). L’amour, pas la guerre (19-25 octobre 1978)
225 guerre risque d’être un holocauste général. Doit- on encore le démontrer ? Avec les armes que nous possédons, nous ne pouv
226 p sûr, éliminerait le genre humain. Tout ce que l’ on nous raconte pour nous rassurer est mensonge. De l’aveu même de nos d
227 devient notre principale source de revenus. Et l’ on oublie, entre autres, les énergies douces. Le soleil appartient à tou
228 e représentent aucun bénéfice pour l’État. Alors, on construit des centrales et des usines de retraitement, qui mettent en
229 anité. Les partisans du nucléaire ripostent que l’ on « ne fait rien sans risques ». Ils savent néanmoins qu’il y a eu de n
230 mmes obligés de stocker (mais où ? pour l’instant on les jette dans les océans !) devront faire l’objet d’une surveillance
231 divisé, il est moins offensif et dangereux. Quand on est plus petit, on n’est pas obligatoirement plus gentil, mais on fai
232 s offensif et dangereux. Quand on est plus petit, on n’est pas obligatoirement plus gentil, mais on fait moins de mal ! Il
233 t, on n’est pas obligatoirement plus gentil, mais on fait moins de mal ! Il ne s’agit pas de transformer l’Europe en super
234 eux-mêmes quand ils veulent vivre mieux ensemble. On retrouve dans cette proposition (qui n’est déjà plus une utopie dans
235 -il arriver ? » Une seule réponse : « Toi-même ». On ne devient libre que si, par sa propre responsabilité, on se donne co
236 vient libre que si, par sa propre responsabilité, on se donne consistance. Sinon, point de communautés, ni donc de régions
237 is, non loin de Genève et… de Creys-Malville où l’ on construit en ce moment un surgénérateur nucléaire. Philosophe, profes
238 certes d’être un “prophète de l’Apocalypse”, mais on est contraint de prêter attention à ses commentaires. Car il s’est ra
17 1978, Articles divers (1978-1981). Dialogue-interview avec Denis de Rougemont (novembre 1978)
239 la sincérité de leur formulation. Au reste, quand on ne se sent pas réellement intéressé par un problème — et qui pourrait
240 comme des juges ? Et il conclut : « Qui croire ? On ne peut le dire en toute certitude. Mais il est utile de savoir que c
241 00 savants groupés en France contre le nucléaire) on ne les écoute pas. » C’est donc eux qu’il faut suivre si nous voulons
242 èdent les hommes. S’exprimer, c’est exister. Et l’ on ne peut s’exprimer vraiment que dans la langue de son origine, de sa
243 se, nous savons cela. Dans le canton des Grisons, on ne parle pas seulement l’allemand et l’italien, mais le romanche, qui
18 1978, Articles divers (1978-1981). Le choix du siècle (novembre 1978)
244 978)ag ah Centralisme ou fédéralisme ? 1. On l’a dit de divers côtés : le choix des formes d’énergie est un choix
245 s centrales pourraient présenter — que d’ailleurs on ne fait rien sans risques ; — que le problème des déchets a été résol
246  ». À quelle croissance aspirons-nous ? II. On présente les écologistes comme des ennemis du progrès. Ils répondent
19 1979, Articles divers (1978-1981). Genève et l’Europe : un exemple de coopération transfrontalière [préface] (1979)
247 els, dispensateurs de subventions à la recherche, on estimait le sujet purement spéculatif, voire « trop nouveau » comme o
248 purement spéculatif, voire « trop nouveau » comme on nous le signifia, donc dépourvu de sérieux scientifique. Aujourd’hui
249 . Tout cela ne serait encore que littérature si l’ on ne voyait émerger, s’affirmer et s’amplifier d’année en année le prob
250 us exactement transfrontalières — comme celles qu’ on trouve le long de l’axe rhénan puis de l’axe rhodanien, sur l’arc alp
251 ne espèce de nuisance politique, accidentelle, qu’ on ne peut plus nier mais qu’il est difficile de résoudre, au sens de « 
20 1979, Articles divers (1978-1981). Hypothèses directrices pour la recherche d’un modèle de région transfrontalière (1979)
252 les intérêts avaient uni. 2. Près des frontières, on voit et on ressent immédiatement que les solutions aux problèmes qu’o
253 s avaient uni. 2. Près des frontières, on voit et on ressent immédiatement que les solutions aux problèmes qu’on vient de
254 immédiatement que les solutions aux problèmes qu’ on vient de citer sont rendues difficiles ou impossibles du simple fait
255 si l’intensité et l’étendue des inconvénients qu’ on vient de citer varient selon qu’il s’agit d’un grand ou d’un petit Ét
256 le conflit, l’alternative est simple : ou bien l’ on persiste à vouloir faire rentrer dans le lit de Procuste des États-na
257 humaines ; ou au contraire, à partir des régions, on tente d’élaborer des modèles nouveaux de communauté. La seconde possi
258 Il y faudrait une intuition globale, un génie, qu’ on n’est pas en droit d’attendre des nombreux fonctionnaires chargés de
259 al, dont il s’agit précisément de se libérer si l’ on veut se mettre en état d’imaginer des régions à partir de leurs réali
260 xister, qu’à être libérée de cette frontière dont on voit de moins en moins la raison et le sens, mais dont on ressent de
261 de moins en moins la raison et le sens, mais dont on ressent de plus en plus la nuisance. Paradoxalement, c’est à partir d
262 ions franco-suisses qu’elles ont occasionnées, qu’ on en est venu à constituer la première Commission régionale transfronta
263 universités de Suisse romande et de Rhône-Alpes. On sait que la collaboration interuniversitaire, déjà difficile entre le
264 tement prévue par nos hypothèses de travail. Si l’ on refuse la pseudo-solution unitaire, stato-nationale du lit de Procust
265 ion unitaire, stato-nationale du lit de Procuste, on est conduit à reconnaître que chaque région doit avoir pour extension
266 enseignement, d’environnement ou d’énergie) comme on s’abonne au téléphone, aux services de voirie, ou d’électricité, ou d
267 u Conseil fédéral suisse, qui a fait ses preuves. On pensera que ces processus prendront plus de temps qu’il n’en reste po
268 SS non comprise — est de 89 à 93 ans, selon que l’ on tient compte ou non, négativement, de la suppression des trois États
269 sitaire d’études européennes, 1979, p. 7‑18. am. On a ici poursuivi la numérotation des intertitres, qui a disparu sans j
21 1979, Articles divers (1978-1981). Le mythe et l’opéra (1979)
270 979)aj Nous sortons à peine d’une période où l’ on disait l’opéra passé de mode, parce que régnait la mode des avant-gar
271 ploiement dans le temps et l’espace du continent. On parlait donc d’un genre qui avait fait son temps, impur, hybride, plu
272 ! Habet acht ! Schon weicht dem Tag die Nacht ! » on ne peut opposer que cette autre nuit d’été où s’avancent les « beaux
22 1979, Articles divers (1978-1981). Formule d’une Europe parallèle ou rêverie d’un fédéraliste libertaire (1979)
273 ’a cessé de ne pas avancer. J’y vois la preuve qu’ on ne peut la faire sur la base de ces États-nations qui partagent aujou
274 u plus de cent-cinquante compartiments. Mais si l’ on ne peut pas la faire avec eux, peut-on l’imaginer sans eux ? Des rég
275 Mais si l’on ne peut pas la faire avec eux, peut- on l’imaginer sans eux ? Des régions se dessinent peu à peu dans la réa
276 econnues se trouvent être transfrontalières. Et l’ on est amené à constater que, confrontés aux problèmes qui s’y posent, l
277 ite classées, parfois sans avoir été lues, puisqu’ on ne les avait pas sollicitées et qu’elles servent peut-être les besoin
278 es régions, et selon leurs besoins. Un beau jour, on s’apercevra que l’Europe fédérale est virtuellement faite. (Ce qu’on
279 l’Europe fédérale est virtuellement faite. (Ce qu’ on ne saura peut-être pas, c’est qu’elle sera faite à l’image de la Suis
280 ne… Si le rêve des régions se réalise, lui aussi, on dira dans dix ans, dans vingt ans, que c’était si facile à prévoir :
23 1979, Articles divers (1978-1981). Notes pour une éthique du fédéralisme (1979)
281 par l’avènement des premiers États totalitaires. On peut même dire que l’État totalitaire se définit comme refus et ruptu
282 ’ensemble des moyens que dicte une fin pour que l’ on puisse la rejoindre. Seule la fin justifie les moyens, pour autant qu
283 e du fédéralisme. Sa tolérance n’est pas ce que l’ on croit d’ordinaire, n’est pas manque de rigueur, n’est pas flou dans l
284  pour ou contre », choisir son camp, savoir ce qu’ on veut, pas de compromis ! etc., mène à la guerre par une logique inévi
285 nt les recettes. À y regarder de près, cependant, on s’aperçoit que les « réalistes » de notre société scientifico-techniq
286 ns l’ignorance délibérée des réalités régionales. On met ensemble huit départements et cela donne Rhône-Alpes, par exemple
287 tifédéralistes avec fureur. (C’est même à cela qu’ on peut juger de leur qualité de dictateur.) Or tous sont dépourvus, rad
288 aussi de mieux pénétrer les motifs de l’erreur qu’ on croit déceler chez l’autre. Je ne puis guère imaginer plus belle décl
289 voluntas. Que cela vous plaise ou non, j’ordonne. On ne peut donc prévoir que le déclin fatal de toute démocratie réelle d
24 1979, Articles divers (1978-1981). Un foyer de culture (janvier 1979)
290 , l’unité se constate. L’union est une opération. On la veut, on la réussit ou non. L’unité est une donnée de base. Elle e
291 constate. L’union est une opération. On la veut, on la réussit ou non. L’unité est une donnée de base. Elle existe ou non
292 n ; au culte du succès, le sacrifice pour ceux qu’ on aime. Mais ce n’est pas tout. Avec les trois sources classiques, Athè
293 a lyrique des troubadours, donc de l’amour tel qu’ on le parle et qu’on croit le sentir en Occident ? Et l’apport slave dès
294 badours, donc de l’amour tel qu’on le parle et qu’ on croit le sentir en Occident ? Et l’apport slave dès la fin du xixe s
295 quoi, tout en restant sur le plan de la culture, on peut observer : 1° Que les différences de langue, de religion, de rac
296 t si nombreuses, et si jalousement entretenues qu’ on peut y voir, précisément, comme une première définition de l’Europe.
297 ration suisse, avec ses 26 États souverains, où l’ on parle en toute liberté quatre langues et d’innombrables dialectes. Vo
298 alement antidémocratique ou « despotique », comme on disait en 1790. Par Versailles dès le xviie siècle, par l’école et l
299 urs d’Europe, Paris, janvier 1979, p. 19-20. aq. On a ici corrigé la version imprimée sur la base du manuscrit conservé à
25 1979, Articles divers (1978-1981). Quand la Perse renverse l’Iran (21 février 1979)
300 ts matériels immédiats et du « niveau de vie » qu’ on lui promettait, oui, c’est bien tout un peuple dans sa profondeur qui
301 e modèle indiscuté de tout progrès. L’Iran, comme on appelle désormais ce pays, occupe le troisième rang parmi les product
302 Tout cela se tient, tout est bien cohérent, et l’ on ne voit pas ce qui pourrait empêcher que tout marche comme ils l’ont
303 monde qui retourne à l’islam traditionnel. » at. On a corrigé l’original (« Rosay ») fautif. au. On a corrigé l’original
304 On a corrigé l’original (« Rosay ») fautif. au. On a corrigé l’original (« 44e ») fautif.
26 1979, Articles divers (1978-1981). Cet amour qui nous rendrait la liberté (mars 1979)
305 mour-passion est ignoré de l’Inde et de la Chine. On n’y connaît pas de mot pour le traduire. « Quand nous éprouvons quelq
306 ardy, de Tolstoï, voire au Partage de Midi. Quand on me demande : Le mot amour en 19… recouvre-t-il les mêmes réalités qu’
307 bles et contradictoires selon la personne à qui l’ on s’adresse, les réalités que l’on choisit d’observer, et la date de « 
308 personne à qui l’on s’adresse, les réalités que l’ on choisit d’observer, et la date de « l’autrefois » considéré : l’entre
309 romantisme — mais encore quels exemples y choisit- on , Novalis ou Sade ? Rousseau ou Diderot ? Le xviie siècle de Racine o
310 issement de la personne totale dans le don. Quand on loue notre époque d’avoir enfin « libéré l’amour » autrefois enchaîné
311 ienne de l’amour » et par ses interdits, ou quand on se lamente sur le « déchaînement d’une sexualité qui rejette tous les
312 rejette tous les tabous religieux et bourgeois », on révèle toute l’ampleur du confusionnisme moderne en ce domaine. La co
313 n chrétienne de l’amour ? Je demande à voir ce qu’ on entend par là. Si on la confond, comme il arrive, avec le légalisme i
314 ur ? Je demande à voir ce qu’on entend par là. Si on la confond, comme il arrive, avec le légalisme institué par la bourge
315 it même nommé dans un code. De quoi donc voudrait- on le libérer ? L’amour a toujours été libre. Bien plus, l’amour est le
316 e domaine sexuel sont négligeables parmi nous, si on les compare à celles qu’entraîne la simple tentative de traverser une
317 tivité : telle fut la nouveauté des années 1970. On ne cultivait plus que l’algèbre et la sensation. (Paul Valéry) L’éro
27 1979, Articles divers (1978-1981). « Nous subsisterons unis, ou nous périrons séparés ! » (avril-mai 1979)
318 un développement indéfini dans ce monde fini. Or, on continue. Simplement, parce que le raisonnement de nos dirigeants c’e
319 nseil fédéral suisse, en réponse aux questions qu’ on lui posait à propos de la construction d’une centrale nucléaire sur l
320 commun de Bruxelles à s’appeler l’Europe. Lorsqu’ on parle de l’Europe, il faut entendre l’Europe entière. Y compris les p
321 iers-monde : que cela fasse plaisir ou non, que l’ on se dise de gauche ou de droite, c’est une évidence à laquelle il faut
322 rigé par la nature ». (Voyez l’horreur à laquelle on arrive !) Ou, à moins que des quantités énormes de nourriture puissen
323 que cela ne conduise qu’à des guerres. Çà et là, on a essayé de dépasser ces souverainetés nationales. En nouant des acco
324 ant » les hommes par les institutions matérielles on les « tiendrait » aussi pour le reste. Une illusion finalement ! une
325 rquent : « Et l’Europe ? Où sont les avantages qu’ on ne cesse de nous promettre ? » Denis de Rougemont répond : Regardons
326 n’y a pas lieu d’être tellement pessimiste quand on observe sereinement ce qui a déjà été acquis tout au long de ces dern
327 les nuances qu’il faudrait introduire ici ou là, on peut donc dire que l’Europe se construit avec des pays qui acceptent
328 rce d’avoir dit : “unissons-nous, unissons-nous”, on finissait par douter… » Mais l’espoir est revenu : « Des forces nouve
329 s’exclame-t-il. L’une est condition de l’autre : On s’est mis à parler de régions en Europe à partir du moment où l’on a
330 rler de régions en Europe à partir du moment où l’ on a évoqué l’idée d’une grande fédération européenne. Et je suis persua
331 and qu’eux. Sur ce point aussi je suis optimiste. On est beaucoup plus avancé qu’on ne croit sur le chemin de la régionali
332 je suis optimiste. On est beaucoup plus avancé qu’ on ne croit sur le chemin de la régionalisation en Europe. La constituti
28 1979, Articles divers (1978-1981). Rapport au peuple européen (9 mai 1979)
333 la planète et le cerveau du genre humain », comme on l’écrivait au xviiie siècle, mais qu’elle est au contraire mise en q
334 deux mouvements sont en interdépendance étroite : on s’est mis à parler de régions tôt après l’inauguration de la Communau
335 eilleur moyen d’agir sur autrui. C’est le seul ». On demande souvent si l’élection d’un parlement privé de pouvoir législa
29 1979, Articles divers (1978-1981). Denis de Rougemont, ou l’Europe contre l’Europe (30 mai 1979)
336 es européens sont à bout de souffle. Depuis 1948, on a peu avancé, sauf dans le domaine économique de neuf pays. Le Marché
337 idats des grands partis français notamment, que l’ on entend jour après jour à la TV, ne touchent aucune de ces questions c
338 ssus les frontières nationales. C’est ainsi que l’ on motivera les gens pour une Europe différente. Changer Mais cett
339 pêche de changer. Ce ne sont que nos désirs que l’ on appelle ensuite nécessités. az. Rougemont Denis de, « [Entretien]
30 1979, Articles divers (1978-1981). L’Europe : idéal… et moyen de survie (3 août 1979)
340 la planète et le cerveau du genre humain », comme on l’écrivait au xviiie siècle, mais elle est au contraire mise en ques
31 1979, Articles divers (1978-1981). Une Europe unie et diverse (27 août 1979)
341 deux mouvements sont en interdépendance étroite : on s’est mis à parler de régions tôt après l’inauguration de la Communau
342 eilleur moyen d’agir sur autrui. C’est le seul ». On demande souvent si l’élection d’un parlement privé de pouvoir législa
32 1979, Articles divers (1978-1981). « La qualité des choses que j’aime » (18 octobre 1979)
343 aque semaine. C’est Consuelo qui l’a trouvée et l’ on croirait qu’elle l’a même inventée : c’est immense, sur un promontoir
344 nétrant le premier soir dans le hall. Maintenant, on ne saurait plus le faire sortir de Bevin House. Il s’est remis à écri
345 u ras des tapis. Ces splendeurs sont encore ce qu’ on trouve de moins cher dans une ville où personne n’en veut plus. (Trop
346 entre départ et mort se voit rejeté, non sans qu’ on l’ait pesé… Mais pour le reste, un rapprochement s’impose avec ce qu’
347 , le travail tendre, non le jeu de la vérité où l’ on ment en exil loin de toutes choses humaines… Si ces phrases me vont
348 ans l’intime de l’être la renaissance de ce que l’ on va nommer l’Écologie — seul espoir pour l’humanité de l’ère qui vient
33 1979, Articles divers (1978-1981). Considérations sur une charte culturelle européenne : mémorandum (17 décembre 1979)
349 option. Le titre même de l’opération sur laquelle on nous invite à réfléchir oriente donc l’esprit vers deux réalités qui
350 réatrice. Les franchises, droits et privilèges qu’ on demande aux États de garantir sont comme toujours en tel domaine doub
351 own and said in the world. » Quant à l’Allemagne, on sait qu’elle a passé longtemps aux yeux des Français pour opposer la
352 tants les plus fins et subtils. Et en effet, si l’ on se reporte au Brockhaus, équivalent allemand du Grand Larousse et de
353 u Grand Larousse et de l’Encyclopedia Britannica, on y trouve trois définitions de la culture qui sont à la fois conformes
354 omparaison de ces trois groupes de définitions, l’ on déduira que la culture, pour le Français moyen, consiste à cultiver l
355 nature. Dans cette orientation des esprits, que l’ on constate dans toute l’Europe et bien au-delà (Brésil33, États-Unis, C
356 t un jour : « La culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié. » Et T. S. Eliot a écrit35 : « La culture peut être dé
357 ittéraire et artistique ou à leur consommation si on le prenait à la lettre. Hors des Nations unies, c’est-à-dire des gouv
358 e l’Ouest comporte une commission culturelle où l’ on débattra de la conception européenne de l’homme, des droits de l’homm
359 érence européenne de la culture (Lausanne, 1949), on peut lire les définitions à la fois rigoureuses et opérationnelles de
360 réputation d’être un mot vague. Et il est vrai qu’ on lui attribue des contenus assez divers. Mais si nous négligeons les d
361 e ressemble étrangement, en Europe, à celle que l’ on vient de donner du civisme. En effet, la culture pour un Européen, c’
362 englobant la littérature et la métaphysique, si l’ on veut que la recherche scientifique n’aboutisse pas à des monstruosité
363 de l’Europe est essentiellement culturelle, si l’ on prend le mot dans son sens le plus large. La culture véritable n’est
364 ’œuvre commune des Européens, pas une seule que l’ on puisse étudier sérieusement dans le champ limité par les frontières d
365 servit les pionniers de la CECA. Mais là encore, on s’aperçut que la supériorité technique d’une société est à base de cu
366 ée, à commencer par ses aspects les plus douteux. On retournait contre l’Europe ses principes mal compris qu’elle avait si
367 hain, allant jusqu’à « donner sa vie pour ceux qu’ on aime »… Ueber allen Gipfeln ist Ruh dit Goethe : sur tous les sommets
368 , fabriquer, modifier le donné, réaliser ce que l’ on a imaginé, en calculer les conséquences directes, indirectes, combiné
369 i, en un mot, ont l’âme naturellement officielle. On en arrive ainsi à faire représenter un peuple, à l’étranger, de préfé
370 l’étranger, de préférence par des médiocres. Si l’ on veut que les échanges redeviennent ce qu’ils ont toujours été dans le
371 nisateurs) de toutes les branches de la culture. ( On pensera que cela va de soi. Mais on voit au contraire que, trop souve
372 la culture. (On pensera que cela va de soi. Mais on voit au contraire que, trop souvent, dans les comités d’aide aux arts
373 dans les comités d’aide aux arts et aux sciences, on mêle la stratégie de la recherche à la tactique du financement, si bi
374 is, 1924) est la reprise d’un thème ancien, que l’ on trouve déjà dans le Grand Dictionnaire de L. Moreri (Paris, 1974) : «
375 thode pour apprendre facilement la géographie : «  On ne peut pas nier que l’Europe ne soit la moins étendue des trois part
34 1980, Articles divers (1978-1981). Énergie solaire et autonomie (1980)
376 l’autonomie en particulier. Mais j’ai changé, qu’ on se rassure, et même à 180°, comme on a cru pouvoir me le reprocher da
377 i changé, qu’on se rassure, et même à 180°, comme on a cru pouvoir me le reprocher dans la presse de cette ville. Et c’est
378 le choix qu’ils font entre les types d’énergie qu’ on leur propose. Dans les années 1950 à 1960, en Europe, le bruit se rép
379 uisement prévisible des réserves de pétrole, dont on commence à parler sérieusement. C’est alors qu’on nous offre les cent
380 on commence à parler sérieusement. C’est alors qu’ on nous offre les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit-on, pas u
381 les centrales nucléaires. C’est propre, nous dit- on , pas une fumée n’en sort, c’est le dernier cri de la technique. Ce se
382 des gouvernements et tous les mass médias. Alors, on y va ? — Et comment ! Les plans de quelques dizaines de centrales son
383 ruction des centrales nucléaires. Il faut dire qu’ on lui a bien expliqué que ces centrales permettront de réduire les post
384 permettront de réduire les postes de travail, qu’ on a tant de mal à pourvoir à ce moment-là. Voter pour les centrales, c’
385 nion préparatoire, à Genève, le 12 décembre 1950. On admettra que le traumatisme hiroshimien m’avait laissé quelque lucidi
386 s tenu pour responsable, devant un tribunal, si l’ on peut démontrer qu’il n’était pas libre en commettant tel ou tel acte.
387 plus de liberté, de loisir, d’autodétermination ? On nous raconte que nous disposons, en Occident, grâce aux machines, à l
388 ’il était réellement inévitable qu’en son centre, on finisse par rencontrer le maître des Enfers, j’ai nommé Pluton. Est-c
389 à l’hostilité. La convergence des systèmes, dont on a tant parlé à l’Ouest, se réalisera peut-être tout autrement qu’on n
390 l’Ouest, se réalisera peut-être tout autrement qu’ on ne l’avait supposé : par l’adoption progressive, dans les États occid
391 citives qui ont depuis longtemps cours à l’Est. L’ on entend de plus en plus souvent les partisans de l’atome exprimer leur
392 entrales pourraient présenter ; — que d’ailleurs on ne fait rien sans risques ; — que le problème des déchets a été résol
393 t interdite au nom de la « neutralité scolaire ». On présente les écologistes comme des ennemis du progrès. Ils répondent
35 1980, Articles divers (1978-1981). Actualité de Benjamin Constant (1980)
394 nage, pour ses contemporains Comment le voyait- on  ? Si on l’admirait, il était « un grand homme, droit, bien fait, blon
395 ur ses contemporains Comment le voyait-on ? Si on l’admirait, il était « un grand homme, droit, bien fait, blond, un pe
396 e moquerie dans le sourire et dans les yeux… » Si on ne l’aimait pas, on décrivait « ses jambes grêles et son dos voûté »,
397 ourire et dans les yeux… » Si on ne l’aimait pas, on décrivait « ses jambes grêles et son dos voûté », ou « ce mélange de
398 s torrents d’éloquence coulaient de sa bouche, et on prévoyait sans peine qu’il était appelé à remplir l’avenir qu’il a re
399 is, à partir de l’été, les femmes dominent tout : on assiste aux progrès du détachement de Mme de Staël et à la passion su
400 rviennent des nouvelles de la défaite de Leipzig. On annonce la venue de Bernadotte à Göttingen. Benjamin a plusieurs entr
401 que les autres. Je m’y tiens. Il est rare que l’ on puisse surprendre l’éclosion de l’idée première d’un ouvrage ; plus r
402 ée première d’un ouvrage ; plus rare encore que l’ on soit informé quotidiennement de sa croissance et de son achèvement. S
403 d. D. s. f. », murmure-t-il, non toutefois comme on prie, mais plutôt comme on pose sur sa tempe le pistolet de la roulet
404 l, non toutefois comme on prie, mais plutôt comme on pose sur sa tempe le pistolet de la roulette russe. Joueur encore !
405 st moi qui ne prends pas ma place, et je crois qu’ on me la refuse. 12 août. Dispute avec Guizot. Le plus petit pouvoir es
406 Dès lors, tout va très vite. Citons le journal : on ne saurait être plus sobre à propos d’un coup de théâtre dont je ne v
407 succès. Ce n’est pas précisément de la liberté qu’ on veut. 18 avril. Entrevue de 2 heures. Ma constitution corrigée a mie
408 e rire nerveux et insurmontables… Il s’agissait, on l’a compris, d’Adolphe, par quoi seul le public d’aujourd’hui connaît
409 beaucoup moins quand il accepte de rédiger ce qu’ on appellera les Actes additionnels aux Constitutions de l’Empire ? Il y
410 ze ans. Lorsque le roi ordonne le 8 juillet que l’ on ferme les portes des Chambres : « C’est une catastrophe ennuyeuse »,
411 stant dans l’inconstance ». Rien de plus injuste, on va le voir. 1°. Constant ne se rallie pas à la royauté mais à la Char
412 rakiri, lui seul, quand le roi a quitté Paris ? «  On m’a reproché de ne pas m’être fait tuer auprès du trône que, le 19 ma
413 servi la liberté, dans un pays et un siècle où l’ on servait de préférence une faction, au mieux un parti. Et comme il est
414 n cas bien rare d’individu distancié de lui-même, on ne peut plus indépendant, tout concourt à le rendre ambigu, et pas se
415 t donnée à la France » — n’a jamais été appliqué. On lit dans la préface à la 3e édition de L’Esprit de conquête : L’aute
416 les mêmes mesures, les mêmes règlements et, si l’ on peut y parvenir graduellement, la même langue, voilà ce qu’on proclam
417 rvenir graduellement, la même langue, voilà ce qu’ on proclame la perfection de toute organisation sociale. […] Sur tout le
418 ésence. Aujourd’hui, c’est le moral de l’homme qu’ on veut prosterner ». Ici se révèle la vraie nature du régime de « l’Usu
419 oute liberté, toute amélioration impossible… Et l’ on comprend soudain le sens actuel de l’« usurpation » dénoncée par ces
420 e, parlent encore de la défense de leurs foyers ; on dirait qu’ils appellent leurs foyers tous les endroits où ils ont mis
421 eur coûte beaucoup plus qu’elle ne leur vaut. […] On voit le patriotisme qui naît des variétés locales, seul genre de patr
422 éplorable que celle qui en fait de la rébellion. On pense aux Gallois, aux Bretons, aux Corses, aux Tyroliens du Sud, aux
423 oici la critique décisive du centralisme jacobin ( on la retrouve en termes analogues dans trois écrits de Constant à cette
424 stant à cette époque) : Dans tous les États où l’ on détruit ainsi toute vie partielle, un petit État se forme au centre :
425 VII. Fédéralisme européen En demandant que l’ on introduise dans l’administration des États « beaucoup de fédéralisme 
426 tait : Mais un fédéralisme différent de celui qu’ on a connu jusqu’ici.51 Nous venons de voir comment il l’entendait pou
427 Constant dénonce ici, par avance, l’utopie que l’ on opposera, au xxe siècle, sous le nom de « confédération », à toute f
428  confédération », à toute fédération sincère : L’ on a nommé fédéralisme une association de gouvernements qui avaient cons
429 n ouvrage du sociologue Jean-François Gravier, qu’ on n’a pas encore réfuté. 51. Principes de politique, op. cit., p. 119
36 1980, Articles divers (1978-1981). L’Europe, invention culturelle (1980)
430 une sorte d’idée platonicienne de l’Europe, comme on le répète après Paul Valéry, mais plutôt d’un oubli séculaire des val
431 . Puis j’essaierai de comprendre les raisons — si on ose dire — de la défection générale dont nous sommes aujourd’hui les
432 institutions communes », « marché commun »38 — qu’ on retrouvera dans tous les traités européens, des Statuts de Conseil de
433 it naturel que les clercs, les poètes, et ceux qu’ on nomme depuis le xviiie siècle les intellectuels soient les premiers
434 Mais c’est dans la généalogie des philosophes qu’ on voit s’annoncer au xviiie siècle le type de l’intellectuel au sens a
435 plus décourageante. La génération suivante, que l’ on a baptisée celle des « non-conformistes des années 1930 », celle des
436 urtout des Pouvoirs, qu’en une poussière de ce qu’ on nommera trente ans plus tard des « groupuscules ». Survient la guerre
437 ut de septembre 1946, se produit quelque chose qu’ on n’avait pas vu depuis treize ans : non seulement Allemands et Françai
438 rchill, d’ailleurs présent et très souvent actif. On m’a chargé d’organiser la commission culturelle du congrès, à côté de
439 ns, la politique et l’économique. J’ai demandé qu’ on me donne une preuve que l’on prend la culture au sérieux, qu’elle n’e
440 que. J’ai demandé qu’on me donne une preuve que l’ on prend la culture au sérieux, qu’elle n’est pas un simple ornement. J’
441 une défense de nos diversités culturelles : Peut- on défendre la culture française en tant que telle ? À cela, je réponds
442 é diamétralement. Dans un écrit du même auteur41, on peut lire que l’Europe est « foutue », qu’elle est « en grand danger
443 actions doctrinales, pratiques et politiques, qu’ on peut attendre d’un intellectuel engagé. Ceux qui viennent appuyer la
444 ’aujourd’hui ne sont pas ceux qui recommandent qu’ on « tire à vue » sur eux dès qu’ils se présentent en Afrique, mais bien
445 si d’abord elle parvient à le vivre. Autrement, on ne la croira pas. Car ainsi que le disait le bon Dr Schweitzer, « l’e
446 fatalement une simple politique d’entracte — (…) on méconnaît et on déforme mensongèrement les signes qui prouvent de la
447 simple politique d’entracte — (…) on méconnaît et on déforme mensongèrement les signes qui prouvent de la manière la plus
448 bi. La version publiée contient des coquilles, qu’ on n’a pas pu toutes corrigées en l’absence de version manuscrite. bj.
449 e version manuscrite. bj. Phrase tronquée, et qu’ on n’a pu corrigée en l’absence de version manuscrite. bk. On a corrigé
450 corrigée en l’absence de version manuscrite. bk. On a corrigé la version imprimée (« 1948 ») fautive. bl. La phrase est
451 première… ». En l’absence de version manuscrite, on a complété la phrase sur la base du texte intitulé : « L’Europe comme
37 1980, Articles divers (1978-1981). L’avis de Denis de Rougemont [sur Invocation du nom de Dieu et Constitution fédérale] (1980)
452 st, ça ne me gêne pas et si certains y insistent, on peut très bien la laisser comme elle est. » D’autres se sont exprimés
453 éaction initiale. Mais voyons tout d’abord, comme on l’a proposé, le texte même du préambule. Est-il justifié ou non ? Le
454 e cela bien meilleur, car : « La Confédération », on ne sait pas encore ce que c’est, tandis que « le peuple et les canton
455 encore vide. Mais ensuite, dans le nouveau texte, on en vient à des jeux d’esprit qui me paraissent peu convaincants. Ains
456 ertaine pile (électrique) qui « ne s’use que si l’ on s’en sert ». Je ne vois pas très bien ce que l’homme de la rue peut t
457 plus faible de ses membres ? » C’est bien obscur. On pourrait faire de cette phrase des applications ridicules. Ex. : « Qu
458 invocation de Dieu en tant que « Tout-Puissant ». On a dit, et c’est l’un des principaux arguments en faveur de l’invocati
459 poserait une limite au pouvoir de l’État. Je suis on ne peut plus favorable à ce que l’on assigne des limites aux pouvoirs
460 tat. Je suis on ne peut plus favorable à ce que l’ on assigne des limites aux pouvoirs étatiques à tous les niveaux où ils
461 ni ailleurs, qui définisse et assure ces limites. On me dit alors, d’une manière assez vague, que reconnaître et invoquer
462 je pourrais accepter cette invocation. Sauf si l’ on changeait l’adjectif qui suit le nom de Dieu, et s’il était bien ente
463 s un problème qui me paraît à peu près insoluble. On a dit enfin, de l’invocation « à Dieu tout-puissant », qu’elle s’insc
464 mence par ces mots : in nomine domini amen, que l’ on traduit généralement par : Au nom du Seigneur, amen. N’oublions pas q
465 ée à l’homme par Celui qui l’a fait. Comment veut- on que les gens qui lisent en tête d’une constitution « Au nom de Dieu t
466 grecque des Septante — Pantokrator ? Comment veut- on que l’invocation proposée ne propage cette erreur et ne la confirme d
467 on ascendant et l’étreint de son amour créateur. On est très loin de la toute-puissance du « Dieu des armées » qu’on appe
468 n de la toute-puissance du « Dieu des armées » qu’ on appelle si souvent à la rescousse, et pas seulement au début des guer
469 eux côtés de leurs frontières communes. Pourrait- on améliorer l’invocation en remplaçant l’épithète Tout-puissant par une
470 on évangélique de Dieu ? Que se passerait-il si l’ on ouvrait une constitution par ces mots : « Au nom du Dieu d’amour ? »
38 1980, Articles divers (1978-1981). Lew Kowarski et la responsabilité sociale du scientifique (1980)
471 esponsabilité sociale du scientifique (1980)bg On vient de rappeler ses travaux, ses recherches, et ce qu’il a trouvé,
472 attention sur les abus d’une économétrie factice… On retrouve la plupart de ces mêmes idées dans les politiques nucléaires
473 ue ! » Or, dit Kowarski, je viens de constater qu’ on compte aujourd’hui le kilowatt installé au double du prix envisagé. «
474 ge des décimales, quand il s’agit de savoir ce qu’ on en fera en 1980, en 1985, en l’an 2000 ? » Et l’interview se conclut
475 s de l’homme et les structures de la démocratie. On aura reconnu, dans ces dernières lignes, les questions que le Groupe
39 1980, Articles divers (1978-1981). Le bilan culturel de la décennie 1970-1980 (1980)
476 odin, Brancusi, Arp, Giacometti ; de musiciens qu’ on puisse aimer autant que Debussy, Bartók, Richard Strauss, Stravinsky,
477 , de l’anthropologie, de la mythographie, etc. qu’ on appelle désormais les « sciences de l’homme ». « L’homme libre et
478 nt à montrer l’homme tel qu’ils le voient pour qu’ on en rie, qu’on en ricane, ou pour qu’on y trouve au contraire une occa
479 ’homme tel qu’ils le voient pour qu’on en rie, qu’ on en ricane, ou pour qu’on y trouve au contraire une occasion d’exalter
480 nt pour qu’on en rie, qu’on en ricane, ou pour qu’ on y trouve au contraire une occasion d’exalter sa grandeur — je veux pa
481 es auteurs remplissent les salles françaises mais on ne saurait dire qu’ils influencent le mouvement des idées ni les comp
482 e et l’antidote de l’absurde : le stalinisme. Or, on peut dire que la jeunesse européenne applaudit à peu près également c
483 de vampire, si peu séduisant (me semblait-il) qu’ on ne comprenait plus rien à la « liste » fameuse des mille e tre en Esp
484 es mille e tre en Espagne… Le Procès de Prague qu’ on annonçait pour le 19 décembre ne serait pas une pièce nouvelle mais l
485 mbres de la Ligue tchèque des droits de l’homme. ( On sait qu’Ariane Mnouchkine a inventé une forme de spectacle historique
486 is en 1892 » par un nommé Carlo Bertolazzi, comme on l’apprenait incidemment en lisant de très près l’article. Le théât
487 t cette période, et dès le texte de présentation, on l’annonçait : « C’était l’ère de Mnouchkine, Chéreau, Vitez, Planchon
488 affirmés depuis 1968 sont des metteurs en scène … On applaudit « la Tétralogie de Chéreau » comme on admire « le Don Juan…
489 … On applaudit « la Tétralogie de Chéreau » comme on admire « le Don Juan… de Losey ». Le metteur en scène devient le « s
490 s d’auteurs nouveaux, dont le plus doué, nous dit- on , serait Grumberg, à quoi l’on ajoute que « Dubillard, Obaldia, Ionesc
491 plus doué, nous dit-on, serait Grumberg, à quoi l’ on ajoute que « Dubillard, Obaldia, Ionesco, Vinaver, Vauthier ou Margue
492 me, forme extrême de la « manif », sinon parce qu’ on se sent privé de la parole — intellectuelle, morale, civique ou polit
493 on simple de ce paradoxe (ou de ce scandale, si l’ on veut) relève de la technique publicitaire : Cioran n’est jamais appar
494 à telle ou telle émission « littéraire » à la TV. On retrouve ici le schéma de la confrontation des candidats à la préside
495 . C’est la nouvelle « trahison des clercs ». Si l’ on peut dire que durant la dernière décennie, le phénomène le plus impor
40 1980, Articles divers (1978-1981). 1979 [Iran, Three Mile Island, Cambodge…] (2 janvier 1980)
496 ois suivants l’ont confirmé au-delà de tout ce qu’ on pouvait craindre. Dans ses Mémoires, le shah déclare qu’il souhaitait
497 es l’ont crié par la voix de leur chef religieux. On a cru que la révolte éclatait contre les exactions de la Savak, polic
498 contre les exactions de la Savak, police d’État. On se trompait. Ce n’était qu’un prétexte, on l’a vu, les justiciers n’o
499 ’État. On se trompait. Ce n’était qu’un prétexte, on l’a vu, les justiciers n’ont pas fait mieux. L’imam, comme on l’appel
500 es justiciers n’ont pas fait mieux. L’imam, comme on l’appelle aujourd’hui, n’a pas refusé seulement nos machines et nos a
501 ire différente. Infiniment plus inquiétante. Mais on n’en dit rien en Europe. Et de même, après des récits et films dramat
502 e, après des récits et films dramatiques à la TV, on a cessé très curieusement de nous renseigner sur le déversement de ce
503 renaissance spectaculaire de l’islam combattant, on comprend que le pape Jean Paul II, venu du monde communiste, ait voul
504 ter la vitalité du christianisme dans les masses. On sait les résultats spectaculaires qu’il a obtenus dans tous les pays
505 ersé. Quant au drame du Cambodge, il s’agit, si l’ on veut en juger moralement, de se rappeler ses origines : la colonisati
506 e en photos pages suivantes). Partout ou presque, on assiste à un durcissement des positions, à la détérioration d’équilib
507 détérioration d’équilibres politiques précaires. On pourrait en conclure, de façon désabusée, simpliste même, à la pérenn
41 1980, Articles divers (1978-1981). Un précurseur de l’engagement politique (1er mai 1980)
508 r de votre ouvrage Penser avec les mains  ; peut- on alors conclure qu’il s’agit là d’une attitude ? Certainement. Penser
509 e — et cela sans même s’en apercevoir ! Bien sûr, on en avait un peu ri, mais pour moi, l’incident dénotait un fait grave 
510 l’engagement de l’écrivain était très à la mode. On l’attribuait d’ailleurs à Sartre et à l’existentialisme. Penser avec
511 ns doute là, y a-t-il une notion d’histoire que l’ on pourrait lire ? Disons qu’il y avait une très forte tension en moi, u
512 st-ce pas ? Alors comment aimer cette Europe-là ? On peut l’aimer, et je le démontre dans les deux premiers livres de L’A
513 précieuse et dans laquelle il me disait : « Enfin on a dit ce qu’il fallait dire de mon œuvre. » Et enfin, le lecteur déco
514  ! Débarrassé surtout de ce côté folklorique dont on l’a affublé, en France, qui le travestissait en écrivain régionaliste
42 1980, Articles divers (1978-1981). La maîtrise sociale des besoins (avril-juin 1980)
515 ntifique, économique ou politique, implique que l’ on s’entende sur la nature des besoins humains, leur consistance, leur p
516 a même époque, les individus exemplaires, ceux qu’ on imite ou qui déterminent nos aspirations. Je me bornerai à quelques e
517 s décennies, par les procédés publicitaires que l’ on sait, Ford va changer tout cela, c’est-à-dire va changer la nature mê
518 venue le besoin n° 1 de l’homme occidental, que l’ on voit trop souvent prêt à se priver de tout pour l’acquérir. 5. Exempl
519 beaucoup plus riche. Là, sur une place publique, on lui apporta des quantités énormes de nourriture, elle mangea tout, et
520 de nature. 6. Tout cela est très joli, me dira-t- on , mais ne va pas nous aider à résoudre les problèmes urgents et concre
521 ses intérêts immédiats et du « niveau de vie » qu’ on lui promettait, du rejet de la modernisation que son souverain entend
522 se quelques saints comme il s’en est trouvé croit- on au Tibet, dans les Andes ou dans les Alpes suisses, ont eu le secret
523 r les finalités d’un ordre économique mondial (qu’ on ne saurait dire « nouveau », puisque sans précédent) doit tenir compt
524 Pour faire face à la demande en électricité dont on assure, sans nul souci de vraisemblance, qu’elle va sans fin doubler
525 lle va sans fin doubler tous les sept ou dix ans, on déclare nécessaires des réacteurs dont on ignore encore les vrais dan
526 ix ans, on déclare nécessaires des réacteurs dont on ignore encore les vrais dangers, et encore plus les moyens d’y remédi
527 core plus les moyens d’y remédier. J’en déduis qu’ on veut nous faire prendre dès maintenant des risques proprement incalcu
528 u nom des besoins à venir arbitrairement évalués. On ne connaît, scientifiquement, ni ces risques ni ces besoins, et c’est
529 besoins, et c’est de cette double ignorance que l’ on déduit la certitude qu’il faut des centrales nucléaires. Un moyen de
530 la raison indiquée plus haut, que les experts qu’ on écoute chez les ministres sont ceux des producteurs, le danger étant
531 s des propositions aussi excessives que celles qu’ on vient de suggérer, à savoir : — évaluation objective, indépendante,
532 exte qui se résume à demander trois choses : — qu’ on ne parle plus de « besoins » comme si l’on savait ce que c’est, ou co
533 : — qu’on ne parle plus de « besoins » comme si l’ on savait ce que c’est, ou comme s’il s’agissait de projets de vente ; —
534 comme s’il s’agissait de projets de vente ; — qu’ on ne parle plus de famines comme s’il s’agissait de fatalités ; — et qu
535 e s’il s’agissait de fatalités ; — et qu’enfin qu’ on ne parle plus de l’avenir humain comme s’il s’agissait de quelque cho
536 hauffage électrique, « ce crime énergétique » a-t- on écrit — car son rendement n’est que de 6 % — peut justifier aux yeux
43 1980, Articles divers (1978-1981). L’Europe et l’environnement (28 juin 1980)
537 lle a provoqué un développement du tiers-monde qu’ on a pu mesurer l’an dernier au moyen d’un indicateur qui ne saurait tro
538 ciens et chroniqueurs nous répètent à l’envi « qu’ on n’arrête pas le Progrès ». Ils paraissent oublier que ce cliché déris
539 llages, publicités lumineuses, etc.).   Mais si l’ on connaît si bien les maux, pourquoi n’arrive-t-on pas à les guérir ? D
540 ’on connaît si bien les maux, pourquoi n’arrive-t- on pas à les guérir ? Dans la très grande majorité des cas de pollution
541 des bobards de gauchistes ») ; à les minimiser («  On exagère », « On fait le jeu des Soviets », « Nos experts ont démontré
542 auchistes ») ; à les minimiser (« On exagère », «  On fait le jeu des Soviets », « Nos experts ont démontré… ») ; à tourner
543 ittoraux déjà fortement compromis sont tels que l’ on comprend que l’État hésite. Pour nettoyer le bassin du Rhin, de Stras
544 qui invoquerait l’habeas corpus pour interdire qu’ on lui arrache une dent cariée ou qu’on lui impose une quarantaine avant
545 interdire qu’on lui arrache une dent cariée ou qu’ on lui impose une quarantaine avant qu’il aille porter sa contagion chez
546 miques nouvelles (du genre DDT ou plutonium) dont on ne saurait pas démontrer expérimentalement qu’on maîtrise les moyens
547 on ne saurait pas démontrer expérimentalement qu’ on maîtrise les moyens de les éliminer sans dommages pour l’environnemen
548 ro-saint de la « non-ingérence », principes que l’ on oublie d’ailleurs d’appliquer quand on crée des menaces de pollution
549 ipes que l’on oublie d’ailleurs d’appliquer quand on crée des menaces de pollution contre un pays voisin. Principes qu’oub
44 1981, Articles divers (1978-1981). Guy de Pourtalès l’Européen [préface] (1981)
550 e que Guy de Pourtalès n’ait été de ces derniers. On dirait que sa vie et son œuvre retracent et recomposent librement la
551 es protestants ?) Jérémie va d’abord à Genève, qu’ on appelle la Rome protestante. Mais pour des raisons inconnues il ne s’
552 frère d’un officier suisse ! Clemenceau, lui dit- on , risque fort d’être interpellé à la Chambre sur ce sujet… Incident ri
553 helvétique » puis en Allemagne, et c’est elles qu’ on retrouve dans le dernier roman, sans doute le plus fidèle, en profond
45 1981, Articles divers (1978-1981). Fédéralisme, personnalisme, œcuménisme (1981)
554 jours un caractère de violence sans précédent, qu’ on peut expliquer par deux raisons tout indépendantes l’une de l’autre,
555 les parce que, de la combinaison de deux erreurs, on ne peut faire sortir une vérité, mais seulement une erreur aggravée.
556 d’un seul et même corps : quel que soit le nom qu’ on lui donne, en aucun cas elle ne manquera de fondements bibliques indi
557 ctature, l’opposition n’est pas aussi profonde qu’ on l’imagine. Il s’agit plutôt d’une succession inévitable. L’individu n
558 fonction sociale, un « soldat politique », dirait- on de nos jours. Et l’esprit périclite, faute de liberté. La Grèce indiv
559 le baptiser ? Il faut un mot nouveau. Ou plutôt, on va prendre un mot déjà connu, mais auquel on donnera un sens nouveau.
560 tôt, on va prendre un mot déjà connu, mais auquel on donnera un sens nouveau. Pour désigner les relations constituant la T
561 vient donc possible. Dans la petite congrégation, on se connaît, on sait à quels hommes et à quels problèmes publics on a
562 ible. Dans la petite congrégation, on se connaît, on sait à quels hommes et à quels problèmes publics on a affaire. Si l’o
563 sait à quels hommes et à quels problèmes publics on a affaire. Si l’on se trouve en opposition avec le groupe, on a la po
564 s et à quels problèmes publics on a affaire. Si l’ on se trouve en opposition avec le groupe, on a la possibilité matériell
565 . Si l’on se trouve en opposition avec le groupe, on a la possibilité matérielle d’y faire entendre sa voix. Si cela ne su
566 ’y faire entendre sa voix. Si cela ne suffit pas, on peut changer de groupe. L’on n’est donc pas isolé, comme l’individu s
567 cela ne suffit pas, on peut changer de groupe. L’ on n’est donc pas isolé, comme l’individu se trouve isolé dans une grand
568 e ou dans un vaste État centralisé. D’autre part, on n’est pas non plus tyrannisé par une loi rigide et uniforme, puisque
569 rigide et uniforme, puisque dans une fédération l’ on peut toujours adhérer à divers groupes, l’un religieux, l’autre socia
570 nce des facteurs religieux. Voilà le premier. A-t- on remarqué qu’il existe une forme de totalitarisme correspondant à la R
571 astique — qu’il fut fondé par des seceders.) Et l’ on sait que les réformés de France, au xvie siècle, préconisèrent une o
572 otalitaire, sans transcendance, que précisément l’ on se propose de combattre !). D’autre part, la théologie de l’œcuménism
573 bases actuellement existantes, et sur lesquelles on puisse construire dès maintenant. (La « religion de l’homme », ou du
574 garées dans les deux camps. (N’oublions pas que l’ on combat, de part et d’autre, sans grand espoir mais avec une pathétiqu
46 1981, Articles divers (1978-1981). Hérétiques de toutes les religions, unissez-vous (1981)
575 cable par tous, en tout lieu et tout temps, et qu’ on ne saurait violer sans s’égarer, — ou au contraire une forme d’existe
576 on de l’objet est indépendante de la manière dont on l’observe, et peut être vérifiée ubique et semper, — ou au contraire
577 c désigner aussi bien l’orthodoxie que l’hérésie. On voit ici que ces deux phénomènes radicalement antinomiques sont en re
578 la police de la route qu’il faut s’adresser si l’ on cherche le chemin du Graal. La complémentarité de l’orthodoxie et de
579 -être qu’une question de tempérament. Selon que l’ on relève du type introverti ou du type extraverti, on sera porté à priv
580 relève du type introverti ou du type extraverti, on sera porté à privilégier soit la personne, soit la communauté. Il exi
581 te confession offre un climat de bonheur (ou si l’ on veut de créativité) à tel tempérament plus qu’à tel autre : ainsi le
582 tel que tu es en marche par la foi, et non tel qu’ on l’entend — maîtres, coutume d’Église ou règlements de la société. Co
583 ns précédent. Post-scriptum 1980 Le texte qu’ on vient de lire fut envoyé à Téhéran longtemps avant sa publication, et
584 r d’un volume sur l’islam, pour une collection qu’ on m’avait offert de diriger chez un éditeur parisien, Henry Corbin m’éc
585 oit comme une taupe, soit comme un sîmorgh. Quand on m’a barré la route — « on », que ce fût Rome ou Genève — ça a toujour
586 comme un sîmorgh. Quand on m’a barré la route — «  on  », que ce fût Rome ou Genève — ça a toujours fait des catastrophes… [
587 emis jurés de toute espèce de gnose — ou de ce qu’ on nomme ainsi pour s’en débarrasser. Mais le besoin (anxieux) persiste
588 ni un Oetinger ni les kabbalistes chrétiens, dont on ne peut dissocier les kabbalistes juifs. Et dans « l’herméneutique s
47 1981, Articles divers (1978-1981). Quelques maximes de prospective (1981)
589 roissance et l’irrépressible inflation, disent qu’ on a fait erreur sur l’essentiel : sur l’homme, ses besoins et ses fins,
590 n’est pas parce que les choses sont difficiles qu’ on ne les essaie pas, mais c’est parce qu’on ne les essaie pas qu’elles
591 iles qu’on ne les essaie pas, mais c’est parce qu’ on ne les essaie pas qu’elles sont difficiles. Sénèque On commence par
592 les essaie pas qu’elles sont difficiles. Sénèque On commence par dire : cela est impossible, pour se dispenser de le tent
593 er, et cela devient impossible en effet, parce qu’ on ne le tente pas. Charles Fourier Ne prenons pas nos mesures sur les
594 l’innovation technique qui fait l’Histoire, comme on l’a cru au début de ce siècle, mais nos désirs, dont la technique n’e
595 sponsabilité. Nous ne sommes que trop contents qu’ on nous explique que nous ne pouvons rien savoir des conséquences de ce
596 lion d’emplois au Japon, et ce n’est qu’un début. On prévoit que d’ici l’an 2000, chez les ouvriers de l’automobile aux US
597 les effets évidemment nocifs du « Progrès » que l’ on n’a pas su prévoir, mais ses effets potentiellement bénéfiques, et c’
598 iellement bénéfiques, et c’est encore plus grave. On avait déjà eu assez de mal à faire prendre une très vague conscience
599 s encore y ont réfléchi. À gauche comme à droite, on s’ingénie à créer quelques centaines de milliers de nouveaux emplois,
48 1981, Articles divers (1978-1981). Robert Aron, Fragments d’une vie [préface] (1981)
600 personnalistes. Il venait du surréalisme, disait- on , ce qui lui valait à mes yeux une sorte d’aura d’aventure, s’était oc
601 mon aîné de huit ans, et cela peut compter quand on en a vingt-cinq. Il était réservé, presque secret, d’une espèce de sé
602 , ce côté désinvolte ou distrait, comment savoir, on les retrouvera dans les Fragments d’une vie lorsqu’il relate ses prem
603 Léger et Marcel L’Herbier ; et il y arrive, comme on le verra. Puis de lancer Gaston Gallimard dans la production de films
604 sur soi-même… », phrase citée dans le n° 5 de L’ ON et que je croyais inventer en écrivant quarante ans plus tard L’Ave
605 années de notre jeunesse, nous avions constaté qu’ on nous menait de toutes parts à une guerre qui ne pouvait être notre gu
606 ssé, et cela peut sembler au moins paradoxal si l’ on se tient dans l’optique politicienne. En vérité, nul d’entre nous, ni
607 ble : nous étions condamnés à l’invention. Mais l’ on a calculé que les délais nécessaires entre la mise au point d’une inv
608 ’« insulte à chef d’État étranger ». Après quoi l’ on va m’expédier en mission de conférences aux États-Unis où je serai mo
609 ation civique, condition d’une démocratie réelle. On croyait que c’était du folklore. Et voilà que cela fait tomber des mi
49 1981, Articles divers (1978-1981). Charles Ricq, Les Travailleurs frontaliers en Europe [préface] (1981)
610 . Tout cela ne serait encore que littérature si l’ on ne voyait émerger, s’imposer, s’amplifier, d’année en année, le probl
611 ans les régions transfrontalières comme celles qu’ on trouve à cheval sur les Pyrénées, le long de l’axe rhénan, dans le ba
612 en, il est né de l’étude minutieuse d’un problème on ne peut plus concret, celui des 25 000 travailleurs migrants qui chaq
613 à Genève, a entrepris d’enregistrer tout ce que l’ on peut savoir sur les acteurs sociaux, économiques et culturels de la r
614 ne espèce de nuisance politique, accidentelle, qu’ on ne peut plus nier mais qu’il est difficile de « résoudre » (au sens d
50 1981, Articles divers (1978-1981). La Suisse face au danger de guerre : « Je suis un pessimiste actif » (4 mars 1981)
615 bouton. S’il n’y a pas encore la guerre, c’est qu’ on a peur de la faire. Je me rappelle une conversation que j’ai eue avec
616 vivants […] dans des angles morts. » Depuis lors, on a beaucoup perfectionné les moyens d’exterminer les hommes et plus pe
617 miner les hommes et plus personne ne peut dire si on en tuerait des millions ou des milliards. Kowarski72, que j’interroge
618 ent est fatal. Ou que certaines « raisons », si l’ on ose dire, peuvent intervenir. Ainsi, l’évolution démographique de l’U
619 ême les plus éloignés apparemment de la chose, qu’ on pourrait croire à un plan d’ensemble non pour faire la guerre, mais p
620 tout le monde prépare la guerre, il est fatal qu’ on finisse par l’avoir, soit par accident, soit pour des motifs comme ce
621 e nos industries sont engagées dans le nucléaire. On a essayé de nous faire croire que le nucléaire militaire et le nucléa
622 ent plus rien faire contre la guerre, à quoi bon, on n’y peut rien de toute manière, buvons et fumons, car demain nous mou
623 t grave ce que vous dites-là ! Ça signifierait qu’ on trompe la population en lui faisant croire qu’elle est protégée. Oui.
624 prise d’un réflexe panique de rentrer sous terre. On imaginait des puits gigantesques où les gratte-ciel s’engloutiraient
625 is, j’ai assisté au boom des abris antiatomiques. On mettait tout New York sous abris. Et on me faisait de vifs reproches 
626 tomiques. On mettait tout New York sous abris. Et on me faisait de vifs reproches : « À quoi pensez-vous en Europe, vous n
627  » Eh bien, cette fièvre n’a duré que quatre ans. On a fait des expériences, on a tiré des conclusions tout à fait analogu
628 a duré que quatre ans. On a fait des expériences, on a tiré des conclusions tout à fait analogues à celles que me transmet
629 ster ici sur un tout autre aspect de la question. On se demande quel intérêt les Russes auraient à lancer des bombes atomi
630 industries européennes dont ils ont grand besoin. On ne voit donc pas pourquoi ils anéantiraient la Ruhr ou l’agglomératio
631 la guérilla organisée, non pas « sauvage » comme on le dit des grèves, mais au contraire obéissant aux ordres de l’EMG ou
632 ttaque russe. Je ne vois pas quel autre agresseur on pourrait imaginer aujourd’hui en Europe, car une des choses que le mo
633 ouvriraient radicalement différents de tout ce qu’ on leur en a dit. Face à cette résistance locale, civile, civique, d’hom
634 n civique Il est absolument vain de croire, qu’ on peut défendre un peuple malgré lui, lui mettrait-on en main les meill
635 peut défendre un peuple malgré lui, lui mettrait- on en main les meilleures armes du monde. La défense d’un peuple, c’est
636 ns même surtout, sa volonté de se défendre, comme on l’a vu au Vietnam et comme on le verra peut-être en Afghanistan. Tout
637 se défendre, comme on l’a vu au Vietnam et comme on le verra peut-être en Afghanistan. Tout tient à ça. C’est une questio
638 çais qu’en limitant la vitesse sur les autoroutes on créerait du chômage dans la carrosserie ! Plutôt que de songer à acqu
639 nger à acquérir d’éventuelles armes nucléaires qu’ on nommerait « tactiques » pour l’occasion, mais qui n’en seraient pas m
640 se cacher derrière la Croix-Rouge en estimant qu’ on a humanisé la guerre et que c’est assez. Faire quelque chose Ce
641 es au regard de l’enjeu. Qu’est-ce que ça fait qu’ on perde quelques emplois dans les usines qui fabriquent des armements o
642 s ou des machines qui serviront aux armements, si on sauve ainsi toute une population ? Vous nous montrez les Suisses à la
643 nière à aller bien toutes seules. Je pense que si on les laisse aller, elles iront très mal. Et, dans la mesure où nous so
51 1981, Articles divers (1978-1981). L’Avenir est notre affaire (mai 1981)
644 routes quand l’essence sera à 15 francs le litre. On n’en est pas encore là, mais le prix ne cesse d’augmenter, et il n’y
645 millionnaires qui pourront rouler. Les laissera-t- on faire ? Nous sommes tellement habitués à nous déplacer en voiture qu’
646 été de 500 milliards de dollars, dont le mieux qu’ on puisse espérer est que cela ne serve jamais à rien. Le sujet de la dé
647 que nous ne correspondons pas aux descriptions qu’ on leur a faites. Loin de chez eux, dispersés dans chaque région occupée
648 e, il réalise ce qu’il doit faire sur terre. Mais on ne peut pas séparer le travail que l’on fait sur soi-même du travail
649 rre. Mais on ne peut pas séparer le travail que l’ on fait sur soi-même du travail que l’on fait pour les autres. Sous l’an
650 avail que l’on fait sur soi-même du travail que l’ on fait pour les autres. Sous l’angle spirituel, il n’y a pratiquement p
651 ires, cela peut durer cinquante ou cent ans. Mais on n’y coupera pas. Cela n’a d’ailleurs pas une importance capitale. Et
52 1981, Articles divers (1978-1981). La ruée vers le Graal : questions à Denis de Rougemont (13-14 juin 1981)
652 poésie des troubadours du midi de la France, dont on a reconnu l’influence sur Tristan et la quête du Graal. Or, je l’avai
653 du Graal. Or, je l’avais dit avant la guerre et l’ on m’a insulté pour cela, la poésie des troubadours était influencée par
654 amique. Ces influences sont venues par l’Espagne. On sait aujourd’hui, par exemple, les noms des esclaves arabes, choisis
53 1981, Articles divers (1978-1981). « Les socialistes sont la chance de la France pour réaliser la réforme des régions » (5 août 1981)
655 Esprit et L’Ordre nouveau 75 avec ses amis qu’ on nomme aujourd’hui les « non-conformistes des années 1930 », il fustig
656 une région donnée. J’ai donc plutôt écouté ce qu’ on disait du côté des socialistes. Mitterrand s’est engagé assez loin, c
657 -elles aujourd’hui ? À ma grande joie, je vois qu’ on n’en reste pas aux promesses. Mitterrand a déclaré spontanément qu’il
658 entre. Tenez, la région Rhône-Alpes, par exemple, on en a dessiné les contours à Paris, sur une carte, sans aucune concert
659 la lettre. Je me dis : Patience ! sans doute veut- on éviter de dresser des résistances trop violentes. Ce qui compte, c’es
660 sistances trop violentes. Ce qui compte, c’est qu’ on a fait le premier pas, c’est qu’on a donné le feu vert. Officiellemen
661 mpte, c’est qu’on a fait le premier pas, c’est qu’ on a donné le feu vert. Officiellement, en France, Mitterrand, Mauroy, D
662 ce, Mitterrand, Mauroy, Defferre, Rocard disent : On va faire des régions. Je suis de plus en plus optimiste. L’exemple
663 ur que les gens perdent le réflexe centraliste qu’ on leur a inculqué depuis Napoléon. Pour accomplir leur nouvelle tâche,
664 ulement. En Suisse, c’est tout le contraire. Mais on aura alors des communes riches et des communes pauvres. Comparez les
665 donc à partir de problèmes concrets. Comment peut- on illustrer cela pour la région qui nous concerne ? Le Léman, c’est une
666 t faire ou ne pas faire pour le sauver. Tenez, si on construit le LEP et si on atteint la nappe phréatique, les Gessiens n
667 ur le sauver. Tenez, si on construit le LEP et si on atteint la nappe phréatique, les Gessiens n’auront plus qu’une source
668 ur échelle : ici, c’est pour défendre le Léman qu’ on se regroupera ; en Bretagne, ce sera pour lutter contre les marées no
669 ui, de réaffirmer les thèmes qui lui sont chers : On ne créera pas les régions à Paris. Elles ne se feront pas au nom d’un
670 le considérable, car elle serait revenue de loin. On ne fera pas l’Europe sans passer par les régions. Robert Schuman m’a
671 pays comme la France centralisé depuis Napoléon, on ne fera pas l’Europe. Les États-nations ne voudront jamais céder une
672 diterranée ou celui du Rhin. Dans ces conditions, on ne fera pas l’Europe, et si on ne fait pas l’Europe, on aura la guerr
673 ns ces conditions, on ne fera pas l’Europe, et si on ne fait pas l’Europe, on aura la guerre. Mais pour en arriver à un vé
674 fera pas l’Europe, et si on ne fait pas l’Europe, on aura la guerre. Mais pour en arriver à un véritable esprit régionalis
54 1981, Articles divers (1978-1981). Information n’est pas savoir (octobre 1981)
675 métaphore des « révolutions ». Par révolution, l’ on voulait désigner des changements profonds et de portée générale, des
676 est-à-dire la mise en fiche de tous les citoyens. On me dira que le grand public n’y entend rien, qu’il est mal informé, p
677 nous sait bien que toute innovation technique, qu’ on la qualifie ou non de « révolutionnaire » pour les besoins de la « pu
678 notamment la question des finalités réelles que l’ on poursuit en développant l’informatique. Le célèbre psychologue et péd
679 psychologue et pédiatre Bruno Bettelheim, auquel on avait demandé une conférence sur le cinéma pour l’American Film Insti
680 des raisons ou préjugés quelconques contre ce qu’ on nomme aujourd’hui les techniques de pointe, telles que l’informatique
681 nformatique, la télématique, et tous les iques qu’ on en tire à la mode américaine. Je suis bien décidé à les utiliser au m
682 t les nouveaux jouets technologiques de pointe qu’ on leur propose et dont on les persuade qu’ils doivent s’enorgueillir —
683 chnologiques de pointe qu’on leur propose et dont on les persuade qu’ils doivent s’enorgueillir — « grâce à vous, nous nou
684 aut avouer que cela ne se comprend que trop, si l’ on pense aux démentis en rafales que subissent les plus grands spécialis
685 ’est ce qui est arrivé avec l’énergie nucléaire : on a bâti des centrales, puis on s’est demandé comment réduire leurs déc
686 énergie nucléaire : on a bâti des centrales, puis on s’est demandé comment réduire leurs déchets radioactifs. On ne le sai
687 emandé comment réduire leurs déchets radioactifs. On ne le sait toujours pas, et même de moins en moins, s’il faut en croi
688 exorablement. Arrêter les centrales créerait, dit- on , une pénurie sans précédent d’énergie électrique, cependant que les m
689 tique laisserait prévoir dès maintenant, et que l’ on peut encore prévenir. Ce plan sera celui de la seconde partie de ma c
690 s de puissance sur autrui et de destruction, si l’ on n’augmente pas en même temps les pouvoirs de l’esprit au service des
691 me » ne veut absolument rien dire, pour peu que l’ on pense à Proust ou à sa propre enfance. 6. Quelques critères d’usag
692 re ses élites créatrices. Ainsi, sixième critère, on doit s’abstenir d’appliquer cette technique tant que le doute n’est p
693 s, soit de ressources naturelles épuisables que l’ on ne contrôle pas (pétrole et uranium dès aujourd’hui, mais demain eaux
694 celui qui me paraît le plus inquiétant dès que l’ on sort du numéral et du quantitatif pur : c’est l’argument de la rapidi
695 é, comme c’est évidemment le cas pour la musique. On nous apprend que l’homme peut absorber normalement 80 000 information
696 ormalement 80 000 informations par jour, alors qu’ on l’en gave déjà de 200 00081. Cet « information overload » est négatif
697 toxique. C’est un embouteillage de communication. On nous dit que l’ordinateur, interrogé sur un problème psychologique, «
698 érêt. Dans la société entièrement informatisée qu’ on nous prépare, c’est la saveur même de la vie que l’homme n’aura plus
699 que l’homme n’aura plus le temps de goûter et qu’ on ne pourra lui rendre, même au prix de milliards de bits à la seconde.
700 poésie en général, le tout dans un langage que l’ on aura rendu systématiquement incapable de communiquer l’inexprimable.
701 ine « robotisation » des esprits est à redouter ; on peut craindre un conformisme rationalo-matérialiste et la perte de to
702 es mots l’essentiel de ce que je viens d’avancer. On nous propose aujourd’hui, avec une insistance croissante, l’école san
703 x couteau de Lichtenberg ; couteau sans lame dont on avait perdu le manche84. Relevons tout de suite une erreur dans la dé
704 dit (je viens de le lire après l’avoir vécu) : «  On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’on est. » L’ordinateur
705 près l’avoir vécu) : « On n’enseigne pas ce que l’ on sait, mais ce que l’on est. » L’ordinateur sait beaucoup de choses, i
706 On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’ on est. » L’ordinateur sait beaucoup de choses, il peut même tout savoir
707 tiquement l’esprit ordinateur. » « Déjà, ajoute-t- on , les résultats sont spectaculaires… Les élèves de troisième réalisent
708 ier par 60 les possibilités du cerveau. Mais si l’ on donne des facilités aux jeunes de moins de 18 ans (les synapses se dé
709 ans (les synapses se développent jusqu’à cet âge) on les rend paresseux du cerveau, qui peut s’atrophier comme les jambes
710 a validité de l’informatique sont incertaines ; — on est à la merci de catastrophes potentielles : incendie, inondation, s
711 dustrie et serait désarmé devant la Nature. Ce qu’ on nomme déjà la criminalité électronique constitue un danger plus imméd
712 l’informatique dans notre cas ? Il est trop tard. On ne peut rien désinventer. Si nous nous reportons à nos critères, nous
713 us le devons. C’est bien peu de choses, me dira-t- on  : un effort non mesurable, une décision tout invisible de l’esprit. M
55 1981, Articles divers (1978-1981). Information n’est pas savoir (octobre-décembre 1981)
714 que par métaphore des « révolutions ». Par quoi l’ on voulait désigner des changements profonds et de portée générale, des
715 est-à-dire la mise en fiche de tous les citoyens. On me dira que le grand public n’y entend rien, qu’il est mal informé, p
716 nous sait bien que toute innovation technique, qu’ on la qualifie ou non de « révolutionnaire » pour les besoins de la pub
717 notamment la question des finalités réelles que l’ on poursuit en la développant. Le psychologue et pédiatre Bruno Bettelhe
718 psychologue et pédiatre Bruno Bettelheim, auquel on avait demandé une conférence sur le cinéma pour l’American Film Insti
719 des raisons ou préjugés quelconques, contre ce qu’ on nomme aujourd’hui les techniques de pointe, telles que l’informatique
720 nformatique, la télématique, et tous les iques qu’ on en tire à la mode américaine. Je suis bien décidé à les utiliser au m
721 s nouveaux jouets technologiques « de pointe » qu’ on leur propose et dont on les persuade qu’ils doivent s’enorgueillir —
722 logiques « de pointe » qu’on leur propose et dont on les persuade qu’ils doivent s’enorgueillir — « Grâce à vous, nous nou
723 le prix. Voilà qui ne se comprend que trop, si l’ on pense aux démentis en rafales que subissent les plus grands spécialis
724 ’est ce qui est arrivé avec l’énergie nucléaire : on a bâti des centrales, puis on s’est demandé comment réduire leurs déc
725 énergie nucléaire : on a bâti des centrales, puis on s’est demandé comment réduire leurs déchets radioactifs. On ne le sai
726 emandé comment réduire leurs déchets radioactifs. On ne le sait toujours pas, et même de moins en moins, s’il faut en croi
727 exorablement. Arrêter les centrales créerait, dit- on , une pénurie sans précédent d’énergie électrique, cependant que les m
728 tique laisserait prévoir dès maintenant, et que l’ on peut encore prévenir. 5. Un peu de sémantique Pour une définiti
729 s de puissance sur autrui et de destruction, si l’ on n’augmente pas en même temps les pouvoirs de l’esprit au service des
730 me » ne veut absolument rien dire, pour peu que l’ on pense à Proust, ou à sa propre enfance. 6. Quelques critères d’usa
731 s, soit de ressources naturelles épuisables que l’ on ne contrôle pas (pétrole et uranium dès aujourd’hui, mais demain eaux
732 e ce soit peut-être décisif) des avantages — si l’ on ose dire — que les ordinateurs ont présentés dès leur apparition pour
733 celui qui me paraît le plus inquiétant dès que l’ on sort du numéral et du quantitatif pur : c’est l’argument de la rapidi
734 é, comme c’est évidemment le cas pour la musique. On nous apprend que l’homme peut absorber normalement 80 000 information
735 ormalement 80 000 informations par jour, alors qu’ on l’en gave déjà de 200 00092. Cet information overload est négatif, in
736 oxique. C’est un embouteillage de communication. On nous dit que l’ordinateur, interrogé sur un problème psychologique, «
737 érêt. Dans la société entièrement informatisée qu’ on nous prépare, c’est la saveur même de la vie que l’homme n’aura plus
738 que l’homme n’aura plus le temps de goûter, et qu’ on ne pourra lui rendre, même au prix de milliards de bits à la seconde.
739 poésie en général, le tout dans un langage que l’ on aura rendu systématiquement incapable de communiquer l’inexprimable.
740 r en quelques mots l’essentiel de ce qui précède. On nous propose aujourd’hui, avec une insistance croissante dans toute l
741 couteau de Lichtenberg95 : couteau sans lame dont on avait perdu le manche. Relevons tout de suite une erreur dans la défi
742 en dit (je viens de le lire après l’avoir vécu) : On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’on est. L’ordinateur s
743 après l’avoir vécu) : On n’enseigne pas ce que l’ on sait, mais ce que l’on est. L’ordinateur sait beaucoup de choses, il
744 On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’ on est. L’ordinateur sait beaucoup de choses, il peut même tout savoir,
745 tiquement l’esprit ordinateur. » « Déjà, ajoute-t- on , les résultats sont spectaculaires […]. Les élèves de troisième réali
746 r soixante les possibilités du cerveau. Mais si l’ on donne des facilités aux jeunes de moins de 18 ans (les synapses se dé
747 ans (les synapses se développent jusqu’à cet âge) on les rend paresseux du cerveau, qui peut s’atrophier comme les jambes
748 il y a près de deux-mille-trois-cents ans, comme on peut le lire au début de la IVe partie du Phèdre. Socrate raconte que
749 lité que chacune d’elles pouvait avoir […]. Quand on en fut aux lettres de l’écriture : “Voilà, dit Theuth, la connaissanc
750 la validité de l’informatique sont incertaines ; on est à la merci de catastrophes potentielles : incendie, inondation, s
751 e l’industrie, et désarmé devant la Nature. Ce qu’ on nomme déjà le crime électronique constitue un danger plus immédiat. A
752 l’informatique dans notre cas ? Il est trop tard. On ne peut rien désinventer. Si nous nous reportons à nos critères, nou
753 ous le devons. C’est bien peu de chose, me dira-t- on . Un effort non mesurable, une décision tout invisible de l’esprit. Ma
56 1981, Articles divers (1978-1981). L’informatique vue par Denis de Rougemont (2 décembre 1981)
754 que du chômage aujourd’hui est le plus important. On s’achemine vers des usines sans ouvriers. Mais que faire de milliers
755 strie. En recourant toujours plus à l’ordinateur, on en devient dépendant et l’on place sa confiance en un système qui est
756 plus à l’ordinateur, on en devient dépendant et l’ on place sa confiance en un système qui est très vulnérable. Vulnérab
757 ulnérable. Vulnérabilité croissante Ne peut- on pourtant pas attendre de l’informatique un plus grand contrôle, donc
758 a validité de l’informatique sont incertaines ; — on est à la merci de catastrophes potentielles : incendies, inondations,
759 e la dépendance à l’égard des rares spécialistes. On est ainsi en droit de se demander si les hommes adaptés depuis une ou
760 ront ainsi démunis devant l’imprévu. Enfin, ce qu’ on nomme la criminalité électronique constitue un danger plus immédiat.
761 ertaine robotisation des esprits est à redouter ; on peut craindre un conformisme rationalo-matérialiste et la perte de to
762 rincipale, car comme l’a très bien dit Jaurès : «  On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’on est. » L’ordinateur
763 ès bien dit Jaurès : « On n’enseigne pas ce que l’ on sait, mais ce que l’on est. » L’ordinateur sait beaucoup de choses, m
764 On n’enseigne pas ce que l’on sait, mais ce que l’ on est. » L’ordinateur sait beaucoup de choses, mais il n’est pas. Il es