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si grand que l’on ne puisse plus la réunir sur l’
agora
où chacun doit pouvoir entendre les autres. De ce type de communauté
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m’avez demandé ce que signifie pour moi le terme
agora
. Je vous réponds d’autant plus volontiers que le concept d’agora a to
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réponds d’autant plus volontiers que le concept d’
agora
a toujours joué un rôle fondamental dans ma théorie du fédéralisme. L
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ôle fondamental dans ma théorie du fédéralisme. L’
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figure pour moi l’expression première, physique, architectonique et s
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ange qui ne soit pas de hurlements ou de coups. L’
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est la meilleure définition d’un espace dans lequel des citoyens peuv
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stote surtout a traité du rôle indispensable de l’
agora
dans la vie d’une cité, et il a décrit les dispositions architectural
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munale » ou l’« hôtel de ville ». Au Moyen Âge, l’
agora
deviendra la place — piazza ou campo — des communes italiennes. Et la
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que l’on peut suivre de la polis grecque avec son
agora
à la civitas romaine avec son forum, puis aux communes italiennes ave
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règles impératives à respecter si l’on veut que l’
agora
fonctionne ont été formulées par Aristote, notamment dans sa politiqu
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nous dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’
agora
et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne serait pas nécessa
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, comme il appelle la cathédrale jouant le rôle d’
agora
. Il ne cesse de désigner comme l’origine de la plupart des maux publi
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s, gages et conditions de la liberté politique. L’
agora
reste donc à mes yeux le symbole et même la définition du lieu où cha
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a question de créer des équivalents de la formule
agora
transposés à l’échelle des échanges électroniques. On peut imaginer u
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des échanges électroniques. On peut imaginer une
agora
réunissant des gens séparés par des centaines de kilomètres qui pourr
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par là même ce qui fait trop souvent défaut sur l’
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réelle : le temps de la réflexion sur ce qu’on va dire, sur le vrai s
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sens, un substitut virtuellement très valable à l’
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d’une municipalité, ici, d’une université. Puis-je vous rappeler, à c
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e de l’État-nation. aj. Rougemont Denis de, « L’
agora
, condition première de la démocratie réelle », Agora : pratiques de c
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ra, condition première de la démocratie réelle »,
Agora
: pratiques de communication sociale, Genève, décembre 1984–janvier 1
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stote surtout a traité du rôle indispensable de l’
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dans la vie d’une cité, et il a décrit les dispositions architectural
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’« hôtel de ville » et les cafés. Au Moyen Âge, l’
agora
deviendra la place — piazza ou campo — des communes italiennes. Et la
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que l’on peut suivre de la polis grecque avec son
agora
à la civitas romaine avec son forum, puis aux communes italiennes ave
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ègles impératives à respecter, si l’on veut que l’
agora
fonctionne, ont été formulées par Aristote, notamment dans sa Politiq
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nous dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’
agora
et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne serait pas nécessa
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pas nécessairement Stentor », précise Aristote. L’
agora
reste donc le symbole et même la définition du lieu où chacun a le dr
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a question de créer des équivalents de la formule
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transposés à l’échelle des échanges électroniques. On peut imaginer u
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des échanges électroniques. On peut imaginer une
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réunissant des gens séparés par des centaines de kilomètres qui pourr
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Pléiade, 1989-1990. av. Rougemont Denis de, «
Agora
», Dictionnaire international du fédéralisme, Bruxelles, Bruylant, 19
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que la portée de la voix d’un homme criant sur l’
agora
. À Manhattan, vous pouvez toujours crier, personne ne vous entendra.