1
certains égards, l’interdiction que j’avais posée
au
départ, en parlant de l’inexistence, voire de l’impossibilité histori
2
que l’on trouve en Europe remontent à l’an 1000,
au
plus tôt : la Pologne et la Hongrie. L’instauration de la couronne de
3
ité nationale. Et plus tard, il faut sauter jusqu’
au
xiiie siècle pour voir se former les premiers États que j’ai appelés
4
ite, vient la formation des États scandinaves et,
au
xixe seulement, étape suivante, la formation de la Belgique et de la
5
comme États, de l’Allemagne et de l’Italie, puis
au
xxe siècle, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, de Malte, de C
6
s premières origines. À cela viendront s’ajouter,
au
Moyen Âge, l’apport des Arabes, et, à partir du xixe siècle, celui d
7
aves de Russie, et on pourrait mentionner encore,
au
début du xxe siècle, l’influence de la civilisation nègre, de la nég
8
utables. L’unification totale ne s’est imposée qu’
au
détriment des cultures « nationales », au sens ancien, dont la grande
9
osée qu’au détriment des cultures « nationales »,
au
sens ancien, dont la grande culture occitane, qui a été étouffée, et
10
e culture nationale en France. C’est le seul pays
au
monde où la culture puisse être appelée non pas nationale mais stato-
11
tre la gauche et la droite, que chacun tient plus
au
triomphe de son idéologie qu’à la santé de la nation réelle. À l’inve
12
ur elle-même, certaines avec un grand succès même
au
point de vue État-nation, comme la Hongrie, indépendante à une époque
13
que reproduire une unité, restaurée, certes, mais
au
sens de Viollet-le-Duc. Pour l’Allemagne, le cas n’est pas trop diffé
14
tie de la culture commune en se référant toujours
au
trésor commun, à l’héritage commun, qui permet un langage commun. Que
15
s et leur coût la fédération grandit allant jusqu’
au
continent. Tout cela se tient. De la personne, on passe à la communau
16
alisme préconise donc de résoudre chaque problème
au
niveau même où il se pose ? Oui, le fédéralisme part d’en bas, c’est-
17
concrète. Pourquoi cette filiation de la personne
au
fédéralisme redevient aujourd’hui une question pertinente ? Parce que
18
ar leurs intérêts économiques mais quand on passe
au
plan de l’idéologie, on ne comprend plus. En particulier, on ne compr
19
ues. Il s’agit de l’idée, qui a l’air raisonnable
au
premier abord mais qui est monstrueuse en réalité, de limiter les éch
20
se en réalité, de limiter les échanges nucléaires
au
champ de bataille — par exemple à l’Europe, comme l’a si aimablement
21
conçue pourrait déstabiliser l’adversaire, comme
au
judo où tout l’art consiste à ne pas être là où nous attend l’autre e
22
se mettent à imaginer des procédés de résistance
au
mal. J’ai été frappé, depuis longtemps, par ces deux versets des Prov
23
n, une condamnation à quinze jours de forteresse,
au
secret, pour « insulte à chef d’État étranger mettant ainsi en danger
24
ne se délimite pas, elle se reconnaît », écrivait
au
xixe siècle le géographe français Vidal de la Blache. Reconnaître, a
25
dans Denis de Rougemont / Groupe Cadmos, Rapport
au
peuple européen sur l’état de l’union de l’Europe 1979, Paris, Stock,
26
bli. Un numéro d’ Esprit fut d’ailleurs consacré
au
thème de « la rupture avec le désordre établi ». Pour nous, il s’agis
27
rontière à toutes ces activités, là, je crierai «
au
fou ! » Mais ces fous existent : Staline, Hitler et d’autres qui veul
28
é des frontières toutes droites de 300 km de long
au
tire-ligne. Un jour où j’en parlais avec un ministre de la Haute-Volt
29
trois ou quatre royaumes et beaucoup de tribus.
Au
fond, c’est exactement le même réflexe qui a dû se produire sous les
30
Rien n’empêchera ces associations de prendre très
au
sérieux les avis des experts, alors que les circulaires qui viennent
31
enote et les protestants ont toujours été opposés
au
centralisme. Cela va paraître énorme aux Français ! Vous avez dit à u
32
l’Europe, que Denis de Rougemont a poursuivi tout
au
long de son œuvre. Dans L’Avenir est notre affaire (Stock, 1977), i
33
Un écrivain
au
service de la cité (24 octobre 1982)o p Denis de Rougemont, dans q
34
z mes parents, mais après trois leçons de chimie,
au
Gymnase de Neuchâtel, j’ai compris que ce n’était pas tout à fait ça…
35
qui me brisa en quatre morceaux, je gagnai Paris
au
début des années 1930, où l’on m’offrait de diriger une maison d’édit
36
s, mais personnalistes. En outre, nous répondions
au
grand défi des nationalismes, du nazisme, du fascisme mussolinien et
37
o. Rougemont Denis de, « [Entretien] Un écrivain
au
service de la cité », Tribune de Lausanne — Le Matin, Lausanne, 24 oc
38
ement lucide, romantisme et classicisme, fidélité
au
passé et vue prospective. Par son œuvre d’écrivain — une trentaine d’
39
’Amour et l’Occident , Journal d’un intellectuel
au
chômage , La Suisse ou l’histoire d’un peuple heureux et Lettre ou
40
par excellence l’écrivain dont le génie s’exerce
au
service de la cité, non comme tant de taupes insidieuses de la critiq
41
os semblables ? La capacité d’amitié. Croyez-vous
au
hasard ? Oui, quand il fait bien les choses. Croyez-vous, comme Rouss
42
avail et de loisir, finalement le passage du fric
au
troc. Votre personnage historique préféré ? Je dirais Guillaume Tell,
43
que cet équilibre ne saurait être maintenu jusqu’
au
bout que par la destruction totale, réciproque et simultanée des part
44
es ministres, vous n’avez pas le droit de « jouer
au
poker » la survie de l’humanité. En attendant, il devient chaque jour
45
droite traditionnelle à la gauche dès qu’elle est
au
pouvoir. Il est donc entendu que ceux qui mettent en garde contre le
46
— Moyen Âge et Renaissance : duel à l’épée, arrêt
au
premier sang. — xviiie -xxe siècles : pistolet — un coup chacun. — F
47
nce une grenade sur l’autre. Deux morts certaines
au
premier échange. Cela correspond à : — guerre réglée, conventionnelle
48
ela désorganiserait l’économie mondiale et ferait
au
surplus des millions de chômeurs. Votre devise serait-elle : « plutôt
49
isonnable ? Tendance suicidaire du genre humain
au
xxe siècle Notre mort individuelle est inévitable, et pourtant no
50
icton latin : Utinam vates falsus sim (Plaise
au
Ciel que je sois faux prophète) Et dans la tradition biblique, ce so
51
péennes Le sujet qui m’importe et m’intéresse
au
sens fort du terme, c’est la Suisse et l’union européenne. Car je su
52
s par leurs élus. C’est lui qu’il eût fallu élire
au
suffrage universel. Et doter de pouvoirs élargis jusqu’à devenir fédé
53
forte que les troupes les mieux armées du monde —
au
Vietnam. b) À stocks égaux d’armes nucléaires, les Russes gagneraient
54
r les Européens du seul fait que ceux-ci sont 127
au
km2 mais les Soviétiques seulement 11. Or les Russes sont cent fois m
55
res stato-nationaux, la Suisse peut avoir recours
au
Conseil de l’Europe, je veux dire à sa Conférence des pouvoirs locaux
56
a discuté sérieusement la possibilité d’élections
au
suffrage universel d’un Sénat des régions d’Europe — et cela dans les
57
nt de l’économisme de Bruxelles, et de faire face
au
problème proprement politique de l’union européenne, pourquoi s’inter
58
ques quand ses voisins tendaient de les éliminer (
au
xxe siècle). À la fois survivance de l’antique unité et germe de l’u
59
législatives de juillet amènent 230 députés nazis
au
Reichstag. De nouvelles élections en novembre font tomber ce nombre à
60
« Hitler a perdu ses dernières chances d’accéder
au
pouvoir. » S’ensuivent des marchandages cyniques et des renversements
61
r 1933, contre toute attente, le maréchal appelle
au
poste de chancelier l’ancien caporal Adolf Hitler, né Autrichien, et
62
scendant, s’incline un chef plébéien mal habillé,
au
sourire vulgairement satisfait. Dans leur poignée de main peu croyabl
63
je l’ai senti, éprouvé de tout l’être, enregistré
au
radar de quelque intuition subconsciente. Et prédit sans erreur, avec
64
carrière. Le dernier carnaval En mars 1932,
au
lendemain d’une rencontre des jeunesses révolutionnaires françaises e
65
eure familiale des Goethe ». L’accession d’Hitler
au
pouvoir se produisit onze mois plus tard exactement. Le 20 mars 1939,
66
devant ce qui fait la valeur de la vie… Je songe
au
chef de guerre qui traverse aujourd’hui ces rues les plus émouvantes
67
était peut-être nécessaire pour faire comprendre
au
monde entier qu’il est des victoires impossibles… Enfin, on peut lir
68
s, et le plus souvent dits par lui. En juin 1939,
au
plus fort de la crise de Dantzig, C. J. Burckhardt, haut-commissaire
69
ule chaîne de SS le séparait de la foule. J’étais
au
premier rang, à trois mètres de lui, marchant à la hauteur de la voit
70
et le gage de sa parole. De fait, Hitler arrivera
au
pouvoir grâce à la crise démente que j’ai rappelée, anarchie spiritue
71
voit dans la situation du fondateur de religion,
au
sens premier du terme : « religio », lien noué, renoué. Au sortir du
72
emier du terme : « religio », lien noué, renoué.
Au
sortir du discours de Francfort que j’entends et subis en 1936, j’écr
73
a question centrale du siècle, qui est religieuse
au
sens élémentaire de ce terme, sens vital et mortel à la fois. Dans le
74
e sur l’importance primordiale du fait religieux,
au
sens sociologique du terme, disons : au sens « païen » et non chrétie
75
eligieux, au sens sociologique du terme, disons :
au
sens « païen » et non chrétien. Mais le désastre était inscrit dans l
76
e hitlérienne. Fondée sur le Malheur, elle allait
au
Néant. « Das Nichts nichtet (le néant néantit) », venait d’écrire le
77
ssait des fêtes sacrales organisées par le Führer
au
rythme lent et envoûtant des défilés et des tambours pendant des nuit
78
mputée de tout ce qui pourrait résister à la mise
au
pas étatique, et par là promise à sa perte. Choisir la nation autarci
79
que . Je suis rentré une première fois en Europe,
au
printemps de 1946, invité par les Rencontres internationales de Genèv
80
t pris comme sujet « L’Esprit européen ». C’était
au
lendemain de la guerre. Il y avait là outre l’Allemand Karl Jaspers,
81
e Centre européen de la culture a donné naissance
au
Centre européen de recherches nucléaires, qui s’appelle aujourd’hui l
82
édéralistes se sont mis à décliner. Ils n’avaient
au
fond plus grand-chose à se mettre sous la dent. Ils continuaient de r
83
sbourg. Elle n’est ni un parlement, ni européenne
au
sens plein du terme : c’est une assemblée qui contrôle 13 % seulement
84
) S’il y avait un vrai Parlement européen à élire
au
suffrage universel, ce serait évidemment à celui du Conseil de l’Euro
85
t de suite paru capable de donner un sang nouveau
au
mouvement fédéraliste. Si bien que l’un des premiers colloques organi
86
ortir un an plus tard, en 1971, le fameux Rapport
au
club de Rome sur les Limites de la croissance, qui allait révolutionn
87
l’actualité. J’ai pu faire mon aggiornamento tout
au
long de l’écriture de ce livre. À cause de ce délai imposé par les év
88
dans ma vie, j’ai eu l’impression que j’arrivais
au
bon moment ! D’où un succès, attesté entre autres par le présent coll
89
ui n’arrivera jamais ni au niveau de l’Europe, ni
au
niveau des sols ; et puis ce qui vient d’en bas, du sol, de l’humus,
90
égions et des pouvoirs locaux. Nous en venons ici
au
cœur du débat qui nous a occupés ces deux derniers jours. Je crois qu
91
ques, les Corses et les Bretons qui se rappellent
au
monde par des explosions, quand on refuse de prêter l’oreille à leurs
92
e de Zurich, et donc à ce titre plus ou moins lié
au
plan du gouvernement suisse. Enfin, M. Strassoldo qui a joué « l’avoc
93
hemin faisant » est une phrase qui va tout à fait
au
fond de la chose. Bien d’autres ont été dites ici, qui m’ont encourag
94
es ! Du point de vue religieux, mon allégeance va
au
protestantisme, réalité mondiale et sans frontière. (Si j’étais catho
95
uistique, idéologique, économique » — je crierais
au
fou ! Vous crieriez tous au fou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation
96
mique » — je crierais au fou ! Vous crieriez tous
au
fou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation exige de nous, quand il va
97
sser. Car, comme on l’a dit ce matin, les villes,
au
fond, elles sont « nulle part », elles ont détruit souvent leur relie
98
-à-dire de la création du désert qui est si grave
au
Brésil, en Afrique et au Canada. Le problème de la destruction de l’h
99
désert qui est si grave au Brésil, en Afrique et
au
Canada. Le problème de la destruction de l’humus : régional d’abord,
100
ui crée les deux. Une seule chose serait détruite
au
passage : l’État-nation. Je voudrais vous rappeler l’importance du mo
101
es, parce que la Suisse est née d’un pacte conclu
au
xiiie siècle entre trois « communes forestières » (ou coopératives),
102
z et de Nidwald. On ne parlait pas de « cantons »
au
Moyen Âge, mais de communes. Et savez-vous comment se dit commune dan
103
base va du Val d’Aoste à Saint-Étienne en passant
au
sud de Grenoble : on y a parlé de l’an 900 jusqu’aux débuts du xixe
104
et conquêtes jusqu’en 1861. Elle a très peu varié
au
xxe siècle. Mais on est étonné de voir que ce rythme de mobilité est
105
est étonné de voir que ce rythme de mobilité est
au
maximum centenaire. Donc rythme millénaire des langues, rythme à peu
106
e des frontières, des divisions politiques. Quant
au
rythme des variations économiques, il n’est même pas de dix ans, plut
107
aut la fonder sur l’humus, l’humus de l’histoire,
au
sens symboliquement élargi du terme. On m’a demandé hier, si je voya
108
xiste depuis une trentaine d’années, et qui avait
au
départ pour présidents MM. Gaston Defferre et Jacques Chaban-Delmas,
109
de la « petite échelle » des sociétés Il pose
au
départ que les grands systèmes permettent seuls le haut niveau de vie
110
éaire « Faut-il être aussi radicalement opposé
au
nucléaire ? » demande-t-il avec un peu d’ironie dans le ton. D’une ma
111
Je dois dire que je n’ai pas pensé une seconde
au
modèle yougoslave — si même il y en a un ! — en écrivant mon livre. J
112
soldo dit : « Le vrai problème du fédéralisme est
au
niveau mondial ; quelles forces externes pourront l’imposer à cette é
113
ie, mais la politique. » Il m’est arrivé un jour,
au
cours d’une conversation avec Louis Armand, paraphrasant la boutade d
114
née par Maurice Barrès et par la droite française
au
début du siècle, dans une abondante littérature, elle n’oubliait qu’u
115
e M. Stanley Maron appellent de ma part les mises
au
point que voici, très brièvement formulées. 1. La communauté, dit-il,
116
ays. Si l’on s’en tient à nos ancêtres du xviiie
au
xve siècle, on y trouve tant de Chambrier, de Montmollin, d’Osterwal
117
e théorique des aïeux différents fond comme neige
au
soleil, par le simple jeu des mariages entre cousins plus ou moins ra
118
nce, d’ignorance et de nuit qui me séparent d’eux
au
point de me les rendre absolument étrangers. Les ancêtres qui compten
119
se d’à la fois intime et ancien. « Le Procureur »
au
premier rang, ses humeurs « gringes » et son humour, alliés à un sens
120
franc-comtoise, dont mon père m’a souvent parlé,
au
point que j’ai baptisé la maison que nous habitons aujourd’hui « La C
121
s japonaises, comme le Roman de Genji, qui a joué
au
Moyen Âge un rôle un peu analogue à celui du Roman de Tristan pour l’
122
rer nos peuples. Et ce retour s’est fait pour moi
au
printemps de 1946, sous les meilleurs auspices possibles : une invita
123
t-ils pas, avant les États-Unis, aux années 1930,
au
mouvement personnaliste qui s’exprimait dans les revues Esprit et
124
rsonne, opposée à l’individu sans attaches, comme
au
milicien collectiviste sans liberté. Nous définissions la personne co
125
les mots-clés de ce qui allait donner sa doctrine
au
fédéralisme européen dans les divers mouvements de Résistance, puis a
126
en dans les divers mouvements de Résistance, puis
au
lendemain de la guerre, dans les premiers congrès de fédéralistes eur
127
alistes européens, qui allait se tenir à Montreux
au
début de septembre 1947. J’ai retrouvé là de vieux amis de l’Ordre no
128
encore engagé, après trente-cinq ans d’activités
au
service de l’Europe fédérée. Il y a eu d’abord le Congrès de l’Europe
129
mmunes, la commission culturelle du congrès a mis
au
point non seulement le Rapport culturel, mais bien plus que cela : «
130
nt européen, par des intellectuels responsables ?
Au
congrès de La Haye, qui rassembla au début de mai 1948 quelque 800 dé
131
sponsables ? Au congrès de La Haye, qui rassembla
au
début de mai 1948 quelque 800 délégués et 200 journalistes, la commis
132
l’action pour l’Europe dans le domaine culturel,
au
sens le plus large du terme, qui englobait non seulement les lettres
133
a Confédération suisse, puis Paul-Henri Spaak, et
au
cours des quatre journées et soirées de travaux, les interventions de
134
s librement constitué. Le Centre va être inauguré
au
début d’octobre 1950, à Genève, sous les auspices du Mouvement europé
135
rd des Pays-Bas, et que j’ai instituée et dirigée
au
siège de notre Centre d’abord, pendant deux ans, grâce à l’appui cons
136
sident de Unilever. Mais nous avons créé et gardé
au
CEC — présidence, secrétariat, lieu de rencontre — nombre d’associati
137
rope , Lettre ouverte aux Européens ou Rapport
au
peuple européen sur l’état de l’union européenne . Et des centaines d
138
même. Quelques années plus tard, dans une préface
au
livre de Franz Fanon intitulé Les Damnés de la Terre, Sartre loue san
139
lyse sociosémiologique des structures du discours
au
niveau du nombril. Aujourd’hui, vous devez vous sentir moins entouré,
140
gesse (1984)ad En ce début de 1984, sacrifions
au
rituel : parlons un peu d’Orwell, pour en dire à la fois moins de bie
141
ivre en 1948. Que s’est-il passé cette année-là ?
Au
moment même où, sans le moindre commentaire, il abandonne l’Europe to
142
age latin « Utinam vates falsus sim ! », « Plaise
au
ciel que je sois faux prophète ! », ou comme Jérémie : « Seigneur, tu
143
eut détourner son peuple des voies qui conduisent
au
désastre. Ce qu’il prêche, c’est la voie nouvelle du salut, la conver
144
je sens au contraire comme une abdication latente
au
fond de l’âme, un masochisme irrépressible. Et jamais il ne tente de
145
. Voilà donc le premier grand But atteint. Quant
au
second, qui est de rendre impossible non seulement l’expression mais
146
quants de l’électronique. Je propose d’en appeler
au
Petit Frère farceur contre le sinistre Grand Frère. ⁂ Soyons sérieux
147
peut pas l’accuser des abus que l’homme en fait.
Au
lendemain d’Hiroshima, en conclusion d’un petit livre intitulé Lettr
148
mplois ». Et les citations abondent d’économistes
au
service des gouvernements occidentaux, répétant que l’informatique ne
149
sagers de l’ordinateur se sentent aujourd’hui mis
au
pas et contrôlés par la machine, plutôt que l’inverse. Leur interacti
150
tale d’une réponse à ma question. Nous sommes mis
au
défi d’inventer une nouvelle conception du travail qui ne soit plus n
151
nateurs : il s’agit de Seymour Papert, professeur
au
Laboratoire d’intelligence artificielle du MIT. Dans ses propos, publ
152
éprouver des émotions, il répond qu’il travaille
au
MIT à réaliser « un inconscient artificiel ». Ce qui ne l’empêche pas
153
intention ? » À quoi il serait bon d’ajouter : «
au
bénéfice de qui ? et pour quel but final ? » Cette question des Final
154
voudrais qu’on la substitue une fois pour toutes
au
bavardage de la presse sur la « révolution de l’informatique », « le
155
n général et de la spiritualité en particulier
Au
début d’une très belle émission sur les cathédrales, la télévision no
156
er les bons vieux temps. Si nous nous intéressons
au
patrimoine, c’est dans le souci d’un héritage à transmettre vivant ;
157
travers le temps et qui va des origines mystiques
au
drame actuel, des rivages où se situe l’enlèvement d’Europe, fille du
158
s Balkans, par la Roumanie, la Hongrie, la Vienne
au
crépuscule de la double monarchie, jusqu’à rejoindre l’Europe de l’Ou
159
t l’action du pape pour l’union de l’Europe. Tout
au
long de ces trois journées, il me semble que nous avons fourni un eff
160
européen. Nous avons constaté que le patrimoine,
au
sens de passé dont nous héritons, ne peut être maintenu, défendu, gar
161
constituent notre unité vivante, unité de culture
au
sens le plus large du terme qui va de la plus haute spiritualité, à t
162
unité et singularité. Actes du colloque organisé
au
Centre d’études pratiques de la négociation internationale du 29 juin
163
iques de la négociation internationale du 29 juin
au
2 juillet 1983, Genève, 1984, p. 203-210.
164
’être des chefs ; la plupart cède tout simplement
au
besoin de sécurité, c’est-à-dire, pratiquement, d’abandon de leurs dr
165
pratiquement, d’abandon de leurs droits à l’État,
au
parti ou au chef qui s’en est emparé. Quant à ceux qui optent pour la
166
, d’abandon de leurs droits à l’État, au parti ou
au
chef qui s’en est emparé. Quant à ceux qui optent pour la liberté, ce
167
librement ». Mais le choix, proprement politique
au
sens le plus large du mot, est le choix d’une finalité. Il désigne l’
168
émontrable !) et ceci pendant les cent-mille ans,
au
minimum, requis par la surveillance quotidienne des déchets de nos ce
169
rentabilité de leur entreprise, mais de permettre
au
plus grand nombre la réalisation de leur vocation. De leur personne.
170
ossible, et qui pourront peut-être servir de mise
au
point à propos de certaines polémiques récentes. Le caractère spécifi
171
un groupe de discussion œcuménique qui se tenait
au
premier étage d’un café, rue du Moulin-Vert, proche de la porte d’Orl
172
de parler à ce propos de complexe d’infériorité,
au
sens journalistique du terme, qui suggère jalousie inconsciente, fasc
173
est tout de même un peu différent, n’est-ce pas ?
Au
reste, le problème était sérieux. Beaucoup craignaient que résister à
174
pas sur quelque cliché droite-gauche. Je reviens
au
cas de Nizan, que je citais tout à l’heure, parce qu’il est le plus é
175
ttre adressée par Jean Guéhenno à Romain Rolland,
au
sujet d’un « Cahier de revendications » des jeunes groupes révolution
176
appartient d’être encore aujourd’hui les témoins
au
sens le plus actif du terme. 6. Pr. 26, 4 et 5. 7. Association des
177
je rejoins sur le dernier palier — celui qui mène
au
bureau de la NRF — Henri Michaux. Il m’arrête d’un geste : « Est-ce
178
ou sculptés d’une plume large sur des demi-pages
au
monogramme de la NRF . Trois à dix lignes suffisaient sur deux ou tr
179
r dix pages en deux lignes. Modèle unique, hélas,
au
grand jamais inégalable. Cruel dilemme d’Artaud Un soir que nou
180
et longeons un terrain de démolition mal éclairé,
au
bout duquel, à une centaine de mètres, je vois luire une très grosse
181
e temps, pas d’autre solution, le temps d’arriver
au
bistrot. Je dis : « La belle question ! Difficile de répondre… Attend
182
n retour d’Amérique, à l’automne de 1946. C’était
au
Café de Flore. Il était assis seul sur la banquette à droite du tourn
183
s vous serrer la main ! J’ai peur d’être Don Juan
au
dernier acte… » Il s’arrête. « June homme ! Moi, je vais vous en dire
184
ose là ! Il y a quinze jours que j’y travaille… »
Au
restaurant « Le Catalan », peu après la libération de Paris, Léon-Pau
185
dans la foule des voyageurs, et nous allons dîner
au
Buffet. « Voilà, me dit-il dès que nous sommes installés, l’explicati
186
ans toute l’Europe, est conservateur par sagesse,
au
plus beau sens de l’expression, et moi contestateur par indignation.
187
et renouvelle en notre temps la vocation. Enfin,
au
choix du lieu de Suisse le plus ouvert à l’Europe et au Monde, à l’ex
188
ix du lieu de Suisse le plus ouvert à l’Europe et
au
Monde, à l’exercice d’une culture non seulement plurinationale mais t
189
ante. Belle ambition, soutenue avec bonheur tout
au
long d’une œuvre imposante par la diversité de ses sujets et l’unité
190
t de psychanalyse ! Mais il est temps d’en venir
au
grand essai sur l’inventeur des Essais qui couronne toute une œuvre d
191
du regard — L’Œil vivant est l’un de ses titres.
Au
thème majeur sont consacrés les deux temps forts jusqu’ici, de son œu
192
e l’impossible repliement sur l’être en soi. Tout
au
long des « essais » qui couvrent son expérience, il va redécouvrir la
193
ans l’actuel. Ce que Starobinski va nous montrer
au
long des sept illustrations que constituent les sept chapitres de son
194
e, à la personne libre et responsable, et non pas
au
mensonge officiel impersonnel et encore moins à des « impératifs du f
195
alaise de notre siècle est dû pour une large part
au
poids excessif des impératifs d’avenir, au pouvoir dictatorial d’un f
196
e part au poids excessif des impératifs d’avenir,
au
pouvoir dictatorial d’un futur dont le triomphe est de faire oublier
197
propos de ce qui se passe, qui est pire encore qu’
au
xvie siècle — et de nous donner un jour ce livre de raison et de sag
198
le « palazzo communale » ou l’« hôtel de ville ».
Au
Moyen Âge, l’agora deviendra la place — piazza ou campo — des commune
199
nu avec qui j’échange quelques mots, à la douane,
au
bistrot, dans l’autobus — « de toute façon, ça n’y changera rien, ma
200
s petites dimensions, car elles seules permettent
au
citoyen de se faire entendre et de jouer un rôle actif, donc d’exerce
201
ythes et les traditions populaires ; gréco-latins
au
Moyen Âge à travers l’Église et ses clercs ; plus tard encore, à la R
202
istique, à la quantité des inventions techniques,
au
nombre des universités et à celui des prix Nobel de sciences par mill
203
helle de l’Europe. Dès le haut Moyen Âge et jusqu’
au
xxe siècle, des cités de la Toscane et de l’Ombrie à celles des Flan
204
ne et Paris : ces dernières villes vont redevenir
au
xxe siècle les deux foyers de l’ellipse Europe pour les arts et les
205
-Gall, son abbaye fondée par des moines irlandais
au
commencement du viiie siècle (dès 720), sa bibliothèque célèbre, les
206
œur du grand style baroque dans l’Europe du Nord.
Au
xviiie siècle, il semble que de grands coups de vent européens ranim
207
Bâle s’annonce à nouveau par une vive fulguration
au
tableau de bord européen : héritiers sans doute imprévus des traditio
208
eau, Étienne Dumont, du Roveray et Reybaud ? Mais
au
tournant du xixe siècle, c’est par la fameuse Trouée de Coppet, du n
209
l’Europe des États-nations : il annonce la montée
au
pouvoir des « terribles simplificateurs » et décrit d’une manière enc
210
ple, qui enseigne lui aussi à Bâle, restera jusqu’
au
bout marqué par la pensée sereine et dominatrice de celui auquel il a
211
time appel de Turin. Le tour de Genève va revenir
au
premier tiers du xxe siècle avec Ferdinand de Saussure, dont le Cour
212
alors pas de milieu, ils atteignent l’universel.
Au
fond de son trou l’homme de Disentis, de Göschenen, de Viège, entre l
213
ahiers internationaux de sociologie, Paris, 1961)
au
cours des soixante ans qui vont du premier prix Nobel décerné en 1901
214
Interview avec Denis de Rougemont (1986)at
au
Denis de Rougemont est un écrivain personnaliste et chrétien. Il n
215
ire ouvertement en France que beaucoup plus tard,
au
début des années 1970, une critique sévère des régimes totalitaires e
216
pu croire que vous étiez contre l’individualisme,
au
sens d’une limitation des libertés individuelles, par exemple. Consid
217
l’achèvement suprême de l’Histoire. L’homme était
au
service de l’État. Cela a été repris en bonne partie par Hitler, qui
218
é qu’il présentait, des éléments pris par malheur
au
plus bas, par exemple dans la race, ce qui ne nous avait jamais effle
219
ition de critique nietzschéenne, d’une critique «
au
marteau », qui peut être très constructive. C’est d’ailleurs dans Nie
220
j’aurais dit que je croyais à n’importe quoi sauf
au
protestantisme traditionnel que j’entendais prêcher le dimanche. C’es
221
nalement été résolu cent-vingt-cinq ans plus tard
au
concile de Chalcédoine. Ils ont adopté le mot latin persona, qui dési
222
que les totalitaires, eux, proposent une réponse
au
besoin, à la soif de l’esprit communautaire. C’est une réponse qui ne
223
olonté. Lui, on ne l’aura pas ! Il dira non jusqu’
au
bout. Mais il est hypnotisé comme les autres. Le narrateur donne alor
224
, avec qui j’avais discuté cela, et qui avait mis
au
point sur ce sujet une question d’une miraculeuse simplicité : « If t
225
tort avec l’impératif catégorique, qui appartient
au
domaine des moyens. Toute la morale de Kant est une morale des moyens
226
Si je prenais les routes nationales, j’arriverais
au
mieux à la capitale, avec un peu de chance. Donc je resterais dans le
227
époque est donc très actuelle. Oui, la révolution
au
sens marxiste comme au sens romantique, est vouée à l’échec structure
228
tuelle. Oui, la révolution au sens marxiste comme
au
sens romantique, est vouée à l’échec structurellement et systémiqueme
229
aille, moins que d’autres, en fait. Je l’ai connu
au
Collège de sociologie, qu’il avait fondé avec Roger Caillois. On y fa
230
French Civilization, Liverpool, 1986, p. 64-77.
au
. Propos recueillis par Pierre Verdaguer.
231
e fus mobilisé d’abord dans le Jura, puis attaché
au
service Armée et Foyer de l’état-major général, à Berne. C’est de là
232
ris, qui parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée
au
pouvoir de Pétain et veille de l’appel lancé par de Gaulle à Londres.
233
t une condamnation à quinze jours de forteresse «
au
pain et à l’eau, sans visites ni courrier », pour « insultes à chef d
234
à leur tour se fédérant, et ainsi de suite jusqu’
au
niveau continental d’une fédération de l’Europe. L’idée générale n’ét
235
e analyse de ce que j’ai vécu. Mais dans le fait,
au
jour le jour, tout s’est passé autrement, par hasard. Certains moment
236
moment, pour finir, de cette Europe qui me tient
au
cœur, au corps et à l’âme. Un mot domine sa situation, un petit mot m
237
pour finir, de cette Europe qui me tient au cœur,
au
corps et à l’âme. Un mot domine sa situation, un petit mot méchant co
238
térielle sans précédent de l’humanité « unifiée »
au
plus bas niveau moral et matériel. Et quelles sont les issues souhait
239
nd notre avenir : car il sera ce que nous voulons
au
fond de nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun de nous qu’il peut être sau
240
comunale » ou l’« hôtel de ville » et les cafés.
Au
Moyen Âge, l’agora deviendra la place — piazza ou campo — des commune
241
URSS (1994)aw
Au
cours des soixante premières années de son existence, l’URSS a été do
242
férentes. La Constitution de 1918 Improvisée
au
cours des mois qui suivirent la révolution d’Octobre, c’est une const
243
populaire élit les soviets des villes qui élisent
au
deuxième degré le congrès des soviets de Russie, tandis qu’il y a qua
244
oviétiques qui pourront naître ». Elle est formée
au
départ de quatre républiques : Russie, Ukraine, Biélorussie et Fédéra
245
biguïté d’intentions soigneusement maintenue tout
au
long de ses 146 articles. Dans son rapport sur le projet de constitut
246
e tout entier », ou inversement : tout appartient
au
peuple, c’est-à-dire à l’État. De même, « tout le pouvoir appartient
247
et des nationalités. Ce qui correspond exactement
au
système bicaméral des États-Unis et de la Suisse, notamment. Mais voi
248
qui revient à donner tout le pouvoir réel en URSS
au
Présidium du Soviet suprême. Le chapitre IV prévoit pour les Organes
249
at des droits suivants (art. 118 à 126) : — droit
au
travail (assuré « par la croissance continue des forces productives d
250
» et par « la liquidation du chômage ») ; — droit
au
repos (assuré par la réduction du travail à 7 h par jour) ; — droit d
251
ident que ce privilège de noyau dirigeant accordé
au
Parti relativise, pour dire le moins, les autres droits. Quant aux de
252
s des treize degrés existants du Soviet de hameau
au
Soviet suprême, « se font par les électeurs au suffrage universel, ég
253
au au Soviet suprême, « se font par les électeurs
au
suffrage universel, égal et direct, au scrutin secret » (art. 134). C
254
électeurs au suffrage universel, égal et direct,
au
scrutin secret » (art. 134). Cependant, l’art. 141 précise que « le d
255
ti communiste, et de subordonner l’État fédératif
au
Parti centralisé, dès qu’on en vient aux décisions opérationnelles. Q
256
« tous les organes du pouvoir d’État, de la base
au
sommet, sont élus et doivent rendre compte de leur activité au peuple
257
nt élus et doivent rendre compte de leur activité
au
peuple. Les décisions des organes supérieurs sont obligatoires pour l
258
éraliste et autonomie de base est désormais rompu
au
profit des « organes supérieurs de l’État », comme le confirme l’art.
259
une très vieille histoire. Elle est déjà racontée
au
chapitre III de la Genèse. Ève a mangé la pomme et en a donné à Adam.
260
. Si mon livre a apporté quelque chose de nouveau
au
débat des idées politiques du siècle, c’est bien cela : une synthèse
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la passion se nourrit d’obstacles et les suscite
au
besoin et que l’obstacle suprême étant la mort, c’est dans la mort qu