1 1982, Articles divers (1982-1985). L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaires] (1982)
1 L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaires] (1982)a Un des buts principaux de notre
2 r pourquoi certaines nations durent, grâce à leur culture , et quelles contributions elles peuvent apporter de la sorte à l’Euro
3 lloque de son contenu : je niais l’existence de «  cultures nationales », pour affirmer l’existence préalable à tous nos États na
4 tence préalable à tous nos États nationaux, d’une culture commune des Européens, aux sources exceptionnellement diverses et car
5 é historique de ce que l’on nomme aujourd’hui nos cultures nationales. Comment introduire un dialogue si on nie l’existence de s
6 n, nous ne le trouvons que dans l’existence d’une culture commune à tous les Européens, culture extraordinairement variée par s
7 tence d’une culture commune à tous les Européens, culture extraordinairement variée par ses sources, d’où les difficultés et d’
8 e de la seule unité existante, qui est l’unité de culture , c’est une condition sine qua non de quelque chose de plus important
9 e même rendre un certain sens à l’expression de «  culture nationale » dans certaines circonstances historiques bien définies. J
10 pas ma condamnation en général de l’expression de culture nationale : l’Europe a existé et elle a été cultivée bien avant l’exi
11 nce de nos premiers États. Il ne faut pas voir la culture européenne comme l’addition de vingt-quatre cultures nationales. Il y
12 lture européenne comme l’addition de vingt-quatre cultures nationales. Il y a une culture qui s’est formée en Europe jusque vers
13 n de vingt-quatre cultures nationales. Il y a une culture qui s’est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de notre ère et qui,
14 er cas, sur lequel je reviendrai, de pays dont la culture se confond avec l’identité nationale. Et plus tard, il faut sauter ju
15 Nous voilà donc extrêmement loin de l’idée d’une culture qui se serait constituée en même temps que celle des nations et par l
16 dans l’usage, la création, la consommation de la culture , telles que l’expression de « cultures nationales » ne soit pas vidée
17 ation de la culture, telles que l’expression de «  cultures nationales » ne soit pas vidée de tout sens ? Je vais vous le dire en
18 ais vous le dire en trois mots. Ces sources de la culture commune des Européens, jusqu’aux premiers siècles de notre ère, tout
19 ntes, que, dans certains cas, on pourrait appeler cultures nationales, interlocuteurs possibles dans le dialogue que nous souhai
20 portant surtout sur l’usage que l’on a fait de la culture commune dans nos différents pays : usage politique, usage d’éléments
21 . Boldizsar et Molnar, il y a là un cas unique où culture et identité nationales ne font qu’un. Cela peut tenir aux origines as
22 corps étranger dans l’Europe. Donc, pour lui, sa culture était sa raison d’être. Mais vous avez à l’extrême inverse la Suisse,
23 vez à l’extrême inverse la Suisse, qui n’a pas de culture nationale, mais une confédération de plusieurs ethnies, langues et tr
24 s et traditions historiques. La Suisse n’a pas de culture nationale. Elle a pourtant vécu sans faille, depuis le xiiie siècle.
25 ant vécu sans faille, depuis le xiiie siècle. La culture n’a pas été son élément formateur. Ce qui a été son élément formateur
26 ester différents, autonomes. Peut-on parler d’une culture politique ? Oui, c’est sans doute la seule manière de parler d’une cu
27 c’est sans doute la seule manière de parler d’une culture nationale pour les Suisses — une culture qui ne porte que sur les pri
28 er d’une culture nationale pour les Suisses — une culture qui ne porte que sur les principes du fédéralisme, sur l’éthique du f
29 n État slave de population, mais romanisé dans sa culture . À l’inverse, la Roumanie est l’exemple d’un État romanisé devenu ort
30 le d’un État romanisé devenu orthodoxe et dont la culture résulte de cette conjonction rare, sinon unique. Ensuite, il y a la F
31 ation totale ne s’est imposée qu’au détriment des cultures « nationales », au sens ancien, dont la grande culture occitane, qui
32 es « nationales », au sens ancien, dont la grande culture occitane, qui a été étouffée, et d’autres comme la bretonne, la prove
33 ique une et indivisible ». On a beaucoup parlé de culture nationale en France. C’est le seul pays au monde où la culture puisse
34 nale en France. C’est le seul pays au monde où la culture puisse être appelée non pas nationale mais stato-nationale. C’est une
35 non pas nationale mais stato-nationale. C’est une culture d’État-nation, faite pour et par l’État-nation. Cela me rappelle une
36 ujets… Donc, en France, on arrive à une espèce de culture différente de toutes les autres en ceci qu’elle est entièrement polit
37 us l’a très bien montré hier Stanley Hoffmann. La culture française est nationale dans la mesure où elle est politisée, à tel p
38 L’Empire austro-hongrois ne pouvait pas avoir de culture nationale pour la bonne raison, comme on l’a rappelé ce matin, qu’il
39 ze nationalités. Qu’aurait-il fallu choisir comme culture nationale à imposer à toutes les autres ? C’était impensable. Aussi,
40 ’a pas été fait, et le résultat est que ces douze cultures nationales ont continué, chacune pour elle-même, certaines avec un gr
41 que Paris, le centre de la civilisation et de la culture européennes de ce moment-là. Il suffit de mentionner l’école des logi
42 e chose absolument sensationnelle qu’une pareille culture qui n’est pas liée à un État, mais au contraire à une pluralité de na
43 sur l’Italie, où il nous a fait remarquer que la culture en Italie, quand l’Italie a fait son unité, selon l’idée alors régnan
44 as n’est pas trop différent. Vous avez une grande culture germanique, on peut le dire, parce que l’accent est fortement mis sur
45 ie reconstitué. Aujourd’hui, vous avez cette même culture qui est le seul lien communautaire entre des gens de quatre ou cinq É
46 Autriche, et d’autres parties de pays qui sont de culture germanique. C’est donc simplement un ferment communautaire. Ces quelq
47 on tout de suite, quand on pense à l’Europe comme culture , d’une culture symphonique, ou si vous voulez, d’un orchestre. Il y a
48 e, quand on pense à l’Europe comme culture, d’une culture symphonique, ou si vous voulez, d’un orchestre. Il y a le langage com
49 gue, je crois que je les ai indiqués, c’est cette culture une et diverse qui permet à toutes sortes d’interlocuteurs de représe
50 ’interlocuteurs de représenter telle partie de la culture commune en se référant toujours au trésor commun, à l’héritage commun
51 Quel pourrait être le contenu de ce Dialogue des cultures que nous souhaitons tous ? Je ne vais pas vous faire ici un long topo
52 s’unir que sur une base véritablement commune, la culture , et non pas sur l’économie, ni sur la politique. C’est cela seul qui
53 Je réponds : les finalités les plus hautes de la culture , de l’homme. En conclusion, trois suggestions : — Organiser le dialog
54 Organiser le dialogue sur l’union à partir de la culture , considérée comme seule base commune, des trente-cinq peuples europée
55 est un terrain sur lequel la responsabilité de la culture est la plus engagée aujourd’hui. Il nous faut une culture pour la pai
56 est la plus engagée aujourd’hui. Il nous faut une culture pour la paix, donc une culture de dialogue, et non pas d’affrontement
57 . Il nous faut une culture pour la paix, donc une culture de dialogue, et non pas d’affrontements. Comment lutter contre le nat
58 es] L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales », L’Europe une et diverse, Genève, Centre d’études pratiq
2 1982, Articles divers (1982-1985). Des régions à la paix pour l’union de l’Europe (juillet-août 1982)
59 aussi de l’éducation ; uniformisation forcée des cultures et des ethnies dans le carcan de frontières le plus souvent arbitrair
3 1982, Articles divers (1982-1985). La peur d’être libre… (printemps-été 1982)
60 même pays d’un seul tenant, le même sol, la même culture , le même climat, le même lac avec les mêmes problèmes de pollution. E
4 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : conclusions (1984)
61 La Haye en 1948 et la Conférence européenne de la culture à Lausanne en 1949, il a fallu mettre sur pied un certain nombre d’in
62 ’argent, car les gouvernements s’intéressent à la culture dans les discours, en fin de banquet, mais rarement quand on en vient
63 udget ne ment pas. Quand les discours exaltent la culture et que le budget la néglige, c’est le budget qui dit la vérité ! Le C
64 européens ; puis à la Fondation européenne de la culture , qui est aujourd’hui à Amsterdam ; puis à une dizaine d’associations
65 bâtir une fédération européenne, c’est l’unité de culture . Nous avons une culture commune, nous les Européens. Je vous rappelle
66 opéenne, c’est l’unité de culture. Nous avons une culture commune, nous les Européens. Je vous rappelle ce que Paul Valéry a éc
67 gines ! Peut-être peut-on dire que ce qui rend la culture européenne tellement créatrice, c’est qu’elle est tissée d’antinomies
68 té. Or, ce sont ces antinomies qui ont donné à la culture européenne et à l’Europe dans le monde, son dynamisme extraordinaire.
69 , son dynamisme extraordinaire. Toutes les autres cultures sont beaucoup plus uniformes et homogènes. Ce sont ces évidences hist
5 1984, Articles divers (1982-1985). L’Europe et les intellectuels (1984)
70 n cite toujours ces trois premières sources de la culture commune des Européens — dont je retiens surtout la grecque et l’évang
71 onnue ou condamnée dans toutes les autres grandes cultures de l’humanité, à la seule exception de quelques œuvres japonaises, co
72 ous avons préparé une Conférence européenne de la culture qui devait définir les objectifs et les méthodes de l’action pour l’E
73 fondation, l’actuelle Fondation européenne de la culture , d’Amsterdam, longtemps présidée par le prince Bernhard des Pays-Bas,
74 ’économie, d’arts et de langues ; un Dialogue des cultures , entre l’Europe et le monde arabe, l’Afrique noire, l’Inde, la Chine,
75 conférence de Lausanne, Sartre expliquait que la culture française ne serait sauvée qu’avec la culture européenne et par elle,
76 la culture française ne serait sauvée qu’avec la culture européenne et par elle, mais que la culture européenne ne serait sauv
77 ec la culture européenne et par elle, mais que la culture européenne ne serait sauvée, à son tour, que par l’union politique et
78 acte volontaire, que sur la base de l’unité de sa culture commune, qui est une réalité donnée depuis des millénaires. Fonder l’
79 gis, et au nom de l’Europe fédérale fondée sur sa culture commune : nous ne sommes pas là pour deviner l’avenir mais pour le fa
80 galement présidé le Congrès pour la liberté de la culture (1952-1966). Auteur de 34 volumes, parmi lesquels Penser avec les ma
6 1984, Articles divers (1982-1985). Informatique, société, sagesse (1984)
81 er l’effondrement du capitalisme libéral et de la culture chrétienne ». Or rien de tel ne s’est produit et c’est même le contra
82 ell. Et qu’en est-il du christianisme, de cette «  culture chrétienne libérale » qu’il abandonne elle aussi, et sans plus de reg
7 1984, Articles divers (1982-1985). Le Patrimoine européen [conclusion] (1984)
83 s Celtes, — de là deux nouvelles sources de notre culture commune, se mariant plus ou moins bien avec les sources méditerranéen
84 tion industrielle et technicienne dans toutes les cultures les moins faites pour l’accueillir, qu’elle a profondément déstabilis
85 exploité contre nous, y compris dans ce que notre culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer nos préoccupations aujourd’hu
86 és, qui constituent notre unité vivante, unité de culture au sens le plus large du terme qui va de la plus haute spiritualité,
87 ine obstination, ce que j’appelle le Dialogue des cultures . Et pour que cela ne tourne pas à un vaste exercice académique de com
88 mais sans action, je propose que ce Dialogue des cultures s’instaure autour de quelques-uns des thèmes les plus dramatiques et
89 alités sont-elles vues et vécues dans les grandes cultures qui se partagent notre monde : Inde, Chine, Japon, Afrique noire, mon
90 nitions du travail et du loisir, dans ces grandes cultures , approcher d’une manière toute nouvelle le problème crucial du chômag
8 1985, Articles divers (1982-1985). Éloge de Jean Starobinski (1985)
91 ouvert à l’Europe et au Monde, à l’exercice d’une culture non seulement plurinationale mais transdisciplinaire — psycho-médical
9 1985, Articles divers (1982-1985). Vocation culturelle de la Suisse en Europe (septembre 1985)
92 le est aussi le seul pays d’Europe qui n’a pas de culture nationale — et cela tient à sa structure fédéraliste non moins qu’à l
93 oins qu’à la pluralité de ses origines. C’est une culture composite, formée d’apports alémaniques, romantsch, ladins, italophon
94 par million d’habitants12. Quelle est alors cette culture si vivante, si créatrice, qui pourtant n’est pas nationale ? Une seul
95 e ? Une seule réponse demeure possible : c’est la culture européenne — seule « unité intelligible » non seulement de recherche
96 rée dans son ensemble, la Suisse est un espace de culture dont le centre est partout et la circonférence nulle part — surtout p
97 olaire conçu par le xixe siècle : le mythe des «  cultures nationales » bien distinctes, dont l’addition constituerait la « cult
98 en distinctes, dont l’addition constituerait la «  culture européenne ». Observons que nos États-nations n’ont en moyenne qu’env
99 ron deux-cents ans d’existence : où était donc la culture avant eux ? En Suisse, point de ville capitale, donc point de bourse
100 les regards et toutes les ambitions. La vie de la culture ne dépend pas d’un centre, mais d’un nombre variable de foyers de cré
101 ll et le Serment du Grütli. Du point de vue de la culture attestée comme telle sur documents irréfutables, tout s’épanouit à l’
102 parable. Lucien Febvre, admirable historien de la culture , écrivait dans sa préface à un petit livre de moi sur la Suisse 14 :
103 c’est la formule parfaite. Ainsi, pour l’homme de culture en tant que tel, le stade national est sauté. Cas unique, dans l’Euro
104 ses, l’union de l’Europe par le fédéralisme et la culture . »
10 1986, Articles divers (1982-1985). L’Europe des consciences (1986)
105 endant seize ans du Congrès pour la liberté de la culture , à Paris ; de l’Institut universitaire d’études européennes, à Genève
106 e a été aussi l’agent mondialisant d’une forme de culture technico-scientifique souvent incompatible avec le génie propre des c
107 que souvent incompatible avec le génie propre des cultures non européennes. Il appartient donc à l’Europe de proposer le modèle
11 1994, Articles divers (1982-1985). URSS (1994)
108 t d’association (syndicats, coopératives, sports, culture , etc.) est également assuré aux citoyens, « alors que les citoyens le