1
parce que la condition de survie de l’Europe est
dans
son union, dans sa fédération, sur la base même de ses différences. S
2
ndition de survie de l’Europe est dans son union,
dans
sa fédération, sur la base même de ses différences. Si elle n’arrive
3
ommun. Ce langage commun, nous ne le trouvons que
dans
l’existence d’une culture commune à tous les Européens, culture extra
4
tain sens à l’expression de « culture nationale »
dans
certaines circonstances historiques bien définies. Je ne retire pas m
5
lle des nations et par leur addition. Mais alors
dans
quelle mesure peut-on encore parler de différences nationales dans l’
6
e peut-on encore parler de différences nationales
dans
l’usage, la création, la consommation de la culture, telles que l’exp
7
e monde les connaît. C’est ce que Valéry a résumé
dans
la formule : Tout ce qui descend d’Athènes, de Rome et de Jérusalem e
8
ent européen. À ces trois sources primitives — et
dans
Jérusalem, il y a la source hébraïque et le christianisme —, il faut
9
untées à ceux des mouvements de réveil protestant
dans
le pays de Galles ! Cet héritage est tellement varié qu’il va créer d
10
nt varié qu’il va créer des variantes importantes
dans
le dosage des éléments. Ce sont ces variantes, que, dans certains cas
11
dosage des éléments. Ce sont ces variantes, que,
dans
certains cas, on pourrait appeler cultures nationales, interlocuteurs
12
ler cultures nationales, interlocuteurs possibles
dans
le dialogue que nous souhaitons tous. Je vous en donnerai ici quelque
13
sur l’usage que l’on a fait de la culture commune
dans
nos différents pays : usage politique, usage d’éléments formateurs de
14
le hongrois, qui est venu comme un corps étranger
dans
l’Europe. Donc, pour lui, sa culture était sa raison d’être. Mais vou
15
le fédéralisme. La décision de se mettre ensemble
dans
la mesure où l’on veut rester différents, autonomes. Peut-on parler d
16
d’être un État slave de population, mais romanisé
dans
sa culture. À l’inverse, la Roumanie est l’exemple d’un État romanisé
17
ichel Debré, qu’il a encore utilisée dernièrement
dans
Le Monde, et selon laquelle l’école française est faite pour former d
18
nley Hoffmann. La culture française est nationale
dans
la mesure où elle est politisée, à tel point qu’on a l’impression que
19
ire austro-hongrois, qui s’est continué en partie
dans
la Vienne de la petite république autrichienne. L’Empire austro-hongr
20
st pas arrivé et je ne pense pas qu’on y arrivera
dans
les années qui suivent, parce que ce n’est pas la bonne base. Jean Mo
21
l qu’il est enseigné, plus ou moins délibérément,
dans
toutes nos écoles ? — Aborder les problèmes des droits de l’homme en
22
e de la « personne ». Quelle est cette personne ?
Dans
les années 1930, cette idée était commune à des gens de provenances t
23
provenances très diverses et qui se retrouvaient
dans
les groupes personnalistes. Tous partaient d’une définition de l’homm
24
personne avant lui. Il doit y avancer par la foi,
dans
la nuit, sans savoir à l’avance si son pied trouvera une terre ferme.
25
libre parce qu’il est responsable et responsable
dans
la mesure où il est libre. Mais comment passe-t-on de la personne à l
26
tion ? On ne devient pas une personne toute seule
dans
une caverne. La personne, individu en acte qui réalise sa vocation, e
27
e collectivité et l’État y installe sa géométrie.
Dans
une communauté, on connaît les gens et la voix d’un homme peut s’y fa
28
se et tuerait tout sur son passage, non seulement
dans
les quelques heures qui suivraient, mais rendrait la Suisse inhabitab
29
tion vient de la guerre et va vers elle. En 1934,
dans
un de ses premiers livres, il lance le mot d’ordre de “l’engagement d
30
e le mot d’ordre de “l’engagement de l’écrivain”.
Dans
le dernier, il nous rappelle que L’Avenir est notre affaire , parce
31
in. » Voir également l’errata de Rougemont publié
dans
La Suisse du 25 mai 1982.
32
isions de M. Denis de Rougemont (25 mai 1982)h
Dans
l’interview que vous avez publiée le 25 mars et que j’avais accordée
33
me paraît absolument nécessaire de rectifier : 1.
Dans
la présentation en caractères gras, l’omission de dix mots me fait di
34
t même pas compte de la contradiction démentielle
dans
laquelle ils vivent. Leur action réelle est parfaitement définie par
35
guerre nucléaire. Ce qu’il y a de plus inquiétant
dans
les débats actuels, c’est qu’on sent une impatience, complètement inc
36
et les gouvernements. Eux sont manipulés, jusque
dans
leur manière de penser. C’est ça le danger et non pas le pacifisme !
37
fistes ? La première réponse, c’est la diffusion,
dans
le monde entier, d’informations sur la réalité de la situation. Il ex
38
r devant le fait qu’elles apparaissent maintenant
dans
les pays communistes comme l’Allemagne de l’Est, autant que dans les
39
ommunistes comme l’Allemagne de l’Est, autant que
dans
les discours du pape. Soyons sérieux. Ce qui est réel, indiscutable,
40
dépenser un peu d’argent pour enseigner le russe
dans
les écoles. De telle manière que si les « Ivan » pénètrent dans notre
41
s. De telle manière que si les « Ivan » pénètrent
dans
notre pays, et s’y installent en garnison, nous puissions causer avec
42
l’épouvantable idiotie qui sera peut-être, comme
dans
le cas des Malouines, à l’origine d’une guerre. La guerre nucléaire,
43
rmidable. Cependant, si un conflit devait éclater
dans
deux mois, ou dans deux ans, je me demande si nous aurions le temps d
44
, si un conflit devait éclater dans deux mois, ou
dans
deux ans, je me demande si nous aurions le temps de préparer techniqu
45
vague de pacifisme. Peut-être est-ce l’occasion,
dans
notre pays, de rouvrir le débat sur la défense nationale. Un débat qu
46
En fait, j’attaquais Grisoni sur une phrase parue
dans
Lu, selon laquelle, lors de l’avènement de Pétain, le maréchal fut sa
47
7 juin 1940, entre la prise du pouvoir par Pétain
dans
la nuit du 16 et l’appel du général de Gaulle le matin du 18, je publ
48
se ». Cet article faisait suite à tous les écrits
dans
lesquels, dès 1932, je n’ai cessé d’attaquer les totalitaires, noirs,
49
la française », expression créée par moi en 1936
dans
la revue personnaliste L’Ordre nouveau . l. Rougemont Denis de, «
50
on préalable de l’établissement d’une paix solide
dans
le monde de la fin du xxe siècle. Il faut donc dépasser cette formul
51
, peut-être, de la Suisse), elle consiste en fait
dans
la mainmise d’un lourd appareil étatique — fonctionnaires, police et
52
uniformisation forcée des cultures et des ethnies
dans
le carcan de frontières le plus souvent arbitraires ; et enfin, domin
53
rnement fédéral ne doit pas le faire »n, écrivait
dans
un raccourci génial, le sénateur américain D. Moynihan. C’est dire qu
54
e, Genève, juillet–août 1982, p. 1 et 3. n. Cité
dans
Denis de Rougemont / Groupe Cadmos, Rapport au peuple européen sur l’
55
re de la théorie « Personne-Planète », développée
dans
le livre de Théodore Roszak et qui a inspiré le n° 3 de notre revue.
56
faut le découvrir. Le but est très loin en avant,
dans
l’infini, l’Absolu, Dieu, comme on veut l’appeler. Chaque homme doit
57
ne est une construction continuelle et une marche
dans
la nuit. Un verset d’un psaume dit : « Ta parole est une lampe à mes
58
le, cela suppose une agence mondiale. Vous dites,
dans
votre livre L’Avenir est notre affaire , « la contestation nucléaire
59
est ma théorie favorite. Par exemple, je suis né
dans
le canton de Neuchâtel qui est ma patrie. Je me trouve donc automatiq
60
tour, peut se fédérer avec d’autres fédérations.
Dans
votre livre, vous avez résumé trois schémas d’organisation : le schém
61
us est offert par l’Afrique de l’Ouest, notamment
dans
la région du Sahel. Certains territoires tribaux qui constituaient et
62
nduit tout droit à l’État totalitaire. J’ai écrit
dans
un de mes livres : « C’est avec la poussière des individus que l’État
63
e de l’État-nation comme notre école l’avait fait
dans
les années 1930, pendant la poussée du nazisme, du stalinisme… L’État
64
un véritable animateur des affaires quotidiennes
dans
le carcan des frontières, et trop petit à l’échelle du monde. Vous av
65
confusion entre « patrie » et « État », du moins
dans
la langue française ? Oui, c’est exact et c’est en français que la co
66
ntinentale, ce qui est vrai à tous points de vue.
Dans
votre livre, vous disiez qu’il faut aller à la fois vite et lentement
67
vient d’en bas. Ce qui me donne un peu confiance
dans
le nouveau régime français c’est que les deux hommes qui s’en occupen
68
s pour effacer la résistance formidable qu’il y a
dans
les esprits français, formés par l’école. C’est le minimum non pas po
69
Rougemont a poursuivi tout au long de son œuvre.
Dans
L’Avenir est notre affaire (Stock, 1977), il brossait un bilan des
70
n des crises actuelles et en cherchait les causes
dans
les profondeurs de l’âme européenne. Président de l’association écolo
71
cité (24 octobre 1982)o p Denis de Rougemont,
dans
quelles circonstances votre vocation s’est-elle décidée ? Je crois qu
72
eviendrais un grand chimiste. Je m’y étais exercé
dans
un laboratoire improvisé, chez mes parents, mais après trois leçons d
73
ue par la littérature, à commencer par la poésie.
Dans
les poèmes que j’écrivais alors, j’étais influencé par les symboliste
74
s. Mon premier article, publié à l’âge de 17 ans,
dans
la Semaine littéraire de Genève, était consacré à Montherlant et le f
75
ologie et nous faisait participer à ses enquêtes,
dans
les écoles, sur le mensonge et la vérité chez l’enfant, ou sur la rep
76
de l’Europe centrale, dont on retrouve le climat
dans
Le Paysan du Danube . En même temps, j’écrivais des essais tout ce q
77
ivais des essais tout ce qu’il y a de plus sages.
Dans
l’un d’entre eux, intitulé « Adieu beau désordre… », je blâmais le «
78
ison d’édition. Dès ce moment-là, j’ai été plongé
dans
un bouillonnement d’idées que je n’ai jamais retrouvé par la suite. D
79
ce n’est qu’après la guerre que je me suis lancé
dans
l’action fédéraliste, laquelle m’occupe depuis quelque trente-cinq an
80
Rougemont a bien voulu évoquer les circonstances
dans
lesquelles s’est formé et développé son “grand dessein”, entre passio
81
pparaît comme l’un de nos contemporains capitaux.
Dans
la tradition des grands moralistes suisses, il est parvenu, en témoin
82
piqué” des paragraphes entiers pour les resservir
dans
certain brûlot anti-Giscard…), taxé d’utopiste par les uns et basseme
83
nt calomnié par d’autres (tel Bernard-Henri Lévy,
dans
son Idéologie française, qui l’accuse ignominieusement d’avoir flirté
84
’est le vrai sens de toute vie. Estimez-vous que,
dans
le monde, les libertés individuelles sont en progression ? Personne n
85
el, aux mêmes calculs débiles devant le démesuré,
dans
le même aveuglement systématique des dirigeants de nos États, de nos
86
t aux mêmes enchaînements d’hypothèses aberrantes
dans
les deux camps désormais en présence. L’équilibre de la terreur, tel
87
nsultés comme étant les vrais fauteurs de guerre,
dans
la presse à peu près unanime à l’ouest du rideau de fer, de la droite
88
truire, sans scrupules, la sacro-sainte stabilité
dans
l’erreur des autruches qui nous gouvernent. Trois accusations pèsent
89
de passer avec elle « un compromis dont il tire,
dans
sa position névrotique, un certain profit2 ». On a reconnu les partis
90
re clandestins. Ils sont seuls à pouvoir le faire
dans
notre camp, où ils sont seuls aussi à n’être pas manipulés par Washin
91
: supprimer toutes les armes nucléaires, partout,
dans
les moindres délais. Faire de cet objectif, préalablement accepté de
92
umains étant ce qu’ils sont, les chances d’éviter
dans
les années qui viennent accidents et malentendus, violations d’engage
93
onduire qu’à des conclusions probablement fausses
dans
le domaine militaire, et ruineuses à coup sûr dans le domaine économi
94
ans le domaine militaire, et ruineuses à coup sûr
dans
le domaine économique. Les totaux perdent toute signification à mesur
95
outes fins utiles, étant immergés l’un et l’autre
dans
l’incommensurable et le non-sens. Que faudra-t-il encore pour que les
96
: comparer n’a plus aucun sens sitôt qu’on entre
dans
le démesuré ? IV. Vous avez dit : « Catastrophisme » ? Vous ou
97
pour empêcher les catastrophes que vous préparez.
Dans
la tradition antique, je trouve ce dicton latin : Utinam vates falsu
98
(Plaise au Ciel que je sois faux prophète) Et
dans
la tradition biblique, ce soupir déchirant du vrai prophète : Seigne
99
éface] Bertrand de Launay, Le Poker nucléaire »,
dans
Le Poker nucléaire : comme brebis à l’abattoir, Paris, Syros, 1983, p
100
se et quelle Europe ? (1983)r Mon intervention
dans
ce colloque résulte d’un malentendu initial sur son titre. Parce que
101
subordonnées. Le thème primordial se ramène donc
dans
tous les cas à celui-ci : 1. Quelle Suisse et quelle union de l’Eur
102
lle union de l’Europe ? Il ne s’agit nullement
dans
tout cela de « simples questions de mots », mais d’attitudes et de po
103
itions fondamentales. Si l’on n’est pas rigoureux
dans
l’énoncé du thème, on court des risques importants. On entretient en
104
vue d’harmoniser certains secteurs de l’économie
dans
la partie ouest du continent. À l’illusion économiste que favorise l’
105
mmission chargée d’appliquer des mesures communes
dans
le seul secteur économique de neuf pays de l’Europe de l’Ouest sur vi
106
a même façon que nos vingt-trois cantons trouvent
dans
l’article 5 de la Constitution actuellement en vigueur la garantie de
107
je ne sais qui pourrait nous interdire d’innover
dans
ce domaine aussi, comme il est si bien vu de le faire dans le domaine
108
omaine aussi, comme il est si bien vu de le faire
dans
le domaine des sciences physiques, dans celui de la technologie, en b
109
le faire dans le domaine des sciences physiques,
dans
celui de la technologie, en biologie et même en génétique, mais comme
110
s comme il semble à peu près exclu de le proposer
dans
le domaine des formes politiques depuis l’avènement de l’État-nation
111
des accords économiques à d’autres pays européens
dans
les cadres strictement délimités par le traité de Rome, il ne me semb
112
ntérêts de durée nécessairement brève — calculées
dans
le seul domaine économique. Jean Monnet l’a cru possible. Ce fut à la
113
join Europe » comme disent les Anglais, d’entrer
dans
le modèle de Bruxelles ou dans celui de Strasbourg sert nos intérêts
114
Anglais, d’entrer dans le modèle de Bruxelles ou
dans
celui de Strasbourg sert nos intérêts immédiats, nous avons à détermi
115
e, le gouvernement fédéral ne doit pas le faire.
Dans
le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart des sociologues et
116
de la fédération européenne. Sans vouloir entrer
dans
la discussion très complexe des risques et des avantages de cette pol
117
e poids », « qu’elle est trop petite », etc. Mais
dans
ma longue carrière d’historien des idées, je n’ai jamais observé que
118
u de la taille de celui qui l’avait conçue. 5.
Dans
quelle direction chercher ? Les deux obstacles principaux à l’unio
119
’autre part, les solutions doivent être cherchées
dans
ce qui permettrait de dépasser simultanément par en haut et par en ba
120
netés nationales, et de ramener les pays de l’Est
dans
une communauté avec l’Ouest. Pour les contacts avec l’Est, la Suisse
121
iversel d’un Sénat des régions d’Europe — et cela
dans
les termes mêmes que j’avais proposés dès 1972 dans mes articles, con
122
ns les termes mêmes que j’avais proposés dès 1972
dans
mes articles, conférences et livres. Pour ce qui est du dépassement d
123
voir pourquoi — et de le penser. Pour progresser
dans
la direction d’un gouvernement non pas « supranational » — je n’aime
124
eule fédérée, quand tous les autres s’unifiaient (
dans
la première moitié du xixe siècle). Seule neutre, quand les national
125
and les nationalismes belliqueux se constituaient
dans
toute l’Europe (seconde moitié du xixe siècle). Seule à cultiver ses
126
nion fédérale de nos peuples, dont elle aura été,
dans
le même temps, la première figuration et la promesse. r. Rougemon
127
n mal habillé, au sourire vulgairement satisfait.
Dans
leur poignée de main peu croyable se sont noués les destins de notre
128
e. La défaite de 1918 avait précipité l’Allemagne
dans
un chaos sans précédent ; six millions de chômeurs ; une inflation qu
129
ou capitalistes, ont échoué depuis un demi-siècle
dans
l’analyse de cette situation initiale. Car l’hitlérisme est né de la
130
re son mystère. Les effets fracassants déclenchés
dans
le siècle par son apparition sont bien connus : on n’y retrouve pas,
131
te. Et prédit sans erreur, avec pas mal d’avance,
dans
les étapes de sa carrière. Le dernier carnaval En mars 1932, au
132
res françaises et allemandes, qui s’était tenue «
dans
un Francfort en proie au carnaval et à l’angoisse », je parlais du «
133
oisie dont je viens d’admirer les trésors patinés
dans
la haute demeure familiale des Goethe ». L’accession d’Hitler au pouv
134
rd exactement. Le 20 mars 1939, j’osais déclarer,
dans
une chronique du Figaro sur l’occupation de Prague, que nous vivions
135
cinq mois plus tard. Le 17 juin 1940, j’écrivais
dans
un journal suisse : L’envahisseur avait prophétisé : « Le 15 juin j’
136
isseur avait prophétisé : « Le 15 juin j’entrerai
dans
Paris ». Il y entre en effet, mais ce n’est plus Paris. Et telle est
137
t des victoires impossibles… Enfin, on peut lire
dans
La Part du diable , que je publiai à New York en 1942, trois ans avan
138
Führer : Hitler s’est tu. L’aventure a pris fin
dans
la catastrophe prévue. Et devant le cadavre gisant de l’homme qui fit
139
Le Führer a perdu la guerre des nerfs. » Il entre
dans
une rage folle. « Vous voyez, crie-t-il, il faut bien que je fasse la
140
à tour enragé et prostré. Rien de plus atterrant,
dans
toutes ses biographies, que la description donnée par son ministre Sp
141
ne les esprits de second rang qui peuvent déchoir
dans
un corps d’homme et l’occuper. Je l’ai entendu prononcer l’un de ses
142
rs, et je l’ai vu à la sortie de ce culte, debout
dans
sa voiture qui longeait très lentement une rue peu large, mal éclairé
143
i, marchant à la hauteur de la voiture, les mains
dans
les poches de mon pardessus. Un bon tireur l’eût descendu très facile
144
lement. Mais ce bon tireur ne s’est jamais trouvé
dans
cent occasions analogues. Voilà le principal de ce que je sais sur H
145
que je sais sur Hitler, écrivais-je le lendemain
dans
mon journal. On peut réfléchir là-dessus. Réfléchir ou même délirer…
146
retour, car le mouvement qu’Hitler sut enflammer
dans
notre siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la forma
147
enflammer dans notre siècle existait en puissance
dans
l’âme humaine depuis la formation de la première société. Hitler n’a
148
t aussitôt abusé de l’élan de confiance déclenché
dans
les foules, en leur proposant les remèdes les plus grossiers, puis en
149
évidemment charlatanesque. Diagnostic hitlérien :
dans
l’Europe du xxe siècle, le sens de la communauté est en train de dis
150
n, lucide et froid comme le Serpent de la Genèse.
Dans
Mein Kampf, dès 1923, il décrit avec une surprenante précision le rév
151
la Misère, soit par la torche de la parole jetée
dans
les masses. Seule une tempête de passion brûlante peut changer les de
152
orces qui ont produit les plus grands changements
dans
le monde ont été trouvées non pas dans la connaissance scientifique,
153
hangements dans le monde ont été trouvées non pas
dans
la connaissance scientifique, mais dans le fanatisme dominant les mas
154
s non pas dans la connaissance scientifique, mais
dans
le fanatisme dominant les masses, et dans une véritable hystérie qui
155
e, mais dans le fanatisme dominant les masses, et
dans
une véritable hystérie qui les pousse en avant. Pour provoquer l’hys
156
de deux moyens : « La torche de la parole » jetée
dans
les masses les trouvera prêtes à s’enflammer si « la cruelle déesse d
157
e le Juge, et la faute. En fondant tout un peuple
dans
une masse passionnée, il le rend à l’état d’innocence première : pas
158
l’état d’innocence première : pas de responsables
dans
une masse, donc pas de culpabilité. Ayant ainsi rétabli les liturgies
159
e allemande, réellement nationale, Hitler se voit
dans
la situation du fondateur de religion, au sens premier du terme : « r
160
oilà le point qu’il faut élucider. Replaçons-nous
dans
la situation de l’Europe à la veille de sa grande catastrophe. La que
161
es populations entières se laissent séduire ? Que
dans
tous les pays, pas seulement en Allemagne, des hommes subissent la co
162
? » L’explication de cette énigme réside pour moi
dans
l’évidence que voici : Adolf Hitler, mieux que les communistes et les
163
aire de ce terme, sens vital et mortel à la fois.
Dans
les ruines matérielles et morales d’une société qui avait généralemen
164
D’autres traits y apparaissent : ceux de Moloch,
dans
la mesure où Moloch est l’idole tribale qui réclame des sacrifices hu
165
» et non chrétien. Mais le désastre était inscrit
dans
les données de l’aventure hitlérienne. Fondée sur le Malheur, elle al
166
e nation ne peut le rêver, le mimer et l’agir que
dans
l’hypnose, celle qui naissait des fêtes sacrales organisées par le Fü
167
d’être certain qu’il ait été vaincu ailleurs que
dans
les ruines de Berlin. Hitler donnait la pire réponse possible, mais u
168
d’une part quelque chose d’aléatoire, de fortuit
dans
ce rassemblement, mais d’autre part, une motivation commune qui est p
169
ut-être plus importante que celle que l’on trouve
dans
beaucoup de colloques réunissant professeurs et experts avec leurs co
170
toujours plus ou moins d’avance. Ici, nous sommes
dans
un état d’esprit complètement différent. Nous ne nous connaissions pa
171
ative, mais de la manière dont elle l’a réalisée,
dans
une atmosphère à la fois détendue et attentive, dans un lieu admirabl
172
s une atmosphère à la fois détendue et attentive,
dans
un lieu admirable, symbolique pour l’Europe : au bout de l’allée, qua
173
ais passé la première année de la guerre mobilisé
dans
l’armée suisse, mais dès octobre 1940, je fus envoyé en Amérique où j
174
amis, dont Alexandre Marc, que j’avais bien connu
dans
le mouvement personnaliste : ils m’ont jeté bon gré mal gré dans l’ac
175
nt personnaliste : ils m’ont jeté bon gré mal gré
dans
l’action fédéraliste européenne, en m’offrant de tenir le discours in
176
à Montreux. Je me suis trouvé vraiment catapulté
dans
cette action. Comme j’étais un peu responsable de la création du conc
177
crivain, dès 1932-1933 (quand Sartre était encore
dans
les langes, politiquement parlant), je me suis senti « obligé », en q
178
car les gouvernements s’intéressent à la culture
dans
les discours, en fin de banquet, mais rarement quand on en vient à vo
179
e qui rassemble 32 instituts d’études européennes
dans
les universités d’Europe. Une association de journalistes, une associ
180
rieuses, c’était le Marché commun des Six opérant
dans
un domaine qui semblait assez loin du quotidien, du monde des valeurs
181
qui ne concernait que le seul secteur économique,
dans
six pays seulement, sur les 23 de l’Europe de l’Ouest. Soit dit en pa
182
parenthèse que je referme maintenant, mais entre
dans
mon projet de vous expliquer comment j’ai été appelé à écrire L’Aven
183
s à Genève dès 1962. De cette convergence est née
dans
mon esprit l’idée d’un slogan, offert par la suite aux groupements d’
184
rais vous donner une juste idée des circonstances
dans
lesquelles mon livre a pris naissance, sans rappeler une soirée mémor
185
a fois la pensée économique et l’opinion publique
dans
le monde entier. À partir de ce soir-là, tout s’est organisé dans ma
186
tier. À partir de ce soir-là, tout s’est organisé
dans
ma tête vers cette synthèse d’économie, d’éthique et de politique eur
187
re que cela n’aurait pas marché ! » Pour une fois
dans
ma vie, j’ai eu l’impression que j’arrivais au bon moment ! D’où un s
188
calculs, environ 20 millions de gens survivraient
dans
des angles morts, à l’abri des radiations ! » Mais, vous imaginez ce
189
urrir de choses pas trop irradiées, qui vivraient
dans
la terreur, qui seraient tous plus ou moins fous et condamnés à terme
190
e. L’union de l’Europe serait donc, à mon sens et
dans
cette perspective, qui n’est pas celle des États, mais des régions, l
191
le. Je suis résolument pour la non-violence, sauf
dans
ce cas-là, à condition que ce ne soit pas dirigé contre des hommes, m
192
qui se regroupent de différentes manières (comme
dans
les mathématiques modernes, vous avez des ensembles topologiques en i
193
ès profond pour moi : c’est que le chemin se fait
dans
la mesure où l’on y marche. C’est en marchant sur mon chemin que je l
194
out résoudre… J’entrevois des solutions possibles
dans
trois directions. La première, c’est ce que j’appelle la pluralité de
195
s personnel pour illustrer mon exposé. Je suis né
dans
l’ancienne principauté de Neuchâtel, qui n’est devenue canton suisse
196
ique noire. Impossible de faire rentrer tout cela
dans
les mêmes frontières ! Du point de vue religieux, mon allégeance va a
197
ales ou continentales. Je ne me perds pas du tout
dans
cette diversité. Si on la décrivait d’une manière théorique, ce serai
198
égeance : c’est mon État, et tu vas faire rentrer
dans
ses frontières toutes tes allégeances, civique, religieuse, linguisti
199
nt la question : « Où situer le pouvoir politique
dans
une région à géométrie variable ? » Si l’on dit que le pouvoir est d’
200
nt parler M. Birre, il m’est venu une autre idée.
Dans
la grande discussion sur les régions introduite en France par Françoi
201
r relief, et toujours leur humus. Elles sont donc
dans
l’utopie. Il faut fonder des régions sur la réalité. Alors, je pense
202
qu’il y aurait peut-être quelque chose à chercher
dans
ce sens ; noyau ferme et territorial de la région qui serait plutôt l
203
ensemble. C’est peut-être une troisième direction
dans
laquelle nous pourrions aller. Elle ferait passer le centre régional
204
ncipe très simple qui est celui que l’on a appelé
dans
les écoles sociologiques catholiques de la fin du xixe le « principe
205
ion fédéraliste, cela consiste à faire coïncider,
dans
chaque cas, les dimensions de la tâche à accomplir et les compétences
206
pouvoir clairement limité, mais tout à fait réel
dans
leur domaine. Je voudrais insister, car je crois que cela est importa
207
s les jours, la communauté vivante : cela revient
dans
toutes les pages de mon livre. Et c’est d’une importance particulière
208
de communes. Et savez-vous comment se dit commune
dans
le latin du pacte de 1291, qui est la base de notre fédération : cela
209
es d’elles-mêmes, ce n’est pas du tout s’enfermer
dans
son clocher, c’est au contraire, par la pointe du clocher, rejoindre
210
Alexandre Marc, Aron et Dandieu, nous avons lancé
dans
les années 1930, sous le nom de mouvement personnaliste, et sous le m
211
clure sur l’Europe. Il me paraît significatif que
dans
ce colloque, il se soit trouvé que le premier rapport, celui de M. He
212
i ont donné à la culture européenne et à l’Europe
dans
le monde, son dynamisme extraordinaire. Toutes les autres cultures so
213
mobilité des principaux facteurs que l’on évoque
dans
la construction politique de l’Europe. Il y a les questions ethniques
214
d’oc et à la langue d’oïl. Il en reste des traces
dans
nos patois. Les mots de patois neuchâtelois, que je sais de mon école
215
Quelque chose de tout cela subsiste, probablement
dans
l’inconscient collectif. Il y a donc des rythmes millénaires, il y en
216
cations. Mais c’est le seul, les autres ont varié
dans
des proportions inouïes. La France a été pendant longtemps le petit «
217
cinq ans. Il suffit que vous implantiez une usine
dans
une région pour changer complètement son potentiel et ses relations é
218
er quelques-unes de celles qui ont été suggérées.
Dans
le papier de M. Jacques Juillet, il y a une suggestion qui peut être
219
Jacques Chaban-Delmas, deux Français très engagés
dans
la politique de leur pays. On pourrait imaginer quelque chose de plus
220
rrait imaginer quelque chose de plus fonctionnel…
Dans
le papier de M. et Mme Cosma sur la stratégie, j’ai salué bien sûr av
221
es, politiques et éducatives prenant force de loi
dans
tous les pays membres serait peut-être le dernier moyen de redresser
222
faire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)aa
Dans
la note liminaire de son texte, Raimondo Strassoldo insiste amicaleme
223
uanges et des applaudissements — ce serait mal vu
dans
une séance comme celle-là ! — mais va se concentrer sur les critiques
224
jours dire cela, seulement on ne réformerait rien
dans
le monde si l’on disait que l’on ne peut entreprendre une réforme que
225
sens, il consiste plutôt à maintenir les conflits
dans
des dimensions assez petites pour qu’elles soient maîtrisables et que
226
x choses, à moins qu’on ne les caricature chacune
dans
son domaine, et une fois de plus, qu’on fasse la grève du zèle des co
227
u nucléaire ? » demande-t-il avec un peu d’ironie
dans
le ton. D’une manière que je crois être purement provocante de sa par
228
nt 3 départements français ? » De nombreuses voix
dans
la salle, formée de militants fédéralistes, ont répliqué : « Qu’est-c
229
nomène important. Il cite Longo Maï que j’ai cité
dans
mon livre. Il ajoute : « Mais je ne crois pas qu’il y ait là une solu
230
: « Nourrir l’humanité va être le grand problème
dans
la crise terrible dans laquelle nous entrons, les famines, etc. Nous,
231
va être le grand problème dans la crise terrible
dans
laquelle nous entrons, les famines, etc. Nous, nous nous consacrons à
232
veut absolument pas dire « retour à la nature »,
dans
le sens de Rousseau, dans le sens de Marie-Antoinette, cela n’a aucun
233
« retour à la nature », dans le sens de Rousseau,
dans
le sens de Marie-Antoinette, cela n’a aucun rapport ! IX. De la gé
234
ès et par la droite française au début du siècle,
dans
une abondante littérature, elle n’oubliait qu’une chose : c’est que l
235
l caractérisé par sa mobilité, et plus il s’élève
dans
l’ordre spirituel, plus il se reconnaît « errant et voyageur sur la t
236
responsabilité. Je crois que l’homme n’est libre (
dans
une communauté) qu’à la mesure où il est en fait responsable, et vice
237
Le kibboutz, selon M. Maron, trouve sa stabilité
dans
la famille, opposée à « l’individu ». La famille kibboutzique, nous d
238
choses. Il est un temps pour vivre de ses racines
dans
le milieu natal, et un temps pour vivre son aventure personnelle et p
239
ue est donnée par les intermariages, si fréquents
dans
notre pays. Si l’on s’en tient à nos ancêtres du xviiie au xve sièc
240
âtelois sont cousins, d’autant plus qu’on remonte
dans
le temps. Le tableau des origines géographiques de nos aïeux, tel qu
241
prévue : c’est qu’à chaque génération d’ancêtres,
dans
bien des familles de ce pays, on trouve autant d’étrangers que de Neu
242
lassés par nations — ce serait, ici, anachronique
dans
14 cas sur 16, avant 1871 — mais par leur origine provinciale ou régi
243
lois, de Suisses et d’« étrangers » se retrouvent
dans
les générations antérieures, encore que le nombre d’« inconnus » augm
244
parmi ceux-là qui viennent de loin, non seulement
dans
le temps mais dans l’espace. Voilà qui me renforce dans ma doctrine d
245
iennent de loin, non seulement dans le temps mais
dans
l’espace. Voilà qui me renforce dans ma doctrine de l’Europe des régi
246
e temps mais dans l’espace. Voilà qui me renforce
dans
ma doctrine de l’Europe des régions, et dans ma conviction que les ha
247
orce dans ma doctrine de l’Europe des régions, et
dans
ma conviction que les habitants de l’Europe, avant d’être sujets d’un
248
e, sont d’abord d’une région, mais en même temps,
dans
nos petits pays surtout, sont de la grande famille européenne. (On eû
249
and », avant Bismarck.) Un autre trait me frappe
dans
ce tableau des origines : toutes les provinces natales des ancêtres d
250
ut, deux ou trois Piémontais et un Toscan, égarés
dans
nos brumes. Mais un mariage peut tout changer : par Mathilde de Pierr
251
ine… Résumé de notre ascendance : racines solides
dans
la petite patrie neuchâteloise, mais à travers le couple Henri-Mathil
252
e couple Henri-Mathilde, afflux de toute l’Europe
dans
leur descendance. Mais j’y reviens : apprendre que je descends, à tr
253
« œil de tante Beth » qui faisait fuir les intrus
dans
les propriétés de Saint-Aubin. Et le mystère de l’ascendance franc-co
254
e propose une nouvelle recherche à Pierre-Arnold,
dans
la direction de Besançon. J’ai quelques pièces tout à fait inédites à
255
acqueline Borel, Les Rougemont de Saint-Aubin »,
dans
Les Rougemont de Saint-Aubin, La Chaux-de-Fonds, P.-A. Borel, 1984, p
256
la famille, et ce n’était pas un cas exceptionnel
dans
les familles de notre ancienne Principauté de Neuchâtel, devenue cant
257
s, il n’y avait aucune opposition : je l’ai écrit
dans
un petit ouvrage intitulé Suite neuchâteloise , publiée en 1948, pou
258
1948, pour le centenaire de l’entrée de Neuchâtel
dans
la Confédération, et dont je voudrais vous lire ces quelques lignes :
259
irait-il ? Si je me sens presque partout chez moi
dans
l’Europe franco-germanique, c’est que d’abord je l’ai trouvée dans ma
260
nco-germanique, c’est que d’abord je l’ai trouvée
dans
ma famille, où tant de traditions se croisent et se marient. Pour moi
261
ma race, à mon clos natal. C’est aimer plus loin,
dans
le même sens. Mais la famille, c’est générique et général. Après ell
262
ttérature, beaucoup plus précisément déterminante
dans
mon cas. Dès l’âge de 15 ans, je pense, j’ai découvert Rimbaud, qui é
263
surtout Hölderlin, le plus grand depuis Dante, et
dans
les mêmes années, Valéry, Unamuno, notre Ramuz, Kierkegaard, Kafka, T
264
puis j’ai découvert la théologie avec Karl Barth,
dans
la lignée « existentielle » (comme on disait alors) de Kierkegaard et
265
Tout cela, comme vous voyez, très européen, mais
dans
un sens du terme assez différent de celui que lui donnait Valéry, qua
266
s sources que je dois d’en être venu à découvrir,
dans
les années 1930, que l’Europe était la vraie patrie de l’amour, en to
267
l’amour qu’est la passion, inconnue ou condamnée
dans
toutes les autres grandes cultures de l’humanité, à la seule exceptio
268
ue je fréquentais ou aurais pu fréquenter à Paris
dans
les années 1930, et avec lesquels je me suis lié, tels Saint-Exupéry,
269
t tant d’autres… Le simple fait de les voir vivre
dans
un milieu, pour eux foncièrement étranger à tant d’égards, me donnait
270
1930, au mouvement personnaliste qui s’exprimait
dans
les revues Esprit et L’Ordre nouveau ? Oui, bien sûr. Pour nous,
271
et L’Ordre nouveau ? Oui, bien sûr. Pour nous,
dans
ces merveilleuses années 1930, tout était découverte, affirmation, re
272
litique de la personne . En 1935, Mounier lançait
dans
Esprit une rubrique de la « Pensée engagée », où il rendit compte d
273
e qu’à la mesure de ses prises de responsabilités
dans
la communauté, cela ne peut se faire pratiquement que dans de petites
274
ommunauté, cela ne peut se faire pratiquement que
dans
de petites communautés d’abord, les communes. À mesure que les dimens
275
allait donner sa doctrine au fédéralisme européen
dans
les divers mouvements de Résistance, puis au lendemain de la guerre,
276
ts de Résistance, puis au lendemain de la guerre,
dans
les premiers congrès de fédéralistes européens. Certains de mes inter
277
leur semblait être un simple pion des Américains
dans
le jeu de la guerre froide. Ce n’est pas et ce n’a jamais été votre p
278
tel que je me suis vu en quelque sorte catapulté
dans
un rôle de porte-parole de l’entreprise du fédéralisme européen. Pas
279
t engagé » selon les formules que j’avais lancées
dans
les années 1930, et dont on me disait maintenant que c’étaient les mo
280
adier, R. Mackay et René Courtin de la politique.
Dans
une série de réunions que j’avais convoquées à Paris, à Genève, à Roy
281
les plus « engagés » pour notre cause. Il y avait
dans
la commission ou parmi ceux qui avaient contribué à ses travaux prépa
282
Message aux Européens », le congrès s’est terminé
dans
l’enthousiasme et l’espoir. Le principal, pour ce qui me concerne, a
283
jectifs et les méthodes de l’action pour l’Europe
dans
le domaine culturel, au sens le plus large du terme, qui englobait no
284
ie, les médias… La conférence se tint à Lausanne,
dans
le palais du Tribunal fédéral, et réunit plus de 200 participants, ch
285
ère de faire voir et valoir la réalité européenne
dans
les leçons d’histoire et de géographie, mais aussi d’économie, d’arts
286
ibilité entre l’œuvre et l’engagement qui se pose
dans
votre cas. Je répondrai d’une manière toute factuelle. Durant les ann
287
et de présidences de comités et de congrès. Mais
dans
le même temps, j’ai écrit et publié une quinzaine d’ouvrages littérai
288
d’un Européen l’année prochaine. Vous voyez ici,
dans
le vif, l’interaction féconde de l’œuvre littéraire et philosophique
289
sia européenne se résume d’une manière exemplaire
dans
les prises de position successives de J.-P. Sartre. Dans le texte qu’
290
s prises de position successives de J.-P. Sartre.
Dans
le texte qu’il m’avait envoyé pour la conférence de Lausanne, Sartre
291
Bien, très bien même. Quelques années plus tard,
dans
une préface au livre de Franz Fanon intitulé Les Damnés de la Terre,
292
ue » sur tout Européen qui se présenterait encore
dans
le tiers-monde, car « l’Européen n’a pu se faire homme qu’en fabriqua
293
terre, en Allemagne, en Italie et aux États-Unis,
dans
les années 1960 et 1970, par des gens qui se donnent couramment pour
294
uropéens — c’est bien vu, chez les éditeurs comme
dans
les revues — étant accaparés par une analyse sociosémiologique des st
295
oins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas
dans
l’immédiat après-guerre ? Comme écrivain européen, je me sens en effe
296
mouvements européens avec lesquels j’ai travaillé
dans
les années 1950 et 1960 font du surplace, c’est évident. Mais depuis
297
elancé le combat pour l’avenir. Elle fait sienne,
dans
sa majorité, le mot d’ordre que je lui ai proposé : Écologie, régions
298
reux). Il y a du travail et du jeu pour beaucoup,
dans
cette aventure. Mais quelles sont ses chances de succès, allez-vous m
299
nos télévisions, radios et colloques par milliers
dans
le monde entier. Moins de bien : car Orwell, à mon sens, n’a pas été
300
par la proclamation d’un Message aux Européens
dans
lequel les 800 délégués — parmi eux 16 anciens Premiers ministres, 45
301
la suivront ». Et cette année 1984 précisément,
dans
quelques mois, les Européens vont élire un Parlement qui sera chargé,
302
erminer l’évolution de nos sociétés occidentales,
dans
la mesure précise où elles tentent d’organiser les exigences de leur
303
audiovisuelles assurant l’omniprésence du Pouvoir
dans
nos vies, omniprésence non seulement idéologique, mais sensorielle nu
304
’à notre inconscient. Voici les phrases capitales
dans
lesquelles Orwell a prévu ce que nous sommes en train de vivre dans n
305
well a prévu ce que nous sommes en train de vivre
dans
nos États-nations de l’Occident guère moins que dans les régimes tota
306
s nos États-nations de l’Occident guère moins que
dans
les régimes totalitaires3, car il faut être deux pour jouer à ce jeu-
307
que la possibilité, non la réalité vécue de la TV
dans
tous les ménages. Mais c’est cela qui lui a suggéré l’idée maîtresse
308
eures du jour et de la nuit, où que nous allions,
dans
nos foyers, dans nos bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grand
309
de la nuit, où que nous allions, dans nos foyers,
dans
nos bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grands magasins, nous
310
s, dans nos foyers, dans nos bureaux ou ateliers,
dans
les cafés ou les grands magasins, nous sommes environnés, sollicités,
311
llicités, traversés sans le savoir par des ondes (
dans
le cas de la télévision), gavés de nouvelles posant les mêmes problèm
312
Et c’est tout cela qui prend la place principale
dans
nos conversations, discussions politiques, échanges d’arguments et de
313
er n’est pas là où on le dénonce trop facilement,
dans
le contrôle allégué de nos vies privées par les Pouvoirs, dans cette
314
ôle allégué de nos vies privées par les Pouvoirs,
dans
cette « mise en fiches » des citoyens dont on accuse l’ordinateur d’ê
315
ailleurs. C’est là que réside le vrai danger, non
dans
l’ordinateur, qui n’est qu’un instrument permettant de consulter plus
316
sûr, le minimum légal à obtenir — c’est déjà fait
dans
la plupart des États européens — est d’établir le droit de chacun à c
317
j’oserai donc avancer que je fonde quelque espoir
dans
l’extrême vulnérabilité du secret des réseaux d’information. Il ne se
318
era rien, c’est clair. Elle se tiendra bien coite
dans
sa caisse. Qu’on ne nous raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il nous
319
de communes, c’est-à-dire de petites communautés
dans
lesquelles l’homme puisse agir comme personne à la fois libre et resp
320
tion d’emplois ? Il y a cinquante ans à peu près,
dans
le premier numéro de la revue personnaliste intitulée L’Ordre nouvea
321
l’ouvrier des tâches mécaniques et serviles. Or,
dans
la mesure où cela réussit, le résultat ne s’appelle pas libération ma
322
és » ? On me répondait : nous allons les recycler
dans
le tertiaire, car le progrès technique crée au moins autant d’emplois
323
s chiffres. Je prendrai la plupart de mes données
dans
un très long article de Business Week (New York) paru en 1981 et trad
324
aux États-Unis ». Va-t-on recycler ces ouvriers
dans
le tertiaire comme les économistes ne cessent de l’affirmer ? Voici l
325
n total dépassant 50 millions d’emplois existants
dans
le secteur tertiaire, 38 millions risquent d’être affectés à plus ou
326
terme par l’automatisation ». Mêmes observations
dans
d’autres domaines du tertiaire. Par exemple : « dans les postes améri
327
s d’autres domaines du tertiaire. Par exemple : «
dans
les postes américaines, l’automatisation a entraîné une baisse des ef
328
de la préservation de l’emploi un problème majeur
dans
les négociations syndicales ». (Les récentes grèves dans les P&T
329
s négociations syndicales ». (Les récentes grèves
dans
les P&T françaises n’avaient pas d’autre motif.) Le rapport Nora
330
prévoyait, sur les effectifs de 600 000 employés
dans
les banques et les assurances, une réduction de 30 % en 1990. Cependa
331
d’ordinateurs a correspondu à une baisse marquée
dans
la main-d’œuvre qui les fabrique ! On me dira peut-être que la qualit
332
! On me dira peut-être que la qualité du travail
dans
les industries sera fortement améliorée par l’informatisation des pro
333
que en eux un stress dont on a mesuré les effets.
Dans
le domaine du dessin industriel, par exemple, on s’est aperçu que leu
334
ux besoins d’expression, d’accomplissement de soi
dans
la totalité de la personne humaine, corps, âme, esprit, — et pas seul
335
à cette fin, dès cette année 1984, non seulement
dans
notre Centre européen de la culture à Genève, mais en coopération étr
336
iques, autant dire de la toute-puissance, demain.
Dans
la cohorte des spectateurs inconditionnels de l’informatisation total
337
u Laboratoire d’intelligence artificielle du MIT.
Dans
ses propos, publiés par L’Express, je vous prie de faire la part d’un
338
répond qu’en effet, « comme l’a fait la religion
dans
le passé, l’ordinateur est en train d’amorcer une renaissance de la p
339
on : « qui dit quoi ? par quel canal ? à qui ? et
dans
quelle intention ? » À quoi il serait bon d’ajouter : « au bénéfice d
340
prévoir aujourd’hui l’impact ». Victor Hugo écrit
dans
un poème : « Vous dites : où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais. » Répo
341
’on ne sait où l’on va, mieux vaut n’y pas aller…
dans
certains cas… Je précise : cessons de nous précipiter vers un avenir
342
l’on prend ce risque, de dimension sans précédent
dans
toute l’histoire des civilisations. Je demande à réfléchir sur les vo
343
alculables. Je renouvelle ma proposition de créer
dans
chacun de nos pays, mais surtout à l’échelle européenne, des conseils
344
aurer la possibilité pour des millions de foyers,
dans
chacun de nos pays européens, de se rendre autonomes, de recréer des
345
ps. Si nous nous intéressons au patrimoine, c’est
dans
le souci d’un héritage à transmettre vivant ; et si nous nous intéres
346
ent lointain, comme le soleil. Tout naturellement
dans
nos exposés, nous sommes partis de Byzance et de sa fille nordique, l
347
iècle, l’apport slave. Sans oublier de mentionner
dans
notre siècle, l’influence des arts et des rythmes africains — via les
348
nous avons tenté quelques survols de cette unité
dans
la pluralité des sources et les antinomies parfois créatrices ; dans
349
es sources et les antinomies parfois créatrices ;
dans
le domaine littéraire, en nous interrogeant sur ce que l’on peut appe
350
e l’on peut appeler les classiques européens ; et
dans
le domaine spirituel, en rappelant l’action du pape pour l’union de l
351
ou mieux : la co-action des contraires maintenus
dans
leurs oppositions, contradictions, antinomies qu’il s’agit de rendre
352
ses membres. ⁂ Tout cela, pour moi, se concrétise
dans
la notion de régions (vous pensez bien que j’allais y revenir) comme
353
de la vie humaine, et à la formation de l’enfant
dans
un milieu naturel et humain où l’on dit « qu’il a ses racines ». Mais
354
’importance des racines — c’est-à-dire du passé —
dans
une certaine philosophie fortement politisée de la fin du xixe et du
355
nos colloques. Ce que nous avons essayé de faire
dans
celui-ci, comme dans celui de l’an dernier, c’est peut-être ce que Ni
356
e nous avons essayé de faire dans celui-ci, comme
dans
celui de l’an dernier, c’est peut-être ce que Nietzsche appelait de s
357
ieux, aux heures de faiblesse, qu’ils retombèrent
dans
l’étroitesse nationale et devinrent patriotes. Nietzsche ajoute qu’i
358
l’avenir européen. Cet avenir se fait aujourd’hui
dans
la crise, c’est le mot dominant, crise que l’Europe a fomentée en rép
359
ment sa civilisation industrielle et technicienne
dans
toutes les cultures les moins faites pour l’accueillir, qu’elle a pro
360
ésarroi peut être exploité contre nous, y compris
dans
ce que notre culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer nos préo
361
presque insolubles qu’elle est en train de créer
dans
toutes les sociétés qu’elle touche. Nous avons fait beaucoup pour nou
362
qu’en se comparant à ce qui n’est pas soi. C’est
dans
cette idée de comparaison active, prospective, que j’ai proposé depui
363
. Comment ces réalités sont-elles vues et vécues
dans
les grandes cultures qui se partagent notre monde : Inde, Chine, Japo
364
frontant les définitions du travail et du loisir,
dans
ces grandes cultures, approcher d’une manière toute nouvelle le probl
365
Je souhaite que notre ami Jacques Freymond trouve
dans
cette proposition matière à examen, et s’en souvienne quand il établi
366
contradictoires et de moins en moins compatibles
dans
les faits. Le temps est venu de choisir entre les deux, en connaissan
367
it. Deux volontés se manifestent dès les origines
dans
l’histoire de l’humanité et s’opposent ou parfois se composent en cha
368
e motivés par un besoin de responsabilité assumée
dans
la communauté. Comment se sentir libre si l’on n’est responsable de r
369
. Il désigne l’aménagement des relations humaines
dans
la communauté et l’art de piloter, c’est-à-dire de « gouverner » une
370
. « Très cher » implique l’intervention de l’État
dans
les investissements majeurs, et un bon en avant du PNB, mesure des dé
371
ibilité, pour des centaines de milliers de foyers
dans
chacun de nos pays européens, de se rendre indépendants, de se faire
372
’autosuffisance en cas de nécessité, la confiance
dans
le prochain. Ce qu’il faut voir, c’est que le but de la société n’est
373
ns entre vingt-cinq et trente ans pour la plupart
dans
les équipes fondatrices du mouvement personnaliste réunies autour d’E
374
, à l’Ouest. Telle était la situation peu tenable
dans
laquelle l’histoire nous sommait de nous débrouiller. Nous étions con
375
brouiller. Nous étions contre beaucoup de choses,
dans
cette époque. Contre le capitalisme, contre le productivisme, contre
376
Marc, le même qui allait me mettre en relations —
dans
un groupe de discussion œcuménique qui se tenait au premier étage d’u
377
e Robert Aron. On nous retrouvera pour la plupart
dans
le fameux numéro 6 d’ Esprit de mars 1933, intitulé Rupture entre l’
378
plus urgentes encore qu’elles ne pouvaient l’être
dans
les années 1932 à 1939. Et là-dessus, deux précisions d’actualité. 1.
379
s 1930. Et il l’est encore plus aujourd’hui. Mais
dans
le cas des régimes totalitaires, dont nous avions tenté très sérieuse
380
éforme : nous demandions leur suppression totale,
dans
la mesure même où ils étaient totalitaires. 2. On a dit que nous étio
381
Italie, nous voulions le dénoncer et le combattre
dans
ses causes, partout où nous sentions sa menace déjà présente, comme e
382
ions sa menace déjà présente, comme en incubation
dans
nos propres États-nations. Le fond de l’affaire n’était donc pas de c
383
droite, catégories très spécialement inopérantes
dans
le cas des trois dictatures : il faut rappeler ici, tout de même ! qu
384
n seul instant que nous avions raison sur tout et
dans
toutes nos diverses options, assez diverses selon les groupes et les
385
tivations, qu’ainsi nous avons vécu notre époque,
dans
les années 1930. Il me semble que nous étions d’à peu près cinquante
386
ant qu’il parlait sont exactes, John Hellman voit
dans
le personnalisme, dans celui d’Esprit notamment, un mouvement de « ch
387
exactes, John Hellman voit dans le personnalisme,
dans
celui d’Esprit notamment, un mouvement de « chrétiens gauchisants […]
388
Hellman, comment notre mouvement était « perçu »
dans
les années 1932 à 1940. Mais il ne faudrait tout de même pas confondr
389
alisme que nous avons vécu. Hellman nous dit que,
dans
un tract intitulé Le Voltigeur, j’aurais réclamé la création en Franc
390
.) Le problème est très vieux. Il est traité déjà
dans
le livre biblique des Proverbes 6 en deux versets que j’ai cités dans
391
ue des Proverbes 6 en deux versets que j’ai cités
dans
une réédition récente de La Part du diable . Les voici : Ne réponds
392
positions d’un fascisme français étaient définies
dans
ce livre ». C’est ainsi que les communistes m’avaient sinon « perçu »
393
rase se trouve préfigurée, presque littéralement,
dans
une lettre adressée par Jean Guéhenno à Romain Rolland, au sujet d’un
394
ce « Cahier », à la suite d’un petit article paru
dans
une revue suisse et intitulé « Cause commune », où j’esquissais les p
395
llaboration. Il vint chez moi, rue Saint-Placide,
dans
l’appartement que me louait Georges Izard et, sitôt entré, me demanda
396
de revendications » paraît le 1er décembre 1932,
dans
la NRF , et fait pas mal de bruit. Il constitue en quelque sorte l’a
397
des avis de ce jeune homme qui venait de publier
dans
la revue ses premières « notes », sérieuses, impertinentes, et sans d
398
e de bien décevant. J’ai essayé de relire Cicéron
dans
l’espoir de le trouver surréaliste… Eh bien non ! C’est vraiment très
399
rmanence. Concision, précision, densité, vivacité
dans
l’éloge et le blâme on ne peut plus librement alternés, caractérisaie
400
Cruel dilemme d’Artaud Un soir que nous étions
dans
ce même bureau, Artaud, Henri Michaux et moi, Paulhan propose d’aller
401
ux et moi, Paulhan propose d’aller dîner ensemble
dans
un petit restaurant chinois, derrière la gare Montparnasse. Nous rem
402
. Tout d’un coup, Artaud s’arrête, prend un objet
dans
sa poche et en fait jaillir une lame brillante. Le visage convulsé, l
403
nt. Je lâche son bras. Nos deux amis sont arrivés
dans
la lumière de l’entrée du bistrot. Artaud se calme. Nous voici bientô
404
uter à l’incongruité de l’occasion, elle eut lieu
dans
les bureaux de l’Office of War Information, où il avait un job, et où
405
n dit ici, speaker étant un nom purement français
dans
cet usage — seront Breton, Lévi-Strauss et le peintre Ozenfant. Deux
406
parle est trop engagée — et peut-être engageante
dans
le cas d’Elisa pour avoir été tolérée par ses jeunes amis du groupe s
407
dez-vous est fixé aussitôt pour un dîner à trois,
dans
un bistrot français de la 54e Rue, demain soir, 20 heures. J’y suis à
408
urs de la Légion d’honneur. « J’ai pas su pleurer
dans
les ministères. J’ai pas su dire : “C’est pas pour moi, c’est pour ma
409
morte il y a douze ans…” » Ce matin même, j’ai lu
dans
un journal qu’il l’avait enfin, sa cravate ! Et le voilà. Je lui dis
410
ent exterminée. C’est moi qui vous écrirai plutôt
dans
quelques jours, dès que j’aurai une adresse. Et vous me direz alors s
411
lentement, poussant son vélo à la main, louvoyant
dans
la foule des voyageurs, et nous allons dîner au Buffet. « Voilà, me d
412
nt l’épaule, le pouce levé). J’attendais immobile
dans
ma chambre, depuis une heure. Le téléphone sonne enfin dans la pièce
413
ambre, depuis une heure. Le téléphone sonne enfin
dans
la pièce à côté. Je me précipite. Mais l’appareil est invisible. Je c
414
is un fil sur le parquet, je le suis ! Il aboutit
dans
une valise ! Fermée à clé ! Le téléphone sonne toujours, là-dedans !
415
j’ai été m’installer de l’autre côté de la place,
dans
un petit hôtel. J’ai une chambre qui donne sur la place. Le matin, je
416
exactement le contraire de moi, de ce que je fus
dans
ma jeunesse et suis resté à tant d’égards. Je m’explique par quelques
417
vous le permettez, « Staro », comme on l’appelle
dans
toute l’Europe, est conservateur par sagesse, au plus beau sens de l’
418
t en tous domaines, je ne l’ai jamais été, hélas,
dans
aucun. Il est analytique et méthodique, moi plutôt polémique et passi
419
Autant il a su préserver l’irénisme du philosophe
dans
ses écrits et son comportement, autant il m’est arrivé de céder à la
420
tous scrupules apaisés : Que s’est-il donc passé
dans
l’entretemps ? Deux choses. D’abord, comme chaque fois que je me sens
421
choses. D’abord, comme chaque fois que je me sens
dans
l’impasse, je me suis dit : voyons un peu plus large. Ensuite, j’ai l
422
ressentons l’époque. Mais il y a plus. Enracinés
dans
la littérature française, nous avons l’un et l’autre été nourris par
423
tionale mais transdisciplinaire — psycho-médicale
dans
son cas, théologico-politique dans le mien — j’ajouterai un dernier é
424
sycho-médicale dans son cas, théologico-politique
dans
le mien — j’ajouterai un dernier élément de similitude, non le moins
425
Belle langue aussi, ductile jusqu’à la virtuosité
dans
la manière encore classique, mais déjà proche du baroque, dont elle é
426
du complexe d’idées qu’elle crée. C’est peut-être
dans
la rencontre de l’essayiste avec le phénomène poétique que se traduit
427
; mais aussi, les textes si purs qui présentent,
dans
un des grands albums de Skira, ces images du xviiie qu’il a choisies
428
on de la liberté. On n’a pas mieux écrit en prose
dans
ce pays. Et Jean Starobinski est certainement le critique le plus lit
429
touche à l’héroïsme quand on publie, précisément,
dans
les revues de linguistique et de psychanalyse ! Mais il est temps d’
430
antithèse traditionnelle de l’être et du paraître
dans
l’homme. Thème majeur qui implique et appelle deux autres thèmes qu’o
431
ique et appelle deux autres thèmes qu’on retrouve
dans
tous les livres de Starobinski, qu’il s’agisse de littérature, d’esth
432
me retiendra ce soir. L’essentiel en est annoncé
dans
le titre. Il ne s’agit nullement de biographie ni de critique proprem
433
e des Essais et la formule de vie de leur auteur.
Dans
le premier temps, Montaigne se prend pour sujet : « Je me suis présen
434
’agit d’un réflexe de défense : il se sent menacé
dans
son identité par les désordres de l’époque. Oyez plutôt, en vous souv
435
end figure de convention universellement reçue ».
Dans
une telle crise — qui évoque à s’y méprendre celle de nos polémiques
436
des idées, ou en d’autres termes, de l’engagement
dans
l’actuel. Ce que Starobinski va nous montrer au long des sept illust
437
de conscience du fait que je me connais seulement
dans
mes relations avec autrui, avec la société, avec le monde ; et troisi
438
, de la réalité existentielle, dirions-nous, mais
dans
la seule mesure où elles sont maîtrisées, soumises à l’être, à la per
439
de la nécessité de dépasser l’antinomie, non pas
dans
une synthèse théorique à la Hegel mais dans la reconnaissance de la m
440
n pas dans une synthèse théorique à la Hegel mais
dans
la reconnaissance de la mise en tension vivante de l’autre et de moi,
441
je le dois à ce livre de Staro. Mais il y a plus.
Dans
les vingt dernières pages du livre, intitulées : « Après Montaigne »,
442
aine incertain de la décision éthique pour entrer
dans
celui de l’application infaillible d’un savoir. » Et il dénonce la pe
443
t ni ange ni bête », thème qui revient vingt fois
dans
les Essais.) Si vous êtes curieux de notre lauréat, lisez son livre s
444
n jour ce livre de raison et de sagesse veloutée,
dans
lequel nous parlant du monde qu’il vit, et non plus d’un auteur-préte
445
ncept d’agora a toujours joué un rôle fondamental
dans
ma théorie du fédéralisme. L’agora figure pour moi l’expression premi
446
. L’agora est la meilleure définition d’un espace
dans
lequel des citoyens peuvent échanger leurs vues, dialoguer. Elle est
447
surtout a traité du rôle indispensable de l’agora
dans
la vie d’une cité, et il a décrit les dispositions architecturales ty
448
n où siègent les magistrats, que l’on nomme curie
dans
le monde romain et, beaucoup plus tard, le « palazzo communale » ou l
449
ue le pacte de 1291, dit du « Grütli », fut écrit
dans
un latin assez particulier, celui des greffiers qui rédigeaient alors
450
ouvelle formule des pactes d’autonomie régionale,
dans
certains cas les Waldstätten, mais le plus souvent urbaine s’est répa
451
tten, mais le plus souvent urbaine s’est répandue
dans
les Allemagnes et en Angleterre, en Bourgogne et jusqu’en Espagne. Il
452
ctionne ont été formulées par Aristote, notamment
dans
sa politique. La première règle est celle de la dimension, que nous a
453
alisé ou le dictateur. Mais qui peut lui répondre
dans
l’assemblée des hommes libres et se faire entendre à l’échelle nation
454
radios d’État. Essayez de vous emparer des micros
dans
une salle de 40 000 places assises entourée d’un parc immense où s’es
455
en ai donné une description rigoureusement fidèle
dans
mon Journal d’Allemagne , détruit par les nazis en 1940, mais réédit
456
gne , détruit par les nazis en 1940, mais réédité
dans
mon Journal d’une époque en 1968. Ce jour-là, j’ai vécu jusqu’à l’h
457
j’échange quelques mots, à la douane, au bistrot,
dans
l’autobus — « de toute façon, ça n’y changera rien, ma voix ne compte
458
’État en tant que gage de liberté-responsabilité.
Dans
ses ouvrages sur Genève et sur les Confédérés, le Contrat social, les
459
ntrat social, les Lettres de la montagne et aussi
dans
son Gouvernement de la Pologne, il ne cesse de rappeler l’idéal polit
460
e représente pour lui le peuple genevois assemblé
dans
le « Temple de Saint-Pierre », comme il appelle la cathédrale jouant
461
du civisme et qui permet aux hommes d’être libres
dans
la mesure même où ils peuvent assumer leur responsabilité civique. Vo
462
moins schématiques que les répliques improvisées
dans
l’assemblée réelle. Votre journal est donc, dans ce sens, un substitu
463
dans l’assemblée réelle. Votre journal est donc,
dans
ce sens, un substitut virtuellement très valable à l’agora d’une muni
464
ailleurs par l’essor des nationalismes, culminant
dans
la création napoléonienne de l’État-nation. aj. Rougemont Denis de,
465
Tout comme on peut le dire de l’Europe considérée
dans
son ensemble, la Suisse est un espace de culture dont le centre est p
466
ne, qui va devenir le cœur du grand style baroque
dans
l’Europe du Nord. Au xviiie siècle, il semble que de grands coups de
467
tres corps savants d’Europe, n’accepte d’ailleurs
dans
sa cité qu’une charge mineure de scrutateur du Sénat. C’est de Zurich
468
plus que toute autre circonstance à faire entrer
dans
la littérature universelle : Herder et Goethe vont découvrir, grâce à
469
li et dont va procéder William Blake) — sont nées
dans
le cercle du Doyen Bodmer : intensité lumineuse maxima ! Un peu plus
470
l’idéologie qu’adoptera la Révolution française,
dans
sa première phase libérale tout au moins. Sait-on que la Déclaration
471
e, Harvard et Berkeley autant qu’à la Sorbonne et
dans
la plupart des universités européennes. Dans le même temps, l’Institu
472
e et dans la plupart des universités européennes.
Dans
le même temps, l’Institut Rousseau fonde la pédagogie moderne, adopté
473
u fonde la pédagogie moderne, adoptée aujourd’hui
dans
l’Occident tout entier, comme l’est aussi la pensée de Jean Piaget, l
474
ien, et de C. G. Jung, né Bâlois. On a vu évoquer
dans
ces pages plusieurs des plus grands noms de l’aventure intellectuelle
475
rice, dont on trouvera difficilement l’équivalent
dans
une autre région du monde d’étendue à peu près comparable. Lucien Feb
476
bvre, admirable historien de la culture, écrivait
dans
sa préface à un petit livre de moi sur la Suisse 14 : Pays de gens m
477
maine de Staël. Il s’appelle Jakob Burckhardt ou,
dans
un autre domaine, Karl Barth. Son canton — ou l’Europe. Et il est vr
478
prits, hors du compartiment natal, iront chercher
dans
les vertiges de la synthèse et dans les larges vues panoramiques les
479
ront chercher dans les vertiges de la synthèse et
dans
les larges vues panoramiques les grandes dimensions qui leur manquent
480
très tôt son canton natal de Schwyz, Euler vécut
dans
les Allemagnes et à la cour de Russie, Jean de Müller à Vienne et à B
481
pas la Suisse qui a découvert et propagé leur nom
dans
le monde ; c’est au contraire de l’étranger, des grands pays voisins
482
que tel, le stade national est sauté. Cas unique,
dans
l’Europe moderne. J’ose y voir le plus grand privilège des Suisses :
483
t l’Occident (1939), préconise depuis longtemps,
dans
ses livres et ses interventions diverses, l’union de l’Europe par le
484
tait. Le retour de Dieu, précisément, se confirme
dans
la pensée philosophico-politique d’aujourd’hui19. Dans ce contexte, c
485
la pensée philosophico-politique d’aujourd’hui19.
Dans
ce contexte, ce qui frappe à la lecture de ces écrits des années 1930
486
nes prises de position de l’époque, de les revoir
dans
le climat intellectuel d’aujourd’hui. Vos écrits des années 1930 sont
487
e choses que Marx a découvertes, qui sont entrées
dans
le domaine commun, et qui sont désormais acquises par tous les polito
488
chère à Marx. Il y a notamment beaucoup à prendre
dans
les écrits du jeune Marx, que nous avait révélés Arnaud Dandieu, alor
489
Telle était la devise de Hitler. Devise jacobine
dans
ses deux premiers termes, et napoléonienne par son troisième. Et c’es
490
commune, jusqu’à l’atelier. Nous voulions recréer
dans
la société actuelle des cellules aussi petites que possible où le civ
491
ntretenir une école, en France surtout. Mais même
dans
la France ultra centralisée, modèle de l’État centraliste, il se déve
492
lusieurs communes mettent leurs efforts en commun
dans
un domaine particulier : les écoles, les égouts, les forêts… Tout tie
493
ions énormément là-dessus. J’y reviens sans cesse
dans
tous mes écrits politiques. Tout dépend des dimensions des tâches don
494
s étages de la société. Ainsi, l’État existe déjà
dans
le couple — c’est une théorie qui m’est un peu particulière. Dans le
495
c’est une théorie qui m’est un peu particulière.
Dans
le couple, celui qui fait les comptes, qui paye les factures, tient l
496
par convention pour qu’un certain nombre de gens
dans
la commune assument les activités étatiques nécessaires. D’où mon imp
497
iment de commune appartenance (cela commence déjà
dans
le règne animal). Ils sont du même pays, ils sont de la même langue,
498
léments pris par malheur au plus bas, par exemple
dans
la race, ce qui ne nous avait jamais effleurés. Parmi les personnalis
499
qui peut être très constructive. C’est d’ailleurs
dans
Nietzsche que nous avons lu les premiers textes énergiquement favorab
500
rop souvent que l’idée de marché commun se trouve
dans
Par-delà le bien et le mal, où il est dit que tout va vers l’union de
501
te le fédéralisme s’inscrivent tout naturellement
dans
la tradition protestante.22 Pour moi, je redécouvrais le calvinisme,
502
ragments de lui — intitulés Diapsalmata — publiés
dans
la revue Commerce, que je considérais comme la meilleure de l’époque.
503
che avait pu lire Kierkegaard, tout aurait changé
dans
la pensée philosophico-religieuse de la deuxième moitié du xixe sièc
504
i. Il écrivait souvent à Nietzsche, et il lui dit
dans
une lettre qu’il y avait deux hommes qu’il devait absolument lire, l’
505
écouvrais donc avec Kierkegaard le protestantisme
dans
ce qu’il avait de plus radical et révolutionnaire, tandis qu’en reven
506
f du point de vue de la communauté civique. Donc,
dans
ces années-là, découverte simultanée des pôles contraires de la Réfor
507
a beaucoup aidé c’était un article que j’avais lu
dans
Esprit d’un personnage haut en couleur, qui s’appelait l’abbé Plaqu
508
avait publié deux ou trois articles sensationnels
dans
Esprit dans lesquels il montrait comment le mot personne a été conç
509
eux ou trois articles sensationnels dans Esprit
dans
lesquels il montrait comment le mot personne a été conçu, a été imagi
510
rge. Il y a, par exemple, cette phrase importante
dans
le droit romain : « Persona est sui juris », la personne est sujet de
511
é atomisée, mais le sujet responsable de son rôle
dans
la communauté. Vous utilisez le terme de valence dans « Définition de
512
la communauté. Vous utilisez le terme de valence
dans
« Définition de la personne ». Oui, l’individu n’a plus de valence ci
513
e française. Et c’est de là que nous disions que,
dans
la démocratie individualiste, il n’y a plus rien pour résister aux te
514
éponse qui ne vaut rien, je l’ai largement montré
dans
Penser avec les mains , mais c’est une réponse. Et ça explique leur
515
e les gens. Il est sur la scène et il les appelle
dans
la salle. Il leur ordonne de faire des choses extravagantes, et ils l
516
font devant tout le monde. Mais quelqu’un se lève
dans
la salle et dit qu’il est scandalisé de voir qu’on prive les hommes d
517
té ». Ça c’est l’individu qui ne se réfère à rien
dans
la communauté (les rapports entre les gens), qui dit simplement « non
518
. Là, pourtant, il y a une petite difficulté, car
dans
cette idée de vocation, telle que vous l’entendez, il y a une composa
519
ondamental pour moi. C’est ce que je développerai
dans
un livre qui doit être, à mon sens, le plus important de ceux que j’a
520
de vue moral c’est : la fin justifie les moyens,
dans
la mesure où elle crée les moyens qui sont déterminés pour la rejoind
521
it de toute raison raisonnable. D’où l’importance
dans
votre pensée de la dimension téléologique ? Oui. Je me rappelle un ph
522
vitait de parler de Dieu. Il avait peur de tomber
dans
le langage pieux et il parlait plutôt de l’Absolu, ce qui l’avait ren
523
rincipe même. En ce sens, vous êtes antimarxiste.
Dans
ce sens oui : radicalement anticollectiviste. Il n’existe pas deux ho
524
e retrouvais beaucoup de métaphores qui sont déjà
dans
les psaumes de l’Ancien Testament, par exemple cette phrase qui m’a t
525
. C’est une lumière qui n’éclaire mon sentier que
dans
la mesure où j’ai le courage d’avancer, puisqu’elle est comme attaché
526
part une certitude que mon pied ne va pas tomber
dans
le vide. Je dois inventer mon sentier. Si je prenais les routes natio
527
apitale, avec un peu de chance. Donc je resterais
dans
le même plan. Je n’arriverais pas à moi. Mon chemin, je le répète, c’
528
t mon moyen. Là j’ai retrouvé des choses qui sont
dans
Nietzsche, la création de soi en vertu d’une fin qui est encore indic
529
clair. Cette vocation je ne peux pas la réaliser
dans
le vide, je la réalise donc parmi les hommes, puisqu’elle doit être t
530
u’elle doit être tout acte. La personne est prise
dans
le mouvement même de cette autocréation — « deviens qui tu es ! », di
531
ant soi-même mais devant le Prochain. On s’assume
dans
ses incertitudes, on les dépasse en action. Vous voyez, nous sommes i
532
téchisme traditionnel, et en même temps, en plein
dans
la réalité — pour moi — du christianisme. Je n’en connais pas d’autre
533
relations avec la société, la politique, l’action
dans
la communauté… Tout de suite après, je me mettrai à La Morale du But
534
t une autre chose qui est tout à fait essentielle
dans
tout ce que nous disions26, mais peut-être plus claire chez moi que ç
535
raire que d’autres n’avaient pas, qui n’était pas
dans
leurs préoccupations maîtresses. Moi je me suis toujours considéré av
536
notion de sacré qui revient à plusieurs reprises
dans
vos écrits. Caillois m’a beaucoup apporté, surtout pour mon étude des
537
stes ? Il se trouve qu’à mon âge — j’aurai 78 ans
dans
un mois — eh bien, je ne me sens pas du tout vieux, mais je découvre
538
régions, notamment — paraissent enfin s’inscrire
dans
les faits, pour ce qui est, tout au moins, de l’Europe. Le 5 août 198
539
— contient d’ailleurs un important post-scriptum
dans
lequel l’auteur réfute les critiques portées contre la première éditi
540
ainsi que les nombreux articles de l’auteur parus
dans
les deux revues personnalistes de l’époque, Esprit et L’Ordre nouv
541
nt de signaler les attaques de Bernard-Henri Lévy
dans
L’Idéologie française (Paris : Grasset, 1980), où l’imprécision de la
542
e mal dont il est question est intégralement cité
dans
Vingt-huit siècles d’Europe (Paris : Payot, 1961), p. 302-303. À pro
543
oven, Stendhal, Henri Heine, Schopenhauer ». Cité
dans
Vingt-huit siècles d’Europe, p. 302. Traduction anglaise : The Idea
544
nt, intitulé « Définition de la personne », parut
dans
le numéro 27 de la revue Esprit (décembre 1934). 24. Denis de Roug
545
Unis de 1940 à 1946. Alors qu’il était lieutenant
dans
l’armée suisse, il écrivit un article jugé injurieux par les autorité
546
entrée d’Hitler à Paris (il parut le 17 juin 1940
dans
La Gazette de Lausanne ). Cela suscita de vives protestations de la p
547
ts) et deux en anglais. 25. L’interview eut lieu
dans
les Alpes-Maritimes. 26. Voir en particulier la quatrième partie de
548
çais, à part Baudelaire et Saint-John Perse. Mais
dans
Calvin, l’initiateur de la langue des idées en France, et dans Montai
549
l’initiateur de la langue des idées en France, et
dans
Montaigne, inventeur des Essais précisément ; puis dans le Pascal des
550
ontaigne, inventeur des Essais précisément ; puis
dans
le Pascal des Pensées, le Descartes du Discours, le Montesquieu des L
551
s… Voilà ce qui compte à mes yeux, plus que tout,
dans
ma bibliothèque française. Seul Benjamin Constant est meilleur dans A
552
ue française. Seul Benjamin Constant est meilleur
dans
Adolphe que dans ses écrits politiques. Paul Valéry me paraît en reva
553
l Benjamin Constant est meilleur dans Adolphe que
dans
ses écrits politiques. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateu
554
. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateur
dans
sa prose que dans ses vers. On m’opposera sans doute Racine. Mais tou
555
araît en revanche plus créateur dans sa prose que
dans
ses vers. On m’opposera sans doute Racine. Mais toute loi souffre exc
556
u’on le jugera. Rendons leur place aux essayistes
dans
toute littérature digne du nom, et surtout d’expression française. ⁂
557
st un de nos meilleurs écrivains, mais il se perd
dans
les comités »… Combien d’autres ont dit ou écrit que mes engagements
558
tre part l’évolution intérieure qui fut la mienne
dans
le même temps, je veux dire dans les années 1930 à 1940. Durant cette
559
ui fut la mienne dans le même temps, je veux dire
dans
les années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la f
560
revoir l’interaction de ces deux séries de motifs
dans
mon travail d’écrivain et dans mon action d’homme, de citoyen. Je rap
561
x séries de motifs dans mon travail d’écrivain et
dans
mon action d’homme, de citoyen. Je rappellerai d’abord la nature du d
562
usait le choix. Nous étions condamnés à inventer,
dans
un temps ridiculement bref, une troisième voie. Ce fut celle du perso
563
nous sommes personnalistes. Un trait de lumière
dans
mon esprit : cette formule se trouvait répondre aux questions les plu
564
s aussi d’une manière clandestine, on s’en doute,
dans
l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Ils allaient lancer des revue
565
ar la guerre arriva, comme prévu, nous dispersant
dans
nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord da
566
armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord
dans
le Jura, puis attaché au service Armée et Foyer de l’état-major génér
567
me suis trouvé, sans savoir trop comment, engagé
dans
la lutte militante pour la fédération de nos peuples. À mes amis fédé
568
tes, dont beaucoup avaient milité avant la guerre
dans
nos groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit
569
Nous retrouvions l’idéal d’Aristote, qu’il décrit
dans
sa Politique, l’idéal de Calvin du même coup, et le modèle de cité id
570
dre en l’appliquant aux citoyens de Genève réunis
dans
la cathédrale. D’où l’idée, dérivée de Proudhon cette fois-ci, d’une
571
r une puissance nouvelle — un « troisième Grand »
dans
le cas de l’Europe — mais seulement le minimum de pouvoir capable d’a
572
re par sa vocation, mais responsable de l’exercer
dans
la cité, par là même relié à la communauté, et même plus : créateur d
573
e. J’ai dit les conséquences qu’elle a entraînées
dans
ma vie. M’ont-elles « perdu pour la littérature » ? J’ose dire que no
574
rès coup, d’une analyse de ce que j’ai vécu. Mais
dans
le fait, au jour le jour, tout s’est passé autrement, par hasard. Cer
575
n de la liberté, l’Europe est aujourd’hui menacée
dans
ses raisons d’être et dans ses possibilités de persévérer en son être
576
st aujourd’hui menacée dans ses raisons d’être et
dans
ses possibilités de persévérer en son être. La situation politique mo
577
blic — mais des personnes libres et responsables.
Dans
le monde d’aujourd’hui, tout est fait de main d’homme (sauf les tremb
578
des jacobins ! Déjà le souci écologique s’inscrit
dans
les constitutions et dans la formation des cabinets ministériels. Bie
579
ci écologique s’inscrit dans les constitutions et
dans
la formation des cabinets ministériels. Bien plutôt que par « la note
580
surtout a traité du rôle indispensable de l’agora
dans
la vie d’une cité, et il a décrit les dispositions architecturales ty
581
n où siègent les magistrats, que l’on nomme curie
dans
le monde romain et, beaucoup plus tard, le « palazzo comunale » ou l’
582
ue le Pacte de 1291, dit du « Grütli », fut écrit
dans
un latin assez particulier, celui des greffiers qui rédigeaient alors
583
uvelle formule des pactes d’autonomie — régionale
dans
certains cas : les Waldstätten, mais le plus souvent urbaine — s’est
584
en, mais le plus souvent urbaine — s’est répandue
dans
les Allemagnes et en Angleterre, en Bourgogne et jusqu’en Espagne. Il
585
tionne, ont été formulées par Aristote, notamment
dans
sa Politique. La première règle est celle de la dimension. Il s’agit
586
du civisme et qui permet aux hommes d’être libres
dans
la mesure même où ils peuvent assumer leur responsabilité civique. Le
587
ion pyramidale, fédéraliste en apparence, culmine
dans
un pouvoir absolu et centralisé, résidant à Moscou. La Constitutio
588
l des États en Suisse). L’autorité suprême réside
dans
le Présidium du Comité central exécutif. La Constitution de 1936
589
ement maintenue tout au long de ses 146 articles.
Dans
son rapport sur le projet de constitution, Staline exalte d’une part
590
du prolétariat » (art. 1 et 2). « Tout le pouvoir
dans
l’URSS appartient aux travailleurs en la personne des soviets de dépu
591
is sur la citoyenneté fédérale, à quoi s’ajoutent
dans
le cas de l’URSS « la sécurité de l’État », l’établissement des plans
592
s et « l’établissement des principes fondamentaux
dans
le domaine de l’instruction publique », ainsi que la totalité de l’or
593
le, c’est la loi fédérale qui joue ». Ici encore,
dans
la pratique, et compte tenu du rôle omniprésent du Parti à tous les é
594
e l’URSS, responsable devant le Soviet suprême et
dans
les intervalles des sessions, devant le Présidium. » Il s’agit en fai
595
atuit à tous les degrés, supérieur compris, donné
dans
la langue maternelle) ; — droits égaux des femmes et des hommes, avec
596
meetings, liberté des cortèges et démonstrations
dans
la rue. Ces droits sont assurés par « la mise à la disposition des tr
597
et des autres couches de travailleurs s’unissent
dans
le Parti communiste de l’URSS, qui est l’avant-garde des travailleurs
598
de l’URSS, qui est l’avant-garde des travailleurs
dans
leur lutte pour l’affermissement et le développement du régime social
599
t tenir compte de tous les changements intervenus
dans
notre pays depuis quarante ans ». La principale innovation réside dan
600
s quarante ans ». La principale innovation réside
dans
l’abandon de toute référence à la « dictature du prolétariat ». L’art
601
peuple tout entier » et non plus seulement, comme
dans
les précédentes constitutions, « l’État des ouvriers, paysans et sold
602
et le totalitarisme pratiqué s’exprime à nouveau
dans
l’art. 3 qui introduit « le principe du centralisme démocratique », s
603
onstitutionnom ustrojstve SSSR [Internationalisme
dans
l’organisation constitutionnelle], Moskva, Juridiceskaja literatura,
604
ns diligents quoique inconscients », écrivez-vous
dans
L’Avenir est notre affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Pourquo
605
qui n’est pas différente de celle que j’annonçais
dans
mon premier article traitant du sujet politique : « Politique du pess
606
ponsabilité. Devant tout ce qui arrive de mauvais
dans
le monde, il dit : « qu’est-ce qu’ils ont encore fait ? » « Ils » ou
607
homme : « où es-tu ? » Adam et Ève se sont cachés
dans
les arbres. C’est tout juste s’ils ne disent pas : « je ne suis pas l
608
ue l’homme est bon. Il est bête et méchant, c’est
dans
ses chromosomes. Tout le problème politique est de l’empêcher de fair
609
et méchant ? Je fais comme tout le monde, je vais
dans
le sens de mon désir profond. Il se trouve que c’est le désir de la l
610
un, le but suprême de tous les hommes. Vous dites
dans
L’Avenir est notre affaire que deux finalités s’offrent à l’homme d’a
611
es, prendre en main leur destin, ce qui est exclu
dans
les grands États. Autrement dit, ils peuvent faire de la politique, c
612
agne ou le Pays basque, ou une unité économique ?
Dans
certains cas, c’est une ethnie, dans d’autres surtout une entité écon
613
économique ? Dans certains cas, c’est une ethnie,
dans
d’autres surtout une entité économique, mais c’est d’abord un espace
614
us acquitte. Mais on ne peut être responsable que
dans
une communauté à la taille de l’homme, où chacun peut juger des probl
615
e et de l’intelligentsia d’avant-garde en Europe…
Dans
L’Amour et l’Occident en 1939, vous avanciez des thèses pour le moi
616
in et que l’obstacle suprême étant la mort, c’est
dans
la mort que les amants légendaires, Tristan et Iseut, trouveront le c
617
t le sens ultime est que Tristan n’aime pas Iseut
dans
sa réalité. Ce qu’il aime, c’est aimer, être aimé, être intoxiqué de
618
ai montré les conséquences infinies de la passion
dans
de nombreux domaines de l’existence des Occidentaux, dans la littérat
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nombreux domaines de l’existence des Occidentaux,
dans
la littérature et l’opéra bien sûr, mais aussi dans l’art de la guerr
620
ns la littérature et l’opéra bien sûr, mais aussi
dans
l’art de la guerre et enfin dans la crise du mariage, qui est en somm
621
sûr, mais aussi dans l’art de la guerre et enfin
dans
la crise du mariage, qui est en somme la crise de l’amour. D’où l’inf
622
le lendemain matin. Tout de suite, Gide apparaît
dans
une robe de chambre grise, avec sa belle tête chauve de moine tibétai
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ces phrases qui m’émurent profondément : « C’est
dans
L’Amour et l’Occident et non pas dans Freud que j’ai découvert l’ex
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: « C’est dans L’Amour et l’Occident et non pas
dans
Freud que j’ai découvert l’explication de mon cas et les raisons qui
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e mon cas et les raisons qui m’ont fait commettre
dans
ma jeunesse… une terrible erreur d’aiguillage. » Une autre fois, plus
626
le solaire. Mais les États freinent la recherche
dans
ce domaine. Tant qu’ils n’auront pas trouvé le moyen d’intercaler un
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queline Baron l’a rencontré à plusieurs reprises,
dans
sa maison de Ferney-Voltaire. Ces entretiens dont chaque page fut rel