1
ommentaires] (1982)a Un des buts principaux de
notre
colloque était d’examiner pourquoi certaines nations durent, grâce à
2
loque était d’examiner pourquoi certaines nations
durent
, grâce à leur culture, et quelles contributions elles peuvent apporte
3
les », pour affirmer l’existence préalable à tous
nos
États nationaux, d’une culture commune des Européens, aux sources exc
4
ilité historique de ce que l’on nomme aujourd’hui
nos
cultures nationales. Comment introduire un dialogue si on nie l’exist
5
des questions européennes. Pourquoi est-ce qu’il
nous
faut à tout prix un dialogue ? C’est parce que la condition de survie
6
peut les dire, on ne peut pas les faire. Donc, il
nous
faut établir le dialogue sur nos différences, et pour que ce dialogue
7
faire. Donc, il nous faut établir le dialogue sur
nos
différences, et pour que ce dialogue soit utile, il faut qu’il y ait
8
qu’il y ait un langage commun. Ce langage commun,
nous
ne le trouvons que dans l’existence d’une culture commune à tous les
9
et elle a été cultivée bien avant l’existence de
nos
premiers États. Il ne faut pas voir la culture européenne comme l’add
10
i s’est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de
notre
ère et qui, ensuite, s’est beaucoup enrichie. Mais enfin, l’essentiel
11
ntiel s’est formé durant le premier millénaire de
notre
ère par la confluence des sources que j’ai énumérées tout à l’heure,
12
lovaquie, de la Yougoslavie, de Malte, de Chypre…
Nous
voilà donc extrêmement loin de l’idée d’une culture qui se serait con
13
mune des Européens, jusqu’aux premiers siècles de
notre
ère, tout le monde les connaît. C’est ce que Valéry a résumé dans la
14
couvrir aussi une bonne partie de l’Europe. Voilà
nos
premières origines. À cela viendront s’ajouter, au Moyen Âge, l’appor
15
es, interlocuteurs possibles dans le dialogue que
nous
souhaitons tous. Je vous en donnerai ici quelques exemples, portant s
16
’usage que l’on a fait de la culture commune dans
nos
différents pays : usage politique, usage d’éléments formateurs de com
17
e, l’un des tout premiers États formés en Europe.
Nous
l’avons vu lors des exposés de MM. Boldizsar et Molnar, il y a là un
18
pes du fédéralisme, sur l’éthique du fédéralisme,
devrais
-je dire. Il y a aussi la Pologne et la Roumanie, qu’il faut citer par
19
a la France qui, contrairement à l’Europe, comme
nous
l’a expliqué M. Diez del Corral, a toujours eu une royauté unique, dé
20
en ceci qu’elle est entièrement politisée, comme
nous
l’a très bien montré hier Stanley Hoffmann. La culture française est
21
e qu’à la santé de la nation réelle. À l’inverse,
nous
avons le cas de l’Espagne. Nous avons vu qu’elle a eu plusieurs monar
22
lle. À l’inverse, nous avons le cas de l’Espagne.
Nous
avons vu qu’elle a eu plusieurs monarchies, que la « monarchie espagn
23
marquable exposé de M. Romano sur l’Italie, où il
nous
a fait remarquer que la culture en Italie, quand l’Italie a fait son
24
l’un des pôles soit neutralisé par l’autre. Ceci
nous
amène à l’idée que je voulais introduire, celle du dialogue. Du dialo
25
t être le contenu de ce Dialogue des cultures que
nous
souhaitons tous ? Je ne vais pas vous faire ici un long topo. J’aimer
26
ra le langage commun, condition de tout dialogue.
Nous
avons tous vu, depuis trente ans, qu’on ne peut pas faire l’Europe su
27
ues étaient secondaires : comme l’intendance, ils
devaient
suivre. Suivre quoi ? Je réponds : les finalités les plus hautes de l
28
de la culture est la plus engagée aujourd’hui. Il
nous
faut une culture pour la paix, donc une culture de dialogue, et non p
29
enseigné, plus ou moins délibérément, dans toutes
nos
écoles ? — Aborder les problèmes des droits de l’homme en référence
30
roits de l’homme en référence permanente à ce que
nous
avons tous en commun, à nos valeurs de base, d’où qu’elles viennent.
31
permanente à ce que nous avons tous en commun, à
nos
valeurs de base, d’où qu’elles viennent. Voilà simplement quelques pi
32
chemin unique et sans précédent, un sentier qu’il
doit
inventer et qui n’a été foulé par personne avant lui. Il doit y avanc
33
r et qui n’a été foulé par personne avant lui. Il
doit
y avancer par la foi, dans la nuit, sans savoir à l’avance si son pie
34
me peut s’y faire entendre. Aussi ces communautés
doivent
se grouper pour accomplir les tâches qui dépassent leur taille et cré
35
Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
doit
pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent
36
. Ce que la municipalité peut faire, les États ne
doivent
pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédé
37
s États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne
doit
pas le faire. Le fédéralisme postule donc toujours une action au niv
38
ats et pas seulement des États totalitaires. Tous
nos
États sont victimes d’une centralisation excessive à l’imitation de l
39
rinquent. Si la France et l’Italie installaient à
nos
frontières de grands établissements où concentrer le haschisch pour l
40
trer le haschisch pour le faire passer en Suisse,
nous
protesterions. Actuellement, ce qui nous menace est bien pire que le
41
Suisse, nous protesterions. Actuellement, ce qui
nous
menace est bien pire que le haschisch, incalculablement pire… Finalem
42
its par le chapeau suivant : « Denis de Rougemont
nous
parle de la personne, de la liberté et du fédéralisme. Depuis cinquan
43
berté et du fédéralisme. Depuis cinquante ans, il
nous
rappelle que l’État-nation vient de la guerre et va vers elle. En 193
44
“l’engagement de l’écrivain”. Dans le dernier, il
nous
rappelle que L’Avenir est notre affaire , parce que “la décadence d’
45
ns le dernier, il nous rappelle que L’Avenir est
notre
affaire , parce que “la décadence d’une société commence quand l’homm
46
t et souvent écrit. Voici la phrase telle qu’elle
doit
être lue : « La décadence d’une société commence quand l’homme se dem
47
eusement [sic] plusieurs institutions capables de
nous
fournir des données sérieuses à cet égard. Et les manifestations paci
48
: l’élimination de toutes les armes atomiques de
notre
continent. Et cela, je le dis avec toute ma conviction. Je pense que
49
erdiraient d’y pénétrer beaucoup mieux que toutes
nos
armées. Donc ils n’utiliseraient pas l’arme nucléaire les premiers, s
50
pulation est dispersée sur une vaste surface ; la
nôtre
est dix fois plus dense. J’en viens à la Suisse. C’est sans doute le
51
placé pour éviter une attaque nucléaire, puisque
nous
ne possédons pas d’armes atomiques. C’est aussi un pays particulièrem
52
conventionnels, grâce à sa géographie et à ce que
nous
appelions, déjà avant la dernière guerre, la défense en hérisson de c
53
telle manière que si les « Ivan » pénètrent dans
notre
pays, et s’y installent en garnison, nous puissions causer avec eux,
54
t dans notre pays, et s’y installent en garnison,
nous
puissions causer avec eux, leur demander ce qu’ils font là, si loin d
55
u judo où tout l’art consiste à ne pas être là où
nous
attend l’autre et à utiliser son propre élan pour le renverser. Pense
56
armée suisse ? Non, parce que je ne pense pas que
notre
défense militaire puisse être considérée comme un danger par un autre
57
s d’avoir raison sont ceux qui disent : désarmons-
nous
, commençons les premiers. Seriez-vous prêt à le dire pour notre pays
58
ons les premiers. Seriez-vous prêt à le dire pour
notre
pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour vous parler sincèrement, je
59
plus fou, si l’on y pense, que de dire désarmons-
nous
et offrons nos poitrines nues. Je crois qu’il y aurait là un moyen de
60
on y pense, que de dire désarmons-nous et offrons
nos
poitrines nues. Je crois qu’il y aurait là un moyen de dissuasion for
61
e dissuasion formidable. Cependant, si un conflit
devait
éclater dans deux mois, ou dans deux ans, je me demande si nous aurio
62
ans deux mois, ou dans deux ans, je me demande si
nous
aurions le temps de préparer techniquement cette défense non violente
63
e de pacifisme. Peut-être est-ce l’occasion, dans
notre
pays, de rouvrir le débat sur la défense nationale. Un débat qui ne c
64
ite interaction : l’un tendant à la fédération de
nos
peuples à l’échelle continentale, l’autre à la restauration ou à la c
65
nationale absolue et indivisible, est le premier
devoir
de tous les citoyens qui se veulent libres et responsables — l’un n’a
66
e la plus compréhensive ou englobante : la région
doit
être avant tout et après tout, un espace de participation civique, fa
67
communauté réelle et capable d’autonomie. Elle ne
doit
pas être un mini-État-nation, ni revendiquer toutes les compétences é
68
Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
doit
pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent
69
. Ce que la municipalité peut faire, les États ne
doivent
pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédé
70
s États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne
doit
pas le faire »n, écrivait dans un raccourci génial, le sénateur améri
71
r américain D. Moynihan. C’est dire que la région
doit
être et demeurer « de dimensions médiocres » comme le voulait Roussea
72
variable selon les fonctions qu’elle assure. Elle
doit
être « à la taille de l’homme », de telle manière que chaque citoyen
73
groupe travaillait sur l’idée de « personne » et
nous
sommes devenus les « personnalistes ». Il en est sorti deux revues :
74
, qui dure encore, et L’Ordre nouveau , nom qui
nous
a été volé par qui vous savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’ordre
75
nom qui nous a été volé par qui vous savez ! Pour
nous
, il s’agissait de « l’ordre véritable » par rapport au désordre établ
76
e de « la rupture avec le désordre établi ». Pour
nous
, il s’agissait aussi d’une vraie « révolution » partant de l’homme co
77
re de Théodore Roszak et qui a inspiré le n° 3 de
notre
revue. Mais on ne connaît pas toujours ses parents !… Quelle était la
78
héorie de l’école personnaliste ? Le manifeste de
notre
groupe tenait en trois lignes : « Nous ne sommes ni individualistes,
79
ifeste de notre groupe tenait en trois lignes : «
Nous
ne sommes ni individualistes, ni collectivistes. Nous sommes personna
80
ne sommes ni individualistes, ni collectivistes.
Nous
sommes personnalistes. » Mounier a vite parlé de révolution personnal
81
personnaliste et communautaire. Cette révolution
devait
se faire à partir du bas, en développant la personne, et non pas sur
82
solu, Dieu, comme on veut l’appeler. Chaque homme
doit
inventer son chemin puisque chacun part d’un endroit qui est unique.
83
ds, une lumière sur mon sentier. » Cette vocation
doit
se manifester et elle se manifeste parmi les autres ; c’est cela qui
84
fois, pour que la communauté soit réelle, elle ne
doit
pas être trop grande mais de dimension « médiocre », disait Rousseau.
85
on ne puisse plus la réunir sur l’agora où chacun
doit
pouvoir entendre les autres. De ce type de communauté naît la région.
86
diale. Vous dites, dans votre livre L’Avenir est
notre
affaire , « la contestation nucléaire devient un problème transnation
87
: les frontières empêchent de passer tout ce qui
devrait
passer : les hommes, les vivres ; mais elles n’interdisent pas le pas
88
idéologies, ou des mythes, qui s’affrontent. S’il
doit
y avoir des « fermetures », ce devrait être comme des membranes entre
89
rontent. S’il doit y avoir des « fermetures », ce
devrait
être comme des membranes entre les cellules qui laissent passer tout
90
ntre les cellules qui laissent passer tout ce qui
doit
le faire. On pourrait peut-être comparer votre description de l’unité
91
on linguistique, ethnique : l’Alsace. Les régions
doivent
se superposer de toutes sortes de manières, librement, — la question
92
t de la communauté qu’en Europe. Un autre exemple
nous
est offert par l’Afrique de l’Ouest, notamment dans la région du Sahe
93
pas le pire. Quand la décolonisation s’est faite,
nos
jeunes gens étaient prêts à se faire tuer pour cette frontière devenu
94
Au fond, c’est exactement le même réflexe qui a
dû
se produire sous les jacobins et faire si facilement de la France un
95
de la France un État-nation de citoyens-soldats.
Nous
pouvons donc observer, sous nos yeux, le phénomène vivant qui a dû se
96
itoyens-soldats. Nous pouvons donc observer, sous
nos
yeux, le phénomène vivant qui a dû se déclencher avec 1789. Paul Valé
97
bserver, sous nos yeux, le phénomène vivant qui a
dû
se déclencher avec 1789. Paul Valéry disait déjà que toute politique
98
nommé « le libéralisme ». Pour lui, la politique
devait
être faite par des gens payés pour cela, comme des domestiques. Malhe
99
ire une critique virulente de l’État-nation comme
notre
école l’avait fait dans les années 1930, pendant la poussée du nazism
100
aginer la vocation comme une force qui vient vers
nous
et qui nous commande. Nous ne sommes pas « aimantés », mais « aimés »
101
cation comme une force qui vient vers nous et qui
nous
commande. Nous ne sommes pas « aimantés », mais « aimés ». C’est comp
102
e force qui vient vers nous et qui nous commande.
Nous
ne sommes pas « aimantés », mais « aimés ». C’est complètement différ
103
qui peut vous conduire à vous exiler. Les régions
doivent
se faire à travers les frontières. La région de Bâle-Wurtemberg-Alsac
104
is générations, c’est être très optimiste car, de
nos
jours cela fait 20 ans x 3 = 60 ans. C’est très court pour une durée
105
de « la peur d’être libre »… C’est la maladie de
notre
société actuelle. C’est de cette peur que sont nés les États-nations
106
e force des États totalitaires, c’est la somme de
nos
faiblesses. d. Rougemont Denis de, « [Entretien] La peur d’être l
107
ivi tout au long de son œuvre. Dans L’Avenir est
notre
affaire (Stock, 1977), il brossait un bilan des crises actuelles et
108
ur ses 20 ans (octobre 1982)q À l’occasion de
notre
20e anniversaire, nous avons demandé à quelques personnalités de notr
109
982)q À l’occasion de notre 20e anniversaire,
nous
avons demandé à quelques personnalités de notre pays, connaissant par
110
e, nous avons demandé à quelques personnalités de
notre
pays, connaissant parfois notre activité dès ses débuts, de nous donn
111
personnalités de notre pays, connaissant parfois
notre
activité dès ses débuts, de nous donner un bref message sur notre tra
112
aissant parfois notre activité dès ses débuts, de
nous
donner un bref message sur notre travail. Nous les remercions chaleur
113
ès ses débuts, de nous donner un bref message sur
notre
travail. Nous les remercions chaleureusement ; notre reconnaissance e
114
de nous donner un bref message sur notre travail.
Nous
les remercions chaleureusement ; notre reconnaissance est d’autant pl
115
re travail. Nous les remercions chaleureusement ;
notre
reconnaissance est d’autant plus vive que leurs lignes nous encourage
116
naissance est d’autant plus vive que leurs lignes
nous
encouragent à persévérer. En ce temps-là, la Suisse romande n’exist
117
petit dernier ne fût pas encore né. De tout cela,
notre
ami Weber-Perret fit ce que l’on peut faire de meilleur : une Allianc
118
et peut-être la plus vraie. Voilà le miracle que
nous
célébrons en ce beau jour de fête et de reconnaissance. q. Rougemo
119
nquante ans avant qu’elle n’arrive à la Sorbonne,
nous
découvrions la linguistique nouvelle. En outre, nous avions un autre
120
s découvrions la linguistique nouvelle. En outre,
nous
avions un autre professeur étonnant, en la personne de Jean Piaget, q
121
seur étonnant, en la personne de Jean Piaget, qui
nous
donnait des cours de psychologie et nous faisait participer à ses enq
122
get, qui nous donnait des cours de psychologie et
nous
faisait participer à ses enquêtes, dans les écoles, sur le mensonge e
123
figurait en bonne place, estimant qu’il était du
devoir
des écrivains d’affronter les problèmes de la crise naissante. Ce qui
124
je n’ai jamais retrouvé par la suite. D’une part,
nous
faisions découvrir, en France, des auteurs complètement nouveaux à l’
125
arth ou Berdiaev. Et puis, des divers groupes que
nous
formions alors avec une trentaine de jeunes gens venus de tous les ho
126
èses du personnalisme et du fédéralisme. De fait,
nous
n’étions ni individualistes, ni collectivistes, mais personnalistes.
127
ni collectivistes, mais personnalistes. En outre,
nous
répondions au grand défi des nationalismes, du nazisme, du fascisme m
128
antier. À la suite de mon Journal d’une époque ,
devrait
bientôt paraître le Journal d’un Européen, portant sur ces trente der
129
ropéen, Denis de Rougemont apparaît comme l’un de
nos
contemporains capitaux. Dans la tradition des grands moralistes suiss
130
t comme “l’un des hommes les plus intelligents de
notre
temps” incarne par excellence l’écrivain dont le génie s’exerce au se
131
re et plus précisément en Suisse, pensez-vous que
notre
justice le condamnerait ? Oui, comme objecteur de conscience (« Prése
132
s la guerre hitlérienne : aujourd’hui comme alors
nous
avons droit aux mêmes discours très fermes et aux mêmes arguments san
133
e même aveuglement systématique des dirigeants de
nos
États, de nos médias, et des stratèges de l’internationale (Est-Ouest
134
ment systématique des dirigeants de nos États, de
nos
médias, et des stratèges de l’internationale (Est-Ouest) des armement
135
nale (Est-Ouest) des armements, chargée d’assurer
nos
défenses nationales. Les démocraties ont vaincu, en 1945, à l’aide de
136
, tel est le nom qu’ils ont inventé pour la paix.
Nous
disons que cet équilibre ne saurait être maintenu jusqu’au bout que p
137
totale, réciproque et simultanée des partenaires.
Nous
disons que cela ne peut que mal finir si l’on ne se décide pas à tout
138
-sainte stabilité dans l’erreur des autruches qui
nous
gouvernent. Trois accusations pèsent sur les partisans du désarmement
139
ilosophe Sidney Hook lui répondit aussitôt : « Si
nous
vous suivions, nous finirions par être à la fois rouges et morts. » I
140
lui répondit aussitôt : « Si nous vous suivions,
nous
finirions par être à la fois rouges et morts. » Il est clair que Mosc
141
andestins. Ils sont seuls à pouvoir le faire dans
notre
camp, où ils sont seuls aussi à n’être pas manipulés par Washington.
142
ance suicidaire du genre humain au xxe siècle
Notre
mort individuelle est inévitable, et pourtant nous faisons tout pour
143
tre mort individuelle est inévitable, et pourtant
nous
faisons tout pour l’éviter. La guerre nucléaire est évitable, et nous
144
ur l’éviter. La guerre nucléaire est évitable, et
nous
faisons tout ce qu’il faut pour qu’elle arrive. Les calculs imbéci
145
il est clair, me dit-on, qu’un effort gigantesque
doit
être demandé aux industries d’armes américaines to stop the gap, pour
146
re inquiet. Mais si j’en ai 30 000 et toi 60 000,
nous
sommes « à égalité » à toutes fins utiles, étant immergés l’un et l’a
147
la Suisse et de l’Europe unie, et leur sont — ou
devraient
leur être — subordonnées. Le thème primordial se ramène donc dans tou
148
nouvelée que cette identité, de la même façon que
nos
vingt-trois cantons trouvent dans l’article 5 de la Constitution actu
149
e Varsovie. Par ailleurs, je ne sais qui pourrait
nous
interdire d’innover dans ce domaine aussi, comme il est si bien vu de
150
’est du côté du Conseil de l’Europe que la Suisse
devrait
dès maintenant produire un effort d’imagination, d’invention, d’innov
151
èle de Bruxelles ou dans celui de Strasbourg sert
nos
intérêts immédiats, nous avons à déterminer les conditions posées par
152
celui de Strasbourg sert nos intérêts immédiats,
nous
avons à déterminer les conditions posées par l’identité suisse à tout
153
une Europe unie. Ou encore : au lieu de justifier
nos
refus ou nos retards, attitude défensive, nous avons à formuler les c
154
ie. Ou encore : au lieu de justifier nos refus ou
nos
retards, attitude défensive, nous avons à formuler les conditions de
155
ier nos refus ou nos retards, attitude défensive,
nous
avons à formuler les conditions de notre acceptation éventuelle, c’es
156
éfensive, nous avons à formuler les conditions de
notre
acceptation éventuelle, c’est-à-dire à prendre l’initiative, à propos
157
Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
doit
pas le faire. Ce que la municipalité peut faire, les États ne doivent
158
. Ce que la municipalité peut faire, les États ne
doivent
pas le faire. Et ce que les États peuvent faire, le gouvernement fédé
159
s États peuvent faire, le gouvernement fédéral ne
doit
pas le faire. Dans le même sens se prononcent aujourd’hui la plupart
160
rainte de céder, c’est-à-dire d’adhérer à la CEE,
doit
prendre sans plus tarder des initiatives créatrices, ainsi que l’a pr
161
par le rideau de fer d’autre part, les solutions
doivent
être cherchées dans ce qui permettrait de dépasser simultanément par
162
torien E. Gagliardi) : elle est demeurée jusqu’en
notre
siècle le seul témoin du mouvement des communes médiévales. Seule féd
163
oit la dernière à rejoindre une union fédérale de
nos
peuples, dont elle aura été, dans le même temps, la première figurati
164
nève, IUED, 1983, p. 57-63. s. Titre rajouté par
nos
soins. t. Titre rajouté par nos soins. u. Titre rajouté par nos soi
165
itre rajouté par nos soins. t. Titre rajouté par
nos
soins. u. Titre rajouté par nos soins.
166
itre rajouté par nos soins. u. Titre rajouté par
nos
soins.
167
Hitler, l’anti-prophète de
notre
siècle (10 février 1983)x Le maréchal von Hindenburg vient d’être
168
de main peu croyable se sont noués les destins de
notre
siècle. La défaite de 1918 avait précipité l’Allemagne dans un chaos
169
c sa mission. » Ainsi d’Hitler, l’antiprophète de
notre
temps, le prophète d’un pouvoir vide, d’un passé mort, d’une catastro
170
ronique du Figaro sur l’occupation de Prague, que
nous
vivions « les derniers jours du bon vieux temps européen ». Ce fut la
171
’homme qui fit trembler tout l’univers, voici que
nous
nous écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : « Comme il était
172
e qui fit trembler tout l’univers, voici que nous
nous
écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : « Comme il était petit
173
rand, comme Satan lui-même, que de la grandeur de
nos
misères secrètes. » Petit, aliéné, prolétaire : ces mots reviennent
174
résenté d’avance, et cette anticipation grotesque
nous
paraît aujourd’hui bien plus ressemblante que le film polémique compo
175
’est que le support d’une puissance qui échappe à
nos
psychologies… On me demande sottement s’il est intelligent. Ne voit-o
176
orateur du sang et de la guerre, s’est présenté à
nous
comme un malheur plus étendu et plus profond que l’histoire n’en conn
177
ur, car le mouvement qu’Hitler sut enflammer dans
notre
siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation d
178
omme si Hitler, ayant posé le diagnostic exact de
notre
société occidentale, avait aussitôt abusé de l’élan de confiance décl
179
té. Voilà le point qu’il faut élucider. Replaçons-
nous
dans la situation de l’Europe à la veille de sa grande catastrophe. L
180
lâtrie du sang et du sol n’est autre chose, selon
nous
, qu’un retour offensif du culte cananéen de Baal. D’autres traits y a
181
ible, mais une réponse, à la question centrale de
notre
temps. Tel fut son vrai Pouvoir, et j’écrivais alors : « Seul un prop
182
s alors : « Seul un prophète peut lui répondre ».
Nous
l’attendons encore. Saurons-nous le reconnaître ? x. Rougemont De
183
lui répondre ». Nous l’attendons encore. Saurons-
nous
le reconnaître ? x. Rougemont Denis de, « Hitler, l’anti-prophète
184
Rougemont Denis de, « Hitler, l’anti-prophète de
notre
siècle », L’Hebdo, Lausanne, 10 février 1983, p. 44-48.
185
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : conclusions (1984)ab La première conclusion que je tire
186
que je tire de ce colloque de trois jours, c’est
notre
reconnaissance unanime pour la Fondation Veillon et je voudrais l’exp
187
s fils de Charles Veillon qui la représente parmi
nous
ce matin. Ce colloque n’a ressemblé à rien de ce que j’ai connu jusqu
188
intérêt en envoyant des textes : ce sont ceux que
nous
avons discutés ici. Il y a donc eu d’une part quelque chose d’aléatoi
189
cun connaît toujours plus ou moins d’avance. Ici,
nous
sommes dans un état d’esprit complètement différent. Nous ne nous con
190
mes dans un état d’esprit complètement différent.
Nous
ne nous connaissions pas auparavant, à peu d’exceptions près, nous re
191
un état d’esprit complètement différent. Nous ne
nous
connaissions pas auparavant, à peu d’exceptions près, nous représento
192
aissions pas auparavant, à peu d’exceptions près,
nous
représentons toutes sortes de milieux, de forme de vie, nous ne somme
193
entons toutes sortes de milieux, de forme de vie,
nous
ne sommes pas ce que l’on appelle en allemand des Kongress Tiere, des
194
e de couvent avec son cloître et sa chapelle, que
nous
sommes si heureux d’avoir découvert. Cher Monsieur Veillon, puis-je v
195
on livre, puisque c’est lui qui est l’occasion de
notre
colloque. J’avais passé la première année de la guerre mobilisé dans
196
Amérique où j’étais sans doute moins gênant pour
notre
neutralité, chargé d’une mission de conférences sur la Suisse et d’un
197
rit européen et le traduire en union politique de
nos
peuples. Je suis retourné pour quelques mois aux États-Unis, puis ren
198
oilà : j’y suis encore après trente-trois ans. Je
dois
avouer, cependant, que je me suis arrangé pour écrire un peu, en marg
199
son directeur-fondateur à partir de 1949. Tout a
dû
être créé à partir de zéro, et avec très peu d’argent, car les gouver
200
éenne, qui a été reprise récemment par Bruxelles.
Nous
avons donc fait du militantisme sous forme créatrice. Mais bientôt le
201
la dent. Ils continuaient de répéter : « Unissons-
nous
, unissons-nous ! » Mais ce n’était pas le moyen de nourrir une action
202
ntinuaient de répéter : « Unissons-nous, unissons-
nous
! » Mais ce n’était pas le moyen de nourrir une action précise, étant
203
ir une action précise, étant donné qu’aux yeux de
nos
gouvernements, les choses sérieuses, c’était le Marché commun des Six
204
mblée, à partir de ses prérogatives très réduites
devrait
s’attribuer des compétences générales, non seulement économiques, mai
205
t évidemment à celui du Conseil de l’Europe qu’on
devrait
donner des pouvoirs législatifs. Tout ceci n’est pas seulement une es
206
er comment j’ai été appelé à écrire L’Avenir est
notre
affaire . Au cours de la dernière décennie, il s’est passé deux chos
207
ien que l’un des premiers colloques organisés par
notre
Campagne d’éducation civique européenne a pris pour thème l’enseignem
208
e s’est développée l’idée de région, sur laquelle
nous
avions tenu de nombreux colloques à Genève dès 1962. De cette converg
209
chez un ami, Erico Nicola — le premier homme qui
nous
parlait d’écologie, aux comités du Centre, et nous savions à peine ce
210
ous parlait d’écologie, aux comités du Centre, et
nous
savions à peine ce que signifiait le terme ! Un soir donc en 1970, ch
211
directeur de l’Institut Battelle, Hugo Thiemann,
nous
fit lecture d’une vingtaine de pages d’un rapport adressé à la commis
212
xxie siècle. De ce premier travail de Forrester
devait
sortir un an plus tard, en 1971, le fameux Rapport au club de Rome su
213
t premières pages, décrivant les catastrophes qui
nous
menaçaient d’un jour à l’autre, notamment la crise du pétrole. Pour f
214
le marché occidental — de telle manière que toute
notre
économie en eût été complètement bouleversée —, je prenais l’image d’
215
confirmation concrète de ce que j’annonçais. J’ai
dû
réécrire toute cette partie de mon livre, que je n’ai pu achever qu’e
216
sumer la démarche qui me semble avoir caractérisé
notre
colloque. Cela s’est centré tout de suite et tout naturellement sur l
217
rd’hui, il n’est pas question d’autre chose. Tous
nos
États-nations préparent la guerre. Non seulement ils sont nés de la g
218
r l’économie. Quand on ne sait plus quoi dire, on
nous
avertit que : « Le problème soulevé touche la Défense nationale, nous
219
Le problème soulevé touche la Défense nationale,
nous
n’en dirons pas plus ! » Mais cette guerre, à quoi peut-elle servir ?
220
our où je l’ai vu — c’était en 1947 (au moment de
notre
conversation, l’humanité comptait 3,5 milliards d’humains) : « Que pe
221
ai dit tout à l’heure. C’est la minéralisation de
nos
existences par la technique qui fait que nous oublions l’humus, qui e
222
n de nos existences par la technique qui fait que
nous
oublions l’humus, qui est la base de tout, comme vient de nous le rap
223
l’humus, qui est la base de tout, comme vient de
nous
le rappeler M. Birre. À tout cela, il faut opposer d’urgence une logi
224
a que le danger s’éloignera probablement. Mais il
nous
faut travailler vite, il nous faut créer vite cette Europe en tant qu
225
obablement. Mais il nous faut travailler vite, il
nous
faut créer vite cette Europe en tant que facteur de paix qui empêcher
226
ion, d’autre part, n’est plus une formule viable.
Nous
n’avons pas, j’insiste, à le renverser. Je crois qu’il serait tout à
227
olution de 1917 ont très vite changé de mains. Il
nous
faut au contraire construire, créer le pouvoir. Là encore, c’est un p
228
, de création des régions et des pouvoirs locaux.
Nous
en venons ici au cœur du débat qui nous a occupés ces deux derniers j
229
s locaux. Nous en venons ici au cœur du débat qui
nous
a occupés ces deux derniers jours. Je crois que nous avons bien fait
230
s a occupés ces deux derniers jours. Je crois que
nous
avons bien fait de ne pas nous attarder à toutes les définitions que
231
ours. Je crois que nous avons bien fait de ne pas
nous
attarder à toutes les définitions que l’on peut donner de la région :
232
re sans tenir compte d’aucune réalité spécifique.
Nous
avons été tout de suite, je crois, assez profondément d’accord pour r
233
tre la nécessité des régions ; même celui d’entre
nous
qui a été le plus réservé, M. Knoepfler, du Conseil municipal de Neuc
234
ie variable », comme je les nomme, sur lesquelles
nous
avons beaucoup discuté le premier jour. Plusieurs des travaux présent
235
ariable, ainsi que M. Naef, qui malheureusement a
dû
nous quitter hier et dont l’avis m’importait beaucoup, car il est l’u
236
able, ainsi que M. Naef, qui malheureusement a dû
nous
quitter hier et dont l’avis m’importait beaucoup, car il est l’un des
237
t encouragé. Et quand je pense à vos travaux et à
nos
discussions, j’en tire pour ma part trois directions de recherches pr
238
ou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation exige de
nous
, quand il va jusqu’au bout de sa logique. Je pars donc de cette idée
239
de l’ancienne approche, l’économique d’abord, que
nous
devons dépasser. Car, comme on l’a dit ce matin, les villes, au fond,
240
ancienne approche, l’économique d’abord, que nous
devons
dépasser. Car, comme on l’a dit ce matin, les villes, au fond, elles
241
t peut-être une troisième direction dans laquelle
nous
pourrions aller. Elle ferait passer le centre régional de la ville, c
242
fédération, toute organisation fédérative est et
doit
rester complexe, parce qu’elle veut coller à la réalité physique, hum
243
Ce que la famille peut faire, la municipalité ne
doit
pas le faire, ce que la municipalité peut faire, les États — (je dira
244
t faire, les États — (je dirais les régions) — ne
doivent
pas le faire, et ce que les États — (les régions) — peuvent faire, le
245
ions) — peuvent faire, le gouvernement fédéral ne
doit
pas le faire. C’est un miracle de simplicité et cela résout des mill
246
ièmes et les forêts un cinquième de l’oxygène que
nous
respirons. Comme nous sommes en train de détruire les deux, je ne sai
247
cinquième de l’oxygène que nous respirons. Comme
nous
sommes en train de détruire les deux, je ne sais pas très bien commen
248
truire les deux, je ne sais pas très bien comment
nos
États-nations envisagent de respirer demain. Il y a aussi le problème
249
er, car je crois que cela est important pour tout
notre
propos, sur l’absence de contradictions entre la volonté de respecter
250
ivre. Et c’est d’une importance particulière pour
nous
, Suisses, parce que la Suisse est née d’un pacte conclu au xiiie siè
251
ans le latin du pacte de 1291, qui est la base de
notre
fédération : cela se dit universitas. Voilà qui m’a toujours frappé.
252
oza, où j’ai trouvé ce théorème : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
253
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Ceci me paraît le nœud de la réalité et de la vér
254
rsel. Je crois que cela, c’est la philosophie qui
doit
être à la base de tout ce que nous imaginons de la région. Cela a été
255
hilosophie qui doit être à la base de tout ce que
nous
imaginons de la région. Cela a été en tout cas à la base de ce qu’ave
256
es amis Mounier, Alexandre Marc, Aron et Dandieu,
nous
avons lancé dans les années 1930, sous le nom de mouvement personnali
257
pas que tout cela est utopique, car au contraire,
nous
, les régionalistes-écologistes, nous sommes peut-être les seuls réali
258
u contraire, nous, les régionalistes-écologistes,
nous
sommes peut-être les seuls réalistes d’aujourd’hui. À ceux qui nous d
259
tre les seuls réalistes d’aujourd’hui. À ceux qui
nous
disent volontiers : « Vous savez, vos idées, je les trouve très sympa
260
âtit, volontairement — l’unité donc, sur laquelle
nous
pouvons bâtir une fédération européenne, c’est l’unité de culture. No
261
fédération européenne, c’est l’unité de culture.
Nous
avons une culture commune, nous les Européens. Je vous rappelle ce qu
262
unité de culture. Nous avons une culture commune,
nous
les Européens. Je vous rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus
263
elle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus (et qui
devrait
être complété) : « Est Européen tout homme qui a subi profondément le
264
aussi importantes à bien des égards, plus près de
nous
, et qui ont recouvert le tout. Mais que de contradictions entre ces o
265
et à la langue d’oïl. Il en reste des traces dans
nos
patois. Les mots de patois neuchâtelois, que je sais de mon école pri
266
lénaires, il y en a d’autres comme la mobilité de
nos
frontières, qui sont à peine centenaires. J’ai calculé la moyenne d’â
267
. J’ai calculé la moyenne d’âge des frontières de
nos
trente États de l’Europe, y compris les huit États de l’Est : c’est 8
268
on à association. C’est la seule chose qui soit à
notre
portée, qui n’entraîne pas de dépenses gigantesques comme la propagan
269
on sens, de M. et Mme André Birre, avec ce qu’ils
nous
ont appris sur l’humus, qui donne vraiment et symboliquement une base
270
let et beaucoup d’autres parmi vous. Je crois que
nous
sommes tous d’accord là-dessus. Je crois aussi qu’il faudrait élargir
271
helle régionale et à l’échelle planétaire, et qui
devrait
à mon sens partir d’une conférence mondiale dont les thèmes seraient
272
ab. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire III : Conclusions », Autour de L’Avenir est notre affaire. En
273
faire III : Conclusions », Autour de L’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
274
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)aa Dans la note limi
275
pisme. Je réponds : « Commençons par ce qui est à
notre
portée. » II. Des implications logiques de la « petite échelle » d
276
r l’existence de la crise actuelle, sans laquelle
nous
ne serions pas amenés à discuter ici le problème des régions. S’il y
277
on lui dirait : « Bon, continue, cela va bien et
nous
, on s’occupera d’autre chose ! » Strassoldo le sait mieux que personn
278
es pays de l’Est, ce qui est un grand succès pour
notre
mouvement. Quant à « exclure » la possibilité d’une société qui puiss
279
ont donné les résultats que vous voyez autour de
nous
, que se sont dressés les personnalistes des années 1930, et ensuite l
280
es européens, puis les régionalistes aujourd’hui.
Nous
en avons assez de ces grands entraînements, de ces grands mythes. Ceu
281
! Vous vous doutez bien que ce n’est pas ici que
nous
trouverons des réponses à ce genre de questions. D’ailleurs, certaine
282
tion bel et bien transcendante à l’individu. S’il
nous
fallait absolument un mythe, s’il fallait définir en un mot l’ambitio
283
a lutte pour la paix — étant donné l’équation que
nous
sommes bien obligés de faire entre l’État-nation et la guerre. L’État
284
s ! » Il s’agit de savoir quels risques on prend.
Nous
ne prendrions pas le risque ni les uns, ni les autres, de sauter du 5
285
érêt de l’énergie solaire c’est justement qu’elle
nous
dispense des grandes centrales et qu’elle peut être dispersée chez to
286
and problème dans la crise terrible dans laquelle
nous
entrons, les famines, etc. Nous, nous nous consacrons à l’agriculture
287
ble dans laquelle nous entrons, les famines, etc.
Nous
, nous nous consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne ve
288
ns laquelle nous entrons, les famines, etc. Nous,
nous
nous consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne veut abs
289
quelle nous entrons, les famines, etc. Nous, nous
nous
consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne veut absolume
290
aa. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire II : Réponse à Raimondo Strassoldo », Autour de l’Avenir est
291
e à Raimondo Strassoldo », Autour de l’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
292
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : remarques sur la note de Stanley Maron (1984)z Les très
293
pposée à « l’individu ». La famille kibboutzique,
nous
dit-il, s’oppose à la mobilité et favorise l’enracinement. Le kibbout
294
z. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire I : Remarques sur la note de Stanley Maron », Autour de l’Ave
295
a note de Stanley Maron », Autour de l’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
296
ue je ressens d’abord est un vertige de chiffres.
Nous
avons chacun 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrière-grands-parents… À
297
la trente et unième, on dépasse le milliard. Cela
nous
mène de fils en père, en petit-fils, en arrière-petite-fille, etc., à
298
ent. Mais Pierre-Arnold ne s’en tient pas là : il
nous
signale avec sobriété qu’à la trente-troisième génération, il y aurai
299
tradition orale, familiale, qui seule ferait que
nous
puissions nous sentir descendants de tous ces grands noms. Combien je
300
e, familiale, qui seule ferait que nous puissions
nous
sentir descendants de tous ces grands noms. Combien je voudrais que m
301
es », bien qu’exactement calculés : à l’époque de
notre
ancêtre Charlemagne, la Terre entière ne devait compter qu’une ou deu
302
de notre ancêtre Charlemagne, la Terre entière ne
devait
compter qu’une ou deux-centaines de millions d’habitants, et l’Europe
303
ope, moins de quinze millions. Or, il est sûr que
nos
ancêtres furent tous des Européens, non des nègres ni des ni des Hind
304
omment quinze millions d’Européens eussent-ils pu
nous
fournir plus de 2 milliards d’ancêtres ? La seule explication de cett
305
t donnée par les intermariages, si fréquents dans
notre
pays. Si l’on s’en tient à nos ancêtres du xviiie au xve siècle, on
306
i fréquents dans notre pays. Si l’on s’en tient à
nos
ancêtres du xviiie au xve siècle, on y trouve tant de Chambrier, de
307
temps. Le tableau des origines géographiques de
nos
aïeux, tel que le dresse notre généalogiste — et je ne saurais trop l
308
nes géographiques de nos aïeux, tel que le dresse
notre
généalogiste — et je ne saurais trop l’en féliciter — nous propose un
309
alogiste — et je ne saurais trop l’en féliciter —
nous
propose une seconde conclusion, plus imprévue : c’est qu’à chaque gén
310
abitants de l’Europe, avant d’être sujets d’un de
nos
États-nations du xxe siècle, sont d’abord d’une région, mais en même
311
nt d’abord d’une région, mais en même temps, dans
nos
petits pays surtout, sont de la grande famille européenne. (On eût fa
312
eux ou trois Piémontais et un Toscan, égarés dans
nos
brumes. Mais un mariage peut tout changer : par Mathilde de Pierre, f
313
et fille de Marie-Henriette de Pourtalès-Guibert,
nous
voilà rattachés à de nombreuses lignées issues du Gard, de la Provenc
314
e Béziers, de Toulouse, de l’Aquitaine… Résumé de
notre
ascendance : racines solides dans la petite patrie neuchâteloise, mai
315
ceux-là seuls dont mes parents, oncles et tantes
nous
parlaient quand nous étions jeunes. Et ceux-là seuls éveillent en moi
316
es parents, oncles et tantes nous parlaient quand
nous
étions jeunes. Et ceux-là seuls éveillent en moi un sentiment de pare
317
mour, alliés à un sens politique qui a permis que
nous
devenions Suisses. L’arrière-grand-mère Philippine du Buat et, par sa
318
nt parlé, au point que j’ai baptisé la maison que
nous
habitons aujourd’hui « La Chevance », parce que la devise des vicomte
319
chez mes parents des tantes de Dresde, auxquelles
nous
fournissions des cigarettes après la guerre, d’une tante de Bavière,
320
s la guerre, d’une tante de Bavière, familière de
notre
maison, et de son frère le général, des oncles et cousins plus éloign
321
tait pas un cas exceptionnel dans les familles de
notre
ancienne Principauté de Neuchâtel, devenue canton suisse en 1848 seul
322
e qu’on touche — et ce qu’on imagine, le pays qui
nous
tient par les pieds, par le cœur, et le rassemblement des nations inv
323
r, et le rassemblement des nations invisibles, on
nous
dit que tout les oppose, qu’il faut choisir l’un contre l’autre, et q
324
i découvert Rimbaud, qui était pour ma génération
notre
ange révolté, mais aussi Pascal, l’autre sommet de la prose française
325
Dante, et dans les mêmes années, Valéry, Unamuno,
notre
Ramuz, Kierkegaard, Kafka, T. S. Eliot… Pendant ces années d’adolesce
326
e on disait alors) de Kierkegaard et tout près de
nous
, de Heidegger. Tout cela, comme vous voyez, très européen, mais dans
327
omme surtout à ces trois dernières sources que je
dois
d’en être venu à découvrir, dans les années 1930, que l’Europe était
328
t une nostalgie lancinante, révélatrice de ce que
nous
avions perdu et que nous ne pourrions retrouver un jour que si l’Autr
329
e, révélatrice de ce que nous avions perdu et que
nous
ne pourrions retrouver un jour que si l’Autre était battu… Une idée n
330
uver un jour que si l’Autre était battu… Une idée
nous
orientait tous : si jamais nous pouvions retourner en Europe, le prem
331
t battu… Une idée nous orientait tous : si jamais
nous
pouvions retourner en Europe, le premier devoir serait de fédérer nos
332
ais nous pouvions retourner en Europe, le premier
devoir
serait de fédérer nos peuples. Et ce retour s’est fait pour moi au pr
333
er en Europe, le premier devoir serait de fédérer
nos
peuples. Et ce retour s’est fait pour moi au printemps de 1946, sous
334
sprit et L’Ordre nouveau ? Oui, bien sûr. Pour
nous
, dans ces merveilleuses années 1930, tout était découverte, affirmati
335
un ordre nouveau. C’était l’aventure permanente.
Nous
avions en commun l’essentiel de nos refus et de nos propositions. Je
336
permanente. Nous avions en commun l’essentiel de
nos
refus et de nos propositions. Je vais essayer de vous les résumer en
337
s avions en commun l’essentiel de nos refus et de
nos
propositions. Je vais essayer de vous les résumer en quelques mots. N
338
ais essayer de vous les résumer en quelques mots.
Nous
partions d’une idée de l’homme que nous appelions la personne, opposé
339
ues mots. Nous partions d’une idée de l’homme que
nous
appelions la personne, opposée à l’individu sans attaches, comme au m
340
es, comme au milicien collectiviste sans liberté.
Nous
définissions la personne comme à la fois libre et responsable, les de
341
rations de régions, fédérations continentales… Et
nous
arrivions à l’Europe, « terre des hommes » et « patrie de la personne
342
mme Alexandre Marc et Robert Aron, et connu un de
nos
disciples après coup, Henri Brugmans, qui présidait l’affaire. J’ai p
343
plus que cela : « Le Message aux Européens », qui
devait
clôturer le congrès, et dont j’avais exigé et obtenu qu’il fût rédigé
344
gnazio Silone ayant décliné cet honneur — mais il
devait
être par la suite l’un des intellectuels les plus « engagés » pour no
345
l’un des intellectuels les plus « engagés » pour
notre
cause. Il y avait dans la commission ou parmi ceux qui avaient contri
346
es, qui m’avait déjà secondé à La Haye. Ensemble,
nous
avons préparé une Conférence européenne de la culture qui devait défi
347
éparé une Conférence européenne de la culture qui
devait
définir les objectifs et les méthodes de l’action pour l’Europe dans
348
retentissant, mais qui s’est réalisé en dehors de
notre
tout petit Centre d’idées, grâce à l’appui de l’Unesco puis de treize
349
Bas, et que j’ai instituée et dirigée au siège de
notre
Centre d’abord, pendant deux ans, grâce à l’appui constant et efficac
350
rançais, Paul Rykens, président de Unilever. Mais
nous
avons créé et gardé au CEC — présidence, secrétariat, lieu de rencont
351
étachés des réalités culturelles fondamentales de
notre
temps. Cette évolution de l’intelligentsia européenne se résume d’une
352
discours au niveau du nombril. Aujourd’hui, vous
devez
vous sentir moins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas dans l
353
l’Europe fédérale fondée sur sa culture commune :
nous
ne sommes pas là pour deviner l’avenir mais pour le faire. 4. F. F
354
, Journal d’une époque (1968), et L’Avenir est
notre
affaire (1977). Cette conversation a été enregistrée chez lui, à Sai
355
à la fois moins de bien et un tout autre bien que
nos
télévisions, radios et colloques par milliers dans le monde entier. M
356
uant à deux événements de première importance. Il
nous
apprend en effet, page 223 de l’édition française, qu’au moment où se
357
s Premiers ministres, 45 ministres, 250 députés à
nos
divers parlements nationaux, de grands intellectuels, des chefs syndi
358
épressible. Et jamais il ne tente de réveiller en
nous
le courage de réagir, jamais il n’a montré les buts d’une action libé
359
la prescience de George Orwell quand il s’agit de
nous
faire sentir les forces clandestines qui vont déterminer l’évolution
360
s clandestines qui vont déterminer l’évolution de
nos
sociétés occidentales, dans la mesure précise où elles tentent d’orga
361
visuelles assurant l’omniprésence du Pouvoir dans
nos
vies, omniprésence non seulement idéologique, mais sensorielle nuit e
362
ais sensorielle nuit et jour, envahissant jusqu’à
notre
inconscient. Voici les phrases capitales dans lesquelles Orwell a pré
363
s capitales dans lesquelles Orwell a prévu ce que
nous
sommes en train de vivre dans nos États-nations de l’Occident guère m
364
a prévu ce que nous sommes en train de vivre dans
nos
États-nations de l’Occident guère moins que dans les régimes totalita
365
de l’Équilibre de la terreur, garant de la paix,
nous
assure-t-on. « Les deux buts du Parti, écrit Orwell, sont de conquéri
366
et leur équilibre perpétuellement rajusté : cela
doit
permettre aux trois Pouvoirs continentaux de continuer à régir toute
367
xpression mais le besoin même d’une pensée libre,
nous
en sommes peut-être beaucoup plus proches qu’on ne le croit. Orwell n
368
du livre : l’omniprésence, à tous les moments de
notre
vie, de la volonté et de l’image du Pouvoir (symbolisé par le portrai
369
’est le côté un peu Tintin de ce roman). En avons-
nous
conscience ? Sans relâche, à toutes les heures du jour et de la nuit,
370
à toutes les heures du jour et de la nuit, où que
nous
allions, dans nos foyers, dans nos bureaux ou ateliers, dans les café
371
du jour et de la nuit, où que nous allions, dans
nos
foyers, dans nos bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grands ma
372
nuit, où que nous allions, dans nos foyers, dans
nos
bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grands magasins, nous somm
373
ateliers, dans les cafés ou les grands magasins,
nous
sommes environnés, sollicités, traversés sans le savoir par des ondes
374
’est tout cela qui prend la place principale dans
nos
conversations, discussions politiques, échanges d’arguments et de cli
375
fantasmes, sur leurs rêves éveillés ou nocturnes.
Nous
sommes manipulés par les Pouvoirs. Je tiens à le dire ici : le vrai d
376
once trop facilement, dans le contrôle allégué de
nos
vies privées par les Pouvoirs, dans cette « mise en fiches » des cito
377
ne se passe pas de semaine sans que les journaux
nous
apprennent que des gamins de 16 ou 17 ans ont « pénétré » les codes d
378
le se tiendra bien coite dans sa caisse. Qu’on ne
nous
raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il nous faut c’est un contrôle de
379
on ne nous raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il
nous
faut c’est un contrôle de l’homme. Une correction me paraît aujourd’
380
de gestion publique. Un jour, avec Louis Armand,
nous
parlions du problème des régions, en tant qu’unités de base de toute
381
se de toute fédération imaginable de l’Europe. Et
nous
déplorions la difficulté — surhumaine aux yeux des fonctionnaires — d
382
tragique que pose l’informatique à l’ensemble de
nos
industries : création ou destruction d’emplois ? Il y a cinquante ans
383
vous des ouvriers « libérés » ? On me répondait :
nous
allons les recycler dans le tertiaire, car le progrès technique crée
384
ie et du chômage ? Essayons de voir un peu ce que
nous
disent les chiffres et quelles leçons partisans et adversaires de l’a
385
la nécessité vitale d’une réponse à ma question.
Nous
sommes mis au défi d’inventer une nouvelle conception du travail qui
386
tte fin, dès cette année 1984, non seulement dans
notre
Centre européen de la culture à Genève, mais en coopération étroite a
387
inventer ; mais aussi de machines diaboliques qui
nous
espionnent ou tentent de nous réduire en esclavage. Tout va donc à pe
388
nes diaboliques qui nous espionnent ou tentent de
nous
réduire en esclavage. Tout va donc à personnifier l’ordinateur : tout
389
rs industriels, éducation pour tous à domicile et
nos
enfants et petits-enfants initiés sans douleur aux mystères des mathé
390
e qui ne l’empêche pas d’affirmer tôt après que «
notre
expérience en intelligence artificielle nous a montré que de nombreus
391
e « notre expérience en intelligence artificielle
nous
a montré que de nombreuses notions comme la créativité, l’affectivité
392
e l’informatique est la seule qui mérite vraiment
nos
réflexions. Je voudrais qu’on la substitue une fois pour toutes au ba
393
ller… dans certains cas… Je précise : cessons de
nous
précipiter vers un avenir dont nous n’avons pas même pris le temps d’
394
: cessons de nous précipiter vers un avenir dont
nous
n’avons pas même pris le temps d’évaluer les enjeux humains, obsédés
395
e temps d’évaluer les enjeux humains, obsédés que
nous
sommes par des gains immédiats. Je vous ai cité des chiffres effarant
396
ai cité des chiffres effarants sur le chômage que
nous
prépare l’informatisation générale de nos industries. Je demande à sa
397
ge que nous prépare l’informatisation générale de
nos
industries. Je demande à savoir pourquoi l’on prend ce risque, de dim
398
tion de la synthèse travail-loisir, sans laquelle
nous
courons à des désastres trop exactement calculables. Je renouvelle ma
399
renouvelle ma proposition de créer dans chacun de
nos
pays, mais surtout à l’échelle européenne, des conseils de réflexion
400
mentale de réfléchir sur les finalités réelles de
nos
recherches. Je ne vois que deux réponses possibles : — ou bien le but
401
es : et cela peut être la Paix. Ce dilemme domine
notre
siècle, commande l’avenir de notre humanité et sans doute de toute vi
402
dilemme domine notre siècle, commande l’avenir de
notre
humanité et sans doute de toute vie sur la Terre. 3. Je les trouve
403
belle émission sur les cathédrales, la télévision
nous
montrait tout à l’heure la répartition géographique de ces monuments
404
ion du Moyen Âge ont été les cathédrales, ceux de
notre
époque seront les lourdes tours nucléaires. Les cathédrales édifiées
405
aniques et agricoles du monde occidental. Mais de
nos
centrales nucléaires, nourries du métal de Pluton, roi des Enfers, ra
406
âce à l’appui du Ciel et de ses longs regards sur
notre
Terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie solair
407
ilité pour des millions de foyers, dans chacun de
nos
pays européens, de se rendre autonomes, de recréer des cadres de part
408
l les a livrées à une logique qui s’est imposée à
nous
tous, celle du concept même de patrimoine culturel européen, selon la
409
our couvrir les dépenses courantes. Mais aucun de
nous
, je m’en assure, ne serait venu ici pour le seul plaisir de dresser u
410
n bilan ou pour célébrer les bons vieux temps. Si
nous
nous intéressons au patrimoine, c’est dans le souci d’un héritage à t
411
an ou pour célébrer les bons vieux temps. Si nous
nous
intéressons au patrimoine, c’est dans le souci d’un héritage à transm
412
souci d’un héritage à transmettre vivant ; et si
nous
nous intéressons à l’histoire, plus que toutes les générations précéd
413
i d’un héritage à transmettre vivant ; et si nous
nous
intéressons à l’histoire, plus que toutes les générations précédentes
414
ions précédentes, c’est pour mieux voir vers quoi
nous
allons et ce qu’il nous faut faire pour éviter le pire, confrontés qu
415
pour mieux voir vers quoi nous allons et ce qu’il
nous
faut faire pour éviter le pire, confrontés que nous sommes — même qua
416
us faut faire pour éviter le pire, confrontés que
nous
sommes — même quand nous l’oublions — à la double possibilité ouverte
417
le pire, confrontés que nous sommes — même quand
nous
l’oublions — à la double possibilité ouverte pour la première fois de
418
ne sur l’évolution des civilisations, venons-en à
notre
objet spécifique. Le patrimoine européen s’est constitué du même mouv
419
ointain, comme le soleil. Tout naturellement dans
nos
exposés, nous sommes partis de Byzance et de sa fille nordique, la Ru
420
e le soleil. Tout naturellement dans nos exposés,
nous
sommes partis de Byzance et de sa fille nordique, la Russie, et même
421
Athènes, de Rome et de Jérusalem. Je regrette que
nous
n’ayons pas eu l’occasion de souligner assez fortement que trois infl
422
par les Celtes, — de là deux nouvelles sources de
notre
culture commune, se mariant plus ou moins bien avec les sources médit
423
namisme unique et les violences qui caractérisent
notre
histoire. (Une autre fois, j’espère que nous aurons le temps de mieux
424
ent notre histoire. (Une autre fois, j’espère que
nous
aurons le temps de mieux définir deux autres apports importants qui c
425
, l’apport slave. Sans oublier de mentionner dans
notre
siècle, l’influence des arts et des rythmes africains — via les deux
426
rientales (yoga hindou et bouddhisme zen.) Enfin,
nous
avons tenté quelques survols de cette unité dans la pluralité des sou
427
rfois créatrices ; dans le domaine littéraire, en
nous
interrogeant sur ce que l’on peut appeler les classiques européens ;
428
t au long de ces trois journées, il me semble que
nous
avons fourni un effort unanime et, je crois, réussi, pour entretenir
429
t totalitaire et l’Ouest ploutocratique, mais que
nous
préférons nommer ici les différences, voir l’antagonisme entre le cen
430
elles qu’elles se veulent à l’Ouest. ⁂ Resserrons-
nous
maintenant sur ce que j’ai appelé la logique interne de tout débat su
431
e tout débat sur le patrimoine culturel européen.
Nous
avons constaté que le patrimoine, au sens de passé dont nous héritons
432
constaté que le patrimoine, au sens de passé dont
nous
héritons, ne peut être maintenu, défendu, garanti, que par son renouv
433
et de l’évolution de ce patrimoine. Je pense que
nous
serons tous d’accord pour constater qu’il s’agit là d’un processus di
434
aliste, tout englobante. Cela peut signifier pour
nous
: assumer le conflit permanent et nécessaire des antinomies, dont voi
435
mun. ⁂ Et maintenant deux remarques générales sur
nos
colloques. Ce que nous avons essayé de faire dans celui-ci, comme dan
436
eux remarques générales sur nos colloques. Ce que
nous
avons essayé de faire dans celui-ci, comme dans celui de l’an dernier
437
sur l’avenir de ce colloque, dont je pense qu’il
devra
se modeler sur l’avenir européen. Cet avenir se fait aujourd’hui dans
438
es, et dont le désarroi peut être exploité contre
nous
, y compris dans ce que notre culture a créé de meilleur. Ce qui doit
439
être exploité contre nous, y compris dans ce que
notre
culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer nos préoccupations au
440
s ce que notre culture a créé de meilleur. Ce qui
doit
dominer nos préoccupations aujourd’hui, c’est donc un certain sentime
441
e culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer
nos
préoccupations aujourd’hui, c’est donc un certain sentiment d’urgence
442
minence mondiale du chaos. Toute pensée désormais
doit
devenir action, sinon elle court le risque de n’être bientôt plus qu’
443
e temps, qu’il n’y aura plus personne pour lire.
Nous
avons rappelé et défini les principales diversités, qui constituent n
444
éfini les principales diversités, qui constituent
notre
unité vivante, unité de culture au sens le plus large du terme qui va
445
de créer dans toutes les sociétés qu’elle touche.
Nous
avons fait beaucoup pour nous connaître mieux, nous les Européens fau
446
tés qu’elle touche. Nous avons fait beaucoup pour
nous
connaître mieux, nous les Européens fauteurs de crises mondiales ou d
447
us avons fait beaucoup pour nous connaître mieux,
nous
les Européens fauteurs de crises mondiales ou de mondialisation de no
448
teurs de crises mondiales ou de mondialisation de
nos
propres crises, et responsables d’inventer les anticorps des virus qu
449
sponsables d’inventer les anticorps des virus que
nous
propageons. Nous avons essayé de mieux nous connaître et nous y somme
450
nter les anticorps des virus que nous propageons.
Nous
avons essayé de mieux nous connaître et nous y sommes arrivés quelque
451
s que nous propageons. Nous avons essayé de mieux
nous
connaître et nous y sommes arrivés quelquefois, en cernant mieux les
452
ons. Nous avons essayé de mieux nous connaître et
nous
y sommes arrivés quelquefois, en cernant mieux les variétés géographi
453
vécues dans les grandes cultures qui se partagent
notre
monde : Inde, Chine, Japon, Afrique noire, monde arabe, Amérique lati
454
monde arabe, Amérique latine ? Comment pourrions-
nous
, en confrontant les définitions du travail et du loisir, dans ces gra
455
hômage, problème mondialisé par le succès même de
nos
techniques ? Serait-il raisonnable de proposer à ce colloque qu’il p
456
et de sa vocation mondialisante ? Je souhaite que
notre
ami Jacques Freymond trouve dans cette proposition matière à examen,
457
et s’en souvienne quand il établira les thèmes de
nos
prochaines rencontres. Je terminerai en le remerciant en votre nom à
458
nnaissance des fins humaines auquel chaque modèle
nous
conduit. Deux volontés se manifestent dès les origines dans l’histoir
459
t s’opposent ou parfois se composent en chacun de
nous
: la puissance et la liberté. La puissance sur autrui et la liberté p
460
en deux camps bien tranchés : c’est en chacun de
nous
que le conflit se poursuit. Les deux pulsions contraires coexistent e
461
rsuit. Les deux pulsions contraires coexistent en
nous
. Personne n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe p
462
ix d’une priorité, à laquelle les moyens ont pour
devoir
de concourir. Choisir les centrales nucléaires — quelle que soit leur
463
ions, incroyablement chères et si dangereuses que
nos
pays, tout en jurant qu’elles sont inoffensives, ne les bâtissent qu’
464
u’ils dénoncent là les raisons mêmes qui font que
nos
États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le veuille ou n
465
is par la surveillance quotidienne des déchets de
nos
centrales nucléaires accumulés pendant le petit quart de siècle qui n
466
es accumulés pendant le petit quart de siècle qui
nous
sépare de l’an 2000. À l’inverse, le choix de l’énergie solaire impli
467
âce à l’appui du ciel et de ses longs regards sur
notre
terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie solair
468
es centaines de milliers de foyers dans chacun de
nos
pays européens, de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », d
469
à tous ses membres et sympathisants, texte qu’il
nous
a semblé utile de reproduire ici. Par ailleurs, le même Club-Énergie
470
sme d’Emmanuel Mounier [témoignage I] (1985)al
Nous
avions entre vingt-cinq et trente ans pour la plupart dans les équipe
471
t encore de l’Ouest, parce que capitalistes. Tout
nous
persuadait que de cet affrontement naîtrait nécessairement une guerre
472
rait nécessairement une guerre totale, guerre que
notre
âge nous condamnerait à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, c
473
sairement une guerre totale, guerre que notre âge
nous
condamnerait à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, car nous s
474
nous condamnerait à faire, mais qui ne serait pas
notre
guerre, car nous sentions déjà — comme Koestler le dira si bien quelq
475
à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, car
nous
sentions déjà — comme Koestler le dira si bien quelques années plus t
476
la situation peu tenable dans laquelle l’histoire
nous
sommait de nous débrouiller. Nous étions contre beaucoup de choses, d
477
tenable dans laquelle l’histoire nous sommait de
nous
débrouiller. Nous étions contre beaucoup de choses, dans cette époque
478
elle l’histoire nous sommait de nous débrouiller.
Nous
étions contre beaucoup de choses, dans cette époque. Contre le capita
479
en, nationaliste ou raciste, à l’Est. Mais alors,
nous
étions pour quoi ? Un jour, ce devait être en 1931, chez le critique
480
. Mais alors, nous étions pour quoi ? Un jour, ce
devait
être en 1931, chez le critique Charles Du Bos, un jeune homme à l’acc
481
lus, en lettres majuscules, ces quelques mots :
Nous
ne sommes ni individualistes ni collectivistes, nous sommes personnal
482
s ne sommes ni individualistes ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes Ce fut le trait de lumière. J’en serai à tout
483
hilip et des agnostiques tels que Robert Aron. On
nous
retrouvera pour la plupart dans le fameux numéro 6 d’ Esprit de mars
484
communauté totalitaire qui triomphaient à l’Est,
nous
refusions tous de choisir. Il nous restait à inventer un ordre humain
485
aient à l’Est, nous refusions tous de choisir. Il
nous
restait à inventer un ordre humain, et à refaire une vraie communauté
486
nts, juifs, agnostiques et nietzschéens ensemble,
nous
avons choisi de fonder sur la personne, c’est-à-dire sur cet homme à
487
s deux termes se garantissant réciproquement, qui
devait
servir de mesure à notre conception de la société. À cette tentative
488
ant réciproquement, qui devait servir de mesure à
notre
conception de la société. À cette tentative globale de situer notre p
489
e la société. À cette tentative globale de situer
notre
projet existentiel — comme on le disait alors, d’après Kierkegaard et
490
d et Heidegger —, l’époque ne fit que peu d’écho.
Nous
n’étions guère que ce que l’on appellera plus tard des « groupuscules
491
on appellera plus tard des « groupuscules ». Mais
nos
idées maîtresses, telles que celle de communauté, de régions et de le
492
sus, deux précisions d’actualité. 1. On a dit que
nous
étions « totalement négatifs ». Et c’est un fait que, face à nos « dé
493
talement négatifs ». Et c’est un fait que, face à
nos
« démocraties », nous étions inquiets, agacés, exaspérés parfois et f
494
Et c’est un fait que, face à nos « démocraties »,
nous
étions inquiets, agacés, exaspérés parfois et finalement déçus. Mais
495
exaspérés parfois et finalement déçus. Mais quand
nous
répétions « Ni gauche ni droite » cela ne signifiait pas centrisme ou
496
e parce qu’on lui colle telle ou telle étiquette.
Nous
voulions affronter les problèmes concrets, c’est-à-dire les problèmes
497
une précision cruelle par le général Jaruzelski.
Nous
voulions une démocratie digne du nom : communautaire, autogérée, régi
498
. Mais dans le cas des régimes totalitaires, dont
nous
avions tenté très sérieusement de comprendre les motivations — ce qui
499
rieusement de comprendre les motivations — ce qui
nous
fut stupidement reproché —, nous ne proposions aucune réforme : nous
500
vations — ce qui nous fut stupidement reproché —,
nous
ne proposions aucune réforme : nous demandions leur suppression total
501
t reproché —, nous ne proposions aucune réforme :
nous
demandions leur suppression totale, dans la mesure même où ils étaien
502
même où ils étaient totalitaires. 2. On a dit que
nous
étions « fascinés » par les jeunes fascistes, et que nous faisions de
503
ons « fascinés » par les jeunes fascistes, et que
nous
faisions devant eux — les noirs puis les bruns — un « complexe d’infé
504
un « complexe d’infériorité ». La vérité est que
nous
étions bien convaincus que les régimes dictatoriaux de l’Est ne faisa
505
ouveau et que tout le monde utilise aujourd’hui).
Nous
étions typiquement des « jeunes gens en colère » — en colère contre t
506
s gens en colère » — en colère contre tout ce qui
nous
paraissait de nature à compromettre la volonté et la capacité de rési
507
rtés qu’il était censé défendre. (C’est ainsi que
nous
fûmes tous contre Munich.) Mais il est ridicule de parler à ce propos
508
inconsciente, fascination qui n’ose pas s’avouer.
Nous
étions au contraire en pleine prise de conscience du péril totalitair
509
s avoir conquis la Russie soviétique et l’Italie,
nous
voulions le dénoncer et le combattre dans ses causes, partout où nous
510
oncer et le combattre dans ses causes, partout où
nous
sentions sa menace déjà présente, comme en incubation dans nos propre
511
sa menace déjà présente, comme en incubation dans
nos
propres États-nations. Le fond de l’affaire n’était donc pas de chois
512
ne voudrais pas affirmer ici un seul instant que
nous
avions raison sur tout et dans toutes nos diverses options, assez div
513
nt que nous avions raison sur tout et dans toutes
nos
diverses options, assez diverses selon les groupes et les individus à
514
drais seulement rappeler que telles étaient alors
nos
motivations, qu’ainsi nous avons vécu notre époque, dans les années 1
515
ue telles étaient alors nos motivations, qu’ainsi
nous
avons vécu notre époque, dans les années 1930. Il me semble que nous
516
t alors nos motivations, qu’ainsi nous avons vécu
notre
époque, dans les années 1930. Il me semble que nous étions d’à peu pr
517
re époque, dans les années 1930. Il me semble que
nous
étions d’à peu près cinquante ans en avance sur l’évolution de notre
518
u près cinquante ans en avance sur l’évolution de
notre
siècle et les vrais contemporains de ce que ce siècle découvre aujour
519
uvre aujourd’hui. Ce que j’affirme ici, c’est que
nous
n’avons pas fini de nous battre pour une société des personnes libres
520
j’affirme ici, c’est que nous n’avons pas fini de
nous
battre pour une société des personnes libres et responsables. Nous av
521
une société des personnes libres et responsables.
Nous
avons à peine commencé. al. Rougemont Denis de, « Témoignage I : L
522
u le personnalisme du début d’Esprit. On vient de
nous
dire comment il avait été perçu. Si les notes que j’ai prises pendant
523
inis ». Cette opinion s’appuie beaucoup moins sur
nos
textes de l’époque que sur des ouvrages aussi notoirement dépourvus d
524
rançais. Voilà donc, à en croire Hellman, comment
notre
mouvement était « perçu » dans les années 1932 à 1940. Mais il ne fau
525
le montrent certains des exemples qu’on vient de
nous
citer. Je voudrais dire en bref — et je vous en demande pardon, mais
526
perçu-nalisme », plutôt que du personnalisme que
nous
avons vécu. Hellman nous dit que, dans un tract intitulé Le Voltigeur
527
que du personnalisme que nous avons vécu. Hellman
nous
dit que, dans un tract intitulé Le Voltigeur, j’aurais réclamé la cré
528
u de discipline (mais c’était heureusement ce qui
nous
manquait le plus) on courrait le risque d’aboutir à un « fascisme à l
529
ut à l’instant précis une panne d’électricité. Il
nous
fallut sortir sur le balcon, seul éclairé par un réverbère proche, et
530
avait remis son papier à Paulhan, et qu’il allait
nous
envoyer des « propositions de lutte commune sur des objectifs précis
531
objectifs précis ». Voilà qui montre au moins que
nous
nous sommes compris : si opposés que soient les mots d’ordre du PC et
532
tifs précis ». Voilà qui montre au moins que nous
nous
sommes compris : si opposés que soient les mots d’ordre du PC et les
533
ité tout à l’heure la lettre à Romain Rolland qui
nous
qualifie de fascistes), Europe donc publie un article de Paul Nizan,
534
nnaissance de cause, par un mensonge délibéré, il
nous
a dénoncés comme fascistes sur ordre du Parti. Le totalitaire, c’étai
535
é de l’opposer à celle du vécu, — ce vécu dont il
nous
appartient d’être encore aujourd’hui les témoins au sens le plus acti
536
es salue : « Ah ! Rougemont, me dit-il, justement
nous
parlions de Commerce 9. On m’a dit que la revue allait être reprise p
537
ue s’appellera désormais Commerce et industrie. »
Nous
passâmes à un autre sujet. J’en étais arrivé à penser que diriger la
538
ens étaient indispensables à l’hygiène mentale de
notre
ami. Cet humour bref était peut-être aussi une manière de couper cour
539
court aux confidences, plaintes ou intrigues qui
devaient
l’assiéger en permanence. Concision, précision, densité, vivacité dan
540
otre article du Figaro est vraiment admirable10.
Nous
le citerons (et je voudrais bien l’avoir écrit). amicalement J. P. Le
541
galable. Cruel dilemme d’Artaud Un soir que
nous
étions dans ce même bureau, Artaud, Henri Michaux et moi, Paulhan pro
542
staurant chinois, derrière la gare Montparnasse.
Nous
remontons à pied la rue de Rennes, contournons la gare, et longeons u
543
rchant côte à côte à une dizaine de mètres devant
nous
. Tout d’un coup, Artaud s’arrête, prend un objet dans sa poche et en
544
Quelques secondes se passent. Je lâche son bras.
Nos
deux amis sont arrivés dans la lumière de l’entrée du bistrot. Artaud
545
lumière de l’entrée du bistrot. Artaud se calme.
Nous
voici bientôt tous les quatre installés à une table, discutant les me
546
Je souffre trop ! » André Breton à New York
Notre
première rencontre se produisit à New York, en 1941, et pour ajouter
547
, où il avait un job, et où j’en cherchais un. On
nous
présente. « Dire que nous avons vécu des années à Paris sans nous ren
548
ù j’en cherchais un. On nous présente. « Dire que
nous
avons vécu des années à Paris sans nous rencontrer ! » s’écrie-t-il,
549
Dire que nous avons vécu des années à Paris sans
nous
rencontrer ! » s’écrie-t-il, et il ajoute, théâtral : « Ce sont de ce
550
le ton)… et que l’on expie ! » Il dit ensuite que
nous
devrions trouver « un moyen presque mécanique de nous revoir chaque j
551
n)… et que l’on expie ! » Il dit ensuite que nous
devrions
trouver « un moyen presque mécanique de nous revoir chaque jour ». C’
552
devrions trouver « un moyen presque mécanique de
nous
revoir chaque jour ». C’est ce que nous permettra mon engagement un m
553
anique de nous revoir chaque jour ». C’est ce que
nous
permettra mon engagement un mois plus tard comme « senior script-writ
554
New York. Cela lui pose un problème très sérieux.
Nous
en parlons, difficilement… Son désir de ne pas rompre est évident, ma
555
iste. Tout d’un coup, il a trouvé la solution : «
Nous
allons demander à Marcel de trancher le différend. » Rendez-vous est
556
rs plus tard, sur le quai de la gare de Berne, où
nous
avons pris rendez-vous. Il arrive, lentement, poussant son vélo à la
557
a main, louvoyant dans la foule des voyageurs, et
nous
allons dîner au Buffet. « Voilà, me dit-il dès que nous sommes instal
558
llons dîner au Buffet. « Voilà, me dit-il dès que
nous
sommes installés, l’explication de ma dernière lettre. Comme vous le
559
correspondance Paulhan-Rougemont est en ligne sur
notre
site.
560
m’ont demandé de prononcer l’éloge du lauréat que
nous
venions de choisir, mon premier mouvement a été de joyeuse acceptatio
561
, tout d’un coup, que de tous mes amis, celui que
nous
allions couronner se trouvait être — à tout le moins par ses vertus,
562
uitable en tout, soucieux de ne pas manquer ni du
devoir
social ni à cette « amitié que chacun se doit », comme le dit si joli
563
u devoir social ni à cette « amitié que chacun se
doit
», comme le dit si joliment Montaigne, alors que je n’ai jamais cessé
564
obe les antinomies apparentes. Le simple fait que
nous
ayons, à partir d’origines si différentes, choisi Genève pour y vivre
565
que Paris et les États-Unis, qui avaient de quoi
nous
tenter l’un et l’autre à la fin de la dernière guerre ; ce choix appa
566
à cause de lui, c’est du même lieu de Suisse que
nous
voyons l’Europe, que nous sentons le Monde et ressentons l’époque. Ma
567
même lieu de Suisse que nous voyons l’Europe, que
nous
sentons le Monde et ressentons l’époque. Mais il y a plus. Enracinés
568
a plus. Enracinés dans la littérature française,
nous
avons l’un et l’autre été nourris par l’Europe germanique et le monde
569
en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Et puis, je
nous
vois un autre trait commun, non sans relations intimes avec ce lieu g
570
cette formule européenne : le sens de ce qui est
dû
à la cité. En dépit de sa méfiance justifiée à l’endroit de l’engagem
571
qu’on le parle, Starobinski n’a jamais négligé le
devoir
civique : c’en était un pour lui que de présider quinze ans durant le
572
e à la cité — dont elle illustre et renouvelle en
notre
temps la vocation. Enfin, au choix du lieu de Suisse le plus ouvert à
573
significatif : quel que soit le sujet à traiter,
nous
le faisons l’un et l’autre en écrivains d’abord, qui se trouvent part
574
s limpides, je cherche la simplicité. La critique
doit
pouvoir être rigoureuse sans être aride, elle peut satisfaire aux exi
575
st certainement le critique le plus littéraire de
notre
temps, dès lors que sa critique a valeur « littéraire » par elle-même
576
a jamais cédé à la mode jargonnante qui tyrannise
nos
soi-disant sciences humaines, refus qui touche à l’héroïsme quand on
577
i couronne toute une œuvre d’essayiste, celle que
notre
jury couronne ce soir du Prix européen de l’essai. C’est en effet le
578
-être le mouvement de l’œuvre même de son auteur,
nous
invite à l’anticiper… Ce thème central, comme il l’indique lui-même,
579
souvenant qu’il s’agit du xvie siècle, et non du
nôtre
! « Tournons les yeux partout ; tout croule autour de nous. […] Il se
580
Tournons les yeux partout ; tout croule autour de
nous
. […] Il semble que les astres mêmes ordonnent que nous avons assez du
581
[…] Il semble que les astres mêmes ordonnent que
nous
avons assez duré… Le plus voisin mal qui nous menace n’est pas altéra
582
que nous avons assez duré… Le plus voisin mal qui
nous
menace n’est pas altération de la masse entière… mais sa dissipation
583
telle crise — qui évoque à s’y méprendre celle de
nos
polémiques sur le nucléaire et de nos guerres religieuses entre capit
584
re celle de nos polémiques sur le nucléaire et de
nos
guerres religieuses entre capitalisme et communisme, démocratie et to
585
e manifestent : « tout est piperie et batelage »,
nous
dit Montaigne. Le monde n’est qu’un théâtre, tout n’y est que masques
586
’engagement dans l’actuel. Ce que Starobinski va
nous
montrer au long des sept illustrations que constituent les sept chapi
587
apparences, de la réalité existentielle, dirions-
nous
, mais dans la seule mesure où elles sont maîtrisées, soumises à l’êtr
588
nalisme et de ses prolongements politiques, je le
dois
à ce livre de Staro. Mais il y a plus. Dans les vingt dernières pages
589
co-religieux n’est pas de son ressort, mais qu’il
doit
néanmoins avoir lieu. » Suivent des pages où il dénonce le projet sci
590
scientiste hérité du xixe siècle : « L’illusion,
nous
dit-il, consiste à croire que l’on a quitté le domaine incertain de l
591
ble d’un savoir. » Et il dénonce la perversité de
nos
prévisions sur l’avenir. Je cite encore : « Le malaise de notre siècl
592
ns sur l’avenir. Je cite encore : « Le malaise de
notre
siècle est dû pour une large part au poids excessif des impératifs d’
593
Je cite encore : « Le malaise de notre siècle est
dû
pour une large part au poids excessif des impératifs d’avenir, au pou
594
e actuelle aux calculs de résultats futurs ». Il
nous
montre par là le « paraître » mensonger d’un avenir-robot qui nous di
595
à le « paraître » mensonger d’un avenir-robot qui
nous
dicte ses ordres, masque effrayant d’une volonté de puissance qui se
596
té de puissance qui se dissimule de la sorte pour
nous
faire croire qu’elle nous est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer
597
simule de la sorte pour nous faire croire qu’elle
nous
est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer nôtre… Tout cela prolonge
598
nous est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer
nôtre
… Tout cela prolonge les analyses de Montaigne, et ressemble de plus e
599
gt fois dans les Essais.) Si vous êtes curieux de
notre
lauréat, lisez son livre sur Montaigne : c’est le meilleur portrait à
600
e, qui est pire encore qu’au xvie siècle — et de
nous
donner un jour ce livre de raison et de sagesse veloutée, dans lequel
601
vre de raison et de sagesse veloutée, dans lequel
nous
parlant du monde qu’il vit, et non plus d’un auteur-prétexte, il nous
602
e qu’il vit, et non plus d’un auteur-prétexte, il
nous
ferait voir son vrai moi. Ce serait, j’en suis sûr, son chef-d’œuvre.
603
La première règle est celle de la dimension, que
nous
avons signalée tout à l’heure : il s’agit de trouver un optimum entre
604
nd. La dimension d’une polis — ville ou État — ne
doit
pas dépasser celle qui permet à la communauté politique tout entière
605
é politique tout entière (donc aux hommes libres,
nous
dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir enten
606
or », précise Aristote. On répond aujourd’hui que
nous
avons des haut-parleurs et que cela change tout. Oui, cela change tou
607
cent lorsqu’il s’agit d’appliquer ces principes à
nos
sociétés telles qu’elles sont devenues : démesurées en fait, qu’on le
608
a Renaissance, apports bibliques : « La Bible est
notre
Antiquité », écrit Ramuz. À quoi s’ajoute — si même il n’en résulte p
609
Microcosme des combinaisons à doses variables de
nos
sources multiples à l’échelle continentale, la Suisse l’est aussi des
610
création culturelle de l’Europe : du Moyen Âge à
nos
jours, elle n’a cessé d’illustrer la structure spécifiquement europée
611
ituerait la « culture européenne ». Observons que
nos
États-nations n’ont en moyenne qu’environ deux-cents ans d’existence
612
ou par choix. Mais on l’aura peut-être remarqué :
nous
n’avons pas produit en Suisse de poètes de génie, ni de peintres qui
613
orale » leur eussent été probablement refusés par
nos
coutumes les plus invétérées. En revanche, la plupart des grands noms
614
suisse. Et c’est à eux que la Suisse, en retour,
doit
une densité de conscience communautaire, mais aussi d’efficacité tran
615
th. Son canton — ou l’Europe. Et il est vrai que
nos
meilleurs esprits, hors du compartiment natal, iront chercher dans le
616
f : C. G. Jung. Mais ce n’est pas en grimpant sur
nos
Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est
617
ays voisins ou de l’Amérique, que leur réputation
nous
est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’Europe », c’est la f
618
un tout, mais un certain groupement d’humains que
nous
appelons une société. » 14. La Confédération helvétique , Éditions
619
ution personnaliste. Les sociétés individualistes
devaient
, pour survivre, retrouver le sens de la communauté. Rougemont condamn
620
coup à prendre dans les écrits du jeune Marx, que
nous
avait révélés Arnaud Dandieu, alors qu’ils n’étaient qu’à peine connu
621
e avec Proudhon. Mais au-delà des écrits de 1844,
nous
étions entièrement du côté de Proudhon, de son socialisme fédéraliste
622
alitaires et en particulier du régime soviétique.
Nous
étions parfaitement conscients que le fascisme et le nazisme n’étaien
623
t pas dire plus simplement le contraire de ce que
nous
voulions, qui était le fédéralisme intégral, poussé jusqu’à la commun
624
al, poussé jusqu’à la commune, jusqu’à l’atelier.
Nous
voulions recréer dans la société actuelle des cellules aussi petites
625
Tout tient uniquement aux dimensions des tâches.
Nous
insistions énormément là-dessus. J’y reviens sans cesse dans tous mes
626
ont on est responsable ; c’est d’après cela qu’on
doit
organiser la société. D’où votre haine du gigantisme et de l’étatisme
627
mportant. Mais on s’est souvent trompé sur ce que
nous
appelions l’État. On a cru que nous voulions le supprimer, et nous vo
628
pé sur ce que nous appelions l’État. On a cru que
nous
voulions le supprimer, et nous voulions seulement préciser et limiter
629
État. On a cru que nous voulions le supprimer, et
nous
voulions seulement préciser et limiter ses fonctions. Nous n’étions p
630
ions seulement préciser et limiter ses fonctions.
Nous
n’étions pas du tout des anarchistes. Nous considérions l’État comme
631
tions. Nous n’étions pas du tout des anarchistes.
Nous
considérions l’État comme une fonction nécessaire à tous les étages d
632
; on n’est pas serviteur de l’État. On peut et on
doit
être serviteur de la communauté, ce qui est tout à fait différent. Ce
633
ls qu’ils sont, en chair, en os et en esprit, qui
doivent
normalement partager un sentiment de commune appartenance (cela comme
634
ar exemple. Considérer l’homme comme « individu »
nous
semblait une manière plutôt abstraite d’isoler un être, d’en faire un
635
emplaire de l’espèce, interchangeable, un numéro.
Nous
étions contre cette conception rationaliste, réifiée de l’homme que s
636
centralisée, et qui est foncièrement in-civique.
Nous
dénoncions le système napoléonien et jacobin comme modèle de tout ce
637
au plus bas, par exemple dans la race, ce qui ne
nous
avait jamais effleurés. Parmi les personnalistes anglais, allemands,
638
constructive. C’est d’ailleurs dans Nietzsche que
nous
avons lu les premiers textes énergiquement favorables à l’union de l’
639
nt déjà compris. Tout indique, dit Nietzsche, que
nous
devons dépasser cette idée stupide de nations fermées, pour aller ver
640
jà compris. Tout indique, dit Nietzsche, que nous
devons
dépasser cette idée stupide de nations fermées, pour aller vers un ma
641
a remonte ? Ça remonte aux années 1927 à 1930. Je
devais
donc avoir 21 à 24 ans. Je me suis mis à chercher ce qui était tradui
642
t dans une lettre qu’il y avait deux hommes qu’il
devait
absolument lire, l’un était Dostoïevski, l’autre Kierkegaard. Que ser
643
individu ni aux masses, mais à la personne, comme
nous
nous sommes mis à dire très vite, et aussi à la communauté. Votre pr
644
idu ni aux masses, mais à la personne, comme nous
nous
sommes mis à dire très vite, et aussi à la communauté. Votre premièr
645
est pas autonome. Cela indiquait très bien ce que
nous
cherchions, qui n’était pas l’individu, produit d’une division, comme
646
ur de la démocratie française. Et c’est de là que
nous
disions que, dans la démocratie individualiste, il n’y a plus rien po
647
foi tout en affirmant que ce n’est pas, que ce ne
doit
pas être un idéal. Absolument pas. Cela peut prêter à confusion. Pour
648
i. C’est ce que je développerai dans un livre qui
doit
être, à mon sens, le plus important de ceux que j’aurai écrits, mais
649
si l’on ne sait pas exactement le définir), et ce
doit
être le même but pour tous les hommes. Moi, ça m’allait très bien d’a
650
nticollectiviste. Il n’existe pas deux hommes qui
doivent
faire le même chemin pour aller vers le même but, qui est l’Absolu, p
651
ais enfin cela change beaucoup de choses). Chacun
doit
inventer son chemin. Je retrouvais beaucoup de métaphores qui sont dé
652
de que mon pied ne va pas tomber dans le vide. Je
dois
inventer mon sentier. Si je prenais les routes nationales, j’arrivera
653
et négatifs (tu n’es pas fait pour faire cela, tu
dois
refuser). C’est plus fréquent que le contraire, un appel direct et pa
654
je la réalise donc parmi les hommes, puisqu’elle
doit
être tout acte. La personne est prise dans le mouvement même de cette
655
certitudes, on les dépasse en action. Vous voyez,
nous
sommes ici assez loin du catéchisme traditionnel, et en même temps, e
656
qui est tout à fait essentielle dans tout ce que
nous
disions26, mais peut-être plus claire chez moi que ça ne l’est chez d
657
’écris — c’est pour moi une question de rigueur —
doit
avoir une valeur littéraire à mes yeux. Vous disiez que chez vous plu
658
qui avait entièrement convaincu Bataille. Enfin,
nous
étions en bons termes, mais je l’ai assez peu connu. Et Caillois ? Ca
659
lois, lui, c’était un ami, tout à fait. Vous avez
dû
échanger beaucoup d’idées. Je pense en particulier à la notion de sac
660
out pour mon étude des Règles du jeu, ouvrage qui
devait
introduire La Morale du But , mais pour le moment, j’y ai renoncé… Ê
661
Lourde responsabilité !… En ce moment surtout où
nos
idées — sur le fédéralisme et les régions, notamment — paraissent enf
662
de la littérature française. Les chefs-d’œuvre de
notre
langue, la floraison de son vocabulaire, la grande allure et les écla
663
le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de
nous
, le Valéry de Variété et de Tel quel, l’André Breton des Manifestes s
664
is par l’un de ses amis espagnols : « C’est un de
nos
meilleurs écrivains, mais il se perd dans les comités »… Combien d’au
665
’expliquer là-dessus, m’en fait même peut-être un
devoir
. J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question que beaucou
666
atiques. La guerre entre eux devenait inévitable.
Nous
aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre.
667
devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu
notre
âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les régimes totalitair
668
s à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas
notre
guerre. Entre les régimes totalitaires et les régimes dits libéraux,
669
la soumission de l’homme à ses machines, tout en
nous
refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ri
670
e à ses machines, tout en nous refusait le choix.
Nous
étions condamnés à inventer, dans un temps ridiculement bref, une tro
671
juscule : Ni individualistes, ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes. Un trait de lumière dans mon esprit : cette f
672
s que me posaient alors l’époque, les carences de
nos
démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai
673
u’à la guerre. Car la guerre arriva, comme prévu,
nous
dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mob
674
guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans
nos
pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord dans l
675
agé dans la lutte militante pour la fédération de
nos
peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup avaient milité avant
676
dont beaucoup avaient milité avant la guerre dans
nos
groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit que
677
unique qui le relie à la communauté. Paul Valéry
nous
avait convaincus de ce que « toute politique suppose une certaine idé
678
politique suppose une certaine idée de l’homme ».
Nous
en déduisions que le communisme supposait un individu embrigadé, le K
679
ucun effort concret. Poursuivant ce raisonnement,
nous
observions — nous, les personnalistes — que l’homme n’est responsable
680
t. Poursuivant ce raisonnement, nous observions —
nous
, les personnalistes — que l’homme n’est responsable qu’au sein d’une
681
isse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor.
Nous
retrouvions l’idéal d’Aristote, qu’il décrit dans sa Politique, l’idé
682
me coup, et le modèle de cité idéale que Rousseau
devait
reprendre en l’appliquant aux citoyens de Genève réunis dans la cathé
683
oir la Suisse justement — une idée de l’homme que
nous
appelions la personne, c’est-à-dire un individu à la fois libre et en
684
de son union réalisée à temps : la fédération de
nos
peuples. À cette union s’oppose le dogme de la souveraineté absolue d
685
mb, et la destruction des forêts, productrices de
notre
oxygène, à 40 % déjà détruites sur toute la Terre, sans retour ; et l
686
sse attendre est qu’elle ne serve jamais à rien :
nous
sommes fous. Pourquoi notre avenir vaudrait-il mieux que ce que nous
687
serve jamais à rien : nous sommes fous. Pourquoi
notre
avenir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes, nous qui le laissons
688
ourquoi notre avenir vaudrait-il mieux que ce que
nous
sommes, nous qui le laissons faire, nous qui le faisons ? Je ne suis
689
avenir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes,
nous
qui le laissons faire, nous qui le faisons ? Je ne suis pas, en rappe
690
e ce que nous sommes, nous qui le laissons faire,
nous
qui le faisons ? Je ne suis pas, en rappelant ces faits, victime de q
691
urs, sont de nature à réveiller un peu d’espoir :
notre
action de fédéralistes, de régionalistes, d’écologistes européens, ma
692
tre deux peuples de l’Europe : fait capital, dont
nous
avons trop peu conscience. Déjà le problème des régions devient le pr
693
mon action à une prise de conscience dont dépend
notre
avenir : car il sera ce que nous voulons au fond de nous-mêmes. Ce n’
694
nce dont dépend notre avenir : car il sera ce que
nous
voulons au fond de nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun de nous qu’il pe
695
s au fond de nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun de
nous
qu’il peut être sauvé. Denis de Rougemont 26 octobre 1982 ar. Roug
696
Présenté par cette note : « « Denis de Rougemont
nous
a quittés le 6 décembre 1985 ; il avait 79 ans. Pour saluer sa mémoir
697
nd. La dimension d’une polis — ville ou État — ne
doit
pas dépasser celle qui permet à la communauté politique tout entière
698
é politique tout entière (donc aux hommes libres,
nous
dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir enten
699
cent lorsqu’il s’agit d’appliquer ces principes à
nos
sociétés telles qu’elles sont devenues : démesurées en fait, qu’on le
700
iginal est le chapitre X qui traite des Droits et
devoirs
fondamentaux des citoyens. Les citoyens de l’URSS bénéficient et sont
701
pour dire le moins, les autres droits. Quant aux
devoirs
, ils se ramènent à celui de « service militaire général » qui est une
702
litaire général » qui est une loi mais aussi « un
devoir
d’honneur pour les citoyens de l’URSS ». Le trahir serait « le pire f
703
ir compte de tous les changements intervenus dans
notre
pays depuis quarante ans ». La principale innovation réside dans l’ab
704
ouvoir d’État, de la base au sommet, sont élus et
doivent
rendre compte de leur activité au peuple. Les décisions des organes s
705
’art. 39 : « L’exercice des droits et libertés ne
doit
pas porter atteinte aux intérêts de la société et de l’État ». Or le
706
« … Je sens venir des catastrophes organisées par
nos
soins diligents quoique inconscients », écrivez-vous dans L’Avenir e
707
e inconscients », écrivez-vous dans L’Avenir est
notre
affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Pourquoi cet éternel pessim
708
vous éviterez les désastres ! Je ne crois pas que
notre
avenir soit fatal. L’avenir est fait de main d’homme de nos jours. Re
709
soit fatal. L’avenir est fait de main d’homme de
nos
jours. Regardez ce qui nous entoure : tout est fait de main d’homme,
710
ait de main d’homme de nos jours. Regardez ce qui
nous
entoure : tout est fait de main d’homme, maison, route, paysage — seu
711
uls les tremblements de terre ne dépendent pas de
nous
— et déjà 3/5 des hommes habitent les villes, c’est-à-dire des milieu
712
ficiels. Les crises dont tout le monde parle sont
notre
fait. Elles ne sont pas tombées du ciel. Mais voilà, l’homme aujourd’
713
» « Ils » ou l’État ou les lois économiques, tout
nous
est bon. Qu’est-ce qui fait la force de l’État ? C’est la somme des d
714
roblèmes quelles seraient censées résoudre, c’est
nous
qui les avons créés, tout comme le plutonium. C’est nous qui le fabri
715
i les avons créés, tout comme le plutonium. C’est
nous
qui le fabriquons. Tous nos « problèmes » économiques expriment simpl
716
le plutonium. C’est nous qui le fabriquons. Tous
nos
« problèmes » économiques expriment simplement les contradictions de
717
miques expriment simplement les contradictions de
nos
désirs. Ils ne viennent que de là, que de nous ! Nous n’osons pas avo
718
de nos désirs. Ils ne viennent que de là, que de
nous
! Nous n’osons pas avouer nos vrais désirs. Nous les déguisons en « i
719
désirs. Ils ne viennent que de là, que de nous !
Nous
n’osons pas avouer nos vrais désirs. Nous les déguisons en « impérati
720
que de là, que de nous ! Nous n’osons pas avouer
nos
vrais désirs. Nous les déguisons en « impératifs technologiques » voi
721
nous ! Nous n’osons pas avouer nos vrais désirs.
Nous
les déguisons en « impératifs technologiques » voire en « nécessités
722
s » voire en « nécessités de défense nationale ».
Nous
mentons à nos vrais désirs. Nous disons tous que nous voulons la libe
723
nécessités de défense nationale ». Nous mentons à
nos
vrais désirs. Nous disons tous que nous voulons la liberté. En vérité
724
nse nationale ». Nous mentons à nos vrais désirs.
Nous
disons tous que nous voulons la liberté. En vérité, beaucoup veulent
725
mentons à nos vrais désirs. Nous disons tous que
nous
voulons la liberté. En vérité, beaucoup veulent d’abord la puissance
726
Il n’y a pas deux hommes semblables. Chaque homme
doit
se réaliser comme lui seul peut le faire. Chacun est un cas sans préc
727
e faire. Chacun est un cas sans précédent. Chacun
doit
donc inventer son chemin vers Dieu, c’est-à-dire vers le but commun,
728
de tous les hommes. Vous dites dans L’Avenir est
notre
affaire que deux finalités s’offrent à l’homme d’aujourd’hui, la puis
729
oblème de dimensions et de choix des outils mis à
notre
disposition. Par exemple, on a donné à l’homme d’aujourd’hui l’énergi
730
e plancton, lequel fabrique 4/5e de l’oxygène que
nous
respirons, est un problème mondial, qui appelle une agence mondiale.
731
ers n’arrêtent pas la pollution. Pour l’écologie,
nos
frontières nationales sont absurdes, n’existent simplement pas. Vous
732
t lu, ils savaient trop bien ce qu’ils faisaient.
Dois
-je me le reprocher ? Toute prise de conscience n’est-elle pas un prog
733
ois, un studio communiquant avec sa bibliothèque.
Nous
y arrivons le lendemain matin. Tout de suite, Gide apparaît dans une
734
’y appuie des deux mains, se balance en regardant
nos
valises et dit : « tout cela s’est arrangé si soudainement. Cela me f
735
du nucléaire ? Attention à ce genre de question.
Nous
ne sommes pas là pour prévoir l’avenir, mais pour le faire. Nous ne s
736
pas là pour prévoir l’avenir, mais pour le faire.
Nous
ne sommes pas des parieurs, qui assistons passifs, mais des joueurs,
737
d l’homme se demande ce qui va arriver. Formulons
nos
finalités et jugeons tout à partir d’elles. En ce qui concerne les ce
738
éaire sont suicidaires et le savent. L’avenir que
nous
voulons, c’est le solaire. Mais les États freinent la recherche dans
739
un compteur entre le soleil et les citoyens, ils
nous
répéteront — et c’est un mensonge — qu’il faut vingt ans encore pour
740
rez avoir un four solaire sur votre maison qui ne
devra
rien ni à l’EDF, ni à l’État. Il y a là de quoi encourager les autono
741
par Denis de Rougemont, n’ont jamais été publiés.
Nous
en présentons ici de larges extraits. »