1 1982, Articles divers (1982-1985). L’Europe une et diverse : la contribution des cultures nationales [commentaires] (1982)
1 ne peux pas m’en tenir là. J’ai réfléchi à ce que vous avez dit ici, les uns et les autres. J’ai aperçu de nouvelles manière
2 onales » ne soit pas vidée de tout sens ? Je vais vous le dire en trois mots. Ces sources de la culture commune des Européen
3 les dans le dialogue que nous souhaitons tous. Je vous en donnerai ici quelques exemples, portant surtout sur l’usage que l’
4 rs de communautés, ou mainteneurs de communautés. Vous avez le cas de la Hongrie, l’un des tout premiers États formés en Eur
5 pour lui, sa culture était sa raison d’être. Mais vous avez à l’extrême inverse la Suisse, qui n’a pas de culture nationale,
6 érant librement les unes avec les autres. Ensuite vous avez eu un très remarquable exposé de M. Romano sur l’Italie, où il n
7 our l’Allemagne, le cas n’est pas trop différent. Vous avez une grande culture germanique, on peut le dire, parce que l’acce
8 ’un empire de nostalgie reconstitué. Aujourd’hui, vous avez cette même culture qui est le seul lien communautaire entre des
9 e comme culture, d’une culture symphonique, ou si vous voulez, d’un orchestre. Il y a le langage commun, la musique, l’hérit
10 ultures que nous souhaitons tous ? Je ne vais pas vous faire ici un long topo. J’aimerais simplement proposer une ou deux pi
2 1982, Articles divers (1982-1985). De la personne à l’Europe des régions (25 mars 1982)
11 à l’Europe des régions (25 mars 1982)b c Toute votre œuvre est sous-tendue par l’idée de la « personne ». Quelle est cette
12 aschisch, incalculablement pire… Finalement, êtes- vous de gauche ou de droite ? Je vais vous répondre par cette formule d’Or
13 ement, êtes-vous de gauche ou de droite ? Je vais vous répondre par cette formule d’Ortega y Gasset que je trouve superbemen
14 tega y Gasset que je trouve superbement adaptée à votre question : « Être de gauche ou de droite, c’est choisir une des innom
3 1982, Articles divers (1982-1985). Précisions de M. Denis de Rougemont (25 mai 1982)
15 Rougemont (25 mai 1982)h Dans l’interview que vous avez publiée le 25 mars et que j’avais accordée à Richard Labévière,
4 1982, Articles divers (1982-1985). « Vous avez dit Rolling Stones ? » (28 mai 1982)
16 «  Vous avez dit Rolling Stones ? » (28 mai 1982)i Sondage-minute, sondage
17 i. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête] Vous avez dit Rolling Stones ? », L’Hebdo, Lausanne, 28 mai 1982, p. 11.
5 1982, Articles divers (1982-1985). « Des manifestations pacifistes encore plus grandes ! » (2 juillet 1982)
18 des ! » (2 juillet 1982)j k Comment considérez- vous les manifestations pacifistes de ces derniers mois ? À en croire cert
19 tiliser son propre élan pour le renverser. Pensez- vous que la non-violence puisse constituer une alternative à la défense ar
20 : désarmons-nous, commençons les premiers. Seriez- vous prêt à le dire pour notre pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour vo
21 ur notre pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour vous parler sincèrement, je sens, je sais, je vois ce que serait la seule
22 arce qu’il ne faut pas que ce soit une démission. Vous voudriez donc qu’on organise la non-violence ? Je voudrais que les me
6 1982, Articles divers (1982-1985). Des régions à la paix pour l’union de l’Europe (juillet-août 1982)
23 la paix du monde. Œuvre de longue haleine, direz- vous  ? — Il n’y a donc pas une seule minute à perdre. m. Rougemont Deni
7 1982, Articles divers (1982-1985). La peur d’être libre… (printemps-été 1982)
24 La peur d’être libre… (printemps-été 1982)d e Vous êtes considéré comme celui qui a lancé l’idée du régionalisme. Pourqu
25 elui qui a lancé l’idée du régionalisme. Pourquoi vous occupez-vous plus particulièrement des régions ? Ces dernières années
26 ncé l’idée du régionalisme. Pourquoi vous occupez- vous plus particulièrement des régions ? Ces dernières années, j’ai propos
27 L’Ordre nouveau , nom qui nous a été volé par qui vous savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’ordre véritable » par rapport
28 e personne, et non pas comme individu. C’est donc vous , en quelque sorte, que l’on peut considérer comme le père de la théor
29 ce type de communauté naît la région. Quelle est votre définition de la région ? Tout d’abord, c’est une grappe de communes
30 oses qu’elles ne peuvent pas faire toutes seules. Vous en avez une vision tout à fait organique. Cela relève plus de l’horti
31 s, par exemple, cela suppose une agence mondiale. Vous dites, dans votre livre L’Avenir est notre affaire , « la contestati
32 ela suppose une agence mondiale. Vous dites, dans votre livre L’Avenir est notre affaire , « la contestation nucléaire devie
33 qui doit le faire. On pourrait peut-être comparer votre description de l’unité-région et de ses limites à une personne faisan
34 peut se fédérer avec d’autres fédérations. Dans votre livre, vous avez résumé trois schémas d’organisation : le schéma fran
35 rer avec d’autres fédérations. Dans votre livre, vous avez résumé trois schémas d’organisation : le schéma français, le pir
36 mas d’organisation : le schéma français, le pire… Vous dites « la France, pays modèle de toute révolution étatique, national
37 vétique et celui de la fédération des États-Unis. Vous démontrez très bien la différence d’esprit entre ces dernières en exp
38 avec un ministre de la Haute-Volta, il me dit : Vous ne connaissez pas le pire. Quand la décolonisation s’est faite, nos j
39 régions désarment la guerre. Comment définissez- vous la liberté ? La notion de liberté marche de pair avec celle de respo
40 s frontières, et trop petit à l’échelle du monde. Vous avez écrit aussi « une région, comme telle, ne sera jamais compétitiv
41 nation ne déclenche pas d’amour pour ses bureaux, vous l’avez, vous aussi, souvent dit ! Les États-nations ne sont que des
42 lenche pas d’amour pour ses bureaux, vous l’avez, vous aussi, souvent dit ! Les États-nations ne sont que des individus égo
43 à-dedans. Ce n’est pas comme la patrie. Ne pensez- vous pas que l’on a « bluffé » les citoyens en introduisant une énorme con
44 enue sur cela. La patrie, c’est quelque chose qui vous vient de l’intérieur tandis que l’État-nation, c’est un truc qui vous
45 rieur tandis que l’État-nation, c’est un truc qui vous encadre de force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut vous con
46 ion, c’est un truc qui vous encadre de force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à vous exiler. Les ré
47 force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à vous exiler. Les régions doivent se faire à travers les fr
48 vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à vous exiler. Les régions doivent se faire à travers les frontières. La rég
49 ntale, ce qui est vrai à tous points de vue. Dans votre livre, vous disiez qu’il faut aller à la fois vite et lentement pour
50 est vrai à tous points de vue. Dans votre livre, vous disiez qu’il faut aller à la fois vite et lentement pour constituer c
51 ntralisme. Cela va paraître énorme aux Français ! Vous avez dit à un journaliste suisse qu’il faudrait au moins trois généra
52 ivre de « livre infâme » ! Pour conclure, je vais vous citer une phrase que j’ai écrite et que j’aime beaucoup : « la puissa
53 , c’est le pouvoir que l’on prend sur soi-même. » Vous avez aussi parlé de « la peur d’être libre »… C’est la maladie de not
8 1982, Articles divers (1982-1985). Un écrivain au service de la cité (24 octobre 1982)
54 Denis de Rougemont, dans quelles circonstances votre vocation s’est-elle décidée ? Je crois qu’il faut remonter, pour dist
9 1983, Articles divers (1982-1985). Réponses à des questions de Marcel Proust et de Michel Moret (1983)
55 l Proust et de Michel Moret (1983)v Qui auriez- vous aimé être ? Moi, mais pleinement réalisé. Le principal trait de votre
56 i, mais pleinement réalisé. Le principal trait de votre caractère ? L’alternance admiration-indignation, moteur de tous mes é
57 teur de tous mes écrits. La qualité préférée chez vos semblables ? La capacité d’amitié. Croyez-vous au hasard ? Oui, quand
58 hez vos semblables ? La capacité d’amitié. Croyez- vous au hasard ? Oui, quand il fait bien les choses. Croyez-vous, comme Ro
59 sard ? Oui, quand il fait bien les choses. Croyez- vous , comme Rousseau, que l’homme naît bon et que la société le rend mauva
60 s fidèle aux ordres de sa vocation unique. Pensez- vous que l’homme soit capable de progrès moral ? Je ne sais. Je le souhait
61 ouhaite. C’est le vrai sens de toute vie. Estimez- vous que, dans le monde, les libertés individuelles sont en progression ?
62 t sur terre et plus précisément en Suisse, pensez- vous que notre justice le condamnerait ? Oui, comme objecteur de conscienc
63 non sur autrui mais sur soi-même. La réforme que vous admirez le plus ? La christianisation jamais achevée des Églises chré
64 alvin à Vatican II : même combat ! La réforme qui vous causerait le plus grand plaisir ? Celle des concepts occidentaux de t
65 de loisir, finalement le passage du fric au troc. Votre personnage historique préféré ? Je dirais Guillaume Tell, s’il était
66 dirais Guillaume Tell, s’il était « historique ». Vos musiciens préférés ? Monteverdi, Bach, Mozart et Arthur Honegger. Vos
67 és ? Monteverdi, Bach, Mozart et Arthur Honegger. Vos écrivains préférés ? Isaïe mais aussi Eschyle, Béroul et Bernard de V
68 liot et Saint-John Perse. Le don de la nature que vous aimeriez avoir ? Une santé qui puisse résister à pas mal d’excès. v
10 1983, Articles divers (1982-1985). Bertrand de Launay, Le Poker nucléaire : comme brebis à l’abattoir [préface] (1983)
69 gher and higher.1 Non, messieurs les ministres, vous n’avez pas le droit de « jouer au poker » la survie de l’humanité. En
70 ationale, le terrorisme déstabilisant. Que voulez- vous , l’exemple vient de haut ! II Cassandre toujours fut tenue pour
71 Ils ont été traumatisés par la bombe d’Hiroshima. Vous non, sans doute ? Vous n’avez rien senti ? Voilà qui est grave. Névro
72 par la bombe d’Hiroshima. Vous non, sans doute ? Vous n’avez rien senti ? Voilà qui est grave. Névrosé est celui qui réagit
73 phe Sidney Hook lui répondit aussitôt : « Si nous vous suivions, nous finirions par être à la fois rouges et morts. » Il est
74 nt déclarée des prochaines conférences de Genève. Vous me répondrez que c’est impossible, car cela désorganiserait l’économi
75 le et ferait au surplus des millions de chômeurs. Votre devise serait-elle : « plutôt la fin de l’Humanité que la ruine de ma
76 sens sitôt qu’on entre dans le démesuré ? IV. Vous avez dit : « Catastrophisme » ? Vous oubliez que les prophètes son
77 ? IV. Vous avez dit : « Catastrophisme » ? Vous oubliez que les prophètes sont là pour empêcher les catastrophes que
78 phètes sont là pour empêcher les catastrophes que vous préparez. Dans la tradition antique, je trouve ce dicton latin : Uti
11 1983, Articles divers (1982-1985). Hitler, l’anti-prophète de notre siècle (10 février 1983)
79 erre des nerfs. » Il entre dans une rage folle. «  Vous voyez, crie-t-il, il faut bien que je fasse la guerre à la Pologne pu
80 ommun ! Si je perds mon prestige, je perds tout ! Vous , monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes, vous êtes de la grand
81 stige, je perds tout ! Vous, monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâl
82 tout ! Vous, monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourrie
83 s, monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourriez vous moqu
84 ous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourriez vous moquer d’un tel article. Mais moi je ne suis qu’un prol
85 grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourriez vous moquer d’un tel article. Mais moi je ne suis qu’un prolétaire ! » Ce
86 yseur de ces forces qui déjà sont dressées devant vous  ; et après cela, vous pouvez le supprimer sans rien détruire de ce qu
87 i déjà sont dressées devant vous ; et après cela, vous pouvez le supprimer sans rien détruire de ce qui s’est fait par lui.
12 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : conclusions (1984)
88 ressemblé à rien de ce que j’ai connu jusqu’ici. Vous savez comment il est né : de l’envoi à des centaines de personnes d’u
89 ne mord plus sur la réalité. Je voudrais donc, en votre nom à tous, féliciter vivement la Fondation Veillon d’avoir pris cett
90 sortir quelques idées neuves. Je pense aussi que vous serez tous d’accord pour remercier la Fondation Charles Veillon non s
91 bolique pour l’Europe : au bout de l’allée, quand vous allez en direction du lac, vous arrivez sur une petite crête qui marq
92 de l’allée, quand vous allez en direction du lac, vous arrivez sur une petite crête qui marque la ligne de partage des eaux
93 d’avoir découvert. Cher Monsieur Veillon, puis-je vous prier de transmettre à vos frères ce vœu que ratifie ma profonde grat
94 ieur Veillon, puis-je vous prier de transmettre à vos frères ce vœu que ratifie ma profonde gratitude. Je voudrais maintena
95 fie ma profonde gratitude. Je voudrais maintenant vous dire en quelques mots la préhistoire de mon livre, puisque c’est lui
96 sophe marxiste hongrois, Georges Lukacs… — rendez- vous vraiment historique, si tôt après la guerre. Tout le monde s’est acco
97 ement quand on en vient à voter le budget. Or, je vous le disais hier : seul le budget ne ment pas. Quand les discours exalt
98 referme maintenant, mais entre dans mon projet de vous expliquer comment j’ai été appelé à écrire L’Avenir est notre affair
99 organiquement, génétiquement liés. Je ne saurais vous donner une juste idée des circonstances dans lesquelles mon livre a p
100 comptait 3,5 milliards d’humains) : « Que pensez- vous qu’il resterait de l’humanité en cas de guerre atomique ? » Il m’a di
101 s angles morts, à l’abri des radiations ! » Mais, vous imaginez ce qu’ils seraient ? De pauvres hères, qui chercheraient à s
102 été très bien mis en relief par plusieurs d’entre vous , par plusieurs des travaux présentés ici, mais aussi par le travail d
103 d’égards, et sur laquelle aussi certains d’entre vous ont insisté à très juste titre. Nécessité de concevoir la planète ent
104 ètes sur bien des cas ; mais ce qu’il faut que je vous avoue c’est que cette notion de régions à géométrie variable, à front
105 manières (comme dans les mathématiques modernes, vous avez des ensembles topologiques en intersections, et il s’agit de voi
106 rase du professeur Norton, que j’ai recopiée pour vous la relire à propos des complexités que pose la région à géométrie var
107 one can overcome complexities as one proceeds. » Vous avez tous compris : on ne peut pas poser d’avance la réponse à des qu
108 tes ici, qui m’ont encouragé. Et quand je pense à vos travaux et à nos discussions, j’en tire pour ma part trois directions
109 rriblement compliqué, mais quand on le vit, comme vous la vivez tous, c’est très facile. Je sais parfaitement à quelles soci
110 idéologique, économique » — je crierais au fou ! Vous crieriez tous au fou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation exige de n
111 détruite au passage : l’État-nation. Je voudrais vous rappeler l’importance du mot commune, qui est tellement riche. Les ch
112 antons » au Moyen Âge, mais de communes. Et savez- vous comment se dit commune dans le latin du pacte de 1291, qui est la bas
113 ujourd’hui. À ceux qui nous disent volontiers : «  Vous savez, vos idées, je les trouve très sympathiques, mais enfin, je ne
114 À ceux qui nous disent volontiers : « Vous savez, vos idées, je les trouve très sympathiques, mais enfin, je ne peux pas y
115 pieds sur terre ! », je réponds : « Tant pis pour vous , car cela vous condamne à l’immobilité ! » Si un homme veut marcher,
116  ! », je réponds : « Tant pis pour vous, car cela vous condamne à l’immobilité ! » Si un homme veut marcher, il ne peut pas
117 avons une culture commune, nous les Européens. Je vous rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus (et qui devrait être co
118 ues, pour n’en prendre que trois. J’ai trouvé, et vous pouvez facilement le vérifier, que le rythme de variabilité des langu
119 pas de dix ans, plutôt de cinq ans. Il suffit que vous implantiez une usine dans une région pour changer complètement son po
120 pratiques se dégager de ce colloque. Je voudrais vous rappeler quelques-unes de celles qui ont été suggérées. Dans le papie
121  », ont dit M. Juillet et beaucoup d’autres parmi vous . Je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus. Je crois aussi qu’
13 1984, Articles divers (1982-1985). Autour de l’Avenir est notre affaire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)
122 nt sur le fait qu’il concorde à 95 % avec moi. Si vous ne gardez pas cela à l’esprit, vous aurez l’impression que c’est une
123 avec moi. Si vous ne gardez pas cela à l’esprit, vous aurez l’impression que c’est une proportion inverse qu’évoque la lect
124 en ! En réalité, je le connais assez pour pouvoir vous rappeler, sans je crois lui faire tort, que tout d’abord, il est ital
125 ements religieux, qui ont donné les résultats que vous voyez autour de nous, que se sont dressés les personnalistes des anné
126 erchent cela n’ont rien à trouver à Crêt-Bérard ! Vous vous doutez bien que ce n’est pas ici que nous trouverons des réponse
127 nt cela n’ont rien à trouver à Crêt-Bérard ! Vous vous doutez bien que ce n’est pas ici que nous trouverons des réponses à c
128 t le but général de tout cela ? C’est la paix. Si vous voulez absolument un mythe, c’est le seul que je puisse proposer.
129 ’Électricité de France, qui disait : « Mais savez- vous que les surfaces qu’il faudrait pour créer l’équivalent en énergie so
130 rdinateurs. » Il m’a répondu : « Ah, celle-là, je vous en veux de l’avoir dite avant moi ! » XI. Des régions à géométrie
14 1984, Articles divers (1982-1985). L’Europe et les intellectuels (1984)
131 jusqu’ici sur l’idée qu’ils se font de l’Europe, vous êtes celui qui s’affirme le plus comme « Européen », et cela depuis v
132 ffirme le plus comme « Européen », et cela depuis vos premiers écrits. Comment et pourquoi êtes-vous devenu et restez-vous
133 uis vos premiers écrits. Comment et pourquoi êtes- vous devenu et restez-vous un « Européen militant » ? Il me semble que tou
134 s. Comment et pourquoi êtes-vous devenu et restez- vous un « Européen militant » ? Il me semble que tout m’y a conduit, à com
135 châtel dans la Confédération, et dont je voudrais vous lire ces quelques lignes : Ce qu’on touche — et ce qu’on imagine, le
136 tout près de nous, de Heidegger. Tout cela, comme vous voyez, très européen, mais dans un sens du terme assez différent de c
137 s années que j’ai passées là-bas, de 1941 à 1947. Vous avez dit et écrit à plusieurs reprises que c’est en Amérique que vous
138 it à plusieurs reprises que c’est en Amérique que vous avez découvert l’Europe. Comment cela s’est-il passé ? De deux maniè
139 cette enquête était l’immédiat après-guerre. Mais votre prise de conscience et votre engagement européen ne remontent-ils pas
140 t après-guerre. Mais votre prise de conscience et votre engagement européen ne remontent-ils pas, avant les États-Unis, aux a
141 refus et de nos propositions. Je vais essayer de vous les résumer en quelques mots. Nous partions d’une idée de l’homme que
142 guerre froide. Ce n’est pas et ce n’a jamais été votre position. Pourquoi ? Je n’ai jamais, pas un instant, senti les choses
143 i au nom de ma commission. J’étais embarqué. Avez- vous été soutenu, durant ces années de création du Mouvement européen, par
144 quelques anciens ministres… Quels résultats avez- vous enregistrés ? Après la lecture de mon « Message aux Européens », le c
145 alué par un message très chaleureux de Churchill. Vous voilà devenu organisateur, sinon administrateur, d’un projet bien amb
146 qu’on n’imagine pas confié à un écrivain. Qu’avez- vous pu réaliser, ou essayé de réaliser pendant les trente-trois ans que v
147 sayé de réaliser pendant les trente-trois ans que vous avez passés à la tête du Centre, soit comme son directeur, soit depui
148 , souvent plus « européens » que nous-mêmes. Mais vous , Denis de Rougemont, comme écrivain, pendant ce temps, avez-vous enco
149 Rougemont, comme écrivain, pendant ce temps, avez- vous encore trouvé le moyen d’écrire pour vous ? C’est le problème de la c
150 s, avez-vous encore trouvé le moyen d’écrire pour vous  ? C’est le problème de la compatibilité entre l’œuvre et l’engagement
151 té entre l’œuvre et l’engagement qui se pose dans votre cas. Je répondrai d’une manière toute factuelle. Durant les années de
152 ver avec Journal d’un Européen l’année prochaine. Vous voyez ici, dans le vif, l’interaction féconde de l’œuvre littéraire e
153 ns passionnés par le sort de l’Europe que ceux de votre génération et de celle des grands aînés que vous avez cités. Est-ce à
154 votre génération et de celle des grands aînés que vous avez cités. Est-ce à vos yeux décourageant ? Il est certain que les é
155 le des grands aînés que vous avez cités. Est-ce à vos yeux décourageant ? Il est certain que les écrivains, les philosophes
156 es du discours au niveau du nombril. Aujourd’hui, vous devez vous sentir moins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas
157 urs au niveau du nombril. Aujourd’hui, vous devez vous sentir moins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas dans l’immé
158 eut-être mais la solution du chômage en tout cas. Vous m’interrogiez sur l’intellectuel et l’Europe. Je vous ai donné un exe
159 m’interrogiez sur l’intellectuel et l’Europe. Je vous ai donné un exemple concret, le mien. Les mouvements européens avec l
160 e. Mais quelles sont ses chances de succès, allez- vous me dire ? À cette question, je réponds depuis que j’agis, et au nom d
15 1984, Articles divers (1982-1985). Informatique, société, sagesse (1984)
161 s les ordinateurs ». « Ah, celle-là, dit mon ami, vous me rendez jaloux de ne pas l’avoir trouvée ! » Je vous ferai grâce,
162 e rendez jaloux de ne pas l’avoir trouvée ! » Je vous ferai grâce, aujourd’hui, de la démonstration faite ailleurs, du seco
163 « d’usines sans ouvriers ». Je disais : que ferez- vous des ouvriers « libérés » ? On me répondait : nous allons les recycler
164 ait hier encore le travail à la chaîne — souvenez- vous du film de Chaplin Les Temps modernes — fournit un bel exemple des po
165 ondations suisses et européennes. ⁂ Il me reste à vous présenter, avant de conclure, quelques remarques sur un sujet bien ex
166 u MIT. Dans ses propos, publiés par L’Express, je vous prie de faire la part d’une certaine provocation sournoisement rigola
167 aine provocation sournoisement rigolarde, mais de vous rappeler en même temps que les propos les plus irresponsables en appa
168 Et j’en conclus sur l’avenir de l’informatique en vous rappelant la question judicieuse qu’un des premiers critiques des méd
169 i l’impact ». Victor Hugo écrit dans un poème : «  Vous dites : où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais. » Répondons-lui : si l’o
170 sédés que nous sommes par des gains immédiats. Je vous ai cité des chiffres effarants sur le chômage que nous prépare l’info
16 1984, Articles divers (1982-1985). Le Patrimoine européen [conclusion] (1984)
171 ici une petite liste que j’ai établie pendant que vous parliez, les uns et les autres : — tradition sans cesse ranimée par i
172 our moi, se concrétise dans la notion de régions ( vous pensez bien que j’allais y revenir) comme condition de toute fédérati
173 in du xixe et du début du xxe siècle : rappelez- vous les ouvrages de Maurice Barrès et son titre célèbre : La Terre et les
174 e que Nietzsche appelait de ses vœux. Laissez-moi vous citer de lui deux passages trop peu connus, le premier tiré de Par-de
175 nes rencontres. Je terminerai en le remerciant en votre nom à tous pour le très beau colloque qui se clôt ce matin, l’un des
17 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage I] (1985)
176 « les non-conformistes des années 1930 », je vais vous apporter moins un « témoignage », bien grand mot, que quelques souven
18 1985, Articles divers (1982-1985). Le personnalisme d’Emmanuel Mounier [témoignage II] (1985)
177 d’Emmanuel Mounier [témoignage II] (1985)am Je vous ai dit hier comment je me rappelais avoir vécu le personnalisme du dé
178 t de nous citer. Je voudrais dire en bref — et je vous en demande pardon, mais le calembour me paraît irrésistible — que la
19 1985, Articles divers (1982-1985). Quelques-uns de mes écrivains : anecdotes (1985)
179 ri Michaux. Il m’arrête d’un geste : « Est-ce que vous sentez toujours des battements de cœur, ici, avant d’entrer chez Paul
180 , avant d’entrer chez Paulhan ? » — « Oh, dis-je, vous savez, j’y viens presque tous les jours, j’ai un bureau en bas, non,
181 h tiens ! Rougemont, bonjour ! Je suis content de vous voir. Mais est-ce vrai ce que l’on dit, que c’est vous qui avez écrit
182 voir. Mais est-ce vrai ce que l’on dit, que c’est vous qui avez écrit le dernier recueil d’essais de Daniel Halévy ? » Je le
183 . On m’a dit que la revue allait être reprise par vos Éditions “Je sers”… » — « C’est vrai, dis-je sans hésiter, mais la re
184 ire. Bien amicalement Jean P. (1939) Cher ami, votre article du Figaro est vraiment admirable10. Nous le citerons (et je
185 , de contraint. Pourquoi ? Je voudrais bien avoir votre avis sur la note jointe. 21.VIII.1949 Mon cher ami ah j’aurais tou
186 int-John Perse avant le 10 septembre. Est-ce trop vous demander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de m
187 t le 10 septembre. Est-ce trop vous demander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de même, j’imagine vagu
188 . Est-ce trop vous demander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que vous êt
189 ous demander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que vous êtes déçu. Et moi,
190 tre Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que vous êtes déçu. Et moi, je serais plus tranquille si vous étiez à Strasbou
191 s êtes déçu. Et moi, je serais plus tranquille si vous étiez à Strasbourg, à la place de ces 87 parlementaires. affectueusem
192 place de ces 87 parlementaires. affectueusement à vous Jean P. « Jean P. » envoyait chaque jour une bonne vingtaine de ces
193 Il est haletant, sa bouche écume. « Comment allez- vous faire ? Lancer le truc par la lame ? » Quelques secondes se passent.
194 sur un ton crispé : « Excusez-moi… Je ne peux pas vous reconnaître… Je ne veux pas… Je souffre trop ! » André Breton à Ne
195 rs moi l’air sombre et me dit d’entrée de jeu : «  Votre dernier livre est un livre dangereux ! J’ai pu le voir, par les réact
196 ander à Marcel de trancher le différend. » Rendez- vous est fixé aussitôt pour un dîner à trois, dans un bistrot français de
197 assis : « Il semble que Breton soit très gêné par votre dernier livre. Trop chrétien, sans doute, à ses yeux. Moi, vous savez
198 ivre. Trop chrétien, sans doute, à ses yeux. Moi, vous savez… Je crois que vous croyez ?… Remarquez l’amphibologie du verbe…
199 doute, à ses yeux. Moi, vous savez… Je crois que vous croyez ?… Remarquez l’amphibologie du verbe… Mais qu’est-ce que cela
200 le voilà. Je lui dis : « Léon-Paul, je n’ose plus vous serrer la main ! J’ai peur d’être Don Juan au dernier acte… » Il s’ar
201 acte… » Il s’arrête. « June homme ! Moi, je vais vous en dire une ! Avant, j’avais la roseur de la Légion d’honnête. À prés
202 elle sera probablement exterminée. C’est moi qui vous écrirai plutôt dans quelques jours, dès que j’aurai une adresse. Et v
203 s quelques jours, dès que j’aurai une adresse. Et vous me direz alors si vous consentez à donner quelques pages à cette jeun
204 ue j’aurai une adresse. Et vous me direz alors si vous consentez à donner quelques pages à cette jeune revue de mes amis de
205 ai de la gare de Berne, où nous avons pris rendez- vous . Il arrive, lentement, poussant son vélo à la main, louvoyant dans la
206 allés, l’explication de ma dernière lettre. Comme vous le savez, j’habitais à Cully, chez Budry. Il estimait que j’abusais d
20 1985, Articles divers (1982-1985). Éloge de Jean Starobinski (1985)
207 ue par quelques exemples. Jean Starobinski, ou si vous le permettez, « Staro », comme on l’appelle dans toute l’Europe, est
208 nies, de mon côté. Pourtant, je suis ici ce soir, vous m’en voyez heureux, tous scrupules apaisés : Que s’est-il donc passé
209 Montaigne en mouvement, ce maître livre, dont je vous parlerai tout à l’heure. Voir plus large, c’est chercher ce qui englo
210 s bibliographies à la fin des ouvrages de Staro : vous y trouverez autant de poètes, de philosophes, de psychologues de lang
211 nski dont j’eus un jour connaissance, je voudrais vous citer, en toute indiscrétion, ces quelques lignes qui confessent l’ar
212 té par les désordres de l’époque. Oyez plutôt, en vous souvenant qu’il s’agit du xvie siècle, et non du nôtre ! « Tournons
213 é pour des intérêts immédiats. Combien j’aimerais vous retracer ici les étapes en chacun de ces domaines, de ce même va-et-v
214 thème qui revient vingt fois dans les Essais.) Si vous êtes curieux de notre lauréat, lisez son livre sur Montaigne : c’est
21 1985, Articles divers (1982-1985). L’agora, condition première de la démocratie réelle (décembre 1984-janvier 1985)
215 mocratie réelle (décembre 1984-janvier 1985)aj Vous m’avez demandé ce que signifie pour moi le terme agora. Je vous répon
216 mandé ce que signifie pour moi le terme agora. Je vous réponds d’autant plus volontiers que le concept d’agora a toujours jo
217 leurs, c’est-à-dire des radios d’État. Essayez de vous emparer des micros dans une salle de 40 000 places assises entourée d
218 personnes — selon les journaux du lendemain — et vous comprendrez ce que je veux dire. C’est l’expérience que j’ai subie à
219 m’a empruntée sans jamais songer à me la rendre, vous le savez, c’est ma définition de la personne, par opposition à l’indi
220 at totalitaire fera son ciment. « Pourquoi voulez- vous que je vote ? », me dit tel inconnu avec qui j’échange quelques mots,
221 es répliques improvisées dans l’assemblée réelle. Votre journal est donc, dans ce sens, un substitut virtuellement très valab
222 ’une municipalité, ici, d’une université. Puis-je vous rappeler, à ce propos, que le pacte du « Grütli », déjà cité, unissai
22 1986, Articles divers (1982-1985). Interview avec Denis de Rougemont (1986)
223 revoir dans le climat intellectuel d’aujourd’hui. Vos écrits des années 1930 sont une condamnation sans équivoque possible
224 uve au moins bizarre). Ce qui me frappe c’est que vous faisiez à l’époque déjà ce qu’on n’a vraiment commencé à faire ouvert
225 me. Et c’est cela qui est tout à fait contraire à votre mouvement de pensée. Tout à fait l’inverse. On ne pouvait pas dire pl
226 ’après cela qu’on doit organiser la société. D’où votre haine du gigantisme et de l’étatisme ? Cela c’est très important. Mai
227 it différent. Ce terme de « communauté » est chez vous un terme clé. La communauté, c’est une réalité. L’État est une mesure
228 s inévitables », comme disait Keyserling. Puisque vous parlez d’individu, précisons qu’il y a eu mauvaise interprétation du
229 vaise interprétation du terme. On a pu croire que vous étiez contre l’individualisme, au sens d’une limitation des libertés
230 an religieux. J’ai en effet le sentiment que pour vous le personnalisme et ensuite le fédéralisme s’inscrivent tout naturell
231 mis à dire très vite, et aussi à la communauté. Votre première définition de la personne remonte à décembre 1934 ?23 Celle
232 sujet responsable de son rôle dans la communauté. Vous utilisez le terme de valence dans « Définition de la personne ». Oui,
233 culté, car dans cette idée de vocation, telle que vous l’entendez, il y a une composante difficile à cerner, c’est la foi. V
234 une composante difficile à cerner, c’est la foi. Vous insistez beaucoup sur l’importance de la foi tout en affirmant que ce
235 ument pas. Cela peut prêter à confusion. Pourriez- vous préciser ce que vous entendez par foi ? Cela est absolument fondament
236 prêter à confusion. Pourriez-vous préciser ce que vous entendez par foi ? Cela est absolument fondamental pour moi. C’est ce
237 toute raison raisonnable. D’où l’importance dans votre pensée de la dimension téléologique ? Oui. Je me rappelle un philosop
238 ns de la rejoindre. C’est la raison pour laquelle vous êtes aussi opposé à l’idée de révolution matérialiste. Dès vos premie
239 i opposé à l’idée de révolution matérialiste. Dès vos premiers écrits vous en attaquez le principe même. En ce sens, vous ê
240 révolution matérialiste. Dès vos premiers écrits vous en attaquez le principe même. En ce sens, vous êtes antimarxiste. Dan
241 ts vous en attaquez le principe même. En ce sens, vous êtes antimarxiste. Dans ce sens oui : radicalement anticollectiviste.
242 dans ses incertitudes, on les dépasse en action. Vous voyez, nous sommes ici assez loin du catéchisme traditionnel, et en m
243 evenir à ma remarque précédente, on peut dire que vous faisiez un peu figure de prophète — dès le début des années 1930 — en
244 on le redit maintenant, depuis plusieurs années. Votre prise de position de l’époque est donc très actuelle. Oui, la révolut
245 ur — doit avoir une valeur littéraire à mes yeux. Vous disiez que chez vous plus que chez les autres personnalistes il y a u
246 aleur littéraire à mes yeux. Vous disiez que chez vous plus que chez les autres personnalistes il y a une préoccupation… Une
247 ois ? Caillois, lui, c’était un ami, tout à fait. Vous avez dû échanger beaucoup d’idées. Je pense en particulier à la notio
248 on de sacré qui revient à plusieurs reprises dans vos écrits. Caillois m’a beaucoup apporté, surtout pour mon étude des Règ
249 u But , mais pour le moment, j’y ai renoncé… Êtes- vous toujours en rapport avec certains écrivains personnalistes ? Il se tr
23 1986, Articles divers (1982-1985). L’Europe des consciences (1986)
250 tion, et de présidences de comités : je n’ose pas vous dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines, je le crains. D’
251 de moi et en moi. Ce qui m’importe ici, c’est de vous faire entrevoir l’interaction de ces deux séries de motifs dans mon t
24 1996, Articles divers (1982-1985). « Plaise aux dieux que je sois un faux prophète » (automne 1996)
252 s soins diligents quoique inconscients », écrivez- vous dans L’Avenir est notre affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Po
253 , écrivez-vous dans L’Avenir est notre affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Pourquoi cet éternel pessimisme ? Éternel
254 Je dis à mes contemporains, faites autre chose et vous éviterez les désastres ! Je ne crois pas que notre avenir soit fatal.
255 ue est de l’empêcher de faire de grandes bêtises. Vous êtes bête et méchant ? Je fais comme tout le monde, je vais dans le s
256 ir de la liberté, non de la puissance. Qu’appelez- vous liberté ? Se réaliser soi-même, pouvoir obéir à sa vocation. Il n’y a
257 le but commun, le but suprême de tous les hommes. Vous dites dans L’Avenir est notre affaire que deux finalités s’offrent à
258 d’hui, la puissance et la liberté. Comment voulez- vous empêcher ceux qui veulent la puissance d’asservir ceux qui veulent la
259 ieux vaut se gouverner que d’être bien gouverné)… Votre définition de la région ? Est-ce une ethnie ou une langue comme la Br
260 que la voix de l’homme puisse s’y faire entendre. Vous savez que c’est le plus vieil idéal politique de l’Europe. Aristote v
261 voix d’un homme criant sur l’agora. À Manhattan, vous pouvez toujours crier, personne ne vous entendra. On ne peut être lib
262 anhattan, vous pouvez toujours crier, personne ne vous entendra. On ne peut être libre que si l’on est responsable et l’inve
263 ble et l’inverse est vrai. Devant un tribunal, si votre avocat peut prouver que vous n’étiez pas libre quand vous avez commis
264 ant un tribunal, si votre avocat peut prouver que vous n’étiez pas libre quand vous avez commis un délit, on vous acquitte.
265 cat peut prouver que vous n’étiez pas libre quand vous avez commis un délit, on vous acquitte. Mais on ne peut être responsa
266 iez pas libre quand vous avez commis un délit, on vous acquitte. Mais on ne peut être responsable que dans une communauté à
267 ionales sont absurdes, n’existent simplement pas. Vous voyez ici comment s’appellent et se répondent les trois thèmes princi
268 en Europe… Dans L’Amour et l’Occident en 1939, vous avanciez des thèses pour le moins hardies… Une thèse centrale : c’est
269 nue d’exercer depuis près de quarante ans. Pouvez- vous citer des romanciers que vous avez influencés ? Lawrence Durrell et M
270 uarante ans. Pouvez-vous citer des romanciers que vous avez influencés ? Lawrence Durrell et Michel Tournier et un poète, Wy
271 dites-moi, mon cher Rougemont, quand on saura que vous habitez chez moi, qu’est-ce qu’on va dire ? » Et il répète à travers
272 d’aiguillage. » Une autre fois, plus détendu : «  Vous allez penser que je suis obsédé, mais je ne puis m’empêcher de croire
273 obsédé, mais je ne puis m’empêcher de croire que vos troubadours étaient homosexuels. » Je lui dis qu’en effet, plusieurs
274 Restent, pour l’érotisme, les garçons. Revenons à votre préoccupation majeure : croyez-vous à la victoire des écologistes sur
275 . Revenons à votre préoccupation majeure : croyez- vous à la victoire des écologistes sur les promoteurs du nucléaire ? Atten
276 che autre chose, qu’on change de cap… Mais n’avez- vous pas été le premier à plaider en faveur du CERN ? Oui bien sûr et je m
277 st pas une usine à bombes atomiques. Mais puisque vous revenez irrésistiblement aux problèmes brûlants de l’énergie, je vous
278 tiblement aux problèmes brûlants de l’énergie, je vous dirai ceci : les promoteurs du nucléaire sont suicidaires et le saven
279 e que le soleil est à tout le monde et que demain vous pourrez avoir un four solaire sur votre maison qui ne devra rien ni à
280 que demain vous pourrez avoir un four solaire sur votre maison qui ne devra rien ni à l’EDF, ni à l’État. Il y a là de quoi e
281 clair. Celui des États ne l’est pas moins. Êtes- vous un utopiste ? Je ne le pense pas. L’utopie majeure consiste à croire
282 nd je pose une question comme celle-là. Que ferez- vous des autoroutes quand l’essence coûtera 50 francs le litre d’ici 1990