1
ne peux pas m’en tenir là. J’ai réfléchi à ce que
vous
avez dit ici, les uns et les autres. J’ai aperçu de nouvelles manière
2
onales » ne soit pas vidée de tout sens ? Je vais
vous
le dire en trois mots. Ces sources de la culture commune des Européen
3
les dans le dialogue que nous souhaitons tous. Je
vous
en donnerai ici quelques exemples, portant surtout sur l’usage que l’
4
rs de communautés, ou mainteneurs de communautés.
Vous
avez le cas de la Hongrie, l’un des tout premiers États formés en Eur
5
pour lui, sa culture était sa raison d’être. Mais
vous
avez à l’extrême inverse la Suisse, qui n’a pas de culture nationale,
6
érant librement les unes avec les autres. Ensuite
vous
avez eu un très remarquable exposé de M. Romano sur l’Italie, où il n
7
our l’Allemagne, le cas n’est pas trop différent.
Vous
avez une grande culture germanique, on peut le dire, parce que l’acce
8
’un empire de nostalgie reconstitué. Aujourd’hui,
vous
avez cette même culture qui est le seul lien communautaire entre des
9
e comme culture, d’une culture symphonique, ou si
vous
voulez, d’un orchestre. Il y a le langage commun, la musique, l’hérit
10
ultures que nous souhaitons tous ? Je ne vais pas
vous
faire ici un long topo. J’aimerais simplement proposer une ou deux pi
11
à l’Europe des régions (25 mars 1982)b c Toute
votre
œuvre est sous-tendue par l’idée de la « personne ». Quelle est cette
12
aschisch, incalculablement pire… Finalement, êtes-
vous
de gauche ou de droite ? Je vais vous répondre par cette formule d’Or
13
ement, êtes-vous de gauche ou de droite ? Je vais
vous
répondre par cette formule d’Ortega y Gasset que je trouve superbemen
14
tega y Gasset que je trouve superbement adaptée à
votre
question : « Être de gauche ou de droite, c’est choisir une des innom
15
Rougemont (25 mai 1982)h Dans l’interview que
vous
avez publiée le 25 mars et que j’avais accordée à Richard Labévière,
16
«
Vous
avez dit Rolling Stones ? » (28 mai 1982)i Sondage-minute, sondage
17
i. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête]
Vous
avez dit Rolling Stones ? », L’Hebdo, Lausanne, 28 mai 1982, p. 11.
18
des ! » (2 juillet 1982)j k Comment considérez-
vous
les manifestations pacifistes de ces derniers mois ? À en croire cert
19
tiliser son propre élan pour le renverser. Pensez-
vous
que la non-violence puisse constituer une alternative à la défense ar
20
: désarmons-nous, commençons les premiers. Seriez-
vous
prêt à le dire pour notre pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour vo
21
ur notre pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour
vous
parler sincèrement, je sens, je sais, je vois ce que serait la seule
22
arce qu’il ne faut pas que ce soit une démission.
Vous
voudriez donc qu’on organise la non-violence ? Je voudrais que les me
23
la paix du monde. Œuvre de longue haleine, direz-
vous
? — Il n’y a donc pas une seule minute à perdre. m. Rougemont Deni
24
La peur d’être libre… (printemps-été 1982)d e
Vous
êtes considéré comme celui qui a lancé l’idée du régionalisme. Pourqu
25
elui qui a lancé l’idée du régionalisme. Pourquoi
vous
occupez-vous plus particulièrement des régions ? Ces dernières années
26
ncé l’idée du régionalisme. Pourquoi vous occupez-
vous
plus particulièrement des régions ? Ces dernières années, j’ai propos
27
L’Ordre nouveau , nom qui nous a été volé par qui
vous
savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’ordre véritable » par rapport
28
e personne, et non pas comme individu. C’est donc
vous
, en quelque sorte, que l’on peut considérer comme le père de la théor
29
ce type de communauté naît la région. Quelle est
votre
définition de la région ? Tout d’abord, c’est une grappe de communes
30
oses qu’elles ne peuvent pas faire toutes seules.
Vous
en avez une vision tout à fait organique. Cela relève plus de l’horti
31
s, par exemple, cela suppose une agence mondiale.
Vous
dites, dans votre livre L’Avenir est notre affaire , « la contestati
32
ela suppose une agence mondiale. Vous dites, dans
votre
livre L’Avenir est notre affaire , « la contestation nucléaire devie
33
qui doit le faire. On pourrait peut-être comparer
votre
description de l’unité-région et de ses limites à une personne faisan
34
peut se fédérer avec d’autres fédérations. Dans
votre
livre, vous avez résumé trois schémas d’organisation : le schéma fran
35
rer avec d’autres fédérations. Dans votre livre,
vous
avez résumé trois schémas d’organisation : le schéma français, le pir
36
mas d’organisation : le schéma français, le pire…
Vous
dites « la France, pays modèle de toute révolution étatique, national
37
vétique et celui de la fédération des États-Unis.
Vous
démontrez très bien la différence d’esprit entre ces dernières en exp
38
avec un ministre de la Haute-Volta, il me dit :
Vous
ne connaissez pas le pire. Quand la décolonisation s’est faite, nos j
39
régions désarment la guerre. Comment définissez-
vous
la liberté ? La notion de liberté marche de pair avec celle de respo
40
s frontières, et trop petit à l’échelle du monde.
Vous
avez écrit aussi « une région, comme telle, ne sera jamais compétitiv
41
nation ne déclenche pas d’amour pour ses bureaux,
vous
l’avez, vous aussi, souvent dit ! Les États-nations ne sont que des
42
lenche pas d’amour pour ses bureaux, vous l’avez,
vous
aussi, souvent dit ! Les États-nations ne sont que des individus égo
43
à-dedans. Ce n’est pas comme la patrie. Ne pensez-
vous
pas que l’on a « bluffé » les citoyens en introduisant une énorme con
44
enue sur cela. La patrie, c’est quelque chose qui
vous
vient de l’intérieur tandis que l’État-nation, c’est un truc qui vous
45
rieur tandis que l’État-nation, c’est un truc qui
vous
encadre de force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut vous con
46
ion, c’est un truc qui vous encadre de force, qui
vous
vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à vous exiler. Les ré
47
force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut
vous
conduire à vous exiler. Les régions doivent se faire à travers les fr
48
vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à
vous
exiler. Les régions doivent se faire à travers les frontières. La rég
49
ntale, ce qui est vrai à tous points de vue. Dans
votre
livre, vous disiez qu’il faut aller à la fois vite et lentement pour
50
est vrai à tous points de vue. Dans votre livre,
vous
disiez qu’il faut aller à la fois vite et lentement pour constituer c
51
ntralisme. Cela va paraître énorme aux Français !
Vous
avez dit à un journaliste suisse qu’il faudrait au moins trois généra
52
ivre de « livre infâme » ! Pour conclure, je vais
vous
citer une phrase que j’ai écrite et que j’aime beaucoup : « la puissa
53
, c’est le pouvoir que l’on prend sur soi-même. »
Vous
avez aussi parlé de « la peur d’être libre »… C’est la maladie de not
54
Denis de Rougemont, dans quelles circonstances
votre
vocation s’est-elle décidée ? Je crois qu’il faut remonter, pour dist
55
l Proust et de Michel Moret (1983)v Qui auriez-
vous
aimé être ? Moi, mais pleinement réalisé. Le principal trait de votre
56
i, mais pleinement réalisé. Le principal trait de
votre
caractère ? L’alternance admiration-indignation, moteur de tous mes é
57
teur de tous mes écrits. La qualité préférée chez
vos
semblables ? La capacité d’amitié. Croyez-vous au hasard ? Oui, quand
58
hez vos semblables ? La capacité d’amitié. Croyez-
vous
au hasard ? Oui, quand il fait bien les choses. Croyez-vous, comme Ro
59
sard ? Oui, quand il fait bien les choses. Croyez-
vous
, comme Rousseau, que l’homme naît bon et que la société le rend mauva
60
s fidèle aux ordres de sa vocation unique. Pensez-
vous
que l’homme soit capable de progrès moral ? Je ne sais. Je le souhait
61
ouhaite. C’est le vrai sens de toute vie. Estimez-
vous
que, dans le monde, les libertés individuelles sont en progression ?
62
t sur terre et plus précisément en Suisse, pensez-
vous
que notre justice le condamnerait ? Oui, comme objecteur de conscienc
63
non sur autrui mais sur soi-même. La réforme que
vous
admirez le plus ? La christianisation jamais achevée des Églises chré
64
alvin à Vatican II : même combat ! La réforme qui
vous
causerait le plus grand plaisir ? Celle des concepts occidentaux de t
65
de loisir, finalement le passage du fric au troc.
Votre
personnage historique préféré ? Je dirais Guillaume Tell, s’il était
66
dirais Guillaume Tell, s’il était « historique ».
Vos
musiciens préférés ? Monteverdi, Bach, Mozart et Arthur Honegger. Vos
67
és ? Monteverdi, Bach, Mozart et Arthur Honegger.
Vos
écrivains préférés ? Isaïe mais aussi Eschyle, Béroul et Bernard de V
68
liot et Saint-John Perse. Le don de la nature que
vous
aimeriez avoir ? Une santé qui puisse résister à pas mal d’excès. v
69
gher and higher.1 Non, messieurs les ministres,
vous
n’avez pas le droit de « jouer au poker » la survie de l’humanité. En
70
ationale, le terrorisme déstabilisant. Que voulez-
vous
, l’exemple vient de haut ! II Cassandre toujours fut tenue pour
71
Ils ont été traumatisés par la bombe d’Hiroshima.
Vous
non, sans doute ? Vous n’avez rien senti ? Voilà qui est grave. Névro
72
par la bombe d’Hiroshima. Vous non, sans doute ?
Vous
n’avez rien senti ? Voilà qui est grave. Névrosé est celui qui réagit
73
phe Sidney Hook lui répondit aussitôt : « Si nous
vous
suivions, nous finirions par être à la fois rouges et morts. » Il est
74
nt déclarée des prochaines conférences de Genève.
Vous
me répondrez que c’est impossible, car cela désorganiserait l’économi
75
le et ferait au surplus des millions de chômeurs.
Votre
devise serait-elle : « plutôt la fin de l’Humanité que la ruine de ma
76
sens sitôt qu’on entre dans le démesuré ? IV.
Vous
avez dit : « Catastrophisme » ? Vous oubliez que les prophètes son
77
? IV. Vous avez dit : « Catastrophisme » ?
Vous
oubliez que les prophètes sont là pour empêcher les catastrophes que
78
phètes sont là pour empêcher les catastrophes que
vous
préparez. Dans la tradition antique, je trouve ce dicton latin : Uti
79
erre des nerfs. » Il entre dans une rage folle. «
Vous
voyez, crie-t-il, il faut bien que je fasse la guerre à la Pologne pu
80
ommun ! Si je perds mon prestige, je perds tout !
Vous
, monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes, vous êtes de la grand
81
stige, je perds tout ! Vous, monsieur Burckhardt,
vous
savez qui vous êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâl
82
tout ! Vous, monsieur Burckhardt, vous savez qui
vous
êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourrie
83
s, monsieur Burckhardt, vous savez qui vous êtes,
vous
êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourriez vous moqu
84
ous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle.
Vous
pourriez vous moquer d’un tel article. Mais moi je ne suis qu’un prol
85
grande famille Burckhardt de Bâle. Vous pourriez
vous
moquer d’un tel article. Mais moi je ne suis qu’un prolétaire ! » Ce
86
yseur de ces forces qui déjà sont dressées devant
vous
; et après cela, vous pouvez le supprimer sans rien détruire de ce qu
87
i déjà sont dressées devant vous ; et après cela,
vous
pouvez le supprimer sans rien détruire de ce qui s’est fait par lui.
88
ressemblé à rien de ce que j’ai connu jusqu’ici.
Vous
savez comment il est né : de l’envoi à des centaines de personnes d’u
89
ne mord plus sur la réalité. Je voudrais donc, en
votre
nom à tous, féliciter vivement la Fondation Veillon d’avoir pris cett
90
sortir quelques idées neuves. Je pense aussi que
vous
serez tous d’accord pour remercier la Fondation Charles Veillon non s
91
bolique pour l’Europe : au bout de l’allée, quand
vous
allez en direction du lac, vous arrivez sur une petite crête qui marq
92
de l’allée, quand vous allez en direction du lac,
vous
arrivez sur une petite crête qui marque la ligne de partage des eaux
93
d’avoir découvert. Cher Monsieur Veillon, puis-je
vous
prier de transmettre à vos frères ce vœu que ratifie ma profonde grat
94
ieur Veillon, puis-je vous prier de transmettre à
vos
frères ce vœu que ratifie ma profonde gratitude. Je voudrais maintena
95
fie ma profonde gratitude. Je voudrais maintenant
vous
dire en quelques mots la préhistoire de mon livre, puisque c’est lui
96
sophe marxiste hongrois, Georges Lukacs… — rendez-
vous
vraiment historique, si tôt après la guerre. Tout le monde s’est acco
97
ement quand on en vient à voter le budget. Or, je
vous
le disais hier : seul le budget ne ment pas. Quand les discours exalt
98
referme maintenant, mais entre dans mon projet de
vous
expliquer comment j’ai été appelé à écrire L’Avenir est notre affair
99
organiquement, génétiquement liés. Je ne saurais
vous
donner une juste idée des circonstances dans lesquelles mon livre a p
100
comptait 3,5 milliards d’humains) : « Que pensez-
vous
qu’il resterait de l’humanité en cas de guerre atomique ? » Il m’a di
101
s angles morts, à l’abri des radiations ! » Mais,
vous
imaginez ce qu’ils seraient ? De pauvres hères, qui chercheraient à s
102
été très bien mis en relief par plusieurs d’entre
vous
, par plusieurs des travaux présentés ici, mais aussi par le travail d
103
d’égards, et sur laquelle aussi certains d’entre
vous
ont insisté à très juste titre. Nécessité de concevoir la planète ent
104
ètes sur bien des cas ; mais ce qu’il faut que je
vous
avoue c’est que cette notion de régions à géométrie variable, à front
105
manières (comme dans les mathématiques modernes,
vous
avez des ensembles topologiques en intersections, et il s’agit de voi
106
rase du professeur Norton, que j’ai recopiée pour
vous
la relire à propos des complexités que pose la région à géométrie var
107
one can overcome complexities as one proceeds. »
Vous
avez tous compris : on ne peut pas poser d’avance la réponse à des qu
108
tes ici, qui m’ont encouragé. Et quand je pense à
vos
travaux et à nos discussions, j’en tire pour ma part trois directions
109
rriblement compliqué, mais quand on le vit, comme
vous
la vivez tous, c’est très facile. Je sais parfaitement à quelles soci
110
idéologique, économique » — je crierais au fou !
Vous
crieriez tous au fou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation exige de n
111
détruite au passage : l’État-nation. Je voudrais
vous
rappeler l’importance du mot commune, qui est tellement riche. Les ch
112
antons » au Moyen Âge, mais de communes. Et savez-
vous
comment se dit commune dans le latin du pacte de 1291, qui est la bas
113
ujourd’hui. À ceux qui nous disent volontiers : «
Vous
savez, vos idées, je les trouve très sympathiques, mais enfin, je ne
114
À ceux qui nous disent volontiers : « Vous savez,
vos
idées, je les trouve très sympathiques, mais enfin, je ne peux pas y
115
pieds sur terre ! », je réponds : « Tant pis pour
vous
, car cela vous condamne à l’immobilité ! » Si un homme veut marcher,
116
! », je réponds : « Tant pis pour vous, car cela
vous
condamne à l’immobilité ! » Si un homme veut marcher, il ne peut pas
117
avons une culture commune, nous les Européens. Je
vous
rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus (et qui devrait être co
118
ues, pour n’en prendre que trois. J’ai trouvé, et
vous
pouvez facilement le vérifier, que le rythme de variabilité des langu
119
pas de dix ans, plutôt de cinq ans. Il suffit que
vous
implantiez une usine dans une région pour changer complètement son po
120
pratiques se dégager de ce colloque. Je voudrais
vous
rappeler quelques-unes de celles qui ont été suggérées. Dans le papie
121
», ont dit M. Juillet et beaucoup d’autres parmi
vous
. Je crois que nous sommes tous d’accord là-dessus. Je crois aussi qu’
122
nt sur le fait qu’il concorde à 95 % avec moi. Si
vous
ne gardez pas cela à l’esprit, vous aurez l’impression que c’est une
123
avec moi. Si vous ne gardez pas cela à l’esprit,
vous
aurez l’impression que c’est une proportion inverse qu’évoque la lect
124
en ! En réalité, je le connais assez pour pouvoir
vous
rappeler, sans je crois lui faire tort, que tout d’abord, il est ital
125
ements religieux, qui ont donné les résultats que
vous
voyez autour de nous, que se sont dressés les personnalistes des anné
126
erchent cela n’ont rien à trouver à Crêt-Bérard !
Vous
vous doutez bien que ce n’est pas ici que nous trouverons des réponse
127
nt cela n’ont rien à trouver à Crêt-Bérard ! Vous
vous
doutez bien que ce n’est pas ici que nous trouverons des réponses à c
128
t le but général de tout cela ? C’est la paix. Si
vous
voulez absolument un mythe, c’est le seul que je puisse proposer.
129
’Électricité de France, qui disait : « Mais savez-
vous
que les surfaces qu’il faudrait pour créer l’équivalent en énergie so
130
rdinateurs. » Il m’a répondu : « Ah, celle-là, je
vous
en veux de l’avoir dite avant moi ! » XI. Des régions à géométrie
131
jusqu’ici sur l’idée qu’ils se font de l’Europe,
vous
êtes celui qui s’affirme le plus comme « Européen », et cela depuis v
132
ffirme le plus comme « Européen », et cela depuis
vos
premiers écrits. Comment et pourquoi êtes-vous devenu et restez-vous
133
uis vos premiers écrits. Comment et pourquoi êtes-
vous
devenu et restez-vous un « Européen militant » ? Il me semble que tou
134
s. Comment et pourquoi êtes-vous devenu et restez-
vous
un « Européen militant » ? Il me semble que tout m’y a conduit, à com
135
châtel dans la Confédération, et dont je voudrais
vous
lire ces quelques lignes : Ce qu’on touche — et ce qu’on imagine, le
136
tout près de nous, de Heidegger. Tout cela, comme
vous
voyez, très européen, mais dans un sens du terme assez différent de c
137
s années que j’ai passées là-bas, de 1941 à 1947.
Vous
avez dit et écrit à plusieurs reprises que c’est en Amérique que vous
138
it à plusieurs reprises que c’est en Amérique que
vous
avez découvert l’Europe. Comment cela s’est-il passé ? De deux maniè
139
cette enquête était l’immédiat après-guerre. Mais
votre
prise de conscience et votre engagement européen ne remontent-ils pas
140
t après-guerre. Mais votre prise de conscience et
votre
engagement européen ne remontent-ils pas, avant les États-Unis, aux a
141
refus et de nos propositions. Je vais essayer de
vous
les résumer en quelques mots. Nous partions d’une idée de l’homme que
142
guerre froide. Ce n’est pas et ce n’a jamais été
votre
position. Pourquoi ? Je n’ai jamais, pas un instant, senti les choses
143
i au nom de ma commission. J’étais embarqué. Avez-
vous
été soutenu, durant ces années de création du Mouvement européen, par
144
quelques anciens ministres… Quels résultats avez-
vous
enregistrés ? Après la lecture de mon « Message aux Européens », le c
145
alué par un message très chaleureux de Churchill.
Vous
voilà devenu organisateur, sinon administrateur, d’un projet bien amb
146
qu’on n’imagine pas confié à un écrivain. Qu’avez-
vous
pu réaliser, ou essayé de réaliser pendant les trente-trois ans que v
147
sayé de réaliser pendant les trente-trois ans que
vous
avez passés à la tête du Centre, soit comme son directeur, soit depui
148
, souvent plus « européens » que nous-mêmes. Mais
vous
, Denis de Rougemont, comme écrivain, pendant ce temps, avez-vous enco
149
Rougemont, comme écrivain, pendant ce temps, avez-
vous
encore trouvé le moyen d’écrire pour vous ? C’est le problème de la c
150
s, avez-vous encore trouvé le moyen d’écrire pour
vous
? C’est le problème de la compatibilité entre l’œuvre et l’engagement
151
té entre l’œuvre et l’engagement qui se pose dans
votre
cas. Je répondrai d’une manière toute factuelle. Durant les années de
152
ver avec Journal d’un Européen l’année prochaine.
Vous
voyez ici, dans le vif, l’interaction féconde de l’œuvre littéraire e
153
ns passionnés par le sort de l’Europe que ceux de
votre
génération et de celle des grands aînés que vous avez cités. Est-ce à
154
votre génération et de celle des grands aînés que
vous
avez cités. Est-ce à vos yeux décourageant ? Il est certain que les é
155
le des grands aînés que vous avez cités. Est-ce à
vos
yeux décourageant ? Il est certain que les écrivains, les philosophes
156
es du discours au niveau du nombril. Aujourd’hui,
vous
devez vous sentir moins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas
157
urs au niveau du nombril. Aujourd’hui, vous devez
vous
sentir moins entouré, moins soutenu que ce n’était le cas dans l’immé
158
eut-être mais la solution du chômage en tout cas.
Vous
m’interrogiez sur l’intellectuel et l’Europe. Je vous ai donné un exe
159
m’interrogiez sur l’intellectuel et l’Europe. Je
vous
ai donné un exemple concret, le mien. Les mouvements européens avec l
160
e. Mais quelles sont ses chances de succès, allez-
vous
me dire ? À cette question, je réponds depuis que j’agis, et au nom d
161
s les ordinateurs ». « Ah, celle-là, dit mon ami,
vous
me rendez jaloux de ne pas l’avoir trouvée ! » Je vous ferai grâce,
162
e rendez jaloux de ne pas l’avoir trouvée ! » Je
vous
ferai grâce, aujourd’hui, de la démonstration faite ailleurs, du seco
163
« d’usines sans ouvriers ». Je disais : que ferez-
vous
des ouvriers « libérés » ? On me répondait : nous allons les recycler
164
ait hier encore le travail à la chaîne — souvenez-
vous
du film de Chaplin Les Temps modernes — fournit un bel exemple des po
165
ondations suisses et européennes. ⁂ Il me reste à
vous
présenter, avant de conclure, quelques remarques sur un sujet bien ex
166
u MIT. Dans ses propos, publiés par L’Express, je
vous
prie de faire la part d’une certaine provocation sournoisement rigola
167
aine provocation sournoisement rigolarde, mais de
vous
rappeler en même temps que les propos les plus irresponsables en appa
168
Et j’en conclus sur l’avenir de l’informatique en
vous
rappelant la question judicieuse qu’un des premiers critiques des méd
169
i l’impact ». Victor Hugo écrit dans un poème : «
Vous
dites : où vas-tu ? Je l’ignore et j’y vais. » Répondons-lui : si l’o
170
sédés que nous sommes par des gains immédiats. Je
vous
ai cité des chiffres effarants sur le chômage que nous prépare l’info
171
ici une petite liste que j’ai établie pendant que
vous
parliez, les uns et les autres : — tradition sans cesse ranimée par i
172
our moi, se concrétise dans la notion de régions (
vous
pensez bien que j’allais y revenir) comme condition de toute fédérati
173
in du xixe et du début du xxe siècle : rappelez-
vous
les ouvrages de Maurice Barrès et son titre célèbre : La Terre et les
174
e que Nietzsche appelait de ses vœux. Laissez-moi
vous
citer de lui deux passages trop peu connus, le premier tiré de Par-de
175
nes rencontres. Je terminerai en le remerciant en
votre
nom à tous pour le très beau colloque qui se clôt ce matin, l’un des
176
« les non-conformistes des années 1930 », je vais
vous
apporter moins un « témoignage », bien grand mot, que quelques souven
177
d’Emmanuel Mounier [témoignage II] (1985)am Je
vous
ai dit hier comment je me rappelais avoir vécu le personnalisme du dé
178
t de nous citer. Je voudrais dire en bref — et je
vous
en demande pardon, mais le calembour me paraît irrésistible — que la
179
ri Michaux. Il m’arrête d’un geste : « Est-ce que
vous
sentez toujours des battements de cœur, ici, avant d’entrer chez Paul
180
, avant d’entrer chez Paulhan ? » — « Oh, dis-je,
vous
savez, j’y viens presque tous les jours, j’ai un bureau en bas, non,
181
h tiens ! Rougemont, bonjour ! Je suis content de
vous
voir. Mais est-ce vrai ce que l’on dit, que c’est vous qui avez écrit
182
voir. Mais est-ce vrai ce que l’on dit, que c’est
vous
qui avez écrit le dernier recueil d’essais de Daniel Halévy ? » Je le
183
. On m’a dit que la revue allait être reprise par
vos
Éditions “Je sers”… » — « C’est vrai, dis-je sans hésiter, mais la re
184
ire. Bien amicalement Jean P. (1939) Cher ami,
votre
article du Figaro est vraiment admirable10. Nous le citerons (et je
185
, de contraint. Pourquoi ? Je voudrais bien avoir
votre
avis sur la note jointe. 21.VIII.1949 Mon cher ami ah j’aurais tou
186
int-John Perse avant le 10 septembre. Est-ce trop
vous
demander ? Je vous en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de m
187
t le 10 septembre. Est-ce trop vous demander ? Je
vous
en prie. On vous la donne, votre Europe. Tout de même, j’imagine vagu
188
. Est-ce trop vous demander ? Je vous en prie. On
vous
la donne, votre Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que vous êt
189
ous demander ? Je vous en prie. On vous la donne,
votre
Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que vous êtes déçu. Et moi,
190
tre Europe. Tout de même, j’imagine vaguement que
vous
êtes déçu. Et moi, je serais plus tranquille si vous étiez à Strasbou
191
s êtes déçu. Et moi, je serais plus tranquille si
vous
étiez à Strasbourg, à la place de ces 87 parlementaires. affectueusem
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place de ces 87 parlementaires. affectueusement à
vous
Jean P. « Jean P. » envoyait chaque jour une bonne vingtaine de ces
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Il est haletant, sa bouche écume. « Comment allez-
vous
faire ? Lancer le truc par la lame ? » Quelques secondes se passent.
194
sur un ton crispé : « Excusez-moi… Je ne peux pas
vous
reconnaître… Je ne veux pas… Je souffre trop ! » André Breton à Ne
195
rs moi l’air sombre et me dit d’entrée de jeu : «
Votre
dernier livre est un livre dangereux ! J’ai pu le voir, par les réact
196
ander à Marcel de trancher le différend. » Rendez-
vous
est fixé aussitôt pour un dîner à trois, dans un bistrot français de
197
assis : « Il semble que Breton soit très gêné par
votre
dernier livre. Trop chrétien, sans doute, à ses yeux. Moi, vous savez
198
ivre. Trop chrétien, sans doute, à ses yeux. Moi,
vous
savez… Je crois que vous croyez ?… Remarquez l’amphibologie du verbe…
199
doute, à ses yeux. Moi, vous savez… Je crois que
vous
croyez ?… Remarquez l’amphibologie du verbe… Mais qu’est-ce que cela
200
le voilà. Je lui dis : « Léon-Paul, je n’ose plus
vous
serrer la main ! J’ai peur d’être Don Juan au dernier acte… » Il s’ar
201
acte… » Il s’arrête. « June homme ! Moi, je vais
vous
en dire une ! Avant, j’avais la roseur de la Légion d’honnête. À prés
202
elle sera probablement exterminée. C’est moi qui
vous
écrirai plutôt dans quelques jours, dès que j’aurai une adresse. Et v
203
s quelques jours, dès que j’aurai une adresse. Et
vous
me direz alors si vous consentez à donner quelques pages à cette jeun
204
ue j’aurai une adresse. Et vous me direz alors si
vous
consentez à donner quelques pages à cette jeune revue de mes amis de
205
ai de la gare de Berne, où nous avons pris rendez-
vous
. Il arrive, lentement, poussant son vélo à la main, louvoyant dans la
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allés, l’explication de ma dernière lettre. Comme
vous
le savez, j’habitais à Cully, chez Budry. Il estimait que j’abusais d
207
ue par quelques exemples. Jean Starobinski, ou si
vous
le permettez, « Staro », comme on l’appelle dans toute l’Europe, est
208
nies, de mon côté. Pourtant, je suis ici ce soir,
vous
m’en voyez heureux, tous scrupules apaisés : Que s’est-il donc passé
209
Montaigne en mouvement, ce maître livre, dont je
vous
parlerai tout à l’heure. Voir plus large, c’est chercher ce qui englo
210
s bibliographies à la fin des ouvrages de Staro :
vous
y trouverez autant de poètes, de philosophes, de psychologues de lang
211
nski dont j’eus un jour connaissance, je voudrais
vous
citer, en toute indiscrétion, ces quelques lignes qui confessent l’ar
212
té par les désordres de l’époque. Oyez plutôt, en
vous
souvenant qu’il s’agit du xvie siècle, et non du nôtre ! « Tournons
213
é pour des intérêts immédiats. Combien j’aimerais
vous
retracer ici les étapes en chacun de ces domaines, de ce même va-et-v
214
thème qui revient vingt fois dans les Essais.) Si
vous
êtes curieux de notre lauréat, lisez son livre sur Montaigne : c’est
215
mocratie réelle (décembre 1984-janvier 1985)aj
Vous
m’avez demandé ce que signifie pour moi le terme agora. Je vous répon
216
mandé ce que signifie pour moi le terme agora. Je
vous
réponds d’autant plus volontiers que le concept d’agora a toujours jo
217
leurs, c’est-à-dire des radios d’État. Essayez de
vous
emparer des micros dans une salle de 40 000 places assises entourée d
218
personnes — selon les journaux du lendemain — et
vous
comprendrez ce que je veux dire. C’est l’expérience que j’ai subie à
219
m’a empruntée sans jamais songer à me la rendre,
vous
le savez, c’est ma définition de la personne, par opposition à l’indi
220
at totalitaire fera son ciment. « Pourquoi voulez-
vous
que je vote ? », me dit tel inconnu avec qui j’échange quelques mots,
221
es répliques improvisées dans l’assemblée réelle.
Votre
journal est donc, dans ce sens, un substitut virtuellement très valab
222
’une municipalité, ici, d’une université. Puis-je
vous
rappeler, à ce propos, que le pacte du « Grütli », déjà cité, unissai
223
revoir dans le climat intellectuel d’aujourd’hui.
Vos
écrits des années 1930 sont une condamnation sans équivoque possible
224
uve au moins bizarre). Ce qui me frappe c’est que
vous
faisiez à l’époque déjà ce qu’on n’a vraiment commencé à faire ouvert
225
me. Et c’est cela qui est tout à fait contraire à
votre
mouvement de pensée. Tout à fait l’inverse. On ne pouvait pas dire pl
226
’après cela qu’on doit organiser la société. D’où
votre
haine du gigantisme et de l’étatisme ? Cela c’est très important. Mai
227
it différent. Ce terme de « communauté » est chez
vous
un terme clé. La communauté, c’est une réalité. L’État est une mesure
228
s inévitables », comme disait Keyserling. Puisque
vous
parlez d’individu, précisons qu’il y a eu mauvaise interprétation du
229
vaise interprétation du terme. On a pu croire que
vous
étiez contre l’individualisme, au sens d’une limitation des libertés
230
an religieux. J’ai en effet le sentiment que pour
vous
le personnalisme et ensuite le fédéralisme s’inscrivent tout naturell
231
mis à dire très vite, et aussi à la communauté.
Votre
première définition de la personne remonte à décembre 1934 ?23 Celle
232
sujet responsable de son rôle dans la communauté.
Vous
utilisez le terme de valence dans « Définition de la personne ». Oui,
233
culté, car dans cette idée de vocation, telle que
vous
l’entendez, il y a une composante difficile à cerner, c’est la foi. V
234
une composante difficile à cerner, c’est la foi.
Vous
insistez beaucoup sur l’importance de la foi tout en affirmant que ce
235
ument pas. Cela peut prêter à confusion. Pourriez-
vous
préciser ce que vous entendez par foi ? Cela est absolument fondament
236
prêter à confusion. Pourriez-vous préciser ce que
vous
entendez par foi ? Cela est absolument fondamental pour moi. C’est ce
237
toute raison raisonnable. D’où l’importance dans
votre
pensée de la dimension téléologique ? Oui. Je me rappelle un philosop
238
ns de la rejoindre. C’est la raison pour laquelle
vous
êtes aussi opposé à l’idée de révolution matérialiste. Dès vos premie
239
i opposé à l’idée de révolution matérialiste. Dès
vos
premiers écrits vous en attaquez le principe même. En ce sens, vous ê
240
révolution matérialiste. Dès vos premiers écrits
vous
en attaquez le principe même. En ce sens, vous êtes antimarxiste. Dan
241
ts vous en attaquez le principe même. En ce sens,
vous
êtes antimarxiste. Dans ce sens oui : radicalement anticollectiviste.
242
dans ses incertitudes, on les dépasse en action.
Vous
voyez, nous sommes ici assez loin du catéchisme traditionnel, et en m
243
evenir à ma remarque précédente, on peut dire que
vous
faisiez un peu figure de prophète — dès le début des années 1930 — en
244
on le redit maintenant, depuis plusieurs années.
Votre
prise de position de l’époque est donc très actuelle. Oui, la révolut
245
ur — doit avoir une valeur littéraire à mes yeux.
Vous
disiez que chez vous plus que chez les autres personnalistes il y a u
246
aleur littéraire à mes yeux. Vous disiez que chez
vous
plus que chez les autres personnalistes il y a une préoccupation… Une
247
ois ? Caillois, lui, c’était un ami, tout à fait.
Vous
avez dû échanger beaucoup d’idées. Je pense en particulier à la notio
248
on de sacré qui revient à plusieurs reprises dans
vos
écrits. Caillois m’a beaucoup apporté, surtout pour mon étude des Règ
249
u But , mais pour le moment, j’y ai renoncé… Êtes-
vous
toujours en rapport avec certains écrivains personnalistes ? Il se tr
250
tion, et de présidences de comités : je n’ose pas
vous
dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines, je le crains. D’
251
de moi et en moi. Ce qui m’importe ici, c’est de
vous
faire entrevoir l’interaction de ces deux séries de motifs dans mon t
252
s soins diligents quoique inconscients », écrivez-
vous
dans L’Avenir est notre affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Po
253
, écrivez-vous dans L’Avenir est notre affaire .
Vous
êtes bien l’anti-Pangloss. Pourquoi cet éternel pessimisme ? Éternel
254
Je dis à mes contemporains, faites autre chose et
vous
éviterez les désastres ! Je ne crois pas que notre avenir soit fatal.
255
ue est de l’empêcher de faire de grandes bêtises.
Vous
êtes bête et méchant ? Je fais comme tout le monde, je vais dans le s
256
ir de la liberté, non de la puissance. Qu’appelez-
vous
liberté ? Se réaliser soi-même, pouvoir obéir à sa vocation. Il n’y a
257
le but commun, le but suprême de tous les hommes.
Vous
dites dans L’Avenir est notre affaire que deux finalités s’offrent à
258
d’hui, la puissance et la liberté. Comment voulez-
vous
empêcher ceux qui veulent la puissance d’asservir ceux qui veulent la
259
ieux vaut se gouverner que d’être bien gouverné)…
Votre
définition de la région ? Est-ce une ethnie ou une langue comme la Br
260
que la voix de l’homme puisse s’y faire entendre.
Vous
savez que c’est le plus vieil idéal politique de l’Europe. Aristote v
261
voix d’un homme criant sur l’agora. À Manhattan,
vous
pouvez toujours crier, personne ne vous entendra. On ne peut être lib
262
anhattan, vous pouvez toujours crier, personne ne
vous
entendra. On ne peut être libre que si l’on est responsable et l’inve
263
ble et l’inverse est vrai. Devant un tribunal, si
votre
avocat peut prouver que vous n’étiez pas libre quand vous avez commis
264
ant un tribunal, si votre avocat peut prouver que
vous
n’étiez pas libre quand vous avez commis un délit, on vous acquitte.
265
cat peut prouver que vous n’étiez pas libre quand
vous
avez commis un délit, on vous acquitte. Mais on ne peut être responsa
266
iez pas libre quand vous avez commis un délit, on
vous
acquitte. Mais on ne peut être responsable que dans une communauté à
267
ionales sont absurdes, n’existent simplement pas.
Vous
voyez ici comment s’appellent et se répondent les trois thèmes princi
268
en Europe… Dans L’Amour et l’Occident en 1939,
vous
avanciez des thèses pour le moins hardies… Une thèse centrale : c’est
269
nue d’exercer depuis près de quarante ans. Pouvez-
vous
citer des romanciers que vous avez influencés ? Lawrence Durrell et M
270
uarante ans. Pouvez-vous citer des romanciers que
vous
avez influencés ? Lawrence Durrell et Michel Tournier et un poète, Wy
271
dites-moi, mon cher Rougemont, quand on saura que
vous
habitez chez moi, qu’est-ce qu’on va dire ? » Et il répète à travers
272
d’aiguillage. » Une autre fois, plus détendu : «
Vous
allez penser que je suis obsédé, mais je ne puis m’empêcher de croire
273
obsédé, mais je ne puis m’empêcher de croire que
vos
troubadours étaient homosexuels. » Je lui dis qu’en effet, plusieurs
274
Restent, pour l’érotisme, les garçons. Revenons à
votre
préoccupation majeure : croyez-vous à la victoire des écologistes sur
275
. Revenons à votre préoccupation majeure : croyez-
vous
à la victoire des écologistes sur les promoteurs du nucléaire ? Atten
276
che autre chose, qu’on change de cap… Mais n’avez-
vous
pas été le premier à plaider en faveur du CERN ? Oui bien sûr et je m
277
st pas une usine à bombes atomiques. Mais puisque
vous
revenez irrésistiblement aux problèmes brûlants de l’énergie, je vous
278
tiblement aux problèmes brûlants de l’énergie, je
vous
dirai ceci : les promoteurs du nucléaire sont suicidaires et le saven
279
e que le soleil est à tout le monde et que demain
vous
pourrez avoir un four solaire sur votre maison qui ne devra rien ni à
280
que demain vous pourrez avoir un four solaire sur
votre
maison qui ne devra rien ni à l’EDF, ni à l’État. Il y a là de quoi e
281
clair. Celui des États ne l’est pas moins. Êtes-
vous
un utopiste ? Je ne le pense pas. L’utopie majeure consiste à croire
282
nd je pose une question comme celle-là. Que ferez-
vous
des autoroutes quand l’essence coûtera 50 francs le litre d’ici 1990