1
ommentaires] (1982)a Un des buts principaux de
notre
colloque était d’examiner pourquoi certaines nations durent, grâce à
2
les », pour affirmer l’existence préalable à tous
nos
États nationaux, d’une culture commune des Européens, aux sources exc
3
ilité historique de ce que l’on nomme aujourd’hui
nos
cultures nationales. Comment introduire un dialogue si on nie l’exist
4
des questions européennes. Pourquoi est-ce qu’il
nous
faut à tout prix un dialogue ? C’est parce que la condition de survie
5
peut les dire, on ne peut pas les faire. Donc, il
nous
faut établir le dialogue sur nos différences, et pour que ce dialogue
6
faire. Donc, il nous faut établir le dialogue sur
nos
différences, et pour que ce dialogue soit utile, il faut qu’il y ait
7
qu’il y ait un langage commun. Ce langage commun,
nous
ne le trouvons que dans l’existence d’une culture commune à tous les
8
et elle a été cultivée bien avant l’existence de
nos
premiers États. Il ne faut pas voir la culture européenne comme l’add
9
i s’est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de
notre
ère et qui, ensuite, s’est beaucoup enrichie. Mais enfin, l’essentiel
10
ntiel s’est formé durant le premier millénaire de
notre
ère par la confluence des sources que j’ai énumérées tout à l’heure,
11
lovaquie, de la Yougoslavie, de Malte, de Chypre…
Nous
voilà donc extrêmement loin de l’idée d’une culture qui se serait con
12
mune des Européens, jusqu’aux premiers siècles de
notre
ère, tout le monde les connaît. C’est ce que Valéry a résumé dans la
13
couvrir aussi une bonne partie de l’Europe. Voilà
nos
premières origines. À cela viendront s’ajouter, au Moyen Âge, l’appor
14
es, interlocuteurs possibles dans le dialogue que
nous
souhaitons tous. Je vous en donnerai ici quelques exemples, portant s
15
’usage que l’on a fait de la culture commune dans
nos
différents pays : usage politique, usage d’éléments formateurs de com
16
e, l’un des tout premiers États formés en Europe.
Nous
l’avons vu lors des exposés de MM. Boldizsar et Molnar, il y a là un
17
a la France qui, contrairement à l’Europe, comme
nous
l’a expliqué M. Diez del Corral, a toujours eu une royauté unique, dé
18
en ceci qu’elle est entièrement politisée, comme
nous
l’a très bien montré hier Stanley Hoffmann. La culture française est
19
e qu’à la santé de la nation réelle. À l’inverse,
nous
avons le cas de l’Espagne. Nous avons vu qu’elle a eu plusieurs monar
20
lle. À l’inverse, nous avons le cas de l’Espagne.
Nous
avons vu qu’elle a eu plusieurs monarchies, que la « monarchie espagn
21
marquable exposé de M. Romano sur l’Italie, où il
nous
a fait remarquer que la culture en Italie, quand l’Italie a fait son
22
l’un des pôles soit neutralisé par l’autre. Ceci
nous
amène à l’idée que je voulais introduire, celle du dialogue. Du dialo
23
t être le contenu de ce Dialogue des cultures que
nous
souhaitons tous ? Je ne vais pas vous faire ici un long topo. J’aimer
24
ra le langage commun, condition de tout dialogue.
Nous
avons tous vu, depuis trente ans, qu’on ne peut pas faire l’Europe su
25
de la culture est la plus engagée aujourd’hui. Il
nous
faut une culture pour la paix, donc une culture de dialogue, et non p
26
enseigné, plus ou moins délibérément, dans toutes
nos
écoles ? — Aborder les problèmes des droits de l’homme en référence
27
roits de l’homme en référence permanente à ce que
nous
avons tous en commun, à nos valeurs de base, d’où qu’elles viennent.
28
permanente à ce que nous avons tous en commun, à
nos
valeurs de base, d’où qu’elles viennent. Voilà simplement quelques pi
29
ats et pas seulement des États totalitaires. Tous
nos
États sont victimes d’une centralisation excessive à l’imitation de l
30
rinquent. Si la France et l’Italie installaient à
nos
frontières de grands établissements où concentrer le haschisch pour l
31
trer le haschisch pour le faire passer en Suisse,
nous
protesterions. Actuellement, ce qui nous menace est bien pire que le
32
Suisse, nous protesterions. Actuellement, ce qui
nous
menace est bien pire que le haschisch, incalculablement pire… Finalem
33
its par le chapeau suivant : « Denis de Rougemont
nous
parle de la personne, de la liberté et du fédéralisme. Depuis cinquan
34
berté et du fédéralisme. Depuis cinquante ans, il
nous
rappelle que l’État-nation vient de la guerre et va vers elle. En 193
35
“l’engagement de l’écrivain”. Dans le dernier, il
nous
rappelle que L’Avenir est notre affaire , parce que “la décadence d’
36
ns le dernier, il nous rappelle que L’Avenir est
notre
affaire , parce que “la décadence d’une société commence quand l’homm
37
eusement [sic] plusieurs institutions capables de
nous
fournir des données sérieuses à cet égard. Et les manifestations paci
38
: l’élimination de toutes les armes atomiques de
notre
continent. Et cela, je le dis avec toute ma conviction. Je pense que
39
erdiraient d’y pénétrer beaucoup mieux que toutes
nos
armées. Donc ils n’utiliseraient pas l’arme nucléaire les premiers, s
40
pulation est dispersée sur une vaste surface ; la
nôtre
est dix fois plus dense. J’en viens à la Suisse. C’est sans doute le
41
placé pour éviter une attaque nucléaire, puisque
nous
ne possédons pas d’armes atomiques. C’est aussi un pays particulièrem
42
conventionnels, grâce à sa géographie et à ce que
nous
appelions, déjà avant la dernière guerre, la défense en hérisson de c
43
telle manière que si les « Ivan » pénètrent dans
notre
pays, et s’y installent en garnison, nous puissions causer avec eux,
44
t dans notre pays, et s’y installent en garnison,
nous
puissions causer avec eux, leur demander ce qu’ils font là, si loin d
45
u judo où tout l’art consiste à ne pas être là où
nous
attend l’autre et à utiliser son propre élan pour le renverser. Pense
46
armée suisse ? Non, parce que je ne pense pas que
notre
défense militaire puisse être considérée comme un danger par un autre
47
s d’avoir raison sont ceux qui disent : désarmons-
nous
, commençons les premiers. Seriez-vous prêt à le dire pour notre pays
48
ons les premiers. Seriez-vous prêt à le dire pour
notre
pays ? Je n’y suis pas encore prêt. Pour vous parler sincèrement, je
49
plus fou, si l’on y pense, que de dire désarmons-
nous
et offrons nos poitrines nues. Je crois qu’il y aurait là un moyen de
50
on y pense, que de dire désarmons-nous et offrons
nos
poitrines nues. Je crois qu’il y aurait là un moyen de dissuasion for
51
ans deux mois, ou dans deux ans, je me demande si
nous
aurions le temps de préparer techniquement cette défense non violente
52
e de pacifisme. Peut-être est-ce l’occasion, dans
notre
pays, de rouvrir le débat sur la défense nationale. Un débat qui ne c
53
ite interaction : l’un tendant à la fédération de
nos
peuples à l’échelle continentale, l’autre à la restauration ou à la c
54
groupe travaillait sur l’idée de « personne » et
nous
sommes devenus les « personnalistes ». Il en est sorti deux revues :
55
, qui dure encore, et L’Ordre nouveau , nom qui
nous
a été volé par qui vous savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’ordre
56
nom qui nous a été volé par qui vous savez ! Pour
nous
, il s’agissait de « l’ordre véritable » par rapport au désordre établ
57
e de « la rupture avec le désordre établi ». Pour
nous
, il s’agissait aussi d’une vraie « révolution » partant de l’homme co
58
re de Théodore Roszak et qui a inspiré le n° 3 de
notre
revue. Mais on ne connaît pas toujours ses parents !… Quelle était la
59
héorie de l’école personnaliste ? Le manifeste de
notre
groupe tenait en trois lignes : « Nous ne sommes ni individualistes,
60
ifeste de notre groupe tenait en trois lignes : «
Nous
ne sommes ni individualistes, ni collectivistes. Nous sommes personna
61
ne sommes ni individualistes, ni collectivistes.
Nous
sommes personnalistes. » Mounier a vite parlé de révolution personnal
62
diale. Vous dites, dans votre livre L’Avenir est
notre
affaire , « la contestation nucléaire devient un problème transnation
63
t de la communauté qu’en Europe. Un autre exemple
nous
est offert par l’Afrique de l’Ouest, notamment dans la région du Sahe
64
pas le pire. Quand la décolonisation s’est faite,
nos
jeunes gens étaient prêts à se faire tuer pour cette frontière devenu
65
de la France un État-nation de citoyens-soldats.
Nous
pouvons donc observer, sous nos yeux, le phénomène vivant qui a dû se
66
itoyens-soldats. Nous pouvons donc observer, sous
nos
yeux, le phénomène vivant qui a dû se déclencher avec 1789. Paul Valé
67
ire une critique virulente de l’État-nation comme
notre
école l’avait fait dans les années 1930, pendant la poussée du nazism
68
aginer la vocation comme une force qui vient vers
nous
et qui nous commande. Nous ne sommes pas « aimantés », mais « aimés »
69
cation comme une force qui vient vers nous et qui
nous
commande. Nous ne sommes pas « aimantés », mais « aimés ». C’est comp
70
e force qui vient vers nous et qui nous commande.
Nous
ne sommes pas « aimantés », mais « aimés ». C’est complètement différ
71
is générations, c’est être très optimiste car, de
nos
jours cela fait 20 ans x 3 = 60 ans. C’est très court pour une durée
72
de « la peur d’être libre »… C’est la maladie de
notre
société actuelle. C’est de cette peur que sont nés les États-nations
73
e force des États totalitaires, c’est la somme de
nos
faiblesses. d. Rougemont Denis de, « [Entretien] La peur d’être l
74
ivi tout au long de son œuvre. Dans L’Avenir est
notre
affaire (Stock, 1977), il brossait un bilan des crises actuelles et
75
ur ses 20 ans (octobre 1982)q À l’occasion de
notre
20e anniversaire, nous avons demandé à quelques personnalités de notr
76
982)q À l’occasion de notre 20e anniversaire,
nous
avons demandé à quelques personnalités de notre pays, connaissant par
77
e, nous avons demandé à quelques personnalités de
notre
pays, connaissant parfois notre activité dès ses débuts, de nous donn
78
personnalités de notre pays, connaissant parfois
notre
activité dès ses débuts, de nous donner un bref message sur notre tra
79
aissant parfois notre activité dès ses débuts, de
nous
donner un bref message sur notre travail. Nous les remercions chaleur
80
ès ses débuts, de nous donner un bref message sur
notre
travail. Nous les remercions chaleureusement ; notre reconnaissance e
81
de nous donner un bref message sur notre travail.
Nous
les remercions chaleureusement ; notre reconnaissance est d’autant pl
82
re travail. Nous les remercions chaleureusement ;
notre
reconnaissance est d’autant plus vive que leurs lignes nous encourage
83
naissance est d’autant plus vive que leurs lignes
nous
encouragent à persévérer. En ce temps-là, la Suisse romande n’exist
84
petit dernier ne fût pas encore né. De tout cela,
notre
ami Weber-Perret fit ce que l’on peut faire de meilleur : une Allianc
85
et peut-être la plus vraie. Voilà le miracle que
nous
célébrons en ce beau jour de fête et de reconnaissance. q. Rougemo
86
nquante ans avant qu’elle n’arrive à la Sorbonne,
nous
découvrions la linguistique nouvelle. En outre, nous avions un autre
87
s découvrions la linguistique nouvelle. En outre,
nous
avions un autre professeur étonnant, en la personne de Jean Piaget, q
88
seur étonnant, en la personne de Jean Piaget, qui
nous
donnait des cours de psychologie et nous faisait participer à ses enq
89
get, qui nous donnait des cours de psychologie et
nous
faisait participer à ses enquêtes, dans les écoles, sur le mensonge e
90
je n’ai jamais retrouvé par la suite. D’une part,
nous
faisions découvrir, en France, des auteurs complètement nouveaux à l’
91
arth ou Berdiaev. Et puis, des divers groupes que
nous
formions alors avec une trentaine de jeunes gens venus de tous les ho
92
èses du personnalisme et du fédéralisme. De fait,
nous
n’étions ni individualistes, ni collectivistes, mais personnalistes.
93
ni collectivistes, mais personnalistes. En outre,
nous
répondions au grand défi des nationalismes, du nazisme, du fascisme m
94
ropéen, Denis de Rougemont apparaît comme l’un de
nos
contemporains capitaux. Dans la tradition des grands moralistes suiss
95
t comme “l’un des hommes les plus intelligents de
notre
temps” incarne par excellence l’écrivain dont le génie s’exerce au se
96
re et plus précisément en Suisse, pensez-vous que
notre
justice le condamnerait ? Oui, comme objecteur de conscience (« Prése
97
s la guerre hitlérienne : aujourd’hui comme alors
nous
avons droit aux mêmes discours très fermes et aux mêmes arguments san
98
e même aveuglement systématique des dirigeants de
nos
États, de nos médias, et des stratèges de l’internationale (Est-Ouest
99
ment systématique des dirigeants de nos États, de
nos
médias, et des stratèges de l’internationale (Est-Ouest) des armement
100
nale (Est-Ouest) des armements, chargée d’assurer
nos
défenses nationales. Les démocraties ont vaincu, en 1945, à l’aide de
101
, tel est le nom qu’ils ont inventé pour la paix.
Nous
disons que cet équilibre ne saurait être maintenu jusqu’au bout que p
102
totale, réciproque et simultanée des partenaires.
Nous
disons que cela ne peut que mal finir si l’on ne se décide pas à tout
103
-sainte stabilité dans l’erreur des autruches qui
nous
gouvernent. Trois accusations pèsent sur les partisans du désarmement
104
ilosophe Sidney Hook lui répondit aussitôt : « Si
nous
vous suivions, nous finirions par être à la fois rouges et morts. » I
105
lui répondit aussitôt : « Si nous vous suivions,
nous
finirions par être à la fois rouges et morts. » Il est clair que Mosc
106
andestins. Ils sont seuls à pouvoir le faire dans
notre
camp, où ils sont seuls aussi à n’être pas manipulés par Washington.
107
ance suicidaire du genre humain au xxe siècle
Notre
mort individuelle est inévitable, et pourtant nous faisons tout pour
108
tre mort individuelle est inévitable, et pourtant
nous
faisons tout pour l’éviter. La guerre nucléaire est évitable, et nous
109
ur l’éviter. La guerre nucléaire est évitable, et
nous
faisons tout ce qu’il faut pour qu’elle arrive. Les calculs imbéci
110
re inquiet. Mais si j’en ai 30 000 et toi 60 000,
nous
sommes « à égalité » à toutes fins utiles, étant immergés l’un et l’a
111
nouvelée que cette identité, de la même façon que
nos
vingt-trois cantons trouvent dans l’article 5 de la Constitution actu
112
e Varsovie. Par ailleurs, je ne sais qui pourrait
nous
interdire d’innover dans ce domaine aussi, comme il est si bien vu de
113
èle de Bruxelles ou dans celui de Strasbourg sert
nos
intérêts immédiats, nous avons à déterminer les conditions posées par
114
celui de Strasbourg sert nos intérêts immédiats,
nous
avons à déterminer les conditions posées par l’identité suisse à tout
115
une Europe unie. Ou encore : au lieu de justifier
nos
refus ou nos retards, attitude défensive, nous avons à formuler les c
116
ie. Ou encore : au lieu de justifier nos refus ou
nos
retards, attitude défensive, nous avons à formuler les conditions de
117
ier nos refus ou nos retards, attitude défensive,
nous
avons à formuler les conditions de notre acceptation éventuelle, c’es
118
éfensive, nous avons à formuler les conditions de
notre
acceptation éventuelle, c’est-à-dire à prendre l’initiative, à propos
119
torien E. Gagliardi) : elle est demeurée jusqu’en
notre
siècle le seul témoin du mouvement des communes médiévales. Seule féd
120
oit la dernière à rejoindre une union fédérale de
nos
peuples, dont elle aura été, dans le même temps, la première figurati
121
nève, IUED, 1983, p. 57-63. s. Titre rajouté par
nos
soins. t. Titre rajouté par nos soins. u. Titre rajouté par nos soi
122
itre rajouté par nos soins. t. Titre rajouté par
nos
soins. u. Titre rajouté par nos soins.
123
itre rajouté par nos soins. u. Titre rajouté par
nos
soins.
124
Hitler, l’anti-prophète de
notre
siècle (10 février 1983)x Le maréchal von Hindenburg vient d’être
125
de main peu croyable se sont noués les destins de
notre
siècle. La défaite de 1918 avait précipité l’Allemagne dans un chaos
126
c sa mission. » Ainsi d’Hitler, l’antiprophète de
notre
temps, le prophète d’un pouvoir vide, d’un passé mort, d’une catastro
127
ronique du Figaro sur l’occupation de Prague, que
nous
vivions « les derniers jours du bon vieux temps européen ». Ce fut la
128
’homme qui fit trembler tout l’univers, voici que
nous
nous écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : « Comme il était
129
e qui fit trembler tout l’univers, voici que nous
nous
écrions avec une stupéfaction mêlée de honte : « Comme il était petit
130
rand, comme Satan lui-même, que de la grandeur de
nos
misères secrètes. » Petit, aliéné, prolétaire : ces mots reviennent
131
résenté d’avance, et cette anticipation grotesque
nous
paraît aujourd’hui bien plus ressemblante que le film polémique compo
132
’est que le support d’une puissance qui échappe à
nos
psychologies… On me demande sottement s’il est intelligent. Ne voit-o
133
orateur du sang et de la guerre, s’est présenté à
nous
comme un malheur plus étendu et plus profond que l’histoire n’en conn
134
ur, car le mouvement qu’Hitler sut enflammer dans
notre
siècle existait en puissance dans l’âme humaine depuis la formation d
135
omme si Hitler, ayant posé le diagnostic exact de
notre
société occidentale, avait aussitôt abusé de l’élan de confiance décl
136
té. Voilà le point qu’il faut élucider. Replaçons-
nous
dans la situation de l’Europe à la veille de sa grande catastrophe. L
137
lâtrie du sang et du sol n’est autre chose, selon
nous
, qu’un retour offensif du culte cananéen de Baal. D’autres traits y a
138
ible, mais une réponse, à la question centrale de
notre
temps. Tel fut son vrai Pouvoir, et j’écrivais alors : « Seul un prop
139
s alors : « Seul un prophète peut lui répondre ».
Nous
l’attendons encore. Saurons-nous le reconnaître ? x. Rougemont De
140
lui répondre ». Nous l’attendons encore. Saurons-
nous
le reconnaître ? x. Rougemont Denis de, « Hitler, l’anti-prophète
141
Rougemont Denis de, « Hitler, l’anti-prophète de
notre
siècle », L’Hebdo, Lausanne, 10 février 1983, p. 44-48.
142
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : conclusions (1984)ab La première conclusion que je tire
143
que je tire de ce colloque de trois jours, c’est
notre
reconnaissance unanime pour la Fondation Veillon et je voudrais l’exp
144
s fils de Charles Veillon qui la représente parmi
nous
ce matin. Ce colloque n’a ressemblé à rien de ce que j’ai connu jusqu
145
intérêt en envoyant des textes : ce sont ceux que
nous
avons discutés ici. Il y a donc eu d’une part quelque chose d’aléatoi
146
cun connaît toujours plus ou moins d’avance. Ici,
nous
sommes dans un état d’esprit complètement différent. Nous ne nous con
147
mes dans un état d’esprit complètement différent.
Nous
ne nous connaissions pas auparavant, à peu d’exceptions près, nous re
148
un état d’esprit complètement différent. Nous ne
nous
connaissions pas auparavant, à peu d’exceptions près, nous représento
149
aissions pas auparavant, à peu d’exceptions près,
nous
représentons toutes sortes de milieux, de forme de vie, nous ne somme
150
entons toutes sortes de milieux, de forme de vie,
nous
ne sommes pas ce que l’on appelle en allemand des Kongress Tiere, des
151
e de couvent avec son cloître et sa chapelle, que
nous
sommes si heureux d’avoir découvert. Cher Monsieur Veillon, puis-je v
152
on livre, puisque c’est lui qui est l’occasion de
notre
colloque. J’avais passé la première année de la guerre mobilisé dans
153
Amérique où j’étais sans doute moins gênant pour
notre
neutralité, chargé d’une mission de conférences sur la Suisse et d’un
154
rit européen et le traduire en union politique de
nos
peuples. Je suis retourné pour quelques mois aux États-Unis, puis ren
155
éenne, qui a été reprise récemment par Bruxelles.
Nous
avons donc fait du militantisme sous forme créatrice. Mais bientôt le
156
la dent. Ils continuaient de répéter : « Unissons-
nous
, unissons-nous ! » Mais ce n’était pas le moyen de nourrir une action
157
ntinuaient de répéter : « Unissons-nous, unissons-
nous
! » Mais ce n’était pas le moyen de nourrir une action précise, étant
158
ir une action précise, étant donné qu’aux yeux de
nos
gouvernements, les choses sérieuses, c’était le Marché commun des Six
159
er comment j’ai été appelé à écrire L’Avenir est
notre
affaire . Au cours de la dernière décennie, il s’est passé deux chos
160
ien que l’un des premiers colloques organisés par
notre
Campagne d’éducation civique européenne a pris pour thème l’enseignem
161
e s’est développée l’idée de région, sur laquelle
nous
avions tenu de nombreux colloques à Genève dès 1962. De cette converg
162
chez un ami, Erico Nicola — le premier homme qui
nous
parlait d’écologie, aux comités du Centre, et nous savions à peine ce
163
ous parlait d’écologie, aux comités du Centre, et
nous
savions à peine ce que signifiait le terme ! Un soir donc en 1970, ch
164
directeur de l’Institut Battelle, Hugo Thiemann,
nous
fit lecture d’une vingtaine de pages d’un rapport adressé à la commis
165
t premières pages, décrivant les catastrophes qui
nous
menaçaient d’un jour à l’autre, notamment la crise du pétrole. Pour f
166
le marché occidental — de telle manière que toute
notre
économie en eût été complètement bouleversée —, je prenais l’image d’
167
sumer la démarche qui me semble avoir caractérisé
notre
colloque. Cela s’est centré tout de suite et tout naturellement sur l
168
rd’hui, il n’est pas question d’autre chose. Tous
nos
États-nations préparent la guerre. Non seulement ils sont nés de la g
169
r l’économie. Quand on ne sait plus quoi dire, on
nous
avertit que : « Le problème soulevé touche la Défense nationale, nous
170
Le problème soulevé touche la Défense nationale,
nous
n’en dirons pas plus ! » Mais cette guerre, à quoi peut-elle servir ?
171
our où je l’ai vu — c’était en 1947 (au moment de
notre
conversation, l’humanité comptait 3,5 milliards d’humains) : « Que pe
172
ai dit tout à l’heure. C’est la minéralisation de
nos
existences par la technique qui fait que nous oublions l’humus, qui e
173
n de nos existences par la technique qui fait que
nous
oublions l’humus, qui est la base de tout, comme vient de nous le rap
174
l’humus, qui est la base de tout, comme vient de
nous
le rappeler M. Birre. À tout cela, il faut opposer d’urgence une logi
175
a que le danger s’éloignera probablement. Mais il
nous
faut travailler vite, il nous faut créer vite cette Europe en tant qu
176
obablement. Mais il nous faut travailler vite, il
nous
faut créer vite cette Europe en tant que facteur de paix qui empêcher
177
ion, d’autre part, n’est plus une formule viable.
Nous
n’avons pas, j’insiste, à le renverser. Je crois qu’il serait tout à
178
olution de 1917 ont très vite changé de mains. Il
nous
faut au contraire construire, créer le pouvoir. Là encore, c’est un p
179
, de création des régions et des pouvoirs locaux.
Nous
en venons ici au cœur du débat qui nous a occupés ces deux derniers j
180
s locaux. Nous en venons ici au cœur du débat qui
nous
a occupés ces deux derniers jours. Je crois que nous avons bien fait
181
s a occupés ces deux derniers jours. Je crois que
nous
avons bien fait de ne pas nous attarder à toutes les définitions que
182
ours. Je crois que nous avons bien fait de ne pas
nous
attarder à toutes les définitions que l’on peut donner de la région :
183
re sans tenir compte d’aucune réalité spécifique.
Nous
avons été tout de suite, je crois, assez profondément d’accord pour r
184
tre la nécessité des régions ; même celui d’entre
nous
qui a été le plus réservé, M. Knoepfler, du Conseil municipal de Neuc
185
ie variable », comme je les nomme, sur lesquelles
nous
avons beaucoup discuté le premier jour. Plusieurs des travaux présent
186
able, ainsi que M. Naef, qui malheureusement a dû
nous
quitter hier et dont l’avis m’importait beaucoup, car il est l’un des
187
t encouragé. Et quand je pense à vos travaux et à
nos
discussions, j’en tire pour ma part trois directions de recherches pr
188
ou ! Eh bien, c’est ce que l’État-nation exige de
nous
, quand il va jusqu’au bout de sa logique. Je pars donc de cette idée
189
de l’ancienne approche, l’économique d’abord, que
nous
devons dépasser. Car, comme on l’a dit ce matin, les villes, au fond,
190
t peut-être une troisième direction dans laquelle
nous
pourrions aller. Elle ferait passer le centre régional de la ville, c
191
ièmes et les forêts un cinquième de l’oxygène que
nous
respirons. Comme nous sommes en train de détruire les deux, je ne sai
192
cinquième de l’oxygène que nous respirons. Comme
nous
sommes en train de détruire les deux, je ne sais pas très bien commen
193
truire les deux, je ne sais pas très bien comment
nos
États-nations envisagent de respirer demain. Il y a aussi le problème
194
er, car je crois que cela est important pour tout
notre
propos, sur l’absence de contradictions entre la volonté de respecter
195
ivre. Et c’est d’une importance particulière pour
nous
, Suisses, parce que la Suisse est née d’un pacte conclu au xiiie siè
196
ans le latin du pacte de 1291, qui est la base de
notre
fédération : cela se dit universitas. Voilà qui m’a toujours frappé.
197
oza, où j’ai trouvé ce théorème : « D’autant plus
nous
connaissons les choses particulières, d’autant plus nous connaissons
198
nnaissons les choses particulières, d’autant plus
nous
connaissons Dieu. » Ceci me paraît le nœud de la réalité et de la vér
199
hilosophie qui doit être à la base de tout ce que
nous
imaginons de la région. Cela a été en tout cas à la base de ce qu’ave
200
es amis Mounier, Alexandre Marc, Aron et Dandieu,
nous
avons lancé dans les années 1930, sous le nom de mouvement personnali
201
pas que tout cela est utopique, car au contraire,
nous
, les régionalistes-écologistes, nous sommes peut-être les seuls réali
202
u contraire, nous, les régionalistes-écologistes,
nous
sommes peut-être les seuls réalistes d’aujourd’hui. À ceux qui nous d
203
tre les seuls réalistes d’aujourd’hui. À ceux qui
nous
disent volontiers : « Vous savez, vos idées, je les trouve très sympa
204
âtit, volontairement — l’unité donc, sur laquelle
nous
pouvons bâtir une fédération européenne, c’est l’unité de culture. No
205
fédération européenne, c’est l’unité de culture.
Nous
avons une culture commune, nous les Européens. Je vous rappelle ce qu
206
unité de culture. Nous avons une culture commune,
nous
les Européens. Je vous rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus
207
aussi importantes à bien des égards, plus près de
nous
, et qui ont recouvert le tout. Mais que de contradictions entre ces o
208
et à la langue d’oïl. Il en reste des traces dans
nos
patois. Les mots de patois neuchâtelois, que je sais de mon école pri
209
lénaires, il y en a d’autres comme la mobilité de
nos
frontières, qui sont à peine centenaires. J’ai calculé la moyenne d’â
210
. J’ai calculé la moyenne d’âge des frontières de
nos
trente États de l’Europe, y compris les huit États de l’Est : c’est 8
211
on à association. C’est la seule chose qui soit à
notre
portée, qui n’entraîne pas de dépenses gigantesques comme la propagan
212
on sens, de M. et Mme André Birre, avec ce qu’ils
nous
ont appris sur l’humus, qui donne vraiment et symboliquement une base
213
let et beaucoup d’autres parmi vous. Je crois que
nous
sommes tous d’accord là-dessus. Je crois aussi qu’il faudrait élargir
214
ab. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire III : Conclusions », Autour de L’Avenir est notre affaire. En
215
faire III : Conclusions », Autour de L’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
216
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : réponse à Raimondo Strassoldo (1984)aa Dans la note limi
217
pisme. Je réponds : « Commençons par ce qui est à
notre
portée. » II. Des implications logiques de la « petite échelle » d
218
r l’existence de la crise actuelle, sans laquelle
nous
ne serions pas amenés à discuter ici le problème des régions. S’il y
219
on lui dirait : « Bon, continue, cela va bien et
nous
, on s’occupera d’autre chose ! » Strassoldo le sait mieux que personn
220
es pays de l’Est, ce qui est un grand succès pour
notre
mouvement. Quant à « exclure » la possibilité d’une société qui puiss
221
ont donné les résultats que vous voyez autour de
nous
, que se sont dressés les personnalistes des années 1930, et ensuite l
222
es européens, puis les régionalistes aujourd’hui.
Nous
en avons assez de ces grands entraînements, de ces grands mythes. Ceu
223
! Vous vous doutez bien que ce n’est pas ici que
nous
trouverons des réponses à ce genre de questions. D’ailleurs, certaine
224
tion bel et bien transcendante à l’individu. S’il
nous
fallait absolument un mythe, s’il fallait définir en un mot l’ambitio
225
a lutte pour la paix — étant donné l’équation que
nous
sommes bien obligés de faire entre l’État-nation et la guerre. L’État
226
s ! » Il s’agit de savoir quels risques on prend.
Nous
ne prendrions pas le risque ni les uns, ni les autres, de sauter du 5
227
érêt de l’énergie solaire c’est justement qu’elle
nous
dispense des grandes centrales et qu’elle peut être dispersée chez to
228
and problème dans la crise terrible dans laquelle
nous
entrons, les famines, etc. Nous, nous nous consacrons à l’agriculture
229
ble dans laquelle nous entrons, les famines, etc.
Nous
, nous nous consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne ve
230
ns laquelle nous entrons, les famines, etc. Nous,
nous
nous consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne veut abs
231
quelle nous entrons, les famines, etc. Nous, nous
nous
consacrons à l’agriculture. » Faire de l’agriculture ne veut absolume
232
aa. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire II : Réponse à Raimondo Strassoldo », Autour de l’Avenir est
233
e à Raimondo Strassoldo », Autour de l’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
234
Autour de l’Avenir est
notre
affaire : remarques sur la note de Stanley Maron (1984)z Les très
235
pposée à « l’individu ». La famille kibboutzique,
nous
dit-il, s’oppose à la mobilité et favorise l’enracinement. Le kibbout
236
z. Rougemont Denis de, « Autour de L’Avenir est
notre
affaire I : Remarques sur la note de Stanley Maron », Autour de l’Ave
237
a note de Stanley Maron », Autour de l’Avenir est
notre
affaire. Entretiens de Crêt-Bérard, Lausanne, Fondation Charles Veill
238
ue je ressens d’abord est un vertige de chiffres.
Nous
avons chacun 2 parents, 4 grands-parents, 8 arrière-grands-parents… À
239
la trente et unième, on dépasse le milliard. Cela
nous
mène de fils en père, en petit-fils, en arrière-petite-fille, etc., à
240
ent. Mais Pierre-Arnold ne s’en tient pas là : il
nous
signale avec sobriété qu’à la trente-troisième génération, il y aurai
241
tradition orale, familiale, qui seule ferait que
nous
puissions nous sentir descendants de tous ces grands noms. Combien je
242
e, familiale, qui seule ferait que nous puissions
nous
sentir descendants de tous ces grands noms. Combien je voudrais que m
243
es », bien qu’exactement calculés : à l’époque de
notre
ancêtre Charlemagne, la Terre entière ne devait compter qu’une ou deu
244
ope, moins de quinze millions. Or, il est sûr que
nos
ancêtres furent tous des Européens, non des nègres ni des ni des Hind
245
omment quinze millions d’Européens eussent-ils pu
nous
fournir plus de 2 milliards d’ancêtres ? La seule explication de cett
246
t donnée par les intermariages, si fréquents dans
notre
pays. Si l’on s’en tient à nos ancêtres du xviiie au xve siècle, on
247
i fréquents dans notre pays. Si l’on s’en tient à
nos
ancêtres du xviiie au xve siècle, on y trouve tant de Chambrier, de
248
temps. Le tableau des origines géographiques de
nos
aïeux, tel que le dresse notre généalogiste — et je ne saurais trop l
249
nes géographiques de nos aïeux, tel que le dresse
notre
généalogiste — et je ne saurais trop l’en féliciter — nous propose un
250
alogiste — et je ne saurais trop l’en féliciter —
nous
propose une seconde conclusion, plus imprévue : c’est qu’à chaque gén
251
abitants de l’Europe, avant d’être sujets d’un de
nos
États-nations du xxe siècle, sont d’abord d’une région, mais en même
252
nt d’abord d’une région, mais en même temps, dans
nos
petits pays surtout, sont de la grande famille européenne. (On eût fa
253
eux ou trois Piémontais et un Toscan, égarés dans
nos
brumes. Mais un mariage peut tout changer : par Mathilde de Pierre, f
254
et fille de Marie-Henriette de Pourtalès-Guibert,
nous
voilà rattachés à de nombreuses lignées issues du Gard, de la Provenc
255
e Béziers, de Toulouse, de l’Aquitaine… Résumé de
notre
ascendance : racines solides dans la petite patrie neuchâteloise, mai
256
ceux-là seuls dont mes parents, oncles et tantes
nous
parlaient quand nous étions jeunes. Et ceux-là seuls éveillent en moi
257
es parents, oncles et tantes nous parlaient quand
nous
étions jeunes. Et ceux-là seuls éveillent en moi un sentiment de pare
258
mour, alliés à un sens politique qui a permis que
nous
devenions Suisses. L’arrière-grand-mère Philippine du Buat et, par sa
259
nt parlé, au point que j’ai baptisé la maison que
nous
habitons aujourd’hui « La Chevance », parce que la devise des vicomte
260
chez mes parents des tantes de Dresde, auxquelles
nous
fournissions des cigarettes après la guerre, d’une tante de Bavière,
261
s la guerre, d’une tante de Bavière, familière de
notre
maison, et de son frère le général, des oncles et cousins plus éloign
262
tait pas un cas exceptionnel dans les familles de
notre
ancienne Principauté de Neuchâtel, devenue canton suisse en 1848 seul
263
e qu’on touche — et ce qu’on imagine, le pays qui
nous
tient par les pieds, par le cœur, et le rassemblement des nations inv
264
r, et le rassemblement des nations invisibles, on
nous
dit que tout les oppose, qu’il faut choisir l’un contre l’autre, et q
265
i découvert Rimbaud, qui était pour ma génération
notre
ange révolté, mais aussi Pascal, l’autre sommet de la prose française
266
Dante, et dans les mêmes années, Valéry, Unamuno,
notre
Ramuz, Kierkegaard, Kafka, T. S. Eliot… Pendant ces années d’adolesce
267
e on disait alors) de Kierkegaard et tout près de
nous
, de Heidegger. Tout cela, comme vous voyez, très européen, mais dans
268
t une nostalgie lancinante, révélatrice de ce que
nous
avions perdu et que nous ne pourrions retrouver un jour que si l’Autr
269
e, révélatrice de ce que nous avions perdu et que
nous
ne pourrions retrouver un jour que si l’Autre était battu… Une idée n
270
uver un jour que si l’Autre était battu… Une idée
nous
orientait tous : si jamais nous pouvions retourner en Europe, le prem
271
t battu… Une idée nous orientait tous : si jamais
nous
pouvions retourner en Europe, le premier devoir serait de fédérer nos
272
er en Europe, le premier devoir serait de fédérer
nos
peuples. Et ce retour s’est fait pour moi au printemps de 1946, sous
273
sprit et L’Ordre nouveau ? Oui, bien sûr. Pour
nous
, dans ces merveilleuses années 1930, tout était découverte, affirmati
274
un ordre nouveau. C’était l’aventure permanente.
Nous
avions en commun l’essentiel de nos refus et de nos propositions. Je
275
permanente. Nous avions en commun l’essentiel de
nos
refus et de nos propositions. Je vais essayer de vous les résumer en
276
s avions en commun l’essentiel de nos refus et de
nos
propositions. Je vais essayer de vous les résumer en quelques mots. N
277
ais essayer de vous les résumer en quelques mots.
Nous
partions d’une idée de l’homme que nous appelions la personne, opposé
278
ues mots. Nous partions d’une idée de l’homme que
nous
appelions la personne, opposée à l’individu sans attaches, comme au m
279
es, comme au milicien collectiviste sans liberté.
Nous
définissions la personne comme à la fois libre et responsable, les de
280
rations de régions, fédérations continentales… Et
nous
arrivions à l’Europe, « terre des hommes » et « patrie de la personne
281
mme Alexandre Marc et Robert Aron, et connu un de
nos
disciples après coup, Henri Brugmans, qui présidait l’affaire. J’ai p
282
l’un des intellectuels les plus « engagés » pour
notre
cause. Il y avait dans la commission ou parmi ceux qui avaient contri
283
es, qui m’avait déjà secondé à La Haye. Ensemble,
nous
avons préparé une Conférence européenne de la culture qui devait défi
284
retentissant, mais qui s’est réalisé en dehors de
notre
tout petit Centre d’idées, grâce à l’appui de l’Unesco puis de treize
285
Bas, et que j’ai instituée et dirigée au siège de
notre
Centre d’abord, pendant deux ans, grâce à l’appui constant et efficac
286
rançais, Paul Rykens, président de Unilever. Mais
nous
avons créé et gardé au CEC — présidence, secrétariat, lieu de rencont
287
étachés des réalités culturelles fondamentales de
notre
temps. Cette évolution de l’intelligentsia européenne se résume d’une
288
l’Europe fédérale fondée sur sa culture commune :
nous
ne sommes pas là pour deviner l’avenir mais pour le faire. 4. F. F
289
, Journal d’une époque (1968), et L’Avenir est
notre
affaire (1977). Cette conversation a été enregistrée chez lui, à Sai
290
à la fois moins de bien et un tout autre bien que
nos
télévisions, radios et colloques par milliers dans le monde entier. M
291
uant à deux événements de première importance. Il
nous
apprend en effet, page 223 de l’édition française, qu’au moment où se
292
s Premiers ministres, 45 ministres, 250 députés à
nos
divers parlements nationaux, de grands intellectuels, des chefs syndi
293
épressible. Et jamais il ne tente de réveiller en
nous
le courage de réagir, jamais il n’a montré les buts d’une action libé
294
la prescience de George Orwell quand il s’agit de
nous
faire sentir les forces clandestines qui vont déterminer l’évolution
295
s clandestines qui vont déterminer l’évolution de
nos
sociétés occidentales, dans la mesure précise où elles tentent d’orga
296
visuelles assurant l’omniprésence du Pouvoir dans
nos
vies, omniprésence non seulement idéologique, mais sensorielle nuit e
297
ais sensorielle nuit et jour, envahissant jusqu’à
notre
inconscient. Voici les phrases capitales dans lesquelles Orwell a pré
298
s capitales dans lesquelles Orwell a prévu ce que
nous
sommes en train de vivre dans nos États-nations de l’Occident guère m
299
a prévu ce que nous sommes en train de vivre dans
nos
États-nations de l’Occident guère moins que dans les régimes totalita
300
de l’Équilibre de la terreur, garant de la paix,
nous
assure-t-on. « Les deux buts du Parti, écrit Orwell, sont de conquéri
301
xpression mais le besoin même d’une pensée libre,
nous
en sommes peut-être beaucoup plus proches qu’on ne le croit. Orwell n
302
du livre : l’omniprésence, à tous les moments de
notre
vie, de la volonté et de l’image du Pouvoir (symbolisé par le portrai
303
’est le côté un peu Tintin de ce roman). En avons-
nous
conscience ? Sans relâche, à toutes les heures du jour et de la nuit,
304
à toutes les heures du jour et de la nuit, où que
nous
allions, dans nos foyers, dans nos bureaux ou ateliers, dans les café
305
du jour et de la nuit, où que nous allions, dans
nos
foyers, dans nos bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grands ma
306
nuit, où que nous allions, dans nos foyers, dans
nos
bureaux ou ateliers, dans les cafés ou les grands magasins, nous somm
307
ateliers, dans les cafés ou les grands magasins,
nous
sommes environnés, sollicités, traversés sans le savoir par des ondes
308
’est tout cela qui prend la place principale dans
nos
conversations, discussions politiques, échanges d’arguments et de cli
309
fantasmes, sur leurs rêves éveillés ou nocturnes.
Nous
sommes manipulés par les Pouvoirs. Je tiens à le dire ici : le vrai d
310
once trop facilement, dans le contrôle allégué de
nos
vies privées par les Pouvoirs, dans cette « mise en fiches » des cito
311
ne se passe pas de semaine sans que les journaux
nous
apprennent que des gamins de 16 ou 17 ans ont « pénétré » les codes d
312
le se tiendra bien coite dans sa caisse. Qu’on ne
nous
raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il nous faut c’est un contrôle de
313
on ne nous raconte donc pas d’histoires. Ce qu’il
nous
faut c’est un contrôle de l’homme. Une correction me paraît aujourd’
314
de gestion publique. Un jour, avec Louis Armand,
nous
parlions du problème des régions, en tant qu’unités de base de toute
315
se de toute fédération imaginable de l’Europe. Et
nous
déplorions la difficulté — surhumaine aux yeux des fonctionnaires — d
316
tragique que pose l’informatique à l’ensemble de
nos
industries : création ou destruction d’emplois ? Il y a cinquante ans
317
vous des ouvriers « libérés » ? On me répondait :
nous
allons les recycler dans le tertiaire, car le progrès technique crée
318
ie et du chômage ? Essayons de voir un peu ce que
nous
disent les chiffres et quelles leçons partisans et adversaires de l’a
319
la nécessité vitale d’une réponse à ma question.
Nous
sommes mis au défi d’inventer une nouvelle conception du travail qui
320
tte fin, dès cette année 1984, non seulement dans
notre
Centre européen de la culture à Genève, mais en coopération étroite a
321
inventer ; mais aussi de machines diaboliques qui
nous
espionnent ou tentent de nous réduire en esclavage. Tout va donc à pe
322
nes diaboliques qui nous espionnent ou tentent de
nous
réduire en esclavage. Tout va donc à personnifier l’ordinateur : tout
323
rs industriels, éducation pour tous à domicile et
nos
enfants et petits-enfants initiés sans douleur aux mystères des mathé
324
e qui ne l’empêche pas d’affirmer tôt après que «
notre
expérience en intelligence artificielle nous a montré que de nombreus
325
e « notre expérience en intelligence artificielle
nous
a montré que de nombreuses notions comme la créativité, l’affectivité
326
e l’informatique est la seule qui mérite vraiment
nos
réflexions. Je voudrais qu’on la substitue une fois pour toutes au ba
327
ller… dans certains cas… Je précise : cessons de
nous
précipiter vers un avenir dont nous n’avons pas même pris le temps d’
328
: cessons de nous précipiter vers un avenir dont
nous
n’avons pas même pris le temps d’évaluer les enjeux humains, obsédés
329
e temps d’évaluer les enjeux humains, obsédés que
nous
sommes par des gains immédiats. Je vous ai cité des chiffres effarant
330
ai cité des chiffres effarants sur le chômage que
nous
prépare l’informatisation générale de nos industries. Je demande à sa
331
ge que nous prépare l’informatisation générale de
nos
industries. Je demande à savoir pourquoi l’on prend ce risque, de dim
332
tion de la synthèse travail-loisir, sans laquelle
nous
courons à des désastres trop exactement calculables. Je renouvelle ma
333
renouvelle ma proposition de créer dans chacun de
nos
pays, mais surtout à l’échelle européenne, des conseils de réflexion
334
mentale de réfléchir sur les finalités réelles de
nos
recherches. Je ne vois que deux réponses possibles : — ou bien le but
335
es : et cela peut être la Paix. Ce dilemme domine
notre
siècle, commande l’avenir de notre humanité et sans doute de toute vi
336
dilemme domine notre siècle, commande l’avenir de
notre
humanité et sans doute de toute vie sur la Terre. 3. Je les trouve
337
belle émission sur les cathédrales, la télévision
nous
montrait tout à l’heure la répartition géographique de ces monuments
338
ion du Moyen Âge ont été les cathédrales, ceux de
notre
époque seront les lourdes tours nucléaires. Les cathédrales édifiées
339
aniques et agricoles du monde occidental. Mais de
nos
centrales nucléaires, nourries du métal de Pluton, roi des Enfers, ra
340
âce à l’appui du Ciel et de ses longs regards sur
notre
Terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie solair
341
ilité pour des millions de foyers, dans chacun de
nos
pays européens, de se rendre autonomes, de recréer des cadres de part
342
l les a livrées à une logique qui s’est imposée à
nous
tous, celle du concept même de patrimoine culturel européen, selon la
343
our couvrir les dépenses courantes. Mais aucun de
nous
, je m’en assure, ne serait venu ici pour le seul plaisir de dresser u
344
n bilan ou pour célébrer les bons vieux temps. Si
nous
nous intéressons au patrimoine, c’est dans le souci d’un héritage à t
345
an ou pour célébrer les bons vieux temps. Si nous
nous
intéressons au patrimoine, c’est dans le souci d’un héritage à transm
346
souci d’un héritage à transmettre vivant ; et si
nous
nous intéressons à l’histoire, plus que toutes les générations précéd
347
i d’un héritage à transmettre vivant ; et si nous
nous
intéressons à l’histoire, plus que toutes les générations précédentes
348
ions précédentes, c’est pour mieux voir vers quoi
nous
allons et ce qu’il nous faut faire pour éviter le pire, confrontés qu
349
pour mieux voir vers quoi nous allons et ce qu’il
nous
faut faire pour éviter le pire, confrontés que nous sommes — même qua
350
us faut faire pour éviter le pire, confrontés que
nous
sommes — même quand nous l’oublions — à la double possibilité ouverte
351
le pire, confrontés que nous sommes — même quand
nous
l’oublions — à la double possibilité ouverte pour la première fois de
352
ne sur l’évolution des civilisations, venons-en à
notre
objet spécifique. Le patrimoine européen s’est constitué du même mouv
353
ointain, comme le soleil. Tout naturellement dans
nos
exposés, nous sommes partis de Byzance et de sa fille nordique, la Ru
354
e le soleil. Tout naturellement dans nos exposés,
nous
sommes partis de Byzance et de sa fille nordique, la Russie, et même
355
Athènes, de Rome et de Jérusalem. Je regrette que
nous
n’ayons pas eu l’occasion de souligner assez fortement que trois infl
356
par les Celtes, — de là deux nouvelles sources de
notre
culture commune, se mariant plus ou moins bien avec les sources médit
357
namisme unique et les violences qui caractérisent
notre
histoire. (Une autre fois, j’espère que nous aurons le temps de mieux
358
ent notre histoire. (Une autre fois, j’espère que
nous
aurons le temps de mieux définir deux autres apports importants qui c
359
, l’apport slave. Sans oublier de mentionner dans
notre
siècle, l’influence des arts et des rythmes africains — via les deux
360
rientales (yoga hindou et bouddhisme zen.) Enfin,
nous
avons tenté quelques survols de cette unité dans la pluralité des sou
361
rfois créatrices ; dans le domaine littéraire, en
nous
interrogeant sur ce que l’on peut appeler les classiques européens ;
362
t au long de ces trois journées, il me semble que
nous
avons fourni un effort unanime et, je crois, réussi, pour entretenir
363
t totalitaire et l’Ouest ploutocratique, mais que
nous
préférons nommer ici les différences, voir l’antagonisme entre le cen
364
elles qu’elles se veulent à l’Ouest. ⁂ Resserrons-
nous
maintenant sur ce que j’ai appelé la logique interne de tout débat su
365
e tout débat sur le patrimoine culturel européen.
Nous
avons constaté que le patrimoine, au sens de passé dont nous héritons
366
constaté que le patrimoine, au sens de passé dont
nous
héritons, ne peut être maintenu, défendu, garanti, que par son renouv
367
et de l’évolution de ce patrimoine. Je pense que
nous
serons tous d’accord pour constater qu’il s’agit là d’un processus di
368
aliste, tout englobante. Cela peut signifier pour
nous
: assumer le conflit permanent et nécessaire des antinomies, dont voi
369
mun. ⁂ Et maintenant deux remarques générales sur
nos
colloques. Ce que nous avons essayé de faire dans celui-ci, comme dan
370
eux remarques générales sur nos colloques. Ce que
nous
avons essayé de faire dans celui-ci, comme dans celui de l’an dernier
371
es, et dont le désarroi peut être exploité contre
nous
, y compris dans ce que notre culture a créé de meilleur. Ce qui doit
372
être exploité contre nous, y compris dans ce que
notre
culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer nos préoccupations au
373
e culture a créé de meilleur. Ce qui doit dominer
nos
préoccupations aujourd’hui, c’est donc un certain sentiment d’urgence
374
e temps, qu’il n’y aura plus personne pour lire.
Nous
avons rappelé et défini les principales diversités, qui constituent n
375
éfini les principales diversités, qui constituent
notre
unité vivante, unité de culture au sens le plus large du terme qui va
376
de créer dans toutes les sociétés qu’elle touche.
Nous
avons fait beaucoup pour nous connaître mieux, nous les Européens fau
377
tés qu’elle touche. Nous avons fait beaucoup pour
nous
connaître mieux, nous les Européens fauteurs de crises mondiales ou d
378
us avons fait beaucoup pour nous connaître mieux,
nous
les Européens fauteurs de crises mondiales ou de mondialisation de no
379
teurs de crises mondiales ou de mondialisation de
nos
propres crises, et responsables d’inventer les anticorps des virus qu
380
sponsables d’inventer les anticorps des virus que
nous
propageons. Nous avons essayé de mieux nous connaître et nous y somme
381
nter les anticorps des virus que nous propageons.
Nous
avons essayé de mieux nous connaître et nous y sommes arrivés quelque
382
s que nous propageons. Nous avons essayé de mieux
nous
connaître et nous y sommes arrivés quelquefois, en cernant mieux les
383
ons. Nous avons essayé de mieux nous connaître et
nous
y sommes arrivés quelquefois, en cernant mieux les variétés géographi
384
vécues dans les grandes cultures qui se partagent
notre
monde : Inde, Chine, Japon, Afrique noire, monde arabe, Amérique lati
385
monde arabe, Amérique latine ? Comment pourrions-
nous
, en confrontant les définitions du travail et du loisir, dans ces gra
386
hômage, problème mondialisé par le succès même de
nos
techniques ? Serait-il raisonnable de proposer à ce colloque qu’il p
387
et de sa vocation mondialisante ? Je souhaite que
notre
ami Jacques Freymond trouve dans cette proposition matière à examen,
388
et s’en souvienne quand il établira les thèmes de
nos
prochaines rencontres. Je terminerai en le remerciant en votre nom à
389
nnaissance des fins humaines auquel chaque modèle
nous
conduit. Deux volontés se manifestent dès les origines dans l’histoir
390
t s’opposent ou parfois se composent en chacun de
nous
: la puissance et la liberté. La puissance sur autrui et la liberté p
391
en deux camps bien tranchés : c’est en chacun de
nous
que le conflit se poursuit. Les deux pulsions contraires coexistent e
392
rsuit. Les deux pulsions contraires coexistent en
nous
. Personne n’est jamais ni tout l’un ni tout l’autre. Et il n’existe p
393
ions, incroyablement chères et si dangereuses que
nos
pays, tout en jurant qu’elles sont inoffensives, ne les bâtissent qu’
394
u’ils dénoncent là les raisons mêmes qui font que
nos
États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le veuille ou n
395
is par la surveillance quotidienne des déchets de
nos
centrales nucléaires accumulés pendant le petit quart de siècle qui n
396
es accumulés pendant le petit quart de siècle qui
nous
sépare de l’an 2000. À l’inverse, le choix de l’énergie solaire impli
397
âce à l’appui du ciel et de ses longs regards sur
notre
terre. Choisir les unités locales, voire familiales, d’énergie solair
398
es centaines de milliers de foyers dans chacun de
nos
pays européens, de se rendre indépendants, de se faire « Suisses », d
399
à tous ses membres et sympathisants, texte qu’il
nous
a semblé utile de reproduire ici. Par ailleurs, le même Club-Énergie
400
sme d’Emmanuel Mounier [témoignage I] (1985)al
Nous
avions entre vingt-cinq et trente ans pour la plupart dans les équipe
401
t encore de l’Ouest, parce que capitalistes. Tout
nous
persuadait que de cet affrontement naîtrait nécessairement une guerre
402
rait nécessairement une guerre totale, guerre que
notre
âge nous condamnerait à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, c
403
sairement une guerre totale, guerre que notre âge
nous
condamnerait à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, car nous s
404
nous condamnerait à faire, mais qui ne serait pas
notre
guerre, car nous sentions déjà — comme Koestler le dira si bien quelq
405
à faire, mais qui ne serait pas notre guerre, car
nous
sentions déjà — comme Koestler le dira si bien quelques années plus t
406
la situation peu tenable dans laquelle l’histoire
nous
sommait de nous débrouiller. Nous étions contre beaucoup de choses, d
407
tenable dans laquelle l’histoire nous sommait de
nous
débrouiller. Nous étions contre beaucoup de choses, dans cette époque
408
elle l’histoire nous sommait de nous débrouiller.
Nous
étions contre beaucoup de choses, dans cette époque. Contre le capita
409
en, nationaliste ou raciste, à l’Est. Mais alors,
nous
étions pour quoi ? Un jour, ce devait être en 1931, chez le critique
410
lus, en lettres majuscules, ces quelques mots :
Nous
ne sommes ni individualistes ni collectivistes, nous sommes personnal
411
s ne sommes ni individualistes ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes Ce fut le trait de lumière. J’en serai à tout
412
hilip et des agnostiques tels que Robert Aron. On
nous
retrouvera pour la plupart dans le fameux numéro 6 d’ Esprit de mars
413
communauté totalitaire qui triomphaient à l’Est,
nous
refusions tous de choisir. Il nous restait à inventer un ordre humain
414
aient à l’Est, nous refusions tous de choisir. Il
nous
restait à inventer un ordre humain, et à refaire une vraie communauté
415
nts, juifs, agnostiques et nietzschéens ensemble,
nous
avons choisi de fonder sur la personne, c’est-à-dire sur cet homme à
416
ant réciproquement, qui devait servir de mesure à
notre
conception de la société. À cette tentative globale de situer notre p
417
e la société. À cette tentative globale de situer
notre
projet existentiel — comme on le disait alors, d’après Kierkegaard et
418
d et Heidegger —, l’époque ne fit que peu d’écho.
Nous
n’étions guère que ce que l’on appellera plus tard des « groupuscules
419
on appellera plus tard des « groupuscules ». Mais
nos
idées maîtresses, telles que celle de communauté, de régions et de le
420
sus, deux précisions d’actualité. 1. On a dit que
nous
étions « totalement négatifs ». Et c’est un fait que, face à nos « dé
421
talement négatifs ». Et c’est un fait que, face à
nos
« démocraties », nous étions inquiets, agacés, exaspérés parfois et f
422
Et c’est un fait que, face à nos « démocraties »,
nous
étions inquiets, agacés, exaspérés parfois et finalement déçus. Mais
423
exaspérés parfois et finalement déçus. Mais quand
nous
répétions « Ni gauche ni droite » cela ne signifiait pas centrisme ou
424
e parce qu’on lui colle telle ou telle étiquette.
Nous
voulions affronter les problèmes concrets, c’est-à-dire les problèmes
425
une précision cruelle par le général Jaruzelski.
Nous
voulions une démocratie digne du nom : communautaire, autogérée, régi
426
. Mais dans le cas des régimes totalitaires, dont
nous
avions tenté très sérieusement de comprendre les motivations — ce qui
427
rieusement de comprendre les motivations — ce qui
nous
fut stupidement reproché —, nous ne proposions aucune réforme : nous
428
vations — ce qui nous fut stupidement reproché —,
nous
ne proposions aucune réforme : nous demandions leur suppression total
429
t reproché —, nous ne proposions aucune réforme :
nous
demandions leur suppression totale, dans la mesure même où ils étaien
430
même où ils étaient totalitaires. 2. On a dit que
nous
étions « fascinés » par les jeunes fascistes, et que nous faisions de
431
ons « fascinés » par les jeunes fascistes, et que
nous
faisions devant eux — les noirs puis les bruns — un « complexe d’infé
432
un « complexe d’infériorité ». La vérité est que
nous
étions bien convaincus que les régimes dictatoriaux de l’Est ne faisa
433
ouveau et que tout le monde utilise aujourd’hui).
Nous
étions typiquement des « jeunes gens en colère » — en colère contre t
434
s gens en colère » — en colère contre tout ce qui
nous
paraissait de nature à compromettre la volonté et la capacité de rési
435
rtés qu’il était censé défendre. (C’est ainsi que
nous
fûmes tous contre Munich.) Mais il est ridicule de parler à ce propos
436
inconsciente, fascination qui n’ose pas s’avouer.
Nous
étions au contraire en pleine prise de conscience du péril totalitair
437
s avoir conquis la Russie soviétique et l’Italie,
nous
voulions le dénoncer et le combattre dans ses causes, partout où nous
438
oncer et le combattre dans ses causes, partout où
nous
sentions sa menace déjà présente, comme en incubation dans nos propre
439
sa menace déjà présente, comme en incubation dans
nos
propres États-nations. Le fond de l’affaire n’était donc pas de chois
440
ne voudrais pas affirmer ici un seul instant que
nous
avions raison sur tout et dans toutes nos diverses options, assez div
441
nt que nous avions raison sur tout et dans toutes
nos
diverses options, assez diverses selon les groupes et les individus à
442
drais seulement rappeler que telles étaient alors
nos
motivations, qu’ainsi nous avons vécu notre époque, dans les années 1
443
ue telles étaient alors nos motivations, qu’ainsi
nous
avons vécu notre époque, dans les années 1930. Il me semble que nous
444
t alors nos motivations, qu’ainsi nous avons vécu
notre
époque, dans les années 1930. Il me semble que nous étions d’à peu pr
445
re époque, dans les années 1930. Il me semble que
nous
étions d’à peu près cinquante ans en avance sur l’évolution de notre
446
u près cinquante ans en avance sur l’évolution de
notre
siècle et les vrais contemporains de ce que ce siècle découvre aujour
447
uvre aujourd’hui. Ce que j’affirme ici, c’est que
nous
n’avons pas fini de nous battre pour une société des personnes libres
448
j’affirme ici, c’est que nous n’avons pas fini de
nous
battre pour une société des personnes libres et responsables. Nous av
449
une société des personnes libres et responsables.
Nous
avons à peine commencé. al. Rougemont Denis de, « Témoignage I : L
450
u le personnalisme du début d’Esprit. On vient de
nous
dire comment il avait été perçu. Si les notes que j’ai prises pendant
451
inis ». Cette opinion s’appuie beaucoup moins sur
nos
textes de l’époque que sur des ouvrages aussi notoirement dépourvus d
452
rançais. Voilà donc, à en croire Hellman, comment
notre
mouvement était « perçu » dans les années 1932 à 1940. Mais il ne fau
453
le montrent certains des exemples qu’on vient de
nous
citer. Je voudrais dire en bref — et je vous en demande pardon, mais
454
perçu-nalisme », plutôt que du personnalisme que
nous
avons vécu. Hellman nous dit que, dans un tract intitulé Le Voltigeur
455
que du personnalisme que nous avons vécu. Hellman
nous
dit que, dans un tract intitulé Le Voltigeur, j’aurais réclamé la cré
456
u de discipline (mais c’était heureusement ce qui
nous
manquait le plus) on courrait le risque d’aboutir à un « fascisme à l
457
ut à l’instant précis une panne d’électricité. Il
nous
fallut sortir sur le balcon, seul éclairé par un réverbère proche, et
458
avait remis son papier à Paulhan, et qu’il allait
nous
envoyer des « propositions de lutte commune sur des objectifs précis
459
objectifs précis ». Voilà qui montre au moins que
nous
nous sommes compris : si opposés que soient les mots d’ordre du PC et
460
tifs précis ». Voilà qui montre au moins que nous
nous
sommes compris : si opposés que soient les mots d’ordre du PC et les
461
ité tout à l’heure la lettre à Romain Rolland qui
nous
qualifie de fascistes), Europe donc publie un article de Paul Nizan,
462
nnaissance de cause, par un mensonge délibéré, il
nous
a dénoncés comme fascistes sur ordre du Parti. Le totalitaire, c’étai
463
é de l’opposer à celle du vécu, — ce vécu dont il
nous
appartient d’être encore aujourd’hui les témoins au sens le plus acti
464
es salue : « Ah ! Rougemont, me dit-il, justement
nous
parlions de Commerce 9. On m’a dit que la revue allait être reprise p
465
ue s’appellera désormais Commerce et industrie. »
Nous
passâmes à un autre sujet. J’en étais arrivé à penser que diriger la
466
ens étaient indispensables à l’hygiène mentale de
notre
ami. Cet humour bref était peut-être aussi une manière de couper cour
467
otre article du Figaro est vraiment admirable10.
Nous
le citerons (et je voudrais bien l’avoir écrit). amicalement J. P. Le
468
galable. Cruel dilemme d’Artaud Un soir que
nous
étions dans ce même bureau, Artaud, Henri Michaux et moi, Paulhan pro
469
staurant chinois, derrière la gare Montparnasse.
Nous
remontons à pied la rue de Rennes, contournons la gare, et longeons u
470
rchant côte à côte à une dizaine de mètres devant
nous
. Tout d’un coup, Artaud s’arrête, prend un objet dans sa poche et en
471
Quelques secondes se passent. Je lâche son bras.
Nos
deux amis sont arrivés dans la lumière de l’entrée du bistrot. Artaud
472
lumière de l’entrée du bistrot. Artaud se calme.
Nous
voici bientôt tous les quatre installés à une table, discutant les me
473
Je souffre trop ! » André Breton à New York
Notre
première rencontre se produisit à New York, en 1941, et pour ajouter
474
, où il avait un job, et où j’en cherchais un. On
nous
présente. « Dire que nous avons vécu des années à Paris sans nous ren
475
ù j’en cherchais un. On nous présente. « Dire que
nous
avons vécu des années à Paris sans nous rencontrer ! » s’écrie-t-il,
476
Dire que nous avons vécu des années à Paris sans
nous
rencontrer ! » s’écrie-t-il, et il ajoute, théâtral : « Ce sont de ce
477
le ton)… et que l’on expie ! » Il dit ensuite que
nous
devrions trouver « un moyen presque mécanique de nous revoir chaque j
478
devrions trouver « un moyen presque mécanique de
nous
revoir chaque jour ». C’est ce que nous permettra mon engagement un m
479
anique de nous revoir chaque jour ». C’est ce que
nous
permettra mon engagement un mois plus tard comme « senior script-writ
480
New York. Cela lui pose un problème très sérieux.
Nous
en parlons, difficilement… Son désir de ne pas rompre est évident, ma
481
iste. Tout d’un coup, il a trouvé la solution : «
Nous
allons demander à Marcel de trancher le différend. » Rendez-vous est
482
rs plus tard, sur le quai de la gare de Berne, où
nous
avons pris rendez-vous. Il arrive, lentement, poussant son vélo à la
483
a main, louvoyant dans la foule des voyageurs, et
nous
allons dîner au Buffet. « Voilà, me dit-il dès que nous sommes instal
484
llons dîner au Buffet. « Voilà, me dit-il dès que
nous
sommes installés, l’explication de ma dernière lettre. Comme vous le
485
correspondance Paulhan-Rougemont est en ligne sur
notre
site.
486
m’ont demandé de prononcer l’éloge du lauréat que
nous
venions de choisir, mon premier mouvement a été de joyeuse acceptatio
487
, tout d’un coup, que de tous mes amis, celui que
nous
allions couronner se trouvait être — à tout le moins par ses vertus,
488
obe les antinomies apparentes. Le simple fait que
nous
ayons, à partir d’origines si différentes, choisi Genève pour y vivre
489
que Paris et les États-Unis, qui avaient de quoi
nous
tenter l’un et l’autre à la fin de la dernière guerre ; ce choix appa
490
à cause de lui, c’est du même lieu de Suisse que
nous
voyons l’Europe, que nous sentons le Monde et ressentons l’époque. Ma
491
même lieu de Suisse que nous voyons l’Europe, que
nous
sentons le Monde et ressentons l’époque. Mais il y a plus. Enracinés
492
a plus. Enracinés dans la littérature française,
nous
avons l’un et l’autre été nourris par l’Europe germanique et le monde
493
en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Et puis, je
nous
vois un autre trait commun, non sans relations intimes avec ce lieu g
494
e à la cité — dont elle illustre et renouvelle en
notre
temps la vocation. Enfin, au choix du lieu de Suisse le plus ouvert à
495
significatif : quel que soit le sujet à traiter,
nous
le faisons l’un et l’autre en écrivains d’abord, qui se trouvent part
496
st certainement le critique le plus littéraire de
notre
temps, dès lors que sa critique a valeur « littéraire » par elle-même
497
a jamais cédé à la mode jargonnante qui tyrannise
nos
soi-disant sciences humaines, refus qui touche à l’héroïsme quand on
498
i couronne toute une œuvre d’essayiste, celle que
notre
jury couronne ce soir du Prix européen de l’essai. C’est en effet le
499
-être le mouvement de l’œuvre même de son auteur,
nous
invite à l’anticiper… Ce thème central, comme il l’indique lui-même,
500
souvenant qu’il s’agit du xvie siècle, et non du
nôtre
! « Tournons les yeux partout ; tout croule autour de nous. […] Il se
501
Tournons les yeux partout ; tout croule autour de
nous
. […] Il semble que les astres mêmes ordonnent que nous avons assez du
502
[…] Il semble que les astres mêmes ordonnent que
nous
avons assez duré… Le plus voisin mal qui nous menace n’est pas altéra
503
que nous avons assez duré… Le plus voisin mal qui
nous
menace n’est pas altération de la masse entière… mais sa dissipation
504
telle crise — qui évoque à s’y méprendre celle de
nos
polémiques sur le nucléaire et de nos guerres religieuses entre capit
505
re celle de nos polémiques sur le nucléaire et de
nos
guerres religieuses entre capitalisme et communisme, démocratie et to
506
e manifestent : « tout est piperie et batelage »,
nous
dit Montaigne. Le monde n’est qu’un théâtre, tout n’y est que masques
507
’engagement dans l’actuel. Ce que Starobinski va
nous
montrer au long des sept illustrations que constituent les sept chapi
508
apparences, de la réalité existentielle, dirions-
nous
, mais dans la seule mesure où elles sont maîtrisées, soumises à l’êtr
509
scientiste hérité du xixe siècle : « L’illusion,
nous
dit-il, consiste à croire que l’on a quitté le domaine incertain de l
510
ble d’un savoir. » Et il dénonce la perversité de
nos
prévisions sur l’avenir. Je cite encore : « Le malaise de notre siècl
511
ns sur l’avenir. Je cite encore : « Le malaise de
notre
siècle est dû pour une large part au poids excessif des impératifs d’
512
e actuelle aux calculs de résultats futurs ». Il
nous
montre par là le « paraître » mensonger d’un avenir-robot qui nous di
513
à le « paraître » mensonger d’un avenir-robot qui
nous
dicte ses ordres, masque effrayant d’une volonté de puissance qui se
514
té de puissance qui se dissimule de la sorte pour
nous
faire croire qu’elle nous est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer
515
simule de la sorte pour nous faire croire qu’elle
nous
est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer nôtre… Tout cela prolonge
516
nous est extérieure, pour n’avoir pas à s’avouer
nôtre
… Tout cela prolonge les analyses de Montaigne, et ressemble de plus e
517
gt fois dans les Essais.) Si vous êtes curieux de
notre
lauréat, lisez son livre sur Montaigne : c’est le meilleur portrait à
518
e, qui est pire encore qu’au xvie siècle — et de
nous
donner un jour ce livre de raison et de sagesse veloutée, dans lequel
519
vre de raison et de sagesse veloutée, dans lequel
nous
parlant du monde qu’il vit, et non plus d’un auteur-prétexte, il nous
520
e qu’il vit, et non plus d’un auteur-prétexte, il
nous
ferait voir son vrai moi. Ce serait, j’en suis sûr, son chef-d’œuvre.
521
La première règle est celle de la dimension, que
nous
avons signalée tout à l’heure : il s’agit de trouver un optimum entre
522
é politique tout entière (donc aux hommes libres,
nous
dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir enten
523
or », précise Aristote. On répond aujourd’hui que
nous
avons des haut-parleurs et que cela change tout. Oui, cela change tou
524
cent lorsqu’il s’agit d’appliquer ces principes à
nos
sociétés telles qu’elles sont devenues : démesurées en fait, qu’on le
525
a Renaissance, apports bibliques : « La Bible est
notre
Antiquité », écrit Ramuz. À quoi s’ajoute — si même il n’en résulte p
526
Microcosme des combinaisons à doses variables de
nos
sources multiples à l’échelle continentale, la Suisse l’est aussi des
527
création culturelle de l’Europe : du Moyen Âge à
nos
jours, elle n’a cessé d’illustrer la structure spécifiquement europée
528
ituerait la « culture européenne ». Observons que
nos
États-nations n’ont en moyenne qu’environ deux-cents ans d’existence
529
ou par choix. Mais on l’aura peut-être remarqué :
nous
n’avons pas produit en Suisse de poètes de génie, ni de peintres qui
530
orale » leur eussent été probablement refusés par
nos
coutumes les plus invétérées. En revanche, la plupart des grands noms
531
th. Son canton — ou l’Europe. Et il est vrai que
nos
meilleurs esprits, hors du compartiment natal, iront chercher dans le
532
f : C. G. Jung. Mais ce n’est pas en grimpant sur
nos
Alpes que ces hommes s’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est
533
ays voisins ou de l’Amérique, que leur réputation
nous
est revenue, comme importée. « Son canton — ou l’Europe », c’est la f
534
un tout, mais un certain groupement d’humains que
nous
appelons une société. » 14. La Confédération helvétique , Éditions
535
coup à prendre dans les écrits du jeune Marx, que
nous
avait révélés Arnaud Dandieu, alors qu’ils n’étaient qu’à peine connu
536
e avec Proudhon. Mais au-delà des écrits de 1844,
nous
étions entièrement du côté de Proudhon, de son socialisme fédéraliste
537
alitaires et en particulier du régime soviétique.
Nous
étions parfaitement conscients que le fascisme et le nazisme n’étaien
538
t pas dire plus simplement le contraire de ce que
nous
voulions, qui était le fédéralisme intégral, poussé jusqu’à la commun
539
al, poussé jusqu’à la commune, jusqu’à l’atelier.
Nous
voulions recréer dans la société actuelle des cellules aussi petites
540
Tout tient uniquement aux dimensions des tâches.
Nous
insistions énormément là-dessus. J’y reviens sans cesse dans tous mes
541
mportant. Mais on s’est souvent trompé sur ce que
nous
appelions l’État. On a cru que nous voulions le supprimer, et nous vo
542
pé sur ce que nous appelions l’État. On a cru que
nous
voulions le supprimer, et nous voulions seulement préciser et limiter
543
État. On a cru que nous voulions le supprimer, et
nous
voulions seulement préciser et limiter ses fonctions. Nous n’étions p
544
ions seulement préciser et limiter ses fonctions.
Nous
n’étions pas du tout des anarchistes. Nous considérions l’État comme
545
tions. Nous n’étions pas du tout des anarchistes.
Nous
considérions l’État comme une fonction nécessaire à tous les étages d
546
ar exemple. Considérer l’homme comme « individu »
nous
semblait une manière plutôt abstraite d’isoler un être, d’en faire un
547
emplaire de l’espèce, interchangeable, un numéro.
Nous
étions contre cette conception rationaliste, réifiée de l’homme que s
548
centralisée, et qui est foncièrement in-civique.
Nous
dénoncions le système napoléonien et jacobin comme modèle de tout ce
549
au plus bas, par exemple dans la race, ce qui ne
nous
avait jamais effleurés. Parmi les personnalistes anglais, allemands,
550
constructive. C’est d’ailleurs dans Nietzsche que
nous
avons lu les premiers textes énergiquement favorables à l’union de l’
551
nt déjà compris. Tout indique, dit Nietzsche, que
nous
devons dépasser cette idée stupide de nations fermées, pour aller ver
552
individu ni aux masses, mais à la personne, comme
nous
nous sommes mis à dire très vite, et aussi à la communauté. Votre pr
553
idu ni aux masses, mais à la personne, comme nous
nous
sommes mis à dire très vite, et aussi à la communauté. Votre premièr
554
est pas autonome. Cela indiquait très bien ce que
nous
cherchions, qui n’était pas l’individu, produit d’une division, comme
555
ur de la démocratie française. Et c’est de là que
nous
disions que, dans la démocratie individualiste, il n’y a plus rien po
556
certitudes, on les dépasse en action. Vous voyez,
nous
sommes ici assez loin du catéchisme traditionnel, et en même temps, e
557
qui est tout à fait essentielle dans tout ce que
nous
disions26, mais peut-être plus claire chez moi que ça ne l’est chez d
558
qui avait entièrement convaincu Bataille. Enfin,
nous
étions en bons termes, mais je l’ai assez peu connu. Et Caillois ? Ca
559
Lourde responsabilité !… En ce moment surtout où
nos
idées — sur le fédéralisme et les régions, notamment — paraissent enf
560
de la littérature française. Les chefs-d’œuvre de
notre
langue, la floraison de son vocabulaire, la grande allure et les écla
561
le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de
nous
, le Valéry de Variété et de Tel quel, l’André Breton des Manifestes s
562
is par l’un de ses amis espagnols : « C’est un de
nos
meilleurs écrivains, mais il se perd dans les comités »… Combien d’au
563
atiques. La guerre entre eux devenait inévitable.
Nous
aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre.
564
devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu
notre
âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les régimes totalitair
565
s à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas
notre
guerre. Entre les régimes totalitaires et les régimes dits libéraux,
566
la soumission de l’homme à ses machines, tout en
nous
refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ri
567
e à ses machines, tout en nous refusait le choix.
Nous
étions condamnés à inventer, dans un temps ridiculement bref, une tro
568
juscule : Ni individualistes, ni collectivistes,
nous
sommes personnalistes. Un trait de lumière dans mon esprit : cette f
569
s que me posaient alors l’époque, les carences de
nos
démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai
570
u’à la guerre. Car la guerre arriva, comme prévu,
nous
dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mob
571
guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans
nos
pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord dans l
572
agé dans la lutte militante pour la fédération de
nos
peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup avaient milité avant
573
dont beaucoup avaient milité avant la guerre dans
nos
groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit que
574
unique qui le relie à la communauté. Paul Valéry
nous
avait convaincus de ce que « toute politique suppose une certaine idé
575
politique suppose une certaine idée de l’homme ».
Nous
en déduisions que le communisme supposait un individu embrigadé, le K
576
ucun effort concret. Poursuivant ce raisonnement,
nous
observions — nous, les personnalistes — que l’homme n’est responsable
577
t. Poursuivant ce raisonnement, nous observions —
nous
, les personnalistes — que l’homme n’est responsable qu’au sein d’une
578
isse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor.
Nous
retrouvions l’idéal d’Aristote, qu’il décrit dans sa Politique, l’idé
579
oir la Suisse justement — une idée de l’homme que
nous
appelions la personne, c’est-à-dire un individu à la fois libre et en
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de son union réalisée à temps : la fédération de
nos
peuples. À cette union s’oppose le dogme de la souveraineté absolue d
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mb, et la destruction des forêts, productrices de
notre
oxygène, à 40 % déjà détruites sur toute la Terre, sans retour ; et l
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sse attendre est qu’elle ne serve jamais à rien :
nous
sommes fous. Pourquoi notre avenir vaudrait-il mieux que ce que nous
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serve jamais à rien : nous sommes fous. Pourquoi
notre
avenir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes, nous qui le laissons
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ourquoi notre avenir vaudrait-il mieux que ce que
nous
sommes, nous qui le laissons faire, nous qui le faisons ? Je ne suis
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avenir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes,
nous
qui le laissons faire, nous qui le faisons ? Je ne suis pas, en rappe
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e ce que nous sommes, nous qui le laissons faire,
nous
qui le faisons ? Je ne suis pas, en rappelant ces faits, victime de q
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urs, sont de nature à réveiller un peu d’espoir :
notre
action de fédéralistes, de régionalistes, d’écologistes européens, ma
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tre deux peuples de l’Europe : fait capital, dont
nous
avons trop peu conscience. Déjà le problème des régions devient le pr
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mon action à une prise de conscience dont dépend
notre
avenir : car il sera ce que nous voulons au fond de nous-mêmes. Ce n’
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nce dont dépend notre avenir : car il sera ce que
nous
voulons au fond de nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun de nous qu’il pe
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s au fond de nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun de
nous
qu’il peut être sauvé. Denis de Rougemont 26 octobre 1982 ar. Roug
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Présenté par cette note : « « Denis de Rougemont
nous
a quittés le 6 décembre 1985 ; il avait 79 ans. Pour saluer sa mémoir
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é politique tout entière (donc aux hommes libres,
nous
dirions : aux électeurs) de se réunir sur l’agora et de pouvoir enten
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cent lorsqu’il s’agit d’appliquer ces principes à
nos
sociétés telles qu’elles sont devenues : démesurées en fait, qu’on le
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ir compte de tous les changements intervenus dans
notre
pays depuis quarante ans ». La principale innovation réside dans l’ab
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« … Je sens venir des catastrophes organisées par
nos
soins diligents quoique inconscients », écrivez-vous dans L’Avenir e
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e inconscients », écrivez-vous dans L’Avenir est
notre
affaire . Vous êtes bien l’anti-Pangloss. Pourquoi cet éternel pessim
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vous éviterez les désastres ! Je ne crois pas que
notre
avenir soit fatal. L’avenir est fait de main d’homme de nos jours. Re
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soit fatal. L’avenir est fait de main d’homme de
nos
jours. Regardez ce qui nous entoure : tout est fait de main d’homme,
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ait de main d’homme de nos jours. Regardez ce qui
nous
entoure : tout est fait de main d’homme, maison, route, paysage — seu
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uls les tremblements de terre ne dépendent pas de
nous
— et déjà 3/5 des hommes habitent les villes, c’est-à-dire des milieu
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ficiels. Les crises dont tout le monde parle sont
notre
fait. Elles ne sont pas tombées du ciel. Mais voilà, l’homme aujourd’
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» « Ils » ou l’État ou les lois économiques, tout
nous
est bon. Qu’est-ce qui fait la force de l’État ? C’est la somme des d
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roblèmes quelles seraient censées résoudre, c’est
nous
qui les avons créés, tout comme le plutonium. C’est nous qui le fabri
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i les avons créés, tout comme le plutonium. C’est
nous
qui le fabriquons. Tous nos « problèmes » économiques expriment simpl
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le plutonium. C’est nous qui le fabriquons. Tous
nos
« problèmes » économiques expriment simplement les contradictions de
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miques expriment simplement les contradictions de
nos
désirs. Ils ne viennent que de là, que de nous ! Nous n’osons pas avo
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de nos désirs. Ils ne viennent que de là, que de
nous
! Nous n’osons pas avouer nos vrais désirs. Nous les déguisons en « i
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désirs. Ils ne viennent que de là, que de nous !
Nous
n’osons pas avouer nos vrais désirs. Nous les déguisons en « impérati
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que de là, que de nous ! Nous n’osons pas avouer
nos
vrais désirs. Nous les déguisons en « impératifs technologiques » voi
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nous ! Nous n’osons pas avouer nos vrais désirs.
Nous
les déguisons en « impératifs technologiques » voire en « nécessités
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s » voire en « nécessités de défense nationale ».
Nous
mentons à nos vrais désirs. Nous disons tous que nous voulons la libe
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nécessités de défense nationale ». Nous mentons à
nos
vrais désirs. Nous disons tous que nous voulons la liberté. En vérité
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nse nationale ». Nous mentons à nos vrais désirs.
Nous
disons tous que nous voulons la liberté. En vérité, beaucoup veulent
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mentons à nos vrais désirs. Nous disons tous que
nous
voulons la liberté. En vérité, beaucoup veulent d’abord la puissance
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de tous les hommes. Vous dites dans L’Avenir est
notre
affaire que deux finalités s’offrent à l’homme d’aujourd’hui, la puis
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oblème de dimensions et de choix des outils mis à
notre
disposition. Par exemple, on a donné à l’homme d’aujourd’hui l’énergi
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e plancton, lequel fabrique 4/5e de l’oxygène que
nous
respirons, est un problème mondial, qui appelle une agence mondiale.
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ers n’arrêtent pas la pollution. Pour l’écologie,
nos
frontières nationales sont absurdes, n’existent simplement pas. Vous
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ois, un studio communiquant avec sa bibliothèque.
Nous
y arrivons le lendemain matin. Tout de suite, Gide apparaît dans une
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’y appuie des deux mains, se balance en regardant
nos
valises et dit : « tout cela s’est arrangé si soudainement. Cela me f
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du nucléaire ? Attention à ce genre de question.
Nous
ne sommes pas là pour prévoir l’avenir, mais pour le faire. Nous ne s
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pas là pour prévoir l’avenir, mais pour le faire.
Nous
ne sommes pas des parieurs, qui assistons passifs, mais des joueurs,
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d l’homme se demande ce qui va arriver. Formulons
nos
finalités et jugeons tout à partir d’elles. En ce qui concerne les ce
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éaire sont suicidaires et le savent. L’avenir que
nous
voulons, c’est le solaire. Mais les États freinent la recherche dans
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un compteur entre le soleil et les citoyens, ils
nous
répéteront — et c’est un mensonge — qu’il faut vingt ans encore pour
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par Denis de Rougemont, n’ont jamais été publiés.
Nous
en présentons ici de larges extraits. »