1
n réelle sur la base de la seule unité existante,
qui
est l’unité de culture, c’est une condition sine qua non de quelque c
2
gt-quatre cultures nationales. Il y a une culture
qui
s’est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de notre ère et qui, ens
3
e en Europe jusque vers l’an 1300 de notre ère et
qui
, ensuite, s’est beaucoup enrichie. Mais enfin, l’essentiel s’est form
4
n, l’Angleterre des petits rois autour de Londres
qui
ont fusionné. Le premier noyau de la Confédération suisse se forme en
5
ilà donc extrêmement loin de l’idée d’une culture
qui
se serait constituée en même temps que celle des nations et par leur
6
ce que Valéry a résumé dans la formule : Tout ce
qui
descend d’Athènes, de Rome et de Jérusalem est authentiquement europé
7
que tout l’ensemble du continent, et les Germains
qui
viennent à la rencontre des Celtes, se mélangent avec eux et finissen
8
tenir aux origines asiatiques du peuple hongrois,
qui
est venu comme un corps étranger dans l’Europe. Donc, pour lui, sa cu
9
re. Mais vous avez à l’extrême inverse la Suisse,
qui
n’a pas de culture nationale, mais une confédération de plusieurs eth
10
La culture n’a pas été son élément formateur. Ce
qui
a été son élément formateur, c’est une sorte de philosophie politique
11
rmateur, c’est une sorte de philosophie politique
qui
est le fédéralisme. La décision de se mettre ensemble dans la mesure
12
culture nationale pour les Suisses — une culture
qui
ne porte que sur les principes du fédéralisme, sur l’éthique du fédér
13
ion rare, sinon unique. Ensuite, il y a la France
qui
, contrairement à l’Europe, comme nous l’a expliqué M. Diez del Corral
14
par la ruse. C’est vraiment la royauté française
qui
a fait la France, sans jamais obtenir, je crois, le libre consentemen
15
au sens ancien, dont la grande culture occitane,
qui
a été étouffée, et d’autres comme la bretonne, la provençale ou l’all
16
modèle français, il y a l’Empire austro-hongrois,
qui
s’est continué en partie dans la Vienne de la petite république autri
17
t culturel merveilleux et vraiment très européen,
qui
est le développement de la Vienne des trente premières années du sièc
18
phonique avec Schönberg et Berg ; la littérature,
qui
s’est développée autour de Vienne, j’englobe ici tous ceux qui ont re
19
eloppée autour de Vienne, j’englobe ici tous ceux
qui
ont relevé de l’Empire « K. und K. » : Rilke, Kafka, Hugo von Hofmann
20
absolument sensationnelle qu’une pareille culture
qui
n’est pas liée à un État, mais au contraire à une pluralité de nation
21
stitué. Aujourd’hui, vous avez cette même culture
qui
est le seul lien communautaire entre des gens de quatre ou cinq États
22
a Suisse, l’Autriche, et d’autres parties de pays
qui
sont de culture germanique. C’est donc simplement un ferment communau
23
premier slogan européen, cette pensée d’Héraclite
qui
veut que « ce qui s’oppose coopère » et que « de la lutte des contrai
24
opéen, cette pensée d’Héraclite qui veut que « ce
qui
s’oppose coopère » et que « de la lutte des contraires procède la plu
25
l’Europe va procéder de cette phrase d’Héraclite
qui
est aussi la devise du fédéralisme : la composition, l’accord des con
26
s ai indiqués, c’est cette culture une et diverse
qui
permet à toutes sortes d’interlocuteurs de représenter telle partie d
27
t toujours au trésor commun, à l’héritage commun,
qui
permet un langage commun. Quel pourrait être le contenu de ce Dialogu
28
l’économie, ni sur la politique. C’est cela seul
qui
permettra le langage commun, condition de tout dialogue. Nous avons t
29
je ne pense pas qu’on y arrivera dans les années
qui
suivent, parce que ce n’est pas la bonne base. Jean Monnet a pensé qu
30
ommune à des gens de provenances très diverses et
qui
se retrouvaient dans les groupes personnalistes. Tous partaient d’une
31
sans précédent, un sentier qu’il doit inventer et
qui
n’a été foulé par personne avant lui. Il doit y avancer par la foi, d
32
e dans une caverne. La personne, individu en acte
qui
réalise sa vocation, entre en relation avec les autres. Cette relatio
33
utés doivent se grouper pour accomplir les tâches
qui
dépassent leur taille et créer des régions ; ces régions à leur tour
34
s : Ne confiez jamais à une plus grande unité ce
qui
peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
35
ion excessive à l’imitation de l’État napoléonien
qui
a été copié presque par tout le monde. Je l’ai dit il y a longtemps,
36
e, parce que, pratiquement, on ne décide rien. Ce
qui
fonctionne toujours, c’est la relation entre la guerre et les États e
37
ur surveiller… Ce sont ces multiples interactions
qui
confortent l’escalade de l’État-nation et qui rendent donc plus néces
38
ons qui confortent l’escalade de l’État-nation et
qui
rendent donc plus nécessaire la capacité de résistance des personnes.
39
ys-Malville ? L’accident majeur de Creys-Malville
qui
est décrit comme la fonte du cœur du réacteur provoquée par l’interru
40
n passage, non seulement dans les quelques heures
qui
suivraient, mais rendrait la Suisse inhabitable pour des décennies. I
41
oduction électrique quel serait l’accident majeur
qui
pourrait arriver à Creys-Malville. On a refusé de me répondre en me d
42
use : les fusées des 26 silos du plateau d’Albion
qui
sont pointées vers Moscou. Disposant de SS20 orientés sur ces silos,
43
nçais tirer les premiers. Voilà, m’expliquait-on,
qui
provoquerait une série d’explosions cent fois plus importantes que l’
44
e, s’il y a un pépin, ce soient plutôt les autres
qui
trinquent. Si la France et l’Italie installaient à nos frontières de
45
r en Suisse, nous protesterions. Actuellement, ce
qui
nous menace est bien pire que le haschisch, incalculablement pire… Fi
46
oite, c’est choisir une des innombrables manières
qui
s’offrent à l’homme d’être un imbécile. » Toutes deux en effet sont d
47
en tiennent compte. Mais ce ne sont pas les mêmes
qui
m’ont opposé le danger « cent fois plus grand » présenté par les fusé
48
sur le futur concert de Bâle. Un phénomène social
qui
révèle toute l’importance prise en trente ans par le rock and roll. M
49
es Rolling Stones quelques-unes des personnalités
qui
font souvent la une de l’actualité romande ? Sondage-minute, sondage-
50
s réelle, des deux côtés, d’essayer ces armements
qui
ont coûté à l’humanité en 1981, 600 milliards de dollars. On n’avait
51
tion. On est donc tenté de les essayer et pour ce
qui
est de l’arsenal atomique, on a trouvé récemment les bombes dites tac
52
les bombes dites tactiques. Il s’agit de l’idée,
qui
a l’air raisonnable au premier abord mais qui est monstrueuse en réal
53
ée, qui a l’air raisonnable au premier abord mais
qui
est monstrueuse en réalité, de limiter les échanges nucléaires au cha
54
upe de Bellerive — que j’ai contribué à fonder et
qui
comprend des savants atomistes de premier ordre — a publié un manifes
55
est exclu par les militaires eux-mêmes. Les seuls
qui
répandent cette idée sont probablement les gens qui produisent ces ar
56
i répandent cette idée sont probablement les gens
qui
produisent ces armes. Il y a donc une pression du lobby des armements
57
du lobby des armements ? Une pression formidable
qui
agit sur l’opinion publique et également sur les députés et les gouve
58
que dans les discours du pape. Soyons sérieux. Ce
qui
est réel, indiscutable, c’est une économie fondée sur la production d
59
tes civiles — voyez l’Inde, l’Irak, le Pakistan —
qui
permettront bientôt à de nombreux pays de se procurer la bombe. Cela
60
t à se faire précéder par leurs bombes atomiques,
qui
leur interdiraient d’y pénétrer beaucoup mieux que toutes nos armées.
61
défense civile. J’ai fait naguère une proposition
qui
est peut-être moins comique qu’il n’y paraît à première vue : au lieu
62
correcte. J’irai jusqu’à avancer ceci : les seuls
qui
soient sûrs d’avoir raison sont ceux qui disent : désarmons-nous, com
63
es seuls qui soient sûrs d’avoir raison sont ceux
qui
disent : désarmons-nous, commençons les premiers. Seriez-vous prêt à
64
une bonne raison que pour l’épouvantable idiotie
qui
sera peut-être, comme dans le cas des Malouines, à l’origine d’une gu
65
uvrir le débat sur la défense nationale. Un débat
qui
ne concerne pas seulement les militaires. »
66
e la Race, de la Terre et de la Nation. Le procès
qui
m’était fait n’était donc pas celui « des années 1930 ». Il portait s
67
icier, un article sur l’entrée de Hitler à Paris,
qui
me valut, le 20 juin, une condamnation à quinze jours de forteresse,
68
sible, est le premier devoir de tous les citoyens
qui
se veulent libres et responsables — l’un n’allant pas sans l’autre co
69
les compétences étatiques, mais seulement celles
qui
correspondent à la dimension des problèmes qu’elle est le mieux en me
70
r. « Ne confiez jamais à une plus grande unité ce
qui
peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
71
; mais aussi, « à la taille de ses problèmes » —
qui
sont « à géométrie variable » comme on vient de le voir, jamais délim
72
e voir, jamais délimités par une frontière d’État
qui
n’arrête ni les pollutions, ni les microbes, ni les terroristes, ni l
73
s-été 1982)d e Vous êtes considéré comme celui
qui
a lancé l’idée du régionalisme. Pourquoi vous occupez-vous plus parti
74
ne de jeunes gens de mon âge, entre 25 et 30 ans,
qui
se rencontraient en un petit groupe de discussion œcuménique. Il y av
75
listes ». Il en est sorti deux revues : Esprit ,
qui
dure encore, et L’Ordre nouveau , nom qui nous a été volé par qui vo
76
prit , qui dure encore, et L’Ordre nouveau , nom
qui
nous a été volé par qui vous savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’
77
et L’Ordre nouveau , nom qui nous a été volé par
qui
vous savez ! Pour nous, il s’agissait de « l’ordre véritable » par ra
78
», développée dans le livre de Théodore Roszak et
qui
a inspiré le n° 3 de notre revue. Mais on ne connaît pas toujours ses
79
respond pas à la vie. Il n’y a pas deux individus
qui
se ressemblent : Albert Jacquard l’a démontré. La « personne », c’est
80
d l’a démontré. La « personne », c’est l’individu
qui
cherche quelle est sa vocation. Vocation veut dire « appel ». Cet app
81
enter son chemin puisque chacun part d’un endroit
qui
est unique. Il faut trouver son sentier : il n’y a pas de route natio
82
t elle se manifeste parmi les autres ; c’est cela
qui
crée des liens communautaires. Une communauté commence et ne se fait
83
pirituelle n’existe qu’entre des gens spirituels,
qui
existent comme des personnes, même si cela n’est pas clair. C’est sou
84
gion ? Tout d’abord, c’est une grappe de communes
qui
se réunissent pour faire ensemble certaines choses qu’elles ne peuven
85
e de la mécanique ! J’aime beaucoup la définition
qui
a été donnée par un sénateur américain qui fut ambassadeur de son pay
86
nition qui a été donnée par un sénateur américain
qui
fut ambassadeur de son pays auprès des Nations unies : Ne confiez ja
87
riété », par exemple, vient du latin « proprius »
qui
veut dire « plus près », de « propes », « près ». C’est donc ce que l
88
lité : les frontières empêchent de passer tout ce
qui
devrait passer : les hommes, les vivres ; mais elles n’interdisent pa
89
la frontière autour de Genève. La plupart de ceux
qui
vivent côté français travaillent en Suisse, ce qui fait que l’on peut
90
ui vivent côté français travaillent en Suisse, ce
qui
fait que l’on peut passer quotidiennement huit fois la frontière, et
91
t en train d’en crever. Mais cela, c’est ma femme
qui
s’en occupe ! Il me semble, parfois, que cette frontière franco-suiss
92
frontières sont les signes physiques de réalités
qui
sont des idéologies, ou des mythes, qui s’affrontent. S’il doit y avo
93
réalités qui sont des idéologies, ou des mythes,
qui
s’affrontent. S’il doit y avoir des « fermetures », ce devrait être c
94
vrait être comme des membranes entre les cellules
qui
laissent passer tout ce qui doit le faire. On pourrait peut-être comp
95
es entre les cellules qui laissent passer tout ce
qui
doit le faire. On pourrait peut-être comparer votre description de l’
96
ée remplir. On peut avoir des régions écologiques
qui
ne seront pas du tout les mêmes que des régions économiques, bien que
97
r exemple, je suis né dans le canton de Neuchâtel
qui
est ma patrie. Je me trouve donc automatiquement citoyen suisse. Mais
98
ent citoyen suisse. Mais j’appartiens à la Suisse
qui
parle français et je fais partie de la communauté francophone : la Fr
99
et j’appartiens donc aussi à une autre communauté
qui
est mondiale et n’a pas de frontière délimitée. J’appartiens à l’écol
100
s ces fous existent : Staline, Hitler et d’autres
qui
veulent que la même frontière soit donnée à toutes ces dimensions nor
101
e régions, une fédération continentale européenne
qui
, à son tour, peut se fédérer avec d’autres fédérations. Dans votre l
102
la région du Sahel. Certains territoires tribaux
qui
constituaient et constituent toujours ethniquement et culturellement
103
t aujourd’hui morcelés entre trois ou quatre pays
qui
divisent des familles entières qui, si elles ne parlent plus la langu
104
ou quatre pays qui divisent des familles entières
qui
, si elles ne parlent plus la langue originelle, ont du mal à communiq
105
s… Oui, toute l’Afrique est mutilée par des gens
qui
, revêtus de leurs manches de lustrine, ont pris une carte de l’Afriqu
106
ribus. Au fond, c’est exactement le même réflexe
qui
a dû se produire sous les jacobins et faire si facilement de la Franc
107
donc observer, sous nos yeux, le phénomène vivant
qui
a dû se déclencher avec 1789. Paul Valéry disait déjà que toute polit
108
à cause des conséquences de l’État-nation actuel
qui
est né des guerres révolutionnaires, des guerres de Napoléon qui l’a
109
guerres révolutionnaires, des guerres de Napoléon
qui
l’a consolidé et centralisé en vue de la guerre et de la mobilisation
110
des domestiques. Malheureusement aussi, c’est ce
qui
conduit tout droit à l’État totalitaire. J’ai écrit dans un de mes li
111
ment ce que je pense. La compétition relève de ce
qui
n’est pas la vocation. À ce sujet, il ne faut pas s’imaginer la vocat
112
e faut pas s’imaginer la vocation comme une force
qui
vient vers nous et qui nous commande. Nous ne sommes pas « aimantés »
113
a vocation comme une force qui vient vers nous et
qui
nous commande. Nous ne sommes pas « aimantés », mais « aimés ». C’est
114
otion d’amour est très importante ; c’est l’amour
qui
unit les personnes. L’État-nation ne déclenche pas d’amour pour ses b
115
États-nations ne sont que des individus égoïstes
qui
sont des criminels à l’échelle mondiale, des gangsters… Il n’y a pas
116
revenue sur cela. La patrie, c’est quelque chose
qui
vous vient de l’intérieur tandis que l’État-nation, c’est un truc qui
117
intérieur tandis que l’État-nation, c’est un truc
qui
vous encadre de force, qui vous vient de l’extérieur. Et qui peut vou
118
-nation, c’est un truc qui vous encadre de force,
qui
vous vient de l’extérieur. Et qui peut vous conduire à vous exiler. L
119
cadre de force, qui vous vient de l’extérieur. Et
qui
peut vous conduire à vous exiler. Les régions doivent se faire à trav
120
nt l’impression d’une centralité continentale, ce
qui
est vrai à tous points de vue. Dans votre livre, vous disiez qu’il fa
121
st ce que j’avais proposé à Ecoropa : des régions
qui
se forment spontanément un peu partout. Spontanément, c’est très impo
122
se réunissent comme le font les délégués de ceux
qui
ont des problèmes professionnels en commun. Aucune réglementation nat
123
x les avis des experts, alors que les circulaires
qui
viennent de la capitale ne sont jamais lues : on ne les a pas demandé
124
t, des ministères fédéraux apparaîtront, un sénat
qui
se constituera tout seul parallèlement aux structures de l’État-natio
125
at-nation. La vraie révolution vient d’en bas. Ce
qui
me donne un peu confiance dans le nouveau régime français c’est que l
126
nouveau régime français c’est que les deux hommes
qui
s’en occupent, Defferre et Rocard, sont d’origine huguenote et les pr
127
la a beaucoup énervé des gens comme Pompidou pour
qui
c’était le retour à la féodalité ; et cela représentait donc l’horreu
128
c l’horreur complète pour le Français moyen, mais
qui
n’en a aucune idée exacte : Debré a traité mon livre de « livre infâm
129
il habite une ferme du pays de Gex, avec sa femme
qui
s’occupe activement d’une association pour la sauvegarde écologique d
130
vocation — et je suis très attaché à cette notion
qui
constitue, soit dit en passant, le thème du seul roman que j’aie jama
131
tion, entre 15 et 25 ans. Dès mon adolescence, ce
qui
comptait essentiellement, à mes yeux, c’était la littérature. Auparav
132
uis entré en lettres, à l’Université de Neuchâtel
qui
était, à mon sens, la meilleure du monde, parce que la plus minuscule
133
ofesseur étonnant, en la personne de Jean Piaget,
qui
nous donnait des cours de psychologie et nous faisait participer à se
134
affronter les problèmes de la crise naissante. Ce
qui
ne m’empêchait nullement, par ailleurs, de signer des pamphlets d’une
135
tiquement. Après une crise sentimentale très dure
qui
me brisa en quatre morceaux, je gagnai Paris au début des années 1930
136
Bernard-Henri Lévy, dans son Idéologie française,
qui
l’accuse ignominieusement d’avoir flirté avec le fascisme, alors qu’i
137
ns de Marcel Proust et de Michel Moret (1983)v
Qui
auriez-vous aimé être ? Moi, mais pleinement réalisé. Le principal tr
138
et Calvin à Vatican II : même combat ! La réforme
qui
vous causerait le plus grand plaisir ? Celle des concepts occidentaux
139
de la nature que vous aimeriez avoir ? Une santé
qui
puisse résister à pas mal d’excès. v. Rougemont Denis de, « [Répon
140
nse et sourde, et par moments presque désespérée,
qui
me tenait dès 1933 devant la montée vers la guerre hitlérienne : aujo
141
malheurs qu’elle annonçait. Ainsi va-t-il de ceux
qui
tentent encore de prévenir cette « solution finale » que serait, pour
142
lle est au pouvoir. Il est donc entendu que ceux
qui
mettent en garde contre le nucléaire, sous toutes ses formes du systè
143
acro-sainte stabilité dans l’erreur des autruches
qui
nous gouvernent. Trois accusations pèsent sur les partisans du désarm
144
non, sans doute ? Vous n’avez rien senti ? Voilà
qui
est grave. Névrosé est celui qui réagit d’une manière anormale à la c
145
en senti ? Voilà qui est grave. Névrosé est celui
qui
réagit d’une manière anormale à la cause de son angoisse : il tente d
146
suppose que les « pacifistes », c’est-à-dire ceux
qui
n’aiment pas l’idée d’une fin brutale et prochaine de l’humanité, son
147
qu’ils sont, les chances d’éviter dans les années
qui
viennent accidents et malentendus, violations d’engagements, attaques
148
aucoup moins — que l’Europe unie. Les deux titres
qui
me sembleraient corrects et défendables seraient en conséquence : ou
149
ient en premier lieu l’illusion économiste, celle
qui
consiste à prendre pour « la Suisse » et pour « l’Europe » deux group
150
phénomènes industriels, commerciaux et monétaires
qui
se manifestent l’un sur le territoire de la Suisse, l’autre sur le co
151
2. La Suisse et l’union européennes Le sujet
qui
m’importe et m’intéresse au sens fort du terme, c’est la Suisse et l’
152
ou du pacte de Varsovie. Par ailleurs, je ne sais
qui
pourrait nous interdire d’innover dans ce domaine aussi, comme il est
153
général de Gaulle, au nom d’un prestige national
qui
faisait fi des « intérêts » immédiats. De fait, on ne voit pas pour q
154
érer aux combinaisons industrielles et militaires
qui
impliquent et acceptent donc, voire appellent la possibilité de la gu
155
. La Suisse ne pourrait participer qu’à une union
qui
serait elle-même neutre, c’est-à-dire purement défensive. 2° Le fédé
156
c’est-à-dire le système d’organisation politique
qui
permet de distribuer les pouvoirs de décision aux communautés dont le
157
complir, et ceci en partant non de l’État central
qui
voudrait « déconcentrer » ses services, mais en partant d’en bas. Par
158
s : Ne confiez jamais à une plus grande unité ce
qui
peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
159
al, ménageant la pleine autonomie des communautés
qui
la constituent. 3° La volonté de défense locale, sur tout le territoi
160
’une seule idée ait dépendu de la taille de celui
qui
l’avait conçue. 5. Dans quelle direction chercher ? Les deux ob
161
art, les solutions doivent être cherchées dans ce
qui
permettrait de dépasser simultanément par en haut et par en bas les s
162
s (à l’exception des trois États baltes). Pour ce
qui
est du dépassement progressif des cadres stato-nationaux, la Suisse p
163
à sa Conférence des pouvoirs locaux et régionaux,
qui
a déjà organisé quatre rencontres des régions transfrontalières : Str
164
dans mes articles, conférences et livres. Pour ce
qui
est du dépassement de l’économisme de Bruxelles, et de faire face au
165
l’ancien caporal Adolf Hitler, né Autrichien, et
qui
vient d’être naturalisé. Ce jour-là, devant le vieil aristocrate prus
166
avre disparu, témoignages contradictoires de ceux
qui
l’ont approché ou servi — et ses photos donnent toutes l’impression d
167
nesses révolutionnaires françaises et allemandes,
qui
s’était tenue « dans un Francfort en proie au carnaval et à l’angoiss
168
e devant l’esprit, devant le sentiment, devant ce
qui
fait la valeur de la vie… Je songe au chef de guerre qui traverse auj
169
t la valeur de la vie… Je songe au chef de guerre
qui
traverse aujourd’hui ces rues les plus émouvantes du monde : il ne le
170
he prévue. Et devant le cadavre gisant de l’homme
qui
fit trembler tout l’univers, voici que nous nous écrions avec une stu
171
erds tout ! Vous, monsieur Burckhardt, vous savez
qui
vous êtes, vous êtes de la grande famille Burckhardt de Bâle. Vous po
172
ou Gengis Khan, mais un petit-bourgeois déclassé,
qui
veut sa revanche, tour à tour enragé et prostré. Rien de plus atterra
173
mme saint Paul désigne les esprits de second rang
qui
peuvent déchoir dans un corps d’homme et l’occuper. Je l’ai entendu p
174
u à la sortie de ce culte, debout dans sa voiture
qui
longeait très lentement une rue peu large, mal éclairée. Une seule ch
175
chir ou même délirer… On ne tire pas sur un homme
qui
n’est rien et qui est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois qui
176
er… On ne tire pas sur un homme qui n’est rien et
qui
est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois qui est le rêve de so
177
i est tout. On ne tire pas sur un petit-bourgeois
qui
est le rêve de soixante millions d’hommes. On tire sur un tyran, ou s
178
ma mission me protège. » Il faut croire un homme
qui
dit cela… D’où lui vient le pouvoir surhumain qu’il développe pendant
179
compte plus, n’est que le support d’une puissance
qui
échappe à nos psychologies… On me demande sottement s’il est intellig
180
forces de l’Histoire, le catalyseur de ces forces
qui
déjà sont dressées devant vous ; et après cela, vous pouvez le suppri
181
vous pouvez le supprimer sans rien détruire de ce
qui
s’est fait par lui. Un homme quelconque, transfiguré par sa ténébreu
182
, mélange de races, universalisme judéo-chrétien,
qui
détruisent les liens organiques et naturels, donc germaniques, même e
183
raisons aux masses, car de tout temps les forces
qui
ont produit les plus grands changements dans le monde ont été trouvée
184
minant les masses, et dans une véritable hystérie
qui
les pousse en avant. Pour provoquer l’hystérie nécessaire, Hitler di
185
es formes, privées et publiques, c’est le Malheur
qui
va donc devenir la matière première de son œuvre et le gage de sa par
186
s, « cette Gorgone terrorisant le peuple allemand
qui
vivait désarmé et humilié sous le regard de ces milliers d’yeux » (Me
187
ur culte qu’ils célèbrent ! Et c’est une liturgie
qui
se déroule, la grande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne sui
188
ie sacrale d’une religion dont je ne suis pas, et
qui
m’écrase et me repousse avec bien plus de puissance, même physique, q
189
à la veille de sa grande catastrophe. La question
qui
se posait alors à l’inquiétude de trop rares observateurs était la su
190
, a su répondre à la question centrale du siècle,
qui
est religieuse au sens élémentaire de ce terme, sens vital et mortel
191
s les ruines matérielles et morales d’une société
qui
avait généralement perdu la Foi, l’Espérance et l’Amour, il a fondé l
192
och, dans la mesure où Moloch est l’idole tribale
qui
réclame des sacrifices humains et donne en échange, comme bénédiction
193
hénomène nazi, provient de l’obsession économiste
qui
l’aveugle sur l’importance primordiale du fait religieux, au sens soc
194
ver, le mimer et l’agir que dans l’hypnose, celle
qui
naissait des fêtes sacrales organisées par le Führer au rythme lent e
195
ropre nation, systématiquement amputée de tout ce
qui
pourrait résister à la mise au pas étatique, et par là promise à sa p
196
is l’exprimer à celui des fils de Charles Veillon
qui
la représente parmi nous ce matin. Ce colloque n’a ressemblé à rien d
197
lement, mais d’autre part, une motivation commune
qui
est peut-être plus importante que celle que l’on trouve dans beaucoup
198
de congrès », avec leur vocabulaire conventionnel
qui
ne mord plus sur la réalité. Je voudrais donc, en votre nom à tous, f
199
a Fondation Veillon d’avoir pris cette initiative
qui
est une création en son genre, et dont peut-être pourront sortir quel
200
rection du lac, vous arrivez sur une petite crête
qui
marque la ligne de partage des eaux de l’Europe de l’Ouest, celle qui
201
de partage des eaux de l’Europe de l’Ouest, celle
qui
sépare le bassin rhénan du bassin rhodanien. Lieu à tous égards privi
202
ts la préhistoire de mon livre, puisque c’est lui
qui
est l’occasion de notre colloque. J’avais passé la première année de
203
ité par les Rencontres internationales de Genève,
qui
avaient pris comme sujet « L’Esprit européen ». C’était au lendemain
204
al du premier congrès des fédéralistes européens,
qui
allait se dérouler à Montreux. Je me suis trouvé vraiment catapulté d
205
ture et que le budget la néglige, c’est le budget
qui
dit la vérité ! Le Centre européen de la culture a donné naissance au
206
ance au Centre européen de recherches nucléaires,
qui
s’appelle aujourd’hui le CERN et qui dépend de 12 gouvernements europ
207
nucléaires, qui s’appelle aujourd’hui le CERN et
qui
dépend de 12 gouvernements européens ; puis à la Fondation européenne
208
s ; puis à la Fondation européenne de la culture,
qui
est aujourd’hui à Amsterdam ; puis à une dizaine d’associations europ
209
e d’associations européennes. Celle, par exemple,
qui
réunit actuellement 40 festivals de musique, ou celle qui rassemble 3
210
it actuellement 40 festivals de musique, ou celle
qui
rassemble 32 instituts d’études européennes dans les universités d’Eu
211
ment une Campagne d’éducation civique européenne,
qui
a été reprise récemment par Bruxelles. Nous avons donc fait du milita
212
le Marché commun des Six opérant dans un domaine
qui
semblait assez loin du quotidien, du monde des valeurs morales, polit
213
ales, politiques, culturelles et spirituelles, et
qui
ne concernait que le seul secteur économique, dans six pays seulement
214
i du Parlement européen pour désigner l’assemblée
qui
a été élue ce printemps et qui vient de se réunir à Strasbourg. Elle
215
signer l’assemblée qui a été élue ce printemps et
qui
vient de se réunir à Strasbourg. Elle n’est ni un parlement, ni europ
216
enne au sens plein du terme : c’est une assemblée
qui
contrôle 13 % seulement du budget de la Commission économique de 10 É
217
européen. Mais c’est une usurpation de terme, et
qui
peut être dangereuse, parce qu’elle laisse entendre que cette assembl
218
. Or, je ne vois pas en quoi et pourquoi des gens
qui
sont d’excellents experts économiques seraient chargés du développeme
219
ments écologiques, de la préoccupation écologique
qui
m’a tout de suite paru capable de donner un sang nouveau au mouvement
220
suite aux groupements d’écologistes français, et
qui
est en somme un résumé de mon livre, c’est : « Écologie – régions – E
221
able chez un ami, Erico Nicola — le premier homme
qui
nous parlait d’écologie, aux comités du Centre, et nous savions à pei
222
ster. Ce rapport esquissait un « modèle mondial »
qui
permettait de suivre ou de prévoir les interactions en système de 5 p
223
au club de Rome sur les Limites de la croissance,
qui
allait révolutionner à la fois la pensée économique et l’opinion publ
224
nucléaire : « Écologie – régions – Europe », — et
qui
m’a fait écrire mon livre. Je l’ai commencé en 1973 ; j’en avais écri
225
cent premières pages, décrivant les catastrophes
qui
nous menaçaient d’un jour à l’autre, notamment la crise du pétrole. P
226
l’autre, elle détruit absolument tout. C’était ce
qui
risquait de se passer. Je l’ai même dit pendant le tournage d’un film
227
m’éloigner un peu de l’actualité et des chiffres
qui
font l’actualité. J’ai pu faire mon aggiornamento tout au long de l’é
228
s trois journées, je voudrais résumer la démarche
qui
me semble avoir caractérisé notre colloque. Cela s’est centré tout de
229
lème des régions. Pourquoi ? Partons de la guerre
qui
résume toutes les menaces et qui est la pollution majeure de la terre
230
ons de la guerre qui résume toutes les menaces et
qui
est la pollution majeure de la terre. J’entends la guerre nucléaire.
231
eut-elle servir ? Ce sont les États-nations seuls
qui
auront le droit de peser sur le bouton rouge, personne d’autre, une r
232
s imaginez ce qu’ils seraient ? De pauvres hères,
qui
chercheraient à se nourrir de choses pas trop irradiées, qui vivraien
233
raient à se nourrir de choses pas trop irradiées,
qui
vivraient dans la terreur, qui seraient tous plus ou moins fous et co
234
as trop irradiées, qui vivraient dans la terreur,
qui
seraient tous plus ou moins fous et condamnés à terme. Le seul moyen
235
. Le seul moyen si l’on veut éviter cette guerre,
qui
serait comme on l’a dit hier le grand incendie final, la fin de l’his
236
sur une logique du vivant, et non pas du minéral,
qui
est le domaine des techniques dures comme je l’ai dit tout à l’heure.
237
minéralisation de nos existences par la technique
qui
fait que nous oublions l’humus, qui est la base de tout, comme vient
238
la technique qui fait que nous oublions l’humus,
qui
est la base de tout, comme vient de nous le rappeler M. Birre. À tout
239
rgence une logique du vivant, des cellules, de ce
qui
part d’en bas, de l’humus. J’ai toujours insisté sur cette puissance
240
rs insisté sur cette puissance de la germination,
qui
peut fissurer des rochers, qui est irrésistible, parce qu’elle sort d
241
de la germination, qui peut fissurer des rochers,
qui
est irrésistible, parce qu’elle sort de partout, et non d’un centre q
242
pourrait détruire avec une bombe. C’est la région
qui
me paraît symboliser cette nouvelle tendance. Ceci a été très bien mi
243
ci, mais aussi par le travail de Jacques Juillet,
qui
n’a pu être des nôtres. Il s’agit de l’opposition entre ce qui vient
244
re des nôtres. Il s’agit de l’opposition entre ce
qui
vient d’en haut, de l’État, qui descend vers les départements, les di
245
position entre ce qui vient d’en haut, de l’État,
qui
descend vers les départements, les districts, et qui n’arrivera jamai
246
descend vers les départements, les districts, et
qui
n’arrivera jamais ni au niveau de l’Europe, ni au niveau des sols ; e
247
u de l’Europe, ni au niveau des sols ; et puis ce
qui
vient d’en bas, du sol, de l’humus, et qui monte vers les communes, l
248
uis ce qui vient d’en bas, du sol, de l’humus, et
qui
monte vers les communes, les communautés, les régions et l’Europe com
249
erait donc, à mon sens et dans cette perspective,
qui
n’est pas celle des États, mais des régions, le moyen de restaurer la
250
seul moyen de lutter contre les menaces de guerre
qui
pèsent sur l’Europe, surtout, je crois, pendant les dix années qui vi
251
Europe, surtout, je crois, pendant les dix années
qui
viennent. Je pense qu’ensuite il y aura une évolution, tant du côté e
252
olution, tant du côté européen que du côté russe,
qui
fera que le danger s’éloignera probablement. Mais il nous faut travai
253
éer vite cette Europe en tant que facteur de paix
qui
empêchera peut-être l’URSS de régler ses débats intérieurs par une at
254
e amicale, ou seulement pour tromper le monde, ce
qui
est le cas actuellement. L’État-nation, d’autre part, n’est plus une
255
voirs locaux. Nous en venons ici au cœur du débat
qui
nous a occupés ces deux derniers jours. Je crois que nous avons bien
256
ple, selon les Basques, les Corses et les Bretons
qui
se rappellent au monde par des explosions, quand on refuse de prêter
257
de définitions des régions, j’ai donné la mienne
qui
me paraît la plus englobante : un espace de participation civique. Ce
258
aut donc pas vouloir imposer un modèle de régions
qui
serait le même partout : cela reviendrait à un modèle réduit d’État-n
259
a nécessité des régions ; même celui d’entre nous
qui
a été le plus réservé, M. Knoepfler, du Conseil municipal de Neuchâte
260
notion de géométrie variable, ainsi que M. Naef,
qui
malheureusement a dû nous quitter hier et dont l’avis m’importait bea
261
plan du gouvernement suisse. Enfin, M. Strassoldo
qui
a joué « l’avocat du diable » avec un brio certain ! Je constate, apr
262
ires différents, variables selon les fonctions et
qui
se regroupent de différentes manières (comme dans les mathématiques m
263
quel est le plus dense ensemble d’intersections,
qui
serait le nœud de la région), cette notion, donc, pose une quantité d
264
». Chemin faisant est une merveilleuse expression
qui
évoque quelque chose de très profond pour moi : c’est que le chemin s
265
que je le crée. « Chemin faisant » est une phrase
qui
va tout à fait au fond de la chose. Bien d’autres ont été dites ici,
266
ond de la chose. Bien d’autres ont été dites ici,
qui
m’ont encouragé. Et quand je pense à vos travaux et à nos discussions
267
suis né dans l’ancienne principauté de Neuchâtel,
qui
n’est devenue canton suisse qu’en 1848. C’est ma patrie, c’est là que
268
te patrie, j’appartiens à la Confédération suisse
qui
me donne ma nationalité, mon passeport. Comme écrivain, mon allégeanc
269
plus, je fais partie d’une quantité de sociétés,
qui
m’engagent plus ou moins et dont les buts sont très différents, les u
270
nc de cette idée de la pluralité des allégeances,
qui
ne sont pas contradictoires en fait : première direction de recherche
271
s syndicats intercommunaux à vocations multiples,
qui
donnent déjà une image de ce que pourrait être cette géométrie variab
272
ce sens ; noyau ferme et territorial de la région
qui
serait plutôt l’écorégion définie par un certain humus ou une certain
273
un certain humus ou une certaine variété d’humus
qui
vont ensemble. C’est peut-être une troisième direction dans laquelle
274
xité de ses réalisations, un principe très simple
qui
est celui que l’on a appelé dans les écoles sociologiques catholiques
275
i : Ne confiez jamais à une plus grande unité ce
qui
peut être fait par une plus petite. Ce que la famille peut faire, la
276
n du monde, c’est-à-dire de la création du désert
qui
est si grave au Brésil, en Afrique et au Canada. Le problème de la de
277
des mers, des océans, de la pollution des océans,
qui
rejoint par son danger le problème des forêts, puisque les océans pro
278
un certain minimum d’agences fédérales mondiales,
qui
ne feront que cela, mais qui le feront bien, qui auront un pouvoir cl
279
fédérales mondiales, qui ne feront que cela, mais
qui
le feront bien, qui auront un pouvoir clairement limité, mais tout à
280
qui ne feront que cela, mais qui le feront bien,
qui
auront un pouvoir clairement limité, mais tout à fait réel dans leur
281
des fédérations : c’est un seul et même mouvement
qui
crée les deux. Une seule chose serait détruite au passage : l’État-na
282
udrais vous rappeler l’importance du mot commune,
qui
est tellement riche. Les choses que l’on a en commun, les choses comm
283
ures. Elles ont créé un pouvoir commun de défense
qui
était réel mais limité à cela, et les laissait libres pour le reste.
284
nt se dit commune dans le latin du pacte de 1291,
qui
est la base de notre fédération : cela se dit universitas. Voilà qui
285
notre fédération : cela se dit universitas. Voilà
qui
m’a toujours frappé. D’autant plus frappé que l’un des premiers ouvra
286
iers ouvrages philosophiques et peut-être le seul
qui
m’ait vraiment fait impression quand j’avais 15 ou 16 ans, a été l’Ét
287
niversel. Je crois que cela, c’est la philosophie
qui
doit être à la base de tout ce que nous imaginons de la région. Cela
288
ut-être les seuls réalistes d’aujourd’hui. À ceux
qui
nous disent volontiers : « Vous savez, vos idées, je les trouve très
289
rappelle ce que Paul Valéry a écrit là-dessus (et
qui
devrait être complété) : « Est Européen tout homme qui a subi profond
290
evrait être complété) : « Est Européen tout homme
qui
a subi profondément les influences de Rome, d’Athènes et de Jérusalem
291
fluences de Rome, d’Athènes et de Jérusalem. » Ce
qui
voulait dire : institutions de l’Empire romain, philosophie grecque d
292
les valeurs germaniques et les valeurs celtiques,
qui
sont aussi importantes à bien des égards, plus près de nous, et qui o
293
ortantes à bien des égards, plus près de nous, et
qui
ont recouvert le tout. Mais que de contradictions entre ces origines
294
ntre ces origines ! Peut-être peut-on dire que ce
qui
rend la culture européenne tellement créatrice, c’est qu’elle est tis
295
ce, c’est qu’elle est tissée d’antinomies. La foi
qui
sauve, c’est chrétien, mais la raison d’État, c’est romain : d’où les
296
hrétiennes d’humilité. Or, ce sont ces antinomies
qui
ont donné à la culture européenne et à l’Europe dans le monde, son dy
297
s et homogènes. Ce sont ces évidences historiques
qui
m’ont toujours empêché de prendre l’économie comme base de la constru
298
cle, soit près de mille ans, le franco-provençal,
qui
est une langue différente, quoiqu’apparentée à la fois à la langue d’
299
échanger avec des gens du Mouvement Région Savoie
qui
les reconnaissent immédiatement. Je leur dis par exemple « Tu n’as pa
300
n a d’autres comme la mobilité de nos frontières,
qui
sont à peine centenaires. J’ai calculé la moyenne d’âge des frontière
301
huit États de l’Est : c’est 89 ans. Il y en a un
qui
fait beaucoup monter la moyenne à lui seul, c’est le Portugal, de loi
302
e qu’il y a de plus fragile, de plus variable, et
qui
peut être ruiné : l’économie. Il faut la fonder sur l’humus, l’humus
303
Je voudrais vous rappeler quelques-unes de celles
qui
ont été suggérées. Dans le papier de M. Jacques Juillet, il y a une s
304
pier de M. Jacques Juillet, il y a une suggestion
qui
peut être très importante : celle d’une union européenne des maires.
305
. Certes, il y a un Conseil des communes d’Europe
qui
existe depuis une trentaine d’années, et qui avait au départ pour pré
306
rope qui existe depuis une trentaine d’années, et
qui
avait au départ pour présidents MM. Gaston Defferre et Jacques Chaban
307
d’association à association. C’est la seule chose
qui
soit à notre portée, qui n’entraîne pas de dépenses gigantesques comm
308
on. C’est la seule chose qui soit à notre portée,
qui
n’entraîne pas de dépenses gigantesques comme la propagande et les ar
309
irre, avec ce qu’ils nous ont appris sur l’humus,
qui
donne vraiment et symboliquement une base à tout cela. « Partir d’en
310
seulement d’un institut mais d’une grande action
qui
serait à la fois à l’échelle régionale et à l’échelle planétaire, et
311
l’échelle régionale et à l’échelle planétaire, et
qui
devrait à mon sens partir d’une conférence mondiale dont les thèmes s
312
qu’une conférence écologique mondiale permanente,
qui
tirerait de l’examen de ces objets des conclusions économiques, polit
313
rmule générale, c’est de présenter les objections
qui
pourraient venir sur tel ou tel point, qu’il se forme à lui-même avec
314
que finalement, rien n’est possible. C’est un jeu
qui
peut être instructif pour tous, mais le sera certainement pour moi d’
315
e de l’utopisme. Je réponds : « Commençons par ce
qui
est à notre portée. » II. Des implications logiques de la « petite
316
la Yougoslavie, fait partie des pays de l’Est, ce
qui
est un grand succès pour notre mouvement. Quant à « exclure » la poss
317
Quant à « exclure » la possibilité d’une société
qui
puisse jouir en même temps des avantages de la grande et de la petite
318
deux-cents ans que Rousseau a réfuté le sophisme,
qui
équivaudrait à exclure la possibilité d’existence de la Suisse. II
319
t précisément contre ces entraînements religieux,
qui
ont donné les résultats que vous voyez autour de nous, que se sont dr
320
grands entraînements, de ces grands mythes. Ceux
qui
cherchent cela n’ont rien à trouver à Crêt-Bérard ! Vous vous doutez
321
pour ma part absolument aucun texte personnaliste
qui
puisse justifier une hypothèse de ce genre. La notion même de personn
322
n s’il a besoin de participer. C’est une évidence
qui
saute aux yeux : s’il n’y a pas de participation des citoyens, il n’y
323
es mais majestueuses » centrales nucléaires. Mais
qui
a jamais demandé de vastes surfaces de panneaux solaires ? Cela me ra
324
vec Paul Delouvrier, PDG d’Électricité de France,
qui
disait : « Mais savez-vous que les surfaces qu’il faudrait pour créer
325
autés écologiques de jeunes Strassoldo dit, ce
qui
est juste, que c’est un phénomène important. Il cite Longo Maï que j’
326
est un profond malentendu. Jamais les jeunes gens
qui
font partie de Longo Maï n’ont parlé de retour à la nature, ils disen
327
s’agit de rien de comparable aux cantons suisses,
qui
sont les créations d’une longue histoire. Une remarque qui me paraît
328
les créations d’une longue histoire. Une remarque
qui
me paraît indispensable quant à ce qui suit. R. Strassoldo dit : « Le
329
e remarque qui me paraît indispensable quant à ce
qui
suit. R. Strassoldo dit : « Le vrai problème du fédéralisme est au ni
330
on pas un légume ! Il existe d’ailleurs un légume
qui
est presque entièrement racine ; c’est celui qui a la plus mauvaise r
331
qui est presque entièrement racine ; c’est celui
qui
a la plus mauvaise réputation en littérature, c’est le navet. L’homme
332
ertaire » évoque l’idée d’une liberté sans frein,
qui
pour moi n’est pas vraie liberté puisqu’elle se dissocie de toute res
333
ure patriarcale. Je trouve cela parfait pour ceux
qui
choisissent librement ce mode de vie, que je ne choisirais pas, pour
334
geur sur la terre ». Le seul modèle de communauté
qui
me paraisse inacceptable serait celui qui se voudrait exclusif. Les k
335
munauté qui me paraisse inacceptable serait celui
qui
se voudrait exclusif. Les kibboutzim ont de très grandes vertus, mais
336
décapitées à Neuchâtel, une Élisabeth de Hongrie
qui
par malheur n’est pas la sainte, mais seulement l’épouse d’un grand-d
337
ulement l’épouse d’un grand-duc de Pologne. Voilà
qui
est pittoresque à souhait, pourtant l’essentiel manque : les liens vi
338
les liens vivants, la tradition orale, familiale,
qui
seule ferait que nous puissions nous sentir descendants de tous ces g
339
s siècles, des « histoires de famille » sur celui
qui
, pour moi, est le plus prestigieux des ancêtres attestés : Guillaume
340
s additionnés. Prenons l’exemple de la génération
qui
compte 32 ancêtres d’Henri de Rougemont : elle se compose de 14 Neuch
341
re d’« inconnus » augmente, surtout parmi ceux-là
qui
viennent de loin, non seulement dans le temps mais dans l’espace. Voi
342
seulement dans le temps mais dans l’espace. Voilà
qui
me renforce dans ma doctrine de l’Europe des régions, et dans ma conv
343
spaces infinis de silence, d’ignorance et de nuit
qui
me séparent d’eux au point de me les rendre absolument étrangers. Les
344
me les rendre absolument étrangers. Les ancêtres
qui
comptent, pour moi, sont ceux-là seuls dont mes parents, oncles et ta
345
inges » et son humour, alliés à un sens politique
qui
a permis que nous devenions Suisses. L’arrière-grand-mère Philippine
346
s). Tante Beth et le fameux « œil de tante Beth »
qui
faisait fuir les intrus dans les propriétés de Saint-Aubin. Et le mys
347
de Franche-Comté, était « Chevance de Rougemont »
qui
signifie, selon Littré, à la fois « chance » et « bien que l’on possè
348
’idée qu’ils se font de l’Europe, vous êtes celui
qui
s’affirme le plus comme « Européen », et cela depuis vos premiers écr
349
eurs du Lloyd de Londres, de Frank le cosmopolite
qui
habitait Le Caire, de Philippe le peintre de la Cour de Suède… L’Euro
350
: Ce qu’on touche — et ce qu’on imagine, le pays
qui
nous tient par les pieds, par le cœur, et le rassemblement des nation
351
’âge de 15 ans, je pense, j’ai découvert Rimbaud,
qui
était pour ma génération notre ange révolté, mais aussi Pascal, l’aut
352
aléry, quand il affirmait qu’est européen tout ce
qui
a été marqué par Athènes, Rome et Jérusalem. On cite toujours ces tro
353
rmanique et la celtique, voire plus tard l’arabe,
qui
ont été et restent capitales pour la littérature européenne. C’est en
354
lques œuvres japonaises, comme le Roman de Genji,
qui
a joué au Moyen Âge un rôle un peu analogue à celui du Roman de Trist
355
e en trois mois L’Amour et l’Occident , un titre
qui
peut servir d’épigraphe non seulement à mon œuvre littéraire, mais sa
356
Unis, aux années 1930, au mouvement personnaliste
qui
s’exprimait dans les revues Esprit et L’Ordre nouveau ? Oui, bien
357
é, la personne se trouvait engagée. Tout écrivain
qui
prétend parler de son époque est engagé, qu’il le sache ou non. Tel é
358
s de mon premier livre publié à Paris en 1934, et
qui
s’intitulait Politique de la personne . En 1935, Mounier lançait dan
359
ersonne ». Il y avait là tous les mots-clés de ce
qui
allait donner sa doctrine au fédéralisme européen dans les divers mou
360
ressentie après la guerre à l’égard d’une Europe
qui
leur semblait être un simple pion des Américains dans le jeu de la gu
361
onsidérais comme un exil, je n’avais qu’une idée,
qui
était de fédérer les Européens pour leur propre salut et pour celui d
362
rs le premier congrès des fédéralistes européens,
qui
allait se tenir à Montreux au début de septembre 1947. J’ai retrouvé
363
u un de nos disciples après coup, Henri Brugmans,
qui
présidait l’affaire. J’ai parlé de « l’Attitude fédéraliste », et le
364
ien plus que cela : « Le Message aux Européens »,
qui
devait clôturer le congrès, et dont j’avais exigé et obtenu qu’il fût
365
tellectuels responsables ? Au congrès de La Haye,
qui
rassembla au début de mai 1948 quelque 800 délégués et 200 journalist
366
ause. Il y avait dans la commission ou parmi ceux
qui
avaient contribué à ses travaux préparatoires des hommes tels que Ber
367
l’enthousiasme et l’espoir. Le principal, pour ce
qui
me concerne, a été la décision de créer un « Centre européen de la cu
368
ondateurs de l’Union européenne des fédéralistes,
qui
m’avait déjà secondé à La Haye. Ensemble, nous avons préparé une Conf
369
s préparé une Conférence européenne de la culture
qui
devait définir les objectifs et les méthodes de l’action pour l’Europ
370
domaine culturel, au sens le plus large du terme,
qui
englobait non seulement les lettres et les arts, mais les sciences pu
371
ul Dautry, haut-commissaire à l’énergie atomique,
qui
donna lecture d’un message de Louis de Broglie, prix Nobel de physiqu
372
et même Jean-Paul Sartre. Sur les 23 résolutions
qui
furent adoptées à la séance de clôture, 21 ont été suivies de réalisa
373
ntionnerai d’abord deux idées que j’ai lancées et
qui
se sont réalisées grâce au Centre mais hors de lui. La première, en c
374
RN a été un succès exemplaire, retentissant, mais
qui
s’est réalisé en dehors de notre tout petit Centre d’idées, grâce à l
375
e celle des festivals de musique européens (AEFM)
qui
groupe aujourd’hui les 42 principaux festivals du continent, de l’Est
376
vre ; la Campagne d’éducation civique européenne,
qui
organise des stages pour enseignants du degré secondaire sur la maniè
377
; et enfin des colloques, séminaires et congrès,
qui
ont rassemblé à la Villa Moynier, siège genevois du CEC, des centaine
378
de la compatibilité entre l’œuvre et l’engagement
qui
se pose dans votre cas. Je répondrai d’une manière toute factuelle. D
379
de l’Institut universitaire d’études européennes
qui
en est né, et où j’enseigne encore à titre de professeur honoraire, j
380
proposition de « tirer à vue » sur tout Européen
qui
se présenterait encore dans le tiers-monde, car « l’Européen n’a pu s
381
-Unis, dans les années 1960 et 1970, par des gens
qui
se donnent couramment pour antieuropéens — c’est bien vu, chez les éd
382
tefois, on leur laisse le temps de se manifester.
Qui
ça : On ? Le complexe militaro-industriel qui gouverne le monde d’auj
383
er. Qui ça : On ? Le complexe militaro-industriel
qui
gouverne le monde d’aujourd’hui et tolère très bien les accords cland
384
même avenir. L’Europe ne pourra faire son union,
qui
est un acte volontaire, que sur la base de l’unité de sa culture comm
385
que sur la base de l’unité de sa culture commune,
qui
est une réalité donnée depuis des millénaires. Fonder l’union de l’Eu
386
bien sûr, mais aussi les Germains et les Celtes,
qui
ont recouvert le continent (sauf Rome et Delphes, mises à sac par jal
387
ues. Et il écrit en novembre 1939 que « la guerre
qui
vient de commencer va marquer l’effondrement du capitalisme libéral e
388
e tel ne s’est produit et c’est même le contraire
qui
est en train de se réaliser. Orwell écrit son livre en 1948. Que s’es
389
éenne ainsi que « les hommes et les gouvernements
qui
travaillent à cette œuvre de salut public, suprême chance de la paix
390
’un grand avenir, pour cette génération et celles
qui
la suivront ». Et cette année 1984 précisément, dans quelques mois,
391
lques mois, les Européens vont élire un Parlement
qui
sera chargé, n’en doutons pas, de rédiger la première Constitution fé
392
rets apparents ? C’est elle, et c’est elle seule,
qui
s’est dressée contre la grande puissance totalitaire de l’Est et qui
393
ontre la grande puissance totalitaire de l’Est et
qui
l’a comme frappée de stupeur interdite, par la voix et l’action d’un
394
ais il y a plus. Le vrai prophète n’est pas celui
qui
annonce les catastrophes et s’en tient là. C’est au contraire celui q
395
rophes et s’en tient là. C’est au contraire celui
qui
dit, selon l’adage latin « Utinam vates falsus sim ! », « Plaise au c
396
vrai prophète veut détourner son peuple des voies
qui
conduisent au désastre. Ce qu’il prêche, c’est la voie nouvelle du sa
397
, c’est la voie nouvelle du salut, la conversion,
qui
est le retournement de l’être et le renversement vers la sagesse. Et
398
agit de nous faire sentir les forces clandestines
qui
vont déterminer l’évolution de nos sociétés occidentales, dans la mes
399
de millions de gens en quelques secondes ». Voilà
qui
est devenu possible, en 1984, par l’accumulation, dûment prévue elle
400
nc le premier grand But atteint. Quant au second,
qui
est de rendre impossible non seulement l’expression mais le besoin mê
401
e de la TV dans tous les ménages. Mais c’est cela
qui
lui a suggéré l’idée maîtresse du livre : l’omniprésence, à tous les
402
sant les mêmes choix, mais imposant — et c’est ce
qui
compte en fin de compte — les mêmes angles de vision. Et c’est tout c
403
— les mêmes angles de vision. Et c’est tout cela
qui
prend la place principale dans nos conversations, discussions politiq
404
que réside le vrai danger, non dans l’ordinateur,
qui
n’est qu’un instrument permettant de consulter plus vite des fichiers
405
nt établi et dont ils sont seuls responsables. Ce
qui
me fait peur, — c’est moins le stockage de données sur mon compte et
406
rogrammer » ces opinions ; — c’est moins un B. B.
qui
sait tout sur moi, qu’un B. B. qui entend manipuler ma liberté en m’i
407
moins un B. B. qui sait tout sur moi, qu’un B. B.
qui
entend manipuler ma liberté en m’imposant son angle de vision ; — c’e
408
établir le droit de chacun à consulter les fiches
qui
le concernent et à les corriger en cas de besoin. Mais la meilleure d
409
ls détenus par l’État ? Voire à leur modification
qui
en annulerait très vite la valeur et par voie de conséquence l’usage.
410
n’est pas dangereuse du tout : c’est un objet. Ce
qui
est horriblement dangereux c’est l’homme. C’est lui qui a fait la Bom
411
t horriblement dangereux c’est l’homme. C’est lui
qui
a fait la Bombe et qui se prépare à l’employer. Le contrôle de la Bom
412
x c’est l’homme. C’est lui qui a fait la Bombe et
qui
se prépare à l’employer. Le contrôle de la Bombe est une absurdité. O
413
a liberté. Il n’en va pas de même de l’ordinateur
qui
, lui, peut être employé pour le bien autant que pour le mal. On a bea
414
moins autant d’emplois qu’il en supprime et ceux
qui
le nient sont des faibles d’esprit. Or le chômage n’a pas cessé d’aug
415
40 % pour la République fédérale d’Allemagne. Ce
qui
inquiète le plus en tout cela, c’est l’attitude du patronat et des sy
416
espondu à une baisse marquée dans la main-d’œuvre
qui
les fabrique ! On me dira peut-être que la qualité du travail dans le
417
ue le problème, toujours renvoyé à des lendemains
qui
ronronnent, d’une productivité indéfiniment accrue. Le seul avantage
418
éfi d’inventer une nouvelle conception du travail
qui
ne soit plus nécessairement liée à un emploi salarié — qui ne soit pl
419
it plus nécessairement liée à un emploi salarié —
qui
ne soit plus le contraire du loisir créateur, mais qui puisse enfin s
420
e soit plus le contraire du loisir créateur, mais
qui
puisse enfin satisfaire aux besoins d’expression, d’accomplissement d
421
uramment d’intelligence artificielle, de machines
qui
pensent et qui peuvent inventer ; mais aussi de machines diaboliques
422
lligence artificielle, de machines qui pensent et
qui
peuvent inventer ; mais aussi de machines diaboliques qui nous espion
423
ent inventer ; mais aussi de machines diaboliques
qui
nous espionnent ou tentent de nous réduire en esclavage. Tout va donc
424
apert la définit curieusement comme une « science
qui
étudie les sources du savoir, en liaison étroite avec la psychologie,
425
MIT à réaliser « un inconscient artificiel ». Ce
qui
ne l’empêche pas d’affirmer tôt après que « notre expérience en intel
426
s, posait à propos de l’acte de communication : «
qui
dit quoi ? par quel canal ? à qui ? et dans quelle intention ? » À qu
427
mmunication : « qui dit quoi ? par quel canal ? à
qui
? et dans quelle intention ? » À quoi il serait bon d’ajouter : « au
428
À quoi il serait bon d’ajouter : « au bénéfice de
qui
? et pour quel but final ? » Cette question des Finalités de l’inform
429
tion des Finalités de l’informatique est la seule
qui
mérite vraiment nos réflexions. Je voudrais qu’on la substitue une fo
430
a ne justifie rien et ne relève que du marketing,
qui
joue sur la puérilité des réactions du grand public. Je voudrais que
431
e : elle est perdue, comme le font voir les pages
qui
suivent. ⁂ III. Du point de vue des traditions politiques suisses
432
. Peut-être qu’il le feignait, peut-être non : ce
qui
est certain, c’est qu’il peut se féliciter des résultats atteints ! C
433
les choses aller, il les a livrées à une logique
qui
s’est imposée à nous tous, celle du concept même de patrimoine cultur
434
étale. (Le stock de bombes nucléaires existant et
qui
représente déjà quatre tonnes d’équivalent TNT par tête d’habitant du
435
constitué du même mouvement à travers le temps et
qui
va des origines mystiques au drame actuel, des rivages où se situe l’
436
de l’Atlantique et au-delà, et c’est le mouvement
qui
va du Proche-Orient vers l’Occident lointain, comme le soleil. Tout n
437
s étatiques et d’action pour une union culturelle
qui
transcende les actuelles frontières stato-nationales. Quelques remarq
438
aul Valéry d’une Europe purement méditerranéenne,
qui
serait née de la triple influence d’Athènes, de Rome et de Jérusalem.
439
rastes, bien plus : riche d’antinomies déclarées,
qui
expliquait à la fois le dynamisme unique et les violences qui caracté
440
it à la fois le dynamisme unique et les violences
qui
caractérisent notre histoire. (Une autre fois, j’espère que nous auro
441
s de mieux définir deux autres apports importants
qui
compliquent encore le tableau : l’apport du monde arabe pendant le Mo
442
de retrouver constamment, par des voies et moyens
qui
apparaissent « révolutionnaires », l’esprit animateur des origines et
443
te, ce n’est plus l’enracinement mais la mobilité
qui
le caractérise. On a beaucoup exagéré l’importance des racines — c’es
444
imal, en dépit de l’imagerie des poètes terriens,
qui
oublient que parmi les légumes, celui qui a la plus grosse racine de
445
rriens, qui oublient que parmi les légumes, celui
qui
a la plus grosse racine de tous, qui est même presque tout entier rac
446
gumes, celui qui a la plus grosse racine de tous,
qui
est même presque tout entier racine, est aussi celui qui a la plus ma
447
même presque tout entier racine, est aussi celui
qui
a la plus mauvaise réputation en littérature : c’est le navet. À l’id
448
que ces phrases caractérisent assez bien l’effort
qui
est fait aujourd’hui pour faire coopérer les intellectuels à la grand
449
politiciens à la vue courte et aux mains promptes
qui
règnent aujourd’hui à l’aide du patriotisme sans soupçonner à quel po
450
méconnaît et on déforme mensongèrement les signes
qui
prouvent de la manière la plus manifeste que l’Europe veut devenir un
451
econd passage prolonge ces phrases, je cite : Ce
qui
m’importe, c’est l’Europe une, et je la vois se préparer lentement d’
452
oléon, Goethe, Beethoven, Stendhal, Schopenhauer,
qui
sont devenus de plus en plus nationalistes en vieillissant, et il y v
453
dans ce que notre culture a créé de meilleur. Ce
qui
doit dominer nos préoccupations aujourd’hui, c’est donc un certain se
454
ons rappelé et défini les principales diversités,
qui
constituent notre unité vivante, unité de culture au sens le plus lar
455
, unité de culture au sens le plus large du terme
qui
va de la plus haute spiritualité, à travers les valeurs éthiques, les
456
ais on ne se connaît bien qu’en se comparant à ce
qui
n’est pas soi. C’est dans cette idée de comparaison active, prospecti
457
nt-elles vues et vécues dans les grandes cultures
qui
se partagent notre monde : Inde, Chine, Japon, Afrique noire, monde a
458
nt en votre nom à tous pour le très beau colloque
qui
se clôt ce matin, l’un des plus fructueux et encourageants auxquels i
459
nt (19 juin 1984)ah ai L’ensemble des conflits
qui
couvent ou se déclarent en cette fin du xxe siècle se ramènent à l’o
460
es et d’effets en interdépendance inéluctable, et
qui
tendent à composer deux modèles de société théoriquement contradictoi
461
citoyens, des groupes, des communes, des régions,
qui
entendent tout simplement et autant qu’ils le peuvent, rester maîtres
462
ter maîtres de leur propre destin. Or, parmi ceux
qui
optent pour la puissance, une minorité très restreinte est motivée pa
463
don de leurs droits à l’État, au parti ou au chef
qui
s’en est emparé. Quant à ceux qui optent pour la liberté, certains pe
464
arti ou au chef qui s’en est emparé. Quant à ceux
qui
optent pour la liberté, certains pensent y être conduits par quelque
465
erté réelle sans nulle puissance, ni de puissance
qui
ait quelque saveur sans au moins l’illusion qu’on l’exerce « libremen
466
e de leur capitale. Les adversaires des centrales
qui
les dénoncent comme gigantesques, trop chères et trop dangereuses, ig
467
s, ignorent qu’ils dénoncent là les raisons mêmes
qui
font que nos États les adoptent. Car « très grand » suppose, qu’on le
468
éaires accumulés pendant le petit quart de siècle
qui
nous sépare de l’an 2000. À l’inverse, le choix de l’énergie solaire
469
s et des usines de retraitement du métal infernal
qui
permet de faire des bombes, augmente chaque jour les chances de la gu
470
qu’elles sont les pièces principales d’un système
qui
conduit à renforcer l’emprise universelle des États-nations, c’est-à-
471
t du ciel, vient de Zeus, c’est-à-dire de « celui
qui
voit très loin ». ah. Rougemont Denis de, « Club-Énergie de l’Est
472
els, bien sûr, mais aussi précis que possible, et
qui
pourront peut-être servir de mise au point à propos de certaines polé
473
thodoxes de Roumanie, de Yougoslavie et de Grèce,
qui
n’étaient plus guère des démocraties, mais qui se réclamaient encore
474
e, qui n’étaient plus guère des démocraties, mais
qui
se réclamaient encore de l’Ouest, parce que capitalistes. Tout nous p
475
rre que notre âge nous condamnerait à faire, mais
qui
ne serait pas notre guerre, car nous sentions déjà — comme Koestler l
476
s reconnaissant à mon ami Alexandre Marc, le même
qui
allait me mettre en relations — dans un groupe de discussion œcuméniq
477
lations — dans un groupe de discussion œcuménique
qui
se tenait au premier étage d’un café, rue du Moulin-Vert, proche de l
478
à l’Ouest et les ersatz de communauté totalitaire
qui
triomphaient à l’Est, nous refusions tous de choisir. Il nous restait
479
, les deux termes se garantissant réciproquement,
qui
devait servir de mesure à notre conception de la société. À cette ten
480
s sérieusement de comprendre les motivations — ce
qui
nous fut stupidement reproché —, nous ne proposions aucune réforme :
481
eunes gens en colère » — en colère contre tout ce
qui
nous paraissait de nature à compromettre la volonté et la capacité de
482
e d’infériorité, au sens journalistique du terme,
qui
suggère jalousie inconsciente, fascination qui n’ose pas s’avouer. No
483
e, qui suggère jalousie inconsciente, fascination
qui
n’ose pas s’avouer. Nous étions au contraire en pleine prise de consc
484
ire et de ses causes. Pour mieux combattre le mal
qui
allait atteindre sa pleine stature en Allemagne, après avoir conquis
485
tat totalitaire » a été introduite par Mussolini,
qui
venait de faire sa carrière politique comme chef de l’extrême gauche
486
ssi les jugements du cardinal Verdier sur Esprit,
qui
aurait été en tant que Troisième force un curieux centre, à mi-chemin
487
contre le danger d’un antifascisme systématique,
qui
épouserait si étroitement, pour mieux le contrer, les comportements e
488
n peu de discipline (mais c’était heureusement ce
qui
nous manquait le plus) on courrait le risque d’aboutir à un « fascism
489
de décembre 1932 de la NRF . C’est Jean Paulhan
qui
m’avait proposé ce « Cahier », à la suite d’un petit article paru dan
490
, je dictai les douze noms. Je vois encore Nizan,
qui
louchait fortement, écrire sur son petit carnet qu’il tenait de côté,
491
e lutte commune sur des objectifs précis ». Voilà
qui
montre au moins que nous nous sommes compris : si opposés que soient
492
ai cité tout à l’heure la lettre à Romain Rolland
qui
nous qualifie de fascistes), Europe donc publie un article de Paul Ni
493
es), Europe donc publie un article de Paul Nizan,
qui
m’attaque avec une extrême violence : je l’avais trompé, affirme-t-il
494
rdre du Parti. Le totalitaire, c’était lui. Voilà
qui
peut ramener à de justes mesures la notion de « perçu », telle qu’on
495
l’adorer. » Tout en haut de l’escalier intérieur
qui
relie les étages de la maison Gallimard, je rejoins sur le dernier pa
496
llimard, je rejoins sur le dernier palier — celui
qui
mène au bureau de la NRF — Henri Michaux. Il m’arrête d’un geste :
497
de les voir si curieux des avis de ce jeune homme
qui
venait de publier dans la revue ses premières « notes », sérieuses, i
498
Mais est-ce vrai ce que l’on dit, que c’est vous
qui
avez écrit le dernier recueil d’essais de Daniel Halévy ? » Je le con
499
on avec Artaud et Roger Vitrac, poète surréaliste
qui
avait l’air d’un grand garçon boucher, gentil d’ailleurs. Tandis que
500
uper court aux confidences, plaintes ou intrigues
qui
devaient l’assiéger en permanence. Concision, précision, densité, viv
501
nes du Drame , que Schiffrin vient de publier, et
qui
réunit des essais sur Goethe et Rimbaud, Kierkegaard, Luther, Claudel
502
-Albert Cingria, sans date comme d’habitude, mais
qui
ne peut être que du printemps de 1940 : Cher ami N’écrivez pas à Cu
503
ent, elle sera probablement exterminée. C’est moi
qui
vous écrirai plutôt dans quelques jours, dès que j’aurai une adresse.
504
e la place, dans un petit hôtel. J’ai une chambre
qui
donne sur la place. Le matin, je m’installe sur le balcon. J’attends
505
out à l’heure. Voir plus large, c’est chercher ce
qui
englobe les antinomies apparentes. Le simple fait que nous ayons, à p
506
t travailler, plutôt que Paris et les États-Unis,
qui
avaient de quoi nous tenter l’un et l’autre à la fin de la dernière g
507
evois et cette formule européenne : le sens de ce
qui
est dû à la cité. En dépit de sa méfiance justifiée à l’endroit de l’
508
le faisons l’un et l’autre en écrivains d’abord,
qui
se trouvent partager les mêmes admirations et les mêmes amitiés litté
509
citer, en toute indiscrétion, ces quelques lignes
qui
confessent l’artiste : J’aime les matières limpides, je cherche la s
510
ierre-Jean Jouve ; mais aussi, les textes si purs
qui
présentent, dans un des grands albums de Skira, ces images du xviiie
511
ériter : il n’a jamais cédé à la mode jargonnante
qui
tyrannise nos soi-disant sciences humaines, refus qui touche à l’héro
512
tyrannise nos soi-disant sciences humaines, refus
qui
touche à l’héroïsme quand on publie, précisément, dans les revues de
513
n venir au grand essai sur l’inventeur des Essais
qui
couronne toute une œuvre d’essayiste, celle que notre jury couronne c
514
t le thème central de la recherche de Starobinski
qui
constitue le vrai sujet de cet ouvrage, cependant que le mouvement ob
515
l’être et du paraître dans l’homme. Thème majeur
qui
implique et appelle deux autres thèmes qu’on retrouve dans tous les l
516
obstacle, paru en 1971, et Montaigne en mouvement
qui
vient d’ouvrir sa carrière. C’est le dernier paru qui me retiendra ce
517
vient d’ouvrir sa carrière. C’est le dernier paru
qui
me retiendra ce soir. L’essentiel en est annoncé dans le titre. Il n
518
créateur de la personne d’un écrivain, mouvement
qui
crée et qui explique à la fois la substance des Essais et la formule
519
la personne d’un écrivain, mouvement qui crée et
qui
explique à la fois la substance des Essais et la formule de vie de le
520
ent que nous avons assez duré… Le plus voisin mal
qui
nous menace n’est pas altération de la masse entière… mais sa dissipa
521
nds États européens) ; les questions religieuses,
qui
mettent en cause le principe même de l’autorité… ; la violence partou
522
n universellement reçue ». Dans une telle crise —
qui
évoque à s’y méprendre celle de nos polémiques sur le nucléaire et de
523
nt sur l’être en soi. Tout au long des « essais »
qui
couvrent son expérience, il va redécouvrir la vertu décisive de la «
524
de Montaigne : premier temps, le refus de tout ce
qui
n’est pas moi ; deuxième temps, la prise de conscience du fait que je
525
nel et encore moins à des « impératifs du futur »
qui
ne sont que publicité pour des intérêts immédiats. Combien j’aimerais
526
oi d’abord, de la découverte de l’autre ensuite «
Qui
ne vit aucunement à autrui ne vit guère à soi », dit Montaigne ; enfi
527
’il est exercé à partir du présent par des hommes
qui
se trouvent enchaînés à traiter d’autres hommes en objets, en les déd
528
ar là le « paraître » mensonger d’un avenir-robot
qui
nous dicte ses ordres, masque effrayant d’une volonté de puissance qu
529
dres, masque effrayant d’une volonté de puissance
qui
se dissimule de la sorte pour nous faire croire qu’elle nous est exté
530
ts par Rembrandt ont tous un air de ressemblance,
qui
est le sien. Ainsi va-t-il de Montaigne copiant les Anciens, de Staro
531
(Ainsi, « l’homme n’est ni ange ni bête », thème
qui
revient vingt fois dans les Essais.) Si vous êtes curieux de notre la
532
tagnesque de se peindre à son tour à propos de ce
qui
se passe, qui est pire encore qu’au xvie siècle — et de nous donner
533
e peindre à son tour à propos de ce qui se passe,
qui
est pire encore qu’au xvie siècle — et de nous donner un jour ce liv
534
aha. La foule étouffe toute possibilité d’échange
qui
ne soit pas de hurlements ou de coups. L’agora est la meilleure défin
535
ons architecturales typiques de la place publique
qui
lui paraissaient nécessaires pour qu’y soient représentées les compos
536
col du Gothard, en y laissant les semences de ce
qui
formera la Confédération suisse. On sait aujourd’hui que le pacte de
537
s un latin assez particulier, celui des greffiers
qui
rédigeaient alors les pactes et statuts de liberté des communes itali
538
es greffiers-là, passant le col ouvert vers 1240,
qui
ont fourni aux premiers confédérés les instruments nécessaires pour e
539
m, puis aux communes italiennes avec leur piazza,
qui
va devenir place, plaza, praça, Platz, plein ou même square, on l’a v
540
olis — ville ou État — ne doit pas dépasser celle
qui
permet à la communauté politique tout entière (donc aux hommes libres
541
agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme «
qui
ne serait pas nécessairement Stentor », précise Aristote. On répond a
542
que cela change tout. Oui, cela change tout pour
qui
a la haute main sur les radios et sur la télévision, l’État-nation ce
543
n, l’État-nation centralisé ou le dictateur. Mais
qui
peut lui répondre dans l’assemblée des hommes libres et se faire ente
544
ort en 1936, à l’occasion d’un discours d’Hitler,
qui
m’a révélé d’un seul coup, dramatiquement, l’essence horriblement rel
545
assifiante, opposée à la dimension communautaire,
qui
permet à l’homme de s’exprimer librement et donc de prendre publiquem
546
rsonne, par opposition à l’individu irresponsable
qui
n’est qu’un grain de cette poussière avec laquelle l’État totalitaire
547
lez-vous que je vote ? », me dit tel inconnu avec
qui
j’échange quelques mots, à la douane, au bistrot, dans l’autobus — «
548
’est d’ailleurs un Suisse, Jean-Jacques Rousseau,
qui
dès le milieu du xviiie siècle, prônait les petites dimensions de l’
549
, de critiquer, de questionner et de proposer, ce
qui
est l’exercice du civisme et qui permet aux hommes d’être libres dans
550
de proposer, ce qui est l’exercice du civisme et
qui
permet aux hommes d’être libres dans la mesure même où ils peuvent as
551
euvent assumer leur responsabilité civique. Voilà
qui
est simple et clair, je crois bien. Les vraies difficultés commencent
552
corps des technocrates, bureaucrates et employés
qui
le constituent en fait. Ici se pose la question de créer des équivale
553
des gens séparés par des centaines de kilomètres
qui
pourraient cependant se voir et se parler… Mais non pas se serrer la
554
as se serrer la main à l’arrivée. On sent tout ce
qui
manquerait d’humainement essentiel à de tels assemblages de reflets,
555
rès ralenti bien sûr, mais offrant par là même ce
qui
fait trop souvent défaut sur l’agora réelle : le temps de la réflexio
556
moin vivant du mouvement des communes italiennes,
qui
fut écrasé partout ailleurs par l’essor des nationalismes, culminant
557
tuelles. II. Elle est aussi le seul pays d’Europe
qui
n’a pas de culture nationale — et cela tient à sa structure fédéralis
558
est alors cette culture si vivante, si créatrice,
qui
pourtant n’est pas nationale ? Une seule réponse demeure possible : c
559
frontières étatiques ! Constatation toute simple
qui
vexe ou scandalise les victimes du grand mythe scolaire conçu par le
560
« nationales » ni de centre unique et prestigieux
qui
attire tous les regards et toutes les ambitions. La vie de la culture
561
, mais d’un nombre variable de foyers de création
qui
s’allument ici ou là, deviennent d’un siècle à l’autre plus rayonnant
562
nsiedeln, fleuron de la civilisation bénédictine,
qui
va devenir le cœur du grand style baroque dans l’Europe du Nord. Au x
563
? Elle assiste aux combats homériques entre celui
qui
signe ses lettres « le Suisse Voltaire » et celui qui signe ses livre
564
signe ses lettres « le Suisse Voltaire » et celui
qui
signe ses livres : « Rousseau, citoyen de Genève ». Elle fait des sci
565
Italien devenu Genevois, Sismondi ; d’un Vaudois
qui
deviendra plus tard Français : Benjamin Constant ; et d’un des frères
566
litaires. Frédéric Nietzsche, son jeune disciple,
qui
enseigne lui aussi à Bâle, restera jusqu’au bout marqué par la pensée
567
sciples d’après leurs notes, fonde la sémiologie,
qui
domine aujourd’hui les « sciences humaines » à Yale, Harvard et Berke
568
duit en Suisse de poètes de génie, ni de peintres
qui
aient fait époque, ni de compositeurs du plus haut rang. Hölderlin ou
569
s larges vues panoramiques les grandes dimensions
qui
leur manquent en Suisse. Synthèse des sciences médicales et d’une éco
570
à Paris. Quant à un Jung, à un Ramuz, à un Barth,
qui
, après de longs séjours loin du pays, ont fait le principal de leur c
571
e leur carrière en Suisse, ce n’est pas la Suisse
qui
a découvert et propagé leur nom dans le monde ; c’est au contraire de
572
ociologie, Paris, 1961) au cours des soixante ans
qui
vont du premier prix Nobel décerné en 1901 à ceux décernés en 1961, l
573
r l’immense succès de L’Amour et l’Occident 15,
qui
fait désormais figure de classique, a sans doute quelque peu occulté
574
s, l’héréticité du courant de pensée matérialiste
qui
les accompagnait, l’erreur des doctrines révolutionnaires. Il rejetai
575
l’époque, des attaques de gauche et de droite, ce
qui
ne saurait surprendre : tel est le sort des non-conformistes18. On a
576
dimension téléologique de son système de pensée,
qui
en est pourtant la composante fondamentale. Un demi-siècle plus tard,
577
o-politique d’aujourd’hui19. Dans ce contexte, ce
qui
frappe à la lecture de ces écrits des années 1930, c’est leur caractè
578
il y a beaucoup de choses que Marx a découvertes,
qui
sont entrées dans le domaine commun, et qui sont désormais acquises p
579
rtes, qui sont entrées dans le domaine commun, et
qui
sont désormais acquises par tous les politologues, quel que soit leur
580
en français : il s’agit des écrits de 1842 à 1844
qui
sont souvent admirables, surtout ceux d’avant sa brouille avec Proudh
581
(sa condamnation parfaitement lucide de Mazzini,
qui
passe encore pour un « fédéraliste », ce que je trouve au moins bizar
582
raliste », ce que je trouve au moins bizarre). Ce
qui
me frappe c’est que vous faisiez à l’époque déjà ce qu’on n’a vraimen
583
et napoléonienne par son troisième. Et c’est cela
qui
est tout à fait contraire à votre mouvement de pensée. Tout à fait l’
584
simplement le contraire de ce que nous voulions,
qui
était le fédéralisme intégral, poussé jusqu’à la commune, jusqu’à l’a
585
ent lorsqu’il vote, sur des choses qu’il connaît,
qui
intéressent directement sa vie, celle de sa famille et, de proche en
586
e. Il y a beaucoup trop de communes, par exemple,
qui
sont trop petites pour entretenir une école, en France surtout. Mais
587
at existe déjà dans le couple — c’est une théorie
qui
m’est un peu particulière. Dans le couple, celui qui fait les comptes
588
m’est un peu particulière. Dans le couple, celui
qui
fait les comptes, qui paye les factures, tient le rôle de l’État. La
589
ière. Dans le couple, celui qui fait les comptes,
qui
paye les factures, tient le rôle de l’État. La « fonction étatique »
590
été un grand serviteur de l’État ». C’est l’État
qui
est un service ; on n’est pas serviteur de l’État. On peut et on doit
591
ut et on doit être serviteur de la communauté, ce
qui
est tout à fait différent. Ce terme de « communauté » est chez vous u
592
s tels qu’ils sont, en chair, en os et en esprit,
qui
doivent normalement partager un sentiment de commune appartenance (ce
593
que suppose la coutume française centralisée, et
qui
est foncièrement in-civique. Nous dénoncions le système napoléonien e
594
me napoléonien et jacobin comme modèle de tout ce
qui
avait été fortement aggravé par Mussolini : l’État au-dessus de tout.
595
olini : l’État au-dessus de tout. C’est Mussolini
qui
a inventé l’expression d’État totalitaire, considéré comme valeur sup
596
at. Cela a été repris en bonne partie par Hitler,
qui
a tout de même insisté beaucoup plus sur les éléments de communauté q
597
malheur au plus bas, par exemple dans la race, ce
qui
ne nous avait jamais effleurés. Parmi les personnalistes anglais, all
598
ues, des juifs, des catholiques, des protestants,
qui
s’affirmaient tous en tant qu’agnostiques, juifs, catholiques ou prot
599
sans renier leur croyance. Il y avait aussi ceux
qui
étaient nietzschéens, comme on disait à l’époque. Cela voulait dire q
600
que nietzschéenne, d’une critique « au marteau »,
qui
peut être très constructive. C’est d’ailleurs dans Nietzsche que nous
601
bien plus que ça, vers une république européenne,
qui
a toujours été le rêve et l’idéal des grands esprits : c’est seulemen
602
Larbaud. Pour le jeune écrivain que j’étais, pour
qui
le sommet de la vie littéraire et intellectuelle du siècle était le g
603
c avoir 21 à 24 ans. Je me suis mis à chercher ce
qui
était traduit de Kierkegaard en français : il n’y avait à peu près ri
604
is, grand interprète de la philosophie allemande,
qui
avait beaucoup entendu parler de Kierkegaard, professeur à Copenhague
605
s, de la dialectique, des contradictions fécondes
qui
sous-tendent toutes les créations proprement humaines, politiques, ci
606
ur toute une génération d’intellectuels européens
qui
n’étaient par ailleurs ni kierkegaardiens ni protestants. Enfin, j’ai
607
’ai découvert peu après, vers 1930, une théologie
qui
était nettement inspirée de Kierkegaard et qui était en même temps so
608
ie qui était nettement inspirée de Kierkegaard et
qui
était en même temps sociale, c’était celle de Karl Barth, membre acti
609
ées de réflexion philosophique et théologique. Ce
qui
m’a beaucoup aidé c’était un article que j’avais lu dans Esprit d’u
610
lu dans Esprit d’un personnage haut en couleur,
qui
s’appelait l’abbé Plaquevent. Il avait publié deux ou trois articles
611
u le Saint-Esprit. Il n’y avait pas de terme grec
qui
convenait. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit étaient de même nature
612
Chalcédoine. Ils ont adopté le mot latin persona,
qui
désignait d’abord le rôle d’un acteur. Le masque ! Oui, le masque. Ma
613
Cela indiquait très bien ce que nous cherchions,
qui
n’était pas l’individu, produit d’une division, comme l’atome, ce que
614
soif de l’esprit communautaire. C’est une réponse
qui
ne vaut rien, je l’ai largement montré dans Penser avec les mains ,
615
aliste est de dire « non », simplement. Une chose
qui
m’avait aussi beaucoup frappé c’était un petit livre de Thomas Mann q
616
coup frappé c’était un petit livre de Thomas Mann
qui
s’intitule Mario et le magicien, où l’on décrit une séance de prestid
617
vait pas d’autre idée en tête que de dire non, ce
qui
fait qu’il n’avait plus aucune volonté, ou une volonté purement négat
618
nt négative, une « nolonté ». Ça c’est l’individu
qui
ne se réfère à rien dans la communauté (les rapports entre les gens),
619
dans la communauté (les rapports entre les gens),
qui
dit simplement « non, moi je ne suis tenu par rien », l’égoïste. La p
620
personne, au contraire, c’est l’être en relation,
qui
est non seulement assuré de sa vocation, de son unicité, mais par cet
621
r moi. C’est ce que je développerai dans un livre
qui
doit être, à mon sens, le plus important de ceux que j’aurai écrits,
622
e plus important de ceux que j’aurai écrits, mais
qui
n’est pas encore achevé. J’en ai une première version écrite en 1945-
623
ai une première version écrite en 1945-1946, mais
qui
n’a jamais été publiée. Elle n’a que 120 pages, et depuis lors j’ai a
624
de notes. Ça s’intitule La Morale du But , titre
qui
a mis en fureur des sociologues français que j’avais rencontrés à New
625
èse était que seul le but peut dicter les moyens,
qui
ne sont que les moyens de le rejoindre. C’est lui qui les crée. C’est
626
ne sont que les moyens de le rejoindre. C’est lui
qui
les crée. C’est-à-dire que la seule phrase valable du point de vue mo
627
es moyens, dans la mesure où elle crée les moyens
qui
sont déterminés pour la rejoindre, elle seule. On a toujours triché a
628
vec cette phrase. On l’a appliquée à Ravaillac, à
qui
les jésuites avaient demandé de tuer Henri IV « pour la plus grande g
629
ré un philosophe américain nommé Max Lerner, avec
qui
j’avais discuté cela, et qui avait mis au point sur ce sujet une ques
630
mmé Max Lerner, avec qui j’avais discuté cela, et
qui
avait mis au point sur ce sujet une question d’une miraculeuse simpli
631
ait absolument tort avec l’impératif catégorique,
qui
appartient au domaine des moyens. Toute la morale de Kant est une mor
632
une morale des moyens. Eh bien non, c’est la fin
qui
importe. Mais la fin on ne la connaît pas nécessairement. On peut pas
633
vent sous des formes négatives. Il y a des choses
qui
me sont proposées, offertes, par des gens, par des circonstances, qui
634
s, offertes, par des gens, par des circonstances,
qui
sont tentantes à bien des égards, et tout d’un coup quelque chose en
635
Tillich, émigré aux États-Unis pendant la guerre,
qui
évitait de parler de Dieu. Il avait peur de tomber dans le langage pi
636
angage pieux et il parlait plutôt de l’Absolu, ce
qui
l’avait rendu très populaire. L’Absolu, tout le monde peut l’accepter
637
non, il est là. Et il m’appelle. C’est cet appel
qui
crée la personne. Alors je dis qu’il faut aller vers l’Absolu, répond
638
l’Absolu, répondre à son appel, aller vers la fin
qui
seule va dicter les moyens de la rejoindre. C’est la raison pour laqu
639
nt anticollectiviste. Il n’existe pas deux hommes
qui
doivent faire le même chemin pour aller vers le même but, qui est l’A
640
faire le même chemin pour aller vers le même but,
qui
est l’Absolu, puisque chacun part d’un endroit qui est sans précédent
641
ui est l’Absolu, puisque chacun part d’un endroit
qui
est sans précédent, pour devenir une personne. Chacun est différent d
642
nir une personne. Chacun est différent de tout ce
qui
a jamais existé, de tout ce qui existera jamais (oh, un tout petit pe
643
férent de tout ce qui a jamais existé, de tout ce
qui
existera jamais (oh, un tout petit peu différent, mais enfin cela cha
644
son chemin. Je retrouvais beaucoup de métaphores
qui
sont déjà dans les psaumes de l’Ancien Testament, par exemple cette p
645
s de l’Ancien Testament, par exemple cette phrase
qui
m’a toujours frappé : « Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumi
646
lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier »,
qui
exprime d’une manière imagée exactement ce que je cherchais à dire. C
647
ent ce que je cherchais à dire. C’est une lumière
qui
n’éclaire mon sentier que dans la mesure où j’ai le courage d’avancer
648
ète, c’est mon moyen. Là j’ai retrouvé des choses
qui
sont dans Nietzsche, la création de soi en vertu d’une fin qui est en
649
Nietzsche, la création de soi en vertu d’une fin
qui
est encore indicible, mais qui agit. Il est bon qu’elle agisse, sans
650
en vertu d’une fin qui est encore indicible, mais
qui
agit. Il est bon qu’elle agisse, sans ça qu’est-ce qui me donnerait l
651
git. Il est bon qu’elle agisse, sans ça qu’est-ce
qui
me donnerait le courage d’inventer mon chemin ? Voilà donc la personn
652
nne et sa vocation, cet appel d’une chose obscure
qui
s’exprime par des moyens très souvent détournés et négatifs (tu n’es
653
mouvement même de cette autocréation — « deviens
qui
tu es ! », disait Goethe — qui est en fait une télé-création parce qu
654
éation — « deviens qui tu es ! », disait Goethe —
qui
est en fait une télé-création parce que commandée par mon But, non pa
655
lle en ce moment, intitulé Journal d’un Européen,
qui
est la conclusion de mon « journal non intime », comme je l’ai appelé
656
plutôt, je reprendrai l’invention de cet ouvrage
qui
condensera l’essentiel de mon œuvre non seulement politique, mais aus
657
la seule révolution valable serait une révolution
qui
augmenterait la liberté, donc la responsabilité des gens. C’est une a
658
la responsabilité des gens. C’est une autre chose
qui
est tout à fait essentielle dans tout ce que nous disions26, mais peu
659
e ambition littéraire que d’autres n’avaient pas,
qui
n’était pas dans leurs préoccupations maîtresses. Moi je me suis touj
660
ttérature était ma préoccupation fondamentale. Ce
qui
m’a fait découvrir Kierkegaard, c’est la littérature. Et tout ce que
661
’ai été amené à discuter ces choses avec des gens
qui
étaient surtout des intellectuels. Peu à peu je me suis mis à connaît
662
de la même manière que des écrivains. Un de ceux
qui
m’a le plus marqué est Paul Valéry, que j’ai à peine rencontré. Il y
663
L’Amour et l’Occident, « L’amour et la guerre »,
qui
avait entièrement convaincu Bataille. Enfin, nous étions en bons term
664
ées. Je pense en particulier à la notion de sacré
qui
revient à plusieurs reprises dans vos écrits. Caillois m’a beaucoup a
665
surtout pour mon étude des Règles du jeu, ouvrage
qui
devait introduire La Morale du But , mais pour le moment, j’y ai ren
666
is un des derniers survivants de cette génération
qui
s’est déclarée entre 1932 et 1939. Quelques-uns ont été tués, beaucou
667
raissent enfin s’inscrire dans les faits, pour ce
qui
est, tout au moins, de l’Europe. Le 5 août 1984 15. Lors de sa paru
668
r et l’Occident provoqua de nombreuses réactions
qui
ne furent pas toujours favorables. L’édition dite « définitive » (Par
669
xemple, ou même Guy Lardreau et Christian Jambet,
qui
se disent métaphysiciens. 20. Il convient pourtant de signaler les a
670
tion littéraire serait synonyme de fiction. Voilà
qui
est méconnaître à tout le moins l’histoire de la littérature français
671
hommes, Jean Paulhan et Roger Caillois… Voilà ce
qui
compte à mes yeux, plus que tout, dans ma bibliothèque française. Seu
672
aire face, et d’autre part l’évolution intérieure
qui
fut la mienne dans le même temps, je veux dire dans les années 1930 à
673
t s’est joué, à la fois hors de moi et en moi. Ce
qui
m’importe ici, c’est de vous faire entrevoir l’interaction de ces deu
674
ausanne un article sur l’entrée d’Hitler à Paris,
qui
parut le 17 juin, lendemain de l’arrivée au pouvoir de Pétain et veil
675
t-quatrième année, j’avais découvert deux auteurs
qui
furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth. À travers eu
676
à-dire d’un individu chargé d’une vocation unique
qui
le relie à la communauté. Paul Valéry nous avait convaincus de ce que
677
e la Classe ; mais qu’en revanche un type d’homme
qui
serait à la fois pleinement libre et pleinement responsable de ses ac
678
mmunauté où sa voix puisse porter et où n’importe
qui
puisse lui répondre sans avoir l’organe de Stentor. Nous retrouvions
679
communes, s’associant en régions pour les tâches
qui
dépassent leur compétence ; ces régions à leur tour se fédérant, et a
680
et parlons un moment, pour finir, de cette Europe
qui
me tient au cœur, au corps et à l’âme. Un mot domine sa situation, un
681
mme en passant, par une troisième guerre mondiale
qui
, cette fois-ci, ne serait pas déclenchée par eux. La crise mondiale a
682
mondiale actuelle est née des œuvres de l’Europe,
qui
a répandu sur toute la Terre ce qu’elle nomme le Progrès, c’est-à-dir
683
es pacifistes mais aussi de nationalismes furieux
qui
ont suscité le Terrorisme universel. Quelles issues possibles à cette
684
ette crise ? Laissons de côté les plus probables,
qui
sont, comme il est trop facile de l’imaginer, l’aggravation universel
685
s ? Il en est une au moins — la seule peut-être —
qui
dépend de l’Europe et de son union réalisée à temps : la fédération d
686
fonder l’union de l’Europe sur la base des États
qui
s’y opposent par nature, tout en affirmant la vouloir. L’Europe des n
687
pécifiquement, des valeurs de communauté vivante,
qui
ne dépendent pas de l’État — simple service public — mais des personn
688
les gratte-ciel mais les paysages, les autoroutes
qui
arrosent de plomb, et la destruction des forêts, productrices de notr
689
e, sans retour ; et le très mince film de pétrole
qui
recouvre les océans, qui diminue leur évaporation et produit des séch
690
ès mince film de pétrole qui recouvre les océans,
qui
diminue leur évaporation et produit des sécheresses continentales ; e
691
ir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes, nous
qui
le laissons faire, nous qui le faisons ? Je ne suis pas, en rappelant
692
que nous sommes, nous qui le laissons faire, nous
qui
le faisons ? Je ne suis pas, en rappelant ces faits, victime de quelq
693
ons architecturales typiques de la place publique
qui
lui paraissaient nécessaires pour qu’y soient représentées les compos
694
e place souvent informe). Les bâtiments constants
qui
délimitent la place sont, chez les Grecs, le temple — ou au moins l’e
695
col du Gothard, en y laissant les semences de ce
qui
formera la Confédération suisse. À ce propos, on sait aujourd’hui que
696
s un latin assez particulier, celui des greffiers
qui
rédigeaient alors les pactes et statuts de liberté des communes itali
697
es greffiers-là, passant le col ouvert vers 1240,
qui
ont fourni aux premiers confédérés les instruments nécessaires pour e
698
m, puis aux communes italiennes avec leur piazza,
qui
va devenir place, plaza, Platz, plein, selon les pays du continent. L
699
olis — ville ou État — ne doit pas dépasser celle
qui
permet à la communauté politique tout entière (donc aux hommes libres
700
agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme «
qui
ne serait pas nécessairement Stentor », précise Aristote. L’agora res
701
, de critiquer, de questionner et de proposer, ce
qui
est l’exercice du civisme et qui permet aux hommes d’être libres dans
702
de proposer, ce qui est l’exercice du civisme et
qui
permet aux hommes d’être libres dans la mesure même où ils peuvent as
703
corps des technocrates, bureaucrates et employés
qui
le constituent en fait. Ici se pose la question de créer des équivale
704
des gens séparés par des centaines de kilomètres
qui
pourraient cependant se voir et se parler… Mais non pas se serrer la
705
stitution de 1918 Improvisée au cours des mois
qui
suivirent la révolution d’Octobre, c’est une constitution de combat,
706
le. Le vote populaire élit les soviets des villes
qui
élisent au deuxième degré le congrès des soviets de Russie, tandis qu
707
e élit les soviets de village (Conseil primaire),
qui
élit les soviets de canton (Conseil intermédiaire) qui élisent les so
708
lit les soviets de canton (Conseil intermédiaire)
qui
élisent les soviets de province (Conseil supérieur) qui élisent le co
709
isent les soviets de province (Conseil supérieur)
qui
élisent le congrès des soviets de Russie. Ce dernier élit à son tour
710
rnier élit à son tour le Comité central exécutif,
qui
élit le Conseil des commissaires du peuple. Cette constitution pyrami
711
», ouvert « à toutes les républiques soviétiques
qui
pourront naître ». Elle est formée au départ de quatre républiques :
712
aine, Biélorussie et Fédération transcaucasienne (
qui
comprend l’Azerbaïdjan, l’Arménie et la Géorgie). Elle comptera 6 rép
713
es soviets [conseils] de députés des travailleurs
qui
ont grandi et se sont affermis […] grâce à la conquête de la dictatur
714
en droit. » Suit l’énumération des 11 républiques
qui
constituaient la Russie des derniers tsars, à quoi s’ajouteront en 19
715
fédérée et la loi fédérale, c’est la loi fédérale
qui
joue ». Ici encore, dans la pratique, et compte tenu du rôle omniprés
716
ous les droits attribués à l’Union » (art. 14) et
qui
« ne sont pas de la compétence des organes du pouvoir de l’URSS dépen
717
». Ce tout-puissant « Soviet suprême de l’URSS »,
qui
exerce le pouvoir législatif selon l’art. 32, se compose de deux cham
718
viet de l’Union et le Soviet des nationalités. Ce
qui
correspond exactement au système bicaméral des États-Unis et de la Su
719
États-Unis et de la Suisse, notamment. Mais voici
qui
est nouveau : à l’art. 48 apparaît le Présidium du Soviet suprême de
720
et rappelle les représentants diplomatiques. Ce
qui
revient à donner tout le pouvoir réel en URSS au Présidium du Soviet
721
oir d’État des républiques fédérées une structure
qui
reproduit fidèlement celle de l’URSS. Le chapitre V définit les Organ
722
ium. » Il s’agit en fait du Conseil des ministres
qui
exerce (art. 77) toutes les compétences fédérales de l’Union (Défense
723
chap. IX, concernant les tribunaux et le parquet,
qui
ne contient rien d’original, si ce n’est le droit de « contrôle de l’
724
uprême de l’URSS. Plus original est le chapitre X
qui
traite des Droits et devoirs fondamentaux des citoyens. Les citoyens
725
rs s’unissent dans le Parti communiste de l’URSS,
qui
est l’avant-garde des travailleurs dans leur lutte pour l’affermissem
726
ment et le développement du régime socialiste, et
qui
représente le noyau dirigeant de toutes les organisations de travaill
727
ramènent à celui de « service militaire général »
qui
est une loi mais aussi « un devoir d’honneur pour les citoyens de l’U
728
ns de la jeunesse, aux sociétés culturelles ». Ce
qui
revient en fait (voir supra, art. 126) à subordonner toute propositio
729
arisme pratiqué s’exprime à nouveau dans l’art. 3
qui
introduit « le principe du centralisme démocratique », selon lequel «
730
e d’État et de chaque fonctionnaire pour la tâche
qui
leur est assignée ». Il est certain — sinon clairement dit — que l’éq
731
rme l’art. 6 : « le Parti communiste est la force
qui
dirige et oriente la société soviétique, c’est l’élément central de s
732
vider de toute substance cet article et tous ceux
qui
réaffirment les droits et libertés déjà définis en 1936, ainsi que le
733
our fait de critique est interdite. Les personnes
qui
s’en rendent coupables ont à en répondre ». Pouvait-on déduire de ces
734
Quel qu’en soit d’ailleurs, le succès ! Attitude
qui
n’est pas différente de celle que j’annonçais dans mon premier articl
735
st fait de main d’homme de nos jours. Regardez ce
qui
nous entoure : tout est fait de main d’homme, maison, route, paysage
736
opension à nier sa responsabilité. Devant tout ce
qui
arrive de mauvais dans le monde, il dit : « qu’est-ce qu’ils ont enco
737
es lois économiques, tout nous est bon. Qu’est-ce
qui
fait la force de l’État ? C’est la somme des démissions des citoyens.
738
fait ? » Adam dit : « Ce n’est pas moi, c’est Ève
qui
m’a forcé ». Ève dit : « Ce n’est pas moi, c’est le serpent qui m’a s
739
». Ève dit : « Ce n’est pas moi, c’est le serpent
qui
m’a séduite ». Et le serpent, bien sûr, n’est plus là. Il n’est pas v
740
mes quelles seraient censées résoudre, c’est nous
qui
les avons créés, tout comme le plutonium. C’est nous qui le fabriquon
741
avons créés, tout comme le plutonium. C’est nous
qui
le fabriquons. Tous nos « problèmes » économiques expriment simplemen
742
ité, beaucoup veulent d’abord la puissance ; ceux
qui
ne la veulent pas personnellement, la veulent comme garantie de leur
743
et la liberté. Comment voulez-vous empêcher ceux
qui
veulent la puissance d’asservir ceux qui veulent la liberté ? Il y a
744
her ceux qui veulent la puissance d’asservir ceux
qui
veulent la liberté ? Il y a là un problème de dimensions et de choix
745
nuer les dimensions des outils et des communautés
qui
vont les employer. De là mon idée des régions et de la progressive di
746
e leurs affaires, prendre en main leur destin, ce
qui
est exclu dans les grands États. Autrement dit, ils peuvent faire de
747
es tâches à accomplir avec celles des communautés
qui
peuvent s’en charger. À la commune, les chemins vicinaux ; à la régio
748
Et le sauvetage des océans pollués par le pétrole
qui
tue le plancton, lequel fabrique 4/5e de l’oxygène que nous respirons
749
gène que nous respirons, est un problème mondial,
qui
appelle une agence mondiale. Les enfants comprennent très bien cela e
750
t de la guerre et enfin dans la crise du mariage,
qui
est en somme la crise de l’amour. D’où l’influence multiforme que ce
751
que c’est un complot protestant ! » Chaque matin
qui
suivit, il vint entrouvrir la porte capitonnée me demandant de passer
752
fond « allô allô ». Il me dit un jour ces phrases
qui
m’émurent profondément : « C’est dans L’Amour et l’Occident et non
753
découvert l’explication de mon cas et les raisons
qui
m’ont fait commettre dans ma jeunesse… une terrible erreur d’aiguilla
754
Le fils aime sa mère, mais le père est le maître
qui
interdit de la posséder. Il ne reste qu’à la diviniser. Mais on risqu
755
s pour le faire. Nous ne sommes pas des parieurs,
qui
assistons passifs, mais des joueurs, en pleine activité. Je l’ai souv
756
’une société commence quand l’homme se demande ce
qui
va arriver. Formulons nos finalités et jugeons tout à partir d’elles.
757
finalités et jugeons tout à partir d’elles. En ce
qui
concerne les centrales nucléaires, je me suis exprimé on ne peut plus
758
plus clairement : même si l’on me démontrait — ce
qui
est rigoureusement exclu — qu’elles sont inoffensives, rentables et n
759
sûr et je m’en honore. Le CERN est un laboratoire
qui
étudie la constitution de la matière, ce n’est pas une usine à bombes
760
us pourrez avoir un four solaire sur votre maison
qui
ne devra rien ni à l’EDF, ni à l’État. Il y a là de quoi encourager l
761
mpagnie. Zeus qu’Homère appelle parfois Europeos (
qui
voit très loin) est le dieu du soleil. Mon choix est clair. Celui des