1
e même de ses différences. Si elle n’arrive pas à
se
fédérer, c’est-à-dire à dépasser le tabou des États-nations à souvera
2
absolue, elle reste incapable, par définition, de
s’
unir : on ne base pas une union sur cet obstacle par excellence à tout
3
uatre cultures nationales. Il y a une culture qui
s’
est formée en Europe jusque vers l’an 1300 de notre ère et qui, ensuit
4
sque vers l’an 1300 de notre ère et qui, ensuite,
s’
est beaucoup enrichie. Mais enfin, l’essentiel s’est formé durant le p
5
s’est beaucoup enrichie. Mais enfin, l’essentiel
s’
est formé durant le premier millénaire de notre ère par la confluence
6
sur lequel je reviendrai, de pays dont la culture
se
confond avec l’identité nationale. Et plus tard, il faut sauter jusqu
7
, il faut sauter jusqu’au xiiie siècle pour voir
se
former les premiers États que j’ai appelés États-nations. C’est la Fr
8
onné. Le premier noyau de la Confédération suisse
se
forme en 1291, c’est-à-dire à la fin du xiiie siècle. Ensuite, vient
9
donc extrêmement loin de l’idée d’une culture qui
se
serait constituée en même temps que celle des nations et par leur add
10
Germains qui viennent à la rencontre des Celtes,
se
mélangent avec eux et finissent par recouvrir aussi une bonne partie
11
e. Voilà nos premières origines. À cela viendront
s’
ajouter, au Moyen Âge, l’apport des Arabes, et, à partir du xixe sièc
12
politique qui est le fédéralisme. La décision de
se
mettre ensemble dans la mesure où l’on veut rester différents, autono
13
lus ou moins discutables. L’unification totale ne
s’
est imposée qu’au détriment des cultures « nationales », au sens ancie
14
ur former des citoyens français. C’est tout juste
s’
il n’a pas parlé de sujets… Donc, en France, on arrive à une espèce de
15
le français, il y a l’Empire austro-hongrois, qui
s’
est continué en partie dans la Vienne de la petite république autrichi
16
ique avec Schönberg et Berg ; la littérature, qui
s’
est développée autour de Vienne, j’englobe ici tous ceux qui ont relev
17
mais ce langage commun étant symphonique, ne peut
s’
exprimer que par des instruments différents. Il s’agit maintenant de
18
’exprimer que par des instruments différents. Il
s’
agit maintenant de les composer pour qu’ils ne jouent pas faux, pour q
19
mais ensemble, chacun tenant sa partie propre. Il
s’
agit de cette harmonie dont parlait ce que j’oserai appeler le premier
20
n, cette pensée d’Héraclite qui veut que « ce qui
s’
oppose coopère » et que « de la lutte des contraires procède la plus b
21
représenter telle partie de la culture commune en
se
référant toujours au trésor commun, à l’héritage commun, qui permet u
22
st la reconnaissance du fait qu’elles ne pourront
s’
unir que sur une base véritablement commune, la culture, et non pas su
23
ne à des gens de provenances très diverses et qui
se
retrouvaient dans les groupes personnalistes. Tous partaient d’une dé
24
é, on connaît les gens et la voix d’un homme peut
s’
y faire entendre. Aussi ces communautés doivent se grouper pour accomp
25
s’y faire entendre. Aussi ces communautés doivent
se
grouper pour accomplir les tâches qui dépassent leur taille et créer
26
le et créer des régions ; ces régions à leur tour
se
fédèrent. À mesure que les choses à faire deviennent de plus en plus
27
tion grandit allant jusqu’au continent. Tout cela
se
tient. De la personne, on passe à la communauté, de la communauté à l
28
de résoudre chaque problème au niveau même où il
se
pose ? Oui, le fédéralisme part d’en bas, c’est-à-dire des plus petit
29
e et la guerre. Cela constitue un circuit où tout
se
tient. Par exemple aux portes de la Suisse, une centrale comme celle
30
choses dangereuses aux frontières, de sorte que,
s’
il y a un pépin, ce soient plutôt les autres qui trinquent. Si la Fran
31
, c’est choisir une des innombrables manières qui
s’
offrent à l’homme d’être un imbécile. » Toutes deux en effet sont des
32
la décadence d’une société commence quand l’homme
se
demande : ‘Que puis-je faire ?’”. Envers et contre tous les embrigade
33
ordée à Richard Labévière, il y a plusieurs mois,
se
sont glissées deux erreurs qu’il me paraît absolument nécessaire de r
34
La décadence d’une société commence quand l’homme
se
demande : « Que va-t-il arriver ? » au lieu de se demander : « Que pu
35
se demande : « Que va-t-il arriver ? » au lieu de
se
demander : « Que puis-je faire ? » » Les dix mots soulignés ont été o
36
ague de fond, des dizaines de milliers de Suisses
se
ruent sur le futur concert de Bâle. Un phénomène social qui révèle to
37
s ? À en croire certains journaux occidentaux, il
s’
agit simplement d’une réussite de la propagande et de la manipulation
38
manipulée… Il y a beaucoup plus sérieux : si l’on
se
dispute à coup d’arguments idéologiques, on dissimule ainsi des réali
39
ur peuple et leur idée de la civilisation. Ils ne
se
rendent même pas compte de la contradiction démentielle dans laquelle
40
a trouvé récemment les bombes dites tactiques. Il
s’
agit de l’idée, qui a l’air raisonnable au premier abord mais qui est
41
d’armements dont il n’est guère imaginable qu’on
se
serve jamais, c’est la multiplication des armes nucléaires, notamment
42
n — qui permettront bientôt à de nombreux pays de
se
procurer la bombe. Cela me paraît plus dangereux que le pacifisme. Al
43
d’occuper l’Europe, ils n’auraient pas intérêt à
se
faire précéder par leurs bombes atomiques, qui leur interdiraient d’y
44
atomiques d’Europe ? Ils l’obtiendront sûrement,
s’
ils prennent conscience de l’ampleur du danger. On ne peut plus se leu
45
onscience de l’ampleur du danger. On ne peut plus
se
leurrer sur les effets d’une guerre nucléaire : ce serait l’anéantiss
46
ires de l’organisme et que de terribles épidémies
se
propageraient ainsi. Quant à l’Union soviétique, elle subirait des pe
47
que si les « Ivan » pénètrent dans notre pays, et
s’
y installent en garnison, nous puissions causer avec eux, leur demande
48
Je voudrais que les meilleurs esprits de ce temps
se
mettent à imaginer des procédés de résistance au mal. J’ai été frappé
49
Réponds à l’insensé selon sa folie, afin qu’il ne
se
regarde pas comme sage ». Alors, il faut répondre à la défense milita
50
aine à l’Université de Genève et François Chaudet
s’
intéressent aux questions soulevées par l’actuelle vague de pacifisme.
51
ces jours-ci, deux grands États n’hésitent pas à
s’
affronter par les armes, courant le risque non nul de déclencher les r
52
ionale. 3. L’État-nation est en crise partout. Il
se
voit incapable d’assurer les fonctions qu’il s’était arrogées : défen
53
l se voit incapable d’assurer les fonctions qu’il
s’
était arrogées : défense du territoire et des libertés populaires, gar
54
e, est le premier devoir de tous les citoyens qui
se
veulent libres et responsables — l’un n’allant pas sans l’autre comme
55
seuls intérêts de sa population. « Une région ne
se
délimite pas, elle se reconnaît », écrivait au xixe siècle le géogra
56
population. « Une région ne se délimite pas, elle
se
reconnaît », écrivait au xixe siècle le géographe français Vidal de
57
? Ces dernières années, j’ai proposé à Ecoropa de
s’
occuper des régions, d’établir un réseau entre les différentes associa
58
e jeunes gens de mon âge, entre 25 et 30 ans, qui
se
rencontraient en un petit groupe de discussion œcuménique. Il y avait
59
ous a été volé par qui vous savez ! Pour nous, il
s’
agissait de « l’ordre véritable » par rapport au désordre établi. Un n
60
rupture avec le désordre établi ». Pour nous, il
s’
agissait aussi d’une vraie « révolution » partant de l’homme considéré
61
naliste et communautaire. Cette révolution devait
se
faire à partir du bas, en développant la personne, et non pas sur les
62
ond pas à la vie. Il n’y a pas deux individus qui
se
ressemblent : Albert Jacquard l’a démontré. La « personne », c’est l’
63
ertaine foi pour poser le pied là où nul autre ne
s’
est avancé. La vie de la personne est une construction continuelle et
64
ne lumière sur mon sentier. » Cette vocation doit
se
manifester et elle se manifeste parmi les autres ; c’est cela qui cré
65
tier. » Cette vocation doit se manifester et elle
se
manifeste parmi les autres ; c’est cela qui crée des liens communauta
66
ens communautaires. Une communauté commence et ne
se
fait que par les liens interpersonnels. Il n’existe pas de communauté
67
te pas de communautés d’individus. Une communauté
se
distingue par une vocation beaucoup mieux que par des liens économiqu
68
les symboles, les mythes, les archétypes (dont on
se
sert comme d’un instrument), ou même par le hasard, qu’on trouve sa f
69
? Tout d’abord, c’est une grappe de communes qui
se
réunissent pour faire ensemble certaines choses qu’elles ne peuvent p
70
« propes », « près ». C’est donc ce que l’on peut
s’
approprier du point de vue des besoins quotidiens. C’est la seule just
71
train d’en crever. Mais cela, c’est ma femme qui
s’
en occupe ! Il me semble, parfois, que cette frontière franco-suisse a
72
lités qui sont des idéologies, ou des mythes, qui
s’
affrontent. S’il doit y avoir des « fermetures », ce devrait être comm
73
des idéologies, ou des mythes, qui s’affrontent.
S’
il doit y avoir des « fermetures », ce devrait être comme des membrane
74
istique, ethnique : l’Alsace. Les régions doivent
se
superposer de toutes sortes de manières, librement, — la question éta
75
ion continentale européenne qui, à son tour, peut
se
fédérer avec d’autres fédérations. Dans votre livre, vous avez résum
76
e connaissez pas le pire. Quand la décolonisation
s’
est faite, nos jeunes gens étaient prêts à se faire tuer pour cette fr
77
tion s’est faite, nos jeunes gens étaient prêts à
se
faire tuer pour cette frontière devenue leur « frontière à eux », le
78
u fond, c’est exactement le même réflexe qui a dû
se
produire sous les jacobins et faire si facilement de la France un Éta
79
rver, sous nos yeux, le phénomène vivant qui a dû
se
déclencher avec 1789. Paul Valéry disait déjà que toute politique se
80
1789. Paul Valéry disait déjà que toute politique
se
base sur une certaine conception de l’homme. Je suis pour la région à
81
st la cause de toutes les guerres aujourd’hui. Il
s’
y est ajouté la divinisation de l’État avec sa « souveraineté absolue
82
st fondamental. Au contraire, les individualistes
s’
imaginent qu’ils seront libres s’ils n’ont pas de responsabilités. Mal
83
individualistes s’imaginent qu’ils seront libres
s’
ils n’ont pas de responsabilités. Malheureusement, cette idée est d’un
84
l’individu, sans doute, et pas de la personne. Il
se
traduit donc aussi directement par un esprit de compétition entre les
85
n’est pas la vocation. À ce sujet, il ne faut pas
s’
imaginer la vocation comme une force qui vient vers nous et qui nous c
86
vous conduire à vous exiler. Les régions doivent
se
faire à travers les frontières. La région de Bâle-Wurtemberg-Alsace e
87
ême le cœur géographique de l’Europe. Ils veulent
se
mettre ensemble car ils ont l’impression d’une centralité continental
88
e que j’avais proposé à Ecoropa : des régions qui
se
forment spontanément un peu partout. Spontanément, c’est très importa
89
anément, c’est très important. Elles ont envie de
se
connaître. Elles nomment des délégués pour un congrès annuel des régi
90
utes les définitions possibles. Tous ces délégués
se
réunissent comme le font les délégués de ceux qui ont des problèmes p
91
: on ne les a pas demandées. Peu à peu des liens
se
créeront, des ministères fédéraux apparaîtront, un sénat qui se const
92
es ministères fédéraux apparaîtront, un sénat qui
se
constituera tout seul parallèlement aux structures de l’État-nation.
93
eau régime français c’est que les deux hommes qui
s’
en occupent, Defferre et Rocard, sont d’origine huguenote et les prote
94
drait au moins trois générations à la France pour
se
relever du centralisme de Monsieur Napoléon. Moi, je trouve que trois
95
abite une ferme du pays de Gex, avec sa femme qui
s’
occupe activement d’une association pour la sauvegarde écologique du l
96
gemont, dans quelles circonstances votre vocation
s’
est-elle décidée ? Je crois qu’il faut remonter, pour distinguer l’app
97
clef de voûte de mon œuvre : une Morale du but où
se
concentre l’essentiel de mon éthique d’homme et d’écrivain. o. Ro
98
n voulu évoquer les circonstances dans lesquelles
s’
est formé et développé son “grand dessein”, entre passion et discernem
99
” incarne par excellence l’écrivain dont le génie
s’
exerce au service de la cité, non comme tant de taupes insidieuses de
100
l des réussites et des échecs de ses efforts pour
se
rendre meilleur, ou plus puissant, ou plus libre, c’est-à-dire plus f
101
ge historique préféré ? Je dirais Guillaume Tell,
s’
il était « historique ». Vos musiciens préférés ? Monteverdi, Bach, Mo
102
disons que cela ne peut que mal finir si l’on ne
se
décide pas à tout changer tout de suite : je veux dire à détruire en
103
léaires qu’à l’Ouest. Aussi bien, ces derniers ne
s’
y sont pas trompés : ils favorisent les mouvements pacifistes en RDA,
104
ntissement réciproque total. Une seule manière de
s’
arrêter avant ce stade final : supprimer toutes les armes nucléaires,
105
onvenait sans doute, j’avais cru comprendre qu’il
s’
agirait du problème global de la Suisse et de l’union de l’Europe. J’a
106
ent leur être — subordonnées. Le thème primordial
se
ramène donc dans tous les cas à celui-ci : 1. Quelle Suisse et quel
107
lle Suisse et quelle union de l’Europe ? Il ne
s’
agit nullement dans tout cela de « simples questions de mots », mais d
108
omènes industriels, commerciaux et monétaires qui
se
manifestent l’un sur le territoire de la Suisse, l’autre sur le conti
109
première fois en juin 1979, dont les compétences
se
bornent à ceci : contrôler 13 % du budget de la Commission chargée d’
110
1. La Suisse ne peut pas subsister si l’Europe ne
s’
unit pas. 2. L’Europe ne peut s’unir que selon la formule d’une fédéra
111
er si l’Europe ne s’unit pas. 2. L’Europe ne peut
s’
unir que selon la formule d’une fédération (à cause de ses diversités
112
à quel type d’Europe unie la Suisse pourrait-elle
se
joindre ? — et cela non seulement sans y perdre son identité, mais au
113
) L’Europe de Bruxelles ou la Communauté élargie.
S’
il s’agit d’un élargissement des accords économiques à d’autres pays e
114
urope de Bruxelles ou la Communauté élargie. S’il
s’
agit d’un élargissement des accords économiques à d’autres pays europé
115
il ne me semble pas que des obstacles de principe
s’
opposent à une participation suisse, pour autant que celle-ci s’avérer
116
ne participation suisse, pour autant que celle-ci
s’
avérerait profitable tant à la CEE qu’à l’économie suisse. Mais s’il s
117
itable tant à la CEE qu’à l’économie suisse. Mais
s’
il s’agit d’élargir la Communauté économique à d’autres secteurs, jusq
118
e tant à la CEE qu’à l’économie suisse. Mais s’il
s’
agit d’élargir la Communauté économique à d’autres secteurs, jusqu’à e
119
é par les parlementaires de l’Assemblée des Dix —
se
réalisait progressivement, la Suisse se verrait de moins en moins cap
120
des Dix — se réalisait progressivement, la Suisse
se
verrait de moins en moins capable de se joindre à la fête, ne fût-ce
121
la Suisse se verrait de moins en moins capable de
se
joindre à la fête, ne fût-ce qu’en vertu de sa neutralité, mais plus
122
vant ces deux hypothèses, tout change. Au lieu de
se
demander si le fait d’adhérer, de « join Europe » comme disent les An
123
fédéral ne doit pas le faire. Dans le même sens
se
prononcent aujourd’hui la plupart des sociologues et politologues eur
124
éfense locale (guérilla, défense « en hérisson »)
s’
est montrée plus forte que les troupes les mieux armées du monde — au
125
prement politique de l’union européenne, pourquoi
s’
interdire de supputer les effets d’une fusion éventuelle de la CEE et
126
médiévales. Seule fédérée, quand tous les autres
s’
unifiaient (dans la première moitié du xixe siècle). Seule neutre, qu
127
Seule neutre, quand les nationalismes belliqueux
se
constituaient dans toute l’Europe (seconde moitié du xixe siècle). S
128
on le sigle allemand). Mais le désordre politique
s’
aggrave. Les élections législatives de juillet amènent 230 députés naz
129
rdu ses dernières chances d’accéder au pouvoir. »
S’
ensuivent des marchandages cyniques et des renversements d’alliances e
130
surchargé de décorations, raide et condescendant,
s’
incline un chef plébéien mal habillé, au sourire vulgairement satisfai
131
satisfait. Dans leur poignée de main peu croyable
se
sont noués les destins de notre siècle. La défaite de 1918 avait préc
132
a écrit : « Le prophète n’a pas de biographie. Il
se
lève et tombe avec sa mission. » Ainsi d’Hitler, l’antiprophète de no
133
es révolutionnaires françaises et allemandes, qui
s’
était tenue « dans un Francfort en proie au carnaval et à l’angoisse »
134
ale des Goethe ». L’accession d’Hitler au pouvoir
se
produisit onze mois plus tard exactement. Le 20 mars 1939, j’osais dé
135
1942, trois ans avant la mort du Führer : Hitler
s’
est tu. L’aventure a pris fin dans la catastrophe prévue. Et devant le
136
Dantzig, est reçu en audience par le Führer : il
s’
agit d’une ultime tentative pour sauver la paix. Hitler ouvre l’album
137
t descendu très facilement. Mais ce bon tireur ne
s’
est jamais trouvé dans cent occasions analogues. Voilà le principal d
138
ette nature, on sent très bien qu’elle ne saurait
se
manifester qu’autant que l’individu ne compte plus, n’est que le supp
139
happe à nos psychologies… On me demande sottement
s’
il est intelligent. Ne voit-on pas qu’un homme intelligent, si cela co
140
st ni fou ni bête, ni sensé ni intelligent. Il ne
s’
appartient pas, n’a pas de qualités propres, de vices ou de vertus, ni
141
pouvez le supprimer sans rien détruire de ce qui
s’
est fait par lui. Un homme quelconque, transfiguré par sa ténébreuse
142
me, raciste et adorateur du sang et de la guerre,
s’
est présenté à nous comme un malheur plus étendu et plus profond que l
143
e jusqu’ici. Le Guide de l’inconscient Tout
s’
est passé comme si Hitler, ayant posé le diagnostic exact de notre soc
144
ision le réveil des puissances souterraines qu’il
se
propose d’opérer : Tous les grands mouvements de l’Histoire sont des
145
ole » jetée dans les masses les trouvera prêtes à
s’
enflammer si « la cruelle déesse de la Misère » les a d’abord conditio
146
une masse allemande, réellement nationale, Hitler
se
voit dans la situation du fondateur de religion, au sens premier du t
147
ulte qu’ils célèbrent ! Et c’est une liturgie qui
se
déroule, la grande cérémonie sacrale d’une religion dont je ne suis p
148
veille de sa grande catastrophe. La question qui
se
posait alors à l’inquiétude de trop rares observateurs était la suiva
149
rares observateurs était la suivante : « Comment
se
peut-il que des individus ‟normaux” deviennent subitement nazis ? Que
150
t subitement nazis ? Que des populations entières
se
laissent séduire ? Que dans tous les pays, pas seulement en Allemagne
151
ntagion de ce mal, changent subitement de visage,
se
raidissent, se ferment à tout raisonnement, à toute discussion, à tou
152
al, changent subitement de visage, se raidissent,
se
ferment à tout raisonnement, à toute discussion, à tout recours aux v
153
recours aux vérités fondamentales sur lesquelles
s’
édifia la civilisation de l’Occident ? » L’explication de cette énigme
154
passer un théologien anonyme dont j’ignore encore
s’
il était chrétien ou juif, dévoilait le mystère profond de l’hitlérism
155
historique, si tôt après la guerre. Tout le monde
s’
est accordé sur l’idée que le sujet le plus important de l’heure, c’ét
156
er congrès des fédéralistes européens, qui allait
se
dérouler à Montreux. Je me suis trouvé vraiment catapulté dans cette
157
et avec très peu d’argent, car les gouvernements
s’
intéressent à la culture dans les discours, en fin de banquet, mais ra
158
au Centre européen de recherches nucléaires, qui
s’
appelle aujourd’hui le CERN et qui dépend de 12 gouvernements européen
159
éatrice. Mais bientôt les mouvements fédéralistes
se
sont mis à décliner. Ils n’avaient au fond plus grand-chose à se mett
160
écliner. Ils n’avaient au fond plus grand-chose à
se
mettre sous la dent. Ils continuaient de répéter : « Unissons-nous, u
161
mblée qui a été élue ce printemps et qui vient de
se
réunir à Strasbourg. Elle n’est ni un parlement, ni européenne au sen
162
partir de ses prérogatives très réduites devrait
s’
attribuer des compétences générales, non seulement économiques, mais p
163
ur des raisons que chacun sait, n’a pu y entrer.)
S’
il y avait un vrai Parlement européen à élire au suffrage universel, c
164
e affaire . Au cours de la dernière décennie, il
s’
est passé deux choses : d’une part, la décadence accélérée du mouvemen
165
édéralistes européens. Durant cette même décennie
s’
est développée l’idée de région, sur laquelle nous avions tenu de nomb
166
omme on dit aujourd’hui, car un combat, cela peut
se
perdre, tandis qu’il est évident que ni l’écologie, ni les régions, n
167
ans le monde entier. À partir de ce soir-là, tout
s’
est organisé dans ma tête vers cette synthèse d’économie, d’éthique et
168
truit absolument tout. C’était ce qui risquait de
se
passer. Je l’ai même dit pendant le tournage d’un film de la télévisi
169
À cause de ce délai imposé par les événements, il
s’
est trouvé que mon livre, pour une fois, n’arrivait pas trop tôt ! Pen
170
’il a paru deux mois après. L’éditeur m’a dit : «
S’
il avait paru en juin, peut-être que cela n’aurait pas marché ! » Pour
171
me semble avoir caractérisé notre colloque. Cela
s’
est centré tout de suite et tout naturellement sur le problème des rég
172
seraient ? De pauvres hères, qui chercheraient à
se
nourrir de choses pas trop irradiées, qui vivraient dans la terreur,
173
e Jacques Juillet, qui n’a pu être des nôtres. Il
s’
agit de l’opposition entre ce qui vient d’en haut, de l’État, qui desc
174
uropéen que du côté russe, qui fera que le danger
s’
éloignera probablement. Mais il nous faut travailler vite, il nous fau
175
it illusoire de donner comme but à la jeunesse de
s’
emparer du pouvoir des États-nations parce qu’elle s’emparerait de trè
176
mparer du pouvoir des États-nations parce qu’elle
s’
emparerait de très peu de choses : de bureaux, de téléphones, d’unifor
177
selon les Basques, les Corses et les Bretons qui
se
rappellent au monde par des explosions, quand on refuse de prêter l’o
178
adé que la région, c’est une bonne chose, mais il
se
pose des questions auxquelles il n’a pas trouvé de réponses quant à l
179
différents, variables selon les fonctions et qui
se
regroupent de différentes manières (comme dans les mathématiques mode
180
es ensembles topologiques en intersections, et il
s’
agit de voir quel est le plus dense ensemble d’intersections, qui sera
181
se de très profond pour moi : c’est que le chemin
se
fait dans la mesure où l’on y marche. C’est en marchant sur mon chemi
182
en 1848. C’est ma patrie, c’est là que ma famille
s’
est développée, que j’ai passé mes vingt premières années et que j’ai
183
ommunes, on peut très bien imaginer que celles-ci
se
groupent librement pour exercer une certaine fonction : d’enseignemen
184
sidiarité ». C’est un mot savant dont on pourrait
se
passer en répétant simplement la règle de formation du fédéralisme, t
185
énateur américain, David Moynihan. Sa formulation
s’
applique naturellement aux États-Unis, mais elle est très facile à tra
186
érences quelles qu’elles soient, et la volonté de
se
fédérer en ensembles toujours plus vastes. Beaucoup de gens voient là
187
ou coopératives), chacune voulant rester libre de
s’
autogérer malgré les menaces extérieures. Elles ont créé un pouvoir co
188
à cela, et les laissait libres pour le reste. Il
s’
agissait des communes d’Uri, de Schwyz et de Nidwald. On ne parlait pa
189
oyen Âge, mais de communes. Et savez-vous comment
se
dit commune dans le latin du pacte de 1291, qui est la base de notre
190
1291, qui est la base de notre fédération : cela
se
dit universitas. Voilà qui m’a toujours frappé. D’autant plus frappé
191
universel que par l’extrême du particulier. Donc,
s’
occuper des communes, vouloir qu’elles soient libres et responsables d
192
responsables d’elles-mêmes, ce n’est pas du tout
s’
enfermer dans son clocher, c’est au contraire, par la pointe du cloche
193
avoir plus d’un pied à la fois sur la terre ! Et
s’
il fait un grand bond, il n’a plus aucun pied sur la terre, mais il va
194
l me paraît significatif que dans ce colloque, il
se
soit trouvé que le premier rapport, celui de M. Hell, portait sur des
195
« pré carré » entre Paris, Bourges, Orléans, puis
s’
est agrandie par annexions et conquêtes jusqu’en 1861. Elle a très peu
196
andé hier, si je voyais des conclusions pratiques
se
dégager de ce colloque. Je voudrais vous rappeler quelques-unes de ce
197
t, que tout d’abord, il est italien et qu’il aime
s’
amuser ; que son papier, comme il le dit, ne pourra pas apporter uniqu
198
mal vu dans une séance comme celle-là ! — mais va
se
concentrer sur les critiques que l’on pourrait faire, de manière, dit
199
s… C’est un exercice comparable auquel Strassoldo
s’
est livré. Sa formule générale, c’est de présenter les objections qui
200
qui pourraient venir sur tel ou tel point, qu’il
se
forme à lui-même avec une imperturbable intelligence, et que souvent
201
ême temps. L’Europe est trop petite pour que l’on
s’
arrête à elle seule. Bien entendu, il a parfaitement raison, on peut t
202
as amenés à discuter ici le problème des régions.
S’
il y a crise, s’il faut absolument trouver une autre formule que celle
203
uter ici le problème des régions. S’il y a crise,
s’
il faut absolument trouver une autre formule que celle de l’État-natio
204
onnaie, cette défense indépendante du territoire.
S’
il était capable de faire tout cela, on lui dirait : « Bon, continue,
205
irait : « Bon, continue, cela va bien et nous, on
s’
occupera d’autre chose ! » Strassoldo le sait mieux que personne, ayan
206
sses immenses, aussi ne le demandent-ils pas, ils
s’
en gardent bien ! C’est précisément contre ces entraînements religieux
207
les résultats que vous voyez autour de nous, que
se
sont dressés les personnalistes des années 1930, et ensuite les fédér
208
vocation bel et bien transcendante à l’individu.
S’
il nous fallait absolument un mythe, s’il fallait définir en un mot l’
209
’individu. S’il nous fallait absolument un mythe,
s’
il fallait définir en un mot l’ambition, l’idéal, les visées du fédéra
210
t la guerre. L’État-nation est né de la guerre et
se
justifie entièrement par la préparation à la guerre. Chaque fois qu’i
211
ale, ceci est tout à fait clair. Si quelque chose
s’
oppose à ce mythe, c’est la volonté de recréer des communautés réelles
212
société possible. On ne va pas demander à chacun
s’
il a besoin de participer. C’est une évidence qui saute aux yeux : s’i
213
rticiper. C’est une évidence qui saute aux yeux :
s’
il n’y a pas de participation des citoyens, il n’y a pas de société, e
214
hrase : « Vivre, c’est prendre des risques ! » Il
s’
agit de savoir quels risques on prend. Nous ne prendrions pas le risqu
215
rticipation civique, il est bien entendu qu’il ne
s’
agit de rien de comparable aux cantons suisses, qui sont les créations
216
es par des catastrophes, mais par la nécessité de
s’
unir pour résister à une attaque venue de l’extérieur, le temps de la
217
corps uniforme et homogène. La fédération suisse
s’
est formée en vue de constituer la force nécessaire pour faire face au
218
un animal caractérisé par sa mobilité, et plus il
s’
élève dans l’ordre spirituel, plus il se reconnaît « errant et voyageu
219
t plus il s’élève dans l’ordre spirituel, plus il
se
reconnaît « errant et voyageur sur la terre ». aa. Rougemont Deni
220
qui pour moi n’est pas vraie liberté puisqu’elle
se
dissocie de toute responsabilité. Je crois que l’homme n’est libre (d
221
individu ». La famille kibboutzique, nous dit-il,
s’
oppose à la mobilité et favorise l’enracinement. Le kibboutz serait un
222
uté qui me paraisse inacceptable serait celui qui
se
voudrait exclusif. Les kibboutzim ont de très grandes vertus, mais ne
223
remier empereur d’Occident. Mais Pierre-Arnold ne
s’
en tient pas là : il nous signale avec sobriété qu’à la trente-troisiè
224
isait un de mes oncles : « Plus l’ancêtre dont on
se
réclame est éloigné, moins on a de chances de tenir de lui ! » Mais s
225
ermariages, si fréquents dans notre pays. Si l’on
s’
en tient à nos ancêtres du xviiie au xve siècle, on y trouve tant de
226
ui compte 32 ancêtres d’Henri de Rougemont : elle
se
compose de 14 Neuchâtelois, de 2 Genevois et de 16 étrangers. Or, ces
227
ns de Neuchâtelois, de Suisses et d’« étrangers »
se
retrouvent dans les générations antérieures, encore que le nombre d’«
228
s que j’ai interrogés jusqu’ici sur l’idée qu’ils
se
font de l’Europe, vous êtes celui qui s’affirme le plus comme « Europ
229
e qu’ils se font de l’Europe, vous êtes celui qui
s’
affirme le plus comme « Européen », et cela depuis vos premiers écrits
230
ai trouvée dans ma famille, où tant de traditions
se
croisent et se marient. Pour moi, comme pour tant d’autres Suisses, p
231
ma famille, où tant de traditions se croisent et
se
marient. Pour moi, comme pour tant d’autres Suisses, passer de la pet
232
ue que vous avez découvert l’Europe. Comment cela
s’
est-il passé ? De deux manières. D’une part, j’ai retrouvé à New York
233
evoir serait de fédérer nos peuples. Et ce retour
s’
est fait pour moi au printemps de 1946, sous les meilleurs auspices po
234
, aux années 1930, au mouvement personnaliste qui
s’
exprimait dans les revues Esprit et L’Ordre nouveau ? Oui, bien sû
235
mon premier livre publié à Paris en 1934, et qui
s’
intitulait Politique de la personne . En 1935, Mounier lançait dans
236
dont j’assumais la responsabilité. Tout le reste
s’
ensuit : la personne ne se prouvant libre qu’à la mesure de ses prises
237
sabilité. Tout le reste s’ensuit : la personne ne
se
prouvant libre qu’à la mesure de ses prises de responsabilités dans l
238
responsabilités dans la communauté, cela ne peut
se
faire pratiquement que dans de petites communautés d’abord, les commu
239
. À mesure que les dimensions des tâches sociales
s’
accroissent, les communautés s’élargissent : régions, fédérations de r
240
es tâches sociales s’accroissent, les communautés
s’
élargissent : régions, fédérations de régions, fédérations continental
241
leur propre salut et pour celui de la paix. Tout
se
passait entre Européens, issus de la Résistance française, belge, hol
242
, mais aussi allemande et italienne, et décidés à
s’
occuper entre eux de leurs affaires. Quand je suis rentré une première
243
er congrès des fédéralistes européens, qui allait
se
tenir à Montreux au début de septembre 1947. J’ai retrouvé là de vieu
244
dor de Madariaga, Paul van Zeeland et Lord Layton
se
chargeant de l’économique, Paul Ramadier, R. Mackay et René Courtin d
245
ture de mon « Message aux Européens », le congrès
s’
est terminé dans l’enthousiasme et l’espoir. Le principal, pour ce qui
246
humaines, la pédagogie, les médias… La conférence
se
tint à Lausanne, dans le palais du Tribunal fédéral, et réunit plus d
247
nnerai d’abord deux idées que j’ai lancées et qui
se
sont réalisées grâce au Centre mais hors de lui. La première, en coll
248
été un succès exemplaire, retentissant, mais qui
s’
est réalisé en dehors de notre tout petit Centre d’idées, grâce à l’ap
249
a compatibilité entre l’œuvre et l’engagement qui
se
pose dans votre cas. Je répondrai d’une manière toute factuelle. Dura
250
es et les sociologues — sinon les scientifiques —
se
sont généralement détachés de l’Europe et de sa cause, c’est-à-dire,
251
s. Cette évolution de l’intelligentsia européenne
se
résume d’une manière exemplaire dans les prises de position successiv
252
position de « tirer à vue » sur tout Européen qui
se
présenterait encore dans le tiers-monde, car « l’Européen n’a pu se f
253
core dans le tiers-monde, car « l’Européen n’a pu
se
faire homme qu’en fabriquant des esclaves et des monstres ». Il va ju
254
s, dans les années 1960 et 1970, par des gens qui
se
donnent couramment pour antieuropéens — c’est bien vu, chez les édite
255
as long. Si toutefois, on leur laisse le temps de
se
manifester. Qui ça : On ? Le complexe militaro-industriel qui gouvern
256
ordres très différents : tout d’abord parce qu’il
s’
est trompé quant à deux événements de première importance. Il nous app
257
page 223 de l’édition française, qu’au moment où
se
déroule l’action de son roman, l’Europe entière a été absorbée par la
258
et de la culture chrétienne ». Or rien de tel ne
s’
est produit et c’est même le contraire qui est en train de se réaliser
259
it et c’est même le contraire qui est en train de
se
réaliser. Orwell écrit son livre en 1948. Que s’est-il passé cette an
260
se réaliser. Orwell écrit son livre en 1948. Que
s’
est-il passé cette année-là ? Au moment même où, sans le moindre comme
261
onne l’Europe tout entière à Staline, en mai 1948
se
tient à La Haye, sous la présidence de Churchill, le premier Congrès
262
ill, le premier Congrès de l’Europe et ce congrès
se
termine par la proclamation d’un Message aux Européens dans lequel
263
apparents ? C’est elle, et c’est elle seule, qui
s’
est dressée contre la grande puissance totalitaire de l’Est et qui l’a
264
e n’est pas celui qui annonce les catastrophes et
s’
en tient là. C’est au contraire celui qui dit, selon l’adage latin « U
265
e porte à la prescience de George Orwell quand il
s’
agit de nous faire sentir les forces clandestines qui vont déterminer
266
aire d’un gouvernement, si « démocratique » qu’il
se
prétende par ailleurs. C’est là que réside le vrai danger, non dans l
267
bilité du secret des réseaux d’information. Il ne
se
passe pas de semaine sans que les journaux nous apprennent que des ga
268
est l’homme. C’est lui qui a fait la Bombe et qui
se
prépare à l’employer. Le contrôle de la Bombe est une absurdité. On n
269
our la retenir ! C’est comme si tout d’un coup on
se
jetait sur une chaise pour l’empêcher d’aller casser les vases de Chi
270
tranquille, elle ne fera rien, c’est clair. Elle
se
tiendra bien coite dans sa caisse. Qu’on ne nous raconte donc pas d’h
271
r, dans la mesure où cela réussit, le résultat ne
s’
appelle pas libération mais bien chômage. Qu’on m’explique pourquoi ?
272
es services. Les conséquences les plus marquantes
se
feront pour la plupart sentir dès avant l’an 2000 ». Une évaluation p
273
ont montré que beaucoup d’usagers de l’ordinateur
se
sentent aujourd’hui mis au pas et contrôlés par la machine, plutôt qu
274
le domaine du dessin industriel, par exemple, on
s’
est aperçu que leur créativité diminuait de 30 à 40 % pendant la premi
275
lyrique de tous sur l’avenir des ordinateurs : il
s’
agit de Seymour Papert, professeur au Laboratoire d’intelligence artif
276
l’épistémologie et l’informatique. Les chercheurs
se
servent des modèles informatiques pour étudier la psychologie humaine
277
ions élémentaires de la psychanalyse » pourraient
s’
appliquer à l’ordinateur et prouver de la sorte qu’il possède une affe
278
ut parler de la « mémoire » d’une machine : il ne
s’
agit en réalité que d’un stockage de données chiffrées, nullement d’un
279
e, pendant une fraction de seconde j’ai cru qu’il
s’
agissait de la répartition des centrales nucléaires, et la similitude
280
es origines aux armes que prépare l’humanité pour
se
détruire elle-même, et toute vie avec elle. ⁂ II. Du point de vue
281
de foyers, dans chacun de nos pays européens, de
se
rendre autonomes, de recréer des cadres de participation civique, de
282
e recréer des cadres de participation civique, de
se
faire « Suisses » : formule de paix. y. Rougemont Denis de, « Tro
283
pas savoir très bien comment les choses allaient
se
dérouler. Peut-être qu’il le feignait, peut-être non : ce qui est cer
284
t-être non : ce qui est certain, c’est qu’il peut
se
féliciter des résultats atteints ! Car en laissant les choses aller,
285
choses aller, il les a livrées à une logique qui
s’
est imposée à nous tous, celle du concept même de patrimoine culturel
286
à notre objet spécifique. Le patrimoine européen
s’
est constitué du même mouvement à travers le temps et qui va des origi
287
rigines mystiques au drame actuel, des rivages où
se
situe l’enlèvement d’Europe, fille du roi de Tyr par Zeus, le père de
288
deux nouvelles sources de notre culture commune,
se
mariant plus ou moins bien avec les sources méditerranéennes, pour fo
289
isme entre le centralisme démocratique, tel qu’il
se
nomme à l’Est, et les démocraties libérales telles qu’elles se veulen
290
Est, et les démocraties libérales telles qu’elles
se
veulent à l’Ouest. ⁂ Resserrons-nous maintenant sur ce que j’ai appel
291
autre chose que de le transformer en routine. Il
s’
agit de retrouver constamment, par des voies et moyens qui apparaissen
292
ue nous serons tous d’accord pour constater qu’il
s’
agit là d’un processus dialectique, dont le principe m’apparaît être l
293
urs oppositions, contradictions, antinomies qu’il
s’
agit de rendre créatrices. « Tenir ensemble les deux bouts de la chaîn
294
’autonomie de ses membres. ⁂ Tout cela, pour moi,
se
concrétise dans la notion de régions (vous pensez bien que j’allais y
295
qui m’importe, c’est l’Europe une, et je la vois
se
préparer lentement d’une manière hésitante. Chez tous les esprits éte
296
’avenir de ce colloque, dont je pense qu’il devra
se
modeler sur l’avenir européen. Cet avenir se fait aujourd’hui dans la
297
evra se modeler sur l’avenir européen. Cet avenir
se
fait aujourd’hui dans la crise, c’est le mot dominant, crise que l’Eu
298
et historiques du patrimoine européen. Mais on ne
se
connaît bien qu’en se comparant à ce qui n’est pas soi. C’est dans ce
299
imoine européen. Mais on ne se connaît bien qu’en
se
comparant à ce qui n’est pas soi. C’est dans cette idée de comparaiso
300
s action, je propose que ce Dialogue des cultures
s’
instaure autour de quelques-uns des thèmes les plus dramatiques et urg
301
lles vues et vécues dans les grandes cultures qui
se
partagent notre monde : Inde, Chine, Japon, Afrique noire, monde arab
302
rouve dans cette proposition matière à examen, et
s’
en souvienne quand il établira les thèmes de nos prochaines rencontres
303
n votre nom à tous pour le très beau colloque qui
se
clôt ce matin, l’un des plus fructueux et encourageants auxquels il m
304
4)ah ai L’ensemble des conflits qui couvent ou
se
déclarent en cette fin du xxe siècle se ramènent à l’opposition entr
305
uvent ou se déclarent en cette fin du xxe siècle
se
ramènent à l’opposition entre deux formes d’énergie, le nucléaire et
306
auquel chaque modèle nous conduit. Deux volontés
se
manifestent dès les origines dans l’histoire de l’humanité et s’oppos
307
dès les origines dans l’histoire de l’humanité et
s’
opposent ou parfois se composent en chacun de nous : la puissance et l
308
l’histoire de l’humanité et s’opposent ou parfois
se
composent en chacun de nous : la puissance et la liberté. La puissanc
309
de leurs droits à l’État, au parti ou au chef qui
s’
en est emparé. Quant à ceux qui optent pour la liberté, certains pense
310
esponsabilité assumée dans la communauté. Comment
se
sentir libre si l’on n’est responsable de rien ? Et comment serait-on
311
t le besoin de liberté à tous risques, l’humanité
se
divise en deux camps bien tranchés : c’est en chacun de nous que le c
312
tranchés : c’est en chacun de nous que le conflit
se
poursuit. Les deux pulsions contraires coexistent en nous. Personne n
313
s de foyers dans chacun de nos pays européens, de
se
rendre indépendants, de se faire « Suisses », de recréer des cadres d
314
nos pays européens, de se rendre indépendants, de
se
faire « Suisses », de recréer des cadres de participation civique. L’
315
res ne représenteraient aucun danger, quand elles
s’
avéreraient rentables, quand il serait réellement « impératif » que la
316
ui n’étaient plus guère des démocraties, mais qui
se
réclamaient encore de l’Ouest, parce que capitalistes. Tout nous pers
317
ons — dans un groupe de discussion œcuménique qui
se
tenait au premier étage d’un café, rue du Moulin-Vert, proche de la p
318
» — personnel et communautaire —, les deux termes
se
garantissant réciproquement, qui devait servir de mesure à notre conc
319
jalousie inconsciente, fascination qui n’ose pas
s’
avouer. Nous étions au contraire en pleine prise de conscience du péri
320
socialiste-national et qu’il ne cesserait pas de
se
qualifier lui-même de « prolétaire » ennemi des « ploutocrates » et d
321
n’étaient pas tellement définis ». Cette opinion
s’
appuie beaucoup moins sur nos textes de l’époque que sur des ouvrages
322
éponds à l’insensé selon sa folie Afin qu’il ne
se
regarde pas comme sage. Inutile de dire qu’en fait j’avais choisi l’
323
ndication du groupe ou de la tendance dont chacun
se
réclamait. Cette scène se place aux tout derniers jours d’octobre 193
324
la tendance dont chacun se réclamait. Cette scène
se
place aux tout derniers jours d’octobre 1932, il y a donc très exacte
325
é des participants non communistes à mon enquête.
S’
il avait su, il n’eût jamais accepté de collaborer. Et il me traite de
326
r et devant l’une, très longue et vraiment belle,
se
tient Michaux, tout à fait immobile. Je m’arrête auprès, je me tais.
327
Ici, ce n’est qu’une belle voiture. En Orient, on
se
tiendrait longtemps devant un tel objet… Pour l’adorer. » Tout en ha
328
alices de Paulhan, ou grâce à elles. Le bureau où
se
composait la Nouvelle Revue française (Gide, Claudel, Valéry, Prous
329
« C’est vrai, dis-je sans hésiter, mais la revue
s’
appellera désormais Commerce et industrie. » Nous passâmes à un autre
330
ine de mètres devant nous. Tout d’un coup, Artaud
s’
arrête, prend un objet dans sa poche et en fait jaillir une lame brill
331
Lancer le truc par la lame ? » Quelques secondes
se
passent. Je lâche son bras. Nos deux amis sont arrivés dans la lumièr
332
és dans la lumière de l’entrée du bistrot. Artaud
se
calme. Nous voici bientôt tous les quatre installés à une table, disc
333
dré Breton à New York Notre première rencontre
se
produisit à New York, en 1941, et pour ajouter à l’incongruité de l’o
334
vécu des années à Paris sans nous rencontrer ! »
s’
écrie-t-il, et il ajoute, théâtral : « Ce sont de ces conneries… (haus
335
les réactions d’Elisa ! » (sa nouvelle femme). Il
s’
agit évidemment des Personnes du Drame , que Schiffrin vient de publi
336
urs un peu plus qu’exact », me dit-il, comme pour
s’
excuser. Aussitôt assis : « Il semble que Breton soit très gêné par vo
337
Breton, avec un retard calculé. Il voit que tout
se
passe le mieux du monde entre Duchamp, arbitre désigné, et moi. Il ne
338
devant moi, sur le large trottoir, un homme seul
s’
avance, veste en daim, flottante, visage levé… C’est Breton. Il s’arrê
339
en daim, flottante, visage levé… C’est Breton. Il
s’
arrête devant moi et me dit : « Je pensais à une religion qu’il s’agir
340
moi et me dit : « Je pensais à une religion qu’il
s’
agirait de fonder sur le culte d’une pierre bleue… » Puis il poursuit
341
r sortir de chez Gallimard. La lourde porte noire
s’
ouvre devant moi, laissant paraître Léon-Paul Fargue. Depuis une semai
342
paraître Léon-Paul Fargue. Depuis une semaine, il
se
plaint chez Paulhan de n’être pas sur la liste des nouveaux commandeu
343
! J’ai peur d’être Don Juan au dernier acte… » Il
s’
arrête. « June homme ! Moi, je vais vous en dire une ! Avant, j’avais
344
tré ma réaction : « Hein ! Comme contrepèterie, a
s’
pose là ! Il y a quinze jours que j’y travaille… » Au restaurant « Le
345
de décider d’interrompre son financement. 10. Il
s’
agit de la chronique « L’ère des religions » (sur l’hitlérisme), parue
346
abies theologica, ou simplement à mes humeurs. Il
se
veut équitable en tout, soucieux de ne pas manquer ni du devoir socia
347
i du devoir social ni à cette « amitié que chacun
se
doit », comme le dit si joliment Montaigne, alors que je n’ai jamais
348
tant pis pour moi. Ceci encore : il a tout lu et
se
souvient de tout, à l’instant où il le faut ; moi j’essaie de masquer
349
m’en voyez heureux, tous scrupules apaisés : Que
s’
est-il donc passé dans l’entretemps ? Deux choses. D’abord, comme chaq
350
oix apparemment fortuit mais secrètement délibéré
s’
est révélé plein de sens et de conséquences : à cause de lui, c’est du
351
tre de l’essayiste avec le phénomène poétique que
se
traduit le mieux son approche du réel et de soi-même : qu’on lise à c
352
trouve dans tous les livres de Starobinski, qu’il
s’
agisse de littérature, d’esthétique, ou d’analyse des maladies de l’âm
353
L’essentiel en est annoncé dans le titre. Il ne
s’
agit nullement de biographie ni de critique proprement littéraire. Il
354
ographie ni de critique proprement littéraire. Il
s’
agit du mouvement créateur de la personne d’un écrivain, mouvement qui
355
de leur auteur. Dans le premier temps, Montaigne
se
prend pour sujet : « Je me suis présenté moi-même à moi, pour argumen
356
moi-même à moi, pour argument et pour sujet. » Il
s’
agit d’un réflexe de défense : il se sent menacé dans son identité par
357
r sujet. » Il s’agit d’un réflexe de défense : il
se
sent menacé dans son identité par les désordres de l’époque. Oyez plu
358
de l’époque. Oyez plutôt, en vous souvenant qu’il
s’
agit du xvie siècle, et non du nôtre ! « Tournons les yeux partout ;
359
on »… On dirait qu’il décrit l’ère atomique ! Que
se
passe-t-il en réalité en cette fin du xvie siècle ? Il se passe, et
360
t-il en réalité en cette fin du xvie siècle ? Il
se
passe, et je cite ici Starobinski : « des luttes de princes pour l’ac
361
ts ont, pour ainsi dire, cours légal… Le mensonge
se
cache si peu qu’il prend figure de convention universellement reçue »
362
ment reçue ». Dans une telle crise — qui évoque à
s’
y méprendre celle de nos polémiques sur le nucléaire et de nos guerres
363
litarisme, les mêmes effets de mensonge universel
se
manifestent : « tout est piperie et batelage », nous dit Montaigne. L
364
, masque effrayant d’une volonté de puissance qui
se
dissimule de la sorte pour nous faire croire qu’elle nous est extérie
365
e qu’elle nous est extérieure, pour n’avoir pas à
s’
avouer nôtre… Tout cela prolonge les analyses de Montaigne, et ressemb
366
je ne serais pas trop surpris de le voir céder —
s’
en rendant compte à peine — à la tentation montagnesque de se peindre
367
t compte à peine — à la tentation montagnesque de
se
peindre à son tour à propos de ce qui se passe, qui est pire encore q
368
esque de se peindre à son tour à propos de ce qui
se
passe, qui est pire encore qu’au xvie siècle — et de nous donner un
369
re ses responsabilités, d’abord en paroles, puis,
s’
il convainc, si un groupe le choisit pour le représenter, par l’action
370
cas les Waldstätten, mais le plus souvent urbaine
s’
est répandue dans les Allemagnes et en Angleterre, en Bourgogne et jus
371
sion, que nous avons signalée tout à l’heure : il
s’
agit de trouver un optimum entre trop petit et trop grand. La dimensio
372
x hommes libres, nous dirions : aux électeurs) de
se
réunir sur l’agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne
373
ui répondre dans l’assemblée des hommes libres et
se
faire entendre à l’échelle nationale, n’ayant que sa voix naturelle ?
374
n’auraient jamais pu prendre ou garder le pouvoir
s’
ils n’avaient pas disposé — et eux seuls — des haut-parleurs, c’est-à-
375
000 places assises entourée d’un parc immense où
s’
est massée une foule de 100 000 personnes — selon les journaux du lend
376
dimension communautaire, qui permet à l’homme de
s’
exprimer librement et donc de prendre publiquement ses responsabilités
377
nsions, car elles seules permettent au citoyen de
se
faire entendre et de jouer un rôle actif, donc d’exercer des responsa
378
en vertu de ses théories sur la volonté générale
s’
expliquent par une méconnaissance obstinée de sa théorie fondamentale
379
ême la définition du lieu où chacun a le droit de
s’
exprimer, de critiquer, de questionner et de proposer, ce qui est l’ex
380
bien. Les vraies difficultés commencent lorsqu’il
s’
agit d’appliquer ces principes à nos sociétés telles qu’elles sont dev
381
plus vastes, lourdes et dispendieuses dont elles
se
sont chargées et dont elles abandonnent la responsabilité à l’État, c
382
rates et employés qui le constituent en fait. Ici
se
pose la question de créer des équivalents de la formule agora transpo
383
centaines de kilomètres qui pourraient cependant
se
voir et se parler… Mais non pas se serrer la main à l’arrivée. On sen
384
de kilomètres qui pourraient cependant se voir et
se
parler… Mais non pas se serrer la main à l’arrivée. On sent tout ce q
385
ient cependant se voir et se parler… Mais non pas
se
serrer la main à l’arrivée. On sent tout ce qui manquerait d’humainem
386
Bible est notre Antiquité », écrit Ramuz. À quoi
s’
ajoute — si même il n’en résulte pas — le fait paradoxal aux yeux des
387
is d’un nombre variable de foyers de création qui
s’
allument ici ou là, deviennent d’un siècle à l’autre plus rayonnants,
388
rayonnants, brillent soudain d’un vif éclat, puis
se
mettent en veilleuse pour un temps, laissant la place à d’autres foye
389
ants du tableau général de l’Europe. On y verrait
s’
allumer, par exemple Saint-Gall, son abbaye fondée par des moines irla
390
stée comme telle sur documents irréfutables, tout
s’
épanouit à l’occasion de la Réforme ; Bâle, par son université fondée
391
ec les réformateurs Zwingli et Bullinger auxquels
se
joignent le Saint-Gallois Vadian et le poète allemand Ulrich von Hutt
392
foyers anciens et en allument de nouveaux. Berne
s’
illustre aux yeux de l’Europe par le génie d’un de ses patriciens, Alb
393
tensité lumineuse maxima ! Un peu plus tard, Bâle
s’
annonce à nouveau par une vive fulguration au tableau de bord européen
394
: les foyers de Bâle, puis de Genève et de Zurich
se
rallument brièvement : à Bâle, Bachofen inaugure par son célèbre Matr
395
ays de gens moyens, oui, et Denis de Rougemont ne
se
fait pas faute de le dire et de le répéter. Mais quand ils réussissen
396
re et de le répéter. Mais quand ils réussissent à
se
dégager de leur canton — alors pas de milieu, ils atteignent l’univer
397
Viège, entre les hautes parois de sa prison. Mais
s’
il monte sur la montagne… Alors cette ivresse des sommets. L’intuition
398
. Et plus d’obstacles devant la pensée. Le Suisse
s’
appelle Jean-Jacques. Il s’appelle Germaine de Staël. Il s’appelle Jak
399
t la pensée. Le Suisse s’appelle Jean-Jacques. Il
s’
appelle Germaine de Staël. Il s’appelle Jakob Burckhardt ou, dans un a
400
Jean-Jacques. Il s’appelle Germaine de Staël. Il
s’
appelle Jakob Burckhardt ou, dans un autre domaine, Karl Barth. Son ca
401
’est pas en grimpant sur nos Alpes que ces hommes
s’
illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est en s’expatriant pour se
402
’illustrèrent et apprirent à voir grand, c’est en
s’
expatriant pour se réaliser au sein d’une unité beaucoup plus vaste, i
403
pprirent à voir grand, c’est en s’expatriant pour
se
réaliser au sein d’une unité beaucoup plus vaste, impériale ou papale
404
sses : quelle que soit leur petite patrie locale,
s’
ils la dépassent c’est pour rejoindre immédiatement les grands courant
405
, le nombre de prix reçus par million d’habitants
s’
établit comme suit : Suisse 2,62, Danemark 1,43, Autriche 1,19, Pays-B
406
Il rejetait en bloc fascisme et communisme, mais
s’
en prenait aussi aux démocraties occidentales qu’il jugeait rongées de
407
que Dieu l’était. Le retour de Dieu, précisément,
se
confirme dans la pensée philosophico-politique d’aujourd’hui19. Dans
408
xistence de la lutte des classes, et même si l’on
se
sent socialiste, on ne peut passer sous silence la doctrine du « dépé
409
ne connus et pas encore traduits en français : il
s’
agit des écrits de 1842 à 1844 qui sont souvent admirables, surtout ce
410
roite » contre les communistes. Au contraire, ils
s’
étaient beaucoup inspirés du bolchévisme et ils étaient expressément s
411
, actif, c’est-à-dire où le citoyen soit appelé à
se
prononcer continuellement, pas seulement lorsqu’il vote, sur des chos
412
tra centralisée, modèle de l’État centraliste, il
se
développe des « syndicats intercommunaux à vocation multiple » (j’aim
413
e l’étatisme ? Cela c’est très important. Mais on
s’
est souvent trompé sur ce que nous appelions l’État. On a cru que nous
414
sable. Mais l’État n’a aucune autorité en soi. On
s’
arrange par convention pour qu’un certain nombre de gens dans la commu
415
des juifs, des catholiques, des protestants, qui
s’
affirmaient tous en tant qu’agnostiques, juifs, catholiques ou protest
416
me on disait à l’époque. Cela voulait dire qu’ils
se
réclamaient de la tradition de critique nietzschéenne, d’une critique
417
r vous le personnalisme et ensuite le fédéralisme
s’
inscrivent tout naturellement dans la tradition protestante.22 Pour m
418
ans Esprit d’un personnage haut en couleur, qui
s’
appelait l’abbé Plaquevent. Il avait publié deux ou trois articles sen
419
frappé c’était un petit livre de Thomas Mann qui
s’
intitule Mario et le magicien, où l’on décrit une séance de prestidigi
420
ils les font devant tout le monde. Mais quelqu’un
se
lève dans la salle et dit qu’il est scandalisé de voir qu’on prive le
421
tive, une « nolonté ». Ça c’est l’individu qui ne
se
réfère à rien dans la communauté (les rapports entre les gens), qui d
422
ors j’ai accumulé au moins 400 pages de notes. Ça
s’
intitule La Morale du But , titre qui a mis en fureur des sociologues
423
d’ici à Grasse25. La manifestation de la vocation
se
produit souvent sous des formes négatives. Il y a des choses qui me s
424
et sa vocation, cet appel d’une chose obscure qui
s’
exprime par des moyens très souvent détournés et négatifs (tu n’es pas
425
ement devant soi-même mais devant le Prochain. On
s’
assume dans ses incertitudes, on les dépasse en action. Vous voyez, no
426
On y faisait des communications autour desquelles
se
passait la discussion, et une de ces communications, sur sa demande e
427
n des derniers survivants de cette génération qui
s’
est déclarée entre 1932 et 1939. Quelques-uns ont été tués, beaucoup s
428
isme et les régions, notamment — paraissent enfin
s’
inscrire dans les faits, pour ce qui est, tout au moins, de l’Europe.
429
le, ou même Guy Lardreau et Christian Jambet, qui
se
disent métaphysiciens. 20. Il convient pourtant de signaler les atta
430
os des grands esprits du siècle Nietzsche dit : «
S’
ils appartinrent à une patrie, ce ne fut jamais que par les régions su
431
ou aux heures de défaillance, ou l’âge venu : ils
se
reposaient d’eux-mêmes en devenant “patriotes”. Je songe à des hommes
432
aire, la grande allure et les éclats du style, ne
se
voient guère chez les romanciers, à part Stendhal, ni même chez les p
433
as personnel, pour la première fois en public. On
s’
étonne souvent, ou l’on juge regrettable, que je donne le plus clair d
434
: « C’est un de nos meilleurs écrivains, mais il
se
perd dans les comités »… Combien d’autres ont dit ou écrit que mes en
435
r sans aucune précaution la question que beaucoup
se
posent à mon sujet : — Pourquoi s’occupe-t-il tant d’Europe unie, de
436
n que beaucoup se posent à mon sujet : — Pourquoi
s’
occupe-t-il tant d’Europe unie, de régions, d’écologie, ou même, horri
437
es années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout
s’
est joué, à la fois hors de moi et en moi. Ce qui m’importe ici, c’est
438
suisses, mais aussi d’une manière clandestine, on
s’
en doute, dans l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Ils allaient la
439
e fois-ci, d’une société fondée sur les communes,
s’
associant en régions pour les tâches qui dépassent leur compétence ; c
440
passent leur compétence ; ces régions à leur tour
se
fédérant, et ainsi de suite jusqu’au niveau continental d’une fédérat
441
ai vécu. Mais dans le fait, au jour le jour, tout
s’
est passé autrement, par hasard. Certains moments décisifs de ma vie o
442
mps : la fédération de nos peuples. À cette union
s’
oppose le dogme de la souveraineté absolue des États-nations. Il est d
443
der l’union de l’Europe sur la base des États qui
s’
y opposent par nature, tout en affirmant la vouloir. L’Europe des nati
444
la France des jacobins ! Déjà le souci écologique
s’
inscrit dans les constitutions et dans la formation des cabinets minis
445
re ses responsabilités, d’abord en paroles, puis,
s’
il convainc, si un groupe le choisit pour le représenter, par l’action
446
: les Waldstätten, mais le plus souvent urbaine —
s’
est répandue dans les Allemagnes et en Angleterre, en Bourgogne et jus
447
. La première règle est celle de la dimension. Il
s’
agit de trouver un optimum entre trop petit et trop grand. La dimensio
448
x hommes libres, nous dirions : aux électeurs) de
se
réunir sur l’agora et de pouvoir entendre la voix d’un homme « qui ne
449
ême la définition du lieu où chacun a le droit de
s’
exprimer, de répliquer, de critiquer, de questionner et de proposer, c
450
ique. Les vraies difficultés commencent lorsqu’il
s’
agit d’appliquer ces principes à nos sociétés telles qu’elles sont dev
451
plus vastes, lourdes et dispendieuses dont elles
se
sont chargées et dont elles abandonnent la responsabilité à l’État, c
452
rates et employés qui le constituent en fait. Ici
se
pose la question de créer des équivalents de la formule agora transpo
453
centaines de kilomètres qui pourraient cependant
se
voir et se parler… Mais non pas se serrer la main à l’arrivée. On sen
454
de kilomètres qui pourraient cependant se voir et
se
parler… Mais non pas se serrer la main à l’arrivée. On sent tout ce q
455
ient cependant se voir et se parler… Mais non pas
se
serrer la main à l’arrivée. On sent tout ce qu’il manquerait d’humain
456
ls] de députés des travailleurs qui ont grandi et
se
sont affermis […] grâce à la conquête de la dictature du prolétariat
457
onstituaient la Russie des derniers tsars, à quoi
s’
ajouteront en 1940 et 1941 les provinces occupées puis annexées par l’
458
travail, lois sur la citoyenneté fédérale, à quoi
s’
ajoutent dans le cas de l’URSS « la sécurité de l’État », l’établissem
459
qui exerce le pouvoir législatif selon l’art. 32,
se
compose de deux chambres : le Soviet de l’Union et le Soviet des nati
460
tervalles des sessions, devant le Présidium. » Il
s’
agit en fait du Conseil des ministres qui exerce (art. 77) toutes les
461
se ouvrière et des autres couches de travailleurs
s’
unissent dans le Parti communiste de l’URSS, qui est l’avant-garde des
462
moins, les autres droits. Quant aux devoirs, ils
se
ramènent à celui de « service militaire général » qui est une loi mai
463
xistants du Soviet de hameau au Soviet suprême, «
se
font par les électeurs au suffrage universel, égal et direct, au scru
464
fédéralisme allégué et le totalitarisme pratiqué
s’
exprime à nouveau dans l’art. 3 qui introduit « le principe du central
465
fait de critique est interdite. Les personnes qui
s’
en rendent coupables ont à en répondre ». Pouvait-on déduire de ces ar
466
Ève a mangé la pomme et en a donné à Adam. Yahvé
se
fâche. Il vient en Eden, vers le soir, et appelle l’homme : « où es-t
467
, et appelle l’homme : « où es-tu ? » Adam et Ève
se
sont cachés dans les arbres. C’est tout juste s’ils ne disent pas : «
468
se sont cachés dans les arbres. C’est tout juste
s’
ils ne disent pas : « je ne suis pas là ! » Yahvé les trouve et demand
469
e de leur sécurité : avoir un État fort, quitte à
s’
en plaindre sans arrêt, avoir un roi — fût-il de Gaulle — quitte à lui
470
e Gaulle — quitte à lui couper la tête quand cela
se
présente. Je ne suis pas pessimiste parce que je ne crois pas à ces f
471
é, non de la puissance. Qu’appelez-vous liberté ?
Se
réaliser soi-même, pouvoir obéir à sa vocation. Il n’y a pas deux hom
472
y a pas deux hommes semblables. Chaque homme doit
se
réaliser comme lui seul peut le faire. Chacun est un cas sans précéde
473
ans L’Avenir est notre affaire que deux finalités
s’
offrent à l’homme d’aujourd’hui, la puissance et la liberté. Comment v
474
ommes y sont plus heureux. Et surtout ils peuvent
s’
occuper de leurs affaires, prendre en main leur destin, ce qui est exc
475
’est être responsable de la vie de la cité. C’est
se
gouverner soi-même. J’aime beaucoup ce slogan irlandais ou gallois «
476
er self-governed than well governed » (mieux vaut
se
gouverner que d’être bien gouverné)… Votre définition de la région ?
477
é assez petite pour que la voix de l’homme puisse
s’
y faire entendre. Vous savez que c’est le plus vieil idéal politique d
478
accomplir avec celles des communautés qui peuvent
s’
en charger. À la commune, les chemins vicinaux ; à la région, les gran
479
n’existent simplement pas. Vous voyez ici comment
s’
appellent et se répondent les trois thèmes principaux de mon livre : É
480
lement pas. Vous voyez ici comment s’appellent et
se
répondent les trois thèmes principaux de mon livre : Écologie, région
481
nvention du xiie siècle européen, que la passion
se
nourrit d’obstacles et les suscite au besoin et que l’obstacle suprêm
482
bétain. Au milieu de la pièce pend un trapèze, il
s’
y appuie des deux mains, se balance en regardant nos valises et dit :
483
ce pend un trapèze, il s’y appuie des deux mains,
se
balance en regardant nos valises et dit : « tout cela s’est arrangé s
484
nce en regardant nos valises et dit : « tout cela
s’
est arrangé si soudainement. Cela me ferait presque croire à la provid
485
e me demandant de passer chez lui pour causer. Il
s’
annonçait d’un profond « allô allô ». Il me dit un jour ces phrases qu
486
la décadence d’une société commence quand l’homme
se
demande ce qui va arriver. Formulons nos finalités et jugeons tout à
487
tre Zeus. Pluton était aveugle comme une taupe et
s’
ennuyait tellement qu’il voulait voir mourir les hommes afin de lui te